Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX
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 +MONTDIDIER. IMPRIMERIE J. BELLIN
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX e 14º Année - 1908
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 +CORBEIL THUNEPOD ETAMPES PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS, LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMVIII
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 +=====HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX=====
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 +===STATUTS===
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 +Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895
 +  * ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire.
 +  * ART. II. - La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses.
 +  * ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. |**VIII**| Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur.
 +  * ART. IV. - Le titre de fondateur est acquis: 1º aux signataires des présents statuts, 2º à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins.
 +  * ART. V. - Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement.
 +  * ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles.
 +  * ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles.
 +  * ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions.
 +  * ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président.
 +  * ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil.
 +  * ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil.
 +  * ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation. |**IX**|
 +  * ART XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société.
 +  * ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal.
 +  * ART. XV et dernier. - Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société.
 +  * Vu par le Vice-Président : P. BOUCHER.
 +  * Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la <<< Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +|**X**|
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 +===RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX===
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 +  * Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894
 +  * ARTICLE I. - Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société.
 +  * ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier.
 +  * ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents.
 +  * ART. IV. Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société ; enfin il remplit les fonctions d'archiviste. |**XI**|
 +  * ART. V. - Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance.
 +  * ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles ; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société.
 +  * ART. VII. - Le Conseil se réunit tous les trois mois; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent.
 +  * ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante.
 +  * ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal.
 +  * ART. X. - Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur.
 +  * ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil.
 +  * ART. XII. janvier. L'ouverture de l'année sociale est fixée au rer Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission.
 +  * ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents.
 +  * ART. XIV. Un Comité de publication, composé d'un vice-Président et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle. |**XII**|
 +  * ART. XV. - Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission.
 +  * ART. XVI. - Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres.
 +  * ART. XVII. - Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet.
 +  * ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation.
 +  * ART. XIX et dernier. - Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications.
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 +|**XIII**|
 +LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Étiolles, 12, rue Godot de Mauroi, à Paris (IX). ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5bis (VIII). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AMIOT (Henri), avocat à la Cour, 207, Boulevard St-Germain, Paris (VIIe). AMODRU (Dr), Député, 66, avenue des Champs-Élysées, Paris (VIII) et au Château de Chamarande (S.-et-O.) AUBLET-DELAUNAY (Mime), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVII). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 69, rue de Varenne, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. BABIN, Maire d'Arpajon, à Arpajon (S.-et-O.). BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVII). BARTHÉLEMY (Mme vve), rue Feray, à Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVI). BASSERIE (Mile), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). BAUDELOT, avocat, 2, rue de Miromesnil, Paris (VIII). BEGLET (Armand), rue du Cirque, 3, à Paris, et à Villefranchesur-Mer, (Alpes-Maritimes), à l'usine à gaz. *BÉRANGER (Charles), 82, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). *BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VI).
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 +|**XIV**|
 +BIBLIOTHÈQUE (la) COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. MM. BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). BOETE, Instituteur, à Villecresnes (S.-et-O.). BONNEFILLE, Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BONNEFOY, à Paris, 4, rue de la Paix (IIº). BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O.). BOUCHER (le Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUGIN (Louis), 3, Place Jussieu, Paris (Vº). BOUILLOUX-LAFONT (Maurice), banquier à Etampes. BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau à Paris (XVIe). BOULANGER, 19, quai Bourbon, Paris (IVe). BOULÉ (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). * BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON, vice-président de la chambre de commerce de Corbeil-Étampes, à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire, à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIII). BRUNOY (le Maire de la commune de) (S.-et-O.). BUNEL, agent d'assurances, 8, rue de la Cordonnerie, Etampes. CALLIET, banquier, Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 16, avenue du Trocadéro, Paris (XVI°). CAUVIGNY (l'Abbé), Curé de Ballancourt (S.-et-O.). * CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, au Château de Old house, par Lamorlaye (Oise) et à Paris, 15, avenue Matignon (VIIIe). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHAMBON, ancien avoué à Corbeil, 2, rue Villaret de Joyeuse, à Paris (VIIIe). * CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, Paris (XVII). CHAVIGNIER (F.-P.), Greffier du tribunal de commerce de Corbeil. CHÉRON, à Lardy (S.-et-O.). CHEUVREUX, à Étiolles, par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIII).
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 +|**XV**|
 +MM. CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VII). CLAVIER (Mle), professeur à Corbeil. CLAVIER (Paul), architecte, 21, rue de la Cordonnerie, Étampes. CLAYE, notaire, à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). CLÉMENT, architecte de l'arrondissement, à Étampes. CLÉMENT (l'Abbé), Curé de Génainville, par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau, par Evry-petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII®). COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX). COPPÉE (François), membre de l'Académie française, 12, rue Oudinot, à Paris (VII). COTHEREAU, Président du tribunal civil, à Corbeil. COURAUD (l'Abbé), Curé de Garches (S.-et-O.). * COURCEL (le Baron Alphonse de), sénateur, au château d'AthisMons et à Paris, 10, boulevard Montparnasse (XV). +*COURCEL (George de), à Vigneux (S.-et-O.). * COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O.). * COURCEL (Valentin de), à Athis-Mons (S.-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VIe). COURCEL (Henry de), à Villemoutiers, par Ladon (Loiret). CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. * CROS (Louis), Conseiller général de Seine-et-Oise, à Corbeil. DAMERON, Architecte, rue des Petites Bordes, à Corbeil. DANGER, ancien géomètre, 18, rue Brunard, à Étampes. DANZAS (Mlle), 49, rue Ampère, à Paris (XVIIe). +* DARBLAY (Aymé), au château de St-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Paul), au château de St-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Robert), au château de St-Germain, par Corbeil. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil. Mime DECAUVILLE, à la Ferme du Bois Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O.).
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 +|**XVI**|
 +MM. DELAUNAY, à Saintry, par Corbeil. DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.). DELORME (Victor), propriétaire à Saint-Germain-lès-Corbeil. * DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VI). DESRUES (l'Abbé), Curé-Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Wissous (S.-et-O.), par Antony (Seine). DEVERRES (l'Abbé), Curé de Soisy-sous-Montmorency (S.-et-O.). DION (le Comte de), Président de la Société archéologique de Rambouillet, à Montfort-l'Amaury (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. DOUCET (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVI) DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (Xº), et à Brunoy, 16, rue de Réveillon. DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin, par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Elysées, à Paris (VIII). DUFOUR (M.A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. DUPUY-DUTEMPS, percepteur, à Corbeil. DURANDET (l'Abbé), Curé de Ris-Orangis (S.-et-O.). * DUVAL (Rubens), Professeur au Collège de France, à Morsang-sur-Seine par Corbeil, et à Paris, 66, avenue de la Grande Armée (XVIIº). DUVAL (Mlle), institutrice, à Palaiseau (S.-et-O.). ETAMPES (le Collège Geoffroy-St-Hilaire). ETAMPES (M. le Conservateur du musée d'). * FERAY (Georges), 31, rue de la Baume, à Paris (VIII). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris 16, rue Cassini, (XIVe). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Trésorier de la Caisse d'Épargne, à Étampes. FOUCHER (l'Abbé), Curé-Archiprêtre de Corbeil. FOUDRIER (l'Abbé), Curé d'Arpajon (S.-et-O.).
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 +|**XVII**|
 +MM. GAITET, Receveur des finances à Corbeil. GANAY (le Marquis de), au Château de Courances par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIII). GANDRILLE (Victor), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. GARNIER, négociant, quai de la Pêcherie, à Corbeil. GATINOT, inspecteur primaire honoraire, à Montgeron (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GENET (l'Abbé), Curé de Méréville (S.-et-O.). GENTY (l'Abbé), Vicaire général de Versailles, 23, rue SaintHonoré, à Versailles. GÉRARD (Octave), avoué à Corbeil. Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. M. GILBERT (André), secrétaire d'ambassade, 17, avenue de Breteuil, Paris (VII). GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir). MM. GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de St-Sulpice de Favières, par Boissysous-St-Yon (S.-et-O.). GOUJET (Roger) avocat, 118, rue du Temple, Paris (III). GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Émile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. MM. GRONNIER, principal du Collège d'Étampes. GUÉBIN (Edmond), Avoué à Corbeil. GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). GUILLARD, banquier, à Corbeil. GUYOT (Gustave), propre, à Massy (S.-et-O.), et à Paris, 63 bis, rue du Rocher (VIIIe). GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, et à Paris, 30, rue de Condé (VI). HABER (André), avoué, à Corbeil. HARO (Henri), Peintre-Expert, 20, rue Bonaparte, à Paris (VI). HAÜET (Maurice), 22, rue de Turin, à Paris (VIII) et à Boissysous-Saint-Yon (S.-et-O.). HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). ANNÉE 1908. Ire LIV. B.
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 +|**XVIII**|
 +MM. Houssor (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII•). HUMBERT, notaire à Brunoy (S.-et-O.). HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Étampes. ISBÈQUE (l'Abbé), Curé-Archiprêtre de Notre-Dame d'Étampes. * JACQUEMONT (l'abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé de Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANGOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du Faubourg St-Honoré (VIIIe). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Ve). JOZON (Maurice), Notaire à Corbeil. * La BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIIIe). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIIIe). LADMIRAL (le Dr), au château d'Etiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O.). LAVALLÉE (Pierre), au Château de Segrez, par Boissy-sous-StYon, et à Paris, 10, rue de Vézelay (VIIIe). LEBRET (Georges), ancien garde des sceaux, avocat à la Cour, 11, rue Michelet, Paris (VIe). LECACHEUR (Mme), rue Saint-Spire à Corbeil. * LEGRAND (Maxime), avocat, 96, rue St-Jacques, à Etampes. LEGRIS, Procureur de la République, à Corbeil. LEGROS, notaire, Maire de Boissy-Saint-Léger (S.-et-O.). * LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IXe). LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), à Corbeil. 4
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 +|**XIX**|
 +MM. LEMAY (l'Abbé), Curé de l'Etang-la-Ville (S.-et-O.). LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LEROY (Jules), juge au tribunal de commerce de Corbeil. LESCUYER (Aug.), notaire à Etampes. LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. Lorin, avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-PRIX, au Château de la Grange, par Evry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIII). MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MALLET (Auguste), à la Roche, commune de Villebon, par Palaiseau (S.-et-O.). MARCHEIX, Conservateur de la bibliothèque des Beaux-Arts, 47, rue de Vaugirard, à Paris (VI). MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIII). MARQUIS (Mme Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte à Paris, 33, rue Claude-Bernard (Ve). MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). * MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 5 bis, rue de Solférino (VII). MAUDUIT, géomètre, rue St-Antoine, à Étampes. MONTGERMONT (le Comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIII), et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et-M.). MORAND (Raoul), attaché au musée de l'Armée, Hôtel des Invalides, à Paris, et villa Charmante, 4, rue du Pressoir, à Brunoy (S.-et-O.). MOREL D'ARLEUX (Mme), 5, rue du Renard, Paris (IV). MOTTHEAU, 8, place de la Mairie, à Brunoy (S.-et-O.). NOURRY, instituteur honoraire, à Mandres (S.-et-O.).
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 +|**XX**|
 +MM. OUDIOU, architecte de la ville, avenue Darblay, à Corbeil. PAILLARD (Julien), architecte, 13, rue Lacuée, à Paris (XII•). PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve à Versailles. PALLAIN, gouverneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris (Ier). PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARA (Le Docteur), à la Ferté-Alais (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. Pastré, au Château de Beauvoir, par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 14, rue François Ier (VIIIe). PAULIN (Mlle), Institutrice à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne). PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. PÉRIN (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (Ve). PÉRIN (Félix) Maire de Morsang-sur-Orge, par Savigny-surOrge (S.-et-O.). PETIT (Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. * PIERREDON, 150, avenue des Champs-Élysées, Paris (VIII). PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVI). PINTEAUX, 52, rue de Turbigo, Paris (III). PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruction publique, à Berck-plage (Pas-de-Calais), et à Arthies par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. POULTIER, Avocat à la Cour d'Appel de Paris, 28, rue de Suresnes (VIII). PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (Ve). PRIVÉ, Directeur des grands Moulins de Salonique, à Salonique (Turquie). PUYO, conservateur des hypothèques, à Corbeil. RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, à la ferme de Contin, par Athis-Mons (S.-et-O.).
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 +|**XXI**|
 +MM. RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.). RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII•). RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.). RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIIIe). RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VIIe). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir), et 61, rue de Varennes, à Paris (VII). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, 71, rue de Grenelle, Paris (VII). ROUSSELIN (l'Abbé), à la Courneuve (Seine). (S.-et-O.). ROUSSEAUX, avoué à Corbeil. ROYER, Pharmacien, 143, rue de Paris, à Pantin (Seine). SABATIER, Maire de Viry-Châtillon (S.-O.), et à Paris, 48, rue de Grenelle (VII°). SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). * SAY (Mme), au château de Lormoy, par Montlhéry (S.-et-O.). et à Paris, 179, avenue Malakoff (XVI). SERGENT, notaire honoraire à Milly (S.-et-O.). SIMON (André), Maire à Bruyères-le-Châtel (S.-et-O.). SIMON (Paul), architecte, à Villeuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). SOUPAULT, 59, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). STECHERT, à New-York (Etats-Unis). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation. 46, rue Jacob, à Paris (VI), et au château du Clos-Bernard, à Soisy-sous-Étiolles (S.-et-O.). TAVERNIER, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (Ve). TETON (Gabriel), instituteur à Epinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, propriétaire à Saintry, par Corbeil. THIRROUIN (Achille), à la ferme de Beaurepaire, commune de Lisses, par Essonnes (S.-et-O.).
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 +|**XXII**|
 +MM. Thomas, architecte de la ville, Corbeil. THOMAS (Henri), 25, rue St-Jacques, à Étampes. TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IV). * TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIIIe). TROCHU (Jules), propriétaire, à Arpajon, et à Paris, 4, rue de Sèvres (VIe). VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIII). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 6, rue du Sud, à Versailles. VERDAGE (Émile), négociant à Corbeil. VERLEY (Marcel), Architecte, à Corbeil. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIIIe). VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (le Maire de la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, Villa Rochefort, à SaintGermain-lès-Corbeil, et 7, rue de Villersexel, Paris (VII). WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Essonnes (S.-et-O.). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier). MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. BOURNON (Fernand), Archiviste-Paléographe, 12, rue Antoine Roucher, à Paris (XVIe). COUARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles, Hôtel de la Préfecture. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise, à Versailles, 19, avenue de Picardie.
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 +|**XXIII**|
 +MM. LEFÈVRE (Eugène), Archéologue, à Étampes. PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Ve). LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION мм. BONNIN (l'Abbé), d'Ablon. BOUCHER (le Dr P.), de Corbeil. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COPPÉE (François), de Paris. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. GENTY (l'Abbé), de Versailles. GUÉBIN, Avoué à Corbeil. JARRY (H.), de Corbeil. мм. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (A. Marc), de Corbeil. POPOT père, de Corbeil. TOURNEUX (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Paris. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: M. le Sous-Préfet de Corbeil. M. le Sous-Préfet d'Étampes. - M. François COPPÉE, de l'Académie française. M. le Dr P. BOUCHER, Médecin en chef de l'hôpital de Corbeil. Président: Vice-Présidents: M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. M. LEGRAND, d'Etampes. Secrétaire-Général : M. DUFOUR, Conservateur de la bibliothèque Trésorier: et des archives de la ville de Corbeil. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. le Dr P. BOUCHER, Vice-Président, membre de droit. A. DUFOUR, Secrétaire général, membre de droit.
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 +V. de COURCEL, d'Athis-Mons. DEVERRE (l'abbé), Curé de Soisy-sous-Montmorency (S.-et-O.). Max. LEGRAND, d'Étampes. SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'lle de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments parisiens, 98, rue de Miromesnil, à Paris (VIIIe). Société française d'archéologie, 13, rue de Phalsbourg, Paris (XVII). Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 775, Boulevard militaire, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun. Société Archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or). Société d'Archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, à Melun.
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 +SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION tenue à l'hôtel-de-Ville de Corbeil (Salle de la Bibliothèque) le 20 Janvier 1908. Présidence de M. le docteur Boucher, Vice-Président. Etaient présents: MM. le docteur Boucher, Dufour, Lasnier, Guébin, V. de Courcel, Lelong. Des excuses sont présentées au nom de MM. l'abbé Bonnin, Bricard, Pasquet. Le procès verbal de la précédente séance est lu et adopté sans observation. Le Conseil enregistre la démission de M. Bourdon, ancien Receveur des Finances à Corbeil et de M. Lafollye, architecte à Paris. Le Président déplore la perte des membres décédés dont les noms suivent: M. Boselli, de Paris et Lille. M. Prosper Thirouin, de Lisses. M. Edouard Delessart, de Ris-Orangis et Paris. M. Pinat, architecte à Saint-Germain-lès-Corbeil. 1908. - I.
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 +Le Secrétaire général donne ensuite lecture d'une liste de membres nouveaux, dont le Conseil est appelé à prononcer l'admission et dont voici les noms: M. Boulanger (Emile) à Morigny et Paris, présenté par MM. Lefevre et Hutteau. M. Simon (André) maire de Bruyères-le-Châtel, présenté par MM. Dameron et Barreau. M. Clavier (Paul), architecte à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. M. Thomas (Henri) d'Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. Mme Morel d'Arleux (Albert), à Paris et Brunoy, présentée par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. Mlle Duval, institutrice à Palaiseau, présentée par MM. le docteur Boucher et Dufour. M. l'abbé Clément, missionnaire apostolique, curé de Genainville, présenté par M. l'abbé Destarac et M. Dufour. M. Humbert, notaire à Brunoy, présenté par MM. Robert Dubois et Guebin. M. Dupuy-Dutemps, percepteur à Corbeil, présenté par MM. Jarry et Lelong. M. Thomas, architecte de la ville de Corbeil, présenté par MM. Oudiou et Dufour. M. Pastré (Joseph) à Beauvoir et Paris, présenté par MM. le docteur Boucher et Dufour. M. Baudelot (Lucien), avocat, à Paris et à Brunoy, présenté par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. M. Lebret (Georges), avocat, ancien garde des sceaux, à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. M. Amiot (Henri), avocat à la Cour d'appel de Paris, présenté par MM. Lelong et Guébin. M. Amodru, député, au Château de Chamarande, et à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. M. Lescuyer, notaire à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Thomas. M. Gronnier, Principal du Collège d'Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Girondeau. M. Bunel, agent d'assurances à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau.
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 +M. Mauduit, géomètre à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. M. Thirouin (Achille), à la ferme de Beaurepaire, présenté par MM. Dufour et Loisel. A la suite de cette communication, M. le Président met aux voix la nomination des 20 membres nouveaux ci-dessus nommés, dont l'admission est prononcée à l'unanimité. M. le Secrétaire Général apprend au Conseil que l'Institut vient de décerner le prix Berger, de 10.000 francs, à M. Maurice Tourneux, l'un des membres les plus érudits de la Société de Corbeil-Etampes. Le Conseil, sur la proposition de M. le Président, adresse de vives félicitations à M. Tourneux et charge M. le Secrétaire Général de lui en transmettre l'expression. M. Dufour demande ensuite au Conseil l'autorisation de déposer dans une des bibliothèques, qui se trouvent à la Mairie dans le salon de réception de M. le Maire, les ouvrages composant la bibliothèque de la Société, en raison de ce qu'il n'a plus chez lui de place suffisante pour conserver cette bibliothèque dont l'accroissement est continuel. Après en avoir délibéré, le Conseil accorde à M. Dufour l'autorisation qu'il sollicite, mais il exprime le désir que toutes les mesures nécessaires soient prises pour assurer la conservation et la propriété des ouvrages en question et que la clef de la nouvelle bibliothèque reste entre les mains de M. le Secrétaire général de la Société. Puis M. le Trésorier donne un aperçu de la Situation financière de la Société au 31 décembre 1907, d'où il résulte que les recettes, y compris le solde de l'exercice de 1906, s'élèvent à la somme de. 6.391.55 Que les dépenses faites au cours de l'année 1907 s'élèvent à. 2.426.15 Qu'il existe par suite au 31 décembre 1907 un solde disponible de. 3.965.40 Qui se compose comme suit : Fonds libres. 1.465.40 Somme réservée comme provenant du rachat de cotisations par 25 membres fondateurs. 2.500.00 Total égal. • 3.965.40
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 +Puis M. le Secrétaire général annonce au Conseil la prochaine mise au jour du 2ème bulletin de 1907 et, peu après, la distribution de l'ouvrage de M. Martin-Sabon <<< Promenade artistique en Seineet-Oise » qui formera le tome VII des mémoires de la Société. Il dit ensuite qu'il serait utile de préparer dès à présent la publication du T. VIII de nos mémoires; il a reçu, depuis longtemps déjà, un manuscrit de notre Confrère, M. Mottheau, qui a consacré de longues années et de nombreuses recherches à écrire la monographie de la Commune de Brunoy. Cette monographie est connue et nos confrères de cette région en désirent vivement l'impression. Ce travail ne peut que nous faire honneur et, si nous ne l'imprimions pas, il pourrait nous échapper. Le Secrétaire propose donc au Conseil de commencer l'impression de la monographie de Brunoy, afin qu'elle puisse paraître au cours de l'exercice 1909. Le Conseil en délibère, puis M. le Président, prenant la parole au nom du Conseil, adresse à M. Mottheau les remercîments de la Société, et, approuvant la proposition du Secrétaire général, l'engage à faire commencer au plus tôt l'impression de la monographie de la Commune de Brunoy. Le Secrétaire général dit encore que le nombre des membres de la Société s'étant accru dans une assez grande proportion, il devient nécessaire d'augmenter le tirage des publications de la Société. Dans les dernières années on tirait à 300; il demande donc, afin de parer à tous les besoins, de porter à 315 ou 325 le tirage de toutes les publications de la Société à partir de l'année 1908. Le Conseil, après en avoir délibéré, décide que le tirage des publications de la Société sera augmenté dans les conditions indiquées par le Secrétaire général, et charge celui-ci de faire le nécessaire à ce sujet. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures 1/2.
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 +=====LA PAROISSE DE SAINT-PIERRE D'ÉTAMPES=====
 +(1) (SUITE) LES SEIGNEURS DU BOURGNEUF Nous avons vu précédemment que Bénigne le Ragois, seigneur de Guignonville, conseiller, notaire et secrétaire du Roi, avait acquis, en 1580, le fief de la Mairie de Saint-Pierre et la seigneurie du Bourgneuf. Un acte de Notre-Dame, du mois d'août 1584, nous apprend qu'il était décédé à cette époque. De son union avec Marie Faulerer, il paraît avoir eu au moins trois fils: Bénigne qui lui succéda; Claude, seigneur de Bretonvilliers, et François ; et trois filles: Philippe, femme de François Prat; Jeanne, femme de Jacques Baret, et Marie, citée comme marraine à Notre-Dame en août 1584. Nous allons retrouver ces personnages en suivant maintenant les registres paroissiaux dans l'ordre chronologique. 1587. - Marie Faulerer, veuve de noble homme Bénigne Le Ragois, est marraine le 20 octobre à St-Basile. Elle se remaria en 1589 ou 1590, avec Pierre Amadon, commissaire des guerres, qui était venu à Etampes avec l'armée royale, au moment des troubles. Elle est encore mentionnée jusqu'en 1619. (1) Pour la re partie, voir Bulletin de 1907, pages 31 et 77.
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 +1594. 26 avril, marraine à St-Pierre, Philippe le Ragois, fille de défunt hole hoe maistre Bénigne Le Ragois; le parrain était le sr Pierre Roger, archer des gardes du Roi; peut-être était-il un descendant des anciens possesseurs du domaine du Bourgneuf? En 1599, nous voyons le nom de dame Flavie Saulcier, dame du Bourgneuf? Bénigne II Le Ragois, avocat au Parlement, est souvent parrain dans les différentes paroisses de la ville, en 1604, 1605, 1608, 1616, 1617, etc. 1605. - Dimanche 17 septembre, baptême de Philippe, fils de N. H. Jacques Baret, avocat en la Cour de Parlement, et de damoiselle Jehanne Le Ragois. Parrain et marraine, N. H. Benigne Le Ragois, Sr du Bourneuf, et Philippe Le Ragois, fme de N. H. François Prat, trésorier de Mgr de Montpensier. Deux autres enfants de Jacques Baret, Marie et François, remplissent les mêmes fonctions en 1608 et 1616. - - 1617. 28 avril, marraine, damoiselle Catherine Gosnier, femme de N. H. Bénigne Le Ragois, Sr du Bourgneuf. 1619. 3 novembre, parrain et marraine, N. H. Claude Le Ragois, Sr de Bretonvilliers, conseiller du Roi, receveur général des Finances à Limoges, et damlle Philippe Le Ragois, femme de N. H. François Prat. 1621.- 21 août, de même Claude le Ragois et Catherine Gosnier. Dans cet acte, le mari de cette dernière est qualifié << conseiller secrétaire du Roy, Sr du Bourgneuf, trésorier provincial de Toul, Metz, Verdun et pays messin ». En 1623, sont cités Jehan et Claude Le Ragois, fils de Claude. Le 18 octobre de la même année, baptême de Bénigne, fils de Claude Le Ragois et de Marie Accarie. Parrain, Benigne Le Ragois, et marraine damoiselle Anne de la Bistrade, épouse de N. H. Guillaume de Fleury, trésorier général de France en Bourgogne et Bresse. - 1624. Jeanne le Ragois est indiquée comme femme de Jacques Baret le 27 septembre et même le 2 octobre, tandis que le 7 du même mois, Philippe Baret est dite « fille de défunt Jacques Baret ». 1624. - 2 octobre, baptême de Bénigne, fils de Bénigne Le Ragois, seigneur du Bourgneuf, et de Catherine Gosnier; parrain, Jacques Petau, conseiller du Roi, lieutenant général civil et crimi-
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 +nel du bailliage; marraine, damoiselle Jehanne Le Ragois, fme de N. H. Jacques Baret, conseiller du Roi, référendaire à la Chancellerie de Paris. Jacques Petau était le fils de Nicolas Petau, bailli d'Etampes, tué dans les troubles de 1589. Il avait épousé Catherine Alleaume. Par son testament, en date du rer novembre 1624, il fit un legs considérable au Collège de la ville. On en peut lire les détails dans la Rapsodie de maître Pierre Plisson. 1630. - << Bénigne Le Ragois adresse à César de Vendôme, duc d'Etampes, et à son conseil, une requête portant qu'il est propriétaire du Bourgneuf et de la mairie St Pierre, sises dans un des faubourgs d'Etampes, qu'à ce titre, il a droit de censive sur divers héritages tant dudit faubourg que des environs; que le principal manoir de ces seigneuries se trouve enfermé entre deux petites ruelles, fort rapprochées l'une de l'autre ; l'une desquelles sépare le manoir d'avec son jardin; elles ne sont pas d'ailleurs d'un grand usage au public. Dans ces conditions, Bénigne Le Ragois demande l'autorisation de s'accomoder de l'une de ces ruelles en la joignant à sa maison à la charge de faire paver celle qui restera pour la rendre plus utile et de donner les dédommagements convenables ». A la suite de la requête est l'ordonnance de renvoi aux officiers d'Etampes pour informer de commodo et incommodo, signée: C. de Vendosme. <<< Le Dimanche 1er septembre 1630, à l'issue de la messe paroissiale de St Pierre, faubourg d'Etampes, par maistre Philippe Battereau, prestre curé d'icelle église, sur la publicquation cejourdhuy faicte au prosne de ladicte messe par ledict sr Curé, que les habitans d'icelle paroisse eussent à eux assembler en nom collectif pour aviser sur les offres faites par noble hoe Bénigne Le Ragois, conseiller du Roy, recepveur des finances en Limoges, seigneur du Bourgneuf, pour la cloture de la ruelle tenant et qui traverse en sa maison seigneurialle du Bourgneuf et le clos et jardin d'icelle, et transférance d'icelle ruelle en aultre lieu, se réunissent devant la porte de ladicte église et par devant notaire, le susd. curé, Jacques Vallée, Fois Paris, Can Mercier, Claude Faye le jeune, procureurs et marguilliers d'icelle église; Antoine Rué, André Godefroy, Estienne Colleau, Martin Moulin, Pierre Marseille, Julien Simonneau, Louis Hunger, Philippe Rousseau, Robert Le Franc, Pierre Jouasneau le jeune, Simon Papillon le jeune, Cantien Gorron, Anthoine Beau--
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 +vois, Jullien Chappes, Jehan Toullier, Pierre Boucher, Jehan Demollière, Jehan Simonneau, Pierre Pinguenet, Ferry Battereau, Jehan Faye, Eloy Dolton, Aubin et Jacques Colleau et Pierre Mathieu, tous lesquels habitans sont d'avis qu'au lieu de la dicte ruelle que led. s du Bourgneuf pourra faire enclore, il face paver, à ses frais, la rue Torse qui est devant la porte dudit lieu du Bourgneuf, et aussy qu'il face paver depuis le coing de lad. maison seigneurialle du Bourgneuf, la rue qui va jusqu'au coing de la maison de Pierre Jubin; et oultre moyennant 25 livres tournois de rente annuelle à l'œuvre et fabricque de lad. église de St Pierre, icelle rente non racheptable, pour estre icelle rente employée au payment d'un maistre d'escolle pour instruire la jeunesse du faubourg et autres affaires nécessaires de ladicte psse et oultre ce fournir d'un logement pour icelluy maistre d'escolle » 2. Ce qui fut accepté. Bénigne Le Ragois donna une maison sise au faubourg St-Pierre contenant deux espaces, cour et petit jardin derrière, à la charge par les marguilliers de la faire habiter par un maître d'école pour l'entretien duquel il lègue une rente annuelle de 25 livres 3. Catherine Gosnier, première femme de Benigne Le Ragois, dut mourir à peu près vers cette époque. Avant son décès, ils avaient acheté tous deux la ferme de Boissy-le-Sec dite <<«le Chastignier >>> moyennant la somme de 6.000 livres tournois que leur devaient les propriétaires Nicolas Gohory, conseiller du Roi et trésorier provincial à Metz, Toul et Verdun, et consorts. 1631. - Dame Catherine Gobelin, épouse de Bénigne Le Ragois 4, est marraine à S. Basile, le 19 août, assistée de messire Pierre Mortier, chevalier, baron de La Barre, seigneur de Champigny. Bénigne et Philippe, fils et fille du Seigneur du Bourgneuf, sont plusieurs fois parrain et marraine en 1633. 1643 - Mardy dernier septembre, baptême de Claude, fils de Benigne Le Ragois, St du Bourgneuf, dont la marraine est damoiselle Anne Henriette de Bry, fille du lieutenant gal. Claude Le Ragois, plus tard l'abbé Le Ragois, mourut à Paris, en 1. Aubin Colleau était redevable envers l'Hôtel-Dieu d'Etampes d'une rente de 8 sous 9 deniers, sur un demi-quartier de terre au champtier de Courte Cotte, terroir de St Pierre. 2. E. 3793. (Archives de Seine-et-Oise). 3. G. 657. (Arch. de S.-et-O.) 4. En 2º mariage.
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 +61685; grâce à l'influence du frère de sa mère, l'abbé Gobelin, directeur de Madame de Maintenon, il avait été nommé précepteur du duc du Maine. Il a laissé une <<<< Instruction sur l'Histoire de France et sur l'Histoire romaine » (Paris 1684, in-12). 1644.- 21 octobre, baptême de Bénigne, fils de noble hoe Jacques Dujardin, conseiller du Roy en la cour des Aydes de Paris et de Marie Le Ragois. Parrain, noble hoe Bénigne Le Ragois, conseiller du Roy et payeur des rentes pour le grenier à sel en la ville de Paris; marraine, dame Magdeleine Le Ragois fme de N. H. Charles Hébert, conseiller en la Cour du Parlement de Paris. Le 23 février 1645. Pierre de Veillard, écuyer, St de La Chesne et des Murs neufs du Chesnay, et Jacques Godin, conseiller et avocat du Roi en l'élection d'Etampes, ce dernier agissant au nom de Bénigne Le Ragois et se portant fort pour lui, font les échanges suivants: Pierre de Veillard cède contre les trois quarts d'une métairie à Chesnay, la censive des Harengeois à prendre annuellement sur plusieurs héritages sis au faubourg S. Pierre, ou faubourgs avoisinants, se montant à 2 sous 6 deniers parisis de cens annuel et perpétuel. Il donne, en outre, 300 livres tournois pour lesquels il constitue une rente de III livres 2 sous 2 deniers parisis (?) En 1493, Michelle, veuve d'Etienne Picart, avoue tenir en censive de noble homme Jehan Lampens (?) Sr du Fresne, à cause de la censive des Harengeois, un jardin sis au pont Quesneaux 2. En 1625, Pierre de Veillard, écuyer, St de la Chesne, des Mursneufs et de la censive des Harengeois, tant pour lui que pour son frère et sa sœur, héritiers bénéficiaires de feu Michel de Veillard, leur père, avoue tenir en plein fief, foi et hommage, d'Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, comte de Limours, abbé de St Benoît le Fleury-sur-Loire et St chatelain du Plessis-Authon, membre de ladite abbaye, la somme de huit livres deux sous parisis de cens, appelé la censive des Harengeois qui, anciennement, valait 8 livres 19 sous 6 deniers 3. 1646. - Les lundi, mardi et mercredi 5, 6 et 7 inars, sont célébrés en l'église de S. Pierre des services funèbres pour Bénigne Le Ragois, mort depuis peu (à Paris probablement). Son fils, portant 1. E 3857. (Archives de Seine-et-Oise). 2. E 3855. (Arch. de S.-et-O.). 3. E 3856. id.
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 +le même prénom, lui succède. Il est parrain le mardi to avril, assisté de Jehanne David, fille de feu Guy David, autrefois lieutenant assesseur au bailliage et maréchaussée. <<< Le 24 mars 1655, Catherine Gobelin, veuve de Bénigne Le Ragois, écuyer, S. du Bourgneuf, tant en son nom que comme tutrice de Jean Le Ragois, leur fils mineur; Bénigne Le Ragois, écuyer, St du Bourgneuf; Madeleine Le Ragois, femme de Charles Hervé, conseiller au Parlement; Bénigne et Madeleine, frère et sœur, enfants de Bénigne Le Ragois et de Catherine Gosnier, sa première femme, vendent à noble hoe Nicolas de Cœurs, conseiller du Roi, et à Antoinette Martin, sa femme, tout ce qui leur appartient de la maison, terre et seigneurie du Bourgneuf, le moulin de ce lieu à présent en ruines¹, et la mairie Sainct Pér, avec tels cens, droits et devoirs seigneuriaux qui leur peuvent être dus à cause desdits fiefs leur appartenant, et les dépendances, le tout, sis faubourg Saint-Pierre-lez-Etampes, est tenu en fief, foi et hommage de M. l'Abbé de l'abbaye de S. Benoist sur Loire, diocèse d'Orléans. La vente est faite moyennant 51.662 livres 3 sols 2 deniers tournois. << Claude Villette, receveur et payeur des rentes de la ville de Paris assignées sur les gabelles, reconnaît avoir reçu de M. de Cœurs 400 livres en faveur et pour le pot de vin de cette vente. Marie Le Ragois et le st Dujardin, son mari, donnent quittance pour leur part dans le prix 2. - Parmi les censitaires du Bourgneuf on comptait alors, entre autres: l'abbé et les religieux de Morigny; M. de St Bonnet 3; les religieux de Sainte-Croix d'Orléans; le Commandeur du Temple près Etampes; M. de Valnay; le duc d'Etampes; M. de St Cyr 4; le collège du Cardinal Lemoyne; M. de la Montagne 5; le prieur de la chapelle S. Macé, en l'église Notre-Dame; M. de Boissy le Sec6; M. de Machault-Chambon, etc., etc. 7. 1. Le moulin fut rétabli plus tard. Il existe encore. De 1701 à 1789, il fut occupé successivement par Pierre Fois Riou; Louis Haudry et Françoise Couteau, sa femme; Pierre Haudry et Madeleine Boucher sa femme; Pierre Haudry fils et Jeanne Madeleine Dumortous, sa femme; Claude Béchu et Marie Cantienne Gérosme, sa femme. 2. Ε. 3770-3772. (Arch. de S.-et-O.). 3. Jean CAMUSs, sgr. de St Bonnet et de Gaudreville, bailli et gouverneur d'Etampes. 4. Guy DE SÈVE DE ROCHECHOUART, plus tard évêque d'Arras. 5. Fois Pépin. 6. Ch. de Paviot. 7. E. 3773. (Arch. de S.-et-O.).
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 +Parmi les champtiers et lieux dits, sont cités : Coquesalle, les Maisons-Godeluche, les 3 Mailles, Le Couvent, Sainvillier; Cochereau, près la fontaine S. Pierre, grande rue du faubourg, Bretagne, le fief du Coudray, les Bastes, les grandes Blanches, Bargault, proche la Croix le long du pavé. Dès la même année, le nouveau seigneur du Bourgneuf est mentionné dans les actes de l'Hôtel-Dieu d'Etampes comme étant redevable envers cet établissement d'une rente foncière de 40 sols tournois payable le jour de la Toussaint, sur une maison, cour et jardin au faubourg S. Pierre, donnant rue de Lalun et rue du Filloir, qui provenait d'un don fait en 1583 par Charles Thomas Guettard et Marie Guettard, femme de Philippe Cormereau. L'Hôtel Dieu possédait encore à cette époque, au même bourg S. Pierre, 4 arpents 1/2 et un demi quartier de terre qu'il avait loués à François Pérou, moyennant 6 setiers de méteil ¹. Nicolas de Cœurs avait un frère nommé Barthélemy, simple marchand, qui est parfois cité dans les actes de S. Pierre. << Aujourd'huy, 12 octobre 1655, furent fiancez et espousez Me Jean Marye, fils de feu Pierre Marye, bourgeois de Chartres, de la psse St André dudit lieu, et Catherine Baudet, fille de feu Michel de cette paroisse, après avoir reçu le certificat de M. le curé de St André de Chartres en présence de messire Claude Martin, prêtre habitué de Saint-Paul de Paris; de M. Nicolas de Cœurs, s du Bourgneuf, et de Barthélemy de Cœurs, beau-père de fait de la dite Baudet (?) Quelques années plus tard, le 4 février 1664, a lieu le mariage entre Claude Poussard, fils d'honnête personne Claude Poussard, notaire au lieu d'Auneau, et d'Anne Laigneau, et Charlotte de Cœurs, fille d'honorable homme Barthélemy de Cœurs et de Catherine Naudet, de la paroisse de Tianville en Bausse 3, par permission et certificat de messire Macé Marc, curé d'Auneau, et de messire Gastela, curé desservant, par ordre de Mgr de Chartres, la psse de Tianville. 1. « Les Restes de l'Hôtel-Dieu d'Etampes en 1665. (Bulletin de la Ste hist. Arch. de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, 1904). 2. Plus tard Greffier au bailliage d'Auneau. 3. Thionville, canton de Méréville. Une rente de 6 livres 5 sous tournois, sur les biens de Michel de Louye, laboureur à Thionville, est transportée à honorable homme Barthélemy de Cœurs ma bourgeois, dem à Etampes, par Roland Babin, écuyer, s de Thionville, et sa femme Claude Thiboust. (E. 3794, 1637-1666 des Arch. de S.-et-O.).
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 +Madame de Cœurs est marraine à S. Gilles, le 29 août, et son mari parrain à S. Pierre, le 12 octobre 1655. Leur fils François l'est aussi à S. Gilles, le 12 août 1656. Les Le Ragois étaient demeurés seigneurs de Guignonville; il l'étaient encore en 1661 d'après un état de déclarations passées à leur profit à cette époque. Nicolas de Cœurs est parrain, le 8 août 1658, à S. Gilles, d'un enfant de Marin Savouré. Pierre Boullemier, chantre et chanoine de la collégiale de Ste Croix, cède, en 1662, à Nicolas de Cœurs, Sr du Bourgneuf, une rente foncière de 20 # hypothéquée sur une vigne sise au terroir de Morigny (12 novembre) 1. 1663. - Denis Leblanc, fils de feu Michel, passe titre nouvel d'une rente de 33 # 17 sous 6 deniers assise en partie sur la maison dite hôtellerie de la Herse, à Etampes, au profit de Nicolas de Cœurs, conseiller du Roi, receveur et payeur des rentes de l'Hôtel de Ville de Paris, Sr du Bourgneuf, ayant les droits acquis de feu Jacques Godin 2. 1670. - 24 février, inhumé en la chapelle de Notre-Dame, ..... 3 de Cœurs, fils d'honneste personne mtre François de Cœurs, conseiller du Roy en son Châtelet de Paris, et de dame Françoise....., âgée de 20 mois. 1672. - 28 avril, inhumation dans la chapelle de la Vierge, sous la tombe devant la porte de la sacristie, de noble hoe Nicolas de Cœurs, conseiller du Roy, payeur des rentes de la Maison de ville de Paris, secrétaire du Roy, sr du Bourgneuf, mort le jour de mardy (26) sur les to heures du soir, entre mes bras. - 1673.- 8 nov., parrain, François de Cœurs, fils de noble hoe François Alexis de Cœurs, conseiller du Roy en son châtelet de Paris, sr du Bourgneuf, etc. Toussaint Behade, prêtre, professeur en théologie, ministre et supérieur du couvent de la Ste Trinité d'Etampes, passe déclaration à Alexis François de Cœurs, s du Bourgneuf, pour des héritages tenus dans la censive du fief des Longs, ou de St-Bonnet (1er juillet 1676) 4. 1. E. 3797. (Arch. de S.-et-O.). 2. Ε. 3805. id. 3. Le prénom est en blanc. 4. E. 3937. (Arch. de S.-et-O.).
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 +1677. - Lundy 16 août, en conséquence de la permission dont la teneur s'ensuit : « Nous, archevesque de Sens, primat des Gaules et de Germanie, avons permis au sr curé de la paroisse de St Pierre de la ville d'Etampes, d'ondoyer l'enfant dernier né de Madame du Bourgneuf, à la condition de faire au plus tost les cérémonies du baptesme suivant l'ordre de l'église. Donné à Paris, le 9º jour du mois d'aoust 1677. Signé: J. (ou T.) de Montpezat, arch. de Sens et plus bas: par monseigneur, Vincent », - j'ay ondoyé en la chapelle du Bourgneuf ledit enfant, fille, en présence du sr du Bourgneuf, le st Sauvaise et la damoiselle de Mézières, pourquoy icy dressé le présent. 1679 - Vendredy, 17 février, j'ay dit la sainte messe et fait sonner le glas pour Mr Maistre François Alexis de Cœurs, seigneur du Bourgneuf, qui en son 400 an de son âge, après une longue maladie de flux hépatique, est trespassé en son logis, rue Beaurepère, à Paris, mardy dernier, 14º du courant, et a esté inhumé en l'église Saint-Sauveur, sa paroisse. Vendredy, 10 mars, inhumation dans la chapelle de la Vierge, en nre église, d'Armand Gabriel, fils de Mr Maistre Alexis de Cœurs, seigneur du Bourgneuf, et de Jeanne de Bérard, âgé de huit jours. Ce mesme jour, a esté inhumée ladite dame du Bourgneuf avec et proche son dit mari, en ladite église S. Sauveur, devant la chaire à prescher, estant décédée trois semaines après son dict mari. Vendredi, II avril, ont esté par moy suppléées les cérémonies du saint Baptesme, selon l'ordre de l'église, à Jeanne Gabrielle, fille de feu noble he Mons. Maistre François Alexis de Cœurs, vivant seigneur du Bourgneuf et de feue dame Jeanne Françoise de Bérard, laquelle avait esté cy devant ondoyée par moy, suivant la permission de Mgr l'Archevesque, ainsy qu'il se voit cy dessus le lundy 16 aoust 1677, comme il se voit par l'acte qui en fut pour lors dressé, et aujourd'huy, comme dit est, ont été suppléées les cérémonies servant à ce. Le parrain, noble he Gabriel de Bry, s d'Arcy, lieutenant général; la marraine, damoiselle Marie Le Cat, femme de François Dumetz, conseiller du Roy, grenetier au grenier à sel de cette ville. En 1681, est cité François de Cœurs, sr de Bourgneuf. 1691. 24 juillet, inhumé dans la chapelle de la Vierge, Mar1. Cette chapelle existait depuis 1642. - L. Marquis, loc. cit.
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 +guerite de Cœurs, fille âgée de 80 ans. Elle était sœur de feu le Sr du Bourgneuf. François Alexis de Cœurs avait laissé une succession embarrassée et ses créanciers avaient désigné pour les représenter un fondé de procuration générale qui fut Marin Savouré, ainsi que nous l'avons constaté plus haut. Cependant le domaine demeura dans la famille. Par arrêt du Parlement du 6 mars 1701, Louise Julie de Cœurs << fille majeure, héritière de feue Jeanne Françoise de Bérard, sa mère, et créancière de la succession de feu Fois Alexis de Cœurs, fut déclarée adjudicataire des biens de la dite succession ». Mais, en 1710 (5 février-6 avril), la terre et seigneurie du Bourgneuf fut adjugée, par décret sur elle, au profit d'Alphonse de Germain de Guérin, chevalier, seigneur de Moulineuf et de Tiercelieu, lieutenant des gardes-françaises, moyennant le prix de 33.700 livres, à la requête de Pierre Lhuillier, avocat en Parlement. Les biens saisis comprenaient en outre le moulin du Bourgneuf, la ferme et métairie de Bois Mercier, etc., avec 737 livres 18 sous de rentes diverses 1. Le nouveau seigneur du Bourgneuf était fils d'Alphonse de Guérin et d'Anne Vedeau de Grandmont; il avait épousé, en 1709, Henriette Françoise Le Camus, fille de Pierre Ignace Le Camus, trésorier général des Etats de Courtray et de Marie Angélique Vanacker. Il fut tué, étant colonel et premier lieutenant des grenadiers du régiment des Gardes françaises, le 13 octobre 1713, et inhumé au camp devant Fribourg en Brisgau, suivant un certificat délivré par l'Aumônier, Mre Leconte, bachelier de Sorbonne. Une fille, seule enfant de son mariage, naquit après sa mort et fut baptisée à S. Pierre, sous les prénoms d'Anne Charlotte, le dimanche 5 novembre 1713, en présence de sa grand'mère, Anne Vedeau, et d'une parente, dame Anne Thérèse Vanacker, femme de Jacques Dupuis, seigneur de Lhumery. Anne Charlotte de Germain de Guérin ne vécut que quelques jours; elle fut inhumée dans la chapelle de la Vierge, le 24 novembre suivant, laissant en qualité de seule héritière et bénéficiaire, son aïeule qui, le 14 février 1714, par suite de transaction, abandonna à sa belle-fille, Henriette Françoise Le Camus, veuve à l'âge de 18 ans, les terres et seigneuries du Bourgneuf et ses dépendances, 1. Ε. 3772, 3774, 3811. (Arch. de S.-et-O.).
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 +de Tiercelieu, et une portion dans le Greffe du vicomté de Rouen ¹. En 1719, il fut dressé un état des rentes foncières, des baux d'héritages et des rentes héritières appartenant à cette dernière comme faisant partie du domaine du Bourgneuf. Le total des rentes s'élevait à 1722 livres 6 sous 9 deniers. Dans la liste des débiteurs, on remarque les noms du Prieur de Morigny, d'Etienne Geoffroy, maître chirurgien, de Jacques Dannery, Léon Charron, procureurs à Étampes. Il y en a en tout 642. En 1721, la veuve de Germain de Guérin épousa M. de Valory, qui devint ainsi seigneur du Bourgneuf, et non par acquisition ainsi qu'il a été dit. Louis Guy Henri de Valory était né en 1693, l'un des neuf enfants de Charles Guy de Valory, lieutenant général gouverneur du Quesnoy, et de Marie Catherine Vollant. Il s'était distingué aux sièges de Fribourg, où peut-être il avait connu le premier mari de sa femme, et de Landau. Le maréchal de Villars le choisit pour porter à Louis XIV, soixante-treize drapeaux pris sur l'ennemi (1713). Les Valory portaient d'or à un arbre de sinople au chef de gueules. Des difficultés s'étaient élevées après la mort d'Alphonse de Germain de Guérin au sujet des droits de mutations ou des produits féodaux des fiefs du Bourgneuf, de la Mairie et des Harengeois, relevant de la seigneurie d'Authon et du Plessis S. Benoît, que réclamait Jérôme du Faur de Pibrac, abbé de S. Benoît-sur-Loire. M. de Valory combattit ces prétentions et parvint à obtenir un compromis par lequel il devait verser, pour terminer l'affaire, la somme de 2600 livres. Le 3 mars 1730 seulement, l'abbé de Pibrac et Jean François Lambert, son receveur, signent quittance de pareille somme à eux remise, au nom du seigneur et de la dame du Bourgneuf, par leur frère et beau-frère, Paul Frédéric Charles de Valory. Ce dernier, qui était né en 1682, est mort en 1770, étant grand prévôt du chapitre de Lille, vicaire général de Sens, abbé de S. Pierre de Sauve. 1736. - 11 juin, est parrain 4 messire Joseph Guy César de 1. E. 3775. (Arch. de S.-et-O.). 2. Ε. 3820. 3. Ε. 3821. id. id. 4. A moins d'indication contraire, les actes cités sont tirés des registres paroissiaux de St Pierre d'Etampes.
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 +Valory, marquis et page du Roi, fils de messire Guy Henri Louis de Valory, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, gouverneur de Rue, écuyer de la Reine, seigneur du Bourgneuf, de cette paroisse, et de dame Henriette Françoise Le Camus; la marraine étant damoiselle Angélique Catherine Elisabeth de Poilloue de Bonnevaux, fille de Jacques Auguste de Poilloue, sgr de Bonnevaux, de la psse de St Basile. Damoiselle Henriette Charlotte Edmée, damoiselle de Valory, fille mineure de haut et puissant seigneur de Valory, assiste à un mariage le 12 juin 1737. Elle est marraine le 9 juillet suivant et dite fille de noble homme messire Guy Louis Servide Valory, chevalier, Sr de Tiercelieu, le Bourgneuf et autres lieux, chevalier de l'ordre royal et militaire de S. Louis, gouverneur de Rue, colonel d'infanterie. Le 15 février 1744 elle épouse son cousin dans l'église de S. Pierre: << Mariage entre messire François Marthe Hubert de Valory, capitaine de cavalerie au régiment royal, fils mineur de haut et puissant seigneur messire Charles Louis François de Valory, chevalier Sr de Lecé, la Barre, Lugré, la Galopinière, Cussé et autres lieux et de haute et puissante dame Marie Jeanne Catherine de Cumont, de la psse de Varennes-sous-Mont-Sorreau, au diocèse d'Angers, et damoiselle Henriette Charlotte Edmée de Valory, fille mineure de haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry de Valory, chevalier, seigr du Bourgneuf, Tiercelieu et autres lieux, brigadier des armées du Roi, gouverneur de Ruë, commandeur de l'ordre royal et militaire de S. Louis, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. très chrétienne à la cour de Prusse 2, et haute et puissante dame Henriette Françoise Le Camus, de cette psse, fait par Paul Frédéric Charles, abbé de Valory, prestre docteur en théologie, prévost de l'église collégiale de S. Pierre de Lille en Flandre, abbé de Sauve, en présence de messire Henry Le Clerc de Fleurigny, chevalier, Sr d'Erinville; messire Louis Marie de Ferron, lieutenant aux Gardes Françaises, chevalier de l'ordre 1. Décédée en 1737, à l'âge de 13 ans; inhumée dans l'église de S. Basile le 25 décembre. Sa mère était dame Marie Thérèse Catherine Foudrier de Boirvaux. 2. Le cardinal Fleury, qui avait, en maintes occasions, éprouvé le tact et la prudence de Valori, lui confia une fonction fort délicate en Prusse, et Valori s'en acquitta avec tant de dignité et d'aménité qu'il s'acquit pour toujours la sympathie de Frédéric le Grand (Dict. Larousse).
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 +militaire de S. Louis; damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Valory, sœur de la mariée; messire Jules Hippolyte de Valory¹, chevalier de l'ordre militaire de S. Louis, ci-devant capitaine de grenadiers, régiment de la marine, oncle de la mariée; dame Marie Simonne Louise Volant de Valory, sa tante; messire Charles Joseph de Valory, ingénieur du Roi, chevalier de l'ordre militaire de S. Louis, son cousin. Autres signatures apposées à cet acte: Chevreau, Haudry de Vaudouleurs, Chevreau de Vaudouleurs. Le 2 juin, l'abbé de Valory assiste à un mariage, il signe l'acte, où l'on voit encore les signatures suivantes : <<< Le Camus, marquise de Valory - Valory de Lecé - Jeanne de Valory, Jeanne de Cugnac ». - - 1749. Janvier 27, baptême dans la chapelle du château du Bourgneuf, par permission de Mgr l'archevêque, de Adélaïde Camille, fille de messire François Marthe Hubert de Vallory de Lecé et de dame Henriette Charlotte Edmée de Vallory; parrain et marraine: Jules Hippolyte de Vallory, ancien capitaine de grenadiers au régiment de la marine, chevalier de l'ordre militaire de S. Louis; marraine, damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Vallory, fille de messire Louis Henry de Vallory, lieutenant général des armées du roi et son ministre plénipotentiaire auprès du Roi de Prusse. 19 juin 1750. - Baptême de Charles Jean Marie 2, fils de messire François Marthe Hubert de Valory, chler, Sr de Lecé, La Barre, Lugré et autres lieux et de dame Henriette Charlotte Aimée de Valory: parrain, messire Jean de Valory, prêtre chanoine et doyen du chapitre de S. Pierre de Lisle en Flandre, représenté par Monsieur Louis Le Camus ; la marraine damoiselle Marie Florence de Valory. - 9 août. Adélaïde Camille de Lecé, fille de François Marthe Hubert de Valory, âgée de 19 mois, morte en nourrice, est inhumée dans l'église de S. Pierre. 1751, 3 avril 3. - François Joseph Tiffonnet, curé de la psse 1. Dit le chevalier de Valory, frère de Guy Louis Henry, né en 1696, célèbre pour ses aventures amoureuses. Mme d'Epinay a écrit son portrait: Jean Jacques Rousseau dit de lui « qu'il ne passait pas pour bon ». Collé le donne comme un bon juge en fait de théâtre. On ignore l'époque de sa mort, mais il est probable qu'il vivait encore en 1789. 2. Qui succéda à son grand-père, par survivance, dans la charge de grand bailli d'épée du bailliage d'Etampes, en 1774. 3. E 3836, 1601-1786. (Arch. de S.-et-O.). 1908. I. 2
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 +S. Pierre d'Etampes, au nom et comme chapelain de la chapelle S. Macé, fondée en l'église de Notre-Dame, en la présence et du consentement de Jacques Petit de Mézières, prêtre, chef chantre et chanoine, Jean François Aubry, Denis Parizot, Charles Gerbault, Marc Antoine Hamouy et Fiacre Sergent, tous prêtres chanoines capitulaires, baille à titre de bail emphythéotique pour 99 ans à François Marthe Hubert de Valory, chler Sr de Lecé, la Barre, Lugré et autres lieux, capitaine de cavalerie au régt royal, demeurant au château du Bourgneuf, psse S. Pierre, tous les droits de censive et directs qui appartenaient à la chapellenie St Macé, sur partie des terres labourables et prés situés au terroir et dans la prairie de S. Pierre au champtier dit la longue raye, près Vauroux, et entre les deux rivières de Juine et de Juineteau; lesd. droits montant à 4 livres to sous 6 deniers, ou environ de menu cens, payable chaque année au jour S. Rémy. Le bail est fait moyennant la somme de 12 livres de loyer et redevance emphythéose. 1751. - 2 novembre, Guy René, fils de messire François Marthe Hubert de Valory de Lecé et de dame Charlotte Henriette Edme de Valory, est baptisé et a pour parrain haut et puissant seigneur messire René Louis de Voyer d'Argenson, ministre d'Etat et pour marraine, damoiselle Jeanne Louise Caroline de Valory, tante de l'enfant (sœur de sa mère). Les d'Argenson étaient alliés aux Valory; une dame Antoinette Catherine de Voyer d'Argenson de Paulmier est citée dans les pièces des archives de Seine-et-Oise (E. 3943 - 1534-1770) comme étant veuve de Louis de Valory, chevalier, Sr chatelain de Détilly. Le château du Bourgneufétait à cette époque dans sa plus grande splendeur; il était devenu le rendez-vous des seigneurs de la Cour de Louis XV et de tous les princes et princesses des royaumes du nord. Les plus grands écrivains du temps y furent hébergés 1. Voltaire y fut le héros d'une aventure, paraît-il, dont il n'eut pas à se louer 2. 20 décembre 1751. - Mariage entre messire Etienne Firmin de Mazin chevalier, seigneur de la baronnie de Bouy, fils de défunt haut et puissant seigneur Guillaume de Mazin, gentilhomme de la maison du Roi, comte d'Arquien, et de haute et puissante dame 1. Vieux Souvenirs étampois. « Les Valory » Eug. LEFEBVRE. 2. L. MARQUIS. 3. L'orthographe de ce nom est Masens.
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 +Marguerite Le Bec, avec damoiselle Jeanne Florence de Valory, fille mineure de haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry, marquis de Valory, lieutenant général des armées du Roi, et haute et puissante dame Henriette Françoise Le Camus, de cette psse; fait par..... I de Mazin, prêtre doyen de l'église royale et collégiale de la ville de Pontoise, prieur de Senon 2. En présence de Pierre Paul de Savary, chler, Sr de Boutervilliers, et de dame Anne Créquy de Sévelinges, son épouse, et de mesdemoiselles de Savary de Boutervilliers, cousin et cousines germaines du côté du marié ; des père et mère de la mariée, de François Marthe Hubert de Valory, etc. capitaine de cavalerie, et de sa femme, de damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Valory, frère et sœurs; de messire Henry Ellie de Fleurigny, chler St d'Erinville; de Pierre [de] Poilloue, chler, Sr du Petit S. Mard; de François Pépin, chler, Sr de la Montagne, capitaine de cavalerie, chevalier de St Louis; de Louis Henri Emmanuel Alphonse Le Camus, cousin germain de la future; le doyen signe : « Masens > Autres signatures : Haudry de Boisablon Barré-Fleurigny - St Périer St Mars. 1752. 7 juin, inhumé dans l'église Guy René Valory, 7 mois, fils de messire François Marthe Hubert de Valory... en présence de Louise Leguay, sa gouvernante et de son père nouricier. - 1753. 2 juillet. Le marquis de Valory acquiert des Chartreux d'Orléans le droit de haute justice, sous le titre de prévôté, sur les maisons et héritages relevant en censive du prieuré de St Pierre d'Etampes 3. 11 Août. Baptême de Charles Guy Louis de Valory; a été apporté à l'église par messire Paul Frédéric Charles de Valory, abbé commendataire de l'abbaye royale de Sauve, et par damoiselle Marie Louise Antoinette Valory de Lecé, fille de Fçois Marthe Hubert de Valory, Sr de Lecé, capitaine au régt du Roi cavalerie et de dame Charlotte Henriette Esmée Valory. 1755. 22 novembre, Le marquis de Valory achète des religieuses de Longchamps, le fief de ce nom, autrefois le fief de Foresta, consistant en 476 arpents, 18 maisons et 5 quartiers de pré. Le couvent le tenait de Guiard ou Girart de Foresta, de Jacqueline, sa femme et de Pierre, son frère, clerc, moyennant 500 livres 1. En blanc, le prénom est JOSEPH. 2. Un autre document dit SÉRENT. 2. E 3833, Voir plus haut.
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 +parisis (1266-1267) composant tout le cens qui leur appartenait sur des maisons, vignes et prés sis à Etampes, ainsi qu'un pressoir et la moitié du manoir où il était et le droit de pressurage; toutes choses provenant de l'héritage maternel et tenues du Roi de France qui ratifia la vente ¹. Le chapitre de Notre-Dame d'Etampes prétendit aussitôt que M. de Valory, en qualité de seigneur du fief de Foresta, percevait indûment un droit de censive sur deux arpents de terre usurpée sur celle du chapitre. Des procédures dont nous ignorons le résultat, furent commencées après la publication d'un mémoire dressé par M. Jean François Aubry, chanoine, le 8 mai 1756 2. L'affaire durait encore en 1765, malgré le peu d'importance de la cause. 16 octobre. - Baptême de Marie Jeanne Marthe de Lecé, fille de François Marthe Hubert de Valory, écuyer, St de Lecé, exempt des Gardes du corps du Roi, chevalier de St Louis, etc.; parrain, messire Charles Louis de Valory, abbé de l'abbaye de Sauve, pourvu au nom de messire François Marie de Valory, prêtre, chanoine de St Pierre de Lisle en Flandre; marraine, madame la marquise de Valory, grand'mère. 1758.- 20 juillet, baptême de Louise Sophie, fille de François Michel Hubert de Valory, mestre de camp, etc.; parrain, très haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry de Valory, gouverneur de la citadelle de Lisle en Flandre; marraine, hte et puissante dame Sophie Theveno de Sibert, comtesse de Villefort. Le marquis de Valory (Guy Louis Henry), est ainsi qualifié dans un acte de la même époque (1760-1768) 3: <<< seigneur du Bourgneuf, haut justicier et censier du prieuré de St Pierre, Tiercelieu et des fiefs de St Bonnet dit des Longs, des Haraugeois, Foresta et autres terres ». 25 août. - Jean Charles Marie Valory de Lecé, fils, et Catherine Henriette Valory de Lecé sont parrain et marraine d'un enfant de Nicolas Fenet, valet de chambre du marquis de Valory et de Mie Margte Malot, femme de chambre de la marquise. 1758. - 22 septembre, inhumation dans l'église du corps de 1. E 3866. (Arch. de S.-et-O.). 2. Ε 3842-3843. 3. E 3766. id. id.
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 +très haute et puissante dame Henriette Françoise Le Camus, âgée de 63 ans, femme de très haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry, marquis de Valory, lieutenant général des armées du Roy, commandeur de l'ordre royal et militaire de St Louis, gouverneur de la citadelle de Lisle en Flandre, chevalier, seigneur du Bourgneuf et de cette paroisse. En présence de messire Paul Frédéric Charles de Valory, abbé de l'abbaye royalle de Sauve, son beau-frère, de François Marthe Hubert de Valory, escuyer, St de Lecé, exempt des Gardes du corps du Roi, chevalier de St Louis, mestre de camp de cavalerie, son gendre etc. 1758. - 17 novembre, inhumation dans l'église de Louise Sophie Valory, fille de François Michel Hubert, etc. 1759.- 27 décembre, baptême de Casimir Louis de Valory, fils de François Marthe Hubert etc; a été parrain, par le ministère du sr curé de cette église, messire Charles Casimir de Champignolles, maréchal des camps et armées du roi, chevalier, commandeur de l'ordre de St Jean de Jérusalem, chef de brigade des Gardes du corps du Roi, actuellement à Versailles; marraine, Jeanne Louise Charlotte de Valory. - 1761. 22 mai, inhumé dans l'église le corps de très haute et puissante dame Henriette Charlotte Emée de Valory, femme de François Marthe Hubert de Valory, etc., âgée de 39 ans; en présence de M. Philippe Poussin, chantre en dignité du Chapitre de Ste Croix, et de M. Gerbault, chanoine de Notre-Dame. Le mari, François Marthe Hubert de Valory, mourut à Versailles le 11 mars 1765. La tutelle de ses enfants mineurs fut donnée à leur aïeul maternel, Guy Louis Henri, marquis de Valory. 1767. 9 avril, le marquis de Valory est nommé gouverneur des ville et château d'Etampes, en remplacement d'Adrien Constant Esprit Regnault, marquis de Barres, qui avait donné sa démission en 1764, et du marquis de Feuguerre nommé après cette date et qui, nous ne savons pourquoi, ne put exercer cette charge. Les registres municipaux contiennent, le 12 janvier 1767, une délibération qui ordonne l'enregistrement d'un arrêt du Conseil faisant défense aux maire et échevins de reconnaître le marquis de Feuguerre pour gouverneur d'Etampes. 1769. - Il est rendu foi et hommage pour raison et à cause du droit de haute justice, sous le titre de prévôté, sur les maisons et héritages relevant en censive du prieuré du St Pierre d'Etampes
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 +acquis des Chartreux d'Orléans le 2 juillet 1753, par 10 Guy Louis Henry de Valory, lieutenant général des armées du Roi, commandeur de St Louis, seigneur haut justicier du prieuré de St Pierre, le Bourgneuf, Tiercelieu et autres lieux; 2º feu François Marthe Hubert de Valory, chevalier, seigneur comte de Lecé, la Barre, Lugré, etc., chevalier de St Louis, exempt des gardes du corps, en son nom, à cause de Charlotte Henriette Edmée de Valory, sa femme, et Jeanne Louise Caroline de Valory, sœur de la dite Charlotte, et, avec elle héritière présomptive par moitié de feue Henriette Françoise Le Camus, leur mère, femme de Guy Louis Henry, marquis de Valory sus nommé; 3º Denis Pierre Chaillou, procureur de Charles Jean Marie de Valory, chevalier, seigneur du Bourgneuf et autres lieux, garde de Sa Majesté, compagnie de Beauveau, en quartier à Troyes en Champagne, fils aîné et principal héritier de François Marthe Hubert de Valory et de Charlotte Henriette Edmée de Valory, ses père et mère, tant pour lui que pour Henriette Catherine de Valory, âgée de 24 ans ; Charles Guy Louis de Valory, chevalier de l'ordre de St Jean de Jérusalem, âgé de 16 ans; Marie Jeanne Marthe de Valory, âgée de 13 ans; et Casimir Louis de Valory, officier de justice de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, âgé de 10 ans ; 6º (sic) le même Charles Jean Marie, marquis de Valory 2. 1773. 17 mai, mariage entre messire Louis Nicolas Dieudonné Cornette de Cely, chevalier, capitaine de cavalerie au régiment royal Polongne, fils de feu Nicolas Philippe Cornette St Cyr de Cely, chevalier, conseiller du Roi en son conseil souverain en l'Isle Martinique, et de dame Marie Rose Daubas Dubreuil, de la psse St Eustache de Paris, et damoiselle Henriette Catherine de Valory, fille majeure de deffunts messire François Marthe Hubert de Valory, chevalier de St Louis, Sr de Lecé et autres lieux, exempt des Gardes du corps de S. M. et de dame Henriette Charlotte Aimée de Valory; en présence et du consentement de messire Remy Le Roy de Vaudremont, capitaine d'infanterie, chargé de procuration, cousin germain du côté maternel; mre Jean Baptiste Poilloue de St Mars, Sr de Bierville, officier de marine du Roi, cousin germain du côté maternel, à cause de dame Marie Louise Le Roy, son 1. Du vivant de son grand-père. 2. E 3833. Arch. de Seine-et-Oise.
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 +épouse, tous parents de messire de Cély; de messire Guy Henry Louis, marquis de Valory, lieutenant gal des armées du Roi, commandeur grand croix de l'ordre royal et militaire de St Louis, chevalier commandeur des ordres du Mont Carmel et de St Lazare, gouverneur de Rue, de la citadelle de Lille en Flandre, gouverneur et grand baillif d'épée de la ville d'Etampes, seigneur du Bourgneuf et autres lieux, ayeul maternel; messire Charles Jean Marie, comte de Valory, chevalier, capitaine de cavalerie au régiment de Lorraine; Marie Jeanne Marthe de Valory, damoiselle, frère et sœur; Mre Jules Hippolyte de Valory, chevalier, ancien capitaine d'infanterie, au régiment de la Marine, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis, grand oncle maternel; Jeanne Louise Charlotte de Valory, tante maternelle; messire Guy Marin Terré du Petit--Val, écuyer, conseiller du Roi, receveur général des domaines et bois de Lorraine; St Denis Pierre de Chaillou, avocat au parlement; etc. 177426 août, parrain et marraine, Jules Hippolyte de Valory, chevalier de St Louis, et Jeanne Marie Marthe de Valory, fille de feu M. le comte de Valory, exempt des Gardes du Corps de S. M. 21 septembre, baptême de Louis Michel Amédée, fils de Louis Nicolas Dieudonné Cornette de Cély, chevalier, capitaine de cavalerie au régt royal Polongne, et de dame Catherine Henriette de Valory de Lecé; parrain, messire Guy Louis Henri, marquis de Valory, etc.; marraine, dame Maria Rose Daubas du Breuil de Cély, tous deux représentés par messire Charles Jean Marie, comte de Valory de Lecé, chevalier capitaine de cavalerie au rég¹ royal Lorraine, gouverneur de la ville d'Etampes, et par damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Valory. 20 octobre, inhumé dans la chapelle de St Nicolas de cette paroisse, le corps de feu messire Guy Henry Louis, marquis de Valory, décédé d'hier, agé de 82 ans²....., en présence de messire Charles Jean Marie, comte de Valory etc., petit-fils; Charles Guy Louis de Valory, officier dans les dragons, chevalier de l'ordre de Malte, aussi petit-fils; de messieurs les curés, du clergé, du corps 1. Dans le contrat de mariage, on ajoute: « ci-devant ministre plénipotentiaire à la Cour de Prusse et à celle de S. M. Britannique. 2. On prétend que Frédéric le Grand, en apprenant la mort de Valory, prononça ces paroles élogieuses: « Les hommes de cette trempe ont été rares dans ce siècle!» (Dict. Larousse).
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 +de la noblesse de cette ville. Il n'y a d'autres signatures que celles des curés de S. Martin (Legrand), de S. Gilles (Doches), de NotreDame (Boivin), de S. Pierre (Barbier) et d'Ormoy (Durandet). L'an 1775, le 21 du mois de juillet, messire Louis Nicolas Dieudonné de Cornette de Cély, chevalier, capitaine de cavalerie au régt royal Polongne, âgé de 30 ans, fils déf. messire Nicolas Philippe de Cornette de St Cyr de Cély, chevalier, conseiller au Conseil souverain de la Martinique, et de dame Marie Rose Daubas du Breuil, et damoiselle Catherine Henriette de Valory, 29 ans, fille de deffunts messire François Marthe Hubert de Valory, chevalier de St Louis, Sr de Lecé et autres lieux, en son vivant exempt des Gardes du Corps de S. M. et de dame Henriette Charlotte Aimée de Valory de cette psse; l'un et l'autre actuellement et publiquement de cette psse depuis le 27 may 1773, ayant conçu des doutes sur la validité de leur mariage célébré dans cette église le 27 may 1773, à cause de l'omission de la publication des bans en l'église paroissiale de Sainte-Hyacinthe en l'isle de la Martinique, sur laquelle demeurait le seigneur époux et que celui qu'il avait à Paris, n'était pas suffisamment acquis par le changement de diocèse dont l'époque ne peut se fixer en ladite ville de Paris qu'au mois d'avril 1773, désirant calmer les inquiétudes de leur conscience et prévenir les difficultés qui pourraient naître sur les effets de leur mariage, comme sur l'état de leurs enfants nés ou à naître, nous curé soussigné de cette église, ayant reconnu qu'il avait été non valablement contracté par défaut de publication de ban en l'église paroissiale du domicile du futur époux qui n'était domicilié en la ville de Paris, psse St Eustache, que depuis un mois, ou environ, nous curé susdit, les avons mariés de leur consentement mutuel, après la publication d'un ban en notre église et en celle de St Hyacinthe en la Martinique sans opposition, dispense des deux autres obtenue de Mgr l'Archevêque de Sens, signée Brincourt, vicaire gal, datée et insinuée du 15 du courant, autre dispense obtenue du Préfet apostolique de l'isle Martinique, ainsy qu'il est attesté par le certificat du st Moulin desservant ladite psse, en date du 28 février 1775, légalisée le 12 mars 1775 par le s Petit, juge royal en l'Isle, et scellée le même jour par le sr Le Blanc, avec le consentement de la dame mère du seigneur époux, passé à l'effet du présent mariage par devant Mons. Catala, notaire à la Martinique le 19 février 1773, en présence de messire Jacques Gilbert, marquis de Fraigne, de messire Léon Pierre, che-
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 +valier de Vigny ¹, témoins produits par le seigneur époux et de messire Fredéric Henry de Valory, chanoine de Lisle et Sr Antoine Tremeau de Fenneville, témoins produits par la dame épouse. Suivent les signatures des 4 témoins et du Curé, - et à l'instant du mariage ledit messire Louis Nicolas Dieudonné de Cornette de Cély et la dite dame Catherine Henriette de Valory nous ont déclaré qu'il est issu de leurs œuvres un garçon, né le 20 7bre 1774, baptisé le lendemain dans cette église sous les noms de Louis Michel Amédée, fils de, etc. qu'ils reconnaissent pour leur appartenir et entendent le légitimer par le présent acte à l'effet de succéder à leurs noms, droits et biens, et ont signé. Le 13 avril 1779, est célébré, dans l'église de la Madeleine à Paris, le mariage entre Charles Jean Marie de Valory, capitaine de cavalerie au régiment royal de Lorraine, gouverneur et grand bailli d'épée de la ville, bailliage et duché d'Étampes, capitaine du château de ladite ville, seigneur du Bourgneuf et fiefs y joints, haut justicier et censier du prieuré de St Pierre d'Etampes, seigneur des terres de Lecé, la Barre et Lugré en Anjou, et autres lieux, et Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, fille mineure de feu Joseph François Dupleix, comte de la Ferrière, commandeur de l'ordre de St Louis, gouverneur des établissements français dans l'Inde, gouverneur des ville et fort de Pondichery, et de Claude Thérèse de Chastenay-Lancy. 1779. - 17 mai, au mariage de Jean Louis Darsonville, jardinier, fils d'Henri, domestique au Bourgneuf, avec Françoise Bouthé, fille de Claude, ancien cavalier de maréchaussée et de Françoise Marchand, assistent dame Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, marquise de Valory, fme de Charles Jean Marie de Valory, avec Henriette Catherine de Valory de Lecé et damoiselle Jeanne Marie Marthe de Valory. 1782.- 12 août, damoiselle de Valory de Lecé, chanoinesse comtesse de L'Argentière, témoin du mariage d'une cuisinière du Bourgneuf au service de Mad. de Cély, signe: Ctesse Marthe de Valory. 1. Léon Pierre de Vigny, Sr d'Emerville, capitaine d'infanterie, fils de Claude Henry et de Louise Charlotte de Marcadé, épousa en 1790 Mlle de Baraudin, dont il eut, entre autres enfants, Alfred Victor de Vigny, le poète. 2. Receveur du grenier à sel d'Etampes. 3. Mort le 11 novre 1763.
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 +1783.- Sont cités plusieurs employés du château; Louise Cattin, femme de chambre de Mad. la marquise de Valory; — Louis Darenne, fils de Charles, vigneron à Bagnolet, diocèse et banlieue de Paris et de defte Louise Henriette Maheu, demeurant au château du Bourgneuf en qualité de laquais de madame la marquise de Valory; il épousa le 15 janvier, Marie Gaudron, en présence de messire Charles Guy Louis de Valory, chevalier profès de l'ordre de Malte; Jean Baptiste, baron de Boury (ou Bouy); aux signatures << Dupleix, marquise de Valory, le chevalier de Valory, la comtesse Marthe de Valory, le baron Debouy ». Les nouveaux époux ont un fils prénommé Charles, baptisé en novembre suivant, qui a pour parrain messire Charles Jean Marie, marquis de Valory, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis, mestre de camp, lieut. colonel du régiment de Bourboninfanterie, seigneur du Bourgneuf et autres lieux, représenté par Jean Gangnebien, dit la Forest, valet de chambre de mondit St marquis de Valory. Et pour marraine dame Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, épouse de mondit Sr marquis de Valory, représentée par Denise Gaudron, tante de l'enfant. Sont cités en 1788, Albert Lanoit, cocher et François Durand, valet de chambre de M. de Valory. 1790. 30 mai, parrain messire Charles Guy Louis, chevalier de Valory, commandeur de l'ordre de St Jean de Jérusalem; marraine, noble demoiselle Hélène Marie Henriette Thérèse de Valory, représentés. Le 15 juin suivant, est célébré par messire Jean Baptiste Antoine Amédée Barault, prêtre, chapelain de Ste Marie, le baptême de Charles René Marie, né de la veille, fils de haut et puissant seigneur messire Charles Jean Marie, marquis de Valory, gouverneur et grand bailli d'épée de la ville d'Etampes, colonel du 1er régiment provincial d'état-major, chevalier de l'ordre royal et militaire de S' Louis, seigneur du Bourgneuf, de Lecé et autres lieux et de damoiselle Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, marquise de Valory; le parrain, messire Charles Joseph René Dupleix de Mézy, conseiller au Parlement de Paris, y demeurant, rue des Petites Ecuries du Roy, paroisse St Laurent, lequel nous a fait et constitué pour son procureur général et spécial à l'effet de le représenter en cette qualité. La marraine haute et puissante demoiselle Marie Jeanne Marthe de Valory, chanoinesse du chapitre noble
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 +de Largentière, tante paternelle, représentée par demoiselle Antoinette Thérèse Joséphine de Valory, sa nièce, sœur de l'enfant. En présence et du consentement de messire Dominique Antoine Mesnard du Montelet, chapelain de l'église de Paris, desservant ladite paroisse en l'absence du Sr curé, député à l'Assemblée nationale. Parmi les signatures, on remarque celle de la marquise de La Tour du Pin et de René de La Tour du Pin. 10 juillet. - Charles Guy Louis de Valory est témoin du mariage de Jeanne Gabrielle Rose Renard, fille de Guillaume, garde-chasse, avec François Durand. Il est qualifié << chevalier, commandeur de l'ordre de Malte ». - 1791. 12 avril, le marquis de Valory se rend adjudicataire moyennant 86.600 livres de la ferme du prieuré, d'un jardin près de l'Auditoire et d'environ 80 arpents de terre en divers champtiers, le tout dépendant des Chartreux d'Orléans ¹. La ferme consistait en une maison, colombier, granges, écurie, bergerie, étable et jardin, le tout enclos de murs contigu à l'église et au cimetière. 6 mai. Inhumation dans ce dernier du corps de Antoinette Thérèse Joséphine de Valory, fille mineure de monsieur Charles Jean Marie de Valory, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis et d'Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, âgée d'environ onze ans. Depuis cette inhumation il n'est plus parlé des seigneurs du Bourgneuf dans les registres. L'un des derniers actes, à Etampes, du marquis Charles Jean Marie fut sans doute l'offre qu'il fit aux administrateurs du directoire du district, par le ministère de Jean Elie Fromentin, rer huissier audiencier au tribunal, de la somme de 2051 livres I sou pour le rachat et l'amortissement de la rente foncière de 100 livres provenant de la vente des droits et censives du prieuré faite, le 2 juillet 1753, à son père, par les Chartreux d'Orléans, que nous avons mentionnée au chapitre du prieuré. Le 7 novembre 1792, le notaire Louis Marin Venard, mandataire du marquis de Valory, fait, en conformité du décret du 23 août de la même année, devant la municipalité d'Etampes, la déclaration suivante: << Ledit Sr de Valory s'étant absenté de cette ville dès le mois d'octobre 1791, pour accompagner la dame son épouse aux bains d'Aix1. Archives de Seine-et-Oise. L. MARQUIS, Les rues d'Etampes, 404.
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 +la-Chapelle, il (le notaire) a régi pendant son absence et jusqu'au quinze de ce mois (?), terme accordé audit Sr Devalory par arrêté du département de Seine-et-Oise du 8 juin 1792, les biens qui appartenaient audit Sr Valory, sis en cette ville seulement, que ledit Valory n'étant pas de retour à présent, il croit lui, Venard, être dans le cas de la loi du 23 août der. En conséquence, il vient déclarer, pour se conformer à la loi, qu'il a dressé le compte de recette et dépense par lui faites pour led. St de Valory dont le résultat est qu'il redoit audit Sr Devalory la somme de 788 livres 11 sols 3 deniers, laquelle somme il offre de verser ès-mains de qui il appartiendra. Il déclare, en outre, qu'il ne connaît d'autres biens à Etampes audit St de Devalory que sa maison du Bourgneuf, clos, jardin et dépendances; Une rente de 20 setiers de blé et 10 setiers d'avoine à prendre sur la ferme de Bois-Mercier; La ferme du ci-devant prieuré de St Pierre dont les produits ne sont pas encore certains et qui dépendront de la liquidation qui doit être faite entre le propriétaire et le fermier; Un lot de terres affermé à Charles Boucher et Germain Chevrier moyennant 326 livres par an; Une petite maison, rue du Sablon, louée à Jean Pierre Trinité et sa femme moyennant 75 livres par an; Une autre petite maison, sise rue de la Boucherie, près l'Orme S. Pierre, louée au nė Delavaux, sabotier, moyennant 50 livres par an; Une autre maison, même rue, près le Bourgneuf, louée à la Vve Petit, dit Connelle, moyennant.. I Un moulin à eau du faubourg S. Pierre, loué au Sr Beschu, meunier, moyennant 4000 livres par an; Plusieurs pièces de pré, aunaies, futaies et bois taillis situés au lieu nommé Vauroux que fait valoir led. S. Valory ; Une petite maison servant autrefois d'Auditoire de la Prévôté de S. Pierre; Un clos de vigne rue de l'Avaloir, en face du jardin du Bourgneuf; Plus 136 livres 9 sols de rentes foncières dues par 12 particuliers dont l'énumération est donnée et enfin quelques cens annuels dont il y a baux à cens. 1. Resté en blanc.
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 +Mtre Venard déclare encore qu'il a en sa possession les terriers et cueilloirs des anciens fiefs appartenant aud. St Valory, plusieurs baux et titres nouveaux des rentes ci-dessus dont il offre faire la représentation et remise à qui il appartiendra sous la réserve d'en retirer décharge au bas de l'état sommaire qui en sera dressé, etc. Le marquis de Valory avait donc émigré en 1791, tous ses biens furent vendus au profit du domaine de l'an II à l'an VIII et le château fut démoli; il n'en reste plus de trace aujourd'hui qu'un grand clos qui sert à la culture, où l'on se propose de bâtir des maisons particulières. LES RECEVEURS DU BOURGNEUF 1586, Pierre Roger. 1600, Pierre Forest, auquel succéda Pierre Pinguenet, époux de Perrine Besnard, cité en 1609, le 7 octobre, à l'occasion du baptême de sa fille Marie qui a pour parrain le Sr du Bourgneuf et pour marraines, damoiselle Marie Saulcier, ve de Pierre Amadon, commissaire des guerres, et Marie Baret, fille de N. H. Jacques Baret, avocat à la cour du Parlement. François Baret, fils de ce dernier, est parrain d'une autre fille de Pinguenet, le 17 septembre 1616. - Nous relevons dans les registres paroissiaux les actes de baptême d'autres enfants du receveur. - 1610. 26 avril, Perrine Pinguenet; parrain, honeste hoe Jehan Yvon, receveur de la seigneurie de Mesnil Girault. 1619. - 3 nove, Philippe (fille). Parrain, N. H. Claude Le Ragois, seigneur de Bretonvilliers, conseiller du Roi, receveur général des Finances à Limoges; marraine, damoiselle Philippe Le Ragois, femme de N. H. François Prat, conseiller du Roi et trésorier de Mgr de Montpensier. 1624. - 26 mai, Catherine; parrain et marraine, N. H. François de Gorry, Sr de la Tour, commissaire ordinaire des guerres, et Cantienne Thirouin, épouse de François Forest, sergent royal au bailliage. Après un long espace de temps, nous voyons l'emploi tenu par le St Marin Savouré, époux de Marguerite Mary, dit Savouré l'aîné pour le distinguer de son fils qui prit la charge après lui. Il est dit,
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 +en 1666, bourgeois d'Etampes, et en 1668, concierge de la maison du Bourgneuf. En 1670, il est receveur de la seigneurie de Chalou-la-Reine, siège d'une commanderie de l'ordre de Malte, très ancienne et très connue: Une de ses filles, nommée Antoinette, eut un enfant naturel en 1674, dont le père était l'un des chevaliers de St Jean de Jérusalem. A la suite de ce scandale que nous avons rapporté ailleurs, Savouré quitta le pays et revint à Etampes où il échangea la recette de Chalou contre celle du Bourgneuf. Antoinette mourut à Etampes, veuve de Nicolas Bernier, bourgeois de Paris, âgée de 67 ans, et fut inhumée le 21 septembre 1721, dans l'église de St Pierre, en présence de son frère Marin Savouré le jeune, de ses neveux Marin Savouré fils 2 et Antoine Hochereau, et de Jean Villemaire. Les registres rapportent les actes de baptême de plusieurs des enfants de Marin Savouré le jeune, dont la femme était Marie Villemaire. En même temps que receveur du Bourgneuf, il était qualifié << capitaine de la bourgeoisie, de la gendarmerie, ou de la milice de cette ville ». Ces actes offrent quelque intérêt, en raison de la qualité des personnes qui tinrent ces enfants sur les fonts. Marie Anne, baptisée le 7 mars 1695, a pour parrain Dominique Artus Chevreau et pour marraine, damoiselle Marie Anne du Tillet. Louise (28 octobre 1696): parrain et marraine, Michel Rousse, écuyer, conseiller du Roi, et son procureur au bailliage, prévôté, maréchaussée, hôtel et communauté d'Etampes, et damoiselle Louise Julie de Cœurs, fille de défunt Alexis de Cœurs, conseiller au Châtelet de Paris, seigneur du Bourgneuf. Marin, dont nous avons parlé plus haut (1er octobre 1698), parrain et marraine, Jean Villemaire et Edmée Marchand, femme de Pierre Laumosnier, receveur de Mesnil Girault. Louis, baptisé le 13 juin 1702, et François en 1707. En cette même année 1707, est cité comme receveur du Bourgneuf le Sr Lacroix. (A suivre) Ch. FORTEAU. 1. Voir nos « Registres paroissiaux du canton de Méréville », р. 133. 2. Sous-diacre à S. Pierre en 1722, mort curé d'Arrancourt en 1779. 3. De la famille des Chevreau de Boisablon, Sts de Vaudouleurs et du Petit Villiers.
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 +=====RECHERCHES SUR LES ENSEIGNES ET LES VIEILLES HOTELLERIES DE CORBEIL=====
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 + (1). ANCIENNES ENSEIGNES ET HOTELLERIES LA NASSE. Rue Saint-Spire Côté droit ou côté du Cloître. Emplacement: encoignure de la place du marché et de la rue St-Spire. La maison où pendait cette enseigne, qui remonte à la seconde moitié du xive siècle, se trouvait au carrefour Notre-Dame et faisait le coin de la place du marché et de la rue du Petit Pont c'est-à-dire de la rue Saint-Spire; elle tenait du côté de la rue Saint-Spire à l'hôtel du Petit Chaudron, et, du côté du marché, à l'hôtel de la Couronne. Sous cet hôtel, élevé sur piliers, existait anciennement un étal de boucher. Un acte du 5 mars 1407 nous apprend que l'église de Saint-Germain du vieux Corbeil avait droit de prendre annuellement 6 livres parisis de rente sur cet hôtel, qui appartenait alors à Guillaume Dupont. L'Eglise Saint-Nicolas de Corbeil possédait aussi 20 sols parisis de rente à prendre, chaque année, sur l'étal, ainsi que le constate un acte du 23 mars 1422, en contenant cession, moyennant cette charge, par Philippe Le Caulchois. (1) Pour la première partie, voir le Bulletin de 1907, page 1oo et suivantes.
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 +|**00000060**| 32 La maison de la Nasse était de la censive du Chapitre de SaintSpire (1), auquel il était dû, en outre, une rente de 10 sols parisis. Elle appartenait en 1461 aux héritiers de Denisot Guiart, qui la tenait de Colin Dicteville. Louis Godefroy et Pierre Girard la possédaient en 1544Robert de Launay, chirurgien à Corbeil, en fit déclaration au terrier de Saint-Spire, le 17 juillet 1607; elle lui provenait de Noëlle Cordeau, sa femme (2). Cet immeuble, loué en 1636 à Nicolas Delamarre, marchand à Corbeil (3), appartint successivement au xvIIe siècle à Charles Du Nas, notaire (1654), Louis Trehet (1667), Jacques Darbonne (1690), Alexandre Lemerle (1697), qui en passèrent titre nouvel. Enfin la maison de la NASSE, et celle appelée le Chaudron, furent aliénées le 31 octobre 1757, suivant acte de Me Hazou, notaire à Paris, par Marie Marthe Lemerle, veuve de Louis Trehet, et les héritiers de ce dernier, à Pierre Bertrand, marchand épicier, moyennant 1300 livres, et 225 livres de rente annuelle, perpétuelle, et non rachetable. La maison de la Nasse a appartenu au xixe siècle à la veuve de Jean Adrien Aubry, épicière, Joseph Désiré Loudet, boucher (1830), Léonard Carré, boucher (1867), Alexandre Eslanger et Florent François, entrepreneur de peinture (1868). Ceux-ci la firent démolir partiellement en 1879, et reconstruire telle que nous la connaissons aujourd'hui. Acquise en 1885 par Joseph Léon Grandin, négociant à Paris, celui-ci la revendit à Alexandre Chevalier, boucher à Corbeil, qui en est encore propriétaire. Cadastrée section B, nº 5. LE PETIT CHAUDRON. Rue Saint-Spire, nº 2. La maison dite l'hôtel du petit Chaudron, tenait à droite à la maison de la Nasse et à gauche à l'hôtel du Grand Chaudron. A l'origine, elle faisait partie de l'hôtel du Chaudron. (1) Le cens dû annuellement s'élevait à sept livres 6 deniers. (2) Robert De Launay et Noëlle Cordeau étaient les père et mère de Jean de Launay, prévôt de Corbeil, de 1624 à 1653. (3) Arch. de Seine-et-Oise, E. 6885. Acte Harly, notaire, du to janvier 1636.
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 +|**00000061**| - - 33 Ce n'est qu'à la suite d'un partage de cet immeuble entre les héritiers Boudeaulx, au commencement du xvIe siècle, que Nicole Boullenger et Denise Boudeaulx, sa femme, donnèrent le nom de Petit Chaudron, à la partie attribuée à cette dernière, par opposition à la partie donnée à un autre cohéritier, laquelle, désormais, s'appela le Grand Chaudron. En 1544, Catherine Boucher, veuve de Jehan Hemon qui était au lieu des époux Boullenger, payait 12 deniers parisis de cens pour cet immeuble du Petit Chaudron, qui relevait de la censive de l'église Notre-Dame. Au xviie siècle, ses propriétaires furent, successivement, Charles Du Nas (1609), Etiennette Pingret (1620), Jean Pia, épicier (1652), Louis Trehet (1667), Jacques Darbonne (1690), Alexandre Lemerle (1697), qui, tous, pour la redevance du cens, firent déclaration au terrier du Chapitre Saint-Spire, auquel avait été réuni le Chapitre de l'église Notre Dame, en 1601. L'immeuble connu autrefois sous le nom d'hôtel du Petit Chaudron, appartient actuellement à M. Alexandre Chevalier, boucher à Corbeil. LE GRAND CHAUDRON. rue Saint-Spire, nº 2. L'hôtel du Chaudron est très anciennement connu. Vers le commencement du xvie siècle, il était la propriété de Pierre Boudeaulx; à la suite du partage entre ses héritiers, cet immeuble, qui s'étendait alors depuis l'hôtel de la Nasse jusqu'à la rivière Saint-Spire, autrement dit le canal de la Boucherie, et par derrière à l'hôtel de la Couronne, fut divisé en deux parties; l'une, celle où se trouvait l'enseigne, prit désormais le nom d'hôtel du Grand Chaudron; l'autre prit la dénomination d'hôtel du Petit Chaudron. En 1544, le Grand Chaudron appartenait à Augustin Delacourt, à cause de sa femme, héritière de Yves Harmet, et à la veuve de ce dernier. Yves Harmet l'avait acquis des héritiers de Pierre Boudeaulx. Cet hôtel, auquel un jardin attenait par derrière, et qui avait droit de port sur le canal de la Boucherie, était de la censive du Chapitre de Saint-Spire, lequel avait droit de percevoir annuellement un droit de cens de 4 sols I denier parisis. 1908. - I. 3
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 +|**00000062**| 34 Il était aussi redevable envers l'Eglise Notre-Dame de Corbeil d'une rente de six livres (1). L'hôtel du Grand Chaudron a été reconstruit en 1594. En effet, suivant quittance passée devant Me Etienne Grégoire, notaire à Corbeil, le 27 avril 1594 (2), Jean Dupré, « masson en plastre », demeurant à Corbeil, reconnaît avoir reçu de Charles Du Nas, marchand chandelier, demeurant en cette ville, la somme de 685 écus d'or sol. 40 sols tournois, << Pour les ouvraiges de massonneries faictes par ledict Dupré, pour ledict Du << Nas et Jehanne Lecoq, sa femme, pour avoir basty et reffait de fons en comble << de neuf, une maison assis audict Corbeil, rue Sainct Spire, appellée l'hostel du << Grand Chauldron, et pour avoir, par ledict Dupré, fourny de touttes mathières << convenables, tant chaulx, sables, pierres, plastre, thuille, clous, lattes et autres << mathières qu'il a convenu fournir audict bastiment, que à l'exécution de la << muraille de la court, estant au long de la rivière, le tout suivant les marchez << tant par escript que verballement qui en ont estez faictz entre eux ». Au xvu siècle, l'hôtel du Grand Chaudron appartint successivement aux consorts Du Nas, à Philippe Auberger, et à Jacques Trehet et Charlotte Létang, sa femme; ceux-ci en firent déclaration au terrier de Saint-Spire le 7 janvier 1697. Jacques Trehet le donna en dot à son fils Louis, lors de son mariage avec Marie Marthe Lemerle. Nous avons dit que la veuve et les enfants de Louis Trehet aliénèrent cet immeuble en même temps que la maison de la Nasse, le 31 octobre 1757, à Pierre Bertrand, épicier. Après avoir été possédée pendant près de 80 ans par la famille Loudet, cette ancienne maison fut acquise en 1881 par Joseph Léon André Grandin, négociant à Paris. Elle est actuellement la propriété de M. Alexandre Chevalier, boucher à Corbeil. LE PETIT PONT. Rue Saint-Spire, no 4. Cette enseigne tirait son nom de la situation de la maison où elle était appendue. Celle-ci est, en effet, partiellement construite au-dessus du ponceau du canal de la Boucherie. Elle se trouvait devant et vis à vis de l'hôtel de l'Ange, et tenait d'un côté à l'hôtel (1) Compte de l'église Notre-Dame. (2) Arch. de Seine-et-Oise, E 6847.
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 +|**00000063**| 35 de la Rose, d'un bout à Pierre Hideux, à cause du port des Gobelets (1612). Partie de l'emplacement de la maison portant l'enseigne du Petit Pont, avait été donnée à bail à cens, par le Chapitre de Saint-Spire, à Charles Du Nas, marchand de bois à Corbeil, suivant acte passé devant Me Etienne Grégoire, notaire à Corbeil, le 13 février 1592 1. Aux termes de cet acte, « Mre Martin Hiel, prestre, chantre et <<< chanoine de l'église collégialle monsieur Saint Spire de Corbeil, <<< représentant le chappitre de la dicte église, résidant actuellement, <<< seul chanoine en la dicte église > assisté de Mres Barthélemy Deschasteaux et Tristan Camus, chapelains, font bail à Charles Du Nas, « du droict de passaige et occupation estant au dessus de la « rivière qui fait meudre le moullin de la Boucherie, passant par «dedans la susdicte ville de Corbeil ». Du Nas avait le droit de « pouvoir bastir sur la dicte rivière, sans <<< empescher le cours d'icelle, depuis l'arche sur laquelle on passe << jusqu'à l'encoignure de la muraille du port des Gobelets ». En exécution de cette concession, Du Nas fit agrandir la maison qu'il possédait déjà, et bâtir sur la rivière jusqu'au port des Gobelets. Par déclaration au terrier de Saint-Spire, passée devant Barré, notaire à Corbeil, le 29 octobre 1612, Spire Du Nas, notaire royal et procureur à Corbeil, reconnaît être détenteur << d'une petite maison et petit comble de bastiment a costé, soubz partie duquel « est la porte et allée de la maison, le tout couvert de tuiles, cour derrière, assis « en la rue St-Spire, appelé l'hostel du PETIT PONT, devant et vis à vis l'hostel « de l'Ange; laquelle maison, petit comble de bastiment et cour, fut à défunt << Nicolle Barré, demeurant à Corbeil, qui estoit au lieu de Spire de Santeny, « tenant d'une part au recognoissant, à cause de sa maison de la Roze, etc. ». Le Chapitre de St-Spire avait droit de percevoir 3 sols 2 deniers parisis de cens sur cet immeuble, lequel était, en outre, chargé de 4 livres de rente envers l'église Notre-Dame de Corbeil, ainsi que le constate un acte passé devant Me Fontaine, notaire à Essonne, le 30 mars 1648, et contenant vente par Jehanne Girard, veuve de Jehan de Chartres, à Pierre de Chartres, marchand à Corbeil, moyennant 454 livres. 1. Archives de Seine-et-Oise, E. 6846.
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 +|**00000064**| 36 - La maison du Petit Pont appartint ensuite à Guillaume Darbonne (1668); à Pierre Debeines et Etiennette Baron, sa femme (1701); François Allevin et Magdeleine Gibier, sa femme. Nous avons relaté, en son lieu, les modifications que la maison de Debeines eut à subir lors de la reconstruction de l'arche du canal de la Boucherie et de l'élargissement de la rue du Petit Pont, en 1732, ainsi que la transaction intervenue à cette époque, entre ce dernier et les consorts Allevin. Nous n'y reviendrons pas. Des titres des années 1588, 1645, 1663 et 1707 font mention de six livres de rente, due le jour de Pâques, constituée par Cosme Poirier, sur la maison du Petit Pont, pour la fondation d'un salut le jour de Pâques, pour Charles Du Nas, et d'une messe basse de Requiem et De profundis le to novembre, à l'intention de Marie Clément, femme de Du Nas. En 1707, cette rente était due par François Allevin. La maison du Petit Pont appartient actuellement à madame Desassis. LA ROSE, devenue la ROSE BLANCHE. Emplacement : Rue Saint-Spire, no 6. La maison « où souloit pendre pour enseigne la Rose » consistait en: boutique, cuisine basse, deux chambres hautes, grenier dessus, montée dans œuvre et petite cour derrière; elle tenait à la maison et cour de l'hôtel du Petit Pont, et se trouvait en face de l'hôtel de l'Aventure. Le plus ancien titre s'y rapportant est une charte passée devant Jehan Charron, tabellion à Corbeil, le 1er décembre 1467, faisant mention de 16 sols parisis de rente, constituée au profit de l'église St Nicolas de Corbeil, par feue Agnès Javet, veuve de Denis de Thiermont, sur « une maison ou soulloit pendre pour enseigne la Roze ». Des titres des années 1586, 1607, 1616, 1647, nous apprennent que Marie Guespereau, veuve de Robert d'Estrechy, avait, aux termes de son testament, daté de 1586, légué au chapitre de SaintSpire 9 livres de rente, à prendre sur cette maison pour la fondation de deux saluts, le jour de Saint-Michel et le dimanche du saint
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 +|**00000065**| - 37 Sacrement. Par déclaration faite au terrier du Chapitre de St-Spire, par acte devant Barré, notaire à Corbeil, le 22 octobre 1609, Spire Du Nas, notaire royal et procureur, fils de Charles Du Nas, marchand de bois, reconnaît être propriétaire de la maison de la Rose, « qui fut à Michel Fontayne, et Marie Guespréau, sa femme, auparavant à Pierre « Langlois, tapissier qui estoit au lieu de Jehan du Moustier, tenant d'une part « à l'hostel des Gobelets, appartenant à Pierre Hideulx, notaire et procureur à << Corbeil... chargée de 22 deniers parisis de cens ». Michel Fontayne avait cédé cet immeuble, à rente, à Charles Du Nas et Marie Clément, sa première femme, par acte devant Galien, notaire à Corbeil, du 21 mars 1583. Noble homme, Me Jean de Launay, conseiller du Roi, prévôt et président de la ville, prévôté et châtellenie de Corbeil, Me des requêtes ordinaires de l'hôtel de la Reine, et Jeanne Hideux, son épouse, firent l'acquisition de la maison de la Rose, de messire Spire Du Nas, l'aîné, prêtre habitué au prieuré de Notre Dame de la Victoire des Champs, à Essonne, ci devant procureur et notaire royal à Corbeil, suivant acte reçu par Me du Nas, notaire en cette ville, le 3 janvier 1650 1. Nicolas de Launay, seigneur du Perré, chevalier de l'ordre militaire de St Louis, brigadier des armées du roi, à Paris, l'un des enfants de Jean de Launaya, aliéna cet immeuble le 4 décembre 1706, par contrat devant Boisneuf, notaire à Corbeil, à Alexandre Lemerle, marchand à Corbeil, à charge, notamment, d'acquitter la fondation que nous avons relatée, et de payer 22 sols parisis de cens au chapitre de Saint-Spire. La maison de la Rose, appelée vers la fin du xviie siècle la Rose Blanche, tombée en ruine, fut démolie en 1723. LES GOBELETS puis LA VILLE DE ROUEN. Rue Saint Spire, nº 8. La maison appelée l'hôtel des Gobelets, comprenait deux corps de bâtiment, l'un devant l'autre, avec cour, grange, jardin. Elle avait droit de port sur la « rivière qui fait moudre le moulin de la Boucherie ». 1. Biblioth. Nat. Mss. Pièces originales nº 1662, dossier 38637. 2. Il était né à Corbeil en juillet 1637.
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 +|**00000066**| 38 - Elle relevait de la censive du chapitre de Saint-Spire, qui avait droit de percevoir annuellement, à ce titre, un droit de 40 deniers parisis. Ce droit de censive est mentionné dans des titres de 1346, 1505 et 1578. En 1597, à la suite de partage, l'hôtel des Gobelets appartenait, pour moitié, à Yves de Santeny, marchand, et pour l'autre moitié, à Antoine de Santeny, sergent royal à Corbeil. La première moitié fut possédée, successivement, au xviie siècle, par Pierre Hideux, notaire royal à Corbeil, qui en passa déclaration au chapitre de Saint-Spire le 21 février 1609, puis à Jeanne Hideux, sa fille, épouse de Jean de Launay, prévôt de Corbeil, et à ses héritiers, qui en étaient encore propriétaires en 1702. L'autre moitié appartint, dans le même siècle, à Antoine de Santeny (1610); à Jean Clozeau, notaire, et Marie de Santeny sa femme, (1650); à Marie Diane Mathis, veuve de Mamert Cressault (1697); à Nicolas Viellard et Louise Charron, sa femme, en 1707. Vers 1720, l'enseigne des GOBELETS disparut; elle fut remplacée par celle de la VILLE DE ROUEN. L'IMAGE SAINTE BARBE Emplacement : rue Saint-Spire, nº 10. Cette enseigne remonte au xve siècle. Par titre nouvel passé pardevant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 21 juin 1651, Jean de Santeny, sergent royal à Corbeil, se reconnaît propriétaire: « d'une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, consistant en deux corps de « logis, petite cour au milieu, et montée hors œuvre, en laquelle maison soulloit « pendre pour enseigne l'image de Ste Barbe, acquise de M. Claude Tarteret, tenant << d'une part à Jean Clozeau, notaire, d'autre à Jean de Launay, prévôt de Cor- << beil (1), et à M. Jacques Mathis, à cause de sa maison de l'Homme sauvage, abou- << tissant d'un bout sur la rue, et d'autre bout sur la maison de l'Homme sauvage ». Des titres de 1456, 1651, 1694 nous apprennent que le chapitre de Saint-Spire avait droit de percevoir annuellement, sur cette maison, 2 sols parisis de cens et 20 sols tournois de rente, payables le jour Saint Martin d'hiver. 1. A cause de la maison des Gobelets.
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 +|**00000067**| 39 - La communauté de l'église Notre-Dame de Corbeil était bénéficiaire d'une rente perpétuelle de 30 sols parisis, constituée et délaissée à son profit par Pierre le Bergier et Jehanne Camus, sa femme, à prendre sur cette maison de l'Image Ste-Barbe, et sur la moitié de l'hôtel des Maillets (1), moyennant et à la charge qu'elle « sera tenue de faire dire et célébrer, par chacun an, le jour de l'As- << somption notre Dame, une messe haute du jour de l'Assomption >> aux conditions énoncées dans un acte passé devant Beaujon, substitut de Ambert Destouches, tabellion à Corbeil, le 7 juin 1543. La maison qui avait pour enseigne l'Image Sainte-Barbe, baillée le 23 décembre 1476, moyennant cens et rente, à Denis Boudeaulx, marchand tanneur, par Messieurs de Saint-Spire, et qui appartint ensuite à Louis Destouches, et depuis à Simon Andrault, fut possédée au xviie siècle par: Pierre Mathis et Catherine Andrault, sa femme (1609); Claude Tarteret; Jean de Santeny, sergent royal à Corbeil (1651); Pierre de Santeny, son fils, et par Charles de Santeny, son petit-fils. Celui-ci la fit démolir vers 1694, pour cause de vétusté. L'ÉCREVISSE Emplacement: rue Saint-Spire, 12. La maison dite « l'hostel de l'Escrevisse » tenait d'une part à Pierre Mathis (1617), et du levant à la maison de l'Homme sauvage. Le Chapitre de l'église Saint-Spire en consentit bail, en 1452, moyennant 16 deniers parisis de cens, et une rente perpétuelle de trois livres dix sols. L'enseigne de l'Écrevisse est mentionnée dans des titres de 1428, 1451, 1452, 1521, 1564, 1611, 1702. En 1617, elle appartenait à Pierre Symerel, marchand au faubourg de Corbeil, ainsi qu'il résulte d'une déclaration faite au terrier de Saint-Spire le 28 décembre de cette année. Cette maison fut démolie à la fin du xvine siècle; elle était alors la propriété des hoirs d'Alexandre Regnault, héritier de Jean de Launay, 2º du nom, abbé de Saint-Spire et prévôt de Corbeil, qui l'était lui-même de Jean de Launay, rer du nom, aussi prévôt de Corbeil, son père. 1. Cet hôtel, situé place du marché, était contigu à celui de la Coupe d'Or.
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 +|**00000068**| - - 40 Une déclaration faite en 1702, par les héritiers de Regnault, porte en effet « que les 16 deniers parisis de cens, dus au chapitre de Saint- « Spire, étaient à prendre sur une place ou estoit ci-devant la maison <<< de l'Écrevisse ». L'HOMME SAUVAGE, devenu l'enseigne des ARMES DE VILLEROY (1753). Rue Saint-Spire, no 14. L'enseigne de « l'Homme sauvage » est connue à Corbeil dès le commencement du xve siècle. Par déclaration faite au terrier de Saint-Spire le 4 août 1609, Pierre Mathis, marchand, demeurant à Corbeil, reconnaît être détenteur << D'une maison couverte en tuiles, comprenant deux corps d'hostel et petite << cour au milieu, cave, grande cour derrière et port sur la rivière de la Boucherie, << ladite maison d'hostel, appelée l'hostel de l'Homme sauvage, située rue St-Spire... « tenant d'une part à la veuve et hoirs Jean Tortouyn et à Me Jacques Barré, « procureur; le corps d'hostel de derrière et cour [du milieu], tenant à l'hostel de « l'Image Ste-Barbe, et la cour de derrière tenant à la cour et masure de la Chapelle « St-Blaise ». Ce bâtiment situé sur la rue, avait été acquis par Mathis des héritiers de Jean Beaujon, qui le possédaient « de grande antiquité, de Jean Marse, et depuis à Guillaume et Louis Destouches ». La cour de derrière avait été prise à rente par Mathis, du chapelain de la Chapelle St-Blaise; quant au second bâtiment et à la cour du milieu, ils étaient propres à Catherine Andrault, épouse de Mathis. Par acte passé devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 19 août 1653, Jacques Mathis, bourgeois de Paris, époux de Louise Clozeau, consentit bail de la maison du Sauvage, au profit de Adrien Debonnaire, marchand potier en terre, et Nicole Clément sa femme, pour une durée de 9 ans, moyennant un loyer annuel de 100 livres. Le Chapitre de l'église St-Spire avait droit de percevoir chaque année 13 sols I denier sur l'ensemble de la maison de l'Homme sauvage, qui appartenait au commencement du XVIIIe siècle à François Gaultier, fils de Marie Mathis, qui en passa titre nouvel le 15 mai 1706, devant Me Boisneuf, notaire. François Gaultier ou Gauthier, qui était bourgeois de la ville
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 +|**00000069**| - 41 d'Etampes, et Geneviève Thibault, sa femme, aliénèrent cet immeuble à Jean de Santeny, traiteur et Marie-Anne Petit, sa femme, par contrat passé devant Me Hucherard, notaire à Corbeil, le 25 Juin 1713. Au décès de Jean de Santeny, la maison du Sauvage revint à Charlotte de Santeny, épouse de Jean-Baptiste Jullien, pâtissier à Corbeil, par suite de différents arrangements faits entre ces derniers et Jean Fromentin et Marguerite de Santeny, son épouse, suivant acte passé devant Me Dupont, notaire royal à Corbeil, le 16 octobre 1743, moyennant, entr'autres charges, celle de payer 45 livres de rente aux époux Fromentin. En 1767, J.-B. Jullien consentit bail de l'immeuble qui nous intéresse à Cosme Joseph Mercier, marchand pâtissier traiteur et à Marguerite Françoise Bernard, sa femme, moyennant un loyer annuel de 450 livres (1). C'est pendant la possession de J.-B. Jullien, qui avait sans doute quelque parenté avec Joseph Jullien, Me de la manufacture de porcelaine et faïence de Mennecy-Villeroi, que l'hôtel de l'Homme sauvage abandonna sa vieille enseigne, et prit, pour nouvelle dénomination, les armes de Villeroy. Les héritiers de Jullien: 1º Jeanne Charlotte Jullien sa fille, épouse de Claude Philippe Duclerc, maître vitrier à Corbeil, et 2º Marie Thérèse Aboilard, sa petite-fille, par représentation de Louis Aboilard, et de Marie Louise Jullien, aliénèrent cet hôtel à André Augustin Bricard, boulanger et Angélique Lepaire, sa femme, le 25 mars 1771. Ceux-ci la revendirent, en 1775, à PierreNicolas Beurré, me maçon à Corbeil, moyennant 4000 livres, et l'acquit de 7 livres 9 deniers de cens envers le chapitre de Saint-Spire. L'IMAGE NOTRE DAME. Rue Saint-Spire, nº 18. La maison sise rue Saint-Spire, où « souloit pendre pour enseigne l'Imaige Notre DAME > consistait en deux corps de logis, couverts de tuiles, l'un sur la rue, l'autre par derrière, au cloître de Saint-Spire, avec cour et jardin, ayant entrée par la rue Saint-Spire et par le cloître. Cette maison est une des plus anciennes de la ville; elle est en (1) Acte Mallat, du 3 février 1767.
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 +|**00000070**| 42 effet mentionnée dans des titres de 1378, 1429, 1442, 1475, 1510, 1512, 1513. Elle dépendait de la seigneurie du Chapitre de St-Spire, qui avait le droit de percevoir chaque année 4 sols 2 deniers parisis de cens. En 1505, Jean Aubert, potier d'étain, propriétaire de l'hôtel de l'Image Notre Dame, fut accusé d'un crime emportant peine capitale; il fut arrêté et conduit dans les prisons du Châtelet de Paris, puis condamné à « estre pendu et estranglé ». Les Abbé et Chanoines du Chapitre de Saint-Spire intervinrent au procès pour que Aubert leur fût rendu comme étant leur hôte, sujet et justiciable, l'hôtel de l'Image Notre Dame étant en la haute justice et seigneurie de Saint-Spire, à tout le moins, dit la requête : « S'il ne leur estoit rendu, que l'exécution qui seroit faicte de la << personne dudict Aubert, si aucune exécution en estoit faicte, que ce « fust sur la terre, haulte justice et seigneurie d'iceulx, et la confisca- « tion desclarée à eulx appartenir des biens, estans et trouvez en leur « terre, haulte justice et seigneurie ». Une information fut ordonnée pour connaître du bien fondé de cette prétention. Le 22 décembre 1505, le garde de la prévôté de Paris rendit, entre le chapitre de Saint-Spire et le procureur du Roy, la sentence suivante que nous croyons utile de rapporter, attendu qu'elle fixe les limites de la seigneurie du Chapitre. « Veu de nous, icelluy procès, la production d'iceux de St-Spire, par laquelle <<< nous est demandé le dict hostel de l'Imaige Nostre Dame, assis en la grande rue << St-Spire, auquel le dict Aubert estoict de son vivant, estant en la haulte, moyenne <<< et basse justice et seigneurie desdictz de St-Spire, desquels une fourche patibu- « laire, juge, officiers, prisons, moullin bannal et aultres choses, servant aux droictz << de haulte justice, basse et moyenne desdictz de sainct Spire, s'estendant en <<< plusieurs lieux, rues et chantiers delad. ville et faulx bourg de Corbeil, et aussy <<< hors dudict Corbeil, en plusieurs villages et territoires, et aussy ont censives et « aultres droicts seigneuriaulx ; << Et spécialement nous est apparu que, dedans la ville de Corbeil, lesdictz de <<< sainct Spire ont justice en la rue de leur église, à costé de la dicte église, com- « mençant à un petit pont et ponceau, pavé de carreaux par dessus, et par dessous << lequel coule, en la rivière de Seine, ung bras de la rivière d'Essonne, jusques << à une ruelle estouppée par devers ladicte rue, assise entre la maison de Mr le << Prévost, procureur aud. Chastellet, et la maison qui fust à Vincent Thomas, et « de la dicte ruelle par derrière le cloistre, le long des murs de la ville de Corbeil, << jusques à l'arche St Nicolas qui est sur lesdictz murs, et dessous laquelle arche << entre le bras de la rivière d'Essonne, qui toute appartient aux dicts de St-Spire,
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 +|**00000071**| - 43 « descend et reprend au moulin de la Boucherie, aux ditz de St-Spire appartenant; << dedans lequel enclos est assise la maison de l'imaige Nostre Dame où ledict <<< Aubert estoit de son vivant. « Et tout veu et considéré, ce qui estoit à voir et considérer de ceste partie, « Nous disons que lesdictz héritiers (1) auront main levée de la confiscation des « biens trouvés et qui estoient audict hostel de l'Image Nostre Dame, en la grande << rue St-Spire dudict Corbeil, et en la haulte Justice et Seigneurie desdictz de « St-Spire, par notre sentence définitive, jugement de droict. De ce, nous avons << fait mettre à ces présentes le scel de la prévosté de Paris le lundy vingt deu- « xiesme décembre mil cinq cens cinq » (2). Par acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, du 26 février 1617, Jacques Regnault, procureur et notaire royal à Corbeil, contrôleur des deniers communs de cette ville, qui était alors propriétaire de la maison de l'Image Notre Dame, en consentit bail à Martin Gougault, menuisier, moyennant un loyer annuel de 60 livres. Le 30 avril 1654 (3), Pierre Mesnard, pâtissier, et Denise Gilgard sa femme qui, déjà, en étaient locataires depuis 12 ans, renouvelèrent bail pour 3 ans, de Nicolas Regnault, procureur du roi à l'hôtel de ville de Corbeil et contrôleur des deniers communs de cette ville, moyennant 102 livres de location. Au commencement du XVIIIe siècle cet immeuble était la propriété de Jean Regnault, marchand à Corbeil, héritier de Nicolas Regnault. LE PILIER VERT Rue Saint-Spire, no 20. La maison qui portait l'enseigne du « Pilier vert > tenait au portail du cloître de Saint-Spire. Son origine est aussi ancienne que celle de la maison de l'Image Notre Dame. De nombreux titres portant les dates de 1372, 1381, 1439, 1466, 1467, 1513, 1516, 1562, 1589, 1650, 1703, 1708 font mention de deux sols 6 deniers parisis de cens et de 7 livres de rente, en deux parties, dus au Chapitre de Saint-Spire sur cette maison, dont il consentit bail à cens et à rente, moyennant cette redevance. Cette maison appartenait en 1608 à Jean Parrichon, qui en fit déclaration au terrier de Saint-Spire. (1). C'est-à-dire les abbé séculier et chanoines du chapitre de Saint-Spire. (2). Archives de Seine-et-Oise, G. 1085. Arch. de la ville G. G. 379. (3). Minute Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**00000072**| 44 Par sentence de la prévôté de Corbeil du 26 novembre 1700, confirmée par arrêt du 31 août 1703, Simon Révérend, marchand, qui en était devenu propriétaire, fut condamné à payer au Chapitre de Saint-Spire, le cens sur la maison du Pilier vert, qu'il avait obtenu, en 1708, d'exhausser sous différentes charges. C'est à cette époque que les tourelles du portail de Saint-Spire furent absorbées partiellement par les maisons attenantes. LE CLOITRE. (Maisons se trouvant à l'intérieur) L'on sait qu'au centre du cloître se trouvait et se trouve encore l'église Saint-Spire, au clocher de laquelle on mettait le guet, en temps de guerre. Devant le porche était le cimetière de la collégiale, qui était séparé de la rivière par une muraille, derrière laquelle passait le chemin de ronde, qui longeait les remparts de la ville. A gauche de l'église, et séparée d'elle, on voyait une chapelle, datant du XIIIe siècle, dédiée à Saint Loup ou Leu, deuxième évêque de Bayeux, et placée, au commencement du xvme siècle, sous le vocable de Saint Gilles. Enfin, autour de l'église se trouvaient les maisons canoniales. C'est de celles-ci que nous allons parler. A l'origine, ces maisons étaient la propriété du Chapitre; mais, par suite des malheurs des temps et aussi des nombreuses guerres qui dévastèrent nos contrées du xive au milieu du xvIIe siècle, le Chapitre fut souvent dans la nécessité de les aliéner, et de les racheter ensuite. C'est ainsi qu'en 1556, le Chapitre de Saint-Spire fit l'acquisition de la maison dans laquelle logeait l'Abbé. Après le décès, arrivé en septembre 1632, de Gabriel Mathis, successeur de Michel Mathis, Abbé séculier de l'église Saint-Spire, cette maison servit de résidence au prévôt du Chapitre, qui y tenait aussi ses audiences. Les successeurs de Gabriel Mathis, notamment Mes Lucas, Bourlon et Geoffroy, successivement Abbés de l'église Saint-Spire, n'y avaient aucune résidence, et ne venaient qu'aux fêtes de Saint Spire et aux autres jours de fêtes solennelles 1. 1. Arch. de Seine-et-Oise, E 6894.
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 +|**00000073**| 45 En 1603, le Chapitre échangea six arpents de terre qu'il possédait à Mennecy contre une maison dans le cloître, tenant à Jacques Tréhet, au lieu de Etienne Regnault, laquelle maison était habitée, en 1723, par. Me Ducrocq, chanoine. Un titre de 1629 fait aussi mention que le Chapitre a acquis une maison dans le cloître, devant la Tour, « qui est la moitié de << la maison que tenoit Lebon, chantre, et que tient présentement <<< M. Chastillon, chanoine ». Toutes ces maisons se trouvaient à droite du cloître, en entrant par la rue Saint-Spire. Du même côté, entre la chapelle SaintGilles et la maison de l'Abbé, était la maison, avec jardin derrière, dite de la Chapelle Sainte-Croix. Enfin, dans la ruelle conduisant au port des Gobelets, appelé vers 1700, le port de SaintGilles, disparu en 1904, on remarquait, à gauche, la maison du Petit Réfectoire et maîtrise des enfants de chœur de Saint-Spire, qui tenait à la maison portant l'enseigne de Sainte-Barbe, et à celle de l'Homme sauvage. A côté on voyait la maison de Saint-Blaise ; celle-ci fut démolie vers 1650. A gauche du cloître se trouvaient les trois maisons des chapelains de Saint-Martin, de Saint-Pierre et Saint-Paul, et de SaintNicaise, mentionnées dans des actes de 1622 et 1623. Ces maisons étaient démolies en 1697, car une déclaration faite à cette date porte que Nicolas Regnault, notaire, à cause de Marie Clozeau, sa femme, était redevable de 7 livres de rente envers le Chapitre de Saint-Spire, sur un jardin où elles étaient édifiées. Du même côté était aussi la maison du chapelain de Saint-Denis, qui, dès le commencement du xvme siècle, n'était plus qu'une masure, devenue inhabitable. Enfin, c'était également dans le cloître que se trouvait la maison appelée la Geôle Saint-Spire. LE POT D'ETAIN. Rue Saint-Spire, nº 24. La maison du Pot d'étain était contiguë, du côté gauche, à une maison qui tenait au grand portail d'entrée du cloître Saint-Spire. Cette enseigne, qui remonte au xive siècle, a appartenu, dans la première moitié du xvme siècle, à Léon Fontaine, notaire et procu-
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 +|**00000074**| - - 46 reur, qui y transporta son étude, après avoir quitté la maison du Barillet en 1641. Après son décès, la maison du Pot d'étain, estimée 2500 livres, fut attribuée à Etienne Fontaine, son fils, aux termes d'un acte de partage du 8 octobre 1653 1, dans lequel elle est ainsi désignée: « Une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, appelée le Pot d'Etain, qui se con- << siste en un grand corps de logis, où il y a cave dessous, chambre basse, allée, <<< estude, et bouge, deux chambres hautes, l'une sur l'autre et grenier au-dessus; « un autre bâtiment joignant où il y a cellier, chambre haute, grenier et montée << joignant lesdits lieux, le tout couvert de tuiles, et petite cour sur le cloître, et << derrière la maison ci-après [celle tenant au portail], le tout tenant d'une part << aux ayans cause de Claude Camusard, et à Jean Clozeau... et à l'endroit de la « cour au cloître, par devant à la rue St-Spire, par derrière à Clozeau et au <<< cloître ». Par acte du 18 décembre 1653, Etienne Fontaine en consentit bail pour 9 ans, à Me Jacques Barré, procureur et notaire royal à Corbeil, moyennant un loyer annuel de 72 livres. Edme Queudot, sergent à cheval à Corbeil, et Anne Lucas, sa femme, étaient propriétaires de cette maison, en 1704. Des titres des années 1592, 1681, 1690, 1704 et 5 mars 1706, ce dernier passé devant Boisneuf, notaire à Corbeil, font mention de 12 deniers de cens et de 25 sols de rente dus au Chapitre de Saint-Spire, dus alors par les époux Queudot, pour une cour sise au cloître, qui est derrière la maison du Pot d'Etain, adjugée à Jacques Moyen par sentence du Chatelet du 26 janvier 1686. Ce dernier passa titre nouvel devant Cholière, notaire à Corbeil, le 28 mars 1690. Suivant contrat passé devant Me Popelin, notaire à Corbeil, le 22 mars 1770, Joseph Loudet, marchand, et Marie-Anne Rousseau, sa femme, firent l'acquisition, de Charles Biétry, maître menuisier, et Marie Jeanne Rolin, sa femme, d'une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, anciennement dénommée le Pot d'Etain, moyennant le prix de 153 livres de rente, dont 50 livres dues à l'Eglise Notre-Dame de Corbeil. Biétry tenait cet immeuble de Pierre Poussin, ouvrier en porcelaine, et Marguerite Queudot, son épouse, par acte devant Me Clément, notaire à Corbeil, du 14 août 1769. 1. Minute Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**00000075**| 47 - LE CHANDELIER . Rue Saint-Spire, no 30. Par acte du 21 octobre 1609, Jacques Regnault, l'aîné, procureur au siège royal de Corbeil, déclare tenir en censive du Chapitre de Saint-Spire: « Une maison assise en la grande rue St-Spire, appellée la maison du Chandela lier, tenant d'une part aux héritiers de la veuve Jacques Lemaire, d'autre part « à Claude Vivier, maréchal, aboutissant d'un bout par devant sur le pavé du Roy, <<< et d'autre bout à la Chapelle St-Nicaise, chargée de 8 deniers parisis de cens ». Un titre du 29 mars 1706, passé devant Me Boisneuf, notaire à Corbeil, fait mention de cinquante sols de rente, due alors par Jean Richard, chanoine du Chapitre de Saint-Spire, au lieu des héritiers Regnault, sur la maison du Chandelier, et constituée en 1571, par Me Jacques Regnault, notaire à Corbeil, pour la fondation d'un salut le jour de la Toussaint, au lieu duquel se disaient, en 1706, trois messes basses, les 31 octobre, 1er et 2 novembre, pour l'âme dudit Regnault. LA SERAINE, ou SIRÈNE. Rue Saint-Spire, no 34. D'après un titre nouvel du 8 février 1638, de 18 livres 15 sols, de rente, consenti par Michel Besché, hôtelier à Corbeil, au profit de l'église de St Germain le vieux Corbeil, la maison appelée la Seraine consistait en : <<< Un grand et petit corps de logis, cour et montée entre deux, tenant d'une « part à la maison du Cheval Blanc, d'autre part à Jean Duperche, d'un bout à la « rue St-Spire, et d'autre bout par derrière à la maison du Chapelain St-Nicolas». Cette maison relevait de la censive du Chapitre St-Spire et était chargée envers lui de 3 sols 8 deniers de cens. Par acte du 5 novembre 1641, passé devant Me Clozeau, notaire, Michel Besché en consentit bail à Pierre Marie, docteur en médecine à Corbeil, moyennant un loyer de soixante livres. Pierre Marie renouvela son bail pour 6 ans, par acte devant le même notaire du 14 juillet 1647. Dans la seconde moitié du xviie siècle, la maison de la Seraine a appartenu à Nicolas Pia et à ses héritiers, à Claude Mariette et à Savinien Regnault.
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 +|**00000076**| 48 - LE CHEVAL BLANC. Rue Saint-Spire, nº 36. L'hôtel du Cheval Blanc, d'après un titre nouvel de 1656, consistait en << deux corps de logis, couverts de tuiles, petite cour der- <<< rière, tenant d'une part à l'hostel de la Seraine, d'autre part à <<< Marie Le Berger, veuve de Robert Hucherard, d'un bout à la rue <<< Saint-Spire, d'autre bout et derrière à la maison et au jardin de <<«la Chapelle St-Nicolas ». Aux termes de plusieurs titres, dont le plus ancien remonte à 1403, la fabrique de l'église Saint-Spire avait droit de percevoir annuellement 53 sols 9 deniers de rente sur cet hôtel. L'œuvre et fabrique de l'église Notre-Dame de Corbeil y avant droit de prendre et percevoir aussi <<< par chacun an, le jour St Martin << d'hiver, 12 livres 10 sols de rente racheptable de 200 livres » 1. Par acte passé devant Me Fontaine, notaire à Essonne, le 22 avril 1647, Nicolas et Jacques Noirault, frères, charpentiers à Corbeil, propriétaires du Cheval Blanc, déclarent que Jean Clozeau, notaire et procureur à Corbeil, à cause de Marie de Santeny, sa femme, fille et donataire de Antoine de Santeny, son père, jouit sur cette maison de six livres tournois de rente d'après un bail devant Patin, notaire à Corbeil, du 28 mars 1589. Les frères Noirault ont consenti bail de cet hôtel à François Girard, corroyeur à Corbeil, le 5 mars 1650, moyennant un loyer annuel de 75 livres ; la location était de 50 livres seulement en 1642, alors que Louis Sérieulx en prit location pour 6 ans. Ce dernier eut à subir les méfaits des gens de guerre pendant la Fronde. Un compte portant obligation et accord entre les frères Noirault et Sérieulx, leur locataire, reçu par Me Clozeau, le 12 avril 1649, nous apprend en effet : << Que ledit Serieulx qui avait quitté la dicte maison, à cause des gens de « guerre et garnisons, parachevera le dict bail, jusques audict temps, sans dimi- " nution, et les d. Noirault tenus des restablissements des ruptures, faictes par les << gens de guerre ; led. Sérieulx deschargé des ruptures et dommages, pour les- <<< quels restablissements lesd. Noirault feront seulement faire au plus tôt, et dans << la huitaine la boutique et les 2 portes... >> 1. Acte Clozeau, du 9 mars 1656.
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 +|**00000077**| - - 49 Par contrat passé devant Nicolas Regnault, notaire à Corbeil, le 21 octobre 1698, le chapitre de Saint-Spire fit l'acquisition de Marie Noirault, veuve Lusson, de la maison du Cheval Blanc, sur laquelle il lui était dû 3 sols 8 deniers parisis de cens. Cette vente eut lieu moyennant 36 livres de rente. LE CROISSANT. Emplacement, nº 40. La maison appelée l'hôtel du Croissant se trouvait à l'encoignure de la rue Saint-Spire et de la rue du Trou Patrix; un jardin la séparait de l'hôtel du Cheval Blanc. Aux termes d'un acte passé devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 16 décembre 1652, contenant partage entre Gilles du Hamel, chirurgien, Jacques du Hamel, pâtissier et cabaretier, son frère, héritiers de Jacques du Hamel, leur père, vivant greffier et clerc de l'écritoire à Corbeil; et Thomas Mainjon, me paulmier à Corbeil et Denise du Hamel, sa femme, par représentation de Thomas du Hamel, sergent royal à Corbeil, son père, décédé, le premier lot, échu à Jacques, comprenait : « Une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, appelée l'hostel du CROISSANT, qui « se consiste en un grand corps de logis, de cinq toises de long, hors œuvre, sur « 14 pieds de large, aussi hors œuvre, estant le bastiment à deux étages; pignon « sur la rue, couvert de tuiles, et où il y a une montée dans œuvre, cave dessous, « un grand comble mal couvert, appliqué à plastrière, de trois toises de long sur << trois de large hors œuvre ; une autre plastrière, appelée la petite plastrière, sur << la cour; cour où il y a une petite étable ruinée; petit jardin à coté du principal « corps de logis, et, de l'autre coté, est l'entrée et allée où il n'y a aucune cou- « verture, en forme de passage, de largeur propre à passer un harnais pour << arrimer les pierres à faire plastre et pour sortir le plastre. Tous lesdits lieux, « tenant d'une part au jardin de Marie le Bergier, veuve de Robert Hucherard, « et à une maison du cloistre de St-Spire, d'autre part à la ruelle du Trou Patrix, << d'un bout pardevant à la rue St-Spire, d'autre, au cloistre ». Cette maison, à l'époque, était évaluée 1200 livres. 1908. 1. 4
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 +|**00000078**| 50 - LE GRAND CERF. Emplacement, nº 54. L'hôtel du Grand Cerf, mentionné dans des titres du xive siècle, était situé au bout de la rue Saint-Spire, ou plutôt de la rue de la Herse, près des remparts de la ville, dont il était séparé par la maison appelée le Cul de sac. C'était le lieu dominant du fief de MARCILLY, sis en la ville de Corbeil, joint au xviie siècle au duché de Villeroy. Devant la porte principale de cet hôtel, les vassaux prêtaient serment de fidélité et rendaient foi et hommage au seigneur de Marcilly. C'est ainsi que le 10 mars 1610, Jean Moreau, écuyer, seigneur de Bondoufle en partie, tant en son nom, qu'en celui de ses frères, se transporta de Paris à Corbeil, << devant ung hostel appellé l'hostel de Marcilly, assis en la rue St-Spire, lieu « accoustumé à faire les foy et hommaiges aux sieurs de Marcelly, et que là, << ayant desainct sa saincture, sans espée, ni esperons, ayant un genoul en terre », il déclara venir faire hommage d'une portion de la terre et seigneurie de Bondoufle, relevant du fief de Marcelly 1. Jehan Maton, secrétaire ordinaire de la reine, aussi seigneur en partie de Bondoufle, qu'il avait acquis de Pierre de Broc, écuyer, suivant contrat passé par devant Charlet, notaire à Paris, le 6 juin 1654, se transporta également, le trois mai 1655, « au lieu dominant << du fief de Marcilly, sciz en ceste ville de Corbeil, en la maison ap- << pellée le GRAND CERF, au bout de la rue St-Spire » pour rendre foi et hommage 2. Suivant acte passé le 22 décembre 1656, Charles Aubry, procureur et notaire royal à Corbeil, et Pierre Marie, docteur de la faculté de médecine, marguilliers de l'église, œuvre et fabrique de l'église Notre Dame de Corbeil, dûment autorisés, ont baillé, moyennant une rente annuelle et perpétuelle de 50 livres tournois, à Christophe Josse, marchand à Corbeil et à Magdeleine Leclerc, sa 1. Minute de E. Gregoire, notaire à Corbeil; Arch. de Seine-et-O. E. 6853. 2. Acte CLOZEAU, notaire à Corbeil.
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 +|**00000079**| - - 51 femme, la maison du Grand Cerf, qui appartenait à ladite fabrique, consistant en : << un grand corps de logis, couvert de tuiles, où il y a cave, grande chambre << basse et allée, deux chambres hautes au dessus, à costé l'une de l'autre; deux <<< chambres hautes encore au dessus et grenier, montée hors œuvre, cour, et ce << qui en peult appartenir, et dépendances de la dite maison sur le derrière... » La maison du Grand Cerf, ruinée, fut démolie à la fin du xvme siècle; une grange la remplaça et disparut à son tour. LE CUL DE SAC. Emplacement, no 56. Cette maison était située à l'extrémité de la rue de la Herse, donnait sur les remparts de la ville, et tenait d'une part à l'hôtel du Grand Cerf. Elle tirait son nom de sa situation topographique. Nous avons dit qu'avant le percement du rempart et l'ouverture de la porte royale en 1709, la rue Saint-Spire n'avait pas d'issue, et formait alors un véritable cul-de-sac, d'où ladite maison avait pris son nom. Suivant acte passé devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 19 février 1654, Pierre Darbonne, marchand à Corbeil, a consenti bail à Nicolas Protin, tisseur en toile, de la maison appelée le Cul de sac, pour une durée de six années, moyennant un loyer annuel de 36 livres. Cet immeuble a été démoli au XVIIIe siècle. Côté gauche de la rue Saint-Spire (côté de la Seine). LA SAMARITAINE. Emplacement, nº 1. La maison de la Samaritaine faisait le coin de la rue Saint-Spire et de la place du Marché. Elle est mentionnée dans des titres de 1458, 1517, 1519, et dans plusieurs déclarations faites au terrier de l'église Notre-Dame de Corbeil, qui avait droit de percevoir annuellement 3 deniers de cens. Une transaction intervint à ce sujet en 1610, entre le chapitre de Saint-Spire et Nicolas Thibeuf, seigneur du Val Coquatrix.
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 +|**00000080**| 52 La Samaritaine appartint au xviie siècle à Charles du Nas, procureur à Corbeil, et à François Bricard, me chirurgien en cette ville (1663), dans la famille duquel elle se trouvait encore en 1720. Démolie à une date que nous ignorons, n'est-il pas curieux de constater qu'un magasin de nouveautés, établi à quelques pas, a repris, en 1905, la même enseigne de la Samaritaine? LA CROIX BLANCHE. Emplacement, nº 3. La maison portant l'enseigne de la Croix Blanche était contiguë à celle de la Samaritaine, et se trouvait en face la maison appelée le Petit Chaudron. Suivant déclaration de Jean Beaujon, de 1497, cette maison relevait de la censive du Chapitre de Saint-Spire, qui percevait 2 sols parisis de cens. Néanmoins cette censive fut contestée par M. de Villeroy. Par contrat passé par devant Jacques Barré, notaire à Corbeil, le 26 novembre 1653, Guillemette Regnault, femme de Charles Aubry, notaire à Corbeil, fit donation de 13 livres 4 sols de rente au Chapitre de l'église de Saint-Spire, à prendre sur la maison de la Croix Blanche, pour la fondation de douze messes basses à l'autel du rosaire, le premier jeudi de chaque mois, avec De profundis et oraison à la fin de chacune d'elles, le tout à l'intention de Pierre Berger et Guillemette Garnier, ses ayeuls. Aux termes d'un partage du 16 septembre 16691, la maison de la Croix Blanche fut attribuée à Guillemette Vallet, veuve Gagneron, héritière de Guillemette Regnault, qui la vendit trois ans après à Nicolas Pia. LA CONFRERIE. Emplacement, no 5. La maison dite de la Confrérie, qui tirait son nom de l'ancienne confrérie de Saint-Spire, attenait à l'enseigne de la Croix Blanche. Elle est mentionnée dans des titres de 1478 et de 1542. Robert de Launay, chirurgien, en fit déclaration au terrier du Chapitre de Saint-Spire le 17 juillet 1607, pour 2 sols 2 deniers parisis de cens. Le Chapitre en touchait les loyers en vertu d'une sentence du Châtelet de Paris, du 10 décembre 1687. Cette maison appartenait, en 1723, à Charles Demouchy, tailleur. 1. Minute Hucherard, notaire à Corbeil.
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 +|**00000081**| 53 L'ANGE. Emplacement, nº 7. L'Ange, courrier céleste, généralement de bon augure, nous dit un auteur, a dû être promptement pris comme enseigne par les hôteliers chrétiens, appelés par état à loger les courriers des grands de la terre et les pèlerins. La maison de l'Ange, située à l'encoignure de la rue du Petit Pont et de la rue de la Boucherie, était connue à Corbeil dès la fin du xive siècle. En 1405, le Chapitre de Saint-Spire et les autres coseigneurs en consentirent bail, moyennant 8 deniers parisis de cens. Suivant acte passé par devant Perot et du Carreffour, notaires au Châtelet de Paris, le 15 septembre 1462, Jehanne Pagesse légua à l'église Saint-Nicolas de Corbeil, six livres parisis de rente, à prendre sur l'hôtel de l'Ange, assis en la rue Saint-Spire. Par autre acte passé par devant Jehan Charron, tabellion à Corbeil, le 24 janvier 1467, Laurent Udrel constitua, au profit de la même église, une rente de 12 sols parisis, à prendre aussi sur cet hôtel. Guillaume Godefroy, qui le possédait en 1483, fut condamné au paiement de ces deux rentes par sentence du prévôt de Paris du 6 avril; elles furent rachetées en 1556 par Claude Udrel. Par sa déclaration, faite au terrier de Saint-Spire, le 8 mars 1607, Laurent Lecoq, marchand demeurant à Essonne, reconnaît qu'il est propriétaire : « d'un corps d'hostel, couvert en tuiles, sis à Corbeil, rue du Petit Pont, où << soulloit pendre pour enseigne l'Image de l'Ange, qui fut à Pierre Berry, tenant << d'une part à Louis Demouchy, d'autre part à la ruelle descendant au moulin de « la Boucherie, la dite maison faisant le coin de la dicte ruelle, aboutissant d'un <bout et devant à la dicte rue du Petit Pont ». Suivant acte reçu par Me du Nas, notaire à Corbeil, le 31 juillet 1676, Laurent Lecoq consentit bail de partie de cet hôtel à Etienne Sainsart, boulanger à Corbeil, moyennant un loyer de 60 livres. Pierre Pia tenait l'hôtel de l'Ange au moment de la Fronde. Un inventaire dressé à sa requête, le 15 novembre 1651, après le décès de Guillemette Desert, sa femme, par Jehan Musnier, sergent royal à Corbeil, nous indique que cet hôtel était des mieux achalandés; le matériel en dépendant était important. En 1697, cet immeuble était indivis entre les héritiers de Nicolas Pia, et Alexandre Dufour, à cause de Catherine Rollet, sa femme. Devenu la propriété de Marie-Anne Dufour, veuve de Jean Rasle, boulanger à Corbeil,
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 +|**00000082**| 54 celle-ci en fit bail pour 3, 6 ou 9 ans, le 12 avril 1733, à François Chapelet, marchand boulanger à Corbeil, moyennant un loyer annuel de 200 livres 1. Cet immeuble appartint au xixe siècle à Giroux Jean-François (1823), et ensuite à Perrault Pierre-Hippolyte (1846), Gourdet Emile-Victor (1879), Gourdet Eugène-Augustin-Aspais (1882). Tombant de vétusté et frappé d'un reculement de près de deux mètres, l'hôtel de l'Ange a été démoli en 1880; sur son emplacement réduit a été édifiée la maison actuelle, occupée par un chapelier. L'AVENTURE. Emplacement, nº 9. L'hôtel de l'Aventure se trouvait à l'encoignure de la rue SaintSpire et de la rue de la Boucherie. Il relevait de la censive du seigneur de Saintry, à cause du fief de l'Archet. Suivant déclaration faite au terrier de Saintry le 4 septembre 1636, Jean Collin, marchand hôtelier à Corbeil, confesse et avoue tenir en censive du seigneur de Saintry, <<<< une maison de fond en comble <<< couverte de tuiles, et lieu comme il se comporte, assis à Corbeil, <<<< rue Saint-Spire, où pend pour enseigne l'Adventure... » chargée de 12 deniers parisis de cens, qu'il avait acquise, partie de Jacques Fourdinier et Marie Girard, sa femme, suivant contrat passé par devant Spire Barré, notaire à Corbeil, le 12 avril 1597; et partie de Jeanne Pernelle, veuve de Jean Langlois, bourrelier, suivant autre acte reçu Me Hideux, notaire à Corbeil, le 17 avril 1619. Un titre nouvel passé le to septembre 16502 par Jean Lusson, tuteur des enfants mineurs de Nicolas Collin, boulanger du four banal d'Essonne, et de Marie-Anne Lusson, propriétaires de la maison de l'Aventure, « qui se consiste en plusieurs corps de logis >>> nous apprend que la communauté du Chapitre de Saint-Spire avait le droit d'y prendre 115 sols de rente annuelle. La maison et hôtellerie de l'Aventure eut fort à souffrir des guerres de la Fronde. En effet, une transaction intervenue le 20 février 1650, entre Jehan Lusson, ès-nom, déjà nommé, et Remy Lecourt, maître chablier des ponts de Corbeil, et Marie Gressot, sa femme, sur l'exé1. Minute Adam, notaire à Corbeil, du 23 juillet 1732. 2. Minute Clozeau, notaire.
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 +|**00000083**| 55 cution du bail consenti à ces derniers par Nicolas Collin, par acte devant Barré, notaire, le 14 octobre 1643, moyennant un loyer annuel de 220 livres, de la maison de l'Aventure, jardin et pré, déclarés au bail, nous révèle que les époux Lecourt avaient formé opposition et étaient en contestation, particulièrement: << sur ce qu'ils demandoient diminution d'une demi année de loyer, à cause << des guerres et garnisons de Corbeil qui avoient esté en sy grand nombre l'es- << pace de trois mois ou plus, au commencement de l'année dernière 1649, et << avoient faict de sy grandes ruines; plus, ils demandoient diminution pour la- « dite année et pour l'advenir du jardin qui estoit entièrement détruit par les << guerres, les arbres fruitiers couppez par le pied, brulez, et les haies aussy, et la << porte emportée; comme aussy pour la non jouissance d'un appenty de la cour << ruiné par la cheute, qui estoit arrivée d'ung grand pan de mur sur la rivière par « le débordement des grandes eaux... demandoient aussy diminution de ce qu'ils « avoient payé pour restablir partie des mangeoires et rasteliers des escuries que <<< les gens de guerre avoient ruinés... >>> Ces faits de pillage et de dévastation nécessitèrent la reconstruction partielle de la maison de l'Aventure en 1654-1655, ainsi que nous l'indique un marché de maçonnerie intervenu le 17 novembre 1656, entre Jean Lusson et Jean Gravier, me maçon à Corbeil. Après avoir été louée pendant quelque temps à Alexandre François, sergent royal à Corbeil, garde des plaisirs du Roi en la Gruerie dudit lieu et hôtelier, l'hôtellerie de l'Aventure fut donnée à bail pour 7 ans, à Louis Mauclerc, hôtelier à Corbeil. L'IMAGE SAINT-CLAUDE. Emplacement, no 11. La maison appelée l'hôtel Saint-Claude tenait d'une part à la maison de la Tête noire, d'autre part aux dépendances de l'immeuble portant l'enseigne de l'Aventure. L'enseigne de Saint Claude nous est révélée par deux baux de la maison où elle était appendue, passés devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, les 17 novembre 1631 et 10 mai 1655, consentis par Michel Daumont, archer des gardes de son Altesse royale et Elisabeth de Chartres, sa femme, le premier, au profit de Olivier Viollier, chapelier à Corbeil; le second, au profit de Claude Helin, tonnelier en la même ville, moyennant un loyer annuel de 52 livres. 1. Ce jardin était situé à la porte Saint-Nicolas. 2. Acte Clozeau du 4 mars 1653.
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 +|**00000084**| - - 56 LA TÊTE NOIRE. Emplacement, nº 13. L'immeuble appelé l'hôtel de la Tête noire, était composé de deux maisons qui, plus anciennement comprenaient trois corps de logis, tenant pardevant à la rue Saint-Spire, par derrière à la rue de la Boucherie, et d'un côté à l'hôtel Saint-Pierre. Le plus ancien titre s'y rapportant porte la date de 1309. A l'origine, une seule des maisons portait l'enseigne de « la Teste noire ». L'autre portait le nom de la Chaudière, qui devint plus tard la Cuisine de la tête noire. Nous en parlerons plus loin. La Tête noire, consistait en << une boutique avec cuisine sur le devant, cave dessous, petite salle derrière, 3 chambres et grenier au dessus, montée commune avec le voisin ». Par acte du 7 septembre 1636, Spire de Chartres, pâtissier à Corbeil, avoue tenir en censive du seigneur de Saintry, à cause du fief de Larchet, la maison, couverte de tuiles, rue Saint-Spire, où est pour enseigne << la Teste noire » lui appartenant, savoir: « Un quart de son propre, à luy escheu par la succession de Guillaume de Char- « tres son père, et les trois autres quarts qui appartenoient à Pierre de Chartres, par <<le recognoissant, acquis par sentence de licitation, faicte à la prevosté de Corbeil, « en date du 17 juin 1633, chargée envers le seigneur de Saintry de 8 deniers de « cens ». Suivant contrat passé devant Spire Barré, notaire à Corbeil, le 15 janvier 1602, Guillaume de Chartres avait fait donation de 6 livres de rente au Chapitre de l'église de Saint-Spire, à prendre sur cette maison, pour la fondation d'un salut le jour des Rameaux. Cette rente ne fut pas toujours régulièrement acquittée, car, par une sentence du prévôt de Corbeil du 14 janvier 1684, Pierre et Jean Carsault, qui en étaient alors locataires, sont condamnés de << vuider leurs mains en celles du Chapitre de 138 livres 15 sols << pour arrérages échus au jour Saint-Martin 1683 ». Le 23 juin 1651, Michel Daulmont, garde des archers et Elisabeth de Chartres, sa femme, propriétaires de la maison de la Tête noire, consentaient un titre nouvel de 100 sols de rente à prendre sur elle, au profit du Chapitre de Saint-Spire, à cause de l'église NotreDame, y réunie. Par acte du 26 septembre 1655, Michel Daulmont fit bail de cette
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 +|**00000085**| 57 - maison à Louis Sorieulx, voiturier, moyennant un loyer annuel de 85 livres. La maison de la Tête noire a été démolie au commencement du xvme siècle. Il est déclaré dans un acte du 28 juin 1708 (1), par Jean-Dominique de Bourges, bourgeois de Paris, que les six livres de rente dues au Chapitre de Saint-Spire, étaient alors à prendre « sur une place ou estoit autrefois la maison de la teste noire ». L'immeuble édifié sur son emplacement et sur celui de la maison de la Chaudière, conserva la dénomination de l'hôtel de la Tête noire. Un contrat du 28 décembre 1756, passé devant Me Desmeures, notaire à Paris, nous fait connaître à ce sujet que François Crespy, chevalier, seigneur de Saint-Cézère, député aux Etats de Provence, céda à Aignan de Rouin, secrétaire de messieurs Bochard et de Tuder, conseillers de grande chambre, demeurant à Paris, trente livres de rente foncière due par la veuve et héritiers de François Saint-Amand, sur la maison de la Tête noire... LA CHAUDIÈRE, puis la CUISINE DE LA TÊTE NOIRE. Emplacement, no 13. Cette enseigne, qui remonte au xive siècle, est mentionnée dans de nombreux titres. La maison de la Chaudière attenait à celle de la Tête noire; elle consistait en un corps de logis où il y avait boutique, cuisine, deux chambres au-dessus l'une de l'autre, grenier au-dessus couvert en tuiles. Spire de Chartres, qui en fit aveu au seigneur de Saintry, à cause du fief de Larchet (2) par acte du 7 septembre 1636, en avait fait l'acquisition de Pierre Plastrier et de Nicole Lajary, sa femme, qui était veuve en tres noces de Jean Tricot, suivant contrat reçu par M. Le Bergier, notaire à Corbeil, le 14 décembre 1618, ensaisiné le 19 février suivant par Esther de Bouchefort, dame de Saintry. Cette maison appartint ensuite à Louis Mauclerc, marchand tanneur à Corbeil, qui la vendit avec un autre bâtiment et la cour (1) Minute Eloy Petit, notaire à Corbeil. (2) Cette maison était chargée envers le seigneur de Saintry de 2 sols 6 deniers de cens.
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 +|**00000086**| - 58séparative, le 16 avril 1650 (1) moyennant 1167 livres, à Pierre Marie, docteur en médecine, conseiller et médecin ordinaire du roi; celui-ci en changea l'enseigne, qui prit pour nouvelle dénomination « la Cuisine de la Tête noire ». Cette enseigne n'est-elle pas des plus pittoresques pour un médecin, surtout si ce médecin est du xvIIe siècle? Que se passaitil à la cuisine de la Tête noire? Nous ne saurions le dire. La maison de la Cuisine de la tête noire, chargée de 33 sols 4 deniers de rente envers le Chapitre de Saint-Spire, était possédée en 1796 par Claude Marie, chanoine, héritier de Pierre Marie, qui la vendit à Pierre Duclerc et Marie-Jeanne Godefroy, sa feinme. L'IMAGE SAINT-PIERRE. Emplacement, no 15. La maison où pendait cette enseigne est connue dès le xve siècle. Elle tenait d'un côté à l'immeuble de Pierre Marie (la Chaudière) et d'autre côté à la maison Saint-Mathurin, et à l'hôtel du Compas. Suivant acte passé devant Clozeau, notaire, le 21 septembre 1653, Spire Quinault, marchand boulanger et hôtelier à Corbeil, et Marguerite Paulin, sa femme, avant veuve de Roch Roblin, ont concédé à Jean Regnault, bourgeois de Corbeil, 20 livres de rente perpétuelle, « à prendre sur une maison à Corbeil, rue St-Spire, qui se consiste en trois << corps de logis, l'un sur le devant et sur ladite rue St-Spire, et les deux autres << sur le derrière, cour, montée et autres lieux; ladicte maison appelée l'hotel « Saint Pierre, où il y a cour, puits, cave qui s'estend sous la maison du Compas, < tenant d'une part à Pierre Marie, médecin, sur le derrière à l'hotel du Compas, « d'un bout à la rue St-Spire, d'autre à la rue de la Boucherie, et de l'autre côté, << tenant d'une part, à la rue du Chapelet, d'autre aux hoirs de Launay, au lieu de « Spire Du Nas, d'un bout à la rue de la Boucherie ». Partie de cette maison, qui avait appartenu au commencement du xvu siècle à la veuve et aux héritiers de Pierre Aubry, fut louée par Spire Quinault à Adrien Debozayé, potier en terre à Melun, moyennant un loyer annuel de 72 livres (2). Par acte du 16 août 1733, Pierre de Cayeu, marchand de bois à Corbeil, et Marie Maschet, sa femme, cédèrent 27 livres to sols de rente, à prendre sur la moitié de la maison et l'hôtellerie où pendait pour enseigne « l'image Saint-Pierre, rue Saint-Spire ». (1) Minute Clozeau. - (2) Acte Clozeau, 26 décembre 1651.
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 +|**00000087**| - 59 SAINT-MATHURIN. Emplacement, no 17. La maison de Saint-Mathurin, assise rue Saint-Spire, se trouvait entre l'hôtel Saint-Pierre et la maison portant l'enseigne du Compas. Elle existait dès le commencement du xve siècle. Deux chartes font mention de 32 sols parisis de rente, laissée à l'église SaintNicolas de Corbeil par Jehan Guibert et Etiennette Vaillant, sa femme, sur une maison sise à Corbeil, rue Saint-Spire, « joignant l'Imaige sainct Pierre». La première, datée du 14 décembre 1423, est passée pardevant Symon Quentin, tabellion; la deuxième est un titre nouvel passé par Gabriel Parrichon, sergent, pardevant Spire Guespereau, substitut de Pierre Dupré, tabellion à Corbeil, le 15 mai 1535. La maison de Saint-Mathurin était de la censive du Chapitre de Saint-Spire, qui avait droit de percevoir 2 sols parisis de cens, ainsi que le constate la déclaration à terrier faite en 1607 par Magdeleine Parrichon. En 1720, elle appartenait aux héritiers de Claude Colin et à la veuve d'Abraham Pouville. LE COMPAS. Emplacement, no 19. La maison où pendait pour enseigne le Compas, tenait par devant à la rue Saint-Spire, par derrière à la rue de la Boucherie et d'un côté à l'hôtel du Cerf Volant. Elle relevait de la censive du Chapitre de l'église Notre Dame. Le cens annuel était de 8 deniers parisis. Des titres de 1515, 1560, 1599, 1650, 1681, 1698, font mention de deux rentes, l'une de 50 sols, au profit du Chapitre de Saint-Spire, l'autre de 100 sols, au profit de l'église de Notre-Dame, à prendre sur cette maison. Le Compas a appartenu au xvIe siècle à la veuve et aux héritiers de Denis Bourgoing, puis à Guillaume Chefdeville et à ses enfants, à Valentin Barry, à Germain Vieille, et à Jean Bureau. Au xvme siècle, il fut la propriété de: Imbert Rodet (1607); Nicolas Le Roux (1650); Nicolas Picart (1675); Pierre Jobidon (1698).
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 +|**00000088**| - 60 LE CERF VOLANT. Emplacement, nº 21. La maison où <<< souloit pendre pour enseigne le Cerf Volant > était contiguë à la maison du Compas. Elle relevait de la censive de St-Jean en l'Ile. Suivant déclaration faite au terrier de cette seigneurie le 13 avril 1667, devant Regnault, notaire à Corbeil, Me Nicolas Tarteret, notaire royal et procureur à Corbeil, confesse que, à cause de Mathurine Tortouin, sa femme, il tient en censive de François de Thalouet, chevalier et grand trésorier de l'ordre de St-Jean de Jérusalem, commandeur de Loudun, et prieur du prieuré de St-Jean en l'Isle de Corbeil, << Une maison couverte de tuiles, contenant deux corps de logis, l'un sur le de- << vant, l'autre sur le derrière, cour au milieu; ladite maison sise à Corbeil, rue << St-Spire, où pendoit cy-devant pour enseigne le Cerf Vollant, tenant d'une << part à Jean Rousseau et Jehanne Quinault, sa femme, d'autre part à Nicolas Le << Roux, à cause de la maison du Compas, aboutissant pardevant sur la rue St-Spire, << par derrière sur la rue de la Boucherie, chargée envers St-Jean en l'Isle de « 22 deniers parisis de cens ». Cette maison était propre à Mme Tarteret, comme lui provenant de la succession de Jean Tortouin, procureur royal à Corbeil, son père. LE GRIL. Emplacement, nº 23. La maison sise rue Saint-Spire, portant l'enseigne du Gril, tenait à droite à la maison du Compas, à gauche à l'hôtel du Gros tournois. En 1619, elle appartenait à Guillemette Hervy, qui en fit location, par acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, le 15 avril, à Jehan Boisneuf, procureur en cette ville. Par déclaration à terrier, faite le 10 septembre 1667, Jean Rousseau, l'aîné, marchand, demeurant au faubourg St-Léonard, à cause de Jeanne Quinault, sa femme, fille et héritière de Perrette Pauchauvin, sa mère, a reconnu être propriétaire et tenir en censive de St-Jean en l'Ile, partie de la maison du Gril, qui était couverte en tuiles, avec cour derrière. Le surplus était en la possession de Charles Aubry. Cet immeuble était chargé de 8 deniers parisis de cens et de 8 livres de rente, payables annuellement le jour Saint Remy, envers St-Jean en l'Ile.
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 +|**00000089**| 61 LE GROS TOURNOIS. Emplacement, no 23 bis. La maison du Gros Tournois, qui attenait à la maison du Gril, nous est connue dès le xvIe siècle. Elle était de la censive de Saint-Jean-en-l'Ile, qui avait le droit de percevoir annuellement 2 sols 7 deniers parisis de cens, ainsi qu'en fait foi la déclaration au terrier de cette seigneurie, faite le 21 février 1665 par Louise Granjon, veuve de Nicolas Hureau, bourgeois de Paris, y demeurant rue Saint-Honoré. Suivant titre nouvel consenti par devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 17 octobre 1655, cette dernière, reconnaissait être propriétaire : << d'une maison couverte de tuiles, sise à Corbeil, rue Saint-Spire, qui consiste « en chambre basse et allée, et trois chambres haultes, l'une sur l'autre, et gre- « nier au-dessus, montée hors d'œuvre, petite cour et latrines; lad, maison ap- « pelée le Gros Tournois, tenant d'une part à Spire Quinault, d'autre part aux « enfants dudit Quinault, [à cause de la maison du Gril], par devant à la rue Saint- « Spire, par derrière à Guillin Guichard, apothicaire, à cause de sa femme. << Sur laquelle maison les religieux de Saint-Jean-en-l'Isle ont droit de prendre << par chacun an, le jour Saint-Remy, la somme de trois livres 2 sols 6 deniers « de rente, faisant la moitié de 6 livres s sols, dont l'autre moitié à la charge de <<< Guichard ». La veuve Hureau avait acquis cette maison du Chapitre de SaintSpire par contrat devant Me Clozeau, notaire, le 21 janvier 1648; elle avait été donnée au Chapitre par Madelaine Gallot, veuve de Claude Lefebvre, aux termes d'un acte reçu par Me Barré, notaire à Corbeil, le 20 septembre 1646. Enfin, suivant un autre contrat passé devant Me Charles Aubry, notaire à Corbeil, le 13 mai 1669, la veuve Hureau avait institué 3 livres 6 sols de rente au profit de la fabrique de l'église SaintSpire, sur cette maison du Gros Tournois, pour la fondation de trois messes basses: la première, du Saint-Esprit; la seconde, de la Vierge; et la troisième, de Requiem avec le De profundis, et oraison à la fin de chacune d'icelles, « qui se disent le 20º avril pour Monsieur << Joachim Le Bon, prêtre, chantre et chanoine de St-Spire ». En 1706, cet immeuble appartenait à Pierre Noël, qui l'avait acquis de Nicolas de Santeny, lequel était au lieu de la veuve Hureau. 1. Minute Regnault, notaire à Corbeil.
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 +|**00000090**| 62 L'IMAGE SAINT-JEAN. Emplacement, nº 25. Cette maison, de grande ancienneté, était contiguë à l'hôtel du Gros Tournois. Un acte passé devant Me Etienne Grégoire, notaire à Corbeil, le 5 octobre 15841, contient vente par Mathurin Besne, serrurier, demeurant à Sully-sur-Loire, à Mre Pierre Lefèvre, procureur au siège royal à Corbeil, de la 4ª partie indivise, << d'une maison, sise rue St-Spire, appelée antiennement l'Imaige Sainct Jehan, << tenant la totalité, d'une part à l'hostel du Gros Tournois, d'autre part à la veuve << Jehan Langlois, d'un bout sur la dite rue St-Spire, et d'autre bout par derrière « à la maison du Lion d'or » 2. LA CORNE DE CERF. Emplacement: rue Saint-Spire, 27. L'immeuble dénommé autrefois l'hôtel de la Corne de cerf, était situé devant le grand portail du cloître et se trouvait entre la maison de l'Image Saint-Jean, et celle de l'Image Saint-Michel. Cette enseigne était fort ancienne à Corbeil. Des titres des années 1336, 1396, 1426, 1464, 1465, 1481, 1579, 1593, 1656, 1703, font mention de 8 deniers parisis de cens et de 40 sols de rente, que la communauté de Saint-Spire avait le droit de prendre et percevoir sur la maison de la Corne de cerf et sur la cour se trouvant derrière. Il était dû également, sur cette maison, 3 livres de rente au chapitre de Saint-Spire, en vertu des mêmes titres. Cet immeuble appartint au xvIe siècle à Léon Patin, notaire royal à Corbeil; Simonne Manuel, sa veuve, en fit déclaration au terrier de Saint-Spire en 1596. Elle fut acquise de cette dernière et des héritiers de Léon Patin, par Jehan Boisneuf, procureur royal à Corbeil. Le 21 septembre 1656, les héritiers de ce dernier: Jehan Boisneuf, prêtre, curé de l'église de Saint-Germain du Vieil Corbeil, Alexandre Boisneuf, praticien, et Noëlle Boisneuf, se portant 1. Archives de S. et O. Ε. 6843. 2. Le Lion d'or se trouvait rue de la Boucherie.
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 +|**00000091**| 63 - forts de Jérôme et Marthe Boisneuf, leurs frère et sœur mineurs, déclaraient être propriétaires : « d'une maison et lieu sis à Corbeil, rue St-Spire, appelée l'hostel de la Corne « de cerf, tenant d'une part à Nicolas et Catherine Delamarre, d'autre à Pierre « Lesguillon, au lieu de feu Jacques Regnault, d'un bout par-devant à la rue St- << Spire, devant le Grand portail du cloistre »... En 1723, cette maison appartenait à Antoine Liesse, et à Mathurine Godefroy, sa femme. L'IMAGE SAINT-MICHEL. Emplacement, nº 29. La maison, appelée l'Image Saint-Michel, se trouvait aussi devant le portail du cloître Saint-Spire; elle tenait à droite à l'enseigne de la Corne de cerf, et à gauche à la maison de l'Image Saint-Spire. D'après un titre nouvel de 25 livres de rente, consenti par Pierre Lesguillon, vitrier à Corbeil, et Sainte Houdé, sa femme, suivant acte passé devant Me Fontaine, notaire à Essonne, le rer juin 1647, au profit de Jean Regnault, bourgeois de Corbeil, la maison de l'Image Saint-Michel, consistait en : << boutique sur le devant et cuisine sur le derrière, cave sous lesdits lieux, deux << chambres à costé l'une de l'autre, deux autres chambres au-dessus et grenier ; « tenant d'une part à Jean Boisneuf, procureur à Corbeil, à cause des hoirs Léon « Patin, etc... » Par un autre acte, perçu par le même notaire le 6 mai 1647, Pierre Lesguillon avait reconnu que : Sur ladite maison, la maladrerie de Corbeil, alors annexée à l'hôtel-Dieu « de Corbeil, a droit de prendre et percevoir par chacun an, le jour Saint-Remy, « 2 sols parisis de cens, et 4 livres tournois de rente de bail et d'héritage, le jour << Saint-Martin ». Pierre Lesguillon avait acquis cet immeuble de Me Spire Du Nas, l'aîné, notaire et procureur à Corbeil, suivant contrat du 13 avril 1646.
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 +|**00000092**| - 64 L'IMAGE SAINT-SPIRE. Emplacement, no 31. La maison qui portait l'enseigne de l'Image Saint-Spire, se trouvait proche et devant le portail du cloître, à l'encoignure de la rue Saint-Spire et de la rue du Four du Puis, actuellement rue du Charbon Blanc. Dans un titre nouvel du 9 janvier 1621, consenti par Paul Delamarre, marchand à Corbeil, qui en était alors propriétaire, au profit du chapitre de Saint-Spire, cet immeuble est ainsi désigné: « Une maison, sise à Corbeil, où pend pour enseigne l'image de St-Spire, << laquelle consiste en boutique et allée, sur le devant, cuisine derrière, cave des- <<< sous, chambre haute et grenier au-dessus; cette maison proche et devant le << cloître saint Spire, tenant d'une part à la rue et aux enfans Léon Patin, d'autre « part à la rue du Four du Puis, d'un bout par derrière à Pierre Simon, masson, << pardevant à la rue St-Spire ». Aux termes d'un partage, intervenu le 31 juillet 1642 (1), entre Nicolas Delamarre, marchand à Corbeil, Jehan Cheron, boulanger, à Sucy-en-Brie, et Catherine Delamarre, sa femme; Germain Heullin, marchand à Corbeil, et Gabrielle Delamarre, sa femine, héritiers, pour chacun un quart de Paul Delamarre, leur père, et pour un tiers de Marie Delamarre, leur sœur, vivante, femme de Rémond Decourt, maître des ponts à Corbeil, la maison de l'Image Saint-Spire, estimée 500 livres, fut attribuée à Nicolas Delamarre. Cet immeuble était chargé de 60 sols de rente envers l'église Saint-Spire, et de 12 livres 10 sols aussi de rente envers la fabrique de l'église Saint-Jacques de Corbeil. LE POT DE FER. Rue Saint-Spire, nº 33. La maison où se trouvait l'enseigne du Pot de fer, faisait le coin de la rue Saint-Spire et de celle du Four du puis, actuellement rue du Charbon Blanc. C'était l'enseigne d'un maréchal. Cette maison était chargée de 15 deniers de cens envers le prieuré (1) Minute de M. Clozeau.
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 +|**00000093**| 65 de Saint-Guenault, de Corbeil, ainsi qu'il résulte d'une déclaration faite devant Me Popelin, notaire à Corbeil, le 11 juin 1751, par Claude Huché, maréchal et Etiennette Gonnet, sa femme, qui en étaient alors propriétaires (1). LES TROIS ROIS. Rue Saint-Spire, 33. L'enseigne des Trois Rois se trouvait appendue à un immeuble, plus anciennement appelé la maison de la Forge (2); il était contigu à l'hôtel Saint-Blaise; il tenait d'une part à la rue du Four du puis, autrement dit la rue du Charbon Blanc, et par derrière à l'hôtel du Mouton (3). Cette maison, d'après un titre nouvel de 1621, comprenait une boutique sur le devant, cellier derrière, deux chambres hautes, grenier, petite cour. Elle est mentionnée dans des titres de 1481, 1523, 1580, 1649, 1667, 1702. L'hôtel Dieu de Paris avait droit de percevoir annuellement 50 sols parisis de cens sur la maison des Trois Rois, qui appartenait, en 1536, à Valentin Berry, boucher. Elle était possédée en 1621 par Paul Delamarre, boucher à Corbeil, et en 1642, par Catherine Delamarre, sa fille, épouse de Jean Chéron, boulanger à Sucy, lequel, en 1643, fit bail de cette maison à Jean Philippe, menuisier à Corbeil, pour un loyer annuel de 66 livres. En 1715, elle appartenait à Louis Girard, maçon, et en 1770, à Nicolas Maschet fils; saisie sur lui à la requête de Jean Choquet, huissier à Paris, elle fut adjugée au Châtelet de Paris, en 1780, à Nicolas Jeangout, peintre à Paris, pour 1800 livres. SAINT-BLAISE. Emplacement: rue Saint-Spire, 35. La maison appelée l'hôtel Saint-Blaise, se trouvait entre l'hôtel dn Chapeau Rouge et l'hôtel des Trois Rois et tenait par derrière à l'hôtel du Mouton. Sa largeur était de 16 pieds 1/2 du côté de la rue Saint-Spire et de 14 pieds, par derrière; sa longueur était de 8 toises 1 pied, le tout dans œuvre. (1) Cueilloir de Saint-Guenault. Bibl. de la ville de Corbeil. Mss. (2) Il y avait aussi la maison de la Forge à la porte Parisis, près le vieux Château. (3) Cet hôtel avait autrefois son entrée principale rue du Four du Puits ou du Puis. Ce n'est que depuis 1720, à la suite de l'entreprise de Maschet, par nous rapportée, que l'entrée de cet hôtel se fit rue Saint-Spire. 1908. - I. 5
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 +|**00000094**| 66 Cette maison est mentionnée dans des titres de 1304, 1600, 1619, 1620, 1632, 1681, 1702, desquels il résulte que le chapelain de la chapelle Saint-Blaise le second, fondée en l'église Saint-Spire, avait droit d'y percevoir une rente de sept livres 10 sols, et que le Chapitre en recevait 6 deniers parisis de cens. Par sentence des requêtes du 20 mars 1702, Nicolas De Launay du Perré, qui était au lieu des héritiers d'Alexandre Regnault, héritier lui-même de Jean De Launay, abbé de Saint-Spire, fut condamné au paiement de ces cens et rente. Dans une transaction intervenue devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 15 mars 1632, entre : <<< Vénérables et discrettes personnes Me Gabriel Mathis, conseiller, aumosnier << du Roy, abbé séculier de l'église St-Spire de Corbeil, François Le Roy, François << Aubry, Claude Seneschal, Gilles Gillet, François Rousseau, et Estienne Fleu- << rette, chanoines en l'église St-Spire, représentant le Chapitre, << Et Estienne Rivière, vigneron, demeurant aux Grandes Bordes-lés-Corbeil, « et Jeanne Selourge, sa femme, veuve de Spire Belliard ». Il est dit que : « Le 17 mars 1600, bail a esté faict par Claude Huard, chapelain de la Cha- << pelle St-Blaise le second, fondée en lad. église, d'une maison et lieu dépendant << de la dite chapelle, sise à Corbeil, rue St-Spire, tenant d'une part à l'hostel << du Chappeau Rouge, d'autre à Catherine Quantin, à présent Delamarre, d'un « bout et derrière à l'hostel du Mouton, d'autre bout et pardevant à la rue St- « Spire, AU PROFIT de Pierre Garnier et autres, moyennant 6 deniers parisis de << cens et deux escus et demi de rente ». Suivant acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, Spire Beslicart, meunier à Corbeil, consentit bail pour 6 ans, au profit de Gérarde Gilbert, veuve de Claude Vivier, de la maison sise à Corbeil, appelé l'hôtel Saint-Blaise, moyennant un loyer annuel de 24 livres. LE CHAPEAU ROUGE. Emplacement: rue Saint-Spire, 37. La maison dite l'hôtel du Chapeau Rouge attenait à l'hôtel SaintBlaise, d'après des titres de 1544 et de 1632. Elle relevait de la censive du duché de Villeroy, à cause du domaine royal de Corbeil, y réuni. Une autre maison, sise rue Notre-Dame, portait aussi l'enseigne du Chapeau rouge.
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 +|**00000095**| - - 67 LE MOUTΟΝ. Emplacement actuel: rue Saint-Spire, nº 39. L'hôtel du Mouton, encore existant, est sans contredit le plus ancien de la ville. Un titre de 1295 fait mention de 12 deniers parisis de cens à prendre sur lui par le Chapitre de Saint-Spire. Mais, à l'origine, cet hôtel, beaucoup plus important, s'étendait de la rue du Four Dupuis qui s'appelait aussi rue du Mouton (actuellement la rue du Charbon Blanc), jusques à la rue des Connins, actuellement rue de l'Arche; il avait entrée sur chacune de ces rues. Dans un titre nouvel, passé le 15 mars 1656, consenti au profit d'Etiennette Hideux, veuve de Jean Regnault, bourgeois de Corbeil, pour 37 livres 10 sols de rente, par Louis Mauclair, marchand à Corbeil, celui-ci déclare, en effet qu'il est propriétaire : « d'une maison, hostellerie et lieux ou pend pour enseigne le Mouton, sis à Cor- « beil, en la rue du Four-Dupuis, aultrement dict la rue du Mouton, se consistant « en deux logis principaux: l'un sur le devant, où il y a entrée, allée, cuisine, << salle des deux côtés, par bas; deux chambres haultes, et grenier; un aultre « grand corps de logis sur le derrière, sur la rue des Connins, appliqué par bas « à allée, porte cochère et escuries; chambres haultes et greniers au dessus et gal- « lerie; deux montées aux deux corps de logis avec un petit logis sur le devant, « et joignant; autre corps de logis à costé; tous les dits lieux couverts de tuiles « avec caves soubz le dit logis de devant; cour au milieu et puits. Le tout tenant, << d'une part à Noëlle Lefèvre veuve de Claude Huet, à cause de sa maison du « Sabot et aux héritiers de Me Delaunay, vivant prévost de Corbeil, d'autre à << Jean Tortouin, conseiller du roi, commissaire des guerres, et à Jeanne Chene- < vière, vve de Jean Yvain, d'un bout pardt à la rue du Four Dupuis; et d'autre « bout par derrière à la rue des Connins ». C'est seulement vers 1720, à la suite des tentatives faites par Masché, maître de l'hôtel de l'Image Saint-Louis, pour détourner la clientèle, que les propriétaires en transférèrent l'entrée principale rue Saint-Spire. Nombreux sont les titres s'y rapportant, du XIIIe au XVIIIe siècle. En 1460, l'hôtellerie du Mouton appartenait à Henry Georget et à Simon Balay, qui l'avaient acquis de Georget des Fontaines; l'église Notre-Dame de Corbeil avait le droit d'y percevoir une rente annuelle de 20 sols. Un titre de 1544 nous apprend que cette rente était alors due par les héritiers de Valentin Berry.
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 +|**00000096**| 68 - Le Chapitre de Saint-Spire jouissait également de 40 sols de rente sur l'hôtel du Mouton. Il paraît résulter d'un acte portant la date du 5 octobre 16441, que Spire Dauvergne, hôtelier du Mouton, était d'un caractère irascible. En effet, aux termes d'une transaction intervenue ce jour, entre lui et René Javeron, sergent des gardes du Roi, de la compagnie du sieur de Sainte-Suzanne, au sujet d'une rixe dans laquelle Javeron reçut un coup de pierre qui lui cassa une dent, Dauvergne lui paya une indemnité de quarante livres tournois. LA CLOCHE. Emplacement: Rue Saint-Spire, nº 41. La maison, connue sous l'enseigne de la Cloche, se trouvait à l'encoignure de la rue Saint-Spire et de la rue des Connins, actuellement rue de l'Arche. Elle consistait en << chambre basse et bouge, allée <<< et estable par bas, chambres hautes et grenier au-dessus ». Elle relevait de la censive du duché de Villeroy. Nicolas Blondeau, marchand à Corbeil, qui était alors propriétaire de la maison de la Cloche, en fit location, par acte du 5 octobre 1643, devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, à Jeanne Chenevière, veuve de Jean Yvain, hôtelière à Corbeil, pour une durée de cinq ans, du premier octobre, moyennant un loyer annuel de 75 livres. Aux termes d'un autre acte passé devant le même notaire, le 7 janvier 1644, Jean Martinet, commis à la recette, et tenant le compte pour Jean Touroux, fermier des aides de la ville de Corbeil, a : « accordé et abonné Jeanne Chenevière, veuve de Jean Yvain, hôtelière à Cor- << beil, en la maison de la Cloche, pour le temps et reste de la ferme, qui est de « 4 ans 3 mois, du premier octobre 1643, pendant lequel temps elle pourra vendre « et débiter en destail et taverne, telle quantité de vin que bon lui semblera ». Cet abonnement fut consenti moyennant cent livres par an, payables par trimestre, plus deux sols pour livre « pour les droits de contrôle et autres accoustumés ». (A suivre) Emile CREUZET. 1. Minute Clozeau.
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 +|**00000097**| TABLEAU D'HISTOIRE AU RELAI D'ESSONNES (1647) Peu d'affaires embarrassèrent plus longtemps les rapports de Mazarin avec le Saint-Siège, que la promotion de l'archevêque d'Aix au cardinalat. Le ministre était loin de chercher à favoriser son frère Michel, dont l'esprit indocile s'accommodait mal de conseils impérieux; mais l'intérêt personnel et politique qu'il avait à amener pour la seconde fois la pourpre dans sa famille n'échappait à personne: ce nouvel honneur créerait en sa faveur un parallèle avec Richelieu, et, surtout, contribuerait à traverser encore les desseins du roi d'Espagne. Mazarin n'obtint d'ailleurs gain de cause qu'après des années de négociations et grâce à l'appui fidèle d'Anne d'Autriche. La promotion se fit au consistoire du 7 octobre 1647: l'avis officiel parvint en France par messager extraordinaire avec une hâte extrême, comme il convenait à une nouvelle d'une telle importance. Le hasard voulut que le relai d'Essonnes vît le dénouement de cette longue intrigue 1. Le 17 octobre, à quatre heures du soir, Jean-Baptiste Orlandi, 1. Le relai d'Essonnes était connu de tous sous l'ancien régime: Hesselin, intendant des plaisirs de Louis XIV, qui aimait à recevoir, profitait de cet arrêt forcé pour amener de grands personnages dans sa somptueuse maison de Chantemerle (Cf: A. DUFOUR, La reine de Suède à Essonnes, dans le Bulletin de la Soc. de Corbeil, 1906, p. 50 et ss.; LA BARRE, Antiquités de Corbeil, p. 18 et 19). Voir Essonnes cité dans St-Simon, Mémoires, éd. Boislisle, t. x, p. 38.
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 +|**00000098**| 70 - courrier du pape, arrivait à Paris, porteur des documents annonçant la promotion. Le nonce Bagni voulut les transmettre à la cour sans aucun retard et partit sur le champ pour Fontainebleau, où il espérait la trouver. La nuit tombée, il croisa à Essonnes << village à la moitié du chemin entre Paris et Fontainebleau > la reine-mère qui, devançant son fils, s'y était arrêtée sans descendre de carrosse » : il put lui faire révérence et lui communiquer le bref d'Innocent X à son adresse. Apprenant que le roi accompagné de Mazarin regagnait aussi Paris et devait passer au même lieu le lendemain matin, Bagni se résolut à ne pas poursuivre jusqu'à Fontainebleau, où il n'aurait pu arriver que fort tard et attendit le cortège royal. A l'heure dite, Louis XIV et le cardinal s'arrêtèrent à Essonnes pour <<< changer les équipages » et le nonce leur fit compliment sur les nouvelles dont il était chargé. Le roi, âgé alors de neuf ans, lui répondit << avec remerciements et démonstrations d'allégresse ». Mazarin usa du même ton respectueux et reconnaissant: dans une entrevue aussi ouverte, il ne pouvait tenir un autre langage; mais Bagni s'aperçut peu après qu'il voulait considérer ce succès non comme une grâce obtenue, mais comme chose due et sans conséquence 1. Voici, d'ailleurs, le passage de la dépêche envoyée à Rome par le nonce au cardinal-secrétaire d'état Panziroli 2, où sont rapportées les rencontres d'Essonnes. Nous en donnons le texte d'après l'original qui se trouve aux Archives du Vatican, tome 95 de la Nunziatura di Francia et, à la suite, une traduction. CLAUDE COCHIN, Membre de l'Ecole française de Rome. <<< Emmo e rmo sigre pron colmo, Alli 17 del passato circa le quattr' hore dopo il mezo giorno, Gio. Battista Orlandi corriero di Nostro Signore mi presentò il dispaccio 1. Voir la dépêche chiffrée du nonce au secrétaire d'Etat, 22 nov. 1647 (Archives du Vatican, Nunziatura di Francia, tome 96). Mazarin écrivit à ce même propos, dès le 18 octobre au duc de Longueville, manifestant une grande indifférence (Lettres de Mazarin, éd. Chéruel, t. II. p. 511). Signalons, à ce sujet, qu'il semble nécessaire de faire des réserves sur l'itinéraire de Mazarin indiqué par Chéruel d'une façon parfois conjecturale (Ibid. p. 961-964). Ce déplacement de Fontainebleau à Paris que fit Mazarin le 18 octobre, contredit certaines indications de lieu données par Chéruel; mais il faudrait étudier la réalité des dates et des lieux que le ministre assignait à sa correspondance. 2. Cette dépêche est datée du 22 novembre 1647.
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 +|**00000099**| 71 di V. E. col breve di S. Santità da presentar alla maestà di questa Regina per ocasione della promotione al cardinalato di Monsignore arcivescovo di Aix; et essendo dubbioso se la corte che si trovava a Fontanablò fosse per ritornare a Parigi il giorno seguente, per non trattenere d'eseguire il commandamento di V. E. tanto con Sua Maestà come col sign. cardinale Mazarino in ocasione di gratia tanto segnalata e tanto desiderata fattali da Sua Beatitudine, mi mossi subito a quella volta et in Essona, che è un villaggio alla metà del camino frà Parigi e Fontanablo, essendomi incontrato che la Regina si era fermata alquanto senza smontare di carozza, li feci solo riverenza con esporre brevemente quello che dovevo; al che S. Maestà mi rispose con la solita sua benignità et affetto d'aggredimento della gratia fattali da Nostro Signore e che nell' audienza che m'havrebbe data in Parigi si sarebbe meglio potuto esplicare. E perche il Re e il sign. cardinale dovevano venire la mattina seguente nel medesimo luogo a mutar le carozze, non potendo io arrivare a Fontanablò quella notte se non molto tardi e con incommodità di tutti, mi risolvi di non passar più avanti e feci il complimento con S. Maestà rallegrandomi dell' acquisto che haveva fatto d'un altro cardinale partiale della sua corona, per haver Nostro Signore promosso Mons. arcivescovo d'Aix a quella dignità con tanto gusto della Santità Sua quanto è stata e sarà sempre di compiacere e far ogni favore a questo Regno, in tutto quello che al suo paterno e benigno affetto fosse permesso. Sua Maestà rispose con ringraziamento e dimostrazione d'allegrezza. Feci anco il medesimo complimento col signore cardinale aggiungendo perchè N. Signore haveva confirmato a S. E. l'affetto particolare che sempre li ha portato e stima che fa del suo gran merito. Il sign. cardinale rispose con parole di molta riverenza significante l'obligatione che havrebbe professato a S. Beatitudine per tal gratia come con sua lettera et in voce da altro in suo nome sarà stato rappresentato alla Santità Sua »... TRADUCTION Eminentissime et révérendissime seigneur, mon très honoré patron, Le 17 du mois passé vers les quatre heures après-midi, Jean-Baptiste Orlandi, courrier de Notre Seigneur me présenta la dépêche de Votre Eminence avec le bref de Sa Sainteté, pour le présenter à Sa Majesté la reine en l'occasion de la promo-
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 +|**00000100**| 72 tion au cardinalat de Monseigneur l'archevêque d'Aix; et comme il était douteux que la cour, qui se trouvait à Fontainebleau, dût retourner à Paris le jour suivant, pour ne pas différer d'exécuter les ordres de Votre Eminence, autant à l'endroit de S. M. que de M. le Cardinal Mazarin, à l'occasion d'une grâce aussi signalée et aussi désirée, à eux faite par Sa Sainteté, je me mis aussitôt en route de ce côté, et à Essonnes (qui est un village à la moitié du chemin entre Paris et Fontainebleau) il arriva que la reine s'étalt quelque peu arrêtée sans descendre de carrosse; j'allai seul lui faire ma révérence et lui exposer brièvement cela que je devais; à quoi Sa Majesté me répondit avec sa bienveillance coutumière et l'expression de son agrément pour la grâce à Elle faite par Notre Seigneur et de laquelle, en l'audience qu'Elle me donnerait à Paris, il se pourrait mieux parler. Et pour ce que le Roi et M. le Cardinal devaient venir le matin suivant en ce même lieu pour changer les équipages, comme je ne pouvais arriver à Fontainebleau ce soir là que très tard et avec incommodité pour tous, je résolus de ne pas aller plus avant; je fis mon compliment au Roi et me félicitai de l'acquisition qu'Il avait faite d'un autre cardinal partisan de sa couronne, par cela que Notre Seigneur avait promu M. l'archevêque d'Aix à cette dignité, avec, pour Sa Sainteté, autant de plaisir qu'elle en a eu et aura toujours à complaire et faire toute faveur à ce royaume, en toutes choses qui soient permises à sa paternelle et bénigne affection. Sa Majesté répondit avec remerciements et démonstrations d'allégresse. Je fis encore le même compliment à M. le Cardinal ajoutant cela que Notre Seigneur avait confirmé à Son Eminence l'affection particulière qu'il lui a toujours portée et l'estime qu'il fait de son grand mérite. M. le Cardinal répondit avec des paroles de grande révérence, marquant l'obligation qu'il professerait envers Sa Béatitude pour cette grâce, ainsi que serait, par une sienne lettre, et de vive voix par une autre personne en son nom, exprimé à Sa Sainteté.
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 +|**00000101**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le 25 mai 1908, à l'Hôtel de ville de Corbeil, Sous la présidence de M. le Dr BOUCHER, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 h. 1/2. Sont présents: MM. Bricard, Boucher, V. de Courcel, Creuzet, Depoin, Dubois, Delessard, Dufour, Gaitet, Grand, Humbert, Abbé Jalley, Jarry, Lasnier, Lelong, Popot, Vollant, Walter. Des excuses par écrit sont présentées par MM. JeancourtGalignani, d'Etiolles; E. Lefèvre, d'Etampes; Mottheau, de Brunoy; Paisant, de Versailles; Bourdin, Marc Pasquet et Guébin, de Corbeil; Amodru, de Chamarande ; l'Abbé Destarac, de Wissous; Allorge, de Montlhéry; et Max. Legrand, d'Etampes. M. le Président annonce à l'Assemblée la grande perte qu'elle vient de faire, le 23 de ce mois, dans la personne de M. François Coppée, qui était Président depuis 10 ans de la Société de CorbeilEtampes. 1908. II. 6
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 +|**00000102**| 74 - La personnalité du grand poète qu'était Coppée, ajoute M. le Président, est trop connue pour que j'essaie ici de faire son éloge ; cet éloge est d'ailleurs dans toutes les bouches, car il était universellement admiré pour son grand talent, et aimé pour sa bonté qui était proverbiale. Sa mort est un deuil général pour la France entière, et aussi pour l'Académie française, dont il était l'un des membres les plus appréciés. M. F. Coppée avait toujours témoigné beaucoup de bienveillance à notre Société qui, dans cette triste circonstance, s'associe au deuil général, en manifestant les vifs regrets que lui cause la perte de son illustre Président. L'Assemblée, prenant une vive part aux regrets exprimés par M. le Président, le remercie hautement du souvenir ému qu'il vient d'adresser à la mémoire de François Coppée; la parole est ensuite donnée à M. le Secrétaire-général pour la lecture de son rapport annuel sur la situation et les travaux de la Société pendant l'exercice 1907; celui-ci s'exprime en ces termes : MESSIEURS ET CHERS COLLÈGUES, Conformément à nos statuts, je viens, en 1908, comme je l'ai fait les années précédentes, vous dire ce qu'a été notre Société et ce qu'elle a fait pendant l'année qui a pris fin le 31 décembre 1907. Mon premier devoir est de saluer la mémoire des collègues disparus pendant cette période; cette liste est toujours trop longue au gré de nos désirs; en 1906 nous avions enregistré six décès, aujourd'hui nous en comptons sept pour l'année 1907, et cette ére funèbre n'est pas close, car nous aurons à rendre compte en 1908 de la mort de M. l'abbé Muret, curé de Brunoy, de MM. Oudiou et Petit, de Corbeil, tous trois récemment décédés. Les Collègues que nous avons perdus en 1907 sont MM. le Dr Devouges, de Corbeil, Edouard Delessard, de Ris, Pinat, de St-Germain, Boselli, de Lille, Lehideux Ernest, de Paris, Chevalier, de Chartres et Prosper Thirrouin, de Lisses. Dans le second bulletin de 1907, à l'article Nécrologie, j'ai rendu à ces regrettés disparus, l'hommage qui leur était dû; je n'ai donc point à y revenir. A ces sept manquants nous avons à ajouter quelques démissions, celles de MM. Bourdon, ancien receveur des finances à Corbeil, qui est allé habiter Paris et n'a pas cru pouvoir rester avec nous; Lafollye, architecte à Paris; Goujet, avocat, anciennement à Saintry, actuellement à Paris; et Sabatier, Maire de Viry-Chatillon. Pour combler ces II vides, causés par sept décès et 4 démissions, plus ou moins motivées, j'ai le plaisir de vous annoncer l'entrée dans notre Société de 18 nouveaux membres dont voici les noms:
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 +|**00000103**| 75 10 M. Clavier, Paul, Architecte à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 2º M. Thomas, Henri, à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 3º Mme Morel d'Arleux, à Paris et Brunoy, présentée par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. 4º Mlle Duval, institutrice à Palaiseau, présentée par MM. le Dr Boucher et Dufour. 5º M. l'abbé Clément, curé de Génainville (S.-et-O.), présenté par MM. l'abbé Destarac et Dufour. 6º M. Humbert, notaire à Brunoy, présenté par MM. Robert Dubois et Guébin. 7º M. Dupuy-Dutemps, percepteur à Corbeil, présenté par MM. Jarry et Lelong. 80 M. Thomas, architecte de la ville de Corbeil, présenté par MM. Oudiou et Dufour. 9° M. Pastré, Joseph, au Château de Beauvoir et à Paris, présenté par MM. le Dr Boucher et Dufour. 10º M. Baudelot Lucien, avocat à Paris, et à Brunoy, présenté par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. 11° M. Lebret Georges, avocat, ancien garde des sceaux, à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 120 M. Amiot Henri, avocat à Paris, présenté par MM. Lelong et Guébin. 13° M. Amodru, député, au château de Chamarande, et à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. 14º M. Lescuyer, notaire à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Thomas. 150 M. Gronnier, Principal du Collège d'Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Girondeau. 16° M. Bunel, agent d'assurances à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 17° M. Mauduit, géomètre à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 18° M. Thirrouin, Achille, à la ferme de Beaurepaire, présenté par MM. Dufour et Loisel. Nous n'avons donc pas trop à nous plaindre, puisque, malgré les pertes subies, notre effectif se trouve encore augmenté; c'est donc avec satisfaction que nous pouvons constater la prospérité toujours croissante de notre société, qui commence, avec 1908, sa quatorzième année d'existence. Cet heureux résultat est dû à l'ensemble de nos travaux qui sont justement appréciés, aussi bien à Corbeil que dans les départements, et un peu aussi, permettez-moi de le dire, à la bonne tenue de nos publications, dont le bon papier de Hollande et les beaux caractères elzéviriens ont été très remarqués par les bibliophiles. Nos deux bulletins de 1907 ont paru en temps normal. Le premier commence, après les pièces liminaires qui occupent les 38 premières pages, par une savante étude archéologique sur les portails et la fortification
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 +|**00000104**| 76 - de l'Eglise Notre-Dame d'Etampes, due à notre Collègue M. Eugène Lefèvre, d'Etampes. Nous devons féliciter M. Lefèvre qui a fait preuve dans ce travail d'une science archéologique peu commune. Trois belles gravures ornent et expliquent à souhait cette intéressante monographie. M. Forteau, d'Etampes, continue dans ce bulletin ses curieuses recherches sur l'ancienne paroisse de St. Pierre d'Etampes, où les habitants de la région trouveront d'utiles renseignements sur les anciennes familles de la ville d'Etampes et de ses environs. Ce premier bulletin se termine par une curieuse notice sur la déchristianisation de la commune de Ris-Orangis, due à notre Collaborateur, M. F. Dieudonné. Nous avons déjà eu l'occasion (1) de nous occuper de la commune de Ris qui fut si agitée pendant la Révolution, alors que, renonçant à son ancien nom, elle avait pris celui de Brutus. La notice de M. Dieudonné ne fait pas double emploi avec notre article de 1904 sur le même sujet, elle le complète plutôt ; il en résulte que ces deux notices forment un ensemble très intéressant pour cette commune de Ris, bien assagie maintenant. Le second bulletin s'ouvre avec l'agréable compte-rendu de la promenade archéologique du 24 juin 1907, qui avait pour but la visite de la vallée de Chevreuse et de l'Abbaye des Vaux-de-Cernay. Cette charmante excursion, favorisée par un temps à souhait, a eu le succès qu'elle méritait, et la relation qui en a été faite par un confrère aussi érudit qu'aimable a contribué encore à assurer le souvenir de cette intéressante partie de campagne où, malgré le plaisir que tous en ont éprouvé, l'archéologie n'a pas perdu ses droits, car la visite de l'Abbaye-des Vaux de Cernay a été un vrai régal d'Antiquaires. Ce bulletin se continue par un nouvel article de M. Forteau sur la paroisse disparue de SaintPierre d'Etampes, faisant suite à ceux déjà publiés. Nous avons dit plus haut le bien que nous pensions de la notice de M. Forteau, nous n'avons donc pas à y revenir. Nous arrrivons ensuite au travail important de notre très érudit Collègue M. Creuzet, sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil. Cette notice n'est que l'introduction d'un travail plus important que nous continuerons dans un bulletin suivant; mais elle nous montre déjà tout le parti que l'auteur a su tirer des recherches aussi nombreuses qu'assidues qu'il a faites dans les anciens minutiers des notaires de notre région. Grâce au travail de M. Creuzet, le vieux Corbeil des siècles passés n'aura plus guère de secrets pour nous; il nous fera remonter le cours des ans pour nous montrer l'ancien tracé de nos vieilles voies, et la physionomie des maisons d'autrefois; bien peu de celles-ci échapperont à sa savante analyse, et ce sera une excellente restitution de ce qu'était le Corbeil du moyen âge. Il est à noter que (1) Voir dans notre bulletin de 1904, page 139, l'article intitulé Fête civique et philosophique en la commune de Brutus, ci-devant Ris, le 10º jour de la soconde décade de frisnaire an II. (10 Décembre 1903).
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 +|**00000105**| 77 l'imagination ne joue aucun rôle dans ce récit, car partout l'auteur s'appuie sur des documents authentiques dont il indique la source et l'origine. Je crois donc être votre interprète, Messieurs, en remerciant M. Creuzet pour son ouvrage aussi érudit qu'intéressant et qui fera, je n'en doute pas, grand honneur à notre société. Notre Collègue, M. Auguste Mallet, se livre, lui, à un travail d'un genre tout différent, car il est un fervent disciple de la science préhistorique, et c'est dans cet ordre d'idées, qu'il nous a donné, pour ce bulletin, un nouvel article sur l'industrie paléolithique des grès et des meulières de la région des grès de Fontainebleau. Peu nombreux sont les confrères qui s'occupent de l'archéologie préhistorique; elle a cependant quelques adeptes parmi nous, et ceux-ci sauront gré à M. A. Mallet de ses recherches et de leurs résultats. Cette notice est accompagnée d'une planche où l'on voit douze spécimens des trouvailles de M. A. Mallet. Vient ensuite la bibliographie annuelle pour 1906-1907. Elle est plus complète encore que les années précédentes, puisqu'elle occupe les pages 130 à 140, et nous l'avons améliorée en y introduisant l'ordre alphabétique qui rend les recherches plus faciles. A la bibliographie succède une petite notice qui ne manque pas d'intérêt, car on s'y occupe de Jean de la Barre, ancien Prévôt de Corbeil et historien de cette ville, dont il a publié l'histoire en 1647. Nous savions de la Barre ce que tout le monde en sait, c'est-à-dire qu'il a été notre Prévôt de 1607 à 1624 et que c'est pendant sa Prévôté qu'il a écrit l'histoire de Corbeil, mais rien de plus. Aujourd'hui nous le connaissons un peu mieux, car de récentes découvertes, faites dans nos archives, ont permis d'obtenir des renseignements plus complets sur notre ancien Prévôt; c'est ainsi que nous sommes édifiés maintenant sur sa naissance, sa famille, son mariage et ses travaux. Et ce qui est intéressant, c'est que ces détails nous sont fournis par lui-même, dans un document écrit de sa main et qui fait partie des Archives de Corbeil (1). C'est donc une autobiographie de notre Prévôt, que nous publions et nous avons été heureux de la faire figurer dans notre bulletin. Nous arrivons à la Chronique annuelle destinée à rappeler les faits saillants survenus au cours de l'année dans notre contrée. Les bouleversements qui se sont produits à Corbeil à la suite des énormes travaux entrepris par les Grands moulins, ont défrayé déjà notre chronique de 1906, et ils nous ont donné occasion, pour 1907, d'écrire un article sur le Château Royal de Corbeil et la Sainte Chapelle de S. Louis. Tout ce qui restait de l'ancien Château de Louis VI a disparu, et les travaux de nivellement du terrain qu'il occupait ont permis de retrouver des restes de la Sainte Chapelle bâtie par Saint Louis; pieusement nous avons recueilli ces intéressants débris, futs de colonnes, chapiteaux, pierres sculptées etc., et nous les avons transportés au musée Saint-Jean, qui abrite les souvenirs et les vestiges de notre ancienne cité. (1) Série FF', 1624.
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 +|**00000106**| 78 Nous signalions encore dans cette Chronique un acte de vandalisme commis dans l'ancien château de Juvisy, devenu l'hôtel de ville de cette commune; l'inauguration du monument élevé à Corbeil, dans les allées St-Jean, à la mémoire des enfants de l'arrondissement, morts pour la patrie, et enfin un article sur des sépultures antiques découvertes dans l'ancien parc de la Faisanderie, situé entre Villeneuvele-Roi et Ablon, et où s'édifie un nouveau centre d'habitations. Puis notre bulletin se termine par la nécrologie annuelle, où la plupart des noms cités figurent déjà au commencement de ce rapport. En résumé nos bulletins de 1907 forment un beau volume de 176 pages, bien imprimé en caractères elzéviriens, sur papier Hollande véritable, et orné de quatre belles gravures; nous y avons donné tous nos soins et je me plais à espérer qu'il aura mérité vos suffrages. Quant à la série de nos mémoires, nous vous avons distribué le Tome VI, rer volume de l'histoire de Saintry, par M. Creuzet, dont nous avons reconnu le mérite dans le rapport précédent; puis le tome VII, promenade archéologique en Seine-et-Oise, ouvrage enrichi de 150 gravures de monuments et objets d'art appartenant tous à notre département de Seine-et-Oise. Pour l'avenir, nous pouvons déjà dire que le rer bulletin de 1908 est sous presse et déjà assez avancé, et que le tome VIII de nos mémoires est également en cours d'impression; c'est le rer volume d'une importante monographie de la belle commune de Brunoy, qui sera ornée d'assez nombreuses gravures. Je dois aussi vous parler de notre musée St-Jean qui continue à jouir de la faveur du public. Nos collections s'accroissent tout doucement et nos nouvelles vitrines peuvent encore recevoir des dons quand il en viendra. Au risque d'anticiper un peu sur l'année 1908, je voudrais vous parler d'un fait important qui se produit actuellement pour notre musée St-Jean. Vous savez que je ne cesse pas de solliciter du ministère l'octroi de tableaux ou de sculptures qui feraient si bien dans notre belle église St-Jean, où nous avons tant de place disponible. Eh! bien, il y a quelques mois, en réponse à mes demandes réitérées, j'ai reçu avis du ministère que l'on allait mettre à notre disposition des moulages de statues célèbres, et, sur une liste qui me fut envoyée, j'ai choisi une dizaine de statues très grandes et très belles, j'en donnerai le détail dans le rapport suivant. Le temps s'est passé, mais enfin j'ai reçu l'avis que ce que je demandais allait m'être expédié, et cela est arrivé sous la forme de 8 caisses pesant ensemble 1750 kilos. La ville, à qui tout cela est adressé, a déjà payé plus de 550 fr. de frais d'emballage et de transport. J'ai fait ouvrir les caisses, mais il me faut du monde, c'est-à-dire des hommes spéciaux pour mettre debout et placer ces belles et lourdes statues. Alors je vais m'adresser au Directeur du musée de sculpture comparée du Trocadéro; je le connais bien, et je suis sûr qu'il me donnera de bons avis et aussi de bons ouvriers qui me feront le grand travail de mettre tout cela en place, et je ferai payer leur déplacement par la ville. Entre temps, toujours aux frais de la ville, je vais
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 +|**00000107**| 79 - faire faire des socles en bois pour recevoir mes statues, et quand tout sera en place et bien terminé, je vous convierai, chers Collègues, à venir à St-Jean, pour admirer nos nouvelles acquisitions et l'ensemble général de nos collections qui aura pris ainsi un aspect agréable que je lui souhaitais depuis déjà longtemps, sans pouvoir l'obtenir. Enfin, c'est sur ce chant de victoire que je termine ce rapport, en vous remerciant de la patience avec laquelle vous avez bien voulu l'écouter, et avec l'espoir que vous ne lui refuserez pas votre approbation, dont j'ai grand besoin pour accomplir la tâche laborieuse que vous m'avez fait l'honneur de me confier, en me la renouvelant d'année en année depuis quatorze ans. A. D. A la suite de cette lecture, M. le Trésorier donne connaissance, dans les termes suivants, de la situation financière de la Société pendant l'année 1907 : COMPTE-RENDU FINANCIER DE 1907 ET SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1907 Recettes en 1907 Cotisations de l'année 1907 Cotisations arriérées de 1905 et 1906. Subvention de Madame Aymé Darblay (Musée St Jean). Subvention du Conseil général Prix de vente de Bulletins Intérêts des fonds placés. Total des recettes de l'année : A ajouter le solde de l'exercice 1906, soit donnant un total de. Dépenses 1º CONCERNANT LE MUSÉE SAINT-JEAN Traitement du gardien et entretien du jardin. Note de menuiserie 2.015 20 100 > 100 » 30 » 129 15 2.394 15 3.997 40 6.391 55 564 40 3 » 567 40
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 +|**00000108**| - 80 2º CONCERNANT LA SOCIÉTÉ Report. 567 40 Frais d'impression du Bulletin Reymond, notes de clichés 713 70 166 et-Oise Souscription à la Promenade Archéologique en SeineA Bellin, solde du volume Saintry Frais de recouvrement des cotisations Excursion à Chevreuse, reliquat des dépenses 500 200 > 62 » 46 50 Impression de convocations et achat d'un registre de quittances 37 85 Note de menuiserie, tablettes 17 Frais d'administration, de poste et déboursés divers. 115 70 Total des dépenses : 2.426 15 Récapitulation Recettes. 6.391 55 Dépenses 2.426 15 Solde disponible au 31 décembre 1907. Représentés par : 3.965 40 En compte courant chez MM. Mallet, banquiers. 3.790 80 I livret de caisse d'épargne 92 20 Espèces en caisse. 82 40 Somme égale : 3.965 40 Répartition des fonds Fonds libres 1.465 45. Somme réservée comme provenant de rachats de cotisations par 25 membres fondateurs. 2.500 » Certifié exact, Le Trésorier: POPOT. A la suite de cet exposé, M. le Président invite l'assemblée à donner son approbation au compte-rendu du secrétaire général et au rapport financier du trésorier. A l'unanimité et sans observations, l'assemblée approuve ces deux rapports et donne au trésorier décharge pleine et entière, puis elle vote de chaleureux remercîments aux deux auteurs pour leur zèle envers la Société, ainsi que pour leurs intéressantes communications.
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 +|**00000109**| 81 L'ordre du jour appelle ensuite les élections qui doivent se faire, conformément aux statuts, chaque année à l'assemblée générale. En conséquence, M. le Président donne lecture de l'article VII des statuts, qui est ainsi conçu: La Société est administrée par un Conseil composé de vingt-et-un membres, élus pour trois ans en assemblée générale. Le Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. Le tiers du Conseil sortant en 1908 se compose des sept membres suivants: MM. Depoin, abbé Genty, Lasnier, Vollant, Lelong, Mareuse, Marc-Pasquet. M. le Président invite donc l'assemblée à procéder à la nomination de sept membres du Conseil, et il désigne à ses suffrages les sept membres sortants qui sont rééligibles. A l'unanimité, sont renommés membres du Conseil, pour trois années, MM. J. Depoin, abbé Genty, Lasnier, Vollant, Lelong, Mareuse et Marc Pasquet. M. le Président rappelle ensuite que, conformément aux articles II et xiv du règlement, l'assemblée générale doit nommer chaque année les membres du bureau. Obéissant à cette invitation, l'assemblée renouvelle, par acclamation, pour une année, les pouvoirs du bureau tout entier; elle maintient de même en exercice, pour la même période, les membres du Comité de publication. L'ordre du jour appelle ensuite l'assemblée à désigner le lieu et la date de l'excursion archéologique annuelle pour la présente année 1908. Plusieurs buts d'excursion sont successivement proposés et, après discussion, l'assemblée, à l'unanimité, décide que l'excursion archéologique aura lieu, cette année, au château de Montgermont, près de Ponthierry, à Pringy et à Damemarie-les-Lys, et que la date de cette excursion est fixée au lundi 22 juin 1908. Pour terminer la séance, M. le Président donne la parole à M. Creuzet; celui-ci lit une très curieuse notice sur l'atelier monétaire qui a existé à Corbeil au milieu du xvIIe siècle. Ce travail très intéressant est le fruit de recherches nombreuses faites dans les minutiers de Corbeil et des environs, il est écouté avec l'attention qu'il mérite, et l'auteur est vivement félicité pour le succès de ses savantes recherches (1). L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures 1/2. A. D. (1) Cette notice sera insérée dans un de nos prochains bulletins.
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 +|**00000110**| EXCURSION ARCHÉOLOGIQUE A PONTHIERRY, AU CHATEAU DE MONTGERMONT, A PRINGY ET A L'ABBAYE DU LYS LE 22 JUIN 1908. Cette excursion n'a pas été favorisée par le temps; l'on se trouvait alors dans une période pluvieuse dont il était impossible de prévoir la fin, et cependant cette journée de 22 juin ne fut pas mauvaise, la pluie, qui tombait encore la veille, avait fait relâche, et, en somme, la journée fut bonne et exempte de chaleur et de poussière. Mais les averses des jours précédents avaient effrayé beaucoup de personnes qui avaient promis de venir et qui se dégagèrent au dernier moment, d'où une réduction sensible dans le nombre des excursionnistes. D'autres causes encore avaient nui au succès de cette journée : des maladies, des deuils et surtout la conférence des Sociétés savantes de Seine-et-Oise, qui avait eu lieu huit jours auparavant à Etampes. Toutes ces causes réunies firent qu'au lieu d'être 50 ou 60, comme les années précédentes, nous n'avons eu à enregistrer qu'une trentaine de convives au déjeûner, mais ceux-là étaient heureux de ne pas s'être laissé influencer par les pronostics fâcheux qui avaient retenu les autres, car, en réalité, le temps était fort agréable. La route de Corbeil à Ponthierry (12 kil.) est longue et sans attraits, aussi nous avions envoyé un omnibus vide à Ponthierry pour les excursions de la journée, tandis que les excursionnistes partaient plus tard, par le chemin de fer, et arrivaient à 10 h. 12m à Ponthierry,
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 +Château de Montgermont (Seine-et-Marne).
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 +|**00000113**| - 83 où ils étaient rejoints par d'autres voyageurs venus par leurs propres moyens. Notre collègue, M. le comte de Montgermont, propriétaire du château du même nom, nous attendait à la gare et se mettait, avec la plus parfaite obligeance, à notre disposition pour nous faire visiter son château et le magnifique parc qui l'entoure, et dans lequel se trouvent des ruines qui offrent un grand intérêt pour notre ville de Corbeil. Monsieur de Montgermont nous conduisit donc au château dont il nous fit les honneurs de la façon la plus gracieuse, nous offrant des gâteaux et des rafraîchissements, et nous faisant visiter sa curieuse bibliothèque et les objets d'art épars dans cette belle demeure. Mais nous avions hâte d'aller dans le parc visiter les vestiges si intéressants de la plus belle église de Corbeil détruite en 1821. Ceci appelle une explication, la voici : L'église Notre-Dame était un admirable édifice roman du xiue siècle, bien connu des archéologues. Pendant tout le moyen âge et jusqu'à nos jours, elle avait été la gloire de notre vieux Corbeil. Elle fut désaffectée à la Révolution et livrée à tous les outrages pendant cette triste période. Tour à tour salle de théâtre, de danse, grenier à foin, cabaret, caserne de gendarmerie, elle subit toutes les mutilations possibles. Six admirables statues ornaient son portail, quatre ont disparu; Lenoir a sauvé les deux autres; transportées à St-Denis, elles y font l'admiration des visiteurs. Ces deux statues sont bien connues, elles ont été reproduites dans de nombreux ouvrages d'archéologie. Le musée Saint-Jean, à Corbeil, en possède une très belle copie, en pierre. La tempête passée, on rendit au clergé les anciens édifices du culte non aliénés; Notre-Dame échut à la paroisse de St-Spire, la seule de Corbeil, mais celle-ci avait fort à faire pour pouvoir rendre au culte cet édifice de St-Spire, bien maltraité lui aussi, alors que toutes les ressources, rentes, propriétés, etc., avaient disparu. On ne put donc rien faire pour cette pauvre église Notre-Dame, qui était dans un état lamentable. Elle resta sans réparations et livrée aux baladins de passage qui y donnaient des représentations. Cet état de choses dura jusqu'en 1820, alors que la pauvre église menaçant ruine, était un objet de crainte et des plaintes de la population. C'est alors que ne pouvant ni l'utiliser, ni la réparer, on décida de la vendre et de la démolir, ce qui eut lieu entre les années 1821 et 1824. M. le Comte de Gontaut-Biron était alors propriétaire du château
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 +|**00000114**| 84de Montgermont ; il passait un jour à Corbeil pendant qu'on travail. lait à la démolition de la pauvre église; en homme éclairé qu'il était, il s'apitoya sur le sort de ce curieux monument livré à la pioche des démolisseurs, et s'entendit avec les entrepreneurs pour se faire céder une travée et quelques autres débris de cet intéressant monument; les pierres, numérotées, furent transportées à Ponthierry et réédifiées dans le parc du château de Montgermont. C'était là le but principal de notre excursion et une sorte de pélerinage, aussi ce fut avec un pieux respect que nous avons contemplé et admiré ces beaux restes d'un vénérable monument que la ville de Corbeil regrettera toujours. Cette église de Notre-Dame avait été dessinée, gravée et reproduite en maint endroit, nous la connaissons donc bien, et il était curieux d'entendre plusieurs de nos collègues qui reconnaissaient telle ou telle partie de l'édifice et qui en expliquaient les détails. Peu de personnes à Corbeil connaissent ces curieuses reliques d'un monument disparu, hélas! et qui offrent un si grand intérêt pour notre ville. L'on ne pouvait s'arracher à la contemplation de ces glorieux débris, et cependant le temps s'écoulait et les estomacs rappelaient que l'heure du déjeuner avait sonné; il fallut donc quitter ces belles ruines pour aller à la salle du banquet. Le déjeuner avait été prépare par une grande cuisinière de bonne maison, retirée à Corbeil, et qui avait tenu à honneur de reprendre pour un jour le tablier et mettre son talent à notre disposition; il est vrai de dire que l'hôtelier était son neveu. Aussi nous avons eu un déjeuner très fin et très soigné, on en peut juger par cet extrait du menu, auquel nos excursionnistes ont largement fait honneur. Matelote d'anguilles de Melun Filet de bœuf jardinière du lys Poulardes de Moulignon Jambon d'York à la gelée Salade de Montgermont etc. etc. La satisfaction des convives se traduisit par de chaleureux remercîments à l'aimable cordon bleu, et un toast en son honneur. M. de Montgermont avait bien voulu accepter de prendre part à ce déjeuner. Au dessert l'un des nôtres, orateur d'occasion, le
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 +|**00000115**| - 85 remercia bien cordialement de son aimable réception et aussi de sa présence à notre table; puis il exprima tous les regrets de la Société de ne pas avoir son Président habituel, M. le Dr Boucher, qu'un empêchement imprévu avait retenu à Corbeil ; il regrette d'autant plus son absence, dit-il, qu'il se trouve obligé de le remplacer, sans posséder les qualités qui distinguent notre cher Président. C'est pourquoi cet orateur improvisé, réclamant l'indulgence de ceux qui veulent bien l'écouter, continue ainsi : Après avoir de nouveau remercié l'aimable châtelain de Ponthierry, il rappelle que Montgermont était, avant la Révolution, une paroisse qui relevait du diocèse de Sens; elle avait une église, peu distante du château actuel, qui fut détruite en 1791, et la paroisse qu'elle desservait fut réunie à celle de Pringy, village voisin, incorporée elle-même au diocèse de Meaux, lors de la nouvelle formation des évéchés. Mais, lors de la démolition de cette église de Montgermont, le Comte de Gontant-Biron, propriétaire alors de cette terre, racheta quatre pierres tombales qui faisaient partie du dallage de l'église et recouvraient la sépulture de quatre des anciens seigneurs de Montgermont. Ces pierres tombales, un peu mutilées, sont restées dans la propriété, et l'aimable possesseur actuel en est le gardien vigilant. Il vous les a montrées ce matin, et il vous a appris que la plus ancienne est celle d'Adam de Montgermont qui vivait au XIII° siècle, sous le règne de St Louis. Avec un peu de bonne volonté, on peut lire et restituer ainsi l'inscription de cette pierre : Hic jacet et sepultus Adamus de Montgermont fundator istius ecclesie orate pro eo. La seconde pierre tombale date aussi du XIII siècle, elle rappelait le souvenir d'un autre seigneur de Montgermont dont le nom n'a pu être identifié, aucune trace n'en restant sur la pierre. Une troisième dalle tumulaire recouvrait la sépulture de la femme d'un sieur de Champdivers, seigneur de Montgermont ; elle mourut en 1380. La quatrième pierre est tellement oblitérée qu'il n'y a pas lieu d'en parler. Néanmoins, il n'est pas banal de trouver dans un château des souvenirs lapidaires, remontant au XIIIe siècle, des anciens seigneurs qui ont possédé ce même château; il y a bien peu de propriétaires qui pourraient en montrer de semblables. L'assemblée félicite M. de Montgermont de posséder de si curieuses reliques et l'engage à entourer de ses soins éclairés leur utile conservation. Vous le voyez, ajoute l'orateur, la terre de Montgermont est un très ancien domaine où les rois aimaient à s'arrêter: Charles VI, accompagné de Philippe le Hardi, y demeura en 1383 et bien d'autres suivirent cet exemple; mais je ne fais pas montre de science, poursuivit-il, oh I non, je ne fais que me servir de l'érudition de notre très aimable Collègue, le châtelain de Montgermont, qui a recherché avec passion l'histoire de ce domaine à travers les siècles, et nous bénéficions
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 +|**00000116**| 86 aujourd'hui de ses patientes recherches et de ses heureuses trouvailles, qu'il a consignées dans un volume fort intéressant où, sous le titre trop modeste de Notes sur la Seigneurie de Montgermont, il a raconté l'histoire, non seulement des seigneurs de cette terre, mais encore de leurs familles et de leurs alliances, le tout appuyé sur des preuves authentiques qu'il a su retrouver dans les archives de Paris et des provinces. Après les Montgermont et les Champdivers, l'auteur a consacré un chapitre de son livre à la famille de Dicy, et c'est là que j'ai eu le plaisir de retrouver Jean de Dicy et Moreau de Dicy qui fut seigneur de Saintry et capitaine de Corbeil. Vous voyez que nous nous trouvons ainsi en pays de connaissance; et plus tard, nous pouvons encore lire, dans ce même ouvrage, l'histoire de la famille des de Bernard, qui furent seigneurs de Saintry, en même temps qu'ils possédaient aussi la seigneurie de Montgermont au xve et au xvIe siècles. M. de Montgermont, dans son livre, continue l'histoire de son domaine et de ses seigneurs jusqu'à nos jours: il nous apprend que le marquis de Gontaut (1) en était possesseur à la Révolution, qu'il fut arrêté et transféré à Paris, où il n'échappa à la mort que grâce à celle de Robespierre. C'est ce même M. de Gontaut qui fit transporter dans son parc de Montgermont ces curieux débris de l'église de NotreDame de Corbeil que nous avons admirés ce matin. Mais, je ne veux pas, Messieurs, abuser plus longtemps de votre patience et maintenant que le Chanipagne est versé, je lève mon verre en l'honneur des aimables dames qui n'ont pas craint d'affronter les menaces d'un temps douteux, elles en ont été récompensées d'ailleurs; je bois aux absents et je porte une cordiale santé aux excellents convives de ce jour et tout particulièrement celle de notre aimable guide M. de Montgermont. Après le déjeuner, continuant son rôle de guide, M. de Montgermont nous conduisit à l'église de Pringy, peu distante de Ponthierry, où sont conservés quelques souvenirs de sa famille. Cette église offre des détails intéressants, entre autres une vierge miraculeuse dont l'histoire a donné lieu à une curieuse légende qui mérite d'être contée. Autrefois, les criminels condamnés aux galères étaient conduits de Paris au bagne de Toulon, à pied, par la grande route. Il y avait une longue chaîne à laquelle étaient attachés les forçats, chacun d'eux portant une partie de la grande chaîne. La première étape était à Essonnes, où les curieux de Corbeil allaient voir passer la chaîne. Or, la chaîne passait un jour devant l'église de Pringy où se trouvait la Vierge miraculeuse; parmi les 1. Ailleurs il est qualifié de Comte.
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 +|**00000117**| 87 - forçats il s'en trouvait un, condamné à tort, car il était innocent; en passant devant l'église, tout à coup ses fers tombèrent et il se trouva libre. On cria au miracle! le malheureux fut reconduit à Paris où son innocence fut reconnue. Mais les fers restèrent à Pringy où on les voit encore accrochés au mur, près de l'autel de la Vierge, comme preuve tangible du miracle qui s'était produit là, par l'intervention de la Vierge miraculeuse. Mais la journée s'avançait, il nous fallait encore, pour remplir le programme de la journée, aller à l'abbaye du Lys, distante de Pringy de 10 à 12 kilomètres. Chacun regagna donc son véhicule, omnibus ou auto, et après avoir chaleureusement remercié M. de Montgermont de son aimable accueil, nous prîmes congé de lui, en route pour l'Abbaye du Lys. Ce qui reste de l'ancienne Abbaye du Lys se trouve renfermé dans une propriété (1) qui a conservé le nom de Château du Lys et appartient aujourd'hui à M. le Comte de Noue, qui nous a gracieusement accordé l'autorisation de visiter les ruines de l'ancienne église de l'Abbaye. Avant de faire cette visite, un de nos collègues nous fait ce court résumé de l'histoire de cette Abbaye : L'Abbaye Royale de Notre-Dame du Lys fut fondée par la Reine Blanche de Castille, mère de Saint Louis, en 1244, et cette fondation fut ratifiée par Louis IX en 1248. Les lettres en furent confirmées, le 2 janvier 1348, par Philippe VI de Valois, <<< qui se plaisait fort en cette Abbaye et y faisait souvent son séjour». Sous le règne de Charles V, en 1364, le monastère fut ruiné par les Anglais et les Navarrais qui y mirent le feu, et il demeura en ruines pendant une longue période de temps. Ce ne fut en effet que sous Louis XIV, vers 1650, que l'Abbaye du Lys fut rétablie dans son ancienne splendeur. Mais, sous prétexte de la décorer, on mutila l'église. Ses ogives furent remplies de plâtre ou de ciment pour les ramener au plein cintre, en honneur à cette époque; ses sveltes colonnettes et ses chapiteaux du xime siècle furent cachés par de la maçonnerie, pour faire place aux pilastres et aux chapiteaux corinthiens. 1. Cette propriété se trouve à Dammarie-les-Lys, commune de Farcy (Seine-et-Marne), très proche de Melun.
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 +|**00000118**| 88 Le temps et les hommes ont détruit en partie l'édifice remarquable du XIIIe siècle, mais le temps seul détache peu à peu de ces nobles ruines les superfétations orgueilleuses du xviie siècle. La Révolution a achevé de ruiner l'ancienne église, il en reste seulement les bases des piliers de la nef, le chœur et le transept, privés de leurs voûtes. Nous entrons dans le parc et, conduits par le jardinier, nous arrivons à l'église, ou plutôt à ce qui en reste. C'était un édifice de grandes dimensions, et une fois entrés dans ce qui fut la grande nef, nous fûmes saisis d'admiration en voyant, au milieu d'une luxurieuse végétation, les ruines imposantes de ces beaux arcs d'ogive s'élevant encore vers le ciel, au milieu des arbres qui les entourent et les menacent trop peut-être. C'est un spectacle inoubliable ; nous avons vu beaucoup de ruines, mais il ne nous avait pas encore été donné d'en admirer d'aussi imposantes et gracieuses à la fois. Nos collègues charmés y restèrent longtemps et il fallut battre plusieurs fois le rappel pour les arracher à la contemplation de ces ruines grandioses, qui rappellent de lointains et glorieux souvenirs. En allant rejoindre les voitures, l'on se communique les impressions ressenties. L'un rappelle les Abbesses célèbres qui dirigèrent ce monastère; un autre évoque le souvenir de Marie de Mancini, cette nièce de Mazarin, dont l'existence fut si agitée, et qui y fut enfermée quelques mois. Il est vrai que l'histoire de cette Abbaye pourrait fournir la matière d'un volume qui ne manquerait pas d'intérêt. Mais nous ne pouvons pas quitter le Lys sans rappeler que le cœur de la fondatrice, Blanche de Castille, fut inhumé sous la pierre du sanctuaire abbatial qu'elle avait fondé. Qu'est devenue cette sépulture que la Royale fondatrice croyait devoir durer toujours? Et la cassette de St Louis, me dira-t-on ? c'est vrai, j'allais l'oublier, et il est bon de rappeler que ce charmant objet d'art, enrichi d'émaux, qui renfermait le cilice du saint Roy, avait été donné à l'abbaye du Lys par Philippe-le-Bel; mais il avait disparu à la révolution et l'on ne savait ce qu'il était devenu, quand, par hasard, sous le règne de Louis-Philippe, le Curé de Dammarie, l'abbé Deschamps, retrouva la précieuse cassette, cachée dans une châsse de son église paroissiale. Elle est aujourd'hui au Louvre, où elle est un des plus curieux objets du musée. Remontés en voiture, les excursionnistes passent par Melun, où
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 +Les Ruines de l'Abbaye du Lys (Seine-et-Marne).
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 +|**00000121**| 89 - quelques collègues prennent le train directement pour Paris, les autres retournent à Corbeil par la rive droite de la Seine, mais tous sont enchantés de la belle journée qu'ils ont eue et des belles choses qu'ils ont vues, et c'est bien cordialement que l'on se sépare en se disant au revoir et en se donnant rendez-vous à l'année prochaine. P. S. Nous croyons savoir que deux ou trois de nos collègues, favorisés d'un luxueux et rapide automobile, avaient, en nous quittant, poussé une pointe vers la forêt de Fontainebleau, où ils auraient visité Barbizon, les gorges d'Apremont et les plus beaux sites de cette merveilleuse forêt; ils étaient ensuite revenus par Melun à Corbeil, où, grâce à la vitesse de leur véhicule, ils étaient arrivés vers 7 heures du soir, presque en même temps que le lent omnibus. Si cela est exact nous ne pouvons que féliciter, tout en les enviant, ces heureux excursionnistes qui, profitant de cette époque des longs jours, ont su ajouter un nouveau charme à une excursion déjà bien attrayante par elle-même. A. D. 1908. - II. 7
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 +|**00000122**| LA MARQUISE DE POMPADOUR AU CHATEAU D'ÉTIOLLES Les environs de Paris étaient autrefois peuplés de châteaux qui furent habités par des personnages, illustres à des titres divers. Chaque village avait son château qui n'était le plus souvent que l'ancienne demeure seigneuriale où s'étaient succédé, pendant des siècles, les générations des familles qui avaient jadis possédé ces seigneuries. En outre du château proprement dit, il y avait, dans beaucoup de ces localités, des propriétés moins importantes, dénommées maisons de campagne, où la bourgeoisie aisée de Paris venait passer la belle saison. Tout cela est bien changé aujourd'hui : les conditions de la vie ne sont plus les mêmes, la mode a aussi sa part dans ce changement. Les chemins de fer ont amené une révolution dans les habitudes des classes riches; l'automobilisme a encore accentué cette nouvelle manière de vivre: on voyage, on va à la mer, à la montagne, aux stations balnéaires, voire même à l'étranger, et l'on déserte les villégiatures d'autrefois, qui entraînaient de grosses dépenses, il est vrai, et n'offraient pas le charme du changement, qu'apportent les déplacements faciles de notre époque. Il en résulte que les grandes propriétés d'autrefois changent de maîtres, par succession ou autrement, que des spéculateurs s'en emparent, démolissent les châteaux, rasent les grands parcs et en vendent les terrains par lots. Les villages en tirent peut-être profit, car là où il y avait un château entouré d'un grand parc, on voit maintenant de nombreuses maisons habitées par des petits rentiers ou des commerçants
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 +Cliché Frazat. Château d'Etiolles (Façade principale)
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 +|**00000125**| 91 de Paris, dont les familles viennent ainsi à la campagne pendant la belle saison, tandis que le chef de la famille prend le train chaque matin pour aller à ses affaires et revenir le soir auprès des siens. La région sud de Paris possédait beaucoup de ces grands domaines, illustrés par la qualité de ses habitants; la plupart ont disparu, il n'en reste que le souvenir. Saluons pendant qu'il existe encore, mais pas pour longtemps peut-être, le beau château de Petit-Bourg, déjà bien diminué, et où brillèrent d'un vif éclat Madame de Montespan, le duc d'Antin, Pierre I de Russie, et qui fut à plusieurs reprises honoré par la visite de Louis XIV. En face, séparé seulement par la Seine, on voit le château d'Etiolles qui va disparaître à son tour, et qui eut, au xvIII siècle, une brillante période de splendeur et une notoriété qui dura jusqu'à nos jours, car il fut le séjour de Mme de Pompadour, la grande favorite de Louis XV. Ce château vient d'être vendu, la démolition en est commencée, mais le parc est réservé par son propriétaire pour en faire un rendez-vous de chasse. C'était là l'ancien logis seigneurial d'Etiolles, qui datait de fort loin, et sans vouloir remonter jusqu'à saint Louis, où pour la première fois on signale un seigneur d'Etiolles, on peut citer avec certitude M. Levasseur, receveur général de la ville de Paris; une gravure d'Israël Silvestre (XVIIe siècle), montre le château d'Etiolles, appartenant à Mr Levasseur. Après ce dernier, le château passa dans la famille de Bailleul qui possédait déjà la seigneurie de Soisy-sous-Etiolles. Le premier fut Nicolas de Bailleul, ministre d'Etat et Prévôt des Marchands, qui mourut en 1662 et dont le tombeau est dans l'église de Soisy-sousEtiolles; son fils, le Président à mortier, Louis Dominique de Bailleul, lui succéda dans les seigneuries de Soisy et d'Etiolles, et, après lui, vient Nicolas Louis de Bailleul, également Président à mortier, qui mourut sans laisser de postérité. La seigneurie d'Etiolles passa ensuite à M. Jude, capitaine des gardes, quile revendit à messire Charles François Paul le Normant de Tournehem (1), fermier général et directeur général des bâtiments du Roi. Celui-ci était célibataire, il mourut en 1751, laissant son domaine d'Etiolles à son neveu, Charles Guillaume le Normant (1) Tournehem, petite localité de l'Artois.
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 +|**00000126**| 92 - d'Etiolles, celui là même qui avait épousé, en 1741, Jeanne Antoinette Poisson, née à Paris, rue de Cléry, en 1721, qui devint Marquise de Pompadour en 1745, et joua le grand rôle que l'on sait, comme favorite reconnue du roi Louis XV. Son père, François Poisson, ancien commis des frères Pâris, avait épousé, en 1718, Louise Madeleine de la Motte, fille du boucher des Invalides; il succéda à son beau-père dans son commerce et fit en même temps des spéculations sur les blés, mais ayant voulu, par des moyens douteux, augmenter par trop ses bénéfices, il advint qu'en 1727, ses comptes ayant été examinés de près, il fut reconnu que lui, Poisson, se trouvait être redevable envers le trésor d'une somme de 432.430 livres ! Il passa alors à l'étranger pour éviter une arrestation. Ses biens furent confisqués, tant ceux de Nogent-l'Artaud et de Lucy-le-Bocage (1), qu'une maison située à Paris, rue Saint-Marc, qu'il avait acquise en février 1726. Cependant sa femme, jolie et intrigante, parvint à sauver le tout: elle se fit attribuer les biens de Nogent et de Lucy en remboursement de sa dot, en invoquant son contrat de mariage, en date du 6 octobre 1718. Quant à la maison de la rue Saint-Marc, on ne put la saisir parce qu'il fut prouvé qu'elle avait été payée, non des deniers de François Poisson, mais de ceux de M. Wederkop, chambellan et envoyé extraordinaire du roi de Danemark: c'était un ami de Mme Poisson. La petite Jeanne Antoinette avait alors six ans ; elle vécut avec sa mère jusqu'en 1733, époque où son père (selon la loi), par la protection de l'Ambassadeur de France à Hambourg, obtint de rentrer en France sans être incarcéré. Le domicile où il vint rejoindre sa femme était un bel immeuble situé rue de Richelieu, qui existe encore aujourd'hui et est occupé, au nº 50 de cette rue, par l'Hôtel de Strasbourg. François Poisson n'avait rien déboursé pour l'achat de cette belle maison; elle avait été payée des deniers de Pâris de Montmartel, pour lequel Madame Poisson avait eu tant de bontés, disait-on tout bas, qu'on croyait partout que la petite Jeanne Antoinette pouvait bien être sa fille, à moins cependant qu'elle ne fût celle d'un autre familier de la maison, le fermier général le Normant de Tournehem; et les probabilités étaient plutôt en faveur de ce dernier, car il agissait envers (1) Non loin de Château-Thierry (Aisne).
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 +|**00000127**| 93 - cette jeune fille comme s'il n'en doutait nullement, l'élevant sous ses yeux, et la mariant, en 1741, à son neveu Charles Guillaume le Normant, auquel il laissa tous ses biens, ainsi que nous l'avons vu plus haut. C'est dans cette belle maison de la rue de Richelieu qu'eut lieu ce mariage, qui fut célébré à Saint-Eustache. Peu d'années après, la petite Antoinette Poisson, alors Madame d'Etiolles, était devenue toute-puissante, et son père (légal), voulant profiter de cette faveur inespérée, demanda la révision du compte qui l'avait obligé à prendre la fuite en 1727. On ne tarda pas à lui donner satisfaction pleine et entière, et il se trouva alors, chose étonnante! qu'au lieu d'être le débiteur envers le trésor royal d'une somme de 432.430 livres, ainsi qu'il avait été jugé en 1727, c'était au contraire ce même trésor qui était redevable envers lui, François Poisson, d'une somme de cent mille livres ! Ce succès ne lui suffisant pas, notre homme sollicita des lettres de noblesse qui lui furent accordées pour services rendus dans la fourniture des vivres ! Et ce même Poisson, poursuivi autrefois pour malversation dans ces mêmes fournitures, touchait, le 2 août 1747, les 100.000 livres que le trésor royal reconnaissait lui devoir, il en donnait quittance en signant: <<< Messire François Poisson, écuyer, seigneur de Vandières et de Lucy ». Elle est curieuse l'histoire de cet aigrefin, que le peuple, par ironie, appelait le Marquis d'avant-hier! Sa fille, Madame d'Etiolles, était alors à l'apogée des honneurs et de la puissance; depuis 1745, elle avait échangé son nom de Madame d'Etiolles contre le titre, plus ronflant, de Marquise de Pompadour. D'où venait ce titre ? on va le voir. En 1720, Madame Françoise de Pompadour, veuve de très haut et très puissant Seigneur Messire Philippe Egon Marquis de Courcillon de Pompadour, en son vivant Brigadier des armées du Roi, Gouverneur et Lieutenant général, pour Sa Majesté, de la Province de Touraine, achetait à Soisy-sous-Etiolles une propriété, partie détachée de l'ancien fief le Jardin, qui avait appartenu jadis à Giles Malet, le célèbre bibliothécaire et valet de chambre du roi Charles V. La propriété que venait d'acquérir Madame la Marquise de Pompadour existe encore aujourd'hui, elle est habitée par M. L. Chevalier, Conseiller-maître honoraire à la Cour des comptes. La famille
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 +|**00000128**| 94 - de Pompadour est originaire du Limousin, il en est fait mention dès le xive siècle: en 1355, un Pompadour épouse l'unique héritière de Chanac; en 1514, meurt Geoffroy de Pompadour qui avait été Président en la Cour des comptes, Evêque de Périgueux, du Puy, et enfin grand aumônier du roy; le 13 octobre 1640, Jean, Marquis de Pompadour, lieutenant du roi en Limousin, épousa Marie, Vicomtesse de Rochechouart. La Marquise de Courcillon de Pompadour, qui habita Soisy à partir de 1720, a signé à plusieurs reprises des actes sur les registres paroissiaux de Soisy; on trouve sa signature entre les années 1727 et 1731, l'on sait, d'autre part, qu'en 1743 elle ne possédait plus la maison qu'elle avait acquise en 1720. Une histoire manuscrite de Soisy nous apprend que cette dame était morte aux environs de 1740, ne laissant qu'une fille, Marie Sophie de Courcillon de Pompadour, qui avait épousé Charles François d'Albert d'Ailly, Comte puis duc de Picquigny (1) et de Chaulnes (2). Madame le Normant d'Etiolles, dont le château touchait presque à Soisy, savait donc fort bien que cette famille de Pompadour était éteinte, aussi obtint-elle du roi, facilement, on s'en doute, de faire siens un titre et un nom dont la prononciation harmonieuse sonnait agréablement à son oreille, et de se faire appeler à l'avenir Marquise de Pompadour. Elle fut de plus autorisée à prendre les armoiries de cette famille qui étaient: d'azur à trois tours d'argent, maçonnées de sable. Le goût de Madame de Pompadour pour les arts et les lettres avait fait, du château d'Etiolles, le rendez-vous des artistes et des beaux esprits du temps. Voltaire, dont l'ambition égala les talents, demeura dans tous les temps son ami. Il raconte lui-même qu'il passa plusieurs mois auprès d'elle à Etiolles, pendant que Louis XV faisait la campagne de 1746; ce n'était pas la première fois qu'on l'y voyait. Nous reproduisons ci-après une gravure assez rare qui montre Voltaire, au château d'Etiolles, lisant son conte de Candide à la Marquise; celle-ci, couchée dans son lit et vêtue d'un élégant déshabillé, paraît l'écouter avec plaisir. Tous les poètes courtisans avaient suivi l'exemple de Voltaire, l'abbé de Bernis, Gentil-Bernard, Collé et bien d'autres encore qui (1) Picquigny, a to kilomètres d'Amiens (Somme). (2) Chaulnes, autre localité de la Somme.
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 +Voltaire chez Madame de Pompadour au Château d'Etiolles
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 +|**00000130**| . :
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 +MSDN POMPADOUR
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 +POMPADOUL de la Purre Gene Militaire 20 Cer
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 +|**00000132**|
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 +|**00000133**| 95 - y venaient, attirés par le rayonnement de l'astre nouveau. On jouait aussi la comédie à Etiolles; le théâtre du château comptait, parmi ses acteurs, Madame de Pompadour, les ducs de Nivernais, de Duras, etc. Le Maréchal de Richelieu était un des spectateurs assidus de ce théâtre aristocratique. Après la mort de M. de Tournehem, il n'y eut plus de fêtes à Etiolles; la Marquise habita plus souvent Versailles où elle fut officiellement installée, en 1752, avec le titre de Dame du Palais de la Reine. Elle partageait son temps entre Versailles et Paris où elle avait acquis l'ancien Hôtel d'Evreux, devenu depuis le Palais de l'Elysée, qu'elle posséda jusqu'à sa mort et où elle avait accumulé de nombreuses collections et un merveilleux mobilier. Après elle, ses parents retirèrent des sommes énormes de sa succession; la seule vente de son mobilier dans ses hôtels de Paris et de Versailles dura plus d'une année. Nous avons dit que la Marquise protégeait les arts et les lettres; elle-même était bibliophile; la vente de sa bibliothèque fit époque et l'on en a conservé le catalogue. Il n'est pas rare de rencontrer aujourd'hui de beaux livres recouverts de maroquin avec les armoiries de la Marquise de Pompadour frappées en or sur les plats. Elle imprima, de ses mains, en 1760, à Versailles, une tragédie de Corneille, Rodogune, qui fut tirée à 60 exemplaires. En outre, elle avait formé un cabinet de pierres gravées, ellemême dessinait et gravait avec goût. Nous reproduisons plus loin une cornaline gravée qui lui est attribuée et qui porte le titre de « le Génie militaire». Il existe au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale un petit in-folio qui porte le titre suivant: Suite de 6 3 estampes (avec frontispice), gravées par Madame de Pompadour, d'après les pierres en creux, exécutées par Guay. Il est probable que la cornaline le Génie militaire, dont nous venons de parler, fait partie des 63 estampes de ce volume. D'après la tradition, le château d'Etiolles avait été reconstruit vers le milieu du xvme siècle, plus tard on l'avait amputé d'une de ses ailes. Il est sans caractère et sans style, et nous ne croyons pas qu'il y subsiste une partie quelconque du logis habité par la célèbre Marquise, contrairement à une légende qui a cours dans le village et qui indiquerait deux fenêtres comme étant celles de la chambre de Madame de Pompadour. Ces fenêtres feraient partie
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 +|**00000134**| - - 96 de l'ensemble d'un bâtiment, plus ancien que le reste, il est vrai, et qui se trouve à l'opposé de la façade principale. La Marquise de Pompadour mourut au palais de Versailles le 15 avril 1764, elle avait 43 ans; elle fut inhumée à Paris dans l'église des Capucins de la place Vendôme. Un dessinateur s'avisa de représenter son tombeau, surmonté de son buste; à droite l'hymen sanglotait; à gauche l'amour fondait en larmes; tous deux avaient renversé leurs flambeaux. Au bas du buste, on lisait ces vers : Ci-git d'Etiole et Pompadour, Qui charmait la ville et la Cour. Femme infidèle et maîtresse accomplie, L'Hymen et l'Amour n'ont pas tort, Le premier de pleurer sa vie, Le second de pleurer sa mort. Après la mort de Madame de Pompadour, le château d'Etiolles resta assez longtemps abandonné, et quand il fut permis au malheureux époux de la belle marquise d'y revenir, il y mena une vie calme et tranquille, entouré de bons amis, parmi lesquels SaintLambert, Beaumarchais, etc. et se faisant chérir des habitants du village par sa charité. Survint la révolution qui se souvint que cet homme avait été le mari de la favorite d'un roi! C'était un crime impardonnable qu'il devait expier. Arrêté et incarcéré, il n'échappa à la mort que par miracle. Lorsqu'il recouvra sa liberté, il revint à Etiolles, mais il était ruiné ou à peu près. Il se retira à Paris, après avoir vendu son château d'Etiolles à M. Rançonnet de Noyant qui l'a habité et y est mort, dans un âge avancé, vers 1810, laissant ce domaine d'Etiolles à sa fille unique, Madame la Comtesse Douairière de Saint-Aulaire. Elle était veuve du Comte Beaupoil de Saint-Aulaire, d'une ancienne famille de Bretagne, dans laquelle entra, en 1440, la terre de Saint-Aulaire en Limousin. Cette dame avait assisté aux horreurs de la Révolution à Paris, elle s'en était sauvée en jurant de n'y plus retourner jamais. Elle a tenu parole, et est morte plus que centenaire, dans son château d'Etiolles, sous le règne de Louis-Philippe, sans avoir jamais revu cette ville de Paris qui l'avait tant effrayée. Celui qui écrit ces lignes l'a bien connue pour l'avoir rencontrée assez souvent dans le parc d'Etiolles, où cette vénérable centenaire se faisait promener portée par un petit âne.
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 +G Cliché Frazat. Château d'Etiolles (Façade latérale gauche)
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 +|**00000137**| 97 A sa mort, Etiolles passa à son fils, le Comte de Saint-Aulaire, membre de l'Académie française, ambassadeur à Londres et autres capitales, Pair de France etc., homme remarquable par son esprit et l'aménité de ses manières. Tous les membres de cette famille de Saint-Aulaire reposent aujourd'hui dans le cimetière de la paroisse d'Etiolles. Après les Saint-Aulaire, le domaine d'Etiolles devint la propriété du Comte Waleski, ministre et favori de l'Empereur Napoléon III. Etiolles connut alors des jours plus brillants; il y eut des fêtes et des réceptions; le 9 juin 1858, l'Empereur et l'Impératrice étaient reçus au château d'Etiolles par le Comte et la Comtesse Waleski. C'est ce dernier qui fit construire sur la Seine le pont qui relie Etiolles à la station d'Evry-Petit-Bourg, ainsi que le chemin qui donne accès au pont. Et en face de ce chemin, sur la route de Soisy, il fit, dans son parc, une ouverture, fermée par une belle grille, qui lui permit d'aller de son château à la station en quelques minutes. L'Empire passa, les Waleski aussi, et la terre d'Etiolles se démocratisant, devint la propriété d'un sieur Violet, gros entrepreneur de constructions à Paris; ce fut lui qui construisit l'Opéra. Cette période fut sans éclat et ne dura pas longtemps; Etiolles tomba ensuite entre les mains d'un financier, M. Gellinard, que les journaux ont affublé du titre de général, lorsque, dernièrement, fut faite la vente du mobilier du château, avant sa démolition. Cette vente est toute récente, elle eut un certain succès, car ceux qui en étaient chargés avaient, par une habile publicité, mis en vedette le nom de Madame de Pompadour. Aussi les marchands et les curieux accoururent et les enchères furent chaudement disputées. Quelques objets mobiliers, bergères, fauteuils, tables etc., et cinq tableaux produisirent plus de 33.000 frs. Maintenant le mobilier est dispersé, le château abattu; de tant de grandeurs et de magnificences disparues, il ne reste plus rien que le souvenir, et ce n'est point sans tristesse que l'on répète ce vieil adage, sic transit gloria mundi. A. DUFOUR, Bibliothécaire Archiviste de la ville de Corbeil.
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 +|**00000138**| LA PAROISSE DE SAINT PIERRE D'ÉTAMPES (1) 1584. PARRAINS ET MARRAINES NOTABLES 27 octobre, Marie du Camel, femme de M. François, médecin à Etampes. Gérard François était médecin du roi Henri IV; il a laissé divers ouvrages (2). Il habitait la paroisse de S. Basile, où plusieurs de ses enfants furent baptisés ; il y est cité jusqu'en 1598. 1589. - Année de troubles et de guerre civile. Les troupes royales chassant celles de la Ligue, étaient entrées à Etampes le 30 juin, mettant la ville au pillage et imposant une rançon aux habitants. A leur tour, elles durent fuir devant les gens du St de Rosne, lieutenant du duc du Maine, le 20 octobre. Le bailli, Nicolas Petau, fut tué dans un combat, et le prévôt, Jean Audren, pendu le 23 par les soldats. Le même jour - souvenir de ces faits le capitaine Pierre Musnier, du régiment de Baumvogte, est parrain à St Pierre. 1593. 7 Janvier, Etienne Chardon, lieutenant de la prévôté, et Léon Laureau (3), bailli de Méréville. (1) Pour le commencement, voir Bulletin de 1907, pages 31 et 77 et Bulletin de 1908, page 5. (2) L. MARQUIS, Les Rues d'Etampes, p. 357. (3) Ce personnage est cité dans notre brochure, La Seigneurie de Moret. Lecesne, in-12, 1902.
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 +|**00000139**| - 99 1596. 25 mai, Anne de Bonnart, fille de noble homme Nicolas de Bonnart. Les de Bonnart étaient seigneurs de Léonville (1) en partie. Antoine de Bonnart, père peut-être de Nicolas, avait épousé Marie du Colombier. Il est cité en 1557 (2). 1596. 15 septembre, messire Guillaume Chassecuiller, curé de St Basile. 1599. 30 octobre, Anne Doulcet, femme de mure Pierre Le Gendre, avocat. - 1602. - 11 mars, Vénérable et discrète personne, messire Georges Hamouy, prestre, curé de l'église parochialle de S. Gilles. 1604. 5 août, Charles de Crassort, écuyer, assisté de Madeleine Egal, fille de N. H. Simon Egal, procureur du Roi et de Marie Du Cloz, femme de Mtre Pierre Le Gendre, procureur au Bailliage. 1606. 18 février, Claude, fils de Guillaume de La Bistrade, seigneur de Villemartin. - Dans des états de censitaires du fief de Foresta, ou de Longchamps, sont mentionnés, en 1529-1541, Jehan de Nymes, et en 1580, Jehan Le Verrier, tous deux seigneurs de Villemartin. Guillaume de la Bistrade est cité, en 1596, comme étant l'époux de Marguerite Le Verrier. 1610. 17 mars, Mtre Philippe Thibault, médecin de la psse St Ba sile, et Georges Guibourt, mesureur au grenier à sel. - 1611. 4 avril, Vénérable et discrète personne messire Jehan Charpentier, prêtre chanoine de l'église Ste Croix d'Etampes (administrateur spirituel de la maladrerie de St Lazare en 1622). 1616. 23 mai, Pierre Baron, docteur en médecine. Pierre Baron était seigneur de l'Humery; il fut échevin et maire d'Etampes. Il nous a laissé un poème latin intitulé « La Prise d'Etampes » édité par M. Paul Pinson en 1869. 3 octobre, messire Claude Petit, curé d'Ormoy la Rivière. 1617. - 25 avril, N. H. Bénigne Le Ragois, s du Bourgneuf. 1618. - 12 mai, Robert Danjou, élu pour le Roi en l'élection d'Étampes; Marie Saulcier femme de Michel Amadon, maître d'hôtel de Mgr le duc d'Orléans (ailleurs <<< commissaire des guerres. ») (1) Du canton d'Outarville (Loiret). (2) Abbé BERNois, Recherches sur Autruy, p. 108.
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 +|**00000140**| 100 - - 1620. 4 novembre, Martin, fils de Charles Le Feugneulx, receveur général des aides de l'élection d'Etampes. 1621. 21 août, Claude Le Ragois et demoiselle Catherine Gosnier, femme de Bénigne Le Ragois, Sr du Bourgneuf ; celle-ci est encore marraine le 29 juillet 1623, assisté de Jehan Le Ragois, fils de Claude. 7 août, Claude Le Ragois, fils de Claude, Sr de Bretonvilliers, et Philippe, fille de Bénigne Le Ragois. 1624. - 4 avril, Loys Barrat, prêtre, chapelain de l'église de Notre-Dame, administrateur de l'Hôtel-Dieu. - 30 juin, Robert Petit, procureur au bailliage et prévôté. 27 septembre, le seigneur du Bourgneuf et Jehanne Le Ragois, femme de Jacques Baret (de même le lendemain). 1628. 1629. 27 juillet, Jehan Godin, seigneur de Vaudouleurs. Mardi 6 mars, Pierre Legendre, licencié ès lois, avocat au bailliage et prévôté. 4 novembre, François Goblin, seigneur de Gillevoisin, assisté de Marie de Hémery. 21 décembre, messire Nicolas Tirouyn, doyen de la chrétienté, curé de St Basile, chanoine de l'église d'Etampes. 1630. Lundi 11 février, Marie Duquesnel, femme de maître Claude Fleureau, procureur au bailliage. Claude Fleureau et Marie Duquesnel étaient les père et mère du célèbre barnabite Dom Basile Fleureau l'historien d'Etampes, dont nous croyons avoir trouvé l'acte de baptême (1). 16 mars. Can Chassecuiller, chapelain de Notre Dame. 1631. - 31 août, François, fils de N. H. Pierre Baron, docteur en médecine, et Philippe Le Ragois, fille de N. H. Bénigne Le Ragois (2). 31 octobre, Vénble et disc. perse mre Cantien Chassecuiller, curé de l'église de céans. 1632. - 10 janvier, mre Louis Barrat, chapelain de l'église collégiale de Notre-Dame. 1632. - Samedi 4 décembre, N. H. Pierre Le Sueur, archer des Gardes du Corps du Roi. (1) Bulletin de la Société de Corbeil et d'Etampes, 1901, p. 141. (2) Tous deux de nouveau le 13 juin 1632.
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 +|**00000141**| 101 - 1634. 1er octobre, messire Cantien Guimond, curé de l'église St-Martin de Champigny. 1635. Dimanche 4 mars, François du Monceau, S. des Bonis, et damoiselle Barbe du Frétard, femme de N. H. Jacques Mathieu, receveur de la terre et seigneurie de Venant. 26 mars, N. H. Pierre Hardy, maître ès arts en l'Université de Paris. - Lundi, dernier avril, honble hoe Jacques Godin, procureur ès sièges royaux et Marguerite Boucher, femme d'honble homme Accurse Dupré, aussi procureur. 1638.- 29 octobre, damoiselle Anne de Fleury, fille de Guillaume de Fleury, trésorier de France, secrétaire du Roi (1). 1640. Samedi 7 janvier, Pierre, fils de Jehan Crochart, conseiller du Roi, élu. - Jeudi, 17 mai, mtre Claude Petit, curé d'Ormoy-la-Rivière, chapelain de l'église Notre-Dame. Claude Petit est compris dans la liste des censitaires du fief de Foresta, le 11 juillet 1641, au nom et comme seul héritier de Guillaume Desprez, son cousin, curé du Val en Puiseaux (2) (Valpuiseaux). 1641. Vendredi 9 août, Martine Duris, femme de N. H. Hierosme Testard. - - Mercredi, 27 novembre, damoiselle Magdelaine de Fleury, fille de Guillaume de Fleury. Dimanche ter décembre, Charles de Santeuil, fils de Claude, bourgeois de Paris (il signe : <<< Charles Santeul »). 1642. Mercredi 21 mai, Renée Provensal, femme de Jehan Guyot, greffier au grenier à sel. Dimanche 7 septembre, parrain, Charles Le Feugneulx, fils de nob. homme Charles Le Feugneulx, conseiller du Roi, intendant des deniers communs de la ville d'Etampes; marraine, damoiselle Charlotte de Hénault, fille de N. H... de Hénault, St de Rouville. Dimanche 14 septembre, N. H. Jacques de Bonnechose, écuyer; damoiselle Marguerite du Tartre, fme de N. H. Gabriel de Bry, Sr d'Arcy, lieutenant général au Bailliage. - (1) Guillaume de Fleury, conseiller secrétaire du Roi, trésorier de France en la généralité de Bourgogne, épousa Anne de la Bistrade, dame de Villemartin; Anne, leur fille, devint la femme de Georges de Wicardel, Sr de Saudreville; leur autre fille, Madeleine, citée plus bas, celle de Nicolas de Gaumont, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, S en partie de Villeneuve sur Auvers. (2) E. 3855. Archives de S.-et-O.
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 +|**00000142**| 102 1644. - 3 août, Marie Boutevillain, fille de défunt Jacques Bouttevillain, vivant l'un des gens d'armes de la Compagnie du Roi. 1646.- Dimanche 15 avril, Boniface Denot, chevalier et vicomte de Boisherpin (?); et damoiselle Marie Vaillant, fme de N. H. Pierre Baron, médecin ordinaire du Roi. Lundi 6 juin. N. H. Claude Salnoue, écuyer, St de Grignan. 1647. - Dimanche 10 mars, Jacqueline Petit, fille de Jean, avocat du Roi à la gabelle. 1648. - Lundy 10 février, Etienne Poupardin, receveur des tailles. Par arrêt de la chambre de justice, le nommé Poupardin, receveur des tailles à Etampes, a été condamné de faire amende honorable, dans la cour du Palais, à 10.000 livres d'amende et au bannissement pour diverses malversations en sa charge dont il a été convaincu. Il eût été pendu si plusieurs de ses parents et amis n'y eussent employé tout leur crédit (1). Samedi 7 mars, damoiselle Renée Alleaume, femme de Jehan Du Boys, conseiller du Roi, élu. - mery. - 19 avril, Marie Baron, fille de N. H. Pierre Baron, St de l'HuVendredi 29 octobre, Gabriel Boureau, maître chirurgien, et damoiselle Françoise Guionnet, femme de Jehan Boutet, chef de panneterie de la maison de M. le Duc d'Orléans. Dimanche dernier d'octobre, N. H. Bénigne Le Ragois, St du Bourgneuf; damoiselle Marie de Raincy, femme de N. H. Claude de Villette, payeur de rentes sur le sel de la ville de Paris. 1651. Mardi dernier jour de janvier, N. H. Emery David, commissaire ordinaire et provincial de l'artillerie de France; Claude Fontaine, épouse de Etienne Poupardin, receveur des tailles. 1652. Mardi 9 avril, Vble et disc. pe messire Pierre Lenfant, aumônier du Roi, chanoine de Ste Croix, et Antoinette Thibault, veuve de Philippe Thibault, docteur en médecine. 1654. 30 novembre, honble homme maître Claude Le Vassor, substitut du procureur du Roi. 1656.- Lundi 11 septembre, Sébastien Bredet, conseiller du Roi, lieutenant particulier et assesseur civil et criminel de la prévôté, élu en l'Election; dame Catherine Navet, femme d'honorable personne Mr Barthélemy de Cœurs, marchand bourgeois d'Etampes. (1) GUY PATIN, Lettres, 6 mars 1663 et BIGAULT DE FOUCHÈRES, Tablettes historiques.
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 +|**00000143**| 103 - - 1658. 26 octobre, messire Pierre Boullemier, prêtre, chantre et chanoine de l'église Ste Croix (ancien vicaire de S. Pierre). - 8 novembre, Denis Leblanc, hôtellier et « capitaine de notre faubourg ». 1659. - 14 septembre, N. H. Étienne de Lucet, écuyer, S. de Beschereau, conseiller et procureur du Roi au Bailliage, prévôté et duché ; damoiselle Antoinette Martin, femme de N. H. Nicolas de Cœurs, Se du Bourgneuf. 1660. 25 mars, Barthélemy de Cœurs, md bourgeois; Catherine, fille de M. de La Pierre. 15 avril, Jacques Petit, chanoine de Ste Croix. 1661.- Dimanche 8 mai, noble homme Adrien Du Fresne, officier de l'artillerie du Roi (1). 3 juin, N. H. Fois de Cœurs, Sr du Bourgneuf, conseiller du Roi en son Châtelet de Paris. 30 octobre, mtre Thomas Boutet, conseiller du Roi au bailliage et prévôté; Louise Colleau, fme de Michel Le Muret, maître chirurgien. - Le même jour, Louis Aleps, receveur du prieuré; dame Marguerite de Cœurs. 1664. 17 janvier, Gabrielle Pinguenet, fille de Maître Henry Pinguenet, greffier au bailliage. 24 avril, N. H. messire François de Féra, Sr de Fontaine (2), et damoiselle Elisabeth d'Aussy, fille de N. H. Claude d'Aussy, St de Moigny. 27 septembre, Macé Percheron, exempt à la maréchaussée. Anne Boutet épouse de M. Sébastien Bredet, lieutenant à la prévôté. 1665. 26 janvier, Octave Petit, fils de N. H. Jacques Petit, Sr de Mézières, damoiselle Louise de Hautelde. - 22 mai, N. H. Jacques Viart, écuyer, Sr de Villette; Louise Alix de Lucet, fille de N. H. Etienne de Lucet, Sr de Beschereau, procureur du Roi au duché d'Etampes, président de l'élection. 1667. 27 janvier, Françoise Charlotte Viart, fille de N. H. Jacques Viart, écuyer, Sr de Villette. 16 février, N. H. François Jappin, écuyer, Sr d'Orvau (ainsi que le 22 novembre). (1) Egalement le 5 février 1662. (2) Titre contesté V. Les Reg. paroiss. du Cton de Méréville.
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 +|**00000144**| 104 - Mardi dernier mai, Maximilien Jappin, écuyer seigneur et baron de Bouville et de Farcheville; dame Jeanne Françoise de Bérard, femme de François Alexis de Cœurs, Sr du Bourgneuf. 1668.- 26 octobre, vénérable et disc. perse messire Jean d'Ansfeld, chanoine de Notre-Dame. 1671. Lundi 20 avril, Thomas Migault, clerc de ce diocèse, fils de Thomas Migault, assesseur au bailliage et prévôté. 1672. - Jeudi 12 mai, maistre Jean Paul de Sève, fils d'honorable homme Claude de Sève, St du Plateau et autres lieux. (Le parrain signe: << Jean Paul de Sève de Mentenon »). 1673. - 8 novembre, François de Cœurs, fils du seigneur du Bourgneuf; damoiselle Magdelaine de Rotrou, fille de N. H. Pierre de Rotrou, seigneur de Saudreville. - 1674. 14 novembre, N. H. Pierre Janvier du Moine Blanc, vicomte de Boisherpin; dame Jeanne Françoise de Bérard, dame du Bourgneuf. 1676. Scellés. - Jeudi 14 mai, messire Louis Fizillié, curé de Brières-les5 juillet, Claude Seneschal, greffier à l'élection. 1677. 22 octobre, Nicolas, fils de Nicolas Baudry, marchand et receveur du domaine. 1679.- Dimanche 1er janvier, Me Guillaume Garnier, chirurgien. - 7 mai, Marie Bredet, fille de N. H. Sébastien Bredet, lieutenant en la prévôté, conseiller au bailliage. - 1680. 12 novembre, N. H François Odet de Chevreau, Sr de Vaudouleurs; damoiselle Nicolle Foudrier, femme de N. H. Jacques Petit, écuyer, Sr de Mézières. - 1682. 3 février, Marie Magdeleine, fille de N. H. François César Provensal, conseiller du Roi, président prévôt d'Etampes. 1683. - 29 juillet, Michel Rousse, conseiller du Roi et son pro cureur ès sièges royaux et maréchaussée; Louise Alix de Lucet, épouse de Guillaume Viart, Sr de Villette. Dimanche 23 octobre, Léon David, procureur ès sièges royaux. 1684. - 23 janvier, damoiselle Geneviève Pichonnat, fille de N. H. Jacques Pichonnat, conseiller du Roi en l'élection, docteur en médecine. 1685. - 21 mai, Jacques Provensal et Thérèse (de) Viart. - 10 août, François de Poilloue.
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 +|**00000145**| 105 1688. - 10 mars, Françoise Durand, fille de François Durand, receveur des tailles de l'élection. 1690. - 6 août, messire Nicolas Plisson, chanoine de Ste Croix. 1691. - 29 août, messire Jean d'Ansfeld, prêtre et chanoine de Notre-Dame. - 1692. 1er octobre, Jean Guettard, md épicier; dame Marie Rousse, épouse d'hon. homme Salomon Le Sage, lieutenant particulier de l'élection et gabelle. 1693. 26 avril, Basile Moulin, grenadier dans le régiment des Fusiliers du Roi. - 1694. 27 juin, Charles Levassor, notaire royal en cette ville et duché. 1696. 17 octobre, messire Louis Roy, prêtre bachelier en théologie de l'Université de Paris, et principal de Montaigu. - 28 octobre, Michel Rousse, procureur du Roi, damoiselle Louise Julie de Cœurs, fille de feu Alexis de Cœurs. 1698. - 30 octobre, Alexandre Hardy, chapelain de l'église de Notre-Dame, fils de mtre René Hardy, procureur au grenier à sel. Pendant quelques années, nous ne trouvons, dans les registres de St-Pierre, aucun parrain ni aucune marraine dont le nom puisse nous intéresser. - 1707. 19 septembre, Jacques Picart, conseiller du Roi, lieutenant de l'élection. 1709. 1711. - 30 mars, M. Coquet, officier de feue la Reine. 19 octobre, Jacques Duris, conseiller du Roi, receveur des tailles et gabelles de cette ville, et noble dame Anne Vedeau, ve de feu messire Alphonse de Guérin, chevalier, St de Moulin-neuf, vivant gouverneur de la citadelle et château de Namur. 1712. - 27 avril, Laurent François Le Petit, écuyer, Sr de Rénicourt, de Bretheuil et autres lieux, conseiller du Roi, président de l'élection. 1715. - 20 février, messire Charles Viart, St d'Orval; Françoise Dury (Duris), épouse de M. Edeline, prévôt. - 24 novembre, damoiselle Henriette Laumosnier, fille de M. de la Courneuve. 1908. 5 décembre, messire René de Poilloue de St Mars. II. 8
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 +|**00000146**| 106 - 19 décembre, César Laumosnier d'Armonville (1); Marie de Villiers. 1719. 2 août, Pierre François de Poilloue du Boulet de Bonnevaux, écuyer, chevalier (sic), et Marie Angélique Laumosnier de Gittonville, fille du Sr de Gittonville, officier de maréchaussée. 1721. - 7 octobre, Nicolas Laumosnier, fils de M. Laumosnier de Landreville, conseiller du Roi, élu. Ier novembre, Pierre Baron, avocat au Parlement, de1725. meurant à Paris. 1726. 9 janvier, Charles François Dupré, commis greffier au bailliage; damoiselle Henriette Provensal. 1727. 29 octobre, Jean Francois Laumosnier, chanoine de l'église royale de Notre-Dame d'Etampes: Elisabeth Doches, fille du St Doches, greffier en chef de l'élection d'Etampes. 22 novembre, Jean Fois Laumosnier, chanoine ; Henriette Lamy, fille du St Lamy, procureur de la psse Notre-Dame. 1728. - 1er juin, Jean Henry Rivet, chanoine de Notre-Dame, et Madeleine Parizot, femme du St Baron, receveur du domaine. 1733. notaire à Toury. Mai 13, Madeleine Françoise Voizot, fille du Sª Voizot, Juillet 18, François Joseph Tiffonnet, prieur-curé de cette église (St Pierre); Marie Thérèse Chabouillé de la Motte, épouse de Mr de Gomberville, lieutenant-général de cette ville. 1734. 4 mai, Pierre, fils de Pierre Jabineau, procureur au bailliage et prévôté. 12 décembre, Alexis Jean Jacques Gandon, fils de Claude Alexis Gandon, 1er conseiller assesseur criminel au bailliage. 1735. - 18 mars, Jean Tanchou, garçon du Sr Savary, seign de Boutervilliers, et damoiselle Etiennette Larivière, fille demeurant chez M. de Bois-Sablon, au château de Vaudouleurs, psse de SaintGermain de Morigny-les-Etampes. 1737. 14 mars, Jean Gambrelle, procureur au bailliage. 9 juillet, me François Joseph Tiffonnet, curé de cette psse, et damoiselle Charlotte Henriette de Valory, fille de messire Guy Louis Servide de Valory, chev. S de Tiercelieu, du Bourgneuf, etc. chevalier de S. Louis, gouverneur de Rue, colonel d'infanterie. 1740. - 10 mars, André Doches, fils de déft St Doches, substitut (1) Hameau de la Cue de Charmont (Loiret).
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 +|**00000147**| 107 - du procureur du Roi; Thérèse Asselin, fille de M. Louis Barthélemy Asselin, directeur des Aides. 1752.- 28 décembre, Louis Antoine Hochereau fils. 1756. 12 juin, messire Alexis Jean-Jacques Gandon, chapelain et vicaire de Notre-Dame; Madeleine Ficquet, femme de JeanBaptiste Juvénal Baudet du Mesnil, bourgeois de Paris. 1773. 17 février, dame Marie Louise Sureau, femme du St Venard, notaire royal. - 1791. - 3 novembre, dame Marie-Anne Thérèze Brizard, femme de Jean Gérard Geoffroy, juge au tribunal du district de cette ville. Comme on le voit, les actes de baptême deviennent de moins en moins intéressants, et à part ceux qui concernent la famille du Bourgneuf qui sont rapportés ailleurs, nous avons relevé peu de noms de parrains et de marraines notables dans le cours du xviime siècle. FAITS LOCAUX ET HISTORIQUES. - - USAGES. 1632. Vendredi 24 septembre, j'ai reçu de Jehanne Viault un enfant mâle nommé Pierre, laquelle interrogée du nom du père, m'a dit être Jacques Heurtaux, et la mère Suzanne Viault. Acte - véritable recherche de la paternité - fait en présence de quatre témoins. Nous en verrons d'autres exemples. Les curés de St-Pierre, et surtout l'abbé Fontaine que nous avons déjà représenté comme un homme fort prolixe, inscrivent souvent sur leurs registres les événements locaux ou généraux qui se passent dans les autres paroisses, ou ailleurs. - - 1638. 10 mai, enterrement dans l'église de Notre-Dame, de messire Pierre Egal, vivant chantre et chanoine d'icelle église. 1643. - 17 mars, inhumation dans la chapelle de La Montagne d'une enfant d'André Petit, seigneur de ce lieu. 1656. Le jeudi 27 janvier, est mort et inhumé (sic), dans l'église St-Martin, faubourg d'Etampes, et ce devant l'autel de la Vierge, messire Simon Leblanc, natif d'Etampes, paroisse St-Basile, âgé d'environ 35 ans, prêtre, curé de ladite église St-Martin, chanoine de Ste-Croix, très digne prêtre et pasteur, regretté de tous les gens de bien. Requiescat in pace. Le vendredi 15 septembre, est mort en cette ville chez Madame Guyot, rue de la Juiverie, paroisse St-Basile, Mr Jannart, curé de
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 +|**00000148**| 108 - St-Pierre de Sens, chanoine de la métropole et promoteur de l'officialité dudit Sens, accompagnant M. de Benyani en sa visite de son archidiaconé d'Etampes. Son corps après les obsèques célébrées, fut emporté en ladite ville de Sens. 1660. - 18 février, le curé de St-Pierre assiste, avec ses confrères, au service fait à Notre-Dame pour Gaston de Bourbon, duc d'Orléans, décédé à Blois, et dont le corps reposa toute la nuit dans cette église. L'oraison funèbre fut prononcée par le R. P. Balthazar, prédicateur. ..... 1661. 25 octobre, on a exposé en notre église pour une nuit, dame (1), femme en son vivant de M. de Sève, por lors en sa neuvième année de prévôt des Marchands de la ville de Paris (2), qui avait ordonné par testament d'être inhumée à Châtillon-le-Roi, sépulture paternelle. Alexandre de Sève possédait de grands biens dans notre contrée, il était seigneur d'Abbéville, Quincampoix, Pierre-Sèche, Fontenette, Gommerville et Châtignonville. Il avait épousé, en janvier 1637, Marie-Marguerite de Rochechouart, dame de Châtillon-leRoi (3), morte en 1661, et dont le corps reposa dans l'église de Se-Pierre d'Etampes. - 1662. 14 décembre, cejourd'hui après-midi, sur les 2 heures, est trépassé messire André David, ptre, vicaire de St-Basile, en sa maison soudainement et le 15, vendredi, audit mois et an 1662, sur les 2 heures du matin, a été enterré en l'église Notre-Dame, attendu qu'il était chapelain de la chapelle St-Jean; il était aussi chapelain de Ste-Croix, - 1663. Le vendredi 30 mars, a été inhumé messire Nazare Anroux, prêtre, chanoine de Ste-Croix, ministre de la Sainte Trinité d'Etampes, dans le chœur de l'église dudit lieu, après avoir été longtemps malade. Il était vicaire général et promoteur de tout l'ordre de la Rédemption des Captifs (4); regretté de toutes les personnes d'honneur et du menu peuple pour sa science et ses bienfaits. (1) En blanc dans le texte. (2) Nommé en 1654, d'après Moréri. (3) Voir « Les registres paroissiaux du canton de Méréville », p. 4. (4) Les bâtiments qui ont servi de couvent existent encore au faubourg St-Martin. On l'appelait le couvent des Mathurins ou des Trinitaires. Il fut établi à Etampes vers 1200, du vivant de St-Jean de Matha, fondateur de l'ordre. M. M. LEGRAND, Etampes pittoresque, p. 48.
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 +|**00000149**| - 109 Nazare Anroux, dans les derniers temps de sa vie, s'était attaché à l'église St-Martin. On l'y voit remplir les fonctions de vicaire et rédiger des actes. Il prononça, en 1652, l'oraison funèbre du grand maître de son ordre, Louis Petit. D'après M. L. Marquis, il publia un livre intitulé : <<< Sacrée Apologie pour la bienheureuse Ste Anne et le bienheureux S. Joseph ». En plus des titres qu'on lui donne plus haut, il était encore aumônier-prédicateur ordinaire du Roi et vicaire du grand maître. - Le 11 juin (de la même année), le corps de madame la duchesse d'Epernon a reposé sur le midi, en notre église. Elle était âgée de quelque 23 ans et était morte à Bourbon-les-Bains. 1665. 29 août. << Nota: Fr. Pierre Hochereau, prieur claustral de l'abbaye de Morigny, a été enterré à son abbaye, dans la chapelle de la Vierge, proche le Chapitre, R. I. P. » 1670. - Jeudi, jour de S. Augustin, le 28 d'août, a été inhumé à St-Basile, église de cette ville, dans le cœur, proche de la place du Curé, messire Jean Chesnay, prêtre, curé de ladite église, doyen de la chrétienté de ce détroit, qui mourut hier vers les 4 à 5 heures du matin, après une longue maladie. 1672. - Aujourd'hui jeudi matin, 3º mars, a été baptisé, Pierre, fils naturel de Françoise Lemaistre, qui nous a fait dire par la sagefemme et autres, que le nommé Pierre Thévenon, cy devant garçon boucher chez Ciret-Dupuis, maître boucher en cette psse, en était le père, ainsi qu'elle l'a déclaré cy devant au Sieur prévôt de St-Pierre, qui en a dressé le procès-verbal, servant pour l'administration du sacrement dudit enfant, Nicolas Guesdon, clerc de cette psse, est parrain, et Perrine Hamouy, marraine. - 1674. Le mercredi 4 avril, à 4 heures du matin, est trépassé messire Claude Touchard, prêtre, âgé de 65 ans, et a été inhumé en l'église de Notre-Dame, proche l'autel St-Claude. La ville a beaucoup perdu car c'était un très bon prêtre. R. I. P. <<< Le mercredy des Quatre Tems de septembre (197bre 1674), monseigneur notre archevesque messire Louis Henry de Gondrin est décédé en l'abbaye de Chaulnes-en-Brie, qui est de son diocèse (1), et son corps a esté transporté en son église métropolitaine de Sens où il a esté inhumé. Depuis quelques années, il estoit de temps en temps tourmenté de dissenterie, mais sur la fin du mois d'aoust, (1) En marge: « Mémoire de la mort de Monseigneur l'Archevesque de Sens »,
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 +|**00000150**| 110 à son retour de Provins, où il estoit allé pour créer une supérieure à la Congrégation de Notre-Dame de ladicte ville de Provins, il tomba dans une fièvre double tierce très violente qui, en vingt-six jours, nous l'a enlevé. O mon Dieu que vos jugemens sont impénétrables! dans ce moment que ce Prélat travaille et applique tous ses soins pour le bien de son diocèse, vous nous l'ôtez! Nos péchés sans doute en sont la cause. Le chapitre de Sens a pris l'administration du diocèse le lendemain de son trépas qui est le vingtième et nous avons icy en notre église le mardy 26 septembre (1)... O la grande perte, o mon Dieu, d'avoir perdu un tel père et pasteur! O mon bon Jésus, regardez votre église en pitié et donnez-nous un homme selon votre cœur ». (FONTAINE, curé). Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, né en 1620, était, dès 1645, coadjuteur d'Octave de Bellegarde, archevêque de Sens, son parent, auquel il succéda l'année suivante, âgé de 26 ans. Il était l'oncle de Mad. de Montespan. - 1699.- Nota: Le Roi d'Espagne est mort le ier jour de novembre, à 2 heures après midi, et a fait le duc d'Anjou héritier de sa couronne par son testament et, à son refus, M. le duc de Berry et, à son refus, l'archiduc Charles et, sur son refus, le duc de Savoie. 1714. 29 janvier, mariage entre Rémy Pelé et Marie-Anne Alleaume, à la célébration duquel a été apporté Jacques-Rémy Pelé, né du 4 novembre 1713, lequel a été mis sous le voile et que Rémy Pelé a reconnu comme son légitime enfant, quoique né avant le mariage. (On voit au bas de cet acte, entre autres signatures, les suivantes : <<< de Moulineuf, Domguyer, baron de Courrière, Marthe de Védeau »). FAITS DIVERS. - ACCIDENTS. 1651. - 12 janvier, inhumation de Pierre Bozvale, de la psse de St Antoine des Bois, proche Amboise, vivant prévot du régiment de Navailles. 1659. - 2 may, fut inhumée en notre cimetière, Louise Darde, veuve de deuxièmes noces de feu Jean Joisneau, et en première de feu Jean Bouchon, laquelle après avoir esté malade l'espace de (1) Il manque quelques mots.
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 +|**00000151**| 111 Ix mois et pendant ledit tems s'estre confessée et communié plusieurs fois, mesme trois jours avant, ayant avec beaucoup de douleur, fait une confession généralle, a esté trouvée dans le puits de la grande rue dans lequel on croit qu'elle ne se fust fait précipiter ce que il croit pareillement, attendu que depuis huit jours de ça, la longueur de sa lente maladie ayant atténué son cerveau, elle tombait de tems en tems en délire; fièvre funeste, après avoir enduré si patiemment l'espace de tant de mois... O altitudo divitiarii ! Messieurs de justice l'ayant enlevée et s'estans informés en tout, me l'ont rendue, laquelle, c'est de quelque façon certain que cela s'est faict dans le délire hors duquel elle ne pouvait se lever, ny marcher, et l'ay inhumée en terre sainte. 25 7 bre, inhumé au cimetière, le nommé (en blanc dans le texte) chartier du Bourgneuf, lequel avoit esté tué hier au soir sous une voiture; et, après s'être confessé, rendit l'esprit en ma présence. 1661.- 28 novembre, inhumation au cimetière du corps d'un jeune homme de 23 à 24 ans, de Lisle en Flandre, psse St-Sauveur, trouvé mort en la grange de l'hôtellerie de St-Pierre. 1662. Mardy 4 avril, baptisée une enfant qui a esté nommée Gabrielle; parrain, Michel Baudet, fils de feu Jean et Gabrielle Compotier, fille de Nicolas, marchand hostellier, marraine, qui a donné le nom et, tant elle que la sage-femme et parrain, m'ont dit que lad. fille avait pour mère une pauvre femme nommée Jeanne Bergera, qui dist avoir pour mari Mathurin Peschart, manouvrier. Ladite femme est accouchée à l'hôtellerie de St-Pierre. 1662. 12 avril, inhumée au cimetière une pauvre femme aagée, du Gastinois, mendiante en cette ville, logée chez Simon Baudry. Samedi 29 avril, inhumé un pauvre du Gastinois, âgé, mort en la grange de l'hôtellerie de St-Pierre. 4 mai, inhumé un bon vieillard, Banne, vigneron, âgé de 50 ans et plus, du Gastinois, mort chez Simon Baudry, ayant avec luy deux garçons de 12 à 15 ans. - L'un de ces enfants mourut chez Baudry le 25 du même mois. 4 mai. Inhe un petit enfant mort chez ledit Baudry, appartenant à un homme et femme d'Ormoy la Rivière. - Dimanche 24 mai, inhumé un petit enfant de 2 ans, mort chez Pierre Boulle, boucher, appartenant à une femme de Gâtinais. (même cas le 11 juin). - 14 juin. A esté trouvé mort un homme d'âge en l'hostellerie
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 +|**00000152**| 112 de St-Pierre, beaucoup ensanglanté, qui a esté inhumé en notre cimetière le mesme jour; nous n'avons pu avoir nouvelles quel il pouvoit estre. - Juillet. Enterrée une femme veuve du lieu de Neufville ayant trois enfans; morte en la grange de l'hostellerie de St-Pierre. 13 7bre. Enterré un petit enfant appartenant à des pauvres, mort entre les bras de sa mère devant l'hostellerie de St-Pierre. La misère était extrême en ce temps et la mortalité très grande. 1663. -- Le 28 mars, Pierre Royer, vigneron, demeurant au faubourg St-Pierre, passe, par devant Thibault, notaire, au profit de l'Hôtel-Dieu d'Etampes, titre nouvel de 3 livres 12 sols 6 deniers tournois de rente foncière payable le jour de St-Martin d'hiver, assignée sur 5 quartiers de vigne au vignoble S. Pierre, champtier du Cochereau (1). Mercredy 13 juin, baptême d'un enfant de Marolles. - Ledit enfant a été par moi baptisé m'ayant été apporté dudit lieu de Marolles par les parrain et marraine. Reconnaissant qu'il n'y a aucun curé dans ladite paroisse depuis et devant la fête de la Toussaint, et moi appréhendant que l'enfant, attendu la longueur du chemin, mourut sans lui administrer le baptême, lui ai administré le sacrement, sans toutefois prétendre aucun droit sur ladite paroisse, ni enfreindre les règles instituées par les canons. 1666. Mercredi 15 décembre, enterré au cimetière une petite enfant appartenant à une grande femme mendiante, de laquelle elle était accouchée quelques mois devant en notre paroisse ; laquelle se disait être proche de Troyes en Champagne. 1667. - Aujourd'hui jeudi 19 juillet, le né Louis Pillas, de la psse d'Auvers St-Georges, est mort dans ma paroisse, étant tombé de sur son cheval sur la tête. 1676. Mercredi 8 juillet, est trépassée Anne Delanoue, femme de Jean Blanchet, et ce, en l'Hôtel-Dieu de cette ville, où elle avait été transportée attendu la grandeur de son mal et sa nécessité; a été enterrée au lieu ordinaire des pauvres qui trépassent audit hôpital. 1678. 5 avril, baptisé Jacques, fils de Jacques Fleury, soldat de la Cie de La Boulaye, au régiment d'Anjou, du diocèse de Chartres, de la psse de Guainville, présent; la mère Marie Marlot, elle, native (1) Rapsodie.
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 +|**00000153**| 113 de Calais, femme dudit de Fleury, accouchée chez la vª Pierre Roger, où ledit Fleury est logé; le parrain, St Jacques Radnez, sergent des grenadiers audit régiment; marraine, dame Anne Chapeau, fme de M. de Saintamour, sergent audit régiment de la Cie d'Aultruc. 1679. - Mercredy 12 juillet; inhumé au cimetière Edme, fils de de François Cany, vigneron, âgé de 30 mois, duquel la tête a été aujourd'hui écrasée sous la roue d'une charette passante et, en même temps, a expiré. Il a été porté en notre église et, ayant été vu en cet état par la justice, ou officiers de la justice du prieuré, je l'ai ensuite inhumé. - 1680. Jeudi 5 décembre, enterré à l'Hôtel-Dieu, c'est-à-dire dans la place et cimetière destinés aux pauvres, Barthélemy Guillegot, mon paroissien, vigneron septuagénaire, étant trépassé hier soir fort chrétiennement. 1685. - 20 décembre, Bénigne Charpentier, serviteur domestique chartier (sic) au prieuré de cette psse, est mort à Artenay, hôtellerie du Cheval Bardé, en revenant d'Orléans. 1688. 8 juillet, inhumation au cimetière d'un Limousin, âgé de 35 ans, lequel travaillant chez Pouce coupé, marchand en cette paroisse, lequel Limousin est périt (sic) d'une terrasse qu'il creusait, il avait un chapelet dans sa poche qu'on lui a trouvé, marque de chrétien. - 1688. 11 août, a esté baptisé un enfant lequel nous a esté apporté en cette église et a esté nay en l'hôtellerie de la Herse et a esté nommé François par Michel Baudet, son parrain et sa marraine Antoinette Leblanc, femme de Pierre Guyot, md hostellier demeurant à la Herse en cette psse, lequel nous ont dit appartenir à Marie Mignot, soi-disante femme de François Legrand, escuier, Sr de Saint-Genouil. 1695.- 16 avril, a été inhumé au cimetière... (1) Boudet lequel a été tué par Louis Boudet, son propre frère, n'a pas eu un seul moment, le coup fait, de produire un seul sentiment de chrétien, ni dire un seul Jésus! Maria! Il est mort comme il a vécu, ayant été quatre ans sans faire ses Pâques; et si j'avais été sur le lieu, il n'aurait pas été inhumé au cimetière; pourtant il l'a été sans cérémonies, ni son de cloche, ni luminaire. 1697. 17 septembre, Charles Martin a été enterré au cimetière, (1) En blanc dans le texte.
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 +|**00000154**| 114 lequel n'a reçu les sacrements, attendu qu'on l'a trouvé mort sur un consin derrière les maisons de Bretagne. Il avait 75 ans. Il était honnête homme, pauvre. 1699. - Le 25 mai, est mort un pauvre homme mendiant de cette psse, subitement, lequel, avant de mourir a dit à quelques-uns de mes paroissiens qu'il avait fait ses Pâques, et que les religieuses de l'Hôtel Dieu n'avaient voulu le recevoir. Je lui ai trouvé dans sa poche un chapelet et un liard, et dans son bissac trois morceaux de pain. II était âgé de 71 à 72 ans, et a dit avant de mourir qu'il était originaire d'Epernon, au diocèse de Chartres. 1707.-21 juillet, inhumation au cimetière de François Thibault, vigneron, âgé de 44 ans, mort le jour d'hier d'une mort subite et imprévue, dans les champs, causée par la trop grande chaleur, y étant à travailler à la moisson avec plusieurs des habitants de cette paroisse entre les bras desquels il est mort. Le même jour, la chaleur excessive avait également causé la mort de Claude Paris, âgé de 35 ans, dans les mêmes conditions. 1724. 9 juillet, Catherine Sergent, femme d'Etienne Hautefeuille, laboureur à Vaucelas, psse d'Etréchy, est écrasée par sa charette, en revenant de Pithiviers, auprès de la Belle-Croix de cette paroisse. 1742. 31 octobre, a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse, Marie Alexis d'Archambault, de Pussay, en nourrice, fille de messire Louis Charles Alexandre d'Archambault, chevalier, seigneur de la Baste, chevau-léger en la Garde ordinaire, et de Marie Françoise de Selve, dame en partie d'Estouches. 1748. - 3 décembre, baptême d'un enfant de Balthazar Koning, soldat cavalier au régiment de Saxe, passant par Etampes pour aller à Chambord, et de Marie Fotchin, son épouse. Parrain, J.-Bte Bigot, cavalier au même régiment; marraine, Jeanne Baron. 1761. 13 novembre, un pauvre mendiant, sortant de l'HôtelDieu, est trouvé mort dans la maison de Guillaume Moulin, cabaretier en cette paroisse. 1762. - Inhumation au cimetière de Simon Houdy, sergent invalide, natif de cette paroisse, ágé de 56 ans. 1787.- 7 décembre, baptisé un enfant déposé à la porte de notre maison presbytérale, dans un étui à manchon, enveloppé de plusieurs linges, auquel a été imposé le nom de Louis Augustin; ledit enfant du sexe féminin (?)
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 +|**00000155**| 115 QUELQUES MARIAGES 1641. - Lundi 1 juillet, entre noble homme Pierre Le Semelier, garde la porte du Roi, et Perrine Laureau. 1642. 27 mai, entre Alexandre Charron, procureur du Roi en l'élection, et Jehanne Regnard, veuve de Pierre Paulmier. 1643. Marie Jabin. 1647. 23 septembre, entre Arthur Provensal, écuyer, Sr de Croix, prévôt des maréchaux d'Etampes et autres lieux, et Jehanne Girard, de la pase de Notre-Dame. 20 septembre, entre Alain Garnier, chirurgien, et - 1661. - 28 avril, mariage entre Noël Fournier et Geneviève Rousset, de cette ville, en l'hôtellerie de St-Christophe, lieu de ma paroisse. Cette hôtellerie, qu'il ne faut pas confondre avec celle qui fait l'angle des rues Saint-Jacques et du Château, est citée, d'après M. L. Marquis, en 1616. Nous y voyons comme hôteliers: en 1662, Pierre Marcille; en 1712, André Denise; en 1732, Nicolas Salomon, époux de Marguerite Dumortous; en 1745, Julien Salomon. 1662.- 2 octobre, entre Corneille Charpentier, cabaretier, demeurant à la Poule blanche, paroisse de S. Basile, et Florie Marsailles, ve de Ciret Poua. 1663. - 23 novembre, mariage entre Simon Guéret, huissier aux Eaux et Forêts de France, fils de feu Jean, hôtelier à Toury, et de Jeanne de Cœurs, et Michelle Leblanc, fille de Denis, marchand hôtelier et de feu Préjente Haury (reconnaissance d'enfant). Simon Guéret, qui avait été parrain le 26 mars précédent, assisté de Marie Leblanc, sa future belle-sœur, mourut en 1669, âgé de 40 ans, et fut inhumé le 22 août, dans le cimetière S. Pierre. Il est dit dans l'acte, marchand hôtellier et sergent aux Eaux et Forêts. Denis Leblanc, son beau-père, mort en 1684, était propriétaire de la Herse, auberge qui existe encore au no 16 de la rue de la Boucherie. En 1688, cet établissement était tenu par Pierre Guyot, mari d'Antoinette Leblanc; avant 1721, par Jean Boudeaux, et en 1754, par Jean Baron et sa femme Marguerite Claudet. Le 12 mars, ils mariaient leur fille Marie Jeanne avec Jacques François Voizot, veuf de Jeanne Lesourd.
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 +|**00000156**| 116 1667. -- 26 juillet, entre Antoine Hautefeuille, laboureur, demeurant à Estouches, et Marie Compotier (1) fille d'honnête personne Nicolas Compotier (2), md hôtelier à l'hôtellerie de St-Pierre et de Marie Baron. 1669. - 20 janvier, entre Jean Hardy, laboureur, receveur de la seigneurie de Quincampoix, en la psse d'Abbéville, et Cantienne Compotier, fille de Nicolas et de feue Marie Baron. En 1672, on voit Etienne Barré, maître de l'hôtellerie de St-Pierre en ce faubourg; en 1675, François Berthélemy, dit la Mouche, époux de Jeanne Durand; ensuite Cantien Claquet. Mercredi, 11 août 1683, ont été mariés en l'église de St-Martin, Cantien Claquet, hôtellier à l'hotellerie de St-Pierre, et Catherine Huan. 1673. -29 avril, mariage entre Nicolas Portehors, fils de feu Lubin et de Jeannette Drotte, originaire d'Allainville, meunier de sa vocation, demeurant au moulin de cette paroisse, et Antoinette Courcoutz, fille de feu Pierre et de feue Antoinette Girard; originaire de la paroisse de Saint-Cyr (la Rivière). 1675. Mercredi et lundi 9 septembre (sic), ont été fiancés et épousés André Dupré, fils d'André Dupré, vivant greffier au bailliage, et de Françoise Paulmier, de la paroisse Notre-Dame, et Gilette Banouard, fille de feu Jean et de Marie Vallée. 1679. Samedi 4 février, entre Cantien Jouan, veuf, déjà avancé en âge, de la paroisse Saint-Germain de Morigny lès Etampes, et Marie Caquet, veuve de Pierre Esme, vigneron, vivante en cette paroisse. N'y a-t-il pas quelque ironie dans la rédaction de cet acte ? 1685. - Jeudi u janvier, entre Claude, fils de Charles Buisson, mtre chirurgien, et Anne Hardy, fille de feu Jean, laboureur et receveur de la terre et seigneurie de Quincampoix. 1714.- 22 octobre, entre Jean Boucher, maître chirurgien, et Marie Guillot. - 1734. Par devant François Venard, nottaire royal à Estampes, furent présents Jean Bradelet, charpentier, demeurant à Morigny, psse S. Germain-lès-Estampes; Antoine Allain, maistre boulanger, demeurant en cette ville d'Estampes, rue Basse, psse St-Basile, les- (1) Dimanche, 9 mai 1688, inhumée au cimetière de Céans avec ses parents, Marie Compotier, fme de M. Hautefeuille, 52 ans. (2) Cité en la même qualité en 1665.
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 +|**00000157**| 117 quels ont déclarez qu'ils ont une parfaite connoissance qu'il (y a) environ cinq ans que Michel Duchesne, vivant garçon boulanger, demeurant aussy en cette ville, faubourg paroisse St-Pierre, mari de Louise Langevin, veuve en premières noces de Pierre Rivière, a esté noyé en la rivière d'Estampes près le moulin de Pierre Brou, sis en la psse d'Estréchy où il a esté inhumé, l'ayant retiré de ladite rivière dans laquelle il estoit resté 7 à 8 jours ce que lesdits comparans ont atesté comme vérité dont ils ont requis acte audit nottaire qui leur a octroyé le présent pour leur servir et valloir ce que de raison. Fait et passé à Estampes en l'étude, le 15 juin 1734, présence de Denis Boucher, mare cordonnier et d'Estienne Perrot, boulanger, demeurant audit Estampes tesmoins et ont lesdits déposant comparant et Boucher signé avec le nottaire et quant audit Perrot a déclaré ne savoir signer de ce enquis. Ainsi signé à l'original Antoine Allain, Jean Bradelet, Boucher, Venard avec paraphe. S'ensuit la lettre de M. Maurice, grand vicaire qui accepte pour bon et suffisant témoignage l'acte de déposition sur la mort de Michel Duchesne. «Le certificat que vous m'avez adressé, Monsieur, me parraît en assés bonne forme pour que vous puissiez sans rien craindre en faire usage supposé comme je n'en doute pas que les tesmoins sont gens de probité, connus et dignes de foy, à Sens, le 22 juin 1734, signé Morice, vicaire général ». Toutes ces preuves sont écrites en ce registre et à la teste des actes des épousailles parce qu'il est à craindre que l'on en ôte l'original de l'acte et la lettre du gd vicaire, le tout a esté légalisé par M. le Prévost dudit Estampes comme appert par son dire datté en ces termes à Estampes le 25 juin 1734, Gérard Edeline, prévost d'Estampes. Suit, le 26 juin, le mariage entre Laurent Chaumerat et Louise Langevin, en présence d'Estienne Grugeon, fermier du prieuré. 1767. - Mai, mariage entre Jean Baptiste Raguet, controleur des fermes du Roi en la ville de Chartres, fils de Jean Baptiste Raguet, maire seigneurial de la prévôté de Void, diocèse de Toul, département de Metz, et de deff. damoiselle Elisabeth Jacquinot, et damoiselle Marie Charlotte Clozier, fille de François Clozier, officier de la maison du Roy, associé correspondant de l'Académie roïale des sciences de Paris, bourgeois d'Etampes, et de damoiselle Marie-Charlotte Boivin, en présence de Louis André Charlemagne Gudin, greffier en chef de la police, procureur ès sièges royaux d'Etampes et de Etienne Blin, maître d'école.
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 +|**00000158**| 118 1789. - Février 17, vu la permission accordée à l'époux par M. l'Intendant de la généralité de Parls, signée Bertier, l'époux étant soldat provincial de la levée de 1785, Antoine Jouanest et MarieCatherine Hersant ont été mariés. L'acte est signé <<< Joséphine de Valory ». - 1790. 12 avril, mariage célébré par Maurice Elisabeth de Lavergne de Tressan, vicaire général du diocèse de Rouen, abbé commendataire de l'abbaye royale de la Ste Trinité de Morigny, en la présence et du consentement de M. Charles César Périer, curé de cette psse, député à l'Assemblée nationale, entre Jean Gérard Geoffroy, 23 ans, étant né sur la psse S. Basile de cette ville le 21 avril 1767, fils mineur de M. Jean Gérard Geoffroy, avocat en parlement et de dame Marie Anne Thérèse Brizard, et demoiselle Marie Sophie Dumortous, 17 ans, née psse S. Pierre, le 16 février 1773, fille mineure de Julien Fois Dumortous et de dame Marie Foise Davoust. Témoins du côté de l'époux: ses père et mère, M. Pierre Delanoue, curé de Villeneuve-s-Auvers, Etienne Geoffroy de S. Hilaire, Jean Marie Geoffroy de Maison-Rouge, Marc-Antoine Geoffroy-Château, ses frères; du côté de l'épouse: ses père et mère, Antoine Dumortous, bourgeois, oncle; et Michel-Samuel Davoust, bourgeois, oncle. L'acte porte un grand nombre de signatures. Un enfant, né de cet union, fut baptisé le 3 avril 1791 et reçut les prénoms de Jean-Julien, de ses parrain et marraine : Julien François Dumortous, ayeul maternel et de Marie Anne Thérèse Brizard, femme de Jean Gérard Geoffroy, juge au tribunal du district de la ville, aïeule paternelle. 1610. CITATIONS DIVERSES. 1634.- Roi. MAITRES D'ÉCOLE. François Hardouin, collecteur des tailles de la paroisse. Hiérosme Testard, chirurgien de Monsieur, Frère du Charles Marais, receveur des Aides. 1637.- Nicolas Delambon, notaire royal. Pierre Picart, conseiller-avocat du Roi aux sièges d'Etampes. Pierre Baron, intendant des deniers communs. 1639. - Michel Boutevillain, bailli de La Ferté-Alais. Charles Adam, clerc tonsuré, qui, en 1643, est dit « maître
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 +|**00000159**| - - 119 1 d'école >> qualité qui lui est encore donnée dans l'acte de son inhumation le 22 juillet 1652. Il laissait une veuve mentionnée dans un article des Archives de Seine-et-Oise << Jeanne Bouchon, veuve de Charles Adam, maistre d'escolle, demeurant grande rue de la Boucherie ». Elle se remaria, le 29 mars 1663, avec Christophe Herin, dit Saint-Georges, officier ordinaire de l'artillerie, <« de la paroisse Saint-Pierre, dans l'enclos de l'Abbaye de St Antoine de Paris, relevant immédiatement de Monsieur de Citeaux ». 1640. - Jehan Guyot, greffier du grenier à sel. François Provensal, sergent royal exploitant par tout le royaume de France. 1646. - Etienne Moreau, capitaine du faubourg St-Pierre. 1649. - François Capperon, chanoine de Ste-Croix. 1651.- 20 novembre, inhumation de Pierre Legendre, Archer des Gardes. 1661. Sébastien L'Emsgue, époux de Nicolle Bréaux, « maistre d'écolle dans ce lieu ». - Antoine Lamy, procureur ès sièges royaux, époux de 1663. Marie Jubert. Pierre Testard, chirurgien de M. le Duc de Beaufort. Denys Meusnier, marchand meunier, demeurant au moulin du Bourgneuf. 1664. 1669. - - Louis Lacoste, << maistre d'écolle de ma paroisse ». Antoine Godin, bailli de Milly-en-Gâtinais. Pierre Godin, clerc de ce diocèse. 1670. Jean Gauvet, clerc et maître d'école. « Le 30 may 1671, inhumation au cimetière de Jean Gauvet, il est mort en mon presbytère ». 1673. - François Langlois, officier de Monsieur le duc d'Orléans. 1674.- Mardi 19 octobre, inhumé dans l'église d'Ormoy, par le Chapitre de Notre-Dame accompagné de M. Colleau qui lui avait donné le saint Viatique, damoiselle Marie de la Tranchée, femme de N. h. Pierre, St de la Ganne, laquelle est trépassée le matin dudit jour, âgée de 23 ans, et ce attendu l'absence de Mr Antoine Lefranc, curé dudit lieu. 1682. Toussaint Sainsart, meunier au Bourgneuf. 1688. - Pierre Arnou, maître d'école. 1690. Hon. homme Michel Muret, lieutenant des chirurgiens de cette ville (ce nom est parfois écrit <<< Le Muret »).
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 +|**00000160**| 120 1691. - François Rousseau, boulanger suivant la Cour. - 1695. 1696. - Messire Béliard, prieur et curé de Chauffour. Thomas Migault, écuyer, St de Beaurepère, capitaine 1er exempt des Suisses de Monsieur. 1703. - Nicolas Regnault, conseiller du Roi, son procureur à Corbeil. 1705. - Pierre Villemaire, prêtre, chanoine de Ste-Croix. 1707. - Fois Riou, meunier au moulin de cette paroisse. - 1709. Le 26 février, inhumation au cimetière de Denis Roger, fils de Denis Roger, enlumineur, demeurant proche S. Hilaire, et de Marie Madeleine Joly (enfant en nourrice). 1710. - Mtre Edeline, conseiller du Roi, prévot, lieutenant général de police à Etampes. - 1712. Louis Briet, receveur du domaine de M. le duc de Vendôme. Lambert, vicaire de Notre-Dame. 1715. 1716. - - Charles Lamy, doyen des procureurs de la ville. M. Dupré, prévôt claustral de l'abbaye de Morigny. 1721. - Jacques Dufay, maître d'école. Cantien Véron, demeurant aux Granges des Noyers, paroisse de Champigny. 1722. 1723. Mtre Guittard, maître chirurgien. - Jean-Baptiste Beillet, maître d'école. Jean Fois Vallée, sous-diacre, chanoine de Ste Croix. 1726. Etienne Blin, qui, le 22 février 1729, épouse Marie Launay, qui cité de nouveau en 1767, meurt en 1786, âgé de 81 ans. Il est dit dans l'acte <<< ancien maistre d'école et choriste ». 1727. - - Messire Jean Pépin, écuyer, St de Valcourt et de St Chamoult, ancien mousquetaire du Roi. 1729. Michel Baudet, prêtre et chanoine de la Sainte-Chapelle de Dunois (en 1766, Michel Baudet, curé de Mainvillers, diocèse de Chartres). 1730. - Joseph Blin, employé des Aides. Le 6 janvier, inhumation de Louis Haudry, meunier au Bourgneuf. 1735. Gilbon, curé de l'église S. Martin de Champigny. (En 1749, Jacques Gilbon, prêtre, chanoine de Ste-Croix). 1736. - Jean Blouin, officier chez M. le Dauphin, demeurant à Versailles. 1737. - Thomas Genty, greffier du bailliage.
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 +|**00000161**| 121 Charles Archambault, chanoine. 1743. - Jacques Tessonnet, employé aux aides. Valentin Durand, prêtre, vicaire de Notre-Dame. 1747. Mtre Chaigneau, prieur de Chauffour. 1748. - Jean François Baron, abbé, clerc tonsuré. 1752. - Louis Tiffonnet, receveur du bureau de la porte S. Pierre. François Baugin, avocat en parlement, procureur du Roi en l'élection d'Etampes. 1758.- Le P. Hubert de Somain, cordelier d'Etampes. P. Voltigem, prêtre vicaire de S. Gilles, chapelain de Notre-Dame. 1759. - François Lemercier, curé de Bouville. 1760.- Michel Brochery, F. Lefébure, cordeliers. 1763. - Jacques Daubignard, messier. 1768. Jacques Baudet, vicaire de l'église Saint-Benoît, de Paris. 1778. - François Beaumont, officier du guet à Paris, époux de damoiselle Marie de L'Isle, demeurant au faubourg Saint-Martin, psse S. Laurent (cités à l'occasion de l'inhumation, à S. Pierre, d'une enfant en nourrice). 1783. - Jean Louis Bourdelot, maître d'école. 1784. - Dom François de Sales Peschard, supérieur des Barnabites. 1786. - M. Champigny, bailly de Saudreville. (A suivre) Ch. FORTEAU. 1908. - 11. 9
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 +|**00000162**| RECHERCHES SUR LES ENSEIGNES ET LES VIEILLES HOTELLERIES DE CORBEIL (1). L'HOTEL DE BEAUMONT. Emplacement nos 43 à 47. Cet hôtel important, connu à Corbeil dès le xive siècle, était situé rue St-Spire, entre la rue des Conins, actuellement rue de l'Arche, et la rue de la Juiverie. Il est mentionné dans de nombreux titres, dont le plus ancien remonte à l'année 1355. Il résulte de ces divers titres, et, notamment, d'une déclaration faite par Barbe Clignet, en 1599, que le Chapitre de St-Spire avait droit de percevoir annuellement 12 sols 2 deniers de cens et 50 sols de rente sur « l'hostel de Beaumont et ses appartenances ». Une transaction intervint à ce sujet, entre le Chapitre et Nicolas Thibeuf, seigneur du Val Coquatrix, devant Me Le Bergier, notaire à Corbeil, le 12 juillet 1610. Cet hôtel, qui appartint à Baude de Vauvillars, fut donné en 1488, par Charles VIII, à Guillaume Charrier, receveur général des finances, et à Guillaume Ripault, clerc des comptes (2). L'hôtel de Beaumont et ses dépendances furent morcelés vers la fin du XVIe siècle. Vers le milieu du siècle suivant, Charles Aubry, Nicolas Tarteret, tous deux notaires à Corbeil, et Jean Tortouin, procureur du Roi à Corbeil, en possédaient la plus grande partie. Leurs héritiers aliénèrent, vers 1705, les bâtiments et dépen- (1) Pour la première partie, voir Bulletin de 1907, page 1oo et suiv, et le Bulletin de 1908, page 31 et suiv. (2) Abbé LEBEUF, Hist. du diocèse de Paris, tome XI, page 228.
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 +|**00000163**| - 123 dances de l'hôtel de Beaumont, au profit de Louis Masché ou Maschet, tonnelier, lequel fit construire, sur partie de leur emplacement, l'hôtel de l'Image saint Louis, dont nous allons parler. Le surplus était alors possédé par Pierre Richard. L'IMAGE SAINT-LOUIS. Emplacement, partie des nos 43 à 47. L'hôtel qui avait pour enseigne l'Image saint Louis, n'était pas antérieur au commencement du xvme siècle; il s'élevait au coin de la rue Saint-Spire et de la rue de la Juiverie, près de la porte Royale. Louis Masché, tonnelier, avait acquis de 1702 à 1710, aux termes de plusieurs actes, savoir: 1º des héritiers Aubry, qui étaient : Marie Magdeleine Aubry, épouse de François Predeseigle, et Marie Charlotte Aubry, une grande grange à porte cochère, avec corps de logis à côté et cour derrière, assis rue St-Spire, tenant à la rue des Conins, et d'autre part à l'article suivant; 2º de Alexandre Lemerle, qui était au lieu des héritiers Lausmonier et sa femme, fille de Nicolas Tarteret, notaire, un cellier, ci-devant pressoir, faisant le coin de la rue St-Spire et de la rue de la Juiverie ; 3° de Jeanne Tarteret, veuve de Marin Cholière, notaire, et des héritiers de Anne Tarteret, épouse Desloger, un cellier en forme de grange, cave dessous, et petite cour devant, tenant à Lemerle, et aboutissant rue de la Juiverie; 4º Et de Marie Tortouin, héritière de Jean Tortouin, son père, une grande cour avec petit jardin à côté, et grande écurie. Tous les bâtiments et lieux ainsi acquis par Masché étaient des dépendances de l'ancien hôtel de Beaumont. Sur partie de leur emplacement ce dernier fit édifier l'hôtel de l'Image saint Louis, qu'il ouvrit en 1713. Nous avons fait connaître le moyen radical auquel Masché eut recours, après l'ouverture de la porte Royale, pour détourner à son profit la clientèle des hôteliers du Mouton et du Charbon Blanc, et la juste plainte dont il fut l'objet de la part de leurs propriétaires (1). Nous n'y reviendrons pas. Nous ajouterons seulement que Louis Masché ou Maschet, et Simone Sellerin, sa femme, avaient obtenu par acte devant Me Sourdeau, notaire à Corbeil le 21 février 1713, de Paul Pater, (1) Voir 2º bulletin de 1907. Bull. de la Société hist. de Corbeil, p. 117-118.
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 +|**00000164**| - - 124 greffier en chef de la prévôté de Corbeil et receveur du domaine de cette ville, pour six années, du premier octobre 1713, le bail à ferme du droit de péage qui se percevait sur toutes les marchandises passant par les portes Royale et de Saint Nicolas, suivant tarif. Ce bail leur avait été consenti moyennant un loyer annuel de soixante livres et 10 livres de sucre. On a vu aussi comment, en 1714, l'hôtelier Masché, pour exercer plus commodément son droit de péage, et empêcher les rouliers et voituriers de passer ailleurs que parla porte Royale, n'avait pas craint de détruire et de démolir le pont qui donnait l'entrée de la ville par la porte St-Nicolas ; il fut condamné à le rétablir. Pour faire échec, autant que possible, à la concurrence déloyale que leur faisait Masché, François Jacqueson, tenant l'hôtellerie du Mouton et Marie-Louise Lelong, sa femme, obtinrent du même Paul Pater, par acte devant Sourdeau, notaire, le 18 août 1718, pour trois années, le droit de pesage, qui se percevait << sur toutes les marchan- <<< dises passantes par les portes Royale et de Saint-Nicolas », moyennant un loyer annuel de 80 livres et dix livres de sucre. Dans ce bail étaient excepté les trois jours de Saint-Spire, NotreDame d'août et Saint Jean-Baptiste, dont le droit était perçu par le fermier de ceux-ci. LA HERSE. Emplacement présumé rue St-Spire, nº 55 ou 57. Cette maison était située près des remparts de la ville, au bout de la rue St-Spire, ou plutôt de la rue de la Herse, d'où elle tira sans doute son nom. Une charte passée par devant Pierre Fidé, tabellion de Corbeil, le 19 février 1493, fait mention de 16 sols parisis de rente, que l'église Saint-Nicolas de Corbeil avait droit de prendre annuellement sur «une maison assise à Corbueil, rue Sainct-Spire, appelée la Harse ». Cette rente fut rachetée par Guillaume Hideux, alors possesseur de cette maison, par acte du 22 mai 1543.
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 +|**00000165**| ENSEIGNES DONT L'EMPLACEMENT N'A PU ÊTRE DÉTERMINÉ EXACTEMENT L'ÉCU D'ORLÉANS. Par acte reçu par Me Fontaine, notaire à Essonne, le 1er décembre 1645, Spire Quinault, marchand boulanger à Corbeil, fondé de pouvoirs de Jean Dupercher, menuisier à Paris, consentit bail à Toussaint Catolle, menuisier et tonnelier à la Ferté Alais, pour trois ans, moyennant un loyer annuel de soixante livres tournois, << d'une maison sise à Corbeil, rue Saint Spire où est pour enseigne l'Escu d'Orléans ». L'obituaire de l'église St-Nicolas nous apprend que les 22 mai, 15 juillet et 24 octobre, on y disait une messe basse de requiem pour l'âme de feue Jehanne Boudeaulx, en son vivant femme de Jehan de Vallencourt, laquelle avait légué 15 sols parisis de rente à cette église sur une maison où pendait pour enseigne « l'Escu d'Orléans », assise en la rue St-Spire. Sans que nous puissions l'identifier autrement, nous pensons que cette maison était située entre la rue du Trou Patrix et l'hôtel du Grand Cerf, c'est-à-dire entre les nºs 40 et 54. LES TROIS CHAPELLES. Aux termes d'un acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, le 24 novembre 1617, Nicolas Hideux, marchand boucher en cette ville et Marie Cariot, sa femme, déclarent constituer une rente, <<<sur une maison sise à Corbeil, rue Saint Spire, où souloit pendre pour enseigne les trois Chapelles, avec boutique, tenant aux hoirs Trinquet, Jehan Langlois, etc. ». Cette maison, qui ne relevait pas de la mouvance du Chapitre de Saint-Spire, devait aussi se trouver du côté droit de la rue St-Spire, entre la rue du Trou Patrix et l'hôtel du Grand Cerf. LA COUR AYMARD. Suivant aveu reçu par Me Pierre Lebergier, notaire à Corbeil, le mercredi 9 juillet 1608, Jacques Duhamel, huissier audiencier en la
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 +|**00000166**| 126 prévôté de Corbeil, reconnait tenir à titre de chef cens, du Chapitre de St-Spire : << une maison, grange et autres aisances, couvert de tuiles, cour et jardin, assis << à Corbeil, en la rue Sainct Spire, appelée la court Aymart, tenant d'une part à << Pierre Lebergier, et à Mre Tristan Canus, chanoine, d'autre à la rue qui tend « dela Grande rue St-Spire, sur les murs », Le chapitre avait droit de percevoir onze sols deux deniers de cens, sur cette maison. A suivre (1). Emile CREUZET. (1) Nous finissons ici la rue St-Spire; nous continuerons dans le prochain article par la rue Notre-Dame.
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 +L'ÉGLISE SAINT-LÉONARD A CORBEIL Avec les 103 prisonniers amenés de Choisy-le-Roy par les Prussiens (1870).
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 +|**00000169**| SOUVENIR RÉTROSPECTIF Lors du siège de Paris en 1870, les lignes d'investissement des Allemands occupaient, au sud de Paris, toute la plaine comprise entre Villeneuve-St-Georges et Choisy-le-Roi. Au-delà étaient les avant-postes. Cette dernière ville était complètement envahie et occupée par les Allemands; les habitants, tous les habitants, doit-on dire, étaient partis; il n'y avait plus dans Choisy, en tant que Français, qu'une centaine d'individus qui y étaient restés, ou y avaient été attirés par l'espoir des profits illicites qu'ils pouvaient retirer des maisons abandonnées. Les Allemands les avaient pris d'abord pour des habitants de Choisy, mais ils s'aperçurent bien vite qu'il n'en était rien et qu'ils avaient affaire à une population peu recommandable, et, comme d'autre part, elle était une gêne pour leurs opérations, ils résolurent de s'en débarrasser. Ce ne fut ni long ni difficile; une râfle, comme on dit en termes de police, nettoya complètement cette pauvre ville de Choisy, et 103 individus, hommes, femmes et enfants, furent vite ramassés et rassemblés, et, sous la conduite d'une escouade de Prussiens, conduits à Corbeil. C'était en octobre 1870. Corbeil était alors occupé par une garnison permanente d'environ 6000 hommes, et sillonné chaque jour par de nombreuses troupes de passage. Il y avait en outre 26 ambulances qui occupaient les plus importants immeubles. Aussi, quand le groupe de Choisy arriva, grand fut l'embarras, car on ne savait où le mettre. Il fallait cependant trouver de suite un logement. Un édile proposa de les mettre dans l'église de SaintLéonard, située dans la rue du même nom, au faubourg Saint-
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 +|**00000170**| - 128 Jacques; cette proposition fut vite acceptée. C'était un édifice du XIIIe siècle, encore assez grand, qui fut détruit plus tard, en 1885, lors de la création de la nouvelle route qui monte à Saint-Germain. L'église Saint-Léonard fut donc garnie de paille et les 103 individus, ramenés de Choisy, s'y entassèrent pêle-mêle, comme ils purent, sous la surveillance cependant de soldats Prussiens qui montaient la garde autour d'eux. C'est alors qu'un habitant de Corbeil, qui visitait ce nouveau genre de prison, eut l'idée de photographier le groupe qui y était renfermé. Il est probable que cette photographie ne fut tirée qu'à une seule épreuve, car personne à Corbeil ne la connaît. Elle vint aux mains de M. l'abbé Girard, ancien curé de Corbeil, quila donna plus tard à une digne femme, sa voisine, la veuve V. Celle-ci existe encore et conserve pieusement cette photographie, non seulement comme une relique de la guerre, mais surtout en souvenir de son bon Curé, qui était si justement estimé et aimé à Corbeil. C'est chez Mme V. que le hasard nous fit rencontrer cette photographie où l'on voit, dans l'église Saint-Léonard, les réfugiés de Choisy, gardés et surveillés par les soldats prussiens qui se promènent autour d'eux l'arme au bras. Nous avons obtenu de Mme V., non sans peine, qu'elle voulût bien nous confier ce précieux souvenir d'une époque bien triste pour notre vieux Corbeil, si durement éprouvé alors. Nous en avons fait faire un cliché qui nous permet aujourd'hui de reproduire dans notre bulletin un des trop nombreux épisodes qui désolèrent notre ville en 1870-1871. La photographie dont nous donnons la reproduction est loin d'être un objet d'art, elle n'est même pas une bonne photographie, car cet art a fait de grands progrès depuis tantôt 40 ans; mais enfin, c'est un document inédit, peu ou mal connu, maintenant surtout que l'église Saint-Léonard a disparu depuis près de 25 ans, et nous avons pensé qu'il était bon de conserver le souvenir de cet épisode pour l'ajouter à l'histoire de la guerre à Corbeil pendant l'occupation allemande de 1870-1871. A. DUFOUR.
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 +|**00000171**| BIBLIOGRAPHIE Almanach de Thiais pour l'année 1909. Choisy-le-Roi, imp. Chambes, 1909. - Petit in-8º à 2 colonnes, 8 pp. avec portraits. ANGER (Dom). - Les dépendances de l'Abbaye de Saint-Germaindes-Prés. T. II, Seine-et-Oise. I vol. in-8°, VIII-324 pp. Paris, Poussielgue. HALLAYS (André). - Le Pèlerinage de Port-Royal, ouvrage orné de trente-et-une gravures. Paris, Perrin, 1909, in-8° 372 pp. Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Jacques-du-Haut-Pas, Port-Royal de Paris, l'Eglise de Palaiseau, l'Eglise de Boullay-les-Trous, Port-Royal-des-Champs, les Granges-Magny, Saint-Lambert, Saint-Médard. Découverte d'une sépulBERGERON, CHAMPONNAIRE et Dr BON. ture préhistorique (ossuaire néolithique) dans le canton de Moret (Seine-et-Marne). - Fontainebleau, imp. Bourges, 1908. Petit in-16° de 27 pp. Extrait du Journal l'Abeille de Fontainebleau, 4me trim. de 1908. BAILLIÈRE (Emile). - Paul DARBLAY. Article nécrologique extrait de la Bibliographie de la France, 11 septembre 1908, in-80. BELLANGER (H.). Guide illustré de Moret-sur-Loing, avec une lettre préface de M. Lioret. Moret-sur-Loing, imp. Bellanger, 1908. In-16º oblong. de 51 pp. avec plan, carte et gravures hors texte. - BIGOT. Gloires et souvenirs militaires, d'après les mémoires du Canonnier Bricard, du Maréchal Bugeaud, du Capitaine Coi-
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 +|**00000172**| 130 - gnet... - Paris, Hachette 1908 (7ª édition); in-4º de VIII et 289 pp. avec gravures en couleurs. Bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen, No du 14 Novemb. 1908. L'abbé Guiot, par le Chanoine Favé, pp. 1236 à 1242. Notice intéressante sur le dernier Curé-Prieur de Saint-Guenault de Corbeil. Banlieue de Paris, Chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. - Paris, imp. de F. Champion, in-8° oblong. 16 pp. fig. et carte. CAPITAN (Jeanne). - Notes sur la Bièvre, son présent, son passé. - Paris, Champion, 1909, in-8º de 28 pp. couverture illustrée. ة COCHIN (Henry). - Un conflit et un compromis au xvie siècle, le Château de Nandy. Extrait du bulletin de la Société de l'histoire de Paris, année 1908, pages 169 à 182. Paris, Champion, 1908, in-8°. Le village de Nandy est à 5 ou 6 kilom. de Corbeil, mais il appartient à l'arrondissement et au canton de Melun (Seine-et-Marne). COCHIN (Claude). - Tableau d'histoire, au relai d'Essonnes (1647). - Paris, 1908, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, pp. 69 à 72. C'est le récit d'une entrevue qui eut lieu à Essonnes entre le Nonce du Pape et la Reine-mère, puis, le lendemain, avec Mazarin et le roi Louis XIV, alors âgé de 9 ans. CONSTANT (L.) et GUIARD. - Les journées sillonnistes de Soisy-surEcole (2-8 septembre 1907). - Paris, au Sillon, 34 Boulevard Raspail, 1907, in-8° carré, xvIII-65 pp. avec cartes hors texte et photographies. Compte-rendu sommaire des travaux de la Chambre de commerce de Corbeil pendant l'année 1907. - Corbeil, imp. Crété, in-8° de 100 pp. COURTY (G.). - Notes sur les habitations préhistoriques de la Beauce, par G. Courty (de Paris), professeur de géologie à l'école
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 +|**00000173**| 131 spéciale des travaux publics. Le Mans, imp. Monnoyer, 1908, in-8° de 3 pages. Extrait du 3º Congrès préhistorique de France, session d'Autun de 1907. CHEVALIER (P.). - Notices biographiques sur la famille Chevalier, du canton de Marolles, avec tableaux généalogiques, par le Dr Chevalier, Maire de Marolles-lès-Braux. Mamers, imp. Fleury, 1908, 161 pp. in-8°. CREUZET (E.). Recherches sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil, précédées de notes historiques sur les rues et places où elles se trouvaient. Extrait du bulletin de la Société historique et archéologique de CorbeilEtampes, année 1907, pages 100 à 120, et 1908, pp. 31 à 68, in-8°. DIEUDONNÉ (F.). — La Déchristianisation de la Commune de RisOrangis (S.-et-O.), Paris, 1907, in-8°. Extrait du Bulletin de la Société de Corbeil-Etainpes, pp. 57 à 66. DUFOUR (A.). — Un mot sur Jehan de la Barre, Prévost et historien de Corbeil (1607-1624). Paris, 1908, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année 1907, pp. 140 à 143. DUFOUR (A.). - Le Vieux-Château et la Sainte-Chapelle de SaintLouis à Corbeil. Paris, 1907, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année 1707, pp. 159 160. DUBOIS-CORNEAU (Robert). - Le Comte de Provence à Brunoy, (1774 à 1791), d'après les documents inédits des archives nationales et des mémoires manuscrits ou imprimés. Paris, Jean Schemit, éditeur, 52, rue Laffitte, 1909. Un vol. in-4º de v-362 pp., illustré de 28 planches hors texte et de 24 reproductions dans le texte, tirage à 300 exempl. Ce beau volume, richement illustré, est le fruit de longues et patientes recherches conduites avec succès par l'auteur, habitant de Brunoy, qui a su retrouver, dans des fonds jusqu'alors inexplorés, des renseignements et des documents anecdotiques d'un grand intérêt pour l'histoire de la région voisine de Corbeil. Etampes. Les usages locaux de l'arrondissement. Cerf, 1907, in-8º de 108 pp. - Versailles,
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 +|**00000174**| 132 FORTEAU (Ch.). — La paroisse de Saint-Pierre d'Etampes. Paris, 1907-1908, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes; année 1907, pages 31 à 56 et 77 à 100, et année 1908, pp. 5 à 31. GAILLY DE TAURINES (Ch). - Père et fille. Philippe de Champagne et Sœur Catherine de Sainte-Suzanne à Port-Royal. - Evreux, imp. Herissey et fils. Paris, Hachette, 1909, in-16º de 266 pp. avec 8 planches hors texte. GAILLY DE TAURINES (Ch.). — Aventuriers et femmes de qualité, Paris, 1907, un vol. in-12 avec planches hors texte. On relève dans cet ouvrage, pages 79 à 156, un chapitre dont le titre suivant intéresse notre région: Poisson et Pompadour; c'est une histoire inédite de la famille de la célèbre marquise, où il est aussi question de son séjour au château d'Etiolles. - GAZIER (A.). Mémoires de Godefroi Hermant sur l'histoire ecclésiastique du xvIIe siècle (1630-1663) publiés par A. Gazier. Tome cinquième. - Paris, 1909, in-8°. GAZIER (A.). - Abrégé de l'histoire de Port-Royal d'après un manuscrit préparé pour l'impression par Jean-Baptiste Racine, avec un avant-propos, un appendice, des notes et un essai bibliographique, par A. Gazier. Poitiers et Paris (libr. 15, rue de Cluny), 1908. Un vol. in-18° Jésus, XIII-324 pp. avec portrait et plan. GIRARDOT (G.-M.). Le Mousquetaire et les pêches de Montreuil. Extrait du journal l'Eclair du 28 août 1908. Les pêches de Montreuil ont, en quelque sorte, succédé aux pêches de Corbeil qui étaient très réputées autrefois; alors que Montreuil n'avait aucune réputation à ce sujet, on disait déjà Corbeil-les-Péches, selon le dicton des arquebusiers de cette ville. Girardot, le Mousquetaire, a dû mourir à Corbeil en 1789; il y était peutêtre venu pour étudier la culture et les différentes espèces des pêches de notre pays. - GILLET. Eolithes recueillis à Arpajon (S.-et-O.). — Le Mans, Monnoyer, 1907, in-8° (8 pp.). HAMELIN. - Les rues de Corbeil, nouvelles recherches par E. Ha-
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 +|**00000175**| 133 - melin, huissier honoraire. - Corbeil, imp. Crété 1908. In-16º de xvII141 pp. JORET (Ch.) membre de l'Institut. - Correspondance inédite de l'helléniste d'Ansse de Villoison avec la Duchesse douairière AnneAmélie de Saxe-Weimar. Paris, 1909 (28 pp. in-8°). Extrait de la Revue Germanique, N° de Mars-Avril 1909. D'Ansse de Villoison est né à Corbeil en 1750. Le portail d'Etampes et les fausses scènes de LEFÈVRE (L.-E.). l'Ascension, du XIIe siècle. LEFÈVRE (L.-E.). - Versailles, Aubert, 1907 (16 pp. in-8°). Peintures décoratives du temps de Jean de Berry, dans l'église de Notre-Dame d'Etampes. - Versailles, Aubert, 1907 (8 pp. in-8°). LEFÈVRE (L.-E.). — La façade occidentale, portails et fortification de l'Eglise Notre-Dame d'Etampes. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année, 1907, pp. 17 à 31. In-octavo, 3 gravures. LEFÈVRE (L.-E.). - Etampes et ses monuments aux xie et xine siècles; Mémoire pour servir à l'étude archéologique des plus anciens monuments Etampois. Paris, Picard, 1908, in-80, 176 pp. avec gravures. Tirage à part de cette intéressante notice, publiée dans les annales du Gâtinais. LEMOINE (Jean). Madame de Montespan et la légende des poisons. - Paris, 1907, petit in-4°, 2 portraits. -- LEMOINE (Jean). Primi Visconti. Mémoires sur la Cour de Louis XIV, traduits de l'italien et publiés avec une introduction, des appendices et des notes, par Jean Lemoine. Levy s. d. un vol. XLVIII et 443 pp. in-8°. Paris, CalmannPrimi Visconti, Comte de Saint-Mayol, devint, en 1687, par son mariage avec Marguerite Léonard, fille de l'Imprimeur du Roi, châtelain de Neufbourg à Evrysur-Seine, où il était voisin, d'un côté, de Madame de Montespan, Propriétaire du Château de Petit-Bourg, et de l'autre, de la Duchesse de Portsmouth, propriétaire du Château de Mousseau. Il fut inhumé, le 6 Décembre 1713, dans l'Eglise d'Evry en présence de Messire Pierre Lemercier, Docteur de Sorbonne,
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 +|**00000176**| 134 Curé de Corbeil et Doyen de Montlhéry, de Me Jean Texier, prêtre chapelain d'Evry et du Curé de la paroisse. MALLET (Auguste). - Des haches en grès. A propos de la coche polie et du piquage des haches en grès. - Le Mans, imp. Monnoyer, 1908, in-8º de 4 pp. Extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, séance du 23 juillet 1908. - Rainures énigmatiques de Boigneville Le Mans, imp. Monnoyer, 1908, in-8º de six pages MALLET (Auguste). (Seine-et-Oise). avec figures. Extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, séance du 26 mars 1908. MALLET (Auguste). - L'Atelier du Pont (Seine-et-Oise). Industrie paléolithique de la région des grès de Fontainebleau. Le Mans, imp. Monnoyer, 1907, in-8º de 8 pages, avec 13 figures. MALLET (Auguste). - Industrie paléolithique des grès et des Paris, 1907, meulières de la région des grès de Fontainebleau. in-8º de 10 pp. avec une planche. Extrait du Bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année 1907, pp. 121 à 130. MARTIN-SABON. - Promenade artistique en Seine-et-Oise. Monuments et objets d'art du département. Paris, 1906. Un vol. in-8° avec 150 photographies de monuments de Seine-et-Oise. Ce vol. forme le T. VII des Mémoires et documents de la Société de CorbeilEtampes. MOTTHEAU (Charles). Brunoy, esquisse historique, par Ch. Mottheau, membre et lauréat de plusieurs sociétés savantes. ire partie, la Ville. Paris 1909. I vol. in-8º de 135 pp. avec plan - et gravures dans et hors texte. Cet ouvrage forme le T. VIII. des Mémoires et documents de la Société de Corbeil-Etampes. NOUAILLAC (J.). Villeroy, secrétaire d'Etat et ministre de Charles IX, Henry III et Henry IV (1543-1610), par J. Nouaillac, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, Docteur ès-lettres. - Paris, Champion, 1909, in-8°, xx111-595 pp. Bibliothèque de la fondation Thiers.
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 +|**00000177**| 135 RIVIÈRE (E.). — Les Menhirs de Brunoy, par M. Emile Rivière, brochure de 16 pp. avec 3 gravures. Extrait du Bulletin de l'Association française pour l'avancement des Sciences. RIVIÈRE (E.). — Les Menhirs des Bosserons (Seine-et-Oise), in-8° de 7 pp. Extrait des Bulletins et mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris. RIVIÈRE (E.). - Le Menhir de Boussy-Saint-Antoine et nouvelles recherches à Brunoy; in-8º de 8 pp. avec plusieurs dessins. Extrait du Bulletin de l'Association française pour l'avancement des Sciences. SOURIAU (Maurice). La vie et les ouvrages de J.-J. Rousseau par Bernardin de Saint-Pierre. Edition critique publiée, avec de nombreux fragments inédits, par Maurice Souriau. Cornely, 1907, in-16º de xv1-192 pp. . - Paris, libr. THOISON (E.). — Recherches sur les artistes se rattachant au Gâtinais; Pierre Gibert, portraitiste, supplément au Catalogue de son œuvre. Extrait de la réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements, 1906, pp. 296 à 305, avec 3 pl. VIEILLARD (C.). — Essai sur la Société médicale et religieuse au x1 siècle. Gilles de Corbeil, médecin de Philippe-Auguste et Chanoine de Notre-Dame (1140-1224), par C. Vieillard, Préface de Ch. V. Langlois. - Paris, Champion, 1909, in-8º de x1x-456 pp. avec un fac simile. PÉRIODIQUES JOURNAUX ET REVUES. Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Bulletin, T. XXXIV et XXXV, 1907 et 1908. Mémoires T. XXXIII et XXXIV, 1906 et 1907. Paris, libr. Champion. 4 vol. in-8°. Société historique et archéologique du Gâtinais. Annales, T. XXVI, année 1908, Fontainebleau, imp. Bourges. I vol. in-8º.
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 +|**00000178**| 136 Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin 13º et 14º années, 1907 et 1908. Paris, libr. Picard, 2 vol. in-8°. Mémoires T. VII. Promenade artistique en Seine-et-Oise, T. VIII. Histoire de la Commune de Brunoy, T. І. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Mémoires, T. XXIX, 1908. I vol. in-8°. Documents: les Elections du Bailliage secondaire de Pontoise en 1789, par E. Mallet. Pontoise, 1909. I fort vol. in-8º de plus de 400 pp. Commission des antiquités et des Arts de Seine-et-Oise. Mémoires T. XXVIII. Versailles 1908. Un vol. in-8°. La Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, toe année, 1908. 1 vol. in-8° gravures. Almanach, annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes pour 1908. Corbeil, imp. Crété, 1908, in-8° gravures. Annuaire de Seine-et-Oise pour 1908. Versailles, Cerf, 1907. Publié sous les auspices de l'administration préfectorale et encouragé par le Conseil général. Le Semeur de Seine-et-Oise, année 1908. Journal publié à Versailles. L'Abeille de Seine-et-Oise, arrondissement de Corbeil et d'Etampes, paraissant les jeudis et les dimanches. Année 1908. Corbeil, imp. Crété. Le Journal de Corbeil, organe hebdomadaire des intérêts locaux et des Comités républicains-démocratiques, et progressistes. Année 1908, Corbeil, imp. Crété. L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain de CorbeilEssonnes et de l'arrondissement, paraissant le dimanche. Année 1908. Corbeil, imp. Drevet.
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 +|**00000179**| 137 Brie et Gâtinais, revue régionale, mensuelle et illustrée. ire année Nº 6, 15 juin 1909. Editée à Meaux par G. Lepillet, grand in-8°. La Dépêche de Dourdan, organe des intérêts des cantons de Dourdan (Nord et Sud), Limours, Rambouillet, Chevreuse, Arpajon et des cantons voisins. Journal hebdomadaire. Première année, Nº 1, 14 mars 1908, in-fol. 4 pp. à 6 colonnes, imp. Dormann à Etampes. Département de Seine-et-Oise. Recherche et publication des documents relatifs à la vie économique de la révolution. Comité départemental de Seine-et-Oise, liste des membres du Comité, procès-verbaux des séances de 1907 et 1908, rapports, mémoires et instructions ministérielles, 2º fascicule, Versailles, imp. Aubert, 1908, in-8º de 96 pp. L'Echo catholique d'Igny (Seine-et-Oise). Mensuel, ire année, Nº 1, 1er avril 1908, in-8º de 16 pp. Journal de Juvisy, Athis-Mons, Draveil, Viry-Châtillon, Savigny, du Canton de Longjumeau et de Boissy-Saint-Léger, hebdomadaire, 1re année, Nº 1, 21 mars 1908, in-fol. 4 pp. à 4 colonnes. Brunoy, imp. Muller.
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 +1908. II. 10
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 +|**00000180**| CHRONIQUE UNE VUE DE CORBEIL EN 1793. Dans une vente de tableaux anciens et modernes, qui eut lieu à l'Hôtel Drouot le 23 mars 1908, se trouvait une peinture qui attirait l'attention; elle figurait au catalogue sous le No 41 et était ainsi décrite : ROSSET. - Ecole française (xviie siècle). Vue de Corbeil en 1793. - Signé et daté. Toile: Haut. 55 cent. larg. 80 cent. Ce titre piqua la curiosité du conservateur du musée Saint-Jean; aussi alla-t-il, le 21 mars, à l'exposition particulière, qui précédait la vente, afin de voir et d'étudier ce tableau qui avait de l'importance pour notre ville de Corbeil; il reconnut que c'était une bonne peinture, donnant la vue de Corbeil, prise des bords de la Seine, sur le quai de la porte de Paris. La halle au blé, construite en 1784, y figurait au 1er plan. Les détails de ce tableau étaient intéressants, aussi il décida d'en faire l'acquisition pour le musée Saint-Jean et, dans cette intention, il se rendit à la vente, qui avait lieu le 23 mars. Mais là il eut une déception; il avait déjà mis quelques chiffres sur le tableau, quand un concurrent se présenta qui couvrit chacune de ses enchères. La lutte fut chaude; le conservateur poussa jusqu'à 195 fr. et devant la persistance de son adversaire, il dut renoncer à l'acquisition de ce tableau, qui fut adjugé à 200 fr. Il était sans ordres, n'ayant pu consulter son conseil d'administration et craignait d'être blâmé s'il avait poussé ses enchères plus loin; il eut donc le chagrin de revenir bredouille, regrettant de n'avoir pu
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 +|**00000181**| - - 139 mettre cette peinture dans le musée Saint-Jean, où elle aurait certainement fait bonne figure et attiré les regards. Quelques recherches ont été faites au sujet de l'auteur de ce tableau, et voici ce que l'on a trouvé dans le Dictionnaire des peintres, de Siret: << ROSSET. Ecole française, 18e siècle. Paysage. Peintre de mérite. Employé à la manufacture de Sèvres ». PORT-AVIATION. En cette année de grâce 1908, on s'est beaucoup occupé de ballons dirigeables, d'aréoplanes et de machines diverses appelées à voyager dans les airs. Juvisy s'était déjà fait connaître depuis quelques années par des régates intéressantes sur la Seine, c'est pourquoi, mis en vedette, il fut choisi par la société d'encouragement à l'aviation qui vient d'y établir un aérodrome dans un vaste terrain situé entre Juvisy et Savigny-sur-Orge, et non loin de Viry-Châtillon, localités faisant partie de notre arrondissement et presque voisines de Corbeil. Déjà des bâtiments, des hangars sont construits où ont été amenés des monoplans, des biplans et autres genres d'aéroplanes. L'endroit a été baptisé du nom de Port-Aviation. Il y a eu, le 1er avril 1909, une cérémonie d'inauguration, avec bénédiction par l'Archevêque de Paris; plusieurs réunions, avec ascensions, y ont eu lieu déjà, et avec l'engouement qui se manifeste partout pour ce futur mode de transports, les foules vont accourir à Port-Aviation, et notre pays y gagnera une notoriété à laquelle il n'était point habitué. FORET DE SÉNART. LE PARC DES BOSSERONS. Les grandes propriétés de nos environs s'en vont une à une. Hier c'était le château d'Etiolles qui tombait sous la pioche des démolisseurs; aujourd'hui c'est le parc des Bosserons qui vient à son tour d'être mis en lotissement au prix de 3 fr. 50 le mètre, avec paiement, au gré de l'acquéreur, depuis 15 fr. par mois. Les lots sont de 350 mètres et tout cloturés, remise de la clé au premier paiement.
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 +|**00000182**| 140 - C'est ainsi que disparaissent tous ces beaux parcs aux grands arbres, abattus hélas! qui donnaient de si beaux aspects à notre pays. Il n'en restera bientôt plus aux environs de Paris, et à la place de ces belles allées ombreuses, on ne verra bientôt plus que des petites maisons plus ou moins laides, sans ombres ni verdures. C'est une des tristes conséquences des chemins de fer, de la facilité et du bon marché des transports. L'HOTEL-DE-VILLE DE CORBEIL. On a décidé d'entourer l'Hôtel-de-ville par des grilles, les travaux sont adjugés, ils vont commencer prochainement. Viendront ensuite les travaux de nivellement de l'ancienne place St-Guenault, agrandie encore par les terrains cédés par les Grands moulins. C'est sur cette place que se trouvait la tour de Louis-le-Gros, dernier vestige du Château Royal de Corbeil, dont elle était le Donjon. Notre société a fait l'impossible pour la sauver, sans pouvoir y réussir; ce vénérable monument a disparu, mais, après entente entre la société de Corbeil-Etampes et la ville, il a été décidé que, lors du nivellement de la place, déjà commencé, l'emplacement de la tour serait indiqué par des lignes visibles dans le pavage, comme cela s'est fait à Paris pour le Louvre et la Bastille. Le voyer de la ville, M. Gervaise, a d'ailleurs relevé avec le plus grand soin la place occupée par les murailles de cette antique forteresse. En outre, la Société fera placer sur l'un des murs les plus voisins, une plaque rappelant le souvenir et l'emplacement du monument disparu. A. D.
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 +|**00000183**| NÉCROLOGIE Ce n'est point sans tristesse que nous commençons cet article, car la liste funèbre qui le motive suit une marche ascendante qui justifie les craintes et les regrets que nous exprimions dans la nécrologie de 1907, année pendant laquelle dix vides par décès s'étaient produits dans notre société. En 1908 nous devons en inscrire neuf, et nous craignons bien que cette série funèbre ne soit pas close, car nous aurons encore à rendre compte en 1909 de la mort de M. le Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury; de MM. Fernand Bournon, de Paris; Trochu, d'Arpajon; Delaunay, de Saintry et Henry de Courcel, de Paris, soit cinq nouveaux décès qui ouvriront l'article nécrologique de 1909. Voici les noms des neuf collègues que nous avons perdus en 1908 : M. l'abbé Muret, curé de Brunoy, M. G. Mauban, de Soisy-sous-Etiolles, M. Oudiou, architecte à Corbeil, M. Petit Félix, de Corbeil, M. Paul Darblay, de Saint-Germain, M. Victor Delorme, de Saint-Germain. M. E. Guébin, de Corbeil, M. l'abbé Isbecque, Archiprêtre d'Etampes, et M. François Coppée, de Paris. L'abbé Muret avait été curé de Brunoy pendant plus de 35 ans; il y était justement estimé, et sa mort a causé de vifs regrets parmi ses paroissiens. M. Oudiou était depuis longtemps l'architecte de la ville de Cor-
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 +|**00000184**| 142 - 1 beil; sa bonté et l'aménité de son caractère lui avaient attiré l'estime générale et de nombreux amis. M. Petit Félix était pour nous un compatriote, car il était né au Plessis-Chenet, village tout voisin de Corbeil; il était bon et aimait à rendre service, aussi a-t-il laissé beaucoup de regrets à Corbeil où il était très aimé. M. Darblay Paul, le grand industriel de Corbeil et d'Essonnes était connu et apprécié bien au-delà des limites de notre pays de France. L'éloge de cet homme de génie, de cet ingénieur éminent a été fait et imprimé partout. Pour nous, nous ne devons nous souvenir que des grands services qu'il a rendus à notre région, à Corbeil surtout dont il a été le maire apprécié pendant plus de 15 ans, et à Essonnes, où ses immenses papeteries ont apporté l'aisance à la nombreuse population ouvrière de cette ville. M. Mauban, Georges, était membre fondateur de notre Société. Il habitait Paris l'hiver, mais, dans la belle saison et pendant la plus grande partie de l'année, il résidait dans ce beau village de Soisy-sous-Etiolles, où sa famille, une des plus anciennes de cette commune, jouissait d'une estime justement méritée. Très aimé dans notre pays, M. G. Mauban n'y a laissé que des regrets. M. Guébin, dont la mort si rapide et si inattendue a causé un grand chagrin à tous ceux qui l'ont connu, avait acquis par son long séjour parmi nous, l'estime générale, non seulement de ses confrères les avoués, mais encore de ses nombreux amis. Nous avons tous été péniblement affectés par la mort de cet homme de bien, de cet excellent père de famille dont la perte est si douloureusement ressentie par sa veuve et ses enfants, auxquelles nous envoyons, avec émotion, nos condoléances bien attristées. M. Victor Delorme, ancien fermier dans la Brie, était revenu à Saint-Germain-lès-Corbeil habiter la maison de ses parents, il aimait notre pays et s'intéressait à son histoire, c'est pourquoi il avait demandé à entrer dans notre société où il n'est resté que fort peu de temps.
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 +|**00000185**| - 143 La mort de M. l'abbé Isbecque a été un deuil pour la ville d'Etampes où il était aimé et apprécié. Il avait été autrefois vicaire à Corbeil, puis, pendant de longues années, curé de la Ferté-Alais. Les habitants de cette ville, qui le regrettaient toujours, se sont unis à ceux d'Etampes pour déplorer la perte de cet homme de bien qu'une mort subite venait d'enlever à leur affection. Nous terminons cette triste série par notre regretté Président, François Coppée, membre de l'Académie Française. Il était le poète parisien par excellence, le poète des humbles, justement admiré. Sa réputation était universelle, son éloge a été imprimé partout. Pendant plus de dix ans, il a été le Président honoré de notre Société. Lors de notre assemblée générale du 25 mai 1908, notre Vice-Président, M. le Dr Boucher, s'est fait l'interprète de notre Société tout entière en exprimant, en termes éloquents, les regrets que nous cause la perte de notre illustre Président. A. D.
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 +|**00000186**| TABLE DE LA 14º ANNÉE Statuts et règlement de la Société VII Liste des membres. XIII Conseil d'administration, bureau, comité de publication. XXIII Sociétés correspondantes XXIV Compte-rendu des séances. I La Paroisse de Saint-Pierre d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU (suite). . . 5 et 98 Recherches sur les Enseignes et les Vieilles Hôtelleries de Corbeil, par M. Emile CREUZET (Suite). Tableau d'histoire. Au relai d'Essonnes (1647), par M. 31 et 122 Claude COCHIN. 69 Assemblée générale du 25 mai 1908. Excursion archéologique à Ponthierry, au Château de Montgermont, à Pringy et à l'Abbaye du Lys, le 73 22 juin 1908. 82 La Marquise de Pompadour au château d'Etiolles, par M. A. DUFOUR. 90 Souvenir rétrospectif, par M. A. DUFOUR. Bibliographie. 127 129 Chronique: Une vue de Corbeil en 1793. Forêt de Sénart. Le parc des Bosserons. de Ville de Corbeil. Port-Aviation. L'hôtel 138 Nécrologie. 141 GRAVURE Château de Montgermont (Seine-et-Marne). - Les ruines de l'Abbaye du Lys (Seine-et-Marne). Château d'Étiolles (façade principale).. 83 88 91 Voltaire chez Madame de Pompadour au château d'Étiolles 94 Madame de Pompadour. 94 Génie militaire, gravure de Madame de Pompadour Château d'Étiolles, façade latérale gauche. 94 96 L'église Saint-Léonard à Corbeil, avec les 103 prisonniers amenés de Choisy-le-Roy par les Prussiens (1870). 127
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 +|**00000187**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOΙΧ ANNÉE 1909. Ire LIV. A.
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 +|**00000188**| MONTDIDIER. IMPRIMERIE BELLIN
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 +|**00000189**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX e 15º Année I 1909
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 +CORBEIL THUMEPOD ETAMPE PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMIX
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 +|**00000190**|
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 +|**00000191**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX STATUTS Approuvés par arrété préfectoral en date du 19 février 1895 ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. ART. II. - La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale.
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 +|**00000192**| VI Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. - Le titre de fondateur est acquis: 1º aux signataires des présents statuts, 2º à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. - ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. - ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. - ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation.
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 +|**00000193**| VII - ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. - ART. XV et dernier. Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. Vu par le Vice-Président : P. BOUCHER. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +|**00000194**| RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 ARTICLE I. - - Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. - Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rap. port du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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 +|**00000195**| IX ART. V. - Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. - ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. ART. VII. - Le Conseil se réunit tous les trois mois; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. - ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. - Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur. - ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. janvier. L'ouverture de l'année sociale est fixée au fer Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. -- ART. XIV. Un Comité de publication, composé d'un vicePrésident et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle.
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 +|**00000196**| X ART. XV. - Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. - Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. - ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier. -- Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications.
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 +|**00000197**| LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Étiolles, 12, rue Godot de Mauroi, à Paris (IX). ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5 bis (VIII). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AMIOT, avocat à la Cour, 207, Boulevard St-Germain, Paris (VII). AMODRU, député, 66, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII®). ARGELIÈS, Député de Seine-et-Oise, à Juvisy (S.-et-O.). AUBLET-DELAUNAY (Mme), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVII). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 69, rue de Varenne, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. BABIN, Maire d'Arpajon, à Arpajon (S.-et-O.). BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVII). BARTHÉLEMY (Mme vve), rue Feray, à Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVI). BASSERIE (Mlle), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). BAUDELOT, avocat, 2, rue de Miromesnil, Paris (VIII). BEGLET (Armand), rue du Cirque, 3, à Paris, et à Villefranchesur-Mer, Alpes-Maritimes, à l'usine à gaz. *BÉRANGER (Charles), 4, rue de Marignan, Paris (VIII). *BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VI).
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 +|**00000198**| XII BIBLIOTHÈQUE (la) COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. MM. * BIZEMONT (le Comte de), 8, rue Girardet, à Nancy (M.-et-M.). BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). BOBIN, pharmacien à Étampes. BOËTE, Instituteur, à Villecresnes (S.-et-O.). BONNEFILLE, ancien Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BONNEFOY, à Paris, rue de la Paix (II). BONNIN, (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O.). +*BOSELLI (Paul), 130, rue Royale, à Lille (Nord), et 32, cours la Reine, Paris (VIIIe). BOUCHER (Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUGIN (Louis), à Paris, 3, place Jussieu (Ve). BOUILLOUX-LAFONT, banquier à Etampes. BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau, à Paris (XVI). BOULANGER, 19, quai Bourbon, Paris (IV). BOULÉ (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). *BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON, vice-président de la chambre de commerce de Corbeil-Étampes, à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIII). BRUNOY (la Commune de) (S.-et-O.). BUNEL, agent d'assurances, 8, rue de la Cordonnerie, Etampes. CALLIET, banquier, ancien Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 8, avenue Montespan, à Paris (XVIe). CAUVIGNY (l'Abbé), curé de Ballancourt (S.-et-O.). *CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, à Port-Toutevoye par Gouvieux (Oise) et à Paris, 7, Boulevard Beauséjour (XVI). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHAMBON, ancien avoué à Corbeil, 2, rue Villaret de Joyeuse, à Paris (VIIIe). *CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, à Paris (XVII). CHÉRON, à Lardy (S.-et-O.). CHEUVREUX, à Étiolles par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIII).
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 +|**00000199**| XIII MM. CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery, et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VII). CLAVIER (Mile), professeur à Corbeil. CLAVIER (Paul), Architecte, 21, rue de la Cordonnerie, Etampes. CLAYE, notaire à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). CLÉMENT, Architecte de l'arrondissement, à Etampes. CLÉMENT (l'Abbé, Curé de Thoiry (S.-et-O). COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau par Evry-petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII). COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX"). COLLÈGE (le) GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, à Etampes. COLLOMP, 31, rue Marbeuf, Paris (VIII). + COPPÉE (François), membre de l'Académie française, 12, rue Oudinot, à Paris (VII°). COTHEREAU, Président du tribunal civil, à Corbeil. COURAUD (l'Abbé), curé de Garches (S.-et-O.). * COURCEL (le Baron Alphonse de), sénateur, au château d'AthisMons (S.-et-O.), et à Paris, 10, boulevard Montparnasse (XVe). + * COURCEL (Georges de), à Vigneux, et à Paris, 178, boulevard Hausmann (VIII). * COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O). * COURCEL (Valentin de), à Athis-Mons (S.-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VIº). CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. * CROS (Louis), Conseiller général de Seine-et-Oise, à Corbeil. DAMERON, Architecte, rue Chantereine, à Corbeil. DANCONGNÉE, 4, rue du Général Foy, Paris (VIIIe). DANGER, ancien géomètre, 18, rue Brunard, à Etampes. DANZAS (Mlle), 49, rue Ampère, à Paris (XVII). +* DARBLAY (Aymé), au château de Saint-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Robert), au château de Saint-Germain, par Corbeil. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil.
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 +|**00000200**| XIV DECAUVILLE (Mme), à la Ferme du Bois-Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O). MM. DELABREcque, avoué à Corbeil. DELESSARD (Mme Edouard), à Ris-Orangis, et à Paris, 10, rue de l'Université (VIIe). DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.). * DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VIe). DESRUES (l'Abbé), Curé Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Méry-sur-Oise (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. DOUCET (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVIe). DROUIN (G.), 4, place des Saussaies, Paris (VIIIe). DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (Xe), et à Brunoy, 16, rue de Réveillon (S.-et-O.). DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Élysées, à Paris (VIIIe). DUFOUR (M. A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. DURANDET (l'Abbé), Curé du Ris-Orangis (S.-et-O.). DUREY COMTE (Dr), à Corbeil. * DUVAL (Rubens), Professeur au Collège de France, à Morsang-sur-Seine par Corbeil, et à Paris, 66 avenue de la Grande Armée (XVIIº). DUVAL (Mlle), institutrice à Palaiseau (S.-et-O.). ETAMPES (M. le Conservateur du musée d'). * FERAY (Georges), 21 avenue de l'Alma, à Paris (VIII). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris, 16, rue Cassini (XIV). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Trésorier de la Caisse d'Épargne, à Étampes. FOUCHER (l'Abbé), Curé-archiprêtre de Corbeil. FOUDRIER (l'Abbé), Curé d'Arpajon (S.-et-O.).
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 +|**00000201**| XV MM. GANAY (le Marquis de), au Château de Courances, par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIIIe). GANDRILLE (Mme), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. GARNIER, Maire de Corbeil, quai de la Pêcherie, à Corbeil. GATINOT, inspecteur primaire honoraire, à Montgeron (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GENET (l'Abbé), Curé de Méréville (S.-et-O.). + GENTY (l'Abbé), Vicaire général de Versailles, 23, rue SaintHonoré, à Versailles. GÉRARD (Octave), avoué à Corbeil. GEOFFROY, inspecteur à la Cie P. L. M., à Corbeil. Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. MM. GILBERT (André), secrétaire d'ambassade, 17, avenue de Breteuil, Paris (VIIe). GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir). GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de St-Sulpice de Favières, par Boissysous-St-Yon (S.-et-O.). GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Emile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. GRANDS MOULINS de Corbeil (M. le Directeur des). GRONNIER, principal du Collège Geoffroy-St-Hilaire, à Etampes. GUÉBIN (Mme), 28, rue d'Assas, Paris (VI). GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). GUILLARD, banquier, à Corbeil. GUYOT (Gustave), propre, à Massy (S.-et-O.), et à Paris, 63 bis, rue du Rocher (VIII). GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, à Dourdan, (S.-et-O.), et à Paris, 30, rue de Condé (VIe). HABER (André), avoué, à Corbeil. HARO (Henri), Peintre-Expert, 20, rue Bonaparte, à Paris (VIe). + HAURÉAU (Barthélemy), Membre de l'Institut. HAÜFT (Maurice), 10, avenue de Villiers, à Paris (XVIIe) et à Boissy-sous-Saint-Yon (S.-et-O.).
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 +|**00000202**| XVI MM. HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). HINQUE (Edmond), à Yerres (S.-et-O.), et à Paris, 94, boulevard Haussmann (VIIIe). HUMBERT, notaire à Brunoy (S.-et-O.). Houssor (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII*). HUET (Edmond), 12, rue St-Jacques, à Étampes. HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Etampes. * JACQUEMOT (l'Abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé de Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANCOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du faubourg St-Honoré (VIII). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Vº). JOZON (Maurice), Notaire à Corbeil. * LA BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIIIe). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIII). LADMIRAL (le Dr), à Étiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAUDERAUT (l'Abbé), Curé de St-Martin, à Étampes. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O.). LAVALLÉE (Pierre), au Château de Segrez, par Boissy-sous-StYon, et à Paris, 10, rue de Vézelay (VIIIe). LEBRET, ancien Garde des Sceaux, avocat à la Cour, 11, rue Michelet, Paris (VI). LECACHEUR (Mme), rue Saint-Spire à Corbeil. LE COLLÈGE Geoffroy-Saint-Hilaire, à Etampes. * LEGRAND (Maxime), Avocat, 98, rue Saint-Jacques, à Étampes.
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 +|**00000203**| XVII MM. LEGROS, notaire, maire de Boissy-St-Léger (S.-et-O.). LE GAL (l'Abbé), curé de Brunoy (S.-et-O.). LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IXe). LEPROUST (l'Abbé), Curé de St-Gilles, à Étampes. LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), à Corbeil. LEMAY (l'Abbé), Curé de l'Etang-la-Ville (S.-et-O.). LE MICHEL, prop. à Saintry, par Corbeil. LESCUYER, notaire, à Etampes. LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LEROY (Jules), juge au tribunal de commerce de Corbeil. LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. LORIN, Avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-PRIX, au Château de la Grange, par Évry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIII). MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MALLET (Auguste), à la Roche, commune de Villebon, par Palaiseau (S.-et-O.). MARCHEIX, Conservateur de la Bibliothèque de l'École des Beaux-Arts, 47, rue de Vaugirard, à Paris (VI). MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIII). MARION (Mme), 39, rue Saint Jacques, à Étampes. MARQUIS (Mme Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte à Paris, 33, rue Claude-Bernard (V.). MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). MATHURIN (l'Abbé), curé de Linas, par Montlhéry (S.-et-O.). † * MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Etiolles, et à Paris, 5 bis, rue de Solférino (VIIe). MAUDUIT, géomètre, rue St-Antoine, à Etampes. MÉLINGE (l'Abbé), curé de Morigny, par Étampes (S.-et-O.). ANNÉE 1909. Ire LIV. B.
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 +|**00000204**| XVIII MM. MONTGERMONT (le comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIII), et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et-M.). MORAND (Raoul), attaché au musée de l'Armée, Hôtel des Invalides, à Paris, et villa Charmante, 4, rue du Pressoir, à Brunoy (S.-et-O.). MOREL D'ARLEUX (Mme), rue du Renard, Paris (IV). MOTTHEAU, 49, rue des Vallées, à Brunoy (S.-et-O.). NOURRY, instituteur honoraire, à Mandres (S.-et-O.). OUDIOU (Mme), 12, avenue Darblay, à Corbeil. PAILLARD (Julien), architecte, 13, rue Lacuée, à Paris (XII). PAILLARD, huissier, à Brie-Comte-Robert (S.-et-M.). PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve à Versailles. PALLAIN, gouverneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris (Ier). PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARA (Le Docteur), à la Ferté-Alais (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. PASTRÉ (Aymé), au Château de Beauvoir, par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 14, rue François Ier (VIIIe). PAULIN (Mile), Institutrice à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne). PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. Périn (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (Ve). PÉRIN (Félix), à Morsang-sur-Orge, par Savigny-sur-Orge (S.-et-O.). PETIT (Mme Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. * PIERREDON, 150, avenue des Champs-Élysées, Paris (VIIIe). PILLAS (Albert), ancien trésorier-payeur-général, 20, rue de Mouchy, Versailles. PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVI). PINTEAUX, 52, rue de Turbigo, Paris (IIIe). PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruc-
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 +|**00000205**| XIX tion publique, à Berck-plage (Pas-de-Calais), et à Arthies, par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). ММ. Ророт père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. POULTIER, Avocat à la Cour d'Appel de Paris, 28, rue de Suresnes (VIII). Puro, conservateur des Hypothèques, à Corbeil. PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (Vº). PRIVÉ (Julien), au Pin (Seine-et-Marne). RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, 43, rue de Rennes, à Paris (VI). RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.) RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.). RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIII). RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VII). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir). RISCH, instituteur à Saulx-les-Chartreux, par Longjumeau (S.-et-O.). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, 71, rue de Grenelle, Paris (VII). ROUSSELIN (l'Abbé), Curé du Mesnil-Aubry (S.-et-O.). ROUSSEAUX, ancien avoué à Corbeil. ROYER, Pharmacien, 143, rue de Paris, à Pantin (Seine). ROYER, banquier, à Étampes. SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). *SAY (Mme), à Paris, 79, avenue Malakoff (XVI). SERGENT, notaire honoraire à Milly (S.-et-O.). SIMON (Paul), Architecte, à Villeneuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). SoupAULT, 59, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine).
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 +|**00000206**| XX MM. STECHERT, à New-York (États-Unis). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation, 46, rue Jacob, à Paris (VI), et au château du Clos Bernard, à Soisy-sous-Étiolles (S-et-O.). TAVERNIER, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (Ve). TETON (Gabriel), instituteur à Épinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, propriétaire à Saintry, par Corbeil. THIRROUIN (Achille), à Lisses, par Essonnes (S.-et-O.). THOMAS, architecte de la ville, à Corbeil. THOMAS (Henri), 25, rue St-Jacques, à Etampes. TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IV). TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIII). VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIII). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 6, rue du Sud, à Versailles. VERDAGE (Emile), négociant, à Corbeil. VERLEY (Gaston, Architecte, à Corbeil. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIII). VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, 7, rue de Villersexel, Paris (VII). WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Essonnes (S.-et-O). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier).
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 +|**00000207**| XXI MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. COUARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles, Hôtel de la Préfecture. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise, à Versailles, 19, avenue de Picardie. LEFÈVRE (Eugène), Archéologue, à Etampes. PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Ve).
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 +|**00000208**| XXII LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BONNIN (l'Abbé), d'Ablon. BOUCHER (le Dr P.), de Corbeil. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. JARRY (H.), de Corbeil. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. MM. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (A. Marc), de Corbeil. POPOT père, de Corbeil. ROUSSEAUX, de Corbeil. TOURNEUX (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Paris. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: M. le Sous-Préfet de Corbeil. Président: Vice-Présidents: M. le Sous-Préfet d'Étampes. M. le Baron de COURCEL, membre de l'Institut. M. le Dr P. BOUCHER, Médecin en chef de l'hôpital de Corbeil. M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. M. LEGRAND, d'Etampes. Secrétaire-Général: M. DUFOUR, Conservateur de la bibliothèque Trésorier: et des archives de la ville de Corbeil. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. le Dr P. BOUCHER, vice-Président, membre de droit. A. DUFOUR, Secrétaire général, membre de droit. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. Max. LEGRAND, d'Étampes.
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 +|**00000209**| XXIII : SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments parisiens, 98, rue de Miromesnil, à Paris (VIII). Societé française d'archéologie, 13, rue de Phalsbourg, Paris (XVIIe). Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie-Comte - Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 22, Boulevard St-Michel, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun. Société archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or). La Société d'archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, à Melun (Seine-et-Marne).
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 +|**00000210**|
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 +|**00000211**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à l'Hôtel-de-Ville de Corbeil (Salle de la Bibliothèque) le 17 mai 1909. Présidence de M. le Dr BoUCHER, Vice-Président. Etaient présents: MM. le Dr Boucher, Bricard, Dufour, Jarry, Lasnier, Lelong, Marc-Pasquet, Popot et Vollant. Des excuses sont présentées au nom de MM. l'Abbé Bonnin, d'Ablon; Valentin de Courcel, d'Athis-Mons; Joseph Depoin et Edgar Mareuse, de Paris. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance précédente; il est adopté sans observations. Le Conseil enregistre la démission de M. Chavignier, greffier du Tribunal de commerce de Corbeil, et celle de M. Dupuy-Dutemps, ancien percepteur de Corbeil, actuellement à Elbeuf. M. le Président dit que la Société a été encore très éprouvée par de trop nombreux décès, et il déplore la perte des collègues disparus dont les noms suivent : M. François Coppée, membre de l'Académie française et Président de notre Société historique. 1909. I. I
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 +|**00000212**| 2 M. Mauban (Georges), de Soisy-sous-Etiolles, membre fondateur de notre Société. M. Oudiou, Architecte de la ville de Corbeil. M. Félix Petit, de Corbeil. M. Paul Darblay, de Saint-Germain-lès-Corbeil. M. V. Delorme, de Saint-Germain-lès-Corbeil. M. Guébin, avoué à Corbeil. M. l'Abbé Isbecque, Curé-Archiprêtre de Notre-Dame d'Etampes. M. le Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury. M. Fernand Bournon, Archiviste-Paléographe, de Paris. Le Secrétaire-général donne ensuite lecture d'une liste de membres nouveaux dont le Conseil est appelé à prononcer l'admission et dont voici les noms : M. Pinteau Emile, à Paris, 52, rue de Turbigo, présenté par MM. Dameron et Bonnefoy. Le Collège St-Hilaire, d'Etampes, présenté par MM. Girondeau et Lefèvre. M. Puyo, Conservateur des hypothèques à Corbeil, présenté par MM. Creuzet et Dufour. M. l'Abbé Foucher, Curé-Archiprêtre de Corbeil, présenté par MM. Boucher et Dufour. M. Chavignier, greffier du tribunal de Commerce de Corbeil, présenté par MM. Boucher et Dufour ¹. Madame Vve Oudiou, à Corbeil, présentée par MM. Dufour et Thomas. M. Bobin, pharmacien à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Forteau. M. le Comte de Bizemont, 8 rue Girardet à Nancy, inscrit comme membre fondateur, présenté par MM. Lefèvre et Legrand. M. Hinque, de Yerres, présenté par MM. Dubois et Mottheau. M. l'Abbé Mélinge, Curé de Morigny, présenté par MM. Lefèvre et Legrand. M. Huet (Edmond) à Étampes, présenté par MM. Legrand et Forteau. M. l'Abbé le Gal, Curé de Brunoy, présenté par MM. Mottheau et Dubois. 1. M. Chavignier, admis en 1908, a donné sa démission en janvier 1909.
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 +|**00000213**| 3 - M. Dancongnée (Léon), Avocat à Paris, présenté par MM. Vian et Dufour. M. Risch, Instituteur à Saulx-les-Chartreux, présenté par MM. Creuzet et Dufour. M. Pillas, trésorier-payeur général honoraire, 20 rue de Mouchy, à Versailles, présenté par MM. Lefèvre et Dufour M. Paillard, de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne), présenté par MM. Blondeau et Dufour. Madame Vve Gandrille, de Saint-Germain-lès-Corbeil, présentée par MM. Boucher et Dufour. Madame Vve Delessard, de Ris-Orangis (et Paris), présentée par MM. E. Delessard et Dufour. M. Delabrecque, avoué à Corbeil, présenté par MM. Rousseaux et Gérard. Madame Vve Guébin, à Paris, 28 rue d'Assas, présentée par MM. Dufour et Jozon. M. Drouin (G.), à Paris, 4 place des Saussaies, et au Château de Feyrolles-en-Brie (S.-et-M.), présenté par MM. Vian et Dancongnée. Les Grands Moulins de Corbeil, présentés par MM. Garnier et Lefèvre. A la suite de cette communication, M. le Président propose au Conseil la nomination des 22 membres nouveaux ci-dessus nommés; à l'unanimité leur admission est prononcée. L'ordre du jour appelle ensuite la nomination du Président de la Société, en remplacement de M. François Coppée, récemment décédé. A ce sujet, Mr le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. le Bon de Courcel, membre de l'Institut et sénateur de Seine-et-Oise, qui, pressenti au sujet de son acceptation de la Présidence de notre société, termine sa réponse dans les termes suivants : << J'ai donc senti faillir ma résolution et, si vous ne trouvez pas de meilleur « nom que le mien pour succéder aux noms glorieux tous deux, quoique diffé- << remment, d'Hauréau et de Coppée, je me livre à vous pour cette Présidence ». A la suite de cette lecture, le Conseil remercie M. le secrétaire pour la démarche, couronnée de succès qu'il a faite auprès de M. le Bon de Courcel, et manifeste sa satisfaction en nommant, à l'unanimité, M. le Bon de Courcel, Président de la Société histo-
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 +|**00000214**| rique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, et il charge son secrétaire général d'informer M. de Courcel de cette décision. Au sujet de la Bibliothèque de la Société, qui s'augmente sans cesse et qui devient trop encombrante pour lui, M. Dufour dit qu'il a écrit à M. le Maire de la ville pour lui demander l'autorisation de déposer dans un des meubles du salon du Maire, à l'hôtel de ville, un certain nombre de volumes, tous reliés, faisant partie de la bibliothèque de la société. M. le Maire a répondu à M. Dufour dans les termes suivants : « Je vous confirme l'autorisation que je vous ai donnée de déposer dans les << bibliothèques du salon du Maire, à l'Hôtel de ville, les volumes appartenant à « votre société, dont vous pourrez disposer pour cet emploi. Je m'en rapporte « à vous pour que ces volumes soient reliés et ne puissent déparer les meubles << dans lesquels ils se trouveront. « Il est bien entendu qu'il ne s'agit que d'un simple dépôt au nom de votre << société, et que les volumes en question resteront à votre disposition pour être << retirés quand bon vous semblera. La question de la clef de la Bibliothèque << paraît présenter une difficulté. Il me semblerait naturel qu'il y eût une double << clef, dont l'une resterait en votre possession, et l'autre serait déposée au secré- < tariat de la mairie. Veuillez croire que j'ai été trop heureux d'avoir pu vous « être agréable et que, relativement, j'ai fait bien peu à votre égard, comparative- « ment aux services que vous avez rendus et que vous rendez encore chaque << jour à la ville ». En conséquence, ajoute M. le Secrétaire général, je me suis empressé de profiter de cette autorisation; une centaine de volumes sont déjà déposés à la mairie, dans la bibliothèque choisie à cet effet. Au point de vue de nos publications, M. Dufour rappelle que le T. VIII des mémoires de la Société, Histoire de Brunoy, a paru, et il annonce que le 2me bulletin de 1908 est sous presse et paraîtra prochainement. L'ordre du jour appelle ensuite la fixation de la date de l'assemblée générale de 1909. M. le Président propose le lundi 7 juin 1909, à 3 h. 1/2 à l'Hôtel de ville de Corbeil. Cette proposition est acceptée par le Conseil, qui fixe ainsi l'assemblée générale au 7 juin 1909. Le Secrétaire général annonce ensuite que le Guide au musée St-Jean qu'il avait été chargé de préparer, est terminé et imprimé.
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 +|**00000215**| -5Il en a déposé un certain nombre d'exemplaires entre les mains du gardien du musée, qui sera chargé de les vendre au prix fixé à 50 centimes par exemplaire. Puis il annonce au Conseil que les neuf statues envoyées par le Ministère sont maintenant mises en place. L'on se rappelle, dit-il, que l'administration du Trocadéro (qui avait fait l'envoi de ces statues), consultée sur la question de leur mise en place, avait demandé 500 francs pour faire ce travail. Effrayé par ce gros chiffre, ajoute M. Dufour, je me suis mis en rapport avec un jeune maçon très habile, qui m'a fourni personnel et matériel, et l'opération a très bien réussi. Nos statues sont en place, elles y font bon effet, et j'ai dépensé en tout 50 et quelques francs qui, d'ailleurs, ont été payés par la ville. M. le trésorier donne ensuite quelques renseignements sur la situation financière de la Société pour l'exercice 1909. Le compte-rendu détaillé de cet exercice sera fourni par lui à l'assemblée générale, mais dès à présent, il peut dire qu'il existait, au 31 Décembre 1908, un solde disponible de 3699 fr. 43 с. Le Secrétaire général donne ensuite lecture d'une lettre de M. Joseph Guyot, le propriétaire du curieux château de Dourdan, qui a pris l'initiative de réparer un oubli de la postérité, en érigeant au grand poète comique que fut Regnard, à l'occasion du bi-centenaire de sa mort, un monument dans la ville de Dourdan, où il vécut, travailla et mourut, puis fut inhumé dans l'église de cette ville. Le Conseil approuve l'envoi qui a été fait par le trésorier, au nom de la Société, d'une somme de 20 fr. pour sa souscription au monument de Regnard. Enfin le Conseil prie M. le Secrétaire général d'adresser une lettre de remercîments à Madame Millet, pour le don qu'elle a fait au musée Saint-Jean d'un tableau au pastel, fleurs et fruits. Et l'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 h. 1/2.
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 +|**00000216**| -6ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le 7 Juin 1909, à l'Hôtel de ville de Corbeil, sous la présidence de M. le Dr BOUCHER, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 h. 1/2. Etaient présents: MM. Boucher, Dufour, Creuzet, Lasnier, Jarry, Jozon, Lelong, Marc-Pasquet, de Corbeil; Humbert, de Brunoy ; Delessard, de Lardy; Périn, de Morsang-sur-Orge; Julien Privé, du Pin; et Vollant, de Paris. Sont excusés par lettre ou verbalement : MM. l'Abbé Cauvigny, de Ballencourt; Joseph Depoin, de Paris; L. E. Lefèvre, d'Etampes; Bricard, de Corbeil; Comte de Bizemont, de Nancy; Baron A. de Courcel, E. Mareuse et V. de Courcel, de Paris; Popot père, L. Cros et E. Grand, de Corbeil; et le Président de la Société Archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres. M. le Président donne ensuite la parole à M. le Secrétairegénéral pour la lecture de son rapport annuel sur la situation et les travaux de la Société pendant l'exercice 1908. Celui-ci s'exprime en ces termes : Messieurs et chers Collègues, Conformément à nos statuts, je viens en 1909, comme je l'ai fait les années précédentes, vous rendre compte de la marche de notre société et de ses travaux pendant l'année qui s'est terminée le 31 décembre 1908. Notre société a encore été très éprouvée pendant cette même année 1908, et j'accomplis le triste devoir de vous lire la liste funèbre des collègues que la mort nous a enlevés pendant cette période. En 1906, nous avons perdu six de nos membres, sept nous avaient été enlevés en 1907 et aujourd'hui nous comptons neuf décès pour l'année 1908; et cette série funèbre n'est pas close, hélas, car nous aurons à rendre compte, pour l'exercice 1909, de la mort récente de M. le Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury, de MM. Bournon, Trochu et J. de Courcel, de Paris et Delaunay de Saintry. Voici la liste des collègues que la mort nous a enlevés en 1908 et dont nous saluons la mémoire. M. l'abbé Muret, curé de Brunoy, M. G. Mauban, de Soisy,
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 +|**00000217**| 7M. Oudiou, de Corbeil, M. Petit (Félix), de Corbeil. M. Darblay (Paul), de Saint-Germain, M. Victor Delorme, de Saint-Germain, M. E. Guébin, de Corbeil, M. l'abbé Isbecque, d'Étampes, M. François Coppée, de Paris. M. l'abbé Muret était, depuis de longues années, curé de Brunoy; il n'y a laissé que des regrets, car il était adoré de ses paroissiens. Nous avons tous connu M. Oudiou, l'architecte de la ville, qui a longtemps habité Corbeil, où il était apprécié à cause de sa bonté et de ses qualités aimables, qui lui avaient valu beaucoup d'amis. M. Petit Félix, un compatriote, car il était né tout près de nous, au PlessisChenet, a laissé chez nous beaucoup de regrets, car il était très aimé pour sa bonté et sa serviabilité. M. Darblay Paul, le grand industriel de Corbeil et d'Essonnes, était universellement connu et estimé ; son éloge est dans toutes les bouches, je n'ai donc point à le faire, mais je salue en lui le bienfaiteur de notre pays, et le membre fondateur de notre société. M. Guébin, qui nous a été enlevé si prématurément, avait, par un long séjour, acquis le droit de cité chez nous; bon et serviable, il n'avait que des amis qui, tous, ont été péniblement affectés par sa mort, si douloureuse pour les siens, et si triste pour tous ceux qui l'ont connu. M. Victor Delorme, ancien fermier, était revenu habiter à Saint-Germain la maison de ses parents. Il aimait notre pays qui était le sien, c'est pourquoi il avait demandé à entrer dans notre société, où il n'est pas resté assez longtemps pour s'y faire connaître. La mort de M. l'abbé Isbecque a été un deuil pour la ville d'Etampes où il était très aimé. Avant d'aller à Etampes, il avait été pendant de longues années le curé de la Ferté-Alais; les habitants de ce pays, qui le regrettaient toujours, se sont unis à ceux d'Etampes pour déplorer la perte de cet homme de bien. M. Georges Mauban était membre fondateur de notre société. Il habitait Paris, l'hiver, et pendant la belle saison, la jolie commune de Soisy-sous-Etiolles, où sa famille, une des plus anciennes de cette commune, jouissait de l'estime et de la sympathie générale. Très aimé, M. Mauban n'a laissé que des regrets. Quant à notre regretté Président, François Coppée, membre de l'Académie Française, il est trop universellement connu et admiré pour que j'ose entreprendre de faire son éloge; d'ailleurs notre Président, M. le Dr Boucher, dans la séance de notre assemblée générale du 25 mai 1908, a éloquemment exprimé les regrets causés à la société par la perte de son illustre Président. Aux vides causés par les neuf décès que je viens d'indiquer, il faut encore ajouter les démissions suivantes :
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 +|**00000218**| 8 M. Legris, ancien Procureur à Corbeil, nommé à Paris. M. Dupuis-Dutemps, ancien percepteur à Corbeil, nommé en la même qualité à Elbeuf (Seine-Inférieure). Décès et démissions ont donc produit onze vides dans nos rangs, et comme compensation de ces pertes, j'ai le plaisir de vous annoncer l'entrée dans la Société de 22 membres nouveaux qui ont été admis par le Conseil dans sa séance du 17 mai 1909 et dont voici les noms : MM. Pinteau Emile, de Paris, présenté par MM. Dameron et Bonnefoy. Le Collège Saint-Hilaire, d'Etampes, présenté par MM. Girondeau et Lefèvre. MM. Puyo, Conservateur des Hypothèques à Corbeil, présenté par MM. Dufour et Creuzet. M. l'Abbé Foucher, Curé-Archiprêtre de Corbeil, présenté par MM. Boucher et Dufour. Madame Oudiou, de Corbeil, présentée par MM. Thomas et Dufour. M. Bobin, pharmacien à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Forteau. M. le Comte de Bizemont, à Nancy, présenté par Mme Marquis et M. Dufour. (M. de Bizemont est inscrit comme membre fondateur). M. Hinque, de Yerres, présenté par MM. Mottheau et Dubois. M. Chavignier, Greffier du tribunal de Commerce de Corbeil, présenté par MM. Dufour et Boucher. M. l'Abbé Mélinge, Curé de Morigny, présenté par MM. Lefèvre et Legrand. M. Huet (Edmond), à Etampes, présenté par MM. Legrand et Forteau. M. l'Abbé Le Gal, Curé de Brunoy, présenté par MM. Mottheau et Dubois. M. Dencongnée, à Paris, présenté par MM. Vian et Dufour. M. Risch, instituteur à Saulx-les-Chartreux, présenté par MM. Dufour et Creuzet. M. Pillas, trésorier-payeur-général honoraire, à Versailles, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. M. Paillard, à Brie-Comte-Robert, présenté par MM. Blondeau et Dufour. Madame Vve Gandrille, de St-Germain-lès-Corbeil, présentée par MM. Boucher et Dufour. Madame Vve Delessard, de Ris-Orangis et Paris, présentée par MM. E. Delessard et Dufour. M. Delabrecque, avoué à Corbeil, présenté par MM. Rousseaux et Gérard. Madame Vve Guébin, à Paris, présentée par MM. Dufour et Jozon. M. Drouin (G.) à Paris, présenté par MM. Vian et Dancongnée. Les Grands Moulins de Corbeil, présentés par MM. Lefèvre et Garnier. Les onze vides qui se sont produits dans notre société sont donc compensés, et largement au delà, par la rentrée des 22 membres nouveaux dont je viens de vous lire les noms, ce qui me permet de constater la vitalité et l'accroissement continu de notre société.
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 +|**00000219**| 9 Permettez-moi de vous en donner la preuve par la statistique des trois dernières années: en 1906 nous avons inscrit 31 membres nouveaux, 18 en 1907 et 22 en 1908, ce qui nous donne, pour ces trois années, un total de 71 nouveaux collègues; c'est un résultat très satisfaisant et qui est dû, j'aime à le croire, aux travaux que nous avons publiés et aussi à la bonne tenue de nos publications. En 1909, la Société est entrée dans la quinzième année de son existence et c'est avec une réelle satisfaction que je constate que, pendant cette période. déjà longue, elle n'a pas cessé de se développer et de s'accroître, crescit eundo, comme disaient les anciens. Je dois vous parler maintenant de nos travaux de 1908, et ce n'est pas sans crainte que j'aborde ce sujet, parce qu'il m'amène forcément à vous faire l'aveu, assez pénible, que nous sommes cette année très en retard dans nos publications. Un seul de nos deux bulletins de 1908 a paru; le second est sous presse et en grande partie imprimé, il paraîtra certainement en juin 1909. Ce retard est dû à des causes diverses, entre autres à l'impression du Tome VIII de nos mémoires, qui vous a été distribué dernièrement (Histoire de Brunoy, T. I) et dont la mise au jour a retardé le 2me bulletin de 1908. Ce retard sera bientôt réparé et nous mettrons aussitôt sur le chantier le 1** bulletin de 1909 qui a souffert, lui aussi, de l'arrêt forcé de son devancier. Ce 1er bulletin de 1908 était assez fourni puisqu'il comptait tout prés de cent pages. Après les pièces liminaires, il donnait la suite de l'histoire de la paroisse St-Pierre d'Etampes, dont les deux premières parties ont été publiées en 1907. C'est un grand travail qui fait honneur à son auteur, M. Forteau, d'Etampes, et qui offre un intérêt sérieux pour les habitants de cette ville, dont beaucoup de tamilles trouvent, dans les documents cités, des renseignements curieux sur leurs ancêtres plus ou moins éloignés. Après M. Forteau, vient M. Creuzet qui continue, dans ce même bulletin, la suite de ses intéressantes recherches sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de notre ville de Corbeil. M. Creuzet s'est donné la spécialité d'explorer les fonds si curieux et si peu connus des minutes notariales de notre pays, et il y a fait d'abondantes trouvailles qui lui ont permis de restituer en quelque sorte l'histoire et la situation des rues et des maisons de Corbeil depuis le moyen âge jusqu'à nos jours. C'est un grand travail, commencé dans notre bulletin en 1907, et que M. Creuzet continuera dans les bulletins qui suivront. Nous ne saurions trop remercier l'auteur pour son utile contribution à nos travaux, car celle-ci, absolument inédite, a été appréciée comme elle mérite de l'être. Ce 1er bulletin de 1908 se termine par la publication d'un document italien, trouvé dans les Archives du Vatican à Rome, par notre jeune et érudit Collègue, M. Claude Cochin, archiviste-paléographe, membre de l'école française de Rome. M. C. Cochin nous a donné, avec le texte italien de l'original, la traduction française de ce document qui se rapporte à une entrevue, qui eut lieu les 17 et 18 octobre 1647 à Essonnes, où se trouvait un relai de poste, entre Mgr Bagni, nonce
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 +|**00000220**| 10 du pape à Paris, et la reine mère d'abord, puis, le lendemain, avec Louis XIV et le Cardinal Mazarin. Nous remercions notre jeune Collègue pour cette intéressante communication et nous espérons que M. Cl. Cochin, au cours de ses studieuses recherches, saura encore découvrir des documents intéressant l'histoire de notre contrée et dont il voudra bien nous faire profiter. Quant au 2e bulletin de 1908 non encore terminé, je puis déjà vous dire qu'il comprendra le compte rendu de l'assemblée générale du 25 mai 1908, suivi par le récit de l'excursion archéologique à Ponthierry, Montgermont, Pringy et l'Abbaye du Lys; puis la suite de l'histoire de St-Pierre d'Etampes, par M. Forteau, et un nouveau chapitre des Enseignes et hôtelleries de Corbeil, dû à M. Creuzet. D'autres notices sont sous presse et j'aurai l'occasion de vous en reparler; mais dès à présent il est certain que ce bulletin se terminera, comme chaque année, par la bibliographie annuelle, la chronique et la nécrologie. Pour la série de nos mémoires, vous avez reçu le T. VIII; c'est la monographie de Brunoy, due à notre collègue, M. Mottheau. L'auteur, enfant du pays, y a consigné ses souvenirs et le fruit de ses longues et patientes recherches dans les différents fonds d'archives de Paris et de Seine-et-Oise; nous devons l'en remercier comme il le mérite, en attendant la publication du second volume dont le ms. terminé est entre mes mains et sera illustré, comme le premier, d'assez nombreuses gravures. Dans un rapport précédent, en vous parlant de notre musée Saint-Jean, je vous avais annoncé l'arrivée de neuf statues que j'avais enfin obtenues et que je me préparais alors à mettre en place. Cela est fait maintenant et je dois vous donner le détail de ces beaux moulages qui nous viennent des ateliers du Trocadéro. Il y a d'abord le Christ bénissant, XIIIe siècle, reproduction de l'admirable statue qui décore le grand portail de la Cathédrale d'Amiens, puis la Vierge dorée, XIII° siècle, qui se trouve au portail latéral de la même Cathédrale; deux des admirables statues qui ornent le portail occidental de la Cathédrale de Chartres, XIIe siècle; deux autres statues ornant un pied-droit de la même cathédrale, XIIe siècle; deux statues d'apôtres, provenant de la Cathédrale de Bordeaux, XIIIe siècle; et une statue d'Evêque, xiv° siècle, provenant de la même cathédrale. Ces neuf statues étaient plus ou moins en morceaux qu'il fallait réunir et mettre en place, ce n'était pas une petite affaire pour des gens tout à fait inexpérimentés en ce genre de besogne; je me résolus alors à aller au Trocadéro, à l'atelier des moulages où je trouvai un personnage très compétent, c'était le Directeur de l'atelier, qui se mit à ma disposition pour mettre mes statues en place, mais il me demanda 500 fr. pour faire ce travail!! C'était raide, aussi je reculai, n'osant pas charger la société, ou la ville, d'une si grosse dépense. Il fallait pourtant se tirer de ce mauvais pas, et pour ce faire, je me mis en rapport avec un jeune maçon, très habile, que je connaissais bien. Il se chargea de la besogne et amena un collègue; je lui fournis tout le matériel qu'il me demanda, le gardien du musée
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 +|**00000221**| II fut aussi mis à sa disposition, et en deux jours de travail tout fut heureusement terminé, sans le moindre accroc. J'ai dépensé environ 55 fr. et suis très heureux de ce résultat. Nos statues sont en place et font bel effet dans le musée, je vous engage fort à les aller voir, car elles méritent une visite et vous êtes mieux qualifiés que tous autres, chers Collègues, pour les apprécier. Pardonnez-moi de vous avoir retenus si longtemps, mais j'étais si fier de la réussite de l'érection de mes belles statues, que je tenais à vous en conter l'histoire; vous voudrez bien m'excuser en donnant à ce rapport votre cordiale approbation qui sera pour moi une marque de confiance et m'encouragera à continuer la tâche laborieuse que vous m'avez confiée il y a bientôt 15 ans. A. D. A la suite de cette lecture, M. le trésorier donne connaissance, dans les termes suivants, de la situation financière de la Société pendant l'année 1908. COMPTE-RENDU DE L'EXERCICE 1908 ET SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1908 Recettes Solde de l'Exercice 1907. 3.965 44 Cotisations de l'année 1908 2.045 Subvention de Mme A. Darblay pour le Musée 100 Subvention du Conseil général 100 Prix de vente de bulletins de la Société. 90 de Bizemont, fondateur Rachat de sa cotisation par M. le Comte Intérêts des fonds placés à la banque Mallet et à la Caisse d'épargne Total des recettes de l'année. 100 • 116 84 2.551 84 2.551 84 Ensemble. 6.517 28
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 +|**00000222**| 12 Dépenses I. CONCERNANT LE MUSÉE SAINT-JEAN 1. Traitement du gardien et entretien du jardin (1). 591 55 2. Travaux de fumisterie 50 3. Chauffage et achat d'ustensiles de chauffage 670 70 16 15 4. Frais de rentrée des caisses de statues et achat d'antiquités. 13 II. CONCERNANT LA SOCIÉTÉ 5. Frais d'impression du bulletin, de ses annexes et clichés (2) 6. Frais de tirage de 50 exemplaires supplémentaires de la promenade en Seine-et-Oise et de 15 exemplaires des gravures de l'Eglise St Germain 7. Participation à la conférence d'Etampes. 8. Souscription au monument du poète Regnard. 1.450 228 100 2.147 15 20 9. Excédent de dépenses de l'excursion à Ponthierry et à l'Abbaye-du-Lys 86 50 10. Frais de recouvrement des cotisations. 62 55 11. Reliure de volumes appartenant à la Société 45 90 12. Frais d'administration, de poste et déboursés divers 154 20 Total des dépenses. 2.817 85 1. Filliau, gardien; élagage, fourniture de sable et journées de jardinier. 2. Bellin, imprimeur; Raymond, clicheur.
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 +|**00000223**| 13 Récapitulation Recettes Dépenses 川 ​Solde disponible au 31 décembre 1908. 6.517 28 2.817 85 3.699 43 Représenté par : En compte courant chez MM. Mallet. 3.085 95 A la Caisse d'épargne 523 88 Espèces en caisse 89 60 Egalité. 3.699 43 Répartition des fonds Fonds libres. Somme réservée, provenant du rachat de leurs cotisations par 25 membres fondateurs Certifié exact, Le Trésorier, POPOT. 1.199 43 2.500 M. le Président invite ensuite l'assemblée à donner son approbation au compte rendu du secrétaire général, ainsi qu'au rapport financier du trésorier. A l'unanimité et sans observations, l'assemblée approuve ces deux rapports; elle donne au trésorier décharge pleine et entière, puis elle vote de chaleureux remerciements aux deux auteurs pour leur dévouement et leur zèle envers la société, ainsi que pour leurs intéressantes communications. M. le Président demande à l'assemblée de confirmer la nomination, faite le 17 mai 1909 par le Conseil d'administration, de M. le Baron A. de Courcel, membre de l'Institut et sénateur de Seine-etOise, comme Président de la Société, en remplacement de M. François Coppée, membre de l'Académie française, décédé. Cette nomination, accueillie avec faveur, est confirmée à l'unanimité des membres présents.
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 +|**00000224**| 14 - L'ordre du jour appelle ensuite les élections qui doivent se faire, conformément aux statuts, chaque année à l'assemblée générale. En conséquence, M. le Président donne lecture de l'article VII des statuts qui est ainsi conçu : La société est administrée par un conseil, composé de vingt et un membres, élus pour trois ans, en assemblée générale. Le Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. Le tiers du Conseil sortant en 1909 se compose des six membres suivants: MM. Boucher, Bricard, Dufour, Jarry, Martellière père et Mottheau. M. Guébin, récemment décédé, était le septième membre sortant, il y aura lieu de procéder à son remplacement. M. le Président invite donc l'assemblée à procéder à la nomination de sept membres du Conseil, et il désigne à ses suffrages les six membres sortants qui sont rééligibles. A l'unanimité, sont renommés membres du Conseil, pour trois ans, MM. Boucher, Bricard, Dufour, Jarry, Martellière père et Mottheau. Quant au septième membre à nommer, M. le Président propose, en remplacement de M. Guébin, décédé, M. Rousseaux, avoué honoraire, qui, pressenti à ce sujet, a accepté. Il en est ainsi et Me Rousseaux, avoué honoraire, est proclamé membre du Conseil, en remplacement de M. Guébin, décédé. M. le Président rappelle ensuite que, pour obéir aux articles II et XIV du règlement, l'assemblée générale doit nommer chaque année les membres du bureau. Se rendant à cette invitation, l'assemblée renouvelle, par acclamation, pour une année, les pouvoirs du bureau tout entier; elle maintient de même en exercice, pour la même période, les membres du Comité de publication. L'ordre du jour appelle ensuite l'assemblée à désigner le lieu et la date de l'excursion archéologique annuelle, pour la présente année 1909. Plusieurs buts d'excursion sont successivement proposés et, après discussion, l'assemblée décide, à l'unanimité, que l'excursion de 1909 aura lieu, cette année, à Etampes le 5 juillet prochain. M. le Président rappelle à ce sujet que la première des excursions archéologiques de la société a eu lieu dans cette même ville
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 +|**00000225**| 15 d'Etampes en 1896, avec le plus grand succès, et il ne doute pas qu'après 15 ans, l'excursion en 1909 ne jouisse de la même faveur. Pour terminer, M. le Président donne la parole à M. Dufour qui donne lecture d'une curieuse notice sur la bibliothèque de Corbeil et son catalogue en vers latins (1). Avant de lever la séance, M. le Président informe l'assistance que le musée St Jean a été exceptionnellement ouvert aujourd'hui à l'occasion de l'assemblée générale. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures. (1) Cette notice sera insérée dans un prochain bulletin.
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 +|**00000226**| RECHERCHES SUR L'ATELIER MONÉTAIRE DE CORBEIL (1) (1643-1657) Dans un article des plus intéressants, paru dans les annales de la Société du Gâtinais, en 1884, et reproduit, non sans quelques additions et variantes, dans le premier bulletin de 1906 (2), de la Société historique de Corbeil-Etampes, notre érudit secrétaire général a établi, d'une manière irréfutable, l'existence d'un atelier monétaire à Corbeil. Sans vouloir trop prouver, écrit-il en terminant, j'estime que l'on peut affirmer avec certitude que tous les liards, et seulement les liards marqués de la lettre monétaire A, datés de 1654 à 1658, sont sortis des ateliers de la monnaie de Corbeil. A l'appui de son assertion, l'honorable M. Dufour a cité et donné le texte de quatre documents, émanant de la Cour des monnaies; le plus important est, incontestablement, l'ordonnance de Louis XIV du 28 novembre 1654, concernant l'établissement, en cette ville, d'un atelier monétaire pour la fabrication spéciale des liards. Cependant, malgré l'évidence de cette fabrication, nous dit cet estimable auteur, << il est surprenant que notre ville n'ait gardé <<< aucune trace, aucun souvenir de cet Hôtel royal des monnaies, <<< établi dans ses murs. Rien dans les Archives de la ville, ni ail- << leurs, ne le rappelle; nous n'avons pas même la rue de la Mon- << naie, qui, dans beaucoup de villes de France, prouve, en per- << pétuant le souvenir, qu'il y a eu là un atelier monétaire. Où était <<< situé celui de Corbeil? On l'ignore, et toutes les recherches faites << pour le découvrir ont été sans résultat. Le hasard nous aidera << peut-être un jour à percer ce mystère ». Le hasard nous a servi, ou plutôt des recherches patientes et 1. Cette notice a été lue dans la séance du 25 mai 1908. 2. Page 69 à 74.
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 +|**00000227**| 17 méthodiques dans les minutiers notariaux, nous ont permis de découvrir des actes, qui nous fournissent des renseignements précieux sur l'atelier monétaire de Corbeil. A la suite de quelles circonstances le transfert à Corbeil d'un atelier dépendant de la monnaie de Paris, eut-il lieu ? Antérieurement à 1654, ne fabriquait-on pas déjà de la monnaie à Corbeil ? L'ordonnance royale de 1654 n'intervint-elle pas seulement pour rendre plus active cette fabrication, en autorisant l'emploi d'un plus grand nombre de presses ? A quel endroit se trouvait cet atelier? Quelle importance avait-il? Combien d'ouvriers y employait-on ? Quels salaires recevaient-ils ? Autant de questions que nous allons aborder et essayer de résoudre, en faisant emploi des documents inédits dont nous venons d'indiquer la source. A nouveau, nous remercierons ici messieurs les notaires de la bienveillance qu'ils nous accordent en nous permettant l'examen de leurs anciens minutiers, si riches en documents concernant la vie publique et privée aux siècles passés. Si nous nous en rapportons à certaine opinion, assez accréditée, les troubles de la Fronde auraient seuls occasionné le transfert à Corbeil de tout ou partie de l'atelier monétaire de Paris, de 1654 à 1658. Cette fabrication, a écrit M. Dufour, n'aurait-elle pas été ordonnée, au contraire, uniquement pour soulager momentanément l'atelier de Paris << surchargé de besogne par les nombreuses et << fréquentes modifications apportées aux monnaies sous le règne <<< de Louis XIV ? > Il est certain que dès le commencement de février 1653, le roi était rentré à Paris; le cardinal de Retz, assagi, s'était réconcilié avec la cour; Mazarin était revenu, presque en triomphateur; la Fronde était donc virtuellement terminée. Cependant la province était loin d'avoir recouvré la tranquillité; des bandes de gens armés tenaient encore la campagne, qu'ils ravageaient. Nombreux sont les faits de vol et de pillage que les paysans de l'Ile de France eurent à souffrir, dans les mois, les an1909. - I. 2
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 +|**00000228**| 18 - nées même, qui suivirent immédiatement la rentrée de Louis XIV dans la capitale. A l'appui de ce que nous avançons, nous nous contenterons de relater ici les termes d'un procès verbal, dressé le 28 mai 1653, constatant le meurtre de Louis Carré, me du coche de Sens à Paris, et le vol et pillage de son bateau par des soldats du régiment de Picardie, et ce, à moins d'une lieue de Corbeil, malgré toutes les précautions prises. << Aujourdhuy, par devant le notaire royal à Corbeil (1), soubz signé, est comparu Laurence Guibert, veufve de Louis Carré, me du coche de Sens. Laquelle a requis acte de ce que le jour d'hier matin, ledict deffunct, son mari, et elle remontant le coche dudict Sens, de Paris audict Sens, et estans au dessus dud. Corbeil, environ demye lieue, led. coche a esté surpris, pillé et vollé par quantité de soldatz du régiment de Picardye, qui ont tiré quantité de coups de fuzilz et tué ledict Carré, mary de lad. Guibert, d'un coup dont il est mort, aud. Corbeil, dès ceste nuict, sur les trois heures du matin. Ledict deffunct et elle ayant passé ledict Corbeil, sur l'assurance que les bateaulx ordinaires et coches ont tousjours passé librement pendant tous les troubles, et, principallement quand il n'y avoict que les troupes du Roy, et qu'il n'y avoict point de troupes estrangères; et, davantage, qu'elle avoict envoyé deux hommes exprès pour descouvrir s'il y avoict point des gens de guerre sur les passages et pour descouvrir, afin de n'estre point surpris, et avoir le temps de se garrer, et se mectre en sureté, et de l'aultre costé de la rivière. Néantmoings, le malheur est arrivé que lesdictz gens de guerre, gens de pied du Régiment de Picardye, ont sy furieusement attaqué led. coche à coups de mousquetz et fuzilz, et avec trois bachotz qu'ilz avoient, qu'ilz sont entré audict coche, ainsy tué ledict me de coche, pillé et vollé quantité de hardes, rompu et brizé des coffres, armoires, oster les chappeaulx, manteaulx, juste au corps et aultres habitz et linges, or et argent en quantité, dont ilz se sont chargez, tant qu'ilz en pouvoient porter, tellement que, cheminant avec des surcharges, ilz en laissoient cheoir par les chemins; et oultre, telle quantité d'aultres hardes, et tellement vollé, pillé et ravagé, que ce qu'ilz ne pouvoient emporter ilz le jestoient dans la Rivière. Et pour davantage approuver le dire de la dicte veufve, elle a faict comparoir le nommé Pierre Jouye, cocher de carrosse à Paris, y demeurant aux marais du Temple; Pierre Masart, mareschal, demeurant rue Montorgueil, et Guillaume Fleury, commis aux aydes, qui estoient audict coche, qui ont certifié le dire de ladicte veufve véritable. Et fait aussy comparoir Jehan Gillet et Sébastien Penautier, vallets dudict coche, 1. M. Clozeau, notaire.
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 +|**00000229**| 19 qui ont aussy attesté, juré et affirmé, que le matin ledict deffunct, me du coche, les a envoyez sur le chemin du Coudray et aultres advenues, pour descouvrir et en advertir; qu'ils y ont esté, n'ont rien veu; de là ont esté au Plessis (1) et ès environs, et n'ont rien trouvé; que s'est destaché led. Penautier pour donner advis au coche qu'il n'y avoict rien à craindre, et ledict Gillet demeura pour pousser oultre et estre tousjours à la descouverte. Mais approchant, ledict Penautier, dud. coche il veit une trouppe de soldatz qui devalloient d'un bois où ilz estoient cachez, et que lesdictz atestans n'avoient poinct veuz, et n'estoient sortis que lorsque ledict coche estoit monté l'eaue jusqu'au lieu où ils estoient ainsy cachez lesdictz soldats, lesquelz ont ainsy surpris et vollé led. coche et blessé led. me de coche d'un coup de fuzyl ou mousquet, dont il est ainsy mort, et ainsy qu'il est dict cy-dessus. Dont acte, et ont la plus part déclaré ne sçavoir escripre, ny signer, les aultres se sont retirez, ladicte veuve et tesmoings a signé avec ledict notaire, et tesmoings pour ce présent acte; Hugues Aubry, boulanger, et Lois Trehet, clerc, le mercredy xxVIII may 1653. Signé: AUBRY TREHET Laurence GUIBERT CLOZEAU, notaire. Ce procès-verbal démontre suffisamment le peu de sûreté qui régnait alors dans nos campagnes; les troubles continuaient et Mazarin eut à lutter pour rétablir, dans les provinces, la tranquillité qui régnait à Paris. Mais ces troubles furent-ils la cause initiale du transfert partiel, à Corbeil, de l'atelier monétaire de Paris? Nullement. Si l'on se reporte aux termes de l'ordonnance de novembre 1654, on est persuadé que, bien avant cette date, Corbeil était doté d'un atelier monétaire. N'y lit-on pas, en effet, que par lettres patentes, des mois de juin et septembre de l'année 1649, avril et juillet 1654, il avait été ordonné, « une fabrication en cuivre neuf des espèces de liards, et la <<< conversion en icelle des deniers étrangers qui ont été introduictz <<< en ce royaume, à nostre très grand préjudice et de nos subjects, <<< et mesme des doubles de France, réduicts en deniers, dès l'année << 1645, et ce, pendant le temps et avec le nombre des presses y <<<< mentionnées ». Or, c'est sur les remontrances de Isaac BLANDIN, commis pour l'exécution de ces lettres patentes <<< qu'il est nécessaire de placer << 12 presses au moins en nostre ville de Corbeil, affin de disperser 1. Le Plessis-Chenet.
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 +|**00000230**| 20 << les liards qui y seront fabriqués ès villes et provinces circonvoi- << sines pour le soulagement du menu commerce, et que la cour << n'ayant pourveu ledict Corbeil que d'un commissaire, qui ne pou- < roit seul vacquer suffisamment, avoir l'œil et ordonner sur tout < ce qui seroit de la dicte fabrication dans un établissement de << cette qualité », - c'est sur ces remontrances, disons-nous, qu'intervint l'ordonnance royale du 28 novembre 1654, autorisant << à <<< faire toutes choses nécessaires à l'establissement et à la fabrique << des liardz et despendance en la ville de Corbeil, avec le nombre << de douze presses, pour donner aux habitans de Paris et environs, <<< et aux provinces susdictes, le secours qu'ils en attendent et qui <<< leur est nécessaire pour le menu commerce ». Cette ordonnance ne créa donc pas l'atelier monétaire de Corbeil, mais en autorisa seulement l'agrandissement, en vue d'une fabrication plus importante. D'ailleurs, notre assertion est corroborée et confirmée par de nombreux actes, émanant des ouvriers de la monnaie, eux-mêmes. Ces actes, en la forme authentique, prouvent indiscutablement l'existence d'un atelier monétaire à Corbeil, dès le commencement de 1643, à la fin du règne de Louis XIII. En effet, le 19 janvier 1643, suivant contrats passés devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, Daniel Cochin, compagnon fondeur, demeurant à Troyes, en Champagne, et François Mauger, aussi compagnon fondeur de la ville de Paris, du consentement de Pierre Mauger son père, me fondeur de la monnaie, reconnaissent s'être loués pendant deux ans à la communauté des maîtres fondeurs de la monnaie qui se fabrique en la ville de Corbeil. Un autre contrat va nous indiquer la nature de cette fabrication. Par obligation du 1er avril 1643, Jean Incelin, fondeur, demeurant à Corbeil et travaillant à la monnaie des doubles qui se fabriquent en la ville de Corbeil, et sa femme, s'étaient reconnus débiteurs de 88 livres envers Bernard Carenda, me fondeur de la monnaie. Pour se libérer, Incelin, par acte reçu par Me Clozeau le même jour, 1er avril, promet à Carenda de travailler à la fonte trois mois durant, à commencer du « lendemain des festes de Pâques, et de <<< fournir des outilz à luy appartenant, qui sont à présent à la fon- << derie, qui se consistent en une paire de soufflets, 4 moules garnis, << une caisse de bois de sapin, et une platine de fourneau ».
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 +|**00000231**| 21 - Bien entendu, à l'expiration des trois mois Jean Incelin pouvait, si bon lui semblait, entretenir le marché passé précédemment entre lui, Carenda, Pierre Oudin et Pierre Mauger, pour la fabrication de la monnaie à Corbeil. Enfin, suivant traité intervenu devant Me Clozeau, notaire, le 24 avril 1643, Bernard Carenda, Pierre Oudin, Jean Incelin et Pierre Mauger, tous quatre ouvriers, travaillant à la monnoie, à Corbeil, décident et accordent, en exécution des conventions qui les lient : « Qu'ils jetteront au sort pour savoir celluy d'entre eux qui aura le livre com- « mun, lequel portera ledit livre à la monnoye pour y estre enregistré les esto- << phes (1) et argent qui leur seront baillez et délivrez, et des livraisons et des- << charges. << Lequel livre il sera tenu de communiquer aux aultres, lesquels en prendront << chacun coppie, sy bon leur semble, ce qu'ilz promettent de garder et observer << inviolablement, à peine, contre celluy qui aura le dit livre, d'une pistolle, va- « lant to livres, dont il sera tenu en paier perte, et tenu en payer lad. pistolle, « à chacun des 3 aultres pour chacune faulte qu'il fera, et d'être ledit livre osté « de ses mains, aussy sy bon leur semble. << Et sy a esté communiqué, celluy qui aura led. livre, à chacune fois qu'il re- << cepvra argent ou cuivre, il en fera le payement et livraison esgallement à cha- "cun des trois aultres. Et celluy qui aura premier faict son ouvrage en pourra << prendre à celluy auquel il en restera le plus, et néantmoins par un ordre, en << sorte que chacun d'entre eux ayt pour s'employer ». Nous pouvons donc affirmer, avec certitude, qu'il y eut un atelier monétaire à Corbeil, dès 1643; par suite, la Fronde n'a pu influer sur sa création. Enfin, nous savons qu'à l'origine on fabriquait des doubles à l'atelier de Corbeil. Malgré les termes employés dans le traité d'avril 1643, nous ne pensons pas qu'aucune pièce d'argent ait été frappée à Corbeil. Le liard, petite monnaie de cuivre, valait 3 deniers, et faisait la 4ª partie d'un sol. Les liards fabriqués à Corbeil ne valaient que 2 deniers, d'où leur nom de doubles. Il n'est donc pas téméraire d'affirmer que la création de l'atelier monétaire de Corbeil, faite pour soulager l'atelier de Paris, a été rendue nécessaire, précisément pour accélérer cette transformation de monnaie et aussi pour convertir en liards des deniers étrangers 1. Matières.
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 +|**00000232**| 22 introduits en France, en grande quantité, pendant la guerre de Trente ans (1). L'invasion des monnaies étrangères en France ayant augmenté par suite des troubles de la Fronde, les commerçants qui en éprouvaient préjudice, s'en plaignirent. C'est alors que parut l'ordonnance royale de 1654, qui décidait la refonte de toutes ces mauvaises monnaies; Isaac Blandin, qui avait traité pour la fabrication des liards, en profita pour agrandir l'atelier monétaire de Corbeil. Y eut-il interruption de fabrication à l'atelier monétaire de Corbeil, entre 1643 et 1654? Aucun document ne nous autorise à le supposer. Les liards fabriqués à Corbeil sont communs; toutefois il y a parmi eux des pièces d'un type tout spécial qui ont été frappées en 1654 et 1655. Ce liard, recherché par les collectionneurs, est assez rare et se paie 10 à 12 francs. Il est connu sous le nom de pièce de plaisir, ou liard de Corbeil. Nous signalerons qu'en 1643, le gouverneur de la monnaie du Roi était Jean Varin; il demeurait à Soisy-sous-Etiolles. Henri de Guenegaud, secrétaire d'Etat aux Finances, qui contresigna l'ordonnance royale de 1654, y résidait également. Où était situe l'atelier monétaire de Corbeil? Par acte reçu pardevant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 21 mars 1643, Honoré de Molin, se qualifiant de me orfèvre, demeurant à Paris, île du Palais, fit cession et transport à Bernard Carenda, maître fondeur à Paris, rue de la Pelleterie, paroisse St-Jacques de la Boucherie, du bail à loyer que lui avait consenti Léon Fontaine, procureur et notaire royal à Corbeil, de la maison du Barillet, sise à Corbeil, et dépendances, pour les 2 ans qui restaient à courir du bail. Le loyer annuel s'élevait à 90 livres. La maison du Barillet contenait deux corps de logis avec cour 1. Déjà, en septembre 1599, un arrêt du Conseil d'Etat avait interdit le cours des douzains, des liards, et autres monnaies de billon, qui n'étaient pas au coin et aux armes du Roi et qui ne portaient pas son nom en légende.
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 +|**00000233**| 23 au milieu. Elle se trouvait rue et près la porte Saint-Nicolas et l'hôtel de ville. Elle tenait par devant à la place du Jeu de l'arquebuse et d'un côté à la Rue du Port Saint Laurent. Son estimation fut de 3000 livres en 1653. Sans nul doute, l'atelier monétaire de Corbeil se trouvait dans cet immeuble important, loué et habité par le chef de la fonte de la monnaie de Corbeil, et où restait également Pierre Mauger, l'un des mes fondeurs (1). Peut-être même avait il été établi dans les pièces servant précédemment d'étude au notaire Fontaine. Autrement, on ne concevrait pas que Carenda ait consenti à payer un loyer si peu en rapport avec son salaire. A cette époque, une maison bourgeoise se louait à Corbeil de 40 à 50 livres seulement. Ainsi qu'on l'a vu ci-dessus, le fonctionnement de l'atelier monétaire de Corbeil était assuré, en 1643, par six ouvriers, soit quatre maîtres fondeurs et deux compagnons: 1º Léon Carenda; 2º Pierre Oudin; 3º Jean Incelin; 4º Pierre Mauger, mes fondeurs associés, sous la direction de Carenda. Les compagnons étaient Daniel Cochin, venu de Troyes en Champagne, et François Mauger, venu de Paris, qui était frère de Pierre Mauger. Seuls, Carenda et François Mauger étaient illettrés. Plus nombreux étaient les ouvriers qui travaillaient à la monnaie, de 1654 à 1657; plusieurs nous sont connus. Le 5 septembre 1655 (2), Nicolas Tabouré, ouvrier ordinaire du Roi en la monnoie de Paris, demeurant ordinairement à Paris, rue de la Calande, et Marguerite Poliat, sa femme, <<< estant de présent en la ville de Corbeil emploiez en la monnoie des liards», constituent 46 livres 10 sols tournois de rente annuelle, au profit de Antoine de Valemart, marchand, demeurant à Rouen, sur une maison et lieu sise à Paris, rue de l'Arbre Sec; Cette vente avait été faite par les époux Tabouré pour s'acquitter de 850 livres qu'ils devaient à Valemart pour une lettre de change. 1. Acte Clozeau du 30 mai 1643. 2. Acte Clozeau.
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 +|**00000234**| 24 A Le 3 novembre 1655 (1), Jean Georges, vigneron à Evry-sur-Seine, donne à bail pour un an à Nicolas Godelle, portier de la monnoie des liards à Corbeil, la 1/2 de la maison et dépendances, appelée l'Enfer, sise au faubourg de Corbeil, près l'église St-Jacques, et ce, moyennant un loyer de 18 livres (2). Le 25 du même mois (3) de novembre, Michel Daumont, archer des gardes de son altesse royale, fondé de procuration de Pierre de Chartres l'aîné, demeurant à Orléans, <<< estant de présent travaillant à la monnoie des liards de Corbeil >>, donne à bail pour 6 ans, à Nicolas Hemery, cordonnier, demeurant au faubourg de Corbeil, une maison et lieu, sis au faubourg St-Léonard, moyennant un loyer annuel de 48 livres. Pierre de Chartres était d'une vieille famille Corbeilloise. Le 25 juillet 1655, Me Charles Aubry, notaire à Corbeil, reçoit le contrat en vue du futur mariage de Robert Jamet, fondeur en cuivre, servant à la fabrique des liards, à Corbeil, avec Nicolle Guibert (4). En 1656, Jean Arragon, Corbeillois, était commis garde pour faire la délivrance des liards monnayés à l'atelier de Corbeil; Jacques de Longpré était aussi commis cette même année. Le 2 Juillet 1657 (5), Germain Vaillant, demeurant à Paris, en l'abbaye de Livry, étant alors à Corbeil, à la monnoye des liards, loue pour six ans, du 11 novembre 1657, à Edme Gibert, laboureur et voiturier, la maison, cour, jardin et dépendances sis à Corbeil, appelée l'Enfer, près le Tremblay, moyennant 45 livres par an. Le 5 juillet 1657 (6), intervient un marché entre Jean Foisy, l'un des entrepreneurs du blanchissement des liards en la fabrique de Corbeil, Antoine Gontier et Toussaint Hulliot (7), fondeurs de cuivre à Corbeil, aux termes duquel : « Foisy a promis livrer auxd. Gontier et Hulliot, jusques à la quantité de deux 1. Minute de M. Clozeau, notaire à Corbeil. 2. Cette maison sise au faubourg St-Jacques, appartenait en 1674, à M. Martin de Foisse, greffier du bailliage de Villeroy. C'est d'elle, selon toute probabilité, que la rue d'Enfer tire son nom (Arch. de S.-et-O., E. 6904). 3. Minute de M. Clozeau, notaire à Corbeil. 4. Arch. de Seine-et-Oise, E. 6896. 5. Minute Clozeau. 6. Minute Clozeau. 7. Toussaint Hulliot était fils de Toussaint Hulliot, notaire royal à Coulommiers. Il contracta mariage à Corbeil, le 31 mai 1657, avec Louise Delisle.
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 +|**00000235**| 25 - <<< milliers pesants de poussière de cuivre, et les dits Gontier et Hulliot, de fondre « lad. poussière, et livrer aud. Foisy la moitié pesant de cuivre en lingots, de ce << qu'il leur fournira de poussière, sans aulcuns deniers bailler, l'un à l'autre ; et « à condition expresse que le cuivre qui sera livré par Gontier et Hulliot pro- << viendra desd. poussières, et sera loyal ». L'association entre Gontier et Hulliot prit fin le 15 octobre 1657, à la suite de différends qu'ils avaient ensemble, « à cause de plusieurs prétentions qu'ils se demandoyent l'un l'autre, procédant tant de leur association que pour autres causes » et à raison desquelles une instance avait été engagée devant la prévôté de Corbeil. Nous trouvons enfin comme intéressés à la fabrication des liards de Corbeil, Lefebvre et Deodaty, bourgeois de Paris, qui avaient, sans doute, sous-traité de Isaac Blandin, chargé par le roi de la fabrication des liards dans tout le royaume. Par acte du 18 février 1657 (1), le sieur Deodaty, écuyer, sieur de Villiers, et Nicolas et Jacques Lefebvre, intéressés en la fabrique des liards de Corbeil, se portent caution envers Roger de Ramponnet, écuyer, sieur de la Choppinière, major de la ville de Corbeil, demeurant à la Choppinière, paroisse de Villabé, et Elise Choppin, sa femme, de honorable homme Pierre François Marchand, me menuisier à Paris, pour l'exécution des clauses d'un bail qui lui avait été consenti des moulins de Ronfleur, Fort et de la Choppinière, situés sur la rivière d'Etampes, et bras d'eau de la Choppinière, paroisses de Villabé et d'Essonne. Le salaire d'un maître fondeur à l'atelier monétaire de Corbeil était, en 1643, de trente sols tournois par jour de travail, à commencer la journée depuis 4 heures du matin jusqu'à 8 heures du soir. Le salaire journalier d'un compagnon fondeur était de 20 sols. Enfin, un apprenti gagnait 12 sols, pour travailler de 5 h. du matin à 9 h. du soir. On le voit, ces ouvriers étaient de rudes travailleurs. Et, malgré ces longues journées, ils faisaient encore des heures supplémentaires. - Ces temps sont éloignés. Le payement avait lieu, chaque semaine, le dimanche. 1. Minute Clozeau.
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 +|**00000236**| 26 - Ces salaires, qui seraient si insuffisants de nos jours, pour faire face aux besoins de la vie, étaient, il y a deux siècles et demi, presque un maximum. Un artisan gagnait en moyenne 12 à 15 sols par jour; un ouvrier agricole seulement 10 à 12 sols. Ces salaires étaient en rapport avec la situation économique de l'époque; ils correspondaient au peu de cherté des vivres. Il faut considérer qu'alors, une livre de pain coûtait i sol, une pinte de vin (093), 2 à 3 sols, un poulet 8 sols, une douzaine d'œufs de i sol à i sol 6 deniers; un mouton 3 livres to sols, un porc gras 5 à 8 livres, une vache laitière 25 livres. Le mois de nourrice d'un enfant se payait 5 livres. Enfin on pouvait se loger convenablement pour 20 à 25 livres par an. Tous ces chiffres ont été relevés par nous sur des inventaires. Les contrats de travail, intervenus entre la communauté des maîtres fondeurs de la monnaie de Corbeil et leurs ouvriers, sont des plus intéressants à connaître (1). En outre du prix des salaires et des heures de travail que nous avons indiqués plus haut, ces marchés nous apprennent que les ouvriers ne devaient pas se divertir alors qu'ils se trouvaient à leur <<< besongne » et que, au cas où ils travailleraient l'heure passée, ils seraient payés raisonnablement de ce qu'ils auraient fait en supplément. L'ouvrier ne pouvait, pendant la durée de son contrat, <<< se retirer ny divertir, ny employer ailleurs, à peine de dommages intérêts », fixés à 30 livres pour les compagnons fondeurs, et à 20 livres pour les apprentis. De leur côté, les maîtres fondeurs étaient tenus d'employer leurs ouvriers, le temps convenu,« faulte de ce, de les payer, comme si ils travailloient ». On peut assurer que, à cette époque, qu'on croirait si lointaine, de tels contrats étaient exécutés réciproquement, et avec honneur. A quelle époque la fabrication de la monnaie cessa-t-elle à Corbeil? Nous estimons qu'elle se termina au plus tard vers la fin de l'année 1657. 1. Nous donnons le texte de deux de ces contrats, aux pièces justificatives.
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 +|**00000237**| 27 - Un acte du 26 janvier 1658 (1), constate, en effet, le paiement, à cette date, par François Perrault, monnayeur en la monnaie de Paris, de la somme de 69 livres, 6 sols, 6 deniers, à Charles Aubry, notaire à Corbeil, en l'acquit de Jean Regnault, marchand à Paris, pour prix de loyer de logements occupés par lui, Perrault, et « autres monnayeurs » jusqu'au dernier décembre 1657, dans une maison sise au faubourg et carrefour Saint Léonard. Il est présumable que ce départ coïncidait avec la fin de la fabrication à Corbeil. De plus, nous n'avons trouvé ici aucun autre acte postérieur concernant les ouvriers de la monnaie. De nombreuses fraudes se commettaient journellement sur les voitures et les bateaux transportant les liards des provinces à Paris. Ce fut, sans doute, aussi l'une des causes de l'installation d'un atelier monétaire à Corbeil. Malgré les précautions multiples, prises pour éviter ces fraudes, on n'y parvenait pas toujours. Nous en donnerons pour preuve le curieux procès verbal portant la date du 1er août 1656 (2). La garde de jour et de nuit qu'il fallait faire pour empêcher le vol de bateaux chargés de liards, allant de Montargis à Paris, n'était pas ordinaire; ce fait montre encore le peu de sûreté des routes, aussi bien par la voie de terre que par la voie d'eau, trois ans après la Fronde. Sans doute, nous aurions pu découvrir encore d'autres documents concernant l'atelier monétaire de Corbeil, notamment aux Archives nationales, série Z, et dans les pièces du greffe de la prévôté de Corbeil, déposées aux archives départementales, mais ceux que nous avons trouvés à Corbeil même, et que nous venons d'analyser, nous ont paru suffisamment clairs et probants pour élucider les questions posées. L'intérêt présenté par ces documents nous faisait un devoir de les faire connaître. 1. Minute de Nicolas Regnault, le jeune, notaire à Corbeil. 2. Minute Clozeau, notaire à Corbeil. Voir pièce annexe nº 3. Emile CREUZET.
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 +|**00000238**| PIÈCES JUSTIFICATIVES I Marché fait par un compagnon, fondeur de monnaie, pour travailler à la fonte de la monnaie à Corbeil (acte devant Me Clozeau, notaire à Corbeil du 19 janvier 1643). Fut présent Daniel COCHIN, compagnon fondeur, demeurant à Troyes, en Champagne, estant de présent en ceste ville de Corbeil. Lequel recongnoist qu'il s'est alloué à la communaulté des maistres fondeurs de la monnoye qui se fabrique en la d. ville de Corbeil, ce acceptant par Bernard Carenda, Pierre Oudin, Jehan Hincelin, et Pierre Mauger, ms fondeurs de la d. monnoye, à ce présens. C'est asçavoir que ledict Cochin a promis et sera tenu de servir et travailler pour ladicte communaulté de fondeurs, à la fonderie de la monnoye de Corbeil, deux ans durant, à commencer du jour et date des présentes, moyennant vingt sols tournois par jour de travail, en se rendant, par ledict Cochin, à la besongne, à cinq heures du matin, jusques à neuf heures du soir, et sans se divertir de la d. besongne, et au cas que sy il travailloit l'heure passée, luy payeront raisonnablement ce qu'il aura travaillé ; et le tout à la charge d'estre par le dit compagnon payé des dictes heures; qui se sont, à ce faire, obligez, par chacun dimanche, de ce qui se trouvera luy estre deub pour la septmaine précédente, et sans que le d. Daniel Cochin se puisse retirer ny divertir, ni employer ailleurs, à peyne de trente livres de dommages et interestz; Aussy seront tenus lesd. fondeurs de l'employer à peyne, faulte de ce, d'estre payé par led. entrepreneur comme sy il travailloit; et le tout aussy à condition que sy si lesd. fondeurs estoient congédiez, audit cas le présent traité demeurera nul et résolu. Car ainsy promettant, obligeant respectivement, lesd. fondeurs solidairement entre eulx, ung d'eux seul pour le tout. Faict et passé en l'estude du notaire royal à Corbeil, soubz signé, le lundy dixneufviesme jour de Janvier mil six cens quarante trois, après midy; présens Hugues Aubry, boulanger, et Pierre Prieur, clerc, demeurant audit Corbeil, tesmoings, et ont tous signé, sinon le dict Caranda, qui a desclaré, sur ce interpellé, ne scavoir escrire ny signer. Signé: Pierre Mauger, Cochin, Aubry, Prieur, Pierre Oudin, Incellin, Clozeau, not.
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 +|**00000239**| 29 - II Autre marché fait par un compagnon fondeur, du 19 janvier 1643 (Clozeau, notaire). Fut présent François Mauger, compagnon fondeur de la ville de Paris, de présent, demeurant en ceste ville de Corbeil. Lequel, en présence, assisté et du consentement de Pierre Mauger, son frère, à ce présent, me fondeur de la monnoye : Recongnoist qu'il s'est alloué aux m** fondeurs de la monnoye qui se fabrique en ceste ville de Corbeil, ce acceptant par Bernard Carenda, Pierre Oudin et Jean Inselin, m" de lad. fonte, pour eux et leurs consors, et à ce présens. Pour, par led. François Mauger, servir au travail de lad. fonte de lad. monnoye, pendant le temps de deux ans, commençant aujourdhuy, où il sera tenu de s'employer par chacun jour ouvrable, depuis l'heure de cinq heures du matin, jusques à neuf heures du soir, sans se divertir ny retirer dud. service, à peine de luy estre déduict le temps qu'il aura manqué, et s'il se retire de vingt livres de dommages et interestz. Ceste convention faicte auxd. charges, et moyennant douze solz tournois par chacun jour de travail pendant la première année, que lesdictz mes ont promis et seront tenus luy payer par chacun dimanche de la septmaine; et à condition que sy il travaille daventage après l'heure passée, qu'il en sera payé raisonnablement; et seront tenuz lesd. mes de luy fournir employ, à peine de le payer comme sy il avoit travaillé; et sy a esté accordé que sy lesd. m" estoient congédiez, et n'estoient plus employez, que le présent traicté demeurera nul; et pour le regard du loyer de la seconde année, led. compagnon en sera payé selon raison, et suivant le travail qu'il fera. Car ainsy promettant, obligeant respectivement lesd. fondeurs sollidairement, ung d'eux seul pour le tout, sans division; et ledict Pierre Mauger, avecq son frère, et eux deux sollidairement à l'entretien du contenu des présentes. Faict et passé en l'estude du notaire royal, à Corbeil, soubs signé, le lundy dix neufviesme jour de Janvier mil six cens quarante trois, après midy, en présence de Pierre Prieur, clerc, demeurant aud. Corbeil, tesmoing, et ont tous signé, sinon led. Carenda, qui a desclaré, sur ce interpellé, comme aussy led. entrepreneur ne scavoir, ni l'ung ni l'aultre, escrire ne signer. Signé: Pierre Mauger, Pierre Oudin, Incellin, P. Prieur, Clozeau, not,
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 +|**00000240**| - - 30 III Procès-verbal de difficultés, au sujet de trente sacs de liards, saisis au port de Corbeil. 1er août 1656 (Clozeau, notaire). Aujourd'huy, en présence du notaire royal à Corbeil, soubz signé, et des tesmoings cy après nommez, Jehan Chartier, marchand bourgeois de la ville de Lyon, ou nom et comme procureur fondé de procuration spécialle, de noble homme Edme Sollu, bourgeois de Paris, y demeurant, rue St-Advoye, paroisse de StMédéric, comme procureur de Me Ysaac Blandin, qui a traicté avec sa Majesté, pour la fabricquation des liardz, dans le roiaume, fondé de procuration passée pardevant Jehan Larie, et Sadot, notaires au Chastellet de Paris, le premier jour d'aoust mil six cens cinquante quatre, pour toutes sortes d'affaires et concernant ledict traité, oultre pouvoir de substituer un ou plusieurs procureurs à l'effect entier ou partie d'icelle, ainsy que de ladicte procuration en estoict apparu ausdicts notaires, rendu audict sieur Sollu, attendu qu'il y en a minutte, vers ledict Sadot, notaire. Lequel sieur Chartier audict nom, a sommé et interpellé Jacques de Longpré, demeurant audict Corbeil, et à ce présent, comme commis des sieurs Le Febvres et Deodaty, bourgeois de Paris, et dépositaire de la quantité d'une balle de liardz, estans en ses mains, qu'il a pris dans un basteau, estant au port de Corbeil, sur la rivière de Seine, par la conduicte de Daniel Vailleau, voiturier par eau, demeurant à Montargis, comme ladicte balle de liardz, appartenant audict sieur Sollu ; Lequel sieur de Longpré a faict responce qu'il a charge exprès et par escript du sieur Deodaty, intéressé à la fabricquation des liardz de Corbeil, de faire saisyr et arrester tous les liardz, génerallement de ce royaume, qui passeront et seront conduictz dans le département de Paris, pour ladicte fabricquation, mesme aussy, charge de porter pareille commission et pouvoir en plusieurs lieulx pour empescher les fraudes qui se commettent journellement par la voiture des liardz des aultres provinces en la ville de Paris; Que pour ce, il a esté exprès en la ville de Montargis, où il a baillé un pouvoir par escript, signé dudict sieur Deodaty, à un habitant de ladicte ville, qui ayant veu la descharge desdicts liardz dans ledict bateau, s'est acheminé exprès et de cheval en ceste ville, où il est arrivé mardy dernier, pour l'advertyr du passage dudict bateau. Quoy sachant ledict Longpré, a pris huissiers et assistances, un marignier et un bateau, qui ont esté de jour et de nuict pour prendre garde au passage dudict basteau, que luy respondant a esté jusques à St-Mamin, lieu ou d'ordinaire on
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 +|**00000241**| 31 descharge dans d'aultres basteaux des marchandises que l'on conduict de Montargis à Paris; quoy faisant on n'a pas perdu la cognoissance dudict basteau, et ainsy qu'il a faict de grands frais. Pourquoy a faict reffus de rendre la balle de liardz contenant trente petitz sacs de chacun dix livres, jusques à ce que le mémoire desdictz frais soict arresté par qui il appartiendra, joingt que lesdictz voituriers n'avoient aulcun passeport desdictz sieurs Lefebvres et Deodaty, leur ayant faict sommation et interpellation par escript de le déclarer. Sur quoy ils ont faict responce qu'ils n'en avoient aulcun. Lequel sieur Chartier, audict nom, a protesté de tous ses despens, dommages et intérests, et du séjour du basteau, et mesme pour le recouvrement de ladicte balle de liardz allencontre dudict de Longpré, auquel la lettre de voicture adressante audict sieur Sollu, luy a esté exhibée par le dict Valleau, et proteste aussy contre tous aultres qu'il appartiendra. Lequel de Longpré a respondu que le dict Valleau, luy a montré une simple lettre missive, escripte de Montargis, signée de Monmelier, adressante audict sieur Sollu, marchand, demeurant à Paris, rue Ste-Avoye; qu'il n'a aulcune cognoissance dudict sieur Sollu, partant il a deub faire arrester ledict basteau. Dont acte ausdites parties pour leur servir ce que de raison. Faict le mardy matin, premier jour d'aoust mil six cens cinquante six, présens M. Spire Barré, praticien, et Claude Hay, clerc, demeurant à Corbeil, tesmoings, et ont signé : Signé: Chartier, Barré, de Longpré, Hay, Ciozeau, notaire.
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 +|**00000242**| LA GRANDE BOUCHERIE DE PHILIPPE-AUGUSTE ET L'HOTEL SAINT-YON A ETAMPES Les maisons du Moyen Age existent encore fort nombreuses à Etampes: si nous ne les distinguons pas, c'est parce qu'elles furent défigurées au cours des siècles et ont ainsi perdu, au moins superficiellement, leur caractère spécial. Souvent on les devine de très vieux logis ou d'antiques échoppes, sans qu'on puisse déterminer, même à cent années près, le temps de leur fondation. Quelquesunes, dédaigneuses des maquillages, usent encore des grâces d'un art suranné pour avouer leur naissance vers le xve ou vers le xvi siècle. Pour d'autres, c'est un déshabillage fortuit, un décrépissage indiscret qui révèle à nos yeux amusés ou ravis des structures désuètes et l'âge vénérable d'une petite demeure cinq ou six fois centenaire: de quels masques plats et insignifiants n'ont pas été affublées nos plus vieilles habitations particulières! Nous connaissons ainsi les vestiges d'une construction érigée au xır siècle, le plus vraisemblablement dans la seconde moitié (¹). A vrai dire, il ne s'agit pas d'un ancien logis ou manoir, et les détails caractéristiques de son origine n'abondent pas, au moins dans l'état actuel de la maison ; car il suffirait probablement de décrépir les murs extérieurs pour dégager de nouvelles particularités 1. Déjà signalée par M. Max. LEGRAND, Etampes pittoresque, 2ª édit., t. I, p. 180.
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 +|**00000243**|
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 +|**00000244**| Rue de la Juiverie. Rue de la Roche Plate La Chalouelle Ruelle au Comte Rue Sainte Croix ou de la Savallerie Pont Dore Ancienne rue de la Regratterie (PLACE NOTRE-DAME)
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 +Carrefour du Pont Dore'". H
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 +B' Rue de la Tanner Anciens Communs B Pourelle Hotel Saint-Yon A Riviere forcée A'
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 +|**00000245**| ETAMPES Rue du Petit Menil - Girault Rue des Orsons Rue du Ruts de la Chaine Vante Sainto dOfleatis rie ou de la Coutellerie ou de la Salle G Peki Hotel Saint You H D C' D' LA HALLE et ses environs en 1825 d'après le plan cadastral du temps. Echelle. 2034 Dressé par A Mauduit Geometre à Elampes. 1908.
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 +Legende. ABCD Hôtel Saint-Yon et ses dépendances au XVIIe siècle.. ABCD Jardins de l'Hôtel Saint-Yon EE' Maisons du Chapitre de SainteCroix d'Orleans. F II' Cave voûtée avec pilier central. (Carrée de 7 metres de côte.) Salle voûlée avec pilier central . La Halle. Ancienne grande-boucherie de Philippe-Auguste, et Salle des plaids. Colonnes à chapiteaux .
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 +|**00000247**| 33 certaines et retrouver enfin des formes romanes ou du style gothique primitif. J'ai cru devoir attirer l'attention sur cette construction non seulement parce qu'elle est un exemple jusqu'à présent unique à Etampes, mais encore parce que son origine est entourée de circonstances historiques qui la signalent spécialement et augmentent beaucoup son intérêt. La construction dont je veux parler appartient à la ligne de maisons serrées entre la rue de la Tannerie et la rivière canalisée qui traverse la ville depuis le x1º siècle (¹). Elle est cachée par un autre petit bâtiment en façade sur la rue. Mais celui-ci est bien connu de tout le monde, à cause des marques flagrantes que sa façade sur la rue a conservées du temps jadis. Ce pittoresque logis porte le numéro 15 de la rue de la Tannerie (2), et s'appela longtemps « le Petit Hôtel Saint-Yon », parce qu'il a été une dépendance de l'Hôtel Saint-Yon proprement dit, autre vieille demeure plus imposante et plus ornée, à laquelle il est du reste contigu (3). Le corps de bâtiment en façade sur la rue ne date peut-être pas du xie siècle; en tout cas, rien dans son aspect ne rappelle l'époque romane ou les débuts des temps gothiques, et il aurait alors subi plusieurs remaniements importants vers les xve et xvIe siècles : on se rappelle sa porte en bois sculpté, aux panneaux plissés en parcheminure, et que surmonte une niche gothique vide. Séparée de ce petit bâtiment par une étroite cour, et connue seulement des familiers, est la construction un peu plus vaste qui m'a entraîné à écrire cette étude. Par bonheur, s'il y a eu là des altérations certaines et graves, au xvie siècle, si l'on en croit la boiserie élégante d'une fenêtre de style Renaissance, elles ont laissé subsister des fragments importants de l'édifice originel permettant de se faire une idée des dispositions architecturales dans les parties basses. - 1. L. Eug. LEFEVRE, Etampes et ses monuments aux XI et XII siècles, mémoire pour servir à l'étude archéologique des plus anciens monuments étampois, extrait des Annales de la Société archéol. du Gâtinais, Paris, A. Picard, 1907, p. 32. 2. Autrefois rue de la Coutellerie, et dénommée aussi familièrement rue de la Salle, probablement à cause de la Salle des Plaids, réservée à cet usage jusqu'en 1518, et non pas à cause d'une auberge, comme je l'ai lu quelque part. 3. Les deux propriétés ont été réunies au moins pendant plusieurs siècles, entre 1607 et 1820. - 1909. I. 3
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 +|**00000248**| - - 34 Ainsi nous découvrons, engagées dans le mur de la façade orientale qui regarde la vallée, une colonne avec chapiteau et base dont le caractère appartient franchement au style du XIIe siècle : et il n'est pas certain qu'il n'en existe pas d'autres invisibles dans le mur dont le pied baigne dans l'eau: en tout cas, il se trouve une autre colonne avec son chapiteau qu'une ouverture dans le mur a laissés presque entièrement dégagés. Je ne me crois pas en droit d'en faire état comme de la première, parce que son chapiteau n'est pas placé au même niveau que l'autre : il est possible qu'on l'ait simplement baissé pour le faire passer sous une pièce de bois, en l'espèce un linteau qu'il fallait soutenir. Du reste, on trouve encore d'autres débris de fûts de colonnes que l'on a rassemblés pour supporter les poutres du plancher en divers endroits. Ce sont les seules traces d'art roman qu'on a laissées à notre curiosité dans la maison, mais elles suffisent, je pense, à indiquer que le rez-de-chaussée de la façade était ouvert avec de grandes arcades (1). Je reconnais d'ailleurs bien vite que cette disposition n'a rien de très extraordinaire. Mais il se trouve que la maison, comme toutes ses voisines placées dans le même rang, est, ainsi que je l'ai dit, baignée par une rivière canalisée (2). Les colonnes enfermées dans le mur de la façade orientale sont donc sur le bord de l'eau, et le sol du rez-de-chaussée (3) n'était qu'à plusieurs centimètres au-dessus du niveau de l'eau de la rivière, comme celui d'un lavoir ordinaire. Le bâtiment forme un rectangle ayant environ 13 mètres de long, sur 8 mètres 50 de large. 1. A l'intérieur de la maison, dans l'axe de la première colonne citée, on découvre encore engagée dans une cloison, la partie basse du fût d'une autre colonne, distante de moins de quatre mètres, et dont la base a tout l'air d'être enterrée. Cela laisse donc encore supposer que le rez-de-chaussée tout entier était une grande pièce dont le plafond reposait sur une ligne de colonnes. Toutefois il faut se méfier du déplacement des colonnes; et je m'empresse de dire que, malgré l'invraisemblable supposition de colonnes apportées là et engagées dans les murs sans avoir servi à cette même place, je fais à cet égard toutes les restrictions nécessaires. 2. La rivière a de 4 mètres à 4 mètres 50 de largeur. 3. Il s'agit en réalité de la partie la plus inférieure de la maison, à l'origine; mais son sol, dans l'état actuel des choses, est au-dessous du niveau de la rue, et pourrait être considéré comme un sous-sol: j'ajoute qu'il y a néanmoins des caves véritables, construites avec voûtes vers le xv ou le xvr siècle, et dont le niveau est sensiblement inférieur à celui de la surface de la rivière elle-même.
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 +|**00000249**| 35 En résumé, il est supposable que la maison fut construite pour abriter une industrie ayant besoin d'un accès facile à la rivière, et même qu'il s'agit d'un abattoir, d'une peausserie ou d'une mégisserie. En effet, les étaux de boucherie étaient établis de l'autre côté de la rue, bien avant 1186. Philippe-Auguste avait fait construire en cet endroit sa Grande-Boucherie sur l'emplacement des anciens étaux (¹). En outre, les bouchers et charcutiers étaient obligés par des règlements de tuer les animaux « sur les rivières et non en leurs maisons », comme stipulent les vieux textes (2). C'est pourquoi notre bâtiment à arcades, placé entre les étaux et la rivière, doit avoir été une dépendance de la boucherie, avec la grande maison voisine dont le nom d'Hôtel Saint-Yon paraît être encore un garant qu'elle fut la propriété des bouchers. En effet, la famille de Saint-Yon se trouvait, au xiu siècle, à la tête de tout le commerce de boucherie qui pouvait se faire dans Paris. Formant une communauté régie dans ce but par un règlement spécial (3), les Saint-Yon étaient les uniques détenteurs des étaux, et, à l'imitation d'un système établi à Rome dans l'Antiquité, ils possédaient, comme une charge d'Etat ou un fief transmissible, la surintendance, la juridiction, la police, la surveillance sanitaire même, sur tout ce qui concernait le voyage, la vente et le débit des bestiaux dans la grande ville (4). 11 en était ainsi dès le milieu du xin siècle, 1. FLEUREAU, ouv. cité, p. 75. 2. Coustumes des bailliage et prévosté d'Estampes, anciens ressorts et enclaves d'iceluy Bailliage rédigées et arrestées, au moys de Septembre 1556, par ordonnance du Roy. Paris, 1557, in-8°. Voici le texte de deux articles intéressants qui montrent en outre un réel souci de l'hygiène : Art. 185. - N'est loisible à personne faisant sa demourance en la ville d'Estampes tenir bestes à laines, porcz, oyes, et canes, sur peine de confiscation desdites bestes, oyes et canes, et d'amende arbitraire. Art. 186. Peuvent néanmoins les bouchers pour la fourniture de ladite ville, tenir en icelle les dites bestes à laine pour huit jours seulement, et sont tenuz iceux bouchers tuer leurs bestes sur la rivière et non en leurs maisons. Il faut noter que, durant le Moyen Age, on tirait l'eau des puits pour l'alimentation. On craignait moins d'utiliser les rivières comme de grands égoûts naturels. Sur les tueries et escorcheries, voir C. ENLART, Manuel d'archéologie française, t. II, p. 257; et DE CAUMONT, Abécédaire, Arch. civ. et mil., 1869, p. 230-235. 3. Ce réglement a été publié tout au long par le R. P. Jacques DU BREUL, Le Théâtre des Antiquités de Paris, Paris, 1612, in-4°, p. 787. 4. Au fur et à mesure que les murs de Paris étaient reculés, la communauté des SaintYon rencontrait dans les nouvelles annexes d'autres privilégiés avec lesquels elle passait alors des contrats. Elle traitait même quelquefois avec des privilégiés placés en dehors des murs. Le cas s'est présenté pour les Templiers en 1182. L'abbaye de Saint-Germain des
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 +|**00000250**| 36 et, en 1182, Philippe-Auguste confirma seulement les privilèges et les coutumes de la Communauté (¹). Enfin, en 1189, celle-ci paraît avoir réorganisé ses étaux qui, au nombre de vingt-trois, étaient situés en face du Châtelet, auprès de la Seine, et connus sous le nom de la Grande-Boucherie. D'un autre côté, c'est en 1186 que Philippe-Auguste réforma le commerce de la boucherie à Etampes. On serait donc tenté de croire que le roi étendit alors jusqu'ici le privilège de la Communauté de Saint-Yon. On s'imagine volontiers ces puissants hommes d'affaires réorganisant et reconstruisant pour le compte du Souverain, tout en lui payant chaque année une redevance plus forte que celle perçue par lui jusqu'alors. Mais, s'il n'y a aucun doute sur l'établissement des Saint-Yon à Etampes, tant s'en faut que nous soyons éclairés sur l'époque de l'événement et sur le rôle exact joué par leur Communauté dans cette ville. Au contraire, non seulement les textes les plus anciens ne font pas mention des Saint-Yon, comme bouchers d'Etampes, mais ils les écartent plutôt, tout au moins durant les xIIe et XIII siècles. Voici ce que nous distinguons de plus clair. Avant 1186, il existait une boucherie dans chaque quartier de la ville, à Saint-Martin, à Saint-Gilles, à Saint-Pierre, et à Notre-Dame au lieu que nous avons indiqué. Cette dernière boucherie, qui était la plus importante, et appartenait à Hugues Nascard (*), était probablement divisée en plusieurs étaux avec chacun un tenancier différent. Donc, vers 1186, Philippe-Auguste se substitua (3) à Hugues Nascard en l'indemnisant certes (4), mais dans le but de supprimer un interméPrés possédait également des étaux indépendants en vertu de très anciens droits, et parce qu'elle était établie hors l'enceinte. 1. Un système semblable existait pour la boulangerie, qui était sous la dépendance du grand panetier; et d'autres branches d'industrie ou de commerce, fripiers, gantiers, pelletiers, cordonniers, selliers, bourreliers, etc., avaient un grand chef en la personne du chambellan royal. 2. D'après notre érudit collègue, M. Joseph Depoin, ce nom est devenu Nacquard. 3. Il est remarquable combien souvent Philippe-Auguste a employé ce procédé à Etampes. Quand il casse la Commune ou quand il supprime l'abbé de Notre-Dame, c'est pour augmenter les ressources royales et tirer de toutes choses un maximum de rendement. Nous trouvons dans l'acte de la boucherie une nouvelle application du système. Voir notre Etampes et ses monuments aux X1º et XII siècles, pp. 21-24 et 62-74. 4. Avec 100 sols paris. de rente perpétuelle à prendre sur le revenu de la nouvelle boucherie. A noter que le diplôme délivré en 1187 était postérieur aux changements et aux travaux exécutés par Philippe-Auguste. Cette même rente fut transférée en 1246
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 +|**00000251**| 37 diaire coûteux, et de profiter seul des augmentations de rente qu'il avait en vue. Tout ceci se trouve confirmé par des actes postérieurs (1). Enfin dans l'acte de 1187, comme dans un autre de 1274, l'autorité complète du suzerain propriétaire est affirmée sans restriction (2). La conséquence de tout cela, c'est qu'il ne faut pas hésiter à prendre à la lettre les termes précis du diplôme de 1187: PhilippeAuguste a fait démolir pour son propre compte les anciens étaux, et il a fait reconstruire les nouveaux pour en tirer directement du profit. De sorte que les halles détruites soit en 1763, soit vers 1835, étaient un édifice royal (3). De même, selon toute évidence, le petit manoir qui m'a entraîné à faire la présente étude et qui fut primitivement, à n'en pas douter, une dépendance de la Grande-Boucherie, doit être un reste des bâtiments érigés vers 1186 par Philippe-Auguste. C'est donc un édifice royal, à moins cependant qu'il ait été construit par Hugues Nascard ou l'un des prédécesseurs de celui-ci; il est extrêmement difficile de se faire une opinion précise à ce sujet. En tout cas, nous nous trouvons en présence d'une construction élevée pour servir à une industrie dérivant de la boucherie: tuerie, peausserie ou mégisserie; et en considérant la sculpture classique de ses chapiteaux et la belle proportion de ses colonnes, elle nous par un nommé Guyard de Papillon à l'abbaye royale de Villiers près de La Ferté-Alais (FLEUREAU, ouv. cité, p. 134). 1. En 1246, saint Louis autorise que la rente sur les étaux consentie à Hugues Nascard en 1187 passe à l'abbaye de Villiers sans qu'il soit question d'aucun concessionnaire général, Saint-Yon ou autre. En 1274, la reine Marguerite, devenue dame suzeraine d'Etampes, délivre un acte accordant directement des baux aux tenanciers des divers étaux de la nouvelle boucherie, moyennant 72 livres paris. de rente, lesquels apparemment se payaient encore aux xvir siècle (FLEUREAU, ibid., p. 137). Les tenanciers d'alors s'appellent Guillaume de La Ferté, Paul Breton, Guillaume de Marie, Pierre Rouault, Jean Mallard, Jean Catault et Jean Colard; ils possédaient également des privilèges de famille FLEUREAU, ouv. cité, p. 136-137). La Communauté de Saint-Yon s'est peu à peu associé plusieurs familles qui naturellement devaient être riches et n'ont rien de commun avec les petits bourgeois ci-dessus: ces familles portaient les noms de Thiberts, Ladehors et d'Auvergne. 2. « ...quoniam propter stalla Hugonis Nascardi, quæ destructa fuerunt et eversa, quando stalla nostra Stampis fieri fecimus... » ; - «...in stallis nostris carnificium Stampensium... »; « ...quod nos carnificibus Stamparum, qui consueverunt boucheriam Stampensem, quæ dicitur ad novos stallos... » (FLEUREAU, ouv, cité, p. 134 et 136). 3. L. Eug. LEFEVRE, ouv. cité, p. 75, note 3.
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 +|**00000252**| 38 - offre une nouvelle preuve du soin et de l'intelligence pratique avec lesquels nos ancêtres du Moyen Age installaient leurs locaux destinés au travail industriel ou commercial. Sur le bâtiment de la Grande-Boucherie construit par PhilippeAuguste et dont les derniers vestiges ont disparu vers 1840, nous savons fort peu de chose. Aucun dessin, si mauvais soit-il, n'est là pour nous en donner l'image même imprécise (1). Nous savons seulement par Fleureau que le bâtiment avait un étage: au-dessus des étaux se trouvait une grande salle où, depuis un temps indéterminé, mais vraisemblablement depuis la fondation, se tenaient les plaids», c'est-à-dire les plaidoiries, les tribunaux civils. La justice, - qui, dans Etampes, était réservée en principe au roi, en sa qualité de suzerain, et quile fut véritablement en fait pendant fort longtemps, - était rendue dans le Palais royal; seules les très petites causes abandonnées à un fonctionnaire étaient jugées ailleurs. Mais quand les rois cessèrent de rendre la justice eux-mêmes (2), il semble que le palais n'en resta pas moins réservé pour eux seuls. C'est pourquoi une salle spéciale était nécessaire, et, comme nous venons de le dire, à Etampes cette salle se trouvait au-dessus des étaux de boucherie, et en somme dans une propriété royale (3). Avant le xviº siècle, quand les habitants ne possédaient pas encore un hôtel de ville, les grands actes de la vie communale se passaient dans cette salle avec l'apparat et la solennité aimés du Moyen Age. Là se faisait l'élection des échevins (4). La salle de la 1. Il est notable combien Etampes a été peu favorisé dans cet ordre d'idées. L'art du dessin n'y fut sans doute jamais florissant. C'est seulement vers le milieu du XIX siècle qu'un simple amateur, mais dessinateur consciencieux, Lenoir, a commencé à relever plusieurs monuments intéressants. Ses documents sont précieux. 2. Ils se faisaient quelquefois remplacer par la reine ou par le prince héritier désigné ; mais alors le principe était sauvegardé. On a parlé d'une Salle de Justice construite spécialement dans ce but, à la fin du xr siècle dans l'enceinte du château de Caen, pour l'usage des Ducs de Normandie (VERDIER et CATTOIS, Architecture civile et domestique au Moyen Age, Paris, 1855, t. II, p. 152). 3. Au Moyen Age, les salles convenables pour une telle cérémonie manquaient fréquemment. Aussi l'habitude se prit de tenir les plaids dans les églises. L'autorité ecclésiastique en était mécontente, et les conciles répètent sans se lasser leurs interdictions à ce sujet, interdictions qui ne paraissent pas avoir eu souvent grand effet. 4. « La manière de procéder en cette élection étoit, que les Echevins obtenoient du Lieutenant Général 'a permission de faire assembler les habitants. Ceux-ci assemblez, en la présence du même Lieutenant Général et du Procureur du Roy, en l'audience où l'on tenait les plaids... Le Procureur du Roy requeroit que l'on fit la nomination des nouveaux Echevins. La nomination faite par les habitans, le Lieutenant Général prenoit le serment
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 +|**00000253**| 39 - Halle - car le bâtiment s'est aussi appelé ainsi pendant longtemps, - a cessé d'être salle d'audience quand les rois eurent renoncé à utiliser pour leurs séjours le palais royal devenu trop petit et mal commode. C'est la reine Claude qui consacra cet abandon, en 1518, en permettant aux habitants d'user de sa « maison du séjour » (1) pour les séances de justice. Ensuite le sort de la salle des plaids devint aventureux. Pendant la Révolution, le bâtiment fut vendu comme bien national (2): ceci prouve bien son origine royale. Au xixe siècle on y faisait des ventes publiques; des troupes de passage ou des amateurs locaux y donnaient des représentations théâtrales (3). Une troupe de comédiens, celle de la famille Cizos, originaire de Chartres, résidait habituellement une partie de l'hiver à Etampes: en octobre 1824, pendant un de ces séjours, une fille naquit, la petite Marie Cizos, qui sous le nom de Rose Chéri devint célèbre autant pour son talent que pour sa vertu. Une plaque de rue perpétue le souvenir de la Grande-Boucherie de Philippe-Auguste et de la salle des plaids, mais seulement en rappelant leur passé dramatique. Une rue qui borde la place vide est en effet désignée sous le nom de Rue de l'Ancienne-Comédie. J'ajoute que la place actuelle représente plus que la superficie de la halle détruite. En même temps que la vieille construction royale, on démolit aussi une maison également historique qui appartenait au chapitre de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans (4), et qui d'ailleurs était dite << de Sainte-Croix ». C'est elle qui est déde ceux qui avoient été nommez par la plus grande partie, de bien et deuëment gouverner, et administrer les deniers communs de la ville: et après avoir ainsi pris le serment, il prononçoit un acte de la teneur duquel il paroit qu'il leur donnoit toute l'autorité qu'ils avoient » (D. B. FLEUREAU, Les Antiquitez d'Estampes, Paris 1683, p. 212). 1. FLEUREAU, ouv. cité, p. 27. 2. Léon MARQUIS, Les Rues d'Etampes, p. 176. Pourtant Marquis ajoute que le bátiment était la propriété de la Communauté des bouchers. En outre, il émet la supposition que la Boucherie de Philippe-Auguste aurait été démolie en 1763. Mais ceci est inexact, car le bâtiment, que nous pouvons supposer avoir été reconstruit, a continué d'être désigné « la salle d'audience ». (Voir MARQUIS, p. 404, note G). 3. Sur le plan cadastral de 1825, le bâtiment est désigné « Théâtre ». Quand il fut démoli, les troupes d'amateurs allèrent s'installer dans une maison de la route de Paris, dite Salle de la Girafe. 4. Dans cette maison, le représentant du Chapitre d'Orléans exerçait à Etampes sa justice haute, moyenne et basse sur ses justiciables d'Etampes ou des environs (FLEUREAU, ouv. cité, p. 37).
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 +|**00000254**| 40 signée en 1226, dans l'acte de limitation des paroisses Notre-Dame et Saint-Basile (1). Nous avons l'acte de délibération du directoire, en date du 31 octobre 1791, ordonnant sa vente comme faisant partie de la seigneurie du Menil-Girault (2). De cet hôtel Sainte-Croix, je considère comme en ayant fait partie la maison portant n° 14, qui existe actuellement à l'angle de la rue de la Tannerie et de la Place de l'Ancienne-Comédie, sur la façade de laquelle est sculptée en pierre une croix à deux branches égales. Cette maison, qui est très ancienne, possède une cave voûtée à deux étages. Pour en revenir aux de Saint-Yon, il est évident que s'ils ne furent pas les concessionnaires de la boucherie étampoise aux xie et x siècles, ils ont pu le devenir par la suite; le fait est très douteux, mais en tout cas, et c'est tout ce que nous prétendons aujourd'hui, ils ont bel et bien possédé à Etampes la grande demeure qui porte leur nom et dont l'ornementation soignée révèle le passé à travers le Moyen Age et la Renaissance. Je crois donc intéressant d'ajouter quelques mots de plus et sur eux et sur leur logis. Comme on le conçoit tout de suite, cette vieille famille de barons tirait son nom du fief de Saint-Yon, près de Châtres, aujourd'hui Arpajon, qui est à quinze kilomètres environ d'Etampes ou de Corbeil. D'après l'abbé Lebeuf (3), le plus ancien seigneur du fief serait Hugo miles de Sancto Ionio, cité au cartulaire de Notre-Dame-desChamps. Aymon de Saint-Yon est nommé au cartulaire de Longpont dans un acte passé entre 1086 et 1135. Puis, sous Louis VI existait Païen, Paganus de Sancto Ionio, dont le vrai nom était Rogerius et qui servit de médiateur entre son prieuré de Saint-Yon et l'abbaye de Morigni. 1. FLEUREAU, ouv. cité, p. 404. Ce très intéressant acte signé par Gautier Cornu, archevêque de Sens, confirme une partie de ce que nous avons dit ci-dessus. On y trouve cette phrase: «... A domo sanctæ Crucis Aurelianensis quæ est juxta domum Regis... » La maison du Roi citée ici ne saurait être son habitation, son palais du séjour, qui eût été plus respectueusement désigné, mais une propriété du roi, mise en opposition avec la propriété du Chapitre d'Orléans. Il s'agit, à mon avis, de la Boucherie et de ses dépendances. Le même acte cite en même temps une propriété appartenant au Chapitre de l'église Sainte-Croix d'Etampes, qui au temps de Fleureau, était « renfermée dans le corps de la boucherie » (p. 405). Tout auprès (juxta) se trouvait également la propriété, le domus de l'abbaye de Saint-Denis, mais nous ne savons pas où exactement. Enfin l'auberge du Coq-en-pâte ne doit pas avoir changé de place depuis longtemps. 2. Archives départementales. En partie publié par L. MARQUIS, ouv. cité, p. 403. L'hôtel est estimé à 120 liv. de revenu et à 2113 liv. de capital. 3. Hist. de la ville et du diocèse de Paris, t. IV, p. 94, 163 et 164.
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 +|**00000255**| 41 A partir de 1133, une série de transactions interviennent entre eux et plusieurs autres contractants: 1º le roi de France; 2º les religieux de Saint-Martin des Champs, alors détenteurs du prieuré de Montmartre; 3º les religieuses qui succédèrent à ceux-ci dans le même lieu passé au titre d'abbaye. C'est dans ces derniers actes que les de Saint-Yon se révèlent les Grands-bouchers de Paris, car il s'agissait pour eux d'acquérir de vieux bâtiments mitoyens pour donner de l'extension aux étaux du Châtelet. En 1153, Philippe de Saint-Yon vendit aux religieuses de Montmartre tout ce qu'il avait de terres ou autres héritages à Torfou (¹), en même temps qu'il remettait au roi le fief qu'il possédait en ce lieu (2). Les Saint-Yon acquirent peu à peu une grande puissance à laquelle leur richesse ne fut sans doute pas étrangère. A la fin du XIIIe siècle, une de leurs filles, Agnès, épousa Robert II de Courtenay, Sr de Tanlay, de Ravières et de Saint-Winemer, qui était issu du roi Louis VI; de même, une arrière-petite-fille de ce couple, Jeanne de Tanlay, dame de Poissy épousa Jean de Chamigny, Sr de SaintYon (3). Les Saint-Yon se sentaient puissants et avaient de gros intérêts à défendre; aussi n'est-il pas surprenant qu'ils aient joué parfois un rôle politique. Au commencement du xve siècle, pendant les guerres des Armagnacs et des Bourguignons, ils se mirent à la tête des bouchers ou Ecorcheurs, du parti du Duc de Bourgogne contre le Duc d'Orléans et les Armagnacs, et furent un grave sujet de troubles. Les revers de la lutte leur firent perdre momentanément leurs privilèges. Néanmoins, au cours du siècle, Garnier de Saint-Yon fut échevin de Paris et garde de la Bibliothèque du Louvre (4). Enfin ils furent pendant plusieurs siècles si étroitement mêlés aux grands événements de la vie parisienne que les documents les concernant sont innombrables aux Archives nationales. La Communauté perdit 1. Cant. de la Ferté-Alais, arr' d'Etampes. 2. J'emprunte ces renseignements qui me paraissent très vraisemblables au P. DU BREUL, ouv. cité, p. 784 et suiv. - Au sujet de Torfou et du roi de France, voir L.-Eug. LEFÈVRE, Etampes et ses Monuments au XII° siècle, p. 55, 76 et 85. 3. Le P. ANSELME, Hist. de la Maison royale de France, p. 445-446. 4. La guerre des Armagnacs eut une vive répercussion à Etampes, en 1411, sans que d'ailleurs le nom de Saint-Yon soit en vue dans les récits, du moins à ma connaissance. La ville se rendit sans lutte aux alliés Bourguignons et Parisiens; mais le château-fort résista pendant quelques jours, et en somme, le pillage ne put être complètement évité.
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 +|**00000256**| 42 - son droit de juridiction en 1673, mais elle ne fut complètement et définitivement abolie qu'à l'époque de la Révolution. Jusqu'à présent, le souvenir des Saint-Yon ne s'est perpétué à Etampes que par leur hôtel. Le mystère le plus singulier plane sur leur arrivée et leur établissement dans la ville. Cependant un renseignement encore inédit que j'ai eu la chance de trouver (¹), va mettre les chercheurs de bonne volonté sur une nouvelle piste. Tout d'abord, les Saint-Yon apparaissent dans les environs d'Etampes. Ils furent propriétaires à Torfou. En 1261, on cite Jehanne, dame de Saint-Yon et de Méréville (2); en 1293, Isabelle de Saint-Yon vend à Hugues de Bouville tous les droits qu'elle possède sur la seigneurie de Milly (3). Enfin il semble que la famille ait commencé à quitter son ancienne seigneurie patrimoniale de SaintYon, sous Charles VII, quand apparaît un certain de Behene (4). Enfin, voici le fait important: nous savons par un arrêt du Parlement de Paris, en date du 6 octobre 1629, que Denis de Saint Yon était alors lieutenant du bailliage d'Etampes, et que Hierosme de Saint-Yon avait, plus ou moins longtemps avant la même date, occupé le poste de maître des eaux et forêts du bailliage (5). Le chroniqueur étampois Pierre Plisson, qui a établi une liste des lieutenants généraux et particuliers (6) avant le xvIIIe siècle, ne cite aucun 1. Je dois cette chance aux fiches bibliographiques de M. Paul Pinson, dont la publication est en cours (Voir Arrêts). 2. MAX. LEGRAND, ouv. cité, p. 181. fo 127. Voir aussi Rec. de Gaignières, B. N., Est., Ps ira, 3. Renseignement communiqué par M. PAUL PINSON. 4. LEBEUF, ouv. cité, p. 164. 5. Nous n'avons pas pu jusqu'à présent voir cet acte ou sa copie, car il y a de nombreuses lacunes dans les collections publiques, et M. Pinson lui-même n'a trouvé que le titre de l'arrêt. Il s'ensuit que nous ignorons si Denis de Saint-Yon fut lieutenant-général ou lieutenant particulier. En outre, nous avons retrouvé des lettres patentes du 18 décembre 1630, dans lesquelles Hiérosme de Saint-Yon est qualifié lieutenant des eaux et forêts (Arch. nat., ZIB 567, fo 318). Il avait donc alors monté en grade. Il était peut-être le fils d'Antoine de Saint-Yon qui fut lieutenant-général des eaux et forêts au commencement du xvIIe siècle (Arrêts de la Cour du 6 juillet 1601, du 15 mars 1603, du 17 mars 1604). Il faut probablement identifier Anthoine avec le Sr de Sainctyon qui, en 1610, conseiller du roi, maître des requêtes ordinaires de son hôtel, publia un important ouvrage : Les édicts et ordonnances des roys, coustumes des provinces, réglemens, arrests, etc... des eaux et forests, Paris. Nous avons trouvé dans cet ouvrage les trois derniers titres cités ci-dessus; il contient en outre des renseignements précis sur les règlements et coutumes d'Etampes, concernant les eaux et forêts, sur la nomination des maîtres et des sergents dangereux, etc. Un maître Claude de Sainctyon fut procureur du roi en la Chambre du Trésor, en 1549 (Arch. nat., ZIA 527, arrêt du 24 Novembre). 6. L. MARQUIS, les Rucs.
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 +Pl. I. 丑 ​Grand-Hotel-Saint-Yon et dépendances. Façade du côté de la rivière
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 +|**00000259**| 43 Saint-Yon; son énumération est d'ailleurs visiblement incomplète à l'époque en question, et cette lacune explique en partie comment les historiens suivants sont restés ignorants du fait (¹). Jusqu'à présent, nous ne possédons aucun document prouvant que l'hôtel qui porte leur nom fut construit ou restauré par des Saint-Yon. Et même l'écusson gravé dans le marbre, qui veut attester au moins la propriété, est moderne. Du moins, on savait formellement par les titres qui sont encore en la possession du propriétaire actuel de l'Hôtel St-Yon (2), quelle fut jadis l'importance de cette demeure, aujourd'hui divisée entre quatre propriétaires. Elle comprenait les maisons portant les numéros 15, 17, 19, et tout ou partie de la maison portant le numéro 13. Les aliénations successives ont commencé après 1607 pour être complètes en 1820. L'hôtel proprement dit est passé successivement entre les mains de Jacques Alleaume fils de Ferry Alleaume), puis de Hémard de Danjouan qui le légua à son fils l'abbé Pierre (1675). En 1764, Robert Darblay, mégissier, en prend possession. En 1665, les Chartreux d'Orléans perçoivent une rente sur la location. L'immeuble nº 19 a désormais perdu son ancien caractère; on vient de lui enlever son dernier signe distinctif, une grande porte charretière à arc plein cintre. Là devaient avoir été reléguées les écuries et les remises (3). L'immeuble nº 13 comprend au moins une tourelle d'escalier et une partie du bâtiment sur la rivière qui appartenaient jadis au nº 15, le Petit-Hôtel-Saint-Yon dont nous avons parlé au début (4). Le corps en façade sur la rue en a peut-être été détaché également. Ainsi au xvie siècle, et très probablement depuis fort longtemps, les bâtiments de la propriété alors détenue par les de Saint-Yon au bord de la rivière canalisée et presque sans discontinuité, s'étendaient sur une longueur de 60 mètres environ. 1. PLISSON cite comme lieutenants généraux: Claude Cassegrain en 1568 et Jacques Petau en 1626. Puis comme lieutenants particuliers: Pierre Le Maire en 1553 et Nicolas Cousté en 1634. 2. M. Auguste Dujoncquoy, adjoint au maire d'Etampes. 3. Un mémoire faisant partie des titres de propriété signale que la ruelle bordant le jardin et dite « du Pont-Doré », portait autrefois le nom de « Ruelle au Comte », parce qu'elle aboutissait à la rue du même nom. L'acte de 1226 mentionne un « vicus Comitis >>> qui doit sans doute se trouver en ces parages. 4. D'après le plan cadastral, le nº 15 fait hache sortante sur le n° 13; et le nº 13 entre de même dans la maison voisine, nº II.
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 +|**00000260**| 44 - Quant à l'hôtel actuel (nº 17, en A sur le plan) c'est une grande construction qui tourne autour d'une cour. Il a deux étages surmontés de toits très en pente qui font de vastes combles avec charpentes en châtaignier et lucarnes très ornées du côté de la rue. Il est probable que l'hôtel a été bâti en deux fois (1), mais peutêtre avec un court intervalle entre les deux constructions. Peut-être encore, à cette occasion, a-t-on démoli entièrement les édifices antérieurs, ou s'est-on contenté de les rajeunir. Le corps de bâtiment le plus ancien me paraît être celui qui touche au nº 19. Les meneaux de ses fenêtres ont été enlevés par un marchand de laines au milieu du siècle dernier. Depuis, une restauration opérée en 1873 par M. Dujoncquoy, a remis les choses à peu près en état. L'autre corps de bâtiment, mitoyen avec le n° 15, est peut-être une annexe très ancienne, mais, en tout cas, il a une décoration très caractérisée de la fin du xve siècle ou du commencement du xvie. Il s'étend en travers, d'un côté s'avançant vers la rue, de l'autre enjambant la rivière. L'aile nord-ouest possède une ornementation particulièrement soignée, parce qu'elle était du côté de la rue. Son grand pignon, qui donne sur la cour, a son rampant garni de crochets ayant toute l'exubérance de leur époque (Pl. II). Il est gardé à droite et à gauche par deux chiens héraldiques. Celui de gauche est ancien (2); l'autre ne l'est pas. Les sculptures bien conservées qui ornent les montants et l'archivolte de la lucarne de la façade (Pl. III) sont remarquables par leur style; elles représentent des feuillages qui s'échappent d'un vase et grimpent enchevêtrés à des amours. La lucarne rectangulaire est coupée par une croisée, c'est-à-dire par un meneau et une traverse horizontale. Elle est surmontée d'un fronton triangulaire refait et plus ou moins inventé par l'architecte restaurateur (3), ainsi que les deux clochetons qui l'accostent. Il y a sur la cour deux autres lucarnes semblables et restaurées dans les mêmes proportions, mais dont les montants et l'archivolte sont simplement moulurės. L'hôtel est flanqué de deux tourelles d'escalier, dont une possède quatre étages, le dernier étant occupé par une pièce qui accapare toute la cage au-dessus de l'escalier (4). 1. A l'intérieur, on trouve deux grands murs accouplės. 2. Il fut retrouvé intact dans un grenier. 3. M. Roguet, en 1873. 4. Les tourelles d'escalier datant du Moyen Age sont extrêmement communes à Etampes. Le palais royal en possédait une très élevée dont la partie supérieure devait être
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 +Pl. II. Grand-Hôtel-Saint-Yon. Pignon sur la cour
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 +Pl. III. Grand-Hôtel-Saint-Yon. Lucarne sur la façade principale (restaurée)
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 +Pl. IV. - Grand-Hotel-Saint-Yon. Tourelle d'escalier
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 +|**00000266**| را
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 +|**00000267**| 45 - Chaque tourelle avait sa porte d'entrée ouverte sur la cour. La plus richement sculptée de ces portes donnait accès dans la tourelle sud: elle a été malheureusement mutilée; sa structure est changée, et même elle est engagée dans de nouvelles constructions qui n'en laissent plus voir qu'un fragment. La porte de la seconde tourelle est parfaitement conservée, et c'est un bon exemple parmi les plus simples des portes ornées qui furent érigées à Etampes à la fin de la période gothique (¹). Les fenêtres de la même tourelle ont aussi un joli caractère dans leur simplicité (Pl. IV). Du côté de la rue seulement, toutes les ouvertures de fenêtres des appartements sont quadrangulaires; toutes sont divisées en quatre compartiments par une croisée (2). Les bases des montants et des meneaux sont moulurées de la même façon que la porte de la tourelle. Sur la façade du jardin, les fenêtres sont banales à l'exception d'une très bien conservée, mais qui, étant plus étroite, ne possède pas de croisée. J'ajoute que les faîtières et les girouettes sont modernes. A l'intérieur, les chambres sont très vastes, mais sans ornementation aucune, à l'exception d'une pièce du premier étage, dans le pavillon sur la rue. Celle-ci possède un plafond à poutrelles avec de nombreuses incrustations. Cette jolie décoration a malheureusement subi dernièrement un désastre : un commencement d'incendie a chauffé à l'excès la matière sans doute résineuse qui bouchait les trous d'incrustation, et ceux-ci se sont presque tous vidés. Les quatre plus grandes chambres du bâtiment principal, superposées deux à deux, possèdent une garde-robe ménagée dans l'épaisseur du mur du côté de la rivière, mais non pas, comme on pourrait le croire, avec une bretèche ouverte au-dessus de l'eau. disposée de la même façon que celle de Saint-Yon (Voir notre étude, Le Palais royal d'Etampes et sa peinture historique, extrait du Bulletin de la Commission départementale des Antiquités de Seine-et-Oise, 1909). 1. Voici les portes étampoises du même style: dans l'église Notre-Dame, les deux portes de la Sacristie (1514); église Saint-Basile, deux portes au Sud et une au Nord, plus une quatrième, à l'intérieur; église Saint-Gilles, portes nord et sud; porte d'une petite construction sur la Promenade du Port; porte derniérement déplacée, d'un ancien petit manoir, rue Saint-Mars. Quelques-unes de ces portes ont une ornementation beaucoup plus riche, plus complète, étant abritées sous des larmiers en accolades avec des crochets ou des figurines animales et un fleuron. 2. Toutes ces croisées sont l'œuvre de la restauration.
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 +|**00000268**| 46 - Ces cabinets font pourtant sur la façade deux parties saillantes que l'on prendrait volontiers pour des contreforts, malgré les étroites ouvertures dont elles sont percées. Enfin je puis signaler encore l'existence d'une cave avec voûte en berceau légèrement brisé. En résumé, l'hôtel Saint-Yon est une grande maison où les ornements assez nombreux ont tous été exécutés avec beaucoup de soin. A défaut d'une plus grande originalité, et en raison du souvenir de la haute famille qui s'y rattache, cela suffit amplement pour qu'il retienne notre attention. Louis-Eugène Lefèvre.
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 +|**00000269**| LA PAROISSE DE SAINT PIERRE D'ÉTAMPES Suite et fin (1). LES HAMEAUX BOIS-GALLON Ce lieu n'est plus rappelé aujourd'hui que par le champtier portant son nom, qui, en partie boisé, occupe, d'après le cadastre, la vallée qui sépare La Montagne et Guignonville de La Forêt Ste Croix; la route de Malesherbes le coupe en deux fractions; l'une, à gauche, en avant de La Montagne, est de la commune de Morigny; l'autre, à droite, en avant de Guignonville, est de celle d'Etampes, dontle territoire, très étendu de ce côté, prend fin à plus de 6 kilomètres de la Ville, à un chemin de traverse à l'angle duquel se voit une grosse borne ancienne où est gravée la lettre E, signifiant la limite d'Etampes. Jadis toute cette contrée était couverte d'arbres, ce que prouvent les noms des localités voisines: Bois-Herpin, Bois-Mercier, Boischambault, La Forêt, etc. Y eut-il des habitants à Bois-Gallon aux temps lointains ? On pourrait le croire par un document conservé aux Archives du Loiret, daté de Juillet 1308, d'après lequel Thomas de Boissy, chevalier, 1. Pour le commencement, voir Bulletin de 1907, pages 31 et 77 et Bulletin de 1908, page 5.
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 +|**00000270**| - - 48 fait recette du droit de péage et des cens sur Bois-Gallon, au Chapitre de Ste Croix d'Orléans, qui vraisemblablement, a conservé ce lieu et ses dépendances dans son domaine de Mesnil-Girault avec le village voisin de La Forêt; rien n'indiquant qu'il eût appartenu aux seigneuries de Guignonville et de La Montagne. En tous cas, il est certain qu'une Chapelle y a existé. MM. P. Quesvers et Henri Stein nous disent (1) qu'elle était de la paroisse de La Forêt Ste Croix et qu'elle dépendait de l'abbaye du Jard. En 1760, elle tomba en ruines, elle n'avait plus alors de titulaire connu. Le 25 juin 1792, elle fut vendue comme bien national pour 380 livres. La chapelle était située au milieu du bois, dont ce qui reste, à droite, a pris le nom de Bois-Gallon. On y trouve encore des pierres, reliques de cet édifice qui n'avait probablement que peu d'importance. Elle était dédiée à Notre-Dame, le curé de S. Pierre d'Etampes en célébrait la fête, et la jeunesse d'Etampes et des environs venait y danser le jour de la Nativité de la Vierge. Cela dura jusqu'en 1793. C. Barbier nous apprend, dans son Mémoire sur la Généralité de Paris en 1700, qu'il existait là autrefois un prieuré de l'ordre de S. Augustin, dont le revenu n'était plus alors que de 30 livres par an. Or l'abbaye du Jard, de Brassac, diocèse de Sens, était de l'ordre de S. Augustin. Nous n'avons pas trouvé trace de prêtre, ni de chapelain depuis cette époque; il est présumable qu'il n'y en avait plus depuis longtemps et que le curé de S. Pierre d'Etampes, qui venait y officier, au xvIII siècle, dans les rares cérémonies qui s'y faisaient, jouissait de cette prébende. Contrairement à ce que dit le pouillé du diocèse de Sens, cité plus haut, et malgré la bénédiction nuptiale donnée, le to juillet 1725, par le curé de La Forêt Ste Croix, à des enfants de laboureurs des environs (2), nous pensons que Bois-Gallon était bien de la paroisse de S. Pierre, ainsi que l'indique d'ailleurs sa situation topographique, et que le confirment des actes tirés de cette paroisse, notamment en 1709 et en 1711. Le 12 mai 1709, Françoise Marchand, fille d'un cultivateur de Mainvilliers, côtoyait avec une compagne et quelques personnes, un ruisseau proche Guignonville; elle y tomba accidentellement; il faut croire qu'il était assez profond, puisque malgré les efforts de ceux qui l'accompagnaient, elle s'y noya. Retiré enfin, son corps 1. Pouillé de l'ancien diocèse de Sens. 2. Registres paroissiaux du canton de Méréville, p. 97.
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 +|**00000271**| 49 - fut porté à la chapelle de Bois-Gallon, en attendant son transport dans l'église de S. Pierre, où l'on fit le service avant de l'inhumer au cimetière. Pareil accident n'est pas à craindre aujourd'hui ; depuis bien longtemps, si longtemps qu'on n'en a plus le souvenir, la vallée est asséchée, cultivée; comme tant d'autres, depuis les déboisements qui ont eu lieu partout, le cours d'eau a disparu; qui sait s'il n'était pas dû simplement aux fontes de neige de ce terrible hiver de 1709, le plus rigoureux qui se soit produit dans notre pays, suivant les anciennes chroniques. 1711. - 4 août, mariage entre laboureurs célébré dans la chapelle de Bois-Gallon, par le curé de S. Pierre. BOIS-MERCIER. La ferme de Bois-Mercier, située en face du hameau de La Montagne, de l'autre côté de la route d'Etampes à Malesherbes, et à peu de distance de Guignonville, avait pour seigneur, en 1556, François Olivier, chancelier de France, et, à partir du xviie siècle jusqu'à la Révolution, au moins en partie, les possesseurs du Bourgneuf, dont elle était devenue une dépendance, comme nous l'avons vu plus précédemment. Vers 1660, il y eut un procès au sujet d'une redevance de 20 setiers de blé et 7 setiers d'avoine, prétendue par la famille de Lisle, sur 150 arpents de terre formant la métairie de Bois-Mercier, entre les membres de cette famille, seigneurs de Marivault, Orsonvilliers, Aubourville, Montagu, La Roue, Mainville, Bois-Mercier et Valnay, d'une part, et Alexis François de Cœurs, seigneur du Bourgneuf, et André Petit, seigneur de la Montagne, d'autre part. Les registres paroissiaux donnent les noms de quelques-uns des fermiers ou receveurs : 1714. Jean Baron, époux de Florence Hardy (¹). - 1721. - Noël Hautefeuille, receveur. 1736-1750.- François Lepère, laboureur. 1788. - Le 20 mai, mariage entre François Valery Gibier, fermier de Bois-Mercier, et Anne Geneviève Resnon; la marquise de Valory et sa fille y assistent. 1. Voir les Inhumations dans l'église. 1909. I. 4
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 +|**00000272**| - - 50 - 1790. Jean Gérard Geoffroy, avocat en Parlement, demeurant à Etampes, fondé de la procuration spéciale de François Etienne Michel de La Bigne, écuyer ordinaire et commandant le premier manège de la grande écurie du Roi, demeurant à Versailles, propriétaire de la terre de La Montagne et Guignonville, et du fief de Bois Mercier et Valnay, dont le domaine utile est tenu en roture par M. de Valory, déclare avoir reçu de Charles Jean Marie de Valory, chevalier de Saint-Louis, colonel commandant le premier régiment provincial d'état-major, la somme de 18.184 livres, dont 15.084 pour le sort principal de 20 setiers de blé froment et 10 setiers d'avoine, de la rente foncière et seigneuriale, payable annuellement sur le domaine utile dudit fief de Bois-Mercier et Valnay, dont la nu-propriété appartient au sus dit Valory, et l'usufruit à Casimir Louis de Valory et Marie Jeanne Marthe de Valory, ses frère et sœur, et 250 livres pour le rachat et extinction des droits casuels dudit domaine utile (¹) ». En novembre 1792, Casimir Louis de Valory, chevalier de justice de l'ordre de Malte, et sa sœur Marie Jeanne Marthe de Valory, ex-chanoinesse du Chapitre noble de Largentière, tous deux sans domicile connu (c'est-à-dire ayant émigré), avaient, par moitié, (comme il vient d'être dit), la jouissance viagère de la ferme de Bois-Mercier, d'après la déclaration faite devant la municipalité d'Etampes, conformément à la loi du 23 août 1792, par leur chargé d'affaires, Etienne Simonneau, ancien lieutenant particulier au bailliage, frère du Maire assassiné au mois de mars de cette même année. La ferme qui se composait, outre les bâtiments, de 192 arpents de terres labourables, de 2 arpents et un quartier de pré, de 4 arpents de terres en friche et de 2 arpents de bois taillis, était alors louée à Gibier (2) pour 2.500 livres et affermée, pour la louée des guérets de Pâques 1793, à Simon Gillotin fils, laboureur à Guinette, moyennant 3.100 livres et 12 poulets. Dans la même déclaration, il est dit, de plus, que Mlle de Valory, l'ex-chanoinesse, demeurait à Paris, qu'on ignorait si elle était ou non en Normandie, comme elle était en usage d'y aller auprès de 1. Arch. de S.-et-O., E 3940. 2. Le 13 floréal an II, Gillotin acheta la ferme avec 129 arpents de terre, moyennant 90.000 fr. (Arch. départementales). L. MARQUIS.
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 +|**00000273**| 51 sa belle-sœur, Mlle de Valory, pour lui porter les soins que réclamait son malheureux état (?). Elle possédait personnellement à Abbéville << une maison couverte de chaume, jardin, ouche devant, le tout contenant en fonds de terre 3 quartiers ou environ et 8 arpents 89 perches de terres labourables, loués à Pierre Hutteau pour 9 ans, moyennant 100 livres par an. BRETAGNE. GÉROFOSSE. MONTAUCHAU. Les registres paroissiaux, qui en parlent fort peu, ne nous donnent rien d'intéressant sur ces trois localités. Les deux premières ne sont à proprement parler que les prolongements du faubourg St Pierre, et leur histoire se confond avec la sienne. Le hameau de Bretagne rappelle un souvenir historique, c'est là que le 29 juillet 1465 vint camper l'armée des ducs de Berry et de Bretagne, après la bataille de Montlhéry, avec des malades en grand nombre, dont une partie succombèrent et furent enterrés en ce lieu qui en a retenu le nom de cimetière des Bretons (1). Gérofosse se compose aujourd'hui du moulin de ce nom, l'ancien moulin Foulleret, appartenant aux Barnabites, et d'une maison de retraite pour les vieillards (2). Nous lisons qu'en 1671 << Basile Moulin, vigneron, demeurait à Giraufosse ». LES GRANGES-SAINT-PÈRE. La ferme des Granges-St Père, ou St Pierre, anciennement des Granges-Notre-Dame, que la bande d'Orgères a rendue si tristement célèbre à la fin du xvme siècle, était en plaine sur le chemin rural qui, de la route de Pithiviers à Etampes, va à Guignonville. Il n'en reste que les ruines des deux piliers de la grande porte, seuls témoins de son antiquité et de sa sinistre destinée. Certains ont confondu les Granges St Père avec la Grange aux Nonains. Dom Basile Fleureau, dans son « Histoire de l'Abbaye royale de Villiers » (3) se charge de rétablir la vérité : 1. D. B. FLEUREAU, M. LEGRAND, Etampes pittoresque. 2. L. MARQUIS, Les rues d'Etampes. 3. Editée par M. Paul PINSON, Annales du Gâtinais, XI, p. 14.
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 +|**00000274**| - - 52 - <<< Grange des Nonains. Grange aux Nonains, assise au terroir de La Montagne et de MesnilGirault, proche la métairie qui fut à Montrieu de Dreux, dite aujourd'hui les Granges de Notre-Dame, à cause qu'elle appartient à Messieurs de Notre-Dame du chapitre d'Etampes ». On ne trouve pas tous les titres de la Quelques actes donnent des noms de tenanciers de cette ferme depuis le xviie siècle : Le 20 septembre 1660, est baptisé le fils de Claude Poiget, « laboureur, demeurant aux Granges Notre-Dame, en ma paroisse », dont le parrain est Martial Roger, chanoine. Le vendredi 28 avril 1662, est inhumé un pauvre âgé, du Gâtinais, mort aux Granges. Le 20 juin 1663, est célébré à St-Pierre le mariage d'Eloi Guittard et de Marie Coutault, tous deux servant aux Granges Notre-Dame depuis plusieurs années. On voit le nom de Claude Poiget, père et fils, jusqu'en 1704. Ils sont dits: en 1675 « laboureur demeurant aux Granges St-Père»; en 1679, « fermier de la Grange Notre-Dame » ; en 1704, «fermier de messieurs de Notre-Dame aux Granges ». 1715. 27 octobre, citation de Jean Collet, époux de Jacqueline Flagis, laboureur aux Granges Saint-Pair. 1721. - Jacques Grugeon, receveur des Granges, époux d'Anne Rabourdin; en 1722, fermier des Granges. 1787. - 14 septembre, inhumation de Jean Lemaire, laboureur aux Granges St-Père, époux en secondes noces de Marie Madeleine Bellier, déjà veuf de Jeanne Chauvet. - 1788. 14 janvier, mariage célébré (à St-Pierre) par Jean Jacques Fromentin, prêtre, chanoine de Ste-Croix, entre Jean Louis Rousseau, md mégissier, et Marie Jeanne Lemaire, fille de feu Jean et de Jeanne Chauvet des Granges St-Père, en présence de Jean Lemaire, père de la mariée. Marie Madeleine Bellier, veuve de Jean Lemaire (1), mort en 1787, était encore dans sa ferme en 1797. Le 4 avril de cette année, sa mère Marie Hutteau, veuve de Nicolas Bellier, y mourut à l'âge de 73 ans. Le lendemain soir, 16 germinal an V, Claude et Etienne Bellier, ses deux fils, appelés par leur sœur, veillaient tour à tour le corps de leur mère, lorsque tout à coup des brigands de la bande 1. Au moment de la Révolution, elle était locataire de 58 arpents de terre appartenant à l'abbaye de Villiers, qu'elle louait 1796 livres.
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 +|**00000275**| 53 - d'Orgères (1) << enfoncent la porte de la cour, dans laquelle ils se précipitent armés, les uns de sabres, les autres de pistolets. En entendant les aboiements de ses chiens, la Ve Lemaire veut sortir avec son frère Claude, laboureur à Fenneville, Cne de Brouy. Les bandits se jettent sur eux; Bellier veut résister, le Rouge d'Auneau lui donne dans le dos un coup de sabre dont il mourut quelque temps après. D'autres, pendant ce temps, se saisissent de la fermière, de ses deux fils, de ses deux filles et de deux serviteurs de la ferme, les attachent et leur bandent la vue. Etienne Bellier (2), réveillé par le bruit, sort de sa chambre, les brigands le saisissent, il veut résister, Charles de Paris le tue d'un coup de pistolet. La dame Bellier mère, morte depuis la veille, n'est pas même à l'abri des fureurs de ces scélérats, car Charles de Paris enfonce son sabre dans le cadavre et l'en frappe de plusieurs coups; elle fut assassinée après sa mort! << Et tandis que les uns se livrent au pillage, les autres allument un feu de paille pour brûler les pieds de la fermière... Cela dura trois heures entières, puis ils partirent emmenant les chevaux de la ferme chargés d'effets de toute espèce ». Les principaux de ces brigands échappèrent encore cette fois à la justice; quelques-uns cependant expièrent leur crime. Nous lisons dans le registre spécial aux arrestations, jugements, etc., de cette époque, ce qui suit : <<< Du 4 Fructidor an V. Jean-Baptiste Blétry, prévenu d'assassinats, vols et viol commis dans la ferme de la Grange St Père, en cette commune d'Etampes, dans la nuit du 16 au 17 germinal dernier. Ordonnance de prise de corps contre << Du 25 Vendémiaire an V. - Les citoyens Jean-Baptiste Blétry, âgé de 22 ans, natif de Paris; François Rucelin, âgé de 32 ans, ouvrier serrurier, natif de Laons et Charles André Olivier, âgé de 48 ans, natif de Paris, marchand de mouchoirs, sont condamnés à la peine de mort ». Ils furent exécutés à Versailles le 27 pluviôse an VI. Quelque temps après, les bâtiments où s'était passé ce terrible 1. Ce qui suit est extrait du livre de M. COUDRAY-MANNIER, Histoire de la Bande d'Orgères. 2. Il n'était agé que de 40 ans et était natif d'Audeville; il avait épousé Marie-Louise Landry. La déclaration de décès fut faite le lendemain à la mairie d'Etampes, par le citoyen Savinien Chambon d'Orveau, beau-frère du défunt.
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 +|**00000276**| 54 drame, furent démolis. Les pierres qui provenaient de la démolition servirent, en 1863, à la construction de l'Abattoir, nous dit M. Marquis. GUIGNON VILLE. Suivant un inventaire dressé vers le milieu du xviie siècle, le plus ancien titre concernant la terre de Guignonville remonte au 9 mars 1470. Nous avons mentionné déjà les anciens seigneurs de Guignonville, qui étaient ceux du Bourgneuf. Il existait encore dans ce hameau un fief important appelé le « Grand Hôtel de Guignonville » ou le « fief des Canivets > relevant de la Grosse Tour de Guillerval et en arrière-fief de l'abbaye de St-Denis. Un aveu du 31 mars 1540, nous apprend en quoi il consistait (¹) : <<< Je, Cancian Canyvet, drappier, demeurant à Etampes, tant pour moy que pour mes consorts, héritiers de deffunt Jehan Canyvet et Jehanne Boisseau, sa femme, mon ayeul et ayeulle, confesse tenir et avoir fait et porté les foy et hommage à nobles hommes Michel et Richard de Villezan, escuyers, sieurs de Guillerval en partie, à cause de la grosse Tour de Guillerval. << Ung manoir (2) et 28 arpents de terre labourable assis au village et terrouër de Guygnonville, paroisse de St-Pierre d'Estampes, qui vallent 2 muis de bled froment chacun an, mesure d'Estampes. << Item, dudit lieu dépendent trois vassaux, c'est assavoir les Célestins de Marcoussis, lesquels tiennent en fief de moy et de mes dits consorts, une maison, cour, jardin avec 16 arpents de terre labourable et 8 sols parisis de menus cens mal venans, portant lods, ventes, saisines, deffaults et amendes, quand le cas y eschet. <<< François Jamet l'esné, tient en fief de moy et de mes dits consors, 9 arpens de terre labourable ou environ, situés et assis audit Guignonville ». Les fonds du Loiret et de Seine-et-Oise contiennent d'autres documents se rapportant à ce domaine. Bien qu'un peu longue, l'énumération (que nous avons rapportée ailleurs), mérite d'être copiée ici en raison des renseignements qu'elle fournit: 1. Archives du Loiret, et Registres paroissiaux de Méréville, p. 184 et suiv. 2. D'après M. L. MARQUIS, on y voyait autrefois un ancien château.
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 +|**00000277**| 55 - Remarquons que certains des possesseurs du fief se donnent le titre de << seigneur de Guignonville ». <<< Aveus rendus à Philbert de Villezan par la dame Ve Lamy et consorts à cause du fief des Canivets, situé à Guignonville, mouvant de celui de la Tour de Guillerval, devant Jutet, notaire à Etampes (4 juillet 1614), par Nicolas Lamy, devant Hémery, notaire à Guillerval (9 juillet 1625); par le Sr Le Nain, devant Dupré, notaire à Etampes (16 mai 1661) - commission pour faire saisir féodalement le fief des Canivets, du 23 octobre 1706, et saisi à la requête du Sr de Villezan du 4 janvier 1707. Foy et hommage portés au sieur de Villezan par les demoiselles Lamy à cause d'une masure et jardin faisant partie du fief des Canivets, devant Mautains, notaire à Etampes (28 juin 1707). 5 janvier 1708, contrat de vente, faite par demoiselle Lamy à M. Le Nain, de cens, domaine et droit au fief des Canivets, devant le même notaire. Aveu et dénombrement par Jeanne Le Sage, veuve de Jean Baptiste Lamy, huissier à la connétablie à Etampes, à cause de 6 quartiers de terre (24 août 1723), restés sans doute en dehors de la vente à M. Le Nain, dont le père, cité en 1661, possédait déjà quelque bien à Guignonville. Foy et hommage contenant aveu par messire François Bonaventure de Tilly, marquis de Blaru, comme ayant épousé Marie Anne Le Nain, devant Jourdain, notaire à Paris, le 1er septembre 1726. Les dames de St-Louis de St-Cyr près Versailles, substituées à l'abbaye de St-Denis, avaient acquis des Villezan le fief de la Tour de Guillerval et ses dépendances, suivant acte de mtre Jourdain, le 26 janvier 1719. Foy et hommage rendus pour cause d'héritages tenus à Guignonville, par Marie Anne Le Nain, femme de M. de Tilly, dame de Guignonville, légataire universelle, en partie, de feu Jean Le Nain, son ayeul, chevalier, seigneur de Guignonville, à Marie Marguerite Petit, dame de la Montagne, femme de Pierre Laumosnier. conseiller du Roi, élu en l'élection d'Etampes. En 1760 (30 septembre) l'aveu est rendu aux dames de St-Cyr par messire François Pépin, chevalier, seigneur de la Montagne, « pour raison du fief du Grand Hôtel, autrement dit des Canivets, et, en 1769 (11 octobre), par dame Anne Angélique Puzos, sa veuve. Enfin, le 23 février 1789, «foi et hommage devant Babault, notaire
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 +|**00000278**| - - 56 à Saclas, par le fondé de pouvoirs de messire François Etienne Michel de la Bigne », pour raison de partie du fief des Canivets. Dans ces déclarations, on trouve des noms de censitaires de familles encore connues à Etampes : Antoine Perthuis (1625); Lambert de Vaugrigneuse (1649); Etienne Barré (1677); le sieur Baron (1705); Nicolas Dupré (1707); le sieur Duverger, maître de poste (1720); Julien Guyot de la Barre, président du grenier à sel; Ch. Fois Botteau (1750); Jean Baron (1753); François Heurtault (1771); Martin Gabriel Gallier (1780); Théodore Alexis Charpentier (1782), etc. Pour terminer, citons quelques actes qui rappellent les noms d'anciens habitants de Guignonville. 1656. - 28 octobre, baptême de Françoise, fille de Nicolas Dramard, laboureur, demeurant à Guinonville et de Françoise Lesage; parrain, François Richard, cocher de M. Le Ragois, St de Guinonville; marraine, Françoise Dausse, femme de Philippe Lesage. Françoise Dramard épousa, le mercredi 14 juillet 1676, Jehan Herblot, laboureur, demeurant à Champmotteux. Nicolas Dramard eut un fils, prénommé Antoine, le 25 novembre 1677. 1669. - Lundi 28 janvier est trépassé Pierre Herbleau (ou Herblot), âgé de 17 ans, dans la maison de son père Jehan Herbleau, laboureur à Guignonville; ayant été apporté en notre église, l'office a été fait corpore presente, puis M. Pierre Colleau, mon vicaire, a conduit le corps jusqu'à Champmotteux, où lui et ses parents avaient demandé qu'il fut enterré Tanquam in sepulchro paterno. Il en est de même pour Anne Herblot, sœur de Pierre, le 4 septembre 1669 et pour Jean Herblot père, décédé à l'âge de 80 ans, le 15 octobre 1689. 1697. - Citation de Jean Richer, laboureur à Guignonville. 1716. 22 août, baptême de Louis, fils de François Petit de la Montagne et de Jeanne Pelletier, demeurant à Guignonville (enfant naturel). 1733. 1740. - Pierre Robert, laboureur. M. Vassert, receveur, fermier de Guignonville. 1782. - Mathurin Robert. 1787. - Cantien Imbault.
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 +|**00000279**| 57 - LES ROCHES. Les Roches, qu'il ne faut pas confondre avec les Roches-Blaveau, autre lieu autrefois habité de la paroisse St Martin, les Roches étaient situées sur les hauteurs, aujourd'hui boisées, que l'on voit à peu de distance de la ville, à droite de la route de la Ferté-Alais et que longe, à leur base, du côté d'Etampes, le chemin rural allant à La Montagne. Non seulement cet écart était habité, mais il devait s'y trouver une demeure de quelque importance, si l'on en juge par cet acte de sépulture: << Le 12 septembre 1662, inhumation dans l'église de S. Pierre, du corps de Pierre Lamy, bourgeois d'Etampes, mort aux Roches, sa maison, lieu de ma paroisse ». Et par la citation, en 1682, du St Claude Renard, époux de Charlotte Collet, concierge des Roches, ferme de ma paroisse. Des laboureurs y sont aussi mentionnés: Jean Thiboust en 1665; Nicolas Jousse en 1705. Depuis les registres paroissiaux n'en parlent plus, croyons-nous. Le 1er mars 1791, le Conseil municipal d'Etampes, composé alors de MM. l'abbé Boullenier, Meunier, Pineau, Lavallery, Simonneau, Peschard, Banouart-Pinot, Périer et Sergent, après lecture de nouveaux articles additionnels à la loi du 24 novembre 1790, sur la constitution civile du clergé, formula la proposition de réduire à deux les cinq paroisses de la Ville: 1º la paroisse de Notre-Dame comprenant S. Pierre, S. Bazile et S. Gilles, jusqu'à la rue del'Etape au Vin; plus Morigny, Brières-les-Scellés, Chandoux, le Chesnay, les Poélées, Malassis, Notre-Dame du Pré, La Grange des Noyers, Tirepenne, Beauvais, Bonvilliers, la Montagne, Guignonville, et aussi le hameau de Dhuilet composé d'une ferme et de huit maisons, faisant partie de la paroisse d'Ormoy. 2º La paroisse St Martin formée du reste de celle de S. Gilles, d'Ormoy la Rivière, le Four Blanc, Valnay, Pierrefitte en totalité, Landreville, la Malmaison, Villesauvage et Lhumery.
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 +|**00000280**| 58 - A la fin de la délibération, le Conseil municipal a soin de faire connaître à ses concitoyens que le but qu'il s'est proposé en donnant son avis sur ces suppressions de paroisses et la circonscription des nouvelles << est uniquement de concourir à diminuer les frais du culte et non d'éloigner les fidèles de leurs pasteurs ». Ce projet n'aboutit pas, mais la paroisse de St Pierre, malgré les supplications de ses habitants, fut sacrifiée, réunie à celle de NotreDame, comme on le sait, et démolie en 1805. Notre tâche, quelque incomplète qu'elle soit, se termine ici; la suite a été traitée mieux que nous ne pourrions le faire, par notre confrère, M. Léon Marquis, dans les <<< Rues d'Etampes»; on y lira, avec des détails intéressants sur l'ancienne église St Pierre, l'inventaire des objets mobiliers qui en garnissaient l'intérieur, les dates et les prix d'adjudications, etc. Parmi ces objets, vénérables reliques du passé, quelques-uns sont conservés au Musée d'Etampes; on y voit entre autres, un ancien Christ en bois peint de 0.32 de hauteur; un bas-relief en noyer, du xviº siècle, représentant S. Pierre; deux anges et un reliquaire en bois doré; deux pleureuses en pierre d'un beau travail, etc. Ch. FORTEAU.
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 +|**00000281**| LES SŒURS AUGUSTINES A CORBEIL (1643-1792). Notre regretté collègue, M. l'abbé Colas, curé de Soisy-sousEtiolles, a publié en 1890, dans les Annales du Gâtinais, une notice intéressante sur la Congrégation de Notre-Dame de l'ordre de Saint Augustin, établie à Corbeil en 1643 et 1644. Installées provisoirement en 1643 dans une maison particulière, les Augustines prirent possession, l'année suivante, de l'ancien Prieuré du Petit Saint-Jean de l'Hermitage ('), avec l'appui et l'autorisation des autorités de Corbeil et des habitants. Un acte de vente, dont on verra le texte plus loin, intervint en leur faveur, moyennant des charges et conditions indiquées au dit acte, notamment celle d'instruire les jeunes filles de la ville et faubourgs gratuitement et aux conditions y portées. Pendant près d'un siècle et demi, ces Religieuses, entourées de 1. Le Prieuré de St-Jean de l'Hermitage, communément appelé le Petit St-Jean, pour le distinguer de St-Jean en l'isle, situé non loin de là, mais en dehors des murs de la ville, était très ancien et relevait de St-Maur des Fossés. L'Eglise, d'après l'abbé Lebeuf, remontait au xr siècle. Elle fut desservie par un Prieur jusque vers le milieu du xvr° siècle; à cette époque le Prieuré et son église étant sans usage, on obtint de l'Evêque de Paris u'il servit à loger les Prêtres de l'église Notre-Dame et les Prédicateurs, comme aussi à tenir les Ecoles. Quand les sœurs Augustines furent investies de ce Prieuré, un article de l'acte de vente es obligea à indemniser la fabrique de Notre-Dame qui y avait fait divers travaux, et cette indemnité fut fixée à 2500 livres, somme versée par elles. Peu de temps après le départ des sœurs Augustines, l'administration de l'Hôtel-Dieu, dont les bâtiments tombaient en ruines, demanda à prendre possession de l'ancien Prieuré età y installer ses services, ce qui lui fut accordé. L'Hôtel-Dieu resta dans ces bâtiments de l'ancien Prieuré jusqu'à la construction du nouvel hopital fondé par les frères Galignani en 1866. L'ancien Hôtel-Dieu fut démoli et plus tard l'ancien Prieuré de St-Jean eut le même sort; la disparition de ces deux établissements augmenta dans une grande proportion l'étendue de la place du Marché actuelle.
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 +|**00000282**| 60 - l'affection générale à cause des services qu'elles rendaient aux familles, jouirent paisiblement de leur immeuble du Petit St-Jean; mais vint la Révolution, qui décréta la suppression des ordres religieux. Après bien des épreuves et des pourparlers, car elles étaient soutenues par une grande partie de la population, on exigea des Religieuses le serment à la constitution civile du clergé; elles refu. sèrent de prêter ce serment. Elles reçurent alors l'ordre de sortir de leur maison et on ne leur laissa emporter que ce qui était dans leurs cellules. C'était un dimanche, le 9 septembre 1792; le Maire envoya des soldats pour les protéger à leur sortie. Elles trouvèrent un asile momentané dans une famille de la ville, et une petite maison fut louée, pour les recevoir, à Boissy-sous-St-Yon (1), où elles ne restèrent pas longtemps; elles allèrent ensuite à Montlhéry, puis à Versailles. Elles sont maintenant à Verdun. Mais il est juste de dire, à l'honneur de Corbeil, qu'il ne se trouva personne pour augmenter l'amertume du sacrifice qu'on imposait aux éducatrices des filles de cette ville. L'ordre d'expulsion ne fut notifié que le 7 septembre, et par les égards dont cette notification fut accompagnée, les magistrats témoignaient autant de sympathie pour les victimes, que d'aversion pour les oppresseurs. L'auteur de la notice que nous avons citée n'a pas connu les détails de l'expulsion des Augustines; mais un document d'archives que nous avons rencontré nous permet d'éclairer d'une manière plus complète la fin du séjour dans notre ville de la Congrégation de Notre-Dame. Ce document (2), que nous reproduisons ci-après, donne des détails, par la reproduction d'actes notariés, non seulement sur le départ des Religieuses de Corbeil, mais encore sur leur arrivée et leur installation dans notre ville. Il nous apprend encore que les Augustines ne furent pas chassées violemment, comme on l'a dit, mais que les autorités, obligées d'obéir à la loi, se trouvèrent dans la nécessité de leur retirer l'immeuble que la ville leur avait vendu en 1644, ce qui fut cause de leur départ; et ces mêmes autorités firent leur possible pour adoucir l'amertume de leur triste situation, jusqu'à les faire protéger par la force armée. 1. Village du canton d'Arpajon. 2. Archives de la ville. A. D.
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 +|**00000283**| DISTRICT DE CORBEIL DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-OISE BUREAU des biens NATIONAUX (N° 5117) EXTRAIT du registre des Délibérations du département de Seineet-Oise. SÉANCE publique du dix janvier mil sept cent quatre-vingt-treize l'an 2 de la République Française. Vû, par l'administration du Département, l'expédition en papier, collationnée sur l'original, dont acte passé devant le Boucher et Hassou, notaires au Chatelet de Paris, en date du cinq février, mil six cent dix, ladite collation faite par Closeau, notaire à Corbeil, en présence de témoins, le trois mai, seize cent quarante quatre, ledit acte portant abandon et cession, à titre de bail à rente fait par l'évêque de Paris, en sa qualité de Prieur du Prieuré de Saint-Jean l'hermitage, réuni au dit Evêché, d'une maison, chapelle, cour, enclos, jardin et bâtiments en dépendant, composant l'enclos dudit Prieuré de Saint Jean l'hermitage, aux habitans et échevins de ladite Ville de Corbeil, et accepté par eux, par les dénommés audit acte, et comme ayant pouvoir, par délibération du six janvier audit an, aux charges, clauses et conditions portées audit acte, entre autres de faire faire les réparations convenables et de faire faire le service divin dans la Chapelle dudit Prieuré. L'Expédition étant en suite de la délibération des dits échevins et habitans à l'effet de pouvoir acquérir. Vù une autre Expédition d'une délibération des dits échevins et habitans de ladite ville de Corbeil, en datte du dix avril mil six cent quarante trois, à l'effet de permettre aux religieuses de la congrégation de Notre-Dame, de s'établir en ladite ville, à la charge d'instruire les jeunes fille de la ville et faubourgs, gratuitement et aux conditions y portées. Vû une autre expédition, collationnée par devant Clauseau, notaire à Corbeil, d'un acte en datte du vingt-six mars 1644, portant délibération des mêmes échevins et habitans de ladite ville, à l'effet de consentir que les dites Religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, s'établissent dans la maison, enclos et bâtiments dudit Prieuré, 1º aux charges, clauses et conditions portées au bail à rente du 5 février 1610; 2º de ne pouvoir s'agrandir, par aucun achat, d'autres maisons voisines dudit Prieuré, attendu la petitesse du territoire de ladite ville, 3º que si les dites Religieuses vouloient s'en défaire, elles laisseroient à ladite ville, tous les dits lieux dans l'état où ils seroient, sans indemnité, et enfin à la charge de
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 +|**00000284**| 62 rembourser à la paroisse de Notre-Dame, les avances et réparations qui avoient été faites, d'après l'estimation qui en seroit faite par experts. Vú une autre expédition, collationnée en date du 29 mars, audit an 1644, d'un acte passé devant Clauseau, notaire en ladite ville, portant vente, de la part des dits échevins et habitans, aux dites Religieuses de la Congrégation de NotreDame, aux charges, clauses et conditions y exprimées et détaillées en la délibération ci-dessus. Vû une autre expédition d'un acte passé devant ledit Clauseau, notaire en ladite vile, le 25 avril suivant, étant à la suite de l'acte sus datté portant quittance, de la part du marguillier en charge de la paroisse de Notre-Dame de ladite ville, d'une somme de 2.500 liv. qu'il a reçue des dites Religieuses pour le montant de l'estimation des dites réparations. Vû, la grosse d'un acte du 27 may audit an 1644, devant du Saullant notaire apostolique de l'archevêché de Paris, portant ratification et homologation, de la part dudit archevêque de Paris, des actes sus datés. Vû, le mémoire présenté par les maire et officiers municipaux et conseil général de ladite commune de Corbeil, par lequel ils demandent à être autorisés à rentrer dans la propriété, possession et jouissance de la maison et dépendances qu'occupoient ci-devant en cette ville, les Religieuses de la congrégation de NotreDame, dans l'etat où le tout se trouve aujourd'hui, aux clauses et conditions dont elles étoient tenues, et de continuer à perpétuer à faire leurs écoles gratuites pour les jeunes filles de ladite ville et faubourgs. Vû, enfin la délibération du district de Corbeil du 30 octobre dernier, par laquelle, considérant 10 que d'après le bail à rente fait à ladite ville de Corbeil le 5 février 1610, elle avoit acquis la propriété de la maison, chapelle, bâtimens et enclos du Prieuré du petit St-Jean de l'hermitage 2º que d'après ceux du 26 et 29 mars et 25 avril 1644 elle n'avoit cédé cette propriété aux Religieuses de ladite Congrégation de Notre-Dame qu'avec l'intention d'y rentrer, dans le cas où les dites Religieuses viendroient à la quitter; 3° que la stipulation que cette rentrée seroit faite des bâtimens et lieux dans l'Etat où ils seroient, sans aucune indemnité, a été formellement consentie, en sorte que cette rentrée est devenüe forcée par les circonstances. Considérant encore qu'il résulte de l'acte du 25 avril 1644, que la fabrique de ladite paroisse de Notre-Dame de ladite ville a reçu une somme de 2500 livres pour une plus value d'amélioration qu'elle avoit faite dans les bâtimens et clôtures dont il s'agit, depuis le bail du 5 février 1610, quoiqu'il soit de fait que les bâtimens actuels, ci-devant occupés par les dites Religieuses soient très vieux, et pour la plupart en mauvais état, néanmoins tous les bâtimens ont acquis une valeur plus considérable que celle qu'ils avoient en 1610, il estime et est d'avis qu'il y a lieu d'autoriser la commune de Corbeil à rentrer dans la propriété, possession et jouissance de tout l'enclos situé en cette ville et connu sous le nom de l'enclos du Prieuré dudit St Jean l'hermitage, Bâtimens et Chapelle en dépendant, et qui
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 +|**00000285**| - 63 étaient cy-devant occupés par les Religieuses de la Congrégation de Notre-Dame de ladite ville, à la charge ro de payer ès-mains du Receveur de ce District une somme de 2500 liv. pour la plus value des bâtimens énoncés en l'acte du cinq février 1610, que les marguilliers de la Paroisse de Notre-Dame ont reconnu avoir reçue des dites Religieuses, le 25 Avril 1644; 2º de continuer, au profit de la République, comme étant aux droits du ci-devant archevêché de Paris, la Rente annuelle de trois livres, suivant leurs offres, pour le prix de ladite prise de bail à Rente, ensemble les arrérages qui en peuvent être dûs, à compter du jour de la sortie des dites Religieuses de la dite maison et dépendances, si mieux elle n'aime la rembourser ; 3º et enfin de continuer, suivant leurs offres, à faire tenir les écoles des filles de ladite ville et des faubourgs, jusqu'au nouveau mode d'instruction publique qui sera décrété par la Convention; et autres charges et conditions portées au dit Bail à rente du 5 février 1610. Oũi, le Procureur Général Sindic, l'administration, considérant que la clause de l'acte de vente du 29 mars 1644, faite par la commune de Corbeil, aux dites cidevant Religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, qui porte que, si les dites Religieuses veulent s'en défaire, elles laisseront à la dite ville tous les lieux dans l'état où ils seront sans indemnité, ne peut s'appliquer à la dépossession et évacuation des dites Religieuses ordonnées par la loi, puisque les dites possessions et évacuations ne proviennent ni du fait, ni de la volonté des dites Religieuses, mais bien des dispositions de la loi qui en a mis la propriété ès-mains de la Nation. Considérant encore que la nation s'étant chargée d'acquitter les dettes des communautés supprimées, il seroit injuste que la commune de Corbeil profitat seule des dépenses et améliorations qui ont pu être faites par les dites Religieuses dans les dits bâtimens et dépendances, tandis que l'acquittement de leurs dettes seroit supporté par tous les citoyens ; Arrête que, sur la demande de la commune de Corbeil en rentrée de possession, propriété et jouissance dudit enclos de la Congrégation de Notre-Dame de ladite ville, il n'y a lieu à délibérer, en conséquence, que ledit enclos et bâtimens en dépendant seront mis en vente comme domaines nationaux, sauf à se charger, par la République, s'il y a lieu, de l'instruction gratuite des jeunes filles de Corbeil. Pour copie conforme, RANDOUIN, Secrétaire du District. ভাই
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 +|**00000287**| PROMENADE ARCHÉOLOGIQUE Du 5 Juillet 1909 A ÉTAMPES Le 19 octobre 1896, notre Société inaugurait ses promenades archéologiques en allant visiter la ville d'Etampes qui jouit du privilège, assez rare, d'avoir conservé ses églises et ses maisons historiques. Depuis cette époque, notre Société s'est en partie renouvelée, et lors de l'assemblée générale du 7 juin 1909, beaucoup de nos collègues demandèrent avec insistance que l'excursion de 1909 eût lieu à Etampes, que beaucoup de membres de la Société ne connaissaient pas. Cette proposition, chaudement appuyée, obtint le succès qu'elle méritait; en conséquence, l'assemblée décida que la promenade archéologique de 1909 aurait pour but la visite de la ville d'Etampes et se ferait le 5 juillet de la même année. Ce jour-là le soleil brillait d'un éclat inaccoutumé, d'autant mieux apprécié que nous traversions une période de pluie fort ennuyeuse; aussi nos collègues répondirent, nombreux, à l'invitation qui leur avait été adressée. Cette excursion fut donc très réussie et nous pensons qu'elle a laissé un agréable souvenir aux personnes qui y ont pris part. Le choix d'Etampes avait en effet le double avantage de rappeler aux excursionnistes de 1896 l'agréable voyage qu'ils y firent alors, et à tous d'offrir l'attrait de la visite d'une ville pittoresque et de monuments anciens des plus curieux. Grâce au beau temps, le voyage fut très gai et, après l'arrêt obligé de l'embranchement de Juvisy, le train d'Orléans nous déposait à Etampes vers 10 heures du matin. 1909. II. 5
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 +|**00000288**| 66 Sur la route, et notamment à Lardy, nous avions recueilli de nouveaux adhérents qui attendaient notre passage pour se joindre à nous, et à Etampes nous en trouvions d'autres, assez nombreux, venus au devant de nous pour nous souhaiter la bienvenue. Parmi ces derniers, c'est un devoir de reconnaissance, de citer M. L. E. Lefèvre, savant archéologue et historien d'Etampes, qui avait bien voulu, avec la plus grande obligeance, se charger de nous diriger et de nous présenter, en les expliquant, les monuments et les curiosités de sa ville, qu'il connaît si bien, pour les avoir longuement étudiés. Le cortège se forme, on est une cinquantaine environ, parmi les. quels nous sommes heureux de compter beaucoup de dames et de jeunes filles. Sous la conduite de notre aimable guide, M. Lefèvre, on se dirige vers la vénérable tour Guinette, le plus ancien des monuments d'Etampes qui, par-dessus la gare, domine la ville et la contrée environnante, comme il domina pendant de longs siècles toute l'histoire d'Etampes. M. Lefèvre rappelle que la fondation du vieux château féodal remonte au roi Robert-le-Pieux, vers l'an 1020. Souvent pris et repris, il devint, sous Louis VI, prison politique où plusieurs personnages de marque furent enfermés (1). Et ce qui est plus intéressant pour notre histoire de Corbeil, c'est que, vers la fin du xuº siècle, la malheureuse reine Isburge, épouse de PhilippeAuguste, y fut longtemps retenue dans une dure captivité; ce ne fut que plus tard, lorsqu'elle fut rendue à la liberté, qu'elle vint à Corbeil où elle finit ses jours en 1236, et fut inhumée dans l'église de St-Jean-en-l'Isle, dont elle avait été la bienfaitrice. Son tombeau subsista dans cette église jusqu'à la révolution. A cette époque elle fut désaffectée et servit à des usages divers. Depuis une quinzaine d'années, ce charmant édifice du xime siècle abrite nos collections du musée Saint-Jean. Le Roy Henri IV s'empara du Château d'Etampes en 1589, la forteresse fut détruite (1589-1590), il n'en resta que la tour du donjon qui fut démantelée; ce fut la fin de sa puissance militaire. Mais la solidité de ses assises jette encore un défi au temps, et cette tour, telle que nous la voyons, imposante encore, semble faire partie pour toujours du panorama d'Etampes. 1. Cf. Notice historique sur le Château feodal d'Etampes, par Léon MARQUIS. Paris, 1867, in-80, de 89 pp. plan et gravures.
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 +|**00000289**| - - 67 La terrasse qui est devant la tour est le meilleur point d'observation de la ville et de la vallée; cependant, du haut de la tour on peut jouir d'une vue beaucoup plus étendue, et, pour y parvenir, on a installé, à l'intérieur de la vieille tour ruinée, des échelles plus ou moins branlantes, qui conduisent jusqu'aux créneaux. Les intrépides, il y en a toujours parmi les archéologues, tentent l'ascension, quelques dames mêmes, non moins intrépides, ne craignent pas d'affronter les échelles, tandis que les prudents, les sages, restés en bas, suivent avec intérêt une montée et surtout une descente qui n'est pas sans quelque péril. Mais les instants sont comptés et l'on abandonne à regret le vieux donjon pour entrer dans la ville d'Etampes; l'église la plus rapprochée est Saint-Basile; M. Lefèvre nous y conduit. Cette église, avec son antique verrière et son portail roman du xie siècle, nous transporte dans la période la plus reculée de l'histoire d'Etampes; elle est en effet la paroisse la plus ancienne de la ville; le roi Robert, dit-on, la fit bâtir; quoi qu'il en soit, son architecture porte l'empreinte de diverses époques, mais conserve nettement les traces de sa première fondation, tel son portail qui est de pur style roman du xiº siècle; le tympan représente le jugement dernier. Ces sculptures sont fort intéressantes, mais on ne peut s'empêcher de regretter que des réparations fâcheuses aient été faites dans les détails de ce curieux portail. De Saint-Basile on descend au musée, qui est proche. Là, on se trouve en pleine renaissance, car le musée d'Etampes est installé dans la gracieuse habitation de Diane de Poitiers; c'est donc une demeure historique. Avant d'entrer au musée, on admire les fines sculptures qui décorent la façade sur la cour, les jolies lucarnes avec leurs médaillons à personnages, puis toutes les pierres, sculptées ou gravées qui garnissent la cour, c'est là la partie lapidaire du musée. On entre ensuite dans les salles; là, notre collègue M. Forteau, qui en est le conservateur, reprend ses droits et guide les visiteurs à travers les différentes pièces, en leur faisant remarquer les objets les plus intéressants; on admire, chacun selon ses goûts, les collections de numismatique, les outils préhistoriques, pierres taillées et polies des différents âges, la dinanderie, la serrurerie, les meubles anciens, les tableaux, etc., etc. Nos collègues se répandent dans toutes les salles du rez-de-chaussée et du premier étage, mais le
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 +|**00000290**| 68 - temps s'écoule, rapide, et l'on a grand'peine à les rappeler et à les réunir, car l'heure du déjeûner est arrivée, et l'on a encore beaucoup à voir après le repas, qui sera aussi un repos bien gagné. L'on se dirige donc vers l'hôtel des Trois-Rois, rue St-Jacques, où nous sommes impatiemment attendus. Là, autour d'une table artistement décorée et bien fleurie, prennent place 49 convives que le grand air et la promenade ont bien préparés pour faire honneur au déjeuner qui va leur être servi; voici le menu, dont chaque convive a un exemplaire imprimé sur carte postale illustrée de monuments ou vues d'Etampes. Hors-d'œuvre Sardines, saucisson, olives, beurre. Saumon de la Loire, sauce mayonnaise. Entrée Poulets sautés Marengo. Rôti Selle de mouton de la Beauce. Petits pois à la Guinette. Foie gras à la gelée. Salade romaine. Desserts Gâteau d'amandes d'Etampes. Petits fours. Fraises, Cerises. Parfait glacé au café. Vins Bordeaux rouge et blanc Champagne. Café et liqueurs, eaux minérales. Comme nous venons de le dire, la table comptait 49 convives des deux sexes en nombre presque égal, et si M. P., de Morsang-surOrge, n'avait point été empêché au dernier moment par un deuil de famille survenu inopinément, il serait venu accompagné de Madame et Mademoiselle P., et alors les dames eussent été en majorité, ce qui est assez rare dans ces sortes de réunions. Nous ne pouvons indiquer tout le monde, nous bornant à citer les personnes les plus connues. Commençons par M. le Dr Boucher, Vice-Président de la Société, accompagné de Mme et de Mile Boucher; M. Gérard, de Corbeil, Mme et Mlles Gérard; M. et Mme Rous-
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 +|**00000291**| - - 69 seaux; M. et Mme Geoffroy; M. et Mme Jarry, de Corbeil; Mme Léon Marquis, d'Etampes, Vve de l'historien regretté de cette ville; Mme Huard, également d'Etampes; M. Robert Dubois et Mlle Dubois, de Brunoy; M. Humbert, notaire à Brunoy et Mme Humbert; la famille Michelez, de Lardy, composée de six personnes; M. et Mme Dameron, de Corbeil; M. et Mme Lucien Bourdin, de Paris; M. Delessard, de Lardy; M. Dufour, secrétaire général de la Société; Mme Loisel, de Corbeil; M. Forteau, le sympathique directeur du musée d'Etampes; M. J. Prestat, de Paris; M. Ch. Sabrou, de Corbeil; M. Creuzet, l'aimable historien de Corbeil; M. L. Hutteau, d'Etampes; MM. Amiot et Collomp, de Paris; M. Flizot, d'Etampes; M. L.-E. Lefèvre, le guide dévoué des excursionnistes ; M. A. Marc-Pasquet, de Corbeil; M. Clavier, d'Etampes, etc., etc. Le repas fut très gai, et les convives, mis en appétit par la course matinale, lui firent largement honneur; et, chose assez rare, le service fut rapide et bien fait ; aussi l'on n'eut que des éloges à adresser au maître-queux des Trois Rois, et l'on n'y manqua pas. Au dessert, le sympathique Président, M. Boucher, adresse de gracieux remercîments aux personnes présentes, il salue particulièrement les dames qui sont venues, nombreuses, embellir par leur présence la promenade de ce jour; il rappelle l'excursion faite, il y a 13 ans, dans cette même ville d'Etampes, et qui eut autant de succès que celle d'aujourd'hui. Il termine son allocution par un rapide exposé des visites faites dans la matinée, et de ce qui nous reste à voir dans l'après-midi, puis il donne la parole au Secrétaire général qui joint ses remercîments à ceux du Président, et présente les excuses des collègues qui, empêchés à la dernière heure, n'ont pu se joindre à nous, tel, entre autres, le cas de M. Mme et Mlle Périn de Morsang-sur-Orge. Il regrette tout particulièrement l'absence forcée de M. Maxime Legrand, vice-président de notre Société, que sa mauvaise santé a empêché de prendre part à notre réunion. Il donne ensuite quelques indications relatives aux voitures à prendre et aux monuments à visiter. En terminant, le Secrétaire général tient à remercier chaleureusement M. L.-E. Lefèvre, le savant archéologue Etampois, qui a bien voulu mettre sa science à la disposition de la Société, pour guider ses membres à travers la ville et, leur montrer les curieux monuments qu'elle a su conserver, tout en en faisant admirer les beautés et en expliquant les origines et l'histoire.
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 +|**00000292**| 70 - Le champagne saute, les toasts se succèdent, débordants de cordialité, puis l'heure pressant, l'on quitte presque à regret cette table où l'on vient de passer de si bons moments. Devant les Trois Rois, de grands breacks attendent les excursionnistes pour les transporter à St-Martin, faubourg éloigné du centre d'Etampes, car cette bonne ville est tout en longueur, et d'une extrémité à l'autre, la distance est très grande. On arrive à l'église St-Martin dont la tour penchée fait songer à celle de Pise, quoique à Etampes l'inclinaison soit moins forte. M. Lefèvre, qui a repris son rôle de cicerone bénévole, nous fait pénétrer dans l'église où nous sommes accueillis par M. le curé Lauderault avec toute la bienveillance qui le distingue. Ce bon curé nous montre les curiosités de son église et M. Lefèvre les fait valoir et en raconte l'histoire et les origines. Il fait remarquer les piliers géminés du déambulatoire, qui sont d'une ornementation à la fois sévère et élégante. Le triforium, qui festonne entre les fenêtres et les arcs en tiers-point qui constituent la nef, est d'un motif ferme et gracieux. La partie la plus curieuse est assurément le chœur, d'une très belle ordonnance, et les travées du pourtour qui renferment les trois chapelles posées en trèfle (1). L'église St-Martin renferme encore de curieuses pierres tombales du xu siècle à la renaissance. Mais l'heure passe et il faut se hâter; on remonte en voiture pour regagner le centre de la ville. On s'arrête un instant au petit Saint-Mars, où M. Lefèvre a identifié un monument militaire inconnu dont il ne reste qu'une tour, qu'il croit antérieure au XIIe siècle. On passe devant les Portereaux et les remparts et l'on rentre en ville. On admire rapidement l'Hôtel de ville, construction ancienne qui a grand air, puis la maison d'Anne de Pisseleu, où l'on remarque un fronton de porte hardiment fouillé. Tout cela demanderait beaucoup de temps, mais il faut se hâter pour aller voir l'église Notre-Dame, la perle des églises d'Etampes. Et cependant l'on a été obligé de négliger l'église St-Gilles qui ne manque pas d'intérêt, ainsi que les curieuses maisons anciennes à piliers qui se trouvent sur la place près de l'église. Le temps qui 1. Maxime LEGRAND, Etampes pittoresque, la ville. Etampes, 1897.
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 +|**00000293**| 71 reste avant l'heure du train, temps trop court, hélas! est consacré à la visite de l'église Notre-Dame. M. Lefèvre fait admirer la façade fortifiée, avec ses curieux créneaux qui lui ont fait donner le nom de Notre-Dame du Fort, et surtout la haute et élégante tour du clocher, dont la vue fait gémir ceux de Corbeil, qui rappellent que leur ville possédait aussi une belle Notre-Dame, ornée d'une merveilleuse tour presque semblable à celle d'Etampes; les révolutions, les discordes, les guerres, l'ont fait disparaître avec les autres églises de cette pauvre cité de Corbeil, privée aujourd'hui de ses monuments; une seule lui reste, l'église St-Spire, qui n'est pas la plus belle de celles qu'elle a possédées. En pénétrant à l'intérieur de N. D. d'Etampes, on ne peut s'expliquer le plan bizarre adopté pour ce monument et l'on sent bien que la forme primitive a été modifiée au cours de la construction. La nef centrale et ses deux bas-côtés, avec le prolongement du chœur, forment véritablement la partie la plus remarquable, comme la plus ancienne; on la croit contemporaine de Robert le Pieux ou d'Henri Ier; mais telle qu'elle est, avec ses piliers élancés, elle est claire et élégante. Une crypte antique, dite de St-Seurin, occupe une partie du soussol du chœur et du sanctuaire, un double escalier y conduit de chacun des collatéraux. Cette crypte est certainement une des parties les plus intéressantes de l'église N. D. Elle est divisée en trois nefs par deux rangs de colonnes monocylindriques, et elle ne prend jour, aujourd'hui, que par les escaliers qui y conduisent ¹. Les archéologues s'engouffrent dans l'escalier, conduits par leur infatigable cicerone, qui leur conte la légende de Saint Seurin, et les mène ensuite dans un vieil ossuaire qui a peut-être renfermé le tombeau du Saint. Remontés dans l'église, M. Lefèvre leur fait admirer le vitrail célèbre des Sybilles qui est une véritable merveille. Le sujet, souvent traité au xvi siècle, mais toujours différemment, représente les douze Sybilles. Nous admirons encore, toujours avec notre guide, deux magnifiques statues romanes de Saint Pierre et Saint Paul, qui avaient autrefois orné un portail extérieur et qui maintenant, et depuis fort longtemps, sont reléguées dans une chapelle assez retirée du centre de l'église. C'est probablement à cette circonstance qu'elles doivent 1. Maxime LEGRAND, Etampes pittoresque, loc. cit.
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 +|**00000294**| 72 de n'avoir point été mutilées, comme celles qui sont restées à l'extérieur. On s'arrête encore devant quelques tableaux intéressants et, après une visite à la sacristie, très curieuse elle aussi, on donne le signal du départ. Tout en partant, M. Lefèvre nous donne encore quelques explications sur l'Hôtel-Dieu, qui est presque attaché à l'église Notre-Dame et qui fut doté de fondations royales par Philippe-le-Bel et ses successeurs. Mais l'heure presse, on se hâte vers la gare, accompagnés par nos amis d'Etampes qui veulent ne nous quitter qu'à la dernière minute. On se serre les mains, on se dit au revoir et le train nous emporte, heureux de cette bonne journée qui nous laissera l'excellent souvenir de l'aimable réception qui nous a été faite dans cette bonne ville d'Etampes, si pittoresque, si calme, mais si pleine de son glorieux passé. Χ.
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 +|**00000295**| LA CHEVALERIE ÉTAMPOISE LES CHEVALIERS ET LES VICOMTES D'ÉTAMPES SOUS PHILIPPE Ier ET LOUIS VI. Dans une étude publiée par la Société Historique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix sur LES VICOMTES DE CORBEIL ET LES CHEVALIERS D'ETAMPEs, nous avons exposé la généalogie d'une famille noble portant le surnom d'Etampes et citée, sous Philippe Ier, au nombre de celles relevant directement de la Couronne, parmi lesquelles se recrutaient les « Chevaliers du Roi ». Mais, à la même époque et sous les règnes suivants, ce surnom fut commun à de nombreux personnages issus de lignées parallèles et distinctes. Dans l'intitulé d'un rescrit donné l'avant-dernière année de sa vie, Philippe Ier réunit les chefs de ces diverses maisons sous une formule collective : <<< nos féaux d'Etampes, fideles nostri Stampenses ». En nous permettant de compléter ce qui, dans l'étude précitée, a été dit sur l'une de ces souches de chevaliers, la présente notice consacrera des monographies séparées et brèves à quelques autres maisons ayant possédé des fiefs à Etampes et dans sa banlieue et ayant emprunté à cette ville leur surnom sous Philippe Ier ou Louis VI. Ces familles, dont plusieurs sont peut-être des branches d'un même tronc, se distinguent ainsi : I. -- II. III. - IV. 1909. - II. - Guihard le Bouteiller et Ougrin le Chambellan. Orson Le Riche et sa lignée. Les Vicomtes d'Etampes. La famille de Menier, fils d'Aubert. 6
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 +|**00000296**| 74 - I GUIHARD LE BOUTEILLER ET OUGRIN LE CHAMBELLAN, D'Etampes. La première des familles ayant porté le surnom d'Etampes aux xIe et XIIe siècles et qui doit attirer notre attention, appartenait à la familia regia, c'est-à-dire à la Maison du Roi, et ses membres ont exercé à la cour de Philippe Ier plusieurs charges domestiques. Son chef est un chevalier qu'on rencontre auprès de Raoul IV, comte de Crépy-en-Valois, et de ses fils, Gautier IV et Simon Ier. Il se nomme Guihard, fils de Rouhard, ou Guihard d'Etampes. Guidardus de Stampis figure en 1066 parmi les témoins qui assistent à l'abandon d'une mainferme à l'abbaye de Saint-Père de Chartres, par la veuve d'Hubert de Rosay, chevalier mantais, en présence du comte Raoul IV de Crépy et de son fils aîné, Gautier IV (1). Guidardus filius Rothardi apparaît aux côtés du comte de Mantes, Simon, fils de Raoul IV, dans un acte passé, après 1068, sous Gui, évêque de Beauvais, mort entre 1074 et 1078 (2). Le nom de Guihard (Guidardus) s'est aussi prononcé Gohard et orthographié Godardus ou Goardus. Parmi les témoins du diplôme de 1106 par lequel Philippe Ier accorde à l'abbé de Morigny, Rainaud, l'église Saint-Martin-du-Vieil-Etampes, figure Vulgrinus, Gohardi filius, de Stampis (3). Dès lors nous sommes amenés à identifier à notre Guihard le bouteiller Gohard (Godardus) qui, avec son frère Rainard et le sénéchal Geofroi, assiste à une libéralité faite à Marmoutier par un vassal du comte Gui de Ponthieu, Aleaume Costard, vers la fin du xie siècle (4). Ougrin, fils de Gohard d'Etampes, est compris dans le mandement adressé, la même année 1106, mais avant le 4 août, par Philippe Ier à ses vassaux d'Etampes, fidelibus nostris Stampensibus, pour assurer I. - GUÉRARD, Cartulaire de Saint-Père de Chartres, p. 185. 2. 3. Collection MOREAU, t. XXX, fol. 86. MENAULT, Morigny, p. 38. n. CLV, P. 388. 4. - Maurice PROU, Recueil des actes de Philippe Ier, Testibus... Godardo butellario, Rainardo fratre ejus, Gosfredo senescalco (Coll. Moreau, XXV, 123).
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 +|**00000297**| 75 aux serfs et aux colliberts de la Trinité d'Etampes le même statut qu'aux serfs de la Couronne. Dans l'énumération des « féaux >>> d'Etampes, Ougrin porte le titre de Chambellan du roi, Vulgrino camberlano nostro (1). Ougrin fut au nombre des bienfaiteurs de Morigny, abbaye fondée par Anseau, fils d'Arembert, l'un des chevaliers de Hugues du Puiset. Anseau avait donné le fonds où s'éleva plus tard le cloître de Morigny, du consentement de son suzerain, aux moines de Saint-Germer de Fly (6). Le prieuré établi par ces religieux ayant été transformé en abbaye autonome, cette érection amena de longs débats entre l'abbaye-mère et sa filiale. Saint-Germer finit par se contenter d'un tribut annuel, à titre de reconnaissance de l'ancienne sujétion de Morigny. Ce tribut consistait en une somme (fardeau d'un cheval) de barils d'huile. Mais il cessa d'être acquitté, le revenu qui servait à le fournir ayant été saisi par le fisc (regis violentia). Les protestations de Saint-Germer recommencèrent. Alors << un homme excellent, Ougrin fils de Gohard, Chambellan du roi Philippe, ne pouvant souffrir qu'un pareil différend se perpétuât, s'efforça d'y mettre un terme par ses démarches, et contribua de ses deniers à la constitution d'un revenu suffisant pour fournir aux moines beauvaisiens la somme d'huile qui leur était due (7) ». Cette intervention d'Ougrin est aussi de l'année 1106. Il épousa Hersende, sœur de Gui Ier de Linas, et la perdit sans en avoir eu d'enfants survivants. Hersende voulut être inhumée à Notre-Dame de Longpont, monastère auquel s'intéressait sa famille. A son lit de mort elle légua au couvent, pour sa sépulture, ses droits sur l'église St-Michel et la dîme de cette paroisse. Son mari 5. - Ms. lat. 17.049, fol. 96. MENAULT, Morigny, p. 42. (Le texte de cet éditeur maintient une leçon qui, à nos yeux, serait une erreur de copie, que nous signalons ici pour n'y plus revenir: au lieu de: « Haimoni Pagani Anselli filio >; il faut lire : « Haimoni; Pagano Anselli filio... »). 6.-Quidam miles, nomine Ansellus, terras et fundos quibus locus ille primitus initiatus est, predicto Flaviacensi loco, concedente Hugone de Pusiaco domino suo, contradidit. Crevit autem, edificantibus monachis illis, donec in abbatiam conversus est (MENAULT, Morigny, p. 165). Anseau (Anselmus filius Aremberti) est témoin, à Etampes, d'un acte de Philippe Ir (PROU, n. CLXXIV, p. 425) maintenant certains privilèges aux enfants d'Eudes, maire de Chalo, en 1082. 7. - « Providente autem Dei clementia, quidam vir obtimus, nomine Vulgrinus filius Goardi, Philippi regis camberlanus, discordiam istam durare non patiens, suo et verbo et sumptu redditum quemdam praeparavit, ubi Flaviacenses dictam olei summam, sine difficultate aliqua, singulis annis acciperent » (Ibid. MENAULT, Morigny, p. 164).
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 +|**00000298**| 76 et son frère, au jour de ses obsèques, attestèrent cette donation et leur assentiment en prenant le calice de Saint Macaire et en le déposant sur l'autel. Voici le texte de la notice qui relate cette libéralité et qui, malheureusement, n'est point datée : Hersendis uxor Wlgrini in extrema parte posita, omnia que habebat in ecclesia Sti Michaelis Ste Marie de Longoponte donavit, scilicet duas partes de decimaria ipsius ecclesie, hoc est de annona, de vino, de lino, de cambe, de ovis, de porcis, de vitulis et de omnibus omnino rebus. Post obitum vero ejus, cum antiquum ad tumulum deferetur, Wlgrinus vir ejus et Guido frater ejus de Lynais istam donationem per sciffum Sti Macharii super altare Ste Marie posuerunt. Hujus rei sunt testes: Harduinus presbiter. Frotgerius decanus. Gaufredus Bernoala (*). Guido de la Novilla. Guido filius Aldeberti. Balduinus filius Rainardi. Nanterius de Donjonio. Aymo Angivinus (*). Guillelmus Cuchun. Hungerius de Cavanvilla. Hungerius de Limos. Johannes Beroardus, Herimannus filius ejus. Teoboldus, Guido, Hugo de Ver (10). Parmi les parents et alliés présents à la cérémonie funèbre, à côté de Nantier du Donjon, des seigneurs de Limours, de La Norville, de Vert-le-Grand, on remarquera Gaufroi fils de Berneuil et Baudoin fils de Rainard; ce sont deux étampois. Nous rencontrerons Berneuil dans le chapitre consacré aux Vicomtes d'Etampes. Quant à Rainard, c'est un frère de Gohard; donc son fils est le cousin germain du mari d'Hersende. Ougrin se présente comme l'un des témoins de Notre-Dame de Longpont dans un accord conclu avec trois frères, de la famille bien connue des Morhier. Avec lui souscrivent une foule d'autres chevaliers étampois : Jean, fils d'Anseau Payen, Orson Le Riche d'Etampes et son frère Aimon; Rainard fils d'Hermer; Geofroi le Monnayeur; enfin un maréchal, Guillaume. Du côté des Morhier se trouve comme premier témoin le vicomte d'Etampes, Marc fils de Roscelin (11). 8. - Il faut lire Gaufredus Bernoalii. Il s'agit ici de Berneuil d'Etampes, connu par d'autres documents. 9. Beau-fils de Giroud de Saulx, et contemporain du prieur Henri (Cartulaire de Longpont, n. 115). 10. 11. Cartulaire de Longpont, n. 111 (ms. lat. 9968). « Amalricus, Petrus, Gaufredus cognomento Moreherus, filii Tebaldi de Muro, concesserunt Deo et Ste Marie de Longoponte terram de Longoponte de Lysiu quam Gaufredus Turpis et Doda uxor ejus ex cujus patrimonio erat, dederant monachis... >> Testes ex parte ipsorum: Marcus filius Roscelini. Ansellus de Alvers. Arnulfus Basset (maire d'Auvers). » Ex parte Ste Marie: Ursus Dives de Stampis, Aymo frater ejus. Johannes filius An-
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 +|**00000299**| 77 En 1112 Ougrin, bien qu'il ne porte alors aucun titre d'emploi, est appelé à souscrire, à la suite du roi, lorsque de passage à Etampes, Louis VI accorde un privilège à Thomas, second abbé de Morigny (12). Si Louis VI ne maintint pas Ougrin dans les fonctions dont son père l'avait honoré, l'ancien chambellan de Philippe Ier, resté l'un des riches bourgeois d'Etampes, conserva pourtant de l'influence au palais jusqu'à la fin de sa vie. Elle arriva en 1130; ayant élu sa sépulture à Morigny, il avait disposé en faveur de cette abbaye d'une partie de sa fortune. Mais comme il ne laissait pas d'héritiers directs, et que, dans ces conditions, les biens d'un membre de la familia regis revenaient de plein droit au souverain, les agents du fisc saisirent tout ce qu'Ougrin avait possédé, sans en excepter ce qu'il avait laissé à Morigny pour sa sépulture. Toutefois les réclamations ultérieures des moines furent écoutées, et les libéralités du chambellan confirmées (13). Il est regrettable, à tous points de vue, mais spécialement en ce qui touche le chambellan de Philippe Ier, que la plus grande partie du premier livre de la Chronique de Morigny soit perdue. On voit en effet par le livre II, qu'Ougrin avait été cité à maintes reprises comme un bienfaiteur insigne du monastère, dans le début de la chronique (14). On vient de voir Ougrin participer à deux contrats relatifs à Notre-Dame de Longpont. Il faut se garder de le confondre avec deux homonymes qu'on rencontre dans les actes du même temps concernant ce monastère. L'un est Ougrin Le Riche, qui peu après la fondation des Vaux de Cernay, donna à cette abbaye deux muids sur sa vigne d'Athis tant qu'il vivrait, et après sa mort la vigne tout entière (15). Il laissa selli cognomento Pagani. Wlgrinus filius Gunhardi. Reinardus filius Hermeri. Gaufredus monetarius. Willelmus marescaudus. (Cartulaire de Longpont, nº 109.) Le surnom traduit en latin par Turpis, ne serait-il pas le même que celui du Guillelmus Cuchun, l'un des assistants aux obsèques d'Hersende de Linas ? Quant aux Morhier, nous verrons l'un d'eux, tout à l'heure, qualifié chevalier de Balizy (note 25). << Signum Vulgrini filii Gohardi » (MENAULT, Morigny, p. 41). BOUQUET, Recueil des Historiens de France, XIII, 78. 12. 13. 14. DUCHESNE, Historia Francorum Scriptores, IV, 363. 15. L'abbaye fut fondée en 1118. La libéralité d'Ougrin Le Riche est relatée dans une notice récapitulative dressée vers 1162.
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 +|**00000300**| 78 deux enfants: Jehan Le Roux d'Athis et Lucienne, mariée d'abord au seigneur d'Egly, puis à Gautier, chevalier d'Orangis (16). Une sœur de cet Ougrin, Rose (Rosza, c'est-à dire Rosceline), épousa Etienne, chevalier de Savigny; elle avait deux autres frères, Rainaud et Bertran (17). L'autre est Ougrin de Bullion, frère d'Aimon, cité comme l'un des arbitres, avec Jehan Le Roux d'Athis (mediantibus sapientibus viris atque laudantibus), d'un accord entre Longpont et Mathieu, mari d'Eudeline d'Egly. Cet Ougrin-ci ne fait qu'un avec le moine homonyme, frère d'Aimon du Donjon, qui obtint de ce châtelain, alors à ses derniers moments, la concession d'une libéralité faite par le chevalier Hervé et sa femme Emeline, à la prière du même moine, au prieuré de Longpont (18). Nous retrouverons Aimon et Hervé dans les chapitres suivants. Quant à l'origine du bouteiller Guihard et de son fils Ougrin le chambellan, elle se relie sans doute à celle des Le Riche de Senlis, qui eurent les mêmes charges dans la Maison du Roi. Le nom de Rouhard, porté par le père de Guihard, se rapproche de celui de Rouhaud (Rotholdus), fondateur de la dynastie des Bouteillers de Senlis (19). II ORSON LE RICHE ET SA LIGNÉE. Un diplôme du roi Philippe Ier, donné à Melun en 1067, avant le 1er septembre, constate au sujet d'un accord entre l'abbé Hugues de Fleury et un seigneur nommé Gui (sans doute Gui de Mont16. - De son premier mariage elle eut Eudeline d'Egly, mariée à Mathieu, neveu du prévôt, sire Tébert, et l'un des croisés (Cartulaire de Longpont, nº 341). 17.- Cartulaire de Longpont, nº 156. 18, - «Sciant omnes quod miles quidam nomine Herveus et uxor ejus Emelina per ammonicionem Wlgrini monachi, dederunt Deo et Sancte Marie de Longoponte..... unum campum prope grangiam Ste Marie. Propter hoc acceperunt a monachis..... permissionem sepeliendi honorifice cum mortui fuerint..... Istam donationem Aymo de Donjone de cujus feodo hec res erat, jam in extrema infirmitate positus, Ste Marie concessit, videntibus istis: Wigrino monacho fratre suo; Frogerio decano, Aymone Angevino, Guidone de Linais, Galterio Meschino, Hugone Chamilli et multis aliis ». (Cartulaire de Longpont, n° 141). 19. DEPOIN, Appendices au Cartulaire de Saint-Martin de Pontoise, p. 280.
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 +|**00000301**| 79 1 - lhéry), que parmi les témoins de l'abbé se trouvait Thion, chevalier d'Etampes, fils d'Orson (20). En 1082, Thion est aux côtés de Philippe Ier confirmant les immunités de Notre-Dame d'Etampes (2"). Il est ainsi désigné: «Teudo de Stampis, filius Ursonis de Parisius ». En 1085 on retrouve à Etampes Teudo et filius ejus Haimo», Thion I et son fils Aimon (22). Thion Ier d'Etampes eut aussi pour fils Geofroi ou Gaufroi (Godefredus filius Teudonis de Stampis) qui possédait à Palleau (23) des droits qu'il concéda à Notre-Dame de Longpont, du consentement de sa femme et de son fils Thion III. Ne pouvant se rendre luimême au monastère, il chargea Morhier, chevalier de Balizy (24), de déposer pour lui l'acte de donation sur l'autel de Notre-Dame (25). Gaufroi tenait ces droits en fief de Thion II, fils d'Ours ou Orson II, son cousin germain, qui confirma sa libéralité en présence de: Simon, châtelain de Neaufle, Thomas de Bruyères-le-Châtel, Roger et son fils Gautier de Saint-Yon, et autres (26). Il faut en effet distinguer les quatre générations: Orson I, Thion I, Orson II, - Thion II. Orson II d'Etampes, fils de Thion Ier (44), souscrit après le 29 août 1106, le privilège donné à l'église de Fleury par Louis VI, roi désigné. Il est probable que c'est celui qui en 1107, figure à la cour des rois Philippe et Louis comme grand connétable (27). 20. Ex parte domni abbatis fuerunt... Theudo miles Stampensis, filius Ursionis: hos omnes misimus in presencia Guidonis (Maurice Prou et Alex. VIDIER, Recueil des chartes de Saint-Benoît-sur-Loire, t. I, p. 202). 21. - Maurice PROU, Actes de Philippe Ier, n. cvш, р. 275. Ib., n. CLXXIV, p. 425. 22. 23. 24.- 25.- Palleau-la-Chapelle, commune de Ballancourt, arr. de Corbeil. Balizy, commune de Longjumeau, arr. de Corbeil. * Godefredus filius Teudonis de Stampis dedit Deo et Sancte Marie de Longoponte et monachis ejusdem loci medietatem portus de Paluello, et per Moreherium militem de Balisi, misit donum apud Longumpontem quod ex sua parte super altare Sancte Marie poneret, et hoc donum concesserunt uxor ipsius Godefredi, et Teudo filius amborum. Hujus rei sunt testes: Ansellus monachus. Mainerius filius Alberti; Guido frater ejus. Arnulfus Ruffus de Alvers. Moreherius miles. Paganus filius Anseis » (Cartulaire de Longpont, n. 214). 26. Theudo filius Ursi de Stampis concessit Deo et Sancte Marie de Longoponte... portum de Paluel quem Godefredus dederat, et de eo in feodo tenebat. Testes... Simon Castellanus (de Nealfa), Radulfus de Virini, Thomas de Beneriis, Rogerius de Sto Yonio, Galterius filius Rogerii de Sancto Yonio... Rogerius Huretus >> (Cartulaire de Longpont, n. 215). 27. LUCHAIRE, Louis VI le Gros, p. 42, 52. Il y eut alors des remaniements importants parmi les grands officiers, et M. Luchaire remarque que leurs noms ne concordent pas avec les données fournies par les chartes précédentes. Etant connue la situation toute spé-
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 +|**00000302**| 80 Orson II figure après le vicomte Marc dans la nomenclature des féaux d'Etampes auxquels Philippe Ier adresse le rescrit du début de l'année 1106 (5). Il est appelé Ursio au lieu d'Ursus, mais ces deux prénoms s'emploient indifféremment (28). Une mention qui le concerne, dans le Cartulaire de Longpont, montre qu'il appartenait à la famille Le Riche; il possédait à Etampes un alleu dont la huitième partie constituait la dot de Sanceline, femme de Geofroi Châtel (29), apparemment fille ou nièce d'Orson II. Ours est cité avec son frère Milon d'Etampes, moine de Saint Martin des Champs, dans un acte antérieur au 14 juillet 1096 (30), où Gautier d'Etampes et sa femme Adèle, puis Foucher de Bullion et sa femme Emeline donnent aux moines des Champs chacun leur moitié de la dîme d'Orsonville (Ursionis villa); le nom de cette localité rappelle un possesseur dont vraisemblablement descendait Orson II. Rainaud Chenard (surnom qui s'est conservé dans la dénomination de la paroisse chartraine de Levesville) qui pouvait aussi revendiquer des droits sur Orsonville, porte un prénom que nous avons rencontré déjà dans la noblesse d'Etampes. Orson II est surnommé, dans l'acte de Geofroi Châtel, Ursus Dives; nous avons vu plus haut son aïeul, Orson Ier, désigné ainsi : Urso de Parisius. Il n'y a donc aucun doute sur le rattachement de cette branche aux Le Riche de Paris, dont M. Auguste Longnon a, le premier, signalé l'importance historique. Aimon, dont le nom est juxtaposé à celui d'Orson II dans le rescrit royal de 1106, est vraisemblablement le même qu'Aimon du Donjon, frère d'Ougrin de Bullion qui se fit moine à Longpont, ainsi qu'on l'a vu déjà. Cet Aimon ne fait qu'un, croyons-nous, avec celui qui épousa Emeline de Longpont, veuve d'un seigneur de Morcerf dont elle avait eu un fils, nommé Roger Bourdin. Du ciale de la Cour à cette date, il n'y a pas lieu de tirer de cette diversité une objection contre l'authenticité des documents qui la constatent. 28. Le Liber Testamentorum Sancti Martini de Campis le démontre en ce qui touche le premier prieur, Ours ou Orson, contemporain de Philippe Ior. Voir l'édition publiée par la Conférence des Sociétés Savantes de Seine-et-Oise. 29. « Gualterius Castellus et Sancelina ejus uxor, ex cujus patrimonio erat, dederunt Deo et Sancte Marie de Longoponte... hoc quod habebant apud Stampas in alodio Ursi Divitis patris Theudonis, videlicet octavam partem tocius terre culte et inculte, nemoris, hospitum, census, peagii, roagii, molendini de Crocheto. Testes... Robertus prior» (Cartulaire de Longpont, n. 313). 30. Liber Testamentorum, 11. XL, p. 52.
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 +|**00000303**| 8i second lit, elle n'eut qu'une fille homonyme (31): ce doit être cette Emeline II, qui porta la seigneurie de Bullion et la moitié de la dîme d'Orsonville à son mari Foucher. Aimon survécut à sa femme qui voulut être inhumée à Notre-Dame de Longpont (32). Il se remaria, vers 1100, à Mabile, veuve de Guérin de Gallardon, qui avait succombé en se rendant comme croisé en Palestine. De cette seconde union sortit une fille, Euphémie. Aimon est appelé Le Roux d'Etampes dans une notice du Liber Testamentorum où l'on relate que, se trouvant à Etampes avec sa femme et sa fille, ils transigèrent avec le prieur de Saint-Martin-des-Champs au sujet d'une terre donnée par un des vassaux de Guérin, Amauri de Mondonville, au monastère parisien. Hervé, fils de Marc (le vicomte d'Etampes), fut un des témoins d'Aimon. Orson II, frère de celuici (1), fut l'un des témoins des moines (33). Le diplôme de Louis VI pour Thomas, abbé de Morigny, en 1112, fait mention de Thion II, fils d'Orson II; on lit dans les souscriptions, après celles d'Isembard Payen, fils d'Anseau, et de son fils Jehan et avant celle d'Ougrin, fils de Gohard, celle-ci : « Signum Theodonis filii Ursonis » (11). Il mourut après 1120, portant toujours les armes, et se fit enterrer à Morigny, laissant au monas31. - L'homonymie s'infère de l'omission du prénom de la fille d'Aimon et d'Emeline, qui, s'il n'était pas identique, laisserait une lacune inexplicable dans la notice. Roger Bourdin fut le fondateur du prieuré de Morcerf (Morissartum), où s'établirent les moines de Saint-Martin de Pontoise vers 1080, par la permission de l'évêque de Meaux, Gautier Saveir (mort en 1082). Cette terre de Morcerf (canton de Rozoy-en-Brie, Seineet-Marne), relevait d'Eudes, comte de Corbeil (DEPOIN, Cartulaire de Saint-Martin de Pontoise, nn. xi et x1, pp. 9-12). 32. - Notificari omnibus volumus quum omne illud beneficium quod Emelina apud Longumpontem Lysii habuit, in fine vite sue Ste Marie de Longoponte pro anima sua, marito suo et filia sua annuente, tradidit. Hujus beneficii donum Aymo maritus ejus et filia sua in die depositionis sui per textum Evangelii super altare Ste Marie posuerunt. Hujus rei sunt testes Henricus prior, Aduinus monachus, Otardus monachus, Harduinus capellanus, Reimbertus presbiter, Rainaldus presbiter, Anscherius clericus, Rainardus miles, Ebrardus. Paulo post venit Rogerius cognomento Burdinus filius Emeline et posuit super altare donum... videntibus istis: Henrico priore... Giroldo de Salicibus, Aymo Angevino privigno ejus, Petro Oseline filio, Gaufredo majore Ste Marie (Cartulaire de Longpont, n. 115). 33. Liber Testamentorum, p. 98. La note 385 doit être rectifiée ; nous avions eu le tort d'ajouter foi sur ce point à la savante notice de M. de Dion sur Le Puiset aux X1º et XII siècles (p. 21-22), qui suppose Gui exerçant le vicomté à Etampes dés 1104. Voir sur Guérin de Gallardon, nos Appendices au Cartulaire de St-Martin de Pontoise, fasc. V, pp. 469-470.
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 +|**00000304**| 82 tère une moitié de pressoir, un pré et un petit champ devant la grange de Beauvoir (34). Les noms juxtaposés d'Aimon et de Thion sont significatifs. On les rencontre dans une autre famille dont la communauté d'origine avec les Le Riche d'Etampes est au moins plausible: Les Chef-deFer du pays chartrain. Etienne apparaît dans un acte épiscopal pour l'abbaye de SaintPère entre 1048 et 1060, avec ses deux fils Thion et Aimon: « Stephanus Caput-de-Ferro et filii ejus Teudo et Amo » (35). Vers 1083, Thion Chef-de-Fer est cité comme l'un des seigneurs de l'église Saint-Georges de Roinville lorsqu'elle fut donnée à SaintMartin des Champs; il y consentit, ainsi que sa femme Hersende et leur fils Hardoin. Plus tard Hardoin ayant réclamé, le prieur Orson transigea en lui offrant cinq sous, et à son fils Hugues des bottes et des souliers (36). Toute cette famille reparaît dans l'entourage de Giroie de Courville, lorsque ce châtelain donne à Marmoutier, du consentement de Geofroi Ier, évêque de Chartres (1064-1084), l'église Saint-Nicolas fondée par son père Ives Ier et dont il vient de chasser les chanoines. On cite alors à ses côtés : « Teudo filius Stephani Caput de Ferro cognominati; Harduinus filius ejus ; Haimo frater ejus » (37). Hersende survécut à son mari; elle est nommée dans un acte où son fils Hardoin agit comme seigneur de Denonville et sa fille Mélissende comme dame de Vierville: celle-ci avait pour mari Gautier d'Aunay-sous-Auneau (38). Hardoin fut aussi l'un des chevaliers du sire de Courville; il est appelé en effet : « Harduinus miles dictus Caput Ferreum de castro Curvavilla » (39). Les moines de Saint-Père de Chartres concédèrent à Hardoin, à sa femme nommée aussi Hersende, et à leur fils Hugues les revenus de la sacristerie, l'un des offices de leur communauté, à condition qu'il fournît tous les ans un cheval de service au monastère (40). 34. « Teudo vir militaris, veniens ad extrema, torcularis medietatem et pratum et turrulam ante grangiam de Bellovidere dedit ecclesiae >> (Chronique de Morigny, dans DUCHESNE, IV, 371). 35. 36. 3738. 39. - Collection MOREAU, XXIV, 152. Liber Testamentorum, nn. XXXVIII et XxxIx, p 49-52. Collection MOREAU, XXVIII, 157-168. Archives de l'Eure, H 2254. Archives de l'Eure, H 2309. 40. Ms. lat. 5417, fol. 461.
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 +|**00000305**| - - 83 Ces Aimon et ces Thion, de même que le châtelain de la FertéMilon (autrefois de la Ferté-Ours), Teudo de Firmitate que appellatur Urs, contemporain de Henri Ier (41), se rattachent à quelqu'un des sept fils de Thion, vicomte de Paris en 926, qui plus tard eut le titre de comte. L'un de ces enfants fut Aimon, considéré comme le premier comte de Corbeil (42). Sous Thion, le chef-lieu du comté fut probablement Melun: le titre de « comes Meledunensis » est en effet celui que les actes donnent à Renaud de Corbeil, évêque de Paris, successeur de Bouchard le Vénérable, issu de son mariage avec Elisabeth, veuve d'Aimon. La collégiale de Saint-Guénaud de Corbeil fut, comme celle de Saint-Spire, fondée par le comte Aimon, dans la seconde moitié du Xe siècle. Parmi ses bienfaiteurs, un prévôt de Paris, Thion, qui donna au chapitre des rentes à Courcouronne, est inscrit au 23 mai dans le nécrologe ; son anniversaire se trouve réuni à ceux des comtes Aimon et Bouchard. Cette association prouve une parenté; l'obit de Thion étant rappelé le dernier, est postérieur à celui de Bouchard (26 février 1007). Ce prévôt, contemporain du roi Robert II, est apparemment la souche dont toutes les branches qui viennent d'être énumérées sont issues (43). III LES VICOMTES D'ETAMPES Le plus ancien vicomte d'Etampes qui nous soit connu, vécut sous Philippe Ier et se nommait Roscelin. Il est intéressant de rencontrer, dans le Cartulaire de Saint-Père de Chartres, les noms de Roscelin et de Thion unis dans une même généalogie, celle de 41. TARDIF, Cartons des Rois, n. 280; Archives Nationales, K 19, n. 19. 42.- Nous établirons ailleurs la filiation d'Aimon, fils de Thion et petit-fils de Grimoard, vicomte de Paris sous Charles-le-Simple. 43. Le texte du nécrologe de St-Guénaud, copié par l'abbé Guiot, porte au 23 mai : • Anniversarium solemne Haimonis comitis, fundatoris nostri... Item anniversarium Burchardi comitis... Item anniversarium Theudonis, praefecti Parisiensis, qui dedit B. Guynailo redditus quos habet apud Curcoronam » (Courcouronne, cant. de Corbeil). Puisque ce fut Aimon qui fonda cette collégiale, elle n'a pu recevoir de dons de Thion, vicomte de Paris en 926, avec lequel MOLINIER (Obituaires de la province de Sens, I, 411) croit pouvoir identifier Teudo, praefectus Parisiensis. Nous devons donc écarter cette identification qui, par surcroît, préte au mot praefectus en le prenant pour vicecomes, une extension qui serait, pour le moins, infiniment rare, surtout à cette époque.
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 +|**00000306**| - - 84 chevaliers, vassaux d'Aubert III Le Riche, fils de Ribaud et neveu d'Aubert II Le Riche, seigneur de Bouafle. Le détenteur de l'église d'Armentières l'ayant donnée aux moines de Saint-Père (ce chevalier se nommait Erchenoul d'après une charte confirmative de Gautier, comte de Dreux), son fils Roscelin réclama et momentanément usurpa sur elle des droits de voirie dont Thion, son petitfils, se mit en possession de nouveau « per sonum campanæ » en s'arrogeant le droit de faire sonner les cloches. Plus tard, Thion et Engenoul, fils de Roscelin, y renoncèrent en faveur de l'abbé Landri (1033-1069). On connaît une fille d'Engenoul, Adeline, qui abandonna la voirie d'Anet au même abbé. Nous manquons de documents sur la descendance de Thion, fils de Roscelin, et nous ne pouvons que signaler un rapprochement curieux entre des prénoms qui sont juxtaposés plus tard parmi la noblesse étampoise. Revenons aux vicomtes d'Etampes. Roscelin fut le père de Marc et de Gaufroi. Dans l'accord des frères Morhier avec Notre-Dame de Longpont, l'un de leurs pleiges ou garants se nomme Marcus filius Roscelini (11). D'un autre côté, le Liber Testamentorum enregistre, dans une donation d'Anseau de Janville (fils de Gauslin II de Lèves) à Saint-Martin-des-Champs, le témoignage de Berneuil, petit-fils de Roscelin, « Bernoalus filius Godefredi filii Roscelini » (44). En 1082, Philippe Ier confirma les immunités de Notre-Dame d'Etampes en présence de Berneuil (2) ici nommé Bernodalius. Ne ferait-il qu'un avec l'abbé homonyme de Notre-Dame sous Philippe Ier cité par Dom Fleureau et avec Bernodalius Potinus qui donna, vers 1107, l'église de Cerny (+5) à l'abbaye de Morigny ? Le surnom de Potin apparaît, dans le Cartulaire de Saint-Père de Chartres, à plus d'un demi-siècle en arrière: il a dû être, comme on le voit en d'autres cas pour le surnom de Gautier Tirel, par exemple - porté dans diverses branches d'une même souche. Berneuil eut pour fils Gaufroi qui assista aux obsèques d'Hersende, femme d'Ougrin le Chambellan, et ce Gaufroi (Gaufredus) ne fait qu'un peut-être avec le Gaufroi Sauvage (Gode44. Liber Testamentorum, n. XXVII, p. 36. On rencontre avec lui Isembard Payen fils d'Anseau (d'Étampes); Arnoul d'Auvers-Saint-Georges (fils d'Arraud de Corbeil); Rainaud de Dourdan; Thibaud fils d'Orson (I d'Étampes); et comme témoin pour les moines, Orson II fils de Thion Isr. Tous ces personnages devaient être alliés. 45. Canton de la Ferté-Alais, arr. d'Étampes (DUCHESNE, IV, 360). - Cf. D. FLEUREAU, Antiquitez de la ville d'Estampes, p. 405.
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 +|**00000307**| 85 fredus Silvaticus), prévôt royal d'Etampes en 1141, que nous rencontrerons plus loin. Vers 1147 on retrouve un autre Berneuil ou Bernaud (Bernaldus) au nombre des gendres de Barthélemi Le Riche d'Etampes. Le Nécrologe de Saint-Jean-en-Vallée nous apprend que le premier abbé, Aubert, et l'un des chanoines de cette collégiale, Tescelin, eurent pour père Roscelin et pour mère Lieuse (Leoisa) dont les obits se commémoraient ensemble le 5 mars. La forme Lieuse est intermédiaire entre une plus ancienne, Lithuisa, et une plus moderne, Liesse ou Leticia. Nous verrons tout à l'heure que le vicomte Marc, fils de Roscėlin, eut une fille nommée Liesse. Le premier abbé de Saint-Jean-en-Vallée près de Chartres, fut donc un des fils de Roscelin, tige des vicomtes d'Etampes (46) et la copropriété des biens à Lèves, domaine d'une branche bien connue de la famille Le Riche, tend à rapprocher de cette souche celle dont sortait, ou Roscelin, ou sa femme Lieuse. Le vicomte Marc souscrit en 1094 à un diplôme de Philippe Ier pour Saint-Pierre de Melun (47). Le rescrit de 1106 le mentionne avec son fils Hervé sans lui attribuer de titre, en tête des chevaliers du roi à Étampes. « Marconi et Herveo ejus filio ». (5). Il dut mourir en 1107. En 1108, en effet, avant le 16 mars, le vicomte Hervé est l'un des témoins de Louis-le-Gros, roi désigné, lors de l'acte par lequel Gui Troussel, mourant, déclare remettre sa terre de Montlhéry entre les mains du prince en le priant de placer sous sa sauvegarde le prieuré de Longpont (48). C'est par erreur que M. de Dion a représenté comme vicomte d'Etampes, dès 1104, Gui, fils de Hugues Blavons, châtelain du Puiset. Les relations de Gui avec la famille des vicomtes d'Etampes sont établies par un passage de la Chronique de Morigny où il est 46. - « III Non. Marcii. Obiit Roscelinus pater Alberti abbatis et Tescelini canonici, et Leoisa mater eorum, pro animabus quorum ipsi huic ecclesie plurima beneficia contulerunt; prebendam quoque in secularis status usibus a Gilduino canonico diu habitam, in usus fratrum canonice viventium reddiderunt ; qui etiam tres quadrantes vinee apud Leugas, ad opus luminarii ecclesie, contulerunt » (Nécrologe de Gui de Lèves, abbé de Saint-Jean-en-Vallée; ms. lat. 991, fol. 3). Letuissa est la forme hypocoristique donnée, dans un récit hagiographique du xre siècle, au nom de Liégarde (Letgardis) de Vermandois, femme de Thibaut le Tricheur, comte de Chartres (DEPOIN, Les premiers anneaux de la maison de Belléme, dans le Bulletin bistorique et philologique, 1909). MABILLON, De re diplomatica, 1. VI, p. 589. 47. 48. LUCHAIRE, Louis VI le Gros, n. 53.
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 +|**00000308**| 86 ainsi désigné: « Guido vicecomes Stampensium, filius magni Hugonis domini Puteoli, sortitus uxorem filiam Marchi, Stampensis vicecomitis, unde sibi vicecomitatus accidit » (49). Une charte de Marmoutier nous apprend que la femme de Gui se nommait Liesse (Lætitia) et qu'ils eurent plusieurs enfants, dont deux fils, Hugues et Ebrard, relevant les prénoms habituels des châtelains du Puiset (50). Liesse est donc le nom de la fille du vicomte Marc d'Etampes; elle hérita de son frère Hervé, mort sans enfants. Gui, dans sa jeunesse, avait été chanoine de Chartres (51), mais il jeta le froc, refugus et clericalis militiæ desertor, comme l'écrit au Pape, peu après, le grand évêque Ives (52). Du chef de sa femme, il devint seigneur de Méréville, et il est connu sous ce nom dans une série d'actes. Il hérita aussi de Villepreux, l'apanage de son frère Galeran, mort en Palestine en 1124 (53). Lorsque, en 1106, Hugues II, vicomte de Chartres et châtelain du Puiset pendant la minorité de son neveu Hugues III, quitta cette charge temporaire pour suivre en Terre-Sainte Bohémond Ier, prince d'Antioche, venu en France pour y recruter de nouveaux Croisés, il fallut chercher au jeune héritier un nouveau tuteur; c'est alors que Gui, frère cadet d'Ebrard III, de Hugues II et de Galeran, quitta l'aumusse pour la cuirasse (54). Son premier soin durant l'administration qui lui était confiée pour un laps de temps assez court, fut de chercher à s'enrichir aux dépens de l'Eglise. Ives de Chartres fait de ses déprédations, auxquelles n'échappèrent pas les terres de ce même chapitre que Gui venait de quitter, un tableau lamentable dans une lettre à Pascal II; il sollicite le Pape de confirmer l'excommunication lancée par lui contre le châtelain du Puiset, et d'en imposer la promulgation à l'archevêque de Sens, aux évêques 49. - DUCHESNE, IV, 365. La même Chronique (ibid. 372) qualifie Gui cognatus Guidonis de Rupeforti ». La femme de Hugues Blavons, mère de Gui, était fille de Gui le Grand de Montlhéry; Gui du Puiset était ainsi parent du comte de Rochefort du côté maternel, par la Cognatio, suivant le terme juridique. 50. 51. - Ms. lat. 5441, p. 436. Il souscrit en cette qualité à un acte de l'an 1100 (E. DE l'EPINOIS et Lucien MERLET, Cartulaire de Notre-Dame-de-Chartres, I, nº 24). 52. - BOUQUET, Recueil des Historiens de France, XV, 148. La date de 1109 donnée à cetre épître d'Ives doit être reculée, car il attaque Gui comme châtelain du Puiset (Guido Puteacensis) et Gui perdit ce titre dès 1109. 53. - ORDERIC VITAL, 1. XI, c. 14. 54. A. de DION, Le Puiset, pp. 20-23.
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 +|**00000309**| - 87 d'Orléans et de Paris. Hugues III ayant été mis, dès 1109 (55), en possession des honneurs paternels, toutes ces poursuites vinrent à tomber. Gui de Méréville entra au service de Louis VI; on l'aperçoit dans la suite du roi, en III à Etampes (56), en 1113 à Pithiviers (57); en 1129, par une disposition testamentaire, en présence et avec l'assentiment de sa femme Liesse, de ses fils Hugues, Ebrard et Galeran, il abandonne aux moines de Tiron la dîme d'un moulin (58). Parmi les témoins se trouve un Rainaud d'Etampes (Raginaudus de Stampis). En 1144 Louis VII approuva la cession faite à l'abbé Suger de Saint-Denis par Hugues vassal de la Couronne, au château de Méréville (Hugo homo noster, de castro quod dicitur Meravilla), des droits dont il jouissait à Monnerville (59). Une charte de Bonneval donne de très intéressants et très complets détails sur la famille du fils aîné de Gui du Puiset. On y voit qu'Ebrard, fils de Hugues, étant mort en la fête de saint Barthélemi, son père conduisit sa dépouille au monastère de Bonneval, où on l'inhuma dans le cloître. En proie à la plus profonde douleur, le sire de Méréville conduisit le deuil; ses sanglots et ses gémissements ne cessèrent d'émouvoir l'assistance durant toute la cérémonie funèbre; sur la tombe de son fils, il affranchit solennellement un serf attaché sans doute à la personne du défunt et le consacra, lui et toute sa postérité, au service du monastère. Tous les siens l'approuvèrent: Hélisende sa femme; Gui II son fils aîné, Hildeburge sa bru et leur fils Hugues; les autres frères du jeune Ebrard, Hugues, Gilbert et Jehan; ce dernier fut d'église (60). 55. Le 18 septembre 1109, Gui se trouve avec la comtesse Adèle, à Etampes, lorsqu'elle se réconcilie avec l'abbé de Bonneval; il ne prend plus alors que le surnom de Gui de Méréville (Ms. lat. 17139, fol. 104). 56. - Coll. MOREAU, XLVI, 44 (Wido Puteacensis). 57. 58.- - Ib. XLVII, 17 (Wido de Merulavilla). LUCIEN MERLET (Cartulaire de Tiron, I, 131) lisant dans le texte corrompu Guido de Monevilla, a supposé qu'il s'agissait d'un seigneur de Moigneville. 59. - Archives nationales K 23, n. 9; fragment de diplôme. 60. Voici le texte de ce document: « Hugo dominus Mereville quemdam Guillelmum quem sub jugo capitalis servitii diu tenuerat, Sancto Petro et martyribus Bonevallis donavit, pro anima Ebrardi filii sui, qui in festo Sancti Bartholomei defunctus est, et in claustro monachorum sepultus. Ipse quidem Hugo, inter planctus et lacrimabiles gemitus que in filii funere fundebantur, Guillelmum istum, super tumbam defuncti, de jugo servitutis, omnique exactione, liberavit, et super altare S. Petri obtulit, eumque et omnem ejus progeniem SS. Martyrum Bonnevallensium servitio delegavit. Hoc concessit Helisendis uxor Hugonis, et Guido, et Hildeburgis uxor
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 +|**00000310**| 88 M. le comte Ad. de Dion ayant constaté le passage de la seigneurie de Méréville, dès 1209, aux mains d'Ourson ou Orson, chambrier du roi, en avait conclu que celui-ci appartenait à la famille de Nemours et devait être gendre d'un seigneur de Méréville de la maison du Puiset (61). Dans ses Recherches généalogiques sur la famille des Seigneurs de Nemours, œuvre aussi consciencieuse que puissamment documentée et qui peut être donnée comme un modèle à suivre, M. Emile Richemond, sans avoir connu le travail de M. de Dion, est arrivé aux mêmes conclusions. Il a, tout d'abord, clairement établi qu'Orson Ier de Méréville est le second fils de Gautier de Villebéon, sire de Nemours, chambellan de Philippe Auguste. Aucun doute n'est possible à cet égard depuis la publication par M. Richemond d'un diplôme inédit de Philippe Auguste (62) approuvant le partage fait par Gautier de Nemours entre ses trois fils survivants et l'héritier de son fils aîné, en 1198, de toutes ses terres et seigneuries. L'acte royal s'exprime ainsi : << Hec erit pars Ursionis camerarii nostri. Ursio habebit Merevillam et omnes acquisitiones quas Galterus pater suus fecit in Castellania Mereville... » Gautier avait donc acquis personnellement la châtellenie de Méréville. Ce point semblerait faire échec à la conclusion de M. Richemond qui, ayant observé que la femme d'Orson se nomme Liesse, la considère naturellement comme la petite-fille de Liesse d'Etampes. Orson héritant Méréville de son père, ne l'a pas eu du chef de sa femme. Mais M. Richemond a trouvé une ingénieuse solution: << Si le chambellan Gautier s'est rendu acquéreur de la Vicomté de Méréville entre 1186 et 1190 et l'a donnée en partage à son fils Orson, c'est probablement en raison du mariage de ce dernier avec la fille de Gui II du Puiset » (63). Il est possible de simplifier encore les choses, et d'admettre que Hugues II, fils de Gui II, étant mort sans enfants après 1186, le roi concéda Méréville Guidonis, et Hugo filius ipsorum; et Hugo et Gillebertus et Johannes. Testes: Gaulenus de Mosteriolo, Ricardus Harens, Adam Prunellus, Simon de Larderiis (Laredoire ?) Gilo de Tuschis, Renaudus de Bailol, Rudulfus prepositus, Bonardus de Sancto Petro, Paganus prepositus, Robertus Maugerus ». (De VERNINAC, Mémoires, t. III, p. 52. Biblioth. d'Orléans, ms. 3943, fol. 52). 61. - Ad. DE DION, les Seigneurs de Breteuil en Beauvaisis, p. 49; Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France, t. X (1883). Annales de la Société hist. du Gâtinais, 1906. - Tirage à part, Fontainebleau, 62. 1906, in 80. 63. - Recherches sur... les Seigneurs de Nemours, II, 17.
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 +|**00000311**| - - 89 à son chambellan à l'occasion du mariage convenu entre le jeune fils de Gautier et Liesse, petite-fille de Gui Ier. Il faut bien admettre que celle-ci était sœur de Hugues II, car autrement les autres enfants de Gui ler ou leurs descendants auraient primé les droits de Liesse. Il existait notamment toute une branche de seigneurs de Villepreux, issus d'Ebrard IV, second fils de Gui Ier de Méréville. Ebrard, devenu seigneur de Villepreux après la mort de son père (64), saisit les bœufs du prieuré de Saint-Nicolas dépendant de Marmoutier, et qui avait alors à sa tête Etienne Loherain (Stephanus Loherengus prior). Il épousa Julienne héritière de deux frères, Ernaud III et Hugues, châtelains de la Ferté-Arnaud, et mourut, d'après M. de Dion, en 1169. Son fils, Ernaud IV de la Ferté, épousa, suivant le même auteur, Alice (Aélis) nièce de Milon, archidiacre de Chartres. Milon appartenait à la famille de Lèves, il était neveu de l'évêque de Chartres Geofroi II (65). Ernaud IV de la Ferté ayant eu une fille du nom de Mabile, il est à croire que sa femme Aélis eut pour père Milon de Lèves mort en 1167, pour mère Mabile et pour frère Geofroi, sire de Lèves, cités dans une charte de Josaphat (66). Des trois fils d'Ernaud IV, Ernaud V, Guillaume II de la Ferté et Ebrard V, les deux derniers portèrent le surnom de Villepreux, comme le montrent leurs sceaux décrits par M. de Dion. Ce fait corrobore l'hypothèse séduisante de M. Richemond, d'après laquelle Hugues de Dugny qualifié avunculus de Liesse, femme d'Orson de Nemours-Méréville, dans un texte important, n'est autre que le frère cadet de Gui II. En effet, un successeur de Hugues dans la seigneurie de Dugny (67), - Geofroi, qui en 1206 donna au couvent d'Yerres sa part dans le péage de Brunoy, — est surnommé indifféremment de Dugny ou de Villepreux (68). Rappelons enfin qu'un troisième fils de Gui Ier du Puiset et de Liesse d'Etampes fut Hervé, abbé de Marmoutier de 1178 à 1186 (69). Il relevait le prénom porté par le vicomte Hervé, frère de Liesse. 64. Ms. lat. 5441, fol. 436. Gui hérita Villepreux de son frère Galeran, auquel il survécut; ce n'est donc pas Ebrard qui succéda à son oncle, comme l'a cru M. de Dion. (Les Seigneurs de Breteuil, p. 49). 65. Ms. lat. 10102, n. 129. Milon était fils de Gauslin IV, mort en 1151, et frère de Gauslin V, mort avant son père en 1145. Cartulaire de Josaphat. Ms. lat. 10103, n. 105. Canton d'Aubervilliers (Seine). RICHEMOND, ouvr. cité, p. 16, note 1. 66. 67. 68. 69.- 1909. - II. A. DE DION, Le Puiset, p. 31. 7
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 +|**00000312**| 90 IV LA FAMILLE DE MENIER D'ETAMPES. Notre étude sur les Vicomtes de Corbeil contient un chapitre consacré à Gautier d'Etampes, à qui sa femme Adèle, fille de Hugues et sœur de Gui Payen, seigneur de Palaiseau, avait apporté en dot la moitié de la dîme d'Orsonville. Le Liber Testamentorum enregistre la cession de cette part de dîme à Saint-Martin-des-Champs par Gautier, Adèle et leurs deux fils, Pierre et Anseau (70). Le rescrit de 1106 établit la filiation des descendants d'Anseau : il est adressé « Pagano Anselli filio; Johanni ejus filio; Alberto, ejusdem Pagani fratri, Manerio ejus filio » (5). Aubert I (Albertus Anselli filius) est mentionné à Etampes en 1082 avec Thion II et Berneuil I (22) et avec un de ses propres frères, Robert (Robertus Anselli filius). L'étude précitée donne le véritable nom de Payen, fils d'Anseau : il se nommait Isembard; d'une première union, il laissa Jehan, cité avec lui en 1112 dans l'entourage de Louis VI à Etampes, et marié depuis avec Eustachie de Châtillon; d'une seconde femme, Aélis fille de Gandri de Corbeil, il eut Anseau, Ferri et Geofroi, copropriétaires du domaine de Manterville avec leurs deux cousins Ménier et Gui, fils d'Aubert (71). Sous Etienne, abbé de Saint-Jean-en-Vallée, qui mourut en 1130, ce monastère reçut le don de 40 arpens de terre in villa dicta Albereth (72) qui fut approuvé par Mainerius et Guido de Stampis, fratres, de quorum feodo erat». Mahaud, femme de Menier, et leurs enfants Simon, Aubert II et Hélisende y consentirent (73). Sur la descendance de Menier d'Etampes, ce chapitre apportera quelques éclaircissements. Aubert II, fils de Menier, fut père de Gui II, dont la filiation est attestée par une charte de Geofroi II de Lèves, évêque de Chartres, datée de 1147, d'après ce synchronisme: «quando domnus Ludovicus, rex Francorum, consilium tenuit pro disponenda regni sui 70. 71. 72. Liber Testamentorum, n. XL, P. 52. Coll. MOREAU, XLVII, 58. Faut-il identifier ce lieu avec Aubray, hameau de Merobert (canton de Dourdan sud), ou n'y a-t-il dans cette graphie qu'une déformation d'Alvers, Auvers-Saint-Georges? 73. DEPOIN, Les Vicomtes de Corbeil, p. 58. 1
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 +|**00000313**| 91 tranquillitate, quam inviolatam conservari praeoptabat, dum in Jerusalem peregrinaretur». Le prélat fait savoir que Gui, fils d'Aubert, pour l'amour de Dieu et de lui Geofroi, a abandonné le droit féodal qu'il avait sur un bien cédé à Josaphat (74) par les fils de Vital de Chalou. Gui est alors veuf, car l'acte ne dit pas un mot de sa femme ; mais il a deux enfants, Richard et Aélis, qui, en signe d'assentiment, baisent l'anneau épiscopal et reçoivent chacun du prélat douze deniers, « Hec concesserunt liberi Guidonis, Ricardus et Aaliz qui pro recognitione osculati sunt annulum nostrum, et dedi unicuique XII denarios ». L'évêque assisté de Robert, doyen de son chapitre, se trouve alors à Etampes, dans l'hôtel de Barthélemi Le Riche, (apud Stampas in domo Bartholomei Divitis) où sont réunis Geudoin, abbé de Clairefontaine (au diocèse de Soissons); Gautier, chevecier d'Etampes; Gauslin le Vieux de Lèves; Gauslin de Méréville; le Chambellan Roscelin (sans doute un descendant du vicomte d'Etampes); Anseaume du Puiset; Guerri Baise-Diable (Guerricus Basiat-Diabolum). Gui II perdit peu après son fils; il ne lui resta qu'Aélis, qui se maria. Il est appelé Guido filius Auberti de Stampis dans un état dressé en 1162, des bienfaiteurs de l'abbaye de Cernay fondée en 1118: « Concedente filia sua Adelina et genero, dedit vineas quas habebat apud Estreichun (certainement Etrechy), et hoc per manum LUDOVICI regis Francorum » (75). Barthelemi Le Riche d'Etampes, chez qui se rencontrent l'évêque de Chartres et Gui II d'Etampes, eut pour femme Hélisende, dans laquelle on reconnaît la sœur d'Aubert II. Nous lui connaissons quatre fils: Jehan, Garsieu (Garsilius), Ferri, Gui et trois filles mariées l'une à Jehan, l'autre à Bernaud, la troisième à Conrad d'Ardenne (Caradus de Ardana) (76). L'une de ces filles se nommait Fauque, et probablement l'autre Mahaud. 74. Ob Dei nostrumque amore, et per manum nostram dedit monachis Josaphat feodum quod habebat in terra Ulmelli, quam Ar. Crassus eis dederat (Arraudus aut Arnulfus ?) (Ms. lat. 10102, n. 114). 75. 76. Cartulaire des Vaux de Cernay, t. I, p. 32 et suiv. « Clareat hoc cunctis quod Bartholomeus Dives de Stampis concessit monachis de Josaphat, in atrio Chaloi, ut ex qualibet parte ecclesie domos suas facere potuerint... Helisendis uxor de cujus dote reserat, concessit. Concesserunt etiam Johannes, Garsilius, Ferricus filius ejus. Testes Johannes, Bernaudus generi ejus, et Hugo miles ejus. Petrus
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 +|**00000314**| 92 - Le nom de Garsieu rappelle celui de Garsion (Garsadonius), fils d'Anseau et petit-fils d'Arembert, plusieurs fois cité dans la Chronique de Morigny; il partit pour Jérusalem en 1106 et mourut à Cluse au cours du voyage. Il avait, au départ, engagé à Morigny sa terre de Gommerville près Janville, qui devait revenir aux moines en cas de mort. Aélis, sa mère survivante, « primum monachis benevolentissima, sed postea muliebri levitate mutata », approuva, puis contesta cet accord. Une sœur de Garséon épousa Bernard, fils de Pierre, que la Chronique qualifie << homo profanae mentis ». En lutte avec l'abbaye, il incendia Gommerville, la grange de Maisons près Chartres, et des bâtiments au Touchet, hameau d'Etrechy donné aux moines par Anseau. Gui, comte de Rochefort, était alors en Terre Sainte. Les moines attendirent son retour, le reçurent processionnellement, et l'ayant conduit à Saint-Arnoulden-Iveline, lui exposèrent leurs plaintes. Bernard arrêté fut jugé par Gui, vicomte d'Etampes, et dut se désister de tout recours contre les libéralités de son beau-père. Vers 1128, l'anniversaire d'Anseau et de Garséon fut fondé à Morigny (77). Garsieu, fils de Barthélemi Le Riche, exerça les fonctions de prévôt royal à Etampes; ce ne peut être qu'à ce titre qu'il procéda en 1167 à l'arrestation d'un prêtre du diocèse de Bayeux (78). Garsieu avait succédé à Gaufroi Sauvage (Godefredus Silvaticus, Stampis prefectus), qui assista au don d'une terre à l'abbaye de Tiron par Adam Brochart. << Hoc donum ante regem Galliae qui tunc temporis Stampis aderat, factum est », ajoute la notice, que Lucien Merlet de Brahio... Willelmus capellanus de Chalou. Fauca filia prefati Bartholomei. Mathildis ». (Ms. lat. 10102, fol. 41). Au lieu de filius ejus, dans le texte qui précède, il faut lire filii ejus, ainsi que le prouve une charte en faveur de Josaphat, émanant de Jehan de Chalou, de sa femme Aélis, de ses fils Ansoud et Vital, de ses filles Erembour et Marie, de ses neveux Augier (Oldegarius), Geofroi, Bruneau et Robert, de sa nièce Vilaine, de Guillaume et Audiarde (Oldeardis) enfants de Bruneau; cette charte dressée en présence de Geofroi II, évêque de Chartres, se termine ainsi: «Bartholomeus Dives concessit... concedentibus filiis suis Johanne, Garsilio, Ferrico. Testes Johannes, Bernaldus, Caradus de Ardana, generi Bartholomei. Guido filius Bartholomei. Guillelmus capellanus... Willelmus de Argentolio. Matheus armiger Garsilii » (Ibid., fol. 41). 77. DUCHESNE, IV, 371-375. 78. Cette arrestation opérée par Garsilius de Stampis donna lieu à une lettre de Hugues, archevêque de Sens, au roi (BOUQUET, Recueil des Historiens de France, XV, 716).
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 +|**00000315**| - - 93 place entre 1131 et 1145 (79) et qui peut se rapporter soit au séjour de Louis VI à Etampes le 3 août 1131, soit à celui qu'y fit Louis VII en 1142, d'après M. Luchaire. Gaufroi Sauvage avait à son tour pour devancier Guillaume (Guillermus prepositus de Stampis) qui en 1085 intervint en faveur de la Maison-Dieu du Vieil-Etampes (80). Ces prévôts ne semblent pas s'être succédé héréditairement ; toutefois le prénom de Guillaume que portait le troisième de ceux qui nous sont connus (81) se retrouve sous le règne de PhilippeAuguste, dans la personne de Guillaume Menier, bailli du roi et châtelain d'Etampes, mort en 1237. Le nom patronymique de ce chevalier rappelle la dynastie issue de Menier, fils d'Aubert. Les quatre familles qui viennent d'être l'objet de notre examen ont-elles eu entre elles une relation d'origine commune ? Nous avons exprimé déjà ce sentiment: il se fortifie si l'on compare les prénoms en usage dans ces maisons avec ceux que, dans le second Appendice au Cartulaire de Saint-Martin de Pontoise, consacré à diverses branches de la famille Le Riche, nous avons rencontrés dans celles où se recrutèrent les bouteillers et les chambellans, sous Henri Ier et Philippe Ier: les rameaux de Senlis et de Clermont. Ces prénoms sont ceux de Rouhaud (Raoul), Gui[hard, Guillaume, Anseau, Aubert, Gaufroi (Geofroi), Gautier, Renaud, Pierre, Jehan, Hervé. Le prénom d'Ougrin, nous l'avons vu, appartient aussi à la famille Le Riche. Il en est de même de celui de Ferri. Dans tous les cas, la présence continuelle de membres d'une des lignées que nous distinguons aux côtés des chefs d'une des autres maisons dans des actes familiaux, constitue une présomption d'alliances antérieures. Puisse cette modeste contribution à un sujet resté jusqu'ici fort obscur, aider de futurs travailleurs à le mieux éclairer un jour. C'est l'unique but que nous poursuivons en dépouillant des notes rassemblées patiemment et pourtant encore fort incomplètes. 79. Cartulaire de Tiron, I, 183. 80. 81. MENAULT, Morigny, p. 39. J. DEPOIN. Avant Guillaume parait un Durand (Durandus praetor Stampensis) en 1067. (PROU, Actes de Philippe Ir, p. 99), et avant Durand un Archambaud bienfaiteur de Notre-Dame d'Etampes sous Robert le Pieux (D. FLEUREAU, P. 293).
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 +|**00000316**| L'ANCIEN CHATEAU D'ÉTIOLLES EN MIL SEPT CENT Dans un précédent bulletin (1) nous nous sommes occupé du Château d'Etiolles dont la vente venait d'avoir lieu et dont la destruction était décidée. Depuis, nous avons eu l'occasion de rencontrer un terrier-censier de la Commune d'Etiolles, très intéressant pour la topographie de cette commune. Ce terrier remonte à 1700; il a été établi par les ordres du Président de Bailleul, alors Seigneur d'Etiolles. Parmi les nombreuses maisons, terres, vignes etc. qui sont énumérées avec force détails dans ce document, il se trouve aussi des actes de foy et hommage rendus par des propriétaires de fiefs plus ou moins importants, mais toujours situés à Etiolles, et parmi ceux-ci, nous avons relevé le fief de la Grande maison, dont le propriétaire à cette époque était Charles le Normant de Tournehem, celui-là même qui, en 1741, maria son neveu, Charles Guillaume le Normant, à la petite Antoinette Poisson, qui devint alors dame d'Etiolles et, plus tard, Marquise de Pompadour; et ce fief de la Grande maison n'était autre que le château d'Etiolles qu'habita la belle Marquise. En 1700, Charles le Normant rendant hommage à son suzerain, le Président de Bailleul, donne, comme il y était obligé, le détail de tout ce qui composait son fief de la Grande maison ; c'est ainsi qu'il parle de la maison d'habitation et de ses dépendances, et en détaille toutes les parties. Les deux gravures publiées dans notre précédent article montrent ce qu'était le Château d'Etiolles en 1909, c'est-à-dire à l'époque de sa démolition; il est donc intéressant de le comparer avec le châ1. Année 1908, pages 90 à 98, avec deux gravures du Château d'Etiolles.
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 +|**00000317**| 95 teau de 1700o, dont Charles le Normant a donné la description dans son acte de foy et hommage à M. de Bailleul. C'est le château du xviie siècle comparé avec celui du xxe. Pendant cette période, il est certainement survenu des changements, ne serait-ce que la disparition de la chapelle, indiquée par Charles le Normant, et d'autre part, nous savons que le Château qui vient d'être démoli n'était déjà plus celui qui avait été habité par la célèbre Marquise, ou tout au moins avait-il subi bien des modifications. Charles le Normant de Tournehem mourut en 1751, laissant sa fortune et sa terre d'Etiolles à son neveu Charles Guillaume, mari de Mme de Pompadour. Il existe un beau portrait de Le Normant de Tournehem, gravé par Nicolas Dupuis pour sa réception à l'Académie; on y lit la suscription suivante : Messire Charles François Paul le Normant de Tournehem, Conseiller du Roy en ses Conseils, Directeur et ordonnateur général des bâtimens de Sa Majesté, jardins, arts, académies et Manufactures Royales. Une légère erreur s'est glissée dans le précédent article, nous tenons à la rectifier. Nous avons dit, page 91, <«le Château d'Etiolles passa dans la famille de Bailleul qui possédait déjà la Seigneurie de Soisy-sous-Etiolles » ; ceci n'est pas tout à fait exact. Ce n'est pas le château d'Etiolles qui passa dans la famille de Bailleul, mais bien la seigneurie d'Etiolles et il y a une distinction à faire entre les mots Château et Seigneurie; M. de Bailleul possédait bien la Seigneurie d'Etiolles, il en était le Seigneur, ce qui lui donnait des droits nombreux de justice, de cens etc. etc. sur toutes les propriétés d'Etiolles, mais s'il possédait le Château de Soisy-sur-Seine (ainsi nommé à cette époque), il n'était pas du tout propriétaire du Château d'Etiolles, puisque celui-ci appartenait à M. le Normant de Tournehem, dont la propriété ne portait pas le titre de Château, mais tout simplement le nom de la Grande maison, tel qu'il est indiqué dans le document que nous reproduisons ci-après. A. D.
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 +|**00000318**| 96 Aujourd'huy, date des présentes, avec et en la compagnie de moy, Nicolas Regnault, notaire royal à Corbeil, en la prévosté et Chastellenie de Corbeil sous-signé; Messire Charles Le Normant escuyer, conseiller du roy maison et couronne de France et de ses finances, seigneur du fief de la Grande maison assis à Estiolles, demeurant à Paris, rue de Torigny, paroisse de Saint Gervais, s'est transporté par devers hault et puissant seigneur Messire Louis de Bailleul, chevalier, marquis de Chasteaugontier, seigneur dudit Estiolles et autres lieux, Conseiller du roy en tous ses Conseils et président à mortier en la court de parlement de Paris, estant à présent en son chasteau de Soisy sur Seine, où estant, et après s'estre le dit sieur Le Normant, mis en debvoir de vassal, comme le requiert la coustume de Paris, Il a dit et déclaré audit seigneur président de Bailleul qu'il lui faisoit et portoit, comme de faict, il luy a faict et porté les foy et hommage et serment de fidélité qu'il est tenu et obligé de luy faire et porter à cause dudit fief de la Grande maison mouvant et relevant en plein fief et à une seule foy et hommage dudit seigneur président de Bailleul, à cause de sadite seigneurie d'Estiolles, lequel fief de la Grande maison consiste en un grand corps de logis et deux pavillons aux deux costez, le tout couvert d'ardoise, et un petit pavillon, aussi couvert d'ardoise, servant d'office, ayant veue sur la basse cour; un autre pavillon, couvert de tuilles, tenant d'une part au grand corps de logis, ayant veue sur le jardin, dont le bas sert de cuisine, une grande court devant ledit corps de logis, à l'entrée de laquelle court est une porte cochère et deux pavillons aux deux costez couverts d'ardoise, une chappelle, une foullerie et pressoir couverts de tuiles; à l'un des costez de ladite court et derrière ladite chappelle, est une maison couverte de tuilles, qui sert de logement au jardinier, à l'autre costé de la dite grande court est une basse court dans laquelle sont plusieurs écuries, bergeries, hangards et remises de carosses, le tout couvert de tuilles et un pavillon couvert d'ardoise qui sert de fourny, et derrière lequel grand corps de logis est un parterre potager, des bois de hauctes fustayes, des prez, vignes, et plusieurs fontaines et allées faisant partie du clos de la dite maison, et jusques à la quantité de cinquante arpens, vingt trois perches, le surplus dudit clos estant en roture, et tenu en censive dudit
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 +|**00000319**| 97 seigneur président de Bailleul à cause de sa dite seigneurie d'Estiolles, lesdits grand corps de logis, grande court, basse court, chapelle et bastimens et partie dudit clos estant en fief, assis à Estiolles, tenant d'une part à la rue et chemin allant d'Estiolles à la forest de Sénard, d'autre part à la rue qui conduit du Carrefour dudit Estiolles à Coupigny, et à plusieurs vignes et héritages appartenans à divers particuliers, et aux terres dudit seigneur président de Bailleul, abhant d'un bout par devant sur le carrefour d'Estiolles, et d'autre bout par derrière sur le surplus dudit clos; laquelle déclaration cy dessus, ledit sieur Le Normant a employée pour adveu et dénombrement dudit fief de la grande maison; lequel seigneur président de Bailleul, à ce présent, a accepté lesdits foy et hommage, adveu et dénombrement, dont et de tout ce que dessus ledit sieur Le Normant a requis acte, à luy octroyé par moy notaire susnommé et soubzsigné, pour lui servir, et audit seigneur président de Bailleul, en temps et lieu, ce que de raison. Faict et passé audit chasteau de Soisy, ès présences de M. Henry Dupuis, greffier de la justice dudit Soisy, y demeurant, et Louis Tréhet, clerc demeurant à Corbeil, tesmoins, le 25 jour de Septembre mil sept cens un, avant midy. Et ont ledit seigneur président de Bailleul, ledit sieur Le Normant et lesdits témoins signé avec ledit nore, la minutte des présentes, au bas de laquelle est escript: controllé à Corbeil le vingt neufième jour de septembre mil sept cens un, reçu dix sols, signé Bonny (1). [signé] REGNAULT. 1. Extrait du terrier-censier d'Etiolles*, établi en 1700-1703, pour Mr le Président de Bailleul, Seigneur d'Etiolles. Ce manuscrit provient de la Bibliothèque de Sir Thomas Philipps à Cheltenham (Angleterre); il est entré depuis peu à la Bibliothèque Nationale, département des mss. où il figure sous le No 21240, fonds français, nouvelles acquisitions. Pages 142 et suivantes du ms. original.
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 +|**00000320**| L'ARTILLERIE DE CORBEIL e AU XVI SIÈCLE (1534) La situation géographique de Corbeil lui donnait autrefois une importance relativement considérable. En effet, placée sur la Seine qu'elle dominait de ses tours et de ses murailles, en amont et à peu de distance de Paris, cette ville était en quelque sorte la clef des vivres de la capitale, honneur sans profits, qu'elle partageait avec Lagny, qui occupait une position analogue sur la Marne; car il suffisait de s'emparer de Corbeil et de Lagny pour affamer les Parisiens, qui se trouvaient ainsi empêchés de recevoir leurs provisions, dont la majeure partie venait de la Bourgogne par la Seine et devait par conséquent passer sous le pont de Corbeil avant d'arriver à Paris. Cet état de choses dura longtemps, il existait encore sous la Fronde; on en trouve la preuve dans le couplet suivant des Triolets du temps qui se chantaient à Paris en 1649: Corbeil sera bien tost repris, Et tout viendra par la rivière. Qu'on ne craigne point dans Paris, Corbeil sera bien tost repris; On aura de tout à bon prix, Et nous ferons tous chère entière, Corbeil sera bien tost repris Et tout viendra par la rivière.
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 +|**00000321**| - - 99 L'on voit donc que les épreuves sans nombre et les sièges répétés que notre malheureuse petite ville a subis étaient la triste preuve de sa dangereuse situation. Dans ces conditions, les habitants de Corbeil devaient pourvoir à sa sûreté; ils y étaient d'ailleurs fréquemment invités par des lettres royales, encore conservées aujourd'hui dans les Archives de la ville, qui recommandaient aux manans et habitans de faire bonne garde et leur signalaient les dangers qui pouvaient les menacer. Ils étaient donc armés, mais les armes étaient la propriété de la ville qui en faisait la répartition entre les habitants dans les moments de trouble et de danger. Mais il vint un temps où la ville n'eut plus à se défendre par ellemême, elle songea alors à se débarrasser d'une artillerie ancienne qui était plus que démodée; divers papiers des archives de la ville nous renseignent à ce sujet. Une première note nous apprend qu'en 1749 les Echevins obtinrent la permission de vendre sept canons qui restaient de toute l'artillerie qu'avait possédée la ville de Corbeil. Mais alors le Duc de Villeroy, faisant valoir sa qualité de Seigneur-Engagiste de Corbeil et de sa Chatellenie, réclama ces canons; il obtint un ordre du Roy qui lui permit de les enlever du château de Corbeil où ils se trouvaient et de les transporter à son château de Villeroy, ce qui eut lieu en 1750. Une autre note portant la date du 28 juillet 1789, dit encore: <<< M. le Duc de Villeroy envoye trois députés aux officiers municipaux de la ville de Corbeil et au Comité alors établi pour traiter des affaires communes de la dite ville pendant les troubles dans le Royaume, à l'occasion de la tenue des états généraux, les dits députés chargés d'offrir à la ville les sept canons que feu M. le Maréchal de Villeroy, son oncle, avait fait transporter à Villeroy en l'année 1750 ». Ces faits sont longuement rapportés dans les registres municipaux de la ville de Corbeil; celle-ci accepta, avec quelques réserves concernant la propriété de ces pièces, de reprendre ces sept canons de bronze qui pesaient ensemble 812 livres. Que devinrent-ils plus tard, nous n'en avons trouvé aucune trace, mais il est bien probable, à cette époque où l'on fondait les cloches pour en faire des canons, que le gouvernement n'aura pas manqué de les reprendre. Mais plus tard, Corbeil posséda encore des canons, ce fut en 1830,
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 +|**00000322**| 100 quand on réorganisa la garde nationale; celle-ci fut composée de diverses compagnies, grenadiers, chasseurs et artilleurs; à ces derniers il fallut des canons, et le gouvernement de Louis-Philippe accorda à Corbeil deux pièces de 4, c'est ainsi qu'elles étaient dénommées. Les artilleurs s'en servaient dans les fêtes publiques pour tirer des salves, à la fête du Roi, aux glorieuses (anniversaire de juillet 1830) etc.; elles paradaient dans les revues, mais heureusement elles ne furent jamais meurtrières. A la dissolution des gardes nationales (1871) elles retournèrent à Vincennes, d'où elles étaient venues, et l'on n'en entendit plus parler. Ce fut la fin de l'artillerie de Corbeil. Après cette disgression sur l'artillerie moderne de notre ville, revenons à l'ancienne qui fait l'objet de la présente notice. En outre des armes portatives, Corbeil possédait une artillerie dont il est intéressant de connaître l'importance, à une époque où, comme la plupart des petites villes, elle était abandonnée à ellemême, sans garnison le plus souvent, et n'ayant pour défendre ses murailles, que sa compagnie d'arquebusiers aidés de quelques bourgeois. Nous possédons des détails sur l'artillerie de Corbeil au commencement du xvre siècle, grâce à un curieux document conservé dans les Archives de la ville; c'est un inventaire, dressé en 1534, des pièces et artillerye et autres ustancilles trouvez ès tours... etc. Ce document, dont on trouvera le texte ci-après, est écrit sur trois morceaux de parchemin cousus l'un au bout de l'autre et formant une longueur totale de 1m42. Il est probable que cet inventaire a été fait plus spécialement pour l'artillerie et que les autres armes, telles que haquebutes, pistoles, arbalestes, etc., se trouvaient déposées dans d'autres locaux. Notre document paraît en effet n'avoir inventorié que la tour de la bonde Saint-Nicolas, située près de la porte de ce nom et de la maison commune, ou hôtel de ville, qui en était aussi très rapproché (1). Et cependant Corbeil possédait plusieurs autres tours qui défen1. La maison commune, ou Hôtel de ville en style moderne, était située place de l'Arquebuse; elle a été détruite vers 1875, il n'en reste qu'une petite tourelle assez élégante, que le dernier propriétaire, M. Laroche, a eu le bon esprit de conserver et de restaurer. La porte Saint-Nicolas était à quelques mètres de la maison commune, et tout près de cette porte se trouvait une fortification importante qui se prolongeait jusqu'à la Seine: c'était la bonde Saint-Nicolas dont la tour, citée dans notre inventaire, servait de magasin pour les armes de la ville.
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 +|**00000323**| ΙΟΙ daient ses trois portes (1) sans compter la grosse tour du château (*), que de la Barre, notre historien, appelle la tour de Corbulo (3), et encore la tour du Hourdy (4), qui servait de donjon à la forteresse qui se trouvait sur la rive droite de la Seine, à l'entrée du pont, défendant ainsi les approches du fleuve et de la ville. En terminant cette introduction, nous tenons à faire remarquer que si l'inventaire que l'on va lire porte la date de 1534, les pièces d'artillerie et autres objets qui y sont indiqués remontent certainement à une époque plus reculée, ainsi que le prouvent les mots à la mode ancienne plusieurs fois répétés dans ce curieux document. A. D. Inventaire faict par moy Jehan Lebergier, bachellier en loix, tabellion juré et estably de par le Roy nostre Sire en la ville, Prévosté et Chastellenye de Corbueil le mardi douziesme jour de may l'an mil cinq cens trente quatre, à la requeste de honneste personne Jacques de la Ruelle, marchant espicier, au nom et comme procureur des manans et habitans de la ville de Corbueil, des pièces et artilleries et autres ustancilles trouvez és tours et hostels cy après nommez, en la présence de honnestes personnes Jehan le Paige, Controulleur des deniers communs de la dicte ville, Spire Berry et Estienne Garnier, gouverneur de la dicte ville, et aussi ès présence de Guillaume Villain et Jehan Viellard, appellez pour tesmoings, et a esté proceddé audict inventaire ainsi qu'il s'enssuyt : Et premièrement. En la tour de la bonde de la porte Saint-Nicollas (5), sur la rivière de Seyne, au bas estaige, a esté trouvé deux pièces d'artilleries enfuttées de boys à la mode ancienne, les dictes pièces de fer garnys de leurs chambres, dont l'une a deux aigneaulx par dessus et l'aultre sans aigneaulx, l'une de trois piedz de longueur et demy pied de gueulle, et l'aultre de pied et demy de longueur et ung dour (6) de gueulle. Au second estaige, ung aultre pièce d'artillerie sans aneaulx, de pareille sorte, 1. La porte Saint-Nicolas, la porte Parisis ou de Paris et la porte de Brie qui s'ouvrait sur le grand pont. 2. Cette tour était le Donjon du Château Royal bâti par Louis VI; elle a existé jusqu'à ces dernières années, mais les travaux entrepris par les Grands moulins viennent de la faire disparaître. Malgré une campagne entreprise pour sa conservation et des démarches sans nombre, il n'a pas été possible de la sauver. 3. Les Antiquités de la ville, Comté et Chatelenie de Corbeil, par Jean de la Barre, cy-devant prévost de Corbeil, Paris, 1647, in 4°. Ibid., p. 260. 4. 5. La tour de la Bonde, qui baignait sa base dans la Seine, dépendait des fortifications de la porte Saint-Nicolas. 6. - Le dour était la subdivision d'une ancienne mesure de longueur, en usage dans la partie sud de l'Ile de France.
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 +|**00000324**| 102 enfuttée et garnye de charge, estant de deux piedz et demy de long sans ladicte charge et pardedans d'un dour de gueulle ou environ. En l'hostel de la ville, à la porte Sainct-Nicollas, à la première chambre basse, a esté trouvé une pièce d'artillerye, enfuttée de pareille sorte, de trois piedz de long ou environ sans ladicte charge et pardedans de demy pied d'ouverture. En l'autre chambre joignant la dicte première chambre, six grosses pièces de pareille sorte, enfuttez de leurs boys et garnys de leurs chambres et charges, l'une de trois piedz de longueur ou environ sans la charge et de ouverture de gueulle de six poulces ou environ, une aultre de deux piedz et demy de long et de sept poulces d'ouverture, les quatre autres de chacune deux piedz et demy de long ou environ, et d'ouverture deux de chacune cinq poulces et les deux autres de chacune quatre poulces et plus. Item, six aultres pièces en manière de faulconneaulx, enfuttez et garnys de leurs charges et chambres, dont deux de chacune quatre piedz de longueur sans la charge, et de ouverture de chacune deux poulces, et les quatre aultres de trois pieds de longueur ou environ sans la charge, et de ouverture trois des dictes pièces de chacune trois poulces et l'aultre de deux poulces. Item, deux menoires à mener les dictes pièces, telles quelles, et huict pièces de aultre vielz boys. Item, quatre aultres pièces d'artillerye d'environ vingt poulces de longueur, le feust d'icelle rompu, et garnys de leurs charges. En la chambre d'en hault dudict hostel a esté trouvé en chausse-trappes (1) de fer vingt sept livres pesant. Item, trois pièces d'artillerye non enfustez, appelez mortiers, dont deux de chacun deux piedz de longueur ou environ et l'aultre de pied et demy de longueur ou environ, et de ouverture de gueulle, l'une de sept poulces ou environ, et les deux aultres de cinq poulces de ouverture ou environ. Item, quatre haquebuttes (2) à crochet, dont deux grandes, une petite et l'aultre rompue. Item, une aultre pièce d'artillerye de fer, de trois piedz de longueur ou environ. Item, quatre salades de fer (3). Item, trois brigandines (4) à la mode ancienne, telles quelles. Item, trois lanternes de fer. Item, deux arbalestres garnys de leurs arcs en façon de carreaulx, l'une garnye de bandage sans carreaulx, telz quelz. Item, quatre caques dont trois plains de pouldre à canon et l'aultre où il y a environ demy pied pareillement. I. Les chausse-trappes étaient des petites pièces de fer garnies de pointes aiguës que l'on jetait sur les chemins et dans les gués pour blesser les hommes et les chevaux. 2. Haquebute ou hacquebutte, nom primitif de l'arquebuse, il y avait diverses variétés de hacquebuttes ou arquebuses, à croc, à rouet, à crochet. 3. 4. des autres. La salade était une sorte de casque qui fut en usage au xv et au xvI siècles. La brigandine était une cuirasse formée de lames de fer, clouées les unes à côté
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 +|**00000325**| 103 Item, ung coffre ferré auquel y a ung bary en fer, dedans lequel y a environ un tiers plain d'esmorc avecques ung sac de cuyr dedans lequel y a environ trois livres desmorc (1). Item, trois casses de boys plaines de trects à arbalestres, ferrés à trois quierres (2) empennez de boys, avecques deux aultres vielles casses, où y a quelque quantité de vielz trects. Item, trois verges de fer servant à porter banieres, l'une de sept à huict piedz de long et les deux aultres de cinq piedz ou environ. Item, trente deux gros bouletz de plomb, de chacune (sic) la grosseur d'une plotte ou environ, et quarante quatre petitz bouletz, dont vingt huit de grosseur de noys, et le surplus plus petitz, et dix sept aultres petits bouletz servant à petites haquebuttes. Item, en plomb a esté trouvé deux cens cinquantes livres, quatorze onces pesant, comprins deux pièces où y a quelque quantité de fer qui ont servy à la porte Parisis. Au garnier a esté trouvé trois roues ferrées. En une petite chambrette estant en l'auditoire (3) dudict Corbueil, où y a ung coffre fermant à deux clefz, qui sert à mettre les comptes et lectres de la ville, a esté trouvé deux chesnes de fer qui souloient servir au pont levys de la porte Parisis, deux torillons, quatre bandes de fer qui ont servy à ung pont levys, une serrure, un gros coireau (4) et aultre ferraille. Item, deux banières, en l'une desquelles y a l'escuçon de france d'un costé, et de l'aultre costé l'escuçon moyctié de france et du Dauphin, et l'aultre d'un costé de France et de l'aultre costé my party de France et de Bretaigne (5). Au boulevart de la fosse Saint-Guenault a esté trouvé une pièce d'artillerye enfuttée de deux piedz de longueur ou environ sans la chambre et de quatre poulces et demy de gueulles. Faict les an et jour dessus dictz. Signé: J. LEBERGIER (6). I. Vieux mot qui signifie amorces. 2. Quierre, vieux mot qui signifie coin, angle. 3. Le tribunal en ce temps-là se nommait l'auditoire. 4. Ceinture, courroie. 5. - Ces bannières avaient dû servir en 1519 lors de l'entrée à Corbeil de François I", accompagné de Claude de France, sa femme, du chef de laquelle il tenait la Bretagne, de Louise de Savoie, sa mère, et du Dauphin. Ils passèrent plusieurs jours à Corbeil et assistèrent, le 6 août, suivis d'une nombreuse et brillante cour, à une procession générale et solennelle des reliques célèbres de l'église collégiale de Saint-Spire. 6. Jean Lebergier fut plus tard Prévôt de Corbeil. En faisant des fouilles sur l'emplacement de l'ancien hôtel de ville, les ouvriers mirent au jour des objets divers en fer, chaines, clefs, etc, et une grosse pièce de fonte ayant la forme d'une culasse de canon, munie d'une anse avec feuillure et lumière. C'était en effet la moitié d'un canon primitif remontant à l'origine des armes à feu, et bien conforme à la description des canons citée dans l'inventaire qu'on vient de lire; il est même très probable que ce canon est l'un de ceux que l'inventaire de 1534 a décrits. Ce curieux débris de l'artillerie de Corbeil au moyen áge a été offert, par M. Laroche, au Musée Saint-Jean, où il est souvent remarqué par les amateurs d'armes anciennes.
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 +|**00000326**| LES SCŒURS AUGUSTINES A CORBEIL (1643-1792). (SUITE) 1. Extrait du Registre des Délibérations du Directoire du Département de Seine-et-Oise, du vingt huit may, mil sept cent quatre vingt onze. Vû par le Directoire du Département l'avis de MM. les Commissaires aux fonctions Directoriales du District de Corbeil du vingt may présent mois, ci dessus et des autres parts. Vû les pièces y mentionnées. Ouî M. le Procureur général Sindic en ses conclusions. Le Directoire du Département considérant que la Loy du dixsept avril dernier porte que toutes personnes chargées d'une fonction publique pour L'instruction de la jeunesse seront tenües de prêtter le Serment prescrit par les Lois des vingt six décembre et vingt deux mars dernier, et que faute par elles de le faire, elles ne pourront continuer aucunes des fonctions dont elles étaient chargées, déclare que les dites religieuses de la congrégation de notre-Dame de Corbeil, qui ont toutes signé leur refus de se soumettre à la loi du Clergé et de prêtter le Serment imposé à tous les fonctionnaires publics, notamment par la Loi du dix-sept avril dernier, cesseront toutes fonctions relatives à l'Education publique, que la maison servant aux dites Ecoles, sera remise à la disposition de la municipalité, et que toute communication avec le couvent 1. Voir, rer Bulletin de 1909, la pièce qui y est citée à la page 61 et qui porte la date de janvier 1793, tandis que celle que nous donnons aujourd'hui est datée du 28 mai 1791; celle-ci, beaucoup plus importante, aurait dû être publiée la première; notre excuse est que la découverte de ce document de 1791 est toute récente.
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 +|**00000327**| 105 - sera fermée; que la municipalité établira provisoirement deux maîtresses pour continuer l'instruction publique des enfants et fera tous réglemens nécessaires pour la police des dites Ecoles, que la maison des dites Religieuses demeurera fermée au public pour les offices, et que le Chapelain des dites religieuses, qui a également refusé de se soumettre à la Loi en prettant le Serment, cessera d'exercer toutes fonctions publiques. A l'égard du traitement à fixer aux maitresses qui seront établies par la Municipalité, le Directoire, avant de statuer sur le taux d'icelui, ainsi que sur les fonds qui seront destinés à les acquitter, arrête, que le District se fera remettre un état exact du revenu de ladite maison, du nombre des Religieuses et des Sœurs, ainsi que des charges dont elles peuvent être grevées, le quel état sera envoyé au Département avec son avis. Signé: Durand; Belin; Cherou; Rouveau; Huet; le Flamand; Viée, président ; Challau, procureur général sindic; Boquet, Secrétaire général. Il est ainsi audit Registre, signé Chovot, vice-secrétaire Général. Pour copie conforme, LEBAULT Secrétaire du District. 1909. - 11. 8
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 +|**00000328**| ORIGINE ET EXPLICATION D'UNE TAPISSERIE DU XVI SIÈCLE Il ne reste d'autres vestiges de la célèbre abbaye royale de SaintVictor-lès-Paris, si longtemps féconde en hommes éminents par leur piété ou par leur savoir, que le nom porté par la rue sur laquelle ce monastère, dont on connaît encore l'emplacement, avait son entrée principale. Quantité d'objets précieux, souvent faits ou donnés par la maison royale de France, y étaient conservés; de ce nombre fut la tapisserie qui nous occupe. Avant que le souffle des révolutions ait dispersé ou détruit ces richesses, déjà ce curieux parement d'autel, brodé en soie, or et argent, sur velours noir, en avait été distrait. Il représente la cérémonie des obsèques des chanoines réguliers de cette célèbre congrégation. Cette tapisserie est de la fin du xve siècle ou du commencement du xvie; elle est passée de Saint-Victor, on ne sait à quelle époque, dans l'église du prieuré-cure de Saint-Guenault, à Corbeil. Il est vrai que ce bénéfice dépendait de cette abbaye. Nous la trouvons ensuite dans l'église paroissiale de Saint-Spire, en la même ville. Elle lui fut donnée en 1795, par un ecclésiastique qui en appréciait le mérite; il l'avait sauvée du naufrage. On nous saura gré de le nommer. M. l'abbé Guiot, ancien chanoine régulier de Saint-Victor, fut à ce titre, pourvu en 1785, du prieuré-cure de Saint-Guenault et d'un canonicat dans l'église collégiale de Saint-Spire. Il eut beaucoup à souffrir (1) durant les mauvais jours, et, plus tard, il fut chargé (1) Voir notre Bulletin de 1897, page 28 à 46: Une autobiographie, l'Abbé J.-A. Guyot, 1739-1807.
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 +|**00000329**|
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 +ANCIEN PAREMENT D'AUTEL A L'ABB.R. DE S. VICTOR DE PARIS. Brodé en Sore Or et argent sur Velours noir, representant les Obseques des Chanoines Réguliers de cette Congrégation HP Colle Stromate provenant de S. Victor cloit au Prieuré de S. Guenault a Corbeil, et a été donnée par le dernier Titulaire à l'Eglise aujourdes Paroissiale de S. Spire, dank il a été Cure lors du rétablissement du Calle Catholique Romain in 1795, Le Corcueil est porté par a Pritres of a hacres on. Floles condrées et semées, de Croix rouges precate des Free Ceneers avec des flambeaue et soin d'un groupe formant te dual que mene le ris Université, accoimp de Chartreux Celestins et autres Docteurs et Relige affihe's a S. Pieter 1:0fficiant cot Vitbbé Régulier de l'Ordre avand les Comandes Le Clergé en habit de Charur. Sarphs a le romaine, tumuins sur la tite, Plages au bas des Cabos, &co. On croit que cel Abbe ast Jens Bordier, qui fit construire vers isso la nouvelle Babies (detrate του 1800.
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 +|**00000331**| 107 de rétablir le culte paroissial à Saint-Spire. C'est alors qu'il fit don à cette église, dépourvue des objets les plus nécessaires au culte, de ce parement d'autel. Nous l'avons souvent vu décorer le maître-autel pendant la quinzaine qui précède Pâques et dans d'autres occasions. Il est encadré, en forme de tableau, par une bordure large au moins de huit centimètres. Dans ce cadre, on compte trente-six personnages, tous revêtus de l'habit ecclésiastique; ils sont groupés comme le clergé l'est dans une cérémonie du genre de celle qui y est représentée. Le cercueil est porté par deux prêtres et deux diacres, en étoles cendrées, semées de croix. Il est précédé de quatre frères convers portant des flambeaux, et suivi de plusieurs religieux, qu'à leurs costumes on reconnaît aisément pour des Chartreux, des Célestins et d'autres docteurs, tous affiliés à Saint-Victor. Ces derniers forment le deuil que mène le recteur de l'Université de Paris, revêtu de ses insignes. L'officiant est l'Abbé régulier de l'ordre avant les commendes. On croit que c'est Jean Bordier, trente-troisième abbé de ce monastère. Ce dignitaire est précédé des divers degrés du clergé, tous en habits de chœur: surplis à la romaine, aumusses sur la tête, d'une forme et d'une étoffe remarquables; et tous ont des plages au bas des aubes. En tête de la procession marchent trois enfants de chœur ou acolytes. Nous ignorons ce qu'est devenu cette tapisserie, qui a disparu de l'église Saint-Spire depuis longtemps déjà. T. PINARD.
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 +|**00000332**| NOTICE HISTORIQUE SUR L'ÉGLISE ET LE CIMETIÈRE SAINT-NICOLAS DE CORBEIL Nous avons dit, dans notre historique sur la rue St-Spire, que la chaussée de Nagis est une suite de cette voie; qu'il nous soit permis de compléter ce chapitre par les notes suivantes, concernant l'église et le cimetière Saint-Nicolas, qui existaient sur le côté gauche de cette chaussée. I. ÉGLISE SAINT-NICOLAS. L'église Saint-Nicolas était située au sud de la ville, près la porte St-Nicolas, à peu de distance du rempart, et placée dans l'ancien cimetière de ce nom. Son entrée principale donnait sur la rue St-Spire; son étendue était, à l'origine, assez restreinte. Dans les plus anciens titres la concernant, parvenus jusqu'à nous, elle n'est qualifiée que de Chapelle St-Nicolas, Capelle sancti Nicolaï. Ce n'est qu'au commencement du xve siècle que le titre d'église paroissiale lui est donné. Il est certain que cette église subit au xve siècle, et surtout au xviº, des transformations et des agrandissements. C'est sans doute à la suite de travaux importants que l'église St-Nicolas fut dédiée et consacrée (1) sous l'invocation de ce saint, le premier septembre I. Il y a un fort petit nombre d'églises qui aient été solennellement dédiées, car il ne faut pas confondre la dédicace avec la simple bénédiction. Toute église doit être au moins bénite, mais cette cérémonie est beaucoup moins auguste que la consécration.
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 +|**00000333**| 109 1518, par le Révérend Père Jean, évêque de Megare, en l'absence et par la permission de Mgr Etienne de Poncher, évêque de Paris; quarante jours d'indulgence furent accordés à cette occasion. Cette dédicace est attestée par la note suivante, insérée à l'obituaire, à la date du premier septembre (1): 1518. 1ª Septembris. Dedicatio hujus ecclesie Anno Domini millesimo quingentesimo decimo octavo, die vero mercurii prima mensis Septembris, reverendus in Christo pius et Dominus Dominus Johannes, episcopus Magarensis, de licentia domini vicarii reverendissimi in Christo pii et Domini Domini Stephani, miseratione divina, episcopi Parisius, civitate et diocese parisiense, notorie absentis, dedicavit et consecravit ecclesiam Beati Nicolai in suburgio Corbolii sub invocatione ejusdem sancti, cum quadraginta dies indulgentiæ. Teste signo meo manuale hic apposito anno et die predicto. LONGEMAILLE. L'église Saint Nicolas avait un déambulatoire avec des collatéraux où se trouvaient plusieurs chapelles dédiées à Notre-Dame, à Saint Etienne, à Saint Nicolas et à Saint Laurent. Comme l'on sait, le territoire où le nouveau Corbeil a été bâti était originairement de la paroisse St-Etienne d'Essonnes. L'église Notre-Dame de Corbeil, et, avant 1601, l'église St-Nicolas étaient dépendances de la cure d'Essonnes. Sans doute, il y eut, avant la destruction de l'église St-Nicolas, en 1590, dans les églises collégiales de St-Spire et de Notre-Dame, un autel destiné aux fonctions paroissiales (2), mais n'est-il pas à I. L'obituaire de l'église Saint Nicolas, mi-partie en français, mi-partie en latin, écrit avant 1520, avec additions plus récentes, est conservé à la Biblioth. nat. ms. lat. 5185. L'original, en minute, est déposé aux archives de la ville de Corbeil. 2. - C'était l'autel St-Yon à Notre-Dame, et l'autel St-Martin à St-Spire; la cure StMartin, dans l'église St-Spire, parait résulter d'un titre de 1466, mais elle fut toujours contestée par les curés de Notre-Dame, notamment par le curé Barbier, le 22 septembre 1765.
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 +|**00000334**| 110 1 croire, dirons-nous avec l'abbé Lebeuf, que ces deux cures n'étaient que pour les familiers et officiers ou domestiques des chanoines? L'Eglise St-Nicolas, église paroissiale de Corbeil (rive gauche), était donc succursale d'Essonnes. Rendue nécessaire par la prospérité de la ville, elle fut construite dans un faubourg alors peuplé. Nous estimons, en nous basant sur des vestiges de cette église, que son édification peut être fixée au XIIIe siècle. D'ailleurs, des titres du xive et du xve siècles présupposent l'existence de cette église à une époque bien antérieure. Nous citerons notamment: 1º un titre du rer avril 1393, faisant mention de to sols parisis de rente que l'église St-Nicolas avait droit de prendre sur un arpent de vigne aux bas Vignons; 2º un titre du 13 avril 1395, passé devant Symon de Villemeneur, tabellion à Brie-comte-Robert, relatant 68 sols parisis de rente, au profit de la même église, sur des biens à Lieusaint; 3º et un autre titre de 20 sols parisis de rente qui lui avait été léguée par Perrette, veuve de Robert Taupin, par son testament daté du 25 janvier 1399, et qu'elle avait droit de percevoir sur deux maisons sises à Corbueil, en la rue de la Desguide. Enfin l'œuvre et fabrique de cette église possédait des biens considérables à Corbeil et aux environs, principalement à Ballancourt, à Itteville et à Vert-le-Grand. Des rentes lui étaient assignées sur les maisons portant les enseignes de la Nasse, la Roze, l'Image St-Nicolas, la Fleur de Lis, L'Ange, la Souche, la Grue, la Herse, la Lanterne, l'Escu d'Orléans, le Heaulme, etc. L'église St-Nicolas possédait aussi 40 sols parisis de rente qu'elle avait le droit de prendre sur deux maisons sises à Corbeil, devant le Donjon, suivant acte du 21 mars 1408; cette rente fut amortie par Mathurin de Douzonville, seigneur de Vaulx, en 1464. Nous relaterons ici plusieurs actes intéressants la concernant : I. -- Par lettre du 25 juin 1460, Jehan Marcel, bourgeois de Paris, fit donation, à l'église Saint-Nicolas, d'une croix d'argent garnie de cristal, avec le pied de cuivre ; un titre nouvel passé devant Yves Tierré, prêtre, substitut de Pierre Pillevin, tabellion à Itteville, le 10 décembre 1542, fait mention de 13 livres tournois de rente donnée par «feu Me Laurent Gobillon, jadis curé des églises SaintNicolas et Saint-Estienne d'Essonne (1), savoir : sept livres tournois aux 1. Le curé Gobillon était aussi chanoine de l'église cathédrale St-Etienne de Melun.
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 +|**00000335**| 111 dictes églises, à répartir moitié par moitié, et six livres tournois au curé d'icelles; laquelle rente led. Gobillon avoit droit de prendre sur la moitié de deux moulins à blé, assis au lieu de la Bronyère, paroisse d'Yteville et sur leurs appartenances... » Cette donation eut lieu pour la fondation d'obits en ces deux églises, pour le repos des âmes des père et mère du donateur, de leurs parents et amis trépassés. II.-Une transaction passée par devant Spire Guespereau, substitut de Dupré, tabellion à Corbeil, le 23 février 1538, entre Mes Claude et Jehan Le Bergier, à cause de leurs femmes, filles de feu Jacques Roze et Agnès Becquet, sa femme, d'une part, et Jehan Peteau et Etienne Fidé, marguilliers, d'autre part, fait mention de la fondation de deux messes pour Agnès Becquet, à cause de 28 livres 7 sols 3 deniers dus par l'église St-Nicolas à Jacques Roze, pour avoir << par luy plus mys que reçeu par le compte rendu comme marguillier d'icelle église ». D'autres fondations intéressantes ainsi que des détails liturgiques assez curieux, sont relatés dans l'obituaire de St-Nicolas (1), écrit au commencement du xvie siècle. Nous en parlerons plus loin. III. Une épitaphe, qui se trouvait autrefois dans l'église StEtienne d'Essonnes, portant la date de 1499, relatait que, en vertu de la fondation de Gorgon de la Croix, marchand, les chanoines de Notre-Dame de Corbeil étaient obligés d'aller, deux fois par an, en procession à l'église St-Etienne d'Essonnes, et, à la première fois, d'entrer en revenant en l'église de Saint-Nicolas; à la seconde procession devait assister celle de Saint-Nicolas, et rester à la grande messe d'Essonnes. IV. En 1535, a écrit l'abbé Lebeuf (2), Sébastien Tartaret est qualifié curé de St-Etienne d'Essonnes, cum ejus succursu Sti Nicolai de Corbolio; il ajoute qu'il y en a une collation dans les mêmes termes au 21 janvier 1550. V. - Une lettre de l'évêque de Paris du 12 décembre 1542, autorisa les marguilliers de l'église St-Nicolas de transférer « de lieu en autres troys autels en icelle église pour raison des deux chapelles neusves et accroissement d'icelle église ». VI. 1. 2. - - Une sommation du dernier juin 1543, signée Destouches, Bibl. Nat. ms. latin, nº 5185 . Hist. du diocèse de Paris, tome XI, p. 202.
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 +|**00000336**| 112 greffier, nous apprend qu'à cette époque la hideuse lèpre régnait encore à Corbeil, et que l'église d'Essonnes avait l'habitude de payer la moitié des frais de transport des lépreux à l'Ermitage de St-Lazare. En effet, par cet acte, Jehan Le Bergier, marguillier de 'l'église St-Nicolas, met en demeure les marguilliers et paroissiens de l'église d'Essonnes « qu'ils eussent à contribuer pour moyctié aux « frais qu'il convenoit faire et desbourser pour faire rendre le lépreux « Denis Morin, natif de Corbueil, à la malladerye Sainct-Lazare dudict lieu». A raison sans doute de sa situation, en dehors de l'enceinte de la ville, et du peu de sûreté qu'elle présentait, les marguilliers de l'église St-Nicolas avaient coutume de garder en leurs maisons les ornements et reliques de cette église, qu'ils portaient aux << bonnes festes » et rapportaient ensuite en leurs hôtels. Un seul calice d'argent, « non doré » restait en la garde du vicaire de l'église, qui, en 1543, était René de Maisières; ce calice servait à dire les obits et messes chaque jour de semaine. Un inventaire fait à cette date par Etienne Parnot, tabellion juré, établi par le roi à Corbeil, nous a conservé l'énumération et la description des ornemens et objets cultuels ainsi laissés à la garde des marguilliers de St-Nicolas, comme il suit : « Premièrement une chappelle de damas rouge toute complecte garnye de chasuble, troys chappes, deux tunicques, estolles, fanons et paremens de mesme avec ung parement de damas rouge, à mectre devant l'autel, portant sur la pierre et servant de parement, et deux custodes de taffetas de diverses coulleurs garnies de bloncques. Item, une autre chappelle de satin en damas blanc non figuré, toute complecte et garnye comme cy dessus, servant aux festes de Nostre-Dame. Item, une autre chappelle de damas noir des trespassez aussi toute complecte et garnye avec les paremens d'autel, tant hault que bas, semez de figures et ossemens de morts et custodes; lesquelz paremens et custodes sont de demye ostade. Item, ung corporallier de velour viollet cramoysi, sur les quatre coings duquel il y a des perles blanches et au milieu une croix de drap d'or; ledict corporallier garny de son estuy. Item, une croix d'argent en laquelle y a du fust de la vraye croix, et au dessoubz ung petit relicquaire couvert d'une verrière, laquelle est garnye de son estuy; Item, ung relicquaire de laton ou cuyvre doré auquel y a plusieurs rellicques
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 +|**00000337**| 113 enchassez, couvert d'une verrière; lequel est garny de son estuy, dans lequel on mect les pardons d'icelle église; Item, une croix de cristal sur le pomeau de laquelle au dessoubz de la croisée y a des pièces d'albastre blanc, entaillées, et, à l'entour d'icelle, des pierreryes de verre de plusieurs couleurs, garnye de son estuy; Item, ung autre relicquaire d'argent non doré carré en table par le hault, et par le pié rond à plusieurs carrés dedans, lequel y a ung parchemin couvert d'une verrière, auquel sont escriptz les relicques de dedans icelluy, garny de son estuy; Item, ung autre petit relicquaire ayant le hault en façon de clocheton, une verrière à l'entour, auquel y a plusieurs relicques, contenuz en un petit brief de parchemin, estant dedans icelluy, garny de son estuy; Item, deux burettes d'argent et une paix aussi d'argent, garnis d'estuy; Item, troys callices d'argent dont le plus séant, servant aux bons jours, et l'ung des autres dorez d'or, garnis chacun de leur estuy ». Les Marguilliers de l'Eglise Saint-Nicolas étaient élus et prenaient leurs fonctions, qui duraient un an, le jour de Saint-Jean Baptiste, le 24 juin. Ils étaient rééligibles. Nous citerons ici, avec la date de l'exercice de leurs fonctions, les marguilliers suivants, dont les noms nous sont parvenus. Huet de Noyon 1422-1423 Jehan Guérineau 1537-1538 Pierre Symon 1446-1447 Nicolas Faulcœur 1539-1540 Jehan du Val 1463-1464 Anthoine Loré 1540-1541 Jehan du Val 1468-1469 Anthoine Loré 1541-1542 Jehan du Val 1469-1470 Jehan le Bergier 1542-1543 Jehan Harvet 1473-1474 Nicolas Clément 1543-1544 Symon Becquet 1478-1479 Germain Vieille 1545-1546 Guillaume Loré 1486-1489 Claude Cotais 1546-1547 Jehan le Boullenger 1488-1489 Antoine Loré 1547-1548 Pierre Barré 1495-1496 Guillaume Vetault 1548-1549 Pierre Barré 1505-1506 Jehan Gilbert 1549-1550 Pierre Barré 1508-1509 Pierre Tortouyn 1550-1551 Gilles Cornu 1513-1514 Gabriel Parrichon 1551-1552 Audry Pionard 1520-1521 Nicolas Barré 1553-1554 Jacques Roze 1522-1523 Jehan Quentin, lainé 1556-1557 Robert Dardenay 1533-1534 Pierre Parrichon 1566-1567 Jehan Petau 1534-1535 Jehan Parnot 1571-1572 Charles Langlois 1535-1536 Jehan Quentin 1574-1575 Estienne Fide 1536-1537 Jehan Tortouyn 1575-1576
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 +|**00000338**| 114 - Nous ne pouvons indiquer, comme ayant été curés de l'Eglise St-Nicolas, que : Laurent Gobillon, vers 1500 (1) Nicolas Laudasse Sébastien Tarteret 1535 Jehan Leroux Mathurin Gallon 1572 Tristan Canu 1575 1588 1588 Tristan Canu, qui devint en 1601, curé de l'église Notre-Dame de Corbeil, annexée à St-Etienne d'Essonnes, fut le dernier curé de l'église St-Nicolas ; mais, une curieuse convention portant la date du 16 mars 15882, nous apprend que Jehan Leroux prétendait seul avoir droit à la cure de St-Estienne d'Essonnes et St-Nicolas, et qu'il avait même intenté, devant le prévôt de Paris un procès à l'encontre de Canu, quila revendiquait aussi. Pour y mettre fin, et << nourrir paix et amitié » Leroux céda à Canu tout et tel droict qu'il avait à la dite cure St-Etienne d'Essonnes et St-Nicolas, son annexe, dont Canu jouirait, userait et desservirait seul; de son côté, Canu donnait à Leroux une prébende qu'il avait dans l'église Notre-Dame; il était entendu en outre qu'après la mort de Canu, Leroux jouirait de la cure d'Essonnes. Deux humbles prêtres de l'église St-Nicolas: René de Maisières, vicaire, et René Regnault, chapelain, méritèrent la reconnaissance de leurs concitoyens par le dévouement et le courage civique dont ils firent preuve en 1521, pendant une terrible épidémie qui désola la ville et la couvrit de cadavres. <<< En ladite ville de Corbueil, y avoit peste et mortalité et ny avoyt << aucunes personnes qui voulsissent aller ensepvellir ne porter les morts « en terre». Les habitants remontrèrent à Beranger Boucher, prévôt de Corbeil que: << le vicaire de l'église St Nicolas estoit ordinairement occupé à <<< aller confesser et visiter les malades; et, que pour soy saulver, il << prenoit medecyne, au moyen de quoy il perdoit ses messes ». Cent sols par mois furent alloués par le prévôt à René Maisières, pour l'indemniser. René Regnault remplissait aussi dignement son sacerdoce, en I. 2. 3. - On célébrait son obit le 2 mars. Minute Grégoire, notaire à Corbeil. Arch. de Seine-et-Oise E 6846. Ordonnance de Béranger Boucher du 8 octobre 1521. Archives de Corbeil, G G. 377.
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 +|**00000339**| 115 - allant administrer les pestiférés, le jour et la nuit, ainsi que l'établit la quittance suivante (¹) : « Receu par moy René Regnault, prebstre, chappelain, de vénérable et discrette personne messire René de Maisières, aussi prebstre vicaire de l'église monsieur sainct Nicolas de Corbueil, de honneste personne Jehan Chandellier, au nom et comme procureur des habitans de la ville et faulxbourgs de Corbueil, la somme de cinquante solz tournois, faisant moyctié de cent solz tournois, qui ont esté ordonnez bailler pour moys par le dict procureur, par l'advis et congrégation faicte en l'auditoire de Corbueil, pour administrer les malades de la peste en ladicte paroisse et aultres, en la dicte ville, tant de jour que de nuyt, en me requérant de ce faire; de laquelle somme de cinquante solz, je quicte ledict procureur ; tesmoing mon seing manuel cy mis, le dix huictiesme jour d'octobre mil cinq cens vingt ung. Signé: René REGNAULT ». Leur mémoire, que nous saluons, ne mérite-t-elle pas de passer à la postérité ? C'est en l'église Saint-Nicolas qu'avait été fondée la confrérie religieuse de Saint Claude. Cette confrérie fut transférée en l'église Notre-Dame, devenue paroissiale. Un acte passé devant Etienne Grégoire, notaire à Corbeil, le premier juillet 1602 (2), constate en effet que Hubert Rodet, marguillier de l'église paroissiale SaintNicolas de Corbeil, transférée en l'église Notre-Dame, en la présence et du consentement de Tristan Canu, chanoine de St-Spire, curé de cette paroisse et de plusieurs paroissiens, a reconnu avoir reçu des membres de la confrérie <<< Monsieur sainct Claude » fondée et entretenue en l'église Saint-Nicolas par les mains de Mathurin Guyot, l'un desdits confrères, ce accepté par Santeny, procureur et receveur de la confrairie, et du consentement de Antoine et Pierre Santeny, Jean Tarteret, Claude Rolland et Pierre Baillard, tous confrères, une somme de 15 écus d'or sol, moyennant laquelle les marguilliers et paroissiens de Saint-Nicolas seront tenus de faire célébrer: «en icelle église à l'intention desdictz confraires et de ceulx « d'icelle confrairie trespassez, un beau salut solempnel qui se dira et « chantera le jour Sainct Claude, sixiesme jour de juing ». C'est aussi en cette église que le 24 juillet de chaque année, les 1. 2. Ordonnance de Béranger Boucher, du 8 octobre 1521. Arch. de Seine-et-Oise, E. 6850.
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 +|**00000340**| 116 - marguillers étaient tenus de faire dire une haute messe du jour, et le lendemain une messe basse de Requiem pour « les pelerins et confraires de Monsieur St Jacques en Galice». A cet effet, les membres de cette confrérie avaient légué 15 sols de rente à lad. église, à prendre annuellement sur divers héritages sis à Bou (Evrypetit-Bourg), par acte passé pardevant Mº Etienne Privé, tabellion à Corbeil, le 22 septembre 1494. L'obituaire de l'Eglise St-Nicolas, dont nous avons fait la lecture entière, nous révèle de curieux détails liturgiques, sur les cérémonies qui s'y célébraient chaque année. Nous en extrayons ceux qui suivent: Le 13 janvier, en exécution d'un legs de 16 sols parisis de rente, avec quatre livres tournois en argent comptant, qui avait été fait à la fabrique de l'église St-Nicolas, par Isaac Palot, et sa femme fille de Girard Fournier et de Catherine Pastard, on célébrait en cette église : << Un obit solempnel à diacre, soubz diacre et chœuriers, à vigilles, laudes, et commendaces, et une haulte messe de requiem, pour feu Girard Fournier et Catherine Pastard, sa femme; et, à la fin de ladite messe, on ALLAIT EN PROCESSION A L'ENTOUR DU CHŒUR chantant libera, et à l'endroit de la croix de feu Michel Tinvard où est inhumé ledict Fournier, on disait le de profundis; au retour on allait sur la fosse de ladicte defuncte, près Les Fonts, aussi dire le de profundis et oraisons accoustumées ». Le 16 janvier, fête de St Marcel, on y disait pour Jeanne Duturot, femme de Pierre Duturot, qui avait donné à cet effet à la « fabrice capelle sancti Nicholai » 20 sols de rente, une messe basse de requiem, à laquelle les marguilliers étaient tenus d'offrir le pain, le vin et le luminaire. Les 23 janvier, 9 et 10 février, on célébrait des obits solennels. Le 14 février, fête de St Valentin, les marguilliers de l'église << St-Nicolas-lez-Corbeil » étaient obligés de faire dire par le curé ou vicaire : <<< Une haulte messe de la Croix, commençant: nos autem, à diacre, soubz diacre et chœuriers; et la dicte messe finie aller par ledict curé ou vicaire, diacre, soubz diacre et chœuriers en procession devant le crucifix, chantant l'antienne O crux splendidior, avec le verset hoc signum crucis, et l'oraison propre; et, de là
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 +|**00000341**| 117 aller sur la fosse feue Jehanne Barré, et DEVANT L'AUTEL NOTRE-DAME, en chantant le respons ne recorderis, et le verset amplius avec de profundis, l'oraison : que Domine pro tua pietate, inclina, et fidelium. Laquelle defuncte a délaissé douze sols parisis de rente qu'elle avoit sur la maison de feu messire Jehan Barré, assize en la rue aux Tricheurs (1), et continuer icelle messe par chacun an à toujours ». Le 24 mars, veille de l'Annonciation Notre-Dame, « après les Vêpres, complies et salut acoustumez » se disait en l'église StNicolas, un autre salut devant l'autel de Notre-Dame : « Comme sont les fondations des salutz que l'on dict ledict jour en l'esglise « Notre-Dame, et St-Spire de Corbeil, avec les oraisons propres et acoustumées, « à la fin du dict salut; et après icelluy salut, dict et chanté, aller en procession « avec la croix de devant led. autel Nostre-Dame, à l'entour des fonts, retour- << nant devant le crucifix, en chantant ne recorderis, et à la fin chanter de profundis « et oraisons acoustuméez, selon et ainsy qu'il est déclaré es lettres de fondation « de ce faictes, dactées du trentiesme et penultiesme mars 1543, après Pasques, ⚫ passées par devant Spire Guespereau, substitut de M. Ambert Destouches, lors << tabellion de Corbeil ». Le jour de Pâques, les marguilliers étaient tenus de faire célébrer, en l'église St-Nicolas, une messe basse pour y donner la communion aux valets et servantes, lesquels étaient tenus de dire un Pater et un Ave pour le repos de l'âme de Aveline la Santenye, qui avait légué six livres pour cette fondation, antérieure à 1520. Le 28 avril on y célébrait un obit solennel avec « diacre, soulbz diacre et chœuriers, avec vigilles, Laudes et commandaces, pour feu honorable homine Jehan Le Paige, lequel avait donné à l'église St-Nicolas 32 livres tournois pour 2 obits; l'autre se disait le 29 octobre ». Nous relevons encore dans l'obituaire de l'église St-Nicolas, les obits et cérémonies suivants : 2 mai. Obit solempnel « à diacre, soubz diacre et chœuriers; neuf pseaulmes, neuf leçons, Vigilles, Laudes, commandaces; et une haulte messe, pour Blandine Monthion, femme de Loys Godeffroy et pour led. Godeffroy, moyennant 20 sols de rente, délaissez par elle à la lad. église, dont il y a lettres passées le XIX avril 1548 ». - 3 mai. Basse messe de la Croix, « avecque une antienne devant le crucifix; ung obit solempnel pour après ladicte antienne, Libera, tout au long, avec les trois oraisons acoustumées ». 1. Actuellement la rue aux Tisseurs.
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 +|**00000342**| 118 - Le jour de la Trinité, issue de vespres, on chantait: << Vigilles à neuf leçons, et on allait au cimetière, sur la fosse de deffuncte Loyse Hideulx, chanter Libera et de profundis; et le lendemain les recommendaces, et messe haulte, à diacre et soubz diacre, et à la fin Libera sur la fosse de la d. deffuncte ». 6 juin. - «Obit solempnel pour defuncte Denise Gilbert, en son vivant femme de honorable homme maistre Jehan Roger, procureur du Roy, à Corbueil ». 10 juin. - « Obit solempnel pour deffuncte Jehanne Parnot; et à l'issue dud. obit, ce doibt aumosne à treize pauvres, treize liardz, qui est à chascun ung liards, par le marguillier de ladicte église St-Nicolas ». Juin. - « Le vendredi devant la sainct Jehan, se devait dire un obit solempnel. <<< C'est assavoir: Vigilles, Laudes, recommandaces, et une haulte messe de requiem; le tout à diacre et soubz diacre et chœuriers pour feu Jehan Petau (1) ». 27 Juin. << Basse messe pour feue Jehanne du Four, en son vivant femme de feu Michel du Buz, et depuis femme de Lienard de Popon, seigneur de Bondoufle, laquelle a délaissé à la fabrique St-Nicolas de Corbeil 21 sols parisis de rente...>>> 30 Juin. Obit solennel pour feu Me Loys Privé, en son vivant chanoine de l'église Notre-Dame de Corbeil. « C'est assavoir: Vigilles, Laudes et recommandaces avec une haulte messe à diacre, soubz diacre et chœuriers. Item, après lad. messe se doibt faire procession sur la fosse dud. Privé, en commençant libera me Domine; puys après les pseaulmes de Miserere mei Deus secundum, De profundis, avec les oraisons Deus qui inter apostolicos, etc., pour lequel faire a donné 16 livres tournois (2) ». 1er Juillet. - Obit solennel pour feue Marguerite Rose, en son vivant femme de Me Claude le Bergier, advocat en parlement, prévost de Corbueil, et après la messe dicte, dire et chanter devant l'autel Notre Dame, Salve Regina, et oraisons convenables, et sur la fosse delad. defuncte, libera me, Domine, et oraisons acoustumées ». << Et decedda lad. defuncte le xxve jour de juing 1545 ». - 23 Juillet. Obit solennel avec Laudes, vigiles, recommandations et offrandes à l'intention de Jehanne Garnier, femme de Mª Jacques du Hamel, notaire. 28 Juillet. - Ste Anne: Messe haulte de Ste Anne pour feu Anne 1. Acte du 9 mars 1539 devant Etienne PARNOT, tabellion à Corbeil. 2. Acte du 9 octobre 1538, devant Guespereau, substitut de Parnot, tabellion à Corbeil.
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 +|**00000343**| 119 Bardou, en son vivant veufve de feu Jehan du Gron; la fondation est de 16 sols parisis. 31 Juillet. - <<< Obit solempnel pour honnorable homme Jehan Cordeau, lesné, et Françoise Prévost, sa femme; le tout suyvant les lettres de fondation faictes et passées soubz le scel dud. Corbeil, pardevant Langlois, notaire le 18 Juillet 1577 ». 14 août. La veille de l'assomption Nostre Dame, à issue de vespres, se devait dire «ung salut de la solempnité de la feste et journée d'assomption Notre Dame, avec les oraisons à ce propres; et à la fin dudict salut devant le crucifix de lad. église dire ne recorderis, de profundis, et oraisons acoustumées; le lendemain dudict jour d'assomption dire une haulte messe de Requiem, à diacre, soubz diacre et chœuriers>> etc..., en vertu d'une donation passée par-devant Langlois, notaire, le 21 août 1574. 1er septembre. - Ce jour, messieurs de Sainct Spire venaient en procession et faisaient les offices de la Messe, étaient tenus chanter ne recorderis et oraisons sur la fosse de feu Jehan Loré ; une messe basse était dite à l'intention dudict deffunt pendant la grandmesse. 8 septembre. Ce jour, issue de Vespres, beau salut pour feue Perrette Lemaire, veuve de Guillaume Parnot, où on chantait devant l'autel notre Dame, avec ne recorderis, commendaces, miserere, de profundis. zer Octobre. — Obit solempnel pour feu messire René de Mézières, en son vivant vicaire de la dicte église 1. 19 octobre. Obit solempnel pour Nicolas Faulcœur, en son vivant Mº barbier et chirurgien à Corbeil 2. Ier novembre. « Ce dict jour, issue de Vespres, se doibt dire Vigilles à neuf leçons, pour deffuncte Marye le Page, en son vivant veufve de feu Fery le Fort; et le lendemain Laudes, recommandaces avecq ung obit solempnel à diacre et soubz diacre, avec libera sur la fosse de la deffuncte. 3 novembre. << Obit de Robert Taupin, bourgeois de Corbeil, qui en l'an 1399, donna à la fabrique de la Chapelle Saint-Nicolas 12 sols parisis de rente annuelle et perpétuelle, à percevoir sur 2 maisons situées en la rue de la Desguide, contiguës, tenant d'une part la rue du Port de la Ferté, et de l'autre côté aux héritiers de défunt Robert Pigné, pour son anniversaire, devant être fait dans la dite chapelle ». 1. René de MÉZIÈRES OU MAISIÈRES, était vicaire en 1521; il l'était encore en 1543. 2. Acte REGNAULT, notaire à Corbeil, du 20 Juillet 1551.
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 +|**00000344**| 120 - 3 novembre. << Les marguilliers de l'église de céans sont tenus faire dire ung obit solempnel à diacre et soubz diacre et chœuriers, avec vigilles, trois leçons; et à fin de la dite messe faire procession, au cimetière de la dite église, chantant Libera, miserere mei Deus secundum, avec de profundis, et oraisons acoustumées; et à l'offertoire de laquelle messe seront offerts: pain, vin, chandelle et luminaire pour ung paroissien de la paroisse de lad. église, non nommé » (1). 8 décembre. Après Vespres, se disaient en l'église St-Nicolas, les vigiles d'un obit solennel, duquel les recommandations et la messe avec le libera me se célébraient le lendemain, à l'intention de Nicolas Guiboys, bourgeois de Corbeil. Enfin le 31 décembre, les marguilliers de l'église St-Nicolas étaient tenus de faire célébrer en cette église un obit anniversaire solennel, << c'est assavoir: vigilles, laudes, commendaces, avec haute messe à diacre, soubz diacre et deux chœuriers pour Marion, jadis femme de Etienne Dauvergne, et ses amis trépassez, laquelle avait donné à l'église 16 sols de rente, sur une maison assise aux faulx bourgs de Corbueil près la dicte église St-Nicolas, où pend pour enseigne La Grue » (acte du 15 mai 1512). Cette église a eu le sort de Notre-Dame; elle a été détruite, mais dans des temps plus anciens et dans des circonstances bien différentes. A raison de sa situation, qui dominait les fortifications, l'église St-Nicolas de Corbeil commandait la ville et nuisait à sa défense, ou en facilitait l'attaque. A l'époque des guerres civiles de religion, qui désolèrent et ensanglantèrent la France sous le règne des Valois, et notamment sous le règne de Charles IX, les habitants de Corbeil n'hésitèrent pas à sacrifier leur église paroissiale à la défense de la cité. Déjà, lors du siège de 1562, ils avaient été dans la nécessité de la ruiner partiellement, afin que l'ennemi ne pût s'en servir avantageusement pour battre la ville de son artillerie. On sait, en effet, que le 13 novembre 1562, le prince de Condé, à la tête de l'armée protestante et de troupes étrangères, vint menacer Corbeil, commandé par Charles de Conte, seigneur de Pa1. Led. paroissien était M. Jacques de Hamel.
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 +|**00000345**| 121 vans, lieutenant du Roi et de la compagnie du Duc de Lorraine. Ce n'est que grâce à la défense énergique des troupes de Pavans et au patriotisme des habitants que Condé, après avoir perdu plusieurs officiers et deux à trois cents soldats, se vit contraint de lever le siège, le 21 novembre, et de marcher sur Paris, accompagné par l'amiral de Coligny. « Le prince de Condé, nous dit de la Barre, n'ayant pu secourir les siens a « Rouen, au sortir d'Orléans, il fut prendre Pluviers (1), Estampes et Dourdan, et « le 13 novembre il vint planter son camp aux environs de Corbeil, dans l'assu- << rance que ceux de son parti lui avoient donnée de luy livrer la ville, à la charge « d'être épargnée du pillage, mettant des enseignes rouges aux fenestres de leurs << maisons, où ils avoient désigné de se retirer. << Pour lors il y avoit beaucoup de maisons autour de l'église de St-Nicolas, hors << la ville; les protestants s'approchèrent de ce côté là et firent facilement retirer << les soldats de Pavans qui estoient sortis à l'escarmouche, puisque entre eux il « y avoit des réformés qui aydèrent à donner l'épouvante à leurs compagnons, <<< et s'entendoient de donner l'entrée libre aux ennemis; mais, l'un des échevins, « qui se trouva à la porte, abattit promptement le tapecul qui fit visage de bois << aux ennemis, et les arquebusiers qui étoient sur les murailles de la ville les << contraignirent de se retirer au gros de l'armée, qui se logea aux villages voisins». Nul doute que l'église Saint-Nicolas fut saccagée et dévastée lors de ce siège, où les murailles de la ville furent <<< rompues et abattues en plusieurs endroits, entre le Port aux tanneurs et le corpsde-garde, dessus le pont-levis de la porte Saint-Nicolas ». Cependant des réparations y furent faites, et elle continua de servir de paroisse aux habitants de la ville; le culte y fut certainement célébré jusqu'au grand siège de Corbeil par Farnèse, en septembre 1590, où, pour les besoins de la défense, elle fut abattue et rasée définitivement. L'abbé Lebeuf prétend, il est vrai, qu'on ne peut assigner à la destruction de l'église St-Nicolas une époque postérieure à 1554, en se basant sur un fragment d'ordonnance de l'évêque de Paris, du mois de mars ou avril de la même année, qui porte que les chanoines de Notre-Dame seront tenus de fournir un autel en leur église aux habitants de cette paroisse de St-Nicolas, pour y faire l'office. Mais cette opinion est erronée. Rien ne justifie cette ordonnance, si ce n'est que l'église St-Ni1. Pithiviers. 1909. - II. 9
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 +|**00000346**| 122 - colas étant trop exiguë pour le service paroissial, et la population s'étant aussi déplacée, l'évêque, sur la demande même des habitants, les a autorisés à jouir d'un autel à l'église Notre-Dame. Il est établi, en effet, par des documents probants, que l'église St-Nicolas existait encore longtemps après cette date. C'est ainsi que nous invoquerons notamment : 1º un acte du 18 février 1566, contenant vente par Vincent Destouches, md boulanger à Corbeil, à Jean Buisson, aussi marchand, d'un petit jardin, << assis ès faulxbourgs de Corbueil, près l'église St-Nicolas »; 2° un acte du 3 février 1572, contenant fondation de messe en l'église St-Nicolas de Corbeil, par Me Jacques Patin, notaire royal à Corbeil, seul héritier de Denise Chicquart, sa mère, en son vivant veuve de Hugues Patin (1). Par cet acte Patin avait cédé à « l'œuvre et fabrique de l'église parochiale Monsieur Saint Nicolas de Corbueil » 16 sols parisis de rente annuelle, à prendre au jour St Martin, sur une maison assise à Corbeil, proche de la porte de Paris appelée <<< l'hostel du PILIER VERT > tenant à la dite porte; les marguilliers s'engageaient à faire dire, chanter et célébrer, chacun an, « en ladicte église » le lendemain du jour St Marc, en avril, une messe haute de requiem pour l'âme de ladite défunte et de tous ses parents et amis ; 3º un contrat passé pardevant Me Lusson, notaire à Corbeil, le 19 juin 1574, contenant transport à la même fabrique de Saint-Nicolas, de 35 sols tournois de rente par Jacques du Hamel, notaire, pour la fondation de l'obit solennel de Jehanne Garnier, sa femme, qui se célébrait en cette église le 23 juillet; 4º enfin, le traité conclu le 12 décembre 1588, entre Mes Jehan Lerouxet Tristan Canu, «prestres, eulx se disans <<< curez de l'église et paroisse St-Estienne d'Essonne et St-Nicolas, << son annexe, pour nourrir paix et amitié entre eulx » et dans lequel << il est stipulé que : ledict Leroux a ceddé, quitté et mis ès mains << dudict Canu, tout et tel droict qu'il a et prétendoit en ladicte << cure St-Estienne d'Essonne et St-Nicolas de Corbeil, son annexe, et << ce, pour d'icelle joir, user et desservir par ledict Canu, seul...» (2) De la Barre, dont le témoignage est précieux pour l'histoire de cette époque, confirme notre assertion. Ne laisse-t-il pas entendre, en effet, que l'église St-Nicolas fut abattue pour la défense de la ville, par l'autorité de M. de Villeroy? N'a-t-il pas écrit que « M. de << Tregny fit employer les pierres du bâtiment à revêtir les éperons et 1. Archives de Seine-et-Oise. E. 6836. 2. Minute Etienne Grégoire, not. à Corbeil. Ibidem. E. 6844.
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 +|**00000347**| 123 - « terrasses qu'il fit élever aux environs (1) », notamment le bastion, depuis connu sous le nom de l'Arquebuse. Or, ce n'est qu'en 1585 que Neufville de Villeroy devint seigneur engagiste de la châtellenie de Corbeil, et au mois de novembre 1590, seulement, que M. de Tregny devint gouverneur de la ville. Enfin viennent corroborer notre opinion, les termes même de la requête présentée par les habitants de Corbeil à Henri IV, le 13 juillet 1594, aux fins d'obtenir la réunion des deux collèges, chapitres et << communaultés de Sainct-Spire et de Nostre Dame de Corbeil », et dans laquelle ils demandent au roi : << Ordonner que l'esglise de Nostre Dame seroit delaissée ausdictz habitans pour servir d'esglise paroichialle, en considération qu'il n'y avoit en ladicte ville autre esglise cappable pour recepvoir le peuple, et que l'esglise St-Nicollas par plusieurs fois réédifiée après les esdictz de pacification, estoit à présent ruynée et les matériaulx jusques aux fondementz appliquez à la fortification de la dicte ville (2) ». C'est à la suite de cette requête, après enquête, et avis du cardinal de Gondy, alors évêque de Paris, qu'intervint, le 9 août 1601, un arrêt portant union des chapitres de St-Spire et de Notre-Dame de Corbeil. Il est dit dans cette décision que l'église Notre-Dame sera délaissée aux habitants, avec les cloches et chaires du chœur et qu'elle leur demeurera pour leur servir d'esglise paroichialle au lieu de l'esglise St-Nicollas qui soulloit estre hors la ville, à la charge de l'entretenir et maintenir ». Les habitants de Corbeil eurent à payer pour ce délaissement 400 écus aux chanoines. L'arrêt de réunion fut mis à exécution dès le 15 septembre 1601, après procès-verbal de Martin Langlois, sieur de Beaurepaire, me des requêtes en l'hôtel du roi. Tristan Canu, qui avait été le dernier curé de St-Nicolas, prit possession de la nouvelle église paroissiale, dont il fut ainsi le premier curé. Il ressort donc, à l'évidence, des faits que nous venons de signaler que l'église St-Nicolas, réparée à diverses reprises, notamment après le siège de 1562, fut abattue et démolie complètement lors du siège de septembre 1590, et non antérieurement à 1554, comme l'a présumé l'abbé Lebeuf. Sa destruction rendit nécessaire l'arrêt de 1601, et motiva l'érection de la collégiale Notre-Dame en église paroissiale de Corbeil, sous le titre d'EGLISE ET FABRIQUE DE NOTRE-DAME ET 1. Les Antiquités de Corbeil, par De La Barre, chap. 27. 2. Arch. de S.-et-O. G, 238.
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 +|**00000348**| 124 - SAINT-NICOLAS DE CORBEIL, qu'elle a conservé jusqu'à la Révolution. Lors de la démolition du bastion de l'Arquebuse, les pierres qui provenaient de l'ancienne église St-Nicolas ont été employées à l'établissement des murs de terrasse du quai de l'Instruction, actuellement quai Bourgoin; et, vers 1843, lors des fouilles faites après la vente du cimetière, les fondations de l'église ayant été en partie arrachées, les matériaux qui en sont provenus ont été employés à la construction du perré de la porte Paris (ou de l'apport Paris), en face de la rue dite du Chemin de fer. Les pierres extraites du surplus des fondations qui se trouvaient sur la partie du terrain acquise par M. Nedek (1), ont servi à la construction des murs de clôture des jardins qui occupent l'emplacement de l'ancien cimetière. Telle fut la fin de l'église St-Nicolas. II. LE CIMETIÈRE SAINT-NICOLAS. On sait que les cimetières ont toujours été en grande vénération parmi les chrétiens; c'est à l'endroit où reposaient les morts que, dans les premiers temps, ils se réunissaient. L'habitude prise dès la fin du XIIe siècle d'inhumer dans les églises les ecclésiastiques, puis bientôt après, par faveur, les laïques d'une grande vertu, et enfin d'autres fidèles, sous divers motifs, provoqua la création de cimetières attenant aux églises,« sous l'égoût du toit», comme on disait par humilité. C'est ainsi que chaque église de Corbeil avait son cimetière propre. Celui de l'église St-Nicolas était destiné aux inhumations des habitants de la partie de la ville située sur la rive gauche; aussi était-il de beaucoup le plus étendu. Après la destruction de l'église, il continua de servir de grand cimetière public jusqu'en avril 1832, époque du choléra-morbus ; il était devenu l'unique lieu d'inhumation après 1792. C'est au cimetière St-Nicolas que furent transportés, en 1792 et 1793, les ossements provenant des nécropoles de la ville qui avaient été fouillées, notamment des cimetières de St-Léonard, St-Guenault, de l'hôtel-Dieu et du couvent des religieuses. Aussi peut-on dire que presque toutes les générations de Corbeil, jusqu'en avril 1832, avaient reçu leur sépulture dans ce cimetière. 1. M. Nedek avait acquis le 2e lot, en bordure sur la rue St-Spire, ce qui nous indique exactement l'emplacement de l'église St-Nicolas.
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 +|**00000349**| 125 - C'est là aussi que reposaient les pauvres prisonniers vendéens, qui tous, au nombre de cent, à l'exception de deux, succombèrent à la dysenterie en l'an II de la République, dans l'ancien hospice qui leur servait de prison. Enfin c'est au cimetière St-Nicolas qu'étaient encore les débris glorieux des armées qui succombèrent à la bataille de Montereau, en défendant, pied à pied, en 1814, sous les ordres de Napoléon, le sol de la patrie. Le cimetière St-Nicolas se trouvait hors de l'enceinte de la ville, sur le chemin de Nagis, et attenait à l'église. Un plan de ce champ du repos, daté de 1842, nous indique qu'il se trouvait exactement placé entre la rue de la Quarantaine et la rue St-Spire; la rue StNicolas, percée après la fouille du cimetière, en 1843, en dépendait; sa rive droite formait son extrême limite au midi; les maisons Moineau et Doublet le limitaient au nord. Sa contenance était, à l'origine, d'un peu plus d'un arpent, soit 4.400 mètres environ (1). Il fut rétréci de quelque cent mètres, en 1785, en vertu de la permission qui avait été accordée, le 14 juillet de cette année, par le trésorier de France, d'élargir le grand chemin le limitant, actuellement rue St-Spire ou route nº 191 (2). C'est au cimetière St-Nicolas que, depuis 1601 jusqu'à la Révolution, les paroissiens de Notre-Dame se rendaient en procession le jour de la Toussaint. En souvenir de l'ancienne église St-Nicolas, il était aussi d'usage d'y aller processionnellement le 6 décembre, jour de la fête de St-Nicolas (3). L'abbé Guiot nous apprend que le 19 mars 1750, la Seine déborda jusqu'au cimetière St-Nicolas; il y eut neuvaine à ce sujet. La situation du cimetière St-Nicolas entre la Seine et la rue StSpire a donné lieu aux pensées morales exprimées en vers latins et français qu'on lisait, avant 1792, aux piliers qui en formaient l'entrée: Inter aquas et iter tumulata cadavera fæno Quam sit vita brevis quam fragilisque docent : More viæ calcabimur : ibimus instar et unda ; Et fano similes nascimur et morimur. Crux hic ipsa cadet : Deus at crucis usque manebit Ad vitam cujus nos revocabit amor. 1. L'arpent vaut à Corbeil 4219 mètres. 2. Almanach de Corbeil, année 1789. 3. Ibidem.
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 +|**00000350**| 126 - TRADUCTION Entre le cours du fleuve et le bord du chemin Cette foule de morts sous l'herbe ensevelie, Sur la fragilité de cette courte vie Nous éclaire, et nous dit quel est notre destin. Etre foulés aux pieds ainsi que ce passage, Comme l'onde qui fuit disparoître et périr, Avec cette herbe éclore, avec elle mourir. De notre sort, mortels, voici la triste image. Cette croix même ici, comme nous finira ; Mais le Dieu, qui pour nous dans ses bras expira, Ne passera jamais; et sa main paternelle Doit nous conduire un jour à la vie éternelle. Le cimetière St-Nicolas, devenu trop exigu, par suite de l'augmentation de la population de la ville, fut désaffecté en 1832. Son existence formant obstacle à l'édification de constructions dans le voisinage, le conseil municipal décida, par délibération du 21 février 1837, de l'aliéner, en réservant toutefois une partie destinée à créer une nouvelle rue de 8 mètres de largeur, devant donner communication de la rue St-Spire à la Seine. Pour opérer cette vente on dut attendre le délai de 10 ans, fixé par les décrets du 15 mai 1791 et 23 prairial an XII. Dès le 12 janvier 1839, Louis Julien Laroche, architecte à Corbeil, fit l'arpentage de l'ancien cimetière, dont la contenance totale était de 4197 mètres, et établit le plan de division en 5 lots. Le 17 mai 1842, intervint l'ordonnance royale suivante approbative des délibérations du conseil municipal des 21 février 1837, 1er et 25 juin 1841: Louis-Philippe, roi des Français. A tous présens et à venir, salut. Sur le rapport de notre ministre, secrétaire d'Etat au département de l'intérieur, Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Article premier. La ville de Corbeil (Seine-et-Oise), est autorisée à aliéner aux enchères publiques, sur la mise à prix de quatre mille trois cent quarante-cinq francs, prix d'estimation, une portion de son ancien cimetière, contenant trente-trois ares quarantesept centiares. Le produit de cette aliénation devra être placé en rente 5 0/0 sur l'Etat.
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 +|**00000351**| 127 Article deux. Notre ministre, secrétaire d'Etat au département de l'intérieur, est chargé de l'exécution de la présente ordonnance Au Palais de Neuilly, le 17 mai 1842. Signé: LOUIS-PHILIPPE. Par le roi, Le ministre secrétaire d'Etat au département de l'intérieur. Signé: DUCHATEL. C'est ainsi, et en exécution de cette ordonnance, que la plus grande partie de l'ancien cimetière St-Nicolas, fut adjugée en 5 lots le 9 octobre 1842, en l'étude de Me Lemenuet, notaire. Il avait été stipulé dans le cahier des charges que les adjudicataires entreraient immédiatement en jouissance, sauf un delai d'un mois réservé en faveur des citoyens qui voudraient exhumer les dépouilles mortelles de leurs parents et amis. Le premier lot fut adjugé à Madame Veuve Jacques Moineau, le second à Mr Jean Nedek, et les trois autres lots à Mr Frédéric François Piat, ancien avoué à Corbeil; l'adjudication produisit 5575 fr. Les adjudicataires se disposaient à prendre possession du terrain, lorsque le conseil municipal exprima le vœu de faire exhumer tous les ossements, pour les transporter au nouveau cimetière, où ils seraient recueillis sous un monument funèbre; ils acceptèrent religieusement cette proposition. La piété des habitants s'était en effet émue à la seule idée de délaisser dans un terrain, désormais livré au commerce, les restes de tant de citoyens. Pouvaient-ils, ces généreux Corbeillois, oublier et abandonner ainsi les os sacrés de leurs aïeux ? La fouille du cimetière St-Nicolas fut donc opérée sous la surveillance de l'administration municipale par deux entrepreneurs : Emile Auguste Pré et Antoine Poincloux, aidés de 12 ouvriers, et pour un prix payé au moyen d'une souscription volontaire de la part des habitants, laquelle produisit 3148 fr. 25. Les restes mortels, soigneusement recueillis, furent déposés dans le nouveau cimetière de la ville de novembre 1842 à février sui1. Délibération du conseil municipal, du 17 février 1843. 2. Acte du 28 juin 1843, portant réglement du compte définitif à l'occasion de l'association verbale faite entre eux pour les fouilles, les exhumations, transports, translation, remblais et autres travaux qui étaient à faire dans l'ancien cimetière St-Nicolas. 3. Ce cimetière, celui actuel, avait été dénommé, à l'origine, cimetière Ste-Marguerite.
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 +|**00000352**| 128 - vant, sous la base du monument que nous y voyons aujourd'hui, lequel fut terminé le 30 décembre 1843 (1). Ce monument, élevé en exécution de la délibération du conseil municipal du 17 février 1843, présente un ensemble à la fois simple, religieux et pittoresque, Il se trouve au fond, à gauche, du cimetière actuel. Les frais s'élevèrent à 1780 fr. environ. Il se compose d'une pyramide triangulaire surmontée d'une urne funéraire en marbre blanc et appuyée sur un socle à 4 faces, dont la partie inférieure repose sur un terre-plein élevé de i mètre au-dessus du sol. Une plaque de marbre blanc, placée sur l'une des faces de la pyramide, porte l'inscription suivante : 1843. - Ici reposent les ossements recueillis dans les anciens cimetières de Corbeil. Ce monument, consacré par la génération actuelle à la mémoire de ses ancêtres, est recommandé au respect des générations futures. Puissent les mânes de ces nombreux corbeillois être satisfaites du pieux hommage rendu à leur mémoire, et reposer en paix, éternellement, dans l'enclos bénit. Les fouilles terminées, les travaux de terrassement et d'empierrement de la portion de terrain de 8 ares 33 centiares, réservée pour la création d'une nouvelle rue, destinée à faire communiquer la rue St-Spire à la Seine, furent mis en adjudication le 21 septembre 1843; les travaux commencèrent le 15 avril suivant. Le 11 février 1849, le conseil municipal, considérant avec raison << qu'il était convenable de perpétuer, par le nom de la rue, la mémoire des faits historiques qui se rattachent à l'ancienne église et à l'ancien cimetière Saint-Nicolas », décida que la nouvelle voie serait appelée rue SAINT-NICOLAS, et rapporta, en conséquence, la délibération qui lui avait attribué le nom de rue de Seine. Emile CREUZET. 1. Nous signalerons que, dans la nuit du 9 au 10 février 1843, des voleurs s'introduisirent dans l'ancien cimetière et y détournerent plusieurs sacs d'ossements. Des procèsverbaux furent dressés pour constater cette profanation et en instruire la justice; l'enquête ne put faire découvrir les coupables.
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 +|**00000353**| BIBLIOGRAPHIE (1909-1910) (1). ANGER (Dom). — Les dépendances de Saint-Germain-des-Prés, T. III. - Ligugé (Vienne), imp. Aubin. Paris, lib. Poussielgue, 1909, in-8°, CIII-368 pp. Archives de la France monastique, vol. 8. BLIN. Aide-mémoire de l'infirmier à la colonie de Vaucluse (Seine-et-Oise) par le Dr Blin, chef de service. Montdidier, imp. J. Bellin. Paris, lib. Vigot frères, 1908, in-16º, 20 pp. Préfecture de la Seine. BONNEFON (Paul). - Perrault (Charles) et Perrault (Claude). — Mémoires de ma vie, par Claude Perrault. Voyage à Bordeaux (1669) par Claude Perrault; publiés avec une introduction, des notes et un index par Paul Bonnefon. Ouvrage illustré de 16 planches hors texte. - Evreux, imp. Hérissez et fils. rens, 1909, in-8º de 255 pp. Les Perrault étaient seigneurs de Viry, non loin de Corbeil. Paris, LauBOUVIER (l'Abbé H.). — Histoire de l'Eglise et de l'ancien Archidiocèse de Sens. T. I, des origines à l'an 1122. Amiens, imp. Yvert et Tellier, 1906, in-8º de XIII et 470 pp. Avant l'érection de Paris en Archevêché, Corbeil dépendait de celui de Sens. CLOUZOT (H.). - Saint-Maur, paradis de salubrité, aménité et délices. Nogent-le-Rotrou, imp. Daupeley-Gouverneur. Paris, Champion, 1909, in-8°, 28 pp. Extrait de la Revue des Études Rabelaisiennes, T. VII, 1909. I. Notre Bulletin étant très en retard cette année, nous nous sommes trouvé obligé d'indiquer dans cette bibliographie des ouvrages parus en 1910. Il eût été trop tard d'attendre le 2 bulletin de 1910 pour les signaler. 1909. II. 10
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 +|**00000354**| 130 Chartes (2) de Philippe-Auguste, en faveur du Prieuré de Longpont, 1181 et 1184. Une autre charte de la reine Adèle, mère du Roy PhilippeAuguste; donation de la dîme de Marolles à l'Eglise de Longpont, 1204. Extrait du Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris, année 1909, 2m. bulletin, pp. 71 à 73. -- DANTE ALIGHIERI. Vita nuova, suivant le texte critique préparé pour la Societa Dantesca Italiana, par Michel Barbi, traduite avec une introduction et des notes par Henry Cochin. Paris, Champion, 1908. - DIMIER (Louis). — Fontainebleau. De la collection des villes d'art célèbres. - Paris, Laurens, 1908. 168 pp. in-4°, 109 gravures. Le Palais de Fontainebleau, 26 pp. in-fol. non ESPARBÈS (G. d'). chiffrées, planches en couleurs. No du Figaro illustré de Juillet 1908. Fix (E.). - L'impromptu du parc de Sceaux, pièce en un acte, en prose et en vers, précédée du Théâtre de Sceaux, prologue d'ouverture. Sceaux, imp. Charaire. Paris, lib. Boulinier, 1909, in-3° jésus, 35 pp. GROLLEAU (C.). — A Monsieur l'Abbé Pierre Destarac, Curé de Saint-Denis de Wissous, fêtes des SS. Pierre et Paul (28 juin 1908), poésie par Charles Grolleau. Tonnerre, imp. C. Puyfagès, 1908, in-8°, 6 pp. GAZIER (A.). — Second centenaire de la destruction du PortRoyal. Port-Royal au xviie siècle. Images et portraits, avec des notes historiques et iconographiques; introduction par André Hallays. Paris, Hachette, 1909. Recueil in-4° contenant 347 gravures, en 130 planches, dont 22 hiliogravures, 26 phototypies, 82 simili-gravures. GASSIE (J.-G.). — Le Vieux Barbizon, souvenirs de jeunesse d'un
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 +|**00000355**| 131 - paysagiste, 1852-1875, avec to dessins de l'auteur. Préface de G. Lafenestre. - Paris, Hachettte, 1907, in-8º de 40 et 261 pp. GACHONS (Jacques des). - Le Miracle d'après-demain. Extrait de la Revue de Paris, No du 15 avril 1910, pages 827 à 847. Œuvre toute d'imagination. L'auteur s'endort dans l'église Saint-Spire de Corbeil, alors abandonnée et privée de tout culte; il rêve et nous fait assister à une scène miraculeuse qu'il voit en songe et dont les détails se déroulent à travers les rues de Corbeil. Il évoque et met en relief les personnages civils et religieux qui ont illustré cette ville dans les siècles passés. Ces pages pleines d'esprit et de belles pensées, fort bien dites, font honneur à l'auteur. HARTMANN (P.). — Conflans près Paris, par Louis Hartmann. Nogent-le-Rotrou, imp. Daupeley-Gouverneur. Paris 1909, in-8° de 192 pp. avec gravures et plans. Extrait des mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, T. XXXV, 1908. HERBET (Félix). — Fontainebleau révolutionnaire. Liste des personnes mises en arrestation au ci-devant Chateau, 1793-1794, in-8° de 47 pp. Extrait des Annales de la Société hist. et arch. du Gâtinais, année 1907. Fontainebleau, imp. M. Bourges. ... Inondation (1') à Paris et ses environs. I vol. in-8º de 64 pp., illustré de 200 vues photographiques. Artistic éditions. Paris, rue Emile Gilbert, 3. (1 fr. 50). ... Liste des objets mobiliers classés de Seine-et-Oise, à la date du 30 juin 1909. Versailles, imp. Cerf, 1909, in-16º de 48 pp. LEFÈVRE-PONTALIS (E.). Les Campagnes de construction de Notre-Dame d'Etampes, par Eugène Lefèvre-Pontalis, directeur de la Société française d'Archéologie. - Caen, imp. Delesque, 1909, in-8º de 30 pp. avec gravures dans le texte et plan gravé hors texte. LEFÈVRE (L.-E.). — Quatre études archéologiques étampoises: Mémoire sur plusieurs importantes questions auxquelles on a rattaché l'église Saint-Martin d'Etampes (XIIe siècle). - L'Eglise et la
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 +|**00000356**| 132 - tour militaire du Petit Saint-Mard (x1º siècle). - Le Château-fort Royal et la miniature des très riches heures du duc de Berry (1410-1415). - Les caves du moyen âge à Etampes. Montdidier, imp. Bellin; Paris, Lib. A. Picard, 1909, in-8° de 32 pp. avec gravures. LEFÈVRE (L.E.). - Origine antique du plan quadrilobé de la tour d'Etampes, par L. E. Lefèvre, correspondant de la Société des Antiquaires de France. Fontainebleau, imp. Bourges. 15 pp. avec 5 figures. Paris, libr. Picard, 1909. In-8°, Extrait des Annales de la Société hist. et arch. du Gatinais, année 1909. LONGNON (Henri). Petite monographie du Château de Rambouillet. Paris, Laurens, 1909. In-12, 35 pp. et 2 plans. MONMARCHÉ (М.). – La banlieue de Paris. Petit in-8°, 12 pp. avec gravures. Musée (le) Saint-Jean de Corbeil, guide du visiteur. Montdidier, imp. Bellin. Petit in-8°, 52 pp. et gravures. MARESCHAL DE BIÈVRE (Cte Gabriel). - Le Marquis de Bièvre, sa vie, ses calembours, ses comédies, 1747-1789. In-8°, avec une héliogravure et 5 gravures hors texte. Paris, 1909. Libr. Plon-Nourrit. Le Monument d'un Limousin philantrope à Draveil, le D. Rouffy. Extrait de l'Abeille de Corbeil No 80, 14 octobre 1909. C'est un juste hommage, rendu par ses concitoyens à l'homme bon et dévoué qu'était le Dr Rouffy, si connu et si aimé à Draveil et aux environs. Alphonse Daudet l'a plusieurs fois mis en scène dans ses romans. PIÉPAPE (DE). - Une petite fille du grand Condé, la Duchesse du Maine, reine de Sceaux et conspiratrice (1676-1753), par le général de Piépape; avec deux portraits en héliogravure. - Paris, PlonNourrit, 1910. In-8°, III-392 pp. PAWLOWSKI. Les Ports de Paris. I vol. in-12, avec 27 vues photographiques, 1909. Etude économique et technique sur le port Parisien qui est le plus important de
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 +|**00000357**| 133 tous les ports français (presque 12 millions de tonnes en 1909). Libr. BergerLevrault. PAWLOWSKI. Les crues de Paris du 6e au 20° siècle ; causes, mécanisme, histoire, dangers; la lutte contre le fléau, par Aug. Pawlowski et Albert Radoux. In-8º avec 6 gravures et 6 plans, 1910. Librairie Berger-Levrault. - Reliques (les) de Saint-Marc l'Evangéliste à Limours, document publié par F. Lorin, Secrétaire de la Société arch. de Rambouillet. Versailles, imp. Aubert, 1908. In-8° de 44 pp. RENART (E.). - Répertoire général des collectionneurs et listes d'amateurs étrangers, publiés par E. Renart, libr. expert à Paris, 1909. Chez l'auteur, 2 rue de Lorraine, à Maisons-Alfort (Seine). Révolution. Recherche et publication des documents relatifs à la vie économique de la Révolution. Comité départemental de Seine-et-Oise. Versailles, imp. Aubert, 1909. In-8°, de 120 pp. Bulletin de 1909. Tout Seine-et-Oise en 1909. Services publics, culte catholique, enseignement, assistance, prévoyance, épargne, mutualités, syndicats, renseignements divers. - Versailles, imprimerie centrale de Seine et-Oise, 1909; in-16 de 402 pp. PÉRIODIQUES Journaux et revues. Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Bulletin, T. XXXVI, 1909. I vol. in-8°. Mémoires, T. XXXV, 1908. I vol. in-8°. Paris, Librairie Champion. Société historique et archéologique du Gâtinais. Annales, T. XXVII, 1909. 1 vol. in-8°. Fontainebleau, impr. Bourges.
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 +|**00000358**| - 134 Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin, 15º année, 1909. I vol. in-8°. Paris, Libr. A. Picard, 82, rue Bonaparte. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Mémoires, T. ΧΧΙΧ, 1909. 1 vol. in-8°. Commission des Antiquités et des arts de Seine-et-Oise. Τ. ΧΧΙΧ, 1909. I vol. in-8°. La Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 11º année, 1909. I vol. in-8°. Almanach-annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes, pour 1909. Corbeil, impr. Crété, 1909, in-8° gravures. Annuaire de Seine-et-Oise pour 1909. 1909. Versailles, Cerf, in-16, Publié sous les auspices de l'administration préfectorale et encouragé par le Conseil général. Le Semeur de Seine-et-Oise, année 1909. Journal politique publié à Versailles. L'Abeille de Seine-et-Oise. - Arrondissements de Corbeil et d'Etampes, paraissant les jeudis et dimanches, année 1909. Corbeil, impr. Crété. Le Journal de Corbeil, organe hebdomadaire des intérêts locaux et des comités républicains, démocratiques et progressistes, année 1909. - Corbeil, impr. Crété. L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain de CorbeilEssonnes et de l'arrondissement, paraissant le dimanche, année 1909. Corbeil, impr. Drevet. Brie et Gâtinais. Revue régionale mensuelle et illustrée, 2º année, 1910, grand in-8°. Meaux, libr. Lepillet, 2, rue Saint-Rémy.
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 +|**00000359**| 135 La tribune républicaine de l'arrondissement de Corbeil, organe d'union républicaine et de progrès social. Directeur politique, José Théry. Feuille électorale hebdomadaire, créée en vue des élections de 1910; elle a eu 4 ou 5 numéros et a cessé de paraître en mai 1910. Almanach de Thiais pour l'année 1909. Choisy-le-Roy, imp. Chambes, 1909 (10 décembre). Petit in-8º à 2 colonnes, portraits. Le Petit Montgeronnais, organe des intérêts commerciaux de Montgeron, Brunoy, Crosnes, Draveil, Vigneux, Villeneuve-SaintGeorges, Yerres et autres communes environnantes, politique, scientifique et littéraire, paraissant tous les dimanches. ire annnée, nº 1, 7 février 1909. In-8º à 2 colonnes et couverture. - Montgeron, impr. Denis. (3 fr. par an). Le Républicain d'Etampes, Corbeil et Rambouillet, organe de la Démocratie républicaine des trois arrondissements, 5 juin 1909. In-fol. à 6 colonnes, 4 pp. Etampes, imprimerie la Semeuse. L'Avenir de la Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne, journal indépendant d'informations et d'annonces judiciaires, légales et commerciales, politique, littéraire, judiciaire, financier, administratif, sportif et théâtral, paraissant le samedi. Ire année, No 1, 25 Décembre 1909. In-fol. à 6 colonnes, 4 pp. - Etampes, impr. Dormann. Almanach de la Ville-du-Bois et Ballainvilliers (Seine-et-Oise), pour 1909. Orléans, impr. Jeanne d'Arc, 74, faubourg Bannier. In-8° non paginé, avec gravures. Le Progrès de Villeneuve-le-Roi, journal mensuel, exclusivement d'intérêt local, rre année, Nº 1, année 1909. In-fol. à 5 colonnes, 4 pp. Villeneuve-Saint-Georges, imprimerie J. Dumont.
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 +|**00000360**| CHRONIQUE 5 Septembre 1909. - Inauguration solennelle, dans la jolie ville de Dourdan, du monument élevé au poète Regnard qui a longtemps habité cette vieille cité de l'Yveline. L'idée première de cette belle manifestation revient tout entière à M. Joseph Guyot, l'érudit propriétaire de l'antique château féodal de Dourdan et l'auteur d'une histoire estimée de cette ville. Déjà, en 1907, M. J. Guyot avait élevé à Regnard un premier monument en publiant un superbe volume dont voici le titre : Le poète J.-Fr. Regnard en son Château de Grillon, étude topographique, littéraire et morale, suivie de la publication des actes originaux de scellés et inventaire après décès. Paris, Picard, 1907, un vol. in-4º de VIII-208 pp., luxueusement imprimé et enrichi de belles gravures. Cette belle publication, qui eut un succès mérité, ne suffit pas à M. Guyot; il voulut encore que Regnard eût son monument sur la place principale de cette ville de Dourdan qu'il avait aimée et habitée. Dans ce but, il ouvrit une souscription à laquelle s'inscrivirent tous les admirateurs du poète aimable et du joyeux épicurien que fut Regnard. Je ne sais ce que donna cette souscription, mais je soupçonne fort M. Guyot d'avoir grandement aidé à sa réussite, car réussite il y eut, puisque le 5 septembre 1909, la ville de Dourdan était en fête, décorée avec goût, pour recevoir les nombreux invités et curieux qui venaient de Paris et de tous les points du département de Seine-et-Oise pour assister à cette belle cérémonie. La fête fut complète: cortège, banquet, inauguration, discours, illumination, rien ne manqua et cette belle journée se termina par un régal littéraire, les Folies amoureuses de Regnard, jouées par des artistes de la Comédie française. Beaucoup de notabilités assistèrent à cette belle fête; il serait trop long de les citer toutes, je me contenterai d'indiquer les orateurs
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 +|**00000361**| 137 qui ont prononcé des discours, c'est-à-dire M. Théaux, Sous-Préfet de Rambouillet, M. Ferdinand Dreyfus, sénateur, M. Lorin, secrétaire général de la Société archéologique de Rambouillet, M. Albert Lefranc, professeur au Collège de France, et enfin M. Claretie, de l'Académie française, etc. Dans son numéro du 10 septembre 1909, L'Indépendant de l'arrondissement de Rambouillet, par la plume alerte et spirituelle de son rédacteur en chef, M. Pierre Lelong, a publié un compte-rendu très complet de cette belle fête, dans lequel j'ai puisé les principaux éléments de cette notice. C'est donc un devoir agréable pour moi d'adresser ici mes vifs remerciements à M. Pierre Lelong, pour le gracieux envoi qu'il a bien voulu me faire de ce numéro de son journal. A. D. Journal officiel du 12 janvier 1910. Décret du ministère de l'intérieur qui attribue à la Commune de Vigneux, canton de Boissy-Saint-Léger, arrondissement de Corbeil, la dénomination de VIGNEUX-SUR-SEINE. Une découverte. La grande collection de mss. de Sir Thomas Philipps, en Angleterre, a déjà été, en grande partie, dispersée par plusieurs ventes importantes; dans l'une d'elles, faite à Londres en 1909 (ce ne sera pas la dernière), il a été adjugé à la Bibliothèque Nationale de Paris, un manuscrit de l'Abbé Guiot, qui avait été inconnu jusqu'à présent; c'est pourquoi je crois bien faire en le signalant ici, quoique cet ouvrage ne concerne pas Corbeil, mais l'Abbé Guiot s'est tant occupé de notre histoire, que rien de ce qui le touche ne peut être étranger pour nous. Ce ms. in-folio, de 400 pages, est maintenant inscrit à la Bibliothèque nationale, département des mss. sous la cote suivante : 21243, nouvelle acquisition française. Il a pour titre: Neustria subterranea. C'est l'histoire des illustrations du pays Normand dans les siècles antérieurs à 1790, date du ms. On y trouve des gravures, des autographes et beaucoup de choses intéressantes pour la Normandie. Après l'Abbé Guiot, l'Abbé Cochet a traité le même sujet, sous le titre français : la Normandie souterraine.
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 +|**00000362**| - 138 L'INONDATION DE LA SEINE A CORBEIL, en Janvier 1910. Ce 2º bulletin de 1909 est très en retard, puisqu'il paraît en juin 1910; comment alors ne pas parler de la terrible inondation qui a causé tant de désastres et de ruines à Corbeil, au mois de janvier de cette année ? Régulièrement, cet événement aurait dù figurer dans la Chronique de 1910, qui ne paraîtra qu'en 1911, perdant ainsi son caractère d'actualité. C'est pourquoi nous nous décidons à insérer cet article dans la présente Chronique. Un de nos collègues a tenu un journal, jour par jour, de ce qui se passait et de ce qu'il a vu à Corbeil pendant la lamentable période de l'inondation; ce collègue a bien voulu nous communiquer son manuscrit; c'est une bonne fortune pour nous et nous l'en remercions, car nous pouvons ainsi, tout en résumant ce journal, parler de ce grand événement raconté par un témoin oculaire. Le vendredi 21 janvier 1910, la Seine commençait une crue qui n'effrayait pas encore, le fleuve ayant tous les ans des montées plus ou moins importantes. Mais le lendemain 22, la crue s'accentuait, la Seine, sortant de son lit, montait à vue d'œil et l'eau envahissait déjà les caves. Le lendemain dimanche, 23 janvier, le fleuve avait monté toute la nuit, les rues et les rez-de-chaussée des maisons commençaient à être envahis; à midi, il y avait déjà 50 cent. d'eau dans les maisons du faubourg St-Jacques qui bordent la rivière. Les rues sont transformées en rivières, on ne circule plus qu'en bateau. Les calorifères sont éteints; il fait froid. Les usines sont envahies et fermées. Lundi 24 janvier. La Seine n'a pas cessé de monter, elle atteint déjà un niveau très élevé. Sur le pont encombré de curieux, le spectacle du fleuve en furie est terrifiant. Il charrie des débris de toutes sortes et d'immenses quantités de bois que le flot a enlevées des rives et qui viennent buter contre les piles du pont. Et l'eau ne cessait de monter, il y en a plus d'un mètre dans les rues, autant par conséquent dans les maisons. Toute la vie est suspendue; on manque d'eau potable, il n'y a plus de gaz, la neige tombe et l'on a froid. Le soir, l'obscurité est effrayante, avec l'eau dans les rues et la lune absente. Poste, télégraphe, chemin de fer, rien ne fonctionne plus. Le ravitaillement se fait par bateaux et bien difficilement. On manque de tout et on souffre du froid. Mardi 25 janvier. Toute la nuit la Seine a continué à monter et d'après les bruits courants, elle n'a pas encore atteint son maximum. L'effroi s'empare des habitants des quartiers envahis; la plupart abandonnent leurs maisons et se sauvent en bateau pendant qu'il en est temps encore.
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 +|**00000363**| 139 Mercredi 26 janvier. - La Seine n'a pas cessé de croître et cette inondation prend les proportions d'une grande calamité. Nous aussi, dit l'auteur de ce journal, nous avons été obligés d'abandonner nos maisons, car les conducteurs de bateaux craignaient, si la crue continuait, de ne plus pouvoir nous ravitailler. Jeudi 27 janvier. Au matin, grand brouillard, vite dissipé pour faire place à un beau soleil; mais il fait froid, il a gelé trois ou quatre degrés; cette température est un peu dure pour des gens campés et manquant à peu près de tout, néanmoins elle fait plaisir par l'espoir qu'elle donne de la baisse des eaux, cette baisse est même annoncée de Montereau, où il y aurait une dizaine de centimètres de rabais. Nous serions donc aujourd'hui au maximum de la crue. La cote de 1802 est dépassée et nous sommes bien près d'atteindre le niveau de 1740, époque où l'eau de la Seine a envahi l'église Saint-Spire jusqu'aux marches du chœur ; aujourd'hui elle n'est encore que sous la tour du clocher, c'est-à-dire 3 ou 4 centimètres de moins qu'en 1740. Tout le quartier de la prairie est envahi, les grandes et petites Bordes également ; la place de la mairie est un lac d'où émerge l'Hôtel de Ville absolument entouré par l'eau. La foule encombre le pont, où le spectacle est grandiose. La Seine tumultueuse ne roule plus autant d'épaves, mais à la sortie des arches elle s'élève en vagues énormes qui roulent au loin leurs eaux jaunâtres. Beaucoup de maisons sont fermées; les boulangers, inondés presque tous, ne peuvent plus travailler. On parle de rationner la population pour certaines marchandises devenues rares. Vendredi 28 janvier. - La baisse est enfin venue; c'est un cri de joie général, chacun s'écrie: la crue est arrêtée, la Seine descend! C'est bien peu de chose encore, 10 à 15 cent. de baisse ce matin à 9 heures, mais c'est le commencement de la fin de cette terrible crue qui aura dépassé toutes les inondations du XIXe siècle. Le soir du 28, la baisse continue, mais il fait un temps affreux, un vent fou et de la pluie. Des hauteurs du Perray, dit encore notre auteur, on embrasse le cours du fleuve, tant en amont qu'en aval, dans une très grande étendue. La Seine ressemble à un bras de mer, remplissant la vallée tout entière et n'ayant pour limites que les coteaux qui l'enserrent. Une des conséquences fâcheuses de l'inondation est l'arrêt de toute industrie. L'imprimerie Crété, les Grands moulins, les ateliers Decauville, ceux de Chantemerle, la papeterie des Tarterets et peut-être, en partie au moins, les grandes papeteries d'Essonnes, ont cessé de travailler! Plus de travail, plus de salaires! c'est la misère en perspective, au milieu d'une saison rigoureuse. C'est une situation douloureuse et pleine de dangers, et pour comble, beaucoup de ces ouvriers sont chassés de leur logis par l'inondation. La plupart des habitants ont été contraints d'abandonner leur domicile envahi par les eaux; ils ont trouvé asile chez des parents, des amis, même chez des étrangers charitables. Corbeil est isolé du monde entier, le chemin de fer ayant
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 +|**00000364**| 140 - tout à fait cessé son service; on n'a plus ni lettres, ni journaux, c'est une situation très pénible. Hier, il y a eu trois décès, aujourd'hui un enterrement qui s'est fait en partie en bateau, sans pouvoir aller à l'église dont l'entrée est inondée. C'est un des nombreux épisodes, et non le moins triste, de cette grande calamité publique qui sera pour Corbeil une des pages les plus douloureuses de son histoire. Samedi 29 janvier. Ce matin, la tempête a cessé, le soleil brille et l'on est tout heureux d'apprendre que non seulement la crue est arrivée à son apogée, mais encore qu'il s'est produit une baisse d'environ 20 cent.; c'est une joie générale. Quelques rues, peu inondées, commencent à être rendues à la circulation, mais on ne peut aller loin, la gare du chemin de fer, par exemple, est encore inarbordable, on ne peut y aller qu'en faisant un détour considérable par Essonnes. Les faubourgs, c'est-à-dire toute la rive droite du fleuve, sont encore bien envahis; à la Pêcherie, le quartier le plus éprouvé, il y a eu jusqu'à 3 mètres d'eau dans les maisons. Dimanche 30 janvier. La baisse est sensible et continue; l'après-midi, on peut la chiffrer par un mètre environ au-dessous du maximum. C'est dimanche, il fait beau; aussi, de tous les environs, on vient à Corbeil pour voir l'inondation, et comme il n'y a pas encore beaucoup de rues sans eau, il y a encombrement dans les parties indemnes. Sur le pont surtout, il y a une foule pressée qui veut contempler le spectacle de la Seine sortie de ses rives habituelles; la cohue est telle qu'on a été obligé d'établir un service d'ordre par des gendarmes qui interdisent le stationnement et font circuler les curieux. Lundi 31 janvier. La baisse continuant nous avons rejoint notre demeure, non sans difficulté, car l'eau est encore dans la rue et la difficulté est grande pour ouvrir les portes gonflées par un long séjour dans l'eau. Mais l'intérieur de l'habitation est lamentable; il y a encore 25 cent. d'eau dans toutes les pièces, et on y voit flotter les meubles et objets divers. L'eau qui reste est boueuse et, quand elle se sera retirée, il ne restera plus qu'une vase jaunâtre et puante, dont il faudra se débarrasser au plus vite afin d'assainir salons, bureaux, salles à manger et cuisines. Quant aux caves, elles sont pleines jusqu'à la voûte et il se passera beaucoup de temps avant qu'elles soient entièrement vidées. Nous arrêtons ici ce journal qui se continue jusqu'au 2 février, l'auteur y racontant par le menu tous les désastres causés par l'inondation, les parquets détruits presque partout, les travaux nécessités pour nettoyer et assainir les habitations, les misères faisant suite à cette calamité, et les mesures prises pour y porter remède, tant par la charité officielle que par les initiatives privées et il termine en formulant le vœu que les générations qui viendront après lui n'aient point à déplorer un si grand malheur et à plaindre de si poignantes misères. A. D.
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 +|**00000365**| NÉCROLOGIE La mort impitoyable fait chaque année, dans nos rangs, des vides trop nombreux, hélas! mais assez réguliers, c'est ainsi qu'en 1907 nous avons dû inscrire dix décès de bons collègues, en 1908, ce nombre s'est abaissé à neuf, et, en 1909, nous sommes un peu moins éprouvés, puisque nous n'avons perdu que sept de nos collègues, dont voici les noms : M. Fernand Bournon, Archiviste-paléographe, de Paris, 2 janvier 1909. M. le Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury, 14 février 1909. M. Trochu, d'Arpajon. M. Delaunay, de Saintry, 17 mai 1909. M. Henry de Courcel, de Paris, 1er juin 1909. M. l'abbé Genty, vicaire-général du diocèse de Versailles, 13 juillet 1909. M. le Docteur Boucher, Vice-Président de notre Société, mort à Corbeil le 10 décembre 1909. Fernand Bournon, archiviste-paléographe, décédé le 2 janvier 1909, était attaché au Journal des Débats depuis longtemps. C'était un Parisien par excellence qui s'est toujours beaucoup occupé de l'histoire de la ville de Paris, à laquelle il a consacré beaucoup de travaux importants. Bournon appartenait à presque toutes les Sociétés savantes de Paris et des environs, il y était très apprécié et aimé; il est d'autant plus regretté que sa mort a laissé un vide qui ne sera pas facilement comblé. M. le Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury, décédé le 14 février 1909, était le Président, de temps immémorial, de la Société archéologique de Rambouillet. C'était un archéologue distingué, dont la science faisait autorité. A tous ses mérites, il joignait une grande
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 +|**00000366**| - 142 bonté qui lui avait valu de nombreuses et solides affections, aussi tous ceux qui l'ont connu l'ont grandement regretté. M. Trochu, d'Arpajon, d'une ancienne famille de cette ville, était allé se fixer à Paris; membre de notre société depuis l'origine, il nous avait toujours manifesté beaucoup de sympathie. M. Delaunay, de Saintry, mort le 17 mai 1909, affectionnait beaucoup notre société, dont il suivait les travaux avec grand intérêt. Il était originaire de Saintry, où il avait une charmante habitation et où il est revenu finir ses jours après une carrière honorable, tout entière consacrée au travail. M. Henry de Courcel, décédé à Paris le 1er juin 1909, était le fils de notre sympathique Collègue et Vice-Président, M. Valentin de Courcel. C'est un grand deuil dans cette belle famille à laquelle tant de liens nous rattachent; nous nous associons à ses regrets en offrant au père et à la mère du brillant officier qu'avait été M. Henry de Courcel, nos plus respectueuses condoléances. M. l'abbé Genty, Vicaire général du diocèse de Versailles, est décédé le 13 juillet 1909. Il avait occupé la Cure d'Epinay, puis celle de la Norville, dans notre arrondissement et, en dernier lieu, il avait été nommé curé de Livry; chacun de ces postes avait été, pour ce pasteur érudit, l'occasion d'un volume consacré à l'histoire de ses différentes paroisses. Appelé, par la confiance de Mgr l'Evêque de Versailles, à remplir les fonctions de Vicaire-général du diocèse, il n'eut plus le temps de s'occuper de l'histoire et jusqu'à sa mort il se consacra aux travaux qu'exigeait sa situation. C'était un saint et digne homme qui n'a laissé que des regrets. La perte la plus douloureuse que nous ayons faite au cours de 1909 est celle du Dr Boucher, notre très actif Vice-Président, et si nous le citons en dernier, c'est à cause de la date de sa mort, survenue le to décembre 1909. Paul Boucher était né à Corbeil, il appartenait à une lignée de médecins des plus honorables, il marcha sur leurs traces et toute sa vie fut consacrée à cette belle carrière. Il présida à l'organisation de notre Société, prit part à ses travaux et en fut le Président réel pendant 15 ans. Dans les réunions offi-
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 +|**00000367**| 143 ♡ cielles, dans les excursions archéologiques, il était toujours à notre tête, et l'on aime à se rappeler les allocutions charmantes qu'il nous adressait dans nos excursions. Paul Boucher mérite mieux que ces quelques lignes, mais ici la place nous est mesurée, c'est pourquoi nous lui consacrerons dans notre prochain Bulletin un article spécial, écrit par un ami de cœur qui a tenu à rendre au Dr Paul Boucher un hommage aussi juste que mérité, et qui a bien voulu nous autoriser à reproduire son travail inspiré par les plus purs sentiments de justice et d'amitié. Et nous ferons notre possible pour joindre à cette notice le portrait de notre regretté Vice-Président. A. D.
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 +|**00000368**| TABLE DE LA 15 ANNÉE Statuts et règlement de la Société V Liste des membres. XI Conseil d'administration, bureau, comité de publication. XXII Sociétés correspondantes XXIII Compte-rendu des séances. I Assemblée générale du 7 juin 1909. 6 Recherches sur l'Atelier monétaire de Corbeil (1643-1657), par M. Emile CREUZET.. 16 La Grande Boucherie de Philippe-Auguste et l'Hôtel Saint-Yon, à Étampes, par M. L.-Eug. Lefèvre. 32 La Paroisse de Saint-Pierre d'Etampes (suite et fin), par M. Ch. FORTEAU 47 Les Sœurs Augustines à Corbeil (1643-1792), par M. A. DUFOUR. 59 et 104 Bibliographie. Promenade archéologique du 5 juillet 1909, à Etampes. La Chevalerie Etampoise, par M. J. DEPOΙΝ. L'ancien château d'Etiolles, en 1700, par M. A. DUFOUR. L'artillerie de Corbeil au xvIe siècle (1534), par M. A. D. Origine et explication d'une tapisserie au xvie siècle, par M. T. PINARD Notice historique sur l'église et le cimetière St-Nicolas, de Corbeil, par M. Emile CREUZET. Chronique: 5 septembre 1909. Journal officiel du 12 janvier 1910. Une découverte. 65 73 94 98 106 108 129 L'inondation de la Seine, à Corbeil, en janvier 1910. Nécrologie.. 136 141 GRAVURES Plan de la Halle d'Etampes et de ses environs en 1825. 32 Pl. I. - Grand Hôtel Saint-Yon et dépendances. 43 Pl. II-III-IV. Pignon, lucarne, tourelle. 44 Ancien parement d'autel à l'Abbaye de St-Victor de Paris. 106 6307 Rewr 4. 20. 11
  
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