Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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 +**[[bul.shaeh|SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX]]**
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 ======Bulletin n°3 (1897)==== ======Bulletin n°3 (1897)====
  
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-SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX www STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de - Société historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. - ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. 1+SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX www  
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 +====STATUTS==== 
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 + Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de - Société historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. - ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. 1
  
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-LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérique (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Etiolles. ALLIOT (l'Abbé), Curé de Bièvres. AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 9, rue Barbet-de Jouy, Paris. BARTHÉLEMY (André), à Villeneuve-le-Roi, par Ablon. BARTHÉLEMY (Jules), Géomètre-expert, rue Feray, Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge. BAZIN, au château de Villegenis, par Massy. BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints Pères. BESSIN, Conseiller d'arrondissement à Corbeil. La BIBLIOTHÈQUE COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. BLAVET, Président de la Société d'Horticulture d Etampes, 11, place de l'Hôtel-de-Ville, Etampes. BONNEFILLE, Conseiller général de Seine-et-Oise, à Massy. BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon. BOSQUILLON DE JARCY, Maire de Varennes, par Mandres. BOUCHER (le De Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. CAILLOT-GERSON (Oscar-Louis), Artiste-peintre, 62, rue de Paris, Massy.+ 
 +====LISTE DES MEMBRES==== 
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 + Les noms précédés d'un astérique (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Etiolles. ALLIOT (l'Abbé), Curé de Bièvres. AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 9, rue Barbet-de Jouy, Paris. BARTHÉLEMY (André), à Villeneuve-le-Roi, par Ablon. BARTHÉLEMY (Jules), Géomètre-expert, rue Feray, Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge. BAZIN, au château de Villegenis, par Massy. BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints Pères. BESSIN, Conseiller d'arrondissement à Corbeil. La BIBLIOTHÈQUE COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. BLAVET, Président de la Société d'Horticulture d Etampes, 11, place de l'Hôtel-de-Ville, Etampes. BONNEFILLE, Conseiller général de Seine-et-Oise, à Massy. BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon. BOSQUILLON DE JARCY, Maire de Varennes, par Mandres. BOUCHER (le De Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. CAILLOT-GERSON (Oscar-Louis), Artiste-peintre, 62, rue de Paris, Massy.
  
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-GUILLAUME ET GUY D'ÉTAMPES Il y eut à Paris, vers le milieu du XIIIe siècle, deux prédicateurs nommés Guillaume et Guy, surnommés De Stampis, c'est-à-dire originaires d'Etampes ou des environs, qui n'ont pas, à la vérité, fait beaucoup de bruit, mais ont néanmoins prononcé des sermons que leurs contemporains ont pris le soin de nous transmettre. Si le caractère des gens est trahi par le ton de leurs discours, voilà deux prédicateurs qui ne se ressemblaient guère. Ils étaient pourtant l'un et l'autre religieux, et religieux mendiants; mais ils ne portaient pas la même robe. Frère Guillaume était dominicain et Frère Guy, franciscain. Echard ne parle pas de Guillaume d'Etampes. C'est qu'il n'a pas su qu'il y avait un de ses sermons dans la librairie de la Sorbonne. Mais il a dû connaître son nom, Etienne de Salagnac l'ayant très honorablement inscrit, entre ceux d'Albert le Grand et de saint Thomas, sur la liste des docteurs qui professèrent la théologie dans l'illustre maison de Saint-Jacques (1). Les docteurs étaient obligés de faire au moins un sermon chaque année (2). On est donc certain que Guillaume d'Etampes a prêché plus d'une fois; cependant on n'a pu retrouver encore qu'un seul de ses sermons, aujourd'hui conservé dans le n° 15.955 de la Bibliothèque nationale, fol. 365. Il fut prononcé, le jour de l'Ascension, dans le couvent de Saint-Jacques; on ne dit pas en quelle année. C'est un sermon très grave, un vrai sermon de docteur, (1) H. Denifle, Quellen zur Gelehrtengeschichte des Predig., p. 41. (2) Thurot, Organ. de l'enseign. dans l'univ. de Paris, p. 158.+  
 +=====GUILLAUME ET GUY D'ÉTAMPES===== 
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 +Il y eut à Paris, vers le milieu du XIIIe siècle, deux prédicateurs nommés Guillaume et Guy, surnommés De Stampis, c'est-à-dire originaires d'Etampes ou des environs, qui n'ont pas, à la vérité, fait beaucoup de bruit, mais ont néanmoins prononcé des sermons que leurs contemporains ont pris le soin de nous transmettre. Si le caractère des gens est trahi par le ton de leurs discours, voilà deux prédicateurs qui ne se ressemblaient guère. Ils étaient pourtant l'un et l'autre religieux, et religieux mendiants; mais ils ne portaient pas la même robe. Frère Guillaume était dominicain et Frère Guy, franciscain. Echard ne parle pas de Guillaume d'Etampes. C'est qu'il n'a pas su qu'il y avait un de ses sermons dans la librairie de la Sorbonne. Mais il a dû connaître son nom, Etienne de Salagnac l'ayant très honorablement inscrit, entre ceux d'Albert le Grand et de saint Thomas, sur la liste des docteurs qui professèrent la théologie dans l'illustre maison de Saint-Jacques (1). Les docteurs étaient obligés de faire au moins un sermon chaque année (2). On est donc certain que Guillaume d'Etampes a prêché plus d'une fois; cependant on n'a pu retrouver encore qu'un seul de ses sermons, aujourd'hui conservé dans le n° 15.955 de la Bibliothèque nationale, fol. 365. Il fut prononcé, le jour de l'Ascension, dans le couvent de Saint-Jacques; on ne dit pas en quelle année. C'est un sermon très grave, un vrai sermon de docteur, (1) H. Denifle, Quellen zur Gelehrtengeschichte des Predig., p. 41. (2) Thurot, Organ. de l'enseign. dans l'univ. de Paris, p. 158.
  
 |**00000030**| 2 sur ce thème : « Tout ce que vous demanderez en mon nom à mon père vous sera donné (1); » et l'amplification de ce thème est faite tout entière avec des centons de l'Ecriture; il n'y a là presque rien de personnel. Quelques traits pourtant sont à noter. S'adressant à des religieux dont le mandat principal est de prêcher, l'orateur va jusqu'à leur dire, pour les flatter, non seulement que le Saint-Esprit se fait entendre par leur bouche, mais qu'il opère, par leur bouche, des miracles. Quels miracles? Les plus grands de tous, auxquels pas un n'est comparable. Il est en effet, dit-il, plus difficile et plus glorieux << de convertir un pécheur que de créer le ciel et la terre; Peccatores ad Dominum convertere est majus quam creare cælum el terram ». L'auditoire dut vivement applaudir. Il applaudit aussi probablement cette véhémente déclamation contre les usuriers: <<< Tous les Saints crient contre l'usurier, par qui tant de gens sont précipités dans l'enfer, tant de gens par lui dépouillés de leurs biens, et contraints pour vivre de voler et de se prostituer. » On sait que les clercs et particulièrement les religieux de ce temps-là appelaient usurier tout laïque enrichi par les fruits accumulés d'un négoce quelconque. Ainsi, du reste, les pauvres ont, dans tous les temps, traité les riches, même les plus honnêtes et les plus bienfaisants. Nous n'avons aussi qu'un sermon de Guy d'Etampes, prononcé le jour de la fête de la Sainte-Croix, in Campellis, aux Champeaux, post prandium, après dîner. Ici la date ne nous manque pas; c'est l'orateur lui-même qui nous la fait connaître, rappelant que l'instituteur de la fête, le pape Célestin, est mort depuis trente-quatre ans. Il s'agit de Célestin IV, mort en 1241. Le sermon est donc de l'année 1275. Quant aux Champeaux, ce sont les halles de Paris. Ainsi notre Mineur fit son sermon sous ces halles, quelque tréteau lui servant de chaire. Qu'on ne s'en étonne pas. Les clercs séculiers prêchaient toujours dans leurs églises; mais les prédicateurs nomades, c'est-à-dire les religieux, à qui l'accès des églises était souvent interdit, n'hésitaient pas, dans l'occasion, à prêcher en plein air, sur les places. On soupçonne qu'ils n'y avaient pas un auditoire très sensible aux élégances littéraires. Aussi le haranguaient-ils habituellement, sans (1) Evang. Joannis, c. xv1, 23. |**00000030**| 2 sur ce thème : « Tout ce que vous demanderez en mon nom à mon père vous sera donné (1); » et l'amplification de ce thème est faite tout entière avec des centons de l'Ecriture; il n'y a là presque rien de personnel. Quelques traits pourtant sont à noter. S'adressant à des religieux dont le mandat principal est de prêcher, l'orateur va jusqu'à leur dire, pour les flatter, non seulement que le Saint-Esprit se fait entendre par leur bouche, mais qu'il opère, par leur bouche, des miracles. Quels miracles? Les plus grands de tous, auxquels pas un n'est comparable. Il est en effet, dit-il, plus difficile et plus glorieux << de convertir un pécheur que de créer le ciel et la terre; Peccatores ad Dominum convertere est majus quam creare cælum el terram ». L'auditoire dut vivement applaudir. Il applaudit aussi probablement cette véhémente déclamation contre les usuriers: <<< Tous les Saints crient contre l'usurier, par qui tant de gens sont précipités dans l'enfer, tant de gens par lui dépouillés de leurs biens, et contraints pour vivre de voler et de se prostituer. » On sait que les clercs et particulièrement les religieux de ce temps-là appelaient usurier tout laïque enrichi par les fruits accumulés d'un négoce quelconque. Ainsi, du reste, les pauvres ont, dans tous les temps, traité les riches, même les plus honnêtes et les plus bienfaisants. Nous n'avons aussi qu'un sermon de Guy d'Etampes, prononcé le jour de la fête de la Sainte-Croix, in Campellis, aux Champeaux, post prandium, après dîner. Ici la date ne nous manque pas; c'est l'orateur lui-même qui nous la fait connaître, rappelant que l'instituteur de la fête, le pape Célestin, est mort depuis trente-quatre ans. Il s'agit de Célestin IV, mort en 1241. Le sermon est donc de l'année 1275. Quant aux Champeaux, ce sont les halles de Paris. Ainsi notre Mineur fit son sermon sous ces halles, quelque tréteau lui servant de chaire. Qu'on ne s'en étonne pas. Les clercs séculiers prêchaient toujours dans leurs églises; mais les prédicateurs nomades, c'est-à-dire les religieux, à qui l'accès des églises était souvent interdit, n'hésitaient pas, dans l'occasion, à prêcher en plein air, sur les places. On soupçonne qu'ils n'y avaient pas un auditoire très sensible aux élégances littéraires. Aussi le haranguaient-ils habituellement, sans (1) Evang. Joannis, c. xv1, 23.
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