Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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 +**[[bul.shaeh|SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX]]**
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 ======Bulletin n°1 (1895)==== ======Bulletin n°1 (1895)====
  
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 SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX
  
-STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 - ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. - ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. 1+=====STATUTS=====
  
-|**II**|  +  * Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895. 
-Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. Le titre de fondateur est acquis: 1° aux signataires des présents statuts, 2° à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. - - ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt-et-un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. -- ART. X. La Société se réunit tous les ans au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation.+  * ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. 
 +  * ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. 
 +  * ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale.|**II**| Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. 
 +  * ART. IV. Le titre de fondateur est acquis: 1° aux signataires des présents statuts, 2° à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. 
 +  * ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. 
 +  * ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. 
 +  * ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt-et-un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. 
 +  * ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. 
 +  * ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. 
 +  * ART. X. La Société se réunit tous les ans au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. 
 +  * ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. 
 +  * ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation. |**III**| 
 +  * ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. 
 +  * ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. 
 +  * ART. XV et dernier. — Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. Vu par le Vice-President : Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRES. P. BOUCHER. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'artiele 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. 
 +  * Fait à Versailles, le 19 février 1895. 
 +  * Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX. |**IV**|
  
-|**III**| +====RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEILD'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX====
-ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. ART. XV et dernier. — Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. Vu par le Vice-President : Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRES. P. BOUCHER. Le Préfet de Seine-et-OiseChevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'artiele 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.+
  
-|**IV**| +  * Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 
-RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire-général, un Secrétairerédacteur et un Trésorier. ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. Le Secrétaire-général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société ; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.+  * ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. 
 +  * ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire-général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. 
 +  * ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. 
 +  * ART. IV. Le Secrétaire-général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société ; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société; enfin il remplit les fonctions d'archiviste. |**V**| 
 +  * ART. V. Le Secrétaire-rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. 
 +  * ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. 
 +  * ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois ; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. 
 +  * ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. 
 +  * ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. 
 +  * ART. X. Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire-rédacteur. 
 +  * ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. 
 +  * ART. XII. L'ouverture de l'année sociale est fixée au 1er janvier 1895. Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. 
 +  * ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. 
 +  * ART. XIV. Un Comité de publication; composé d'un vice-Président et du Secrétaire-général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle. |**VI**| 
 +  * ART. XV. Les Sociétaires ont droit à toutes les publications - de la Société à partir de l'année de leur admission. 
 +  * ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. 
 +  * ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. 
 +  * ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. 
 +  * ART. XIX et dernier. Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. |**VII**|
  
-|**V**| +====LISTE DES MEMBRES====
-ART. V. Le Secrétaire-rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. - ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. - ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois ; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. ― ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. ―― ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire-rédacteur. ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ― ART. XII. L'ouverture de l'année sociale est fixée au 1er janvier 1895. Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. --- ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ART. XIV. Un Comité de publication; composé d'un vicePrésident et du Secrétaire-général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle.+
  
-|**VI**| +  * Les noms précédés d'un astérique (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. 
-ART. XV. Les Sociétaires ont droit à toutes les publications - de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. — ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. - ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. — ART. XIX et dernier. Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. +  * MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Etiolles. 
- +  * ALLIOT (l'Abbé), Curé de Bièvres. 
-|**VII**| +  * AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 9, rue Barbet-de Jouy, Paris. 
-LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérique (*) sont ceux des MEMBRES FON DATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Etiolles. ALLIOT (l'Abbé), Curé de Bièvres. AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 9, rue Barbet-de Jouy, Paris. BARTHÉLEMY (André), à Villeneuve-le-Roi, par Ablon. BARTHÉLEMY (Jules), Géomètre-expert, rue Feray, Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge. BAZIN, au château de Villegenis, par Massy. BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints Pères. BESSIN, Conseiller d'arrondissement à Corbeil. La BIBLIOTHÈQUE COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. BLAVET, Président de la Société d'Horticulture d Etampes, II, place de l'Hôtel-de-Ville, Etampes. BONNEFILLE, Conseiller général de Seine-et-Oise, à Massy. BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon. Bosquillon de JARCY, Maire de Varennes, par Mandres. BOUCHER (le Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. CAILLOT-GERSON (Oscar-Louis), Artiste-peintre, 62, rue de Paris, Massy.+  * BARTHÉLEMY (André), à Villeneuve-le-Roi, par Ablon. BARTHÉLEMY (Jules), Géomètre-expert, rue Feray, Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge. BAZIN, au château de Villegenis, par Massy. BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints Pères. BESSIN, Conseiller d'arrondissement à Corbeil. La BIBLIOTHÈQUE COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. BLAVET, Président de la Société d'Horticulture d Etampes, II, place de l'Hôtel-de-Ville, Etampes. BONNEFILLE, Conseiller général de Seine-et-Oise, à Massy. BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon. Bosquillon de JARCY, Maire de Varennes, par Mandres. BOUCHER (le Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. CAILLOT-GERSON (Oscar-Louis), Artiste-peintre, 62, rue de Paris, Massy.
  
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-LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BARTHÉLEMY (Jules), de Corbeil. BLAVET, d'Etampes. BONNIN (l'Abbé), d'Ablon. BOUCHER (le Dr Paul), de Corbeil. COLAS (l'Abbé), de Soisy-s-Etiolles. COURCEL (George de), de Vigneux. COURCEL (Valentin de), d'Athis-Mons. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. GENTY (l'Abbé), de Livry. HAURÉAU (de l'Institut), de Paris. JACQUEMOT (l'Abbé), de Boissy-St-Léger. JARRY (Henri), de Corbeil. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Etampes. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARQUIS (Léon), d'Etampes. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (Alfred-Marc), de Corbeil. PÉRIN (Jules), de Ris-Orangis.+LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION 
 +MM. BARTHÉLEMY (Jules), de Corbeil. BLAVET, d'Etampes. BONNIN (l'Abbé), d'Ablon. BOUCHER (le Dr Paul), de Corbeil. COLAS (l'Abbé), de Soisy-s-Etiolles. COURCEL (George de), de Vigneux. COURCEL (Valentin de), d'Athis-Mons. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. GENTY (l'Abbé), de Livry. HAURÉAU (de l'Institut), de Paris. JACQUEMOT (l'Abbé), de Boissy-St-Léger. JARRY (Henri), de Corbeil. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Etampes. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARQUIS (Léon), d'Etampes. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (Alfred-Marc), de Corbeil. PÉRIN (Jules), de Ris-Orangis.
  
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-BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: MM. les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes. Président : Vice-Présidents: M. HAURÉAU, Membre de l'Institut. M. le Dr P. BOUCHER, Médecin en chef de l'hôpital de Corbeil. M. G. de COURCEL, ancien officier de marine. M. BLAVET, Président de la Société d'horticulture d'Etampes. Secrétaire-Général: M. DUFOUR, Conservateur de la bibliothèque Trésorier: et des archives de la ville de Corbeil. M. LASNIER, Receveur des finances en non activité. Secrétaire-Rédacteur: M. JARRY, Membre du Comité départemental d'hygiène. COMITÉ DE PUBLICATION MM. le Dr P. BOUCHER, Vice-Président, membre de droit. A. DUFOUR, Secrétaire-général, membre de droit. V. DE COURCEL, d'Athis-Mons. H. JARRY, Secrétaire-rédacteur, de Corbeil. L'Abbé JACQUEMOT, Curé-Doyen de Boissy-St-Léger. J. PERIN, de Ris-Orangis. Léon MARQUIS, d'Etampes. مد+=====BUREAU DE LA SOCIÉTÉ===== 
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 +  * Présidents d'honneur: MM. les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes. 
 +  * Président :  
 +  * Vice-Présidents: M. HAURÉAU, Membre de l'Institut.  
 +  * M. le Dr P. BOUCHER, Médecin en chef de l'hôpital de Corbeil.  
 +  * M. G. de COURCEL, ancien officier de marine.  
 +  * M. BLAVET, Président de la Société d'horticulture d'Etampes.  
 +  * Secrétaire-Général: M. DUFOUR, Conservateur de la bibliothèque  
 +  * Trésorier: et des archives de la ville de Corbeil. M. LASNIER, Receveur des finances en non activité. 
 +  * Secrétaire-Rédacteur: M. JARRY, Membre du Comité départemental d'hygiène.  
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 +===COMITÉ DE PUBLICATION=== 
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 +  * MM. le Dr P. BOUCHER, Vice-Président, membre de droit. 
 +  * A. DUFOUR, Secrétaire-général, membre de droit. 
 +  * V. DE COURCEL, d'Athis-Mons. 
 +  * H. JARRY, Secrétaire-rédacteur, de Corbeil. 
 +  * L'Abbé JACQUEMOT, Curé-Doyen de Boissy-St-Léger. 
 +  * J. PERIN, de Ris-Orangis. 
 +  * Léon MARQUIS, d'Etampes.
  
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-SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX ORIGINE DE LA SOCIÉTÉ ET PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Dans le courant de l'année 1894, un groupe d'érudits et d'archéologues de Corbeil et de ses environs se réunissaient dans le but de jeter les bases de la fondation d'une société d'histoire et d'archéologie qui devrait embrasser les régions de Corbeil, d'Etampes et de l'ancien Hurepoix. L'entente fut promptement établie et un bureau provisoire fut nommé qui se composait de M.-J. Laroche, ancien architecte de l'arrondissement de Corbeil, comme président; de M. Lasnier, receveur des finances en non activité, comme trésorier, et de M. A. Dufour, Bibliothécaire-Archiviste de la ville de Corbeil, comme secrétaire-général. L'on décida ensuite qu'une circulaire serait adressée à toutes les personnes susceptibles de s'intéresser à l'œuvre entreprise. Cette circulaire, appelée à définir clairement le but que poursuivaient les initiateurs, fut immédiatement rédigée dans les termes suivants : « Depuis de la Barre, prévôt et historien de Corbeil au commencement du xvii• siècle, aucun écrivain, si ce n'est l'abbé Lebeuf au siècle suivant, ne s'est occupé spécialement et d'une manière continue de l'histoire de Corbeil et de la région qui l'entoure. Et cependant ce ne sont pas les éléments qui manquent: les Archives publiques et privées, inexplorées jusqu'à présent, renferment de précieux trésors his-+SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 
 +=====ORIGINE DE LA SOCIÉTÉ ET PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES===== 
 +Dans le courant de l'année 1894, un groupe d'érudits et d'archéologues de Corbeil et de ses environs se réunissaient dans le but de jeter les bases de la fondation d'une société d'histoire et d'archéologie qui devrait embrasser les régions de Corbeil, d'Etampes et de l'ancien Hurepoix. L'entente fut promptement établie et un bureau provisoire fut nommé qui se composait de M.-J. Laroche, ancien architecte de l'arrondissement de Corbeil, comme président; de M. Lasnier, receveur des finances en non activité, comme trésorier, et de M. A. Dufour, Bibliothécaire-Archiviste de la ville de Corbeil, comme secrétaire-général. L'on décida ensuite qu'une circulaire serait adressée à toutes les personnes susceptibles de s'intéresser à l'œuvre entreprise. Cette circulaire, appelée à définir clairement le but que poursuivaient les initiateurs, fut immédiatement rédigée dans les termes suivants : « Depuis de la Barre, prévôt et historien de Corbeil au commencement du xvii• siècle, aucun écrivain, si ce n'est l'abbé Lebeuf au siècle suivant, ne s'est occupé spécialement et d'une manière continue de l'histoire de Corbeil et de la région qui l'entoure. Et cependant ce ne sont pas les éléments qui manquent: les Archives publiques et privées, inexplorées jusqu'à présent, renferment de précieux trésors his-
  
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-GUILLAUME ET GUY D'ÉTAMPES Il y eut à Paris, vers le milieu du XIIIe siècle, deux prédicateurs nommés Guillaume et Guy, surnommés De Stampis, c'est-à-dire originaires d'Etampes ou des environs, qui n'ont pas, à la vérité, fait beaucoup de bruit, mais ont néanmoins prononcé des sermons que leurs contemporains ont pris le soin de nous transmettre. Si le caractère des gens est trahi par le ton de leurs discours, voilà deux prédicateurs qui ne se ressemblaient guère. Ils étaient pourtant l'un et l'autre religieux, et religieux mendiants; mais ils ne portaient pas la même robe. Frère Guillaume était dominicain et Frère Guy, franciscain. Echard ne parle pas de Guillaume d'Etampes. C'est qu'il n'a pas su qu'il y avait un de ses sermons dans la librairie de la Sorbonne. Mais il a dû connaître son nom, Etienne de Salagnac l'ayant très honorablement inscrit, entre ceux d'Albert le Grand et de saint Thomas, sur la liste des docteurs qui professèrent la théologie dans l'illustre maison de Saint-Jacques (1). Les docteurs étaient obligés de faire au moins un sermon chaque année (2). On est donc certain que Guillaume d'Etampes a prêché plus d'une fois; cependant on n'a pu retrouver encore qu'un seul de ses sermons, aujourd'hui conservé dans le n° 15.955 de la Bibliothèque nationale, fol. 365. Il fut prononcé, le jour de l'Ascension, dans le couvent de Saint-Jacques; on ne dit pas en quelle année. C'est un sermon très grave, un vrai sermon de docteur, (1) H. Denifle, Quellen zur Gelehrtengeschichte des Predig., p. 41. (2) Thurot, Organ. de l'enseign. dans l'univ. de Paris, p. 158.+ 
 +=====GUILLAUME ET GUY D'ÉTAMPES===== 
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 +Il y eut à Paris, vers le milieu du XIIIe siècle, deux prédicateurs nommés Guillaume et Guy, surnommés De Stampis, c'est-à-dire originaires d'Etampes ou des environs, qui n'ont pas, à la vérité, fait beaucoup de bruit, mais ont néanmoins prononcé des sermons que leurs contemporains ont pris le soin de nous transmettre. Si le caractère des gens est trahi par le ton de leurs discours, voilà deux prédicateurs qui ne se ressemblaient guère. Ils étaient pourtant l'un et l'autre religieux, et religieux mendiants; mais ils ne portaient pas la même robe. Frère Guillaume était dominicain et Frère Guy, franciscain. Echard ne parle pas de Guillaume d'Etampes. C'est qu'il n'a pas su qu'il y avait un de ses sermons dans la librairie de la Sorbonne. Mais il a dû connaître son nom, Etienne de Salagnac l'ayant très honorablement inscrit, entre ceux d'Albert le Grand et de saint Thomas, sur la liste des docteurs qui professèrent la théologie dans l'illustre maison de Saint-Jacques (1). Les docteurs étaient obligés de faire au moins un sermon chaque année (2). On est donc certain que Guillaume d'Etampes a prêché plus d'une fois; cependant on n'a pu retrouver encore qu'un seul de ses sermons, aujourd'hui conservé dans le n° 15.955 de la Bibliothèque nationale, fol. 365. Il fut prononcé, le jour de l'Ascension, dans le couvent de Saint-Jacques; on ne dit pas en quelle année. C'est un sermon très grave, un vrai sermon de docteur, (1) H. Denifle, Quellen zur Gelehrtengeschichte des Predig., p. 41. (2) Thurot, Organ. de l'enseign. dans l'univ. de Paris, p. 158.
  
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 suivre dévotement à pied les châsses qui faisaient alors la joie et l'honneur de la ville de Corbeil. Claude Malingre, dans ses Antiquités de la ville de Paris, publiées en 1640, nous a laissé une description de cette cérémonie, qu'il n'est point inutile de reproduire ici. (1) « Lédit jour (2), à dix heures se fait la procession, en laquelle assistent les << paroisses tant de la ville que des faubourgs et une multitude presque infinie de << peuple, et sont portées avec magnificence icelles châsses, par une quantité << d'hommes, tous revêtus d'aubes blanches, ayant des chapeaux de fleurs sur leurs << têtes, tenant des cierges blancs en leurs mains, et nus pieds, appelés les Confrères << de la sainte et dévote Confrérie des porteurs des châsses desdits saints; et la << dite procession, précédée de clérons, cornets à bouquins, hauts-bois et lumi- <<< naires, arrive au lieu du Tremblay, où, pour mémoire perpétuelle de la pre- << mière translation qui y fut faite, a été posée une haute croix de pierre et mise << aussi une grande table aussi de pierre sur laquelle l'on fait reposer les dites << châsses; et là se chantent plusieurs antiphônes et cantiques de louanges, comme « aussi se disent plusieurs suffrages et oraisons, et ensuite se fait la prédication, << laquelle finie, l'on s'en retourne en pareil ordre à l'église, où est célébrée la << grand'messe fort solemnellement ». Beaupied, qui fut Abbé de St-Spire de 1732 à 1753, et qui a été inhumé au chœur de cette église, a écrit la vie de St Spire et de St Leu, petit volume orné de deux gravures et assez difficile à rencontrer aujourd'hui, malgré ses deux éditions de 1732 et 1773. Parlant de la procession, Beaupied, mieux placé que personne pour bien savoir ce qui se passait, s'exprime ainsi : (3) << On ne saurait exprimer la quantité des peuples qui viennent de toutes parts << pendant ce temps, même des extrémités de la France; le nombre en est si « grand qu'à peine les Chanoines peuvent-ils passer dans le chœur de leur église, << pour la célébration du service divin, même avec le secours de plusieurs hallebardiers qui les conduisent. » Du Breul, l'historien de Paris (4), a aussi parlé de la procession de St Spire; dans son supplément, page 95, il dit que: << De Paris et de plusieurs autres lieux y accourt une affluence si grande de << peuple qu'à peine la ville suffit-elle pour la contenir. A ce jour solennel se fait << une très belle procession, où se porte la châsse de St Spire, à laquelle tout le (1) Liv. 4, p. 145. (2) 5me dimanche après Pâques. (3) Edit. de 1773, P. 46. (4) Paris, 1612. suivre dévotement à pied les châsses qui faisaient alors la joie et l'honneur de la ville de Corbeil. Claude Malingre, dans ses Antiquités de la ville de Paris, publiées en 1640, nous a laissé une description de cette cérémonie, qu'il n'est point inutile de reproduire ici. (1) « Lédit jour (2), à dix heures se fait la procession, en laquelle assistent les << paroisses tant de la ville que des faubourgs et une multitude presque infinie de << peuple, et sont portées avec magnificence icelles châsses, par une quantité << d'hommes, tous revêtus d'aubes blanches, ayant des chapeaux de fleurs sur leurs << têtes, tenant des cierges blancs en leurs mains, et nus pieds, appelés les Confrères << de la sainte et dévote Confrérie des porteurs des châsses desdits saints; et la << dite procession, précédée de clérons, cornets à bouquins, hauts-bois et lumi- <<< naires, arrive au lieu du Tremblay, où, pour mémoire perpétuelle de la pre- << mière translation qui y fut faite, a été posée une haute croix de pierre et mise << aussi une grande table aussi de pierre sur laquelle l'on fait reposer les dites << châsses; et là se chantent plusieurs antiphônes et cantiques de louanges, comme « aussi se disent plusieurs suffrages et oraisons, et ensuite se fait la prédication, << laquelle finie, l'on s'en retourne en pareil ordre à l'église, où est célébrée la << grand'messe fort solemnellement ». Beaupied, qui fut Abbé de St-Spire de 1732 à 1753, et qui a été inhumé au chœur de cette église, a écrit la vie de St Spire et de St Leu, petit volume orné de deux gravures et assez difficile à rencontrer aujourd'hui, malgré ses deux éditions de 1732 et 1773. Parlant de la procession, Beaupied, mieux placé que personne pour bien savoir ce qui se passait, s'exprime ainsi : (3) << On ne saurait exprimer la quantité des peuples qui viennent de toutes parts << pendant ce temps, même des extrémités de la France; le nombre en est si « grand qu'à peine les Chanoines peuvent-ils passer dans le chœur de leur église, << pour la célébration du service divin, même avec le secours de plusieurs hallebardiers qui les conduisent. » Du Breul, l'historien de Paris (4), a aussi parlé de la procession de St Spire; dans son supplément, page 95, il dit que: << De Paris et de plusieurs autres lieux y accourt une affluence si grande de << peuple qu'à peine la ville suffit-elle pour la contenir. A ce jour solennel se fait << une très belle procession, où se porte la châsse de St Spire, à laquelle tout le (1) Liv. 4, p. 145. (2) 5me dimanche après Pâques. (3) Edit. de 1773, P. 46. (4) Paris, 1612.
  
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 IV. - gardera, avec les registres et papiers de ladite Chapelle, ceux de la Confrérie, dans un coffre à double serrure, dont le curé aura une clef et lui l'autre. L'argent de la Confrérie y sera pareillement enfermé, et il ne pourra faire aucune dépense desdits deniers sans la participation du sieur curé et des principaux Confrères. Le Marguillier rendra son compte quinze jours après son année d'exercice. Chaque Confrère sera tenu de se confesser et communier, si cela se peut, le jour de son entrée dans ladite Confrérie, et la même chose le dimanche d'après la fête de St Spire d'Août, pour gagner les indulgences accordées par N. S. P. le Pape Clément XI; et en cas que quelqu'un se trouve avoir manqué à ce devoir sans cause légitime, il pourra être rayé du nombre des Confrères, si le sieur curé le juge à propos, comme aussi les Confrères qui se trouveront être de mauvaise vie. V. Après le décès de l'un des Confrères, il sera célébré un service le jour que le sieur curé le jugera à propos, aux dépens de la Confrérie, pour le repos de l'âme du défunt. Le lundi d'après le dimanche de la fête de St Spire d'Août, sera célébré un service général pour le repos des âmes des Confrères décédés. VI. VII. VIII. - - Ceux qui s'associeront doivent aumôner à ladite Confrérie, le jour de leur entrée, cinq sols, et deux sols six deniers par chacun an. Le sieur vicaire dira comme ci-devant une messe tous les mardis de chaque semaine à ladite Chapelle, si faire se peut, pour les besoins et nécessités desdits Confrères tant vivants que trépassés. IX. Toutes buvettes sont interdites aux Confrères pour quel- - que raison et prétexte que ce soit. HARDOUIN FORTIN DE LA HOGUETTE, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège Apostolique, Archevêque de Sens, Primat des Gaules et de Germanie, Conseiller d'Estat ordinaire, Veu la requête cidessus et y faisant droit, avons permis au sieur curé de Balancourt, en notre diocèse, d'ériger la Confrérie en question et, en conséquence, nous avons approuvé les Statuts ci-dessus, pour être obser- IV. - gardera, avec les registres et papiers de ladite Chapelle, ceux de la Confrérie, dans un coffre à double serrure, dont le curé aura une clef et lui l'autre. L'argent de la Confrérie y sera pareillement enfermé, et il ne pourra faire aucune dépense desdits deniers sans la participation du sieur curé et des principaux Confrères. Le Marguillier rendra son compte quinze jours après son année d'exercice. Chaque Confrère sera tenu de se confesser et communier, si cela se peut, le jour de son entrée dans ladite Confrérie, et la même chose le dimanche d'après la fête de St Spire d'Août, pour gagner les indulgences accordées par N. S. P. le Pape Clément XI; et en cas que quelqu'un se trouve avoir manqué à ce devoir sans cause légitime, il pourra être rayé du nombre des Confrères, si le sieur curé le juge à propos, comme aussi les Confrères qui se trouveront être de mauvaise vie. V. Après le décès de l'un des Confrères, il sera célébré un service le jour que le sieur curé le jugera à propos, aux dépens de la Confrérie, pour le repos de l'âme du défunt. Le lundi d'après le dimanche de la fête de St Spire d'Août, sera célébré un service général pour le repos des âmes des Confrères décédés. VI. VII. VIII. - - Ceux qui s'associeront doivent aumôner à ladite Confrérie, le jour de leur entrée, cinq sols, et deux sols six deniers par chacun an. Le sieur vicaire dira comme ci-devant une messe tous les mardis de chaque semaine à ladite Chapelle, si faire se peut, pour les besoins et nécessités desdits Confrères tant vivants que trépassés. IX. Toutes buvettes sont interdites aux Confrères pour quel- - que raison et prétexte que ce soit. HARDOUIN FORTIN DE LA HOGUETTE, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège Apostolique, Archevêque de Sens, Primat des Gaules et de Germanie, Conseiller d'Estat ordinaire, Veu la requête cidessus et y faisant droit, avons permis au sieur curé de Balancourt, en notre diocèse, d'ériger la Confrérie en question et, en conséquence, nous avons approuvé les Statuts ci-dessus, pour être obser-
  
-|**00000051**| 19 vés par tous les Confrères qui s'y voudroient faire inscrire; laquelle Confrérie sera gouvernée par ledit sieur curé et ses successeurs, curés de Balancourt, sous notre autorité, autant de temps que nous le jugerons à propos et qu'elle contribuera à augmenter la dévotion et piété des fidèles. Donné à Sens ce 17me jour de Juillet 1710. Signé HARDOUIN, Archevêque de Sens. et: par Monseigneur: HAMETTE. +|**19**| 
- +vés par tous les Confrères qui s'y voudroient faire inscrire; laquelle Confrérie sera gouvernée par ledit sieur curé et ses successeurs, curés de Balancourt, sous notre autorité, autant de temps que nous le jugerons à propos et qu'elle contribuera à augmenter la dévotion et piété des fidèles. Donné à Sens ce 17me jour de Juillet 1710. Signé HARDOUIN, Archevêque de Sens. et: par Monseigneur: HAMETTE.
-|**00000052**| L'ÉGLISE DE SAINT-GERMAIN-lès-CORBEIL et sa restauration. Un éminent archéologue à qui nous devons un très utile ouvrage sur les inscriptions de l'ancien diocèse de Paris, s'exprimait ainsi en parlant de l'Eglise de St-Germain-lès-Corbeil : La chute du clocher, survenue en 1796, a privé l'église de Saint Germain du plus beau motif de sa décoration extérieure ; mais il lui reste encore une porte monumentale, une nef du meilleur style accompagnée de collatéraux, une rose et plusieurs baies garnies de brillantes verrières, et tout cela date de la grande époque qui s'étend du règne de Philippe-Auguste à celui de Saint Louis. En écrivant ces lignes, le Baron de Guilhermy rendait pleine justice à ce gracieux monument où la légèreté s'allie à l'élégance et qui a mérité les suffrages de tous ceux qui ont su l'admirer. L'abbé Lebeuf lui-même, si autorisé en ces matières, le qualifie ainsi : << c'est une des plus belles églises du diocèse ». Sa construction remonte à la fin du XIIe siècle, à cette époque où l'art roman arrivant à sa dernière période allait être bientôt remplacé par l'architecture ogivale qui devait, depuis le XIIIe siècle jusqu'à la renaissance, nous donner les splendides monuments qui sont la gloire de notre pays et font l'admiration des archéologues. L'église de St-Germain est de cette période dite de transition; il est facile de le reconnaître à son architecture générale, plus élancée et moins sévère qu'aux époques précédentes, à ses chapiteaux qui se décorent de crochets tout en conservant le galbe de l'ornementation romane. Ses fenêtres accusent l'ogive encore hésitante et peu prononcée; l'abside circulaire des temps antérieurs est remplacée par la forme rectangulaire qui ne fut adoptée que plus tard et non partout, en même temps que les grandes fenêtres à meneaux, dont on remarque un timide essai dans l'abside des chapelles latérales. +
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-|**00000053**| - 21 Le chœur, qui se termine carrément, comme on vient de le voir, est percé de trois grandes fenêtres surmontées d'un oculus, tous décorés de belles verrières du XIII siècle. Le portail de l'église de St-Germain est particulièrement remarquable par son mélange d'ornementation romane, ses colonnettes, ses légères moulures en bâtons brisés et autres décorations qui annoncent déjà la venue prochaine de l'art gothique, nettement accusé ici par la belle arcade ogivale, trilobée, qui a servi de prétexte à cette belle décoration et qui encadre le tympan, resté nu, hélas ! Cette belle église avait, à diverses époques et sous prétexte d'embellissement, subi des modifications regrettables qui avaient altéré dans une certaine mesure le caractère de son style original; frappé de cette triste situation, un amateur éclairé, doué de quelque fortune, résolut d'entreprendre à ses frais la restauration de cet intéressant monument et de lui rendre son aspect primitif en refaisant ce qui a été détruit et en le débarrassant de tout ce qui y a été intempestivement ajouté. Muni des autorisations nécessaires, il sut s'adresser, et ce ne fut pas là son moindre mérite, à un architecte de grande valeur doublé d'un archéologue éminent, qui entra de suite dans les vues de son client et ne tarda pas à se mettre à l'œuvre, heureux d'apporter le concours de son talent et de son érudition à un travail de restitution qui rentrait dans ses goûts d'archéologue et qui ne pouvait que lui faire honneur. Les travaux sont commencés depuis deux mois à la satisfaction des amateurs du beau. Ceux-ci désiraient depuis longtemps qu'on s'occupât enfin de la restauration de la charmante église de SaintGermain qui avait, par des badigeonnages superposés, perdu la belle apparence que sa construction en pierres de taille lui avait autrefois assurée. Il y aura cent ans à la fin de la prochaine année que son haut clocher s'est écroulé, épargnant heureusement la nef dans sa chute, et lorsque M. Darblay jeune entreprit à ses frais en 1862 la restauration extérieure de l'église, il n'était point question alors de la restitution intérieure dont on s'occupe aujourd'hui. On se contenta de réédifier la façade, que couronnait alors un modeste clocher, qui fut remplacé par un campanile de pierre, surmonté de la haute croix que nous y voyons à présent; la cloche qui provenait de l'église paroissiale de St-Pierre-du-Perray détruite en 1819, y fut installée; un bas relief, dû au ciseau d'Elias Robert, orna la +
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-|**00000054**| - 22 façade, mais on se garda bien de toucher au beau portail de la fin du XIIe siècle qui décore si heureusement l'entrée de l'édifice, et ses élégantes colonnettes, ses légers chapiteaux, ainsi que toute sa curieuse ornementation du déclin de la période romane furent religieusement respectés. Quelque incomplète que fût cette restauration, on y dépensa près de 40.000 fr. La toiture pourtant n'avait pas été refaite et les travaux furent repris après la guerre franco-allemande. En 1882, M. Charles Béranger, neveu de M. Darblay jeune et son successeur à la mairie de St Germain-lès-Corbeil, obtenait du Gouvernement une subvention de 1.000 fr. pour refaire en ardoises le toit de la grande nef et ce travail a été tout récemment étendu aux bas-côtés, faisant ainsi disparaître le fâcheux aspect de grange ou de fabrique que l'emploi de la tuile mécanique, aux tons si crus, avait donné à tout l'édifice. Restait l'intérieur du monument qui semblait devoir toujours conserver ses couches de monotone badigeon, ses lourds décors de boiseries, avec ses tableaux qui cachaient en partie les beaux vitraux du XIIIe siècle, ses pierres tombales dont les antiques inscriptions s'effaçaient sous les souliers ferrés des bambins de l'école. L'église n'était pourtant point délaissée, car depuis quelque temps cinq verrières, offertes par MM. Paul et Aymé Darblay, étaient venues remplacer au midi les verres blancs qui ne tempéraient pas les ardeurs du soleil d'été, et l'installation d'un calorifère vint adoucir la température des mois d'hiver; mais ces quelques travaux avaient pu être faits sans annoncer un plan complet de restauration de l'intérieur. C'est avec une véritable joie que nous avons appris ces mois derniers que le plan, décidé en principe depuis trois ans par un généreux bienfaiteur, avait été approuvé à Versailles et qu'on allait se mettre à l'œuvre. Il y a deux mois, en effet, M. l'abbé Brisacier, bien connu dans tout l'Ouest de la France par ses savantes et heureuses restaurations, revenait à St-Germain et donnait ses dernières indications à M. Louis Vollant, Ingénieur des Arts et Manufactures et Architecte, qui dirige les travaux sous son inspiration. Déjà les badigeons ont disparu, les assises de pierres renaissent, les larges joints de mortier se dessinent, des colonnes endommagées sont entièrement refaites; sur les voûtes est figuré le même+
  
-|**00000055**| 23 appareil qui constitue les pieds-droits et les nervures, les belles clefs de voûtes, débarrassées de leur épaisse couche de poussière, sont de nouveau visibles; les beaux vitraux du XIIIe siècle, nettoyés et réparés, vont resplendir au-dessus d'un autel de marbre et de pierre élevé au milieu du sanctuaire et détaché du chevet de l'égliseD'autres vitraux, enchâssés dans les baies du Nord et du Sud, ainsi que dans les hautes fenêtres de la nef, nous sont promis également. Nous signalerons encore les treize pierres tombales ou inscriptions diverses relevées soigneusement et fixées, dans leur ordre chronologique, sur les murs des nefs latérales. Trois de ces intéressants monuments manquent, hélas ! à l'appel: la plus ancienne dalle funérairesignalée par l'abbé Lebœuf (1), par un manuscrit de l'abbé Guiot, ancien Prieur de St-Guenault de Corbeil (2)par Dulaure (3) et même par Pinard (4)avait déjà disparu lors du beau travail entrepris par M. de Guilhermy (5). La pierre tombale de Pierre Jacques de Bretignères (1697-1772)que cite seul l'abbé Guiot, a aussi disparu et celle de Mariefemme de Pierre Leteinturier, qu'a déchiffrée si récemment M. de Guilhermy, n'a pu être retrouvée malgré toutes les recherches faites pour la découvrir sous le dallage du chœur. En faisant ces recherches l'on découvrit les restes de trois anciens curés de cette paroisse, qui avaient été inhumés là en 1287, 1309 et 1340, et dont les pierres tombales, citées par Guilhermy (6), ont été relevées contre le mur méridional. Ces sépultures avaient été fouillées déjà, et l'on ramassa tout autour de nombreux débris de poterie qui provenaient de petits vases en terre assez fine et décorés de ces bandes rouges si fréquentes sur la céramique de cette époqueQuelques-uns de ces vases contenaient encore des charbonsselon la coutume de ces temps reculés. L'un d'eux put être reconstitué; il était de forme commune, à une seule anse et sans (1) Histoire du diocèse de Paris 1757, tome XIII, p129. (2) Fonds Montbretn° 115,.. de la Bibliothèque de Rouen, p. 169. .... (3) Nouvelle description des environs de Paris, 1790, p128. (4) Mémoire historique et archéologique sur la commune de St-Germain-leVieux-Corbeil. 1848, p. 8. (5) Inscriptions de la France du V• au XVIII• siècle1879IV. P. 226. (6) IV, 229 à 231L'une de ces dalles funérairescelle de 1340est gravée.+|**20**| 
 +L'ÉGLISE DE SAINT-GERMAIN-lès-CORBEIL et sa restaurationUn éminent archéologue à qui nous devons un très utile ouvrage sur les inscriptions de l'ancien diocèse de Pariss'exprimait ainsi en parlant de l'Eglise de St-Germain-lès-Corbeil : La chute du clochersurvenue en 1796a privé l'église de Saint Germain du plus beau motif de sa décoration extérieure ; mais il lui reste encore une porte monumentale, une nef du meilleur style accompagnée de collatérauxune rose et plusieurs baies garnies de brillantes verrièreset tout cela date de la grande époque qui s'étend du règne de Philippe-Auguste à celui de Saint LouisEn écrivant ces lignes, le Baron de Guilhermy rendait pleine justice à ce gracieux monument où la légèreté s'allie à l'élégance et qui a mérité les suffrages de tous ceux qui ont su l'admirerL'abbé Lebeuf lui-même, si autorisé en ces matièresle qualifie ainsi : << c'est une des plus belles églises du diocèse »Sa construction remonte à la fin du XIIe siècleà cette époque où l'art roman arrivant à sa dernière période allait être bientôt remplacé par l'architecture ogivale qui devaitdepuis le XIIIe siècle jusqu'à la renaissance, nous donner les splendides monuments qui sont la gloire de notre pays et font l'admiration des archéologuesL'église de St-Germain est de cette période dite de transition; il est facile de le reconnaître à son architecture généraleplus élancée et moins sévère qu'aux époques précédentes, à ses chapiteaux qui se décorent de crochets tout en conservant le galbe de l'ornementation romaneSes fenêtres accusent l'ogive encore hésitante et peu prononcée; l'abside circulaire des temps antérieurs est remplacée par la forme rectangulaire qui ne fut adoptée que plus tard et non partouten même temps que les grandes fenêtres à meneauxdont on remarque un timide essai dans l'abside des chapelles latérales.
  
-|**00000056**| 24 goulot. L'on trouva également quelques débris d'étoffe, des boucles et un crucifix de bois en assez mauvais étatUn fait intéressant s'est encore produit au cours de ces travaux : quand on eut déplacé les boiseries qui garnissaient le chevet de l'égliseon vit apparaîtreun peu au-dessous des trois hautes fenêtres ogivalesdes fragments de peinture qu'il fallut épousseter et laver pour en comprendre la signification. Sous la baie du milieuà la limite inférieure du glacisse voyaient nettement deux médaillons octogonauxun peu allongés dans le sens de leur hauteur; à gauche, le Christ tenant de la main gauche le globe crucifèreà droitela Sainte Viergela tête couverte d'un voile entre les deux médaillons d'un coloris encore très vif, divers ornements aux tons plus pâles où figurait un bouquet composé de trois roses et de quelques autres fleurs. Non loin de ces médaillonssous les deux fenêtres latéralesle peintre de l'époque avait fait toute une composition de style Louis XIII: deux grands cartouches représentaient une croix grecque peinte en or dans un cercle à fond rougeau milieu d'un encadrement gris perleSi la date de ces peintures avait été douteuse, toute hésitation serait tombée devant le millésime de 1640 qu'on vit bientôt apparaître sous les deux cartouches, au milieu de la teinte rouge brique qui occupait tout le reste du chevet. Enfinen face des derniers piliers du chœur et accolés à ces croixdeux saints en pied, St Philippe à gauche et St Barthélemy à droite, d'après des inscriptions en français, suffisamment lisibles. St Philippe tient un livre ouvert et, sans doute, une longue croix de bois; St Barthélemy paraît tenir aussi un livre; il se peut que ce soit un couteau pour rappeler également l'instrument de son supplice. Maissous cette peintureapparaissait en quelques endroits une autre décoration plus ancienne, faite à l'huile comme l'autresoit sur la pierre elle-mêmesoit sur quelques parties de plâtre. Cette peinture se voyait notamment au-dessus des épaules des deux apôtres dont la tête avait disparuquelques caractères gothiques étaient entrevus sous St Philippe et on lisait assez facilement le verset suivant du Credo sous St Barthélemy « Indè venturus judicare vivos et mortuos » et plus bas, toujours en gothique« St Philippe ».+|**21**| 
 +Le chœur, qui se termine carrément, comme on vient de le voir, est percé de trois grandes fenêtres surmontées d'un oculus, tous décorés de belles verrières du XIII siècleLe portail de l'église de St-Germain est particulièrement remarquable par son mélange d'ornementation romane, ses colonnettes, ses légères moulures en bâtons brisés et autres décorations qui annoncent déjà la venue prochaine de l'art gothiquenettement accusé ici par la belle arcade ogivaletrilobéequi a servi de prétexte à cette belle décoration et qui encadre le tympanresté nuhélas ! Cette belle église avait, à diverses époques et sous prétexte d'embellissementsubi des modifications regrettables qui avaient altéré dans une certaine mesure le caractère de son style originalfrappé de cette triste situationun amateur éclairédoué de quelque fortune, résolut d'entreprendre à ses frais la restauration de cet intéressant monument et de lui rendre son aspect primitif en refaisant ce qui a été détruit et en le débarrassant de tout ce qui y a été intempestivement ajouté. Muni des autorisations nécessairesil sut s'adresseret ce ne fut pas là son moindre mérite, à un architecte de grande valeur doublé d'un archéologue éminent, qui entra de suite dans les vues de son client et ne tarda pas à se mettre à l'œuvreheureux d'apporter le concours de son talent et de son érudition à un travail de restitution qui rentrait dans ses goûts d'archéologue et qui ne pouvait que lui faire honneurLes travaux sont commencés depuis deux mois à la satisfaction des amateurs du beau. Ceux-ci désiraient depuis longtemps qu'on s'occupât enfin de la restauration de la charmante église de SaintGermain qui avaitpar des badigeonnages superposésperdu la belle apparence que sa construction en pierres de taille lui avait autrefois assurée. Il y aura cent ans à la fin de la prochaine année que son haut clocher s'est écrouléépargnant heureusement la nef dans sa chuteet lorsque M. Darblay jeune entreprit à ses frais en 1862 la restauration extérieure de l'égliseil n'était point question alors de la restitution intérieure dont on s'occupe aujourd'hui. On se contenta de réédifier la façade, que couronnait alors un modeste clocher, qui fut remplacé par un campanile de pierre, surmonté de la haute croix que nous y voyons à présentla cloche qui provenait de l'église paroissiale de St-Pierre-du-Perray détruite en 1819, y fut installée; un bas reliefdû au ciseau d'Elias Robertorna la
  
-|**00000057**| - -- 25 1 On a pu retrouver en grande partie cette décoration antérieure qui avait plus de valeur archéologique et même artistique que l'autreen enlevant avec beaucoup de précautions la mince couche de plâtre, de 4 à 5 millimètres d'épaisseur sur laquelle étaient les peintures décrites tout à l'heureSous la partie centrale il n'a rien été découvert, mais au-dessous des cartouches rouge et ordeux nouvelles croix sont apparuesles croix de consécration probablement, puis, sous les deux apôtres, les mêmes saints personnages sont venus au jour, mieux dessinés, mieux peints, mais dans l'ordre inverse, c'est-à-dire que c'est maintenant St Barthélemy qui occupe la gauche et St Philippe la droiteau-dessus d'ailleurs de son nom en caractères gothiques. La tête des deux apôtres est nimbée; St Philippe tient une longue croix de bois, marque de son crucifiement, et St Barthélemy, un couteau, pour rappeler qu'il a été écorché vif. Au-dessous de ce dernier on lit « Ascendit ad cælossedet ad dextera dei patris vipotentis » etcomme à droite, sous ce verset, le nom en français, St BarthélemyOn compte utiliser ces fragments dans la future décoration à faire au-dessus de l'autel, et on conservera dans la sacristie ceux du XVIIe siècle qu'on a pu détacher. Une couche de peinture rouge briquetirant plus sur le grenat que celle dont nous avons parlé plus hautrégnait aussi à la partie inférieure et semble avoir été étendue jusque sur les glacis des fenêtreson y voit figurer des fruits dans des ornements en losange. Cette couche de peinture brique a du reste été retrouvée au milieu de la nef sur l'un des piliersderrière la chairece qui tendrait à faire croire que la décoration refaite en 1640 ne s'est pas étendue au delà du chœur. On distingue sur quelques pierres voisines des fenêtres du chevet des restes d'une autre peinture à fresque, mais ici rien de netquelques tons rouge brunquelques fleurs blanches très simples, de vagues ornements et c'est toutDes traces de différentes couches de peinture de cette époque reculée se voient aussi sur les piliers du choeurla plus ancienne est vert malachitela plus récente rouge briqueDans le mur du chevet de l'égliseà droite de l'Autelon a encore trouvé une double et très grande piscinede o m40+|**22**| 
 +façade, mais on se garda bien de toucher au beau portail de la fin du XIIe siècle qui décore si heureusement l'entrée de l'édificeet ses élégantes colonnettes, ses légers chapiteaux, ainsi que toute sa curieuse ornementation du déclin de la période romane furent religieusement respectés. Quelque incomplète que fût cette restaurationon y dépensa près de 40.000 fr. La toiture pourtant n'avait pas été refaite et les travaux furent repris après la guerre franco-allemande. En 1882M. Charles Bérangerneveu de M. Darblay jeune et son successeur à la mairie de St Germain-lès-Corbeilobtenait du Gouvernement une subvention de 1.000 fr. pour refaire en ardoises le toit de la grande nef et ce travail a été tout récemment étendu aux bas-côtés, faisant ainsi disparaître le fâcheux aspect de grange ou de fabrique que l'emploi de la tuile mécaniqueaux tons si crusavait donné à tout l'édificeRestait l'intérieur du monument qui semblait devoir toujours conserver ses couches de monotone badigeonses lourds décors de boiseriesavec ses tableaux qui cachaient en partie les beaux vitraux du XIIIe siècleses pierres tombales dont les antiques inscriptions s'effaçaient sous les souliers ferrés des bambins de l'école. L'église n'était pourtant point délaisséecar depuis quelque temps cinq verrièresoffertes par MM. Paul et Aymé Darblay, étaient venues remplacer au midi les verres blancs qui ne tempéraient pas les ardeurs du soleil d'été, et l'installation d'un calorifère vint adoucir la température des mois d'hiver; mais ces quelques travaux avaient pu être faits sans annoncer un plan complet de restauration de l'intérieur. C'est avec une véritable joie que nous avons appris ces mois derniers que le plandécidé en principe depuis trois ans par un généreux bienfaiteuravait été approuvé à Versailles et qu'on allait se mettre à l'œuvreIl y a deux moisen effetM. l'abbé Brisacierbien connu dans tout l'Ouest de la France par ses savantes et heureuses restaurationsrevenait à St-Germain et donnait ses dernières indications à M. Louis VollantIngénieur des Arts et Manufactures et Architecte, qui dirige les travaux sous son inspirationDéjà les badigeons ont disparu, les assises de pierres renaissent, les larges joints de mortier se dessinent, des colonnes endommagées sont entièrement refaites; sur les voûtes est figuré le même
  
-|**00000058**| 26 - de profondeur. Elle est formée de deux arcatures ogivales géminées. Les retombées des deux arcs sont soutenues par une élégante colonnette. Cette piscinepar son styleaccuse l'époque de la construction de l'église. L'ogive qui est la plus rapprochée de l'Autel a sa clef de voûte à quelques centimètres plus haut que sa voisine. L'ensemble occupe un emplacement d'environ 2 mètres de hauteur sur m40 de largeurDerrière l'auteldans la base du mur, on remarque aussi les traces d'une large baie ogivale avec moulures qui été bouchéemais dont les deux parties de l'ogive ne se rencontrent pas exactement. Telles sont les curieuses découvertes qui ont été faites au cours de ces intéressants travauxL'architecte espère pouvoir utiliser ces anciennes peintures pour la décoration du sanctuaire; elles contribueraient ainsi à l'ornementation du choeur et ne seraient pas le côté le moins intéressant de l'intelligente restauration dont l'église de St Germain est en ce moment l'objetrestauration qui vaudra au généreux bienfaiteur qui en a pris l'initiative et quiseulen fait tous les frais, la reconnaissance des amis des temps anciens et des beaux monuments qu'ils nous ont léguésRDE L.+|**23**| 
 +appareil qui constitue les pieds-droits et les nervures, les belles clefs de voûtes, débarrassées de leur épaisse couche de poussière, sont de nouveau visibles; les beaux vitraux du XIIIe sièclenettoyés et réparésvont resplendir au-dessus d'un autel de marbre et de pierre élevé au milieu du sanctuaire et détaché du chevet de l'église. D'autres vitraux, enchâssés dans les baies du Nord et du Sud, ainsi que dans les hautes fenêtres de la nef, nous sont promis également. Nous signalerons encore les treize pierres tombales ou inscriptions diverses relevées soigneusement et fixées, dans leur ordre chronologique, sur les murs des nefs latérales. Trois de ces intéressants monuments manquent, hélas ! à l'appel: la plus ancienne dalle funéraire, signalée par l'abbé Lebœuf (1), par un manuscrit de l'abbé Guiot, ancien Prieur de St-Guenault de Corbeil (2), par Dulaure (3) et même par Pinard (4), avait déjà disparu lors du beau travail entrepris par M. de Guilhermy (5)La pierre tombale de Pierre Jacques de Bretignères (1697-1772), que cite seul l'abbé Guiota aussi disparu et celle de Marie, femme de Pierre Leteinturier, qu'a déchiffrée si récemment M. de Guilhermy, n'a pu être retrouvée malgré toutes les recherches faites pour la découvrir sous le dallage du chœur. En faisant ces recherches l'on découvrit les restes de trois anciens curés de cette paroisse, qui avaient été inhumés là en 12871309 et 1340, et dont les pierres tombales, citées par Guilhermy (6), ont été relevées contre le mur méridional. Ces sépultures avaient été fouillées déjà, et l'on ramassa tout autour de nombreux débris de poterie qui provenaient de petits vases en terre assez fine et décorés de ces bandes rouges si fréquentes sur la céramique de cette époqueQuelques-uns de ces vases contenaient encore des charbons, selon la coutume de ces temps reculés. L'un d'eux put être reconstitué; il était de forme communeà une seule anse et sans (1) Histoire du diocèse de Paris 1757tome XIIIp. 129. (2) Fonds Montbretn° 115,.. de la Bibliothèque de Rouen, p. 169. .... (3) Nouvelle description des environs de Paris, 1790, p. 128. (4) Mémoire historique et archéologique sur la commune de St-Germain-leVieux-Corbeil1848, p. 8. (5) Inscriptions de la France du V• au XVIII• siècle, 1879, IV. P. 226. (6) IV, 229 à 231. L'une de ces dalles funéraires, celle de 1340, est gravée.
  
-|**00000059**| BIBLIOGRAPHIE ― M. L. TANON (Président de chambre à la Cour de cassation). L'ORDRE DU PROCÈS CIVIL AU XIV SIÈCLEAU CHATELET DE PARIS (1). Aux Archives nationales se trouvait conservé un manuscrit sur papier (LLnº 1088), commençant par ces mots : « C'est le papier des Esplez de la Prévosté de Villeneuve Saint-Georges » (du 16 novembre 1371 au 13 mai 1373)Ce manuscrit, précieux pour l'histoire de la Procédure civilec'est-à-dire de l'Ordre du procès civila justement attiré l'attention de l'érudit magistrattrès versé dans la connaissance du Droit féodal et des juridictions du Moyen âge (2). C'était l'un des cahiers de la série des Registres d'audience de la Seigneurie de Villeneuve-Saint-Georgesconcernant l'administration de la justice civile et pénaleM. Tanon crutavec raisondevoir publier in extenso, comme << Pièce justificative » de son livre (p. 85-165)ce petit manuscrit, qui, dit-il (p65)« fournit le témoignage le plus authentique de l'application pratique de la Procédure » en usage au XIVe siècleIl contient, en effetles appointements et autres actes de la Procédure civile jusqu'aux sentences renduesdont il donne l'indicationnous dirions aujourd'hui «la notice » ou «<le sommaire » ; il mentionne un certain nombre d'engagements pris et de contrats passés devant le jugeet, enfin, ce qui n'est pas le moins intéressant, il enregistre les sentences pénales intervenues sur de petites infrac- (1) Paris, 1886, LibrLarose. -I vol. in-8°. (2) Nous ferons remarquer qued'ailleursM. le Président Tanon devait être sollicité d'autant plus à porter intérêt à ce documentqu'il est propriétaire du Clos Bernard, l'un des châteaux de Soisy-sous-Etioles (peu distant de Villeneuve-SaintGeorges.)+|**24**| 
 +goulot. L'on trouva également quelques débris d'étoffe, des boucles et un crucifix de bois en assez mauvais étatUn fait intéressant s'est encore produit au cours de ces travaux : quand on eut déplacé les boiseries qui garnissaient le chevet de l'église, on vit apparaître, un peu au-dessous des trois hautes fenêtres ogivales, des fragments de peinture qu'il fallut épousseter et laver pour en comprendre la significationSous la baie du milieu, à la limite inférieure du glacisse voyaient nettement deux médaillons octogonauxun peu allongés dans le sens de leur hauteur; à gauche, le Christ tenant de la main gauche le globe crucifère; à droite, la Sainte Vierge, la tête couverte d'un voile entre les deux médaillons d'un coloris encore très vifdivers ornements aux tons plus pâles où figurait un bouquet composé de trois roses et de quelques autres fleursNon loin de ces médaillonssous les deux fenêtres latéralesle peintre de l'époque avait fait toute une composition de style Louis XIII: deux grands cartouches représentaient une croix grecque peinte en or dans un cercle à fond rougeau milieu d'un encadrement gris perleSi la date de ces peintures avait été douteusetoute hésitation serait tombée devant le millésime de 1640 qu'on vit bientôt apparaître sous les deux cartouches, au milieu de la teinte rouge brique qui occupait tout le reste du chevetEnfin, en face des derniers piliers du chœur et accolés à ces croixdeux saints en pied, St Philippe à gauche et St Barthélemy à droited'après des inscriptions en françaissuffisamment lisibles. St Philippe tient un livre ouvert et, sans doute, une longue croix de boisSt Barthélemy paraît tenir aussi un livre; il se peut que ce soit un couteau pour rappeler également l'instrument de son suppliceMaissous cette peintureapparaissait en quelques endroits une autre décoration plus anciennefaite à l'huile comme l'autre, soit sur la pierre elle-même, soit sur quelques parties de plâtre. Cette peinture se voyait notamment au-dessus des épaules des deux apôtres dont la tête avait disparu; quelques caractères gothiques étaient entrevus sous St Philippe et on lisait assez facilement le verset suivant du Credo sous St Barthélemy « Indè venturus judicare vivos et mortuos » et plus bas, toujours en gothique, « St Philippe ».
  
-|**00000060**| - -- 28 tions (contraventions), sentences qui nous révèlent de piquants détails sur les mœurs du temps. La teneur même de ce curieux Registre, que nous nous bornons à signaler aujourd'huicomme document d'intérêt local, analysé d'ailleurs par son publicateur (p. 65 et suiv.)méritera bien de faire l'objet d'un examen ultérieur au point de vue de l'intérêt particulier qu'il présente pour les noms de lieux de la contréeNous ajouterons, nous aurions peut-être dû commencer par là, que M. L. Tanon a encadré la publication qu'il faite de ce document dans une savante étudeplacée en tête de l'ouvrageétude de reconstitutionportant sur l'ensemble des phases de la Procédure civile suivie au XIVe siècledepuis l'acte introductif d'instance à la contestation en causejusqu'au jugement définitif de cette contestation, sans oublier les causes sommaires qui abrègent le procèsPour cette savante Etudeont été mises à profit toutes les sourcestelles que les Olimle Grand Coutumier, Josse, Damhoudère, Jean Desmaresles Styles du Châtelet de Paris, l'Ordonnance de Villers-Coterets (de 1539)l'Edit de Moulins (de 1566)etc.afin d'éclairerpar leur rapprochement, la « praticque » du Châtelet de Paris et aussi celle de la seigneurie de VilleneuveSaint-GeorgesM. Tanon a bien mérité des amis de notre ancien Droit en général et en particulier de notre Comité; nous devions le remercier en son nom (1). J. PÉRIN. (1) Nous nous voyons obligéfaute de place, de renvoyer au prochain bulletin la suite de cette notice bibliographique; nous le regrettons d'autant plus que nous aurions vivement désiré signaler ici l'érudite et très intéressante publication que M. le C G. de Montgermont vient de publier dans les annales de la Société historique du Gâtinais, sous le tître: Notes sur la Seigneurie de Montgermont128 pp. in 8° avec gravures et plans; mais il vaut mieux retarder que de trop écourter, et afin de donner satisfaction à nos sociétairesnous allons presser la mise au jour de notre deuxième bulletindans lequel le compte rendu du travail de M. de Montgermont aura la place qu'il mérite. A. D.+|**25**| 
 +1 On a pu retrouver en grande partie cette décoration antérieure qui avait plus de valeur archéologique et même artistique que l'autreen enlevant avec beaucoup de précautions la mince couche de plâtre, de 4 à 5 millimètres d'épaisseur sur laquelle étaient les peintures décrites tout à l'heureSous la partie centrale il n'rien été découvertmais au-dessous des cartouches rouge et ordeux nouvelles croix sont apparuesles croix de consécration probablement, puis, sous les deux apôtres, les mêmes saints personnages sont venus au jourmieux dessinés, mieux peints, mais dans l'ordre inverse, c'est-à-dire que c'est maintenant St Barthélemy qui occupe la gauche et St Philippe la droite, au-dessus d'ailleurs de son nom en caractères gothiquesLa tête des deux apôtres est nimbée; St Philippe tient une longue croix de boismarque de son crucifiementet St Barthélemyun couteaupour rappeler qu'il a été écorché vif. Au-dessous de ce dernier on lit « Ascendit ad cælossedet ad dextera dei patris vipotentis » etcomme à droitesous ce versetle nom en françaisSt Barthélemy. On compte utiliser ces fragments dans la future décoration à faire au-dessus de l'autel, et on conservera dans la sacristie ceux du XVIIe siècle qu'on a pu détacherUne couche de peinture rouge brique, tirant plus sur le grenat que celle dont nous avons parlé plus hautrégnait aussi à la partie inférieure et semble avoir été étendue jusque sur les glacis des fenêtreson y voit figurer des fruits dans des ornements en losange. Cette couche de peinture brique a du reste été retrouvée au milieu de la nef sur l'un des piliers, derrière la chaire, ce qui tendrait à faire croire que la décoration refaite en 1640 ne s'est pas étendue au delà du chœur. On distingue sur quelques pierres voisines des fenêtres du chevet des restes d'une autre peinture à fresque, mais ici rien de netquelques tons rouge brun, quelques fleurs blanches très simples, de vagues ornements et c'est tout. Des traces de différentes couches de peinture de cette époque reculée se voient aussi sur les piliers du choeur, la plus ancienne est vert malachitela plus récente rouge brique. Dans le mur du chevet de l'église, à droite de l'Autel, on a encore trouvé une double et très grande piscine, de o m40
  
-|**00000061**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à la Sous-Préfecture de Corbeil le 16 Mars 1895Présidence de Mle Dr PBOUCHERvice-président. Étaient présents: MM. le Dr P. BoucherADufour, G. de Courcel, EMareuse, Lasnier, Barthélemy, Mottheau et JarryAbsents excusés: MM. les Abbés GentyJacquemotBonnin et Colas; MM. Max. Legrand, V. de Courcel, A. Marc-Pasquet et J. Périn. M. le Président informe le Conseil que les Statuts, envoyés à Versailles, ont été approuvés par M. le Préfet après quelques modifications sans importanceet que la Société se trouve ainsi légalement autorisée par l'arrêté préfectoral du 19 février 1895, date de l'approbation des StatutsLe Conseil arrête les termes de son règlement intérieur qui comprend 19 articles; le texte en a été inséré dans le 1er Bulletin. Le trésorier renseigne le Conseil sur la situation financière de la Société qui est jugée satisfaisanteLe Conseil s'occupe ensuite de la publication du 1er Bulletin de la Société et il détermine le choix des matières qui devront y figurer. A propos de l'impression de ce BulletinM. le Président estime qu'en principe la préférence doit être accordée à une imprimerie de Corbeil ou, à son défaut, à une maison d'Étampes; cependant BULLETIN- II4+|**26**| 
 +de profondeurElle est formée de deux arcatures ogivales géminéesLes retombées des deux arcs sont soutenues par une élégante colonnetteCette piscinepar son styleaccuse l'époque de la construction de l'égliseL'ogive qui est la plus rapprochée de l'Autel a sa clef de voûte à quelques centimètres plus haut que sa voisineL'ensemble occupe un emplacement d'environ 2 mètres de hauteur sur 2 m40 de largeurDerrière l'auteldans la base du muron remarque aussi les traces d'une large baie ogivale avec moulures qui a été bouchéemais dont les deux parties de l'ogive ne se rencontrent pas exactementTelles sont les curieuses découvertes qui ont été faites au cours de ces intéressants travauxL'architecte espère pouvoir utiliser ces anciennes peintures pour la décoration du sanctuaire; elles contribueraient ainsi à l'ornementation du choeur et ne seraient pas le côté le moins intéressant de l'intelligente restauration dont l'église de St Germain est en ce moment l'objetrestauration qui vaudra au généreux bienfaiteur qui en a pris l'initiative et qui, seul, en fait tous les frais, la reconnaissance des amis des temps anciens et des beaux monuments qu'ils nous ont légués. RDE L.
  
-|**00000062**| 30 les ressources de la Société étant encore très limitéesil propose et l'on décide que ce travail sera confié à l'imprimeur qui offrira les conditions les plus avantageuses. Le Secrétaire général est chargé des démarches à faire dans ce sens. Le Conseil détermine ensuite le format et les caractères du BulletinUn membre présente au Conseil des armes de l'époque Romaine, trouvées dans un champ aux environs de Corbeil; ces curieux objets sont examinés avec intérêt par les membres présents. SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à la Sous-Prefecture de Corbeil le 27 Avril 1895Présidence de M. le Dr P. BOUCHERvice-président. Étaient présents: MM. le Dr BoucherG. de Courcel, ADufourLasnierJ. DepoinEMareuse, BarthélemyJ. Périn, Mottheau, V. de Courcel, Jarry. M. de LinièresSous-Préfetet MM. les Abbés Jacquemot, Bonnin et Genty s'excusent par lettre de ne pouvoir assister à la réunion de ce jour. Le Conseilaprès avoir pris connaissance des spécimens et des propositions des différents imprimeurs, décide que l'impression du Bulletin sera confiée à M. Bellin, de Montdidier, qui a offert des conditions beaucoup plus avantageuses que celles de ses confrères. Le 1er Bulletin comprendra 32 pages de texte et une gravureet il sera tiré à 300 exemplairesen vue de la propagande; les suivants ne seront tirés qu'à 200 exemplairesLes tirages à part seront limités à 50 exemplairesLe Conseil désigne MMMareuse et A. Dufour pour représenter la Société au Congrès archéologique de Clermont-FerrandLe trésorier fournit des renseignements satisfaisants sur la situation financière de la Société jusqu'à ce jouret sur le mode qu'il a adopté pour la perception des cotisations. Le Secrétaire-général communique au Conseil une étude très intéressante qu'il a reçue de M. HauréauMembre de l'Institut et Président de la Société ; cette étude, qui a un caractère étampois, sera insérée en tête du 1er Bulletin.+|**27**| 
 +BIBLIOGRAPHIE ― M. L. TANON (Président de chambre à la Cour de cassation). L'ORDRE DU PROCÈS CIVIL AU XIV SIÈCLEAU CHATELET DE PARIS (1). Aux Archives nationales se trouvait conservé un manuscrit sur papier (LL, nº 1088), commençant par ces mots : « C'est le papier des Esplez de la Prévosté de Villeneuve Saint-Georges » (du 16 novembre 1371 au 13 mai 1373). Ce manuscrit, précieux pour l'histoire de la Procédure civile, c'est-à-dire de l'Ordre du procès civil, a justement attiré l'attention de l'érudit magistrat, très versé dans la connaissance du Droit féodal et des juridictions du Moyen âge (2)C'était l'un des cahiers de la série des Registres d'audience de la Seigneurie de Villeneuve-Saint-Georges, concernant l'administration de la justice civile et pénale. M. Tanon crutavec raison, devoir publier in extensocomme << Pièce justificative » de son livre (p85-165)ce petit manuscritquidit-il (p65)« fournit le témoignage le plus authentique de l'application pratique de la Procédure » en usage au XIVe siècle. Il contienten effet, les appointements et autres actes de la Procédure civile jusqu'aux sentences renduesdont il donne l'indicationnous dirions aujourd'hui «la notice » ou «<le sommaire » ; il mentionne un certain nombre d'engagements pris et de contrats passés devant le juge; et, enfince qui n'est pas le moins intéressant, il enregistre les sentences pénales intervenues sur de petites infrac- (1) Paris, 1886LibrLarose-I volin-(2) Nous ferons remarquer que, d'ailleurs, M. le Président Tanon devait être sollicité d'autant plus à porter intérêt à ce document, qu'il est propriétaire du Clos Bernard, l'un des châteaux de Soisy-sous-Etioles (peu distant de Villeneuve-SaintGeorges.)
  
-|**00000063**| 31 SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à la Sous-Préfecture de Corbeil le 4 Novembre 1895Présidence de M. le Dr P. BOUCHERvice-président. Étaient présents: MM. le Dr Boucher et Blavet, d'ÉtampesVice-Présidents; MMLasnier, ADufourV. de Courcel, l'Abbé Colas, de Soisy-s-ÉtiollesBarthélemy, Mottheau et JarrySont excusés: MM. de LinièresSous-Préfet; G. de Courcel, l'Abbé Bonnind'Ablon; l'Abbé Genty, de Livry; J. PérinM. Legrand, E. Mareuse et J. Depoin. Il est donné lecture d'une lettre de M. Picardéditeur du Bulletin, par laquelle il propose M. de Bizemontcomme membre fondateur, avec versement de 100 frLe Conseil accepte cette proposition et décide qu'une remise de 5 0/0 sera accordée à M. Picardtant pour cette adhésion que pour celles qu'il pourra obtenir par la suite. Par une autre lettreM. Pinsonde Douaipropose à la Sociétépour son Bulletindes travaux de bibliographie et autres dont il est l'auteur. Le Conseil charge le Secrétaire général de remercier M. P. Pinson de sa proposition qu'il prend en sérieuse considérationmais dont il est obligé d'ajourner l'acceptationquant à présentpar suite de l'abondance des matières déjà reçues et aussi à cause de la situation modeste des finances de la Société. M. l'Abbé Marsaux, Curé de Chambly (Oise) et membre de la Société, offre à celle-ci, pour sa bibliothèque, vingt et quelques brochures historiques et archéologiques dont il est l'auteurdes remercîments sont votés au généreux donateurLe Conseil prononce l'admission de: MCOLAS (Albert), de Villeneuve-le-Roi, présenté par MM. Soupault et Dufour, M. MALLETbanquier à Corbeilprésenté par MMLasnier et Dufour, M. l'Abbé DEVERRE, Curé de Boignevilleprésenté par MM. Boucher et LasnierM. BOUJU (Albert)au Château du Tremblay à Corbeil, présenté par MM. Dufour et l'Abbé Colas, Curé de Soisy-sous-Étioles, M. BONNEFOY (Gustave), Architecte à Corbeil, présenté par MMJarry et Dufour,+|**28**| 
 +tions (contraventions), sentences qui nous révèlent de piquants détails sur les mœurs du tempsLa teneur même de ce curieux Registreque nous nous bornons à signaler aujourd'huicomme document d'intérêt localanalysé d'ailleurs par son publicateur (p65 et suiv.)méritera bien de faire l'objet d'un examen ultérieur au point de vue de l'intérêt particulier qu'il présente pour les noms de lieux de la contrée. Nous ajouterons, nous aurions peut-être dû commencer par làque MLTanon a encadré la publication qu'il a faite de ce document dans une savante étudeplacée en tête de l'ouvrageétude de reconstitution, portant sur l'ensemble des phases de la Procédure civile suivie au XIVe siècledepuis l'acte introductif d'instance à la contestation en causejusqu'au jugement définitif de cette contestationsans oublier les causes sommaires qui abrègent le procèsPour cette savante Etude, ont été mises à profit toutes les sourcestelles que les Olimle Grand CoutumierJosseDamhoudèreJean Desmaresles Styles du Châtelet de Paris, l'Ordonnance de Villers-Coterets (de 1539), l'Edit de Moulins (de 1566)etc., afin d'éclairerpar leur rapprochementla « praticque » du Châtelet de Paris et aussi celle de la seigneurie de VilleneuveSaint-Georges. M. Tanon a bien mérité des amis de notre ancien Droit en général et en particulier de notre Comiténous devions le remercier en son nom (1)J. PÉRIN. (1Nous nous voyons obligéfaute de place, de renvoyer au prochain bulletin la suite de cette notice bibliographique; nous le regrettons d'autant plus que nous aurions vivement désiré signaler ici l'érudite et très intéressante publication que M. le C G. de Montgermont vient de publier dans les annales de la Société historique du Gâtinaissous le tître: Notes sur la Seigneurie de Montgermont128 ppin 8° avec gravures et plans; mais il vaut mieux retarder que de trop écourter, et afin de donner satisfaction à nos sociétairesnous allons presser la mise au jour de notre deuxième bulletindans lequel le compte rendu du travail de M. de Montgermont aura la place qu'il mérite. A. D.
  
-|**00000064**| - ---- 32 M. MORIZET (Émile)à l'Arquebuse de Corbeil, présenté par Mme Vve Laroche et Dufour, M. RADOT (Émile)industriel à Essonnes, présenté par MM. Lasnier et DufourMGRAND (Émile)Avoué à Corbeil, présenté par MMValentin et Georges de Courcel, MBIZEMONT (le Ve Arthur de) au Château du Tremblois (Meurthe-et-Moselle)présenté par MM. Picard et Lasnier, MHARO (Henri)peintre-expert à Parisprésenté par MM. Dufour et BoucherMle Dr GEFFROY, de Villeneuve-St-Georgesprésenté par MMBoucher et Jarry, M. CALLIET, Président du Tribunal de Commerce de Corbeilprésenté par MM. Lasnier et Dufour. M. le trésorier présente la situation financière de la Société arrêtée au 4 Novembre 1895; il résulte de ce document qu'il a été recouvré : 9 fondations à 100 fr66 cotisations à • 10 fr. • 13 cotisations à 5 fr. 900 fr. 660 fr. 65 fr. Total: 1.625 fr. Il reste encore quelques cotisations à recouvrer. D'après le livre journal, les recettes de toute nature se montent à .. • et les dépenses à . Reste en caisse· 1.631 fr. 535 fr. 1.096 fr. Cette dernière somme est représentée par un livret de la caisse d'épargne de . et en numéraire en caisse par • • Somme égale : 802 fr. 294 fr. 1.096 fr. Ces comptes sont approuvés et des remercîments sont votés à Mle Trésorier. Le Conseil, vu l'état des finances de la Sociétédécide qu'il sera publié un second Bulletin pour clore l'exercice 1895il sera composé des travaux déjà approuvésLe Secrétaire général informe le Conseil que, sur la demande de+|**29**| 
 +SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEILD'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à la Sous-Préfecture de Corbeil le 16 Mars 1895. Présidence de M. le Dr P. BOUCHERvice-président. Étaient présents: MM. le Dr P. BoucherADufourG. de Courcel, EMareuse, Lasnier, Barthélemy, Mottheau et JarryAbsents excusés: MM. les Abbés GentyJacquemotBonnin et Colas; MM. Max. LegrandV. de CourcelAMarc-Pasquet et J. Périn. M. le Président informe le Conseil que les Statutsenvoyés à Versailles, ont été approuvés par M. le Préfet après quelques modifications sans importance, et que la Société se trouve ainsi légalement autorisée par l'arrêté préfectoral du 19 février 1895, date de l'approbation des StatutsLe Conseil arrête les termes de son règlement intérieur qui comprend 19 articles; le texte en a été inséré dans le 1er BulletinLe trésorier renseigne le Conseil sur la situation financière de la Société qui est jugée satisfaisante. Le Conseil s'occupe ensuite de la publication du 1er Bulletin de la Société et il détermine le choix des matières qui devront y figurerA propos de l'impression de ce BulletinM. le Président estime qu'en principe la préférence doit être accordée à une imprimerie de Corbeil ou, à son défaut, à une maison d'Étampescependant BULLETIN- II. 4
  
-|**00000065**| 33 la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-OiseMDarblay a consenti à mettre à la disposition de la Société de Corbeil-Étampes, en vue de la création d'un musée artistique et archéologiquel'ancienne église des Chevaliers de St-Jean de Jérusalemqui remonte au XIIIe siècleLe loyer a été gracieusement fixé par MDarblay à 1 frpar anet le bail doit être fait pour une période de 12 années consécutivesI Au nom de la Sociétéle Conseilheureux de cette décisionaccepte avec reconnaissance la concession généreuse de M. Darblay et charge le Secrétaire général de lui transmettre ses plus sincères remercîmentsEn présence de la situation nouvelle faite à la Société par l'acte gracieux de MDarblay, et vu le peu d'importance de ses ressourcesle Conseil estime qu'il y lieu de tenter de faire intervenir la ville de Corbeil dans les dépenses de premier établissement du futur musée, et aussi de lui demander le prêt des divers objets qu'elle possède déjà et qu'il serait intéressant d'y voir figurer. En conséquence, il charge MM. Dufour et Jarry de se mettre en rapport avec la municipalité, en vue d'arrêter de concert les termes d'une convention qui devrait être soumise à l'approbation du Conseil Municipal et du Conseil d'Administration de la Société. Il serait stipulé dans la dite convention que le Conseil d'Administration se réserve le droit absolu d'agréer les œuvres d'art offertes au musée et de procéder selon ses vues au classement des objets reçusM. Dufour annonce en termes émus le décès récent de M. A. de Montaiglonmembre correspondant de la Société. Les regrets unanimes du Conseil accueillent cette triste communication. M. A. Dutilleuxchef de division à la Préfecture de Seine-etOiseest nommé membre honoraire correspondant en remplacement de M. A. de Montaiglon.+|**30**| 
 +les ressources de la Société étant encore très limitées, il propose et l'on décide que ce travail sera confié à l'imprimeur qui offrira les conditions les plus avantageuses. Le Secrétaire général est chargé des démarches à faire dans ce sens. Le Conseil détermine ensuite le format et les caractères du Bulletin. Un membre présente au Conseil des armes de l'époque Romainetrouvées dans un champ aux environs de Corbeil; ces curieux objets sont examinés avec intérêt par les membres présentsSÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à la Sous-Prefecture de Corbeil le 27 Avril 1895. Présidence de M. le Dr P. BOUCHERvice-président. Étaient présents: MM. le Dr Boucher, G. de CourcelADufour, Lasnier, JDepoin, EMareuseBarthélemy, JPérinMottheauV. de CourcelJarry. M. de Linières, Sous-Préfet, et MMles Abbés Jacquemot, Bonnin et Genty s'excusent par lettre de ne pouvoir assister à la réunion de ce jourLe Conseilaprès avoir pris connaissance des spécimens et des propositions des différents imprimeurs, décide que l'impression du Bulletin sera confiée à M. Bellin, de Montdidierqui offert des conditions beaucoup plus avantageuses que celles de ses confrères. Le 1er Bulletin comprendra 32 pages de texte et une gravure, et il sera tiré à 300 exemplaires, en vue de la propagande; les suivants ne seront tirés qu'à 200 exemplaires. Les tirages à part seront limités à 50 exemplaires. Le Conseil désigne MM. Mareuse et A. Dufour pour représenter la Société au Congrès archéologique de Clermont-FerrandLe trésorier fournit des renseignements satisfaisants sur la situation financière de la Société jusqu'à ce jour, et sur le mode qu'il a adopté pour la perception des cotisationsLe Secrétaire-général communique au Conseil une étude très intéressante qu'il a reçue de M. HauréauMembre de l'Institut et Président de la Société cette étudequi a un caractère étampoissera insérée en tête du 1er Bulletin.
  
-|**00000066**| LA CHAPELLE et la Fontaine de St-Symphorien à Etampes Parmi les nombreuses chapelles que comptait Etampes avant la Révolution et dont aujourd'hui la trace même est perduese trouve la chapelle de St SymphorienNi l'art ni l'archéologie n'ont dû perdre à sa disparitionVoisine de l'église St Pierre quidépendant du Prieuré célèbre établi en ce temps-là depuis l'époque mérovingiennefut vendue et démolie sous la Terreursi elle en a suivi le sortc'est assurément un fait bien moins regrettableOu les apparences seraient par trop trompeusesou bien la chapelle de St Symphorien n'était qu'un simple oratoire champêtre élevé par la piété des fidèles aux abords d'une sourcesinon sur la source elle-même, à laquelle on avait attribué des vertus curatives dans les affections d'yeuxDe l'oratoireplus de traces; la fontaine a subsisté sous le vocable du saint dont le nom est resté au champtier. Du premieril ne me serait pas venu à l'idée de parler, si la publication du Pouillé de l'ancien diocèse de Senspar MM. Paul Quesvers et Henri Stein, ne relatait deux opinions contradictoires au sujet de l'emplacement même de ce modeste monument religieux, sans trancher la questionlaissant ainsi un doute dans les esprits. On lit en effet à la page 280 de ce remarquable travailrédigé avec une clartéune science et une compétence à laquelle les auteurs nous ont certainement habitués, mais qui en feront l'auxiliaire le plus précieux des amateurs d'histoire locale, le passage suivant« St Symphorienparoisse de St-Germain-les-Etampes (cartes de Cassini et d'Ou- <thier), et plus bas en note: « Cependant M. Léon Marquisdans son excellent « ouvrage « Les Rues d'Etampes »p193est d'avis que cette chapelle dépendait de la paroisse Saint Pierre ».+|**31**| 
 +SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à la Sous-Préfecture de Corbeil le 4 Novembre 1895. Présidence de M. le Dr P. BOUCHER, vice-président. Étaient présents: MM. le Dr Boucher et Blavet, d'ÉtampesVice-Présidents; MMLasnier, A. Dufour, V. de Courcel, l'Abbé Colas, de Soisy-s-Étiolles, Barthélemy, Mottheau et Jarry. Sont excusés: MM. de Linières, Sous-Préfet; G. de Courcel, l'Abbé Bonnind'Ablon; l'Abbé Gentyde Livry; J. PérinM. LegrandE. Mareuse et J. Depoin. Il est donné lecture d'une lettre de MPicard, éditeur du Bulletin, par laquelle il propose M. de Bizemontcomme membre fondateur, avec versement de 100 fr. Le Conseil accepte cette proposition et décide qu'une remise de 5 0/0 sera accordée à M. Picard, tant pour cette adhésion que pour celles qu'il pourra obtenir par la suite. Par une autre lettreM. Pinsonde Douai, propose à la Société, pour son Bulletin, des travaux de bibliographie et autres dont il est l'auteurLe Conseil charge le Secrétaire général de remercier M. P. Pinson de sa proposition qu'il prend en sérieuse considérationmais dont il est obligé d'ajourner l'acceptationquant à présent, par suite de l'abondance des matières déjà reçues et aussi à cause de la situation modeste des finances de la Société. M. l'Abbé MarsauxCuré de Chambly (Oise) et membre de la Sociétéoffre à celle-cipour sa bibliothèquevingt et quelques brochures historiques et archéologiques dont il est l'auteur; des remercîments sont votés au généreux donateur. Le Conseil prononce l'admission deM. COLAS (Albert), de Villeneuve-le-Roiprésenté par MM. Soupault et Dufour, M. MALLETbanquier à Corbeil, présenté par MM. Lasnier et Dufour, M. l'Abbé DEVERRECuré de Boigneville, présenté par MMBoucher et LasnierM. BOUJU (Albert), au Château du Tremblay à Corbeil, présenté par MM. Dufour et l'Abbé Colas, Curé de Soisy-sous-Étioles, MBONNEFOY (Gustave), Architecte à Corbeil, présenté par MM. Jarry et Dufour,
  
-|**00000067**| 35 -- Telles sont les deux opinions émisesOr qui a raison de Cassini et d'Outhierou de Léon Marquis? La Chapelle de St Symphorien était-elle au territoire de St Germain-les-Etampesou appartenaitelle à la paroisse de St-Pierrevoisine de la fontaine de ce nomc'est-à-dire à la ville d'Etampes? C'est à ce point d'interrogation que je voudrais répondreD'un côté deux cartes du xvIIe siècle, de l'autre un texte de l'époque Révolutionnaire; entre les deux que décider? A défaut d'autres documentsà défaut même de mention dans les vieux Pouillés de Sens, en raison même de l'insignifiance de la fondation, il me semble résulter d'un ensemble de faits précis et concordants, comme on dit au Palais, que la seconde opinion est la vraie et que c'est bien à Etampes qu'il faut restituer la chapelle de St SymphorienVoyons d'abord ce que dit notre collègue Léon MarquisSous la rubrique Ruelle saint Symphorien, page 193 des Rues d'Etampeson lit: << Petite ruelle à droite de la rue du Sablon et qui menait autrefois à la chapelle << et à la fontaine de St SymphorienLa fontaine existe toujours, mais la chapelle « fut détruite après avoir été vendue comme bien national venant de la fabrique << St Pierre, à Jean-Elie-François Menault, le 2 janvier 1793, moyennant 1.145 fr. (1)Si l'on s'en tient à ce texte, la question paraît tranchée, du moins pour l'époque RévolutionnaireVendue comme bien dépendant de la fabrique St Pierre, il serait étonnant qu'elle appartînt à celle de St Germain-les-EtampesCependant reste l'objection territoriale et l'identification du siège de la chapelle avec le lieu ou coule la fontaineOn pourrait continuer d'objecter que du temps de Cassini et d'Outhier, la chapelle de St Symphorien pouvait être au terroir de St Germain, que les nombreux changements apportés à certaines époques aux divisions territoriales ont pu modifier les limites des deux paroisses, et même aller jusqu'à supposer quetout en étant assise au territoire de l'une des paroisseselle a pu être la possession de l'autreLa chapelle n'existant plus, comment répondre à ces objections topographiques ? ― Pour qui connaît Etampes et en particulier le faubourg St Pierrelimitrophe du terroir de Morigny jadis St Germain-les-Etampes, le doute peut exister un instant, mais, à mon avis, ne peut pas - (1) Archives départementales.+|**32**| 
 +MMORIZET (Émile), à l'Arquebuse de Corbeil, présenté par Mme Vve Laroche et Dufour, M. RADOT (Émile), industriel à Essonnes, présenté par MM. Lasnier et Dufour, M. GRAND (Émile)Avoué à Corbeil, présenté par MM. Valentin et Georges de Courcel, M. BIZEMONT (le Ve Arthur deau Château du Tremblois (Meurthe-et-Moselle)présenté par MM. Picard et Lasnier, M. HARO (Henri), peintre-expert à Paris, présenté par MM. Dufour et Boucher, M. le Dr GEFFROY, de Villeneuve-St-Georgesprésenté par MM. Boucher et JarryMCALLIET, Président du Tribunal de Commerce de Corbeilprésenté par MM. Lasnier et Dufour. M. le trésorier présente la situation financière de la Société arrêtée au 4 Novembre 1895; il résulte de ce document qu'il a été recouvré : 9 fondations à 100 fr66 cotisations à • 10 fr• 13 cotisations à 5 fr. 900 fr. 660 fr. 65 fr. Total: 1.625 fr. Il reste encore quelques cotisations à recouvrer. D'après le livre journalles recettes de toute nature se montent à .. • et les dépenses à . Reste en caisse. · 1.631 fr. 535 fr. 1.096 frCette dernière somme est représentée par un livret de la caisse d'épargne de . et en numéraire en caisse par • • Somme égale : 802 fr. 294 fr1.096 fr. Ces comptes sont approuvés et des remercîments sont votés à M. le Trésorier. Le Conseilvu l'état des finances de la Sociétédécide qu'il sera publié un second Bulletin pour clore l'exercice 1895; il sera composé des travaux déjà approuvésLe Secrétaire général informe le Conseil quesur la demande de
  
-|**00000068**| - - 36 - \ subsisterUn regard sur la carteun coup d'œil à l'emplacement de la fontaine et l'hésitation n'est plus permise. On sort du faubourg St Pierre par deux issuesLa premièrefilant droit en prolongement de la rue de la Boucheriese dirige vers Pithiviers d'une partetpar la Montagne, sur Malesherbes de l'autreLa secondeprenant à gauche au bout de la rue du Sablon et près du vieux cimetière paroissial de St Pierre, gagne la Ferté d'un côté etde l'autre, par Bonvilliers, Milly et Fontainebleau. Or ces deux hameaux de La Montagne et de Bonvilliers font partie de Morigny comme ils dépendaient autrefois de St Germain; maisbien que situés sur le plateau, entre les deux routes que je viens d'indiquer et au-dessus du faubourg St Pierre, il ne s'ensuit pas que leurs limites aient pu à un moment donné avancer jusqu'à l'endroit connu encore aujourd'hui sous le nom de St SymphorienCar si la limite des paroisses de St Germain-lès-Etampes et de St Pierre profile bien du N.-O. au S.-E. une ligne qui court à peu près parallèlement à la rue du Sablon pendant quelque tempsil est impossible d'admettre que cette ligne de démarcation vînt faire une pointe aussi hardie jusque dans le faubourg d'Etampes. Pour donner raison à Cassini et à d'Outhier, il faudrait admettre que la chapelle et la fontaine St Symphorien eussent été séparées et même éloignées l'une de l'autre par une distance assez sensible. Cette nouvelle hypothèse est-elle admissible? Tout d'abord existe-t-il deux lieux-dits St Symphorien, l'un au territoire de Morigny, l'autre sur celui d'Etampes? La réponse est négative et d'ailleurs il semble que l'examen des lieux et certaines circonstances que je vais relater répondent victorieusement à cette suppositionC'est, en effet, à l'extrémité NEdu faubourg St-Pierrepresque au bout de la rue du Sablon et tout près de l'emplacement du cimetière St Pierre, que se trouve la petite ruelle St SymphorienCette ruelleun petit chemin non pavé, raviné par les pluies, monte brusquement à droite, perpendiculairement à la rue et parallèlement à la route de la Ferté-Alais. Au bout de quelques mètres d'une montée assez raideon accède à un petit mamelon, premier ressaut de la colline vallonnée qui enserre Etampes du côté de l'Est et qui se termine par ce plateau où sont établis les hameaux de La Montagne et de Bonvilliers que j'ai cités tout à l'heure.+|**33**| 
 +la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, MDarblay a consenti à mettre à la disposition de la Société de Corbeil-Étampesen vue de la création d'un musée artistique et archéologique, l'ancienne église des Chevaliers de St-Jean de Jérusalem, qui remonte au XIIIe siècle. Le loyer a été gracieusement fixé par MDarblay à 1 fr. par anet le bail doit être fait pour une période de 12 années consécutives. I Au nom de la Sociétéle Conseilheureux de cette décisionaccepte avec reconnaissance la concession généreuse de M. Darblay et charge le Secrétaire général de lui transmettre ses plus sincères remercîments. En présence de la situation nouvelle faite à la Société par l'acte gracieux de MDarblay, et vu le peu d'importance de ses ressourcesle Conseil estime qu'il y a lieu de tenter de faire intervenir la ville de Corbeil dans les dépenses de premier établissement du futur muséeet aussi de lui demander le prêt des divers objets qu'elle possède déjà et qu'il serait intéressant d'y voir figurerEn conséquence, il charge MM. Dufour et Jarry de se mettre en rapport avec la municipalitéen vue d'arrêter de concert les termes d'une convention qui devrait être soumise à l'approbation du Conseil Municipal et du Conseil d'Administration de la Société. Il serait stipulé dans la dite convention que le Conseil d'Administration se réserve le droit absolu d'agréer les œuvres d'art offertes au musée et de procéder selon ses vues au classement des objets reçusM. Dufour annonce en termes émus le décès récent de MAde Montaiglonmembre correspondant de la Société. Les regrets unanimes du Conseil accueillent cette triste communication. MA. Dutilleuxchef de division à la Préfecture de Seine-etOiseest nommé membre honoraire correspondant en remplacement de M. A. de Montaiglon.
  
-|**00000069**| -- 37Sur cette petite ondulation sablonneuse, dans laquelle les entrepreneurs de la ville ont ouvert des carrières, d'où la rue a pris son nomsoit à moins de 50 mètres des habitations du faubourg et presque en face de ce qui fut autrefois le Bourgneufon aperçoità demi cachée dans des cépées de chênes, une sorte de cave ouverte dans le flanc de la colline. Quelques pierres gisent çà et là près de l'ouverture cintrée soutenue par des piles en pierres de taille. C'est la fontaine St Symphorien. Pénétrant sous le cintre en descendant une sorte de marche, on se trouve dans un réduit en forme de galerie qui s'enfonce en pente douce dans le sol jusqu'à une profondeur de trois ou quatre mètres environsur à peu près un mètre de large. Le plafond, sous lequel on se tient facilement debout, est voûté, il suit la pente du sol; la fontaine vient sourdre modestement au fond de cette galerie dans une petite cuvette carrée, ensabléeSon débit est actuellement nulmais si elle était dégagée du sable qui l'obstrue, elle recommencerait certainement à remplir l'espace qui lui avait été ménagé. Cette sorte d'antre sert actuellement de domicile à un brave homme qui vit de la charité publique et trouve là le grand avantage d'être abrité des intempéries des saisons, sinon de l'humidité, sans payer de loyerCe troglodyte moderne a accaparé pour son usage personnel la fontaine et son habitacle. Aux alentours de cette cavenulle trace de constructions, ni pierres sculptées ni assises, rien qui révèle l'existence de la Chapellesi ce n'est la découverte qui vient d'être faite tout dernièrementIl y a quelques mois, en effet, un entrepreneur de la villeM. Auclercen fouillant du sable dans le mamelon sur lequel est posée la fontaineau-dessous de l'ouverture du souterrain, découvrit des ossements humains mêlés à des débris de poteries et à des morceaux de planches pourries. Il me fit part de sa trouvaille et je pus constater que toute la surface du tertre était sillonnée de tranchées parallèles orientées de l'Est à l'Ouest et dans lesquelles se montraient de nombreuses traces de sépultures. Les corps ainsi retrouvés étaient enterrés dans des cercueils en planches très épaissesPresque tous avaient aux pieds un ou deux vases en terre rouge à ansesforme pichetà bec ou à col rondCes poteriesdont la pâte assez fine et très cassante était d'un beau rouge brique, sans peinture ni émail, contenaient des charbons+|**34**| 
 +LA CHAPELLE et la Fontaine de St-Symphorien à Etampes Parmi les nombreuses chapelles que comptait Etampes avant la Révolution et dont aujourd'hui la trace même est perduese trouve la chapelle de St Symphorien. Ni l'art ni l'archéologie n'ont dû perdre à sa disparition. Voisine de l'église St Pierre qui, dépendant du Prieuré célèbre établi en ce temps-là depuis l'époque mérovingienne, fut vendue et démolie sous la Terreur, si elle en a suivi le sortc'est assurément un fait bien moins regrettable. Ou les apparences seraient par trop trompeusesou bien la chapelle de St Symphorien n'était qu'un simple oratoire champêtre élevé par la piété des fidèles aux abords d'une sourcesinon sur la source elle-même, à laquelle on avait attribué des vertus curatives dans les affections d'yeux. De l'oratoireplus de traces; la fontaine a subsisté sous le vocable du saint dont le nom est resté au champtierDu premieril ne me serait pas venu à l'idée de parler, si la publication du Pouillé de l'ancien diocèse de Sens, par MMPaul Quesvers et Henri Steinne relatait deux opinions contradictoires au sujet de l'emplacement même de ce modeste monument religieux, sans trancher la questionlaissant ainsi un doute dans les espritsOn lit en effet à la page 280 de ce remarquable travailrédigé avec une clartéune science et une compétence à laquelle les auteurs nous ont certainement habituésmais qui en feront l'auxiliaire le plus précieux des amateurs d'histoire locale, le passage suivant: « St Symphorien, paroisse de St-Germain-les-Etampes (cartes de Cassini et d'Ou- <thier), et plus bas en note: « Cependant MLéon Marquisdans son excellent « ouvrage « Les Rues d'Etampes »p193est d'avis que cette chapelle dépendait de la paroisse Saint Pierre ».
  
-|**00000070**| 38 - --- et de la cendre. Leur panse était généralement percée de trois ou quatre trous irréguliers. L'usage de ces vases est fort connu des archéologues, qui ont coutume de les rencontrer dans les sépultures du Moyen âgevieux souvenir de l'antiquité qui s'est perpétué, en passant par les Gaulois et les Mérovingienspresque jusqu'au XVIIIe siècle. Leurs dimensions variaient ici de 0.09 à 0.15 centimètres de haut. Jusqu'à présent rien n'a été découvert à côté de ces poteriesni bijoux, ni monnaies; seule une paire de forcestrès rouilléea été ramassée sur le sol de la carrière. Elle provenait sans doute de la couche supérieureCes sépulturesen réalité peu nombreusesainsi placées au devant de la fontaine St Symphorien, à quelques mètres du cimetière St-Pierre, ne sont-elles pas l'indicesinon la preuvede l'existence de la chapelle en cet endroit? A mon avisl'affirmative n'est pas douteuse. Longtemps les moindres monuments religieux ont abrité des tombes; les uns amenaient les autreset, pendant tout le Moyen âge, les cimetières sont venus se grouper à l'ombre des clochersNe serait-il pas étonnant que des sépultures, en somme assez récentes, sépultures régulières et n'ayant aucuns caractères des ensevelissements consécutifs de batailles, se rencontrassent à moins de cent mètres du cimetière paroissial, sur ce coteau, si près du Bourgneuf, si une chapelle n'avait existé là pour les justifier ? Il en est qui ont vu dans ce petit cimetière le champ de repos des troupes bretonnes qui campèrent, au XVe siècle, à l'entrée du faubourg et qui donnèrent son nom au hameau de Bretagne situé de l'autre côté de la route de La Ferté, derrière le prieuré de StPierreLa chose paraît impossible en raison même du soin et de la régularité avec lesquels sont disposées les tombes et de l'ensevelissement des corps dans des cercueils. D'ailleursen coupant la route de La Ferté, un peu plus haut, les ouvriers ont découvert jadis des ossements enfouis de ci de là et qui doivent marquer le passage de ces troupesD'autres ont penché pour un cimetière juifplacé au bas et en dehors des remparts St-Pierre quiprécisément, aboutissaient de ce côté à la fontaine St-Symphorien. L'hypothèse ne semble guère plus admissibleCertainement le cimetière juif devait être situé+|**35**| 
 +Telles sont les deux opinions émises. Or qui a raison de Cassini et d'Outhier, ou de Léon Marquis? La Chapelle de St Symphorien était-elle au territoire de St Germain-les-Etampes, ou appartenaitelle à la paroisse de St-Pierre, voisine de la fontaine de ce nom, c'est-à-dire à la ville d'Etampes? C'est à ce point d'interrogation que je voudrais répondre. D'un côté deux cartes du xvIIe siècle, de l'autre un texte de l'époque Révolutionnaire; entre les deux que décider? A défaut d'autres documents, à défaut même de mention dans les vieux Pouillés de Sensen raison même de l'insignifiance de la fondationil me semble résulter d'un ensemble de faits précis et concordantscomme on dit au Palaisque la seconde opinion est la vraie et que c'est bien à Etampes qu'il faut restituer la chapelle de St SymphorienVoyons d'abord ce que dit notre collègue Léon Marquis. Sous la rubrique Ruelle saint Symphorienpage 193 des Rues d'Etampeson lit: << Petite ruelle à droite de la rue du Sablon et qui menait autrefois à la chapelle << et à la fontaine de St Symphorien. La fontaine existe toujoursmais la chapelle « fut détruite après avoir été vendue comme bien national venant de la fabrique << St Pierre, à Jean-Elie-François Menaultle 2 janvier 1793moyennant 1.145 fr. (1). Si l'on s'en tient à ce textela question paraît tranchéedu moins pour l'époque RévolutionnaireVendue comme bien dépendant de la fabrique St Pierre, il serait étonnant qu'elle appartînt à celle de St Germain-les-Etampes. Cependant reste l'objection territoriale et l'identification du siège de la chapelle avec le lieu ou coule la fontaineOn pourrait continuer d'objecter que du temps de Cassini et d'Outhier, la chapelle de St Symphorien pouvait être au terroir de St Germainque les nombreux changements apportés à certaines époques aux divisions territoriales ont pu modifier les limites des deux paroisses, et même aller jusqu'à supposer que, tout en étant assise au territoire de l'une des paroisses, elle a pu être la possession de l'autreLa chapelle n'existant pluscomment répondre à ces objections topographiques ? ― Pour qui connaît Etampes et en particulier le faubourg St Pierre, limitrophe du terroir de Morigny jadis St Germain-les-Etampes, le doute peut exister un instant, mais, à mon avis, ne peut pas - (1) Archives départementales.
  
-|**00000071**| 39 - extra murosmais le quartier juif est trop éloigné du faubourg St-Pierre pour donner raison à cette opinionOn sait que la synagoguedevenue depuis la Collégiale de Ste Croixétait située dans le quartier St-Basile et les juifsgroupés autourvers la rue qui porte encore leur nom. Cette opinion, d'ailleurscadre mal avec nos poteries funérairesA mon sensce petit cimetière entourait tout simplement la chapelle de St-SymphorienCette preuve, qui vient à l'appui du dire de notre excellent confrère Léon Marquisme paraît répondre victorieusement aux cartes de Cassini et d'Outhier. Ces cartes d'ailleurs bonnescomme renseignementsne sont point d'une justesse inattaquable et leur affirmation est loin d'être un dogmeIl ne faudrait pasje croiss'y fier outre mesure et leur accorder beaucoup plus de créance qu'à certaines gravures des XVIe et XVIIe siècles représentant Etampesj'en appelle sur ce point aux collectionneurs EtampoisSi mes réflexions sont exactesle différend serait tranché et la chapelle de St-Symphorien restituée définitivement à la ville d'Etampes. Maxime LEGRAND. Février 1895.+|**36**| 
 +subsister. Un regard sur la carteun coup d'œil à l'emplacement de la fontaine et l'hésitation n'est plus permise. On sort du faubourg St Pierre par deux issuesLa premièrefilant droit en prolongement de la rue de la Boucherie, se dirige vers Pithiviers d'une part, et, par la Montagnesur Malesherbes de l'autre. La seconde, prenant à gauche au bout de la rue du Sablon et près du vieux cimetière paroissial de St Pierregagne la Ferté d'un côté etde l'autre, par Bonvilliers, Milly et FontainebleauOr ces deux hameaux de La Montagne et de Bonvilliers font partie de Morigny comme ils dépendaient autrefois de St Germain; maisbien que situés sur le plateau, entre les deux routes que je viens d'indiquer et au-dessus du faubourg St Pierre, il ne s'ensuit pas que leurs limites aient pu à un moment donné avancer jusqu'à l'endroit connu encore aujourd'hui sous le nom de St Symphorien. Car si la limite des paroisses de St Germain-lès-Etampes et de St Pierre profile bien du N.-O. au S.-E. une ligne qui court à peu près parallèlement à la rue du Sablon pendant quelque tempsil est impossible d'admettre que cette ligne de démarcation vînt faire une pointe aussi hardie jusque dans le faubourg d'Etampes. Pour donner raison à Cassini et à d'Outhier, il faudrait admettre que la chapelle et la fontaine St Symphorien eussent été séparées et même éloignées l'une de l'autre par une distance assez sensibleCette nouvelle hypothèse est-elle admissible? Tout d'abord existe-t-il deux lieux-dits St Symphorienl'un au territoire de Morignyl'autre sur celui d'Etampes? La réponse est négative et d'ailleurs il semble que l'examen des lieux et certaines circonstances que je vais relater répondent victorieusement à cette suppositionC'esten effetà l'extrémité N. E. du faubourg St-Pierre, presque au bout de la rue du Sablon et tout près de l'emplacement du cimetière St Pierreque se trouve la petite ruelle St SymphorienCette ruelleun petit chemin non pavé, raviné par les pluies, monte brusquement à droite, perpendiculairement à la rue et parallèlement à la route de la Ferté-Alais. Au bout de quelques mètres d'une montée assez raide, on accède à un petit mamelon, premier ressaut de la colline vallonnée qui enserre Etampes du côté de l'Est et qui se termine par ce plateau où sont établis les hameaux de La Montagne et de Bonvilliers que j'ai cités tout à l'heure.
  
-|**00000072**| UNE PAGE DE L'HISTOIRE DE SOISY-SOUS-ÉTIOLLES GILLES MALEtseigneur DE SOISY ... † 1410 Le site gracieux et les antiques avenues de Soisy avaient rendu ce village célèbre autant que le souvenir de l'Intendant de Bailleul; mais il est un nom qui le fit briller d'un éclat plus vif et plus durablec'est le nom du maître d'hôtel du roi Charles V, du bibliothécaire du Louvre, réputé à juste titre, le fondateur de la Bibliothèque nationaleGilles MaletL'origine de cette localité est assez peu connue; peut-être vient-elle de quelque général romainappelé Sosius; d'où le nom de Soisiacum, devenu par la succession des temps Soisy-sur-Seine et depuis le XVIIIe siècle, Soisy-sous-Etiolles, son territoire venant après celui d'Étiollesen suivant la rive droite de la SeineToutefois il en est fait mention dès le Xe siècle quand Alranfils de Bouchardcomte de Corbeilrentra en possession d'une terreavec maison et pressoirsituée in Soisiaco (1). La liste de ses Seigneurs est difficile à établir, de nombreuses familles portant le nom de Soisyqui peut se confondre avec Choisy et même Choisiel. La nomination à la cure fut dévolue dès le XIIIe siècle au Trésorier de St Frambourg de Senlis et plus tard au chapitre de cette CollégialeLe curé est gros décimateur; il était souvent, en (1) LebeufHistoire du diocèse de Paris XIIIpage 109.+|**379**| 
 +Sur cette petite ondulation sablonneuse, dans laquelle les entrepreneurs de la ville ont ouvert des carrières, d'où la rue a pris son nomsoit à moins de 50 mètres des habitations du faubourg et presque en face de ce qui fut autrefois le Bourgneuf, on aperçoit, à demi cachée dans des cépées de chênes, une sorte de cave ouverte dans le flanc de la colline. Quelques pierres gisent çà et là près de l'ouverture cintrée soutenue par des piles en pierres de taille. C'est la fontaine St Symphorien. Pénétrant sous le cintre en descendant une sorte de marche, on se trouve dans un réduit en forme de galerie qui s'enfonce en pente douce dans le sol jusqu'à une profondeur de trois ou quatre mètres environ, sur à peu près un mètre de large. Le plafond, sous lequel on se tient facilement debout, est voûtéil suit la pente du sol; la fontaine vient sourdre modestement au fond de cette galerie dans une petite cuvette carréeensabléeSon débit est actuellement nul, mais si elle était dégagée du sable qui l'obstrueelle recommencerait certainement à remplir l'espace qui lui avait été ménagé. Cette sorte d'antre sert actuellement de domicile à un brave homme qui vit de la charité publique et trouve là le grand avantage d'être abrité des intempéries des saisonssinon de l'humidité, sans payer de loyer. Ce troglodyte moderne a accaparé pour son usage personnel la fontaine et son habitacleAux alentours de cette cavenulle trace de constructionsni pierres sculptées ni assises, rien qui révèle l'existence de la Chapellesi ce n'est la découverte qui vient d'être faite tout dernièrement. Il y a quelques moisen effetun entrepreneur de la ville, M. Auclerc, en fouillant du sable dans le mamelon sur lequel est posée la fontaineau-dessous de l'ouverture du souterraindécouvrit des ossements humains mêlés à des débris de poteries et à des morceaux de planches pourries. Il me fit part de sa trouvaille et je pus constater que toute la surface du tertre était sillonnée de tranchées parallèles orientées de l'Est à l'Ouest et dans lesquelles se montraient de nombreuses traces de sépulturesLes corps ainsi retrouvés étaient enterrés dans des cercueils en planches très épaisses. Presque tous avaient aux pieds un ou deux vases en terre rouge à ansesforme pichetà bec ou à col rondCes poteries, dont la pâte assez fine et très cassante était d'un beau rouge brique, sans peinture ni émail, contenaient des charbons
  
-|**00000073**| - 41 même temps, Chanoine de St-Spire de Corbeil et avait avec lui un vicaireOn trouvait dans l'étendue de ce village plusieurs fiefsparmi lesquels le fief de la Grange, qui disparut dans le cours du XVIIIe siècle et celui du Jardinqui appartenait à Gilles Malet. On a cru longtemps que le château de Soisy, que l'on voyait encore en 1876près de l'Église, et qui appartenait alors à MSubervielle, avait été habité par les Seigneurs du pays de temps immémorial; l'abbé Guiot (1) avait cependant écrit qu'il avait été construit par Nicolas de Bailleulvers 1625un poème très rareSoisy-sur-SeineAu Seigneur dudit lieu, édité à Paris en 1619 (2)nous apprend qu'il avait été sinon construit, du moins restaurépar l'abbé Belotmort à Soisy le 25 décembre 1619 et inhumé dans l'Église de cette paroisse. L'habitation de Gilles Malet n'était pas son fief était mieux situé : il était placé du côté d'Étiollessur une hauteurd'où l'œil pouvait se porter tant dans la direction de Melunque vers Parisau lieu dit aujourd'hui Gerville. Il s'appelait à cette époque le Jardindont on fit plus tard Jarville (3) et enfin Gerville. Le nom du Jardin se rencontre déjà en 1385, quand Gilles Malet (4) fit l'aveu de ses biens au roypour le comté de CorbeilLe document suivant, daté du 1er août 1411 et retrouvé aux Archives de Versailles (5), indique avec certitude la position et l'étendue du fief du Jardin et confirme nos allégations< Aveu et dénombrement rendupar Nicole Chambli dame de Villepescle et « Soisy (6), à Messire Jean de la Marche, conseiller du roy, seigneur de Perigny« d'un fiefsis à Soisy-sur-Seine, appelé la terre du Jardin, consistant: < 1° En seigneurie foncière, tant en Domaine que cens, rentes, hots et autres droits < de lods et ventessaisines ou amendes jusqu'à 60 livres et au-dessous et plusieurs (1) Almanach de Corbeil1789p. 136. (2) Bibliothèque de M. A. Dufour, de Corbeil. On n'en connaît pas d'autre exemplaire jusqu'à présent. (3) Lebeuf, XIII, p. 113. (4) les antiquités de la ville, Comté et Chatelenie de Corbeil par Jean de la Barre, Paris, 1647, p. 61. (5) Archives de Seine-et-Oise, A467. (6) Nicole de Chambli était alors veuve de Gilles Malet; elle figure sur la curieuse pierre votive conservée dans l'église de Soisy.+|**380**| 
 +et de la cendre. Leur panse était généralement percée de trois ou quatre trous irréguliersL'usage de ces vases est fort connu des archéologuesqui ont coutume de les rencontrer dans les sépultures du Moyen âgevieux souvenir de l'antiquité qui s'est perpétué, en passant par les Gaulois et les Mérovingienspresque jusqu'au XVIIIe siècle. Leurs dimensions variaient ici de 0.09 à 0.15 centimètres de haut. Jusqu'à présent rien n'été découvert à côté de ces poteries, ni bijouxni monnaiesseule une paire de forces, très rouilléea été ramassée sur le sol de la carrière. Elle provenait sans doute de la couche supérieure. Ces sépultures, en réalité peu nombreusesainsi placées au devant de la fontaine St Symphorienà quelques mètres du cimetière St-Pierrene sont-elles pas l'indicesinon la preuve, de l'existence de la chapelle en cet endroit? A mon avis, l'affirmative n'est pas douteuse. Longtemps les moindres monuments religieux ont abrité des tombesles uns amenaient les autreset, pendant tout le Moyen âgeles cimetières sont venus se grouper à l'ombre des clochers. Ne serait-il pas étonnant que des sépultures, en somme assez récentes, sépultures régulières et n'ayant aucuns caractères des ensevelissements consécutifs de batailles, se rencontrassent à moins de cent mètres du cimetière paroissialsur ce coteausi près du Bourgneuf, si une chapelle n'avait existé là pour les justifier ? Il en est qui ont vu dans ce petit cimetière le champ de repos des troupes bretonnes qui campèrentau XVe siècle, à l'entrée du faubourg et qui donnèrent son nom au hameau de Bretagne situé de l'autre côté de la route de La Fertéderrière le prieuré de StPierreLa chose paraît impossible en raison même du soin et de la régularité avec lesquels sont disposées les tombes et de l'ensevelissement des corps dans des cercueilsD'ailleursen coupant la route de La Ferté, un peu plus hautles ouvriers ont découvert jadis des ossements enfouis de ci de là et qui doivent marquer le passage de ces troupes. D'autres ont penché pour un cimetière juifplacé au bas et en dehors des remparts St-Pierre quiprécisémentaboutissaient de ce côté à la fontaine St-SymphorienL'hypothèse ne semble guère plus admissibleCertainement le cimetière juif devait être situé
  
-|**00000074**| - 42 < fiefs en relevant le tout tenu et mouvant en plein fief et hommage de la dite « Seigneurie de Périgny. > < 2º Et en plusieurs cens, tailles, droitures et autres droits de lods et ventes, << saisines et amendes jusqu'à 60 livres et au-dessous avec droit de mouture franche <<< à un ancien moulin assis à Essonneset autres droits, le tout tenu et mouvant en « plein fief, foi et hommage, moitié de la dite Seigneurie de Périgny, et l'autre << moitié du Seigneur de Mons sur Orge. Domaine utile dudit fief < 1° Un hôtelcourjardin, colombier, trois arpens de vigne et un quartier de << terre, assis près la Croix de Neuville, tenant d'une part à la rue du Jardin« d'autre part à Guillaume Canart et au prieur de Notre-Dame en Sénartd'un <bout au grand chemin de Soisy à Corbeil> 2º Neuf quartiers en deux piècesassis devant ledit hôtel, de l'autre part de « la dite rue du Jardin, tenant aux vignes de Mons... 3º Deux arpents de vigneau lieu dit les Claux. ◄ 4° Un quartier de vigne, au lieu dit la Vacherie, tenant tout au long à la rue du Jardin; « Les deux derniers articles, tenus par Messire Étienne Berruyer, prêtre... » Droit dû au dit fief << Item en la ville et paroisse de Soisy 8 hots (1): Guillot Christophe, Jean « Crépin dit Petit, Edelot la crépinienne, Martine Vve de feu Rogier le roux, << Louis Chartier, Jean le Page l'aîné, Barthélemy Loyant et Milet Belin... << Item a la dite dame droit de prendre à cause de son hôtel du Jardin30 livres << de rente et le droit de mouture franche sur une place assise en la rivière « d'Essonnes, près de l'Église dudit lieuen laquelle il y avait un moulinnommé « le moulin d'Hersant. » On peut juger maintenant de l'emplacement et de l'importance de la propriété de Gilles Malet, seigneur de Soisy et il est facile de conclure que son château était au lieu dit actuellement Gerville, dont une partie appartient encore, comme autrefois, au territoire de Soisy, et le reste à la commune d'ÉtiollesC'est en 1369le 20 décembre, qu'il est parlé pour la première fois de Gilles Maletseigneur de Villepescle, qui reçoit l'aveu de Philippesire de Tanlay, de Vanvres et de Saintry pour un tiers de la Seigneurie de Saintry (2). Ensuite il en est fait mention en 1373, lorsque, chargé de la garde de la bibliothèque royale, il en dressa l'inventaire dont l'original manuscrit est précieusement conservé dans le fonds Colbert, (1) Hot ou Hoste, paysan, sorte de fermier d'une classe intermédiaire entre les serfs et les hommes libresV. la Curne de Ste Palaye. (2) Lebeuf, XIII, p155.+|**39**| 
 +extra muros, mais le quartier juif est trop éloigné du faubourg St-Pierre pour donner raison à cette opinion. On sait que la synagoguedevenue depuis la Collégiale de Ste Croixétait située dans le quartier St-Basile et les juifsgroupés autourvers la rue qui porte encore leur nom. Cette opinion, d'ailleurscadre mal avec nos poteries funérairesA mon sensce petit cimetière entourait tout simplement la chapelle de St-SymphorienCette preuvequi vient à l'appui du dire de notre excellent confrère Léon Marquisme paraît répondre victorieusement aux cartes de Cassini et d'Outhier. Ces cartes d'ailleurs bonnescomme renseignementsne sont point d'une justesse inattaquable et leur affirmation est loin d'être un dogmeIl ne faudrait pasje croiss'y fier outre mesure et leur accorder beaucoup plus de créance qu'à certaines gravures des XVIe et XVIIe siècles représentant Etampesj'en appelle sur ce point aux collectionneurs Etampois. Si mes réflexions sont exactesle différend serait tranché et la chapelle de St-Symphorien restituée définitivement à la ville d'EtampesMaxime LEGRANDFévrier 1895.
  
-|**00000075**| 43 -- sous le n° 8354 3. Il a été publié en 1835 par Van Praëtqui dirigeait alors la Bibliothèque nationaleOn lit sur le second feuillet de ce manuscrit: « Cy après en ce « papier, sont escrits les livres du très Souverain et très excellent «prince Charles le Quint de ce nom par la grâce de Dieu, roi de << Franceestans en son chastel du Louvre en trois chambresl'une « sur l'autrel'an de grâce MCCCLXXIIIenregistrés de son com- << mandement par moi Gilles Malet son varlet de chambre» L'inventaire se divise en autant de chapitres que la bibliothèque comptait de chambres. La première contenait 269 volumes, la seconde 260 et la troisième 381. Le 7 janvier 1409, Malet ajouta à son catalogue une vingtaine de volumes, donnés par le duc de Guyenne, fils du roi Charles VI. Il est de nouveau parlé de Gilles Malet en 1385comme nous l'avons vu plus haut. Dans l'inventaire des biens de l'Église collégiale et royale de St Spireà Corbeil, dressé en 1424 (1), Gilles Malet est inscrit au nombre des bienfaiteurs, en qualité de seigneur de Villepescle (2) et de Soisy-sur-Seine. La ville de Pont-Ste-Maxencepour laquelle il avait une vraye amour et singulière affectionfut aussi l'objet de ses libéralités: Il établitpar un acte passé devant notaires le 31 août 1407une fondation pieuse, « pour qu'une messe de la Trinité fut célébrée le jeudi « de chaque semaineà perpétuité, par les prieur et curé, à l'autel de << St Jean-Baptistedans l'église de Pont pour le repos de son âme<< de celle de Mme Nicole de Chambly, sa femme et de celles de leurs << amis et bienfaiteurs» En même temps, il faisait participer les enfants aux bienfaits de l'éducation chrétienne sous la responsabilité du prieur, qui avait pouvoir de nommer et de destituer les maîtres, chargés d'ailleurs d'amener de l'école à l'église les enfants pour chanter cette messeDans le cas où les charges ne seraient pas rempliesle Doyen de Pont devait convertir les revenus de la fondation, selon que l'évêque de Beauvais en déciderait (3). (1) Le trésor de Saint Spire de Corbeil en 1424par A. Dufour, pp. 18, 20 et 21. (2) Villepescle, Seine-et-Marne, commune de Lieusaint et à 6 kilomètres de Corbeil. (3) Gilles Maletpar l'abbé Pihan, Beauvais, 1888, p. 7.+|**40**| 
 +=====UNE PAGE DE L'HISTOIRE DE SOISY-SOUS-ÉTIOLLES===== 
 +GILLES MALEtseigneur DE SOISY ... † 1410 Le site gracieux et les antiques avenues de Soisy avaient rendu ce village célèbre autant que le souvenir de l'Intendant de Bailleul; mais il est un nom qui le fit briller d'un éclat plus vif et plus durablec'est le nom du maître d'hôtel du roi Charles Vdu bibliothécaire du Louvre, réputé à juste titrele fondateur de la Bibliothèque nationale, Gilles Malet. L'origine de cette localité est assez peu connue; peut-être vient-elle de quelque général romainappelé Sosius; d'où le nom de Soisiacumdevenu par la succession des temps Soisy-sur-Seine et depuis le XVIIIe siècle, Soisy-sous-Etiollesson territoire venant après celui d'Étiolles, en suivant la rive droite de la Seine. Toutefois il en est fait mention dès le Xe siècle quand Alranfils de Bouchardcomte de Corbeilrentra en possession d'une terreavec maison et pressoirsituée in Soisiaco (1). La liste de ses Seigneurs est difficile à établir, de nombreuses familles portant le nom de Soisyqui peut se confondre avec Choisy et même ChoisielLa nomination à la cure fut dévolue dès le XIIIe siècle au Trésorier de St Frambourg de Senlis et plus tard au chapitre de cette CollégialeLe curé est gros décimateur; il était souvent, en (1) LebeufHistoire du diocèse de Paris XIIIpage 109.
  
-|**00000076**| 44 --Les titres dont fut honoré Gilles Malet sont consignés de la sorte dans le texte de la fondation (1): « Chevalierconseillermaistre « d'ostel du roi notre dit seigneurseigneur de Villepesclede Soisy- «sur-Seine et de Rithel et chastellain de Pont-Ste-Maxence » ; il faut y ajouter le titre de Vicomte de Corbeil et même celui de capitaine du château de Beaumont-sur-Oise (2). Son éloge a été ainsi tracé par un auteur contemporain (3): < Le roi Charles avait un sien varlet de chambre qu'il aimait beaucoupparce « qu'il savait qu'il avait en lui plusieurs vertus. Celui-cispécialement sur tous << les autreslisait souverainement bien et faisait bien ressortir les points du << discours et était homme entendu, ainsi qu'il y paraîtcar il est encore vivant< chevaliermaître d'hostelsage et honoréet il fut fort enrichi par le roi« Il advint une fois à celui-ciqui avait nom Gilles Malet, tel inconvénient : << un de ses petits enfantscourant avec un petit couteau pointutomba dessus et << se tua. Celace n'est point douteuxfut une grande douleur et perplexité pour « le père; néanmoinsce même jouril était devant le roilisant longuementde « même apparence et physionomie, ni plus ni moins qu'il avait coutume d'être; < ce dont le sage roiqui considérait la vertu de toutes chosesle prisa fort et dit « de lui en son absence de telles parolessi cet homme n'avait point ferme vertu << et plus grande que la nature ne la donne communément aux hommesla pitié << naturelle ne lui permettrait pas de couvrir son malheursous une pareille cons- <tance. > Le roi Charles VI continua de lui témoigner la même bienveillance que son père. Nous en trouvons la preuve dans le passage suivant de la Barre: Par les lettres de Villepesqueil se void qu'au sortir de la Forest de Sennard, il se retiroit en cette Maison, lors appartenante Gilles Malet, son Maître d'Hostel et à cause de ce logement il annoblit cette Maison d'un droit de garde, à laquelle il obligeoit les voisins par ses lettres de l'an 1382 (4). Les portraits de Gilles Malet sont rarescependant son effigie et celle de sa femme se voyaient sur un vitrail de l'abbaye de Bonport (5)perdu aujourd'hui, mais dont on retrouve la reproduction (1) L'abbé Pihan, pp8 et suivantes, donne in extenso le texte de cette fondation. (2) GuiffreyFragments du monument de Gilles Malet à Soisy-sous-Étiolles, page 6. (3) Christine de Pisan: Le livre des faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V. Société de St Augustin1892chapitre XX, IIIpartie. (4) Antiquités de Corbeil, p. 199. (5) Abbaye de l'ordre de Citeauxfondée par Richard Cœur de LionBonport est dans le voisinage de Pont-de-l'Arche.+|**41**| 
 +même temps, Chanoine de St-Spire de Corbeil et avait avec lui un vicaire. On trouvait dans l'étendue de ce village plusieurs fiefs, parmi lesquels le fief de la Grangequi disparut dans le cours du XVIIIe siècle et celui du Jardinqui appartenait à Gilles Malet. On a cru longtemps que le château de Soisy, que l'on voyait encore en 1876près de l'Église, et qui appartenait alors à M. Subervielle, avait été habité par les Seigneurs du pays de temps immémoriall'abbé Guiot (1) avait cependant écrit qu'il avait été construit par Nicolas de Bailleul, vers 1625; un poème très rare, Soisy-sur-Seine, Au Seigneur dudit lieu, édité à Paris en 1619 (2), nous apprend qu'il avait été sinon construitdu moins restaurépar l'abbé Belot, mort à Soisy le 25 décembre 1619 et inhumé dans l'Église de cette paroisse. L'habitation de Gilles Malet n'était pas làson fief était mieux situé : il était placé du côté d'Étiollessur une hauteur, d'où l'œil pouvait se porter tant dans la direction de Melunque vers Parisau lieu dit aujourd'hui Gerville. Il s'appelait à cette époque le Jardindont on fit plus tard Jarville (3) et enfin Gerville. Le nom du Jardin se rencontre déjà en 1385, quand Gilles Malet (4) fit l'aveu de ses biens au roypour le comté de Corbeil. Le document suivantdaté du 1er août 1411 et retrouvé aux Archives de Versailles (5)indique avec certitude la position et l'étendue du fief du Jardin et confirme nos allégations. < Aveu et dénombrement rendupar Nicole Chambli dame de Villepescle et « Soisy (6)à Messire Jean de la Marcheconseiller du royseigneur de Perigny, « d'un fiefsis à Soisy-sur-Seine, appelé la terre du Jardinconsistant: < 1° En seigneurie foncière, tant en Domaine que censrenteshots et autres droits < de lods et ventessaisines ou amendes jusqu'à 60 livres et au-dessous et plusieurs (1Almanach de Corbeil1789p136. (2) Bibliothèque de M. A. Dufour, de Corbeil. On n'en connaît pas d'autre exemplaire jusqu'à présent. (3) LebeufXIIIp113. (4) les antiquités de la ville, Comté et Chatelenie de Corbeil par Jean de la Barre, Paris, 1647, p. 61. (5) Archives de Seine-et-OiseA467. (6) Nicole de Chambli était alors veuve de Gilles Malet; elle figure sur la curieuse pierre votive conservée dans l'église de Soisy.
  
-|**00000077**| 45 dans un article du Magasin pittoresque (1). Tous deux sont représentés agenouillés et revêtus de costumes blasonnés; Gilles Malet appuie ses mains sur le pommeau de son épée fichée en terreOn ignore ce qu'est devenu ce vitrail qui appartenait en 1814 au savant archéologue normand Hyacinthe Langlois; c'est à Alexandre Lenoirle fondateur du Musée des monuments françaisque nous en devons la description et le dessin (2). L'Église de Soisy a été plus heureuse; si elle n'a plus la lame de cuivre (3) qu'on y voyait autrefois et qui relatait la fondation de deux messes par semaine pour son Seigneur et sa femme, elle est justement fière de pouvoir montrer aujourd'hui les traits de Gilles Malet et de Nicole de Chamblygravés de leur vivant sur une pierre votive qui fut retrouvée en 1854lors de la réfection du dallage de l'église de SoisyCette pierre mesure 2 mètres de longueur sur 65 centimètres de hauteur; elle est gravée au ciseau et rehaussée de couleurs qui lui donnent l'aspect d'un tableauLe Christ en croixavec un nimbe crucifèreoccupe le centre de la composition; deux petits anges recueillent dans des calices les gouttes du précieux sangla droite du Sauveur se tient la vierge Marie enveloppée d'un long voile; à la gauche est St Jean, le disciple préféré; derrière ces personnages l'on voit les donateursGilles Malet et Nicole de Chambly, son épouseagenouillésles mains jointes et dans l'attitude de la prière. Gilles est en armure de ferNicole en jupe et en corsage; leurs vêtements sont ornés des hermines et des coquilles de leurs blasons. Tous deux sont accompagnés de leurs patronsSt Gilles avec la biche qui partagea sa solitude dans le désertet St Nicolas avec les trois enfants qu'il ressuscita. La composition est terminée à chaque extrémité de la pierre par deux anges revêtus de longues robes et qui portent les armoiries des pieux donateurs. Le fond du tableau est divisé en compartiments carréschargés alternativement de rosaces et de quatre feuilles (4). (1) Tome XXIXpage 236. (2) Le Musée des monuments françaisTVIII, p93, pl. 289. (3) Lebeuf, XIII, p. 108. (4) Pour détails complémentaires, V. Guilhermy — Inscriptions de la France du V• au XVIII• siècle - T. IV, p. 207 et suiv. avec planches5+|**42**| 
 +< fiefs en relevant le tout tenu et mouvant en plein fief et hommage de la dite « Seigneurie de Périgny> < 2º Et en plusieurs censtaillesdroitures et autres droits de lods et ventes, << saisines et amendes jusqu'à 60 livres et au-dessous avec droit de mouture franche <<< à un ancien moulin assis à Essonneset autres droits, le tout tenu et mouvant en « plein fieffoi et hommage, moitié de la dite Seigneurie de Périgny, et l'autre << moitié du Seigneur de Mons sur OrgeDomaine utile dudit fief < 1° Un hôtel, cour, jardin, colombier, trois arpens de vigne et un quartier de << terre, assis près la Croix de Neuville, tenant d'une part à la rue du Jardin, « d'autre part à Guillaume Canart et au prieur de Notre-Dame en Sénart, d'un <bout au grand chemin de Soisy à Corbeil> 2º Neuf quartiers en deux piècesassis devant ledit hôtel, de l'autre part de « la dite rue du Jardin, tenant aux vignes de Mons... 3º Deux arpents de vigne, au lieu dit les Claux. ◄ 4° Un quartier de vigne, au lieu dit la Vacherie, tenant tout au long à la rue du Jardin; « Les deux derniers articles, tenus par Messire Étienne Berruyer, prêtre... » Droit dû au dit fief << Item en la ville et paroisse de Soisy 8 hots (1): Guillot Christophe, Jean « Crépin dit PetitEdelot la crépinienne, Martine Vve de feu Rogier le roux, << Louis Chartier, Jean le Page l'aînéBarthélemy Loyant et Milet Belin... << Item a la dite dame droit de prendre à cause de son hôtel du Jardin30 livres << de rente et le droit de mouture franche sur une place assise en la rivière « d'Essonnesprès de l'Église dudit lieu, en laquelle il y avait un moulin, nommé « le moulin d'Hersant. » On peut juger maintenant de l'emplacement et de l'importance de la propriété de Gilles Malet, seigneur de Soisy et il est facile de conclure que son château était au lieu dit actuellement Gervilledont une partie appartient encore, comme autrefois, au territoire de Soisyet le reste à la commune d'Étiolles. C'est en 1369, le 20 décembre, qu'il est parlé pour la première fois de Gilles Malet, seigneur de Villepescle, qui reçoit l'aveu de Philippe, sire de Tanlay, de Vanvres et de Saintry pour un tiers de la Seigneurie de Saintry (2). Ensuite il en est fait mention en 1373, lorsque, chargé de la garde de la bibliothèque royale, il en dressa l'inventaire dont l'original manuscrit est précieusement conservé dans le fonds Colbert, (1) Hot ou Hostepaysansorte de fermier d'une classe intermédiaire entre les serfs et les hommes libresVla Curne de Ste Palaye. (2) Lebeuf, XIII, p. 155.
  
-|**00000078**| - - 46 - En haut de la pierre et dans toute sa longueur, on lit l'inscription suivante gravée en caractères gothiques : MONSEIGNIEUR GILES MALET CHEVALIER SEIGNIEUR DE VILLEPESCLE, CONSEILLIER ET MAISTRE DOSTel du roy, CHASTELLAIN DE PONT-SAINTE-MAXENCE, VISCONTE DE CORBEIL ET SEIGNIEUR DE SOISYMADAME NICOLE DE CHAMBLY SA FEME. Gilles Malet mourut en 1410 et cette pierre ayant été faite de son vivantelle date certainement de la fin du XIVe siècle; Guilhermy dit qu'elle fut offerte par les donateurs vers 1370Il est probable que ce curieux monument était accompagné à l'origine de deux autres parties qui en faisaient une sorte de triptyque. Cette supposition a été en partie confirmée par la découverteil y a une dizaine d'années, dans une propriété de Soisy où elle servait de marche d'escalierd'une autre pierre, de dimensions plus restreintesmais offrant les mêmes caractères de dessin et d'ornementation que celles de Gilles Malet. Elle représente les deux fils du seigneur de SoisyJehan Malet, qui y est qualifié de Chevalier Chambellenc du Roy et Charles Malet, escuier (1). Il semble bien que cette seconde pierre a dû faire suite à celle des donateurs dont il est question ci-dessusc'est pourquoi l'on a eu la bonne inspiration de la faire placer dans l'église à côté de la première. Mais tout porte à croire qu'elle devait avoir un pendantle second volet en quelque sorte de ce tableauOn ne l'a pas encore retrouvé; espérons que le hasard bienfaisant qui a déjà fait découvrir les deux premières parties de cet intéressant monument nous procurera quelque jour la découverte de la troisième. Les fils de Gilles Malet étaient déjà connus par un passage de l'abbé Lebeuf (2) où il dit que Gilles Malet étant mort en 1410 laissa sa veuvequi ne lui survécut que d'une année, et deux filsJean, maître d'hôtel du roi, et Charleslicencié ès-loixIls moururent probablement peu de temps après leur mèrecar il n'est pas. (1) V. dans le Bulletin des travaux historiques de 1884, archéologie nº 2; un article de MJGuiffreyintitulé: Fragment du monument de Gilles Maletconservé à Soisy-sous-Étiolles8 pp. in 8º avec planche. (2XIII, p. 196.+|**43**| 
 +sous le n° 8354 3Il a été publié en 1835 par Van Praëtqui dirigeait alors la Bibliothèque nationaleOn lit sur le second feuillet de ce manuscrit: « Cy après en ce « papier, sont escrits les livres du très Souverain et très excellent «prince Charles le Quint de ce nom par la grâce de Dieuroi de << Franceestans en son chastel du Louvre en trois chambres, l'une « sur l'autre, l'an de grâce MCCCLXXIIIenregistrés de son com- << mandement par moi Gilles Malet son varlet de chambre» L'inventaire se divise en autant de chapitres que la bibliothèque comptait de chambres. La première contenait 269 volumes, la seconde 260 et la troisième 381. Le 7 janvier 1409, Malet ajouta à son catalogue une vingtaine de volumesdonnés par le duc de Guyenne, fils du roi Charles VI. Il est de nouveau parlé de Gilles Malet en 1385comme nous l'avons vu plus haut. Dans l'inventaire des biens de l'Église collégiale et royale de St Spire, à Corbeil, dressé en 1424 (1), Gilles Malet est inscrit au nombre des bienfaiteurs, en qualité de seigneur de Villepescle (2) et de Soisy-sur-SeineLa ville de Pont-Ste-Maxence, pour laquelle il avait une vraye amour et singulière affection, fut aussi l'objet de ses libéralités: Il établit, par un acte passé devant notaires le 31 août 1407, une fondation pieuse, « pour qu'une messe de la Trinité fut célébrée le jeudi « de chaque semaine, à perpétuité, par les prieur et curé, à l'autel de << St Jean-Baptistedans l'église de Pont pour le repos de son âme<< de celle de Mme Nicole de Chambly, sa femme et de celles de leurs << amis et bienfaiteurs. » En même tempsil faisait participer les enfants aux bienfaits de l'éducation chrétienne sous la responsabilité du prieurqui avait pouvoir de nommer et de destituer les maîtreschargés d'ailleurs d'amener de l'école à l'église les enfants pour chanter cette messeDans le cas où les charges ne seraient pas remplies, le Doyen de Pont devait convertir les revenus de la fondationselon que l'évêque de Beauvais en déciderait (3). (1) Le trésor de Saint Spire de Corbeil en 1424, par ADufour, pp1820 et 21. (2) VillepescleSeine-et-Marnecommune de Lieusaint et à 6 kilomètres de Corbeil. (3Gilles Malet, par l'abbé Pihan, Beauvais, 1888, p. 7.
  
-|**00000079**| 47 -- fait mention de leurs noms dans la succession des propriétaires du fief du Jardin. Jehan Malet, Chevalier, avait rendu hommage au roi le 1er août 1399 pour la terre de Villepescle, la justice de Fontenay-lès-Louvres, du Plessis-Gassot, de partie de la Châtellenie de Pont-Sainte-Maxence et de la terre du Mesnil près cette ville (1). Il aurait été marié en 1403 à Jeanne de Soyecourt, qu'il laissa sans enfants (2)Plus tarden 1438, nous trouvons les noms de deux frèresGilles et Jacques Malet, écuyers, seigneurs du fief du Jardin (3); ils n'étaient probablement que les petits-fils du célèbre bibliothécaire de Charles V. C'est sans doute ce Gilles Maletqui en 1432le 5 maifit hommage au roi des terres de Brettencourt et de BourgAsselinqu'il avait eues de sa femme Jeanne Sanguin, petite-fille de Guillaume Sanguin (4)Le même document donne ensuite comme descendants de ce Gilles Malet, deuxième du nomGilles IIIGuillaumeJacques et Louiseen spécifiant que: « Le dit fief fut et appartenoit à Gilles Maletà Gilles Maletson filsaprès à « Guillaume Malet, et successivement à Jacques Malet et à l'Eigle d'Agincourtà << cause de sa femme Louise Maletlequel a été depuis vendu (5) à Olivier le « d'ains, dernièrement exécuté en justice (6) ». Le château du Jardin avait certainement une tour qui formait donjoncar l'auteur des antiquités de Corbeil l'a encore vueau commencement du XVIIe siècle « L'antiquité de la tour de Soisy« dit-il (7), qui ornoit cette contréelorsque j'ai commencé à escrire << ces mémoires... » C'est dans cette tour seigneurialesans doute, écrit l'abbé Lebeuf (8), qu'avait subsisté la chapelle castrale du titre de St Jeandont j'ai vu des provisions du 24 août 1476 et du 17 août 1484. fol. 354. (1) Arch. Nat. P.P. reg. 2, (2) P. AnselmeVIII527. (3) Arch. de S.-et-O., A697. (4) P. AnselmeVIII, 264. (5) En 1480. (6) 18 août 1485. (7) Page 217. (8) XIIIp113.+|**44**| 
 +Les titres dont fut honoré Gilles Malet sont consignés de la sorte dans le texte de la fondation (1): « Chevalier, conseiller, maistre « d'ostel du roi notre dit seigneur, seigneur de Villepescle, de Soisy«sur-Seine et de Rithel et chastellain de Pont-Ste-Maxence » ; il faut y ajouter le titre de Vicomte de Corbeil et même celui de capitaine du château de Beaumont-sur-Oise (2). Son éloge a été ainsi tracé par un auteur contemporain (3): < Le roi Charles avait un sien varlet de chambre qu'il aimait beaucoupparce « qu'il savait qu'il y avait en lui plusieurs vertusCelui-cispécialement sur tous << les autreslisait souverainement bien et faisait bien ressortir les points du << discours et était homme entendu, ainsi qu'il y paraît; car il est encore vivant< chevaliermaître d'hostelsage et honoréet il fut fort enrichi par le roi« Il advint une fois à celui-ci, qui avait nom Gilles Malet, tel inconvénient << un de ses petits enfantscourant avec un petit couteau pointutomba dessus et << se tua. Cela, ce n'est point douteux, fut une grande douleur et perplexité pour « le père; néanmoinsce même jouril était devant le roilisant longuementde « même apparence et physionomie, ni plus ni moins qu'il avait coutume d'être; < ce dont le sage roiqui considérait la vertu de toutes choses, le prisa fort et dit « de lui en son absence de telles paroles: si cet homme n'avait point ferme vertu << et plus grande que la nature ne la donne communément aux hommesla pitié << naturelle ne lui permettrait pas de couvrir son malheursous une pareille cons- <tance. > Le roi Charles VI continua de lui témoigner la même bienveillance que son père. Nous en trouvons la preuve dans le passage suivant de la BarrePar les lettres de Villepesque, il se void qu'au sortir de la Forest de Sennard, il se retiroit en cette Maisonlors appartenante Gilles Malet, son Maître d'Hostel et à cause de ce logement il annoblit cette Maison d'un droit de gardeà laquelle il obligeoit les voisins par ses lettres de l'an 1382 (4). Les portraits de Gilles Malet sont rarescependant son effigie et celle de sa femme se voyaient sur un vitrail de l'abbaye de Bonport (5)perdu aujourd'hui, mais dont on retrouve la reproduction (1) L'abbé Pihan, pp8 et suivantesdonne in extenso le texte de cette fondation. (2) GuiffreyFragments du monument de Gilles Malet à Soisy-sous-Étiollespage 6. (3) Christine de Pisan: Le livre des faits et bonnes mœurs du sage roi Charles VSociété de St Augustin1892, chapitre XX, IIIpartie. (4) Antiquités de Corbeilp. 199. (5) Abbaye de l'ordre de Citeauxfondée par Richard Cœur de LionBonport est dans le voisinage de Pont-de-l'Arche.
  
-|**00000080**| - 48 Le château de Gilles Malet n'existe plus, mais son souvenir qui a traversé près de cinq siècles, subsistera dans les générations futures grâce à son mérite personnelà ses travaux et à la fervente piété qui l'a porté à ériger dans l'église de Soisy-sous-Étiolles cet intéressant monument que l'on peut justement considérer comme la pièce capitale de ses archivesECOLASCuré de Soisy-sous-Étiolles.+|**45**| 
 +dans un article du Magasin pittoresque (1). Tous deux sont représentés agenouillés et revêtus de costumes blasonnés; Gilles Malet appuie ses mains sur le pommeau de son épée fichée en terre. On ignore ce qu'est devenu ce vitrail qui appartenait en 1814 au savant archéologue normand Hyacinthe Langlois; c'est à Alexandre Lenoir, le fondateur du Musée des monuments français, que nous en devons la description et le dessin (2). L'Église de Soisy a été plus heureuse; si elle n'plus la lame de cuivre (3) qu'on y voyait autrefois et qui relatait la fondation de deux messes par semaine pour son Seigneur et sa femmeelle est justement fière de pouvoir montrer aujourd'hui les traits de Gilles Malet et de Nicole de Chambly, gravés de leur vivant sur une pierre votive qui fut retrouvée en 1854, lors de la réfection du dallage de l'église de Soisy. Cette pierre mesure 2 mètres de longueur sur 65 centimètres de hauteur; elle est gravée au ciseau et rehaussée de couleurs qui lui donnent l'aspect d'un tableau. Le Christ en croix, avec un nimbe crucifère, occupe le centre de la composition; deux petits anges recueillent dans des calices les gouttes du précieux sang. A la droite du Sauveur se tient la vierge Marie enveloppée d'un long voile; à la gauche est St Jean, le disciple préféré; derrière ces personnages l'on voit les donateurs, Gilles Malet et Nicole de Chambly, son épouse, agenouillés, les mains jointes et dans l'attitude de la prière. Gilles est en armure de fer, Nicole en jupe et en corsage; leurs vêtements sont ornés des hermines et des coquilles de leurs blasonsTous deux sont accompagnés de leurs patrons, St Gilles avec la biche qui partagea sa solitude dans le désert, et St Nicolas avec les trois enfants qu'il ressuscitaLa composition est terminée à chaque extrémité de la pierre par deux anges revêtus de longues robes et qui portent les armoiries des pieux donateurs. Le fond du tableau est divisé en compartiments carréschargés alternativement de rosaces et de quatre feuilles (4). (1) Tome XXIX, page 236. (2) Le Musée des monuments français, T. VIII, p. 93, pl. 289. (3) Lebeuf, XIII, p. 108. (4) Pour détails complémentaires, V. Guilhermy — Inscriptions de la France du V• au XVIII• siècle T. IV, p. 207 et suiv. avec planches5
  
-|**00000081**| UNE MENTION DE CORBEIL EN 1639 Notre confrère MLacombe eu, il y a une dizaine d'années, la bonne fortune de découvrir, à la Bibliothèque royale de Bruxellesun poème extrêmement rareintitulé: Itinerarii per diversa Galliæ ac Italia locao memores nota: et rerum Romanarum curiosi ac religiosi indagatoris dies decem. Cet ouvragepublié à Mons en 1639, ex officina Ioannis Havart, in plateâ Nimianâ, prope Minimos, comprend une description en vers élégiaques des principales villes de France et d'Italie que l'auteur a visitéesNotre confrère a publié les 194 vers consacrés à Paris (1)et j'ai moimême reproduit les 90 vers qui suivent, et qui sont relatifs à Saint DenisArgenteuil et Pontoise (2). Il m'semblé intéressant de publier dans notre Bulletin les vers qu'ont inspirés à notre auteur les villes de Briare, Montargis et Corbeil, qu'il a visitées à son retour d'ItalieJe ne crois pas devoir répéter ici les renseignements biographiques que M. Lacombe pu recueillir sur Antoine de Rombise et qu'on pourra retrouver dans les Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris; qu'il me suffise seulement de dire qu'il était professeur au collège du Rœulxpetit bourg à mi-chemin de Mons à Nivelles. Ne nous étonnons donc pas que le style de l'ouvrage soit d'une aussi bonne latinité. De Lyon, Rombise passe par Tarare, et arrive à Briare (3): Ad Briarum Læuas fluuij dimisimus vndasSequana non illo calle petendus erat. Lictus vt est retro collis qui dicitur ArgiIn pulchrâ regio valle perennat iter. Cæsar Agendicum terrasaut oppida dixit Primased hic variant scriptavirûmque labor. (1) Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de Francet. XIIIpage 274. (2) Mémoires de la Société historique de Pontoise et du VexintXI, page 69. (3) Page 334.+|**46**| 
 +En haut de la pierre et dans toute sa longueur, on lit l'inscription suivante gravée en caractères gothiques : MONSEIGNIEUR GILES MALET CHEVALIER SEIGNIEUR DE VILLEPESCLE, CONSEILLIER ET MAISTRE DOSTel du roy, CHASTELLAIN DE PONT-SAINTE-MAXENCE, VISCONTE DE CORBEIL ET SEIGNIEUR DE SOISYMADAME NICOLE DE CHAMBLY SA FEME. Gilles Malet mourut en 1410 et cette pierre ayant été faite de son vivant, elle date certainement de la fin du XIVe siècle; Guilhermy dit qu'elle fut offerte par les donateurs vers 1370. Il est probable que ce curieux monument était accompagné à l'origine de deux autres parties qui en faisaient une sorte de triptyque. Cette supposition été en partie confirmée par la découverte, il y a une dizaine d'années, dans une propriété de Soisy où elle servait de marche d'escalierd'une autre pierrede dimensions plus restreintesmais offrant les mêmes caractères de dessin et d'ornementation que celles de Gilles MaletElle représente les deux fils du seigneur de Soisy, Jehan Malet, qui y est qualifié de Chevalier Chambellenc du Roy et Charles Maletescuier (1). Il semble bien que cette seconde pierre a dû faire suite à celle des donateurs dont il est question ci-dessus, c'est pourquoi l'on eu la bonne inspiration de la faire placer dans l'église à côté de la première. Mais tout porte à croire qu'elle devait avoir un pendant, le second volet en quelque sorte de ce tableauOn ne l'pas encore retrouvé; espérons que le hasard bienfaisant qui déjà fait découvrir les deux premières parties de cet intéressant monument nous procurera quelque jour la découverte de la troisième. Les fils de Gilles Malet étaient déjà connus par un passage de l'abbé Lebeuf (2) où il dit que Gilles Malet étant mort en 1410 laissa sa veuvequi ne lui survécut que d'une année, et deux filsJeanmaître d'hôtel du roiet Charleslicencié ès-loix. Ils moururent probablement peu de temps après leur mèrecar il n'est pas. (1) V. dans le Bulletin des travaux historiques de 1884, archéologie nº 2; un article de M. J. Guiffrey, intitulé: Fragment du monument de Gilles Maletconservé à Soisy-sous-Étiolles8 pp. in 8º avec planche. (2) XIIIp196.
  
-|**00000082**| 50 Mox vt Corbolium dederit vicinia castrum, Vicus ab Hebræa gente vocatus adestRedditur inde breui populosa Lutetia cursuRursus vbi dulces nos tenuere moræ. TRADUCTION A Briarenous quittons les eaux farouches du fleuve (1); nous ne pouvions gagner la Seine par cette voie. Nous laissons de côté la colline appelée Argis (2), et la route suit une jolie vallée (3). César a appelé Agendicum le paysou la première ville que l'on rencontre (4), mais ici les auteurs ne sont pas d'accord et les textes diffèrent. Bientôt nous nous approchons du château de Corbeilet plus loin nous rencontrons un bourg qui doit son nom à la nation juive (5). Nous ne tardons pas ensuite à arriver dans la populeuse Lutèceoù nous faisons un séjour nouveau et charmant (6). • De ParisRombise retourne en Belgique par ClermontAmiens, et la Flandre. Nous ne l'y suivrons pas. En terminant, je suis heureux d'apprendre à ceux de nos confrères qui désireraient connaître le poème intégralque depuis la publication du travail de MLacombela bibliothèque de la ville de Paris a eu la bonne fortune d'en rencontrer un exemplaireprovenant de la bibliothèque de M. Chalonde Monsle célèbre mystificateur connu sous le nom de comte de Fortsas. C'est le seul qui soit dans nos dépôts publics. Tout dernièrement M. Dufournotre dévoué secrétaire généralen a découvert un autre sur un catalogue de librairie, et a eu l'amabilité de me le signaler. Grâce à lui, j'en suis l'heureux possesseur, et je tiens à lui en témoigner ici toute ma reconnaissance. (1) La LoireEMAREUSE. (2) Montargis. (3) Vallée du Loing(4) Allusion à une question controversée: César a-t-il voulu désigner Sens ou Provins? Voir à ce sujet l'article Agendicumdans le Dictionnaire de géographie ancienne et moderne, supplément au Manuel du libraire, de Brunet. (5VillejuifVoir l'abbé LebeufHistoire de la ville et de tout le diocèse de Parisédition publiée par MMAugier et Bournon, tIV, p26. (6L'auteur fait allusion ici à son premier séjour à Paris,+|**47**| 
 +fait mention de leurs noms dans la succession des propriétaires du fief du JardinJehan MaletChevalieravait rendu hommage au roi le 1er août 1399 pour la terre de Villepescle, la justice de Fontenay-lès-Louvresdu Plessis-Gassot, de partie de la Châtellenie de Pont-Sainte-Maxence et de la terre du Mesnil près cette ville (1). Il aurait été marié en 1403 à Jeanne de Soyecourtqu'il laissa sans enfants (2). Plus tarden 1438, nous trouvons les noms de deux frères, Gilles et Jacques Malet, écuyers, seigneurs du fief du Jardin (3); ils n'étaient probablement que les petits-fils du célèbre bibliothécaire de Charles V. C'est sans doute ce Gilles Malet, qui en 1432, le maifit hommage au roi des terres de Brettencourt et de BourgAsselin, qu'il avait eues de sa femme Jeanne Sanguin, petite-fille de Guillaume Sanguin (4). Le même document donne ensuite comme descendants de ce Gilles Malet, deuxième du nom: Gilles III, Guillaume, Jacques et Louise, en spécifiant que: « Le dit fief fut et appartenoit à Gilles Maletà Gilles Malet, son fils, après à « Guillaume Malet, et successivement à Jacques Malet et à l'Eigle d'Agincourt, à << cause de sa femme Louise Maletlequel a été depuis vendu (5) à Olivier le « d'ains, dernièrement exécuté en justice (6) »Le château du Jardin avait certainement une tour qui formait donjoncar l'auteur des antiquités de Corbeil l'a encore vueau commencement du XVIIe siècle : « L'antiquité de la tour de Soisy« dit-il (7)qui ornoit cette contrée, lorsque j'ai commencé à escrire << ces mémoires..» C'est dans cette tour seigneurialesans douteécrit l'abbé Lebeuf (8), qu'avait subsisté la chapelle castrale du titre de St Jeandont j'ai vu des provisions du 24 août 1476 et du 17 août 1484. fol. 354. (1) ArchNatP.P. reg. 2, (2) P. Anselme, VIII, 527. (3) Arch. de S.-et-O.A. 697. (4PAnselmeVIII264(5) En 1480(6) 18 août 1485(7) Page 217. (8XIIIp. 113.
  
-|**00000083**| ETRECHY ET LES FIEFS ENVIRONNANTS I LE BOURG ET SON PRIEURÉ Ainsi que pour la plupart des anciennes localités, on ne connaît pas l'origine reculée de l'ancien bourg d'Étréchy près d'Étampes. Remonte-t-il à l'époque de l'âge de pierre? La découverte en ce lieu et aux environs de quelques instruments en pierre taillée et polie ne sont pas une preuve suffisante. On ne peut non plus affirmer son existence à l'époque galloromaine ou à l'époque franque, malgré la découverte de quelques monnaies romaines et d'une petite monnaie d'or au type d'Anastasefrappée par un monétaire mérovingien et trouvée il y a peu d'années au fond d'un puisard. L'Itinéraire d'Antonin et les Tables de Peutinger n'indiquent pas Étréchy sur le passage de la voie romaine de Lutèce à Genabum, et donnent seulement le nom de Salioclita comme lieu d'étape entre ces deux villes; mais, selon toute apparence, elle passait par Étréchy, dont le nom même rappelle la position sur cette route (1). Remarquons en outre qu'il était à la rencontre de la voie romaine et de l'ancien chemin du Gâtinais se dirigeant sur Chartres, comme nous le verrons par la suite. En l'absence de preuves sérieuses, bornons là nos conjectures et constatons que ce bourg est très ancien et qu'il y a des preuves certaines de son existence sous le règne de Philippe IerAutrefois Estrechi, Estrechy et Estréchy-le-Larron; en latin Stripiniacum, Stripaniacum, Attichiacum, Estreciacum, Estrechiacum, EstorciacumSitué dans la Beauce gâtinaise et dans le Hurepoixce bourg était de la coutume, du bailliage et du doyenné d'Etampes, et (1) Dutilleux. Les anciennes routes de S. et O. — 1881 in-8.+|**48**| 
 +Le château de Gilles Malet n'existe plus, mais son souvenir qui a traversé près de cinq sièclessubsistera dans les générations futures grâce à son mérite personnelà ses travaux et à la fervente piété qui l'a porté à ériger dans l'église de Soisy-sous-Étiolles cet intéressant monument que l'on peut justement considérer comme la pièce capitale de ses archivesECOLASCuré de Soisy-sous-Étiolles.
  
-|**00000084**| 52 - - par suite du diocèse de Sens; enfin, il appartenait à la fois à l'Orléanais et à la généralité de Paris (1). Nous ne confondrons pas cette localité avec deux autres du même nom qui en sont assez éloignées et qui sont situées l'une dans le Berry et l'autre dans la Champagne. L'Église d'Étréchy est dédiée à Saint-Etienne et remonte à la fin du XIe siècle. Elle se compose d'une nef, d'un transept et de deux bas-côtés. Le clocher est une tour carrée assez élégante située au centre de l'église. Elle est percée de huit fenêtres ogivales à abat-son, dans le style du XIIe siècle. Ces fenêtres, accouplées deux à deux sur chacune des faces, ainsi que la forme de la toiture font de ce clocher un diminutif de celui de St-Basile d'Etampes. A l'intérieur, on remarque plusieurs grandes et belles fenêtres ogivales et sur les parois latérales des murs des bas-côtés, des restes apparents d'anciens tombeaux arqués: il y en a encore neuf à gauche qui sont assez bien conservés, mais on n'en découvre plus que trois à droite, les autres ayant à peu près disparu. Enfin, sur le sol et servant de dalles, se voient quelques pierres tombales assez anciennes, si on en juge par le peu qui reste des inscriptions. Ces pierres proviennent sans doute de l'ancien cimetière qui, comme c'était autrefois l'usage, était contigu à l'édifice. Cette église dépendait du prieuré de St-Étienne d'Étréchy, de l'ordre de saint Benoît, bâti sur des terres données à l'abbaye de St-Germer de Flex en Beauvaisis, par un gentilhomme nommé Anselle ou Anseau, qui fut touché des vertus et de la sainteté des religieux de cette abbaye de bénédictins. L'église d'Étréchy leur fut également donnée par Anseau et par Haymon qui en avaient chacun la moitié. Elle existait donc avant la donation qui remonte, selon toute apparence, à la fin du xrº siècle et qui posait cette condition qu'un certain nombre de moines quitteraient leur abbaye pour fonder une succursale à Étréchy, où s'établit en effet une colonie de religieux. L'ancien fief, qui existe encore, longe le mur septentrional de l'église et comprenait autrefois un corps-de-logis et une grange dans laquelle on déposait les dîmes. (1) Expilly. Dict. géog.- 1763. in-fol.+|**49**| 
 +=====UNE MENTION DE CORBEIL EN 1639=====
  
-|**00000085**| -- 53 Anseau fit peu de temps après à l'abbaye naissante une nouvelle donationcar il lui abandonna « les héritages et les biens qu'il avait au village de Morigny... » (1). Mais le séjour des moines à Étréchy fut de courte durée et ils allèrent s'installer à Morignyinvitésdit la chronique, par la beauté et la fertilité du lieuIls mirent aussitôt la main à l'œuvre et en peu de tempsaidés de la charité des habitants d'Étampes et des environsils bâtirent une église et un monastère capable de contenir un nombre considérable de religieux. « << O toi qui lis cecidit le chroniqueur du couventadmire et loue la constance de nos prédécesseursApprends comment ils surent par bien des fatigues et bien des labeurs se fixer dans ces lieux, et bâtirdes aumônes du pauvre, tous ces édifices qui frappent tes regardsNul roi, nul comte, aucun puissant seigneur ne les a élevés (2) ». Mais, nous ne voulons pas écrire l'histoire de la célèbre abbaye de Bénédictins. Qu'il nous suffise de constater qu'elle a eu son origine à Étréchy vers la fin du règne de Philippe Ier et que ce prince fait mention de l'abbaye de Morigny dans plusieurs actes au commencement du XIIe siècle. Le plus ancien est un acte approuvé par ce roi en l'année 1102, contenant bail, moyennant vingt sols de rente annuelle, d'une métairie située à Maisons-en-Beauce, par les religieuses de l'abbaye de Saint-Eloi de Paris, à l'abbaye de Morigny représentée par l'abbé Regnault, 1er abbé (3). La date de 1106donnée dans plusieurs ouvragescomme année de la fondationest donc tout à fait erronéeCette date est celle de la donation à l'abbaye de Morigny de l'église collégiale de St-Martin d'Etampes et de ses prébendes. L'établissement religieux d'Étréchy fut conservé comme prieuré, et quelques bénédictins continuèrent d'y résider sous l'autorité d'un prieur claustral. Mais l'abbaye de Morigny exerçait sur le prieuréqui lui était subordonné, des droits de juridiction, de redevance et de mense conventuelle; réservant aussi les droits de (1) DFleureau. Antiq. d'Etampes1683, in-4º, pp. 474, 497. (2) De Montrond. Essai historique sur Etampes1836in-8. Tome 1. p. 99. Interprétation du liv. 2 de la Chronique de Morigny. (3) D. Fleureau, p. 498.+  Notre confrère M. Lacombe a eu, il y a une dizaine d'années, la bonne fortune de découvrir, à la Bibliothèque royale de Bruxellesun poème extrêmement rareintitulé: Itinerarii per diversa Galliæ ac Italia locao memores nota: et rerum Romanarum curiosi ac religiosi indagatoris dies decemCet ouvrage, publié à Mons en 1639ex officina Ioannis Havart, in plateâ Nimianâ, prope Minimos, comprend une description en vers élégiaques des principales villes de France et d'Italie que l'auteur a visitées. Notre confrère a publié les 194 vers consacrés à Paris (1), et j'ai moi-même reproduit les 90 vers qui suiventet qui sont relatifs à Saint DenisArgenteuil et Pontoise (2)Il m'a semblé intéressant de publier dans notre Bulletin les vers qu'ont inspirés à notre auteur les villes de BriareMontargis et Corbeilqu'il a visitées à son retour d'ItalieJe ne crois pas devoir répéter ici les renseignements biographiques que M. Lacombe pu recueillir sur Antoine de Rombise et qu'on pourra retrouver dans les Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris; qu'il me suffise seulement de dire qu'il était professeur au collège du Rœulx, petit bourg à mi-chemin de Mons à Nivelles. Ne nous étonnons donc pas que le style de l'ouvrage soit d'une aussi bonne latinité. De LyonRombise passe par Tarareet arrive à Briare (3): Ad Briarum Læuas fluuij dimisimus vndas, Sequana non illo calle petendus eratLictus vt est retro collis qui dicitur ArgiIn pulchrâ regio valle perennat iter. Cæsar Agendicum terrasaut oppida dixit Prima, sed hic variant scriptavirûmque labor(1) Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de FrancetXIIIpage 274. (2) Mémoires de la Société historique de Pontoise et du Vexint. XIpage 69. (3) Page 334.
  
-|**00000086**| 54 - nomination non seulement au prioratmais encore à la cure de St-ÉtienneD'après une charte datée de l'année 1120le roi Louis-le-Gros prend sous sa protection et sauvegarde plusieurs terresvillages et églises des environs d'Étampes, notamment « le village de Morigny avec tous les droits appartenant à l'abbayeses métairies, le village de Bonvilliers... l'Église d'Étréchyla dîme et tout ce qui en dépendavec cent soixante hostes ou habitans qui doivent censive .. (1»Vers l'année 1140Thevin5º abbé de Morignyfit embellir et agrandir les cours du prieuré d'ÉtréchyQuelques années plus tard, il y eut des contestations entre l'abbaye de Morigny et un nommé Guillaumedu bourg d'Étréchy, qui prétendait avoir des droits sur la justice et la prévôté d'Etréchy, mais le roi jugea lui-même le différend et Landry7º abbé de Morignyayant apporté des preuves de ses droits, Guillaume fut débouté de sa demande par des lettres patentes datées du Palais d'Etampes, en l'année 1158. En 1161Hugues de Toucyarchevêque de Sensconfirma à l'abbaye de Morigny la possession de l'église d'Étréchy (2)En l'an 1200Pierre de Corbeilarchevêque de Senspour mettre un terme aux contestations qui avaient lieu entre l'abbaye de Morigny et le curé d'Étréchyfit un règlement sur leurs droits respectifs concernant les émoluments accordés au curé et au prieur d'Étréchypour les messes et offices religieux, droits payés en seigle, vin et argentEn 1232, Robert II, 13º abbé de Morigny, fit faire un règlement en articles pour la bonne administration de son abbayeL'article 7 dit << qu'il unit au prieuré d'Étréchy la dîme du même lieu en échange de la terre de Parey »C'est pendant que Robert II était abbé de Morigny que Guillaume Menier, bailli et châtelain d'Étampes, fit à l'abbaye de Morigny deux donations: l'une de janvier 1230d'un clos de vigne appelé le Clos Camelsitué à Fourchainvilleprès Villeconin, à condition de distribuer le vin en provenant pendant l'avent et le carême de chaque année dans le réfectoire des religieux ; l'autrede (1) DFleureau, p. 494. (2D. Fleureaupp. 512, 514 et 517.+|**50**| 
 +Mox vt Corbolium dederit vicinia castrumVicus ab Hebræa gente vocatus adest. Redditur inde breui populosa Lutetia cursu, Rursus vbi dulces nos tenuere moræ. TRADUCTION A Briare, nous quittons les eaux farouches du fleuve (1); nous ne pouvions gagner la Seine par cette voieNous laissons de côté la colline appelée Argis (2), et la route suit une jolie vallée (3). César a appelé Agendicum le paysou la première ville que l'on rencontre (4)mais ici les auteurs ne sont pas d'accord et les textes diffèrent. Bientôt nous nous approchons du château de Corbeil, et plus loin nous rencontrons un bourg qui doit son nom à la nation juive (5). Nous ne tardons pas ensuite à arriver dans la populeuse Lutèceoù nous faisons un séjour nouveau et charmant (6). • De ParisRombise retourne en Belgique par ClermontAmiens, et la FlandreNous ne l'y suivrons pas. En terminantje suis heureux d'apprendre à ceux de nos confrères qui désireraient connaître le poème intégralque depuis la publication du travail de M. Lacombela bibliothèque de la ville de Paris a eu la bonne fortune d'en rencontrer un exemplaireprovenant de la bibliothèque de M. Chalon, de Monsle célèbre mystificateur connu sous le nom de comte de Fortsas. C'est le seul qui soit dans nos dépôts publicsTout dernièrement M. Dufournotre dévoué secrétaire généralen a découvert un autre sur un catalogue de librairieet a eu l'amabilité de me le signaler. Grâce à luij'en suis l'heureux possesseur, et je tiens à lui en témoigner ici toute ma reconnaissance(1) La Loire. EMAREUSE. (2) Montargis. (3) Vallée du Loing(4) Allusion à une question controverséeCésar a-t-il voulu désigner Sens ou Provins? Voir à ce sujet l'article Agendicumdans le Dictionnaire de géographie ancienne et modernesupplément au Manuel du libraire, de Brunet. (5) Villejuif. Voir l'abbé Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Parisédition publiée par MMAugier et Bournon, t. IV, p. 26. (6L'auteur fait allusion ici à son premier séjour à Paris,
  
-|**00000087**| -- 55 l'année 1232, de tout droit qu'il avait sur une métairie de Boinville près Châlo-St-Mard, à condition également que le revenu en provenant serait employé à la nourriture des religieux pendant l'avent et le carême (1). Guillaume Menier était un personnage éminent, très considéré à la cour de Philippe-Auguste, car, d'après des actes de ce roi, on voit qu'il l'a choisi plusieurs fois comme arbitre avec frère Aimard, trésorier du Temple ou Guérin, évêque de Senlis, pour régler des différends entre des seigneurs et des hauts dignitaires de son temps. Il est qualifié de châtelain d'Étampes en 1207 (2), de bailli du roi en 1219 et 1221 (3) et de châtelain et bailli d'Étampes de 1230 à 1232 (4)Or, la matrice en bronze du sceau de Guillaume Menier fut trouvée à Étréchy en 1832. C'est au cours de travaux pratiqués sur l'ancien cimetière contigu à l'églisepour la construction d'une école communaleque l'on découvrit un ossuaire; et, parmi les ossements, on rencontra le dit sceauD'après les recherches consciencieuses de M. le Dr Duhamell'ossuaire provenait de sépultures existant dans l'intérieur de l'église et qui auraient été violées sous la TerreurL'ancien bailli avait-il une résidence à Etréchy, auquel cas il aurait eu son tombeau dans l'église du lieu, car sa famille semble être des environs? Cela est possible, ou bien, le sceau aurait-il été confié à l'abbaye de Morignyqui avait des fiefs à Étréchy, ainsi que le conjecture M. Dramard (5) ? C'est ce que nous ne pouvons établir. N'est-il pas plus probable que Guillaume Menier, bienfaiteur de l'abbaye de Morigny et du prieuré d'Étréchyaura tenu à reposer près de ceux dont il avait voulu s'assurerpar ses libéralitésles prières et la reconnaissance; et c'est làdu (1) D. Fleureaupp520, 527 et 526. (2) D. Fleureaup. 597. (3) Delisle. Actes de Philippe-Aug. 1856in-8. (4) Chronique de Morigny et D. Fleureaup. 526. (5Bulldu comité des travaux hist. et scientif1882, p. 70. Dans ce bulletin et dans une feuille locale M. Dramard dit que le sceau en bronze a été découvert en 1866 par un maçon occupé à réparer un mur de soutènement, au sud-ouest de l'église; notre compatriote a sans doute été induit en erreur, car M. Duhamel, qui habite la localité, doit avoir des données plus précises"+|**51**| 
 +=====ETRECHY ET LES FIEFS ENVIRONNANTS===== 
 +I LE BOURG ET SON PRIEURÉ Ainsi que pour la plupart des anciennes localités, on ne connaît pas l'origine reculée de l'ancien bourg d'Étréchy près d'Étampes. Remonte-t-il à l'époque de l'âge de pierre? La découverte en ce lieu et aux environs de quelques instruments en pierre taillée et polie ne sont pas une preuve suffisanteOn ne peut non plus affirmer son existence à l'époque galloromaine ou à l'époque franquemalgré la découverte de quelques monnaies romaines et d'une petite monnaie d'or au type d'Anastasefrappée par un monétaire mérovingien et trouvée il y a peu d'années au fond d'un puisardL'Itinéraire d'Antonin et les Tables de Peutinger n'indiquent pas Étréchy sur le passage de la voie romaine de Lutèce à Genabumet donnent seulement le nom de Salioclita comme lieu d'étape entre ces deux villes; mais, selon toute apparence, elle passait par Étréchy, dont le nom même rappelle la position sur cette route (1)Remarquons en outre qu'il était à la rencontre de la voie romaine et de l'ancien chemin du Gâtinais se dirigeant sur Chartrescomme nous le verrons par la suite. En l'absence de preuves sérieusesbornons là nos conjectures et constatons que ce bourg est très ancien et qu'il y a des preuves certaines de son existence sous le règne de Philippe Ier. Autrefois Estrechi, Estrechy et Estréchy-le-Larron; en latin StripiniacumStripaniacumAttichiacumEstreciacumEstrechiacumEstorciacumSitué dans la Beauce gâtinaise et dans le Hurepoixce bourg était de la coutumedu bailliage et du doyenné d'Etampeset (1DutilleuxLes anciennes routes de S. et O— 1881 in-8.
  
-|**00000088**| 56 - - resteun usage constant dans l'histoire des fondations pieuses? Cet objet très intéressant et en très bon état est conservé aujourd'hui au musée d'EtampesAjoutons qu'un autre sceau analoguemais en cire et plus petit, est appendu à une charte de l'année 1211 conservée aux Archives nationales (1)Au mois de juillet 1243 (2), nous voyons Guillaume Ier, 150 abbé de Morigny, obliger par lettres données sous ses sceaux, le nommé Anseauprieur d'Étréchy, de payer tous les ans à l'abbaye de Morigny 20 sols parisis de rente pour la nourriture des frères le jour anniversaire de la mort de Guyard PapillonLe prieuré avait reçu de l'abbaye une vigne qui avait été achetée avec la somme léguée par Papillon pour la fondation de son anniversaire (3). Nous avons vu plus haut que les émoluments dus au prieur d'Étréchy étaient payés en vinau commencement du XIIIe siècle; cela prouve qu'il y avait des vignes à Étréchy à cette époqueElles étaient même nombreuses encore au XVIe sièclecar dans des manuscrits du tempsil est souvent question du «vignol >> ou vignoble d'Étréchy. En 1573Noël Blossier était vigneron dans ce lieu (4)En 1740, d'après une statistique officielleil y avait encore 140 arpents de vigne produisant 420 muids de vinannée moyenne (5). En 1789, il en restait encore une certaine quantité ainsi que le constatent les cahiers de doléances de Vaucelas et Chauffour (6)Adam Allaire était prieur-curé d'Étréchy en 1370d'après un sceau conservé aux archives de Seine-et-Oise (7). Dans une transaction du 26 mars 1391 entre Louis d'Évreux- (1) Douet d'Arcq. Collection de sceaux(2) D'après D. Fleureauil faut lire juin 1240 (p. 531)mais d'après les termes de la charte citée par M. Menault (Morigny et son abbaye, p. 129) c'est plutôt juillet 1243 qu'il faudrait lire. (3) D. Fleureau, p. 531. (4) Arch. de Seine-et-Oise. E -- ·4475, E-4376. (5) Mém. manuscrit de la généralité de Paris en 1740 de l'intendant Hérault. (6) M. Legrand et L. Marquis. Le bailliage d'Etampes aux Etats généraux. Les cahiers des paroisses pp. 225 et 268. (7Henri SteinQuelques sceaux inédits du GâtinaisAnnde la Sochist. du Gât,, 1885, p. 270.+|**52**| 
 +par suite du diocèse de Sens; enfinil appartenait à la fois à l'Orléanais et à la généralité de Paris (1). Nous ne confondrons pas cette localité avec deux autres du même nom qui en sont assez éloignées et qui sont situées l'une dans le Berry et l'autre dans la Champagne. L'Église d'Étréchy est dédiée à Saint-Etienne et remonte à la fin du XIe siècleElle se compose d'une nefd'un transept et de deux bas-côtés. Le clocher est une tour carrée assez élégante située au centre de l'égliseElle est percée de huit fenêtres ogivales à abat-sondans le style du XIIe siècle. Ces fenêtresaccouplées deux à deux sur chacune des facesainsi que la forme de la toiture font de ce clocher un diminutif de celui de St-Basile d'Etampesl'intérieur, on remarque plusieurs grandes et belles fenêtres ogivales et sur les parois latérales des murs des bas-côtés, des restes apparents d'anciens tombeaux arqués: il y en a encore neuf à gauche qui sont assez bien conservésmais on n'en découvre plus que trois à droite, les autres ayant à peu près disparuEnfinsur le sol et servant de dalles, se voient quelques pierres tombales assez anciennes, si on en juge par le peu qui reste des inscriptions. Ces pierres proviennent sans doute de l'ancien cimetière quicomme c'était autrefois l'usage, était contigu à l'édificeCette église dépendait du prieuré de St-Étienne d'Étréchy, de l'ordre de saint Benoîtbâti sur des terres données à l'abbaye de St-Germer de Flex en Beauvaisis, par un gentilhomme nommé Anselle ou Anseau, qui fut touché des vertus et de la sainteté des religieux de cette abbaye de bénédictinsL'église d'Étréchy leur fut également donnée par Anseau et par Haymon qui en avaient chacun la moitié. Elle existait donc avant la donation qui remonteselon toute apparence, à la fin du xrº siècle et qui posait cette condition qu'un certain nombre de moines quitteraient leur abbaye pour fonder une succursale à Étréchyoù s'établit en effet une colonie de religieuxL'ancien fiefqui existe encorelonge le mur septentrional de l'église et comprenait autrefois un corps-de-logis et une grange dans laquelle on déposait les dîmes. (1ExpillyDictgéog.- 1763in-fol.
  
-|**00000089**| 57 comte d'Étampes et Guillaume III, 24° abbé de Morigny, au sujet des droits de justice, on voit que le seigneur Louis d'Évreux « délaisse et abandonne aux religieux de Morigny et à leurs successeurs toute la justice et jurisdiction qu'il avait et pouvait avoir en toute la villeparoisse et terroir, et en tous les fiefs et voiries de la dite ville d'Estrechy; sauf audit M. le comtecomme souverain, la voyrie de la grande rue de la dite villeet toute justice hautemoyenne et basse en plusieurs fiefs et censives tenues par gentilhommes en la dite ville et terroir, qui en rien ne sont tenus ni mouvans des dits religieuxen fief et en censive... Auront les dits religieuxà toujourstoute justice haute, moyenne et basse en et sur tous leurs fiefs de la dite ville et paroisse et territoire d'Estrechy... (1) ». L'abbé Guillaume III aurait donc obtenu par cette transaction des avantages pour les droits de l'abbaye dans la paroisse d'Étréchysans compter d'autres droits de justice dans d'autres villages de Beauce et dans « la Foire d'Estampesqui dure chacun an depuis le samedy après l'Ascensionsoleil couchant, jusqu'à la veille de la Pentecostesoleil couchant, et de tous les droits, profits et émolumens d'icelle foire... (2»En 1856on découvrit dans l'église d'Étréchyune matrice de sceau en bronze qui paraît être celui de Guillaume IIIabbé de Morigny. D'après le savant rapport de Mle docteur Duhamel, inséré vingt ans après dans une feuille locale, l'abbé Rames, curé d'Étréchy, en faisant pratiquer des fouilles dans un vaste caveau situé au-dessous de l'abside, fit mettre à découvert des squelettes mêlés à des gravois. Dans les déblais, qui furent transportés au dehors, un enfant ramassa le sceau en question qui est d'une belle conservation; nous en donnons plus loin la reproductionIl a 20 millimètres de diamètre et 2 millimètres d'épaisseur. Il porte dans le champentre les majuscules P et Gune crosse abbatiale ornementée. Il est monté sur un manchon aplatilong de 28 millimètres et percé d'une ouverture à son extrémité (3). (1) D. Fleureau, p541. (2) DFleureau, p. 541. (3) Ce sceau fait aujourd'hui partie des collections de notre collègue, M. MLegrandd'Etampes, auquel nous en devons la bienveillante communicationNous sommes+|**53**| 
 +Anseau fit peu de temps après à l'abbaye naissante une nouvelle donation, car il lui abandonna « les héritages et les biens qu'il avait au village de Morigny... » (1). Mais le séjour des moines à Étréchy fut de courte durée et ils allèrent s'installer à Morigny, invités, dit la chroniquepar la beauté et la fertilité du lieu. Ils mirent aussitôt la main à l'œuvre et en peu de temps, aidés de la charité des habitants d'Étampes et des environsils bâtirent une église et un monastère capable de contenir un nombre considérable de religieux. « << - O toi qui lis cecidit le chroniqueur du couventadmire et loue la constance de nos prédécesseurs. Apprends comment ils surent par bien des fatigues et bien des labeurs se fixer dans ces lieux, et bâtirdes aumônes du pauvre, tous ces édifices qui frappent tes regardsNul roi, nul comte, aucun puissant seigneur ne les a élevés (2) ». Mais, nous ne voulons pas écrire l'histoire de la célèbre abbaye de Bénédictins. Qu'il nous suffise de constater qu'elle a eu son origine à Étréchy vers la fin du règne de Philippe Ier et que ce prince fait mention de l'abbaye de Morigny dans plusieurs actes au commencement du XIIe siècle. Le plus ancien est un acte approuvé par ce roi en l'année 1102contenant bail, moyennant vingt sols de rente annuelle, d'une métairie située à Maisons-en-Beauce, par les religieuses de l'abbaye de Saint-Eloi de Parisà l'abbaye de Morigny représentée par l'abbé Regnault1er abbé (3). La date de 1106donnée dans plusieurs ouvragescomme année de la fondationest donc tout à fait erronée. Cette date est celle de la donation à l'abbaye de Morigny de l'église collégiale de St-Martin d'Etampes et de ses prébendesL'établissement religieux d'Étréchy fut conservé comme prieuréet quelques bénédictins continuèrent d'y résider sous l'autorité d'un prieur claustralMais l'abbaye de Morigny exerçait sur le prieuréqui lui était subordonnédes droits de juridiction, de redevance et de mense conventuelle; réservant aussi les droits de (1) D. Fleureau. Antiq. d'Etampes1683, in-4º, pp474, 497. (2) De MontrondEssai historique sur Etampes1836, in-8. Tome 1. p. 99. Interprétation du liv. 2 de la Chronique de Morigny. (3) DFleureaup. 498.
  
-|**00000090**| 58 --- Le style des lettres et la forme de la crosse font remonter le sceau à la fin du XIVe siècleLes initiales P G peuvent signifier Pater Guillelmus, et c'est alors à Guillaume III, qui succéda à Jean de Jaussigny en 1373 et mourut vers 1398, qu'on devrait l'attribuer, d'autant plus que cet abbé a été enterré ailleurs qu'à Morigny, son nom ne figurant pas dans la liste des tombes qui se voyaient encore dans l'abbaye en 1683 (1). 19 Enfinon remarque sur les murs latéraux dans chacun des bascôtés de l'église, des restes assez importants de pilastres et d'arcades formant saillie, qui indiquent certainement d'anciens tombeaux arqués ou EnfeuxC'est là que reposaientselon toute apparenceles anciens prieurs et curés d'Étréchy; peut-être aussi l'abbé Guillaume III et quelques autres abbés de Morigny. L'hypothèse ainsi formulée ne serait pas trop hardie. Dom Fleureau nous apprend que le territoire d'Étréchy appartenait à plusieurs seigneurs à la fin du XVIIe siècle. Une partie relevait de Jean de Bauchar (ou Bochart), seigneur de Champigny, qui y exerçait justice hautemoyenne et basseen titre de prévôté sur ses sujets. Un de ses ancêtresJean de Bochart, 2me du nompossédait Champigny dès le XV sièclepar suite de son mariage avec Jeanne Simonnièce de Jean Simon de Champignyévêque de Paris, qui lui donna cette terre (2). Trois ou quatre maisons étaient de la censive et justice du sieur Méraultseigneur de Villeconin. Enfin, le roi avait censives sur toutes les maisons de la Grande-rue, de part et d'autredepuis celle des Trois-Roisjusheureux d'ajouter qu'il nous a aidé de ses conseils judicienxnous communiquant beaucoup de renseignements précieux et de notes intéressantes utilisées au cours de ce travail. (1) D. Fleureau, p. 556. (2) Moréri. Dict. historiq., artBochart.+|**54**| 
 +nomination non seulement au priorat, mais encore à la cure de St-ÉtienneD'après une charte datée de l'année 1120le roi Louis-le-Gros prend sous sa protection et sauvegarde plusieurs terres, villages et églises des environs d'Étampes, notamment « le village de Morigny avec tous les droits appartenant à l'abbaye, ses métairies, le village de Bonvilliers... l'Église d'Étréchyla dîme et tout ce qui en dépend, avec cent soixante hostes ou habitans qui doivent censive .. (1) ». Vers l'année 1140Thevin5º abbé de Morigny, fit embellir et agrandir les cours du prieuré d'Étréchy. Quelques années plus tard, il y eut des contestations entre l'abbaye de Morigny et un nommé Guillaume, du bourg d'Étréchy, qui prétendait avoir des droits sur la justice et la prévôté d'Etréchymais le roi jugea lui-même le différend et Landry7º abbé de Morigny, ayant apporté des preuves de ses droitsGuillaume fut débouté de sa demande par des lettres patentes datées du Palais d'Etampesen l'année 1158. En 1161Hugues de Toucyarchevêque de Sensconfirma à l'abbaye de Morigny la possession de l'église d'Étréchy (2). En l'an 1200, Pierre de Corbeilarchevêque de Senspour mettre un terme aux contestations qui avaient lieu entre l'abbaye de Morigny et le curé d'Étréchy, fit un règlement sur leurs droits respectifs concernant les émoluments accordés au curé et au prieur d'Étréchy, pour les messes et offices religieux, droits payés en seigle, vin et argent. En 1232, Robert II, 13º abbé de Morignyfit faire un règlement en 1 articles pour la bonne administration de son abbaye. L'article 7 dit << qu'il unit au prieuré d'Étréchy la dîme du même lieu en échange de la terre de Parey ». C'est pendant que Robert II était abbé de Morigny que Guillaume Menier, bailli et châtelain d'Étampesfit à l'abbaye de Morigny deux donations: l'une de janvier 1230, d'un clos de vigne appelé le Clos Camelsitué à Fourchainville, près Villeconin, à condition de distribuer le vin en provenant pendant l'avent et le carême de chaque année dans le réfectoire des religieux ; l'autre, de (1) D. Fleureau, p. 494. (2) DFleureaupp512, 514 et 517.
  
-|**00000091**| - 59 qu'à la porte de Pariset le prévôt d'Etampes y avait juridiction (1). D'après ceci, le bourg était fortifié et entourésinon de murailles flanquées de toursau moins de fossés plus ou moins profonds. Le 21 mai 1573Jean d'Orléans, seigneur de Bastardesreçut l'hommage de Jacques d'Estampes de Valençay pour une dîme appelée « la dixme de bled d'Estréchy, mouvante du lieu seigneurial de Rere (2) ». En 1700le revenu du prieuré d'Étréchy était de 400 livres et l'abbé Nouet, docteur en Sorbonne, en était titulaire (3). En 1740, la Prévôté d'Étréchy relevait du marquis de Talaru. Il y avait à cette époque sur ce territoire 166 arpents de prés et 266 arpents de bois (4). De 1713 à 1760 on sait qu'il y eut en France de grandes dissensions religieuses par suite de la publication de la célèbre Bulle Unigenitus du pape Clément XI (5). Dès l'année 1717, dans un acte pardevant notaire23 prêtres d'Étampes et des environs font appel de la Bulleet dans le nombre nous voyons l'abbé Navetcuré d'Étréchy (6)La publication d'un nouveau catéchisme par l'archevêque de Sens ne calma pas les esprits, car 76 curés du diocèse de Sens signèrent des mémoires et des remontrances au sujet de la Bulle et de ce nouveau catéchismeNous n'entrerons pas dans le détail des troubles qui eurent lieu dans notre contrée notamment à la Ferté-Alais et chez les religieuses de la Congrégation à Étampes; disons seulement qu'à cette époquesuivant une lettre d'un Récollet à l'archevêque de Sens du 5 août 1735une assemblée aurait été tenue à Étréchy et présidée par un des plus célèbres docteurs. parmi les appelants (7). (1) D. Fleureau, p48. (2) D'Hozier, Armorial de France, Reg3, 2º partie. Art. Orléans, p. 61. Le lieu de Rere dont il est ici question, est sans doute le même que Parey dont nous avons parlé précédemment à la date de 1232. (3) De BoislisleMémcité. p. 50. (4) Mémmscité. (5) Nouvelles ecclésiastiquesAnnées 1731 et suiv(6) Lettre de MM. les doyenschanoines... d'Etampes et du district à Mgr le cardinal de Noaillespar Voizot, doyen de Ste Croix1717. (7) Nouveccl. Année 1738p. 167.+|**55**| 
 +l'année 1232, de tout droit qu'il avait sur une métairie de Boinville près Châlo-St-Mardà condition également que le revenu en provenant serait employé à la nourriture des religieux pendant l'avent et le carême (1). Guillaume Menier était un personnage éminenttrès considéré à la cour de Philippe-Augustecar, d'après des actes de ce roion voit qu'il l'a choisi plusieurs fois comme arbitre avec frère Aimard, trésorier du Temple ou Guérin, évêque de Senlis, pour régler des différends entre des seigneurs et des hauts dignitaires de son temps. Il est qualifié de châtelain d'Étampes en 1207 (2), de bailli du roi en 1219 et 1221 (3) et de châtelain et bailli d'Étampes de 1230 à 1232 (4). Or, la matrice en bronze du sceau de Guillaume Menier fut trouvée à Étréchy en 1832. C'est au cours de travaux pratiqués sur l'ancien cimetière contigu à l'églisepour la construction d'une école communaleque l'on découvrit un ossuaire; etparmi les ossements, on rencontra le dit sceau. D'après les recherches consciencieuses de Mle Dr Duhamel, l'ossuaire provenait de sépultures existant dans l'intérieur de l'église et qui auraient été violées sous la TerreurL'ancien bailli avait-il une résidence à Etréchy, auquel cas il aurait eu son tombeau dans l'église du lieu, car sa famille semble être des environs? Cela est possible, ou bien, le sceau aurait-il été confié à l'abbaye de Morigny, qui avait des fiefs à Étréchyainsi que le conjecture M. Dramard (5) ? C'est ce que nous ne pouvons établir. N'est-il pas plus probable que Guillaume Menier, bienfaiteur de l'abbaye de Morigny et du prieuré d'Étréchyaura tenu à reposer près de ceux dont il avait voulu s'assurer, par ses libéralités, les prières et la reconnaissance; et c'est là, du (1) D. Fleureau, pp520, 527 et 526. (2) D. Fleureau, p. 597. (3) DelisleActes de Philippe-Aug1856, in-8. (4) Chronique de Morigny et DFleureau, p526. (5) Bull. du comité des travaux hist. et scientif1882p70Dans ce bulletin et dans une feuille locale M. Dramard dit que le sceau en bronze a été découvert en 1866 par un maçon occupé à réparer un mur de soutènementau sud-ouest de l'église; notre compatriote a sans doute été induit en erreurcar MDuhamelqui habite la localité, doit avoir des données plus précises"
  
-|**00000092**| - - 60 En 1755la cure d'Etréchy valait 900 livres par an à son titulaire l'abbé Cassin et le revenu du prieuré était de 300 livres (1). La maison prieuraleavec basse-courjardin et dépendancesfut vendue comme bien national en 1791 et adjugée le 23 mars au nommé Choiseaumoyennant 7225 livres (2)Nous donnons ci-dessous quelques chiffres pour la population du bourg: En 1709 En 1740 - 136 feux (3). 177 feux537 habitants au-dessus de 8 ans90 chevaux128 vaches275 moutons et 5 pourceaux (4). 165 feux et 420 communiants (5). En 1778 En 1789 - - 182 feuxd'après l'État des paroisses... qui ont envoyé des députés à l'assemblée des Trois États du 9 mars (6). 969 habitants. En 1810 1.040 En 1832 En 1862 - - I.201 En 1880 - 1.256 En 1895 1.406 ―― (7On voit que la population a sensiblement augmenté dans ces derniers temps et surtout depuis la construction de charmantes villas auprès de la station du chemin de fer. II LA MALADRERIE ST NICOLAS D'ÉTRÉCHY Dès le XIIe siècle il y avait à Étréchy un hôpital ou une maladrerie dédiée à St NicolasEn l'année 1173un accord eut lieu entre Haimery, 8° abbé de Morigny et le maître de l'hôpital d'Étréchy, pour une terre dépendant de l'abbaye de Morigny qui avait été donnée à cet établissement hospitalier (8). (1Hernandez, Descrde la généralité de Paris, 1759in-8. (2) Arch. de Seine-et-Oise. (3) Saugrain. Dénombr. du royaume. 1709in-12. (4) Mém. ms. cité. (5) Almanach de Sens pour 1778. Avant la révolution, la population de Vaucelas est comprise en dehors de celle de la paroisse. (6) M. Legrand et L. Marquis. 1789, pp. et 6. (7) Annuaires de Seine-et-Oise(8) DFleureau, p. 518· Les Trois Etats du bailliage d'Etampes en+|**56**| 
 +resteun usage constant dans l'histoire des fondations pieuses? Cet objet très intéressant et en très bon état est conservé aujourd'hui au musée d'Etampes. Ajoutons qu'un autre sceau analogue, mais en cire et plus petit, est appendu à une charte de l'année 1211 conservée aux Archives nationales (1). Au mois de juillet 1243 (2)nous voyons Guillaume Ier150 abbé de Morigny, obliger par lettres données sous ses sceaux, le nommé Anseauprieur d'Étréchy, de payer tous les ans à l'abbaye de Morigny 20 sols parisis de rente pour la nourriture des frères le jour anniversaire de la mort de Guyard PapillonLe prieuré avait reçu de l'abbaye une vigne qui avait été achetée avec la somme léguée par Papillon pour la fondation de son anniversaire (3). Nous avons vu plus haut que les émoluments dus au prieur d'Étréchy étaient payés en vin, au commencement du XIIIe siècle; cela prouve qu'il y avait des vignes à Étréchy à cette époque. Elles étaient même nombreuses encore au XVIe sièclecar dans des manuscrits du tempsil est souvent question du «vignol >> ou vignoble d'Étréchy. En 1573Noël Blossier était vigneron dans ce lieu (4). En 1740, d'après une statistique officielle, il y avait encore 140 arpents de vigne produisant 420 muids de vin, année moyenne (5). En 1789, il en restait encore une certaine quantité ainsi que le constatent les cahiers de doléances de Vaucelas et Chauffour (6). Adam Allaire était prieur-curé d'Étréchy en 1370, d'après un sceau conservé aux archives de Seine-et-Oise (7)Dans une transaction du 26 mars 1391 entre Louis d'Évreux, (1) Douet d'ArcqCollection de sceaux. (2) D'après D. Fleureau, il faut lire juin 1240 (p531)mais d'après les termes de la charte citée par M. Menault (Morigny et son abbaye, p. 129c'est plutôt juillet 1243 qu'il faudrait lire. (3DFleureaup. 531. (4) Arch. de Seine-et-Oise. E - -- ·4475E-4376. (5) Mém. manuscrit de la généralité de Paris en 1740 de l'intendant Hérault. (6) M. Legrand et L. Marquis. Le bailliage d'Etampes aux Etats généraux. Les cahiers des paroisses pp. 225 et 268. (7) Henri Stein. Quelques sceaux inédits du Gâtinais. Ann. de la Sochistdu Gât,, 1885, p. 270.
  
-|**00000093**| - 61 Lors de la rédaction de la coutume d'Étampes, le 20 septembre 1556, on voit comparaître en la salle du Séjour pour « l'État de l'Église » : << Messire François MeraultMaistre et Administrateur de la Maladrerie Saint Nicolas d'Estrechy... Le curé d'Estrechyreprésenté par Messire Jean Houdonson vicaireassisté de Soreau son Procureur... (1) C'est probablement dans cet hôpital qu'étaient soignés les blessés et les malades lors du passage des gens de guerre à Étréchy. Sans doute là aussi furent établies les cuisines où furent soignés et nourris les pauvres et les infirmes pendant la misère de 1652 et années suivantes, comme il sera dit ci-après, en parlant des gens de guerre à Étréchy. Suivant un arrêt du conseil du roi du 15 avril 1695, les biens de la maladrerie d'Étréchy furent réunis à l'Hôtel-Dieu d'Étampes, à charge de satisfaire aux prières, services de fondation et de recevoir les pauvres malades d'Étréchy, à proportion du revenu de la maladrerielequel était alors de 100 livres (2). Un autre hôpital a existé dans la Grande rue non loin de l'église d'après ce qu'a bien voulu nous dire un ancien maire d'Étréchy, mais nous n'avons trouvé ailleurs aucun autre renseignement à ce sujetIII LA CHAPELLE DES CORPS-SAINTS La maladrerie dont nous venons de dire quelques mots était située à droite de la route de Paris en partant d'Étampes, et à I kilomètre environ avant Étréchy; mais il y avait à gauche, à peu près en face, sur les bords d'un petit ruisseau affluent de la Juine (3), la chapelle dite des Corps Saints sur laquelle on n'a également que très peu de documents, car D. Fleureau et de Montrond ont gardé le silence sur ces deux fiefs. Ajoutons que ce ruisseau s'appelle encore le Ruisseau des CorpsSaints. (1) Coutume d'Étampes, 1720, in-8, p. 486. (2) Voir la pièce justificative AMenault. Morigny et son abbaye, 1867, in-8, p. 206. (3) Voir la carte de Cassini6+|**57**| 
 +comte d'Étampes et Guillaume III24° abbé de Morigny, au sujet des droits de justice, on voit que le seigneur Louis d'Évreux « délaisse et abandonne aux religieux de Morigny et à leurs successeurs toute la justice et jurisdiction qu'il avait et pouvait avoir en toute la villeparoisse et terroir, et en tous les fiefs et voiries de la dite ville d'Estrechy; sauf audit Mle comte, comme souverain, la voyrie de la grande rue de la dite ville, et toute justice haute, moyenne et basse en plusieurs fiefs et censives tenues par gentilhommes en la dite ville et terroir, qui en rien ne sont tenus ni mouvans des dits religieux, en fief et en censive... Auront les dits religieuxà toujourstoute justice hautemoyenne et basse en et sur tous leurs fiefs de la dite ville et paroisse et territoire d'Estrechy... (1) ». L'abbé Guillaume III aurait donc obtenu par cette transaction des avantages pour les droits de l'abbaye dans la paroisse d'Étréchy, sans compter d'autres droits de justice dans d'autres villages de Beauce et dans « la Foire d'Estampesqui dure chacun an depuis le samedy après l'Ascension, soleil couchant, jusqu'à la veille de la Pentecostesoleil couchant, et de tous les droits, profits et émolumens d'icelle foire... (2) »En 1856, on découvrit dans l'église d'Étréchy, une matrice de sceau en bronze qui paraît être celui de Guillaume III, abbé de Morigny. D'après le savant rapport de M. le docteur Duhamel, inséré vingt ans après dans une feuille locale, l'abbé Rames, curé d'Étréchy, en faisant pratiquer des fouilles dans un vaste caveau situé au-dessous de l'abside, fit mettre à découvert des squelettes mêlés à des gravoisDans les déblais, qui furent transportés au dehors, un enfant ramassa le sceau en question qui est d'une belle conservation; nous en donnons plus loin la reproduction. Il a 20 millimètres de diamètre et 2 millimètres d'épaisseur. Il porte dans le champentre les majuscules P et Gune crosse abbatiale ornementée. Il est monté sur un manchon aplati, long de 28 millimètres et percé d'une ouverture à son extrémité (3). (1) D. Fleureau, p. 541. (2) DFleureau, p. 541. (3) Ce sceau fait aujourd'hui partie des collections de notre collègue, M. M. Legrand, d'Etampes, auquel nous en devons la bienveillante communicationNous sommes
  
-|**00000094**| - - 62 On sait cependant que la chapelle était de fondation royale et à la collation du roi et qu'elle rapportait environ 200 livres à son titulaire. En l'année 1658Charton, grand pénitencier de Paris, en était chapelain et en 1695 elle était possédée par le sieur Françoisès-chevalier (1). Un miracle a été opéré, dit-on, à l'endroit appelé la Chapelle des Corps-Saintssoit que cette chapelle existât déjà, soit qu'elle ait été érigée à cette occasion. C'était un jour où l'on faisait la translation des reliques des Corps Saints ou Patrons de la ville d'Étampes dans une nouvelle châsseà l'église Notre-Dame d'ÉtampesUn bûcheron d'Étréchy en travaillant de son métier s'était coupé le pied d'un coup de hache et se sentant défaillir tant par la vivacité de la douleur que par la quantité de sang qu'il perdaitil invoqua les saints dont on transférait ce jour-là les reliques et il fut instantanément guéri. Nous trouvons la relation de ce miracle dans une notice sur les martyrs CanCantien et Cantianillepar l'abbé Bonvoisincuré de Notre-Dame d'Étampes (1866in-16)mais il n'y a aucune indication de la date à laquelle il a eu lieu. Nous y lisons que le récit a été puisé dans un vieil auteur. Est-ce dom Hardy ou Pierre Legendre qui ont publié la vie de ces martyrsl'un en 1610l'autre en 1650? ou bienest-ce l'un des nombreux auteurs qui ont écrit sur le même sujet dans le courant du XVIIIe siècle? D'autres plus heureux que nous trouveront sans doute la solution de ce problème. Les translations des reliques ayant eu lieu dans les années 1282, 1570 et 1620c'est à l'une de ces trois dates qu'il fautselon nous, rapporter le fait en question. Un procès qui eut lieu vers le commencement du XVIIIe siècle nous fournit quelques détails sur la Chapelle des Corps-Saints. Nous les trouvons dans un Mémoire imprimésans aucune indication de date ni de nom d'imprimeurmais comme il est inséré dans des recueils de factums de la bibliothèque de l'Arsenal remontant la plupart aux dates de 1700 à 1725, nous pensons que celui qui nous occupe est de la même époqueDans cette pièce très rare, Jean Lazare Henrion, prêtre, chapelain de la chapelle des Corps-Saints, et en cette qualité seigneur (1) MenaultDéjà cité, p. 206Quesvers et SteinPouillé de Sens 1894, in-4°.+|**58**| 
 +Le style des lettres et la forme de la crosse font remonter le sceau à la fin du XIVe siècle. Les initiales P G peuvent signifier Pater Guillelmus, et c'est alors à Guillaume IIIqui succéda à Jean de Jaussigny en 1373 et mourut vers 1398qu'on devrait l'attribuerd'autant plus que cet abbé a été enterré ailleurs qu'à Morigny, son nom ne figurant pas dans la liste des tombes qui se voyaient encore dans l'abbaye en 1683 (1). 19 Enfin, on remarque sur les murs latéraux dans chacun des bascôtés de l'église, des restes assez importants de pilastres et d'arcades formant sailliequi indiquent certainement d'anciens tombeaux arqués ou EnfeuxC'est là que reposaient, selon toute apparence, les anciens prieurs et curés d'Étréchy; peut-être aussi l'abbé Guillaume III et quelques autres abbés de Morigny. L'hypothèse ainsi formulée ne serait pas trop hardie. Dom Fleureau nous apprend que le territoire d'Étréchy appartenait à plusieurs seigneurs à la fin du XVIIe siècle. Une partie relevait de Jean de Bauchar (ou Bochart)seigneur de Champigny, qui y exerçait justice hautemoyenne et basseen titre de prévôté sur ses sujets. Un de ses ancêtresJean de Bochart2me du nompossédait Champigny dès le XV siècle, par suite de son mariage avec Jeanne Simonnièce de Jean Simon de Champignyévêque de Paris, qui lui donna cette terre (2). Trois ou quatre maisons étaient de la censive et justice du sieur Méraultseigneur de Villeconin. Enfin, le roi avait censives sur toutes les maisons de la Grande-rue, de part et d'autredepuis celle des Trois-Rois, jusheureux d'ajouter qu'il nous a aidé de ses conseils judicienx, nous communiquant beaucoup de renseignements précieux et de notes intéressantes utilisées au cours de ce travail. (1) DFleureau, p. 556. (2) Moréri. Dict. historiq., art. Bochart.
  
-|**00000095**| - 63 - ― du fief de Bretigny, conteste au marquis de Chalmoisel la possession de ce fief, et comme principale preuve à l'appui il cite le texte d'une pierre tombale adossée à un mur de la chapelle. Suivant cette inscription, Arnault de Viscaret aurait donné en toute propriété à la chapelle des Corps-Saints la seigneurie, les censives, rentes, revenus et héritages qu'il possédait à Étréchy et aux environs (1). Nous ne connaissons pas l'issue de ce procès dans lequel le chapelain eut sans doute gain de cause. Le factum ne donne pas exactement le nom du défendeur qui était probablement Louis de Talarumarquis de Chalmazelcomte de Chamarande en Hurepoixfils de François Hubert de Talaru et de Marie d'Ornaison de Chamarande (2). Louis de Talaru marié en 1717 à Catherine d'Harcourt était un proche parent de Clair Gilbert d'Ornaison de Chamarante ou Chamarande, qui donna à la commune de Bonnes le nom de Chamarande, suivant arrêt du parlement de Paris du 5 avril 1686 (2). Un fragment de pierre tumulaire, trouvé auprès de la chapelle des Corps-Saints il y a quelques années, et paraissant provenir de cet édifice, porte l'inscription suivante : E. POVR LE SALVT DE LEVRS AMES LVI ET LEDIT AGEVYN LE . IIII SOVS TOVRNOIS A PRENDRE ICELLE SOMME SVR CHATELOV DVG BOVT AVCT Cette pierrequi relate une fondation pieuse d'un sieur Angevin sur une terre sise à Chanteloupparaît remonter à la fin du XV® siècle d'après la forme des lettres et le style de l'inscription. La chapelle des Corps-Saints fut adjugée comme bien national le 22 ventôse an deux, au nommé Favereauagent national d'Étréchy, moyennant 805 livres (3). Les objets du culte provenant de cette chapelle furent transportés à Étampes sous la TerreurD'après la personne notable et digne de foi qui nous fournit ce détaille fait était relaté dans un registre des délibérations du conseil municipal qui a été lacéré et perdu et (1) Voir la pièce justificative B. (2) MorériDicthist(3) Archde Seine-et-Oisela Chenaye DesboisDict. de la noblesseArtTalaru.+|**59**| 
 +qu'à la porte de Paris, et le prévôt d'Etampes y avait juridiction (1). D'après ceci, le bourg était fortifié et entouré, sinon de murailles flanquées de toursau moins de fossés plus ou moins profonds. Le 21 mai 1573Jean d'Orléans, seigneur de Bastardesreçut l'hommage de Jacques d'Estampes de Valençay pour une dîme appelée « la dixme de bled d'Estréchy, mouvante du lieu seigneurial de Rere (2) »En 1700, le revenu du prieuré d'Étréchy était de 400 livres et l'abbé Nouet, docteur en Sorbonne, en était titulaire (3). En 1740, la Prévôté d'Étréchy relevait du marquis de Talaru. Il y avait à cette époque sur ce territoire 166 arpents de prés et 266 arpents de bois (4). De 1713 à 1760 on sait qu'il y eut en France de grandes dissensions religieuses par suite de la publication de la célèbre Bulle Unigenitus du pape Clément XI (5). Dès l'année 1717dans un acte pardevant notaire23 prêtres d'Étampes et des environs font appel de la Bulle, et dans le nombre nous voyons l'abbé Navetcuré d'Étréchy (6). La publication d'un nouveau catéchisme par l'archevêque de Sens ne calma pas les esprits, car 76 curés du diocèse de Sens signèrent des mémoires et des remontrances au sujet de la Bulle et de ce nouveau catéchismeNous n'entrerons pas dans le détail des troubles qui eurent lieu dans notre contrée notamment à la Ferté-Alais et chez les religieuses de la Congrégation à Étampes; disons seulement qu'à cette époquesuivant une lettre d'un Récollet à l'archevêque de Sens du 5 août 1735, une assemblée aurait été tenue à Étréchy et présidée par un des plus célèbres docteurs. parmi les appelants (7). (1) D. Fleureau, p. 48. (2) D'Hozier, Armorial de France, Reg3, 2º partieArt. Orléans, p. 61. Le lieu de Rere dont il est ici question, est sans doute le même que Parey dont nous avons parlé précédemment à la date de 1232. (3) De BoislisleMém. cité. p. 50. (4) Mém. ms. cité. (5) Nouvelles ecclésiastiques. Années 1731 et suiv(6) Lettre de MMles doyens, chanoines... d'Etampes et du district à Mgr le cardinal de Noailles, par Voizot, doyen de Ste Croix, 1717(7) Nouveccl. Année 1738, p. 167.
  
-|**00000096**| - 64qui contenaitdit-ondes choses compromettantes pour les premières années de la gestion du maire Limet, qui remplit ses fonctions depuis la révolution jusqu'en 1832. La chapelle, qui été démolie depuis 1791, était à quelques pas de la source du ruisseau, et avec les matériaux provenant de la démolition on construisit une maison sur son emplacementIV LA GRANDE ROUTE D'ÉTRÉCHY Quelques détails maintenant sur la grande route qui traverse Étréchy. En 1700, dans l'élection d'Étampes, le roi n'entretenait que le pavé depuis Étampes jusqu'à Étréchy. Un mémoire de l'intendant de la généralité de Paris à cette époque nous apprend que cette route n'était pas en très bon étatAinsi, à la croix de « Vernaze » (sic), entre St-Lazare et les Capucins, il y a 12 toises de pavé à releverla porte d'Étréchydu côté d'Étampesentre la chapelle St-Nicolas et le moulin de PierreBrou, il y a toises de pavé à relever et 8 autres toises, en sortant d'Étrechy, du côté de ParisIl est nécessairedit le Mémoire, de travailler à ces articles, si SMpasse dans la ville d'Étampes. (1). la même époque, d'après le même document, le pont de Vauxsur la Juine, était en bois et composé de 3 arches. On constate qu'il est en très mauvais état, ce qui fait de la dépense pour son entretien et on dit « qu'il est nécessaire de le construire en pierre, parce que c'est un grand passage pour tous les bestiaux qui viennent du Limousin et du Berry au marché de Sceaux et pour les vins du Gâtinais pour la provision de Paris (2) ». Le grand passage dont il est question ici n'est autre que le 13º embranchement de la route de Paris à Étampes dont il est parlé plus loin. (Sera continué). L. MARQUIS. (1De Boislisle. Mém. des intendants des généralités 1881. in-4. Tome 1. p. 736. (2De Boislisle... Déjà cité. p. 360.+|**60**| 
 +En 1755la cure d'Etréchy valait 900 livres par an à son titulaire l'abbé Cassin et le revenu du prieuré était de 300 livres (1). La maison prieurale, avec basse-courjardin et dépendances, fut vendue comme bien national en 1791 et adjugée le 23 mars au nommé Choiseau, moyennant 7225 livres (2). Nous donnons ci-dessous quelques chiffres pour la population du bourg: En 1709 En 1740 - 136 feux (3). 177 feux537 habitants au-dessus de 8 ans, 90 chevaux, 128 vaches, 275 moutons et 5 pourceaux (4). 165 feux et 420 communiants (5). En 1778 En 1789 - - 182 feux, d'après l'État des paroisses... qui ont envoyé des députés à l'assemblée des Trois États du 9 mars (6). 969 habitants. En 1810 - 1.040 En 1832 En 1862 - - I.201 En 1880 - 1.256 En 1895 1.406 ―― (7) On voit que la population sensiblement augmenté dans ces derniers temps et surtout depuis la construction de charmantes villas auprès de la station du chemin de ferII LA MALADRERIE ST NICOLAS D'ÉTRÉCHY Dès le XIIe siècle il y avait à Étréchy un hôpital ou une maladrerie dédiée à St Nicolas. En l'année 1173un accord eut lieu entre Haimery, 8° abbé de Morigny et le maître de l'hôpital d'Étréchy, pour une terre dépendant de l'abbaye de Morigny qui avait été donnée à cet établissement hospitalier (8). (1HernandezDescrde la généralité de Paris1759in-8. (2) Arch. de Seine-et-Oise. (3) Saugrain. Dénombr. du royaume1709in-12(4) Mémms. cité. (5Almanach de Sens pour 1778Avant la révolution, la population de Vaucelas est comprise en dehors de celle de la paroisse. (6MLegrand et L. Marquis. 1789, pp. 5 et 6. (7Annuaires de Seine-et-Oise. (8DFleureau, p. 518· Les Trois Etats du bailliage d'Etampes en
  
-|**00000097**| BIBLIOGRAPHIE MONTGERMONT (Georges de) — Notes sur la Seigneurie de Montgermont (1). FontainebleauBourgesimp., 1895, in-8º de 128 pages avec planches. Extrait des Annales de la Société historique du Gâtinais, année 1894; tirage à part à 150 exemplaires. Dans ce travail très étudié, l'auteur fait, avec preuves à l'appuil'historique d'une très ancienne paroisse qui n'existe plus aujourd'hui et dont le château seul a été conservéGrâce à ses archives personnelles et aux documents divers qu'il a su découvrir dans les dépôts publicsM. G. de Montgermont établit la succession des différentes familles qui ont tour à tour possédé ce domaine depuis le XIII• siècle ; il fait en même temps l'histoire de la contrée environnante et raconte les misères qu'elle a subies aux tristes époques de la guerre de Cent ans et de la Ligue. Comme le village, l'église a disparu, mais il en reste quatre pierres tumulaires d'anciens seigneurs du lieuintelligemment conservées dans la propriété et dont l'auteur s'est heureusement servi dans son travail de reconstitution, au cours duquel il a reproduit ces dalles intéressantes ainsi que les plans du château à différentes époques. La série des possesseurs de Montgermont est continuée jusqu'en 1840, époque où il passa dans la famille de l'auteur qui rappelle heureusement que le comte de Gontaut-Biron, le dernier propriétaire, avait eu la louable pensée de recueillir, en 1823une des travées de la belle église Notre-Dame de Corbeilque l'on démolissait alors, et de la réédifier dans son parc dont ce vénérable vestige fait encore aujourd'hui l'ornement. Si tous les propriétaires de Châteaux historiques faisaient ainsi l'histoire de leur domaine en mettant à profit les archives qu'ils possèdent et qui sont ignorées le plus souventce serait une contribution fort utile à l'histoire générale de notre pays. A. D. - Revue Étampoise 1896 Almanach d'Étampes et annuaire de l'arrondissement, publié par le Réveil d'Etampes, 5me année. (Étampes. Humbert-Drozimprimeur-éditeur, in 8 carré de 120 pages). Almanach très bien fait, dans lequel les habitants d'Étampes trouveront une foule de renseignements utiles sur cette ville et son arrondissement. L'auteurun (1) Montgermontcommune de Ponthierry (Seine-et-Marne), à 10 kilomètres de Corbeil.+|**61**| 
 +Lors de la rédaction de la coutume d'Étampesle 20 septembre 1556on voit comparaître en la salle du Séjour pour « l'État de l'Église » : << Messire François MeraultMaistre et Administrateur de la Maladrerie Saint Nicolas d'Estrechy... Le curé d'Estrechy, représenté par Messire Jean Houdon, son vicaire, assisté de Soreau son Procureur... (1) C'est probablement dans cet hôpital qu'étaient soignés les blessés et les malades lors du passage des gens de guerre à ÉtréchySans doute là aussi furent établies les cuisines où furent soignés et nourris les pauvres et les infirmes pendant la misère de 1652 et années suivantescomme il sera dit ci-après, en parlant des gens de guerre à ÉtréchySuivant un arrêt du conseil du roi du 15 avril 1695, les biens de la maladrerie d'Étréchy furent réunis à l'Hôtel-Dieu d'Étampes, à charge de satisfaire aux prières, services de fondation et de recevoir les pauvres malades d'Étréchy, à proportion du revenu de la maladrerie, lequel était alors de 100 livres (2). Un autre hôpital a existé dans la Grande rue non loin de l'église d'après ce qu'bien voulu nous dire un ancien maire d'Étréchymais nous n'avons trouvé ailleurs aucun autre renseignement à ce sujetIII LA CHAPELLE DES CORPS-SAINTS La maladrerie dont nous venons de dire quelques mots était située à droite de la route de Paris en partant d'Étampeset à I kilomètre environ avant Étréchy; mais il y avait à gaucheà peu près en facesur les bords d'un petit ruisseau affluent de la Juine (3)la chapelle dite des Corps Saints sur laquelle on n'a également que très peu de documentscar D. Fleureau et de Montrond ont gardé le silence sur ces deux fiefs. Ajoutons que ce ruisseau s'appelle encore le Ruisseau des CorpsSaints. (1) Coutume d'Étampes, 1720, in-8, p. 486. (2Voir la pièce justificative AMenault. Morigny et son abbaye1867in-8, p. 206. (3Voir la carte de Cassini6
  
-|**00000098**| - - 66 de nos plus sympathiques confrères, y a joint une notice historique et archéologique sur la ville d'Etampes et il a su en augmenter l'intérêt par quelques croquis des principaux monuments de cette ville. Estampes ou ÉtampesStampaville de France dans la Beauce avec titre de DuchéÉtampesHumbert-Droz1895, in-de VI et 18 pp. Publicationpar MMaxime Legrand, d'un ms. de la Bibliothèque d'Étampes, où il est parlé un peu de tout ce qui a rapport à cette ville depuis les temps les plus anciens. Dans une judicieuse préface, M. Legrand émet quelques doutes sur l'âge de ce manuscrit qu'il croit n'être qu'une copie, et sur le nom de l'auteur qui signe Alexandre Budée, un pseudonyme selon lui, sous lequel se dissimulerait le copiste nommé Goberville. A. D. DION (de). Quelques mots sur l'Architecture militaire du moyen-âgeà propos du Château de Dourdan, in-8° de 7 ppToursimp. Deslis1895. Savante étude de l'éminent archéologue qui préside avec tant de science et d'autorité la société archéologique de Rambouillet. MERLET (R.) — Les origines du monastère de St Magloire de Parispar René Merlet-in-8° de 37 ppNogent-le-Rotrou, impDaupeley-Gouverneur. Extrait de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes(T. 56 — année 1895). On trouve dans le travail de M. Merlet des documents sur St Guenault de Corbeil qui ont été signalés par notre confrère M. J. Périn, de Ris. STEIN (Henri) Picard et fils. La Papeterie d'Essonnes, in-8° de 32 ppParisExtrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais1894. Tirage à part publié à 50 exemplaires et paru en 1895. Dans cette brochure de 30 pages, l'érudit Secrétaire général de la Société du Gâtinais traite le côté historique de la fabrication du papier en France; il passe en revue les auteurs autorisésfrançais et étrangers, qui se sont occupés de cette question et il énumère les fabriques les plus anciennes en s'appuyant sur des Chartes et des documents authentiquesIl s'appesantit surtout sur les fabriques de Troyes, de Corbeil et d'Essonnes età propos de cette dernière qu'il étudie plus spécialement, il cite un document de 1380 où l'existence de moulins à papier à Essonnes est clairement constatéeCette question des origines du papier est assez obscure et a été fort peu étudiée jusqu'à présent; il faut donc savoir gré à M. Stein d'avoir prouvé, avec pièces à l'appui, qu'en 1380 on fabriquait déjà le papier dans notre pays. Souhaitons que de nouvelles recherches lui permettent de reculer encore cette dateAD- LORIN (F.) Etudes sur la Révolution; Lebrun, les bailliages de Dourdan et de Montfortle district de Montfortle curé de+|**62**| 
 +On sait cependant que la chapelle était de fondation royale et à la collation du roi et qu'elle rapportait environ 200 livres à son titulaire. En l'année 1658, Charton, grand pénitencier de Parisen était chapelain et en 1695 elle était possédée par le sieur Françoisès-chevalier (1)Un miracle a été opérédit-onà l'endroit appelé la Chapelle des Corps-Saintssoit que cette chapelle existât déjàsoit qu'elle ait été érigée à cette occasionC'était un jour où l'on faisait la translation des reliques des Corps Saints ou Patrons de la ville d'Étampes dans une nouvelle châsse, à l'église Notre-Dame d'Étampes. Un bûcheron d'Étréchy en travaillant de son métier s'était coupé le pied d'un coup de hache et se sentant défaillir tant par la vivacité de la douleur que par la quantité de sang qu'il perdaitil invoqua les saints dont on transférait ce jour-là les reliques et il fut instantanément guériNous trouvons la relation de ce miracle dans une notice sur les martyrs CanCantien et Cantianillepar l'abbé Bonvoisin, curé de Notre-Dame d'Étampes (1866, in-16), mais il n'y a aucune indication de la date à laquelle il a eu lieuNous y lisons que le récit a été puisé dans un vieil auteurEst-ce dom Hardy ou Pierre Legendre qui ont publié la vie de ces martyrs, l'un en 1610l'autre en 1650? ou bien, est-ce l'un des nombreux auteurs qui ont écrit sur le même sujet dans le courant du XVIIIe siècle? D'autres plus heureux que nous trouveront sans doute la solution de ce problèmeLes translations des reliques ayant eu lieu dans les années 12821570 et 1620c'est à l'une de ces trois dates qu'il fautselon nousrapporter le fait en question. Un procès qui eut lieu vers le commencement du XVIIIe siècle nous fournit quelques détails sur la Chapelle des Corps-SaintsNous les trouvons dans un Mémoire imprimésans aucune indication de date ni de nom d'imprimeurmais comme il est inséré dans des recueils de factums de la bibliothèque de l'Arsenal remontant la plupart aux dates de 1700 à 1725, nous pensons que celui qui nous occupe est de la même époqueDans cette pièce très rare, Jean Lazare Henrion, prêtre, chapelain de la chapelle des Corps-Saints, et en cette qualité seigneur (1) MenaultDéjà cité, p206Quesvers et SteinPouillé de Sens 1894in-4°.
  
-|**00000099**| 67 ― Boissy, par F. LorinSecrétaire général de la Société archéologique de Rambouilletin-8° de 160 ppavec gravures. Toursimp. Deslis fils, 1895. Extrait du 10° volume des Mémoires de la Société archéologique de Rambouillet. Volume très intéressant et bien écrit dans lequel l'auteur fait revivre les personnages marquants de la révolution qui ont habité les environs de Rambouillet; il les suit dans leur vie publique et privée en agrémentant son récit de faits et d'anecdotes, inédits pour la plupart. Les portraits et gravures qui ornent cet ouvrage en augmentent encore l'intérêt. Cossonnet (F.- Recherches historiques sur PalaiseauVersailles, Pavillet, imp., 1895in-8° de 509 pp. avec gravures. Comme son titre l'indique fort biencet ouvrage est le fruit de patientes et nombreuses recherches qui ont permis à son auteur de faire revivre l'histoire de Palaiseau depuis ses origines jusqu'à nos jours. FLAMMARION (Camille— Rapport sur les travaux de la station de Climatologie agricole de Juvisy pendant l'année 1894par M. Camille Flammarion, directeur de la station. Grand in-8° de 270 pp. avec tracés graphiques. ParisImp. nat. 1895. Extrait du bulletin de 1895 du Ministère de l'Agriculture. Publication annuelle de l'éminent directeur de l'Observatoire astronomique de Juvisy. MEIGNEN (E.) -La vallée de Chevreusein-18 jésus de 211 pp. avec 98 dessins de Georges Scott. ParisMay et Motteroz, 1895. FRANZ (Dr Fréd.) - Die Schlacht bei Montlhéry ein Beitrag zur Geschichte Karls des Kuhnen, in-4° de 16 pp. BerlinR. Gaertner, 1894. GÉHIN (l'abbé J.) -Louis XVI et Marie-Antoinette à Chilly-MazarinRécit d'une fête qu'a offerte au Dauphin et à la Dauphine la Duchesse de Duras-Mazarin en son château de Chilly, par l'abbé JGéhin, curé de Chilly-Mazarin (S.-et-O.). VersaillesH. Lebonéditeur1895, in-8º de 26 pp5 gravures et un plan du châteauCharmant opuscule pour lequel l'auteur a su mettre à contribution les notes conservées dans sa paroisse et les renseignements donnés par le Mercure de France. Le récit de cette fête, qui eut lieu en septembre 1770 et où les invités furent amenés par 1500 carrossesest très intéressant; l'auteur l'a intelligemment fait précéder d'un aperçu historique et d'une fort curieuse lettre, probablement inédite, de Marie-AntoinetteDans une préface d'un bon style, le jeune curé de Chilly fait montre de sentiments qui l'honorentL'ouvrage est complété par des gravures qui en rehaussent encore l'intérêtA. D.+|**63**| 
 +du fief de Bretignyconteste au marquis de Chalmoisel la possession de ce fiefet comme principale preuve à l'appui il cite le texte d'une pierre tombale adossée à un mur de la chapelleSuivant cette inscriptionArnault de Viscaret aurait donné en toute propriété à la chapelle des Corps-Saints la seigneurie, les censives, rentes, revenus et héritages qu'il possédait à Étréchy et aux environs (1). Nous ne connaissons pas l'issue de ce procès dans lequel le chapelain eut sans doute gain de causeLe factum ne donne pas exactement le nom du défendeur qui était probablement Louis de Talarumarquis de Chalmazelcomte de Chamarande en Hurepoixfils de François Hubert de Talaru et de Marie d'Ornaison de Chamarande (2). Louis de Talaru marié en 1717 à Catherine d'Harcourt était un proche parent de Clair Gilbert d'Ornaison de Chamarante ou Chamarandequi donna à la commune de Bonnes le nom de Chamarandesuivant arrêt du parlement de Paris du 5 avril 1686 (2)Un fragment de pierre tumulairetrouvé auprès de la chapelle des Corps-Saints il y a quelques années, et paraissant provenir de cet édificeporte l'inscription suivante : EPOVR LE SALVT DE LEVRS AMES LVI ET LEDIT AGEVYN LE IIII SOVS TOVRNOIS A PRENDRE ICELLE SOMME SVR CHATELOV DVG BOVT AVCT Cette pierre, qui relate une fondation pieuse d'un sieur Angevin sur une terre sise à Chanteloup, paraît remonter à la fin du XV® siècle d'après la forme des lettres et le style de l'inscriptionLa chapelle des Corps-Saints fut adjugée comme bien national le 22 ventôse an deuxau nommé Favereauagent national d'Étréchymoyennant 805 livres (3)Les objets du culte provenant de cette chapelle furent transportés à Étampes sous la TerreurD'après la personne notable et digne de foi qui nous fournit ce détaille fait était relaté dans un registre des délibérations du conseil municipal qui a été lacéré et perdu et (1) Voir la pièce justificative B. (2) Moréri. Dict. hist. - (3) Arch. de Seine-et-Oise. la Chenaye Desbois. Dict. de la noblesseArtTalaru.
  
-|**00000100**| - 68 - - JOANNE (P.) — Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses coloniesParisHachette1895, in-4°. Voir, livraison 39, au mot Corbeil, une notice historique sur cette ville, accompagnée de deux gravures donnant, l'une une vue générale de Corbeil, principalement de la rive droite de la Seine, d'après une photographie de M. Béglet, l'autre, la belle ogive de l'entrée du Cloître St SpireLe Génie civil. T. XXVn° 25-20 octobre 1894in-4°. Cette livraison est en majeure partie consacrée aux grands moulins de CorbeilAu point de vue technique, le fonctionnement de toutes les parties de cette importante usine est démontré en détail; de nombreuses gravuresdont une jolie vue générale des grands moulinsajoutent encore à la clarté du texte dont l'auteur est M. G. ForisTHIRION (H.La vie privée des financiers au XVIIIe siècleParisPlon et Nourrit1895, in-8° de xv et 531 pp. Les financiers dont s'occupe cet ouvrage sont pour la plupart des fermiers généraux et plusieurs de ceux-ci ayant habité les environs de Corbeil, Brunoy, Draveil, Athis, Etiolles etc., ce livre nous intéresse par les détails qu'on y trouve sur les manieurs d'argent de cette époque, qui ont habité parmi nous, sur leurs propriétés, leur vie privée et leurs aventures, le tout agrémenté d'anecdotes plus ou moins scandaleusesJP.+|**64**| 
 +qui contenait, dit-on, des choses compromettantes pour les premières années de la gestion du maire Limet, qui remplit ses fonctions depuis la révolution jusqu'en 1832La chapellequi a été démolie depuis 1791était à quelques pas de la source du ruisseauet avec les matériaux provenant de la démolition on construisit une maison sur son emplacement. IV LA GRANDE ROUTE D'ÉTRÉCHY Quelques détails maintenant sur la grande route qui traverse Étréchy. En 1700dans l'élection d'Étampesle roi n'entretenait que le pavé depuis Étampes jusqu'à Étréchy. Un mémoire de l'intendant de la généralité de Paris à cette époque nous apprend que cette route n'était pas en très bon étatAinsià la croix de « Vernaze » (sic)entre St-Lazare et les Capucins, il y a 12 toises de pavé à releverA la porte d'Étréchydu côté d'Étampes, entre la chapelle St-Nicolas et le moulin de PierreBrou, il a 8 toises de pavé à relever et 8 autres toisesen sortant d'Étrechy, du côté de Paris. Il est nécessaire, dit le Mémoire, de travailler à ces articles, si S. M. passe dans la ville d'Étampes. (1). A la même époqued'après le même documentle pont de Vaux, sur la Juine, était en bois et composé de 3 archesOn constate qu'il est en très mauvais état, ce qui fait de la dépense pour son entretien et on dit « qu'il est nécessaire de le construire en pierreparce que c'est un grand passage pour tous les bestiaux qui viennent du Limousin et du Berry au marché de Sceaux et pour les vins du Gâtinais pour la provision de Paris (2) ». Le grand passage dont il est question ici n'est autre que le 13º embranchement de la route de Paris à Étampes dont il est parlé plus loin. (Sera continué). L. MARQUIS. (1) De Boislisle. Mém. des intendants des généralités 1881. in-4. Tome 1. p. 736. (2) De Boislisle... Déjà citép360.
  
-|**00000101**| TABLE DE LA I ANNÉE Statuts et règlement de la Société Liste des membres . . • • Conseil d'administrationbureaucomité de publicationOrigine de la Société et procès verbaux des séances. Guillaume et Guy d'Étampespar M. HAURÉAU. Saint Spire à Ballencourt et à Corbeilpar M. ADufour. L'Église de St Germain et sa restauration, par M. R. de LBibliographiepar M. J. PÉRIN. • · • Compte-rendu des séances. La Chapelle et la Fontaine de St Symphorien à Étampespar MMaxime LEGRAND Une page de l'Histoire de Soisy-sous-Étoilespar M. l'Abbé ECOLAS. • · Une Mention de Corbeil en 1639par MEMAREUSE Étréchy et les Fiefs environnants, par ML. MARQUIS.. Bibliographie. · • GRAVURES: Procession et station annuelles des Chapitre et Confrérie de Saint Spire au champ du Tremblay à Corbeil. Sceau et empreinte de Guillaume III . . Page VII XIII XIV I 5 20 27 29 34 40 . 49 51 65 9 58+|**65**| 
 +BIBLIOGRAPHIE 
 +MONTGERMONT (Georges de) — Notes sur la Seigneurie de Montgermont (1)Fontainebleau, Bourges, imp., 1895in-8º de 128 pages avec planchesExtrait des Annales de la Société historique du Gâtinais, année 1894; tirage à part à 150 exemplairesDans ce travail très étudié, l'auteur faitavec preuves à l'appui, l'historique d'une très ancienne paroisse qui n'existe plus aujourd'hui et dont le château seul a été conservé. Grâce à ses archives personnelles et aux documents divers qu'il a su découvrir dans les dépôts publics, M. Gde Montgermont établit la succession des différentes familles qui ont tour à tour possédé ce domaine depuis le XIII• siècle ; il fait en même temps l'histoire de la contrée environnante et raconte les misères qu'elle a subies aux tristes époques de la guerre de Cent ans et de la LigueComme le villagel'église a disparu, mais il en reste quatre pierres tumulaires d'anciens seigneurs du lieu, intelligemment conservées dans la propriété et dont l'auteur s'est heureusement servi dans son travail de reconstitutionau cours duquel il a reproduit ces dalles intéressantes ainsi que les plans du château à différentes époquesLa série des possesseurs de Montgermont est continuée jusqu'en 1840, époque où il passa dans la famille de l'auteur qui rappelle heureusement que le comte de Gontaut-Biron, le dernier propriétaire, avait eu la louable pensée de recueillir, en 1823, une des travées de la belle église Notre-Dame de Corbeilque l'on démolissait alors, et de la réédifier dans son parc dont ce vénérable vestige fait encore aujourd'hui l'ornementSi tous les propriétaires de Châteaux historiques faisaient ainsi l'histoire de leur domaine en mettant à profit les archives qu'ils possèdent et qui sont ignorées le plus souventce serait une contribution fort utile à l'histoire générale de notre paysAD- Revue Étampoise 1896 Almanach d'Étampes et annuaire de l'arrondissementpublié par le Réveil d'Etampes, 5me année(ÉtampesHumbert-Droz, imprimeur-éditeur, in 8 carré de 120 pages)Almanach très bien fait, dans lequel les habitants d'Étampes trouveront une foule de renseignements utiles sur cette ville et son arrondissement. L'auteur, un (1) Montgermont, commune de Ponthierry (Seine-et-Marne), à 10 kilomètres de Corbeil.
  
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 +de nos plus sympathiques confrères, y a joint une notice historique et archéologique sur la ville d'Etampes et il a su en augmenter l'intérêt par quelques croquis des principaux monuments de cette ville. Estampes ou Étampes, Stampa, ville de France dans la Beauce avec titre de Duché. Étampes, Humbert-Droz, 1895, in-8°, de VI et 18 pp. Publication, par M. Maxime Legrand, d'un ms. de la Bibliothèque d'Étampes, où il est parlé un peu de tout ce qui a rapport à cette ville depuis les temps les plus anciens. Dans une judicieuse préface, M. Legrand émet quelques doutes sur l'âge de ce manuscrit qu'il croit n'être qu'une copie, et sur le nom de l'auteur qui signe Alexandre Budée, un pseudonyme selon lui, sous lequel se dissimulerait le copiste nommé Goberville. A. D. DION (de). Quelques mots sur l'Architecture militaire du moyen-âge, à propos du Château de Dourdan, in-8° de 7 pp. Tours, imp. Deslis, 1895. Savante étude de l'éminent archéologue qui préside avec tant de science et d'autorité la société archéologique de Rambouillet. MERLET (R.) — Les origines du monastère de St Magloire de Paris, par René Merlet-in-8° de 37 pp. Nogent-le-Rotrou, imp. Daupeley-Gouverneur. Extrait de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, (T. 56 — année 1895). On trouve dans le travail de M. Merlet des documents sur St Guenault de Corbeil qui ont été signalés par notre confrère M. J. Périn, de Ris. STEIN (Henri) Picard et fils. La Papeterie d'Essonnes, in-8° de 32 pp. Paris, Extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, 1894. Tirage à part publié à 50 exemplaires et paru en 1895. Dans cette brochure de 30 pages, l'érudit Secrétaire général de la Société du Gâtinais traite le côté historique de la fabrication du papier en France; il passe en revue les auteurs autorisés, français et étrangers, qui se sont occupés de cette question et il énumère les fabriques les plus anciennes en s'appuyant sur des Chartes et des documents authentiques. Il s'appesantit surtout sur les fabriques de Troyes, de Corbeil et d'Essonnes et, à propos de cette dernière qu'il étudie plus spécialement, il cite un document de 1380 où l'existence de moulins à papier à Essonnes est clairement constatée. Cette question des origines du papier est assez obscure et a été fort peu étudiée jusqu'à présent; il faut donc savoir gré à M. Stein d'avoir prouvé, avec pièces à l'appui, qu'en 1380 on fabriquait déjà le papier dans notre pays. Souhaitons que de nouvelles recherches lui permettent de reculer encore cette date. A. D. - LORIN (F.) Etudes sur la Révolution; Lebrun, les bailliages de Dourdan et de Montfort, le district de Montfort, le curé de
  
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 +Boissy, par F. Lorin, Secrétaire général de la Société archéologique de Rambouillet, in-8° de 160 pp. avec gravures. Tours, imp. Deslis fils, 1895. Extrait du 10° volume des Mémoires de la Société archéologique de Rambouillet. Volume très intéressant et bien écrit dans lequel l'auteur fait revivre les personnages marquants de la révolution qui ont habité les environs de Rambouillet; il les suit dans leur vie publique et privée en agrémentant son récit de faits et d'anecdotes, inédits pour la plupart. Les portraits et gravures qui ornent cet ouvrage en augmentent encore l'intérêt. Cossonnet (F.) - Recherches historiques sur Palaiseau. Versailles, Pavillet, imp., 1895, in-8° de 509 pp. avec gravures. Comme son titre l'indique fort bien, cet ouvrage est le fruit de patientes et nombreuses recherches qui ont permis à son auteur de faire revivre l'histoire de Palaiseau depuis ses origines jusqu'à nos jours. FLAMMARION (Camille) — Rapport sur les travaux de la station de Climatologie agricole de Juvisy pendant l'année 1894, par M. Camille Flammarion, directeur de la station. Grand in-8° de 270 pp. avec tracés graphiques. Paris, Imp. nat. 1895. Extrait du bulletin de 1895 du Ministère de l'Agriculture. Publication annuelle de l'éminent directeur de l'Observatoire astronomique de Juvisy. MEIGNEN (E.) -La vallée de Chevreuse, in-18 jésus de 211 pp. avec 98 dessins de Georges Scott. Paris, May et Motteroz, 1895. FRANZ (Dr Fréd.) - Die Schlacht bei Montlhéry ein Beitrag zur Geschichte Karls des Kuhnen, in-4° de 16 pp. Berlin, R. Gaertner, 1894. GÉHIN (l'abbé J.) -Louis XVI et Marie-Antoinette à Chilly-Mazarin. Récit d'une fête qu'a offerte au Dauphin et à la Dauphine la Duchesse de Duras-Mazarin en son château de Chilly, par l'abbé J. Géhin, curé de Chilly-Mazarin (S.-et-O.). Versailles, H. Lebon, éditeur, 1895, in-8º de 26 pp. 5 gravures et un plan du château. Charmant opuscule pour lequel l'auteur a su mettre à contribution les notes conservées dans sa paroisse et les renseignements donnés par le Mercure de France. Le récit de cette fête, qui eut lieu en septembre 1770 et où les invités furent amenés par 1500 carrosses, est très intéressant; l'auteur l'a intelligemment fait précéder d'un aperçu historique et d'une fort curieuse lettre, probablement inédite, de Marie-Antoinette. Dans une préface d'un bon style, le jeune curé de Chilly fait montre de sentiments qui l'honorent. L'ouvrage est complété par des gravures qui en rehaussent encore l'intérêt. A. D.
  
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 +JOANNE (P.) — Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. Paris, Hachette, 1895, in-4°. Voir, livraison 39, au mot Corbeil, une notice historique sur cette ville, accompagnée de deux gravures donnant, l'une une vue générale de Corbeil, principalement de la rive droite de la Seine, d'après une photographie de M. Béglet, l'autre, la belle ogive de l'entrée du Cloître St Spire. Le Génie civil. T. XXV, n° 25-20 octobre 1894, in-4°. Cette livraison est en majeure partie consacrée aux grands moulins de Corbeil. Au point de vue technique, le fonctionnement de toutes les parties de cette importante usine y est démontré en détail; de nombreuses gravures, dont une jolie vue générale des grands moulins, ajoutent encore à la clarté du texte dont l'auteur est M. G. Foris. THIRION (H.) La vie privée des financiers au XVIIIe siècle. Paris, Plon et Nourrit, 1895, in-8° de xv et 531 pp. Les financiers dont s'occupe cet ouvrage sont pour la plupart des fermiers généraux et plusieurs de ceux-ci ayant habité les environs de Corbeil, Brunoy, Draveil, Athis, Etiolles etc., ce livre nous intéresse par les détails qu'on y trouve sur les manieurs d'argent de cette époque, qui ont habité parmi nous, sur leurs propriétés, leur vie privée et leurs aventures, le tout agrémenté d'anecdotes plus ou moins scandaleuses. J. P. |**69**|
  
-|**00000104**|+=====TABLE DE LA I ANNÉE=====
  
-|**00000105**|+  Statuts et règlement de la Société 
 +  Liste des membres 
 +  Conseil d'administration, bureau, comité de publication. 
 +  Origine de la Société et procès verbaux des séances.
  
-UNIVERSITY OF MICHIGAN 3 9015 06850 6867+  * Guillaume et Guy d'Étampes, par M. HAURÉAU. 
 +  * Saint Spire à Ballencourt et à Corbeil, par M. A. Dufour. 
 +  * L'Église de St Germain et sa restauration, par M. R. de L. 
 +  * Bibliographie, par M. J. PÉRIN. 
 +  * Compte-rendu des séances. 
 +  * La Chapelle et la Fontaine de St Symphorien à Étampes, par M. Maxime LEGRAND 
 +  * Une page de l'Histoire de Soisy-sous-Étoiles, par M. l'Abbé E. COLAS. 
 +  * Une Mention de Corbeil en 1639, par M. E. MAREUSE. 
 +  * Étréchy et les Fiefs environnants, par M. L. MARQUIS. 
 +  * Bibliographie. 
 +  * GRAVURES: Procession et station annuelles des Chapitre et Confrérie de Saint Spire au champ du Tremblay à Corbeil. Sceau et empreinte de Guillaume III . . Page VII XIII XIV I 5 20 27 29 34 40 . 49 51 65 9 58
  
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