Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOΙΧ ANNÉE 1910. Ire LIV. A.
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 +MONTDIDIER. IMPRIMERIE J. BELLIN
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 16º Année 1910 1 re LIVRAISON CORBEIL THUNE POL ETAMPES PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMX
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 +SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 - ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. ART. II. - La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. - La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale.
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 +Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. - Le titre de fondateur est acquis: 1º aux signataires des présents statuts, 2º à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. ART. XI. - La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. - Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation.
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 +ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. - ART. XV et dernier. Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. Vu par le Vice-Président : P. BOUCHER. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +|*VIII**|
 +RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. — Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société ; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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 +IX ART. V. - Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles ; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. - ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. - Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur. ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. janvier. L'ouverture de l'année sociale est fixée au rer Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ART. XIV. Un Comité de publication, composé d'un vicePrésident et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle.
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 +|**X**|
 +ART. XV. Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier. - Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications.
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 +LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Étiolles, 12, rue Godot de Mauroi, à Paris (IXe). ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5 bis (VIII). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AMIOT, avocat à la Cour, 207, Boulevard St-Germain, Paris (VII°). AMODRU, député, 66, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII) et au Château de Chamarande (S.-et-O.). ARGELIÈS, Député de Seine-et-Oise, à Juvisy (S.-et-O.). AUBLET-DELAUNAY (Mme), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVII). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 69, rue de Varenne, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. BABIN, Maire d'Arpajon, à Arpajon (S.-et-O.). BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVII). BARTHÉLEMY (Mme vve), rue Feray, à Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVIº). BASSERIE (Mlle), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). Baudelot, avocat, 2, rue de Miromesnil, Paris (VIIIe). *BÉRANGER (Charles), 4, rue de Marignan, Paris (VIII). *BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VI).
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 +|**XII**|
 +BIBLIOTHÈQUE (la) communale DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. MM. +*BIZEMONT (le Comte de), au Château du Tremblois (M.-et-M.). * BIZEMONT (le Comte de), 8, rue Girardet, à Nancy (M.-et-M.). BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). BOBIN, pharmacien à Étampes. BOËTE, Instituteur, à Villecresnes (S.-et-O.). BONNEFILLE, ancien Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BonneFor, à Paris, 4, rue de la Paix (IIe). BONNIN, (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O.). +*BOSELLI (Paul), 130, rue Royale, à Lille (Nord). +BOUCHER (Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUCHER (Mme), à Corbeil. BOUGIN (Louis), à Paris, 3, place Jussieu (Ve). BOUILLOUX-LAFONT, banquier à Etampes. BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau, à Paris (XVI). BOULANGER, 19, quai Bourbon, Paris (IV). BOULÉ (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). *BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON, vice-président de la chambre de commerce de Corbeil-Étampes, à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIII). BRUNOY (la Commune de) (S.-et-O.). BUNEL, agent d'assurances, 8, rue de la Cordonnerie, Etampes. CALLIET, banquier, ancien Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 8, avenue Montespan, à Paris (XVI). CAUVIGNY (l'Abbé), curé de Ballancourt (S.-et-O.). *CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, à Port-Toutevoye par Gouvieux (Oise) et à Paris, 7, Boulevard Beauséjour (XVI). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHARON, Professeur au Collège (Etampes). *CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, à Paris (XVII). CHEHET, ingénieur, 54, rue de la Bienfaisance, Paris (VIII°). CHÉRON, à Lardy (S.-et-O.).
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 +|**XIII**|
 +MM. CHEUREUX, à Étiolles par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIII). CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery, et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VII). CLAVIER (Mile), professeur à Corbeil. CLAVIER (Paul), Architecte, 21, rue de la Cordonnerie, Etampes. CLAYE, notaire à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). CLÉMENT, Architecte de l'arrondissement, à Etampes. COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau par Evry-petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII•). Collardeau du HeAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX). COLLÈGE (le) GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, à Etampes. COLLOMP, 31, rue Marbeuf, Paris (VIIIe). † COPPÉE (François), membre de l'Académie française, 12, rue Oudinot, à Paris (VII). COURAUD (l'Abbé), curé de Garches (S.-et-O.). * COURCEL (le Baron Alphonse de), sénateur, au château d'AthisMons (S.-et-O.), et à Paris, 10, boulevard Montparnasse (XVe). † * COURCEL (Georges de), à Vigneux. * COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O). * COURCEL (Valentin de), à Athis-Mons (S-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VI). COURCEL (Valentin de), Archiviste-paléographe, 20, rue de Vaugirard, Paris (VI). COURCEL (Madame Henry de), à Paris. CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. * CROS (Louis), notaire, à Corbeil. DAMERON, Architecte, 19, rue des Petites Bordes, à Corbeil. DANCONGNÉE, 4, rue du Général Foy, Paris (VIIIe). Danger, ancien géomètre, 18, rue Brunard, à Etampes. DANZAS (Mlle), 49, rue Ampère, à Paris (XVIIe). +* DARBLAY (Aymé), au château de Saint-Germain. DARBLAY (Robert), au château de Saint-Germain, par Corbeil.
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 +|**XIV**|
 +MM. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil. DECAUVILLE (Mme), à la Ferme du Bois-Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O). DELABRECQUE, avoué à Corbeil. DELESSARD (Mme Edouard), à Ris-Orangis, et à Paris, 10, rue de l'Université (VIIe). DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.). * DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VIe). DESRUES (l'Abbé), Curé Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Méry-sur-Oise (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. Doucer (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVI). DROUIN (G.), 4, place des Saussaies, Paris (VIIIe). DUBIEZ, rue Evezard, à Etampes. 1 DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (Xe), et à Brunoy, 16, rue de Réveillon (S.-et-O.). DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Élysées, à Paris (VIII). DUFOUR (M. A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Durandet (l'Abbé), Curé du Ris-Orangis (S.-et-O.). DUREY-COMTE (le Dr), à Corbeil. * DUVAL (Rubens), Professeur honoraire au Collège de France, à Morsang-sur-Seine par Corbeil. DUVAL (Mlle), institutrice à Palaiseau (S.-et-O.). ETAMPES (M. le Conservateur du musée d'). * FERAY (Georges), 21 avenue de l'Alma, à Paris (VIII). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris, 16, rue Cassini (XIV). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Trésorier de la Caisse d'Épargne, à Étampes. FOUCHER (l'Abbé), Curé-archiprêtre de Corbeil.
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 +|**XV**|
 +MM. FOUDRIER (l'Abbé), Curé d'Arpajon (S.-et-O.). FROMAGEOT, avocat, 11, rue de l'Université, Paris (VII). GANAY (le Marquis de), au Château de Courances, par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIIIe). GANDRILLE (Mme), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. GARNIER, Maire de Corbeil, quai de la Pêcherie, à Corbeil. GATINOT, inspecteur primaire honoraire, à Montgeron (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GÉRARD (Octave), avoué à Corbeil. GEOFFROY, inspecteur à la Cie P. L. M., à Corbeil. Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir). MM. GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de St-Sulpice de Favières, par Boissysous-St-Yon (S.-et-O.). GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Emile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. Grands moulins de Corbeil (M. le Directeur des). GRONNIER, principal du Collège Geoffroy-St-Hilaire, à Etampes. GUÉBIN (Mme), 28, rue d'Assas, Paris (VI). GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). Guillard, banquier, à Corbeil. GUYOT (Gustave), propre, à Massy (S.-et-O.), et à Paris, 63 bis, rue du Rocher (VIIIe). GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, à Dourdan, (S.-et-O.), et à Paris, 30, rue de Condé (VI). HABER (André), avoué, à Corbeil. HARO (Henri), Peintre-Expert, 20, rue Bonaparte, à Paris (VIe). + HAURÉAU (Barthélemy), Membre de l'Institut. HAÜET (Maurice), 10, avenue de Villiers, à Paris (XVIIe) et à Boissy-sous-Saint-Yon (S.-et-O.). HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). HINQUE (Edmond), à Yerres (S.-et-O.), et à Paris, 94, boulevard Haussmann (VIIIe).
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 +MM. HUMBERT, notaire à Brunoy (S.-et-O.). Houssor (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII°). HUET (Edmond), 12, rue St-Jacques, à Étampes. HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Etampes. * JACQUEMOT (l'Abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé de Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANCOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du faubourg St-Honoré (VIIIe). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Ve). JOUBERT, 46, Boulevard Emile-Augier, Paris (XVIe). JOZON (Maurice), Notaire à Corbeil. * LA BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIII). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIII*). LADMIRAL (le Dr), à Étiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAUDERAUT (l'Abbé), Curé de St-Martin, à Étampes. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O.). LAVALLÉE (Pierre), au Château de Segrez, par Boissy-sous-StYon, et à Paris, 10, rue de Vézelay (VIIIe). LEBRET, ancien Garde des Sceaux, avocat à la Cour, 11, rue Michelet, Paris (VI). LECACHEUR (Mme), rue Saint-Spire à Corbeil. * LEGRAND (Maxime), Avocat, 98, rue Saint-Jacques, à Étampes. LE GAL (l'Abbé), curé de Brunoy (S.-et-O.). *LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IX). LEPROUST (l'Abbé), Curé de St-Gilles, à Étampes.
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 +|**XVII**|
 +MM. LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), adjoint au Maire à Corbeil. LEMAY (l'Abbé), Curé de l'Etang-la-Ville (S.-et-O.). LE MICHEL, prop. à Saintry, par Corbeil. LESCUYER, notaire, à Etampes. LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LEROY (Jules), juge au tribunal de commerce de Corbeil. LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. LORIN, Avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-Prix, au Château de la Grange, par Évry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIIIe). MAINFROY (Maurice), à Saint-Jean-en-l'Isle, Corbeîl. MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MALLET (Auguste), à la Roche, commune de Villebon, par Palaiseau (S.-et-O.). MARCHEIX, Conservateur de la Bibliothèque de l'École des Beaux-Arts, 47, rue de Vaugirard, à Paris (VIº). MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIII). MARION (Mme), 39, rue Saint Jacques, à Étampes. MARQUIS (Mme Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte à Paris, 33, rue Claude-Bernard (Ve). MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). † * MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Etiolles. MÉLINGE (l'Abbé), curé de Morigny, par Étampes (S.-et-O.). MONCANY (le Dr), à Corbeil. MONTGERMONT (le comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIII), et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et-M.). MOREL D'ARLEUX (Mme), rue du Renard, Paris (IV). MOTTHEAU, à la Métairie de Madame, par Méry-ès-Bois (Cher). ANNÉE 1910. Ire LIV. B.
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 +|**XVIII**|
 +OUDIOU (Mme), 12, avenue Darblay, à Corbeil. MM. PAILLARD (Julien), architecte, 13, rue Lacuée, à Paris (XII). PAILLARD, huissier, à Brie-Comte-Robert (S.-et-M.). PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve à Versailles. PALLAIN, gouverneur verneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris (Ier). PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARET (Georges), 6, rue Weber, Paris (XVI) et au Château de Rottenbourg, à Montgeron (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. PASTRÉ (Aymé), au Château de Beauvoir, par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 14, rue François Ier (VIIIe). PAULIN (Mlle), Institutrice à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne). PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. PÉRIN (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (Ve). PÉRIN (Félix), à Morsang-sur-Orge, par Savigny-sur-Orge (S.-et-O.). PETIT (Mme Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. * PIERREDON, 150, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIIIe). PILLAS (Albert), ancien trésorier-payeur-général, 20, rue de Mouchy, à Versailles. PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVIº). PINTEAUX, 52, rue de Turbigo, Paris (III). PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruction publique, à Berck-plage (Pas-de-Calais), et à Arthies, par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. Poultier, Avocat à la Cour d'Appel de Paris, 28, rue de Suresnes (VIII). Puro, conservateur des hypothèques, à Corbeil. PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (Vº). PRIVÉ (Julien), au Pin (Seine-et-Marne).
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 +|**XIX**|
 +MM. RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, 43, rue de Rennes, à Paris (VI). RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.) RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII*). RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.). RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIII). RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VII). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir). RISCH, instituteur à Saulx-les-Chartreux, par Longjumeau (S.-et-O.). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, 71, rue de Grenelle, Paris (VII). ROUSSELIN (l'Abbé), Curé du Mesnil-Aubry (S.-et-O.). ROUSSEAUX, ancien avoué à Corbeil. Rover, banquier, à Étampes. SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). * SAY (Mme), à Paris, 79, avenue Malakoff (XVI). SERGENT, notaire honoraire à Milly (S.-et-O.). SIMON (Paul), Architecte, à Villeneuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (André), Maire de Bruyères-le-Châtel (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). Soupault, 59, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation, 46, rue Jacob, à Paris (VIe), et au château du Clos Bernard, à Soisy-sous-Étiolles (S.-et-O.). TAVERNIER, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (Ve). TERQUEM, à New-York (États-Unis). TETON (Gabriel), instituteur à Épinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, propriétaire à Saintry, par Corbeil. THIRROUIN (Achille), à Lisses, par Essonnes (S.-et-O.). THOMAS, architecte de la ville, à Corbeil.
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 +|**XX**|
 +MM. THOMAS (Henri), 25, rue St-Jacques, à Etampes. TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IV). *TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIII°). VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIIIe). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 6, rue du Sud, à Versailles. VERLEY (Gaston), Architecte, à Corbeil. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIIIe). VILLENEUVE-SAINT-Georges (la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, 7, rue de Villersexel, Paris (VII). WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Soisy-sousEtiolles (S.-et-O). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier).
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 +MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. COUARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles, Hôtel de la Préfecture. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise, à Versailles, 19, avenue de Picardie. LEFÈVRE (Eugène), Archéologue, 36 bis, rue Jouffroy, Paris (XVII). PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Vo). BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon.
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 +LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COURCEL (le Bon A. de), d'AthisMons. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. CREUZET, de Corbeil. CROS (Louis), notaire à Corbeil. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. HUTTEAU (L.), d'Etampes. JARRY (H.), de Corbeil. мм. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (A. Marc), de Corbeil. POPOT père, de Corbeil. ROUSSEAUX, de Corbeil. TOURNEUX (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Paris. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: M. le Sous-Préfet de Corbeil. Président: Vice-Présidents : M. le Sous-Préfet d'Étampes. M. le Baron de COURCEL, membre de l'Institut. M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. CROS (Louis), notaire à Corbeil. M. M. LEGRAND, d'Etampes. Secrétaire-Général: M. Dufour, Conservateur du Musée Saint Trésorier: Jean. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. V. de COURCEL, d'Athis-Mons, vice-Président. CROS (Louis), vice-Président. Max. Legrand, d'Étampes, vice-Président. A. DUFOUR, Secrétaire général.
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 +SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments parisiens, Hôtel de Sully, 62, rue St-Antoine, Paris (IV). Societé française d'archéologie, 13, rue de Phalsbourg, Paris (XVIIe). Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie-Comte - Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 22, Boulevard St-Michel, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun (Eure-et-Loir). Société archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or). La Société d'archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, à Melun (Seine-et-Marne).
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 +Docteur Paul BOUCHER (1841-1909)
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 +COLLECT LE DR PAUL BOUCHER (1841-1909). La date du 10 décembre 1909 marquera tristement dans les annales de notre Société historique, c'est celle de la mort de notre regretté Vice-Président, le Dr P. Boucher, qui a si longtemps présidé à ses destinées et dirigé ses séances. Dans le 2º bulletin de cette année 1909, paru en 1910, nous avons dit, en quelques lignes, tous les regrets que ce triste événement nous causait, nous réservant de rendre, dans le bulletin suivant, un hommage mérité au digne homme, au Président aimé que nous pleurions. Entre temps, un excellent ami du Dr Boucher fit paraître une notice nécrologique dans laquelle il mettait tout son cœur d'ami pour rappeler quelle avait été la vie du Dr Boucher, de l'homme privé, du savant, du médecin et du citoyen. Cet acte de pieux souvenir facilite singulièrement notre tâche, car l'ami, dans son panégyrique ému, a retracé la vie tout entière de celui qu'il pleurait. Par lui nous savons que Paul Boucher est né à Corbeil en 1841, qu'il appartenait à une lignée de médecins éminents dont il a toujours conservé les précieuses traditions et suivi les exemples. Toute sa carrière s'est écoulée dans sa ville natale, où il s'est attiré le respect et l'affection de tous par son dévoûment désintéressé envers tous ses compatriotes, quelle que fût leur situation. Tout a été dit sur l'homme privé et sur le médecin, nous n'avons donc pas à y revenir, car la belle notice de l'ami du Dr Boucher, éditée avec luxe et ornée d'un beau portrait, est dans toutes les mains; mais il nous appartient à nous, qui parlons aujourd'hui au nom de la Société historique de Corbeil-Etampes, dont le Docteur 1910. I. I
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 +Boucher a été le Vice-Président pendant 15 ans, de rendre un hommage aussi juste que mérité à cet excellent collègue et de rappeler les services qu'il a rendus à notre société depuis sa fondation et surtout dans la période difficile de ses premières années. Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre, c'est de citer les propres paroles de notre Président actuel, M. le Baron de Courcel, dans la lettre qu'il nous écrivait pour s'excuser de ne pouvoir assister aux obsèques du Dr Boucher, retenu qu'il était à Paris par un devoir impérieux. Parlant de son absence forcée, M. de Courcel s'exprimait ainsi : << J'en ai été aussi contrarié que j'étais peiné de la perte de ce << collègue si bon, si attentif, si obligeant toujours. Il avait rendu à << notre société d'histoire et d'archéologie, dans des moments dif- <<< ficiles, les plus utiles services et l'on peut dire, qu'avec votre aide <<< et vos conseils, il en a assuré la survivance. J'ai écrit à sa veuve, << mais je tiens tout particulièrement à vous dire, comme je vou- <<< drais l'inculquer à chacun de nos collègues, que sa mémoire mé- << rite d'être conservée par chacun de nous avec fidélité et recon- <<< naissance et que, personnellement, je reste très attaché à son << souvenir, comme à celui d'un homme de bien et d'un savant << plein de dévoûment ». Nous n'aurions pu dire aussi bien, et ces paroles, venant du chef éminent de notre société, expriment éloquemment l'étendue de la perte que nous avons faite et justifient grandement tous nos regrets. A nous qui l'avons vu à l'œuvre, qui avons toujours été à ses côtés dans la vie intime de notre société, il appartient d'ajouter que le Dr Boucher a été pour elle l'ouvrier de la première heure, il nous a toujours dirigés et encouragés, nous faisant profiter de ses relations, de son dévoûment et de son expérience. Jamais il ne nous a fait défaut, et c'est par lui que notre société, modeste à ses débuts, est aujourd'hui florissante et compte environ 300 membres. Il aimait tout ce qui se rapportait au passé de notre pays; il le connaissait à merveille et en parlait avec ses amis, qui recouraient souvent à son érudition toujours avertie. Par deux fois, il prit sur ses loisirs, si rares et si courts, le temps d'écrire, pour notre bulletin, deux notices qui ne passèrent point inaperçues; rappelons-en les titres:
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 +Deux maîtres en chirurgie à Corbeil, 1732-18231. Il évoquait ainsi le souvenir de deux de ses ancêtres, qui avaient été comme lui médecins en chef de l'Hôtel-Dieu de Corbeil. La seconde notice avait pour titre : Un souvenir de Morsang-surSeine 2. Il y rappelait la fête qui eut lieu dans cette commune pour y fonder une école et dans laquelle figurèrent les principaux artistes de la Comédie française, Rachel en tête. Serviable à tous et conciliant toujours, le bon Docteur était l'âme de nos réunions, et dans nos assemblées, comme dans nos sorties annuelles, il savait allier sa bonté native avec les exigences du but scientifique que nous poursuivions. On aime à se rappeler les aimables et fines allocutions qu'il avait le don et le talent de nous adresser dans les promenades instructives faites chaque année par notre société. Lors de la dernière, celle de 1909, le Docteur, déjà malade et affaibli, avait tenu à la présider encore ; mais un voile de tristesse planait déjà sur nous, aussi cette excursion d'Etampes, très intéressante par ailleurs, n'a pas eu l'éclat joyeux et animé des années précédentes... Le Docteur Boucher laisse chez nous un grand vide, difficile à combler, c'est pourquoi nous faisons appel au dévoûment de tous nos collègues pour atténuer, dans la mesure du possible, les conséquences de cette perte, qui affecte si vivement notre Société de Corbeil-Etampes ; aussi mettant à profit le Conseil que lui donne son Président, M. le Baron de Courcel, elle gardera pieusement le souvenir de son Vice-Président et des inoubliables services qu'il lui a rendus pendant quinze années. 1. Bulletin de 1902, pp. 28 à 47. 2. Bulletin de 1903, pp. 59 à 87. A. D.
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 +=====SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX=====
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 +===COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION===
 +Tenue le 4 Juillet 1910, à l'Hôtel de Ville de Corbeil. Présidence de M. le Baron de COURCEL, membre de l'Institut. Etaient présents: M. le Baron de Courcel, président. MM. Valentin de Courcel et Cros, vice-présidents. MM. Bricard, Depoin, Dufour, Jarry, Lasnier, Lelong, Popot, Rousseaux, Tourneux et Vollant. Sont excusés: MM. Legrand, d'Etampes; Mareuse, de Paris, et Martellière, de Pithiviers. En ouvrant la séance, M. le Président remercie le Conseil de l'avoir choisi pour présider cette Société du Hurepoix à laquelle il est si attaché ; il ne peut lui assurer sa présence effective à toutes les séances, mais confiant dans le dévouement des Vice-présidents, il n'en suivra pas moins avec un vif intérêt les travaux de la Société. Parlant ensuite du grand vide laissé dans la Société par la mort du Dr Boucher, M. le Président dit combien il a été peiné de la perte de ce collègue, si bon, si attentif, si obligeant toujours. Il avait rendu à notre Société d'histoire et d'archéologie, dans des moments difficiles, les plus utiles services, et l'on peut dire qu'il en a assuré la survivance. Je tiens tout particulièrement à vous dire, comme je voudrais l'inculquer à chacun de nos Collègues,
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 +que sa mémoire mérite d'être conservée par chacun de nous avec fidélité et reconnaissance et que, personnellement, je reste très attaché à son souvenir, comme à celui d'un homme de bien et d'un savant plein de dévouement. Lecture est donnée ensuite du procès-verbal de la séance précédente, il est adopté sans observations. M. le Président donne ensuite la parole au Secrétaire général pour indiquer les démissions reçues, les décès survenus dans les rangs de la Société et présenter une liste des membres nouveaux. Les démissions reçues sont celles de MM. Mauduit, d'Etampes ; Chambon, de Paris; Béglet, de Corbeil; l'abbé Clément, curé de Thoiry; Cothereau, de Corbeil; l'abbé Genet, curé de Méréville; Verdage Emile, de Corbeil; l'abbé Bonnin, curé d'Ablon; Royer, de Pantin; le Dr Para, de la Ferté-Alais; et Gilbert André, à Tunis. Les décès connus à ce jour sont ceux de MM. F. Bournon, de Paris; Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury; Trochu, d'Arpajon; Delaunay, de Saintry; Henry de Courcel, de Paris; l'abbé Genty, vicaire-général de Versailles; Legros, notaire et maire de BoissySt-Léger; et notre regretté vice-président, M. le Dr Boucher. Les regrets unanimes du Conseil accueillent cette triste communication. Mais, en compensation de ces pertes très sensibles, ajoute le Secrétaire général, nous avons à présenter comme membres nouveaux : M. le Dr Durey-Comte, à Corbeil. M. Le Michel, propriétaire à Saintry. M. Argeliès, député de Seine-et-Oise, à Juvisy. M. Collomp, à Paris. M. l'abbé Leproust, curé de St-Gilles, à Etampes. M. l'abbé Lauderaut, curé de St-Martin, à Etampes. M. Royer, banquier, à Etampes. M. Geoffroy, inspecteur au P.-L.-M., à Corbeil. Mme Marion, à Etampes. M. Fromageot, avocat, à Paris. M. G. Paret, à Montgeron. M. Maurice Mainfroy, à Corbeil. M. Châron, professeur à Etampes. Mme Veuve Boucher, à Corbeil. M. Julien Privé, au Pin.
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 +M. le Dr Moncany, à Corbeil. M. Dubiez, à Etampes. M. Joubert, à Paris. Mme Henry de Courcel, à Paris. M. Valentin de Courcel (fils), archiviste-paléographe, à Paris. Et M. Chehet, de Paris. M. le Président met aux voix la nomination des 21 membres nouveaux cités ci-dessus ; ils sont admis à l'unanimité. Puis M. le Président demande au Conseil de ratifier le choix, fait par le bureau, de M. Louis Cros, notaire à Corbeil, pour succéder, comme vice-président, au regretté Dr Boucher. Le Conseil approuve la nomination de M. L. Cros, comme viceprésident, et décide que cette nomination, conformément aux statuts, sera soumise à l'approbation de l'Assemblée générale. M. Cros remercie le Conseil; en l'appelant à la Vice-Présidence de la Société, ses collègues lui ont fait un insigne honneur qui comble son vœu le plus cher et dont il sait tout le prix. A défaut d'une compétence qui lui manque tout à fait (l'histoire est bien loin dans son souvenir et il a presque oublié le latin), il apportera à l'ensemble de ses nouvelles fonctions un zèle ardent et un amour profond de notre pays. Le Secrétaire général annonce ensuite que le 2me bulletin de 1909 est terminé et que la distribution en est commencée. L'ordre du jour appelle la fixation de la date de l'Assemblée générale, qui devra, à son tour, décider celle de l'excursion annuelle de 1910. Une discussion s'ouvre à ce sujet, plusieurs époques sont proposées; finalement le Conseil décide que l'Assemblée générale se tiendra le lundi, 25 juillet 1910, à 3 h. 1/2, à l'Hôtel de Ville de Corbeil, salle de la Bibliothèque. Il est ensuite question de la Conférence bisannuelle des Sociétés savantes de Seine-et-Oise, qui a eu lieu cette année à SaintGermain-en-Laye, et pour laquelle une subvention est demandée à la Société de Corbeil-Etampes en vue de sa participation à cette conférence. Le Conseil, consulté à ce sujet, vote, comme pour les conférences précédentes, une somme de 100 francs; le trésorier est chargé d'en faire l'expédition. M. Depoin parle ensuite de l'Album archéologique des monu-
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 +ments classés de Seine-et-Oise, qui est en cours d'impression. C'est un ouvrage important, appelé à un grand succès et il espère que la Société de Corbeil-Etampes ne refusera pas de s'associer à cette belle publication, qui formerait le tome IX de ses mémoires et documents. Le Conseil, consulté, accueille avec faveur cette communication, mais il décide de laisser à l'Assemblée générale le soin de prendre une décision sur ce sujet de l'Album archéologique de Seine-etOise. Le Secrétaire général informe ensuite le Conseil que les membres qui le composent doivent être au nombre de 21, article VII des statuts, mais que, par suite de décès et de démissions, ce nombre est réduit à 17; l'entrée de droit dans le Conseil de MM. le Baron de Courcel et Cros, par suite de leur nomination de Président et de Vice-président, a porté le nombre des membres du Conseil à 19, il faudrait donc faire deux nouvelles nominations pour compléter le Conseil, et il propose de nommer M. Hutteau, d'Etampes, et Creuzet, de Corbeil, dont il s'est assuré l'adhésion. Cette proposition est acceptée à l'unanimité et MM. Hutteau et Creuzet sont nommés membres du Conseil de la Société, sous la réserve que cette nomination sera ratifiée par l'Assemblée générale, conformément à l'article VII des statuts. Le trésorier donne ensuite un aperçu sommaire de la situation financière de la Société au 31 décembre 1909. Le Conseil reconnaissant que cette situation est satisfaisante, remercie le trésorier et décide que ce document sera soumis in-extenso, comme chaque année, à l'Assemblée générale. La démission de M. l'abbé Bonnin, curé d'Ablon, est acceptée et il est nommé membre honoraire correspondant. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4 h. 45.
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 +=====UN MANUSCRIT DE L'ABBÉ GUIOT=====
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 +A plusieurs reprises, nous avons eu l'occasion de parler icimême de l'abbé Guiot, ce savant Victorin qui fut envoyé à Corbeil, en mai 1785, comme Prieur de St-Guenault. A peine arrivé, il entreprit la reconstruction de son Prieuré qui tombait en ruines. Les bâtiments venaient d'être achevés quand éclata la Révolution. Le département de Seine-et-Oise s'empara du nouveau Prieuré pour en faire le siège du district qui devint plus tard la SousPréfecture. Privé de son Prieuré et de son église dont on avait fait une prison, le pauvre abbé Guiot eut une existence des plus tourmentées. Plus tard, vicaire à Melun, il y fut incarcéré, puis transféré au Château de Fontainebleau, devenu lui aussi une prison, puis emprisonné à Versailles. Il fut ensuite renvoyé à Corbeil où on l'enferma dans sa propre église St-Guenault, devenue la maison d'arrêt de Corbeil. Pour connaître en détail toutes les tribulations dont le pauvre Abbé eut à souffrir, on peut se reporter à notre bulletin, année 1897, où l'on trouvera, entre les pages 28 et 46, une notice intitulée: Une autobiographie, l'abbé J. A. Guiot, 1739-1807; l'auteur y a complété le récit de l'abbé, qui paraît avoir été écrit vers 1794. Ne pouvant plus exercer son ministère, Guiot occupa ses loisirs forcés par des recherches historiques sur notre contrée, qui donnèrent naissance aux nombreux travaux qu'il a laissés, écrits presque toujours sur des registres in-folio, dont la plupart, ou plutôt tous sont restés manuscrits. Après sa mort, arrivée à Bourgla-Reine le 21 septembre 1807 (il en était le Curé depuis 1804), tous ses manuscrits furent dispersés; il y en a partout, à Paris, à Caen, à Corbeil, puis en Angleterre, dans la bibliothèque de Sir Thomas
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 +Phillips à Cheltenham; plusieurs, de cette dernière provenance, ont été vendus depuis peu et sont rentrés en France. La Bibliothèque de Rouen possède à elle seule huit ou dix de ces manuscrits qui, tous, ont pour objet la ville de Corbeil. Ils font partie du fonds Montbret. M. Coquebert de Montbret était un amateur qui possédait une très riche bibliothèque qu'il légua à la ville de Rouen, et dans laquelle figuraient plusieurs des manuscrits de l'abbé Guiot. Celui qui écrit ces lignes les connaît bien pour avoir été à Rouen, à plusieurs reprises, les consulter et les étudier. Parmi ces manuscrits, il en est un qui, par exception, nous dirons pourquoi, n'est pas du format in-folio comme tous les autres ; il mesure exactement 20 × 14, et se compose de 103 pages d'une écriture dense et serrée; il porte le titre suivant : Cantons du District de Corbeil, département de Seine-et-Oise. 1790 L'abbé Guiot est l'auteur des trois almanachs de Corbeil pour les années 1789, 1791 et 1792 (1), qui sont remplis d'érudition et bien connus du monde savant. Ce manuscrit des cantons du district de Corbeil avait été préparé par lui pour faire suite à son almanach de 1790, ce qui explique son petit format. Il était tout prêt pour l'impression, comme il le dit lui-même dans un avertissement qui précède l'ouvrage et où il s'exprime ainsi : « Ce cahier devoit être imprimé à la fin de l'almanach de Corbeil de « 1790, mais l'étendue de la matière et les longueurs de l'impression « l'ont fait remettre et renvoyer à l'almanach suivant, que les circons- « tances ont empêché de paroître ». Dans son travail, l'abbé Guiot commence chaque canton par le chef-lieu; pour Corbeil il n'a point manqué à cette règle, et la ville de Corbeil se trouve en tête de son canton; mais comme il a déjà donné une description de Corbeil, dans son almanach de 1789, il renvoie le lecteur audit almanach. Peu de personnes possédant ce très rare petit livre, nous croyons bien faire en donnant à l'article Corbeil les lignes déjà écrites par le savant Abbé dans son almanach de 1789, ce qui aura l'avantage de combler la lacune volontaire laissée par lui dans son manuscrit. Nous devons à l'aimable obligeance du Conservateur des Bi- (1) En réalité il n'y en a que deux, le troisième, qui porte la date de 1792, étant la répétition du précédent avec seulement un nouveau titre.
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 +bliothèques de Rouen la communication de cet intéressant manuscrit, et nous ne saurions trop l'en remercier, car elle nous permet de reproduire dans notre bulletin ce travail très important du savant Abbé Guiot et qui a pour nous le mérite d'être essentiellement local. En 1790, quand l'Abbé Guiot l'écrivait, la division de l'arrondissement en cantons n'était pas du tout la même que celle d'aujourd'hui, où notre Sous-Préfecture, qui est la suite du district, ne compte que quatre cantons, ceux de Corbeil, Arpajon, Longjumeau et Boissy-St-Léger. En 1790, au contraire, il y en avait sept, savoir: Corbeil, Arpajon, Brunoy, Mennecy, Montlhéry, Sucy et Villeneuve-St-Georges. Il n'y est pas du tout question de Longjumeau qui, à cette époque, relevait du district de Versailles. L'auteur, selon l'usage de son temps, indique la population de chaque commune par le nombre des feux; cette expression est prise dans le sens de foyer, ménage, famille, mais elle est un peu vague, car les familles peuvent varier selon le nombre des enfants. Alors il faut prendre une moyenne et dire que chaque ménage se compose de 4 à 5 personnes, le fort portant le faible. Un village de 50 feux pourrait être évalué à 200 ou 250 habitants. Pour chaque commune, nous donnerons en note le chiffre de la population actuelle, c'est-à-dire en 1910, ou du moins d'après le dernier recensement (1906). Ce manuscrit de Guiot finit à la page 101 par la commune de Viry. Mais à la page suivante, 102, on trouve un article qui se termine avec cinq lignes sur la page 103 et dernière. Cet article est ainsi intitulé : Eclaircissement à prendre sur l'un des endroits ci-dessus mentionnés. Cela commence par une citation, en huit lignes, de Marmontel ; c'est tout à fait énigmatique et sans aucun rapport avec les cantons de Corbeil; nous l'avons inséré quand même, parce que ce petit hors d'œuvre, tout court qu'il est, fait partie du manuscrit que nous publions, et aussi avec l'arrière-pensée qu'il pourra amuser quelques lecteurs, ou exciter la sagacité de plusieurs autres. A. D.
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 +EX LIBRIS JOSEPHI-ANDREA GUIOT. rolomugar et Corbolic 1800. POESIES Lat et Fr. Ex-libris et Portrait de l'Abbé Guiot.
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 +=====LES CANTONS DU DISTRICT DE CORBEIL DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-OISE 1790.=====
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 +===AVERTISSEMENT===
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 +Ce cahier devoit être imprimé à la fin de l'almanach de Corbeil 1790; mais l'étendue de la matière et les longueurs de l'impression l'ont fait remettre et renvoyer à l'almanach suivant, que les circonstances ont empêché de paroître. Cependant, il y a une infinité de choses, dans ce recueil, à conserver; et seul, il pourroit devenir très intéressant, en lui donnant une autre forme, et en y ajoutant les changemens survenus depuis qu'il a été composé, mais sans préjugé, et avec l'impartialité que doit avoir tout historien. CANTON DE CORBEIL 16 PAROISSES ET MUNICIPALITÉS. CORBEIL, SITUATION, ÉTYMOLOGIE ET PLAN DE LA VILLE. CORBEIL, ville de l'Isle-de-France, est moitié dans la Brie, moitié dans le Hurepoix, sur la Seine, à l'embouchure de la Juine, ou rivière d'Estampes; Parlement, Chambres des Comptes, Intendance et élection de Paris; Grenier à sel de Melun; Diocèse de Paris ; Archidiaconé de Josas, et Doyenné de Montlhéry, pour la ville; Archidiaconé de Brie et Doyenné du Vieux-Corbeil pour les faubourgs septentrionaux ; au 20º deg. 6 m. de longitude, et au 48° d.
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 +38 m. de latitude ; à 3 lieues de Melun, 3 et demie de Brie-ComteRobert, 7 de Fontainebleau, autant d'Estampes, et 7 et demie de Paris par terre, et io par eau. L'Etymologie de son nom a beaucoup exercé les écrivains. Il ne faut cependant pas attendre de leurs recherches des choses plus merveilleuses que ce qui a été dit sur l'origine grammaticale de villes bien plus considérables. Sa ressemblance avec Corbilo, ville gauloise sur la Loire, et avec Corvinus et Corbulo, anciens Romains, a fait imaginer aux uns qu'il pouvoit bien dériver de quelqu'une de ces sources. Le vol des corbeaux qui purent abonder dans ces parages, a donné lieu de croire, à d'autres, que son origine devoit se tirer du génitif latin et pluriel de ces oiseaux, à volatu Corvorum, d'où Corvolium, puis Corbolium ou Corboïlum. On voit aujourd'hui sur le drapeau de la milice bourgeoise de la ville, un cœur de gueules, chargé d'une fleur de lis, sur champ d'argent, avec cette devise: Cor bello pace que fidum (¹). Ce sont, en effet, les armoiries de la ville. Quelques-uns se sont contentés de dire, que la seule inspection de son ancien plan suffisoit pour y reconnoître la forme d'une Corbeille, et que c'est là tout simplement l'étymologie de sa dénomination. Ce qu'il y a de certain, c'est que plusieurs écrivent : A Corbeille; est-ce par système, ou par impéritie? La topographie de Corbeil occuperoit peu d'espace, en n'y comprenant que celle de la ville même. Il en seroit autrement, si l'on y ajoutoit tout ce qui est du ressort de la Prévôté. En se bornant au seul plan de la cité, il suffiroit de faire la momenclature de ses murs et de ses portes, de ses places et de ses rues. Ses murailles sont détruites pour la plupart. Les deux rivières, en effet, qui en arrosent les ruines, semblent des défenses pour le moins aussi sûres et aussi puissantes. Ce qui reste de l'ancienne enceinte en atteste la solidité. Les portes de la ville n'existent pas davantage, excepté celle de St Nicolas, au delà de l'hôtel-de-ville. Les rues ne sont pas non plus telles qu'elles furent autrefois, et peu sont remar- (1) Les armoiries de Corbeil sont fausses; en héraldique, on ne peut mettre émail sur émail ni métal sur métal; le cœur de gueules sur champ d'azur est donc une faute héraldique. Les armes indiquées ici par l'abbé Guiot, la fleur de lys d'or, dans un cœur de gueules sur champ d'argent, feraient disparaître cette faute et rendraient nos armoiries correctes. Il est bien probable qu'elles étaient ainsi à l'origine, mais l'habitude est prise depuis très longtemps de leur donner le champ d'azur, et il serait difficile de changer cet azur en argent.
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 +quables par leur alignement et leur largeur. On remédie toutefois aujourd'hui et peu-à-peu à ce double inconvénient. Il n'y a que deux places dans la ville; l'une, de Notre-Dame, et triangulaire, devant l'auditoire et l'hôtel-dieu (1); l'autre quarrée, en face de S. Guenault, et dite de ce nom. Quoique la ville soit coupée par plusieurs bras de la rivière de Juine ou d'Estampes, on s'y apperçoit peu de son cours dans l'intérieur, à cause des ponts qui la couvrent. Le grand, qui est sur la Seine, et joint les faubourgs à la ville, n'est pas un des moins intéressants en ce genre. L'ancien étoit terminé et défendu par un fort d'importance, dont on voit encore les ruines à l'une des extrémités du pont (2); mais les fossés qui environnoient ce fort, et étoient remplis par un bras de la Seine, sont à présent comblés et bâtis. La place St-Léonard en faisoit partie. Cette place est ce qu'il y a de mieux dans le faubourg ainsi appelé. Celui de St Jacques, qui en est contigu, est plus étendu, mieux distribué, et a beaucoup d'avantages sur la ville même, pour le goût et la commodité des maisons agréables dont il est composé. Cependant le commerce n'y étant pas en vigueur comme dans le centre de la ville, ce quartier est ordinairement solitaire, sur-tout durant l'hiver. On pourroit le comparer en petit à ce qu'on appelle le Marais à Paris. C'est de ce côté qu'étoit originairement la ville, sur la montagne encore nommée aujourd'hui le Vieux-Corbeil où est le vieux-marché, dont le territoire est commun à Saint-Germain et au Perray, paroisses primitives de l'endroit. Tout ce qu'il y a d'édifices ou d'établissements à citer, après les Eglises à Corbeil, sont les magasins du Roi, vers le bureau des coches (3), et attenans aux maisons des Grandes-Bordes. Ils com- (1) Cette place Notre-Dame, ainsi nommée par l'Abbé Guiot, n'est autre que la place du Marché qui avait, de son temps, la forme d'un triangle, formé par la rencontre des rues Saint-Spire, Notre-Dame et de l'Orberie. Cette place a été considérablement agrandie par la suppression de l'Hôtel-Dieu, du Couvent des Augustines, de l'auditoire (lisez tribunal), des prisons et de plusieurs rues qui entouraient ces divers établissements. (2) Ce fort défendait l'entrée du pont sur la rive droite de la Seine; les fossés ont en effet été comblés, mais il en existe encore un témoin qui consiste en un souterrain passant sous la rue et les maisons et qui part du port des Gendarmes pour sortir au port des Boulangers; ces deux ports étaient autrefois les amorces qui prenaient l'eau de la Seine pour la conduire dans les fossés. (3) Les magasins du Roi étaient cet immense bâtiment, construit sous Louis XV, par l'abbé Terray, et qui fut si tristement détruit par le grave incendie de 1892, qui fit tant de victimes. Le port des Coches était sur le quai de la rive gauche, à peu près à l'endroit où s'ouvre
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 +mencent un peu au dessus de la dernière embouchure de la Juine, et vont, en tournant par les Récollets, jusqu'à la route de Fontainebleau. C'est un faubourg qui s'agrandit tous les jours, et ne le cédera point, dans la suite, à celui de Saint-Jacques. On trouve avant d'entrer dans la ville, par la porte de Paris, la nouvelle halle destinée aux grains, bâtiment neuf, exécuté sur les dessins de M. Viel, architecte des hôpitaux de Paris(1); et les moulins desdits hôpitaux sur la principale embouchure de la Juine. Dans la place S. Guenault, qui se présente après avoir passé le pont des Récollets, s'offrent, en face, le bureau des aides, le prieuré de S. Guenault à gauche, avec l'entrée des magazins de l'hôpital, et le clocher de St Léonard en perspective. De la rue Notre-Dame, à partir de l'auberge des Grands-Créneaux, on va droit au marché vis-à-vis cette église; de là, en tournant à gauche, sur le pont, ou en suivant à droite les rues de l'Orberie, de St Spire et de la Herse, à Nagy, maison de campagne fort agréable; et de là, soit au centre d'Essonnes, soit à la route de Fontainebleau, vers le Plessis-Chenet. On parlera plus au long ailleurs de ce qu'on ne fait qu'indiquer ici, pour donner une idée sommaire du plan routier de la ville. Cette étendue seroit plus considérable si l'on y joignoit les détails de toutes les rues adjacentes qui aboutissent à celles dont on vient de parler et si l'on y ajoutoit sur-tout le ressort de la prévôté. Il faudroit nommer plus de cent cinquante villages, châteaux et autres endroits notables, dont l'histoire ne manqueroit pas d'intérêt, en y rapportant tout ce qui a trait aux événemens qui s'y sont passés, aux fondations qu'on y a faites, aux changemens qui y sont arrivés, aux embellissemens qu'on leur a procurés. Mais ce sera la matière d'autant de mémoires particuliers, qu'on se propose de donner chaque année, à l'instar de ce qui se pratique dans l'Almanach de Sens, où se trouvent successivement décrites les paroisses du Diocèse. On promet, par exemple, pour l'ordinaire prochain, l'article d'Evry et celui de Palluau (2). La Seine et la Juine sont de la plus grande ressource pour le aujourd'hui la rue moderne du général Lucotte, qui conduit à la gare du chemin de fer. (1) L'emplacement de la gracieuse halle, de style Louis XVI, construite en 1784 par l'architecte Viel, et détruite aujourd'hui, hélas! est occupé maintenant par un des énormes bâtiments des grands moulins de Corbeil. Le décor général n'y a point gagné. (2) L'existence si tourmentée du pauvre Abbé Guiot ne lui a point permis de tenir ces promesses.
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 +commerce et les usages de la vie à Corbeil. La première est très favorable à la navigation et aux transports des denrées et des marchandises; la seconde environne ses murs, et les baigne utilement avant de se décharger par plusieurs branches dans le fleuve. C'est sur la Juine que sont quantité de moulins, pour différens arts, depuis sa principale embouchure jusqu'à sa source. Cette rivière est d'ailleurs abondante en poisson, mais peu propre à tremper le breuvage, à cause de sa crudité. Les avantages qu'on retire de ces deux rivières sont toutefois chèrement achetés par les grandes incommodités qu'elles causent assez souvent par leurs inondations ; et il est des temps où les débordemens ont détruit plusieurs années de culture et de travail. On ne parlera point ici des malheurs dont tant d'eaux sont la cause ou l'occasion pour les particuliers; mais on ne craindra point d'avancer, que si l'on produisoit la liste des noyés, seulement depuis le milieu du siècle, il y auroit de quoi s'étonner de ne pas voir à Corbeil un dépôt de secours en faveur de ces infortunés, comme en tant d'autres villes. Les vignobles des environs de Corbeil n'ont de différence entre eux que celle de la variété du sol et de l'exposition; ceux qui couvrent la chaîne de montagnes, à partir de la côte de Melun, à la forêt de Sénart, sont les plus estimés. Les Tarterets à l'opposite, et ce qu'il y a de vignes à droite et à gauche de ce côteau, sans avoir la même qualité, ne sont pas sans mérite. Tous ont celui de la salubrité, mais ne sont pas de longue durée. La culture des jardins est en honneur à Corbeil; et ce n'est pas sans raison que l'historien de la Vie privée des François fait quelque part l'éloge d'un officier résidant à Corbeil, pour ses grandes connoissances en ce genre, et son habileté à faire les plus heureuses épreuves dans le peu de terrain qu'il cultive sur les bords de la Seine. Au jardin renommé de M. Girardot, il faut joindre celui de M. Barbeau en allant à Evry (1). Là se trouvent rassemblés un trèsgrand nombre de plants exotiques qui satisfont la curiosité. Il seroit à désirer que de ces deux vergers on put faire une seule et même école pour les amateurs : ce seroit la réunion la plus complète de l'essentiellement utile avec l'extrêmement agréable. La pêche des rivières est encore un objet d'observation, ainsi que (1) Cette propriété de M. Barbeau, à Evry, non loin de Corbeil, existe toujours, elle a porté longtemps le nom de la folie Barbeau ; reconstruite depuis quelque temps déjà, on la nomme aujourd'hui le Château des Tourelles.
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 +de commerce. On connoît les poissons que donne la Seine, et ceux que fournit la Juine. Les écrevisses sur-tout sont estimées, mais rares à Corbeil et aux environs, à cause du grand nombre de moulins établis le long de cette rivière. Ce qu'on nomme la pêcherie, hors le pont, est à proprement parler, le dépôt et le marché du poisson le plus nécessaire à l'approvisionnement des particuliers. Dans les autres règnes, il n'y a rien à remarquer qu'une terre à porcelaine aux environs de Villeroi; ce qui avoit fait penser à y établir une manufacture qui ne s'y est pas soutenue. On en conserve avec soin plusieurs ouvrages qui la font regretter. Celle d'Etioles a eu le même sort. Le terrain de Mennecy a paru propre à faire des tourbes, et la disette du bois dans les dernières années, les avoit mises en vogue. Le dépôt en étoit à Corbeil, au port des Boulangers; mais le goût de ces combustibles est entièrement passé. Avant le dernier essai, on en avoit fait déjà le commerce au milieu du siècle dernier ; et l'on peut consulter sur cette matière, Patin, dans son Traité des Tourbes, in-4°, 1663. BONDOUFLE BONDOUFLE, à 7 lieues de Paris, 2 de Corbeil, sur la route de cette ville à Montlhéry, dans une plaine de grains et de vignobles. Patron, St Fiacre. Curé, Kalan de Caprat, irlandais. Ses deux derniers prédécesseurs étoient Bellanger et Oudet, de Paris. Maire, Aingrin. Procureur de la commune, Hardy. Commandant, Malterre. 40 feux (*). Bondoufle avoit autrefois Fleury pour annexe. On peut regarder comme originaire de cet endroit Guillaume de Bondoufle, procureur de la maison de Sorbonne, au 13º siècle. (*) En 1910, 188 habitants.
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 +=====COURCOURONNE=====
 +Courcouronne, à 6 lieues de Paris, 1 lieue 1/4 de Corbeil, en allant à Montlhéry, et voisin de Bondoufle et de Fleury; sur une petite élévation, dans une belle plaine à grains, avec quelques taillis et des vignes. L'Eglise est proportionnée au nombre de ses habitans. Des Bailleuls y gisent dans un caveau, et les marques de leur piété sont énoncées sur une longue épitaphe contre la muraille droite du chœur (1). Sur la traverse du sanctuaire, sont des reliques de plusieurs saints martyrs, dont la procession se fait au commencement de juillet, sans permission toutefois d'en faire aucun office : comme messe, mémoire, etc. Patronne, la Ste Vierge au 8 7bre. Curé, Olivier Luthier, de Versailles, bâchelier en théologie. Ses prédécesseurs connus depuis deux siècles sont : Thomas Dupont, 1538. Marin Vallée, 1607. Nicolas le Bourgeois, 1624. Le Comte, 1641. Saulier, 1643. Gilles Sousset, mort en 1682. Antoine Contremoulins, mort en 1694. J. Huon, 1695. Pierre Bardou, bâchelier en théologie, 1719. Berthelot, 1720. Hyacinte-Marin de la Chenevière du Pont-Loët, 1733. Des Assis, depuis curé d'Arpajon, 1743. Gohier, 1756. Charles Etienne Buchère, depuis chanoine de St Spire, 1765. Nicolas Vacherot, depuis chanoine de St Spire 1771, mort à Dourdan, en 1790. Quelques chapelains, ou vicaires, ont autrefois résidé à Courcouronne. Aujourd'hui, Louis Thierry Drouard, de Paris, et cha- (1) Ces Seigneurs étaient une branche de la famille de Bailleul, dont les représentants les plus notables furent seigneurs de Soisy et d'Etioles; ceux de Courcouronne sont toujours dans le caveau de la petite église de cette commune, mais l'épitaphe, indiquée par l'abbé Guiot, a disparu. 1910. I. 2
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 +noine de Champeaux, y est titulaire d'une chapelle de la Sainte Vierge, fondée pour les écoles. Maire, Jean-Baptiste Cauville. Procureur de la commune, Bourdet. 35 feux (*). (En marge est écrit: M. de Juigné a fait sa visite archiepiscopale en cette paroisse le lundi dans l'octave du St-Sacrement. 19 juin 1786). Bois-Briart est une ferme des plus considérables du canton, cidevant au Sr de Montaran. St Guenault, autre fief seigneurial, possédé jusqu'à la révolution de 1789, par le prieur de ce nom à Corbeil, y représentant l'abbaye de St Victor de Paris. Le dernier administrateur de ce prieuré étoit alors Jos. And. Guiot (1), de Rouen. Plusieurs cartes géographiques ne font pas mention de cette ferme importante, quoiqu'elle marque davantage que la précédente pour sa mouvance. (*) En 1910, 178 habitants. ESSONES ESSONES, paroisse considérable entre Paris et Fontainebleau, à 7 lieues de l'un et de l'autre, et un quart de lieue de Corbeil, entre deux montagnes, coupée par la rivière d'Etampes, qui prend le nom d'Essone (2). Cet endroit, qualifié bourg par quelques-uns, existoit déjà sous le règne de Clovis, et l'on a dit qu'on y battoit monoïe, chaque pièce portant pour légende: Exsona, ou axsona fisci (3) : mais on a observé aussi que c'est une erreur, et que ce billon a été frappé à Vic-sur-Aîne. (1) C'est l'auteur lui-même de cette histoire des cantons du district de Corbeil. Guiot était Prieur de St-Guenault de Corbeil, et c'est à ce titre qu'il jouissait de cette ferme de St-Guenault. Ferme et Prieuré relevaient de St-Victor de Paris. (2) La rivière l'Essonne vient de la forêt d'Orléans; la Juine, elle, prend sa source à Autruy (Loiret); toutes deux se rencontrent au Bouchet, à 10 ou 12 kilomètres de Corbeil; la réunion de ces deux rivières forme l'Essonne qui, après avoir arrosé la commune à laquelle elle a donné son nom, vient se jeter dans la Seine à Corbeil. (3) Ici notre auteur fait erreur: on a en effet frappé des monnaies à Essonnes, sous les Mérovingiens, mais ce sont des petites pièces d'or, et non de billon, connues sous le nom de monétaires. Elles portent bien l'inscription Exsona et quelquefois Axsona.
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 +L'Eglise est très ancienne, et de plusieurs genres de construction; la voûte du chœur est étayée depuis l'accident des poudres, en 1745 (1). Patron, St Etienne, au 3 août. Curé, celui de Notre-Dame de Corbeil, représenté par Moynet, après du Taillis. Le dernier desservant étoit Jean-Baptiste Bornier, de Paris, connu dans l'ordre de St François, sous le nom de Raphaël, prédicateur célèbre. Maire, Havart. Commandant, le chevalier de Fontis. Aumonier, le desservant de la paroisse. 400 feux (*). Le total des impositions d'Essônes pour 1790 montoit à la somme de dix-huit mille trois cens soixante-dix-neuf livres, douze sols, quatre deniers. Les auberges sont nombreuses à Essônes à cause de la grande route et des relais. L'auteur du dictionaire de la France avertit les voyageurs de ne pas se laisser surprendre par ces aubergistes, et il faut que l'abbé d'Expilly en ait fait une dure expérience pour s'être déterminé à insérer cet avis dans son ouvrage. C'est la réflexion de Dulaure qui ajoute dans une de ses notes : « On assure qu'un au- « bergiste d'Essônes fit payer à un Anglais qui allait à Fontainebleau « un œuf frais vingt-quatre livres. — Arrivé à la cour, il ne put s'em- << pêcher de parler de la cherté des œufs. Cela vint aux oreilles de « Louis XV, et l'aubergiste fut forcé d'abandonner son état ». En rapportant ce fait, on n'a garde de le garantir dans tous ses points, même d'après les garants ci-dessus. L'abbé Suger fonda à Essônes en 1121 un prieuré de bénédictins, sous le titre de Notre Dame de la victoire, puis des champs. Il n'en reste que la ferme et une image de la Ste Vierge, au bas de laquelle sont deux petits marbres noirs, où est écrit: misericordias domini in æternum cantabo, I. L. P. 1669; puis cet autre verset du même psalmiste : ab homine iniquo et doloso eruisti me Domine. On (1) La poudrerie de l'Etat se trouvait à Essonnes, non loin de l'église; des explosions se produisaient souvent celle de 1745, à laquelle l'Abbé Guiot fait allusion, a causé de graves dégâts. En 1820, il s'en produisit une très violente, à la suite de laquelle les plaintes réitérées des habitants furent entendues et la Poudrerie transférée au Bouchet, dans l'ancienne propriété qui avait été habitée par le grand marin du Quesne. (*) En 1910, 9633 habitants.
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 +croit que le premier de ces textes dut être dans la bouche de Suger, et le second dans celle de Louis le gros, vainqueur de Hugues du Puiset, leur commun ennemi (1). Beaucoup de moulins et de manufactures sont aux environs, sur le même territoire, comme les poudres, sous la direction de David; les cuivres, sous celle de François Marie Raffaneau, puis de Grignet et de Verdret, et la papeterie augmentée par Pierre Didot, etc. Chantemerle est une maison de campagne des plus champêtres et des plus agréables à la fois, entre Essônes et St-Jean en l'Isle, occuppée par la dame Brousse (2). St Jean en l'Isle est une commanderie de faveur dans l'ordre de Malthe; la grande Trésorerie y est attachée. On a parlé ailleurs de cet ancien établissement religieux et militaire, qui se trouve entre Chantemerle et Nagis (3). Ce dernier fief avec son parc fait pendant, pour ainsi dire, avec Champlâtreux, de l'un et l'autre côté de la Seine. Na ou Nagis est une espèce de laurier qui passe au Japon pour un arbre de bon augure. Cet arbre y auroit été jadis cultivé de préférence par quelque amateur, et seroit-ce là l'origine du nom de Nagis? Vaux, le Moulin galant, Robinson (et son isle) Pressoir-Prompt sont encore d'autres écarts dépendans d'Essones, ainsi que la Nacelle, que des géographes ont prise pour un fief, que d'autres ont appellé Nassette, et qui n'est qu'une maison proche la cabane d'un passager pour la traverse de la rivière d'Etampes en cet endroit (4). Il y a dans les poésies de Coulanges une chanson indiquée sur l'air : Pour vous voir un moment, j'ai passé par Essónes. On auroit désiré avoir communication de cette petite pièce lyrique pour en embellir cet ouvrage. (1) De l'Abbaye de Notre-Dame-des-Champs, il ne reste plus que le souvenir et un modeste petit édicule, renfermant, à la partie supérieure, une image de la Vierge. Les inscriptions citées par l'Abbé Guiot ont aussi disparu. Et pour que le souvenir de cette Abbaye, si puissante autrefois, ne soit pas tout à fait perdu, la Société historique de Corbeil-Etampes a fait placer, sur l'édicule de la Vierge, une plaque de marbre noir avec une inscription commémorative. (2) C'est à Chantemerle que le Sr Hesselin, alors propriétaire, reçut la Reine Christine de Suède en 1656, au milieu de fêtes d'une splendeur inouïe. Voir notre Bulletin de 1906. (3) Almanach de Corbeil, 1789 et 1791. C'est dans l'église de St-Jean-en-l'Ile, très bien restaurée, que la Société de Corbeil-Etampes a installé son Musée de St-Jean. (4) Cette propriété de la Nacelle est une petite île; il y avait un bateau, ou nacelle pour
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 +ETIOLES ETIOLES, paroisse et joli village, quoique dans un vallon, sur le ruisseau du Hauldre, non loin de la rive droite de la Seine, entre St Germain du vieux Corbeil et Soisy-sous-Etioles, à 6 lieues de Paris et environ une lieue de Corbeil. La tour de l'église annonce une grande antiquité, et l'intérieur y répond en tout. La chaire ambulante est d'un fort bon goût. Patron: St Martin. Curé: Michel Bin, du diocèse de Bayeux; successeur de Alexandre, de Rouen. François Poncher, évêque de Paris, avoit été curé de cette paroisse en 1507. Maire :. Procureur de la commune: Langlois. Commandant : Le Normand (1). 80 feux (*). La paroisse d'Etioles, y compris le rôle de la taille et des vingtièmes du hameau de Tigery, payoit annuellement huit mille livres, tant en taille, capitation, vingtièmes, corvée, et que droits d'aydes, année commune, une sur dix. Elle fut arpentée en 1787, et suivant la carte qui en est au presbytère, elle consiste (mesure locale de 20 pieds à la perche) : En bois. En terres labourables En prés. En vignes • 2093 arpens 70 perches 1020 arpens 46 perches 48 arpens 47 perches 275 arpens 99 perches En maisons, parcs et jardins. 273 arpens 37 perches En friches. 215 arpens 23 perches En carrefours, chemins, routes et rivière. 107 arpens Total. 4034 arpens, 22 perches. (Extrait d'un mémoire présenté à l'assemblée nationale en 1789). y accéder, d'où son nom. Cette maison de la Nacelle a été habitée par Bernardin de St-Pierre qui avait épousé Félicité Didot, la fille du Directeur de la papeterie d'Essonnes. (1) Le Normant d'Etiolles, le mari de la Marquise de Pompadour, appelée souvent Madame d'Etioles, parce qu'elle en possédait et habitait le Château. (*) En 1910, 357 habitants.
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 +Le nom d'Etioles est connu dans l'histoire galante du Règne dernier. On sçait que le choix de Louis XV tomba sur la demoiselle Poisson, fille bien élevée, sage, aimable, remplie de grâces et de talens, née avec du bon sens et un cœur excellent. On l'avoit souvent menée aux chasses que faisoit le roi dans la forêt de Sénart. On y promenoit la dame d'Etioles dans une jolie calèche. Le roi la remarquoit et lui envoyoit souvent des chevreuils. Sa mère ne cessoit de lui dire qu'elle étoit plus jolie que la dame de Châteauroux. (Voyez les mémoires pour servir à la vie de Voltaire, écrits par lui-même, à la suite de sa vie par le marquis de Condorcet, in-12 1789). Voltaire étoit le confident de la dame de Pompadour et passa quelques mois avec elle à Etioles, pendant que le roi faisoit la campagne de 1746 (1). EVRY-SUR-SEINE EVRY-SUR-SEINE, à trois quarts de lieue de Corbeil, sur la rive gauche de la Seine, sur un côteau dont le site est très agréable, vis-à-vis Etioles et Soisy, borné, sur la hauteur, par la route de Fontainebleau. Dans l'église, qui n'a rien de remarquable, est la sépulture de Jean Bachot, curé de Mormant-en-Brie, natif de Sens, auteur de poésies latines et françaises, imprimées en 1651, sous le titre de Noctes Mormantinæ. Il est auteur de l'épitaphe qui est en lettres d'or, sur marbre noir, dans le sanctuaire, au côté de l'Évangile: du moins, est-ce lui qui est censé parler dans cette pièce élégiaque (2). Patron St Pierre. Curé: Bernard Mille, d'Amiens, bachelier en théologie. Chapelain en la même église : Joseph Girard, de Lyon, docteur de Sorbonne, pour la fondation des écoles (3). Maire: De Lage. Commandant: (1) Voir notre Bulletin de 1908: Mme de Pompadour au Château d'Etiolles. (2) Cette épitaphe n'existe plus. (3) Pour Evry, l'auteur a oublié d'indiquer le nombre de feux, disons cependant qu'en 1910, la population d'Evry, qui porte aujourd'hui le nom d'Evry-Petit-Bourg, est de 1338 babitants.
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 +Parmi les dépendances d'Evry, il faut distinguer Petit Bourg (1), Beauvoir, et la Grange Louis; chacun de ces articles en mériteroit un particulier, le premier surtout, mais ils se trouveront classés autre part. Il suffira de copier à l'occasion de l'hospice de Petit Bourg, une inscription composée à ce sujet. « Madame la duchesse de Bourbon, dame d'Evry, a fondé dans cette « paroisse un hospice qui offre un nouveau témoignage de la bonté de << son cœur. Cet établissement en faveur de huit octogénaires et de « quelques pauvres habitans, attaqués de maladies graves, est desservi « par trois sœurs de la charité, dont la sœur Delatour est supérieure. « Elles sont tenues de visiter les autres malades de la paroisse et de « leur fournir tous les médicamens et secours nécessaires. Il est beau, <<< il est consolant pour l'humanité de voir une princesse s'élever au- « dessus des jouissances qu'offrent l'opulence et la dignité, pour leur « préférer le solide plaisir de la bienfaisance » (2). LYSSES LYSSES, à 8 lieues de Paris, 1 de Corbeil dans la campagne audessus d'Essônes. Le clocher est, après la tour de Montlhéry, ce qu'on apperçoit de plus loin, et le plus à découvert dans les environs (3). L'Église n'y répond pas pour l'élévation, et n'est pas d'ailleurs régulière. Ce qu'il y a de plus remarquable est l'épitaphe de Martin Langlois, sieur de Beaurepaire, mort en 1612. Tout ce quc Lucifer avoit en sa puissance De malheurs assemblés pour perdre l'univers, Se virent en nos jours inonder sur la France, Pour mettre sa couronne et son sceptre à l'envers. (1) Le Château de Petit-Bourg fut habité par Mme de Montespan et le duc d'Antin; - Louis XIV y vint souvent. (2) Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, née à St-Cloud le 9 juillet 1750, morte à Paris le 10 janvier 1822. Elle était la fille de Louis-Philippe duc d'Orléans, petit-fils du Régent, sœur de Philippe-Egalité, et mère du duc d'Enghien, fusillé à Vincennes en 1804. Elle possédait le château de Petit-Bourg à Evry, où, par sa bienfaisance, elle mérita l'affection des habitants. (3) Le clocher de Lisses était en effet très élevé; il a été démoli il y a une vingtaine d'années, parce qu'il menaçait ruine, disait-on.
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 +Et Paris, qui devoit s'opposer à l'orage, Aimant de voir son roi et son Etat périr, En attise la flamme et fait croistre la rage, Désirant de le perdre et non le secourir. Quand l'ange protecteur de cet empire auguste, Fit que Martin Langlois, gissant sous ce tombeau, Banda tout son esprit, et d'un effort robuste, Echangea cet orage en un calme nouveau. Si bien que son espoir, par ses travaux utiles, Fit que le grand Paris rend hommage à son roi ; Et la France imitant la Reine de ses villes, Lui prête obeissance et revient toute à soi. Vis donques en repos au règne délectable, Pour la tranquillité que ton soin nous acquit Lorsque par ton moyen, Henry le Redoutable Avecque son Paris, son royaume il conquit. L'épitaphe finit par ce distique latin : Terras in terris, Anglœus pace beavit, Cœlesti in cælo pace beatus erit (1). C'est le même magistrat devant lequel, en 1601, avoient comparu tous les intéressés, pour et contre, lors de la réunion du chapitre de Notre-Dame de Corbeil à celui de St Spire, accompagné du prieur de St Victor, en qualité de vicaire général de l'Evêque de Paris. La conclusion fut que les deux corps déclarèrent « qu'après avoir conféré en leurs chapitres, tant séparément en << chacun d'eux que conjointement, il avoit été résolu d'obéir à la vo- « lonté du roi et consentir, en tant qu'à eux, à l'union et incorporation <<< desdites deux communautés et chapitres, etc. Patrons: St Germain, Evêque de Paris et St Vincent. Curé: Simon Dorget de. et René de Salviat. Maire: Nota. Commandant: De Montaran fils. 120 feux (*). avant lui: de la Chaux (1) Martin Langlois fut Echevin de Paris; Henri IV le nomma ensuite Prévôt des Marchands; son épitaphe, publiée par l'Abbé Lebeuf (T. XI, p. 232), a disparu de l'église de Lisses. (*) En 1910, 550 habitants.
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 +Beaurepaire est la principale maison du village à demi-lieue de Villeroy, et renommée par ses jardins, ouvrage du célèbre Le Nôtre; on y a fait depuis un fort joli jardin à l'anglaise. Le Château appartient au sieur de Montaran, et il est embelli de plusieurs tableaux de la dame du lieu (1). MORSAN ου MORCENT MORSAN ou Morcent, sur la rive droite de la Seine, à 8 lieues 1/2 de Paris et i de Corbeil, dans une plaine en face du Plessis-Chenay et du Coudray. Patron: St Germain. Curé: Buée, de Paris; c'étoit Carbonnet en 1744. Maire: Le gendre. Commandant 80 feux (*). (*) En 1910, 157 habitants. ORANGIS ORANGIS, petite paroisse à 6 lieues de Paris, 4 de Versailles et i de Corbeil, proche Ris, en haut et plat pays, planté de peupliers. Patron: St Germain d'Auxerre. Curé: De Saineville, d'Amiens. On voit dans le chœur de l'église l'épitaphe de Philippe Piot, curé et bienfaiteur du lieu, mort en 1644. Maire: Cadier. Commandant: Haudry. 12 feux. L'ordre de Malte a une très belle propriété à Orangis (2). 1. Beaurepaire n'est plus maintenant qu'une ferme. 2. Orangis n'est plus une commune, mais un écart de Ris qui a pris, vers 1840, le nom de Ris-Orangis. L'église d'Orangis n'existe plus depuis longtemps.
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 +ORMOY ου ORMOYE ORMOY ou Ormore, à une lieue 1/2 de Corbeil, entre Etioles et Lieusaint. Patronne: la Sainte Vierge. Curé: Jean-Louis Paillot. Un seul feu. Il fut souvent question de joindre cet endroit à Tigery pour en faire une paroisse, mais jamais les seigneurs d'Ormoy n'y ont voulu consentir (¹). PERRAY PERRAY, sur la montagne à l'Est de Corbeil, à 7 lieues 1/2 de Paris. L'église est fort gothique et irrégulière. Patron: St Pierre. Curé: Jean François Blanchetête, du diocèse de Mayence, ayant sa résidence à St Léonard, succursale, au faubourg de ce nom à Corbeil. Vicaire résident : Vaubalion, de Bayeux. Maire: Angot. Commandant 100 feux. La chose la plus curieuse peut-être pour un étranger, est le coup d'œil dont on jouit au sortir de Corbeil, à la hauteur de la grille du parc de Perray. Louis XIV poursuivant un cerf qui gagnoit la rivière, regrettoit que Versailles ne fût pas bâti en cet endroit. Le sieur Mandat, nouveau propriétaire, a fait construire en cet endroit un kiosque du meilleur goût (2). (1) Ce village, qu'on nommait autrefois Ormoy-en-Brie pour le distinguer d'un autre Ormoy, situé dans la vallée, entre Essonnes et Mennecy, n'existe plus aujourd'hui; il y avait une église et un château, longtemps possédé par la famille des Postel, qui étaient seigneurs du lieu. Tout a disparu et la charrue passe aujourd'hui sur l'emplacement où fut ce village. L'Abbé Guiot y signale un seul feu, il aurait pu dire un habitant, car, en 1790, il n'y avait plus que le Curė Paillot. (2) Le Perray, appelé aussi St-Pierre du Perray, est une commune assez importante comme territoire, mais qui n'a pas d'agglomération; une partie est à St-Germain, une autre à Corbeil, au lieu dit Montgardé, puis elle comprend des fermes dans la plaine et s'étend
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 +RIS Rıs, sur la route de Fontainebleau, à 9 lieues de cette ville, 5 lieues de Paris, 5 de Versailles et 2 de Corbeil. Il y a des bureaux de poste pour les lettres et les voitures d'Essône, avec un bac à La Borde, hameau sur la rive gauche de la Seine. L'Église est ancienne et peu susceptible d'ornement. Patrons: Notre-Dame au 15 août et St Blaise au 3 février. Curé: Pierre de la Masure, du diocèse de Lisieux, successeur de François Deschamps, de Paris, docteur de Sorbonne, auteur d'une table raisonnée du journal ecclésiastique, par l'abbé Barruel (ms.). Maire: Raby. Commandant: Anisson du Perron. ... feux. Les papiers publics ont été remplis de ce qui s'est passé pour et contre à Ris dans l'organisation de la municipalité. Plusieurs pièces même ont été publiées à part. On se contentera de citer ici la suivante, extraite du Jean Bart, N° 42. On lit, à la 7º page, la lettre d'un citoyen à M. Duchène, l'un des interlocuteurs, à qui l'on dit: Qu'est-ce que tu tiens donc là, Duchène? Ma foi, répond-il, c'est une lettre qui m'est adressée : je vais vous en faire la lecture, parce que c'est capable d'intéresser les bons citoyens. « La division qui règne au village de Ris depuis plus de 8 mois, vient « d'être heureusement terminée par l'intervention de la garde nationale « de Villeneuve-St Georges, à laquelle s'est jointe celle de Montgeron, « et un détachement du bataillon des Minimes de Paris, qui étoit allé « à Ris sans armes pour assister à une bénédiction de drappeau ; mais « ce raccommodement a été précédé de malheurs. Le soir de mercredi « dernier, il y avoit eu un combat entre la garde nationale de Ris, et « les partisans du ci-devant seigneur, dans lequel un homme a été tué << sur le champ de bataille, et dix autres ont été très grièvement blessés. « La municipalité de Ris ayant écrit à Villeneuve-St Georges, où jusqu'aux limites du département de Seine-et-Marne. Le Château du Perray, dont le parc domine Corbeil, existe encore, mais l'église a été détruite au début du XIXe siècle, et le seul souvenir qui en reste est sa cloche, nommée Louise Michel par son parrain, le fameux financier Michel Bouret, seigneur du lieu. Cette cloche, qui porte la date de 1740, avait été transportée dans l'église de St-Léonard, de Corbeil, succursale de celle du Perray, et lors de la démolition de St-Léonard en 1884, elle fut attribuée au musée St-Jean, où elle est encore.
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 +« l'avis est arrivé le 1er Juillet à 11 heures du soir, on a battu la gé- « nérale et à minuit la garde nationale de Villeneuve-Saint-Georges <<< et celle de Montgeron sont parties, malgré une pluie horrible, au « secours de leurs frères de Ris, commandées, l'une par M. Dancourt, <<< avocat, major de Villeneuve-St Georges, et l'autre, par M. Bro- « gniard, commandant de Montgeron, tous deux députés à la confédé- « ration. Les braves grenadiers et chasseurs de ces deux endroits ont << montré le plus grand zèle et ont observé la meilleure discipline. Les « commandants sont parvenus à moyenner un accommodement entreles <<« deux partis. Le ci-devant seigneur s'est soumis à la loi, et a obligé « tous ceux de son parti à s'y soumettre ; il a endossé volontairement <<« l'habit national comme un simple soldat et a porté le fusil. Alors « les habitans de Ris enthousiasmés de la générosité avec laquelle il a « pris son parti, l'ont récompensé, en le proclamant comme honoraire ; « le tout a fini par une complette réunion, qui s'est terminée par le « serment civique de tous les récalcitrans, une messe d'actions de grâce, « un dîné et un bal qui a été ouvert par le ci-devant Seigneur et « l'Epouse du maire ». Quinze jours auparavant on avoit donné au curé de Ris une décision du comité de constitution, concernant la publication des décrets. En voici la teneur : « Les officiers municipaux doivent présenter à M. le Curé les pièces « qui doivent être publiées au prône, un ou deux jours au moins avant « le jour de la publication, afin qu'il ait le tems d'examiner si les « pièces sont de nature à devoir être publiées, aux termes des décrets « de l'Assemblée nationale. La présentation faite à M. le Curé de Ris, « aux pieds de la chaire, est à la fois insidieuse et indécente. On ne « peut reprocher à M. le Curé le refus qu'il feroit de publier des pièces « qu'il n'auroit pu lire auparavant, et qui ne lui auroient été remises « que dans cette mauvaise forme ». Au Comité de Constitution. – 15 Juin 1790. TARGET (1). (1) L'abbé Guiot n'a pas connu la population de Ris, puisqu'il ne l'a pas donnée, nous ne pouvons donc indiquer ici que celle de 1910, qui est de 1440 habitants. L'église de Ris a été reconstruite dans le cours du XIXe siècle, mais elle a conservé sa vénérable cloche qui porte la date de 1470. La commune de Ris a été en effet une des plus agitées de France pendant la révolution. Elle avait répudié son ancien nom pour prendre celui de Brutus, et nous avons publié ici même (Bulletin de 1904, page 139), le récit de la fête civique et philosophique qui eut lieu, dans la commune de Brutus, le décadi, 20 frimaire an II (10 décembre 1793). Comme Commandant, l'Abbé Guiot cite Anisson du Perron; c'était le seigneur de Ris,
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 +SAINTRY SAINTRY, sur le coteau entre l'est et le sud de Corbeil, à demilieue de cette ville, et 8 de Paris, 7 de Versailles. L'Eglise est neuve et bien tenue. Le Maréchal de Clermont-Tonnerre en a posé la première pierre en 1779. Il y a sa sépulture, mais son mausolé n'a pas été achevé. Patronne, la Ste Vierge, au 15 Août. Son Assomption est le sujet du tableau de la contre-table. Les apôtres, que les peintres sont dans l'usage d'y placer, représentent des personnes connues, entre autres le fondateur, l'abbé de Lentilhac, et le dernier curé de la paroisse. Curé actuel: Joseph Doye (1). Il paroît que les chanoines de St Marcel de Paris desservoient par eux-mêmes ce bénéfice, puisqu'en 1441, ils nommèrent un curé titulaire, propter viarum pericula. Maire: Lamoureux. Procureur de la Commune: Lecomte. Commandant. 50 feux (*). • Parmi les maisons de campagne qui sont à Saintry, il est aisé de remarquer Champlâtreux, presque sur le bord de la Seine. Ce chateau appartient à Stanislas de Clermont-Tonnerre, l'un des députés à l'Assemblée nationale, commandant général de la garde nationale du district de Corbeil. Louis XV a logé dans cette maison (2). il était en même temps Directeur de l'imprimerie Royale à Paris. Anisson lutta tant qu'il put contre l'anarchie qui régnait dans son pauvre village, mais il fut vaincu; arrêté en Germinal an II, il fut traduit le 6 floréal suivant (25 avril 1794), devant le tribunal révolutionnaire, qui l'envoya à l'échafaud. (1) L'abbé Guiot ne dit rien du Curé Doye; s'il eût écrit quelques années plus tard, il aurait peut-être été embarrassé pour en parler. L'Abbé Doye, en effet, se mit à la tête des plus violents, dans les mauvais jours de la révolution; il jeta le froc aux orties et se maria devant le maire de St-Germain. Une fille naquit de cette union, elle vécut et mourut à Corbeil où les anciens l'ont bien connue. (2) Stanislas de Clermont-Tonnerre était seigneur de Saintry. Il périt, victime de la Révolution, en 1792. Le Château de Champlâtreux a été détruit dans les premières années du XIXe siècle. (*) La population de Saintry est actuellement de 630 habitants.
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 +SAINT-GERMAIN DU VIEUX-CORBEIL St GERMAIN DU VIEUX CORBEIL, une des plus belles et des plus anciennes églises du canton, sur la montagne septentrionale de Corbeil, à même distance de Versailles et de Paris. Patrons: St Germain de Paris et St Vincent. Curé: Vincent Duval, du diocèse de Rouen, ancien chanoine de Champeaux, et curé de Bry-sur-Marne, résidant à la succursale de St Jacques, faubourg de ce nom à Corbeil. Vicaire résidant à St Gerinain: Jozon, l'un des chapelains de St Spire. Maire: Jean-Baptiste Confin, de Paris. Procureur de la Commune : Rabasse. Commandant. 86 feux (*). Union, fidélité, devise du drapeau. Le parc et le château du sieur de Bretignières sont près de l'Eglise, sur le penchant de la montagne. C'est un des plus agréablement situés pour la vue sur la ville et ses environs (1). SOISY-SOUS-ETIOLES OU SUR SEINE SOISY-SOUS-ETIOLES OU SUR SEINE, village des mieux composés des environs, et à i lieue de Corbeil et 6 de Paris, ainsi que de Versailles, à peu de distance de la rivière, rive droite, avec un assez beau château en briques et plusieurs maisons qui en approchent. L'Eglise n'est pas ancienne et n'est pas sans décoration. Les Bailleuls y ont une de leurs sépultures. Patronne: la Ste Vierge au 15 août. Curé: Mellet, et avant lui Daudieu, chanoine de St Spire, mort à Melun. (1) L'Eglise de St-Germain est toujours une des plus belles du Canton. Elle a été, il y a quelques années, l'objet d'une très importante et très artistique restauration qui a encore augmenté la valeur de ce bel édifice du XIIe siècle, et qui est due à la générosité et au zèle éclairé de M. Darblay, propriétaire du château et du magnifique parc qui l'entoure. Le château a été reconstruit en 1846, le parc a été considérablement augmenté par la famille Darblay. (*) La population de St-Germain est d'environ 620 habitants.
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 +Maire: Mercier. Procureur de la commune: Malegat. Commandant. 130 feux. • Il y a un bac à Soisy, vis-à-vis Petit-Bourg (1). TIGERY TIGERY, hameau seul en France de ce nom, dépendant moitié de St-Germain du vieux Corbeil, moitié d'Etioles, en pays plat, au haut de la montagne septentrionale de Corbeil, attenant à la forêt de Sénart, ayant un château dans le goût de celui de Savigny-surOrge, tenu par les anciens vicomtes de Corbeil, aujourd'hui par le marquis de Fraguier. Il n'y a point de paroisse, mais seulement les restes d'une très belle chapelle qui auroit pu en tenir lieu, si l'on avoit pu réunir Ormoy à Tigery. Maire: Plé. Procureur de la commune: Dupont. Commandant: Vergue, juge de paix du canton. Fléchissez sous la loi, devise du drapeau. 28 feux. Le tertre de gazon qu'on voit en entrant à Tigery a servi d'autel pour la bénédiction du drapeau de la garde du lieu, par le prieur de St Guenault, en 1791 (2). (1) Soisy-sous-Etiolles est aujourd'hui un des plus agréables villages de Seine-et-Oise. Le château a été détruit dans le XIXe siècle, et le parc, vendu par lots, a donné naissance à plusieurs belles propriétés. L'église est intéressante; de la sépulture de N. de Bailleul, il ne reste plus que l'inscription, qui a été publiée par Guilhermy. Cette église possède aussi la belle pierre votive de Giles Malet, le bibliothécaire de Charles V. Ce curieux document lapidaire a été retrouvé sous le dallage au xixe siècle; l'Abbé Guiot ne l'a donc pas connu. La population de Soisy est à présent de 1450 habitants. Un pont suspendu sur la Seine, relie Soisy avec Evry, où se trouve la station du chemin de fer. (2) Tigery est aujourd'hui une commune distincte de 380 habitants, mais elle n'est pas paroisse et relève, pour le culte, de Saint-Germain. La belle Chapelle, dont parle l'Abbé Guiot, n'existe plus; elle datait de 1648; désaffectée à la révolution, elle avait été transformée en grange. On l'a démolie dans la seconde moitié du XIXe siècle.
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 +VILLABÉ VILLABÉ, sur une des collines de la vallée d'Essones, au sud-sud-est de Corbeil, à I lieue de la ville, 8 1/3 de Paris et 9 de Versailles; au milieu de sources vives qui arrosent cet endroit. Patrons: St Marcel et St Blaise. Curé: Jean-Martin Mathieu, du diocèse de Verdun, successeur de son oncle du même nom, après Desassis, ancien curé de Courcouronne et d'Arpajon, [qui l'étoit en 1761. Maire: Gautier. Procureur de la Commune: Desassis. Commandant. 100 feux (1). Population du canton de Corbeil en 1790 Corbeil (la ville seule). Habitans, deux mille neuf cens huit, ci. 2.908 feux, neuf cens vingt-deux. 922 non payant taxe, cent soixante-huit. 168 d'un ou 2 jours de travail, cent soixante-dix. 170 vieillards hors d'état de travailler. 48 infirmes, trente-six. 36 enfans, depuis et au-dessous de 14 ans. 364 individus à assister, trois cens. 300 pauvres malades, cent. 100 Perray Habitans, cent-quatre-vingt-quatorze, ci. feux, cinquante-et-un. non payant taxe, onze. d'un ou deux jours de travail, huit. 194 51 II 8 (1) Villabé, commune de 885 habitants, n'est plus paroisse; pour le culte, elle relève de l'église de Lisses, qui en est assez éloignée. Mais elle a conservé son église, dans le clocher de laquelle se trouve une cloche fêlée qui vient de St-Jean en l'isle et qui porte la date de 1739. De la Commanderie de St-Jean en l'isle proviennent également plusieurs stalles sculptées qui ne manquent pas d'intérêt.
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 +vieillards, six. infirmes, sept. . enfans depuis et au-dessous de 14 ans. individus à assister, trente-et-un. malades, huit. Etioles Habitans, trois cens quarante-huit. 6 7 61 31 8 feux, soixante et quinze. non payant taxe, huit. vieillards. • enfans depuis et au-dessous de 14 ans. individus à assister, trente-cinq. malades, quinze. $3758530355 20 15 Tigery et Soisy Habitans, six cens soixante et dix. 670 feux, deux cens trois. 203 non payant taxe, trente-six. 36 d'un ou deux jours de travail, quinze. 15 vieillards. 6 infirmes, trois. 3 enfans au-dessus et au-dessous de 14 ans. 50 individus à assister, dix. ΙΟ malades, dix-huit. 18 (fonds de charité: trois cens trente-quatre livres). Courcouronne Habitans, cent cinquante-quatre. feux, trente-cinq. non payant taxe, deux. vieillard, un. infirmes, quatre. 154 35 2 I 4 enfans au-dessus et au-dessous de 14 ans. individus à assister. 5 6 • malades, six. • 6 (Fond de charité : trente livres). 1910. I. ३
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 +Habitans, quatre cens. feux, cent dix-huit. vieillards, dix. non payant taxe, dix-huit. Lysses 400 118 10 18 24 15 I 4 45 d'un ou 2 jours de travail, vingt-quatre. individus à assister, quinze. malade, un. enfans des pauvres, quarante-cinq. (fond de charité: quatre cens livres). Villabé Habitans, trois cens soixante. feux, cent. 360 100 St Germain du Vieux Corbeil Habitans, trois cens dix-neuf. feux, quatre-vingt-six. non payant taxe, dix-huit. d'un ou deux jours de travail, douze. vieillards, seize. infirmes, quatre enfans des pauvres, vingt-quatre. individus à assister, cinquante-quatre. malades, dix. 319 86 18 12 16 4 24 54 10 Saintry Habitans, deux cens soixante et treize. 273 feux, quatre-vingt-deux. 82 non payant taxe, un. I vieillards, deux. 2 enfans des pauvres, trente-huit. 38 individus à assister, cinquante-cinq. 55 malades, quinze. 15 (Fond de charité cinquante livres). Essônes Habitans, mille cinq cens trente. 1530 feux, quatre cens. 400 non payant taxe, trente. : 30 d'un ou de deux jours de travail, vingt-deux. 22
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 +vieillards, douze. infirmes, dix-huit. enfans des pauvres, quarante et un. individus à assister, quarante-deux. malades, soixante. • Habitans, cent-quatre-vingt-six. feux, cinquante-deux. non payant taxe, neuf. vieillards, onze. • infirmes, treize. 12 18 41 42 60 Bondoufle 186 52 9 II 13 40 64 enfants des pauvres, quarante. individus à assister, soixante et quatre. SUPPLÉMENT A l'article de la population de Corbeil dans les almanachs de cette ville, extrait des registres de l'église de Notre-Dame. ANNÉE 1789 Filles. • 32 Baptêmes 58 Garçons. 26 Mariages. 8 Hommes 27 Inhumations. 55 Femmes. 28 ANNÉE 1790 Garçons. 25 Baptêmes 45 Filles. 20 Mariages. 8 Hommes Inhumations. Femmes 16 1733 Population de Courcouronne, 1788. Baptêmes, tant garçons que filles. 4 Mariage. I Inhumations d'hommes et de femmes. 10 Pour 1789 Baptêmes, tant garçons que filles. 2 Mariages. 3 Inhumations d'hommes et de femmes. 9
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 +CANTON D'ARPAJON 14 PAROISSES ET MUNICIPALITÉS. ARPAJON
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 +ARPAJON, ci-devant, et aujourd'hui CHATRES (1), ville et chef-lieu de canton dans le district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, sur la route d'Orléans, et la rivière d'Orge, à 7 lieues de Paris, 6 de Versailles, 4 de Corbeil, I de Montlhéry, 7 de Melun, 5 d'Etampes et autant de Dourdan. Son territoire étoit autrefois très étendu, et pouvoit avoir 4 à 5 lieues de rayon. La Bretonnière, StEutrope, la Folie et Chantelou en étoient et en sont encore. La paroisse a été desservie jadis par des moines de St Maur, puis par des chanoines, enfin par des prêtres séculiers, dont quelques-uns Oratoriens. Au tems de la conventualité, le service du prieuré se faisoit dans le chœur, et celui de la paroisse dans la nef. Il n'y a rien de remarquable ni dans l'architecture de l'Eglise, ni dans ses vitrages. Les ailes en sont égales et éclairées. Le portail et la tour sont des restes d'édifice du 12º et 13º siècle. La dédicace s'en renouvelle le 30 Avril. Parmi les sépultures est: 1º celle de la mère d'un abbé de St Denis, nommé Guy, l'un des natifs du lieu (2); (1) Cette première ligne : Arpajon, ci-devant et aujourd'hui Châtres, peut prêter à la critique, c'est pourquoi nous croyons devoir en donner l'explication. C'est en 1720 (le 26 octobre) que Châtres prit le nom de son nouveau seigneur, le Marquis d'Arpajon: mais en 1790, un décret du 26 juin autorisa les communes, auxquelles les Seigneurs avaient donné leurs noms de famille, à reprendre leurs anciens noms, ce fut le cas d'Arpajon, de Moissy-Cramayel, etc. L'an 1791 n'amena pas de changements, ce n'est qu'à la fin de l'année suivante, à l'arrivée de la Convention, que les débaptisations recommencèrent ; alors Châtres, qui était devenu Arpajon en 1720 et avait repris son ancien nom en 1790, fut dénommé révolutionnairement Franc-Val, nom qu'il ne garda pas longtemps, car, après la Terreur, il redevint Arpajon, comme devant. Cf. Débaptisations révolutionnaires des Communes, 1790-1795, Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne. Paris, 1896. Cette explication était nécessaire pour prouver que l'abbé Guiot ne s'était pas trompé en disant: Arpajon, ci-devant, et il nous indique par cela même que son ms., qu'il a daté de 1790, a été écrit après le 26 juin de cette même année. (2) L'église de St-Clément d'Arpajon renferme plusieurs pierres tombales intéressantes ;
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 +2º celle d'un Ecolâtre, représenté avec les attributs de sa place : Petrum tegit arida petra ; d'où l'on doit inférer qu'il s'appeloit Pierre. Au nombre des reliques conservées dans cette Eglise, sont celles de St Yon, prêtre martyrisé dans le pays. Elles ont été partagées, et cette division a donné lieu à des réclamations. Corbeil en possède le chef à Notre-Dame, et Rouen chez les frères des Ecoles chrétiennes, dits de St Yon. Cette dernière partition se fit le 30 juin 1738, étant curé, J. M. de Villerval, ancien vicaire de Notre-Dame et chapelain de l'Hôtel Dieu de Corbeil. On montre aussi un chef dit de St Jean-Baptiste. Un des saints les plus révérés à Arpajon est St Corbinien, qui y avoit pris naissance. On lui associe Ste Julienne. L'un et l'autre toutefois sont après St Clément, qui a constamment été le patron de Châtres. On trouve pour curés: Antoine Petit, 1615. Gilles Bosdelle, 1625 (1). Dupuy, 1638. Desassis, 1755, ancien curé de Courcouronne. Curé actuel: Guinchard. Vicaire Maire: Lelièvre. Procureur de la commune : Charpentier. Juge de paix du canton: Plé. Commandant: L'Ainé (ou Lainé). l'abbé Guiot n'en cite que deux qui existent encore, quoique très mutilées; la première, de la mère de Guy, abbé de St-Denis, dont l'abbé Lebeuf donne ainsi l'épitaphe : Cy-dessous gist Dame Marie la Butardie, qui en sa vie, fut du Révérend en Dieu Père l'Abbé Gui en Saint Denis, mère. Priez vous qui passez par ci Dieu qu'il ait de l'âme merci. L'an mil CCCXIIII trespassa. La seconde pierre tombale citée par Guiot est celle d'un moine assis dans une chaire, tenant de la main gauche un livre, et de la main droite une poignée de verges et ayant auprès de lui deux petits enfants. L'abbé Lebeuf, qui nous donne ces détails, rapporte aussi l'épitaphe qui n'existe plus et qui commençait ainsi : Petrum tegit arida petra; tombe et épitaphe ont complètement disparu. (1) Gilles Bosdelle fut curé de Chastres de 1617 à 1651, époque à laquelle il se démit de ses fonctions. Il mourut à Chastres le 7 décembre 1660. Son successeur, en 1651, fut Nicolas de Sully que l'abbé Guiot ne paraît pas avoir connu. (Cf. les Curés d'Arpajon, par l'abbé Alliot, ancien vicaire d'Arpajon).
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 +Aumonier: Thomine. Chirurgiens: Chalosse, Petit, Dubois. (Dernier Bailly: Lainé). 150 feux (1). Il y avoit sur cette paroisse une léproserie titrée de St Blaise, avec un chapelain. Un deses anciens desservans s'appeloit J. Bonirace (2). Cette maladrerie a été réunie à l'Hôtel-Dieu existant aujourd'hui. Le service en est confié à des sœurs noires qui ne sont d'aucun ordre particulier. La chapelle est sous l'invocation de la Ste Vierge, au 2 juillet, et de St Louis. Il existoit autrefois à Châtres deux couvens de filles, l'un de Ste Catherine, l'autre, plus ancien probablement, car le nom n'en a point été conservé. Jean-Jacques-Trivulce, disgracié de la cour de François Ier, en mourut de déplaisir au bourg de Chastres, sous Montlhéry, en 1518 (Mézeray). St Eutrope, fief de la dépendance d'Arpajon, où étoit une maladrerie ou hôpital, vers le règne de Philippe-le-Bel. Louis XII le donna en 1504 à des sœurs grises du tiers-ordre et, sous Louis XIII, des Annonciades s'y établirent. Les dernières religieuses étoient : Elisabeth Reddy de St Joseph, supérieure. Marie-Marguerite Gagneau, de St Pierre, sous-prieure. Marie-Jeanne Le Coq, de Ste Scolastique, éconôme. Marie-Anne Dixon, de St Jérôme. Marie Philippe, de St Bernard. Marie-Louise Chéron, de Ste Thaïs. Marie-Jeanne Cuvilly, de Ste Jeanne. Marie-Elisabeth Cuvilly, de St Eutrope. Marie-Louise Marcherat, de Ste Geneviève. Geneviève-Thérèse-Gabrielle Fournerot. Marie-Louise-Ursule Du Poncet. Claudine Bernard, de Ste Thérèse. Marie-Anne Richard, de la Providence. Marie-Joseph Lachat, du Saint Sacrement. (1) L'abbé Guiot a écrit 1500 feux, mais il est évident que c'est une erreur, puisque Arpajon, qui a beaucoup progressé depuis un siècle, ne compte aujourd'hui, en 1910, que 2975 habitants. 1500 feux en feraient plus de 6000. (2) L'abbé Lebeuf, qui parle de ce personnage, le nomme aussi Bonirace. Sa tombe était dans la chapelle de la Léproserie; elle aurait été transportée dans l'église St-Clément, lors de la destruction de cette léproserie (Hist. du diocèse de Paris, t. X, p. 223).
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 +Sœurs converses. Jeanne Arteau, de Ste Cécile. Anne Hecellent, de St Ambroise. Marguerite Bourdoulon, de St Dominique. Marie Aury, de St Didace. Augustine-Emilie Masson. Depuis les Milon de Bray, premiers seigneurs et propriétaires de cette terre, au 12º siècle, jusqu'à M. de Mouchy, on compte une série de noms, plus ou moins célèbres, parmi lesquels sont les Balsac, comme parmi les dames du lieu, Anne Claude Louise de Noailles, dame de Mouchy, chevalière de l'ordre de Malthe (1). Les particuliers à remarquer dans l'histoire sont : L'Abbé Guy dont on a parlé, et dont on a un Sanctilogium (2). Guido de Castris Abbas qui vivat in astris (3). Deux Oratoriens qui ont été curés de St Clément, sçavoir: Duduel (4), depuis Pénitencier d'Arras; et [Germain du Puy] devenu Archidiacre et Théologal de Luçon (5). On a du premier La conversion du pécheur, 1680, et Les entreliens de l'Abbé Jean avec le prêtre Eusèbe, 1727 (ouvrage posthume). Le second avoit le talent de la chaire et réussissoit aussi dans la poësie (Voy. Moreri, supplément). Les srs Le Pitre, frères, curés, l'un de St Germain d'Arpajon, l'autre, d'Epinay sur Orge. Châtres a été le théâtre de bien des évènemens, mais presque tous ignorés ou perdus. Hugues de Crécy en fut chassé par Louis le Gros. St Louis y vint en 1227, et le roi de Navarre en 1358. Dans la semaine de Pâques, 1360, St Clément fut brûlé par les Anglais, et les habitans en partie massacrés. Louis XI y étoit campé en 1465. La ville fut prise par Henri IV sur les ligueurs en 1592; et Louis XIV y étoit en 1652 avec ses troupes. (1) Anne-Claude-Louise d'Arpajon, seule et unique héritière du marquis d'Arpajon, qui avait donné son nom à la ville de Chastres, avait épousé le Comte de Noailles en 1741. (2) Recueil d'actes de saints avec un martyrologe. (3) Dernière ligne de l'épitaphe en vers de Guy de Châtres, à St-Denis, où il mourut religieux. (Cf. Lebeuf, X, p. 249). (4) Du Suel, que l'abbé Lebeuf nomme improprement Duduel, arriva à Chastres en l'année 1663 et y séjourna jusqu'en 1676. (Cf. l'Abbé Alliot, op. cit.) (5) Germain du Puy, fut curé d'Arpajon de 1685 à 1689. (id.)
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 +Le plan d'Arpajon a été gravé avec ses environs (¹). Ses 6 portes y sont marquées, celle de St Germain, celle de St Denis par la Norville, la 3º de Paris, la 4º et les 2 autres, de Maurantet d'Estampes, vers Olinville. Il se tient un marché tous les vendredis pour les grains, bestiaux et denrées. Il y a aussi un bureau de poste pour les chevaux et pour les lettres; enfin des aydes avec une brigade de maréchaussée commandée par M. Jourdain, sous-lieutenant. Les habitans de Châtres sont particulièrement connus de ceux qui savent les fameux couplets dont le 1er vers : Les habitans de Châtres et ceux de Montlhéry, est cité à la tête d'un grand nombre de cantiques (2) pour les mettre sur le même air. AVRAINVILLE AvRAINVILLE, dans la plaine au-delà d'Arpajon, presque sur la route d'Etampes, à 7 1. 1/2 environ de Paris, 4 1. 1/2 d'Etampes, 4 lieues de Corbeil. La dédicace de l'Eglise se fait le 2º dimanche de Juillet. Patronne: la Ste Vierge. Curé. (3) Maire: Popot. Procureur de la Commune: Hufroy. Commandant. 7o feux (*). • Les écarts sont une ferme, dite la Grange au Prieur, avec une autre appelée la Motte, puis Les Bois blancs. (1) C'est le plan bien connu du marquisat d'Arpajon, qui doit dater de 1730 ou environ. (2) On disait des Noëls, et non des cantiques. (3) En 1750, le curé d'Avrainville était Jean Auvray; il bénissait cette même année la cloche paroissiale; il mourut quatre ans plus tard et fut inhumé dans l'église. La dalle, posée sur sa sépulture, était abandonnée, il n'y a pas longtemps, sur la place du village, M. de Guilhermy en donne l'épitaphe. (Guilhermy, Inscriptions de la France, t. IV, p. 53). (*) En 1910, 262 habitants.
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 +|**00000073**| 4.1 1 BRUYÈRES-LE-CHATEL BRUYÈRES-LE-CHATEL, paroisse très ancienne dans le canton, ainsi surnommée du château où elle étoit, à 8 lieues de Paris, i d'Arpajon, à l'ouest, et 5 de Corbeil, tirant sur la rivière d'Orge. Patron: St Didier. Curé: Paulus, ensuite Moyne. Maire: Bruneau. Commandant. 105 feux (*). • Il y a plusieurs écarts sur cette paroisse (1). (*) Actuellement 745 habitants. CHEPTAINVILLE CHEPTAINVILLE, dans une plaine de labour et de vignoble, à 8 lieues de Paris, à i lieue 1/2 d'Arpajon, et 4 de Corbeil (2). Patron: St Martin. Curé: Maillard. Maire: Coifier. Procureur de la commune : Loiseau. Commandant. 108 feux (*). (1) La terre de Bruyères-le-Châtel avait été érigée en marquisat en 1676, en faveur de Jean Louis II de Lespinette le Mairat, conseiller au Parlement de Paris. L'Eglise St-Didier renfermait d'assez nombreuses dalles funéraires, très mutilées pour la plupart. M. de Guilhermy en cite tout ce qu'il a pu retrouver, entre autres, la sépulture à trois personnages, avec statues de pierre, de Guillaume des Bordes, seigneur de Bruyères, de Jehan des Bordes, son fils, et de la femme de ce dernier. L'abbé Lebeuf cite ce monument qui était moins abimé de son temps et il en donne les épitaphes. Il y avait plusieurs églises à Bruyères, l'abbé Lebeuf en indique trois. St-Didier, la seule qui reste aujourd'hui, a été dédiée le 10 mai 1543 (Abbé Lebeuf, Hist. du diocèse de Paris, T. IX, p. 236 et suiv.). (2) Grand et beau village, église construite au XIIe siècle, remaniée au xvIIe siècle. Les tombes intéressantes, énumérées par l'abbé Lebeuf, ont fait place à une mosaïque moderne en bitume coloré. (Guilhermy, Inscript. de la France, T. III, p. 583). (*) La population en 1910 est de 509 habitants.
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 +|**00000074**| 42 EGLY ου EGLIES EGLY OU EGLIES, dépendance de Boissy-sous-St Yon, proche Arpajon, à 4 lieues 1/2 de Corbeil. L'église est des plus anciennes. Patron: St Pierre. Un des desservans dans le dernier siècle étoit Maillot vers 1670, aujourd'hui. Maire: Molière. Procureur de la Commune: Guérain. Commandant: 80 feux (*), y compris ceux de Villelouvette, autre petit hameau voisin. (*) 343 habitants en 1910. GUIBEVILLE GUIBEVILLE, autrefois annexe de Cheptainville, est une paroisse à demie-lieue d'Arpajon et 4 de Corbeil. Patron: St Vincent. Curé: Jâques. Maire: Thomine. Procureur de la commune : Frouteau. Commandant: feux (*). (*) Petite commune de 51 habitants. LEUDEVILLE ου LEDDEVILLE ου LETTEVILLE LEUDEVILLE, Ou LEDDEVILLE, ou LETTEVILLE, à 8 lieues de Paris, vers le midy, à 1 lieue d'Arpajon, et 3 de Corbeil (1). Patron: St Martin. Curé: (1) Une inscription placée dans l'église de Leudeville rappelle que l'église du lieu a été dédiée et consacrée le 26 juin 1513, par Jean, évêque de Mégare.
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 +|**00000075**| 43 Maire: Huéné. Procureur de la commune: Bailly. Commandant: 7o feux (*). (*) Population actuelle, 374 habitants. MAROLLES MAROLLES, à 8 lieues de Paris, I d'Arpajon, et 3 de Corbeil, sur la gauche du chemin d'Estampes à Orléans, dans un pays de vignes et de grains (¹). Patron: St Georges. Curé : Maire: Commandant: 70 feux (*). • Il y a un très beau chateau. (*) Actuellement 670 habitants. LA NORVILLE (2) LA NORVILLE, à 7 lieues de Paris, un quart de lieue d'Arpajon et 4 de Corbeil, sur une côte dominant la vallée de St Germain. Il y a beaucoup de vignes sur la colline (3). Patron: St Denis. Curé: Lecomte. Maire: Renard. Commandant: Baron. 80 feux (*). (*) La Norville compte aujourd'hui 470 habitants. (1) La famille de Mesmes a longtemps possédé Marolles. Les épitaphes de ses membres, qui étaient dans l'église, ont disparu; l'abbé Lebeuf en indique quelques-unes. (2) Cf. Histoire de la Norville, par l'Abbé Genty, Paris, 1885, in-8°. (3) La jolie église de La Norville a été rebâtie au xvIe siècle; on y a conservé quelques anciens vitraux. La cloche date de 1607.
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 +|**00000076**| 44 OLINVILLE OU OLLAINVILLE OLINVILLE ou OLLAINVILLE hameau très agréable de Bruyères-leChâtel, à la 5e poste de Paris, proche Arpajon, avec un ancien chateau au milieu de bons fossés remplis d'eau. Il appartient à M. de Castries, et a été près d'être saccagé en novembre 1790. Voici comme s'en explique l'auteur de la Gazette universelle de l'année 1790, N° 1354. « Il est vrai que le château d'Olinville a été <<< menacé; 25 à 30 personnes s'y rendirent pour le dévaster. La << garde nationale du Bourg-la-Reine est parvenue à les calmer, et << à leur faire rebrousser chemin. Elle leur a représenté que les <<< municipalités voisines étant prévenues, elles ne souffriroient point << qu'on insultât Olinville, que d'ailleurs le château seroit défendu << par les gendarmes, auxquels M. de Castries a donné retraite et qui << l'habitent. Cette dernière considération parut d'un si grand poids << à cette troupe, qu'elle se dispersa sur le champ, pour rentrer dans << Paris par des barrières différentes ». Il n'y a point d'Eglise en cet endroit, mais seulement une chapelle domestique au chateau. On peut observer que c'est la patrie de Boucot, receveur de la ville de Paris, homme si singulièrement connu. En 1576, sur la fin d'octobre, le duc d'Anjou vint saluer Henri III au château d'Olinville. Le roi en eut tant de joie, qu'il en donna avis par lettres patentes à tout son Royaume (Mezeray). Maire: Moisson. Procureur de la Commune: Longeaux (1). SAINT-GERMAIN D'ARPAJON St GERMAIN D'ARPAJON, étoit jadis dans la ville même, il est maintenant dans le faubourg, à même distance de Corbeil et de Paris que Châtres même. L'Eglise actuelle n'est pas celle bâtie par St Corbinien. Elle est du dizième ou onzième siècle. On y voit d'anciennes (1) Ollainville n'était alors qu'un écart de Bruyères-le-Châtel, c'est pourquoi l'abbé Guiot ne donne pas le chiffre de sa population, qui était alors confondue avec celle de Bruyèresle-Châtel. Maintenant Ollainville est une commune de 443 habitants.
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 +|**00000077**| - 45 épitaphes, dont une d'Andry, jadis curé de Igni. Le cœur de Henri Chabot y est inhumé. La dédicace de cette église s'est faite en 1503, sous l'invocation de St Germain de Paris. On y conserve des reliques de St Corbinien, originaire de la paroisse même, et ce fut Jâques Lesguillon, Curé, qui les obtint en 1711 de l'évêque et du chapitre de Frisingue (1), qui en possède le corps. Patron: St Germain Curé: Le Pitre. Maire: Chevalier. Commandant: 80 feux (*). Chanteloup est un écart de St Germain. On croit que Philippe le Bel y logea. Louis de Graville a possédé le chateau, et, depuis le retour de cette terre à la couronne, François Ier l'échangea pour les Thuilleries à Paris, lesquelles appartenoient à la maison de Villeroi. Charles IX y fit quelque résidence. La maladerie de St Eutrope étoit en cet endroit, avec une chapelle pour cet hôpital, mais les Annonciades Célestes l'occupent aujourd'hui. On y voit un mausolée de Jean de Neuville, mort en 1397. L'Abbé de Marolles et Schoterus ont parlé de Chanteloup, et en ont décrit les jardins. Avant eux, un anonyme avoit fait imprimer un poème latin sur le même sujet en 1587: << Quæ fortunatos, Dryades et Naïades, agros << Cantilupi colitis, gratari sæpe cupivi <<< Deliciis vestris. La Brėtonnière, hameau, avec chateau ruiné, de la même dépendance. On croit que c'étoit un ouvrage de St Louis et de sa mère. La tour et le donjon étoient destinés à y faire enfermer les blasphémateurs. La chapelle qui est dans l'avant-cour est annexe de Saint Germain. Elle a St Louis pour titulaire. Il se tenoit une foire tous les ans le 14 septembre et un marché toutes les semaines. (1) Freisingen, ancien évêché de Bavière. (*) St-Germain-lès-Arpajon est aujourd'hui une commune de 492 habitants.
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 +|**00000078**| 46 - SAINT-VRAIN SAINT-VRAIN, à 9 lieues 1/2 de Paris, dans un vallon très ouvert, et proche la rivière d'Estampes, en plaines labourables et étendues. Patrons: St Caprais et St Vrain. Curé: Le Masne. Maire: Bué. Commandant. • feux (1). Il y a eu un prieuré du nom de ce saint dans une forêt dite Brateau, sur ce territoire. Le dernier titulaire est Sigonneau. VERT-LE-GRAND ου VALGRAND VER-LE-Grand ou Valgrand, à 8 lieues de Paris, 3 de Corbeil, au bout de la plaine qui commence à Bretigny, dans des terres propres aux grains et aux vignes. Patron: St Germain de Paris. Curé: Lambotte. Maire: Leloup. Procureur de la commune: Guillemotte. Commandant: Rabourdin. 130 feux (*). Les agrémens de ce pays ont été décrits par M. Lancelot, de l'Académie française. Deux autres hommes célèbres y ont eu leur maison: Le Chancelier de l'Hôpital et Abraham Duquesne. Le premier en fait mention dans ses poésies latines. L'Amiral avoit la terre du Bouchet, et y a été inhumé (2). (1) Saint-Vrain, autrefois Escorcy ou Escorchy, est une commune importante de 836 habitants. L'abbé Lebeuf cite, dans l'église, un certain nombre de tombes et d'inscriptions, déjà mutilées de son temps; elles ne doivent plus exister maintenant puisque l'abbé Guiot n'en parle pas. (2) Le Chancelier de l'Hôpital habitait sa terre du Vignay, commune de Gironville (canton de Milly). Il mourut en 1573, au Château de Belesbat, voisin du Vignay, où demeurait sa fille, femme de Robert Hurault. Après bien des vicissitudes, le tombeau du Chancelier, très bien restauré, existe encore aujourd'hui dans la petite église de Champmotteux, non loin du Château du Vignay qui a disparu. (Voir notre Bulletin de 1903, p. 39 et suiv., Les dernières années de Michel de l'Hôpital). (*) Aujourd'hui 731 habitants.
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 +|**00000079**| 47 << Ce château, dit l'Encyclopédie, embelli par Henri de Guénégaut, << secrétaire d'Etat, mérite d'être cité, parce qu'il fut érigé en mar- <<< quisat, en faveur d'Abraham Duquesne, un des plus grands hommes << de mer que la France ait eus, et que les cendres de cet illustre << marin, qui eut le malheur de naître, de vivre et de mourir dans << la religion réformée, reposent sur les bords du fossé où il fut << inhumé en 1688, avec beaucoup moins de pompe que ne le mé- << ritoient les services qu'il avoit rendus à l'Etat. Mais la reconnais- <<< sance lui a élevé un monument éternel dans le cœur des Fran- << çais ». On a préféré cette citation à celle de plusieurs écrivains bien moins réservés sur ce fait que les auteurs de l'Encyclopédie, à quoi il faut ajouter une des épitaphes composées en l'honneur de l'amiral (¹): D'un héros protestant respecte la mémoire, Ne déshonore pas ces vénérables lieux : Duquesne de la France éternisa la gloire, Passe, admire; fais plus ; imite, si tu peux. Le même Dictionnaire termine cet article du Bouchet en disant qu'on estime beaucoup le gibier de la garenne de Montaubert, qui dépend du chateau; mais il applaudiroit aujourd'hui à la suppression de ce fléau public et trop longtemps toléré. VER-LE-PETIT ου VALPETIT VER-LE-PETIT Ou VALPETIT, est intimement lié avec l'article précédent. C'est un démembrement de Leudeville, sur la pente d'un coteau, descendant à la prairie traversée par la rivière d'Estampes qui se joint à la Juine (2) à cet endroit, vis-à-vis Palluau, à 9 lieues de (1) Abraham du Quesne, habitait le Château du Bouchet, situé sur le territoire de la commune de Vert-le-Petit. C'est dans cette propriété qu'il a été inhumé sans qu'on ait jamais pu retrouver sa sépulture. Le Bouchet appartient aujourd'hui à l'Etat; il y a installé une poudrerie importante, qui était auparavant à Essonnes, où elle avait causé de fréquents accidents par ses explosions successives. (2) Ici il y a erreur : la Juine et la rivière d'Etampes sont une seule et même rivière, qui vient se réunir à Vert-le-Petit à un autre cours d'eau, l'Essonne, ainsi que nous l'avons dit plus haut.
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 +|**00000080**| 48 Paris et 3 de Corbeil. C'est la patrie d'Antoine de Rozières, notaire à Melun et l'un des lettrés de cette ville. Patron: St Martin. Curé: Godreau, de Paris. Maire. • Commandant. 70 feux (*). (*) En 1910, 780 habitants. CANTON DE BRUNOY 9 PAROISSES ET MUNICIPALITÉS. BRUNOY BRUNOY, chef-lieu de canton, au district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, sur l'Yères, à 5 lieues de Paris et de Corbeil, un quart de lieue de Sénart, entre les routes de Brie-Comte-Robert et de Melun. Il y a des grains, des vignobles, des fourages. L'Eglise est décorée avec richesse; tout est revêtu d'une boiserie dont le fond est blanc et les moulures dorées. Dans les panneaux sont des trophées en relief peints de différentes couleurs; parmi les tableaux de la nef, on en remarque deux de Restout fils. Patron: St Médard. Curé: Pinabel (¹). (1) Le nom de ce curé est Pinabel. Curé de Brunoy depuis 1784, il prêta serment à la Constitution civile du Clergé le 30 janvier 1791, et le renouvela le 2 février suivant. Cf. Histoire de Brunoy par Ch. Mottheau (T. VIII des mémoires et documents de la Société historique de Corbeil, Etampes, Hurepoix).
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 +|**00000081**| - 49 Maire: Maréchal (¹). Juge de paix du canton: Blondel (2), à Mandre. Commandant : Lelarge. Aumônier : Chirurgien :. 90 feux (*). • • L'abbé Suger dota le prieuré de Notre-Dame des champs à Essônes sur des biens situés à Brunoy. On lit dans un des Mercures de France de 1700 (3), une description des beautés du château, par l'abbé Maumenet, souvent couronné par l'académie française; c'est là qu'il dit : Que j'aime à voir l' Yère au pied de ces coteaux, Rouler en serpentant le cristal de ses eaux ; Entre des peupliers qui couronnent sa rive, Elle semble arrêter son onde fugitive. etc. • Mais ce que dit cet auteur, ainsi que l'abbé Lebeuf qui en cite ces 4 vers, n'est rien en comparaison de ce qu'ont vu après eux en cet endroit ceux qui ont assisté aux fameuses fêtes qui s'y sont (1) Jean Louis Maréchal fut l'ami et le secrétaire du dernier Marquis de Brunoy, célèbre par ses extravagances. (2) Cf. Histoire de Brunoy. L'auteur indique, comme étant le premier juge de paix du canton de Brunoy, M. Blondat et non Blondel, comme l'écrit l'abbé Guiot; il demeurait à Mandres où il tenait ses audiences. Il fut remplacé le 1er avril 1792, par M. A. F. Favereau, notaire à Brunoy. (3) C'est dans le Mercure galant de juin 1700, p. 44 à 80. Nous donnons ici la strophe entière dont l'abbé Guiot n'a donné que les quatre premiers vers, et nous l'empruntons au bel ouvrage le Comte de Provence à Brunoy, Paris 1909, par M. Robert Dubois-Corneau. Que j'aime à voir l'Hière au pied de ces cotteaux Rouler en serpentant le cristal de ses eaux ! Entre des peupliers qui couronnent sa rive, Elle semble arrêter son onde fugitive Et vouloir présenter aux Nymphes de ces lieux De ses flots suspendus le miroir gracieux. Parfois, d'arbres épais, et de roseaux touffüe, Dans ce vallon fertile, elle échappe à ma vie, Et parfois à travers quelques arbres fleuris Elle s'ouvre un passage à mes regards épris. (*) Population de Brunoy en 1910, 2745 habitants. 1910. I. +
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 +|**00000082**| 50 - faites du tems du marquis de Brunoi (1), auquel on sçait que Monsieur, frère de Louis XVI, a succédé dans cette magnifique terre. Ce trop infortuné marquis étoit fils de J. Pâris de Montmartel, homme qu'une fortune éclatante et subite a rendu célèbre et utile à l'Etat, qui l'a enrichi. Il débuta dans les vivres, au commencement de ce siècle, y acquit de grands biens, fut secrétaire du roi et devint garde du Trésor royal. Il épousa à 60 ans une demoiselle de la maison de Béthune et obtint l'érection de la terre de Brunoi en marquisat. Il se fit honneur de ses richesses en obligeant nombre de grands et d'officiers de distinction. Louis XV lui accorda un brevet de conseiller d'Etat. Il mourut en 1766, et sa femme ne tarda pas à le suivre. On voit leur tombeau dans une chapelle de l'Eglise de Brunoi; il est d'une noble simplicité, et la modestie n'a pas même permis au burin d'y tracer leurs noms. Il y a dans une autre chapelle une vierge en stuc, par Mouchy. On voit dans l'Eglise des drapeaux qui y ont été déposés par les carabiniers, lors de la revue en septembre 1782 (2). Le tableau pittoresque des eaux de Brunoi, dont la conduite est confiée au St David, a été fait avec soin par Gravelot, et gravé par Choffard en 1763; mais pour plus grande satisfaction, il faut avoir en main la description qu'en a faite M. Dulaure, dans ses environs de Paris, dans laquelle on voit les célèbres artistes qui ont contribué à l'embellissement de cette seigneurie, tels que Laurent, pour l'hydraulique, Pajou et Chalgrin pour la sculpture, le Pautre, pour l'horlogerie, Cazenove et Guischard pour les peintures. BOUCY-SAINT-ANTOINE BOUCY-St-ANTOINE, autrefois de la commanderie du petit St-Antoine de Paris, sur la rive droite de l'Yère, où il y a un pont, à i quart (1) Nous nous sommes fait un devoir de respecter l'orthographe de l'Abbé Guiot, qui écrit tantôt Brunoy, tantôt Brunoi. Cette observation est faite une fois pour toutes, car elle s'appliquera à l'ensemble du ms. de l'Abbé Guiot. (2) Il s'agit là du régiment des Carabiniers de Monsieur, frère du Roi (le Comte de Provence), et de la revue de ce régiment qui eut lieu en septembre 1782. Cf. DuboisCorneau, le Comte de Provence.
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 +|**00000083**| - - 51 de lieue de Mandres, autant de Périgny; 5 lieue 1/4 de Paris, 4 de Corbeil, en pays de blé, vin et fourage. Patron: St Pierre. Curé: Boulanger, docteur de Sorbonne. Maire: Dusault. Procureur de la commune: Lécolant. Commandant: 40 feux (*). • • Parmi les maisons de campagne du lieu il faut distinguer la propriété de l'abbé Gayet de Sansales, lyonnois cy-devant bibliothécaire de Sorbonne et prédicateur du Roi, chanoine de St Paul à Lyon, mort à Brie-Comte-Robert vers 1798. (*) En 1910, 208 habitants. EPINAY-EN-BRIE OU SOUS-SÉNART EPINAY-EN-BRIE OU SOUS-SÉNART, dépendoit originairement de Draveil, dont il est distant d'une lieue, à 5 lieues 1/2 de Paris, et 3 de Corbeil, sur la rive gauche de l'Yère, qui sépare les terres de labour d'avec les vignobles, vers Brunoi. Patronne: Ste Geneviève. Prieur-curé: Moquet. Maire: Vandin. Commandant : 30 feux (*). (Voir Quincy). (*) Aujourd'hui 380 habitants. MANDRES MANDRES, à 5 lieues 1/2 de Paris, 21. 1/2 de Corbeil, 5 quarts de Brie-Comte-Robert, 3 quarts de Brunoy, I demi-lieue de Villecresne. C'étoit une annexe de Boucy-St-Antoine, et appartenant aux Chartreux de Paris. L'Eglise a été augmentée en 1788, ce qui lui donne une forme carrée. Patron: St Thibault, le rer Juillet.
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 +|**00000084**| 52 - Curé: Macquin, successeur de Fraguières. Maire: Dumesnil. Commandant: Boucher, chevalier de Malthe. 80 feux (*). Il n'y a guères que des vignes à Mandres, et le vignoble s'y appelle la Bourgogne-de-Brie. S. Thibault, dont il y a un beau tableau pour contretable, par M. Robin, de l'Académie de St Luc à Paris, avoit aussi une fontaine très renomée, mais moins fréquentée que celle de Ste Geneviève, à Epinay, ci-dessus (1). (*) Le dernier recensement donne 808 habitants à Mandres. PÉRIGNY PÉRIGNY qu'a oublié M. de Valois dans sa notice du Parisis, est à 5 lieues environ de Paris, sur la rive gauche de l'Yère et 3 lieues de Corbeil. Il y a beaucoup de vignes, ce qui n'exclut pas les terres labourables, le tout arrosé de belles fontaines. On y jouit d'une vüe charmante sur les environs. L'Eglise renferme d'anciennes sépultures. On y remarque, au-dessus de deux d'entre elles, l'effigie de deux curés, représentés, l'un en robe rouge, l'autre en robe violette, dans le vitrage méridional du chœur. Ils étoient dignitaires de la cathédrale de Paris (2). Patrons: St Leu, St Gilles. Curé: Vérine. Maire: Planches. (1) Nous ne trouvons nulle part trace de cette fontaine d'Epinay, si fréquentée, dont parle l'Abbé Guiot; nous craignons qu'il n'ait fait confusion avec Ste-Geneviève-des-Bois, près d'Epinay-sur-Orge, où se trouve une fontaine, dite miraculeuse, qui est même l'objet d'un pèlerinage jadis très suivi. (2) L'abbé Lebeuf cite ce vitrail dans ces termes: A la vitre méridionale du chœur, est peint Messire Christophe Girart, cure de cette église de Périgny, à genoux et en robe violette avec la date de 1660. A l'autre vitre plus près du fond de l'église, est représenté un autre curé en robe rouge et aumuce; l'inscription est gothique, mais je ne l'ai point lue (Lebeuf, Histoire du Diocèse de Paris, T. XIII, p. 306). D'autre part, Guilhermy, Inscriptions de la France, T. IV, nous apprend que ces vitraux n'existent plus.
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 +|**00000085**| 53 - Commandant: Marchand. 100 feux (*). (*) En 1910, Périgny compte 327 habitants. QUINCY QUINCY ne faisoit qu'un autrefois avec Epinay, entre Sénart et l'Yère, sur une montagne, à 4 lieues de Paris et 3 de Corbeil. Patronne : Sainte Croix au 14 septembre. Curé: Legrand. Maire: Legrand. Commandant: 30 feux (*). L'Encyclopédie parle d'un médecin de ce nom, comme auteur. (*) Actuellement 207 habitants. VAREINES VAREINES, jadis hameau de Gercy, sur le même côté de l'Yère, mais un peu plus haut, à 1 lieue de Brie-Comte-Robert, a de Corbeil et 6 de Paris. Patron: St Sulpice. Curé : Maire: Le Roi. Procureur de la commune : Le Roi. Commandant: 40 feux (*). (*) A présent 267 habitants. VILLECRESNE VILLECRESNE, dont l'étymologie est une des plus difficiles à fixer, est à près de 5 lieues de Paris, et 2 de Corbeil, dans une plaine à demi-lieue d'Yères, entre Villeneuve-St-Georges et Brie-Comte-
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 +|**00000086**| - 54 Robert, à i lieue de l'un et de l'autre, presque tout en terres labourables. Patronne : la Sainte Vierge, 15 août. Curé: Codeville. Maire: Motheau. Procureur de la commune : Lécolant. Commandant: . 100 feux (*). Cerçay est un hameau de cette paroisse. (*) Le dernier recensement donne à Villecresne 892 habitants. YÈRES OU HIÈRES YÈRES OU HIÈRES, proche Brunoy, à 4 1. de Paris, 2 lieues 1/2 de Corbeil, dans une prairie agréable, sur la rivière de ce nom, à I petite lieue de la Seine. Patrons: St Honest et St Vincent. Curé: Boucher. Maire: Lognon. Procureur de la commune : Sindier. Commandant: David. 100 feux (*). Il y a un chirurgien et deux sœurs de la charité. Parmi les inscriptions qu'on lit dans l'Eglise est l'épitaphe de J. Thiriot, architecte, moins illustre dans son art que dans sa religion; mort en 1647. Les noms les plus anciennement connus en ce pays sont les Courtenay, les Harlay et les Budé. Une fontaine dans le jardin de Budé étoit décorée des médaillons de ces deux derniers avec ce quatrain de M. de Barcos : Dans les eaux de cette fontaine Budé a puisé son sçavoir; Harlay l'a mise en mon pouvoir : Oiù chercher ailleurs l'Hyppocrêne ? M. de Boze y substitua le distique latin suivant : Cui favet Harlœus, Budæi quem ornat imago, Fons sacer es musis ; novus hic jam regnat Apollo. (*) Il y a aujourd'hui 1846 habitants.
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 +|**00000087**| 55 - Un des écarts d'Yères se nomme Conci, et c'est là qu'est un pont sur la rivière. Deux autres dépendances méritent plus d'attention : les anciens Camaldules, et l'abbaye d'Yères, plus ancienne encore. Les Camaldules dont St Romuald fut l'instituteur étoient à 2 lieues de Brie-Comte-Robert depuis 1640 et y menèrent la vie érémitique, jusques vers le milieu du 18º siècle. Leur général résidoit dans cette maison. Des frères de Sénart leur ont succédé. St Jean-Baptiste est le patron de l'Eglise, et l'on peut lire, dans l'abbé Lebeuf, les belles épitaphes composées en l'honneur de Gaspard de Fieubet, secrétaire d'Etat, qui s'étoit retiré à Grosbois, ainsi que de Luc Bachelier, ambassadeur à Venise, puis d'Yves Marie de la Bourdonnaye, intendant de Bordeaux très connu, dont le fils, intendant de Rouen, s'étoit retiré à St Victor de Paris et est mort en 1779. Voyez son éloge dans les recueils de l'Académie de la Conception de la Vierge à Rouen, où il avoit donné les prix en 1731. Les Bénédictines d'Yères, fondées par Dame Eustache de Corbeil, au commencement du 12º siècle, eurent pour première Abbesse une religieuse de Valprofonde, nommée Hildéarde (sic). La dernière est Thérèse-Angélique de Franclieu. Une Courtenay l'étoit au cours du 14º siècle. Les rois de France comblèrent de biens cette abbaye, et ses archives renferment des chartes pour les antiquités du pays et des environs. J. Delabarre (1) en a beaucoup profité pour son histoire de Corbeil, du tems de Catherine des Ursins, Abbesse. Des Religieux avoient la conduite de ces filles, comme on le voit encore à Chelles, et ils avoient leur Eglise particulière. St Pierre de Tarentaise y a fait quelque séjour et plusieurs miracles. En marge est écrit : C'est en l'abbaye d'Yères que Fléchier prononça son oraison funèbre de la duchesse de Montausier, le 26 Janvier 1672, en présence de l'Abbesse, sœur de la défunte, et d'une autre sœur, Abbesse de St Etienne de Rheims. C'est pourquoi l'orateur leur adresse la parole. L'Eglise conventuelle est sous l'invocation de Notre-Dame. Sa situation l'a souvent exposée aux inondations, et le tombeau de la fondatrice en a étrangement souffert. (1) Jean de la Barre, prévôt de Corbeil de 1607 à 1624, a publié l'histoire de Corbeil sous le titre suivant : Les Antiquitez de la ville, Comté et Châtelenie de Corbeil, Paris, 1647, in-4°. L'Abbaye d'Yerres y est longuement citée.
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 +|**00000088**| - - 56 RELIGIEUSES DE L'ABBAYE D'YÈRES : (1) MM. Thérèse Angélique de Franclieu, supérieure. Marie-Magdeleine Charlotte Adrienne de Miremond, économe. Marie-Magdeleine Guet. Marie-Léonard la Planche. Elisabeth-Perrette Gauthier. Catherine Cossandey. Marie-Louise Gaucher. Jacqueline Gablaix. Catherine-Rose de Barrège. Marie-Catherine Gaberat. Marie-Athalie Adélaïde de Vergèse. Anne-Marie-Louise-Etiennette-Josèphe Edmond. Marie-Anne Pouget. Marguerite-Barbe Dauphin. Anne Thierry, aggrégée. Marie-Françoise Marguerite Toustaint, ursuline. D'Argenteuil, pensionnaire religieuse. Sœurs converses. Marie-Françoise Benard. Marie-Angélique Petit. Marie-Jeanne Vinot. Marie-Emilie Lebeau. Anne Morlet. Marie-Catherine Vacher. L'abbé Lebeuf n'a cité qu'un personnage notable dans le territoire. Encore n'ose-t-il le garantir; c'est un chanoine régulier de St Victor, qui a paru sous le caractère d'homme donnant dans la spiritualité vers l'an 1171. Le P. Gourdan dont il s'appuye ne lui paroissoit pas un garant assés sûr; cependant ce dernier historien de St Victor n'écrivoit que d'après le père de Toulouse et Jean Picard, ses devanciers, dont le témoignage n'étoit pas suspect. Il y avoit affiliation et communauté de prières entre ces deux célèbres abbayes. (1) Cette liste des Religieuses de l'Abbaye d'Yerres que donne l'Abbé Guiot dans son ms. est la liste du personnel de son temps, c'est-à-dire en 1789 ou 1790.
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 +|**00000089**| LA POUDRERIE D'ESSONNES ET L'EXPLOSION DU 27 OCTOBRE 1788. Les habitants de Corbeil connaissent bien le lieu-dit la Poudrerie, qui est située entre Corbeil et Essonnes, sur le chemin de Nagis. L'entrée de cette propriété, vendue aujourd'hui, était décorée d'une belle grille, aux armes royales avec des attributs militaires qui indiquaient son origine et sa destination. Là, en effet, était la fabrique de poudre royale, fondée vers le milieu du xvne siècle. A la Révolution cette usine vit augmenter son importance par l'adjonction du domaine voisin (la rivière seule les sépare), de St Jean en l'Isle, devenu bien national, après la dispersion des Chevaliers hospitaliers de St Jean de Jérusalem, qui l'occupaient depuis le xu siècle. L'Eglise de ces religieux, charmant spécimen de l'architecture du XIIIe siècle, devint, après cette annexion, un atelier de carbonniserie, et tous les motifs artistiques qui la décorent furent ensevelis, en quelque sorte, sous une couche épaisse de noir de fumée (1). De la Poudrerie, il ne reste plus aujourd'hui que le nom; à la suite d'une désastreuse explosion et de plaintes nombreuses et longtemps répétées, cette dangereuse industrie, qui était une menace permanente pour Corbeil et Essonnes, fut transférée en 1822, dans la belle propriété du Bouchet (2) où elle est encore actuellement et où elle se trouve dans une situation d'isolement beaucoup plus favorable. Les habitants de Corbeil et d'Essonnes avaient eu bien souvent à souffrir de ce dangereux voisinage, car, seulement dans le xviure siècle, on compte 12 explosions plus ou moins violentes, qui firent de nombreuses victimes et ébranlèrent les édifices et les habitations de Corbeil et d'Essonnes. (1) C'est dans cette belle église, intelligemment restaurée, qu'a été installé le musée Saint Jean de Corbeil. (2) C'est l'ancien domaine habité par le grand marin du Quesne, qui y fut enterré, sans qu'on ait pu, jusqu'à présent, retrouver l'endroit exact de sa sépulture. - 1910. I. S
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 +|**00000090**| 58 Le 15 février 1736, la batterie St Etienne sautait, tuant plusieurs ouvriers; le 5 juillet 1745, une terrible explosion faisait plus de quarante victimes, et ébranlait tellement l'église St-Spire, que l'on fut obligé de la consolider par des chaînes de fer que l'on y voit encore aujourd'hui; l'année suivante 1746, à cette même date du 5 juillet, nouvelle explosion; le 13 février 1750, la batterie St Louis saute à son tour; en 1751, le 25 septembre, explosions des batteries Ste Barbe et St Louis; en 1752, le 12 octobre, la batterie St Louis saute encore, faisant plusieurs victimes; en 1754, le 18 juin, c'est la batterie St Joseph qui fait explosion; en 1761, le 6 juin, 3 hommes perdent la vie dans une nouvelle catastrophe; en 1766, le 29 juillet, la batterie St Joseph est encore détruite de la même manière; elle saute de nouveau le 26 août 1776; la batterie St Jean fait aussi explosion le 29 juillet 1778. En 1788, nouvelle catastrophe causée par l'essai d'une poudre d'invention récente. Et il y avait eu bien d'autres malheurs encore, dont le souvenir n'a point été conservé, quand survint la terrible et si violente explosion de 1820, qui força en quelque sorte le Gouvernement à donner enfin satisfaction aux plaintes si longtemps réitérées des habitants, en opérant le déplacement de la Poudrerie pour la transporter au Bouchet. Nous ne possédons que peu ou point de détails sur ces divers événements; pour quelques-uns la date seule nous est restée; pour beaucoup d'autres tout souvenir en est perdu. Une seule de ces explosions a laissé des traces écrites: c'est celle du 27 octobre 1788, dont une relation a été insérée dans le Journal de Paris du 31 du même mois. Lavoisier et Bertholet avaient pris part à l'expérience qui fut cause de l'accident. Nous avons retrouvé cette relation et nous la donnons ci-dessous afin de faire connaître un document presque oublié et qui offre un certain intérêt pour notre histoire locale. A. D. EXPLOSION AUX MOULINS A POUDRE D'ESSONNES LE 27 OCTOBRE 1788. Les régisseurs des Poudres, ayant appris que Monsieur Bertholet avait découvert une matière propre à fabriquer de la poudre beaucoup plus forte que la Poudre royale même, qui est la meilleure connue, ont cru qu'il était de leur devoir de faire une épreuve de cette fabrication, quoique ce soit un problème assez difficile
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 +|**00000091**| - - 59 à résoudre de savoir si les découvertes de ce genre sont plus avantageuses que nuisibles à l'humanité. Ils prirent dans le courant de septembre dernier (1788) les ordres du ministre des finances pour faire cette expérience. Ils firent, en septenibre et octobre, fabriquer le nouveau sel dans leurs ateliers mêmes, sous les yeux et la conduite de M. Bertholet, qui a fait à l'administration l'hommage de son secret, et s'en procurèrent une quantité suffisante pour un essai en grand. Deux régisseurs, MM. Lavoisier et Letors et M. Bertholet, se rendirent à la fabrique d'Essonnes le 26 de ce mois, et M. Clouēt devait les y joindre le 28. Dès le 25, M. Letors avait fait préparer, en plein air, dans un endroit très écarté, un petit moulin à bras à un seul pilon, avec une levée passant à travers un assemblage de planches solidement assurées, derrière lequel les ouvriers destinés à faire mouvoir la manivelle et les régisseurs doivent être placés, afin de les garantir de tout accident. Tout ainsi préparé avec la plus grande attention par les soins du commissaire de la fabrique, sujet très intelligent, on procéda à l'épreuve le 27 octobre, à 6 heures du matin. Seize livres de matières furent pesées scrupuleusement au dosage convenu, et le charbon fut mouillé par précaution. On commença à battre à sept heures précises; on ne tarda pas à s'appercevoir que la matière, quoique médiocrement humectée, se pelotait dans le mortier, et qu'elle se retournait mal sous le pilon; M. Letors essaya de la faire retomber avec un bâton, mais cet expedient n'ayant pas réussi assez complètement, on résolut de porter la composition à 20 livres, au lieu de 16, et le nouveau charbon fut encore mouillé avant d'être employé. Conime malgré l'addition de matière, elle ne se retournait pas beaucoup mieux, M. Letors, emporté par son zèle, continua à la faire retomber, à chaque coup de pilon, avec son espèce de spatule de bois, persuadé que la poudre n'étant pas encore fort avancée, il n'y avait aucun danger. Il était alors entouré de M. et Mme Lavoisier, de M. Bertholet, de M. de Chevrand, commissaire, de M. Mallet, élève, et du sieur Aldin, maître poudrier ; il plaisantait avec sécurité sur les effets que produisait une explosion en plein air. A huit heures on suspendit le battage pour faire un rechange complet, et on trouva la poudre plus avancée qu'on ne s'y attendait; alors M. Lavoisier insista pour que son confrère cessât de la remuer avec un bâton durant le battage et demanda que tout le monde se retirât derrière l'estacade, tandis que la machine jouerait, sauf à venir remuer lorsque le pilon serait arrêté, ce qui fut convenu ; après quoi, on descendit pour prendre quelque repos et déjeûner, en laissant l'élève et le maître poudrier, pour continuer le travail avec les précautions indiquées, dont la première était de ne sortir en avant de l'abri en planches que dans les moments de l'interruption. Pendant le chemin, du lieu de l'épreuve au logement du commissaire, M. Letors observá avec cette effusion d'humanité qui le caractérisait, qu'il était fâché d'avoir
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 +|**00000092**| 60 14 laissé à la suite de l'opération le maître poudrier qui était marié et avait des enfants, que cette place convenait mieux à un garçon et qu'il s'empresserait d'y retourner. M. Lavoisier lui répondit que cet ouvrier intéressant ne courait aucun danger s'il se tenait derrière les planches pendant le battage, comme on le lui avait recommandé. Au bout d'un quart d'heure, on s'achemina pour retourner à l'appareil; M. Letors, toujours actif, devança les autres de quelques instants, vraisemblablement suivi de près par une des demoiselles de Chevrand qui était accoutumée à des opérations des arts qu'elle entendait très bien. M. Bertholet qui n'avait jamais vu de moulins à poudre entra, avec M. et Mme Lavoisier et le commissaire, dans une batterie en activité; il n'y resta que peu d'instants et on se remit en chemin pour se rendre à l'épreuve; il était alors 8 heures 45. A peine avait-on fait quelques pas qu'une explosion se fit entendre et qu'une épaisse fumée s'éleva du lieu de l'épreuve; on y courut et on trouva toute la machine en pièces, le mortier en éclats, les moises brisées, le pilon lancé au loin. Le malheureux M. Letors et Mlle de Chevrand jetés l'un et l'autre à 30 pieds de distance et fracassés contre un mur de meulières; le premier avait une jambe emportée, le poignet droit cassé, une cuisse brisée, un œil crevé, la peau du crâne enlevée ; il n'a survécu que peu d'instants à tant de blessures mortelles; Mlle de Chevrand, mutilée aussi, était expirée avant lui. L'assemblage de planches, derrière lequel étaient les ouvriers, avait résisté ; ils avaient éprouvé une forte commotion, mais sans aucune blessure. L'élève et le maître ouvrier, qui avaient été relevés de leur poste par M. Letors, s'étaient retirés un instant avant pour aller prendre quelque nourriture. Tel a été l'événement funeste qui a privé le Roi d'un sujet qui avait déjà donné depuis plusieurs années des preuves de son zèle dans la fabrication très dangereuse de la poudre royale, qui, à l'amour de ses devoirs et du bien public, de l'honneur et de la gloire de la patrie, réunissait toutes les qualités aimables et intéressantes, et qui avait obtenu les suffrages de l'administration, l'amitié la plus tendre de ses Confrères et de tous ceux qui le connaissaient, et l'estime générale. Ces cruels accidents auxquels on est exposé dans la fabrication des poudres, ne ralentissent et n'affaiblissent jamais le zèle des régisseurs, ni de leurs préposés; ils connaissent tous les dangers attachés à l'exploitation qui leur est confiée, et de pareils exemples les leur rappellent douloureusement, mais en s'y livrant, ils ont dévoué leur vie et tous leurs moments au service du Roi et de leur patrie; ils en trouveront la récompense dans le témoignage de satisfaction de Sa Majesté et dans la reconnaissance de leurs Concitoyens, qu'ils s'efforcent de mériter. Extrait du Nº 305 du Journal de Paris, du 31 Octobre 1788.
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 +|**00000093**| LES PORTES DE CORBEIL Corbeil était autrefois place forte; il reste encore quelques parties de son mur d'enceinte, mais ses portes ont disparu, et c'est à peine si l'on en connaît le nombre et l'emplacement. Un petit fait qui s'est produit tout récemment et qui a passé inaperçu, est venu nous fournir un renseignement utile sur ce sujet. En refaisant la chaussée de la rue des Petits-Ponts, à peu près en face de la boulangerie Gillet, les ouvriers ont mis au jour un ensemble de fortes pierres qui portent des traces d'assemblage, et dont la présence en cet endroit paraissait d'abord inexplicable. Prévenu de cette découverte, je me rendis sur les lieux et il ne me fut pas difficile de reconnaître qu'on se trouvait en présence des substructions de la porte de ville, dite porte de Paris, ou porte parisis au moyen-âge. Les grosses pierres trouvées là étaient tout ce qui restait de cette partie des fortifications de notre ville, aussi bien de la porte que de son pont-levis; car on sait qu'aux abords des entrées de villes, les difficultés d'accès étaient augmentées, les défenses multipliées et les fortifications plus importantes encore que dans les autres parties de l'enceinte. Celle-ci existe encore en partie du côté sud de la ville, et la rue des Remparts actuelle en indique la ligne circulaire. La rivière qui baignait la plus grande partie des remparts était un fossé naturel bien plus sûr que tout autre. En sortant de la ville par la porte de Paris, on arrivait dans le faubourg, dit pendant des siècles, de la porte de Paris, et c'est par une aberration étrange que l'on a donné à ce quartier le nom fautif de l'Apport Paris, qui ne signifie rien. C'est une corruption, d'ailleurs facile à expliquer, car dans la prononciation un peu
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 +|**00000094**| - - 62 rapide il n'y a guère de différence entre les mots la Porte-Paris et l'Apport-Paris. Dans ma jeunesse, toute la partie qui longe la Seine de ce côté était très clairement dénommée quai de la porte-Paris. Pourquoi ne pas rétablir ce nom comme il doit être, comme il a toujours été dans le passé ? Ce petit changement d'orthographe serait intelligent et ne gênerait personne. Ce faubourg de la porte-Paris était assez important, car il comprenait encore les Bordes grandes et petites. Il était donc intéressant de retrouver les substructions de cette porte de notre ville dite porte de Paris, qui indique à cet endroit la délimitation du Vieux Corbeil. Elle n'était pas grande, notre ville, dans les siècles passés, quand elle était encore enfermée dans son enceinte de murailles; trois portes y donnaient accès: nous venons de voir où se trouvait la porte de Paris, les deux autres étaient la porte SaintNicolas et la porte de Brie, ou de Seine. La porte Saint-Nicolas se trouvait tout près de la place actuelle de l'Arquebuse, entre la maison commune (on dirait aujourd'hui l'Hôtel de ville), et l'Hôtel des Arquebusiers, et tout près de l'entrée de la rue des Fossés. Cette porte était très fortifiée et ses défenses s'étendaient jusqu'à la Seine, où elles se terminaient par un bastion avancé dans le fleuve et une grosse tour appelée la tour de la bande Saint-Nicolas. De ce côté, il fallait passer par la porte Saint-Nicolas pour entrer dans la ville; la rue Saint-Spire elle-même était fermée par le mur d'enceinte. On en a retrouvé les substructions dans un travail d'égout fait récemment. Ce ne fut que sous Louis XIV que l'on obtint la permission d'ouvrir dans la muraille une poterne qui permit de sortir de la ville sans aller chercher la porte St-Nicolas par la rue voisine de la Juiverie; encore un nom qui sent bien son moyen âge, c'était le Ghetto de Corbeil. La troisième porte de notre ville, dite porte de Seine ou de Brie, s'ouvrait sur le grand pont et était défendue par des tours et des fortifications importantes. Il n'y avait pas de quais, mais seulement, vers l'amont, un bas port appelé le port St-Laurent. Mais cette porte et ses fortifications n'étaient pas l'unique défense de ce côté de la ville ; à l'autre extrémité du pont, sur la rive droite, se trouvait aussi une grande forteresse qui en défendait l'entrée. Ce château (on l'appelait ainsi) était lui-même protégé par des fossés
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 +|**00000095**| - - 63 remplis d'eau et alimentés par la Seine. Les ports actuels, des gendarmes en amont, et des boulangers en aval, étaient les amorces qui prenaient l'eau de la Seine et la conduisaient dans les fossés du château. Ces fossés existent encore en partie sous les maisons de la rue du Pont ; c'est un souterrain qui, s'il était déblayé, conduirait encore d'un port à l'autre. Le château était donc une puissante forteresse, et, en temps de paix, il fallait le traverser pour accéder au pont. En plus de toutes ces défenses, il y avait encore, sur le pont même, une grosse tour, la tour du Hourdy, qui fut assiégée et ruinée par le duc de Parme, lors du siège de 1590. Le restaurant Martinaud et la petite place dite de la Tournelle, qui lui fait face, indiquent l'emplacement du vieux château. Comme on le voit, Corbeil, quoique petite ville, était bien défendu, ce qui ne l'empêcha pas d'être souvent pris et repris au cours des siècles. Sa position sur la Seine, non loin de Paris, était importante, et puis il était, pour une grande partie, la clef des vivres des Parisiens; car, au moyen âge, il n'y avait pas de routes, tout venait par la Seine et quand on voulait assiéger Paris, on commençait par s'emparer de Corbeil pour affamer la Capitale. Cette menace perpétuelle dura longtemps, elle existait encore sous la Fronde, on en trouve la preuve dans le couplet suivant des triolets du temps, qui se chantaient à Paris en 1649. Corbeil sera bien tost repris Et tout viendra par la rivière. Qu'on ne craigne point dans Paris Corbeil sera bien tost repris, On aura de tout à bon prix Et nous ferons tous chère entière ; Corbeil sera bien tost repris Et tout viendra par la rivière. Aujourd'hui Corbeil est ville ouverte, on y accède de tous côtés, aussi a-t-elle pris un développement extraordinaire. La suppression de son enceinte n'en est pas la seule cause, car elle est enserrée, en amont comme en aval de la Seine, et au sud par le territoire très étendu d'Essonnes; elle ne pouvait donc se developper au-delà de ses limites anciennes très restreintes, mais il vint un jour, il y
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 +|**00000096**| 64a quelque trente ou quarante ans, où M. Feray se décida à vendre par lots son immense prairie de St-Jean qui, de toute antiquité, avait fait partie de Corbeil. De ce côté, notre ville prit un essor rapide, des rues furent tracées, de nombreuses habitations se construisirent, et ce quartier que, par habitude, on appelle encore la Prairie, a doublé l'étendue de Corbeil et peut-être aussi le nombre de ses habitants. Maintenant nous voisinons avec Essonnes, dont nous étions séparés autrefois par la Prairie St-Jean. Corbeil et Essonnes forment toujours deux communes distinctes, mais il n'en est pas moins vrai, qu'avec la prairie habitée, il se trouve là une population agglomérée de près de 20.000 habitants. Quel changement seulement depuis 1830 où Corbeil comptait à peine 3.000 habitants, et où Essonnes n'était qu'un bourg de 1.500 âmes! A. DUFOUR. NOTA. - Les pierres provenant de l'ancienne porte de Paris, ont été déposées au Musée Saint-Jean.
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 +|**00000097**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le lundi 25 Juillet 1910, à l'Hôtel de ville de Corbeil. Sous la présidence de M. le Baron DE COURCEL, Président. La séance est ouverte à 3 h. 1/2. Etaient présents : MM. Bricard, Baron A. de Courcel, V. de Courcel, V. de Courcel fils, l'Abbé Cauvigny, E. Creuzet, J. Depoin, R. Dubois, Ducastel, A. Dufour, Guillard, Jarry, Lasnier, Mallet, Martellière, A. Marc-Pasquet, Popot, Rousseaux, Simon et Vollant. Sont excusés: MM. Paisant, de Versailles; Delessard, de Lardy; Cheuvreux, d'Etiolles; Hutteau, d'Etampes; Hammerschmidt, maire de Villeneuve-St-Georges ; Mareuse, de Paris ; Cros, de Corbeil et l'Abbé Lemay, curé de l'Etang-la-ville, venu pour assister à la séance et obligé de repartir aussitôt, rappelé par un décès survenu dans sa paroisse. M. le Président donne ensuite la parole à M. le Secrétaire général pour la lecture de son rapport annuel sur la situation et les travaux de la Société pendant l'année 1909. 1910. II. 6
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 +|**00000098**| 66 Celui-ci s'exprime en ces termes : RAPPORT SUR LES TRAVAUX ET LA SITUATION DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, ETAMPES ET HUREPOIX PENDANT L'EXERCICE 1909. MESSIEURS ET CHERS COLLÈGUES, Chaque année, nos statuts me rappellent que je dois, lors de l'assemblée générale, vous entretenir de la situation et des travaux de notre Société pendant l'exercice écoulé; je n'y manquerai point cette année, et je viens vous dire ce que nous avons fait en 1909. Mon premier devoir est de saluer la mémoire des Collègues disparus pendant cette période; cette liste est toujours trop longue et c'est avec tristesse que je vous en donne le détail. En 1908, nous avions compté neuf décès, et en 1909 nous avons encore perdu neuf collègues dont voici les noms: M. le Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury; M. F. Bournon, de Paris; M. Trochu, d'Arpajon; M. Henry de Courcel, de Paris; M. Delaunay, de Saintry; M. l'Abbé Genty, Vicaire général du diocèse de Versailles; M. Nourry, de Mandres; M. Legros, de Boissy-St-Léger, et notre regretté Vice-Président, le Dr Boucher, décédé le 10 Décembre 1909. Fernand BOURNON, archiviste-paléographe, décédé le 2 janvier 1909, était attaché au journal des Débats depuis longtemps. C'était un Parisien par excellence qui s'est toujours beaucoup occupé de l'histoire de la ville de Paris, à laquelle il a consacré beaucoup de travaux importants. Bournon appartenait à presque toutes les Sociétés savantes de Paris et des environs, il y était très apprécié et aimé; il est d'autant plus regretté que sa mort a laissé un vide qui ne sera pas facilement comblé. M. le Comte DE DION, de Montfort-l'Amaury, décédé le 14 Février 1909, était le Président, de temps immémorial, de la Société archéologique de Rambouillet. C'était un archéologue distingué, dont la science faisait autorité. A tous ses mérites, il joignait une grande bonté qui lui avait valu de nombreuses et solides affections, aussi tous ceux qui l'ont connu l'ont grandement regretté. M. TROCHU, d'Arpajon, d'une ancienne famille de cette ville, était allé se fixer à Paris; membre de notre Société depuis l'origine, il nous avait toujours manifesté beaucoup de sympathie. M. DELAUNAY, de Saintry, mort le 17 mai 1909, affectionnait beaucoup notre société, dont il suivait les travaux avec grand intérêt. Il était originaire de Saintry, où il avait une charmante habitation et où il est revenu finir ses jours, après une carrière honorable, tout entière consacrée au travail. M. Henry DE COURCEL, décédé à Paris le rer juin 1909, était le fils de notre sympathique Collègue et Vice-Président, M. Valentin de Courcel. C'est un grand
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 +|**00000099**| - 67 deuil dans cette belle famille, à laquelle tant de liens nous rattachent; nous nous associons à ses regrets en offrant au père et à la mère du brillant officier qu'avait été M. Henry de Courcel, nos plus respectueuses condoléances. M. l'Abbé GENTY, Vicaire général du diocèse de Versailles, est décédé le 13 juillet 1909. Il avait occupé la cure d'Epinay, puis celle de la Norville, dans notre arrondissement et, en dernier lieu, il avait été nommé curé de Livry; chacun de ces postes avait été, pour ce pasteur érudit, l'occasion d'un volume consacré à l'histoire de chacune de ses paroisses. Appelé, par la confiance de Mgr l'Evêque de Versailles, à remplir les fonctions de Vicaire général du diocèse, il n'eut plus le temps de s'occuper de l'histoire et, jusqu'à sa mort, il se consacra aux travaux qu'exigeait sa situation. C'était un saint et digne homme qui n'a laissé que des regrets. La perte la plus douloureuse que nous ayons faite au cours de 1909 est celle du De Boucher, notre très actif Vice-Président, et si nous le citons en dernier lieu c'est à cause de la date de sa mort, survenue le 10 Décembre 1909. Paul Boucher était né à Corbeil, il appartenait à une lignée de médecins des plus honorables, il marcha sur leurs traces et toute sa vie fut consacrée à cette belle carrière. Il présida à l'organisation de notre société, prit part à ses travaux et en fut le Président réel pendant 15 ans. Dans les réunions officielles, dans les excursions archéologiques, il était toujours à notre tête, et l'on aime à se rappeler les allocutions charmantes qu'il nous adressait dans nos excursions. Aux vides causés par ces décès, nous devons ajouter les démissions suivantes, plus ou moins motivées : MM. Mauduit, d'Etampes. Chambon, de Paris. Beglet, de Corbeil. L'Abbé Clément, curé de Thoiry. Cothereau, de Corbeil. L'Abbé Genet, curé de Méréville. Verdage Emile, de Corbeil. L'Abbé Bonnin, curé d'Ablon dont le Conseil a accepté la démission très motivée et a tenu à le nommer membre honoraire. Royer, de Pantin. De Para, de la Ferté-Alais. Gilbert André, de Paris. Pour combler les vides causés par ces démissions, plus nombreuses que d'habitude, et les neuf décès que je vous ai indiqués, j'ai la satisfaction de vous annoncer l'inscription de vingt et un membres nouveaux dont l'admission a été prononcée dans la séance du Conseil du 4 juillet dernier, sous la réserve de la ratification par l'assemblée générale.
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 +|**00000100**| 68 Voici les noms de ces 21 nouveaux collègues : M. le Dr Durey-Comte, de Corbeil, présenté par MM. le Dr Boucher et Dufour. M. le Michel, propriétaire à Saintry, présenté par MM. le Dr Boucher et Dufour. M. Collomp, à Paris, présenté par MM. E. Lefèvre et Dufour. M. Argeliès, député de S.-et-O., présenté par MM. le Baron de Courcel et Dufour. M. l'Abbé Leproust, curé de St-Gilles à Etampes, présenté par MM. E. Lefèvre et Dufour. M. l'Abbé Lauderaut, Curé de St-Martin d'Etampes, présenté par MM. Max Legrand et Dufour. M. Royer, banquier, à Etampes, présenté par MM. L. E. Lefèvre et Dormann. M. Geoffroy, Inspecteur au P.-L.-M. à Corbeil, présenté par MM. le Dr Boucher et Dufour. Mme Marion, à Etampes, présentée par MM. Dameron et Pinteux. M. Fromageot, Avocat à Paris, présenté par MM. Chéron et Dufour. M. Paret, à Montgeron, présenté par MM. Gatinot et Dufour. M. Mainfroy (Maurice) présenté par MM. Warin et Dufour. M. Châron, professeur à Etampes, présenté par MM. L. E. Lefèvre et Girondeau. Mme Paul Boucher, de Corbeil, présentée par MM. Cros et Dufour. M. Julien Privé, au Pin (S.-et-M.) présenté par MM. le Dr Boucher et Dufour. M. le Dr Moncany, de Corbeil, présenté par MM. le Dr Boucher et Dufour. M. Dubiez, à Etampes, présenté par MM. L. E. Lefèvre et Lescuyer. M. Joubert, de Paris, présenté par MM. L. E. Lefèvre et Lescuyer. M. Valentin de Courcel (Junior) de Paris, Archiviste-paléographe, présenté par MM. Valentin et le Baron de Courcel. Mme Henry de Courcel, de Paris, présentée par MM. Valentin et le Baron de Courcel. M. Chéhet, Ingénieur des A. et M. à Paris, présenté par MM. Creuzet et Dufour. Ces 21 membres nouveaux compensent simplement les 20 vides causés par les décés et les démissions; celles-ci ont été plus nombreuses qu'aux années précédentes, le recrutement au contraire a suivi sa marche normale, ces causes réunies expliquent la période de stationnement dans la marche de notre société, tandis que pour les années précédentes nous avions toujours constaté une progression ascendante qui ne se ralentissait pas. Je me plais à espérer que cette période d'arrêt ne se renouvellera point, et que nous pourrons dire encore de notre société ce que j'en disais en 1909, crescit eundo. Je dois vous parler maintenant de nos travaux de 1909; les deux bulletins de cette année ont paru, le second surtout, mis au jour depuis peu, était quelque peu en retard, par suite de circonstances diverses, je m'en excuse humblement. Le premier bulletin de 1909, aussi compact que les précédents, comptait 86 pages. En suite des pièces liminaires, il donnait un article très intéressant dû à M. Creuzet,
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 +|**00000101**| 69 sur l'atelier monétaire de Corbeil entre les années 1643 et 1657. Ce sujet avai déjà été traité ici-même, et l'auteur de cette première notice regrettait de ne pouvoir indiquer où se trouvait l'atelier monétaire de Corbeil, ni préciser son importance, ses ouvriers et leurs salaires. M. Creuzet n'a pas voulu laisser ces questions sans réponses, et à la suite de patientes recherches, couronnées de succès, dans les minutiers des notaires de Corbeil, il est arrivé à faire la lumière sur tout ce qui était resté obscur pour l'auteur du premier article sur notre atelier monétaire au XVIIe siècle. Nous devons l'en remercier. A la suite de cette notice, nous en trouvons une autre, due à l'historien qu'est M. L.-E. Lefèvre, qui ne cesse de fouiller l'histoire et les origines d'Etampes; cette fois, il a produit un travail qui a pour titre : La grande boucherie de PhilippeAuguste et l'Hôtel Saint-Yon à Etampes. A l'aide de vestiges subsistants, M. Lefèvre, en vrai archéologue qu'il est, a su deviner et restituer les vieilles demeures des temps passés; il le dit lui-même en parlant des anciennes maisons du moyen âge qui existent encore à Etampes : « quelques-unes, dédaigneuses des maquillages, usent encore des grâces d'un art suranné pour avouer leur naissance vers le xve ou le XVIe siècle. Pour d'autres, c'est un déshabillage fortuit, un décrépissage indiscret qui révèle à nos yeux amusés ou ravis, des structures désuètes et l'âge vénérable d'une petite demeure cinq ou six fois centenaire. De quels masques plats et insignifiants n'ont pas été affublées nos plus vieilles habitations particulières ! » C'est ainsi que M. Lefèvre a su retrouver et restituer pour nous le curieux hôtel Saint-Yon et la grande boucherie de Philippe-Auguste; il a illustré cette notice de quatre gravures et d'un plan de la halle d'Etampes et de ses environs en 1825. A la suite de cette notice, entre les pages 47 et 58, M. Forteau nous a donné la suite et la fin de sa grande étude sur la paroisse, disparue aujourd'hui, de Saint-Pierre d'Etampes. Ce travail qui est le fruit de longues et patientes recherches, fait grand honneur à son auteur, auquel la Société exprime tous ses remerciements. On lira avec intérêt, aux pages 52 et 53, un épisode sanglant des crimes de la bande des chauffeurs, dite aussi la bande d'Orgères. Ce premier bulletin se termine par un article sur les Sœurs Augustines à Corbeil, 1643-1792. On y a joint un curieux document daté de 1793, tandis que dans le bulletin suivant, sur les mêmes Sœurs Augustines, on trouve une pièce datée de 1791, et par conséquent antérieure à celle de 1793: l'explication de cette anomalie est que la découverte du document de 1791 a été faite postérieurement à la publication du premier article. Le 2me bulletin de 1909 débute par le compte-rendu de la promenade archéologique du 5 juillet 1909, qui eut pour but la ville d'Etampes et la visite de ses monuments. C'était la seconde fois, à 13 ans de distance, que la Société visitait ainsi la 1. Bulletin de 1906, pp. 69 à 74.
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 +|**00000102**| 70 bonne ville d'Etampes, à la grande satisfaction de ceux qui ont pris part à cette belle excursion, favorisée par un temps à souhait. M. Depoin nous a donné pour ce deuxième bulletin une étude très fouillée et moyenâgeuse sur la Chevalerie Etampoise et les Chevaliers et Vicomtes d'Etampes sous Philippe It et Louis VI. M. Depoin se promène à l'aise dans ces siècles reculés, il en a fructueusement étudié l'histoire, ainsi que celle des familles marquantes de ces temps lointains. C'est grâce à sa grande érudition et à sa science paléographique peu commune que M. Depoin a pu vaincre les difficultés réelles de ce travail et faire revivre des personnages importants dans leur temps, mais peu connus aujourd'hui. Cette étude est une belle contribution à l'histoire ancienne d'Etampes, ceux qui s'y intéressent lui en sauront gré, et nous, de notre côté, nous lui adressons nos bien vifs remerciements. Dans le bulletin de 1908, pp. 90 à 98, nous avons donné une petite notice sur la Marquise de Pompadour au Chateau d'Etiolles, accompagnée de vues de ce château, démoli aujourd'hui; c'est pourquoi nous nous en occupons de nouveau, par suite de la découverte récente d'une description de ce château en l'année 1700. Ce document est extrait d'un terrier-censier d'Etiolles, établi en 1700-1703, pour M. le Président de Bailleul, seigneur d'Etiolles. C'est un manuscrit entré depuis peu à la Bibliothèque Nationale qui l'avait acquis à la vente de la Bibliothèque de Sir Thomas Philipps, qui eut lieu à Londres, il y a peu de temps. Au département des mss, ce terrier d'Etiolles figure sous la cote 21240, fonds français, acquisitions nouvelles. Vient ensuite un article concernant Corbeil, sous le titre de l'Artillerie de Corbeil au XVIe siècle (1534). C'est un curieux inventaire, sur une longue bande de parchemin (1 m. 42), des armes que Corbeil possédait pour sa défense. Il y a là de vieux canons datant de l'origine des armes à feu, et il est intéressant de constater que l'un de ces canons, retrouvé dans les fouilles de l'Hôtel de ville de Corbeil, figure aujourd'hui au musée St-Jean de cette même ville. A la suite se trouve l'article de 1791 sur les Sœurs Augustines de Corbeil, dont nous avons parlé au cours de ce rapport. Nous trouvons ensuite l'origine et l'explication d'une tapisserie du XVIe siècle, de notre compatriote Th. Pinard. Cette tapisserie ou broderie était un curieux parement d'autel qui provenait de l'Abbaye de St-Victor, de Paris, et avait orné l'autel de St-Spire de Corbeil; il était brodé en soie, or et argent, sur velours noir, et représentait la cérémonie funèbre des obsèques d'un chanoine de St-Victor. Cette curieuse broderie a disparu il y a déjà longtemps, il n'en reste que la gravure que nous avons reproduite, en la réduisant un peu, à la suite de l'article la concernant. M. Creuzet, infatigable dans ses recherches, les a continuées pour ce bulletin, en y insérant une Notice historique sur l'église et le cimetière Saint-Nicolas de Corbeil.
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 +|**00000103**| -71 - Cette église très importante, a disparu depuis longtemps. Nous en possédons l'obituaire datant du xvre siècle, vers 1520. M. Creuzet s'est aidé de ce document, il a fait aussi des recherches dans les études des notaires; c'est ainsi qu'il a pu nous renseigner sur ce qu'était l'église St-Nicolas, son histoire, ses curés, ses marguilliers, ses bienfaiteurs, son cimetière, et les faits intéressants qui s'y rattachent. C'est une contribution importante à l'histoire monumentale et religieuse de Corbeil, car elle nous fait connaître un monument disparu depuis bien longtemps et duquel peu de personnes peuvent parler aujourd'hui. M. Creuzet doit être remercié et félicité pour ce travail. Ce bulletin se continue par la bibliographie annuelle, assez complète cette année, puisqu'elle compte 51 articles. On remarquera que nous avons adopté le système alphabétique qui rend les recherches plus faciles. Après la bibliographie, vient la Chronique, qui relate, à la date du 5 septembre 1909, les fêtes de l'inauguration du monument élevé à Dourdan à la mémoire de Regnard; un décret du 12 janvier 1910 qui attribue à la commune de Vigneux, la dénomination de Vigneux-sur-Seine ; la découverte d'un nouveau manuscrit de l'Abbé Guiot, Neustria subterranea, acquis par la Bibliothèque nationale à une vente faite à Londres. La Chronique se termine par un article sur la terrible inondation que nous avons subie au début de 1910. C'était un extrait du journal d'un inondé, qui a noté, jour par jour, ses impressions pendant cette calamiteuse période. Et le bulletin se finit avec la Nécrologie, sur laquelle il n'y a pas lieu de revenir, puisque j'ai parlé ici assez longuement de nos chers disparus. Voilà nos travaux pendant l'année 1909; le premier bulletin de 1910 est en cours d'impression, et nous nous occupons sérieusement du Tome IX de nos mémoires, qui paraîtra certainement cette année. C'est un album des objets mobiliers classés du département de Seine-et-Oise. Nous espérons qu'il sera apprécié comme il le mérite. Je dois encore retenir un peu votre attention pour vous parler de notre musée Saint-Jean, qui est de plus en plus connu et a enfin conquis une place honorable dans les attractions de la ville de Corbeil. Il s'augmente tout doucement. Dernièrement, j'y ai installé, sous une vitrine spéciale, une charmante statuette en marbre blanc - Après le bain due au ciseau de M. Louis Dejean et offerte à la ville par M. Edmond de Rothschild. Et comme il était nécessaire de placer ce joli groupe un peu en élévation, j'ai acheté un meuble Louis XVI, genre chiffonniersecrétaire, sur lequel notre statuette sous sa vitrine fait le meilleur effet. J'ai obtenu l'aide de la ville pour payer cette dépense, qui se monte à 229 francs. A l'occasion de l'Assemblée générale, le Musée est ouvert aujourd'hui, je vous engage donc à y aller voir cette nouvelle installation. A propos du musée, je dois vous dire que j'en poursuis l'inventaire qui m'a été demandé par la ville; il sera bientôt imprimé et joint au petit guide que nous avons récemment publié.
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 +|**00000104**| 72 - / J'ai fini; pardon, Messieurs, d'avoir si longuement retenu votre attention; je veux compter sur votre indulgence pour accorder à ce rapport votre bienveillante approbation, qui sera pour moi, malgré mon âge trop avancé, un encouragement à continuer la lourde tâche que vous m'avez confiée, il y a déjà longtemps. A la suite de cette lecture, M. le Président donne la parole à M. le trésorier pour la lecture de son rapport financier, sur l'année 1909; il la fait dans les termes suivants : Compte-rendu DE L'EXERCICE DE 1909 ET SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1909. Solde de l'Exercice 1908. Recettes 3.699 43 Cotisations de l'Année 1909. Prix de vente de bulletins de la Société. Subvention de Mme A. Darblay, pour le Musée St-Jean. Subvention du Conseil général. Intérêts des fonds placés. 2.100 > 142 » 100 » 100 » 119 89 Total des recettes. 6.261 32 Dépenses I. CONCERNANT LE MUSÉE SAINT-JEAN Traitement du gardien et entretien du jardin. Mémoire du maçon. Fourniture de verres d'une vitrine. Frais d'installation d'un poèle. Chauffage. 565 85 • II 5 > 5 » 29 50 Total. 616 35 II. CONCERNANT LA SOCIÉTÉ Frais d'impression du bulletin et des annexes. Reymond, frais de clichés. Excédent de dépenses de l'excursion d'Etampes. Frais de fouilles pour découvrir la porte Nord des an1.370 35 183 60 31 50 ciennes fortifications de Corbeil. 50 » Impression de circulaires et menus. 21 » A reporter. 1656 45
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 +|**00000105**| 73 - Frais de recouvrement des cotisations. Report. • Frais d'envoi des publications aux Sociétaires, compris frais de correspondance et déboursés divers. Total. Report des dépenses du Musée. 1.656 45 67 60 97 35 1.821 40 616 35 Total des dépenses. 2.437 75 Récapitulation Recettes. Dépenses 6.261 32 • 2.437 75 Solde disponible au 31 décembre 1909. représentés par : En compte courant chez MM. Mallet, banquiers. A la caisse d'épargne. 3.823 57 3.179 576 72 Espèces en caisse. 67 85 Egalité. 3.823 57 Répartition des fonds Libres. Réservés comme provenant du rachat de leurs cotisations par 26 fondateurs. 1.223 57 2.600 » A la suite de cette communication, M. le Président invite l'assemblée à donner son approbation au compte-rendu du Secrétaire général ainsi qu'au rapport financier du trésorier. A l'unanimité et sans observations, l'assemblée approuve ces deux rapports; elle donne au trésorier décharge pleine et entière, puis elle vote de chaleureux remercîments aux deux auteurs pour leur dévoûment et leur zèle envers la Société, ainsi que pour leurs intéressantes communications. Elle ratifie également les nominations faites par le Conseil dans sa séance du 4 juillet 1910. M. le Président demande ensuite à l'assemblée de confirmer la nomination, faite le 4 juillet 1910 par le Conseil d'administration, de M. Louis Cros, notaire à Corbeil, comme vice-président de la Société, en remplacement du regretté Dr Boucher, décédé.
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 +|**00000106**| 74 Cette nomination, accueillie avec faveur, est ratifiée par l'Assemblée. L'ordre du jour appelle ensuite les élections qui doivent se faire, conformément aux statuts, chaque année à l'assemblée générale. En conséquence, M. le Président donne lecture de l'article VII des statuts qui est ainsi conçu : La société est administrée par un conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en assemblée générale. Le Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. Le tiers du Conseil sortant en 1910 se compose des six membres suivants: MM. V. de Courcel, Dutilleux, Bricard, Jarry, Maxime Legrand et Maurice Tourneux. M. le Dr Boucher, récemment décédé, était le septième membre sortant; il y aura lieu de procéder à son remplacement, ainsi qu'à celui de M. l'abbé Bonnin, curé d'Ablon, démissionnaire et nommé membre honoraire. M. le Président invite donc l'assemblée à procéder à la nomination de six membres du Conseil, et il désigne à ses suffrages les six membres sortants qui sont rééligibles. A l'unanimité, sont renommés membres du Conseil pour trois ans, MM. V. de Courcel, Dutilleux, Bricard, Jarry, Maxime Legrand et Maurice Tourneux. Pour les deux membres à nommer, en remplacement de M. le Dr Boucher, décédé, et l'abbé Bonnin, démissionnaire, M. le Président propose M. Hutteau, d'Etampes et Creuzet, de Corbeil qui, tous deux, appartiennent à la Société depuis longtemps et lui ont rendu des services; ils ont d'ailleurs déjà été désignés par le Conseil dans sa réunion du 4 juillet dernier. Cette proposition est acceptée, en conséquence MM. Hutteau et Creuzet sont proclamés membres du Conseil en remplacement de M. le Dr Boucher et de l'abbé Bonnin. M. le Président rappelle ensuite que, pour obéir aux articles II et XIV du règlement, l'Assemblée générale doit nommer, chaque année, les membres du Bureau. Se rendant à cette invitation, l'assemblée renouvelle par acclamation, pour une année, les pouvoirs du bureau tout entier; elle maintient aussi en exercice, pour la même période, les membres du Comité de publication, mais en y adjoignant M. L. Cros, en remplacement du Dr Boucher.
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 +|**00000107**| 75 Suivant l'ordre du jour, M. le Président invite l'assemblée à désigner le lieu et la date de l'excursion archéologique annuelle pour la présente année 1910. Une discussion s'ouvre à ce sujet; plusieurs buts d'excursion sont successivement proposés et discutés et, finalement l'Assemblée décide, à l'unanimité, que l'excursion de 1910 aura lieu, cette année le lundi 10 Octobre prochain, à la Ferté-Alais, en y comprenant la visite du Château de Farcheville (¹). M. Martellière, de Pithiviers, offre à la Société pour le musée StJean deux reproductions de sceaux anciens, l'un concernant la Cathédrale d'Orléans, l'autre, l'église de Pithiviers. Il ajoute qu'il possède un certain nombre d'outils de pierre, de l'époque de la pierre taillée et de la pierre polie, tels que haches, couteaux, poinçons, burins, percuteurs etc., dont quelques-uns proviennent de fouilles opérées à l'occasion des travaux faits pour l'établissement du chemin de fer de Corbeil à Melun, et notamment dans le percement du tunnel des Bas-Vignons, et il se fera un plaisir d'offrir ces objets au musée Saint-Jean, si la Société veut bien les accepter. Cette offre est accueillie avec reconnaissance et M. le Président remercie tout particulièrement M. Martellière qui annonce comme très prochain l'envoi des objets promis (2). M. J. Depoin fait, au sujet des silex taillés et de la science préhistorique en général, une communication qui intéresse vivement l'assemblée, qui l'en remercie. M. le Président donne ensuite la parole à M. Creuzet pour la lecture, annoncée au programme, d'une notice sur les mariages ordonnés par Napoléon Ier en 1810, dans toute la France, à l'occasion de son mariage avec Marie-Louise d'Autriche. M. Creuzet raconte les fêtes qui eurent lieu à Corbeil à l'occasion de cette cérémonie et cite les noms des conjoints qui avaient été choisis. Il rappelle qu'une médaille d'argent avait été frappée specialement et offerte aux époux qui étaient les héros de cette fête. A ce moment, un membre de l'Assemblée, M. G., se lève et présente au Président, cette même médaille de 1810 qu'il a eu l'occasion d'acquérir. Cette médaille est très belle et bien conservée ; (1) Par suite de circonstances imprévues, cette excursion n'a pas été faite; elle a été remise à l'année suivante. (2) Cet envoi a été fait et les silex taillés offerts par M. Martellière ont été déposés au musée St-Jean.
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 +|**00000108**| - 76elle passe de main en main et fait l'admiration de tous les assistants. La notice de M. Creuzet sera insérée au bulletin et M. G., l'heureux possesseur de la médaille, veut bien promettre d'en faire faire une reproduction qui ajoutera encore à l'intérêt de cette notice. Avant de lever la séance, M. le Président rappelle que le Musée Saint-Jean sera ouvert toute la journée, à l'occasion de l'assemblée générale, pour ceux des membres de la Société qui désireraient le visiter. Puis la séance est levée à cinq heures vingt minutes.
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 +|**00000109**| UN MANUSCRIT DE L'ABBÉ GUIOT LES CANTONS DU DISTRICT DE CORBEIL DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-OISE 1790 (Suite et fin) CANTON DE MENNECY II PAROISSES ET MUNICIPALITÉS. MENNECY MENNECY, chef-lieu de canton, au district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, à 5 quarts de lieue de Corbeil, vers le sudouest, et à 8 lieues de Paris, sur un coteau, au rivage droit de la Juine ou de l'Etampes (1). Les vignes et les grains en sont les principales productions. Quelques marécages y ont servi à faire des mottes ou tourbes. Tournefort a trouvé dans les environs un chicus pratilensis particulier. Il y a eu une manufacture de porcelaine dont on conserve encore à Corbeil quelques pièces très bien exécutées (2). Il s'y tient depuis 1730 un marché à bled tous les mardis, et une foire (1) Non, à cet endroit c'est déjà l'Essonne. (2) C'est la belle porcelaine de Villeroy, dont les pièces sont si recherchées aujourd'hui. Leur marque D. V. (Duché de Villeroy), indique bien leur nom et leur origine.
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 +|**00000110**| 78 tous les ans, le 9 octobre, pour les bestiaux. L'Eglise, dont la tour est fort belle, est, dans l'intérieur, semblable à celle de St Jâques de Corbeil, mais plus vaste. On y remarque la sépulture de Gabrielle de Neuville (1). Patron: St Denys. Curé: de Lanney, successeur de Giffart, irlandais, et Nicolas Testu, de Paris, Abbés de St Spire. Maire: de Lanney, le même que ci-dessus. Commandant : Guiot. Aumônier: Leblanc, vicaire. Juge de paix: Lambert, à Balancourt. Notaire: Sourdeau. Chirurgiens: Janred, Ragniot, Loiseau. 160 feux (*). (*) Mennecy compte aujourd'hui 1547 habitants. VILLEROΥ VILLEROY, où il y avoit une cure sous le titre de Notre-Dame au 15º siècle, n'est plus connu maintenant que par le château. On y arrive, dit M. Dulaure, par une longue avenue, suivie d'une vaste avant-cour, qui mène à la première cour par une belle grille de fer. Cette première cour est bordée de deux ailes de bâtimens, élevés d'un seul étage. L'aile droite est occupée par M. de Villeroi, et la gauche par les étrangers. Chacune des aîles est accompagnée d'un pavillon à deux étages. La 2me cour est séparée de la rre par un fossé sec. Elle occupe le milieu d'un autre bâtiment appellé le grand château. Il communique avec l'autre par de beaux souterrains voûtés. Le parc est formé de trois terrasses. Celle du milieu offre un parterre orné d'un grand bassin, et se termine en demi-lune, où sont placées quatre figures en bronze d'après l'antique, sçavoir: Hercule Commode, Appollon, Diane et Antinoüs. La 2me terrasse, placée sur la droite, présente un vaste parterre composé de gazon, de fleurs et de (1) Cette sépulture n'existe certainement plus, car Guilhermy, toujours si exact, n'en parle pas, d'ailleurs elle ne paraît pas devoir concerner la famille de Neufville.
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 +|**00000111**| 79 gerbes. Celui du milieu s'élève à 35 pieds (1). Dans cet endroit les rivières d'Etampes et de Pluviers réunies dans un canal d'une demilieue et prolongé même au-delà du parc, forment le grand bassin du miroir. La 3º terrasse est au-dessus du château et du parterre. On y a planté des boulingrins et des salles de verdure, dans une desquelles on voit une figure en bronze du gladiateur antique. Une belle allée vous conduit à une demi-lune dont le centre est décoré d'un joli belvédère. La chapelle, placée à l'extrémité de la cour, sur la droite, offre un très grand tableau, copie d'une descente de croix peinte par Rubens, dont l'original est dans la cathédrale d'Anvers. Cette copie a été faite pour le maréchal de Villeroy (2). Elle est fort endommagée. De la chapelle on passe, au premier étage, dans une petite galerie, où l'on remarque un modèle en bronze de la figure équestre de Louis XV, que Coustou l'aîné a faite à Lyon (3). Le sallon au rezde-chaussée est suivi d'une antichambre dans laquelle est un plan de Villeroi exécuté en marquetterie. Il est posé sur un pied doré et forme une grande table entre les croisées. La salle des gardes qui précède l'appartement du Roi est ornée de dix portraits en pied des anciens seigneurs de la maison de Villeroy. La salle des gardes qui précède l'appartement de la Reine, au 1er étage, est décorée des portraits de la famille royale. La faisanderie, l'orangerie et l'abreuvoir méritent d'être vus, ainsi que les potagers, les communs, la salle d'audience, les bâtimens des remises et celui des écuries. La voûte qui couvre la glacière, loin de nuire à la beauté du parc, contribue à son ornement. Elle soutient un bosquet qui s'élève en belvédère, dans le goût du limaçon exécuté dans le jardin du Roi. Louis XIV et sa cour s'y arrêtoient pour l'ordinaire, en allant à Fontainebleau, ainsi qu'en retournant de cette maison royale à Versailles. On doit cette justice à M. de Villeroy que tant de magnificence n'a point été cimentée du sang des peuples, comme on pourroit le (1) L'abbé Guiot a copié ce passage dans l'ouvrage de Dulaure, la nouvelle description des environs de Paris, dédiée au roi de Suède, Paris 1786, 2 vol. in-12°. (T. II, page 317 et suiv.), mais ici il a oublié un membre de phrase qu'il est bon de rétablir pour rendre le texte intelligible : « la seconde terrasse placée sur la droite présente un vaste parterre composé « de gazon, de fleurs et d'arbustes, avec un bassin qui a quatre jets en forme de gerbe. Celui « du milieu s'élève à 35 pieds ». (2) Encore un petit passage oublié. Dulaure dit: Cette copie a été faite, en 1704, par Gaspard Jacques Van Ostade pour le maréchal de Villeroy. (3) Dulaure dit: Louis XIV, et il parait avoir raison.
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 +|**00000112**| 80 dire de certaines maisons de particuliers qui ont voulu rivaliser les palais des rois, et si les habitans de Mennecy et des environs ont arrosé de leurs sueurs le sol qu'ils ont contribué à embellir, ils ont été fidèlement salariés par celui qui les tiroit à la fois de la misère et de l'oisiveté; ce qu'il a toujours continué de faire, même depuis la Révolution. AUVERGNAUX AUVERGNAUX, situé en pays plat entre Chevannes, Chancueil, Portes et Moulignon, au-dessus de Monceaux, à 2 lieues 1/2 de Corbeil, 3 de Melun, 9 de Paris. Il y a une portion de commanderie du Saussay à Balencourt (1). Patron: St Prix. Reliques de Ste Perpétue et de St Victorin. Curé: Crosnier. Maire: Maintenon. Commandant: Robert. 30 feux (*). M. Baron, commandant de la garde nationale à Corbeil, a une jolie maison de campagne en ce territoire. (*) On dit aujourd'hui Auvernaux, il y a 158 habirants. BALENCOURT BALENCOURT, à 9 lieues de Paris, près de 3 de Corbeil, I lieue de la Ferté-Alais, au milieu de sources vives qui le traversent, et dont on se pourvoit aux environs, comme de bonne qualité. Il y a une des plus belles églises du canton. Patrons: St Martin et St Spire. Curé: Legros. Maire: Bertrand. (1) Auvernaux, qui est aujourd'hui dans la plaine, était autrefois sur la grande route de Paris à Lyon.
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 +|**00000113**| - - 81 Procureur de la commune: Loiseau. Commandant: de Lanney, curé de Mennecy. Aumonier: Boursier, vicaire du lieu. Chirurgien: Marchive. Notaire: Aubin. 150 feux (*). Le mouvement de la population de 1790 étoit de 33 naissances, 8 mariages et 21 morts. M. Lambert, juge de paix du canton, réside à Balencourt, ainsi que M. Paulet, l'un des membres du district à Corbeil et des électeurs à Versailles. Palluau, l'un des hameaux de Balencourt, est surtout renommé par les ruines du château des anciens comtes de Corbeil, au bas du coteau où est situé cet écart. La chapelle de St Spire n'est pas moins célèbre par la dévotion constante à ce saint, et par le concours qu'elle y attire tous les ans (1). Le Saussay, autre hameau de cette paroisse, a pour principales habitations: 1º celle du sieur de Canclaux, chevalier de l'ordre de St Louis. La chapelle de son chateau est décorée d'un drapeau militaire. On y voit aussi la tombe de son épouse. 2º la maison du Sr Touzard, dernier titulaire d'une commanderie de Malthe en ce lieu. La chapelle en est grande, mais mal entretenue. Le clergé de Balencourt y venoit célébrer tous les ans, comme à Palluau. Le moulin du Saussay étoit chargé d'une redevance en grains au profit du Prieur de St Guenault à Corbeil. On lit dans le grand cartulaire de St Spire plusieurs chartes de presbytero de Balencuria, toutes du 13º siècle (2). (*) En 1910, Ballancourt compte 1802 habitants. (1) Il ne reste plus rien des ruines du château; quant à la chapelle de St-Spire, elle a aussi disparu, un modeste édicule où se trouvait une statuette du saint, est seul à en indiquer l'emplacement. (2) Le grand cartulaire de St-Spire est perdu, mais il existe un petit cartulaire de St-Spire où la plupart de ces chartes sont reproduites. 1910. II. 7
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 +|**00000114**| 82 CHANCUEIL CHANCUEIL, à 3 quarts de lieue de Balencourt, un quart de la Ferté-Alais, I lieue 1/2 de Corbeil, et 9 lieues 1/2 de Paris. Patrons: Notre-Dame au 8 septembre et St Sulpice. Curé: Blanchart. Maire: Blanchart père. Commandant: Milan. 120 feux (*). Beauvais, avec une chapelle; des Hubart (1), et Loudeville sont des hameaux de la paroisse. (*) Champcueil a maintenant 524 habitants. CHEVANNES CHEVANNES, entre Chancueil et Fontenay-le-Vicomte, et proche Monceaux, à 3 lieues 1/2 de Melun, 2 lieues 1/2 de Corbeil et 9 lieues de Paris. Patron: St Symphorien. Curé: Bareillier. Maire, le même. Procureur de la commune: Charoue. Commandant... 80 feux (*). (*) 249 habitants en 1910. (1) Des Hubart nous est inconnu, et Loudeville se nomme à présent Loutteville.
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 +|**00000115**| - 83 art de la oche eues COUDRAY (LE) COUDRAY (le), sur la route de Fontainebleau, à 8 lieues de Paris, I lieue 1/2 de Corbeil, au sud-est, très agréablement situé sur un coteau, et sur le rivage gauche de la Seine. Il y a des grains, des vignes et des boccages. Patronne: La Ste Vierge, au 15 août (1). Curé: Jean-Jâques le Blanc de Pompirac, du diocèse d'Alby, successeur de J. Duhamel, mort octogénaire en 1789. Maire: Carbeny. Procureur de la commune : Le Blanc. Commandant:. 6o feux (2). • • Le chateau du prince de Chalais (3) est ce qu'il y a de plus remarquable en cet endroit, avec le Plessis-Chenay, hameau à 3 quarts de lieue de Corbeil, avec une chapelle. L'autre moitié de cet écart est de Monceaux. ESCHARCON Escharcon, à 8 lieues de Paris et environ 2 lieues de Corbeil, sur un coteau au rivage gauche de la rivière d'Etampes. Des vignes et des boccages en rendent la vue très agréable. Les terres labourables sont au-dessus; dans celles du bas, on fait des tourbes ou mottes. L'Eglise possède des reliques de St Colomb, St Honest, St Constant, Ste Honorée et Ste Fortunée, dont la dernière translation a été faite à la Pentecôte 1789. Patron: St Martin. (1) L'abbé Guiot est muet sur l'église du Coudray; suppléons-le en disant, avec M. de Guilhermy, que cette église a été reconstruite en majeure partie au xvn siècle et que les inscriptions et les tombes qui s'y trouvaient ont disparu. (2) Aujourd'hui, le Coudray-Montceaux comprend les écarts du Plessis-Chenet et de Montceaux et compte 612 habitants. (3) Après le prince de Chalais, ce château a été possédé et habité par plusieurs, entre autres par le maréchal Jourdan et le général Oudinot, duc de Reggio.
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 +|**00000116**| - - 84 Curé: Prévôt. Maire: Marsaudan. Procureur de la commune : Millau. Commandant: 50 feux (*). Les dépendances d'Escharcon sont le chateau de la Biche, celui de Montblin; Gravelle, Bel air, Tuport (?), Boisroy et Courtepluche (1). (*) La population d'Echarcon est de 319 habitants. FONTENAY-LE-VICOMTE FONTENAY-LE-VICOMTE, ainsi surnommé parce qu'il a été l'apanage des anciens vicomtes de Corbeil, est à 2 lieues de cette ville et 9 de Paris, dans un terrain de labour et de vignobles. Patron: St Rémy (2). Curé: Laval, du diocèse de Verdun. Maire: Le Tourneur. Procureur de la commune : Guignard. Commandant: 60 feux (*). (*) De nos jours 323 habitants. (1) L'église d'Echarcon est ancienne, plusieurs détails accusent le xue et le x siècle. On y voit encore trois dalles funéraires de la famille parlementaire des Bouguier, qui se trouvent dans une petite chapelle construite sur le côté du chœur, au nord, qui a été convertie en sacristie. Guilhermy a donné un dessin d'une de ces tombes, celle de Christophe Bouguier qui mourut en 1530 (Cf. Inscriptions de l'ancien diocèse de Paris, T. IV, p. 76). (2) M. de Guilhermy indique que l'église de Fontenay-le-Vicomte date en grande partie du XIIIe siècle. La cloche, dont il donne l'inscription, porte la date de 1544. Il donne aussi le détail de l'inscription de la belle tombe d'Adélaïde de la Honville qui mourut en 1329. Cette curieuse dalle dont M. de Guilhermy reproduit le dessin, occupe une place d'honneur au milieu du chœur (Cf. Inscriptions de l'ancien diocèse de Paris, T. IV, pp. 70-71).
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 +|**00000117**| - - 85 MONCEAUX MONCEAUX, jadis hameau d'Essones, commence au Plessis-Chesnay, dont la moitié est de son territoire, à 1 lieue 1/2 de Corbeil, 9 environ de Paris (1). Patron: St Etienne, le 3 août. Curé: Martin, de Corbeil. Maire: Sammevial. Procureur de la commune : Dallo. Commandant : • Un prieuré de Ste Radegonde est sur cette paroisse, en une très belle situation, dans les terres, avec un bois-taillis, proche celui de Pringy. La maison en est neuve, ou du moins très bien réparée; la chapelle agrandie. On y voit la tombe d'une dame décédée en septembre 1674. L'avant-dernier titulaire étoit, après l'abbé de Barcos, M. Alleaume, conseiller-clerc au parlement de Paris. Le dernier est M. l'abbé Cardet. NAINVILLE NAINVILLE, entre Portes et St-Germain, à 2 lieues de Corbeil, vers le rû de l'Ecole (2), au-dessus de Chancueil. Patron: St Curé: • • • Maire: Sarrasin. Procureur de la commune : Séjourné. Commandant : 50 feux (*). (*) Nainville compte aujourd'hui 135 habitants. (1) Nous avons dit plus haut que Montceaux n'était plus commune ni paroisse, et qu'il était rattaché, avec le Plessis-Chenet, à la commune du Coudray-Montceaux. Mais l'église de Montceaux subsiste toujours et sert de chapelle où le culte se célèbre à certaines fêtes. (2) Le rû d'Ecole qui passe à Soisy-sur-Ecole et se jette dans la Seine à Ponthierry (S. et M.).
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 +|**00000118**| 86 - ORMOY ORMOY, à près de 8 lieues de Paris, 1 lieue 1/4 de Corbeil, entre Villabé et Mennecy, sur la rivière d'Etampes à gauche. Il y a d'anciennes sépultures dans l'Eglise, que l'on croit avoir jadis appartenu à des religieuses à cause des vestiges de conventualité qu'on y rencontre (1). Patrons: St Jâques et St Christophe. Curé: Boullay, de Paris. Maire: Cartier. Commandant: Focile. 40 feux (*). Montauger, avec château, et Boissy en sont des dépendances. (*) La population d'Ormoy est de 271 habitants. CANTON DE MONTLHĖRY IS PAROISSES ET MUNICIPALITÉS. MONTLHÉRY MONTLHERY, chef-lieu de canton, au district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, ancienne petite ville à 6 lieues de Paris, sur la route d'Orléans au 19º degré 50 minutes de longitude et au 48° degré 37 minutes de latitude. Son histoire a beaucoup de ressemblance et de liaison avec celle de Corbeil, qui n'en est qu'à 4 lieues (1) L'abbé Lebeuf, qui écrivait vers 1750, a consacré quelques pages à Ormoy et à son église; Il a connu plusieurs dalles tumulaires dont il donne tout ou partie des inscriptions; elles ont du disparaître depuis, car M. de Guilhermy, toujours si exact, n'en parle pas, bien qu'il ait signalé l'église d'Ormoy. (Histoire du Diocèse de Paris, T. XI, p. 135).
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 +|**00000119**| - - 87 tre air par l'ouest. M. Boucher d'Argis en a composé un mémoire historique inséré dans le Mercure de 1737, juillet et août. Ça a été d'abord une place forte à cause de sa situation, au fin cœur du Roïaume, selon l'expression du sire de Joinville, et souvent elle a été prise et reconquise dans différentes guerres, dont elle fut le théâtre et l'objet. La bataille la plus mémorable qui s'y soit donnée est celle ditte du bien public, en 1465, entre Louis XI et le duc de Berry qui la perdit (¹). Avant cette journée mémorable, le château de Montlhéry avoit servi de retraite à St Louis, dans la conspiration des princes de son tems contre lui. <<< La tradition du pays, dit l'abbé Lebeuf, est qu'il se mit dans un << souterrain dont l'entrée est à quelques pas de la tour, mais main- << tenant bouchée. Les parisiens qui étoient attachés à leur roi cou- << rurent à son secours, pendant que les barons étoient assemblés à <<< Corbeil, et, le renfermant dans le centre de leurs bataillons, ils << le ramenèrent en sûreté à Paris ». Son historien dit que les chemins étoient pleins de gens qui crioient à haute voix à N. S. qu'il lui donnât bonne vie (2). Le château, au sujet duquel Philippe premier se disoit vieilli d'inquiétude et maux qu'il lui avoit causés, avoit ses capitaines, et peu ont manqué les occasions de se signaler. Le plus célèbre fut Olivier de Clisson, Connétable de France, qui prêta serment de le restituer au Roi, lorsqu'il en seroit requis. Dans les temps de calme, il étoit habité par les rois de France, et l'on y tint plusieurs conférences de pacification. Dans la suite il fut prison d'Etat, comme Vincennes, et il ne reste aujourd'hui qu'une seule tour, qui se voit de fort loin et de tous côtés. On ne pense presque plus aujourd'hui aux événemens qui s'y sont passés, quand on se rapelle les vers de Boileau dans son Lutrin et le hibou qu'il y fait loger, puis s'envoler à la Ste Chapelle de Paris. On ne se souvient pas également de ces mêmes vers traduits en latin par Michel Godeau, mort à Corbeil, qu'on peut voir dans sa version entière de Despréaux. L'enceinte actuelle de Montlhéry est différente de ses anciennes murailles. Ses cinq portes le sont davantage, ainsi que leurs ruines l'attestent. La prévôté, établie en 1379, a eu pour dernier officier M. François Lorgery. (1) Le cimetière ou le Champ des Bourguignons, à Montlhéry, est un lieudit qui rappelle le souvenir de cette bataille. (2) Vie de Saint Louis, par le sire de Joinville.
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 +|**00000120**| 88 L'histoire ecclésiastique de la ville n'est pas exactement connue pour les âges précédens. Une église de St Pierre étoit dans le château; et c'étoit une collégiale dont les chanoines séculiers avoient à leur tête un chef, premier entre ses pairs, avec le titre d'abbé, comme à Corbeil. Sous Louis VII, Jean de la Chaîne étoit revêtu de cette dignité. Ce chapitre ne subsista guère qu'un siècle, et il fut réuni à Longpont avec une église de Notre-Dame qui étoit aussi dans le même château. L'abbaye de St Victor de Paris y avoit le droit d'annates, et il fallut composer avec les moines de Longpont pour le dédommagement; on ne voit aujourd'hui qu'une seule paroisse. Patronne: la Ste Trinité (¹). Curé: Herbin. Saugé, chanoine de St Spire, l'étoit en 1740, par permutation avec Thibaut, curé de Monthléry. Vicaire: Maire: Sauner. • Procureur de la commune: Loyal. Juge de paix: Gaultry, résidant à Brétigny. Commandant: M. de Varville, chevalier de l'ordre de St Louis. Aumônier: de la Perruque, chanoine de Linas. Notaires: Gohier, Susanne, Jacquier et Loyal. Médecin: Kervant. Chirurgien: Danvers. feux (*). Il y a plusieurs autres titres de bénéfices à Montlhéry, tels que la chapelle de Notre-Dame, au bas de la ville, possédée par l'abbé de Boulogne, prédicateur du roi. Un autre, de St Jean St Clément, par Sigoneau, ancien prieur de St Vrain; un 30, de St Louis, à la tour même, dont l'avant dernier titulaire étoit l'abbé Guiart. L'hôtelDieu est desservi par les sœurs de la charité. La fondation est pour huit lits (2). (*) La population de Montlhéry est aujourd'hui de 2400 habitants. (1) A l'époque où l'abbé Guiot écrivait son manuscrit, les communications étaient difficiles et les chemins mauvais. Montlhéry est à 20 kilomètres de Corbeil, ce qui explique le peu de détails qu'il donne sur l'église de la Trinité de Montlhéry, qui renferme plusieurs inscriptions reproduites par l'abbé Lebeuf et, plus tard, par M. de Guilhermy pour ce qui en restait. Le Chevalier Millin, lui-même, dans ses Antiquités nationales, chapitre de Montlhéry, a reproduit plusieurs de ces inscriptions. Nous renvoyons donc à ces divers auteurs pour compléter l'article de l'abbé Guiot. (2) L'Hôtel-Dieu de Montlhéry est fort ancien; sa porte du XIIIe siècle est remarquable.
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 +|**00000121**| - - 89 Les vignobles des environs sont connus ; mais plus encore le marché aux grains du lundi et du vendredi. C'est un des meilleurs entrepôts pour Paris. Le plan de Montlhéry et sa perspective sont dans le Theatre des villes par Georges Brown, 1582, et dans la Topographie de Cl. Châtillon, 1610. C'est un point de vue assez pittoresque pour occuper d'autres burins et de plus exercés. Plusieurs personnages ont porté le nom de Montlhéry et sont réputés en être originaires pour cette raison. Geoffroi de Montlhéry, chanoine de St Etienne de Troyes, clerc du roi de Navarre en 1269; Jean de Montlhéry, dominicain, prédicateur célèbre, vers le même tems; Jean de Montlhéry, me des requêtes un siècle après, et Bernard de Montlhéry, fameux à la cour de Charles V. Autrefois les seigneurs de Montlhéry devoient un cierge à l'Eglise de Paris, et étoient tenus de porter l'évêque à son entrée, avec d'autres chatelains voisins (1). BRÉTIGNY BRÉTIGNY. Il y a deux paroisses de ce nom, l'une de St Pierre, l'autre de St Philbert, près de la rivière d'Orge à près de 8 lieues de Paris, 3 de Corbeil. La première est sur une élévation et domine sur tout l'ensemble du village : entre les sépultures, celle d'Anne de St Berthevin, dans le chœur, est célèbre. Elle étoit décédée en 1587 et fut trouvée entière en 1706. Il faut lire dans l'abbé Lebœuf ce qu'il a écrit de cette vertueuse dame (2). Patron: St Pierre. Curé: Grandjean, du diocèse de Toul, dont on connaît quelques poésies latines. Maire: Paille. Procureur de la commune : Famechon. feux (*). (*) En 1910, Brétigny compte 1330 habitants. (1) C'était un privilège honorable et très envié. (2) Histoire du Diocèse de Paris, T. XI, pp. 269 et suivantes.
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 +|**00000122**| 90 - A St Philbert, on a de ses reliques (¹). Parmi les sépultures, on trouve celle de Bouchard, chevalier de Brétigny, qui trespassa l'an 1300 la veille de St Pierre en goule (géole ?) ahoust. Cette fin d'épita phe a exercé les savans. Il s'agit du jour de St Pierre-ès-liens. Ces deux églises ont été quelquefois desservies par un seul prêtre; et ce sera probablement leur dernier sort, ou plutôt la plus grande et la plus solide survivra à l'autre. Il n'y a déjà qu'une seule et même commune. Les hameaux des Cochets, de Cossigny, d'Essonville et de la Garde, sont de St Pierre; ceux de Vallorge, de Carouge et du Mesnil sont de St Philbert. Le Plessis-Pâté (2) étoit autrefois de St Pierre et l'on y fait encore une procession le jour de la fête patronale. Ce lieu, dit l'Encyclopédie, est connu par le traité qui y fut conclu entre Edouard, roi d'Angleterre et Jean, roi de France, en 1360. Ce traité commence ainsi : « Comme par les guerres sont adve- « nues batailles mortelles, occisions de gens, périls des âmes, déflora- « tions de pucelles, déhonestations de femmes, nous...etc... ». C'est au reste une question, si ce traité a été véritablement passé dans ce canton (3). Mais ce n'en est point une si le vin du crû est aussi mauvais que le dit le proverbe, et le poëte qui s'est égayé sur sa qualité, en disant : Nec si quid alvum vellicat acrius Tentat ve renes frangere pertinax, Zonas reluctantes acetum Vappæ Bretiniacum verentur. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y a un autre Brétigny en Bourgogne (4) dont le vin n'est pas le meilleur de cette ancienne province; et qu'il y avoit, près de Montlhéry, un nommé Chèvre, dont la folie, quand il avoit bu, étoit de faire danser sa femme et ses filles, d'où le dicton : le vin de Brétigny qui fait danser les chèvres. Un des illustres du pays ys fut Philippe de Brétigny, chanoine de Notre-Dame de Paris, bienfaiteur de cette métropole, au tems de (1) L'abbé Lebeuf dit qu'il faut écrire Saint-Filbert, qui était un abbé de Jumièges. Le même auteur signale dans cette église St-Filbert plusieurs inscriptions tumulaires que ne cite pas l'abbé Guiot. (2) Le Plessis-Pâté est aujourd'hui une commune de 275 habitants. (3) Le célèbre traité de Bretigny, 8 mai 1360, a été conclu au village de ce nom, commune de Sours, situé en Eure-et-Loir, à 9 kilom. de Chartres. (4) Brétigny-Norges, dans la Côte-d'Or, à 12 kilom. de Dijon.
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 +|**00000123**| 91 St Louis. Un autre fut curé de Villejust, et mourut en 1550, il gît au chœur de St Pierre. L'abbé de Brétigny, fondateur des Carmélites de France, n'étoit pas pour cela de Brétigny, puisqu'on voit dans sa vie, écrite par le Père de Beauvais, qu'il étoit de Rouen, et que le surnom de Brétigny lui vint du chef de sa mère, fille de François Cavelier, Seigneur de Brétigni, dans le Roumois (1). On a parlé cidessus d'un écrivain dont le nom s'illustre tous les jours dans ses descendans (M. B. d'Argis), mais ses mémoires ne seront pas les seuls à jetter du jour sur les antiquités du pays. M. l'abbé Granjean prépare sur cette matière quelque chose de semblable à ce qu'on a sur Montgeron, Sucy, Villeneuve-le-Roi, et dans la même langue et les mêmes formes poétiques. EPINAY-SUR-ORGE EPINAY-SUR-Orge annonce assez par la première partie de son nom que ce n'étoit originairement que des épines et des broussailles, et par la deuxième, qu'il est situé sur la rivière d'Orge. L'Yvette s'y joint à l'endroit appelé Vaux. Cette paroisse est à 4 lieues 1/2 de Paris, environ 3 de Corbeil, dans une charmante position. Ses hameaux sont Breuil ou la Gilquinière, Charaintru, le petit Balisi, Villiers, le Grand et le Petit Vaux. Ceux-ci sont en partie de Savigny. Il y a, pour aller à Villemoisson, un pont partagé par plusieurs petites isles. L'Eglise est ornée d'assez bons tableaux, et ressemble à celle de Vaujours par ses collatéraux (2). Patrons: St Leu, St Gilles. On a des reliques du premier et un de ses doigts est conservé dans un reliquaire fait avec goût, sous l'autel. Les derniers curés sont : Collemard, Anguillaud, Valois, Châtelain, Maigret, d'André (auteur d'une concorde du nouveau testament, in-folio), Blaizé. (1) Roumois (Rotomagensis ager), petit pays de l'Ancienne France (Normandie), aujourd'hui compris dans les départements de la Seine-Inférieure et de l'Eure; Quillebœuf et Elbeuf en étaient les lieux principaux. (2) Notre auteur a oublié de signaler une remarquable verrière de la Renaissance, représentant l'Arbre de Jessé, qui remplit une des baies de la chapelle de St-Augustin, dans l'église d'Epinay. La cloche porte la date de 1561. M. de Guilhermy, à qui nous empruntons ces détails, indique encore plusieurs inscriptions dans l'église d'Epinay, que l'abbé Guiot a passées sous silence.
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 +|**00000124**| 92 - Curé actuel: Lepître, d'Arpajon. Maire: Commandant : • Aumônier: le Vicaire de la paroisse. 185 feux (*). (*) En 1910, Epinay comptait 2037 habitants. FLEURY-MÉROGIS FLEURY-MÉROGIS, à 5 lieues 1/2 de Paris, entre Corbeil et Montlhéry, à distance égale, et contigu à Bondoufle et à Ste Geneviève des Bois. L'Eglise est presque neuve. Patron: St Sauveur, 6 août. Curé: Rose. Maire: Billarent. Commandant: de Fleury fils. 30 feux (*). (*) Aujourd'hui 240 habitants. GRIGNY GRIGNY, à 5 lieues de Paris, demi-lieue de Viry, 2 lieues 1/4 de Corbeil, moitié sur un côteau, moitié dans la plaine au-dessus. L'abord à l'Eglise est assez difficile. Patron: St Antoine. St Sulpice y est aussi honoré. Curés anciens, Louis Grignon en 1589, Beaulieu, L. Chéron, Julien Cousin, le Bigle, Périers, la Lande, mort en odeur de sainteté, et dont on a écrit la vie (¹); Aujourd'hui, M. l'Ecrivain. Maire: Rebut. Commandant: Panel, de Paris. 120 feux (*). (*) Grigny a maintenant 776 habitants. (1) Par M. Ameline, prêtre, licencié en droit. Paris 1773, in-12 de 190 pp. M. Delalande, curė de Grigny, est mort le 25 janvier 1772.
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 +|**00000125**| 93 L'an 1551, la Reine mère donna Jean de Morel de Grigny pour gouverneur au prince Henri, son 3ª fils, duc d'Angoulême, qu'il rendit un des plus éloquens de son siècle. Parmi les anciens propriétaires, on remarque Josias le Mercier, dont on a des éditions de Nonnius, d'Aristenète et de Tacite (1), avec des lettres dattées à Griniaco nostro. En 1623, et auparavant, vivait à Grigny Camille Morel, muse grecque et latine, tante du précédent. Elle avoit deux sœurs, également savantes, et c'est à leur louange que Joachim du Bellay composa les trois vers suivans : Tres fuerunt quondam Charites, Jovis inclyta proles, Tres iterum Charites nascentur, non Jovis illæ Progenies, doctți sed docta propago Morelli. Le chancelier de l'Hôpital, qui fréquentoit le canton, composa aussi une longue pièce de vers latins en l'honneur des mêmes demoiselles, et il leur dit: Antiquas impura domos radicibus imis Subvertit mulier; proba fæmina servat et auget, Legitimos partus, similesque parentibus edit, Nec falsum hæredem submittit mæcha marito. Hæc sunt cum paucis adeo communia vobis. C'est probablement à quelqu'une d'elles que ce poète adressa l'éloge qu'il fait des navets de Grigny, en beaux vers élégiaques : • Grinæis cum prisca napis fit gloria, quæris Non alio melius proveniant que loco. An manibus deus ipse suis GrYNEUS (2) Apollo Ipsa suis terras nympha colit manibus. • Quod si Chalcidicis celebrati versibus effecit Necnon carminibus, Galle, moreque tuis. Grynel nemoris superent præconia laudum Et vincant humiles robora celsa napi. L'Arbalêtre, maison et parc au bas de Grigny, vis-à-vis la route (1) Ce renseignement, puisé dans l'abbé Lebeuf, est ici un peu tronqué, il faut lire : On a des éditions de Nonnius Marcellus corrigé, et des notes sur Aristenète, sur Tacite, etc. (2) Surnom d'Apollon, tiré de la ville de Grynium, située sur la côte d'Eolie, en AsieMineure, où un temple et un bois étaient consacrés à ce dieu.
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 +|**00000126**| 94 - de Fontainebleau, ne doit pas être oubliée, à cause de l'asyle qu'y trouvèrent les PP. RR. pour l'exercice de leur religion. La maison de St Lazare de Paris avoit une de ses plus belles fermes sur le même territoire. LEUVILLE LEUVILLE, à 6 lieues 1/2 de Paris et 4 de Corbeil, presque sur la route d'Estampes, à demi-lieue de Linas, Montlhéry et Châtres. On y voit des prés, des vignobles et des terres labourables (1). Patron: St Jean. Curé: Gautier. Maire: Boutry. Commandant:... 40 feux (*). 11 se tenoit trois foires à Leuville : le jour de la fête patronale, à la St Mathias et le 25 novembre. (*) Leuville a aujourd'hui 830 habitants. LINAS OU LINOIS LINAS OU LINOIS est très ancien, à 6 lieues de Paris, route d'Orléans, au pied de Montlhéry, autrefois titre d'un doyenné, transféré à cette ville, et ayant quelques mouvances dans les environs. C'étoit d'abord une petite abbaye, dite de St Merry, patron qu'a conservé la même église en devenant collégiale, vers 1260. Le premier chantre s'appeloit Geoffroy de la Roüe(2), nobile sidus, est-il dit (1) Il y avait dans l'église de Leuville une inscription qui existe encore et que l'abbé Guiot n'a pas connue; elle date de 1676 et est relative à une fondation faite par Guillaume le Faure, mort l'année précédente. Les Oliviers de Leuville furent longtemps seigneurs de cette terre dont ils portaient le nom. Dans l'église, on voit, à l'entrée de la Chapelle seigneuriale, une pierre, munie d'anneaux de fer et scellée dans le mur, sur laquelle est gravée l'inscription dont voici le commencement. Icy est l'entrée de la cave où sont inhumės Messieurs les Oliviers de Leuville et dames de ce lieu. Cette pierre porte la date de 1655. La cloche a été donnée, en 1708, par le Marquis et la Marquise de Leuville qui en furent les parrain et marraine. Cf. DE GUILHERMY. Inscript. de l'ancien diocèse de Paris. (2) Rota, la Roue, fief important et maison seigneuriale à l'extrémité occidentale de Linas.
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 +|**00000127**| 95 dans son épitaphe, en demandant pour lui de justes regrets : Fleat illum concio tota. On pourroit en dire autant aujourd'hui de tout le chapitre, dont les fonctions ont cessé en 8bre 1790, après environ huit siècles depuis sa fondation. Ses plus anciens doyens étoient Guillaume de S. Marcel au 13° siècle; Hugues Melin, au 14º, Pierre de Bocquet, mort en 1490, Robert Grandguilier, presque au même tems; après viennent Guillaume Chartier, Nicolas Pileur, Hugues le Maire et Jean Vallier, qui vont jusqu'au commencement du 17º siècle. Les derniers titulaires sont MM. : Beauperrin, doyen Thibert, chantre Thomé de la Guerinière Lhuilier Thibault La Perruque Froment Le Leur. Goratti. De Crouy, chanoineclerc. 4 chapelains non-fondés. On possède des reliques de St Vincent et de St Merry. Dans cette collégiale, comme dans toutes les autres, est une cure, dite de St Etienne, desservie par MM. Lhuilier et Thibault, ci-dessus. Maire: Divry. Procureur de la commune: Lefèvre. Commandant: M. Gaudron. 200 feux (*). Une chapelle de la Rouë est dans Linas et possédée par M. Plé. Vers 1640, Pierre Pirou, chantre de Linois, étoit chappelain de la chapelle du roi, et, en même tems, administrateur de l'hôtel Dieu et maladrerie de Corbeil (1). Il n'y a guère de connu, parmi les natifs de l'endroit, que Nicolas Lefèvre, précepteur du grand Condé. Henri IV, qui lui confia cette éducation, vint camper à Linas, à la Toussaint 1589. La fontaine de Linas est très utile à ceux de Montlhéry. (*) Linas a maintenant 1228 habitants. (1) L'église de Linas était très riche en pierres tombales; l'abbé Lebeuf en indique huit, et M. de Guilhermy en cite dix-huit, dont il a reproduit la plupart. L'abbé Guiot n'a certainement pas connu ces monuments du passé, sans quoi il les aurait signalés. Presque toutes ces pierres tombales existent encore, elles ont été relevées contre les murailles de l'église les plus anciennes datent du XIIIe siècle. GUILHERMY, op. cit., T. III, pp. 704 à 737.
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 +|**00000128**| - 96 LONGPONT LONGPONT, bourg autrefois, et Prieuré, dont le nom s'explique aisément à la vue du sceau de ce monastère, qui porte une NotreDame assise sur un pont dont on ne voit pas les extrémités. Sans les archives de cette maison, sa propre histoire seroit peu connue, ainsi que celle des environs; aussi ses cartulaires sont-ils très souvent cités par ceux qui en ont écrit. Ce village comprenoit Guépétreux, l'Ormoy, Villebousin, et la moitié de Villiers-sur-Orge. Le titre de la paroisse est de St Barthélemy, et le service s'en fait dans une chapelle de l'église conventuelle, à la croisée septentrionale. C'étoit autrefois un prêtre séculier qui la desservoit avec la qualité de Chappelain. Aujourd'hui, c'est un Religieux et le dernier curé est Dom Péré. Maire: Commandant: 120 feux (*). • • • On y tient une foire le 8 septembre. Le prieuré est de fondation épiscopale, et elle est due à un Geoffroy, l'un des officiers de l'évêque de Paris vers 1061. Il y a eu jusqu'à trente anciens bénédictins de Cluny. Les Réformés y ont été introduits en 1700. Les chanoines de Montlhéry leur avoient été réunis depuis longtemps. Les antiquaires ont de quoi exercer leur sagacité sur les tombes de l'Eglise. La plus digne d'attention est celle d'Hodierne, femme du fondateur. Cette pieuse dame y est révérée comme Anne de St-Berthevin à Brétigny (1). Le Trésor contient des reliques. Il y a eu fort longtems un pélerinage célèbre, ce qui suppose des miracles opérés en faveur de ceux qui s'y rendoient avec affluence. De grands personnages ont possédé ce prieuré. Plusieurs Prieurs réguliers, dont le premier s'appeloit Robert, ont été promus à l'Episcopat. Depuis la commande, les titulaires ont été : Cl. de St Bonnet de Thoiras, évêque de Nismes; du Cambout de Coislin, évêque d'Orléans; le prince Frédéric, neveu du Cardinal de Bouil- (*) Le dernier recensement indique 787 habitants à Longpont. (1) L'église de Longpont renferme aussi beaucoup de pierres tombales dont la plus ancienne est de 1271. GUILHERMY, op. cit., T. III, pp. 687 à 698.
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 +|**00000129**| - 97 lon; l'abbé Bignon; Brunet, d'Yvry, depuis 1735 et M..., dernier possesseur. Les derniers Religieux Clunistes sont, Dom Pommelet, Prieur; Dom Angra, sous-Prieur; Dom Boiset, procureur; Dom Péré, curé; Dom Jumeau, vicaire. Au nombre des évènemens qui se sont passés en ce lieu, il faut mettre le séjour de Philippe le Bel, au dit Prieuré, suivant des lettres de 1304, et la mort de Louis de France, comte d'Evreux, en 1315. MORCENT ου MORSANG-SUR-ORGE MORCENT OU MORSANG-SUR-ORGE, hameau considérable de Ste Geneviève des Bois, la forêt de Séquigny entre deux, c'est-à-dire à distance de demie-lieue l'un de l'autre. Morcent est presqu'au bas de la côte, sur le rivage droit de l'Orge, à plus de 5 lieues de Paris et 3 lieues 1/4 de Corbeil. L'ancien château-fort qui y existoit n'a pas peu contribué à peupler l'endroit et bientôt il y eut une Eglise. C'est une chapelle double, formée de deux corps de bâtiment, où l'on voit deux autels, l'un de St Jean, l'autre de St Charles. C'est au premier que se fait l'office de la succursale de Ste Geneviève qui, quoique Eglise mère et paroissiale, n'a cependant qu'un vicaire pour la desservir, les curés préférant de faire leur résidence à Morcent. Curé: Colignon, docteur de Sorbonne. Maire: Maugé. Commandant: De Séquigny. 60 feux (*). (Voir Sainte Geneviève des Bois). (*) Il y a à Morsang 973 habitants. LE PLESSIS-LE-COMTE LE PLESSIS-LE-COMTE, petite paroisse, dont a parlé M. de Valois, exclusivement à tous les Plessis du diocèse, est entre Orangis, Fleury, Grigny, et Courcouronne, à 2 lieues de Corbeil. Patron: St Barthélemy. Curé: De Courcy. Maire : 20 feux (*). (*) Aujourd'hui le Plessis-Lecomte n'est plus une commune, c'est un hameau dépendant de Fleury-Mérogis. 1910. II. 8
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 +|**00000130**| - - 98 1 LE PLESSIS-PATÉ OU D'ARGOUGES LE PLESSIS-PATÉ OU D'ARGOUGES, à 2 lieues 1/2 de Corbeil, démenbrement de St Pierre de Brétigny. Quelques artistes célèbres y ont laissé des traces de leurs talens. Le Nôtre donna le dessin du parc et du labyrinthe. Au château, et sur la première porte, on voit deux centaures dus au ciseau d'Antoine Coysevox, oncle de la dernière comtesse de Sébeville, à laquelle étoit cette maison. L'Eglise offre aussi quelques sépultures de bon goût, soit dans les sculptures, soit pour les épitaphes. Patronne: la Ste Vierge. Curé: Nicloux. Maire: Cadier. Commandant: Gambier. 40 feux (*). On dit qu'il y avoit dans l'ancien château une chapelle considérable, avec une nombreuse sonnerie. Un des seigneurs qui n'aimoit pas cette harmonie donna quelques-unes des cloches à la paroisse, et fit enfouir les plus grosses dans le parc. Charcois, petit hameau vers Bondoufle, est du Plessis, ainsi qu'un lieu nommé les Bordes-Pied-de-fer. (*) Aujourd'hui le Plessis-Pâté compte 274 habitants. SAINT-MICHEL-SUR-ORGE St-MICHEL-SUR-ORGE, à 6 lieues 1/2 de Paris, demi-lieue de Montlhéry, 3 lieues 1/2 de Corbeil, au coteau qui descend à la rive droite de l'Orge. Les terres principales sont dans le haut. La cure datte du règne de St Louis, et un des premiers curés se nommoit Nicolas, vers 1260. Aujourd'hui Varin. Maire: Bauzimard. Commandant:. 100 feux environ (*). (*) Il y a maintenant à St-Michel 1150 habitants.
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 +|**00000131**| - - 99 Le lieu, dit Launay, où il y a un château, est à un quart de lieue. Une des redevances affectées à cette glèbe, étoit un cierge pour la paroisse, et un lapin blanc pour le château. La seconde clause sera difficile à remplir par la suite. SAINTE GENEVIÈVE DES BOIS Ste GENEVIÈVE DES BOIS, sur une hauteur, proche la forêt de Séquigny, à 6 lieues au sud de Paris, I lieue de Montlhéry, 3 de Corbeil, sur la rivière d'Orge. Il y a moins de vignes que de prés et de bois, avec des terres labourables et sablonneuses. L'Eglise est ancienne et n'offre presque rien à la curiosité. Il ne faut pas cependant oublier la sépulture d'une dame, moins connue qu'Hodierne à Longpont et que Mme de St Berthevin à Brétigny, quoique sa mémoire doive être aussi précieuse; c'est Louise Boyer, mère du Cardinal de Noailles, qui fit la dédicace de cette église en 1679. Vicaire desservant: Mauclerc, très versé dans les mathématiques. Maire: Marie. Procureur de la commune : Gouffier. Commandant : 30 feux (*). Une nouvelle Eglise a été commencée par les soins et aux frais du sieur Bertier, intendant de Paris, au milieu de ses bois, et dans une belle situation, mais quoiqu'en état d'être bénie, elle ne l'a point encore été et la dépense s'est trouvée perdue. Le nom de Ste Geneviève suffit pour faire penser que cet endroit est connu des pèlerins; et les marques de leur reconnoissance l'attestent assez. Dans le Mercure de France, 1737, décembre, 2me volume, on trouve un mémoire de M. Boucher d'Argis, touchant cette paroisse ; et il s'est fort étendu sur le château où logea Louis XIII en 1627 et 1635 (V. l'article Brétigny). M. Dulaure, dans sa description des environs de Paris, parle aussi de cette maison et de la machine hydraulique où sont deux figures en bas relief, grandes comme nature, représentant des nayades, qui versent l'eau de leurs urnes. Elles (*) On compte à Ste-Geneviève environ 750 habitants.
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 +|**00000132**| 100 - sont couronnées de roseaux et leur attitude est des plus gracieuses. On assure qu'elles sont du célèbre Goujon (1). Mais cet auteur se trompe au même endroit, à l'égard du fait suivant, en donnant à Gentilly un personnage qui étoit de Ste Geneviève-des-Bois. C'étoit un berger de ce dernier village, nommé Pierre Roger, qui vint, en 1637, déclarer à la Reine Anne d'Autriche qu'il avoit eu révélation qu'elle étoit grosse, et même il assura qu'elle accoucheroit le 4 septembre, et de fait, dit Dupleix, elle commença à sentir les douleurs et accoucha le lendemain, de Louis XIV. Ce prince coucha plusieurs fois à ce château en allant à Fontainebleau. VILLEMOISSON VILLFMOISSON, petite paroisse qui paroit avoir été succursale de Savigny, à 5 lieues de Paris, 3 lieues 1/2 de Corbeil. Elle est d'une seule rue, et presque sur le bord de l'Orge. Les prés, les vignes, quelques labourages, et le voisinage de la forêt de Séquigny, sont toute la ressource de l'endroit. L'Eglise est sans collatéraux et sans décoration. Patrons: St Martin et St Laurent. Curé: Doinel, de Rouen. Maire: • • Procureur de la commune : Doinel. Commandant : 40 feux (*). Les habitans de Villemoisson furent, en 1319, du nombre de ceux auxquels un arrêt du parlement permit de prendre du gibier dans la forêt voisine, pourvu que ce fût sans filets ni aucunes armes. (1) Ces deux bas-reliefs se voient encore dans les communs de l'ancien château de Ste-Geneviève. (*) Villemoisson est maintenant une commune de 450 habitants.
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 +|**00000133**| ΙΟΙ VILLIERS-SUR-ORGE VILLIERS-SUR-ORGE, hameau sur cette rivière, partie sur la paroisse d'Epinay, partie sur celle de Longpont. Il fait communauté à part, et est composé de 30 feux environ (1). Maire: Parrot. Commandant: • • Sur le territoire qui n'est pas d'Epinay est une chapelle du titre de St Claude. Un comte de Baglioni, envoyé extraordinaire de Mantoüe, y avoit une maison de campagne, dont les eaux étoient très belles. Le lieutenant civil d'Aubray y demeura aussi, et après lui, la fameuse marquise de Brinvilliers, sa fille. C'est là, dit-on, qu'elle travailloit à ses poisons. CANTON DE SUCY 9 PAROISSES ET MUNICIPALITÉS. SUCY Sucy, chef-lieu de canton, dans le district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, à 4 lieues de Paris, 2 lieues 1/2 de BrieComte-Robert, et de Villeneuve St Georges, 5 de Corbeil, sur une montagne où sont des vignobles. Les terres sont dans le bas, à quelque distance de la Marne, mais moins bonnes que celles du haut. L'Eglise est ancienne, la tour et la nef le paroissent moins. On y conserve du bois de la vraie croix. Patron: St Martin. 4 Juillet. Curé: • • (1) Aujourd'hui Villiers-sur-Orge est une commune distincte qui compte 290 habitants.
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 +|**00000134**| 102 - Maire: Henry. Juge de paix du canton: Benezet, membre du corps électoral. Commandant, le même. Aumônier: Chirurgien:. 200 feux (*). • • Gouffé de Beauregard, depuis président au district de Corbeil, a des propriétés à Sucy. L'Eglise doit beaucoup de ses biens à l'ancienne sainte chapelle de Paris, et à plusieurs de ses chanoines en particulier. Quelques gens de main-morte, comme St Maur des Fossés et St Martin des champs, y avoient des possessions. Un de nos rois exempta de corvée et de gîte les habitans du lieu en 1155. On y tient un marché tous les mardis, et une foire, tous les ans le 14 septembre. La description de Sucy existe en vers français dans les poésies de l'abbé de Villiers, et en vers latins dans celles de Michel Godeau, mort à Corbeil. C'en est la traduction, et l'un et l'autre ont une certaine étendue; on ne peut en citer ici que la re strophe en vers ïambes : Curis solutum, redditum memet mihi, Statione tuta conditum, Agitare totos hic dies proh! quam juvet, Urbis tumultu et tristibus Quas aula regum parturit nugis procul! Proh quanta! Quam pulchra aspici, Populosa pandit se mihi Lutetia! Hinc in recessu quam placet ! Juvat intueri ut porrigit pomæria Cœloque turres inserit Superba late. Sic mihi tota aurea Renidet, exsors artium Tandem malorum et illius contagii Quod ubique mores inficit, Vitio que mentes fascinat.... On trouve aussi dans les poésies de Coulanges, qui avoit une maison de campagne à Sucy, quelque chose de relatif à la naissance d'un fils de Jeanne d'Ormesson. (*) Sucy compte aujourd'hui 1736 habitants.
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 +|**00000135**| - 103 AMBOILE , AMBOILE, omis par M. de Valois dans sa notice des Gaules, est un village à 4 lieues de Paris, par delà le pont de St Maur, sur un coteau au bas duquel passe le ruisseau qui vient de Roissy, Pontault et la Queue, ce qui forme prairie à Amboile, où il y a d'ailleurs des terres et des vignes. L'Eglise est moderne, et le chœur obliquement tourné. Patronne: la Ste Vierge. Curé :. Maire:. • • • Commandant:. 50 feux (*). Le Cardinal Duprat a été propriétaire de cette terre et, depuis, la famille d'Ormesson. Le château a été bâti, dit-on, pour Melle de Senteny, dont le portrait y est conservé. On apperçoit cette maison de la pointe de l'Isle du Palais à Paris. (*) Sucy n'est plus chef-lieu de canton, ce titre a été reporté à Boissy-Saint-Léger; mais la population de Sucy est encore importante; on y comptait en effet, au dernier recensement, 1736 habitants. Quant à Amboile, ce n'est plus qu'un lieudit de la commune d'Ormesson. BOISSY-SAINT-LÉGER BOISSY-St LÉGER (pour le distinguer de Boissy-St Yon), entre la Seine et la Marne, à 4 lieues de Paris, sur la route de Brie-ComteRobert, vers le haut d'une montagne, qui règne depuis Limeil et Sucy. Elle est fertile en luzerne et menus grains, en vignes, boccages et prairies. Au-dessus est Grosbois, et de cette plaine, on voit la ville de Paris. Quoique l'Église n'ait rien d'antique, il seroit cependant difficile de fixer l'époque de sa fondation. Patron: St Léger. Curé: Gadot. Un chanoine de St Maur, nommé Michel Debonaire, l'étoit en 1550.
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 +|**00000136**| 104 Maire: d'Huin, membre du corps électoral et propriétaire du Piple. Commandant: Thomet. 80 feux environ (*). Sous Clovis II, il n'y avoit pas cent personnes en tout. Il y a maintenant beaucoup de maisons bourgeoises, dont deux dans l'emplacement qu'occupoient les Templiers. Le Piple est un endroit de la paroisse où il y avoit une chapelle et le manoir de l'Abbé de St Maur, puis une fontaine miraculeuse de St Babolein. Le parc est grand; il a appartenu à Mr de Saxe (1) et à Mr de la Bourdonnaye, si connu par ses malheurs. Grosbois est remarquable. Sur le même sol, il y avoit autrefois une paroisse, dite de St Jean-Baptiste. Le parc et le château méritent d'être vus, et la description qu'en a fait M. Dulaure, d'être lue. Du tems des Harlay, on y trouvoit une excellente bibliothèque. (*) Bien que devenu chef-lieu de canton, Boissy-Saint-Léger n'a que 1200 habitants. CHENEVIÈRES CHENEVIères, dont l'étymologie est si facile à saisir, est un pays planté de vignes en grande partie; le reste en terres labourables; à 3 lieues de Paris, et 5 de Corbeil, sur le rivage gauche de la Marne, à l'extrémité de la péninsule de St Maur, sur le haut d'une côte assez roide qui borde cette rivière. L'Eglise est d'un assez beau gothique. Une des épitaphes les plus remarquables est celle de Pierre de Lion, riche propriétaire du lieu, au 16º siècle, et d'une grande humilité, suivant le distique suivant: Fuit sine unguibus leò qui nunc jacet Altum sepultus. Impotem premas (2) cave. (Ici est la figure très effacée d'un lion couché). (1) Le Maréchal de Saxe. (2) Tout inoffensif qu'il soit, garde-toi de le molester.
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 +|**00000137**| 105 - Nil mihi vel ætas oberunt vel secula, quippe Qui latui obscurus non secus ac lateo (1). Obiit die 27° Augusti Anno Domini 1552. La cure étoit régulière et dépendoit d'Hyverneau. Un des anciens curés portoit le même nom et surnom que le défunt dont on vient de parler, si ce n'est pas lui-même. On fait encore mention d'un Thomas Peluchet, qui fut Abbé d'Hyverneau en 1490; d'un autre qui fut privé de son bénéfice, comme hérétique et simoniaque en 1568. Son nom étoit Gervais le Poulletier, et il se donnoit celui d'Aristote de la rüe. Claude Dossier fut un de ses successeurs, à la fin du siècle suivant. Patron: St Pierre. Prieur-curé: Eudes. Maire: Janet. 80 feux (*). Il y a des fours à plâtre. Les Cordeliers possédoient cette terre au 15° siècle. Ce nom est celui d'une famille nombreuse et distinguée dans le tems. On ne doit pas oublier ici une beauté qui y fut admirée, vers 1650, dans la personne d'Octavie Cardoli Colonna, romaine, femme d'Etienne Masparault, seigneur de Chenevières. (*) Chennevières-sur-Marne a maintenant une population de 1084 habitants. LA QUEUE LA QUEUE, village dont le nom cesse de paroître singulier à l'inspection de sa forme, c'est-à-dire de sa longueur, sur si peu de largeur, est à peu près à 4 lieues de Paris, 3 de Corbeil, sur le chemin de Tournan et Fontenay-en-Brie, dans un petit vallon arrosé par un ruisseau venant de Roissy. C'étoit un bourg, et il n'y a pas 80 ans mal. (1) J'ai vécu obscur, je ne cesse pas de l'être, l'âge, le temps ne me feront ni bien ni Guillhermy dit qu'il n'a pas rencontré d'autre exemple d'une dalle funéraire où la figure d'un animal se trouve ainsi substituée à celle du défunt. (De GUILLHERMY, Inscriptions T. IV, p. 432).
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 +|**00000138**| 106 qu'on y voioit les ruines de ses portes. Ce village doit son origine au château, et la paroisse a une chapelle. Elle possède des reliques de St Leu de Sens (¹). Patron: St Nicolas. Curé: Périnet. Maire: L'Arbalestrier. Commandant:. 60 feux (*). Le Cardinal et Chancelier de Birague a habité ce pays, et le prince des Dombes en étoit aussi propriétaire, en 1750. Il y a eu une léproserie pour la paroisse et ses environs. Les Bordes, l'Hermitage et les Marmouzets en sont des écarts. Plusieurs personnages ont porté le nom du lieu; l'un étoit doyen de St Quiriace (2) à Provins, l'autre, Prieur de St Croix, de Bris; un Dominicain (3), fameux au 14º siècle, et une Abbesse de Chelles, vers le même tems (4). (*) Actuellement, la Queue-en-Brie compte 502 habitants. MAROLLES-EN-BRIE MAROLLES-EN-BRIE, à 5 lieues de Paris, et autant de Corbeil, à 1 lieue de Brie-Comte-Robert; le prieuré de St Martin des champs de Paris y avoit un prieuré, sous l'invocation de St Julien, martyr. Il a été possédé par des religieux jusqu'à la commande. La paroisse n'est pas considérable. Patron: St Arnoul, martyr (5). Curé: Périnet. Maire: Tarlé, chevalier de l'ordre de St Louis. Commandant : 36 feux (*). (*) Marolles-en-Brie compte 234 habitants. (1) L'Abbé Lebeuf cite plusieurs dalles funéraires dans l'église de la Queue, mais il n'en reste plus rien (Histoire du diocèse de Paris, T. XIV, p. 386 et suiv). (2) Joannes de Cauda était doyen de l'église royale de St-Quiriace de Provins en 1321 (LEBEUF). (3) Hervé de la Queue, Dominicain, professait la Théologie à Paris en 1369 (id.) (4) Agnės de la Queue, Abbesse de Chelles en 1363 (id.) (5) L'Eglise de Marolles est peut-être la plus curieuse du canton actuel de Boissy-Saint-
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 +|**00000139**| 107 - NOISEAU NOISEAU, à demi-lieue de Sucy, 4 de Paris, 5 de Corbeil, sur des coteaux plantés de vignes. On l'appelle quelquefois Noiseau-surAmboile, parce qu'il le domine en effet. C'est un ancien hameau de Sucy, devenu paroisse. L'Église a été consacrée en 1538. Patrons: St Jacques, St Philippe. Curé: Bren. Aldric Périer l'étoit au tems de la dédicace de l'Eglise. Maire: Commandant: 30 feux )*(.د Le nom de cette terre est aujourd'hui porté par M. d'Ormesson, l'un des députés à l'assemblée nationale, et bibliothécaire de la bibliothèque du Roi; ci-devant l'un des administrateurs du bureau intermédiaire de Corbeil (¹). (*) Noiseau a maintenant 138 habitants; son église a été dévastée pendant la révolution et réduite à l'état de grange; on l'a restaurée vers 1835, mais elle est dépourvue de tout intérêt. SANTENY OU CENTENY SANTENY ou CENTENY, à 5 lieues de Paris, 3 de Corbeil, demi-lieue de Servon et de Marolles, I de Brie-Comte-Robert sur un coteau, dans un vignoble arrosé dans le bas, par le ruisseau de Rouillon (2). L'Eglise a été dédiée en 1547. Patron: St Germain d'Auxerre. Curé : Léger; ses chapiteaux sont couverts de sculptures bizarres et chimériques de pur style roman. Le chœur et la nef sont d'une date bien postérieure. La dédicace en fut faite, par l'Evêque de Mégare, le 28 mai 1350. Il y avait dans l'origine deux autels dont l'un avait, pour patron St Julien de Brioude, martyr; l'autre, moins ancien, avait été consacré à St Arnoul, martyr; c'est ce dernier nom qui a prévalu, comme nous l'apprend l'Abbé Guiot. (1) La terre de Noiseau a été autrefois longtemps possédée par l'illustre famille des Viole, dont plusieurs membres ont été inhumés dans l'Eglise de Noiseau (LEBEUF). (2) Ne serait-ce pas plutôt le ruisseau le Réveillon, qui vient de Brunoy ?
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 +|**00000140**| 108 Maire: Pepoint. Procureur de la commune : Ravet. 50 feux (*). La Commanderie de l'ordre de Malthe, dont on ne voit que les restes, fut donnée par le grand maître à l'abbé de Vertot, lorsqu'il fut chargé de composer l'histoire de l'ordre. Dans les poésies de Coulanges, il y a des vers dont Santeny est le sujet. On lit sur une des portes du chartrier de St Spire, à Corbeil : « Lan MVCIIIIxx et dix le lundi vinct IIIIème jour de septembre, est veneu Jehan Vivier et Aufré aux grands troubles de Senteny ». Quelqu'un de nos lecteurs pourra donner des éclaircissemens sur cette inscription dont le burin fut un couteau. (*) Santeny a, de nos jours, 394 habitants. VILLIERS-SUR-MARNE VILLIERS-SUR-Marne, à cause de sa situation sur cette rivière, à 3 lieues de Paris, 4 de Corbeil, sur un coteau en pays vignoble, accompagné de terres et de prairies. L'Eglise est belle et bien tenue. Elle a été consacrée en 1690. Patrons: St Denis et St Christophe (1). Curé: Daugier. Un de ses devanciers vers 1282, se nommait Nicolas, et traita pour des biens avec l'Evêque de Paris. Maire: Chevet. 100 feux (*). Lalande et le Désert sont des dépendances de cet endroit. Les noms de Budé et de Talon sont connus et respectés dans cette terre qu'ils ont possédée (2). Grosbois est un beau château situé à 5 ou 6 lieues de Paris, sur la (*) Villiers-sur-Marne est actuellement une commune de 2552 habitants. (1) Une pierre de fondation, datée de 1501, dit que l'Eglise de Villliers-sur-Marne est dédiée aux Saints Jacques et Christophe, ce dernier est aujourd'hui le seul patron. (2) On voit encore dans l'église de Villiers-sur-Marne, la dalle tumulaire de Pierre Budé, maître des eaux et forêts de France et petit-neveu du célèbre Guillaume Budé, et d'Anne Brachet sa femme, décédés, Pierre Budé en 1592 et Anne Brachet en 1580.
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 +|**00000141**| - 109 route de Brie-Comte-Robert, qui avoit le titre de marquisat. Il a changé souvent de propriétaires et appartient aujourd'hui à Monsieur, frère du Roi (1). Ce château doit sa dénomination à la vaste étendue des bois au milieu desquels il est situé. Il consiste en trois corps de logis, précédés par de grandes avenues. Au premier étage estune galerie où l'on voit au plafond quatre tableaux représentant des conférences avec les Suisses, et un cinquième au-dessus de la porte, qui représente Charles IX. Cette galerie, qui offre, en huit tablettes, des évolutions militaires, a été peinte par Blanchard, ou Le Blond, fameux peintres de leur tems. A l'extrémité de cette galerie est un salon que l'on a travesti en chapelle. Son plafond représentoit Jupiter accompagné de sa scandaleuse suite. Pour accorder ces peintures avec le nouveau et saint emploi qu'on voudroit faire de cette pièce, on a vêtu Jupiter en Père éternel, et les amours frippons qui l'accompagnoient ont été convertis en saints ou en jolis petits anges. C'est la prérogative des beaux-arts d'opérer de si prodigieuses métamorphoses. Le pinceau du peintre, le ciseau du sculpteur sont dans leurs mains des baguettes magiques qui reproduisent, au gré de leurs caprices et de leurs talens, tous les objets de la nature. Les jardins sont spacieux et agréables; le parterre entouré d'eau, excepté du côté du château, est accompagné de vastes boulingrins, où sont placés deux groupes en pierre de 10 pieds de proportion. Le premier groupe, à droite, représente un chasseur qui prend un lion dans ses filets; il regarde d'un œil menaçant cet animal qui a terrassé son chien. C'est l'ouvrage d'Adam l'aîné. L'autre groupe est sculpté par Bouchardon, il offre un athlète qui dompte un ours. Un étang est à l'extrémité du boulingrin, où est placé ce dernier groupe. A gauche du château sont les potagers, à droite, l'orangerie. Le parc est entouré de murs, et contient environ dix-sept cens arpens (2). (1) Le comte de Provence, qui devint plus tard Louis XVIII. (2) Grosbois est toujours l'un des plus beaux châteaux des environs de Paris. Il appartint successivement à des personnages célèbres, tels le duc d'Angoulême, fils de Charles IX et de Marie Touchet, les Harlay de Sancy, le fameux banquier Samuel Bernard, le garde des sceaux Chauvelin, le comte de Provence, futur Louis XVIII, Barras, le célèbre membre du Directoire, le général Moreau, après lequel ce beau domaine vint aux mains de Berthier, Prince de Wagram, dans la famille duquel il se trouve encore aujourd'hui. Napoléon, Marie-Louise vinrent à plusieurs reprises à Grosbois, et l'on prétend que Joséphine y signa l'acte de divorce qui la séparait de l'Empereur.
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 +|**00000142**| ΙΙΟ - A une demi-lieue du château, dans la forêt de Grosbois, est le monastère des Camaldules, occupé aujourd'hui par des hermites de Sénart, comme on l'a déjà dit (article Yères). Cette maison fut anciennement dépendante de celle de Sénart; elle cessa de l'être pendant le séjour que firent les Camaldules dans l'une et l'autre maison; mais depuis la destruction de ces Religieux, elle est rentrée sous son ancienne dépendance, et sert aujourd'hui de noviciat aux dits hermites du Sénart. Cette maison a été célèbre par plusieurs personnes illustres qui s'y sont retirées, et qu'on n'a fait qu'indiquer ci-dessus. Tels sont : Gaspard Fieubet, conseiller d'Etat et au parlement de Toulouse, sa patrie, qui devint Chancelier de la Reine Marie-Thérèse d'Autriche, femme de Louis XIV. Il est auteur de quelques pièces de poésies, estimées par le naturel et la légèreté qui y règnent. On distingue surtout son épitaphe de St Pavin, et sa fable intitulée Ulysse et les Syrènes. Il mourut et fut enterré dans cette maison en 1694, à 67 ans. On voit dans l'Eglise son épitaphe qui est du célèbre Anselme, prédicateur du Roi. Luc Bachelier, gentilhomme attaché au roi de Pologne Sobieski, après avoir été ambassadeur à Venise pour ce prince, et avoir servi dans différentes affaires, tant politiques que militaires, se retira dans cette solitude, où il fit pénitence durant 14 ans, au bout desquels il mourut le 28 avril 1707. Yves Marie de la Bourdonnaye, magistrat digne des emplois dont il fut honoré. Il mourut dans cette retraite en 1726. François II de Ragotski, prince de Transylvanie, vécut quelques années dans cette maison, où son cœur est déposé sous un monument élevé dans le cimetière par son ami Dom Macaire Pen, majeur ou général des Camaldules. Ce prince, accusé d'avoir voulu soulever la Hongrie contre l'Empereur, mourut sur les bords de la mer de Marmara, le 8 avril 1735, âgé d'environ 56 ans. Il avoit ordonné que son cœur fût transporté chez les Camaldules de Grosbois, en témoignage de l'amitié qu'il avoit conçue pour Dom Macaire.
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 +|**00000143**| III CANTON DE VILLENEUVE-SAINT-GEORGES IS PAROISSES ET MUNICIPALITÉS. VILLENEUVE-SAINT-GEORGES VILLENEUVE-St-GEORGES, chef-lieu de canton, au district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, à 4 lieues de Paris, 2 de Brie-ComteRobert, 3 environ de Corbeil, route de Melun, sur la rive droite de la Seine, sur la pente d'une montagne d'où l'on découvre presque tout Paris. C'est un grand passage, tant par eau que par terre. Le territoire en étoit autrefois très étendu. Il renferme encore des vignes, des terres et des bois. On y fait beaucoup de provisions de vins pour la capitale. Celui du crû n'est pas sans mérite, et des princes en faisoient usage à leur table. L'Eglise a été consacrée en 1533 et réconciliée en 1589. On y conserve des reliques de St Fiacre et de St Vincent (*). Patron: St Georges. Curé: Froissard de Cathigny, doyen (mort à Pâques 1800). Le curé existant en 1234, s'appelloit Raoul; quatre siècles après, un de ses successeurs, Jean Jallery, a donné une vie de St Germain, Evêque de Paris, in-8°, 1623, laquelle est une traduction de celle par Fortunat. En marge est écrit : Le desservant d'Ablon, l'abbé Lorrin, a succédé à M. Froissard, en 1800. Maire: Neveu. Commandant: Rey, chevalier de l'ordre de St Louis. Major: Dancourt. Juge de paix du canton: Joly. Notaire: Aubert, de Rouen. (1) La façade de l'Eglise, datée de 1549, est élégante, la nef est du xvIe siècle et le chœur, du XIIIe. GUILHERMY, T. IV, p. 195.
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 +|**00000144**| 112 Chirurgiens: Godinot, Montault. 180 feux (1). Deux sœurs de la charité y remplissent les devoirs de leur institution dans l'hospice qu'elles y ont. Il y a une chapelle de St Simon pour l'hôpital. Les Nicolaïtes ont eu à VilleneuveSt Georges une maison jusqu'à la mort du P. Bourdoise, leur fondateur. Villeneuve-St-Georges devoit gîte au roi, et la chose arrivoit souvent à cause des bois et forêts du canton. Aussi les habitans représentèrent, en 1407, que le Roi et la Reine et autres seigneurs de son sang, allant à l'esbattement de la chasse, avoient accoustumé de loger à Villeneuve St Georges, et méme qu'ils étoient tenus à donner à chaque roi de France un dîner à son joyeux avènement, ce qui leur causoit certaines dépenses. Charles V leur accorda exemption de logement des gens de guerre, etc... Sous Louis XIV, le grand Turenne s'étant retiré de l'endroit pour le défendre contre les Lorrains, ceux-ci revinrent sur leurs pas et pillèrent tout. Belle place et le Bois-Colbert sont de cette paroisse. On y tient un marché tous les vendredis. L'abbé Lebeuf n'a point oublié les petits gateaux dont on a soin d'approvisionner les coches montans et descendans. Il y a une raffinerie de sucre appartenant à Comard et dirigée par Cottereau. Elle tire immédiatement des isles ses matières premières. Un de ses batteaux naufragea en 1785 [par suite d'avaries]. C'est de Villeneuve-St Georges que veut parler Fléchier, dans son oraison funèbre de Turenne, lorsqu'il dit: <<< Tantôt, vers les bords << de la Seine, il oblige, par un traité, un prince étranger dont il << avoit pénétré les plus secrètes intentions, de sortir de France, <<< et d'abandonner les espérances qu'il avoit conçues de profiter <<< de nos désordres ». (1) L'établissement du chemin de fer et le transfert à Villeneuve St-Georges des ateliers de la Cie P.-L.-M., ont plus que décuplé la population de cette commune, qui a maintenant plus de 10.000 habitants.
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 +|**00000145**| 113 1 ABLON تم ABLON, sur la rive gauche de la Seine, à mi-route de Paris à Corbeil, par le tirage des coches d'eau, au bas de Villeneuve-le-Roi, et presqu'en face de Villeneuve-St-Georges, un peu au-dessous de l'embouchure de l'Orge dans la Seine. Le territoire consiste en terres et en vignes. Il s'accroît et s'embellit tous les jours. Aussi a-t-il été question, en 1789, de le détacher d'Athys, dont il est succursale, et d'en faire une paroisse séparée. La Révolution a fait avorter ce projet. L'Eglise est fort simplement construite, et est desservie par un des vicaires d'Athys. Patronne: la Ste Vierge, au 15 Août. Vicaire-desservant : Lorrain, de Périgny. Maire: Mathias. Commandant: Robert. Aumônier: Thomas, chanoine de St-Marcel. 50 feux (*). L'abbé Lebeuf s'étend beaucoup sur les anciens seigneurs et propriétaires du lieu; et de l'Estoile sur les affaires des protestans qui y avoient un prêche, dont le fameux Du Moulin étoit ministre. (Voir le journal d'Henri IV). On se contentera de dire avec J. Delabarre, dans son histoire de Corbeil, page 20, que le joli château d'Ablon fut bâti par la belle Agnès, lorsqu'elle étoit dans les bonnes grâces du Roi; et qu'Ablon est un des meilleurs entrepôts de vins des environs de la capitale. (*) Ablon compte aujourd'hui près de 1500 habitants. ATHIS-SUR-ORGE ATHIS-SUR-ORGE, beau par son heureuse situation. Le château doit presque toute sa magnificence à la nature. Une avenue d'un quart de lieue mène à cette maison dont l'architecture n'a rien de bien ancien ni de remarquable. La terrasse offre une des vues les plus riantes; plusieurs terrasses inférieures se succèdent et mènent par des pentes douces à des parterres variés, et bordés, par un canal de la rivière 1910. - II. 9
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 +|**00000146**| 114 d'Orge. On voit dans un clos, qui termine ce parc, une machine hydraulique, construite par Laurent. Elle n'est composée que de 4 roues, et elle élève continuellement les eaux d'une fontaine a plus de 60 pieds, pour entretenir les réservoirs et les bassins. A l'extrémité et vis-à-vis cette machine, est un clos, séparé par la rue, de la Montagne, et un pont sur le chemin. Cette portion dite d'Avaucourt étoit un fief seigneurial dont il ne reste guères de vestige qu'une maison. Il étoit également bien situé et ne fait maintenant qu'une seule et même propriété avec la terre d'Athys. On y voit encore, à peu de distance de ces agréables possessions, la maison de plaisance appartenant ci-devant à M. de RohanChabot, depuis, à Mme de Châtillon, et l'on remarque un salon construit sur les dessins de Rousset, ainsi qu'une chapelle décorée d'un tableau représentant une sainte famille, attribué à André Del Sarte. Le parc est d'une charmante disposition; dans un bosquet est le tombeau de la chienne favorite du duc de Roquelaure, qui a passé les dernières années de sa vie à Athis. Elle est représentée à moitié couchée sur un carreau de damas cramoisi avec des galons et des glands d'or, et accompagnée de deux amours de marbre blanc, éteignant leurs flambeaux. On y lit une épitaphe composée en 1717 par Mlle de Scudéry (¹), dont la traduction en vers latins se trouve dans les affiches de l'abbé de Fontenay, 1780 N° 31. Ce petit sarcophage a été réparé en 1739. D'autres maisons que celle-ci et le château duquel les derniers propriétaires, depuis Mlle de Charolais, sont Guillaume Mazade de St-Bresson, et le marquis de Gourgues, aujourd'hui Michel Serres, de Montauban, sont de la paroisse d'Athis; ce sont celles occuppées par Laget et Guesnon. La duchesse de l'Infantado, dont le nom rappelle tant de charités, a aussi habité ces lieux. L'Eglise paroissiale, dont la tour est fort haute et très ancienne, n'est pas élevée à proportion, mais bien décorée. Le chœur et l'autel sont à la romaine; il y a beaucoup de reliques, suivant des procès-verbaux du 15º siècle, étant prieur Robert Harny. Ce bénéfice appartenoit à l'abbaye de St-Victor de Paris. Patrons: St Denis et St Jean-Baptiste. (1) Cette attribution erronée, trouvée sans doute par l'Abbé Guiot dans le Voyage pittoresque des environs de Paris, par Dazallier d'Argenville, 1749 (3ª édit. 1768), a été souvent reproduite. On sait que Mlle de Scudéry est morte le 2 juin 1701, âgée de 74 ans. Le duc de Roquelaure n'acheta Les Carneaux qu'en 1718.
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 +|**00000147**| - - 115 Prieur-curé: Jean Robert Quillet, de Paris, docteur en théologie, ancien Prieur de St-Victor et de Villiers Le Bel, successeur de François Huet. Vers 1540, c'étoit Nicolas Grenier qui fit beaucoup d'établissemens et d'exercices de piété de son tems. L'épitaphe de François Grin, son successeur et homme très charitable, est à St-Victor, ainsi que celle de Mathias Touzet, célèbre prédicateur sous Henri IV. Le Prieur de St-Guenault à Corbeil a séjourné quelque tems à Athis après la suppression de son bénéfice, qu'il venoit de rebâtir (¹). Vicaire: Malleroux, de Mondillon. Maire: Guillaume Alexandre Bourlier. Procureur de la commune : Mathieu Naret. Greffier: Antoine Roux. Commandant: Le marquis de Gourgues. Avant, M. Serres. Pax et justitia, devise du drapeau. Aumônier: le vicaire du lieu. Chirurgien: Danse. 50 feux (2). Outre Ablon dont on a fait mention et Mons, dont on parlera ciaprès, il y a encore sur le territoire d'Athys une autre dépendance appellée Chaige, entre la Seine et l'Orge, dans la prairie. Le château est presque neuf, avec chapelle domestique où il y a un assez bon tableau de Ste Geneviève, et occupé par le baron de la Maisonfort. C'est de cet endroit que la vue d'Athis est la plus pittoresque, si toutefois il faut renoncer au témoignage de Pierre le Vanier qui, dans son voyage d'Auxerre par eau, dit : Dum procul ad dextram viridanti in colle cacumen Ostendet sublimis Athys. • Ce qu'on appelle le petit Athys, sur la route de Fontainebleau, n'est qu'une auberge. Contin, qui n'en est pas éloigné dans les terres, est une ferme considérable. Presque vis-à-vis de l'un et de l'autre est le parc de Juvisy, le grand chemin entre deux. Une partie de ce parc est de la paroisse d'Athys. (1) C'est l'Abbé Guiot lui-même, l'auteur du manuscrit que nous publions ici-même. (2) Aujourd'hui, Mons a été réuni à Athis qui est devenu l'importante commune d'Athis-Mons où l'on compte au moins 3500 habitants.
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 +|**00000148**| 116 - CROSNE CROSNE, ancienne dépendance de Villeneuve-St-Georges, qui est à demi-lieue, est lui-même à 4 lieues de Paris, 3 de Corbeil, à I quart de Montgeron, sur la rive droite de l'Yères, dans un pays varié en terres, vignobles et prairies, ce qui forme un paysage agréable. La dédicace de l'Eglise s'en est faite en 1509 par un Evêque, natif de Villeneuve-le-Roi, nommé Jean Nervet. Patronne : la Ste Vierge, 15 août. Aussi l'Assomption est-elle représentée en relief au fond de l'Eglise, et forme la contretable; comme à Chartres, St Eutrope est regardé comme 2º patron. Curé: Berthon, docteur en théologie, l'un des administrateurs du district de Corbeil. Pierre Deshayes, de Sedan, l'a précédé dans cette cure et avoit succédé à Perroud, qui l'avoit occupée fort longtems. Maire: • Commandant : 7o feux (*). Le château de Crosne, occupé par le marquis de Brancas, est placé dans un fond. La rivière d'Yères entoure parfaitement le parc par des canaux réguliers et forme deux demi-lunes aux extrémités; elle nourrit les fossés du château dans lesquels elle tombe par deux petites nappes d'eau. Les jardins de Flore sont dignes de ce titre. Ils étalent dans chaque saison l'éclat des couleurs les plus vives et les plus variées. On y voit un portique de treillage décoré de vases, et au milieu une figure de pierre de Tonnerre, représentant la Mélancolie, sculptée par Falconnet. On sçait que c'est à Crosne que naquit Boileau et que son père disoit de lui: c'est un bon garçon, il n'a point d'esprit, il ne dira du mal de personne. Les mauvais poètes n'ont pas perdu pour attendre que l'esprit de ce bon garçon fût développé, mais Crosne a perdu à n'avoir pas eu, comme Auteuil, l'avantage de l'avoir pour propriétaire, et l'épître à son jardinier eût peut-être renfermé quelque chose de relatif au pays natal de l'auteur (1). (*) Crosnes n'a pas moins de 1200 habitants. (1) L'on sait maintenant que Boileau est né à Paris le ret Novembre 1636; il passa ses premières années à Crosnes, c'est ce qui accrédita la légende qui le fait naître dans ce village.
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 +|**00000149**| - - 117 DRAVEIL OU DRAVET DRAVEIL OU DRAVET, à 5 lieues de Paris, 2 de Corbeil, sur la rive droite de la Seine, en face d'Athis et de Juvisy, proche la forêt de Sénart. C'est là que le corps de Ste Geneviève a été dérobé aux poursuites des Normands au xe siècle, avec des reliques de St Hilaire de Poitiers qui y avoient été aussi apportées. Cependant ce n'est ni l'un ni l'autre qu'on y honore spécialement, mais St Remi qui tombe le même jour que ce saint docteur. Le fameux Bourdoise a fait une mission à Draveil en 1623. Un peu plus de cent ans auparavant, François Poncher se démit de cette cure, qu'il desservoit, avant d'être sur le siège de Paris. Elle est aujourd'hui possédée par Rocque. En marge est écrit: La société de Draveil a fait une collecte pour l'armement d'une frégate qui a produit 814 # (8 7bre 1794). Maire: Cholet. Procureur de la commune : Monjovet. Commandant:. 120 feux (1). Il faut lire dans M. Dulaure (2) la description du château de Draveil, et le suivre dans les détails des eaux et bosquets dont il est embelli. Champrosay est un hameau dépendant de Draveil, il y a une chapelle et des sœurs de la charité. Villiers et Nainville sont aussi sur son territoire, ainsi que les hermites de Sénart. Sénart, forêt considérable, leur a donné son nom. Leur habitation étoit d'abord un prieuré d'Hyverneau, sous le nom de N.-D. de l'Hermitage. Il fut presque abandonné à la fin du 16º siècle, et il passa à plusieurs titulaires. L'abbé Joly de Fleury l'étoit en 1755 depuis 1726. Puis quelques hermites s'y retirèrent sans réclamation. L'un des plus illustres fut frère Raimond d'Arcet (3), dont on voit l'épitaphe sur la muraille du côté droit de la chapelle actuelle (4). C'est (1) Draveil, avec ses écarts, n'a pas moins de 3000 habitants. (2) Nouvelle description des environs de Paris, dédiée au Roi de Suède. Paris, 1786. In-12, pp. 152-153. (3) L'Abbé Lebeuf cite l'épitaphe de ce personnage, elle commence ainsi : « Cy-devant gist Frère Remonnet d'Arcet, issu de l'ancienne maison d'Arces en Dauphiné... (Histoire du Diocèse de Paris, T. XIII, p. 97). (4) Cette chapelle a disparu.
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 +|**00000150**| 118 - de lui qu'Henri IV dit en apprennant sa mort : Voilà comme Dieu attire à soi les bons! Vincent Poupart, Benigne Billery, et Gabriel Billecog, pratiquèrent comme lui et honorèrent la vie érémitique. Leurs successeurs ayant dégénéré, les Camaldules prirent leur place, mais en 1690 la maison fut proposée à Hyverneau, et faute de sujets, ce projet fut suspendu. Dans cet intervalle, des hermites du mont Valérien eurent ordre de s'y rendre. Enfin les chanoines réguliers y revinrent et y demeurèrent jusqu'en 1723, où ceux-ci abandonnèrent tout aux hermites. Six ans après, M. de Montmartel posa la première pierre de la nouvelle reconstruction. L'Eglise, restaurée par frère Jean-Baptiste Nollet, a été dédiée, sous le titre de N.-D. de Consolation, par feu M. Tinseau, évêque de Nevers. Les hermites y sont assés nombreux et le travail des mains est un de leurs principaux devoirs. Les étoffes qu'ils fabriquent sont de la meilleure qualité. Ils ont un prêtre séculier pour directeur et pour chapelain. Le curé de Draveil les administre et les inhume. Frère Elysée est aujourd'hui leur dernier supérieur claustral, sous la direction de M. l'abbé Bertin. On y fait des retraites, comme à StLazare et à la Trappe, et l'on y trouve les mêmes secours spirituels. C'est le cas de dire avec l'auteur d'un drame fameux: Qu'après de vaines connoissances Les esclaves du siècle empressés de courir Se livrent aux erreurs des arts et des sciences, Ici, l'on apprend à mourir. Homme aveugle, dont l'âme, au mensonge asservie, Des souvenirs du monde est encor poursuivie, Que l'aspect de ces lieux dissippe ton sommeil, C'est où finit le songe de la vie, Oiu de la mort commence le réveil! Homme, qui crains de te connaître, Qui repousses de toi les horreurs du tombeau, A la lueur de ce pâle flambeau Lis ton arrêt: Mourir, pour ne jamais renaître. Dom Coutant, bénédictin de Lagny, a fait graver un superbe plan de la forêt de Sénart. Tout y est rendu avec la dernière exactitude, même pour les environs, surtout aux bords de la Seine.
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 +|**00000151**| 119 JUVISY JUVISY. Deux monumens publics annoncent ce village sur la route de Fontainebleau, soit en venant de Paris dont il est à 4 lieues, soit en venant de Corbeil, qui en est à 3 lieues. La pyramide de l'observatoire, qui répond à celle de Villejuif, est comme le terme de démarcation entre Athis et Juvisy. Longtems ce monument a été sans inscription. Elle n'y a pas existé deux ans. La voici : << Pyramide élevée à Juvisy l'an 1756, par ordre du roi Louis XV. << La première pierre posée le 14 mai de la même année en pré- << sence de MM. Lemonnier, d'Alembert et Trudaine de Montigny, << de l'Académie des sciences (1). << L'axe de la pyramide indique le terme austral d'une base qui << doit servir à vérifier la mesure du degré du méridien. Le terme << boréal de cette première base commence à l'axe de la pyramide << construite à Villejuif. <<< Longueur de la base, suivant la toise qui a servi en Laponie, <<< cinq mille sept cent seize toises cinq pieds. <<< Corbel S. 1788 ». Les fontaines de Juvisy sont au bas de la côte qui tourne du côté de Viry, par devant la vallée de Savigny, qu'on aperçoit dans la gorge. Elles sont sur un double pont qui couvre la rivière d'Orge. L'excédent de leurs bassins y retombe, mais l'eau n'en vient pas, comme on l'a dit et imprimé. Il n'y a aucune machine hydraulique pour la faire monter, comme dans le parc d'Athys, mais un canal souterrain dont le réservoir est à mi-côte, vers l'Image St Michel. Ainsi tombe le proverbe qui dit Orgeat de Juvisy. C'est entre ces deux monumens qu'est Juvisy, sur la pente et au bas d'une montagne couverte de vignes, sur les rives gauches de l'Orge et de la Seine; ce qui forme d'agréables prairies. Une très belle fontaine, dans le goût de celle de Lagny, est au milieu du village. La route de Fontainebleau le traversoit autrefois, et il a perdu à cette privation. L'Eglise paroissiale est basse, et il faut y descendre (1) L'inscription citée ici par l'Abbé Guiot n'existe plus, il en est de même d'une autre inscription, citée par Pinard, dans son histoire du canton de Longimeau; on y lisait dans un cartouche, à la base de la Pyramide, cette devise du temps passé : Dieu, le Roi, les Dames.
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 +|**00000152**| 120 - comme à celle de Longpont. Lors de sa dédicace en 1624, le prieur de N.-D. des Champs étoit seigneur du lieu (*). Patron: St Nicolas. Curé: François Ferret, du diocèse d'Amiens. Chapelain: Le Roi, ancien carme réformé. Commandant: Brochant; peu après, Jean-Charles Colombier. Soyez unis, vous serez invincibles, devise du drapeau. 120 feux (2). Outre les Bénédictins qui étoient autrefois à Juvisy, il y avoit une maladrerie pour dix paroisses voisines. On voit encore une chappelle isolée, dite de St Lazare, appartenant à l'ordre de Malthe. Le parc et le château sont très beaux, quoique irréguliers, proche l'Eglise. La famille des Hurault en a été propriétaire. Une fille de ce nom épousa un l'Hopital. C'est à cette occasion que ce chancelier connoissoit Juvisy, dont il parle dans ses poésies : necdum tamen excidit omnis Spes, seu vitiferi colles et prata Givisi Seu riguum nesciam passim manantibus undis Valle-Gradum, brevis est utroque excursus ab urbe. Ces vers n'étoient sûrement point inconnus à Pierre le Venier, qui dans son voyage d'Auxerre, dit en parlant d'Athys. Quà nota Givisi Tecta latent colle opposito. Un des anciens seigneurs paya cher son attachement à Charles VII: il fut dépouillé de ses biens par les Anglais, et ils furent donnés à Jacques Pesnel (c'étoit le vicomte de Tremblay). Une demoiselle Gaillon profita au même titre de ceux de Jean de la Clochette, aussi absent pour le même sujet. C'est à Juvisy que le Dauphin Charles passoit en allant à Melun, où la Reine l'envoyoit, lorsque le duc de Bourgogne l'atteignit sur la Seine, et le ramena à Paris, dont il y eut grand bruit, et le duc d'Orléans pareillement. C'est aussi jusqu'à Juvisy que vint un corps de troupes parisiennes qui alloient à Corbeil; mais cette ville en fut quitte pour la peur. (Voir Turpin). (1) Messire François de Saccardy, Protonotaire du Saint Siège... LEBEUF, op. cit. (2) Importante station de bifurcation de la ligne d'Orléans, Juvisy a pris une très grande extension, puisque sa population en 1910 n'est pas inférieure à 4500 habitants.
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 +|**00000153**| 121 Fromenteau, dit ci-devant la cour de France, sur le chemin de Paris, est de Juvisy. Il y a un relais de poste et un bureau pour les voitures d'Essone, avec quelques autres auberges. Mr Petit, ancien membre du bureau intermédiaire de Corbeil et l'un des MM. du corps électoral du département à Versailles, réside à Fromenteau, ainsi que Mr de Beaufleury, juge au tribunal du district de Corbeil. Il y a eu une verrerie dans ce hameau. Les plans et dessins de toute cette belle possession avec ses dépendances, sont au château, dessinés et lavés avec beaucoup de goût et de précision. On y voit dans le plus grand détail les plans du parc, tracé par Le Nôtre (1), le canal de 130 toises de long sur 12 toises de large, soutenu par un grand fer à cheval en amphithéâtre, orné d'une balustrade en pierre, avec des belles figures en pierre qui décorent cet endroit, sçavoir des quatre saisons, d'une Andromède et d'un Œdipe, puis de deux autres, dont l'une est une énigme. Ce sont deux hommes de grandeur naturelle, l'un porte un squelette sur ses épaules, et l'autre qui fait masse avec lui a un marteau à la main, prêt à frapper sur une enclume; un soufflet est à leurs pieds (Voir M. Dulaure) (2). LIMEIL LIMEIL, entre Valenton, Boissy-St-Léger, Villeneuve-St-Georges et Villecresne, sur une montagne où il y a peu de vignes, à 4 lieues de Paris et 5 de Corbeil. L'Eglise est fort antique. Patron: St Martin. Curé: Domergue. Jean de Courtecuisse l'étoit en 1303, et bien après lui, un de ses successeurs étoit, en même tems, seigneur du lieu. Il gist au pied du sanctuaire. Maire: Domergue, curé du lieu. Commandant: Le Pileur de Brévannes. 50 feux (3). (1) Il s'agit ici du parc du Château de Juvisy, et non pas de Fromenteau. (2) Dulaure, dans son édition de 1786 (la seule qu'ait pu connaître l'abbé Guiot), n'en dit pas davantage. (3) La proximité de Paris a beaucoup contribué à augmenter la population de Limeil-
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 +|**00000154**| 122 Nicolas Picot, prieur de Fontaine-la-Peroche, mort en 1668, a sa sépulture au bas de l'Eglise, avec cette épitaphe. Qui potuit toto quem bis lustraverat orbe Nec non et patrias notissimus esse per urbes, Qui veri studio, morum integritatis amore, Cartesio fuit et Gassendo carus amicus, Ingenio clarus, doctrina clarus et omni, Ignota jacet hic demum tumulatus arena. Funde pias lacrymas, nec jam mærere, viator ! Sæpe etenim quidquid præstat in orbe, latet. Brévannes, écart avec un château neuf au bas de Limeil, est peu peuplé. Il y a une chapelle. La tour Mesly est encore une dépendance et un titre sur cette paroisse. Une fontaine de St Martin est située sur le chemin de Limeil à Villeneuve-St Georges, et renommée pour la guérison des fièvres. MONS-SUR-ORGE MONS-SUR-ORGE, hameau dépendant d'Athis, sur la même direction, et avec les mêmes avantages pour l'exposition. En 1248, Alix, femme d'Enguerrand de Marigny, et Raoul, son fils, prenoient la qualité de seigneurs de Mons. Guillaume et Jean d'Estouteville l'avoient au siècle suivant. Toute leur habitation consistoit en une tour quarrée. Aujourd'hui ce sont de fort belles maisons de campagne. L'abbé Nollet a occupé celle de M. Laget Bardelin. C'est chez ce particulier qu'est encore le portrait du Roi de Sardaigne, présent de ce prince à l'abbé Nollet, son maître de physique expérimentale dans sa jeunesse. Il ne faut pas oublier deux chapelles dont l'une domestique, l'autre dotée et publique pour les habitans. St Etienne en étoit le patron, mais elle n'existe plus, et l'on n'en voit tout au plus que des vestiges dans la ferme tenue par Notta. Au bas du coteau est un pont de Brevannes; c'est le nom actuel de cette commune, qui possède de nombreuses maisons de campagne et compte près de 3000 habitants.
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 +|**00000155**| 123 - deux arches, bâti en 1669 sur l'embouchure de l'Orge dans la Seine, et, non loin d'Ablon, on trouve une barque pour passer la rivière. La seule maison qui soit bâtie en cet endroit s'appelle le Petit Mons. A l'extrémité de la hauteur on a bâti un moulin en 1790. Mons fait communauté à part (1). Maire: Nicolas Hédiart, membre de l'assemblée électorale. Procureur de la commune : Machicoine. Commandant : le même qu'à Athis. 60 feux. Un capitaine anglais nommé Canolle séjourna avec ses troupes à Mons en 1370, avant d'aller camper plus près de Paris. MONTGERON MONTGERON, sur la route de Melun et sur une hauteur avantageuse, à 4 lieues de cette ville, autant de Paris, demi-lieue de Villeneuve-St Georges, même distance de la rive droite de la Seine, et I lieue 1/2 de Corbeil, proche la forêt de Sénart. Il y a des vignes et des prairies. Il s'y tient un marché par semaine et deux foires par an. La dédicace de l'Eglise s'est faite en 1535 (2). Patron: St Jaques le Majeur. Curé: Guillaume le Bonhomme, de St Malo, mort à Versailles à 75 ans, en 1794. C'étoit, en 1480, Michel Vaudetar. Un autre, nommé Camet, a composé quelques ouvrages. Maire: Lemoine. Procureur de la commune : Raymond. Commandant: 100 feux (3). • Au bas de la montagne est une chapelle de St Barthélemy, nommée l'hermitage. C'est une ancienne maladrerie, dont jouit l'hôtelDieu de Corbeil. Chalendré est un hameau dans la même direction que Montgeron, avec une chapelle. Le village et ses agrémens ont été décrits (1) Aujourd'hui Mons est réuni à la Commune d'Athis qui en a pris le nom d'AthisMons, et les deux populations sont fusionnées. (2) Cette église a été entièrement reconstruite dans la seconde moitié du XIXe siècle. (3) La population de Montgeron est au moins de 3000 ames.
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 +|**00000156**| - - 124 en beaux vers iambes par J. B. Legrain, me des requètes, qui en étoit propriétaire et y est inhumé, avec sa mère dont il fit l'épitaphe, ainsi que la sienne propre. O villa cunctis urbibus jucundior, O Mongeroni, montibus sublimior, Quam digna collis digniori carmine, Quam digna tersis es Catulli versibus, Puris iambis nomen aut Flaccus beet. L'auteur après s'être félicité de n'être point au milieu des vices qui règnent dans les cités, savoure avec un doux transport le bonheur de la liberté qu'il goûte dans sa maison de campagne. Hoc in recessu prisca libertas viget, Jocique puri gratiori gaudio ; Ibi rotarum non strepit murmur, neque Fit plebis importuna concursatio. Il vante ensuite jusqu'à la propreté du village et la salubrité de l'air qu'on y respire : Ibi luto haud fœda est, salubris sed via, Facies que cœli aperta ridens vultibus, Odore suavis spirat omnis semita. Ce n'est cependant pas là le château dont M. Dulaure fait la description. (V. ses environs de Paris, tome 2). Un de ses plus beaux ornemens fut d'être habité par les Budé. Un autre personnage qui a fait honneur à ce pays et à la maison du Jard, est un Hugues de Montgeron, qui fut Abbé de ce monastère, sous Charles Vet Charles VI. SAVIGNY-SUR-ORGE SAVIGNY-SUR ORGE, à 4 lieues 1/2 de Paris, à 4 de Corbeil, une demi-lieue environ de la route de Fontainebleau, dans un vallon très ouvert et traversé par la rivière d'Orge, ce qui présente des prés, des labours et des vignobles.
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 +|**00000157**| 125 - L'Eglise paroissiale a été rebâtie au 14º siècle (1). L'autel étoit cidevant sous une des arcades du chœur, comme à Athys ; il il est aujourd'hui dans le fond de l'abside qui est carée, et sans contretable. Il y a deux chapelles, l'une de la Ste Vierge, l'autre de St Charles. Patron: St Martin. Curé: Jean-Robert Dumesnil, du diocèse de Lisieux, et depuis vicaire général d'Evreux. En 1136, le curé se nommait Terric, ou plutôt Ferric, abréviation de Féderic, et traita avec les moines de Longpont. Nicolas Joli étoit curé au commencement de ce siècle, et il a fondé une école pour les garçons. Maire: Henault. Procureur de la commune: Le Monchier. Commandant: Du Luc fils. Aumônier: Parent, de Paris, vicaire du lieu. Chirurgien: Noublanche, membre du corps électoral. 130 feux(*). Il se tient à Savigny une foire accréditée, le 11 novembre. Jean Haberge, Evêque d'Evreux, possédoit cette terre, et y reçut François Ier. Elle est aujourd'hui à M. du Luc de Vintimille. Le château est antique et beau, ainsi que le parc. Il est environné des eaux de la rivière d'Orge. Cl. Chatillon en a gravé la vue, en 1610, dans sa Topographie. On prétend que Charles VII y tenoit la belle Agnès extrêmement resserrée dans une petite tour où il montoit avec une échelle. Une autre échelle servit à d'autres usages, au capitaine Denis et aux siens pour escalader un des pavillons de ce château qu'ils emportèrent en 1591. Il faut lire les détails de cette expédition dans les Antiquités de Corbeil par J. Delabarre (p. 267) et y joindre une autre prise de la même place en 1606, racontée fort agréablement dans les mémoires de Pontis (tome I, page 51), où l'auteur joue un rôle dans cette affaire. De l'usage de l'échelle et des cordages en ces différentes occasions, a pu naître le proverbe : Pont de Savigny en l'air. Vaux est une partie considérable de Savigny, sur la gauche de l'Yvette, à sa jonction avec l'Orge; il est qualifié Grand, par oppo- (1) Et reconstruite en partie au commencement du XVIIIe siècle. (*) Savigny a maintenant près de 1800 habitants.
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 +|**00000158**| 126 sition au Petit, qui est de l'autre côté. Le Maréchal de Choiseul s'y étoit retiré en 1698. Savigny estla patrie de Gazon de Champagne, Evêque de Laon en 1297, mort en 1317. Parisiensis ei Campania villa dat ortum, est-il dit sur son épitaphe dans sa cathédrale. Facundus, lætus, sapiens, in honesta perosus. Cette ferme de Champagne est entre Morangis et Savigny, mais, de cette dernière paroisse. Mr Petit, de Fromenteau, en est aujourd'hui propriétaire. VALENTΟΝ VALENTON, à 3 lieues 1/2 de Paris et de Corbeil entre les deux chemins de Melun, soit par Brie-Comte-Robert, soit par VilleneuveSt-Georges, sur la pente d'une montagne au-dessous de Limeil. On y voit des vignes. Les terres labourables sont dans la plaine. Patronne : la Ste Vierge. Curé: Bouillier. Maire: Dainville. Procureur de la commune : 60 feux (*). • Un des fiefs de Valenton porte le nom de Plaisir. La maison cependant n'en est pas la plus belle; témoin celle bâtie par un Receveur général au-dessous de l'Eglise. C'est celle de M. Boullenois, ouvrage de M. Dulin. L'anti-salon est décoré de 6 tableaux de Raoux. Dans le jardin sont des groupes et une Diane de Gillet. Tout le monde connoît le superbe mausolée de M. Boullenois aux Carmes de la place Maubert à Paris. L'hopital de Mesly, ordre de Malthe, est sur ce territoire. La chapelle est belle et sous le titre de St Jean. On y fait plusieurs des fonctions curiales. Sa destination étoit pour les pélerins et croisés de la terre sainte. (*) Valenton compte près de 900 habitants.
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 +|**00000159**| - - 127 VIGNEUX VIGNEUX, petit village dans une plaine sur la rive droite de la Seine, vis à vis d'Athys, qui est sur la montagne opposée et lui procure une très belle perspective en amphithéâtre, à 4 lieues de Paris, 3 de Corbeil, demi-lieue de Villeneuve-St-Georges. Patron: St Pierre.' Curé: Souchet, de Paris. Maire: Millet. Commandant : 20 feux (1). • Il n'est pas invraisemblable que cette paroisse ait été dépendante de St Victor de Paris, ou plutôt d'Athys, comme Mons et Ablon. Cette abbaye en partageoit la seigneurie avec un autre propriétaire. Une grange en portoit le nom, et plusieurs particuliers d'Athys y sont inhumés. Outre leurs sépultures, on en a remarqué de très anciennes qui ont exercé la sagacité des antiquaires. VILLENEUVE-LE-ROI VILLENEUVE-LE-ROI, Villa nova regis, ainsi surnommée pour la distinguer de tant d'autres villages de ce nom, et surtout de Villeneuve-St-Georges, qui est vis-à-vis, la Seine entre deux. C'est un pays de vignobles et de labour, proche Ablon, sur un coteau arrosé de quelques fontaines, à 3 lieues de Paris, et 4 de Corbeil. (1) Depuis longtemps, ce village de Vigneux (Vicus novus), n'existait pour ainsi dire plus comme agglomération; il se composait seulement de quelques fermes et maisons bourgeoises, éparses dans la plaine, non loin de Villeneuve-St-Georges et de Draveil. L'Eglise avait été détruite depuis de longues années. Elle existait encore du temps de l'abbé Lebeuf qui écrivait vers le milieu du XVIIIe siècle. Il en a donné une description assez sommaire, tout en constatant qu'elle était très ancienne. Dans ces derniers temps, un groupe s'est formé près de la Seine, puis un autre dans les terrains de l'ancien parc du Château-Frayé, vendus par lots. Une Mairie a été construite ainsi qu'une école, et une église qui a été consacrée en 1910. C'est une résurrection, car Vigneux, dont la population augmente sans cesse, compte aujourd'hui plus de 1200 habitants. Il y a à Vigneux un Menhir fort curieux qu'on appelle la Pierre à Mousseau, du nom d'une propriété voisine.
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 +|**00000160**| 128 Patrons: St Pierre et St Paul. Curé: Marc Antoine de Plainpoint, de Paris, docteur de Sorbonne. Maire: Le Roi, du petit Val. Commandant: Hertelon. Chirurgiens: Montault père et fils. Deux sœurs de la charité. 111 feux. Parmi les anciens propriétaires du lieu on distingue, après les Rois de France, Guillaume du Vair, Evêque de Lisieux et garde des sceaux, et Claude Pelletier, ministre d'Etat ; comme parmi les curés on doit distinguer Guillaume Cauchois au commencement du 15º siècle et Jean Bissé, docteur de la faculté de Paris, sa patrie, où il est mort très regretté, à 86 ans, vers 1786. Thorren, curé actuel de St Hilaire du Mont à Paris, l'avoit été avant lui. Plusieurs originaires ont également honoré ce pays, tels que Jean Nervet, Evêque de Margarence, rangé mal à propos par quelques auteurs au nombre des illustres normands, et mort le to novembre 1525. • Lequel en noble arroy Au bon Loys unziesme de ce nom Fut chapelain, où acquit grand renom. Un des derniers recteurs de l'université de Paris, d'Elneuf, est aussi de Villeneuve le Roi, ainsi que MM. Germain frères et Le Portier, Chanoines de Chartres et de Sens, et Mr professeur au collège des Grassins à Paris. Un monument précieux pour les savans sur cet endroit est la belle description qu'en a adressé en latin Claude Pelletier au célèbre Rollin, en 1695. Santeuil venoit souvent chez l'auteur, avec beaucoup d'autres érudits, et l'on a dans ses œuvres des vers intitulés : In villam Pelleterianam. La pièce est fort courte, par égard sans doute pour celui à qui elle est adressée, et pour ne pas éclipser sa prose par une poésie qui l'eût probablement effacée, il se contente de dire : Vos celsæ turres, æquata palatia cœlo, Quotquot et audaci vos fronte lacessitis astra, Tecta superba, caput submittite. Non procul urbe Lene fluens prono quam fluctu Sequana lambit, Pelteriis habitanda, mihi sese objicit ædes.
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 +|**00000161**| 129 Invideat nemo, quin civis, et advena lætus Præteriens laudet, dominumque, domumque salutet. Non illam censu populorum, auroque redemptam, Demens Ambitio, neque tu Fortuna sub auras Sese attollentem, cælo indignante, locasti. Hanc sibi præclaro securam nomine sedem Virtutem posuisse, omnis venerabitur ætas (1). Mais il ne reste plus rien de tant de magnificence. Le parc seul subsiste encore, et le chenil royal est aujourd'hui faisanderie (2). Le vin du crû avoit autrefois de la réputation, et il la devoit aux chartreux de Paris, qui, suivant l'abbé Lebeuf, eurent l'attention d'y faire cultiver les vignes, et bien façonner le vin. VIRY VIRY, sur un coteau fort agréable entre Grigny et Savigny-surOrge, à un quart de lieue de la route de Fontainebleau, 4 lieues de Paris et 3 de Corbeil, en face de Châtillon qui termine la paroisse sur le bord de la Seine. On monte à l'Eglise par 31 degrés en forme de terrasse. Le vaisseau est flanqué d'une grosse tour, et l'intérieur annonce la vétusté. Patrons: St Denis et Ste Luce, parfaitement sculptés en bois aux côtés de l'autel. Curé: Tillac. Un de ses anciens prédécesseurs, nommé Hémery, gît dans le chœur, et est qualifié Commandeur sur son épitaphe. Maire:. • • Commandant:. • feux (*). (1) Joannis Baptistæ Santolii Victorini operum omnium editio tertia. Parisiis, Barbou, 1729. 3 vol. in-12. Tome I, p. 189. (2) Depuis quelques années, ce parc de la faisanderie a subi une profonde modification : Il a été mis en vente par lots; on y a tracé des rues, de nombreuses maisons ont été construites, une église vient d'y être édifiée; c'est une importante extension de la Commune de Villeneuve-le-Roi qui compte maintenant plus de 1900 habitants. Cependant ce nouveau quartier a conservé le nom de la Faisanderie qui rappelle son origine. (*) Viry, dénommé aujourd'hui Viry-Châtillon, a 1850 habitants. 1910. - II.
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 +|**00000162**| 130 - A la muraille de la chapelle de l'aile droite, on lit sur un marbre noir en lettres d'or : Le destin qui ne peut pardonner aux grandeurs, Et que l'on ne sçaurait fléchir par les honneurs, Tient sous ce marbre enclos la dépouille mortelle De Françoise Gasteau, pieuse demoiselle. La Parque a dévidé ses jours avant leur temps, N'ayant vu le soleil luire deux fois vingt ans, Que le ciel trop jaloux qu'elle restát au monde N'ait ravi son esprit dedans sa voûte ronde, Avecques ses vertus, nous laissant seulement Ses cendres captives dedans ce monument. Honore son tombeau, lecteur, de tes prières, Que le Sauveur la place aux célestes lumières (1). Cette épitaphe porte la date de 1608. Deux Chantres et Chanoines de l'Eglise de Paris paroissent avoir pris naissance à Viry, et en ont porté le nom, Gazon et Philippe. Un Jean de Viry, grand théologien, étoit abbé de Ste Geneviève en 1349. FIN (1) Cette épitaphe n'existe plus; disparue également celle de Jean Piédefer dont la pierre tombale se trouvait dans le chœur, sous la lampe.
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 +|**00000163**| 131 ECLAIRCISSEMENT à prendre sur l'un des endroits ci-dessus mentionnés. << J'étois, dans un village, chez une femme aimable, singulièrement << belle, quoique sur son déclin, et dont la politesse unie et natu- << relle étoit comme un aimant pour la société. Le voisinage de <<< Charenton faisoit souvent, du pont qui traverse la Marne, le but <<< de notre promenade. C'étoit là qu'en nous reposant, nous nous <<< donnions le spectacle mobile et varié d'une route continuellement <<< animée ». C'est ce qu'on lit, sans notes, dans la 5e histoire de la veillée de M. de Marmontel; puis dans la 6e il est parlé d'un particulier, nommé Lormon, à qui il étoit resté, des débris d'une fortune ruinée, une mauvaise petite ferme, au-dessus de Corbeil et entre deux forêts, abandonnée aux bêtes fauves. Il demande comme une grâce la permission de l'enclore de haies vives et de fossés; il l'obtient, et, sous le vieux toit de la maison attenant à la ferme, il vient se retirer avec sa femme et ses enfans. Il avoit écrit à un de ses amis qui devoit passer sur la route voisine de Corbeil, de ne pas refuser de traverser la Seine pour l'aller voir dans sa retraite. Son ami n'y manqua pas. Lormon étoit dans les champs au moment de mon arrivée, dit cet ami; je fus reçu par une femme dont l'air et le maintien auroit décoré une cabane. Rien de plus noble et de plus touchant que le caractère de sa beauté. A mon nom, un léger nuage de tristesse parut se dissiper, et laissa sur son front rayonner une vive joie : « Monsieur, me dit-elle, j'éprouve en ce << moment qu'il n'y a rien au monde de plus doux à la vue que la pré- « sence d'un véritable ami, qu'on voit pour la première fois ». Lormon revient des champs, et en me voyant il s'élança vers moi, etc. Dans l'introduction que nous avons mise en tête de la publication du ms. de l'Abbé Guiot, nous disions que le savant Abbé avait inséré, à la fin de son travail, l'éclaircissement que l'on vient de lire, et nous ajoutions que nous ne pensions
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 +|**00000164**| 132 pas devoir supprimer ce hors-d'œuvre parce qu'il faisait partie du ms. et aussi avec l'arrière-pensée qu'il pourrait amuser quelques lecteurs, ou exciter la sagacité de plusieurs autres. Ces lignes de l'Abbé Guiot lui avaient été inspirées par la lecture d'un des Nouveaux Contes moraux de Marmontel, que celui-ci publiait dans les Mercures des années 1789 à 1792, c'est-à-dire à peu près à la même époque où Guiot rédigeait ses notes sur nos cantons. L'un de ces contes contient plusieurs récits faits par une Société d'amis, retirée à la campagne, durant les troubles de Paris; et pour y faire diversion, chacun devait, à son tour, rappeler l'événement de sa vie le plus heureux. Le VI récit contient l'histoire de deux cousins, héritiers d'un oncle riche et d'humeur difficile, dont l'un, M. Lormon, habite une petite ferme aux environs de Corbeil. L'Abbé Guiot cite les passages de Marmontel qui dépeignent cette modeste demeure, dans l'espoir d'un éclaircissement à prendre, c'est-à-dire d'un nom à trouver qui réponde à la description, réelle ou fictive, donnée par l'auteur des Contes moraux. Plus d'un siècle s'est écoulé depuis qu'il écrivait son manuscrit, et si le bon Abbé n'a pu, de son temps, percer le mystère dont s'était entouré Marmontel, il serait hasardeux de tenter de le faire aujourd'hui. Nous ne l'essayerons pas, mais nous pouvons toujours déduire du texte de Marmontel quelques indications topographiques qui pourront peut-être servir plus tard à découvrir ce que l'Abbé Guiot n'a pas pu trouver. Ainsi Marmontel parle d'une mauvaise petite ferme, au-dessus de Corbeil et entre deux forêts. Il est facile de déterminer cet endroit ; c'est certainement sur le coteau au-dessus de Corbeil, vers le hameau des Brosses et le village de Villededon, qui sont situés entre les forêts de Rougeau et de Sénart. Plus loin, Marmontel écrit encore : « Lormon avait écrit à un de ses amis qui devait passer sur la route, voisine de Corbeil, de ne pas refuser de traverser la Seine, pour l'aller voir dans sa retraite ». Là, le doute n'est pas possible: la route dont il s'agit est la grande route de Paris à Lyon, qui passe à Essonnes, sur la rive gauche de la Seine; le visiteur attendu devait donc traverser le fleuve pour se rendre dans cette ferme, au-dessus de Corbeil et située entre deux forêts. Ceci ne dit pas quelle était la ferme cherchée, ni à quel endroit elle se trouvait exactement, mais ces indications pourront déterminer un cercle assez restreint dans lequel se trouverait cette mauvaise petite ferme, citée par Marmontel, si toutefois elle existe encore aujourd'hui. A. D.
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 +|**00000165**| UN ÉPISODE DE LA LÉGATION DU CARDINAL CHIGI EN FRANCE (1664). Dès que Louis XIV apprit l'attentat commis à Rome le 20 Août 1662 par la garde corse du Pape, il se promit d'en tirer une réparation éclatante et de venger l'insulte faite au duc de Créqui, son ambassadeur (1). « Je ne me satisferai point de compliments et de beaux brefs », écrivait-il à la reine Christine. Le nonce en France était reconduit à la frontière par un simple exempt des gardes et le Parlement de Provence prononçait la réunion du Comtat Venaissin à la Couronne. En même temps, le cabinet du Louvre préparait ouvertement une expédition militaire contre les Etats de l'Eglise. Après des négociations longues et pénibles, le Roi accepta de signer un traité à Pise (12 Février 1664), où étaient énumérées les réparations sévères qu'il exigeait d'Alexandre VII. Les plus humiliantes étaient assurément l'érection d'une pyramide à Rome, en mémoire de l'attentat et l'envoi solennel en France d'un légat. Un jeune prélat de manières séduisantes et spirituelles, propre neveu du pape, le cardinal Flavio Chigi, fut déclaré légat a latere au Consistoire du 24 Mars 1664. Ayant abordé à Marseille le 13 Avril, il traversa toute la France, précédé de la Croix, au milieu de fêtes magnifiques. Mais, à mesure que le cortège approchait (1) Les Corses, soldats du pape, avaient attaqué le palais Farnėse, et assailli le carrosse de la duchesse de Créqui, ambassadrice. Voir les deux volumes du Comte Ch. DE MOUY, L'ambassade du duc de Créqui (Paris, Hachette, 1893).
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 +|**00000166**| 134 de Paris, des questions de cérémonial se posèrent; le légat, chargé de la majesté apostolique, mit une singulière hauteur à les résoudre. Le prince de Condé, souffrant de la goutte, ne pouvait chevaucher sous le dais; le Parlement exigeait que le légat se tînt debout pendant la harangue du premier Président. Lassé d'attendre et malgré les somptueuses réjouissances de Maisons, de Rueil, du Raincy chez la Palatine, le cardinal Chigi voulut quitter Vincennes où il logeait depuis le 4 Juillet. Il décida d'ajourner son entrée à Paris et d'aller à Fontainebleau auprès du Roi. Pour témoigner sa mauvaise humeur, il renonça brusquement à l'hospitalité royale de Vincennes, quitte à coucher n'importe où avant l'audience solennelle du 29 Juillet à Fontainebleau. Le ministre Hugues de Lionne fut embarrassé et surpris de cette subite détermination, d'autant plus qu'il apprit le 24 Juillet seulement que le légat comptait coucher à Corbeil le 25. La Maison du Roi ne laissa pas d'être fort inquiète. Le cardinal Chigi ne pouvait loger décemment au Pilier Verd, au Grand Chaudron, voire à la Cuisine de la Tête Noire! (1) Sa mauvaise humeur croissante aurait pu prendre prétexte d'un mauvais gîte, pour s'aigrir davantage. Aussi Lionne prit-il sur le champ le parti de faire appel au loyalisme de l'évêque de Langres, La Rivière, et à celui du président de Bailleul. Il écrivit la lettre suivante à M. de Bonneuil, introducteur des ambassadeurs (2) : Fontainebleau, le 24 Juillet 1664. Le Roi considérant que M. le Légat ne peut venir ici que dimanche ou lundi à cause qu'il nous faut du temps pour meubler ses logemens et ceux de toute sa famille, Sa Majesté désireroit bien que durant ces deux jours, Son Eminence put être mieux et plus agréablement logée qu'à Corbeil et elle a songé à Soisi chez M. Le Bailleul et à Petit-Bourg qui est vis-à-vis, de l'autre côté de la rivière. J'en écris aux maîtres de ces deux maisons et vous envoie un billet de M. Froullé aux maréchaux des logis, afin qu'ils y aillent demain faire le logement si la chose se trouve possible et pour cela Sa Majesté désire que vous fassiez vos efforts pour surmonter toutes les difficultés qui s'y pourroient opposer... M. de Langres est à Petit-Bourg. (1) On trouvera ces noms d'auberges, avec d'autres aussi pittoresques, dans la curieuse étude de M. Emile CREUZET sur les Enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil (Bulletin de la Société, 1908). (2) Minute autographe. Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Corr. de Rome, t. CLXIV, fol. 41.
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 +|**00000167**| 135 En même temps, Lionne écrivait un billet analogue à Montausier (¹), ainsi que la lettre dont voici le texte (2), A M. le président de Bailleul Du 24 Juillet 1664, (Autant à M. de Langres en nommant Petit-Bourg devant Soisi). Monsieur, Le Roi considérant que M. le Légat sera incommodé à Corbeil où il prétend venir coucher demain et y arrêter vingt-quatre heures, Sa Majesté a pensé qu'il pourroit être plus commodément et plus agréablement logé à Soisi et à PetitBourg et m'a commandé de vous écrire sa pensée à laquelle S. M. ne doute pas que vous aurez grande satisfaction de vous conformer, comme à une chose qui lui peut plaire. Je me remets, en surplus, à ce que vous fera savoir là-dessus M. de Bonneuil et suis ravi cependant que cette occasion me soit offerte de vous assurer que je suis fort véritablement Monsieur Votre... etc. De tels désirs n'étaient pas moins formels que des ordres ; avant même que la réponse des intéressés fût parvenue, les instructions étaient données pour préparer la réception du légat. Montausier écrivait à Lionne, le 25 juillet (3) : << Votre lettre du 24º me vient d'être rendue présentement par Héron (4) et je souhaiterois bien que le changement d'ordre pour le logement de M. le Légat eut pu arriver plus tôt, parce que la Maison du Roi s'estant préparée pour lui donner à souper à Corbeil, aura bien de la peine à le faire à Soisi ou à Petit-Bourg. En tous cas, un soir est bientôt passé à des gens qui bien souvent ne soupent pas et la beauté du logement réparera cette petite incommodité. Mon intention étoit de le mener de Corbeil à Vaux pour lui faire passer avec moins d'ennui une des deux journées qu'il eut du y séjourner... » Il fallait, dans l'espace de vingt-quatre heures à peine, accommoder les maisons pour recevoir le légat et sa suite qui comprenait six conseillers ecclésiastiques, dix seigneurs, parents ou amis, deux poètes improvisateurs, un caudataire, plusieurs maîtres des cérémonies et un nombreux domestique. A vrai dire, l'honneur était (1) Minute autographe, ibid., fol. 42. (2) Minute autographe, ibid., fol. 40. (3) Lettre originale, ibid., fol. 59. (4) Courrier du roi.
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 +|**00000168**| 136 - grand pour les maîtres de Petit-Bourg et de Soisy. Le Roi n'avait pas songé à d'autres terres voisines de Corbeil qu'il traversait également en allant, par la route de terre ou d'eau, de Paris à Fontainebleau: Mousseau, chez Pierre de Maupeou, président en la cinquième chambre des enquêtes, le Neubourg (1) ou Essonnes, la magnifique demeure d'Hesselin. Le seigneur de Petit-Bourg, La Rivière, évêque de Langres, l'ancien favori de Gaston d'Orléans, ressentait-il de façon encore trop cuisante la disgrâce éclatante qui avait brisé sa carrière, pour se prêter volontiers au bon plaisir du Roi? Toujours est-il que le légat ne séjourna qu'à Soisy dont les parterres s'étendaient jusqu'à la Seine, à une lieue en aval de Corbeil, vis-à-vis du coteau magnifiquement orné des <<< statues, jardins, fontaines et cascades » (2) de Petit-Bourg. L'hôte du cardinal Chigi était Louis de Bailleul, président à mortier au Parlement de Paris, marquis de Château-Gontier, seigneur de Soisy, Etiolles et autres lieux, grand maître et surintendant général des mines et minières de France. « C'étoit, dit Saint Simon, un homme rien moins que président à mortier, car il étoit doux, modeste et tout à fait à sa place, d'ailleurs obligeant et gracieux autant que la justice le lui pouvoit permettre » (3). Malgré cet aimable caractère, le président de Bailleul fut effrayé de l'honneur qui venait lui échoir. Lionne prononce même le mot de << consternation > (4). Il dut cependant s'en tirer avec avantage puisque Chigi s'attarda plus de deux jours chez lui, d'après le récit suivant que Lionne dressa des événements de la légation (5) : <<< Le Roi fit savoir à M. le Légat qu'il remettoit entièrement à sa volonté de venir à Fontainebleau quand il lui plairoit, s'arrêtant seulement un jour à Soisi et à Petit-Bourg pour donner le temps de meubler son appartement et les autres logemens pour toute sa famille. En suite de cette réponse, M. le Légat partit de Vincennes le 25º de juillet et fut coucher à Soisi. Le lendemain 26º, Sa Majesté lui (1) Seigneurie qui sera acquise en 1680 par Marguerite Léonard, la future Mme Primi Visconti (Cf. Primi Visconti, Mémoires, éd. LEMOINE, p. 407). (2) LA BARRE, Antiquités de Corbeil, p. 18. (3) ST-SIMON, Mémoires, ed. Boislisle, t. IX, p. 13. (4) Lionne à Letellier, Fontainebleau le 28 juillet 1664: « J'ai été à Soisi où j'ai laissé une grande joie au lieu de la consternation et du chagrin qui y régnoient > (Arch. Af. Etr., loc. cit., fol. 60). (5) Arch. Af. Etr., loc. cit., fol. 94.
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 +|**00000169**| 137 envoya au dit Soisi le sieur de Lionne lequel, après avoir témoigné à Son Eminence le déplaisir que Sa Majesté ressentoit de tous les embarras qui avoient empêché son entrée, lui dit que pour lui donner en ce qu'elle pouvoit toutes les marques possibles de son estime et de son affection, elle avoit résolu d'envoyer Monsieur à la rencontre de Son Eminence, lorsqu'elle arriveroit à Fontainebleau... Le lendemain 27º, Sa Majesté fit savoir à M. le Légat qu'elle avoit encore pensé, pour le faire honorer davantage, de lui envoyer M. le Comte d'Harcourt à sa rencontre à l'entrée de la forêt, c'està-dire deux lieues plus loin que Monsieur. Le jour suivant qui étoit le 28, M. le Légat s'avança pour venir coucher à Fontainebleau... Pour les prélats, ils avoient dès Soisi pris une autre route pour ne vouloir pas céder la place aux ducs ». Claude CoCHIN. 7
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 +|**00000170**| HACHETTE EN AMPHIBOLE TROUVÉE AU MESNIL-VOISIN BOURAY (S.-ET-O.) Les terroirs des communes de Bouray et de Lardy sont, on le sait, fort riches en souvenirs de la période pré et proto-historique. Si, d'une part, tous les plateaux, sans exception, bordant notre riante vallée de Juine, abondent en silex taillés, éclatés ou polis, si, d'un bout à l'autre de sa ligne ondulante de collines boisées on retrouve çà et là des ateliers où la matière première, originaire du pays, a été travaillée et mise en œuvre pour produire ces instruments rudimentaires utilisés par l'industrie primitive de nos ancêtres, si tout le long du cours de nos rivières que bordent menhirs et dolmens (1), on récolte au milieu de ces débris << locaux » des outils et des armes de pierre importés de pays souvent lointains, on peut dire d'autre part, que la région qui confine aux vallées de Seine et d'Essonne est particulièrement favorisée sous le rapport des trouvailles. Chelléen, Moustérien, Robenhausien, etc., etc., - pour employer les expressions consacrées - s'y rencontrent fréquemment et s'y mêlent à loisir, ainsi que l'a déjà prouvé M. Er. Delessard, notre excellent confrère, dans l'intéressante et savante notice qu'il a publiée dans nos Annales (2). Ses collections si nom- (1) Pour ne citer que les plus connus: Menhir de Pierrefitte, Menhir d'Itteville, Polissoirs du bois de la Bouillie, de Morigny, de Villeconin, Dolmen de Janville-sur-Juine, l'un des plus beaux de la région, La Roche-qui-tourne, à Lardy, etc., etc. (2) Le Préhistorique en Seine-et-Oise. Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Année 1898, pages 55 à 75.
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 +|**00000171**| 139 breuses et si variées, comme la suite si riche de M. de Souancé, son voisin et son émule dans la science préhistorique, en sont également un témoignage palpable. Pour la commune de Bouray spécialement, où les souvenirs des époques Gauloise et Gallo-Romaine, voire même Mérovingienne abondent et voisinent avec ceux des périodes plus anciennes (1), les spécimens recueillis se chiffrent par centaines, pour ne pas dire par milliers. M. l'abbé Bucher, curé de cette paroisse, qui depuis de longues années, avec un zèle que rien ne rebute et une compétence remarquable, rassemble et classe tous ces vieux vestiges, en a réuni pour sa part une grande quantité: outils, armes, instruments de toutes sortes, restant dans la gamme des objets connus de tous les collectionneurs : couteaux, grattoirs, pointes de lances et de flèches, scies, ciseaux, poinçons, perçoirs, haches, etc., etc., représentants pour la plupart de l'époque néolithique, la plus riche et la mieux fournie certainement de la région. Parmi ces types déjà vus et maintes fois rencontrés il en est un trouvaille récente qui a tout spécialement frappé ses regards et excité sa curiosité. L'objet en question, que M. l'abbé Bucher a bien voulu nous communiquer, est une petite hachette du type dit <<< en amande » de couleur noirâtre, d'aspect rugueux, granuleux comme la peau de requin, partagée de haut en bas par un arète vive plus saillante sur une face que sur l'autre, et semblable à la trace qu'auraient laissée sur un objet moulé, en se rejoignant, les deux parties du moule. Mesurant de la pointe au milieu du taillant 0,08 à 0,09 centimètres de hauteur sur environ 0.055 millimètres à la plus grande largeur, elle pèse 109 grammes, son épaisseur moyenne étant d'environ 0,02 centimètres. Sur les côtés, de longues stries, des retouches, limitent les flancs de l'arme classique, comme dans toute hache polie, et accusent une usure régulière, contre laquelle semblent protester toutes les petites protubérances granuleuses qui ponctuent les faces. Une légère ébréchure affecte un des tournants du taillant et une petite partie de la partie déclive. Elle laisse apercevoir une substance lisse, à grain serré, à cassure nette et légère- (1) Un cimetière, des restes de constructions élevées au bord de la route d'Arpajon, le Gué de la Juine, les coteaux voisins, les abords d'anciennes voies, ont fourni à M. l'abbé Bucher, qui a reconnu l'existence entre Itteville et Bouray d'un beau menhir, un lot important d'objets Gaulois et Gallo-Romains, poteries, monnaies, ustensiles divers, bijoux, parmi lesquels une bague à entaille au type d'Apollon sous la figure du soleil radié lançant des flèches, etc., etc.
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 +|**00000172**| - - 140 ment filiforme, substance extrêmement dure que la lime entame avec peine et qui, sous la dent de l'outil, prend la tonalité grisbleuâtre caractéristique du schiste ardoisier. Elle a été trouvée dans le parc du Mesnil-Voisin au lieu dit le << Carré de Baston >> (1), c'est-à-dire au fond même de la vallée et près de la rivière de Juine. L'aspect général est celui d'un objet en fonte de fer à l'état brut et n'ayant subi aucune retouche. Au premier abord, nous avions la conviction qu'il s'agissait là d'un curieux et inexplicable essai de coulée, soit d'un moulage (2). Nous avons dû renoncer de suite à la première hypothèse et les mêmes raisons nous ont amené à écarter ensuite la seconde. Une hache <<< coulée » aurait en effet présenté, en dehors de l'arête en question, un point d'attache, une <<< queue de coulée » s'amorçant
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 +en un point quelconque à cette arête, qui elle-même ne se serait pas présentée par le travers de l'objet, mais latéralement. D'autre part, il a fallu le reconnaître, la matière composant la hachette n'est point un produit ferrugineux mais bien une roche, et une 1. Le « Carré de Baston » est une portion du parc du Mesnil-Voisin, superbe propriété appartenant à M. Le Mis d'Argentré et faisant partie de la commune de Bouray. Baston, petite agglomération de quelques feux, a disparu, englobée dans l'enceinte du grand chateau. C'était jadis au XIII siècle le siège d'un petit fief. Cf. Etampes Pittoresque, l'arrondissement, T. III, p. 951 et suiv. 2. Un exemple de moulage > assez curieux nous provient de Chine. C'est une hache moulée dans une substance grise semblable à de l'argile durcie et colorée à la surface en vert pour imiter le jade. On nous l'a donnée comme votive et non comme une contrefaçon (?)
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 +|**00000173**| 141 roche connue : l'amphibole. Il fallait donc reléguer à l'arrière-plan l'hypothèse d'une composition argilo-siliceuse durcie après avoir été comprimée. Mais alors comment s'expliquer l'arête médiane et l'aspect granuleux des surfaces? Ici le géologue entre en ligne (1). L'amphibole est essentiellement composée de silice, de chaux et de manganèse, mais elle renferme souvent aussi de « l'oxyde de fer » et de l'oxyde de manganèse. Elle cristallise en prismes obliques à base rhomboïdale. On en distingue trois espèces principales : trémolite, actinote et hornblende. Les amphiboles appartiennent aux terrains anciens et aux terrains volcaniques. Les actinotes contiennent 13 0/0 d'oxyde ferreux, 22 0/0 de magnésie et 14 0/0 de chaux. Isomorphe avec la trémolite, l'actinote présente une coloration vert olive ou vert noirâtre avec poussière blanc verdâtre. La trémolite, silicate de magnésie, chaux et fer, prend son nom de Trémola, vallée du Piémont où elle se rencontre en grande quantité. Quant à la hornblende, elle contient jusqu'à 14 0/0 d'alumine, de 13 à 23 0/0 de chaux, de 7 à 29 0/0 d'oxyde de fer et de 4 à 20 0/0 de magnésie. Son poids spécifique varie de 3 à 3,4, sa dureté est égale à 5,5. Ce minéral est opaque et sa couleur est vert foncé << brun noirâtre ou noir parfait ». La hornblende se présente en << masses lamellaires » ou en prismes à six faces ordinairement courts et rarement complets. On en connaît deux variétés; la première, hornblende commune, est « l'amphibole noire de Haüy ». Ce minéral qui est le plus souvent d'un noir de corbeau, quelquefois d'un vert foncé, plus rarement d'un brun profond, se rencontre dans les roches basiques anciennes et dans les <<< schistes cristallins ». La seconde est la hornblende basaltique ou basaltine, qui se présente en cristaux terminés noirs et brillants et qu'on trouve dans les roches volcaniques, principalement au Vésuve. Ainsi s'expriment les traités spéciaux. 1. C'est à M. G. COURTY, professeur de géologie à Paris et Président de la Société d'Horticulture d'Etampes, auquel nous avons soumis l'objet, que nous devons les renseignements sur la nature de la roche dans laquelle il a été taillé et ses principaux caractères. C'est à la suite de ses aimables indications que nous avons orienté nos recherches et tiré nos conclusions.
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 +|**00000174**| 142 Cristallisation en prismes obliques, coloration brun noirâtre ou noir parfait, aspect lamellaire, apparence d'oxyde ferreux, poussière blanc verdâtre... tous ces caractères semblent bien se retrouver dans la roche qui compose la hachette de Baston. Celle-ci aurait donc été taillée dans « l'amphibole de Haüy » ou du moins dans cette sorte de hornblende commune qu'on rencontre dans les schistes cristallins. L'arête médiane et l'aspect granuleux s'expliqueraient facilement par la désagrégation lente, au cours des siècles, sous l'action des agents naturels et des influences climatériques, de la surface de la roche, traversée du haut en bas par une couche lamellaire assez mince, beaucoup plus dure et inégalement attaquable. Cette opinion se trouve d'ailleurs corroborée par l'examen d'une autre hachette trouvée à Brières-les-Scellés, près d'Etampes, et présentant exactement les mêmes caractères extérieurs que celle dont nous venons de parler. Ce second spécimen mesure de haut en bas 0,10 centimètres sur 0.05 au taillant et 0,025 millimètres d'épaisseur moyenne avec un poids de 128 grammes. L'aspect granuleux est identique, la coloration sensiblement la même, la dureté semblable. Elle donne à la lime une entaille d'un gris bleuâtre absolument pareil à l'autre. La seule différence est qu'elle est homogène et n'est point traversée comme la précédente par cette ligne saillante, produit d'un lit plus résistant, d'une lamelle plus dure. Ces deux outils sont évidemment de même roche et doivent avoir même origine. Si l'on en croit les géologues, ces deux instruments seraient des apports de nos régions volcaniques françaises, sinon des terrains primitifs de quelque pays de l'Est. Produit naturel donc, notre hache de Baston, œuvre taillée et polie par quelque ancêtre venu au cours des grandes migrations et non produit coulé ou moulé; malgré cela, type intéressant de la primitive industrie des hommes préhistoriques qui ont habité notre vallée. C'est à ce titre qu'il nous a paru bon de la signaler à l'attention de nos collègues et de lui donner une place spéciale dans nos annales (1). Maxime LEGRAND. 1. Nous l'avons communiquée à la Société Nationale des Antiquaires de France, par l'aimable intermédiaire de M. Héron de Villefosse, qui l'a présentée : « Hache en pierre noire excessivement dure, portant sur chacune de ses faces une arête très saillante... » Sur une fausse indication fournie à l'époque, elle était portée comme trouvée à Cochet. — Séance du 29 juin 1910. Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 3º trimestre 1900, p. 291.
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 +|**00000175**| BIBLIOGRAPHIE (1910-1911). Découverte d'une sépulture BERGERON, CHAMPONNAIRE et Bon. préhistorique (ossuaire néolithique), dans le canton de Moret (S.-et-M.). - Fontainebleau, 1908. Petit in-18 de 27 pp. Extrait de l'Abeille de Fontainebleau (4º trim. de 1908). - BORD (Gustave). - Les inondations du bassin de la Seine, 16581910. - Paris, 1910. Petit in-16, de 61 pp. BORDEAUX (Paul). — Les ateliers temporaires établis en 1642 et années suivantes à Feurs, Lay, Valence, Vienne, Roquemaure, Corbeil, etc., par Paul Bordeaux, ancien Président de la Société française de Numismatique. - Paris, 1910. Un vol. in-8º de 96 pp. Extrait de la Revue numismatique française. BOURGOGNE. Mémoires du Sergent Bourgogne, publiées d'après le manuscrit original par Paul Cottin et Maurice Hénault (6º édition). Paris, Hachette, 1910. Un vol. in-12, XII-356 pp. avec portrait. BROQUELET (A. et G.). — Paris, Versailles, Saint-Denis, guide de l'étranger. - Paris, Garnier frères, 1910. Un vol. in-32. CHAMCHINE (Mlle B.). torat. Paris, 1910. — Le Château de Choisy. Thèse de DocGrand in-80, 15 planches hors texte.
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 +|**00000176**| - 144 CHAR (Edmond). - Les messes noires de la Montespan, roman historique. Paris, 1910, un vol. in-18. On sait que Madame de Montespan habitait le Château de Petit-Bourg, près de Corbeil. Correspondance (la) historique et archéologique, fondée par F. Bournon et Mazerolles et dirigée actuellement par E. Mareuse et Louis Jacob. 16º et 17º années. Paris, 1909-1910. Un vol. in-8°. Coüard (E.). Archiviste de Seine-et-Oise. Ormoy-en-Brie, une communauté d'habitants lilliputienne. Plaquette in-4º de 19 pp. - Versailles, 1910. La Commune dont il est ici question, n'existe plus, elle était à 3 kilom. de Corbeil, près de Tigery et de la forêt de Sénart. COURCEL (le Bon A. de). - Les questions actuelles de politique étrangère en Asie. Paris, 1910, un vol. in-12, avec 4 cartes. - COURTY (G.). Les cavités préhistoriques circulaires en Beauce. Le Mans, imp. Monnoyer. 1910, in-8, 4 pp. Extrait du 5º Congrès préhistorique de France, session de Beauvais, 1909. - DELISLE (Léopold). librairie de Charles V. XXII-442, 334 PP. Membre de l'Institut. Recherches sur la Paris, Champion, 1907. Deux vol. in-8°. Ce savant ouvrage contient une biographie de Giles Malet, garde de la librairie du Roi, seigneur de Soisy-sous-Etiolles, vicomte de Corbeil, etc. DEPOIN (J.). - Aupec aux xIIe et XIIIe siècles. 1910, plaquette in-8º de 30 pp. Versailles, Cerf, DROUIN (G.). Le dernier Seigneur de Brie-Comte-Robert, de Chevry et autres lieux, le duc de Penthièvre, 1725-1793. Extrait du Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Brie-Comte-Robert. 3º vol. nº 12, 1er Novembre 1910. DUFOUR (A.). - Les portes de Corbeil au Moyen âge, 4 p. in-8°. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix.
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 +|**00000177**| 145 - FLAMMARION (Camille). - Les éclipses du XXe siècle. s. d., plaquette in-8º de 16 pp. avec de nombreuses gravures. Extrait du Bulletin de la Société astronomique de France. Paris, FLAMMARION (Camille). - L'Observatoire de Juvisy. - Paris, 1907, Plaquette in-8º de 45 pp. avec nombreuses illustrations. FORTEAU (Ch.). — Les registres paroissiaux du Canton de Méréville, extraits des registres municipaux pendant la Révolution. Paris, Champion, 1910. Un vol. in-4°, xiv-354 pp. à 2 col. - GUÉBIN (P.) et LYON (E.). - Les manuscrits de la Chronique de Pierre des Vaux-de-Cernay. Texte et traduction par Pascal Guébin et Ernest Lyon. - Paris, Champion, 1910, in-18 de 16 pp. Extrait du Moyen dge, 2º série, T. XIV, Juillet-Août 1910. GUIOT (l'Abbé). — Un manuscrit de l'Abbé Guiot. Les cantons du district de Corbeil, département de Seine-et-Oise en 1790. Un vol. in-8º de 103 pages avec portrait. Extrait du Bulletin de la Société de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, année 1910. HARMAND (J.). L'Automne d'un prince, le duc Philippe d'Orléans et la Marquise de Montesson, 1773 (Lettres inédites). 1910, un vol. in-16 de 96 pp. Paris, JOANNE (P). - Géographie du département de Seine-et-Oise, par Paul Joanne, auteur du Dictionnaire et de l'itinéraire général de la France (13º édition). - Paris, Hachette, 1910. Un vol. in-16, 71 pp. avec 15 gravures et une carte coloriée. JORET (Ch.). - D'Ansse de Villoison et l'Hellénisme en France, pendant le dernier tiers du XVIIIe siècle, par Charles Joret, membre de l'Institut. - Paris, Champion, 1910. Un vol. in-8º de x11-339 pp. avec un portrait d'après Boilly et le fac-similé d'une lettre à Wieland. D'Ansse de Villoison est né à Corbeil en 1750. JOUET (Alphonse). — Les droits de l'histoire. La défection d'Essonnes. Paris, 1910, in-4°. Extrait de la Revue Judiciaire, nº du 25 septembre 1910. 1910. - II. II
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 +|**00000178**| - - 146 JOUET (René). - Un grand procès criminel au xvme siècle; condamnation à mort du Gouverneur de Corbeil. - Paris, 1910, in-4°. Extrait de la Revue Judiciaire, no du 25 Juin 1910. Il s'agit ici de Jacques Bourgoin, né à Corbeil, où il mourut en 1661, après avoir joué un grand rôle militaire sous Louis XIV. LEBLOND (le Dr) et LECOMTE. Les Privilèges de l'Abbaye de Rebais-en-Brie. - Melun, 1910, plaquette in-8º de 64 pp. Extrait de la Revue Mabillon, nº 23, Novembre 1910, p. 357. - LEFÈVRE (L.-E.). Le Parement d'autel de la Comtesse d'Etampes au trésor de Sens (XIVe siècle); étude comparative avec la peinture historique du palais Royal d'Etampes. - Plaquette in-8º de 48 pp. avec une planche. Extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gatinais. LORIN (F.) - La Société archéologique de Rambouillet à Rochefort-en-Yveline. Un cambriolage de l'église de Rochefort. Historique sommaire de Rochefort-en-Yveline et de ses possesseurs, par Lorin, Président de la Société archéologique de Rambouillet. Versailles, imprimerie Aubert, 1910, in-8° de 48 pages avec gravures (Extrait). MARTELLIÈRE (Paul). - Chronique archéologique. Une sépulture mérovingienne à Boigneville (Seine-et-Oise). Extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gatinais, année 1910. MARTIN (J.). - Géographie du département de Seine-et-Oise. Paris, Colin, 1910, in-8° carré à 2 colonnes, 8 pp. avec gravures. MÉAULLE (F.-L.). - - Le Chauffeur de Longjumeau, avec illustrations de l'auteur. - Paris, 1910. Un vol. grand in-8º de 224 pages. MOTTHEAU (Ch.). Le tour de la Vallée de l'Yerres: Jarcy, Boussy Saint-Antoine, etc. - Extrait du Bulletin de la Société de Brie-Comte-Robert. T. III, nº 12, 1** Novembre 1910.
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 +|**00000179**| 147 ... - Paris inondé, avec une introduction sur les inondations de Paris à travers les âges, et notes sur les inondations de 1910 et les plans des inondations de 1740, 1802 et 1910. - Paris, 1910. Un vol. in-4°, orné de plus de 200 planches ou figures en phototypie. PINSON (Paul). - Bibliographie d'Etampes et de l'arrondissement ou Catalogue alphabétique. - Paris, 1910. Un vol. in-8º de 155 pp. avec une préface de M. L.-E. Lefèvre. ... La Poudrerie d'Essonnes et l'explosion du 27 octobre 1788, par A. D. 4 p. in-8°. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoіх, année 1910. ROUFF. - L'Affaire des Trappistes de la forêt de Sénart, 1909-1910. Il s'agit ici d'un conflit qui s'éleva entre les ermites de la forêt de Sénart (1783-1784) et les marchands-jurés de Paris, qui voulaient les soumettre aux règlements corporatifs. Extrait de la Revue Socialiste, Décembre 1909, Janvier-Février 1910. VIOLLET-LE-DUC. - Dictionnaire d'Architecture. Dans cet ouvrage qui compte 10 vol. in-80, on trouvera, au Tome V, p. 191, une étude sur l'église St-Spire de Corbeil, au T. VIII, pp. 121 et 276, une notice sur les statues de l'église Notre-Dame de Corbeil, et au T. X, un article sur la statuaire de cette même église N.-D., avec gravures. 1 PÉRIODIQUES Semaine (la) religieuse de la ville et du Diocèse de Versailles. Versailles, 1910 ; un vol. in-8°. - Le No du 23 août 1910 contient un article de M. Charles Renard sur l'église de Notre-Dame de Longpont et son pèlerinage. Le Semeur de Seine-et-Oise, journal politique hebdomadaire à 6 pages, année 1910. Ce journal est publié à Versailles.
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 +|**00000180**| - - 148 L'Abeille de Seine-et-Oise, arrondissements de Corbeil et d'Etampes, paraissant le jeudi et le dimanche, année 1910. Corbeil, imp. Crété. L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain de CorbeilEssonnes et de l'Arrondissement, année 1910. Journal hebdomadaire publié à Corbeil, imprimerie Drevet. Dans les nos des 21 et 28 août et 4 et II septembre, on lira une notice fort intéressante sur Abraham Duquesne, le grand marin français qui a possédé et habité le domaine du Bouchet (commune de Vert-le-Petit), où est înstallée aujourd'hui une poudrerie de l'Etat. Cette étude biographique, signée Gustave Cahen, a servi en quelque sorte de préface à la souscription qui avait été ouverte en vue d'élever un monument au Bouchet même, pour honorer la mémoire du grand marin. Cette souscription a pleinement réussi et le monument a été érigé devant la porte d'entrée du Bouchet. L'inauguration a eu lieu le 25 septembre 1910 (Pour cette inauguration, voir la Chronique de 1910). Almanach-annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes pour 1910. Un vol. in-8° gravures. Corbeil, imp. Crété. - L'Annuaire de la Curiosité et des Beaux-Arts pour 1910. Paris (90, rue St-Lazare). — Un vol. in-8°, de 360 pages, contenant environ 20,000 adresses. Annuaire de Seine-et-Oise pour 1910. Versailles, Cerf, 1910, un vol. in-8°. Publié sous les auspices de l'administration préfectorale et encouragé par le Conseil général. Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France. Bulletin, T. XXXVII, année 1910, I vol. in-8 et Mémoires, T. XXXVI, 1909, 1 vol. in-8°. Paris, librairie Champion. Société historique et archéologique du Gâtinais. Annales de l'année 1910; T. XXVIII, 1 vol. in-8°. Fontainebleau, imp. Bourges. Le siège de cette Société est à Fontainebleau.
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 +|**00000181**| - - 149 Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin, XV. année, 1910; 1 vol. in-8° gravures. Mémoires, T. IX, 1 vol. in-8° nombreuses gravures. Ce T. IX n'est autre que l'Album des monuments classés de Seine-et-Oise. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin français. Mémoires, T. XXX, 1910, 1 vol. in-8º. Le siège de cette Société est à Pontoise. La Revue de l'Histoire de Versailles et de Seine-et-Oise. XII année, 1910, 1 vol. in-8°. Cette revue est publiée à Versailles. Brie et Gâtinais, revue régionale mensuelle, illustrée IIº année, 1910. Grand in-8°. Meaux, imprimerie Lepillet. Almanach de Thiais pour 1910. Choisy-le-Roi, imp. Chambes, in-8º à 2 colonnes, avec un plan. Ville de Paris, bibliothèque Le Pelletier de Saint-Fargeau. Bulletin de la Bibliothèque et des Travaux historiques de la ville de Paris. 4ª partie 1909, I vol. in-8°. Ce Bulletin contient, entre autres, les articles suivants qui intéressent notre région : 1º De Bailleul, seigneur de Soisy-sous-Etiolles, pp. 114 et 115. 2º Chenevières-sur-Marne, p. 107 3º Crosnes, p. 59. 4º Jabach, Directeur de la Manufacture des Cuirs de Corbeil. 5. Villeneuve-Saint-Georges, p. 114. Ville de Paris, Bibliothèque Le Pelletier de Saint-Fargeau. Cette Bibliothèque a publié un inventaire sommaire du fonds Vacquer, acquis par la ville de Paris après le décès de ce dernier. Dans cet inventaire, on trouve des articles sur les églises de Wissous, Villeneuve-St-Georges, Crosnes, Viry-sur-Orge, Savigny, Ris, Etiolles, Soisy, Essonnes, Vigneux, Athis-Mons, etc. Extrait du Bulletin de la Bibliothèque et des Travaux historiques de la Ville de Paris. 4º partie, 1909, in-8°.
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 +|**00000182**| CHRONIQUE ANNUELLE La partie la plus importante de cette Chronique devrait être consacrée à la désastreuse inondation de Janvier-Février 1910, qui a été l'événement le plus considérable de cette année, mais nous ne devons la signaler ici que pour mémoire, puisque nous avons longuement parlé de cette calamité dans le deuxième bulletin de 1909, retardé par l'inondation, et qui, ne paraissant qu'en mars 1910, a pu donner les principaux détails de cet événement qui marquera dans les annales de la ville de Corbeil. Nous renvoyons donc les lecteurs au 2me bulletin de 1909, pages 138 à 141. - Le lundi Association des Dames françaises (Croix-Rouge). 17 Octobre 1910, a été célébrée, en l'église Saint-Spire de Corbeil, la messe de Requiem que le Comité de cette association fait dire chaque année, en mémoire des soldats et marins morts au service de la France. M. l'Abbé Batiffol, curé d'Essonnes, a prononcé une vibrante allocution, rappelant avec éloquence que si la guerre a considérablement augmenté ses moyens d'action, la pitié pour les blessés a grandement aussi développé les siens. Le même jour à 3 heures, le Comité s'est réuni en assemblée annuelle sous la présidence de Madame Jeancourt-Galignani. Après une séance d'affaires, Madame la Présidente prononça un discours dans lequel elle sut exprimer, en termes heureux et émus, les nobles sentiments de patriotisme et de charité qui faisaient agir les Dames Françaises dans la belle mission qu'elles s'étaient donnée.
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 +|**00000183**| - - 151 Nous avons plaisir à donner ici les quelques lignes d'exorde de cette patriotique allocution. « Nous tenons à ce que cette journée, qui nous réunit chaque année, soit com- << mencée par une messe de Requiem pour les soldats, pour les marins, pour les < enfants de la France morts pour la Patrie. Notre œuvre a pour but de soulager « les vivants, mais elle n'oublie pas les morts dont beaucoup sont tombés en << vrais héros, en donnant leur vie pour la défense de la justice, de la civilisation « et du progrès. Ils l'ont exposée, cette vie, sans la marchander, par amour de la << gloire et de la Patrie. Alors nous avons à cœur de leur assurer une autre patrie, « où la gloire qui attend ceux qui sont morts ainsi est immuable ». A Vigneux. Ce village est ancien et il était presque disparu, mais, depuis peu, il s'est reformé et a pris une certaine importance par la mise en lotissement d'une propriété (château et parc) connue sous le nom de Château Frayé. Tout le terrain de ce domaine s'est rapidement couvert de petites constructions et, vers la fin de 1910, on y a construit un presbytère et une église qui a été inaugurée et bénite par Mgr l'évêque de Versailles. Cette cérémonie a eu lieu le 28 août 1910; la Semaine Religieuse de Versailles en a donné un compte-rendu dans son nº 37, 11 septembre 1910. Ce terme de Château-Frayé est la corruption du nom d'une ancienne famille, les Fraguier, qui ont possédé ce domaine. Un M. de Fraguier était seigneur de Tigery à la Révolution. Cette famille existe encore aujourd'hui; il y a des Fraguier dans l'armée. Une vue de Corbeil. - A la dernière exposition de peinture, sculpture, etc., de l'Automobile Club de France, dans son bel hôtel de la place de la Concorde, nous avons remarqué un petit tableau, n° 82 du Catalogue, qui représentait une vue de Corbeil. L'auteur est M. Gueldry (Ferdinand), 53, rue St-Didier, à Paris. Cette vue est prise du pont, côté aval de la Seine. Au premier plan, à droite, on a le bateau-lavoir avec sa patte d'oie; au-dessus, la terrasse du jardin de M. Lelong, notaire; à gauche et plus au loin, sont les bâtiments et la tour des grands moulins, et en face, toute la perspective de la Seine avec ses eaux soulevées en petites vagues par le vent.
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 +|**00000184**| 152 - Inauguration d'un monument au grand marin du Quesne. - Le 25 septembre 1910, on inaugurait en grande pompe, à Vert-le-Petit, devant l'entrée dela poudrerie du Bouchet, un monument élevé, par souscription, à la mémoire du grand marin que fut du Quesne. En honorant ainsi ce vaillant homme de mer, on rappelait qu'il avait possédé et habité cette terre du Bouchet, dont le château, les eaux et le beau parc avaient été si brillants sous Louis XIV. Aujourd'hui toutes ces splendeurs ont disparu et le Bouchet est devenu Poudrerie royale depuis 1821, à la suite de la terrible explosion de 1820 qui fit tant de ravages à Corbeil et à Essonnes, entre lesquels se trouvait alors la poudrerie. L'inauguration du monument de du Quesne fut présidée par le Ministre de la Guerre (pourquoi pas par celui de la Marine ?) et tous les hauts fonctionnaires du département y étaient présents, accompagnés par une foule nombreuse venue de tous les points de la région. La fête fut magnifique, le temps était à souhait, les routes aboutissant au Bouchet étaient enguirlandées de rubans et de fleurs; l'éloquence et le champagne coulèrent à flots pour célébrer la mémoire du grand Marin. Cette fête était en quelque sorte un écho des solennités qui avaient eu lieu, quelques semaines auparavant, en l'honneur de du Quesne dans cette ville de Dieppe qui l'avait vu naître (1). 1. On trouvera le récit très détaillé de cette fête d'inauguration dans le journal l'Indépendant de Seine-et-Oise, N° du 2 Octobre 1910 (Ce journal est publié à Corbeil). (Voir la Bibliographie, p. 148 ci-dessus).
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 +|**00000185**| NÉCROLOGIE Ce n'est point sans tristesse que nous abordons ce chapitre consacré aux collègues disparus dans l'année, c'est un tribut pénible que nous payons à la règle commune, et nous ne pouvons que nous incliner devant la loi inexorable qui régit l'humanité, heureux encore quand les pertes subies n'ont pas été trop nombreuses. Selon notre habitude, nous faisons remonter cette statistique comparative à deuxannées en arrière; c'est ainsi que nous rappelons que nous avions perdu en 1908 neuf de nos Collègues; plus favorisés en 1909, nous n'en avons perdu que sept, et ce nombre est le même pour 1910. Nous saluons donc la mémoire de ces sept disparus qui sont: MM. Soupault, de Neuilly; Clément, d'Etampes ; l'Abbé Mathurin, de Linas; Legros, de Boissy-St-Léger; Nourry, de Mandres ; Privé, de Salonique et Jules Leroy, de Corbeil; et quand nous aurons à nous occuper de la Nécrologie de 1911, nous inscrirons en tête les noms de M. Brinon, de Pussay et de Madame Barthélemy mère, de Corbeil, décédés au commencement de cette année. M. Soupault était membre de notre Société depuis l'origine. Sa fonction de Maire de Villeneuve-le-Roi, qu'il a longtemps exercée, l'y avait amené. Il était propriétaire de ce grand parc de la Faisanderie qui a été vendu par lots et est devenu un nouveau groupe important d'habitations. C'est à la suite de cette aliénation que M. Soupault s'était retiré à Neuilly où il est mort dernièrement, laissant à Villeneuve-le-Roi le souvenir d'un homme de bien et d'un administrateur éclairé. M. Clément était architecte de l'arrondissement d'Etampes. Nous l'avons peu connu, et nous n'avons appris sa mort que par une lettre
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 +|**00000186**| 154 de sa veuve, mais nous savons cependant que M. Clément jouissait à Etampes d'une notoriété et d'une estime qu'il méritait. M. l'Abbé Mathurin, curé de Linas, était un prêtre affable autant qu'aimable. Nous avons eu l'occasion de le connaître au cours d'une visite, faite avec une société sœur, à Montlhéry et à Linas, où M. le Curé Mathurin nous avait fait un charmant accueil en nous faisant visiter son église, dont il était heureux d'indiquer les particularités intéressantes. Il avait de grands projets de restauration pour sa chère église, quand la mort est venue interrompre subitement ses travaux et l'enlever à l'affection de ses paroissiens. Monsieur Legros était notaire à Boissy-St-Léger et maire de cette commune depuis de longues années. Personnellement nous ne connaissions pas M. Legros, mais nous savons cependant qu'il jouissait d'une grande estime dans ce pays de Boissy qu'il a habité si longtemps. Plus inconnu encore pour nous était M. Nourry, instituteur retraité à Mandres, où nous pensons qu'il avait exercé ses fonctions avant de prendre sa retraite. Et s'il en est ainsi, ce serait une preuve qu'il jouissait à Mandres d'une considération et d'une estime méritées. Monsieur Privé était un enfant de Corbeil qu'il avait quitté, jeune encore, pour occuper un poste aux moulins d'Alexandrie (Egypte), où il avait été envoyé par M. P. Darblay qui le connaissait et l'appréciait. Il ne resta pas longtemps en Egypte, et quand M. Darblay fonda le moulin de Salonique (Turquie), il y envoya Privé pour être le lieutenant du Directeur. Celui-ci, quelques années après, prit sa retraite et Privé fut appelé à lui succéder. Notre compatriote occupa ce poste important pendant plus de 40 années, aussi bien pour le compte de M. Darblay que pour celui de la Société Italienne qui avait acquis ces importants établissements. M. Privé avait voué une affection profonde à son cher Corbeil, il y revenait tous les deux ou trois ans et il était heureux alors de revoir son pays et tous les amis qu'il y avait laissés. Il avait acquis un terrain dans la prairie St-Jean, et y avait fait construire une habitation où il espérait venir un jour se reposer
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 +|**00000187**| 155 - / dans ce pays de Corbeil qu'il aimait d'autant plus qu'il en était séparé depuis si longtemps, Le destin en a décidé autrement, notre excellent concitoyen et ami est mort à Salonique et il repose maintenant et pour toujours dans le cimetière de cette ville, à côté de sa femme, enfant de Corbeil, elle aussi, qui disait toujours qu'elle ne voulait pas mourir chez les Turcs. Nous terminons cette liste funèbre par le nom de notre ami et concitoyen Jules Leroy, décédé le 4 Décembre 1910. Jules Leroy n'était pas né à Corbeil, mais il y était venu tout jeune, amené par ses parents qui avaient suivi la famille Verdage à laquelle ils étaient alliés. Jules Leroy fit sa carrière chez les frères Verdage, dont il devint ensuite le successeur dans leurs importants établissements. Notre ami était doux et bon, aussi il était très généralement aimé à Corbeil, où ses concitoyens l'avaient, à plusieurs reprises, envoyé au Conseil municipal et au Tribunal de commerce. Sa mort a été un grand deuil non seulement pour sa famille, mais encore pour ses amis et tous ceux qui l'ont connu. A. D.
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 +|**00000188**| VILLE DE CORBEIL ETAT NOMINATIF Des rues, places, quais et ruelles de la ville de Corbeil, avec l'indication du nombre des cartouches, portant inscription des lieux, exécutés par le sieur Hadancourt, soumissionnaire, sous la surveillance du sieur Lobgeois, ingénieur délégué par Monsieur le Maire de Corbeil. 1821. NOMBRE DES CARTOUCHES Section du Nord Proposés Exécutés Place de l'Hôtel de ville (1), côté nord Rue de l'Orberie (2), côté nord I I I I Rue Notre-Dame 2 4 Ruelle des Prêtres I I Rue de l'Hospice (3) 3 4 Rue aux Tisseurs 2 2 Rue des Rosiers Rue du Grand-Pignon Rue des Remparts Rue du Port St-Guenault Place St-Guenault (4) Rue des Petits-Ponts Place royale (5) 2 2 2 2 2 3 I I 2 3 2 2 2 3 A reporter. • 23 29 1. Aujourd'hui Place du Marché. 2. Appelée à tort aujourd'hui rue de l'Ombrerie. 3. L'agrandissement du marché a fait disparaître entièrement cette rue. 4. C'est aujourd'hui la place Galignani, ou de l'Hôtel de ville. 5. Cette place n'existe plus, les moulins ont dressé leurs énormes bâtiments sur son emplacement.
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 +|**00000189**| 157 - Quai de la Porte-Paris Rue des Grandes-Bordes Rue d'Embreville Rue du Pont de la Colle Rue des Petites-Bordes Ruelle des Petites-Bordes Report. • 23 29 2 2 3 4 I I I I 3 4 2 2 Section du Midi Place de l'Hôtel de Ville (¹), côté sud I I Rue de l'Orberie, côté sud I I Rue St-Spire 6 8 Cloître St-Spire 3 3 Rue du Cloître 2 2 Rue du Trou-Patrix I I Rue de la Boucherie 2 2 Rue du Charbon-blanc 2 3 Rue de l'Arche 3 4 Rue de la Juiverie 2 2 Rue du Collège (2) 2 3 Rue de l'Egoût 2 2 Rue de la Triperie I I Rue de l'Arquebuse 2 2 Rue des Fossés 2 3 La Quarantaine I I Quai de l'instruction (3) 2 3 Chaussée de Nagis I I Chemin d'Essonnes [ I Section du levant Rue du Pont 2 2 Rue du Port des Boulangers 2 4 Rue des Etuves 2 2 Rue des Granges 2 2 Ruelle de la Mothe 1 I - A reporter. 81 • 98 1. Actuellement place du Marché. 2. Rue supprimée quant au nom. 3. Aujourd'hui quai Bourgoin.
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 +|**00000190**| - - 158 Rue du Petit-Bercy Ruelle du Petit Bercy Rue de la Déguide (1) Port des Sabots Ruelle des Sabots Rue St-Jacques (2) Rue des Marines Port du Tremblai Report. .. 81 98 I 1 2 2 5 7 I I 2 2 2 2 2 4 I I Rue du Paradis 2 2 Rue d'Enfer I I Port de l'Etoile I I Rue de Soisy 3 4 Montage St-Germain I I Petite rue d'Aligre 1 I Rue d'Aligre I I Rue de la Poterie 3 4 Rue du Barillet 2 3 Rue St-Léonard 3 5 Ruelle St-Léonard 2 2 Port des Boulangers I I Place St-Léonard 2 2 Rue de la Pêcherie 2 3 Port des Gendarmes 1 I Quai de la Pêcherie 2 2 Port St-Nicolas I I Rue de la Tuilerie 2 2 Rue des Fours à Chaux 2 4 Rue de la Guinguette 2 2 Rue du Vieux-Marché 2 3 Cloître St-Léonard (3) I I Nombre total 135 165 2. Aujourd'hui rue du 14 juillet. 3. Actuellement rue Audiffret-Bastide. 1. N'existe plus.
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 +|**00000191**| 159 - CERTIFICAT DE RÉCEPTION L'ingénieur soussigné certifie que, vérification et inspection faite par lui, des cartouches portant inscriptions du nom des Rues de la ville de Corbeil, leur nombre s'élève à cent soixante-cinq, au lieu de cent trente-cinq énoncés dans le devis; que cette différence provient de ce qu'il a fallu répéter quelques cartouches dans les Rues principales par suite d'un plus grand nombre de transversales qui interrompaient la suite des désignations; que tous les travaux relatifs à ces cartouches ont été bien et dûment exécutés par le sieur Hadancourt, peintre, et ce aux termes de sa soumission et d'après les ordres, instructions et désignations qu'il a reçus du soussigné, délégué commissaire surveillant par Monsieur le maire de la ville de Corbeil, aux termes de son ordonnance sous la date du 15 septembre 1821. Fait et délivré à Corbeil le 1er septembre 1822. Signé: LOBGEOIS.
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 +|**00000192**| TABLE DE LA 16 ANNÉE Statuts et règlement de la Société Liste des membres. Conseil d'administration, bureau, comité de publication. Sociétés correspondantes Le Dr Paul Boucher, par M. A. D. Compte-rendu des séances. • Un manuscrit de l'abbé Guiot, par M. A. D. V XI XXII • • • XXIII Les cantons du district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, 1790. La poudrerie d'Essonnes et l'explosion du 27 octobre 1788, par M. A. D. Les portes de Corbeil, par M. A. DUFOUR. Un épisode de la légation du Cardinal Chigi en France (1664), par M. Claude COCHIN. Hachette en amphibole trouvée au Mesnil-Voisin (Bouray), par M. Maxime LEGRAND. Bibliographie. • • Chronique annuelle (Association des Dames Françaises (Croix-Rouge). - Vigneux. - Une vue de Corbeil. Inauguration d'un monument au grand marin du Quesne) Nécrologie (MM. Soupault. —- Clément. Mathurin. Legros. Nourry. Privé. - J. Leroy) Les rues de Corbeil en 1821. GRAVURES I 4 8 • II et 77 57 61 133 138 143 150 153 156 Le Docteur Paul Boucher (1841-1909). L'Abbé Guiot, portrait avec ex-libris. Hachette en amphibole. I II 140
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 +|**00000193**| 1 1 i BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOΙΧ ANNÉE 1911. Ire LIV. A.
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 +|**00000194**| MONTDIDIER. IMPRIMERIE J. BELLIN
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 +|**00000195**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX e 17º Année - 1911
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 +OVDUL TAMPRS PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMXI
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 +|**00000196**| 1
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 +|**00000197**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. ART. II. - La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. - ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale.
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 +|**00000198**| VI Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. - Le titre de fondateur est acquis: 1º aux signataires des présents statuts, 2º à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un verse ment de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. - ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. - ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. - ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. - Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation.
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 +|**00000199**| - ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. - ART. XV et dernier. Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Vu par le Président : Bon DE COURCEL. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +|**00000200**| RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 ARTICLE I. - Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année, parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. - Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société ; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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 +|**00000201**| IX ART. V. - Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles ; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. - ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. - Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur. ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. janvier. - L'ouverture de l'année sociale est fixée au for Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. - ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ART. XIV. Un Comité de publication, composé d'un vicePrésident et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle.
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 +|**00000202**| X ! ART. XV. Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. - Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier. Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications.
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 +|**00000203**| LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Étiolles, 12, rue Godot de Mauroi, à Paris (IXC). ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5 bis (VIIIe). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AMIOT, avocat à la Cour, 207, Boulevard St-Germain, Paris (VII°). AMODRU, député, 66, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII°) et au Château de Chamarande (S.-et-O.). ANDRÉ, Avoué à Corbeil. ARGELIÈS, ancien Député de Seine-et-Oise, à Juvisy (S.-et-O.). AUBLET-DELAUNAY (Mme), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVII°). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 69, rue de Varenne, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVII). BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVI). BASSERIE (Mlle), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). BAUDELOT, avocat, 2, rue de Miromesnil, Paris (VIII). *BÉRANGER (Charles), 4, rue de Marignan, Paris (VIII). *BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VI).
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 +|**00000204**| ΧΗ BIBLIOTHÈQUE (la) communale DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. MM. +*BIZEMONT (le Comte de), au Château du Tremblois (M.-et-M.). * BIZEMONT (le Comte de), 8, rue Girardet, à Nancy (M.-et-M.). BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). BOBIN, pharmacien à Étampes. BOËTE, Instituteur, à Villecresnes (S.-et-O.). BONNEFILLE, ancien Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BONNEFOY, à Paris, 4, rue de la Paix (II). +*BOSELLI (Paul), 130, rue Royale, à Lille (Nord). +BOUCHER (Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUCHER (Mme), à Corbeil. BOUGIN (Louis), à Paris, 3, place Jussieu (Vo). BOUILLOUX-LAFONT, banquier à Etampes. BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau, à Paris (XVI). BOULANGER, 19, quai Bourbon, Paris (IV). BOULÉ (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). *BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON (Gustave), à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIII). BRUNOY (la Commune de) (S.-et-O.). BUNEL, agent d'assurances, 8, rue de la Cordonnerie, Etampes. CALLIET, banquier, ancien Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 8, avenue Montespan, à Paris (XVIe). CAUVIGNY (l'Abbé), curé de Ballancourt (S.-et-O.). *CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, à Port-Toutevoye par Gouvieux (Oise) et à Paris, 7, Boulevard Beauséjour (XVI). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHARON, Professeur au Collège de Melun. *CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, à Paris (XVII*). CHEHET, ingénieur, 54, rue de la Bienfaisance, Paris (VIII•). CHÉRON, à Lardy (S.-et-O.). CHEUVREUX, à Étiolles par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIII).
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 +|**00000205**| XIII MM. CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery, et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VII). CLAVIER (Mile), professeur à Corbeil. CLAVIER (Paul), Architecte, 21, rue de la Cordonnerie, Etampes. CLAYE, notaire à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau par Evry-petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII). COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX). COLLÈGE (le) GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, à Etampes. COLLOMP, 31, rue Marbeuf, Paris (VIIIe). + COPPÉE (François), membre de l'Académie française, 12, rue Oudinot, à Paris (VII). COURAUD (l'Abbé), curé de Garches (S.-et-O.). * COURCEL (le Baron Alphonse de), sénateur, au château d'AthisMons (S.-et-O.), et à Paris, 10, boulevard Montparnasse (XVe). + * COURCEL (Georges de), à Vigneux. * COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O). * COURCEL (Valentin de), à Athis-Mons (S.-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VIº). COURCEL (Valentin de), Archiviste-paléographe, 20, rue de Vaugirard, Paris (VI). COURCEL (Madame Henry de), 14, rue Jean-Goujon, à Paris (VIII). CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. * CROS (Louis), notaire, à Corbeil. DAMERON, Architecte, 19, rue des Petites Bordes, à Corbeil. DANCONGNÉE, 4, rue du Général Foy, Paris (VIIIe). DANZAS (Mile), 49, rue Ampère, à Paris (XVIIe). +* DARBLAY (Aymé), au château de Saint-Germain. DARBLAY (Robert), au château de Saint-Germain, par Corbeil. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil. DECAUVILLE (Mme), à la Ferme du Bois-Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O).
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 +|**00000206**| XIV MM. DELABREcque, avoué à Corbeil. DELAUNAY fils, propriétaire à Saintry, par Corbeil, et à Paris, 39, Boulevard Beaumarchais (III). DELESSARD (Mme Edouard), à Ris-Orangis, et à Paris, 10, rue de l'Université (VIIe). DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.). * DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VIe). DESRUES (l'Abbé), Curé Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Méry-sur-Oise (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. DOUCET (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVIe). DROUIN (G.), 4, place des Saussaies, Paris (VIIIe). DUBIEZ, rue Evezard, à Etampes. DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (Xe), et à Brunoy, 16, rue de Réveillon (S.-et-O.). DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Élysées, à Paris (VIIIe). Dufour (M. A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Durandet (l'Abbé), Curé du Ris-Orangis (S.-et-O.). DUREY-COMTE (le Dr), à Corbeil. +* DUVAL (Rubens), Professeur honoraire au Collège de France, à Morsang-sur-Seine par Corbeil. DUVAL (Mlle), Institutrice à Palaiseau (S.-et-O.). ETAMPES (le musée d'). * FERAY (Georges), 21, Avenue de l'Alma, à Paris (VIIIe). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris, 16, rue Cassini (XIV). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Conservateur du Musée d'Étampes. FOUCHER (l'Abbé), Curé-archiprêtre de Corbeil. FOUDRIER (l'Abbé), Curé d'Arpajon (S.-et-O.).
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 +|**00000207**| XV MM. FROMAGEot, avocat, 11, rue de l'Université, Paris (VII). GANAY (le Marquis de), au Château de Courances, par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIIIe). GANDRILLE (Mme), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. GARNIER, Maire de Corbeil, quai de la Pêcherie, à Corbeil. GATINOT, inspecteur primaire honoraire, adjoint à Montgeron (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GÉRARD (Octave), avoué à Corbeil. GEOFFROY, inspecteur à la Cie P. L. M., à Corbeil. Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. M. GIRARD, 13, rue Parrot, Paris (XII). GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir). MM. GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de St-Sulpice de Favières, par Boissysous-St-Yon (S.-et-O.). GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Emile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. GRANDS MOULINS de Corbeil (M. le Directeur des). GRONNIER, principal du Collège Geoffroy-St-Hilaire, à Etampes. GUÉBIN (Mme), 28, rue d'Assas, Paris (VI). GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). GUILLARD, banquier, à Corbeil. GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, à Dourdan, (S.-et-O.), et à Paris, 30, rue de Condé (VI). HABER (André), avoué, à Corbeil. + HAURÉAU (Barthélemy), Membre de l'Institut. HAÜET (Maurice), 10, avenue de Villiers, à Paris (XVIIe) et à Boissy-sous-Saint-Yon (S.-et-O.). HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). HINQUE (Edmond), à Yerres (S.-et-O.), et à Paris, 94, boulevard Haussmann (VIII). Humbert, notaire à Brunoy (S.-et-O.).
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 +|**00000208**| XVI MM. Houssor (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII). HUET (Edmond), 12, rue St-Jacques, à Étampes. HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Etampes. * JACQUEMOT (l'Abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé de Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANCOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du faubourg St-Honoré (VIIIe). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Ve). JOUBERT, 25, rue d'Hauteville, Paris (Xe). JOZON (Maurice), Notaire à Corbeil. * LA BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIIIe). LABOURET (Camille), Conseiller d'Ambassade, 2, rue du Cirque, Paris-VIII, et à Champrosay, par Draveil (S.-et-O.). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIII*). LADMIRAL (le Dr), à Étiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAUDERAUT (l'Abbé), Curé de St-Martin, à Étampes. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O.). LAVALLÉE (Pierre), Conservateur des Collections de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, au Château de Segrez, par Boissysous-St-Yon, et à Paris, 42, rue de Naples (VIIIe). LEBRET, ancien Garde des Sceaux, avocat à la Cour, 11, rue Michelet, Paris (VIº). LECACHEUR (Mme), rue Saint-Spire à Corbeil. LE GAL (l'Abbé), curé de Brunoy (S.-et-O.). * LEGRAND (Maxime), Avocat, 98, rue Saint-Jacques, à Étampes. *LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IX).
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 +|**00000209**| XVII MM. LEPROUST (l'Abbé), Curé de St-Gilles, à Étampes. LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), adjoint au Maire à Corbeil. LEMAY (l'Abbé), Curé de l'Etang-la-Ville (S.-et O.). LE MICHEL, propriétaire à Saintry, par Corbeil. LESCUYER, notaire, à Etampes. LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. LORIN, Avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-Prix, au Château de la Grange, par Évry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIII). MAINFROY (Maurice), à Saint-Jean-en-l'Isle, Corbeil. MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MALLET (Auguste), à la Roche, commune de Villebon, par Palaiseau (S.-et-O.). MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIII). MARION (Mme), 39, rue Saint Jacques, à Étampes. MARQUIS (Mme Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte à Paris, 33, rue Claude-Bernard (V.). MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). + * MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Etiolles. MÉLINGE (l'Abbé), curé de Morigny, par Étampes (S.-et-O.). MONCANY (le Dr), à Corbeil. MONTGERMONT (le comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIII), et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et-M.). Mottheau, à la Métairie de Madame, par Méry-ès-Bois (Cher). OUDIOU (Mme), 12, avenue Darblay, à Corbeil. PAILLARD, huissier, à Brie-Comte-Robert (S.-et-M.). ANNÉE 1911. Ire LIV. B.
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 +|**00000210**| XVIII MM. PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve à Versailles. PALLAIN, gouverneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris (Ier). PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARET (Georges), 6, rue Weber, Paris (XVIe) et au Château de Rottenbourg, à Montgeron (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. PASTRÉ (Aymé), au Château de Beauvoir, par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 14, rue François Ier (VIIIe). PAULIN (Mile), Institutrice à St-Germain, par Corbeil. PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. PÉRIN (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (Vo). PÉRIN (Félix), à Morsang-sur-Orge, par Savigny-sur-Orge (S.-et-O.). PETIT (Mme Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. * PIERREDON, 150, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). PILLAS (Albert), ancien trésorier-payeur-général, 20, rue de Mouchy, à Versailles. PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVI°). PINTEAUX, 52, rue de Turbigo, Paris (III.). PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruction publique, à Arthies, par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. Puro, conservateur des hypothèques, à Corbeil. PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (Ve). RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, 43, rue de Rennes, à Paris (VI). RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.) RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.).
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 +|**00000211**| XIX MM. RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIII). RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VII). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir). RISCH, instituteur à Saulx-les-Chartreux, par Longjumeau (S.-et-O.). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, 71, rue de Grenelle, Paris (VII°). ROUSSELIN (l'Abbé), Curé du Mesnil-Aubry (S.-et-O.). Rousseaux, ancien avoué à Corbeil. ROYER, banquier, à Dourdan (S.-et-O.). SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). * SAY (Mme), à Paris, 79, avenue Malakoff (XVI°). SIMON (Paul), Architecte, à Villeneuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (André), Maire de Bruyères-le-Châtel (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation, 46, rue Jacob, à Paris (VI), et au château du Clos Bernard, à Soisy-sous-Étiolles (S-et-O.). Tavernier, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (Ve). TERQUEM, à New-York (États-Unis). TETON (Gabriel), instituteur à Épinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, propriétaire à Saintry, par Corbeil. THIRROUIN (Achille), à Lisses, par Essonnes (S.-et-O.). THOMAS, architecte de la ville, à Corbeil. THOMAS (Henri), 25, rue St-Jacques, à Etampes. TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IVº). *TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIII).
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 +|**00000212**| XX MM. VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIII). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 6, rue du Sud, à Versailles. VERLEY (Gaston), Architecte, à Corbeil. VERNHOLES, Architecte et professeur de dessin, à Dourdan. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIII). VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, 7, rue de Villersexel, Paris (VII). WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Soisy-sousEtiolles (S.-et-O). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier).
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 +|**00000213**| XXI MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. COÜARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles, Hôtel de la Préfecture. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise, à Versailles, 19, avenue de Picardie. LEFÈVRE (Eugène), Archéologue, 36 bis, rue Jouffroy, Paris (XVII). PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Vo). BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O).
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 +|**00000214**| XXII LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COURCEL (le Bon A. de), d'AthisMons. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. CREUZET, de Corbeil. MM. JARRY (H.), de Corbeil. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. CROS (Louis), notaire à Corbeil. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. DAMERON, à Corbeil. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. HUTTEAU (L.), d'Etampes. MOTTHEAU, de Brunoy. POPOT père, de Corbeil. ROUSSEAUX, de Corbeil. Tourneux (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Paris. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur : M. le Sous-Préfet de Corbeil. M. le Sous-Préfet d'Étampes. M. le Baron de Courcel, membre de l'InsPrésident: titut. Vice-Présidents : M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. CROS (Louis), notaire à Corbeil. M. M. LEGRAND, d'Etampes. Secrétaire-Général : M. DUFOUR, Conservateur du Musée Saint Trésorier: Jean. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. V. de Courcel, d'Athis-Mons, vice-Président. CROS (Louis), vice-Président. Max. Legrand, d'Étampes, vice-Président. A. DUFOUR, Secrétaire général.
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 +|**00000215**| XXIII SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments parisiens, Hôtel de Sully, 62, rue St-Antoine, Paris (IV). Societé française d'archéologie, 8, rue Chateaubriand, Paris (XVIIe). M. Louis Serbat, secrétaire général. Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 22, Boulevard St-Michel, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun (Eure-et-Loir). Société archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or). La Société d'archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, à Melun (Seine-et-Marne).
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 +|**00000217**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue le 4 Avril 1911, à l'Hôtel de Ville de Corbeil. Présidence de M. L. CROS, vice-président. Etaient présents: MM. Cros, Bricard, V. de Courcel, Rousseaux, Vollant, Creuzet, Jarry et Dufour, secrétaire. Sont excusés: M. le Baron de Courcel; MM. Depoin, de Pontoise; Hutteau, d'Etampes; Marc-Pasquet, de Corbeil; Mareuse, de Paris; Mottheau, de Brunoy; Martellière, de Pithiviers; Maxime Legrand, d'Etampes; Popot, père, de Corbeil; Maurice Tourneux, de Paris. Le procès-verbal de la dernière séance (4 juillet 1910) est lu et adopté. M. le Président invite ensuite le Secrétaire général à faire connaître les changements survenus dans la Société depuis la dernière réunion du Conseil : décès, démissions et entrées de membres nouveaux. Le Secrétaire annonce donc que sept décès se sont produits en 1910, ce sont ceux de M. Soupault, de Neuilly; de M. J. Leroy, de Corbeil; de M. Clément, d'Etampes; Mathurin, curé de Linas; Legros, de Boissy-Saint-Léger; Nourry, de Mandres et Privé, de Salonique. Nous avons en outre perdu, au cours de l'année courante 1911, 1911. 1. I
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 +|**00000218**| 2 M. Brinon, de Pussay et Mme veuve Barthélemy, de Corbeil, mais ces deux décès ne figurent ici que pour mémoire, car nous aurons à les signaler au cours de l'exercice de 1911. Nous avons aussi à indiquer les trois démissions suivantes : M. Sergent, de Milly; André Gibert, à Tunis et le Dr Para, de la Ferté-Alais. En résumé, nous avons perdu dix membres en 1910, sept par décès et trois par démission; ces pertes sont un peu inférieures à celles des années précédentes, elles sont compensées d'ailleurs en partie, par l'entrée dans la Société de cinq membres nouveaux dont voici les noms: M. André, avoué à Corbeil; M. Girard, 13, rue Parrot, à Paris ; M. Vernholes, architecte à Dourdan; M. Labouret (Camille), Conseiller d'Ambassade à Champrosay et à Paris, 2, rue du Cirque; M. Delaunay, fils, propriétaire à Saintry et Boulevard Beaumarchais, 39, à Paris. Cette communication est accueillie avec regrets pour les disparus, mais ces regrets sont atténués par l'annonce de membres nouveaux qui viennent en partie remplacer ceux qui ne sont plus. Le Secrétaire annonce ensuite que le 2me Bulletin de 1910 est terminé et que la distribution en est déjà commencée. Il ajoute que l'Album des objets mobiliers classés de Seine-et-Oise, qui forme le T. IX de nos mémoires, a été presque entièrement distribué et que partout il a été accueilli avec satisfaction. L'ordre du jour appelle ensuite la fixation de la date de l'assemblée générale qui devra, à son tour, fixer celle de l'excursion annuelle de 1911. Une discussion s'ouvre à ce sujet, plusieurs dates sont proposées, finalement le Conseil décide que l'assemblée générale se tiendra le lundi 22 mai, à 3 h. 1/2, à l'Hôtel-de-ville de Corbeil, salle de la Bibliothèque. Le trésorier donne ensuite un aperçu sommaire de la situation financière de la Société au 31 Décembre 1910. Le Conseil, reconnaissant que cette situation continue à être satisfaisante, remercie le trésorier et décide que ce document sera soumis in extenso, selon l'usage, à l'assemblée générale. Quant aux travaux en cours, le secrétaire annonce que, pour ré-
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 +|**00000219**| 3 pondre au désir émis par le Conseil lors d'une séance précédente, il a fait commencer l'impression du second volume de l'histoire de Brunoy, de M. Mottheau; quatre feuilles, soit 64 pages, sont entièrement terminées, et ce travail va se poursuivre jusqu'à la fin. Ce volume sera le T. X de nos Mémoires et documents, mais, ajoute le secrétaire, il nous coûtera cher à cause des nombreuses illustrations qui émaillent le travail de M. Mottheau. Le secrétaire a la grande satisfaction de faire part au Conseil qu'il a enfin réussi à obtenir de la famille Darblay le renouvellement du bail du musée Saint Jean, qui était expiré depuis près de trois ans. Ce bail est consenti pour une période de six années commençant au 1er janvier 1911, avec continuation d'année en année, à défaut d'avis contraire, donné par lettre recommandée, un an à l'avance, par l'une ou l'autre des parties. Il est ensuite question de la maison dite d'Engelthal, près d'Epinaysur-Orge, où se trouvaient quelques débris de sculptures provenant de l'église Notre Dame de Corbeil, c'est du moins ce que prétend un bruit accrédité dans la contrée et dont Pinard, l'historien de notre pays, s'est fait l'écho dans son histoire du canton de Longjumeau. Un membre de notre société, qui avait photographié ces débris, nous assurait même que le propriétaire nous les céderait volontiers. Mais il fallait avant tout les voir afin de prendre une décision. C'est dans ce but que M. Valentin de Courcel, toujours si dévoué à notre société, résolut de faire cette excursion, et il engagea M. Dufour à l'accompagner. Ce fut une charmante promenade à travers ce canton de Longjumeau, si intéressant, mais dont le résultat archéologique fut absolument nul. En effet, arrivés à cette maison d'Engelthal, nous n'y trouvâmes plus rien, le propriétaire avait déménagé emportant ses meubles et ses pierres sculptées. C'était un déboire, mais nous pûmes cependant apprendre des jardiniers qui habitent maintenant cette maison, que le propriétaire était allé fixer sa demeure à Charenton, et nous prímes note de son adresse. Et quelques jours plus tard, M. Dufour se rendait à Charenton, à l'adresse indiquée (27 rue de Gravelle). M. Pascal, c'est le nom du propriétaire, était absent: il est employé dans une fabrique voisine et ne rentre que le soir; mais sa femme et son jeune fils lui montrèrent les pierres rapportées d'Engelthal et qui sont à présent dans un petit jardinet qui précède la maison, elles consistent en quelques
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 +|**00000220**| 4 - débris de bases de colonnes, un ou deux chapiteaux très mutilés, et quelques autres morceaux de pierre qui échappent à toute désignation. Tout cela est dans un triste état et ne vaudrait pas le transport. Cependant, M. Dufour fit connaître à Mme Pascal qu'il était chargé par l'administration du musée Saint-Jean de Corbeil, de demander à M. Pascal s'il consentirait, comme on nous l'avait dit, à céder ses débris à ce musée Saint-Jean, et il se retira laissant son adresse. L'attente ne fut pas longue; quelques jours après sa visite à Charenton, M. Dufour recevait une lettre, dans laquelle M. Pascal s'exprimait ainsi : <<< Bien que très peu décidé à me défaire des vieilles pierres sculp- <<tées d'Engelthal, j'écouterais cependant une offre, si cette offre << était raisonnable; la parole est donc au musée de votre ville. Notez << que j'ai refusé, il y a peu de temps, une somme importante de ces << antiquités ». M. Dufour répondit à M. Pascal que le musée Saint-Jean de Corbeil recevait des dons, mais, faute de budget, ne faisait pas d'acquisitions; et cette affaire d'Engelthal fut ainsi terminée. M. le Président parle ensuite de quelques objets mobiliers de nos environs dont il serait utile de demander le classement pour assurer leur conservation; il cite, entre autres, le portrait de Louise de France, par Nattier, dans l'église d'Etiolles; la vierge du portail de Longpont; les tableaux de Philippe de Champaigne dans l'église de Linas; le portail de Saint-Germain-lès-Corbeil, le tombeau des Paris de Monmartel à Brunoy, la cloche de Ris qui porte la date de 1470, etc., etc. M. le secrétaire répond que, sauf le tombeau des Paris de Monmartel qui n'existe plus (il a été détruit à la Révolution), tous les objets mobiliers qui viennent d'être signalés sont classés depuis déjà quelque temps, mais qu'il serait très utile de rechercher autour de nous ceux qui ne le seraient pas encore, afin de les signaler à l'administration des Beaux-Arts, qui ne refuserait certainement pas de classer les objets mobiliers intéressants. Enfin, M. le Président parle d'une pétition qui a été déposée sur le bureau de la Chambre des Députés et qui est signée par la presque totalité des membres de l'Académie des Beaux-Arts et par beaucoup de Sociétés savantes. Cette pétition a pour but de demander au parlement la protection et la conservation non seulement de nos belles cathédrales, mais
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 +|**00000221**| 5 aussi de nos plus modestes églises de villages. Tous ces monuments auxquels les populations sont si attachées, forment la plus grande partie du trésor artistique de la France. La Société de CorbeilEtampes a reçu un exemplaire de cette pétition, avec prière de la signer et de la faire parvenir ensuite à M. le Président de la Chambre des Députés. Le Conseil d'administration de la Société de Corbeil-Etampes, consulté par son Président, est unanime à décider qu'il s'associe de toutes ses forces au but recherché par la pétition dont on vient de lui donner lecture et décide qu'un exemplaire de cette pétition sera signé par son Président, au nom de la Société tout entière, et envoyé à la Présidence de la Chambre des Députés. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 h. 1/2.
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 +|**00000222**| ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le lundi 22 Mai 1911, à l'Hôtel de ville de Corbeil Sous la présidence de M. CROS, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 heures 1/2. Étaient présents MM. Bricard, Creuset, Cros, Dufour, Garnier, Girard, Humbert, Jarry, Lasnier, Mareuse, Tourneux, Valentin de Courcel, Vollant. Se sont excusés: M. le baron de Courcel, MM. Jeancourt-Galignani; Marc-Pasquet, Lelong, Dameron, de Corbeil; Delessart, de Lardy, Hutteau, d'Etampes; Brinon fils, de Pussay; Robert Dubois, de Brunoy; Risch, de Saulx-les-Chartreux ; le Maire de VilleneuveSt-Georges; J. Depoin, de Paris. M. le Président donne ensuite la parole à M. le Secrétaire général pour la lecture de son rapport sur la situation et les travaux de la Société pendant l'année 1910. Celui-ci s'exprime en ces termes : MESSIEURS ET CHERS COLLÈGUES, Conformément à nos statuts, je dois, lors de l'Assemblée générale, vous rendre compte de la marche et des travaux de notre Société pendant l'année qui s'est terminée le 31 décembre 1910. Mon premier devoir est de saluer la mémoire des Collègues que la mort nous a enlevés pendant cette même année 1910, et ce n'est point sans tristesse que je vous donne le détail de cette liste funèbre. En 1909, neuf membres de notre Société nous avaient été enlevés, en 1910 nous avons eu sept décès à déplorer : ce sont ceux de MM. Soupault, de Neuilly; Clément, d'Etampes; Mathurin, curé de Linas; Legros, de Boissy-St-Léger ; Nourry, de Mandres; Privé, de Salonique, et Jules Leroy, de Corbeil. Anticipant un peu sur l'Assemblée générale de 1911, j'ai parlé de ces collègues disparus dans la nécrologie annuelle de 1910, insérée au 2º bulletin de cette même année; j'ai dit ce qu'ils étaient parmi nous et tous les titres qu'ils avaient à nos regrets, je n'ai donc point à y revenir. Aux décès que je viens de signaler, il convient d'ajouter les démissions de MM. Sergent, de Milly; André Gilbert, qui réside maintenant à Tunis, et du Dr Para, de la Ferté-Alais. Ces sept décès et les trois démissions ci-dessus portent à dix le chiffre de nos pertes en 1910.
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 +|**00000223**| 7 Ces vides, hélas! ne seront pas entièrement comblés, car je ne puis leur opposer aujourd'hui que cinq inscriptions de membres nouveaux, dont voici les noms ; MM. André, avoué à Corbeil; Girard, ancien cultivateur, 13, rue Parrot, à Paris; Vernholes, architecte à Dourdan; Labouret Camille, conseiller d'Ambassade, 2, rue du Cirque, à Paris, et à Champrosay, et M. Delaunay fils, propriétaire à Saintry et 39, boulevard Beaumarchais, à Paris. C'est la première fois, depuis la création de notre Société, que j'ai à enregistrer plus de vides que de rentrées, aussi je pousse un cri d'alarme en adjurant tous nos Collègues de faire de la propagande en faveur de notre Société et de nous amener de nouveaux membres, afin de pouvoir nous maintenir à la hauteur du niveau élevé que nous avons atteint jusqu'ici et dont nous avions quelque droit d'être fiers. Faites donc des prosélytes, chers Collègues, faites-en beaucoup afin que je puisse vous dire encore en 1912, comme je l'ai dit jusqu'à présent, que notre Société continue sa marche ascendante, à notre satisfaction générale. Mais hélas, la mort impitoyable frappe sans cesse, ici comme ailleurs, et en cette année 1911, jusqu'à ce jour 22 mai, nous avons déjà eu à déplorer la mort de 5 collègues : Mme Barthélemy, de Corbeil; M. Brinon, de Pussay; M. G. Guiot, de Massy; M. Rubens Duval, de Morsang; M. H. Haro, de Paris. Je dois vous parler maintenant de nos travaux de 1910. Les deux bulletins de cette année ont paru, le second a éprouvé un peu de retard puisqu'il vient seulement d'être distribué; il ne nous a pas été possible d'éviter ce retard, qui est commun à presque toutes les sociétés du genre de la nôtre; nous ferons cependant notre possible pour que 1911 soit plus régulier; et je puis vous dire à ce sujet que le premier bulletin de 1911 est déjà commencé. Nos deux bulletins de 1910 forment un ensemble de 182 pages. Le premier débute par un article nécrologique de notre regretté vice-président, le Dr Boucher; cette notice est agrémentée d'un joli portrait dont le cliché nous a été gracieusement communiqué par un ami du Docteur. Nous avons ensuite commencé la publication d'un manuscrit de l'Abbé Guiot, daté de 1790, et qui a trait aux cantons du district de Corbeil. Ce manuscrit appartient à la Bibliothèque de la ville de Rouen et il nous a été confié avec la plus grande amabilité par le Directeur de cet établissement. Les travaux de l'Abbé Guiot, ancien curé de Saint-Guenault et de Saint-Spire de Corbeil, sont très appréciés chez nous, nos bulletins peuvent en fournir la preuve; celui que nous publions aujourd'hui offre un grand intérêt pour Corbeil et ses environs. C'est pourquoi nous l'avons donné in-extenso, dans le premier et le second bulletin de 1910, en l'éclairant et le complétant par de nombreuses annotations. Ce travail nous a demandé beaucoup de temps et de recherches, nous osons espérer que vous l'apprécierez à sa valeur. Nous avons enrichi cette notice par la reproduction de l'ex-libris du savant Abbé, dans lequel nous avons fait entrer son portrait. On y remarquera les armoiries de Rouen, sa ville natale, de Corbeil où il a résidé et de l'Abbaye de St-Victor de Paris, dont il était membre.
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 +|**00000224**| 8 - Nous avons une observation à faire au sujet de cette gravure: elle est encartée, mais non cousue, dans le 2me bulletin de 1910, mais elle appartient au premier, c'est pourquoi nous l'avons laissée volante; on voudra donc bien la reporter en face de la page 11 du premier bulletin. La première partie du manuscrit de l'Abbé Guiot, occupe les pages 8 à 56 de ce bulletin; on trouvera, à la suite, le douloureux récit d'une grave explosion survenue à la poudrerie d'Essonnes le 27 octobre 1788. Avant que cet établissement fût transféré dans le parc du Bouchet (1822) où il se trouve maintenant (1), il était à Essonnes, près de St-Jean, où presque chaque année de violentes explosions occasionnaient de grands malheurs. Celle que nous relatons dans notre bulletin, d'après un journal de l'époque, fut une des plus désastreuses par le nombre et la qualité de ses victimes. Ce premier bulletin se termine par un petit article sur les portes de Corbeil, alors que notre ville était fortifiée. Il y a là des détails topographiques intéressants et peu connus. Le 2me bulletin de 1910 commence avec le compte-rendu de l'Assemblée générale qui eut lieu, cette année-là, le 25 juillet, puis vient la suite et fin de la publication du manuscrit de l'Abbé Guiot, qui occupe les pages 77 à 132. J'ai dit plus haut ce qu'il fallait penser de ce travail, je n'ai donc point à y revenir, je dirai seulement qu'il tient une place importante dans nos bulletins de 1910, puisqu'il y remplit 103 pages. A la suite du manuscrit de l'Abbé Guiot, l'on trouvera un épisode de la légation du Cardinal Chigi en France, en 1664, du à la plume érudite de notre jeune confrère, M. Cl. Cochin. Le récit de cet épisode, puisé aux sources, est fort intéressant, car il se passe à Corbeil, à Soisy et presque à Petit-Bourg. A la suite, on trouve un savant article de notre vice-président d'Etampes, M. Maxime Legrand, où il fait montre d'une science peu commune sur les époques préhistoriques, qui pourra surprendre quelques-uns de nos collègues qui ne connaissaient M. Maxime Legrand que comme historien, très documenté d'ailleurs. Cette notice a le titre suivant: Hachette en amphibole, trouvée au Mesnil-Voisin, Bouray, S.-et-O. M. M. Legrand explique, avec gravure à l'appui, que cette Hachette est un type assez rare à cause de sa matière, amphibole, pierre très dure, dont il donne la composition chimique. Nous n'avons qu'une compétence très limitée dans ces antiquités lointaines, mais nous devons féliciter M. M. Legrand de ses connaissances aussi variées qu'étendues et des trouvailles intéressantes qu'il ne cesse de faire dans la région qui l'entoure. Ce deuxième bulletin se termine par la bibliographie annuelle qui contient 53 articles, la Chronique qui relate les faits saillants de l'année, et la (1) Ancienne résidence du grand marin du Quesne.
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 +|**00000225**| 9 Nécrologie qui donne les noms, avec une courte notice biographique, de tous les collègues que nous avons perdus au cours de l'année 1910. Après cette nécrologie, ce bulletin se termine par un article de quatre pages intitulé: Etat nominatif des rues, places, quais et ruelles de la ville de Corbeil, avec l'indication du nombre des cartouches portant inscription des lieux, exécutés par le sieur Hadancourt, soumissionnaire, sous la surveillance du sieur Lobgeois, ingénieur délégué par Monsieur le Maire de Corbeil, en 1821. Ce document, trouvé dans les archives de Corbeil, indique les places, rues, etc., de la ville de Corbeil en 1821; il avait été préparé en vue de la pose des plaques indicatrices des rues, que l'ingénieur Lobgeois appelle des cartouches, ce qui semblerait indiquer qu'avant cette époque, les noms des rues de Corbeil n'étaient pas inscrits sur les murs. La prairie St-Jean n'était pas encore lotie et habitée, et l'on peut juger, par cette nomenclature, du peu d'étendue de Corbeil il y a presque un siècle. Voilà, Messieurs et chers Collègues, ce que notre bulletin nous a donné en 1910; nous vous avons distribué en outre le Tome IX de nos Mémoires: c'est un album des objets mobiliers artistiques du département de Seine-et-Oise, qui ont été classés par la Commission des monuments historiques. Cet album contient 96 planches et donne la reproduction de 190 objets classés. Je sais déjà que cette publication a plu et j'espère qu'elle plaira à nos collègues et que tous nous sauront gré des sacrifices que nous nous imposons pour les satisfaire. Cet album n'est qu'un premier volume; un deuxième doit le suivre dans un an ou deux ; si nous réussissons dans nos projets, nous saurons vous en faire profiter. Pour l'avenir, je vous ai dit, je crois, que le premier bulletin de 1911 était commencé, j'ajoute que le T. X de nos Mémoires est en cours d'impression, 4 feuilles soit 64 pages sont déjà imprimées. Ce volume sera le T. II de l'histoire de Brunoy, par M. Ch. Mottheau; j'ai bon espoir qu'il sera terminé en 1911. J'ai encore à vous parler de notre musée Saint-Jean, qui continue à jouir de la faveur du public. Il s'augmente petit à petit; tout dernièrement j'ai reçu une collection curieuse de poteries préhistoriques du nouveau Mexique, rapportées de ce pays lointain par un de nos Collègues qui en a fait don au musée de Corbeil, sa ville natale. Cette collection sera prochainement installée dans une de nos vitrines. Je dois ajouter que nous avons enfin obtenu le renouvellement du bail de St-Jean, qui était expiré depuis trois ans. Ce nouveau bail a été consenti pour une période de 6 années, commençant au 1er Janvier 1911, avec continuation d'année en année, à défaut d'avis contraire donné par lettre recommandée, un an à l'avance, par l'une ou l'autre des parties. Je n'ai pu encore terminer l'inventaire du musée St-Jean que la ville avait demandé; j'espère pouvoir le finir bientôt et le joindre au petit guide que nous avons déjà publié. J'ai fini, Messieurs. Pardonnez-moi d'avoir usé si largement de votre patience à m'écouter, et continuez-moi encore votre indulgence pour accorder à ce rapport
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 +|**00000226**| 10 une bienveillante approbation qui m'aidera à continuer la tâche que vous m'avez confiée il y a plus de 16 ans et qui commence à peser lourdement sur mes épaules d'octogénaire. A la suite de cette lecture, M. Jarry, au nom de M. le trésorier empêché, donne lecture du rapport financier sur l'exercice 1910, arrêté au 31 Décembre de cette même année. COMPTE-RENDU DE L'EXERCICE 1910 ET SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1910 Recettes Solde de l'exercice 1909. Cotisations de l'année 1910. 3.823 55 2.050 Prix de vente de Bulletins de la Société. 23 Subvention du Conseil général. 100 Subvention de Madame Aymé Darblay. 100 Intérêts des fonds placés. 119 35 Total des recettes. 2.392 35 2.392 35 Ensemble. 6.215 90 Dépenses 1º CONCERNANT LE MUSÉE Traitement du gardien et entretien du jardin. 566 Travaux de menuiserie et de fumisterie 28 627 05 Note de chauffage. 11 80 Payé au messager pour transports divers. 13 25 Note d'encadrements. 8
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 +|**00000227**| II Report. 20 CONCERNANT LA SOCIÉTÉ Frais d'impression du Bulletin et clichés. Cotisation à la Conférence des Sociétés Savantes de Seine-et-Oise. Souscription à 250 exemplaires de l'Album des objets classés du Département de Seine-et-Oise. Frais de recouvrement des cotisations. Impression de lettres, circulaires et enveloppes. • Reliure de 23 volumes de la Bibliothèque 973 100 627 05 525 67 35 28 1.926 60 de la Société. 48 Payé pour copie d'un Manuscrit de l'Abbé Guiot, appartenant à la Bibliothèque de Rouen. 20 Couronne funéraire au convoi de notre Président. Frais d'envoi des Bulletins de la Société, correspondance et déboursés divers. • 65 Total des dépenses. Récapitulation Recettes. Dépenses. Reste. 100 25 2.553 65 6.215 90 2.553 65 3.662 25 Formant l'Avoir total de la Société au 31 décembre 1910 Représenté par : En dépôt chez MM. Mallet, banquiers.. 3.274 90 Livret de Caisse d'Epargne. 200 15 Espèces en caisse. 187 20 Egalité. 3.662 25
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 +|**00000228**| 12 Libres. Répartition des fonds Réservés, comme provenant du rachat de cotisations de 26 membres fondateurs. • Certifié exact, Le Trésorier, POPOT. 1.062 25 2.600 Avant de proposer l'approbation de ces deux rapports M. le Président remercie M. Dufour du zèle et de la haute compétence qu'il apporte à l'accomplissement de ses importantes fonctions ; c'est lui qui a fondé la société, c'est lui qui en est l'âme, qui en assure la vie. Il ne peut laisser passer, sans protester, l'allusion qu'à faite M. Dufour à une prétendue vieillesse, que démentent avec éclat une santé physique et morale que chacun se réjouit de constater. Notre vaillant secrétaire général continuera encore longtemps à travailler pour le plus grand bien de la société. Quant à notre excellent trésorier, M. Popot, la reconnaissance de tous ses collègues lui est acquise, ajoute M. le Président. Revenant sur le petit fléchissement que M. Dufour a constaté dans l'effectif de la société, M. le Président soumet à l'assemblée, qui adopte la proposition, appuyée par M. Mareuse, qu'une circulaire soit envoyée à toutes les personnes susceptibles de devenir de nouveaux adhérents, et une autre aux Maires des arrondissements de Corbeil et d'Etampes, pour leur demander de faire inscrire leurs communes comme membres de la société. En ce qui concerne Etampes, l'assemblée pense qu'il y aurait lieu d'essayer de s'étendre de ce côté en donnant une plus grande place aux publications intéressant cette région si riche en monuments, et où les souvenirs du passé ne font pas défaut. M. le Président entretient ensuite l'assemblée de l'album du mobilier classé de Seine-et-Oise, dont la première partie a été envoyée à tous les sociétaires. Cette publication a plu, et l'assemblée générale décide qu'il y aura lieu de souscrire à la deuxième partie, qui est en cours de préparation; chacun s'engageant à signaler à qui de
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 +|**00000229**| 13 droit les objets non classés se trouvant dans notre région et qui pourraient être reproduits dans le second volume. Plusieurs membres présents signalent des objets intéressants et qui méritent d'être compris dans la publication en question. M. le Président invite ensuite l'assemblée à donner son approbation au compte-rendu du secrétaire général, ainsi qu'au rapport financier du trésorier. A l'unanimité, l'assemblée approuve ces deux rapports; elle donne au trésorier décharge pleine et entière, puis elle vote de chaleureux remerciements aux deux auteurs pour leur dévouement et leur zèle envers la société. L'ordre du jour appelle ensuite les élections qui doivent se faire, conformément aux statuts, chaque année, à l'assemblée générale. En conséquence, M. le Président donne lecture de l'article VII des statuts qui est ainsi conçu : La société est administrée par un conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans, en assemblée générale. Le Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. Le tiers du Conseil sortant en 1911 se compose des sept membres suivants: MM. Creuzet, Depoin, Lasnier, Lelong, Mareuse, Vollant et Marc-Pasquet; seul ce dernier a manifesté le désir de ne pas voir renouveler son mandat. M. le Président invite donc l'assemblée à procéder à la nomination de sept membres du Conseil, et il désigne à ses suffrages les six membres sortants qui sont rééligibles. A l'unanimité, sont renommés membres du Conseil, pour trois ans, MM. Creuzet, Depoin, Lasnier, Lelong, Mareuse et Vollant. Quant au septième membre à nommer, par suite du désistement de M. Marc-Pasquet, M. le Président propose M. Dameron, architecte à Corbeil, qui, pressenti à ce sujet, a accepté. Il en est ainsi décidé, et M. Dameron, architecte, est proclamé membre du Conseil, en remplacement de M. Marc-Pasquet. M. le Président rappelle ensuite que, pour obéir aux articles II et XIV du règlement, l'assemblée générale doit nommer chaque année les membres du bureau. Se rendant à cette invitation, l'assemblée renouvelle par acclamation, pour une année, les pouvoirs du bureau tout entier; elle maintient de même en exercice, pour la même période, les membres du comité de publication.
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 +|**00000230**| 14 L'ordre du jour appelle ensuite l'assemblée à désigner le lieu et la date de l'excursion archéologique annuelle, pour la présente année 1911. Après discussion, l'assemblée décide, à l'unanimité, que l'excursion de 1911 aura lieu, cette année, le 26 juin prochain à ChâteauLandon. M. le Président rappelle à ce sujet, l'intérêt tout particulier qui s'attache à la visite de Château-Landon, cette ancienne capitale du Gâtinais où se trouvent de beaux et curieux vestiges du passé, sans parler de sa belle situation sur la petite rivière du Fuzain, dans un site on ne peut plus pittoresque. Pour terminer, Monsieur le Président donne la parole à M. Creuzet qui lit une curieuse notice sur une visite de Charles VIII à Corbeil, en 1484 (1). Avant de lever la séance, Monsieur le Président informe l'assistance que le musée Saint-Jean a été exceptionnellement ouvert aujourd'hui à l'occasion de l'assemblée générale. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à cinq heures. (1) Cette notice sera insérée dans un prochain bulletin.
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 +|**00000231**| LES AVED DE LOIZEROLLES (1702-1845). §I L'ancienne et noble famille des Havet ou Aved de Loizerolles était originaire des Pays-Bas. Jacques-André-Joseph Aved de Loizerolles, né à Douai le 12 janvier 1702, était fils d'un Loizerolles, docteur en médecine de la Faculté de Lorraine, conseiller aulique et premier médecin de l'évêque prince de Liège. Il débuta comme officier au service de la Hollande, dans le régiment des gardes prussiennes, en même temps que son frère aîné. Mais il préférait l'étude des arts et finit par se livrer à la peinture. Il vint à Paris en 1721, et en 1729 il fut agréé à l'Académie royale de peinture et de sculpture. C'est lui qui peignit en pied l'ambassadeur de la Porte, Saïd Pacha Mehemet Effendi, dont le portrait destiné à Louis XV eut au château de Choisy, en 1740, les honneurs de la salle des gardes (¹). On doit encore à son pinceau les portraits notamment de Louis XV, de Jean-Baptiste Rousseau, du stathouder Guillaume IV, du maréchalmarquis de Maillebois, du duc de Chevreuse, du comte du Luc, du marquis de Mirabeau, de l'abbé Capperonnier, professeur de la langue grecque au collège royal, de Crébillon, le poète tragique, du maréchal de Clermont-Tonnerre (qui en 1759 se trouvait son voisin de campagne à Saintry, près Corbeil); ce portrait est en pied. Citons encore ceux de deux membres de sa famille: Anne-Charlotte Gauthier de Toutry et Mlle Gauthier de Toutry, sa belle-sœur, (1) L'auteur du Voyage pittoresque des environs de Paris publié en 1779, parlant du château de Choisy, dit que l'ambassadeur turc est représenté dans son cabinet, tenant ses lettres de créance et près de partir pour entrer dans Paris, et que le fond du tableau offre une vue de cette ville prise du côté de la barrière du Trône.
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 +|**00000232**| 16 cette dernière vue à mi-corps filant au rouet; ces deux portraits gravés par J.-J. Baléchou. Le Petit Almanach parisien de 1762-1764, place parmi les plus célèbres peintres, c'est-à-dire les membres de l'Académie de peinture, Aved de Loizerolles, qu'il indique comme domicilié rue de Bourbon. Jacques-André-Joseph Aved de Loizerolles mourut en 1766, d'une attaque d'apoplexie. Après un médecin et un peintre, la famille de Loizerolles était appelée à produire un avocat. § 2 Le chevalier Jean-Simon Aved de Loizerolles naquit à Paris, en 1732, fit ses études au collège Mazarin, et de 1760 à 1765, exerça comme avocat au Parlement. Il devint l'émule de Pierre Gillet, de Loyseau de Mauléon, de Bonnières, de Gerbier de la Massilaye, de Tronson du Coudray et de beaucoup d'autres de ses confrères restés célèbres au Palais. Voici dans quels termes l'un de ses fils, François-Simon, qui dans un temps porta, lui aussi, le titre d'avocat sans en suivre la carrière, rend hommage aux talents qu'il sut déployer dans l'intérêt de ses clients: << Tous ceux qui ont fréquenté le Palais se souviennent <<< d'avoir admiré dans les plaidoyers de M. de Loizerolles cet art de << classer les faits, de développer les principes avec une clarté tou- << jours égale; — cette marche, toujours soutenue, qui allait au but <<< sans lenteur, comme sans précipitation; cette dialectique d'au- <<< tant plus puissante que les formes de la logique y étaient heureu- <<< sement déguisées ; - cette richesse d'idées et d'expressions où le << goût le plus sévère ne trouvait rien à retrancher, et enfin ces <<< formes extérieures qu'on ne se lassait point d'admirer ». - Le chevalier avait une haute stature (cinq pieds six pouces), les cheveux et les sourcils bruns, le front haut, les yeux gris, le nez aquilin, la bouche moyenne, le menton rond, le visage rond, et vers les derniers temps de sa vie, plein. On cite, comme étant ses principaux ouvrages de jurisprudence, trois mémoires contre le marquis de Brunoy, un contre le maréchal duc de Richelieu, et neuf consultations pour le maréchal duc de Clermont-Tonnerre (de qui il était, comme son père, le voisin de campagne à Saintry) contre la comtesse de Lannion.
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 +|**00000233**| 17 Vers 1765, il épousa Elisabeth-Geneviève Marteau, et fut appelé, grâce au mérite dont il avait fait preuve, à présider la chambre royale de l'Arsenal, comme chef du bailliage de l'artillerie de France. Le principal office de cette juridiction était de statuer sur tous les différends entre officiers et employés aux ateliers d'artillerie. Le coup de force que le chancelier de Maupeou, ce ministre cher aux philosophes de son temps, essaya contre le Parlement de Paris (1770-1771), enleva pour un temps au chevalier de Loizerolles l'exercice de ses fonctions de lieutenant général de ce bailliage. En 1771 il fut proposé pour l'intendance de l'île de Corse, mais sa santé l'empêcha d'accepter. Pour remplir ses loisirs, il s'occupa d'écrire sous le voile de l'anonyme dans la Bibliothèque universelle des romans dont Antoine-René Voyer d'Argenson, marquis de Paulmy, gouverneur de l'Arsenal, était le principal collaborateur, pour ne pas dire le fondateur. Rappelons en passant que cet ami du chevalier de Loizerolles, après avoir été magistrat et diplomate, se distingua comme un littérateur infatigable, fut nommé membre de l'Académie française et se forma l'une des plus belles bibliothèques que jamais particulier ait possédée. C'est elle qui, après avoir appartenu au comte d'Artois, est devenue, augmentée par ce prince de la majeure partie de celle du duc de La Vallière, et de nombreux ouvrages provenant de la bibliothèque de l'Abbaye de Saint-Victor, le fond originaire de la bibliothèque de l'Arsenal. L'avènement de Louis XVI au trône et le lit de justice tenu à Paris le 12 novembre 1774, lit dans lequel les anciens membres du Parlement furent rendus à leurs sièges et les six cours souveraines ou grands conseils créés par le chancelier de Maupeou à Arras, Blois, Châlons-sur-Marne, Clermont-Ferrand, Lyon et Poitiers supprimés, permirent au chevalier de Loizerolles de reprendre la présidence du bailliage de l'Arsenal, et le domicile qu'elle comportait cour des Célestins. En 1787, il fut nommé conseiller d'Etat, c'est-à-dire pourvu du titre honorifique qui sous la monarchie servait à récompenser les anciens magistrats. La même année et sur le rapport du marquis de Paulmy, chancelier de la reine, celle-ci chargea le chevalier de Loizerolles d'un travail sur la puissance et les prérogatives des reines de France. La manière dont il s'en acquitta lui valut d'être attaché au conseil de 1911. 1. 2
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 +|**00000234**| 18 Marie-Antoinette, qui lui conféra en même temps le titre d'avocat général en survivance. Cependant les états généraux sont convoqués, s'organisent en assemblée nationale et décrètent une constitution qui ouvrait une ère nouvelle pour la société moderne; la Législative leur succède, et avec la Convention, en proie aux angoisses de l'invasion, la Terreur éclate! Le chevalier avait deux fils: l'aîné Charles-Jean Aved de Loizerolles qui avait fait partie de la compagnie écossaise des gardes du corps du roi Louis XVI, se trouvait alors en Allemagne avec les princes émigrés. Le cadet, François-Simon, avait, sous leurs ordres, servi pendant les années 1791 et 1792. Revenu à Paris au mois d'août 1793 il avait, sans avoir pu l'obtenir, sollicité un passeport. Redevenu simple particulier, le chevalier avait pris domicile, rue Saint-Victor, numéro 82 (1). Sa vie publique passée ne pouvait que le rendre suspect d'incivisme. Or, depuis le décret du 12 août 1793, tous les gens suspects pouvaient être mis en état d'arrestation, et d'après celui du 4 septembre suivant, les comités révolutionnaires étaient chargés de leur arrestation et de leur désarmement. Un soir du mois de septembre 1793, le chevalier est arrêté au moment où il sortait du cimetière de La Madeleine, où avait été déposé le corps de Louis XVI. Il est avec son fils cadet, également arrêté, amené devant le comité révolutionnaire de la division du Jardin des plantes. De ce comité, il fut conduit à Sainte-Pélagie où il resta incarcéré avec son fils et sa femme, arrêtée elle aussi à son tour, comme comprise sans doute dans la même dénonciation. Le 21 janvier 1794, à deux heures du matin, tous trois furent transférés avec d'autres détenus à l'ancien couvent de Saint-Lazare, devenu prison. Loizerolles fils y fut logé dans une petite chambre, à côté de celle occupée par sa mère. Il a raconté plus tard les péripéties de leur captivité et les traits d'autant plus touchants de la vertu de son père que ce généreux vieillard s'occupait plus volontiers des malheureux, que le hasard lui avait donnés pour compagnons d'infortune, que de lui-même ! Son attitude et ses discours excitèrent contre lui l'administrateur de Saint-Lazare, Gagnant, prévenu, paraît-il, par des moutons. Dans la soirée du 7 thermidor (1) Depuis le mois de février 1839 et par suite d'une décision du Ministre de l'Intérieur, cette rue s'appelle rue Cuvier.
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 +|**00000235**| 19 an II (26 juillet 1794), à sept heures, François entendit appeler Loizerolles père: Loizerolles père au greffe! criaient les guichetiers. Avant de quitter Saint-Lazare pourla Conciergerie, le chevalier put, en présence des gardiens, s'entretenir quelques instants avec son fils et sa femme, à laquelle il recommanda de se conserver pour leurs enfants. Le fils de Loizerolles ne dormait donc pas sous les yeux de son père, comme il a été raconté plus tard, notamment par Michaud, dans la Bibliographie universelle et Feller dans son Dictionnaire historique, d'une façon plus légendaire que véridique, et c'est bien à l'appel de son propre nom que le père répondit. Loizerolles père se trouvait placé seul dans une chambre ouvrant sur un corridor éloigné de celui qui déservait la chambre où se trouvait sa femme et la petite chambre où logeait leur fils. A la Conciergerie seulement, le chevalier de Loizerolles reçut notification de son acte d'accusation. En le lisant, il vit qu'il était dressé par l'accusateur public Fouquier-Tinville à la date du 6 thermidor contre François-Simon Loizerolles, ex-noble, âgé de 22 ans, né à Paris, y demeurant rue Victor, 82, et que l'accusé était appelé à répondre devant le tribunal révolutionnaire du crime de conspiration en l'intérieur de la maison d'arrêt ! De suite il conçut et manifesta la volonté de sauver son fils, en mourant à sa place! En vain, Boucher, qui avait été le secrétaire de Bailly, et qui venait d'être avec le chevalier transféré de SaintLazare à la Conciergerie, chercha à l'en dissuader en lui disant qu'il allait se perdre lui-même sans le sauver. Mais ici se place une série de questions: Pourquoi le transfert du père plutôt que du fils à la Conciergerie? A quelle circonstance Loizerolles fils devait-il d'être nominativement, plutôt que son père, l'objet de l'acte d'accusation ? Cet acte avait-il été mis au nom du fils par suite d'une erreur de l'huissier chargé de relever sur le registre d'écrous les indications spéciales à l'accusé ? Cet agent a-t-il ignoré qu'il y avait à Saint-Lazare le père et le fils de Loizerolles, ou n'a-t-il point songé à s'en enquérir? Ces deux écrous portant, celui du fils le numéro 233 et celui du père le numéro 233 bis, n'avaient-ils pas été établis chacun en son temps légal? Et celui du père, omis peut-être lors de son incarcération à Saint-Lazare, n'y a-t-il été inscrit que plus tard, même après le jugement de condamnation du 8 thermidor ? Tous ces points, si intéressants à connaître, ne seront sans aucun
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 +|**00000236**| 20 doute jamais éclairés. D'après MM. Alboize et A. Maquet, qui donnent la teneur des deux écrous dans leur ouvrage sur les prisons de l'Europe (Paris, 1845), le premier seul portait une date, celle du 11 pluviôse an II. Quoi qu'il en soit, rappelons qu'à cette époque de la Terreur la procédure du tribunal révolutionnaire avait subi de graves modifications. Depuis le 22 prairial an II (10 juin 1794), Robespierre, sur le rapport de Couthon, avait fait voter une loi afin de débarrasser le tribunal des entraves absurdes ou funestes qui pouvaient arrêter la marche de la justice nationale. L'interrogatoire secret et préalable aux débats publics avait été rendu facultatif; les dépositions des témoins, en cas d'existence de preuves soit matérielles, soit morales, pouvant naturellement obtenir l'assentiment de tout esprit juste et raisonnable, cessaient d'être obligatoires; la mort était la seule peine que pût appliquer le tribunal; la règle des jugements n'était plus que la conscience du juge éclairé par l'amour de la patrie; en outre le nombre nécessaire de jurés avait été descendu de onze à sept et le tribunal révolutionnaire était déclaré constitué pour punir les ennemis du peuple, c'est-à-dire ceux cherchant à anéantir la liberté publique soit par la force soit par la ruse! Le 8 thermidor, devant le tribunal, le chevalier de Loizerolles eut une attitude purement passive: Coffinhal présidait, et le substitut Liendon remplissait les fonctions d'accusateur public. En fait, des rectifications furent opérées sur les actes de la procédure, mais incomplètement par suite de la rapidité avec laquelle procédèrent et les jurés et le président. <<< En voyant arriver, dit Michelet, un vieillard au lieu d'un jeune homme, Coffinhal ne prit pas la peine d'éclairer la chose. Il falsifia tranquillement l'acte, changea les prénoms et surchargea les chiffres d'années ». Le même jour par une exception étrange et à cause de manifestations hostiles de la part des assistants, le tribunal ne rendit pas son jugement à l'audience: ce fut dans la prison que les accusés se l'entendirent prononcer. C'est sans doute en attendant la sentence que le chevalier de Loizerolles, en présence de M. de Pranville, curé de Champigny, prononça ces paroles rappelées par M. Jules Bonnet, dans sa notice des procès criminels revisés depuis François Ier jusqu'à nos jours, Paris (1869) : « Ces gens-là sont si bêtes, ils vont si vite en besogne, qu'ils n'ont pas le temps de regarder derrière eux ! Il ne leur faut que des têtes; peu leur importe lesquelles, pourvu
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 +|**00000237**| 21 qu'ils aient leur nombre! Au surplus je ne fais pas tort à mon fils; tout le bien est à sa mère. Si au milieu de ces orages il arrive un jour serein, mon fils est jeune, il en profitera. Je persiste dans ma résolution!» Le chevalier de Loizerolles fut condamné avec vingt-deux de ses co-accusés, tous convaincus de s'être déclarés les ennemis du peuple, en prenant part aux conspirations et complots de Capet et de sa famille; en assassinant le peuple pour défendre la royauté; en entretenant des intelligences avec les ennemis de la République; en leur fournissant des secours; en participant aux crimes de Bailly, de Lafayette et de Petion; en tâchant de rompre l'unité et l'indivisibilité; en conspirant dans la maison d'arrêt dite Lazare, à l'effet de s'évader et ensuite dissoudre, par le meurtre et l'assassinat des représentants du peuple, et notamment des membres des comités de salut public et de sûreté, le gouvernement républicain, et de rétablir la royauté. Dans la soirée même du 8 thermidor (26 juillet 1794), le chevalier de Loizerolles monta dans l'une des charrettes dirigées sous les ordres d'Henriot sur la place du Trône. Il n'eut pour compagnons de la dernière heure, comme l'a écrit Henri de Latouche dans sa notice sur la vie et les ouvrages d'André Chénier (édition Charpentier, Paris, 1841), ni André Chénier, ni Roucher; ils n'étaient déjà plus depuis le 7 thermidor! Mais parmi les victimes conduites avec lui à la mort, nous citerons le marquis d'Usson, âgé de 62 ans, ancien maréchal de camp, les frères Trudaine, âgés l'un de 29 et l'autre de 28 ans, ces deux amis d'André Chénier, avec lequel ils auraient voulu mourir, l'ancien conseiller au parlement de Dijon, Nicaut, - Sabine Viriville, âgée de 31 ans, comtesse de Périgord, Brogniard, âgé de 44 ans, ex-curé constitutionnel de Saint-Nicolas du Chardonnet, et Boucher, âgé de 36 ans, ancien secrétaire de Bailly. La pensée qu'il sauvait son fils fut la consolation suprême du chevalier qui, au moment de mourir, manifesta sa joie d'y avoir réussi ! (1) Cependant et le matin du 8 thermidor, l'assemblée populaire de l'Arsenal, prévenue que le chevalier allait comparaître devant le tri1. Loizerolles figure sur la Liste générale des condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire sous le numéro 2.577.
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 +|**00000238**| 22 bunal révolutionnaire, avait pris un arrêté pour le réclamer. Ses rédacteurs l'avaient motivé en rappelant que le citoyen Loizerolles avait constamment éclairé les pauvres par ses lumières et s'était même signalé envers eux par beaucoup d'actes de bienfaisance. Cet effort pour le sauver se trouva annulé par la promptitude apportée dans l'exécution du jugement. Un seul jour de répit et le chevalier échappait! Le 9, en effet, le tribunal révolutionnaire condamnait encore et de nouvelles victimes périrent; mais le 10, Robespierre, mis, dès la veille, hors la loi par la Convention, montait ou plutôt était porté sur l'échafaud de la place de la Révolution. M. Thiers, dans son Histoire de la Révolution, consacre quelques lignes aux de Loizerolles : « On commettait, écrit-il, les plus étranges erreurs! Un digne vieillard, Loizerolles, entend prononcer à côté de son nom les prénoms de son fils. Il se garde de réclamer, et il est envoyé à la mort. Quelque temps après le fils est jugé à son tour, et il se trouve qu'il aurait dû ne plus exister, car un individu ayant tous ses noms avait été exécuté, c'était son père. Il n'en périt pas moins! >>> Il y a là, comme on le voit, une erreur de la part de cet historien, ne pouvant du reste suffire à tous les détails de son labeur. Mais ce qu'il écrit à tort de Loizerolles au point de vue de l'autorité de la chose jugée méconnue par le tribunal révolutionnaire, il aurait pu le dire à propos de trop nombreux prévenus amnistiés ou jugés précédemment et néanmoins condamnés à mort ensuite à raison des faits objet de l'amnistie ou du jugement de renvoi (Voir DOMENGET : Fonquier-Tinville et le tribunal révolutionnaire 1878 pages 247 et suivantes). Ce ne fut que le 6 fructidor an III (27 octobre 1794) que Loizerolles fils et sa mère furent mis en liberté à la suite de la visite de Bourdon de l'Oise et de Legendre, membres du comité de sûreté générale. Deux jours après sur le pont de l'Hôtel-Dieu (1) le jeune de Loizerolles lit une affiche où se trouve insérée sa condamnation à la peine de mort! il l'arrache, la porte à Bernière, membre du comité de législation et obtient copie du dossier. Si l'intérêt social commandait de reviser le procès du chevalier, 1. Ce pont était dit aussi le Pont au double; il était à côté de l'Hôtel-Dieu et tenait d'un bout à la rue de la Bucherie, vis à vis la rue du Fouarre, et de l'autre à la cour de l'archevêché.
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 +|**00000239**| 23 l'intérêt privé de sa famille rendait d'un autre côté cette procédure inévitable, la confiscation des biens se trouvant la conséquence de la condamnation prononcée. La Convention s'attribuant le droit de révision, qui n'existait plus pour les tribunaux, entendit dans sa séance du 14 pluviose an III (2 février 1795) le rapport de Ch. Pottier, l'un de ses membres, au nom du comité de législation. Ce rapport est un document à transcrire ici dans presque tout son entier : <<<< Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans, fut compris dans une liste de prévenus de conspiration dans l'intérieur de la maison d'arrêt. Il se trouva au nombre de ceux contre lesquels il fut porté le 6 thermidor un acte d'accusation et qui, par suite, devaient être traduits au tribunal révolutionnaire. >> On assure que Loizerolles père, qui en fut instruit, trompant la vigilance de ceux qui étaient chargés de cette opération, se substitua à son fils. >> Loizerolles père, traduit le lendemain 8 thermidor au tribunal, y fut compris dans la liste des condamnés à mort et exécuté le même jour. > Des copies officielles et figurées du procès ont été mises sous les yeux du comité de législation. On a vu que l'acte d'accusation du 6 thermidor a été dirigé contre Loizerolles fils; on y lit: FrançoisSimon Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans. Cette dénomination existe encore sur la minute et n'a éprouvé aucun changement, aucune altération. Il en résulte que c'est Loizerolles fils qui était accusé et qui devait être mis en jugement. >> En deuxième lieu, dans l'acte contenant la déclaration des jurés, on remarque à l'article V les mêmes dénominations que dans l'acte d'accusation: François-Simon Loizerolles fils. âgé de vingt-deux ans. On a effacé le mot François pour y substituer le mot Jean; le mot fils s'y trouve également rayé et remplacé par celui de père, et les chiffres 22 sont surchargés de ceux 61; on y a ajouté ces mots : ancien lieutenant-général du régiment de l'Arsenal, ex-noble. >> Loizerolles père avait été lieutenant-général du bailliage de l'Arsenal. >> Cette déclaration, lorsqu'il la fit, fut sans doute mal entendue, et par suite mal rendue. >> En troisième lieu, dans l'expédition figurée du jugement, on
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 +|**00000240**| - 24 voit dans la récapitulation des noms portés en l'acte d'accusation celui de Jean-Simon Loizerolles père; ensuite, dans la transcription de l'acte d'accusation, en tête de ce jugement, on lit à l'article V : François-Simon Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans; on y a seulement effacé le mot François, pour y substituer celui de Jean. Les autres expressions de Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans, y sont restées en entier. Dans le restant de l'acte, on y trouve la dénomination de Jean-Simon Loizerolles. >> Voilà ce qui résulte de l'examen des pièces. >> Le comité a dû ne consulter que les principes. >> Nul ne pourra être traduit au tribunal sans un acte d'accusation. >> Il n'y a point de jugement légal là où il n'y a point d'acte d'accusation. >> La confiscation ne peut être que la suite d'une condamnation légale. >> Par conséquent où il n'y a point de condamnation légale il ne peut y avoir de confiscation. >> Ici c'est Loizerolles fils qui avait été accusé, c'est Loizerolles père qui avait été mis en jugement et condamné: l'illégalité de la condamnation est palpable ». A la séance même du 14 pluviose an III (5 février 1795) et sur la proposition du rapporteur, la Convention rendit le décret suivant : <<< Considérant, après avoir entendu le rapport de son comité de législation sur la pétition de la citoyenne Marteau, veuve Loizerolles, et du citoyen François Loizerolles fils, renvoyée par la commission des revenus nationaux, tendante à obtenir la mainlevée pure et simple des scellés posés après l'exécution de Jean-Simon Loizerolles père; >> Considérant que l'accusation du 6 thermidor est portée contre François Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans; que dans la déclaration des jurés se trouvent les mêmes dénominations; qu'on y a substitué les mots Jean au lieu de François, Père au lieu de FILS, et surchargé les chiffres 22, pour y mettre les chiffres 61; qu'on y a ajouté ces mots : ancien lieutenant-général du régiment de l'Arsenal; >> Considérant que dans la transcription de l'acte d'accusation, en tête du jugement du 8 thermidor, on trouve seulement le mot Jean, substitué à celui de François; qu'on y a laissé les mots fils, âgé de vingt-deux ans; qu'ensuite, dans le vu des pièces et dans la pronon-
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 +|**00000241**| 25 18 M ciation du jugement, se trouvent les mots Jean-Simon Loizerolles; >> Considérant que l'acte d'accusation a été porté contre Loizerolles fils, alors détenu dans la maison d'arrêt dite Lazare, et depuis mis en liberté; qu'il n'y a aucun acte d'accusation porté contre Loizerolles père; qu'il ne pouvait, par conséquent, être mis en jugement; qu'il n'a été compris sur la liste des condamnés que par une substitution de nom infiniment coupable, et qui fait disparaître à son égard toute apparence de formes légales, la Convention décrète ce qui suit : >> Le jugement du tribunal révolutionnaire, du 8 thermidor, est réputé non avenu contre Jean-Simon Loizerolles; il n'y a lieu à la confiscation des biens dépendants de sa succession; les scellés et séquestres qui pourraient avoir été mis seront levés sur-le-champ partout où besoin sera. >> Le présent décret ne sera pas imprimé; il en sera envoyé un exemplaire manuscrit à la commission des revenus nationaux > (1). La condamnation du chevalier de Loizerolles devait être et fut l'un des points discutés au procès de Fouquier-Tinville. Arrêté en thermidor an II, l'ancien accusateur public du tribunal révolutionnaire avait vu commencer son procès et celui de trente co-prévenus le 23 frimaire an III. Suspendue quelque temps, l'instruction fut reprise le 8 germinal pour avoir en floréal sur la place de Grève, avec l'exécution capitale de Fouquier-Tinville et de quinze autres condamnés, son dénoûment légal. Au nombre de ses co-accusés figurait notamment Foucault, juge au tribunal révolutionnaire (Coffinhal avait été exécuté avec Robespierre). L'un des chefs d'accusation était que Barbier, ex-substitut, Foucault, ex-juge, avaient signé un jugement du 8 thermidor, qui condamnait le père pour le fils, quoique le nom de ce dernier fût énoncé dans l'acte d'accusation et même dans le jugement et que la seule présence du père, âgé de plus de 60 ans, dut assez mettre à portée les spectateurs de connaître qu'il était plus âgé que son fils, qui n'avait que 22 ans d'après les pièces du procès. Loizerolles fils fut entendu comme témoin. Dans le cours de sa déposition et parlant de son père, amené à la barre quoique non accusé, il prononça ces paroles: <<< Je demande pourquoi l'accusateur 1. M. Jules Bonnet, avocat à la cour d'appel de Paris, a traité l'affaire Loizerolles. Voir sa Notice des procès criminels revisės depuis François Ier jusqu'à nos jours avec des notes explicatives; nouvelle édition, Paris 1869.
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 +|**00000242**| 26 - public ne le fit pas retirer des débats ?... En m'assassinant comme complice de conspirations imaginaires, l'apparence des formes n'aurait point été violée; mais elle l'a été d'une manière bien criminelle à son égard, puisqu'il n'y a contre lui ni acte d'accusation ni question aux jurés ! >> Dans un mémoire prétendu justificatif, Fouquier-Tinville, avant les débats publics, avait fourni le 6 germinal an III ses explications. << C'est Loizerolles père, disait-il, qui a été dénoncé comme ayant trempé dans la conspiration de Lazare; ce fait est prouvé par la dénonciation. Mais comme depuis l'odieuse loi du 22 prairial il n'y avait plus d'interrogatoire secret pour se procurer les prénoms et qualités des prévenus traduits au tribunal, il fallait envoyer dans les différentes maisons d'arrêt où ils étaient, et celui qui a été à Lazare pour prendre les prénoms n'a pas eu l'attention de demander s'il y avait plusieurs Loizerolles à Lazare; il a pris les prénoms, âge et qualités du fils qui s'est présenté au lieu du père, quoique sa note porte bien Loizerolles père. Les prénoms, âge et qualités ont été remplis par le secrétaire du parquet tels qu'ils ont été rapportés. Voilà l'erreur qui n'aurait pu avoir lieu dans tout autre cas que celui d'une conspiration de prison qui embrassait plusieurs individus. Mais il n'y a pas eu d'erreur quant aux individus: l'huissier était chargé d'extraire Loizerolles père; aussi l'a-t-il écroué le 7 à la Conciergerie, en notifiant l'acte d'accusation. C'est Loizerolles père qui a été mis en jugement et jugé et condamné. L'identité de la personne a été reconnue dans l'audience; on s'est aperçu que l'âge, les prénoms, les qualités énoncés dans l'acte d'accusation n'étaient pas les siens; on a inscrit son âge, ses prénoms et qualités. Mais par l'insouciance coupable du président Coffinhal, qui tenait l'audience, et la négligence répréhensible du commis-greffier, il paraît qu'il y a eu des surcharges sur la minute du jugement et sur les questions, et que le renvoi n'a pas été paraphé. Cette omission et ce délit, s'ils existent véritablement, sont un fait personnel au président Coffinhal et au commis-greffier chargé de l'audience, et non au substitut de l'accusateur public, qui ne signe jamais les minutes des jugements et n'en peut être responsable à aucun titre. En ce moment même, quoique la minute du jugement constate que c'est le père Loizerolles qui a été condamné, le jugement imprimé paraît avoir condamné Loizerolles fils, ce qui est évidemment une erreur et une faute d'impression. >> Il résulte de ces éclaircissements précis et positifs qu'il n'y
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 +|**00000243**| 27 a jamais eu aucun dévouement de la part de Loizerolles père pour son fils, qui n'a jamais été dénoncé, à ma connaissance, et qu'il n'y a eu aucune erreur ni substitution du père Loizerolles pour le fils ». Mais il fut établi que le registre d'entrée de Fouquier-Tinville mentionnait réellement, sous le numéro 3175, non pas Loizerolles père, mais Loizerolles fils (voir DOMENGET, Fouquier-Tinville et le tribunal révolutionnaire) – 1878 page 386), et lors des débats public Fouquier-Tinville finit par déclarer ce qui suit: <<< C'était le fils Loizerolles qui était traduit en jugement; après la loi du 22 prairial on ne fit plus d'interrogatoires, on envoyait seulement dans les prisons des individus ou des huissiers qui étaient chargés de prendre les noms des détenus et de les amener au tribunal. Celui qui est allé à Lazare a pris le père pour le fils. Mon substitut, je crois que c'était Liendon, aurait dû mettre le père hors des débats ». C'était un tardif hommage à la vérité et à la justice. Quand le décret impérial du 14 décembre 1810 eut rétabli l'Ordre des avocats, supprimé le 2 septembre 1790, le souvenir du chevalier de Loizerolles se retrouva au palais, et dans son discours de rentrée, au mois de novembre 1812, le bâtonnier Lacroix-Frainville, parlant des confrères perdus pour le barreau, se plut à rappeler Aved de Loizerolles, <« ce tendre et généreux père dont le dévouement héroïque mérite de consacrer son nom à la postérité ». Enfin dans son tableau (que grava Jazet) de Louis XVI, recevant le duc d'Enghien au séjour des bienheureux, tableau dédié au comte d'Artois, le peintre Rehn n'oublia pas de placer parmi les personnages dont la fin tragique a aidé à composer sous la Restauration la légende des victimes de la Révolution, le chevalier de Loizerolles, lequel figure entre M. de Nicolaï et Lavoisier. Mais le domaine de l'histoire est plein de polémiques. Tandis que la plupart des écrivains ayant parlé de cet épisode des temps révolutionnaires, - et notamment François Pagès (Histoire secrète de la Révolution française), Delille (Poème de la pitié), l'abbé Feller (Dictionnaire historique), l'abbé de Montgaillard (Histoire de France), Thiers (Histoire de la Révolution française), Henri de Latouche, et encore Michelet (Histoire de la Révolution française), - glorifient ce père de s'étre empressé de mourir pour laisser vivre son fils, il s'est trouvé, pour lui contester son dévouement et son sacrifice volontaire, un historien considérable, M. Louis Blanc ! << Qui n'a lu (écrit-il dans son Histoire de la Révolution française,
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 +|**00000244**| 28 livre XII, chapitre iv, intitulé la Terreur à son apogée) dans une foule de livres, et vu retracée dans un des tableaux historiques de la Révolution, la touchante scène de Loizerolles se présentant à la place de son fils et mourant pour le sauver! Ici encore le roman a été substitué à l'histoire. Les faits tels qu'ils se passèrent réellement sont ceux-ci. Parmi les détenus de la prison de Saint-Lazare, figuraient Jean Loizerolles, vieillard de soixante-un ans, et François, son fils, âgé de vingt-deux ans seulement. Le vieillard avait encouru l'inimitié de l'administrateur Gagnant: il fut dénoncé par ce dernier, mis sur la liste de ceux qu'attendait le tribunal révolutionnaire, et transféré de la prison Saint-Lazare à la Conciergerie. Mais il advint que l'huissier chargé d'aller prendre à Saint-Lazare les prénoms, âge et qualités du père, n'ayant point demandé s'il y avait plusieurs Loizerolles, prit les prénoms, âge et qualités du fils, lesquels se trouvèrent en conséquence portés sur l'acte d'accusation, lequel fut signifié à Loizerolles père après son entrée à la Conciergerie. Il s'aperçut de l'erreur commise, et craignant sans doute, s'il la faisait remarquer, d'appeler l'attention sur son fils, resté à Saint-Lazare, il eut la présence d'esprit de se taire. Mais en cela seul consista son dévouement paternel; son fils n'avait pas été dénoncé, tandis que lui l'avait été, et il ne pouvait, par suite, ignorer que la victime désignée, c'était lui-même. Il n'y avait donc pas lieu, pour lui, de se sacrifier à son fils, et, en réalité, l'affreux malentendu dont on fait tant de bruit n'exista pas, car à l'audience, Coffinhal, averti de l'erreur commise par l'huissier qui était allé à Saint-Lazare, la rectifia, séance tenante, en rétablissant sur la minute le mot Jean à la place du mot François, le mot père à la place du mot fils, et le chiffre 61 à la place du chiffre 22. En résumé, c'était Loizerolles père qui avait été dénoncé, c'était lui qu'on voulait frapper et ce fut lui que les juges, après avoir constaté son identité, condamnèrent. Il n'y eut donc point, en ce cas, substitution de personnes et la rectification à cet égard était d'autant plus nécessaire qu'il n'est pas de fait dont les ennemis de la Révolution aient tiré meilleur parti dans leurs efforts pour la rendre odieuse : témoin le contraste présenté en ces termes par un narrateur intéressé, que citent par complaisance, page 265, les éditeurs du tableau historique de la maison Lazare: Quel atroce assassinat! quel sublime sacrifice! » La vérité ne sanctionne ni l'un ni l'autre terme de ce rapprochement, où la vengeance de l'esprit de parti perce à travers le culte
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 +|**00000245**| 29 de l'héroïsme; et si nos lecteurs regrettent d'avoir un acte touchant de moins à admirer dans les annales du dévouement, leur regret sera tempéré par la satisfaction d'avoir une atrocité de moins à maudire dans les annales de la fureur ». En écrivant ces lignes, M. Louis Blanc a oublié ou méconnu l'acte de justice nécessaire à la Convention revisant le procès, et il a réédité purement et simplement la première version de Fouquier-Tinville, sans tenir compte de son dernier aveu: en se passionnant, l'historien a fait tort au juriste et enlevé toute autorité à sa prétendue rectification. De son côté, l'auteur du Grand Dictionnaire universel du dixneuvième siècle, Pierre Larousse, a, dans les articles consacrés au chevalier et à son fils François-Simon, voulu, lui aussi, avoir raison de la légende de l'amour paternel que M. Berriat Saint-Prix, dit-il, a essayé de raviver dans son livre de la Justice révolutionnaire, sans rapporter aucun fait nouveau à l'appui. A cet effet Pierre Larousse rappelle qu'un écrivain tout à fait hostile aux hommes de la Révolution, M. Campardon (Histoire du tribunal révolutionnaire, tome 2, pages 117 et suivantes), après un examen approfondi des dossiers et de toutes les pièces, déclare loyalement que les assertions de Fouquier-Tinville sont exactes. Il ajoute que M. Campardon a trouvé 'notamment aux archives la dénonciation des moutons, Charles Jeaubert, Robert et Leymandi; que cette dénonciation qui motiva la mise en accusation commence ainsi : « Loizerolles père n'a pas cessé de lancer des sarcasmes contre la Convention et les patriotes qu'il qualifiait d'hommes de sang, etc., etc ». Puis il s'attache à démontrer que c'était bien Loizerolles père qu'on entendait traduire comme accusé, qu'il n'y eut pas de faux commis par Coffinhal, que ce dernier opéra une correction indispensable, que Loizerolles fils n'avait jamais été en cause, qu'il n'y eut pas de substitution de personne, et que le père ne put avoir la noble illusion qu'il mourait pour son fils. A l'appui de ces allégations, Pierre Larousse observe que c'était si bien le père qui avait été condamné, que ses biens et non ceux du fils furent confisqués et que le décret de la Convention qui annula cette confiscation fut une concession à laquelle on ne peut qu'applaudir au point de vue de l'humanité et de la philanthropie, mais dont la réaction tira grand parti. Nous avons cru que, quoique erronés, les aperçus du compilateur
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 +|**00000246**| 30 Pierre Larousse avaient ici leur place, ne serait-ce que pour recevoir de tout ce qui précède une réfutation nécessaire. Avant M. Louis Blanc, MM. Alboize et Maquet avaient déjà écrit que le tribunal révolutionnaire avait frappé la victime réellement visée et que le chevalier de Loizerolles n'avait pu sur ce point se faire illusion, mais ils s'étaient empressés d'ajouter qu'il n'en restait pas moins certain que le père crut fermement se dévouer à la mort à la place de son fils. En semblant vouloir dans une certaine mesure disculper, malgré le droit et la raison, le tribunal révolutionnaire, au moins laissaient-ils intact le généreux sacrifice conçu et accompli par le chevalier. En définitive, parce que Michaud a commis une erreur dans laquelle du reste était avant lui bien involontairement tombé le conventionnel Pottier, lui-même, erreur dont certains historiens ont abusé, et qui semble remonter à l'avocat Réal, devenu depuis comte de l'Empire, ce n'est pas une raison, sous prétexte de la rectifier, d'être injuste envers le chevalier et de lui disputer son titre de gloire. Le rapport des moutons trouvé par M Campardon ne change rien à la situation personnelle du chevalier recevant comme étant le sien un acte d'accusation libellé contre son fils; le chevalier en ignorait l'existence comme il ignorait la dénonciation qu'avait pu faire Gagnant. Dans son esprit, son fils, arrêté en même temps que lui comme suspect, pouvait à ce titre être traduit un jour quelconque devant le tribunal; rien ne lui révélait que c'était lui, le chevalier, que l'accusateur public entendait faire juger; à ses yeux l'accusation notamment d'avoir conspiré dans la prison n'avait à son égard, pas plus qu'à celui de son fils, aucun fondement spécial ; n'eût-il pas été jurisconsulte que, comme homme, il devait se dire que s'il parvenait à se laisser condamner sous les noms de son fils, ce dernier ne pourrait pas être mis en accusation, puisqu'un jugement aurait déjà condamné une personne portant ses noms. Toutes ces réflexions, le chevalier les a faites; elles se présentaient d'elles-mêmes à son esprit et elles furent la réalité de ce drame accompli dans le for intérieur, tout en cœur et en pensée. Sur la liste qui servit à faire l'appel des accusés, se trouve sous le numéro 15 le nom de Loizerolles fils, et nulle part ailleurs celui de Loizerolles père. C'est l'observation que précise Henri Wallon dans son Histoire du tribunal de Paris avec le Journal de ses actes (18801881).
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 +|**00000247**| 31 Loizerolles se trouva être l'une des 1315 victimes qui furent immolées à la barrière du Trône, dite alors la barrière renversée, en moins de sept semaines du 26 prairial an II (14 juin 1794) au 9 thermidor (22 juillet). Enfouis et dissimulés dans un coin de terre n'ayant pas trente pieds carrés d'étendue, le long des murs du jardin qui appartenait (près du village de Pic-Pus aujourd'hui absorbé par le faubourg St-Antoine) aux religieuses chanoinesses de Saint-Augustin, leurs dépouilles mortelles ont fini par reposer dans un cimetière, le coin de terre dont il s'agit ayant été religieusement approprié. C'est le cimetière fermé de Pic-Pus, près duquel fut élevée en 1817 une chapelle par les soins des Salm Kirbourg, en mémoire de Frédéric rhingrave (rheingraf: comte du Rhin) de Salm Kirbourg, mort à 48 ans sur l'échafaud de la place du Trône le 23 janvier 1794 (4 pluviôse an II). Tous les ans une messe est dite pour le repos des âmes des morts qui dorment dans le cimetière du couvent de Pic-Pus, après la quinzaine de Pâques. Sur les tablettes de marbre posées dans la chapelle, le chevalier de Loizerolles est inscrit chronologiquement sous le numéro 1204. Son nom se trouve mêlé à ceux de Sombreuil et de son fils, de Lavoisier, du duc et de la duchesse de Mouchy née Louise d'Arpajon, de Linguet, de la maréchale et de la duchesse de Biron, du prince de Broglie, ancien membre de la Constituante, de la maréchale de Noailles née de Cossé-Brissac, de la duchesse d'Ayen, sa fille, et de la vicomtesse de Noailles, sa petite-fille, du vicomte de Beauharnais, père du prince Eugène, de Roucher et d'André Chénier. Nous terminerons cette étude par quelques documents concernant les deux fils du chevalier de Loizerolles. § 3. Charles-Jean Aved de Loizerolles, né en 1770. Il servit d'abord dans la compagnie écossaise des gardes du roi Louis XVI, et dut faire sous les ordres des princes émigrés la campagne de 1791 et 1792. La suite des événements le fit rester hors de France. Lors de la prise de Magdebourg par Ney, après la bataille d'Iéna (10 novembre 1806), il ne dut la vie qu'à la justice du maréchal.
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 +|**00000248**| 32 A ceux qui demandaient qu'il fût passé par les armes avec d'autres émigrés, Ney répondit qu'à Magdebourg il ne connaissait que des Prussiens! Le retour de Louis XVIII en France lui rouvrit l'entrée de la patrie. Capitaine d'infanterie et chevalier de Saint-Louis et de Saint-Jean de Jérusalem, il fut nommé juge de paix du canton de La Chapellela-Reine près Fontainebleau, le 28 avril 1817. Au souvenir de ses habitudes et de ses anciens grades militaires, M. de Loizerolles manifestait volontiers sa surprise à l'occasion de ses nouvelles et pacifiques fonctions. Il n'en jouit pas longtemps, car il décéda le 26 mars 1813, âgé de 49 ans. Ce jour même M. Hemelot, procureur du roi à Fontainebleau, en reçut la nouvelle et s'empressa d'inviter le maire de La Chapellela-Reine, qui se trouvait être M. Testot-Ferry, baron de l'Empire, chevalier de Saint-Louis, premier aide de camp du duc de Raguse et colonel de cavalerie (1), à lui faire conjointement avec l'un des suppléants de la justice de paix et le greffier, un rapport détaillé sur les causes d'une mort si subite. Du rapport que dressèrent M. le baron Testot-Ferry et M. Langlois, médecin et en même temps suppléant, il résulta que M. de Loizerolles, après de longues et vives douleurs, avait succombé aux suites d'une violente indigestion. Il fut enterré dans le cimetière de la paroisse de La Chapelle-laReine. § 4 François-Simon Aved de Loizerolles, son frère cadet, né en 1772, habitait avec leur mère en 1818 rue de Buffon n° 13. Ainsi que nous l'avons vu plus haut, lui aussi avait servi pendant les années 1791 et 1792 sous les ordres des princes émigrés. Revenu à Paris au mois d'août 1793, il avait, sans avoir pu l'obtenir, sollicité un passe-port et avait été arrêté comme suspect en même temps que son père. Il s'intitulait avocat, professeur de langue anglaise, de langue latine, de géographie, d'histoire et de littérature. Il fut même directeur d'une maison d'éducation, rue des Morts, faubourg St-Martin. 1. C'est lui qui, lorsque la révolution était devenue menaçante pour la famille royale, avait été chargé de conduire les tantes du roi à Turin.
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 +|**00000249**| 33 Nous connaissons de lui les ouvrages suivants : Vers élégiaques sur les arbres funèbres plantés autour du tombeau du naturaliste Valmont de Bomare (auteur du dictionnaire d'histoire naturelle, mort en 1807); Le printemps, poème, 2 éditions (1811 et 1812); Le roi de Rome, poème allégorique, imité de la 4º églogue de Virgile (1811); La mort de Loizerolles, ou le triomphe de l'amour paternel, poème en 3 chants (1813); Captivité de St Louis II et son martyre, contenant les journées des 5 et 6 octobre 1789, des 20 juin et 10 août 1792, élégie par le chevalier de Loizerolles, ancien chevau-léger de la garde du roi (1817); La vie et la mort de Monseigneur le duc de Berry, poème élégiaque (1821); Le baptême de Sa Majesté Henri Charles Ferdinand Marie Dieudonné d'Artois, duc de Bordeaux (1822); L'Espagne délivrée, poème (1823); Les funérailles de Louis XVIII à l'abbaye St-Denis (1824); Le sacre et le couronnement de Sa Majesté Charles X (1825); La mort de Loizerolles, poème; nouvelle édition, augmentée d'une notice sur sa vie et de son portrait, suivie de la messe des morts à Pic-Pus et d'un recueil d'élégies (1828). Cette nouvelle édition, qui n'a qu'un chant, n'a de commun avec celle de 1813 que le titre, le sujet étant traité d'une nouvelle manière. Elle est dédiée à l'un des trois défenseurs de Louis XVI, le comte de Sèze, premier président de la cour de cassation. Dans la première édition, Loizerolles fils glorifie Napoléon d'avoir clos l'ère révolutionnaire; dans la seconde il lui était impossible de ne pas se montrer personnellement heureux du retour des Bourbons, qu'avait servis son père. Les élégies au nombre de neuf publiées à la suite du poème ont été inspirées à de Loizerolles par la mort prématurée d'Auguste, son tout jeune fils. Lui-même est décédé à Paris en 1845. Il avait passé son enfance à Saintry, où les Loizerolles, depuis le peintre portraitiste, avaient une maison de campagne. Dans sa première édition il en parle avec amour: Je crois le voir encor ce bois dont le silence Favorisait les jeux de mon heureuse enfance. - 1911. I. 3
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 +|**00000250**| 34 O charmante retraite ! ô champêtre Saintri! Tu m'offrais la douceur de ton paisible abri. O mon frère ! à ces lieux que tu prêtais de charmes ! Là nos jours confondus s'écoulaient sans alarmes. Dans ces bois fortunés, arrondis en berceaux, Nous croissions tous les deux... ...Mon père, entraîné par le plus tendre amour, De nous, de nos progrès s'occupait chaque jour. Cette maison des Loizerolles a appartenu à Madame Goujet (voir Histoire seigneuriale, civile et paroissiale de Saintry par Emile Creuzet, page 9, la note) et est habitée aujourd'hui par Madame veuve Dollois. Alphonse BoULÉ.
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 +|**00000251**| LA FÊTE A LA RAISON A CORBEIL 1793 Nous donnons ci-après un curieux compte-rendu d'une fête révolutionnaire qui eut lieu à Corbeil le 30 Novembre 1793, la Fête à la Raison et l'inauguration des bustes de Le Pelletier et de Marat, qualifiés alors de Martyrs de la liberté. Ces fêtes eurent lieu un peu partout, avec plus ou moins d'éclat, mais peu de villes en ont gardé le souvenir. A Corbeil, le récit de la cérémonie fut gracieusement imprimé par le citoyen Didot, mais il est probable qu'il ne fut tiré qu'à fort peu d'exemplaires, car je n'en connais qu'un seul et ne l'ai jamais vu passer en vente. Peutêtre le trouverait-on à la Bibliothèque Nationale, mais en tous cas, on peut affirmer qu'il est très rare; c'est pourquoi nous croyons bien faire en l'insérant dans notre bulletin. Cette « Fête à la Raison » avait lieu sous les auspices de la Société populaire de Corbeil, qui a joué dans notre ville, pendant la période révolutionnaire, un rôle absolument prépondérant. Cette Société menait tout, dirigeait tout; les pouvoirs publics s'effaçaient devant elle, et l'histoire de la Révolution à Corbeil, sur laquelle les registres municipaux donnent fort peu de détails, serait plus intéressante et surtout bien plus complète, si nous avions les registres de la Société populaire; mais celle-ci était dirigée par des hommes en vue et animés de passions violentes, et quand la tempête fut passée, ils rentrèrent dans le rang et s'efforcèrent, par tous les moyens, de faire oublier le rôle qu'ils avaient joué au milieu des troubles de la Révolution et, pour arriver à ce but, ils détruisirent les registres et les papiers qui étaient devenus compromettants pour eux. C'est ce qui explique que le petit livret de la Fête à la Raison soit devenu si rare et si introuvable. Le Président de la Société populaire de Corbeil était alors M. Tournant, dont le fils a été notaire, puis juge de paix de Corbeil pendant de longues années ; il a signé le compte-rendu de cette fête, c'était une raison de plus pour qu'il le fît disparaître. Quoi qu'il en soit, nous espérons que ce petit retour vers le passé sera lu avec intérêt et que la Fête à la Raison, dont nous avons respecté les termes et même l'orthographe, sera désormais à l'abri de la perte et de l'oubli. A. D. -
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 +|**00000252**| COMPTE-RENDU DE LA FÊTE A LA RAISON ET DE L'INAUGURATION DES BUSTES DES MARTYRS DE LA LIBERTÉ Célébrée par la société populaire de Corbeil-sur-Seine, le 10 du troisième mois de l'an deuxième de la République Françoise, une et indivisible (30 Novembre 1793). Le dix frimaire, la société populaire de Corbeil ayant concouru de tout son pouvoir à l'anéantissement du fanatisme, voulant en montrer sa joie, et rendre son respectueux hommage à la Raison; désirant célébrer sa fête, et solemnellement faire l'inauguration des bustes des martyrs de la liberté, elle s'étoit empressée de prier un vrai Montagnard, un fidèle défenseur de la Liberté, alors en mission à la fabrication des assignats à Essonnes, le citoyen Giraud, Représentant du Peuple, et le Citoyen Niel, Commissaire national au même lieu, qui est également connu par son civisme et les lumières qu'il a propagées, pour partager l'enthousiasme civique de tous les Citoyens. La Société populaire, ne s'occupant aussi que du soin d'embraser tous les cœurs du feu sacré de la Raison, de la liberté et de l'égalité, avoit cru devoir inviter les 86 Communes du District de Corbeil, à députer dans leur sein plusieurs Citoyens, pour venir fraterniser avec elle, et concourir aux grâces qu'elle rendroit à la Nature, à la Raison, de tous leurs Bienfaits, et au bonheur qu'elle goûtoit. Tous les vœux de la Société ont été remplis ; le Représentant du peuple, le Commissaire national, toutes les communes, toutes les Autorités constituées ont accouru se joindre à elle pour célébrer la
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 +|**00000253**| 37 fête qu'elle avoit préparée avec autant d'ardeur que de plaisir. Dès la veille, une salve d'artillerie annonça le jour mémorable où les Républicains de Corbeil, et le Représentant, le Commissaire national, et les Députés des Communes, devoient tous ensemble rendre hommage à la divinité de la Nature et à la Philosophie. Le même jour 9, la société tenant sa Séance, le Citoyen Desmarets, membre de cette société, ayant demandé la parole, a prononcé le discours suivant qui a été souvent interrompu par des applaudissements, et par les cris chéris et universels de Vive la République ! Vive la Montagne ! Citoyens, << Assemblés pour célébrer la mémoire du plus ferme soutien de la liberté et de l'égalité, rappelons-nous ce qu'il a fait et ce qu'il fut. Marat, incorruptible ami du Peuple, consacra sa vie au soin de l'éclairer, le défendre et l'avertir des complots qu'on tramoit contre sa liberté. Les plus ténébreuses machinations n'échappoient point à son œil pénétrant. Combien de fois fit-il pâlir le Tyran sur son trône en publiant les plus secrettes conspirations? Le Despotisme alarmé voulut acheter son silence: des monceaux d'or lui furent offerts: Marat ne se contenta pas de les mépriser, il dévoila avec un nouveau courage les intrigues de ceux qui avoient tenté de le séduire. Alors les terreurs d'une Cour perfide redoublent; le traître La Fayette, digne ministre de ses fureurs, poursuit Marat; le lâche déploie l'appareil formidable d'un siège pour investir sa maison ; mais les mesures, les efforts du scélérat échouent devant le génie du grand homme; Marat échappe aux recherches de son méprisable ennemi. Jusques-là il avoit sacrifié sa fortune et son repos aux Précieux intérêts du Peuple: il fait plus, il sacrifie sa liberté, en descendant dans des souterrains où le soleil ne pénétra jamais; et là, livré tout entier au soin de sauver sa Patrie, ses brulants écrits s'élancent du sein de la terre, comme les foudres d'un volcan; mais par un double effet, en même temps qu'ils échauffent, élèvent et fortifient l'âme des Patriotes, l'aristocratie en est pulvérisée. Enfin les Tyrans font un affreux et dernier effort pour nous asservir; des milliers d'assassins se rendent par des détours au palais infernal, où les instruments meurtriers sont déposés en secret; la
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 +|**00000254**| - 38trahison nous y attire, et la mort nous y attend; mais le saint enthousiasme dont Marat a rempli tous les cœurs, nous fait surmonter les dangers. Le fer, le feu, des tourbillons de fumée, des monceaux de cadavres, n'arrêtent point nos pas; c'est en les traversant, que nous pénétrons dans l'antre du crime et que nous y exterminons les monstres qui s'étoient livrés à la barbare joie de nous exterminer. Les traîtres, les esclaves qui échappent au fer vengeur des Patriotes, se cachent; la Liberté triomphe, le Despote est dans les fers. O! jour à jamais mémorable! Marat sort des entrailles de la terre; le Peuple, ivre de joie, bénit son ami, son défenseur, et le place au nombre des Juges du Tyran. Arrivé dans le Sénat auguste, l'infatigable ami du Peuple, ne se borne pas aux pénibles travaux que son poste exige; le jour, il s'y livre sans réserve ; mais son amour pour la liberté lui donne la force de surmonter la Nature, qui a consacré la nuit au repos; il éloigne le sommeil de sa paupière, pour continuer l'occupation la plus chère à son cœur ; et sans relâche, il combat le fanatisme, dévoile, poursuit les conspirateurs et les traîtres: aucuns n'échappent à la finesse de sa pénétration; en effet, elle étoit telle, que dans un siècle moins éclairé, on l'eût proclamé Prophète. Cependant, du sein de la Convention, s'élève une faction impie, qui forme des projets liberticides; l'ami du peuple les pénètre; les conspirateurs effrayés se disent: Perdons Marat, si nous ne voulons pas qu'il nous perde. Aussitôt ils invoquent la calomnie; cette fille de l'Enfer les abreuve de ses plus noirs poisons, et leurs bouches impures les distillent avec autant d'art que leurs venins se communiquent avec la rapidité de l'éclair; Mille voix prononcent anathème sur la tête de Marat; mais Marat conserve au milieu de l'orage cette sécurité qui n'appartient qu'à la vertu. Alors ses ennemis déconcertés cherchent dans les preuves mêmes de son plus ardent patriotisme, les preuves de ses prétendus crimes ; et après avoir interprété, commenté, envenimé une de ses phrases, ils demandent à grands cris un décret d'accusation contre lui. Ses amis épouvantés, répondent que s'il est prouvé que l'écrit existe, il n'est pas encore prouvé que l'ami du Peuple en soit l'Auteur. Marat, interpellé, voit la profondeur de l'abîme que la haine a creusé sous ses pas, mais dans son âme honnête, l'excès du danger ne justifie
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 +|**00000255**| - - 39 point la dissimulation: Jamais, dit-il, le mensonge ne profana mes lèvres ; quel que soit le crime que mes ennemis veulent trouver dans cet écrit, je le déclare, il est de moi. A ces mots, les scélérats qui veulent sa tête poussents des hurlements épouvantables. Qui auroit pu voir sans effroi cette lutte horrible du crime et de la vertu! On demande l'appel nominal; la crainte et l'espérance enchaînent la respiration des spectateurs; on compte les voix ; silence !... Marat est déclaré pur; la majorité n'est pas corrompue. La rage des traîtres est au comble; mais leur affreux projet, pour être échoué, n'est point abandonné; ils prennent des mesures plus perfides et plus sûres. Après avoir éloigné, par différens moyens, les vrais Républicains du sein de la Convention, ils s'y rendent tous; alors le crime l'emporte: Marat est décrété d'accusation. Le Peuple, tremblant pour son ami, se porte en foule au palais de la Justice; le redoutable Tribunal s'assemble; on voit les spectateurs, la bouche entr'ouverte et le front glacé, attendre dans un morne silence l'arrêt que Thémis va porter. Citoyens, calmez vos craintes ! la vérité paroit, le mensonge fuit; écoutons: c'est la voix sonore de l'équité qui se fait entendre ; elle prononce: Marat est innocent. Mille cris d'alégresse font retentir les airs; le peuple se presse, entoure son ami, l'élève dans ses bras, et le porte en triomphe au sein du Sénat. Là, Marat couvert d'applaudissemens, va reprendre au midi de la Montagne la place que la Gloire lui a marqué. Qui pourroit peindre le trouble, la confusion, la rage frémissante des conspirateurs? Ah! le contentement, la joie vive et pure, l'ivresse des Républicains, peuvent seuls les égaler. Mais, cette faction criminelle ne perd pas encore l'horrible espérance qu'elle a conçue de donner des fers à sa Patrie; ses trames, ses complots, forment un dédale où l'on se perd dans des milliers de routes inconnues; mais tremblez, scélérats! Marat en a saisi le fil; son œil perçant vous y suit, et votre supplice s'apprête. Déjà ils le pressentent, le craignent; l'idée de Marat les effraie: sans cesse, il se présente à leur imagination troublée, armé de la preuve de leur trahison. Pour se délivrer des tourmens que ce nom redoutable leur fait éprouver, il faut que Marat périsse; il le faut, et sa mort est jurée. Mais quels bras employer ? Qui pourra consommer un si grand crime? C'est au fond d'un Département, où leurs infernales machinations
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 +|**00000256**| 40 avoient déjà porté la révolte, qu'ils vont chercher l'instrument propre à servir leur fureur; et c'est avec l'arme dangereuse et pénible de la persuasion qu'ils font passer dans la tête échauffée d'une femme leur sanguinaire projet. Séduite, égarée par leur funeste éloquence, l'Ami, le défenseur du Peuple tombera sous ses coups; elle en fait l'exécrable serment. Arrête, implacable Furie! dans quel sang précieux vas-tu tremper tes mains cruelles? La barbare, la perfide, se fraye le chemin qui doit le conduire au crime. O comble de noirceur! c'est en intéressant le cœur qu'elle va percer, qu'elle arrive à lui. Je suis malheureuse, écrit-elle à Marat; vous êtes le refuge des infortunés, ne refusez pas de m'entendre. Marat cherchoit dans les eaux salutaires d'un bain à rafraîchir son sang brulé par le travail et les veilles, quand il reçoit ce fatal billet. Elle est malheureuse, dit-il. Ah ! qu'elle vienne, je la consolerai. Elle entre; la candeur est sur son front, mais l'enfer est dans son âme. Sa victime est sans défense, elle la contemple d'un œil satisfait, lui parle des révoltés du Calvados, de leurs progrès, feint d'en être alarmée; et pendant que Marat cherche à la tranquilliser, elle mesure le coup affreux qu'elle a juré de ne pas manquer. Le monstre! elle le tient son horrible serment, et d'une main forcenée elle perce le sein à notre ami, à notre véritable ami, qui s'écrie : Je me meurs! On accourt, il est mort. Marat est mort! ce cri lugubre se prolonge, et couvre Paris de deuil : les conspirateurs jouissent, tandis que, la douleur dans l'âme, le front consterné et les yeux humides, le Peuple accompagne le char funèbre qui porte dans la nuit du tombeau les restes précieux de son ami. Enfin, Marat redescend dans son souterrain ; sa cendre y repose; les honneurs du Panthéon l'attendent et sa mémoire est vengée. Mais, citoyens, Marat ne nous est pas ravi tout entier, puisqu'il nous laisse un grand exemple à suivre, et ses vertus à imiter. Marat aima, idolâtra sa Patrie; il combattit sans relâche pour la cause de la liberté, de l'égalité; il fut juste, désintéressé, sobre, laborieux ; son nom portoit la terreur dans le cœur des méchans en même temps qu'il faisoit l'espérance des bons. Citoyens, le temps n'est plus où l'erreur et la superstition tenoient lieu de vertus: cette fille du Mensonge avoit détruit les mœurs, elle est détruite à son tour; et les mœurs vont renaître. Marat, du séjour
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 +|**00000257**| -41 1 ا des âmes pures, jouit de cet heureux changement; il pouvoit seul nous rendre de vrais Républicains. Jurons donc tous par lui, par Le Pelletier, par leurs mânes révérés, d'aimer la Patrie, de défendre la liberté, l'égalité; de chérir, de pratiquer la vertu; de fuir, de détester le vice; et mériter par là le plus désirable des biens, celui d'une conscience pure et d'une âme vraiment républicaine ». L'Assemblée fait le serment et l'Orateur reprend : << L'ombre de Marat, celle de Le Pelletier, sont au milieu de nous; elles ont reçu notre serment ». Vive la République! Après cet Eloge funèbre, le citoyen Desmarets à chanté, en l'honneur de Marat, les couplets qui suivent: AIR: Charmante Gabrielle. En cette auguste fête, François, signalez-vous. Du fond de sa retraite, Marat vient parmi nous; Que son brûlant génie Porte en nos cœurs L'amour de la Patrie Et ses ardeurs. Marat incorruptible, Fut toujours vertueux; Et son âme sensible Vouloit qu'on fut heureux; Il avait pour Déesse La Liberté Et pour toute richesse L'Egalité. Il ébranla le Trône Du fond de son caveau. Minerve sa patronne Dirigeoit son cerveau. Aussi craint que la foudre Il a cent fois Pensé réduire en poudre Sceptres et Rois.
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 +|**00000258**| - 42 Traitres, brigands, perfides; Vous poignardez Marat, Et vos bras parricides Sont pour l'assassinat. Ah! tous les Patriotes Le vengeront Oui, les vrais sans-culottes En jureront. Au temple de Memoire Son nom sera gravé Par l'honneur et la gloire Il sera conservé. On lira ce distique « L'heureux Marat Mort pour la République Toujours vivra ». La Société a vivement applaudi à l'Eloge funèbre et aux Couplets, et en a ordonné l'impression. Le dix, jour de la Fête, douze coups de canons, tirés dès six heures du matin, indiquèrent que nous étions arrivés à l'heureuse époque où le Peuple François étoit véritablement libre. A neuf heures, le Représentant du Peuple, le Commissaire national et le Président de la Société furent conduits à la place de la Halle par Divers Citoyens, ayant à leur tête une musique guerrière. Là, un peuple innombrable se rangea sur deux lignes; les hommes et les femmes de tous les pays étoient indistinctement, se tenant sous le bras comme de bons amis et de bons frères; an milieu d'eux on vit arriver un groupe de blessés ; la Déesse de la Guerre, représentée par une citoyenne grande, belle, vertueuse, décorée des attributs de la guerre, portée en triomphe par quatre militaires, entourée de quarante guerriers, et derrière un trophée d'armes. Ensuite, à douze pas, quatre femmes portoient un grand vase, et deux à côté y répandoient de l'encens à chaque pose. Six pas plus loin étoit une femme aimable et patriote, représentant la Liberté, portée par quatre citoyens ; sous les pieds de la Liberté, on remarquoit des sceptres, des couronnes brisées, et différens attributs qui annonçoient la superstition terrassée; de chaque cotés étoient des Vestales. Douze pas après, on voyoit les bustes de Marat, Le Pelletier,
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 +|**00000259**| 43 Brutus et Rousseau, portés chacun par quatre Vestales, et entourés de plusieurs autres. Au milieu de ces bustes, étoit un vieillard portant les Tables de la Loi. Après étoient les jeunes enfants, au milieu desquels quatre portoient, sur un autel antique, quatre couronnes civiques. Plus loin, venoit une charrue sur laquelle étoit un vieillard, ayant sur la tête une couronne d'épis et de feuilles de chêne; des deux cotés huit Seyeurs, avec une faucille à la main et une poignée de blé, et derrière étoit un groupe d'Agriculteurs. Le tout étoit précédé de la musique, et immédiatement, du Représentant du Peuple, du Commissaire national et du Président de la Société populaire. Dix coups de canons ont indiqué l'ouverture de la marche. Dans cet ordre, tout a marché avec une règle admirable, dans toutes les rues de Corbeil; et de suite, on s'est rendu au champ de l'union, ou étoit élevé l'autel de la Liberté. La Guerre et la Liberté, telles qu'elles étoient accompagnées dans la marche, se sont placées sur deux façades de l'autel; sur les quatre coins ont été posés les bustes; au milieu et sur les plus hauts degrés étoient le Représentant du Peuple, le Commissaire national, et le Président de la Société. Jusqu'à ce moment, tout le Peuple avoit chanté des Hymnes patriotiques; son âme sembloit prendre une nouvelle vie: alors Tournant, Président de la Société populaire, demande la parole; un grand silence se fit, et tout le monde entendit et partagea de bon cœur ses sentiments; des applaudissements et mille cris de << Vive la République » ont couronné son discours. Il étoit ainsi conçu : Citoyens: Elle est donc enfin arrivée, l'époque mémorable du triomphe du Peuple ! Citoyens, prenez-y garde! Ce n'est que depuis quelques jours que vous êtes véritablement libres, car, celui-la étoit encore esclave, qui ployoit le col sous le joug honteux de la superstition; et naguères le prestige et le mensonge exerçoient une partie de leur empire. Lorsqu'en 1789, nous secouâmes les fers qui nous flétrissoient depuis tant de siècles, nous crûmes les avoirs brisés; et pourtant, nous n'avions fait que les changer de place, nous les avions soulevés des
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 +|**00000260**| 44 endroits qu'ils nous avoient meurtris, pour les laisser retomber ailleurs. La Bastille s'écroule avec fracas; mais le trône, mille fois plus hideux que les Bastilles, le trône, père et créateur des Bastilles, restoit sur pied; et à l'ombre de cette machine infernale, inventée pour le malheur, le désespoir et la perte des Nations, se formoit, de toutes les ligues, la plus funeste pour notre liberté. Le monstre qu'on appeloit Roi, les Vampires qu'on appeloit agents du gouvernement, les imposteurs qu'on appeloit Prêtres, les lâches qu'on appeloit Nobles, les riches égoïstes, les faux savans mêmes ; toutes ces hordes ambitieuses, avares, orgueilleuses, tyranniques, travailloient de concert à river de nouveau nos chaînes; et cette conjuration étoit d'autant plus dangereuse, qu'elle se composoit naturellement d'une foule d'intérêts particuliers, tous également opposés à l'intérêt commun du Peuple. Le dix août, vît tomber le trône, et avec lui, l'imbécile Tyran qui l'occupoit. Cet ouvrage sublime et dont la mémoire passera aux siècles les plus reculés, fut celui des Sans-culottes ; alors seulement nos chaînes se rompirent et tombèrent véritablement. Mais l'autel, élevé à l'inintelligible et absurde révélation par les mains intéressées de l'imposture, l'autel, complice éternel des crimes et des forfaits du trône, subsistoit et sembloit braver la vérité à la honte de la Raison. Le sacerdoce, tout dégoûtant du sang de tant de victimes innocentes et infortunées, sacrifiées à sa haine ou à sa cupidité, avoit besoin du despotisme pour prolonger et soutenir son existence. Tôt ou tard, il nous eût ramenés sous la tyranie d'un Despote; et la liberté n'eut été que précaire et incertaine, si le culte superstitieux et ses Prêtres fanatiques avoient continué de subsister. Le Génie du Peuple François, armé du flambeau de la Raison, porta enfin ses regards étincelans sur cette idole, jadis si terrible, et, d'une main hardie, il la renversa dans la poussière. Sa chute étonnante et presque inconcevable découvrit sa fragilité et son néant ; et les hommes libres, étonnés eux-mêmes de leur propre ouvrage, furent honteux et confus d'avoir si longtemps craint et redouté un fantôme vain et ridicule. Elle est donc enfin véritablement conquise, cette Liberté sainte, puisque le trône du despotisme et l'autel religieux de l'imposture sont également renversés et anéantis ! Fille de la Nature! Liberté bienfaisante! tu n'as plus d'ennemis
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 +|**00000261**| 45 parmi nous, et toi seule désormais recevras nos hommages. C'est pour toi que ce Romain immortel brava la puissance odieuse des Rois, et qu'il fit couler le sang de ses propres enfants. C'est pour toi qu'un autre Romain du même nom plongea un poignard dans le sein de son père. C'est à toi que ce Philosophe sensible consacra ses veilles ; c'est pour toi qu'il souffrit une longue et douloureuse persécution et qu'il déposa, dans un ouvrage à jamais célèbre, les titres qui ont enfin rendu à l'homme l'exercice de ses droits. O Brutus! O Rousseau ! vous fûtes, toi, l'artisan de la Liberté de Rome, toi, le Précurseur de la Liberté des François. Et vous, Marat et Pelletier, votre sang a coulé aussi pour la Liberté. Vous en fûtes les héros et les martyrs; vous êtes morts pour faire vivre le Peuple ; vous donnâtes enfin votre dernier soupir pour vos frères et vos amis ; de votre tombeau, recevez nos larmes, ce sont les tributs de nos cœurs. Mânes de Marat et de Pelletier, soyez témoins du triomphe que la Raison vient de remporter sur les préjugés religieux qui nous ont si longtemps fasciné les yeux. Oui, le Peuple François ne reconnaîtra jamais que lui seul pour souverain; il n'aura d'autre divinité que la Nature, et d'autre culte que celui de la Liberté, de la Vérité de l'Egalité et de la Raison. Le Citoyen Giraud, Représentant, qui remarquoit dans tous les yeux, dans tous les gestes, l'enthousiasme général, annonce qu'il va parler; aussitôt il règne un profond silence: on l'écoute, tous les esprits sont électrisés, et cent fois on crie à l'unanimité: Vive la Montagne! Çà va ! Et vive à toujours la Raison ! son discours étoit en ces termes : Citoyens, <<< Les honneurs que chaque Commune de la République s'empresse de rendre à la mémoire de Le Pelletier et de Marat, sont une preuve non équivoque qu'ils en sont dignes ; et leurs bustes placés à côté de ceux de Brutus et de Jean-Jacques, nous disent qu'ils ont marché sur les traces de ces grands hommes. Brutus poignarda un Dictateur; le Pelletier condamnaun Tyran ; Rousseau, aussi grand que la Nature, dans ses Ouvrages où respire l'air de la liberté et le sentiment de l'humanité, s'y peint sur chaque
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 +|**00000262**| 46 page; Marat, par ses écrits philosophiques, ramena l'homme à sa dignité; Marat fut l'ami du peuple. Le Pelletier apporta en naissant une tache originelle, celle d'être né d'une caste privilégiée; mais il l'effaça bientôt par le nombre de ses vertus. Aussi bienfaisant qu'il étoit opulent, il ne se servit de sa fortune que pour soulager la misère; de ses talens, que pour défendre l'opprimé; de ses perfections, que pour en faire pratiquer l'exemple: sans ambition, il jouissoit de la considération de ses égaux, et tous les hommes l'estimoient. Marat, dans ses écrits, paroissoit quelquefois sortir des bornes du juste, mais ceux qui lui ont fait ce reproche, étoient bien loin de le connoître. Né avec un caractère pétulant, il vouloit que le feu qui l'embrasoit dévorât tous les cœurs, et nous devons peut-être à son enthousiasme la hauteur de notre révolution; son génie perçant lui découvroit l'avenir, et lui indiquoit le lieu où il devoit s'arrêter. Il avoit pris naissance dans une République: mais les bornes étroites de son pays ne pouvoient contenir ses grands principes; il chercha à les propager sur un continent plus vaste; il passa en Angleterre. Là, il vit des hommes avares et cruels. Le sordide intérêt conduit l'esprit de la Nation; les Ministres, jaloux de leur autorité et de leurs rapines, pour se maintenir en place, agrandissent la puissance de leur maître aux dépens de celle du Peuple. C'est en cachant ses chaînes, qu'ils disent au Peuple, vous êtes libres. Marat, voulut faire disparoître l'illusion, il voulut éclairer les Anglois; mais les Ministres, qui sentirent que leur pouvoir alloit s'evanouir auprès de cette masse de lumières, semèrent sous ses pas les dangers et les persécutions; le Peuple même, dans son aveuglement, contribua à s'avilir encore. Marat indigné, abandonna cette contrée ingrate, et dirigea ses pas vers le sol le plus fortuné de l'Europe; il vint en France, il crut ce pays digne de posséder le trésor de la Liberté ; il s'imagina que c'étoit là le terme de sa mission. Pendant les premières années, il commença d'abord par étudier les mœurs de ses habitans; il découvrit beaucoup de génie et quelque légèreté; il comprit qu'il ne seroit pas difficile de fixer le Français et d'agrandir sa raison. L'entreprise ne l'étonna pas et l'espoir du succès sembloit lui en offrir la certitude. Longtemps avant la Révolution, il prépara donc la France à la recevoir; dans ses écrits, par gradation, il découvroit à l'homme son origine, et, lui offrant la perspective de son bonheur, il parvint à le conduire au but. L'instant
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 +|**00000263**| 47 1 コ ​étoit favorable; l'heure de la Liberté approchoit, et Marat sonne l'heure de la Liberté. Ce son effraya le Tyran, les Aristocrates ambitieux, les Prêtres fanatiques, et pour la première fois, ils pâlirent; le premier vit son trône renversé, les autres leurs pouvoirs anéantis, la superstition détruite. Quels moyens n'employa-t-on pas pour corrompre cette âme incorruptible! Amitié perfide des grands, tu lui offris des places, des trésors! Marat méprisa ton or et tes caresses. Ne pouvant le séduire, tu cherches à l'intimider: trois mille assassins sont à sa poursuite; et c'est La Fayette, qu'il avoit eu le courage de dénoncer dans les plus beaux jours de sa gloire, de la crédulité du Peuple, qui veut que Marat soit la première victime immolée à sa perfidie. Marat, pour se dérober aux poignards des assassins, est réduit à s'enfoncer dans un souterrain. Des amis lui restoient encore, ils alimentoient sa pénible existence, tandis que du fond de son caveau, chaque jour sortoit une feuille périodique qui éclairoit le Peuple. Enfin, le traître La Fayette se démasque, fuit, et Marat reparoît ; cette apparition console ses amis; elle fut un astre nouveau pour la République, un coup de foudre contre le despotisme, lorsqu'une main perfide vient l'éteindre pour jamais. Vous rappellerai-je ses derniers momens ? Il les employa à tendre des secours à son assassin. Cette Furie savoit que le plus sûr moyen de se faire introduire auprès de Marat, étoit de l'intéresser par son infortune; elle feignit d'être malheureuse, pour devenir plus criminelle. Mais, par combien d'épreuves a-t-il passé avant de terminer sa carrière? Haï par les méchans, persécuté par le fanatisme, accusé par une faction, il eut à descendre tous les degrés de l'humiliation. Ce défenseur des droits du Peuple parut devant un Tribunal impartial; là, l'innocent prit la place du coupable; mais Marat accusé, fut le dénonciateur de ceux qui l'avoient calomnié. Que ce jour fut beau pour toi, où ton âme paroissant tout entière aux yeux de tes Juges, tu revins, rayonnant de ta propre Gloire, reprendre ta place sur la Montagne, suivi par cinquante mille Républicains! Je semblois partager ton triomphe; tu vins t'asseoir auprès de moi. C'étoit du haut de cette Montagne que son génie prenoit son essor et planoit sur toute la République; son œil vigilant suivoit les traces de la malveillance et les pas de l'infortuné: d'une main il tenoit la foudre toujours prête à frapper les Tyrans; de l'autre, il distribuoit des bienfaits. Tant de surveillance, tant de vertus, auroient
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 +|**00000264**| - - 48 dû le dérober aux fureurs des ses ennemis; mais la vengeance n'écoute point le remords, et le crime est aveugle. Citoyens, Marat et Le Pelletier ne sont plus; mais leur mémoire sera éternelle: la mort n'ensevelit pour toujours dans le même sépulcre que les dépouilles de l'esclave et du Tyran; tandis que ceux qui ont bien servi leur Patrie, passeront à l'immortalité. Les fêtes civiques célébrées à leur réputation, resteront dans le souvenir de nos enfans, et ceux-ci les transmettront à la postérité. Vous avez voulu célébrer la vôtre par un concours réuni de députations des différentes Communes de ce District: vous y avez appelé un Représentant du Peuple, il s'est montré jaloux de répondre à votre invitation: il est au milieu de vous et partage votre alégresse ; il partage encore votre sensibilité à la vue des blessures de ces deux martyrs de la Liberté ; leur plaies sont autant de bouches éloquentes qui nous instruisent de nos devoirs, et le sang qu'ils ont versé, fertilisant le sol de la Liberté, enfantera des héros. Citoyens soldats, les ombres sanglantes de Le Pelletier et de Marat appellent la vengeance, ne différez pas; partout des sons guerriers se font entendre ; la voix de la Patrie appelle ses enfants; elle met votre courage en réquisition, et sa voix parle plus puissamment à vos cœurs que celle de la Nature. Parent, ami, voisin tout est dans la Patrie; le Berger même oublie son chalumeau, sa houlette se change en pique meurtrière, et l'écho ne répète plus que ce refrein : Aux Armes! Citoyens! Hâtez vos pas, la course la plus rapide ne pourra encore prévenir vos désirs; craignez d'arriver trop tard pour cueillir des lauriers; joignez-vous à vos frères d'armes, associez-vous à leurs dangers comme à leur gloire; c'est en présence de l'ennemi que la Renommée jettera sur tous un œil attentif; c'est de là qu'elle publiera les louanges, ou la honte; c'est là qu'elle ramassera les feuilles de notre révolution pour en composer son livre éternel. Que votre nom se trouve donc inscrit sur la page qu'on aimera à relire; que son burin y trace vos actions, qu'elles servent de modèle à la postérité. De nombreux bataillons offrent à l'Europe étonnée les ressources de la Nation; ils s'agitent, ils roulent leur masse énorme ; le despotisme en sera écrasé: il ne reste qu'un dernier coup de massue à porter pour exterminer les monstres, et vos bras en seront le levier formidable; conduits par le courage et la vengeance, le coup n'en sera que plus assuré. Le Peuple Français est debout contre la tyrannie; il ne se repo-
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 +|**00000265**| 49 sera qu'après l'avoir terrassée, semblable au lion qui a brisé sa chaîne, le charme de la liberté qu'il s'est procurée enflamme sa fureur; il la conserve, et finit par dévorer son oppresseur. Jeunes Guerriers, la Liberté présente à vos yeux des rayons éternels; qu'ils conduisent vos pas; qu'ils percent à travers le nuage de l'erreur; n'imitez pas ces lâches qui ont trahi leur serment; ils avoient juré de vaincre ou de mourir, ils ont fui, et ils se sont couverts d'infamie. Vous, revenez couverts de gloire : cette noble fierté répandue sur vos traits est déjà l'augure de vos succès. Tremblez, Tyrans, le Peuple Français est debout; déjà les tambours sonnent la charge, bientôt ils sonneront votre défaite, de jeunes héros s'ébranlent, ils sont en mouvement, vos trônes vont disparoître, vous avez déjà vécu. Citoyens soldats, songez à votre gloire, songez que votre mission ne sera terminée qu'après que le dernier de vos ennemis ne sera plus; alors, vous reviendrez au sein de vos familles, la Renommée vous y aura devancés; elle y aura publié vos actions ; elle aura appris que c'est dans les champs semés de dangers que vous avez moissonné les lauriers qui ne se flétrissent jamais. Sexe intéressant, vous serez le prix du courage comme vous êtes le modèle des vertus». Immédiatement après ce discours, le Représentant et le Commissaire national prirent chacun la main de la Liberté, et la conduisirent aux bustes de Marat et Le Pelletier qu'elle couronna. Après l'avoir remise à sa place, ils donnèrent également la main à la Guerre, qui couronna Brutus et Rousseau ; et pendant ce temps, une musique guerrière et une salve d'artillerie se faisoient entendre. Jamais il ne sera possible de peindre les transports de joie que le peuple éprouvoit en ce moment; ses mains, son cœur et sa bouche étoient d'accord pour applaudir; ses embrassements annonçoient que rien ne pouvoit exprimer son alégresse. Après ces élans sublimes de sa raison, le cortège reprit sa marche, et alla dans la ci-devant église Notre-Dame, lieu ordinaire des séances de la société populaire; là furent déposés les quatre bustes couronnés. De nouveaux discours furent prononcés; et des chansons patriotiques furent chantées. On y remarqua surtout une chanson chantée par le Citoyen Supersac, Administrateur du Département de Seineet-Oise. 1911. I. 4
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 +|**00000266**| 50 Elle est conçue en ces termes : Chanson Patriotique Quels accens! Quels transports! partout la gaîté brille; La France est-elle donc une même famille ? Aux lieux mêmes où les Rois étaloient leur fierté, On célèbre la Liberté. (bis) Est-ce une illusion ? Suis-je au siècle de Rhée ? J'entends chanter partout d'une voix assurée : Nous ne reconnoissons, en détestant les Rois, Que l'amour des vertus, que l'empire des lois. Enfans, guerriers, vieillards, épouses, filles, mères, Le riche citoyen, l'habitant des chaumières, Tous jurent, réunis par la Fraternité, De mourir pour la Liberté. (bis) En chassant les Tarquins, Brutus ne vit que Rome : Pour réformer le monde, instruits par ce grand homme, Nous ne reconnoissons... etc... O Spectacle enchanteur ! au nom de la Patrie, Tout s'anime et reprend une nouvelle vie : Le vieillard semble encor, par sa vivacité, Revivre pour la Liberté ; Et l'enfant, oubliant la faiblesse de l'âge, S'irrite d'être jeune, et chante avec courage Nous ne reconnoissons, etc... Jadis d'un oppresseur, l'injuste tyrannie Assouvissoit sur nous sa fureur impunie, Et l'homme vertueux dans sa captivité, Soupiroit pour la Liberté. Aujourd'hui l'homme juste a brisé ses entraves : Les Français indignés de s'être vus esclaves, Ne reconnoissent plus, etc... Peuples, qui gémissez sous un joug tyrannique, Venez voir les Français à la fête civique; Comparez vos terreurs à la sécurité Des enfants de la Liberté; (bis) (bis) Comparez à vos fers ces guirlandes légères Que porte en s'embrassant tout un peuple de frères; Vous ne reconnoîtrez, etc...
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 +|**00000267**| 51 - Après cette chanson, la Citoyenne Vandet qui avoit part active dans la Fête, s'exprima en ces termes : Citoyens, Comme Prêtresse de la Liberté, la Déesse me charge d'être son organe. La Liberté ne voit dans les Français, devenus Républicains, que des immortels, des égaux, en un mot, des amis. On se doit d'exemple à ses amis, et on leur doit des conseils : la Déesse veut que sa morale soit chantante, et elle vous assure qu'elle n'envoie personne dans l'enfer. Voici, Citoyens, ce que la Déesse de la Liberté vous adresse ; AIR: Des bonnes gens. Célebrez la mémoire De mes zélés defenseurs ; Que toute votre gloire Soit de gagner tous les cœurs ; Le feu du patriotisme Est le flambeau de la Raison; Eloignez le fanatisme Vous verrez naître l'Union. Les Citoyens : Eloignons le fanatisme, Nous verrons naître l'Union. Déjà votre Commune A signalé son ardeur : La vérité n'est qu'une, Et va remplacer l'erreur : Vous pouvez tous la connoître ; Car ce précepte est certain : Que le bien ne sçauroit croître Sans l'amour de son prochain. Les Citoyens : Que le bien ne sçauroit croître Sans l'amour de son prochain.
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 +|**00000268**| 52 Jurez, jurez ensemble, En vous donnant tous la main : Le cœur seul nous rassemble, Oui, tout est Républicain. Vos sermens étant sincères, Aimez-vous donc à jamais, Soyez un peuple de frères, Ne vous divisez jamais. Les Citoyens : Soyons un peuple de frères, Ne nous divisons jamais. La Liberté, Citoyens, tient son empire de la Raison; rendre un hommage à la Raison, c'est donc servir la Liberté. Sous l'ancien régime, la Raison étoit esclave; aussi, vous lui chantiez : Triste Raison... etc... Mais aujourd'hui, on peut lui chanter l'inverse. Je vais commencer par lui rendre l'hommage que mon cœur me dictera. Douce Raison, je suis ton empire; Le petit Dieu n'a point séduit mon cœur. Te voir, t'aimer, le prouver, te le dire, Sera toujours mon plus parfait bonheur. A la Citoyenne Brochier, représentant la Déesse Bellone : Bellone, reçois l'encens des mortels; Tu nous peins si bien la divinité ! Va, les Républicains ont des autels Pour la valeur, l'amitié, la beauté. Il étoit alors trois heures ; chacun des Membres de la Société prit sous les bras deux des Citoyens des Commune du District, les emmena diner chez lui, et ensuite comme une famille de frères, tous se rendirent dans la ci-devant église Saint Spire, qui étoit bien éclairée. Là, le maire de Corbeil commença à danser, et tout le monde l'imita. Au même moment, toutes les rues étoient illuminées, de sorte que la gaîté et la joie étoient répandues par-tout; et ce ne fut que vers le lendemain matin que le sommeil put succéder aux danses, aux chants d'alégresse, et aux cris de: Vive la République! Vive la Montagne ! Vive la Raison. Certifié par le Président de la Société populaire de Corbeil. TOURNANT.
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 +|**00000269**| LA PAROISSE DE SAINT-MARTIN D'ÉTAMPES (1) La paroisse de Saint-Martin est, à ce que l'on croit, la plus ancienne de la ville, antérieure à Etampes-le-Châtel, peut-être même à l'antique prieuré de Saint-Pierre; elle constituait le bourg d'Estampes-lesVieilles, ou des Vieilles-Estampes, comme il est dit dans certains actes, le berceau de notre cité; nous ne reviendrons pas sur ce qu'en ont dit les historiens locaux, et notamment M. E. Dramard dans sa <<< Notice historique sur les origines de la ville d'Etampes », notre but est plus modeste; nous voulons seulement essayer de donner à nos concitoyens, en compulsant les registres paroissiaux, quelques renseignements sur notre histoire, que l'on ne trouve que là. - La paroisse de Saint-Martin, séparée de celle de Saint-Gilles jadis son annexe - - par les rues du Rempart et du Filoir, formait un faubourg à part de l'agglomération, au delà de fortifications importantes, dont la seule issue était la porte de la Barre, ou de Saint-Martin, située à l'entrée de la rue d'Enfer; d'autres travaux de défense moindres la protégeaient vers la route d'Orléans et des autres côtés. Son territoire, très étendu, comprenant un certain nombre de hameaux ou d'écarts, était borné par les paroisses voisines de Saclas, de Guillerval, de Chalou, de Saint-Hilaire, de Chalo-Saint-Mard, de Boissyle-Sec et de Brières-les-Scellés. Un état de division du territoire d'Etampes en sections, diessé à 1. La monographie de la paroisse disparue de Saint-Pierre d'Etampes a été publiée dans le Bulletin de Corbeil et d'Etampes en 1907-8-9.
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 +|**00000270**| 54 la date du 19 Février 1791, nous montre exactement quelle était cette étendue à la fin du xvIIIe siècle, et ce qu'elle est encore. <<< 3º section dite du Grippe-Jésus – limitée au levant par le chemin de Saclas, au nord par celui de Chalo-Saint-Mard, au couchant par celui de L'humery à Bois-Renault et Villesauvage et au midy par les confins de la paroisse de Saclas. << 4º, de L'humery - limitée au levant par le chemin de L'humery à Bois-Renault et Villesauvage, au nord par celui d'Etampes à ChaloSaint-Mard, au couchant par le territoire de Chicheny et Chalou-laReine et au midy par le territoire de Guillerval. 5º de Vaujouan bornée au levant par le hameau de Charpaux et le faubourg Saint-Martin jusqu'au moulin de Chauffour, au nord par le chemin d'Etampes à Pierrefitte, au couchant par le territoire de Saint-Hilaire, au midy par le chemin d'Etampes à Chalo-SaintMard. 6º de Chandoux - bornée au levant par le faubourg Saint-Martin depuis le moulin de Chauffour jusqu'à la ruelle dite de Saint-Jean, au nord par le chemin des terres de la Folie, ou Croix de Chandoux, et par la route d'Etampes à Dourdan, au couchant par le territoire de Boissy-le-Sec, et au midy par le chemin d'Etampes à Pierrefitte. 7º de la Marnière - bornée au levant par les fossés de la ville, depuis la ruelle dite de Saint-Jean, jusqu'à l'encoignure du mur du rempart du côté de la vallée Colin, et, depuis ladite encoignure, jusqu'à la pointe de Brières, au-dessous de la Marnière; au nord par les terres de Brières et de Boissy-le-Sec, le territoire de Chesnay situé au couchant. borné par celui de Boissy-le-Sec, au midy par le chemin de la Folie et la route d'Etampes à Dourdan ». La dernière section, qui est la neuvième, comprend le faubourg proprement dit avec les ouches, jardins enclos et non enclos qui en dépendent. I. LES REGISTRES PAROISSIAUX - Le premier des actes qui ont été conservés est un baptême du 13 avril 1566; il faisait suite à d'autres qui ont été perdus, ce qui est regrettable, car les registres de Saint-Martin étaient peut-être aussi anciens que ceux de Notre-Dame qui datent de 1545, et ils auraient pu fournir bien des renseignements encore inédits.
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 +|**00000271**| 55 D'avril à juillet 1566, les actes ne portent aucune signature; plus tard et pendant un certain temps, on n'y voit que celle de l'officiant, c'est presque toujours le vicaire qui fait les baptêmes, rarement le curé. Ces actes sont très brefs, trois ou quatre lignes au plus, sans grand intérêt pendant des années; l'écriture blanchie est difficile à lire. Les registres ont été mal entretenus; des feuillets manquent parfois ou ne sont pas dans l'ordre; on en voit un de 1570 dans le cahier de 1665, un autre de 1582 dans celui de 1594; de plus, beaucoup sont déchirés, ou rongés par les souris (1571 à 1576, 1581, 1582, etc). Les intitulés diffèrent au gré de l'inspiration du moment du rédacteur. Enfin on ne remarque dans ces registres, aucune observation, aucune de ces réflexions qui donnent tant d'intérêt à ceux de certaines autres paroisses, comme par exemple à Saint-Gilles, pendant la durée des fonctions du curé Nicolas Plisson, fils de l'avocat général, auteur de la Rapsodie que nous avons éditée dans les Annales du Gâtinais. - 1572. Le dix-huitième jour de septembre, je mis au greffe du bailliage la coppie des baptesmes cy-dessus escripts... Jacques Lamy, notaire royal à... suyvant la sentence du bailly... des domaines du Roy. Signé: Charpentier, curé. (Les points marquent les endroits où les rongeurs ont troué le papier). La sentence du bailli d'Etampes précédait de plus d'un siècle l'ordonnance d'octobre 1691, par laquelle le Roi créa les offices de greffiers conservateurs des registres de baptêmes, mariages et sépultures et prescrivit aux curés et vicaires d'avoir deux livres, cotés et parafés, pour inscrire en double tous les actes; la minute devant rester dans les archives de la paroisse, et la grosse, être remise au greffe de la juridiction. Sage mesure dont l'application eut lieu jusqu'à la Révolution. 1576. - Registre de l'année mil cinq cens soixante et seize des baptesmes quy ont esté faits en ceste dicte année. 1577. - Voicy le commencement des baptesmes pour l'an mil cinq cens septante et sept. 1582. - Registre des baptesmes de l'église parochialle monst SaintMartin d'Estampes-les-vieilles, faicts et escripts par Joachim Charpentier, prêtre et curé d'icelle église... comme il appert par les signatures cy apposées concernant les dicts. Faict ce vie jour de juillet
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 +|**00000272**| - - 56 1582 et moy soubsignez. La table des baptesmes est à la fin du registre. (Cette table manque). L'an 1584, messire Guy de Vérambroys, pr. chanoine de l'église Sainte-Croix d'Estampes, fust reçu curé de l'église Mons Saint-Martin les Vieilles-Estampes, le 23º jour de juin, et suivent les baptesmes quy ont esté faicts en son tems. 1585. - Quelques actes sont en latin. 1586. - Il est écrit, en marge d'un baptême : « Extrait délivré à Nicolas Poullin, le 3 octobre 1653 ». 1587. - Ensuyt le registre des baptesmes de l'année. 1597. - Baptistaire commençant en l'an 1597 à 1619. - Registre second des baptesmes faicts en l'église et paroisse mons Saint-Martin d'Estampes-les vieilles, sous messire Guy de Vérambroys, curé de lad. église, commençant au mois de janvier 1597, tesmoing mon cin cy mis (sic). - 1601. Fin des baptesmes de l'année mil six cens un, soubz M. Guy de Vérambroys, curé de la paroisse mons Saint-Martin d'Estampes-les vieilles. 1611. - Cy commencent les registres des baptesmes quy ont esté faicts, par la Grâce de Dieu, en la présente année, Mre Loys Guillet, estant vicaire. - 1616. Le registre relié se termine par un acte du 17 juin; le relieur l'a indiqué : <<< Paroisse de Saint-Martin d'Etampes, 1594 à 1596 », tandis qu'il contient les actes de 1594 à juin 1616. Le registre suivant qui a pour titre << 1627 à 1638 », s'ouvre par un baptême du jeudi 3 novembre 1616. 1617. - In nove ani. Icy commence les baptesmes faicts en 1617, premièrement... (sans date de jour). A la fin du mois de juillet sont inscrits ces mots : Laus Deo! 1619. A la suite des actes de cette année, mais à la date du 1er janvier 1620, on lit : « Je soubsignez Gui de Vérambroys, prestre doyen de la Xtienté et de l'église collégiale de Sainte-Croix, aussy curé de l'église parochialle mons Saint-Martin-les Vieilles Estampes, certifie que les baptesmes cy dessus ont esté administrez soubz moy, non par moy ». Le doyenné d'Etampes au xvIIe siècle comprenait deux abbayes, une d'hommes (Morigny) et une de tilles (Villiers); deux chapitres, 77 cures; plusieurs prieurés simples, chapelles et maladreries (¹). (1) E. Menault.
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 +|**00000273**| - - 57 } L'abbé de Morigny pourvoyait à quatre prieurés simples: SaintMartin des Vieilles-Estampes; Saint-Pierre de Dourdan; Saint-Etienne d'Etréchy et Notre-Dame de La Ferté-Alais; ainsi qu'aux cures de SaintGermain-lès-Etampes, de Saint-Martin, de Saint-Gilles d'Etampes, d'Etréchy, de La Ferté, de Baulne, de Cerny; et à d'autres hors du diocèse de Sens. 1620. - Registre des baptêmes faicts par moy Guy de Vérambroys, prestre du diocèse de Chres (Chartres) etc. (ou par nos vicaires commis), commençant le jour monst Saint-Jean-Baptiste année 1584 jusques à présent 1620 que commence le présent : Laus Deo Virgini Mariæ et sanctissimo dno Martino patrono nostro. En marge: << commençant en l'an 1620, finissant en l'an 1628. In Noie Dmi. Amen ». 1621. - Mémoire des baptesmes faicts en l'an 1621 par moy, messire Eloy Sergent, vicaire de Saint-Martin lez Estampes. - 1622. - Baptesmes faicts dans l'année 1622 soubz M. Noel Bauldry, prestre curé de l'église monst Saint Martin les Vieilles Estampes. 1628. Le registre finit le dimanche 27 août, suivant une mention du curé Bauldry; le suivant, dont le rer feuillet est déchiré, porte en marge : << Nota que les mortuaires depuis 1635 jusqu'à 1639 ne se trouvent point. Baptistaire de 1628 jusques en 1638, et mariages de 1635 à 1639 ». Jusqu'ici nous n'avons vu que des baptêmes; les actes de mariages sont inscrits en 1635, mais ceux des sépultures ne le sont qu'en 1652, c'est-à-dire très tard. 1638.- Le cahier des mariages se termine par un acte du samedi 5 juin; ces actes se continuent dans le registre des baptêmes à partir du 12 du même mois jusqu'au 8 mars 1639. Ils suivent sans interruption à la suite d'un baptême du 28 mars 1638 qui est le seul de son feuillet. Le relieur a intercalé des cahiers de Saint-Pierre de 1636 à 1653, mariages et sépultures; ensuite sont des actes de Saint-Martin. << Le registre baptistaire commence en l'année 1638 jusqu'à l'an 1642 ». Le 1er acte est du 9 avril 1638. 1640. - Après les actes de 1639, il est écrit d'une autre main: << il y a deux mois de manque depuis le 25 novembre 1639 jusqu'au 16 février 1640 ». Les livres des années 1648, 1649 et 1651 sont en très mauvais état ; feuillets déchirés, actes intercalés, etc...
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 +|**00000274**| 58 - 1652. - Registre des mortuaires de l'église parlle de Saint-Martin, commencé au mois d'octobre 1652, premièrement, le 7 octobre,... Registre des mariages de l'église Saint-Martin d'Etampes, par M. Simon Leblanc, prestre et curé de la dite église. On compte 9 décès en octobre, 5 en novembre et 3 en décembre. Les mariages sont nombreux jusqu'à la fin de l'année et dans les premiers mois de 1653, malgré la guerre et la peste. En 1653, le registre des décès n'a que des actes sans intérêt et il est incomplet, il y en a un de février, un d'octobre et cinq de novembre. Il n'y a pas de baptême du 18 janvier au 14 juillet, ils se suivent ensuite sans interruption jusqu'à la fin de l'année. On trouve cependant, après le cahier de 1660, des mariages et des baptêmes signés <<< Leblanc >> de juin, d'août, d'octobre, de novembre et de décembre 1653. 1654. Le registre des sépultures porte deux actes en janvier, un en août et un en octobre. On trouve des actes de 1654 à la suite de ceux de la deuxième moitié de 1653; trois d'octobre 1663 sont intercalés par le prêtre en janvier 1654. - Il n'y a qu'un seul acte d'inhumation en 1655, celui de Jacques Durandet, sonneur de l'église. - 1656. Aucun mariage. Les actes sont inscrits sans ordre de date, ainsi qu'en 1658, quelques-uns de cette dernière année sont reliés avec ceux de 1649. 1659. - Registre batistaire de l'église parochialle de SaintMartin les Vieilles-Estampes, faict par moy, curé soussigné, pour l'année 1659, au mois de janvier audict an 1659 - Guillelmus Fortier, parisiensis rector dictæ Ecclesiæ parochialis. 1665. en 1692. - L'encre est blanche et presque effacée; il en est de même 1667. - Les actes de baptême s'arrêtent le 27 juillet et les mariages le 12 novembre, pour reprendre dans un autre registre. Après un acte de sépulture du 30 décembre, est écrit : « nota que la suite est dans le registre des baptêmes jusqu'à l'année 1670 ». Des actes d'inhumation du 18 mars 1670 et du 31 décembre 1673 suivent immédiatement mais d'une autre écriture, avec la signature «Chassecuillier, curé ». 1668. - Après le baptême du 27 juillet 1667 mentionné plus haut et dans un autre cahier, sont les actes de sépulture de 1668; << Extraicts des morts dans la paroisse Saint-Martin d'Estampes, depuis
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 +|**00000275**| 59 le 1er janvier 1668 jusqu'au 22º jour de novembre 1669 qui ont esté tirez sur les originaux des registres des baptesmes commencés en l'année 1667, et ce pour la plus grande facilité pour les curez mes successeurs. La note suivante est inscrite en tête du cahier de 1670 : « le commencement de cette année 1670 doit estre mis dans le 23º registre à la page 23, pourtant le rer acte est du 3 janvier ; - il y a les trois sortes d'actes, mais seulement jusqu'au 23 mars. Voir en l'année 1667, Chassecuillier, curé; Loys Caillet, vicaire ». 1680. - Registre pour la paroisse de Saint-Martin d'Estampes des baptêmes, enterremens et mariages qui commencent au mois de mars 1680, faictz par moy, Ely Ferry, curé delad. psse et maistre Pierre Ingouf, mon très digne vicaire ». 1693. - Nombreux décès; les officiants désignent rarement le lieu de la sépulture. Indépendamment de l'église, la paroisse avait deux cimetières: le cimetière près de l'église et y attenant, cité dès 1672, et le cimetière, commun avec la paroisse de Saint-Gilles, appelé le cimetière de la porte Saint-Martin, ou proche la porte (1661), le cimetière du faubourg (1680), du haut pavé (1703); le grand cimetière (1680), etc. Il en reste des vestiges au lieu dit le Vivier. 1709. - Année de froid extrême qui cause beaucoup de décès, surtout parmi les enfants. 1718. - « On a commencé cejourd'huy 22 Février 1718 à escrire sur ces registres, ne nous ayant pas été rendus plus tôt paraphez et signez de M. le Lieutenant-général. On trouvera sur ceux de l'année précédente 1717, les extraits faits dans les mois de Janvier et de Février jusqu'à ce jour ». On rencontre assez souvent dans les registres de toutes les paroisses des actes qui, comme le suivant que nous rapportons à titre de curiosité, constituent de véritables recherches de la paternité pour les enfants naturels, le père supposé est inscrit comme tel dans l'acte, malgré ses dénégations, sur le rapport fait au Curé par la sage-femme, ou les voisins. <<< Le 14 Janvier 1753, a été présenté au sacrement de baptême, par Madame Julienne Chaudé, un enfant mâle, né vendredy du présent mois qu'elle a dit être des œuvres de Simon Babault, garçon majeur; lequel enfant, j'ay, ptre vicaire de cette paroisse baptisé comme tel, nonobstant opposition faite de la part dudit Babault par Baudet, huissier, attendu que j'y ay été autorisé par une ordonnance rendue
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 +|**00000276**| 60 - hier, 13, par le St de Gomberville, lieutenant général civil et cri minel du bailliage d'Etampes. L'enfant a été nommé Gabriel Simon; le parrain a été Gabriel Chevrier, et la marraine, Antoinette Mizon ». Dès lors, les actes se suivent régulièrement, nous n'avons rien vu qui mérite d'être signalé jusqu'en 1792, date à laquelle l'autorité civile en prit la rédaction après avoir ainsi arrêté les registres paroissiaux : << Le présent registre clos et arrêté par nous, maire de la commune d'Etampes soussigné, au désir de notre procès-verbal de ce jourd'huy, 20 Octobre 1792, l'an 1er de la République Française ». Signé: SIBILLON. Le même cahier sert cependant jusqu'à la fin de l'année. II. CURÉS ET VICAIRES. I ; On cite avant l'ouverture des registres paroissiaux : 1º Benedicti Baron, presbyteri ordinis sancti Benedicti, prioris prioratus et parochialis Ecclesiæ sancti Martini de Stampis 2º en 1530, Pierre Fougné, curé, censitaire du fief de Saint-Bonnet, à Etampes; 3º Maître Jean Théret qui fut convoqué à la rédaction des coutumes du Bailliage en 1556, en qualité de curé de Saint-Martin. Ainsi que nous l'avons vu, les premiers actes datent de 1566, Joachim Charpentier étant alors en fonctions. Il eut pour vicaires : 1566. J. Douppillières. 1567-1568. - Joachim Bruant, ou Bruyant. 1568-1575-1577. — Claude Hêmes. 1568 à 1580. - Claude Hémery; ce prêtre est ainsi mentionné en 1588, 1589, 1592. En 1593, il est dit << prestre habitué de la paroisse Saint-Martin ». Parrain en 1604, l'acte l'indique comme étant né dans la paroisse. Il signe encore des actes en 1611. - 1575 à 1577. F. Francvallet. 1575. - Damien Doulcet; en 1607 << prestre maistre ès Arts en l'Université de Paris »; en 1612, curé de Saint-Gilles. 1576-1577. - Guyton et Claude Chevallier. 1576.- Louis Guillet, natif de la paroisse Saint-Martin, chanoine de Sainte-Croix. Il est qualifié vicaire jusqu'en 1619. 1. Acte de consécration de l'église de St-Martin, 1526, rapporté par D. B. FLEUREAU, page 8.
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 +|**00000277**| 61 - 1 1580. 1582. - 1583. - 1584. - De Laporte. Moulin. Pierre Feillet, qui ne signe qu'un seul acte. Wavet et Langlois, ce dernier jusqu'en 1594. Hémery, Doulcet, Guillet et Langlois continuèrent donc leurs fonctions sous le nouveau curé, messire Guy de Vérambroys, qui prit possession de la cure le 23 Juin 1584. Il était chanoine de Sainte-Croix. Peut-être était-il originaire d'Etampes ? Une dalle tumulaire conservée jusqu'à nos jours, décrite par M Maxime Legrand dans sa très intéressante notice sur l'Eglise Saint-Martin d'Etampes et ses Pierres tombales, nous apprend, en effet, que sa famille habitait la ville et que cette dalle recouvrait les restes de sa mère et de sa sœur, ou de sa tante. On y lit : << Cy gysent deffucte Barte Godet vef >>> << Feu Jehan de Verrabroys qui tres >>> << passa le XXV jo de Juillet 1587 >>> << Leonerd de Verrambroys vefve >>> << de feu Claude Soupassart et >>> <<< trespassa le 22º jo de Juin >> <<< audict an natifves S. Arnou >>> << P. P. po Les Ames > Les actes d'inhumation ne commençant que bien plus tard, nous ne connaissons pas ceux de ces personnes. Autres Vicaires de M. de Vérambroys : 1589. - J. Hertray. A partir du 7 Août 1592 et en 1593, Lelong. Le 26 novembre 1597, acte rédigé par Nicolas Quinault, « prestre chapelain de l'église Mons Saint-Martin ». - 1598. Noël Baudry, <<< prestre soubz Mons le curé de cette paroisse»; en 1601, chanoine de Sainte-Croix. Il est cité jusqu'en 1621, époque à laquelle il succéda à M. de Vérambroys, ainsi que nous le verrons. 1600 à 1602. Joachim Le Clerc, habitué de Saint-Martin. On voit aussi dans l'église le monument funéraire très remarquable de ce prêtre. Comme pour le précédent, M. Max Legrand en
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 +|**00000278**| 62 a donné la description. On nous saura peut-être gré de copier fci l'épitaphe que notre savant confrère a reproduite dans une brochure : << Epitaphe de vénérable et discrète personne Mre Joachim Le Clerc prêtre et chanoine de Saincte Croix d'Estampes. SONNET <<< Arreste icy tes pas et sache, catholique, Que la mort sans pitié presse sous ce tombeau Maistre Joachim Le Clerc prestre qui jouvenceau Natif de ce lieu ci menoit vie angélique. <<< Mais les astres jaloux de cette perle unique Congnoissant sa bonté et son esprit si beau Nous ont voulu ravir ce terrestre flambeau Pour leur servir là haut d'un ornement célique. << Las à peine avoit-il autour de son menton Mollement espaddu son jaunissant coton Que la Parque trancha le filet de sa vie. Lors pour le voir gisant dans l'oubli du cercueil Chacun en priant Dieu se lamentoit de dueil Prie aussi Dieu pour lui, pécheur, je te convie ». <<< Requiescat in pace. Amen. <<< Deceda le jour St Martin d'esté 1602 Berthelemy Le Clerc et Perinne Le Bœuf ses père et mère pour l'amitié qu'ils lui portoient ont fondé en l'église de céans un obit à son intention qui se doit Le reste de l'épitaphe est effacé par l'action du temps. 1611. - J. Cadou. En 1587, un Jehan Cadou est curé de Blandy. 1612. - P. Auziard, curé de Boissy la Rivière en 1625, et de Saint-Cyr en 1644. 1613. - Saillart. 1614-1616-1618-1620. Witzemier.
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 +|**00000279**| - - 63 1615. - Foucquet, mentionné comme desservant de Pussay en la même année. 1615. - Prangeay, qui était curé de cette même paroisse en 1619. 1617. - J. Hochereau; en 1656, Jacques Hochereau est curé de Fontaine la Rivière. Peut-être cependant n'est-ce pas le même personnage, les dates étant assez éloignées l'une de l'autre. 1620-1621. - Eloy Sergent. Louis Baudry, frère, ou parent de Noël, continue ses fonctions jusqu'en 1629. Mre de Verambroys laisse au registre la note ci-dessous, datée du 6 juin 1619: << Je soussigné, doyen de la Xtienté et de l'église collégiale Saincte-Croix d'Estampes, aussy curé en l'église parochialle Monst St Martin les Vieilles Estampes, certifie à tous ceux qu'il appartiendra, et ce, sur le commandement de Mgr le Reverendissime archevesque de Sens, donné à Sens le 4º jour du mois d'April, l'an 1629, j'ay publié et faict scavoir publiquement au prosne de ma messe paroch. ditte et célébrée par moy susdict Curé, le décret du Concile de Trente concernant la nullité des mariages clandestins, afin que personne s'en print à l'avenir et prétendit cause d'ignorance; lad. publication faicte à la messe de psse le dimanche neufviesme jour de Juin 1619. Ce que je certifie estre véritable », etc... En 1620, les chanoines de Notre-Dame et les habitants d'Etampes ayant résolu de restaurer et d'enrichir la châsse qui contenait les reliques des Saints Can, Cantien et Cantienne, patrons de la Ville, et celles de Saint Jean Chrysostôme, s'adressèrent à l'archevêque de Sens, qui donna pouvoir de l'ouvrir à M. Guy de Vérambroys, curé de Saint-Martin, doyen de la chrétienté d'Etampes. Cette commission est du 1er Juillet. La solennité eut lieu le 30. << Mardy rer jour de Juin 1621 et second jour de la Pentecoste, j'ay, Mre Noël Baudry, ptre, commencé à faire les offices et administration des Saints Sacremens en l'église parochialle Monst St Martin les Vieilles d'Estampes, et ce au moyen de la résignation à moy faicte de la Cure dudict lieu par vénérable et discrette personne messire Guy de Verambroys, aussi ptre, curé de ladicte église, doyen de la Xtienté et de l'église collégiale Saincte-Croix dud. Estampes, lequel a esté curé l'espace de 37 ans en ladicte paroisse,
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 +|**00000280**| - - 64 et m'ayant faict ladicte résignation, est allé demeurer à Rueil-enParisis, où il est après curé de. Premier baptesme que je fais en mon tems que je suis en charge ». • • En marge sont écrits ces mots : << Noel Baudry, curé de mauvaise foy ». Cette mention injurieuse, dont nous ignorons les motifs, est bâtonnée, mais de façon à rester très lisible. Contrairement à l'habitude de ses prédécesseurs, Noel Baudry signe presque tous les actes. Il était aussi chanoine de Sainte-Croix, plus tard chantre de cette collégiale. Il est souvent parrain. Indépendamment de Louis Baudry, il eut pour vicaires : En 1622.- Delacroix. 1624 à 1629. - Barthelemy Chossidon, chanoine de Sainte-Croix. 1626-27. - Delange ; B. Lemerle qui passa ensuite à Saint-Pierre. 1627-1628. Jean Papillon, simple sous-diacre, plus tard, vicaire - à Notre-Dame. 1634. Guillain; Hémart, prêtre habitué. 1635.- Cantien Legendre et Hanoy, prêtre habitué. Noel Baudry mourut, ou cessa ses fonctions vers cette époque, car en 1636 et en 1637, Cantien Legendre se qualifie de desservant de la paroisse, plus tard (1639) il dessert le prieuré de Saint-Martin. A partir du 4 7bre 1636, nous voyons paraître le nouveau curé Louis Nolleau, qui n'en prend pas le titre de suite. En 1639, il a pour vicaire Mtre Berthereau qui le remplace en septembre 1640, et qui ne reste pas longtemps. Le 8 décembre de la même année, messire Edme de Bièvre, ancien curé de Méréville, est installé à Saint-Martin qu'il quitte en 1648 pour ur la dignité de Chantre de Sainte-Croix. (A suivre) CH. FORTEAU.
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 +|**00000281**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX PROMENADE ARCHÉOLOGIQUE DU 26 JUIN 1911 A CHATEAU-LANDON La promenade annuelle de la Société a offert cette année un intérêt tout particulier; Château-Landon en était le but principal, avec Nemours et Larchant. La plupart des excursionnistes, partis de Corbeil, firent le voyage en voitures-automobiles, tandis que leurs collègues, venus de Paris, arrivaient par le chemin de fer et le tramway de Souppes. Voici la liste complète des convives qui prirent part au déjeuner de Château-Landon: M. et Mme Maurice Tourneux; M. et Mme Chambon; M. Martellière, fils; M. Ablon, de Paris; M. Mme et Mlle Humbert, de Brunoy; M. M. Périn et Mme Boggio, de Morsang-sur-Orge ; M. Martellière père, de Pithiviers; M. Le Paire, de Lagny; Mlle Clavier; M. Creuzet; M. Cros; M. et Mme Dameron; M. et Mme Darnet; M. Dufour, M. et Mme Geoffroy; M. Mme et Mlle Gérard; M. et Mme Haber; M. Jarry; M. et Mlle Jozon; M. M. Paul et Maurice Mainfroy; M. et Mme Léon Mallet; M. et Mme Louis Mallet; M. et Mme Radot, M. Robin, M. Sabron, M. Vignat, de Corbeil; M. Duclos, d'Essonnes. 1911. - II. 5
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 +|**00000282**| - - 66 Le départ de Corbeil eut lieu par un temps un peu gris, mais agréable, vers huit heures et quart. Jusqu'à Nemours les voitures suivirent la grande route de Paris à Antibes (elle s'appela, dans les jours de gloire, route de Paris à Rome) et traversèrent la forêt de Fontainebleau. Voici Nemours, la jolie ville; voici le canal du Loing, le vieil hospice, la grande rue, puis la place de l'Eglise qu'on ne peut voir sans penser à la sortie de la messe, si curieusement décrite par Balzac dans Ursule Mirouet. La ville s'est agrandie, augmentée de jolies constructions, mais autour de la belle église, du château des ducs de Nemours, restauré en 1893, sur les bords du Loing, la ville a conservé son aspect de 1829, l'époque à laquelle le génial écrivain l'a si copieusement décrite dans son admirable et populaire roman. On visite l'église, le château, avec le musée si intéressant qu'on y a fondé, il y a une dizaine d'années, et qui contient, à côté d'œuvres d'art remarquables, d'importants documents ayant trait à l'histoire de la Ville et de la région. A dix heures et quart tout le monde se trouve réuni à ChâteauLandon sur la place du Larry, qui domine, comme un vaste balcon, la vallée du Fusin, avec, vers l'est, la ville haute, suite de constructions plantées sur les anciens remparts, la tour romaine de SaintThugal et les hautes tours, les bâtiments massifs de l'abbaye de Saint-Séverin. Le coup d'œil est superbe, on a devant soi la charmante vallée plantée de grands peupliers, avcc ses prairies, auxquelles les pluies de ces derniers jours ont conservé les tons les plus frais; il n'existe sans doute, dans ce beau Gâtinais, un point de vue plus pittoresque et plus riant à la fois, que celui qui s'offre à nos yeux. On s'arrache avec peine à la contemplation de toutes ces belles choses pour suivre M. l'abbé Préau, curé-doyen de Château-Landon, qui nous fait visiter d'abord les ruines du prieuré de Saint-André, dont il ne reste qu'une tour ruinée, du commencement du XIIIe siècle, qui présente cette particularité fort rare, c'est qu'au-dessus d'un porche à l'arc nettement brisé, on voit deux fenêtres romanes. C'est un curieux spécimen de l'architecture de transition datant évidemment de l'époque à laquelle l'arc ogival faisait déjà une apparition timide. Toujours groupés autour de M. l'abbé Préau, nous allons visiter
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 +|**00000283**| - - 67 l'église Notre-Dame, au sujet de laquelle notre aimable et savant guide nous donne les renseignements les plus précis, nous faisant admirer en détail chacune des parties de cet édifice commencé, ou plutôt reconstruit, au xe siècle et terminé au xve. L'église a été, il y a quelque vingt ans, restaurée avec goût, elle constitue à l'heure actuelle un monument curieux et harmonieux, malgré qu'il ait été construit ou réédifié à plusieurs reprises pendant le cours de cinq siècles. L'intérêt de cette visite approfondie, ne languit pas un seul instant, grâce à la science et au talent de notre guide, auquel les remerciements vinrent de toutes parts, comme les applaudissements saluent la fin d'un beau discours. A midi, à l'hôtel du Chapeau-Rouge, un modeste, mais réconfortant déjeuner, nous restaurait copieusement. A la fin de ce repas vivement servi, où la plus franche cordialité ne cessa de régner, M. Cros, vice-président de la Société, a prononcé l'allocution suivante : Mesdames, Messieurs, Voici que nous faisons notre première excursion depuis que nous avons perdu le charmant collègue auquel j'ai eu le grand honneur de succéder, sans jamais avoir eu la pensée de pouvoir le remplacer. Vous allez sentir une fois de plus quelle perte nous avons faite en la personne de Paul Boucher, en m'entendant à sa place. Il avait le don de l'éloquence et je ne l'ai pas ; il possédait, au plus haut point, les traditions de notre Société qu'il avait fondée avec nos éminents collègues MM. de Courcel et Dufour et il me faudra longtemps pour m'en pénétrer. Château-Landon nous a été rendu accessible par les automobiles, je remercie donc ceux d'entre vous qui ont mis à notre disposition leurs voitures, nous facilitant un voyage qui eût été long et malaisé par le chemin de fer. Je remercie les dames qui sont ici pour l'honneur qu'elles nous font, pour le charme qu'elles donnent à notre réunion. Ce matin, M. l'abbé Préau nous a fait faire la visite complète de son église, sur laquelle il a écrit un livre définitif, le livre d'un savant et d'un homme de goût. Il nous a conduits aussi au prieuré de Saint-André. Il a été pour nous le guide le plus sûr et le plus averti, et tout à l'heure, il nous accompagnera à l'abbaye de Saint-Séverin, que nous ouvre libéralement son aimable directeur M. Germain. Je les remercie en votre nom. Ce que vous avez déjà vu, ce que vous allez voir encore, vous laissera, je l'espère, Mesdames et Messieurs, des souvenirs intéressants; vous penserez, j'en suis
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 +|**00000284**| - - 68 persuadé à l'avance, que cette journée aura été bien employée puisque nous en aurons vécu quelques heures dans une ville curieuse, pittoresque, toute pleine de monuments, de restes du passé, toute chargée d'histoire, si je puis dire. Il faudrait être historien ou archéologue, je ne suis ni l'un, ni l'autre (je ne suis qu'un médiocre amateur) ou conférencier, et je ne veux pas l'être ici, pour esquisser même à grands traits l'histoire de Château-Landon. Il s'appelait Vellaudunum quand César le traversa, allant de Sens à Orléans, et le châtia pour sa résistance. Il fut plus tard, et presqu'en 1404, date de sa réunion au duché de Nemours, la capitale du bas Gâtinais. Toutes les grandes guerres, toutes les crises de notre histoire y laissèrent une trace douloureuse ou un souvenir glorieux. Ville forte, prise ou défendue victorieusement, elle subit le choc des Sarrazins, des Anglais pendant la guerre de cent ans, des reîtres allemands de Condé et des Ligueurs. Henri IV, y passant, s'y sentit piqué d'un de ces lardons dont parle le dicton; « Chateau landon, petite ville de grand renom, personne n'y passe qui n'ait son lardon ». Enfin c'est la pierre de ses célèbres carrières qui a servi à construire l'arc de triomphe de l'Étoile. Philippe I et Louis VI y battirent monnaie; la peste le ravagea en 1607. Au milieu de ces événements, la population demeurait brave, tenace et gaie, comme la France. C'est pour toutes ces raisons qu'une visite ici est particulièrement évocatrice, et que j'y reviens pour la troisième fois avec un plaisir renouvelé. M. l'abbé Préau vous dira tout à l'heure, en vous faisant visiter la curieuse abbaye, l'histoire de Saint-Séverin et son origine, une église construite en souvenir de la guérison de Clovis par Saint Séverin. La châsse d'argent que Saint Eloi fabriqua de ses mains, pour conserver les restes du saint, la vénération de ces reliques qui fit de Château-Landon un lieu de pélerinage célèbre. Il vous racontait ce matin l'héroïque conduite d'un chantre de 80 ans et d'un diacre de 20 ans qui se laissèrent martyriser plutôt que de révéler l'endroit où la châsse précieuse avait été cachée. Nous reviendrons par la vallée du Fusin, par cette curieuse ville basse que dominent, comme une sorte de Mont Saint-Michel terrien, les imposantes constructions de l'abbaye, et nous prendrons congé de nos aimables guides en les assurant, encore une fois, de notre vive et sincère gratitude. Puis nous irons à Nemours où l'église du xvi° siècle, le château restauré il y a une dizaine d'années, dont nous avons parlé plus haut, méritent de retenir encore notre attention. Enfin ceux qui ne les connaissent pas auront la possibilité en rentrant à Corbeil, de visiter les belles et curieuses ruines de l'église de Larchant. Notre cher et vénéré secrétaire général m'autorise j'insiste sur ce mot - car
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 +|**00000285**| - - 69 1 1 vous savez tous que rien ne se fait sans son assentiment dans cette Société, dont il fut le père et dont il est devenu l'âme à vous parler des projets de votre bureau pour les excursions à venir. Nous avons à Paris un groupe de sociétaires assez nombreux et tout à fait sympathique pour lequel nous devons témoigner de la déférence et de l'empressement. Nous ne saurions mieux le faire qu'en organisant des excursions au départ de Paris et, par exemple à Provins ou à Montfort-l'Amaury. Votre assemblée générale de 1912 voudra sans doute décider quelque chose dans ce sens. En tout cas souhaitons-nous, pour l'année prochaine, une belle promenade, comme celle d'aujourd'hui (Vifs applaudissements). Et maintenant en route pour la ville haute et pour l'abbaye de Saint-Séverin, toujours conduits par notre bon guide, dont la science inépuisable comme son obligeance, nous fournit, sur chaque maison ancienne, chaque poterne, chaque vestige du passé, les renseignements les plus intéressants. M. Germain, directeur de l'asile départemental de vieillards, qui occupe aujourd'hui le bâtiment de l'ancienne abbaye de SaintSéverin, nous reçoit, dans l'établissement qu'il dirige, avec la plus entière bonne grâce et nous fait admirer une organisation parfaite avec tous les perfectionnements de la vie moderne, qu'on s'étonne de trouver entre ces vieux murs. L'intérêt de cette visite est double, puisque dans un fort curieux monument du XIIe siècle on trouve, ingénieusement appliquées, les dernières découvertes de la science moderne : électricité, chauffage, buanderie et cuisine à vapeur, et tout cela servant au soulagement de la misère physique de 124 pauvres vieillards hospitalisés. La propreté est parfaite, les parquets brillent, les cuivres étincellent, on chercherait en vain un grain de poussière. Dans la cour, on a converti en chapelle un reste du cloître gothique de l'antique abbaye, dont l'église en ruines est visitée en détail, avec les savants et judicieux commentaires de M. l'abbé Préau. Mais il est trois heures et la journée n'est pas finie, on prend congé de M. Germain, de M. l'abbé Préau, qui ont rendu la visite de Château-Landon si attrayante; chacun tient à leur exprimer en particulier sa gratitude. La place du Larry que l'on regagne, en suivant l'unique rue de la Ville-Basse, entend les ronflements des automobiles qui vont nous ramener à Corbeil.
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 +|**00000286**| 70 - Nous reconduisons à la gare de Souppes les excursionnistes qui rentrent à Paris, et nous retournons à Nemours. Ceux qui ne les ont pas visitées le matin vont voir les curiosités de la ville, pendant que d'autres prennent le chemin des écoliers, rentrant à Corbeil par la délicieuse vallée du Loing, par Moret, traversant ensuite la forêt de Fontainebleau dans toute sa longueur. De Nemours un groupe va visiter l'église de Larchant, à moitié détruite par l'incendie de 1568, avec sa magnifique tour dressant en l'air ses murs écrêtés, que les corneilles entourent sans cesse de leur vol circulaire. Ces restes grandioses remplissent le vaste cirque où s'étalent les vieilles maisons, les petites fermes du village, groupées autour de cette imposante et mélancolique ruine. Et chacun revient au gré de la fantaisie, par Fontainebleau ou par Milly, à Corbeil où tous étaient rentrés à sept heures du soir, heureux d'une journée si bien remplie, féconde en impressions d'art et de beauté.
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 +|**00000287**| EVRY-SUR-SEINE (1) ET LES CHATEAUX DE PETIT-BOURG ET DE MOUSSEAUX L'approche de la fête de ce petit village, qui est plutôt celle de la résidence quasi-royale de Petit-Bourg qui l'a sorti depuis longtemps des ténèbres, m'a déterminé, non pas à écrire l'histoire d'Evry, petit noyau d'une commune célèbre dans nos fastes et fort étendue, mais tout au moins, à analyser celle des châteaux de Petit-Bourg et de Mousseaux qui en dépendent et sont contigus. Disons d'abord que Saint Pierre et son compagnon Saint Paul, tous deux apôtres du Christ et patrons de cette paroisse, amènent chaque année, au retour périodique du 29 juin, une foule joyeuse sous les sombres avenues du magnifique parc de Petit-Bourg, car la journée d'une fête patronale n'est plus rien, c'est la soirée qui maintenant est tout; cependant, si par un hasard qui ne s'est pas renouvelé l'année dernière, Rossini, le divin Maestro, l'hôte et l'ami du château, composait, comme en 1833, une messe pour cette solennité, et l'exécutait, aidé de quelques virtuoses, oh ! alors, la foule des dilettanti se grouperait dans le temple; mais n'y comptons pas. La foule joyeuse dont je parlais tout-à-l'heure, trouve encore sous les ombrages du vaste parc (ouvert à tous venants), de quoi augmenter l'attrait d'une fête champêtre; aussi, on y accourt des alentours, même de Paris. Il y a dans l'histoire de ces deux domaines, de Petit-Bourg et de Mousseaux, tant de rapprochements, tant de coïncidences dans les (1) Cette notice sur Evry-sur-Seine a été trouvée dans les papiers du regretté Docteur Boucher, elle provenait probablement de son grand-père, le Dr Edouard Petit qui fut Maire de Corbeil en 1848. Elle a certainement été écrite vers 1830. Ce petit mémoire manuscrit n'est pas signé et nous l'insérons tel qu'il est parce qu'il concerne deux châteaux historiques, voisins de Corbeil et dont le passé se confond avec le nôtre.
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 +|**00000288**| 72 - événements dont ils ont été les témoins, qu'il y a nécessité de les lier étroitement. Leurs commencements paraissent avoir eu la même source. Avant le onzième siècle, si ces cantons n'existaient pas déjà comme domaines, au moins, l'un, et c'est Petit-Bourg, était planté d'un mauvais bois, si l'on s'en rapporte à l'abbé Lebeuf, qui fait venir son étymologie de mots gaulois qui voudraient qu'on l'appelât Petit-Bois, se fondant sans doute sur l'historien de Corbeil qui l'a écrit au xvii (1) siècle, Bout-le-Petit, dont on a fait PetitBourg par corruption; l'autre, je veux dire Mousseaux, s'écrivait jadis Montceau, probablement parce qu'il est sur la colline ; ce dernier était un labour. Evry était connu sous son nom beaucoup plus tôt et, pour le distinguer d'Evry-en-Brie qui n'en est pas fort éloigné, on l'appela Evry-sur-Seine (2). Cette paroisse et son territoire appartenaient alors à l'abbaye de St-Maur des Fossés, la même qui a fourni à la France cette foule de savants Bénédictins, dont le nom est inséparable de notre histoire. Ces Religieux tenaient ce domaine des libéralités du comte de Corbeil, Bouchard Ior et d'un écuyer, nommé Adam de Champrosay, seigneur d'un hameau voisin. Au treizième siècle, l'abbaye aliéna cette terre à titre d'engagement. C'est à cette époque que les cantons de Petit-Bourg et de Mousseaux furent acquis par des seigneurs et devinrent seigneuriaux, à la charge d'hommages et de redevances envers Saint-Maur. Des métairies y furent créées ou y existaient déjà pour leur exploitation; ce n'est qu'au seizième siècle, qu'un conseiller au Parlement de Paris, nommé Pierre de Longueil, qui fut empoisonné par les huguenots, vers la fin de 1581, se trouve signalé possesseur de Petit-Bourg; après lui, vint un Chanoine de la cathédrale de Paris nommé Courtin. « Il y com- << mença une belle maison, dit de la Barre, l'historien de Corbeil, << que fit parachever M. Galland, greffier au conseil, qui y employa <<< tous les artifices possibles, pour l'enrichir de quantité de sta- << tues, de jardins, de fontaines, cascades et autres ornements, pour << la rendre signalée entre celles de son voisinage ». Ces prodigalités annoncent que ce dernier s'était rendu propriétaire incommutable de Petit-Bourg. De là date la fortune de ce domaine et la suite presque non interrompue de sa splendeur jusqu'à nous. La Veuve de Galland vendit cette terre, au fameux abbé de La (1) Les antiquités de Corbeil, par le Prévôt Jean de la Barre, Paris, 1647, in-4°. (2) Evry est dénommé aujourd'hui Evry-Petit-Bourg.
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 +|**00000289**| 73 Rivière, ambitieux personnage qui domina le duc d'Orléans (Gaston) à qui il dut son élévation et sa fortune. Il gouverna ce prince absolument, et lui causa les nombreuses disgrâces qui abreuvèrent ses jours et le firent éloigner de la cour. La Rivière est mort âgé de plus de soixante ans, en 1670, à Montfort-l'Amaury, qui l'avait vu naître. Je ne sais pas qui eut Petit-Bourg après lui, toujours est-il que ce ne fut que vingt-cinq ans après sa mort, lacune assez longue, il fut acquis par Madame de Montespan. C'est Madame de Coulanges qui me l'apprend (Lettres à Made de Sévigné, Tome X, p. 82, édition in-8° de 1822):<< Madame de Montespan avait acheté Petit-Bourg, 40.000 écus, elle le destina après sa mort à son fils, le duc d'Antin ». Si l'on en croit la marquise elle-même (Voyez ses Mémoires, Tome I, chapitre 34, page 192, in-8°, 1829), elle tenait cette admirable retraite des libéralités de Louis XIV. Athénaïs y reçut souvent son royal amant et toute la cour. Ce monarque y vint encore nombre de fois, alors que M. d'Antin, fils légitime de la marquise, en fut possesseur. Louis XV vint, comme son aïeul, à Petit-Bourg, mais il n'y était pas conduit par les mêmes motifs; les plaisirs de la chasse le lui firent plusieurs fois désigner comme rendez-vous. On y vit également, dans ce temps-là, le souverain le plus extraordinaire de son siècle; je veux parler du tzar Pierre Ier, de Russie; il y était à la fin de mai 1717. Je citerai encore parmi les personnes qui y furent reçues avec magnificence, M. le Duc et Mme la Duchesse du Maine, la célèbre duchesse de Berry, à qui M. d'Antin donna une fête brillante en septembre 1716 et à laquelle assista le régent son père, (Journal de Verdun, page 180). J'ajouterai tout de suite à cette liste le fameux sermonnaire Anselme, qui avait été précepteur de M. le duc d'Antin. Il y passa plusieurs années. On lit dans la Biographie universelle (Tome 18): Le duc d'Antin se distingua, dit Voltaire, par un art singulier, non pas de dire des choses flatteuses, mais d'en faire. Louis XIV va coucher à PetitBourg; il y critique une grande allée d'arbres qui cachait la vue de la rivière. Le duc d'Antin la fait abattre pendant la nuit. Le Roi, à son réveil, est étonné de ne plus voir ces arbres. « C'est, répond le duc, parce que votre Majesté les a condamnés qu'elle ne les voit plus ». Le duc d'Antin avait la charge de surintendant des bâtiments de la Couronne. Le Roi, dans un voyage à Fontainebleau,
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 +|**00000290**| 74 témoigna le désir qu'on abattît un petit bois. L'ingénieux courtisan en fit scier tous les arbres, et posta derrière des hommes prêts à les abattre au premier signal. Le jour suivant, le roi étant allé se promener de ce côté avec toute la cour, ne manqua pas de répéter combien ce bois lui déplaisait : <<< Sire, dit le duc, il sera abattu dès que votre Majesté l'aura ordonné. - Vraiment, répondit le Roi, je voudrais déjà bien en être défait ». -- Au même moment, partit un coup de sifflet, et on vit tomber la forêt comme par enchantement. Dans sa surprise, la duchesse de Bourgogne s'écria : « Ah! Mesdames, si le roi avait demandé nos têtes, M. d'Antin les ferait tomber de même ». L'Assurance fut chargé par M. le duc d'Antin, non pas de restaurer le château, mais d'en construire un nouveau parallèlement au fleuve; celui qu'on détruisit, au contraire, présentait une aile à la Seine. Cet architecte éleva ce palais comme par enchantement. Peu de châteaux offraient, dit-on, plus de magnificence et de goût; soit qu'on en considérât l'immensité ou la richesse. M. d'Antin, courtisan par trop délié, laissa, à son décès, arrivé à la fin de 1736, sa fortune bien délabrée. Ce ne fut cependant qu'en 1754, dix-huit ans après sa mort, que Madame la Présidente Chauvelin acquit Petit-Bourg, de ses héritiers. Je lis dans le journal de Collé (Septembre 1748) : « A propos de démolition (il s'agit de l'hôtel de Soissons à Paris), celle de Petit-Bourg est affichée, et va se faire incessamment; on vendra aussi les bois ». Tout y était en ruines, et les jardins de Lenôtre étaient livrés à la pâture des troupeaux. C'est dans cet état que l'acheta Madame la Présidente. Elle chargea M. Chevotet de faire revivre ces beautés enfouies ou dégradées par le temps. Cet architecte a élevé, dans de bien moins grandes proportions, le château actuel sur les fondations de l'ancien. Après Madame de Chauvelin, Petit-Bourg a été possédé par le marquis de Poyanne, colonel des carabiniers. En 1770 ce régiment y fut passé en revue par M. le Dauphin, depuis Louis XVI. Il était accompagné de Marie-Antoinette et d'une suite nombreuse. A ce propriétaire succéda son beau-frère, le marquis de Rays, puis S. A. S. Louis Philippe, duc d'Orléans, aïeul du roi régnant. Il en fit l'acquisition pour Madame la duchesse de Bourbon, sa fille, qui ne le quitta que pour aller dans l'exil. De combien de regrets son départ fut-il l'objet! la mère du trop malheureux duc d'Enghien,
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 +|**00000291**| 75 de l'infortuné dernier Condé avait fondé à Evry un hospice, témoignage bien grand de la bonté de son cœur. Petit-Bourg, devenu domaine national, fut acquis par les frères Perrin: l'aîné d'entre eux l'eut ensuite seul et le posséda environ trente ans. Ce dernier fut longtemps à la tête de la ferme des jeux et sa fin fut malheureuse. Alors, il avait vendu ce beau domaine (fin 1827) à M. Aguado, Marquis de Las Marismas, qui est devenu maire d'Evry en 1831; il a rendu à cette terre sa vie, et est devenu pour les habitants de cette commune le bienfaiteur qu'ils avaient perdu lors de l'éloignement de Madame de Bourbon, c'est tout dire. Je m'empresse de revenir vers Mousseaux dont on a sans doute déjà oublié le nom. C'est aussi un peu avant le 16º siècle qu'on commence à en connaître les possesseurs. A la fin du 15º, il appartenait à un prévost de Corbeil, nommé Jean Laisné. L'historien de cette ville, qui écrivait en 1647, le dit alors possédé par un M. de Maupeou, de cette famille illustrée dans la robe, qui était secrétaire du roi et gendre du prévost Laisné. Les guerres de la Ligue avaient ruiné Mousseaux; l'habitation qui avait été brûlée fut relevée par M. de Maupeou. On trouve, vers le même temps où Mme de Montespan habita Petit Bourg, Mousseaux dans les mains d'une belle bretonne de la maison de Rieux, je veux parler de la duchesse de Portsmouth, qui, par ses charmes, y fit oublier à Charles II, la perte du trône d'Angleterre. Ces amants y coulèrent d'heureux jours, et l'ambition de ressaisir un sceptre les en arracha subitement. Les mémoires du comte de Grammont par Hamilton, et ceux de la duchesse de Mazarin par Saint-Evremont, peignent bien l'esprit de galanterie, ou plutôt de libertinage qui régnait à cette cour. Ce domaine passa ensuite, dans la maison de Brissac, puis dans celle de Noailles-d'Ayen, par alliance. On raconte que le duc de ce nom, joueur effréné, n'en fut qu'un usufruitier: aussi dit-on qu'il bouleversa ce domaine et n'y laissa pas pierre sur pierre. On prétend même qu'il le vendit, avant la majorité de ses enfants, à un sieur Audigé, ex-intendant du prince de Tingry, avec la clause d'y construire un château qui ne serait point aperçu de la route de Fontainebleau. Voici donc l'origine de Mousseaux, humble et inaperçu ! Ne soyons plus surpris de la modicité des cinq pavillons qui composent ce château.
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 +- - 76 Audigé vendit à M. Bouchinet, dont le fils, aussi poursuivi par la passion du jeu, s'empoisonna à Mousseaux. Ce dissipateur avait résolu d'assassiner son père. Avant d'expirer, il se rendait au salon pour consommer ce crime, lorsque le poison, exerçant tout-à-coup sur lui ses ravages, lui fit rendre le dernier soupir dans l'antichambre qui le précédait. Ainsi échappa M. Bouchinet à la mort ! Cette scène se passa il y a environ quarante ans. M. Perrot, maréchal de camp, pour qui cette terre fut érigée en Baronnie, en a été longtemps possesseur ; il y est mort en 1826, et depuis, elle est habitée par sa Veuve et son gendre, le général de Montlivault. Voilà l'histoire de deux châteaux qui bordent la Seine et sont à sept lieues au-dessus de Paris.
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 +|**00000293**| LA PAROISSE DE SAINT-MARTIN D'ÉTAMPES Suite (1) Vicaires : 1641. - Baillard; Fr. Jottereau. 1643. - J. Auclerc. 1644. - J. Trubergs. 1648. David. - Pendant une absence du curé en 1641, des actes sont rédigés par M. Thomas Gamaches, curé d'Andonville. La cure paraît demeurer vacante quelques années; Jean Papillon, chanoine de Sainte-Croix, et L. Guillet, remplissent l'intérim en 1649, 1650 et 1651. 1652. Novembre, Simon Leblanc, ancien curé de Maisse, est curé de Saint-Martin. Il est mort en 1656 d'après l'acte suivant, inséré dans ses registres par le curé Fontaine, de la paroisse SaintPierre. <<< Jeudy 27 janvier 1656, est mort et inhumé (sic) dans l'église SaintMartin, faubourg d'Etampes, et ce devant l'autel de la Vierge, messire Simon Leblanc, natif de la psse Saint-Basile, âgé d'environ 35 ans, prestre curé de la ditte église Saint-Martin, chanoine de Sainte-Croix, très digne prestre et pasteur, regretté de tous les gens de bien. Requiescat in pace. 1. Pour la partie qui précède, voir le Bulletin de 1911, page 53 et suivantes.
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 +|**00000294**| 78 - Vicaires : 1653. - Jacques Petit, diacre et chanoine de Sainte-Croix. 1653. Mazille. - 1654-55. - Duchesne. 1656. Fr. René Rislé et Joseph Champ. Le nouveau curé de Saint-Martin Guill. Fortier, signe son premier acte le 31 août 1656; ses vicaires sont Zichnoir et J. Marin Lemaire. Il est remplacé, en 1661, par Louis Fizillié, qui demeurait devant l'église proche le Puits du Palais 1. Nazare Anroux, ministre du couvent de la Trinité, qui souvent, sous le ministère des deux prédécesseurs de Louis Fizillié, avait assisté les curés de Saint-Martin dans l'administration des sacrements, célébra le 14 septembre 1661 le mariage de la sœur du titulaire actuel. Ce fut l'un de ses derniers actes dans cette église. 1661. - 14 septembre, mariage entre Guillaume Flagy, fils de deffunt Jean et de Cantienne Chossidon, et Renée Fizillié, fille de feu Charles, marchand bourgeois de Paris, et de deffunte Geneviève Charbonnier, fait par vénérable et scientifique personne messire Nazare Anroux, ministre de la Très Sainte Trinité et Rédemption des Captifs en la ville d'Estampes, en présence de messire Louis Fizillié, prestre, curé de Saint-Martin les vieilles Estampes et frère de ladite mariée, etc. Ce dernier inscrivit son dernier acte sur les registres le 5 septembre 1669. En 1672, il est cité comme curé de Brières-les-Scellés, et, en 1684, comme curé de Mérobert. 1669. Pierre Darras, vicaire. 1670.- David Chassecuiller, curé de Saint-Martin jusqu'en 1680 et ensuite de Saint-Pierre, où il est décédé en 1705, promoteur du détroit d'Estampes. Vicaires : 1670. - Loys Caillet, curé de la Forêt Sainte-Croix en 1678. 1672. - P. Colleau. 1673. - Broutier, qui signe << Prêtre indigne vicaire de ce lieu ». Il passa à Saint-Basile, en la même qualité l'année suivante. 1. « A gauche de la rue Saint-Martin, presqu'en face de l'église est une ancienne ferme appelée la Grande Maison dans laquelle (?) est un puits appelé le Puits du Palais, et le carrefour qui est en face de cette maison s'appelait le Carrefour du Puits du Palais ». (Léon MARQUIS, Les Rues d'Etampes). Voir Etampes pittoresque, la Ville, p. 58, 2º édition.
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 +|**00000295**| 79 1678. - Guitton. Pierre Ingouf est cité comme vicaire le 23 janvier 1680. Elie Ferry, <<< curé chefcier de Saint-Martin >> rédige son premier acte le 2 Avril. Il ne reste en fonctions que quelques mois. <<< Le 28 septembre 1680, inhumation dans le chœur, du corps de messire Elie Ferry, prestre de l'Oratoire, docteur ès-loix, très digne curé chefcier en cette paroisse Saint-Martin signé, Ingouf. Le successeur, Jacques Auguste de Beauclerc apparaît dans les registres dès le 16 octobre. Il décéda en 1695. <<< Le 24 septembre, mourut messire Jacques Auguste de Beauclerc ptre, curé de cette paroisse, bachelier de Sorbonne et fut inhumé dans l'église de cette paroisse, devant l'autel de la Ste-Vierge, proche le tombeau de Christine Sanson, sa mère, en présence de nous soussigné, Le Frère, curé d'Abbéville. Christine Sanson, Ve de Henri de Beauclerc, Sr de Frémigny, avait épousé en secondes noces Claude Hemard, seigneur du petit SaintMard. René Le Frère, mentionné plus haut, avait été vicaire de 1681 à 1686; les autres sont Pierre André Textorius (1692), et Froucourt (1694) qui desservit seul jusqu'à l'arrivée du titulaire; il est encore cité en 1700. Parmi les actes de mai 1685, se trouve << un catalogue des noms de ceux qui ont esté confirmez par Mgr l'Evesque de Bethléem à NotreDame, le dimanche de la Quasimodo de l'année 1685, en présence de moy (de Beauclerc) soussigné ». Cette liste comprend 83 noms masculins n'est pas indiqué. - 82 féminins; l'âge 1695. 3 novembre. Guillaume Blanchet, curé; nommé à SaintGilles en 1703, il signe encore quelques actes à Saint-Martin après son installation dans la paroisse voisine. Jean Collard, vicaire de 1702 à 1705, fut plus tard curé d'Ormoy-laRivière. 1703. 1705. Vicaires : 5 mai. Basile Charpentier, curé, qui passe à Saint-Basile en 1705. - Dufour. 1706-1707. - Simonneau. 1707 à 1710. Gillant.
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 +|**00000296**| 80 En décembre 1706, on voit quelques signatures <<< Daubray, prestre, en l'absence du curé ». Il signe ensuite presque tous les actes et s'intitule prêtre desservant. Charpentier reprend ses fonctions avec le vicaire Basterot qui lui succéda dans la cure en juillet 1706 et signa son dernier acte le 31 janvier 1710. << Aujourd'hui dimanche 9 février 1710, a esté inhumé dans le chœur de cette église, près la place affectée au St curé, le corps de messire Jacques Basterot, vivant prestre, curé chevecier de cette psse, décédé le jour d'hier portant dans son cœur tous ses pauvres paroissiens en mourant, de même qu'il les y avait portés durant sa vie et dans la résolution de les faire ses uniques héritiers ce que Dieu n'a pas permis qu'il ait exécuté, étant tombé en léthargie dans le moment qu'il se disposait à faire son testament; a esté, dis-je, inhumé ainsi qu'il est marqué cy-dessus, par nous, Claude Nicolas Voizot (doyen du chapitre de Ste-Croix), assisté de MM. les curez de la ville et lieux circonvoisins et autres ecclésiastiques et personnes de considération qui regrettent fort le dit curé ». - 13 août 1710. Premier acte du curé Pierre Goupil qui en 1717, proteste contre la Bulle Unigenitus avec son vicaire, Maurice Le maire (1711) et un grand nombre de ses confrères. Les autres vicaires sont : 1725. 1728. - Gudin. Pierre Baron, plus tard curé d'Estouches. Né à Etampes, il revint y terminer ses jours en 1762 et fut inhumé dans l'église de St Gilles. Il est à remarquer qu'un grand nombre des prêtres qui exercèrent leur ministère dans notre ville, en étaient des enfants. 1739. Hanoy. << Le 24 novembre 1739, inhumé dans le chœur du côté de l'Evangile, M. Pierre Goupil, prestre, curé de cette église, décédé hier à l'âge de 62 ans, dont il y en avoit trente qu'il exerçait avec édification et applaudissement de tout le monde ses fonctions. La dite inhumation faite par Mtre François Piquart (Picart de Saint-Adon), prestre, docteur de Sorbonne, doyen de l'église royale de Sainte-Croix et doyen rural dans le détroit de l'archidiaconé d'Etampes, en présence de Henry Louis David, curé de Saint-Gilles, M. Philippe Poussin bachelier en droit, chanoine de l'église Sainte-Croix ». Les vicaires Hanoy et Carré, licentié ès-lois de la Faculté de Paris,
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 +|**00000297**| - 81 S 1 1 1 1 desservent la paroisse jusqu'au 5 Juillet 1740, date de l'arrivée du curé Delahogne. Carré continue ses fonctions même pendant le temps du successeur de ce dernier Edme Louis Richardot, bachelier en théologie, installé en octobre de la même année. 1741. - Dif, vicaire. En 1747, il se dit << vicaire de cette paroisse (Saint-Martin), et curé de Méréville ». 1747-48-49. - C. Ruelle, curé du Coudray et vicaire de SaintMartin. En 1749, des actes sont signés C. Boivin qui, en 1750 est le seul vicaire. 1755. - Noël Pierre Moryc, le vicaire, décédé en 1758, à l'âge de 30 ans, fut inhumé dans l'église de Sainte-Croix dont il était chanoine. 1757.- Pierre Duperche, d'abord <<< Maître des enfants de chœur de Milly-en-Gastinois ». 1766. - Claude-Julien Boullemier, chanoine de Notre-Dame, vicaire de Saint-Basile en 1774 (1). Ce prêtre fut nommé officier municipal en Février 1790, ce qui lui suscita des difficultés avec ses collègues du chapitre; il en résulta même des scènes assez vives et la municipalité eut beaucoup de peine à apaiser ce conflit. Le 26 mai 1791, il fut élu maire à une grande majorité, mais cette élection ne fut pas maintenue sur l'avis du Procureur de la Commune d'Etampes, Mtre Goupy, qui fit valoir que M. Boullemier, prêtre et ci devant chanoine de Notre-Dame, venait d'être pourvu tout récemment par le corps municipal, d'une desserte à l'Hôtel-Dieu lui rapportant 120 livres par an, ce qui était un cas de nullité. En 1765, en Janvier, un mariage est célébré par le Fr Adrien de Danoy, capucin; et un autre en Juin par Mre Dufresne, chanoine régulier de la Sainte-Trinité, ministre de Saint-André. Il se donne le titre de prieur de Saint-André. En 1769 et en 1770, quelques actes sont signés <<< Thiénot, religieux cordelier d'Etampes », et par un autre chanoine de la Sainte Trinité, Jean Claude Rigault. Après la dissolution de sa Maison, ce dernier entra dans le clergé séculier. D'opinion assez avancée, il est élu, pendant la Révolution, capitaine de la Garde nationale, grade qu'il accepte avec empressement. En le présentant en cette qualité 1. Voir notre notice. Quatre mois de l'histoire d'Etampes pendant la Révolution. 1911. II. 6
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 +|**00000298**| 82 à la municipalité, le 1er Jour de la 2º décade du 2e mois de l'An II, c'est-à-dire le 22 octobre 1793, ses chefs disent de lui que, s'il est prêtre, il est bien connu par son civisme, et les officiers municipaux répondent que les citoyens de sa compagnie ont accordé leurs suffrages à celui d'entre eux qu'ils ont jugé digne de leur estime. Le 16 frimaire de la même année, il dépose, en même temps que Legrand, son curé, ses lettres de prêtrise et tous deux déclarent renoncer à toutes fonctions et à la qualité de prêtre, suivant en cela l'exemple du deuxième vicaire, Jean Baptiste Antoine Nicolas Tabary qui l'avait fait quelques jours auparavant. Les lettres sont aussitôt brûlées publiquement. Le 28 frimaire an IV, le corps municipal considérant que la pension dont jouissait autrefois le Sr Rigault, qu'il avait abandonnée à la Nation sous le règne affreux de la Terreur et pour se soustraire à la tyrannie et aux actes arbitraires qui menaçaient sa liberté, était sa seule ressource et qu'elle lui avait été accordée à la suite de sa renonciation à son patrimoine, comme membre d'une corporation religieuse, qu'il est à la charge de sa famille (il était né à Etampes), est d'avis qu'il y a lieu de le remettre sur la liste des pensionnaires de la Nation pour la somme de 1500 livres à laquelle avait été fixé son traitement comme religieux, et ce à partir du rer vendémiaire an II, jour de la cessation de son payement. Malgré le passé, nous retrouvons Jean Claude Rigault, curé de Saint-Martin en 1802. Il est mort en fonctions en 1814, âgé de 68 ans, dans la maison qu'il habitait au nº 21 de la rue Reverseleux. Le décès fut déclaré à la Mairie par MM. Godin-Rigault, son neveu et Sureau, ancien juge de paix. Revenons au prédécesseur de Me Legrand, M. Richardot qui abandonna l'administration de la paroisse en septembre 1772, sans la quitter cependant jusqu'à sa mort survenue en 1779. « Le 10 novembre 1779, inhumation par messire Charles Boivin, curé chevecier de Notre-Dame (ancien vicaire de Saint-Martin), du corps de messire Edme Louis Richardot, bachelier en théologie, ancien curé de cette paroisse, âgé de 71 ans. En présence de M. Philbert Legrand, curé actuel, de messire Charles Chrétien Périer, vicaire de Saint-Gilles, et de Nicolas Gautier, vicaire de Saint-Martin (depuis 1772). M. Legrand avait pris possession en septembre ou en octobre 1772. En 1789 et 1790, il prononça des discours dans diverses céré-
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 +|**00000299**| 83 - L a ! L monies patriotiques. Le 3 octobre 1792, il prête, à l'Hôtel de Ville, en même temps que son vicaire Tabary, le serment constitutionnel. Il fut le dernier curé de Saint-Martin avant la Révolution. Le 13 avril 1793, il obtient de la municipalité un certificat de résidence qui constate que, depuis 20 ans, il habite la maison curiale, faubourg Saint-Martin et qui donne son signalement : âge, 61 ans; taille, 5 pieds 2 pouces; menton carré, bouche ordinaire, nez long, yeux gris, sourcils châtains peu garnis, front ordinaire, visage rond et plein. Le 5 thermidor an VI (23 juillet 1798), il vient déclarer à l'administration municipale qu'il transfère son domicile à Paris et que, pensionnaire de la République pour une allocation annuelle de mille francs, en sa qualité d'ancien curé de Saint-Martin, il désire toucher désormais sa pension au siège de sa nouvelle résidence; ce qui lui est accordé, conformément à l'arrêté du 13 germinal an IV. Il eut encore pour vicaires : 1782, Lefebvre; 1785, Pinard; 1789, Jn Bte Antoine Amédée Barrault qui, le 20 janvier 1791, se présente au greffe de la municipalité pour déclarer qu'il est dans l'intention de prêter le serment requis des fonctionnaires ecclésiastiques par la loi du 26 décembre 1790. En 1781 et en 1782, on voit quelques actes rédigés par Pierre Buttet, frère du chirurgien Fois Buttet et ancien curé de RouvraySt-Denis qui quitta Etampes vers 1790 pour aller habiter Oysonville. Un certificat de résidence qui le concerne, daté du 23 thermidor an II, que nous empruntons à l'ouvrage de M. le Comte de Rilly, << Oysonville, son Château, ses Seigneurs », nous donne des détails sur son compte : <<< Pierre Buttet, ex-curé de Rouvray-St-Denis, ex-desservant de la fondation de Oysonville, âgé de 80 ans et six mois, jouissant d'une pension de 400 livres de la Nation en vertu de la résignation qu'il a faite de la ci-devant cure de Rouvray-St-Denis, non marié, résidant depuis quatre ans dans cette commune sans interruption, connu généralement pour un homme pur et sans reproche, jouissant de l'estime de tous les bons citoyens ». Le vicaire Tabary dont nous avons parlé plus haut, s'était marié avant même de renoncer publiquement à son sacerdoce. Il avait épousé Marie Victoire Chevrier, âgée de 25 ans, fille de laboureurs de Saint-Martin. Dans l'acte, il est dit <<< ci-devant prêtre du ci-devant culte romain, constitutionnel », agé de 30 ans (30 brumaire an II).
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 +|**00000300**| 84 Quelques jours plus tard, il demande et obtient un emploi dans les bureaux de la Ville. Il continue d'occuper la maison du Vicariat qu'il loue à la Commune. Par les actes de naissance de ses enfants, nous voyons qu'il s'était ensuite établi comme instituteur (10 fructidor an III), et qu'il demeura successivement rue Badran, rue SaintMartin, nº 20, où se trouve précisément aujourd'hui l'école communale des garçons. En l'an IV, il paraît avoir été demeurer à Bapaume; de retour à Etampes, il habita au nº 102 de la rue Saint-Martin (an XII), étant toujours instituteur. Il mourut à Etampes en 1819, rue Courte, nº 2. Il était né à Riencourt, dans le département de la Somme. III. - LA FABRIQUE. Parmi les noms des censitaires du Bourgneuf en 1535 et 1537 (1), on relève ceux de Jean Legendre, Cantien et Guillaume Godin; et de 1580 à 1585, ceux de Jean Charier et de Guillaume Cornet, <<< proviseurs marguilliers de l'église Saint-Martin ». 1526. - Consécration de l'église de Saint-Martin (2). Les registres paroissiaux mentionnent en qualité de marguillier pendant le xvIIe siècle et la première moitié du xviiie. 1618. 1648. 1661. - - Nicolas Mercier, maréchal. Jean Bauge. Claude Hamouy, huissier. 1663. - André Thibault. 1664. - Brosse, sergent royal. Guillaume Chillet. 1665. - Antoine Dolibeau, laboureur. 1666. - Blaise Vallée, boulanger. 1668. Charles Mauge, laboureur au Petit-Saint-Mard. 1681. Louis D'heure. Jacques Mauge. 1682. Cantien Menault, cordier, marguillier du Saint-Sacrement. 1696. Mathieu Hamouy, laboureur. 1697. - Etienne Rousseau, boisselier. 1698. - Eloy Sainsard, meunier. Pierre Caquet, laboureur. 1. Archives de Seine-et-Oise, E. 3824. 2. FLEUREAU, p. 8, Joannis Legendre, Joannis Durant, Joannis Clément et Guillelmi Godin, provisorum dictæ Ecclesiæ.
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 +|**00000301**| - - 85 1710. - Etienne Lautié. 1711. - Jacques Barbier. Pierre Godin, notaire à La Forêt Sainte-Croix, marguillier de Saint-Martin d'Etampes. Inhumation le 18 avril 1714, du corps d'Accurse Carnevilliers, marguillier en charge. 1729. Charles Boivin, marchand épicier, marguillier-boursier de cette paroisse. 1731. 1732. 1735. - Louis Chennevière. Sébastien Gastine, marguillier-boursier. Antoine Philippeau, meunier. 1737. -Louis Mornet. 1740. - Simon Villemaire, mtre maréchal. 1741. Gilles Raveton, laboureur et Claude Guéroult. De plus, et surtout à partir du xvme siècle, les registres se terminent fréquemment parles procès-verbaux d'élections de marguilliers, soit de la paroisse, soit du Saint-Sacrement, soit de Notre-Dame de Liesse. Dans le cahier de 1720, à la date du 26 Décembre, se trouve la liste suivante : <<< Noms des Confraires de la Confrairie de S. Vincent ». Antoine Renon Gilles Raveton Pierre Hardy Charles Riquois Louis Le Conche Pre Coquet l'aisné Antoine Hervet Jean Chennevière Simon Dupuis Charles Hiou Pierre Morné Louis Alain Jean Thomas Pierre Fontaine Claude Richard Louis Nicolle Henri Lecoup François Chenu Louis Argand Jean Hémard Mathieu Chanon Esprit Boudier Pierre Colleau J. Bte Chennevière Jean Ruelle Pierre Ouj Eloi Peschard La plupart de ces noms existent encore à Etampes. Sont également cités parmi les officiers, ou serviteurs de l'église des choristes qui étaient en même temps maîtres d'école de la paroisse : 1624. - Jehan Papillon. 1670. - Guillaume Flagis, qui est mort en 1720. 1741.- Charles Pithois, qui épousa à Saint-Basile, en 1765, Marie Anne Rousseau, veuve de Jean Baptiste Coquentin, huissier au Châtelet de Paris. En 1779, Charles Pithois était receveur des droits des
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 +|**00000302**| 86 Célestins de Marcoussis et leur agent d'affaires. Ces religieux possédaient de grands biens à Etampes et aux environs. 1787. Jean Chevalier. Des bedeaux : 1671. - Pierre Fontaine. 1731. Etienne Vramant. 1773. - Pierre Vramant. Le 1er octobre 1774, inhumation du corps de Pierre Olivier, bedeau, âgé de 65 ans. Des sonneurs : 1661. 1666. 1734. - Etienne Bellanger. André Bellanger. Le 21 novembre, inhumation du corps de René Vramant, sonneur de cette église, 74 ans. On peut voir que ces deux dernières fonctions étaient, pour ainsi dire, héréditaires. Plusieurs procès-verbaux du Conseil de Fabrique sont intercalés dans les actes ordinaires. Nous rapportons ceux qui peuvent avoir quelque intérêt. << Aujourd'hui, 28º jour de novembre 1694, en vertu de l'ordonnance de Monsieur l'Archidiacre d'Etampes, dans le cours de sa visite en date du 21 avril de la même année, pour le règlement de la sonnerie des glas, enterrements et services, afin d'obvier aux désordres qui sont arrivés sur ce subject, se sont assemblés au bureau, issue de la grand'messe célébrée le Dimanche dudict jour, vingt huit novembre, le sieur Curé, les anciens et nouveaux marguilliers, avec les habitans soussignés de la paroisse Saint-Martin d'Etempes, et ont fait, en présence et du consentement de René Vramant, sonneur de ladicte paroisse, le règlement qui suit pour être, à l'avenir, observé : 1º il a esté réglé qu'il serait donné au sonneur pour les enterremens des enfants et la fosse, 10 sols. Item, pour le glas des enfants et la fosse, 20 sols. Item, pour un glas qui sera sonné avec une cloche et pour la fosse, I livre 10 sols. Lorsque les habitans sonneront le glas, il sera donné au sonneur pour l'accord et pour la fosse, i livre. Item, pour un glas de la grosse cloche avec l'accord et la fosse, lequel doit durer 1 heure 1/2, 3 livres.
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 +|**00000303**| 87 Item, pour un glas de la grosse cloche avec l'accord, le soir et le matin, lorsqu'il faut sonner ou le soir, ou le matin 4 livres to sols. Item, pour les services en particulier des bouts de l'an où l'on doit sonner le soir et le matin environ une demi heure, et pendant le service, 2 livres. Suivent les signatures : 6 juillet. Nous soussignés Nicolas Chardon, Louis Gudin, Guill. Bourgeois, Fois Bourgeois, nous obligeons et promettons tout un chacun solidairement l'un pour l'autre donner à l'église et fabrique de S. M. d'Et. la quantité de 40 livres de cire blanche bonne et valable à laquel quantité le bâton s'est trouvé se monter aujourdhui par l'enchère que nous avons fait, lesd. 40 livres de cire promettons fournir pour le jour et feste de Saint-Martin du mois de juillet de l'année 1699; fait, passé en pre de messieurs le curé, marguilliers de lad. psse le 6º jour de juillet de l'année 1698 (signatures). 1701. 11 juillet. Jean Paris, Michel Baudet, Fois Herbron et Louis Mialin soussignés avons pris le bâton de Saint-Martin d'été prochaine la quantité de 20 livres de cire blanche bonne et valable pour estre placé devant le gd autel et les autres autels de l'église. 1701. 10 octobre. Après avoir averty les habitans au prône de la messe paroissiale d'une assemblée pour affaires de l'église, nous soussignés curé, marguilliers et habitans de la psse S. M. d'Etampes, nous sommes assemblés, issue deladicte messe, au son de la cloche, en la manière accoutumée pour convenir ensemble des dépenses nécessaires qu'il convient faire dans la sacristie de cette église, et avons résolu de faire faire un coffre à mettre les ornements où il y aura 6 tiroirs, et 2 armoires, le tout en bois de chêne avec un marchepied au dessous dud. coffre, un porte-manteau pour attacher les chapes et les robes, 2 forts volets en bois de chêne à mettre dans le mur, 2 marchepieds aux autels de N. D. de Pitié et de Saint-Sulpice, et une porte de chambre au presbytère au lieu de celle qui y est, laquelle pourra servir à revêtir les côtés du mur dans la petite armoire de la sacristie. Que le tout sera donné au rabais par les marguilliers; avons aussi résolu de faire faire une étolle noire pour les enterrements, une étolle de cérémonie pour les processions et offices des jours solennels, un voile pour l'ornement vert et une soutane pour le porte-croix; et aussy dit que le marguillier du SaintSacrement fournira la moitié de la dépense qui sera faite pour cela. Suivent les signatures.
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 +|**00000304**|
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 +88 - 1718. - 10 juillet. A comparu devant nous, curé et marguilliers, Mathieu et Jacques Petit, Vincent Lhoste et Jean Deffonds, qui, pour honorer et entretenir l'église de Saint-Martin, ont promis et s'obligent solidairement par les présentes de donner à l'œuvre de cette église 45 livres de cire de aujourdhui en un an. Fait et signé, etc. 1720. A la fin du registre, on lit : « Aujourdhuy, to novembre 1720, à l'issue de notre grand'messe et au son des cloches, nous soussignés, curé, marguilliers tant de l'Œuvre, que du SaintSacrement, que de Notre-Dame de Liesse, et habitans, après les avoir avertis (sic) qu'ils répondraient de leurs biens de ceux qu'ils nommeroient pour marguilliers s'ils devenoient insolvables, aïant déboursé l'argent de l'église, nous nous sommes assemblez pour procéder à l'élection de nouveaux marguilliers, etc... » (A suivre) CH. FORTEAU.
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 +|**00000305**| RECHERCHES SUR LES ENSEIGNES ET LES VIEILLES HOTELLERIES DE CORBEIL Suite (1) Rue Notre-Dame La rue Notre-Dame, qui, de la place Galignani (2) donne accès à la place du Marché, doit sa dénomination à l'église Notre-Dame, située jadis à son extrémité, vers la place du Marché. Sans vouloir donner ici une monographie de ce monument religieux, nous nous permettrons de dire que cette ancienne église collégiale, fondée vers le milieu du xie siècle, devint l'église paroissiale de la ville en 1601, en remplacement de l'église Saint-Nicolas, qui avait été détruite pour les besoins de la défense, lors du siège fait par les Espagnols en 1590 (3). Désaffectée, puis dévastée en 1793 (4), l'église Notre-Dame servit pendant la Révolution, et même jusqu'à son aliénation en 1819, de grenier à fourrage, de dépôts de bois, etc., et à remiser les voitures des maraîchers les jours de marché. Le 3 Juillet 1792, la municipalité avait bien exprimé le vœu que cette église fut convertie en Hôtel-Dieu, mais elle ne put obtenir satisfaction; cependant, sur la demande du Conseil général de la commune et de la Société popu1. Voir Bulletin de 1907, p. 1oo et suiv. et Bulletin de 1908, p. 31 et 122. 2. Autrefois place Saint-Guenault. 3. Arch. de Seine-et-Oise, G. 298. 4. La chaire avait été transportée au Temple de la Raison (église Saint-Spire), dès le. 13 décembre 1792, pour le service de la société populaire.
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 +|**00000306**| 90 1 laire, ce monument fut cédé à la ville par arrêté du 20 frimaire an II, des représentants du peuple Musset et Delacroix, portant que : « l'édifice cy devant église Notre Dame sera converti en maison commune, << grenier d'abondance et autres établissements d'utilité générale; la partie du ter- << rain qui est au chevet de cette église sera réservé pour la construction du << chemin de hallage, interrompu par les concessions des cy devant seigneurs de « Corbeil >> (1). Cet arrêté n'avait encore reçu aucune exécution lorsqu'il fut annulé par décret de Napoléon Ier, daté du camp de Boulogne, le 8 fructidor an XIII. Remis tout d'abord au Domaine public, l'édifice fut enfin restitué à la fabrique de l'église Saint-Spire par décret du 31 mai 1806; celle-ci en prit possession le 28 avril suivant. La municipalité, ayant alors à sa tête M. de Boisneuf, fit à nouveau des démarches pour acquérir de la fabrique l'ancienne église Notre-Dame, et la transformer en Hôtel de Ville. Des plans, des devis nombreux furent dressés, mais l'administration supérieure refusa d'approuver le projet, jugé trop important dans l'état où se trouvaient les finances de la ville ; l'arrêté du Préfet est du 27 février 1808. A cette époque, l'église Notre-Dame était dans un tel état de dégradation et de vétusté, notamment dans la partie du clocher, que des craintes s'étaient élevées sur sa solidité. La fabrique se trouvait dans l'impossibilité de faire faire les grosses réparations nécessaires pour en empêcher la ruine. Devenue désormais pour elle une propriété inutile, dont le revenu était absorbé, presque entièrement, par les réparations annuelles et d'entretien, la fabrique se détermina à la sacrifier et à en provoquer la vente. L'aliénation eut lieu, après avis de l'évêque et du préfet, en exécution d'une ordonnance royale du 23 Juin 1819, et des lettres préfectorales des 13 Juillet et 8 Septembre suivants; l'adjudication fut prononcée par M. de Croze, sous-préfet de Corbeil, le 19 novembre même année, en présence de M. Boucher, maire, et du marquis de Sy, président du Conseil de fabrique. L'église, ensemble le terrain sur lequel elle était bâtie, ainsi que le petit bâtiment qui servait au logement du vicaire de l'église de 1. Archives de la ville de Corbeil, Période révolutionnaire.
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 +|**00000307**| 91 Saint-Spire, et la portion de terrain formant jardin derrière, qui n'était autre que l'ancien cimetière Notre-Dame, furent adjugés, moyennant le prix de 17250 francs au profit de Messieurs François Pinard, maître charpentier à Corbeil et Louis-François Magdelain, maître maçon à Essonne. Le prix a été encaissé par la fabrique le 20 novembre 1820 (1). Il avait été imposé aux adjudicataires, par l'article 10 du cahier des charges, de démolir le clocher et le portail dans l'année de l'adjudication; ils ne pouvaient se réserver que les bas-côtés. C'est ainsi que l'église Notre-Dame, le plus beau monument de Corbeil, par l'ordonnance et la beauté de son architecture, fut détruite. L'archéologie en regrettera toujours la perte. Un acte du 18 mai 1823 (2), constate que, à cette date, Pinard et Magdelain avaient opéré en grande partie la démolition de l'église, et qu'ils avaient fait édifier sur partie de son emplacement deux bâtiments d'égale dimension. L'impasse Notre-Dame, voie privée, a été ouverte en 1822, dans l'axe même de la nef de l'église; le café de la Paix et la maison habitée, de nos jours, par un bijoutier, occupent l'emplacement des nefs latérales. En 1840, lors de la construction du quai, cette impasse devint la rue neuve Notre-Dame. La rue Notre-Dame, presque aussi ancienne que l'église dont nous venons de parler, est la plus centrale et l'une des plus commerçantes de la ville. Au point de vue administratif elle se confond dans la traversée de Corbeil avec le chemin de grande communication n° 68 de Versailles à Lieusaint par Corbeil. Sa longueur actuelle est de 83 mètres ; sa largeur qui était de 5 mètres 50, seulement, lors du dressé du plan d'alignement de la ville, en 1850, est maintenant de 8 mètres. Pour parvenir plus rapidement à obtenir la régularité et l'élargissement de cette voie, dont l'étroitesse causa de nombreux accidents autrefois, la municipalité et le département eurent l'ingéniosité de verser des primes à titre d'encouragement, allant de 50 à 60 fr. par mètre superficiel, aux propriétaires qui consentirent à reporter leurs 1. Acte de quittance reçu par Me Desforges, notaire à Corbeil. 2. Minute Tournant, notaire à Corbeil.
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 +|**00000308**| 92 bâtiments, cours et jardins sur l'alignement tracé par le plan de la ville. C'est ainsi, notamment, que les maisons Lallier, Roger, Charpentier et Robert, furent mises à l'alignement en 1855 (1). Les travaux exécutés dans la ruelle des Prêtres, en 1843, et à la rue du Port Saint-Guenault, l'année suivante, avaient déjà grandement amélioré la circulation et la propreté de la rue Notre-Dame; la construction, à cette époque, de ruisseaux qui conduisent les eaux aux égoûts l'ont rendue praticable en tout temps; auparavant, surtout à son débouché sur la place, elle était parfois, même en été, d'une grande malpropreté. La suppression de l'ancien hôtel des Créneaux ou Carneaux et sa transformation en maison bourgeoise, en 1846, ainsi que la reconstruction de la maison du Cygne, sur le même alignement, ont contribué également à l'amélioration et à la régularité de cette voie qui, jadis, devait être d'une étroitesse extrême, puisque suivant les historiens, vers l'an 1180, les seigneurs du Donjon, descendants des anciens comtes de Corbeil, firent abattre trois maisons pour rendre l'entrée de l'église Notre-Dame, plus facile, et moins resserrée. Avant la réunion du Chapitre Notre-Dame à celui de Saint-Spire, ordonnée le 9 août 1601, les chanoines de Notre-Dame jouissaient du privilège de la boucherie : « Nul ne pouvait construire aucun estal à boucher, estaller, vendre ny « débiter chair en la ville et faulx bourg, ailleurs que aux boucheries « des sieurs du Chapitre, qui sont contre l'église Notre-Dame, sans << leur congé, aisances et commission, et leur payer leurs droictz ». Après cette réunion le Chapitre de Saint-Spire continua l'exercice de ce droit jusqu'à la Révolution, bien qu'il lui ait été sérieusement dénié par le prévôt de la Barre, qui le débouta même de ses prétentions par sentence et ordonnance de janvier 1614. Les boucheries Brizard et Billaut, existant de nos jours, rue Notre-Dame et rue de l'Orberie, à l'emplacement de ces étaux, sont des vestiges de cet ancien état de chose. Le principe de la liberté du commerce, inscrit dans la loi des 2 et 7 mars 1791, a fait disparaître le privilège. La Ville possédait, aux xve et xvie siècles, une place, située entre la rue Notre-Dame et la rue aux Tisseurs, devant l'immeuble appelé l'hôtel du Cygne où, en 1845, décéda Louis-Jacques Darbonne, et la 1. Délibération du Conseil municipal des 25 février 1848, 25 février, 29 août 1854 et 23 février 1855.
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 +|**00000309**| 93 a maison contiguë, dénommée l'hôtel du Petit Cygne, que JeanBaptiste Darbonne y annexa en 1787. On voit par les comptes de Pierre Barré, procureur de la commune en 1482, que cette place fut close par elle à ses frais pour y placer avec sécurité des matériaux, tels que bois, pavés, tuiles, etc... nécessaires à l'entretien des ports, ponts et bâtiments à la charge de la Ville (1). L'existence de cette place est encore attestée par une ordonnance du 12 décembre 1544, où il est dit : « Vous, procureur et recepveur des deniers commungs de la ville et faulxbourgs << de Corbueil, baillez et délivrez des deniers provenant des habitans desd. faulx- << bourgs, c'est assavoir : à la veufve Nicolas Lemerle, quinze sols tournois, pour « le cheriage de onze cens carreaux... depuis la place fermée, à la dicte ville ap- << partenante, estant audevant et à l'opposite de l'hostel du Grand Cygne, aud. << Corbueil, jusques és faulxbourg de Corbueil, près la porte du Chasteau...» (3) Sur cette place ont été depuis construites deux maisons, portant les numéros 19 et 21 en vertu, sans doute, d'une cession faite par la Ville, mais dont nous n'avons trouvé aucune trace dans les archives. Toutes les maisons de la rive droite de la rue Notre-Dame, de la rue des Prêtres à celle du Port Saint-Guenault, avaient autrefois des vues sur la ruelle joignant le rempart de la ville, qui permettait de communiquer du Port Notre-Dame, où étaient des chambres dites aisées ou latrines, d'un côté, jusqu'au port des Degrés, près le grand Pont, et de l'autre jusqu'aux buttes Saint-Louis; mais il était interdit aux propriétaires d'y avoir des portes. Les propriétaires des hôtels des Grand et Petit Cygne, en ayant ouvert deux, furent contraints de les boucher, ainsi que le prouve une quittance de Jean Gerbault, maçon, en date du 6 avril 1525, qu'il donna au receveur des deniers de la ville pour avoir clos ces deux portes. Il paraît même que cette ruelle ayant été surélevée et pavée en 1546, il fut ordonné d'exhausser les appuis des fenêtres pour garantir la sûreté publique. Avant 1542, la rue Notre-Dame n'était pas pavée; elle le fut aux frais de la ville à cette époque, et en 1545, notamment, en face de la place dont nous venons de parler, ainsi qu'il est constaté par une quittance du 21 décembre de cette année, donnée par le paveur Le Dan, à Barthélemy Rousseau, receveur, en exécution de l'ordonnance suivante: << Vous Barthelemy Rousseau, procureur et recepveur des deniers commungs 1. Arch. de la Ville, CC., Ι. 2. Arch. munic. CC., 55, pièce 75.
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 +|**00000310**| 94 << de la ville et faulxbourgs de Corbueil, payez à Jehan Le Dan, paveur, demeurant « à Longemeau, la somme de trente solz tournois, pour avoir par led Le Dan, « pavé en la rue Nostre Dame dudict Corbueil, devant la court appartenant à la- << dite ville, environ trois toises de pavé, au prix de cinq solz tournois pour chacune << toise... >> Signé: DUPRÉ (syndic) (1). Depuis cette époque la ville a entretenu le pavé, notamment en 1748, et jusqu'au classement de cette rue comme chemin de grande communication de Versailles à Lieusaint. Par suite, les travaux qui s'y exécutent sont maintenant à la charge du département. En 1792, la rue Notre-Dame reçut le nom de rue du District, qu'elle conserva jusqu'à l'Empire. Nous signalerons ici que deux enfants dont Corbeil a le droit de s'enorgueillir: Mauzaisse et Lasaudade, sont nés dans deux immeubles situés sur le côté gauche de la rue Notre-Dame: le premier dans la maison portant le numéro 17 (2) et le second dans la maison ayant de nos jours le numéro 25. Le premier de ces enfants: Jean Baptiste Mauzaisse, peintre de talent, élève de Vincent et de Gros, et duquel plusieurs musées de France possèdent des œuvres, est né le 1er novembre 1784. Sa biographie a été donnée par M. Dufour, l'érudit secrétaire de la Société (3). Quant au second: Jean François Lasaudade, né le 12 avril 1741, du mariage de Jean François, maître chirurgien à Corbeil et de Marie Catherine Formager, après avoir été substitut du procureur, à Paris pendant la Révolution, il devint conseiller à la Cour de cassation et officier de la Légion d'honneur. C'était, dit Pinard, qui le connut, un magistrat des plus distingués par ses lumières, son expérience et son austère probité. Il est décédé à Paris le 10 novembre 1824; il était célibataire. Baptisé à l'église Notre-Dame le 13 août, Lasaudade a eu pour parrain Philibert Marie Dei, commis des poudres et salpêtres du Roi à Essonnes. 1. Arch. munic., CC., 56, pièce 47. 2. Cette maison, appartenant encore, en 1847, à Marie-Jeanne Mauzaisse, veuve Gauthier, sœur de Mauzaisse, a été démolie en 1849, et depuis reconstruite. 3. Voir Bulletin de 1902, 2º livraison, page 90.
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 +|**00000311**| 95 - Rue neuve Notre-Dame Cette rue privée, qui appartient aux riverains, va de la rue NotreDame au quai Mauzaisse. Elle a été ouverte en 1822 par Messieurs Pinard et Magdelain dans l'axe de la nef de l'ancienne église Notre-Dame. Sous cette nef existait une crypte qui fut démolie et comblée, lors de la destruction de l'église. C'est dans cette crypte, sous le chœur, du côté du quai, que Bourgoin, autre enfant de Corbeil, qui devint colonel et gouverneur de Corbeil, sous Louis XIV, fut inhumé le 13 novembre 1661. Son mausolée a été transféré dans l'église SaintSpire en 1805. Il avait été établi, à l'extrémité de cette rue, par les adjudicataires de l'église, une potence en fer avec poulie pour puiser de l'eau dans la Seine; elle subsista jusqu'à la construction du quai, en 1840. Lorsque Pinard et Magdelain firent cesser l'indivision existant entre eux, relativement à l'immeuble par eux acquis de la fabrique de l'église Saint-Spire, ils stipulèrent dans l'acte de partage, portant la date du 18 mai 1823, que: << le propriétaire de chaque lot pourra clore sa propriété de la manière qu'il « jugera convenable, toujours à l'alignement du bâtiment actuellement existant, « de manière à laisser entre les deux propriétés un espace de quatre mètres 875 milli- « mètres ou quinze pieds, pour la rue commencée entre les bâtiments, et devant se pro- « longer jusqu'à la rivière, laquelle rue sera pavée aux frais communs entre les copar- « tageants. S'il arrivait que l'un des copartageants voulut dans les temps que ce fut, <<< faire fermer cette rue ou cul de sac au public par une grille en fer ou en bois << ou telle autre fermeture, son copartageant serait tenu de participer pour moitié << dans les frais que ce travail occasionnerait ». Les chaînes qui fermaient cette rue ont été enlevées vers 1890.
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 +|**00000312**| 96 Rue Notre-Dame Côté droit ou côté de la Seine. LE CHAPEAU ROUGE. Emplacement actuel, no 6. La maison du Chapeau rouge, appelée aussi dans certains actes Maison Rouge, tenait d'une part et aboutissait par derrière à l'église Notre-Dame de Corbeil, d'autre part à Jean Lusson, et d'autre bout à la rue Notre-Dame. Elle est mentionnée, de même que la maison du Plat d'Etain, y attenant, dans de nombreux titres, dont les plus anciens remontent au xive siècle. En exécution de chartes de 1310 et de 1328, Michel Bournigal, cordonnier, déclare au terrier du chapitre de l'église Notre-Dame, en 1608, qu'il est tenu d'acquitter moitié de 4 sols parisis de cens, à cause de Denise Lebert, sa femme, veuve en premières noces de Nicolas Hémery, sur la maison assise rue Notre-Dame, appelée la Maison Rouge, qui fut jadis à Jean Delacroix et depuis à Robert Audebert, à Denis Jumeau, à cause de sa femme, à Pierre Lesperon, et à Jehan Regnault, notaire à Melun, et autres. La fabrique de l'église de Notre-Dame de Corbeil avait le droit de percevoir 5 livres de rente sur cet immeuble, ainsi qu'il résulte d'une déclaration faite le 26 janvier 1699 (1), par Nicolas Carré, Jean Carré et Pierre Rimbault à cause d'Etiennette Carré, sa femme. La constitution de cette rente était de 1614. Des titres des années 1600, 1615, 1626 et 1681 font également mention d'une autre rente de 25 sols au profit de la même église. Par contrat passé devant Jacques Barré, notaire royal à Corbeil, le 2 juillet 1657, honorable homme Nicolas Barré, marchand tanneur, bourgeois de Corbeil, avait constitué au profit de l'œuvre et fabrique de l'église Notre-Dame et Saint-Nicolas de Corbeil, ce acceptant par : << Vénérable et discrette personne Messire Joseph Adine prestre, conseiller et << aulmosnier du Roy, bachelier en théologie et curé de la dicte église; noble << homme maistre Jean de Launay, conseiller du Roy, prévost du dict Corbeil; « et Michel Guynand, aussi conseiller de Sa Majesté, et son procureur audict lieu; << noble homme Me Pierre Marie, aussy conseiller du Roy et docteur en faculté << de médecine; Jean Musnier, marguillier de la dicte église ; Me Nicolas Tarteret, 1. Acte passé devant Me Nicolas Regnault, notaire à Corbeil.
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 +|**00000313**| 97 << Pierre Pya et Simon Fauvelier, eschevins de la ville de Corbeil », et autres habitants et paroissiens de cette église. Une rente annuelle et perpétuelle de douze livres tournois à prendre chacun an, le jour Saint Martin d'hiver, sur une maison, rue Nostre-Dame, appelée la maison du Chapeau Rouge. Cette constitution de rente était faite à la charge par les marguilliers de l'église Notre-Dame de faire dire, chanter et célébrer en cette église, perpétuellement, pour le repos de l'âme de Nicolas Barré et de celle de défunte Françoise Doublet, sa femme, et de leurs parents et amis deux obits hauts de vigiles et une messe à chacun, « et en fin << d'iceux la procession à laquelle sera chanté le Libera me Domine, et sur la fosse << où la dicte deffuncte Françoise Doublet est inhumée, devant et à l'opposite de << l'autel de la Conception, De profundis, et les versets et oraisons accoustumez; « le premier des dictz obitz le 22e janvier, et l'autre le 23e jour de juillet; et en- « core un salut le samedy veille de Pasques; lequel sera commencé au chœur de « la dite église et chanté Domine non secundum, puis se fera la procession dans la « dite église, à laquelle sera aussi chanté les litanies du Sainct nom de Jhésus, et, « après, l'oraison ordinaire; estant la procession arrivée dans la nef, audevant du « crucifix, sera pareillement chanté l'hymne O filii et filiæ, et devant l'autel de la << Vierge et Saint Claude, Regina cæli latare; ce faict la procession retournera au- << devant du dict autel de la Conception, sur la fosse, ou sera chanté Ne recordare << miserere et De profundis, puis la procession retournant au chœur l'antienne Lux « æterna ». Tous les prêtres habitués de l'église Notre-Dame devaient assister à ces obits et saluts, qui étaient rappelés sur la pierre tombale de Françoise Doublet. LE PLAT D'ETAIN. Emplacement actuel, n° 8. La maison où avait coutume de pendre pour enseigne <«le Plat d'Estain », désignée dans des actes remontant au commencement du xive siècle, était contiguë à la maison du Chapeau Rouge et tenait, par derrière, à la masure de la Chevecerie Notre-Dame. Vers 1550, à la suite de partage, cet immeuble fut divisé en deux parties : l'une appartenait à un cordonnier, l'autre à un bourrelier. La maison du Plat d'Etain était de la censive de l'église NotreDame de Corbeil. En 1601, Michel Bournigal, cordonnier, était tenu d'acquitter 1911. II. 7
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 +|**00000314**| - - 98 moitié du cens, qui s'élevait à 4 sols parisis, à cause de l'acquisition qu'il avait faite de Pasquier Thomain et Anne Robert, sa femme, de partie de la maison du « Plat d'Estain » qui fut aux hoirs Simon Lombert et ensuite à Pierre Santeny. L'autre partie de maison appartenait à cette époque à Jehan Liger, bourrelier, qui l'avait acquise de Charles Guiard, chantre de l'église Notre-Dame de Corbeil. Hubert Lusson et Marie Lusson en étaient propriétaires en 1699. Par contrat du 11 novembre 1779 (1) Marie Madeleine de la Broquaire, célibataire, vend à Jacques François Chrétien, épicier, et à autres, moyennant 3000 livres : (( une maison appelée le Plat d'Estain, située à Corbeil, rue Notre-Dame, consistant en 2 boutiques sur le devant, salle à côté, chambres et greniers au-dessus, cave dessous; un corps de bâtiment sur le derrière appliqué en fournil, petits celliers; chambres et greniers au-dessus; le tout couvert en tuiles, tenant d'une part à Brault, d'autre aux héritiers Raimbault, d'un bout par derrière sur Brault, d'autre sur la rue ». Cette maison, dont les deux parties étaient alors réunies, appartenait à madlle de la Broquaire, savoir: pour la portion qui tenait à Brault, en qualité de seule et unique héritière de Marie Lusson, sa mère, veuve de Simon de la Broquaire; et pour l'autre partie, qui tenait à Raimbault, au moyen de la vente par licitation qui lui en avait été faite par Louis Alexandre Duclerc, vitrier, par acte du 17 juin 1774 (2). La maison du Plat d'Etain était chargée de huit livres de rente envers l'église Notre-Dame. LES TROIS PUCELLES. Emplacement actuel, nº 10. Cette enseigne était connue à Corbeil dès le milieu du xve siècle ; l'hôtel qui la portait était situé à l'encoignure de la ruelle des Prêtres, anciennement rue du Port Notre-Dame (3) et attenait à la maison du Plat d'Etain. Il est ainsi désigné dans un acte de 1457 (4). << Un hostel à pignon sur rue, cour et apartenances d'iceluy ou pend pour en1. Minute Marsault, notaire à Corbeil. 2. Ibidem. 3. Elle était aussi connue sous le nom de rue du Cloître Notre-Dame. 4. Archives du Château de Saint-Germain-lès-Corbeil.
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 +|**00000315**| 99 - << seigne les trois Pucelles, assiz en la dicte ville de Corbueil, en la rue Nostre- << Dame, tenant d'une part à l'hostel du Plat d'Estain, et d'aultre part faisant le « coin d'une ruelle par où l'on descend à la rivière de Seine, aboutissant par der- << rière à un hostel appartenant à l'église Nostre-Dame de Corbueil ». Un compte du chapitre de Saint-Spire, de 1517-1518 (1), constate que Jean de Laval avait payé six deniers pour sa maison assise en la rue Notre-Dame, où souloit pendre pour enseigne « Les Trois Pucelles ». Guillin Guichard, apothicaire à Corbeil, et Jeanne Colonoret, sa femme, passèrent titre nouvel le 7 juillet 1649, au profit du Chapitre de Saint-Spire, pour une maison et lieux sis en la rue du Cloistre NostreDame, ci-devant appartenant au chevecier de cette église, tenant d'une part à l'église, d'autre part à la rue, d'un bout à la petite ruelle ou allée qui conduit à ladite église Notre-Dame (2), et d'autre bout à la maison des Trois Pucelles. Par acte passé devant Me Aubry, notaire à Corbeil, le 19 août 1664 (3), messire Jean de Launay, abbé, et les chanoines de SaintSpire, firent cession à André Souchon, valet de chambre du prince de Condé, et à Geneviève Quettier, sa femme, de partie de l'immeuble, sis à Corbeil rue Notre-Dame, dénommé « Les Trois Pucelles » ainsi que de diverses sommes, le tout à charge de constitution de rente, et aux autres charges énoncées au transport. Des titres des années 1646, 1654, 1675 et du 28 mars 1706, ce dernier passé par Charles Richard devant Me Boisneuf, notaire à Corbeil, font mention de quinze livres de rente due par les héritiers de Jean Richard, au lieu des héritiers André Souchon, de bail de partie de la maison des Trois Pucelles, donnée à l'église Saint-Spire par Magdelaine Gallot, pour la fondation de 12 messes solennelles du SaintSacrement des premiers jeudis des mois, suivant le contrat de fondation de 1646. LA PIE. Emplacement actuel, nº 12. L'enseigne de la Pie, remontant à la fin du xive siècle, était appendue à un hôtel faisant l'encoignure de la rue Notre-Dame et de la rue du Port Notre-Dame, actuellement ruelle des Prêtres. 1. Archives de Seine-et-Oise, G. n° 243. 2. Cette allée existe encore. 3. Arch. de Seine-et-Oise, E. 6900.
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 +|**00000316**| - - 100 Un compte de 1461, de la fabrique de l'église Notre-Dame, constate que Jehan le Lorrain a versé 32 sols de rente pour sa maison, où il demeure, qui fut à Jehan le Jay et auparavant à Me Jehan Morize, assize en la rue Notre-Dame, « à laquelle pend pour enseigne La PYE, et faisant le coing de la rue du port Nostre-Dame, d'une part, et d'aultre part tenant à l'hostel du Cygne, aboutissant par devant à icelle rue et par derrière aux hoirs feu messire Jehan Jolis ». Cette rente était due en 1480 par Estienne Le Lorrain, cordonnier, fils de Jehan. Un inventaire de 1723 porte que Claude Philippe Dreux, à cause de Claude Bluteau, sa femme, au lieu de Remy Bluteau, doit 12 deniers parisis de cens sur une maison rue du Port Notre-Dame, tenant à la rivière de Seine, d'autre part à la maison de la Pie. Par acte notarié du 12 juillet 1639, Jean Rousseau, bourrelier à Corbeil, sous-loua pour 2 ans et 3 mois, du jour Saint Remi, à Etienne Bataille, taillandier à Villeneuve-Saint-Georges, moyennant un loyer annuel de 36 livres : << une boutique sur la rue où il y a une chambre, une chambre au-dessus lad. boutique, et un grenier au-dessus de la seconde chambre; le tout dépendant d'une maison sise à Corbeil, rue Nostre-Dame, faisant portion de l'hostel de la Pye, que ledict Rousseau tient des propriétaires; le surplus qui se consiste en un cellier, une chambre sur le derrière, une bluterye et un petit grenier, réservé par le dict Rousseau pour y mettre autre locataire; aussi réservé le passage pour y aller par la boutique ». LE CYGNE et la CROIX DE FER, devenus le SIGNE DE LA CROIX puis le PETIT CYGNE. Emplacement actuel, nº 14 et partie n° 16. L'hôtellerie qui, à son origine, vers la fin du xive siècle, avait pris pour enseigne « Le Cygne », joignait d'un côté la maison du Coq, d'autre côté l'hôtel de la Pie; ses dépendances allaient jusqu'à la Seine. Vers 1540, l'aubergiste voisin, ayant substitué à la marque de sa maison qui portait celle << du Coq », l'enseigne du Cygne Coq, le propriétaire du Cygne, sans doute à cause de la concurrence qu'il éprouvait de cette substitution, changea l'enseigne de sa maison contre celle du Signe de la Croix. Nous devons dire que cette hôtellerie avait une certaine renommée aux xv et xvi siècles. Dès 1470, Girard Dufour, maître de l'hôtel du Cygne, y avait réuni
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 +|**00000317**| ΙΟΙ la maison contiguë portant l'enseigne « de la Croix de fer ». Ce n'est que vers 1585 que l'immeuble qui nous intéresse fut connu sous le nom d'hôtel du Petit cygne, qu'il conserva jusqu'à la Révolution. Il relevait de la censive du Chapitre de l'église Notre-Dame, qui fut réuni au Chapitre de Saint-Spire en 1601. Un compte de 1459, nous apprend que Pierre Dufour, devait 12 sols parisis de rente à cette église, à raison de la cession que lui avait faite Lison la Coquillarde, sur sa part << de l'hostel du Cygne, tenant d'une part à Jehan Lorrain et d'aultre part aux hostels ou souloient pendre pour enseignes la Croix de fer et le Coq ». Cette rente était payée en 1480 par les héritiers de Girard Dufour. C'est en cet hôtel que, en 1484, le maréchal des logis du Roi et ses fourriers descendirent ainsi que l'établit le registre des comptes du receveur Barré où il est dit : « Le vendredy, xxIIe jour d'avril, audit an (1484) vindrent en ceste ville de << Corbeil, mgr le mareschal des logis du Roy, nostre sire, et ses fourriers pour << prendre les logis du Roy, et en ce faisant fut despendu (1) en l'hostel du Cygne et « payé par Pierre Barré, procureur desd. habitans pour le disner desd. fourriers, << presens Me Estienne Privé, Hugues de la Borde, Nicolas Privé et aultres, la << somme de xx sols parisis » (*). Par déclaration passée au profit des chantre, chanoines et chapitre de l'église collégiale Notre-Dame de Corbeil, en 1597, devant Etienne Grégoire, notaire à Corbeil (3), Barbe Cliquet reconnaît devoir deux sols de cens sur la maison « du Petit cygne ». Par sentence du Châtelet de Paris, du 16 janvier 1660, Nicolas Regnault, substitut du procureur du Roi à Corbeil, fut condamné à payer ce cens. En 1706, Spire Charlot et Marguerite Lozier, sa femme, qui étaient aux droits des héritiers Nicolas Regnault, firent aussi déclaration à terrier pour ces 2 sols de cens. Le 12 août 1586, par acte passé devant Étienne Grégoire, notaire à Corbeil (4), les chanoines et la fabrique de la collégiale de NotreDame de Corbeil, conclurent marché avec Guyon de la Bouticle et Guyon de Longchamp, marchands fondeurs, demeurant à Troyes, <<< estans de présent logez en ceste ville de Corbueil, en l'hostel où 1. Dépensé. 2. Arch. comm. CC 1. 3. Archive de Seine-et-Oise, E. 6858. 4. Arch. de Seine-et-Oise. E. 6843.
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 +|**00000318**| 102 pend pour enseigne « Le Petit Signe » pour la fonte des rre et 30 cloches, hors d'usage, du clocher de cette église ». Par cet acte ces derniers s'engagent: << à fondre et refaire de neuf la grosse et première cloche et <<< la troisième, qui sont de présent casséez et faire les dictes cloches <<< accordantes avecque la seconde cloche, laquelle est de présent, <<< bonne et entière,... et ce, au dire des musiciens et gens, à ce con- << gnoissans ». Suivant contrat du 26 août 1637 (1), Jehan Tortouyn, conseiller du Roi, commissaire des guerres, Catherine Tortouyn et Claude Tortouyn, veuve de César Delalande, apothicaire à Corbeil, en leurs noms et comme se portant fort de Mathurine Tortouyn, mineure, consentirent bail pour 6 ans, du jour Saint-Remy suivant, à Louis Desfriches, marchand à Corbeil, moyennant un loyer annuel de cent livres tournois de : « la maison et hostellerye du Petit Cigne, size à Corbeil rue Nostre-Dame, qui << se consiste en plusieurs corps de bastimens et dépendances, tenant et joignant le << Grand Cigne, d'aultre à l'hostel de la Pye, et aultres, d'un bout par derrière à « l'esperon et rivière de Seine, et d'aultre bout pardevant à la rue Nostre-Dame ». Par acte du 17 mai 1619, Jehan Tortouyn, apothicaire, avait loué le même immeuble à Nicolas Garnier, moyennant un loyer annuel de 120 livres ; En 1760, Nicolas Collardet, cavalier de maréchaussée à Corbeil paya 120 livres tournois à compte sur les droits de lods et vente par lui dus au chapître de Saint-Spire, sur le prix des acquisitions qu'il avait faites de Etienne Marnier, de portion de la maison et hôtellerie du Cygne, sise rue Notre-Dame (2). LE COQ, devenu le CYGNE-COQ, puis le GRAND CYGNE. Emplacement actuel, no 16 en partie. L'immeuble connu, au commencement du xve siècle, sous le nom d'hôtellerie du Coq, était relativement important. Avant 1544, son enseigne fut changée et remplacée par celle du Cygne-Coq, à laquelle fut substituée, vers 1625, l'enseigne du Grand Cygne, par opposition à la dénomination de l'hôtellerie contiguë. 1. Minute Clozeau, notaire à Corbeil. 2. Acte Dupont, notaire à Corbeil des 17 Juillet 1756 et 5 février 1758.
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 +|**00000319**| 103 - Les deux maisons dont l'ensemble composait l'hôtellerie du Grand Cygne, dépendaient de la mouvance de la commanderie de SaintJean-en-l'Ile. En effet, par déclaration faite le 10 juin 1668 (1) au terrier de cette commanderie, Pierre Jobidon, marchand à Corbeil, reconnaît être détenteur : << D'une maison, couverte de tuiles, à Corbeil, rue Notre-Dame, et cour derrière; lad. maison et celle de Barbe Aubry, veuve de Antoine Boutigny, qui étoit anciennement en une, estoit appelée le Cygne-Coq et à présent le Grand Cygne, reconnu au dernier terrier du prieuré par Barbe Cliquet, veuve de Claude Lemaire; tenant la maison du recongnoissant d'une part à la dite Aubry, à cause de sa maison, faisant partie du Grand Cygne, et au sieur de Bourges et Catherine Rigault, sa femme, à cause du derrière de leur maison des Petits Carneaux, d'autre part à la veuve et héritiers de feu Me Nicolas Regnault, vivant substitut du procureur du roy à Corbeil, à cause de leur maison du Petit Cygne, cy devant appelée le Signe de la Croix et la Croix de fer, aboutissant d'un bout sur la rue NotreDame, et d'autre bout par derrière sur la rivière de Seine ». Cette maison était chargée de 14 deniers de cens envers SaintJean-en-l'Ile. Pierre Jobidon possédait cet immeuble en qualité d'héritier de Noël Jobidon, son père, sergent royal à Corbeil, décédé en 1643, qui l'avait acquise de Claude Chaltas et de Perrette Patin, sa femme, par acte passé devant M. Hideulx, notaire à Corbeil, le 9 janvier 1624. La veuve Boutigny, fille et héritière de Marie Lemaire, sa mère, avait fait, dès le 12 mai 1668, sa déclaration au terrier de Saint-Jeanen-l'Ile, pour la maison qu'elle détenait et qui consistait en : « cave, << salle, cuisine, boutique et cellier par bas, deux chambres et deux << gardes robes au-dessus, et grenier encore au-dessus, avec une << grande chambre au-dessus de la cuisine de Pierre Jobidon ». Par acte du 20 novembre 1645, Marie Lemaire, veuve de Pierre Aubry, vivant procureur et adjoint en la prévôté de Corbeil, consentit bail à Jehan Martinet, receveur des aides à Corbeil, de la maison lui appartenant faisant partie de « l'hôtel du Grand Cygne » moyennant un loyer annuel de 75 livres tournois. 1. Minute Nicolas Regnault, notaire à Corbeil.
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 +|**00000320**| 104 LA FORGE, puis les PETITS CARNEAUX. Emplacement actuel, no 18. La maison appelée La Forge, connue au commencement du règne de Charles VII, attenait à l'hôtel du Coq. Sa nouvelle dénomination des Petits Carneaux lui fut donnée par Jehan Rigault, marchand à Corbeil, à la suite de la transaction qui intervint entre lui et Pierre Besché, devant Me Hideulx, notaire à Corbeil le 7 octobre 1614. Un compte des marguilliers de l'église Notre-Dame, de 1461, constate qu'ils reçurent la dite année 20 sols parisis << des hoirs feu Lau- << rent Marcel, pour leur maison qui fut à Samson Desvry, appelée << la Forge, assize en la dicte rue Nostre-Dame, tenant d'une part à << l'hostel du Coq, et d'autre part aux hoirs feu Jehan Marcel, abou- << tissant par devant à la dicte rue et par derrière aux hoirs Jehan <<< Marcel ». Les héritiers de Pierre Dufour étaient propriétaires de la maison de la Forge en 1544. A la même époque, Jehan le Boullenger, sergent royal à Corbeil et Huguette Le Bergier, y avaient aussi des droits. LES GRANDS CARNEAUX, devenu LES CRÉNEAUX. Emplacement actuel, nº 20, encoignure de la rue Notre-Dame et de la rue du Port Saint-Guenault. La maison des Carneaux ou des Grands Carneaux fut pendant plusieurs siècles considérée comme l'hôtellerie la plus luxueuse, sinon la plus importante de la ville. Sa cuisine était renommée. Des princes, de hauts et puissants seigneurs y descendirent, notamment, le duc d'Aumale qui fit étape à Corbeil, en ramenant d'Afrique à Paris, le 17º léger dont il était le colonel. C'est en 1791, seulement, que le nom des Créneaux fut substitué à celui des Grands Carneaux ; la signification est la même. Nicot, auteur qui écrivait au xvIe siècle dit que semble être mieux dit creneaux, de ce nom crena, crenæ, car les créneaux sont comme les crens faits à la muraille ». Le mot créneau a subsisté depuis.
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 +|**00000321**| - - 105 Sous les murs et grand hourdeis, Et aux carneaux larges alées, Fors bailles, fors tours carnelées (1). L'hôtellerie des Carneaux qui tirait son nom d'un bastion crénelé, formant éperon, l'avoisinant, avait son entrée principale à l'encoignure de la rue Notre-Dame et de la rue du Port Saint-Guenault. Jusqu'en 1578, la maison connue depuis sous le nom de Petits Carneaux en était une dépendance. Elle était de la mouvance du roi, à cause de son château de Corbeil. Il y avait aussi le jardin des Créneaux, hors la porte de Paris. En 1594, les Grands Carneaux appartenaient à Pierre Besché et à Aveline Cliquet, sa femme (2); le 8 février 1638, Michel Besché, leur fils, hôtelier, passe titre nouvel de to livres 15 sols de rente au profit de l'église de Saint-Germain-le-Vieil-Corbeil, comme propriétaire et détenteur : « d'une maison et hotellerie, à Corbeil, rue Notre-Dame, appelée les Grands « Carneaux, qui se consiste en plusieurs corps de logis, cours et autres lieux, << tenant d'une part à Jean Rigault et à Noël Jobidon, d'autre part à la ruelle des- « cendant à la poterne, d'un bout par devant à la rue Notre-Dame, d'autre bout << par derrière à l'éperon... » (3). Par acte du 10 Décembre 1643, Michel Besché, s'était reconnu débiteur envers Pierre Piat, ayant exercé la recepte de la ferme de la courte pinte à Corbeil, de la somme de 650 livres pour le droit de courte-pinte des vins qu'il avait vendus en détail à la maison des Carneaux pendant cinq ans (4). Le 4 décembre 1654, Zaïre Brayer, sa veuve, contracte un abonnement à Jean-Baptiste Thion, fermier des aides de la ville de Corbeil, pour débiter vin en l'hôtellerie des Grands Carneaux, pendant deux ans neuf mois du premier octobre précédent, moyennant une redevance annuelle de 9o livres plus le sol pour livre. Le 13 avril 1669, Etiennette Regnault, veuve en premières noces de noble homme Jean Tortouyn, conseiller du Roi et commissaire ordinaire de ses guerres, et en secondes noces de Pierre Juillet, conseiller du roi et receveur des rentes de l'hôtel de ville de Paris, consentit bail pour six ans, du premier Juillet suivant, à honorable per1. Fabl. Ms. Bibl. Nat. 7615. tome 2 folio 188. 2. Minute Barré, notaire à Corbeil, du 21 Juin 1594. 3. Minute Clozeau, notaire à Corbeil. 4. Ibidem.
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 +|**00000322**| - 106 sonne Claude Moreau, hôtelier, demeurant au faubourg de Paris, du côté de la porte de Paris, de : la maison appliquée à hostellerie ou pend pour enseigne les Grands Carneaux, avec ses circonstances et dépendances (1). Nicolas Barré, huissier, était maître des Carneaux, en 1683. Le 23 mai 1714, Louis Charles Clignet et Enguehard, tous deux avocats au parlement de Paris, se rendirent acquéreurs, par contrat passé devant M. Bocheron, notaire à Paris, de divers biens et héritages, parmi lesquels la grande maison et hôtellerie des Carneaux. Par le partage fait entre eux le 19 novembre 1715, cet immeuble fut attribué à Clignet, qui en consentit bail à rente, neuf ans plus tard, à Claude Bienaimé, hôtelier et Marie-Madeleine Vieillard, sa femme, moyennant une rente foncière de 300 livres tournois. Après le décès de Bienaimé, arrivé à l'hôtel des Créneaux, en 1749, la maison fut licitée et adjugée à Pierre, l'un de ses fils, moyennant le prix de 7500 livres, convertie en 375 livres de rente perpétuelle, par acte devant Mes Dupont et Leverrier, notaires à Paris, du 2 Janvier 1750 (2). Par autre contrat reçu par Mes Peron et Felize, notaires à Paris, le 24 Juillet 1771, Pierre Bienaimé, se qualifiant ancien garde de la prévôté du roi, et Françoise Dramard, son épouse, cédèrent à François Peroud, charpentier, et Marie Michelle Verd, sa femme, demeurant à la Quarantaine, paroisse d'Essonne, l'hôtellerie des Grands Carneaux, moyennant 500 livres de rente foncière perpétuelle, non rachetable, plus 50 livres de rente pendant la vie des vendeurs. Les époux Peroud laissèrent cinq enfants; deux cédèrent leurs droits sur l'hôtel des Créneaux à Marie Caillois, notaire, et à Claude Randouin, aussi notaire. Aux termes de plusieurs actes passés en 1798, 1802 et 1805, Pierre Paul Pequin et Marie Julienne Herbin, sa femme, devinrent acquéreurs de la totalité de l'immeuble. L'une de leurs filles: Anne Eulalie Charles Pequin, veuve de Jean Siméon Guillou, en était seule propriétaire en 1817; elle en fit cession à Anne Victor Dancongnée par acte du 4 février 1836. Celui-ci fit démolir, en 1846, la plus grande partie de l'ancienne hôtellerie des Créneaux, qu'il transforma en maison bourgeoise. Pierre Maneil fut le dernier restaurateur qui l'exploita. M. Dancongnée décéda en 1851 laissant deux enfants; vendue sur 1. Minute Tarteret, notaire à Corbeil. 2. Charles Bienaimé, autre fils de Claude, devint notaire à Mézières, près Dreux.
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 +|**00000323**| - 107 licitation, la maison des Créneaux fut adjugée à Madame Vian, sa fille, née Louise Pauline Dancongnée, laquelle la revendit, en décembre 1882, à Monsieur Eugène Cros, notaire à Corbeil. Celui-ci y transféra son étude qui se trouvait alors rue des Petites Bordes. Sous sa forme nouvelle cette antique demeure est habitée de nos jours par M. Louis Cros, son fils, l'aimable et si dévoué vice-président de notre Société. Côté gauche. LE MORTIER D'OR Emplacement actuel, Place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, no 1. La maison du Mortier d'or, qui était l'enseigne d'un apothicaire, faisait l'encoignure de la place du Marché et de la rue Notre-Dame, alors que cette rue possédait toute sa longueur, c'est-à-dire avant l'agrandissement de la place du Marché, en 1865, par l'expropriation des immeubles portant les numéros 1, 3 et 5. Elle était située devant le portail de l'église Notre-Dame et attenait à l'antique maison du Heaume. Par contrat du 15 octobre 1644 (1), Pierre Hideulx, sieur de Voutreaux, demeurant à Corbeil, consentit vente à Louis Percheron, marchand chandelier à Corbeil, de la 4º partie de cet immeuble, ainsi désigné en l'acte : « Une maison place du Marché, devant et à l'opposite de la grande porte de << l'église Notre-Dame, ou pend pour enseigne le Mortier d'or, qui se consiste en << cave, boutique et chambre basse, deux chambres haultes et garnier, petite cour « et montée, avec ung aultre corps de logis derrière, applicqué à cellier, deux « chambres haultes et garnier; les dits lieux couverts de tuiles, tenant d'une part << à l'auditoire, geôle et prisons de Corbeil, d'autre part sur le devant à Pierre « Darbonne, et sur le derrière à une maison donnant rue Saint-Jean, d'autre « bout par devant à la place du Marché ». Cette maison avait été léguée à Hideulx par Marie Doublet, femme de Michel Lombert, par son testament daté du 17 Juillet 1626. Cette 4º partie de la maison du Mortier d'or, avait été louée quelques mois avant, le 8 Janvier 1644, par Pierre Hideulx, moyennant un loyer annuel de 47 livres to sols. 1. Minute Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**00000324**| - - 108 La ville de Corbeil fit démolir cet immeuble pour l'agrandissement de la place du Marché, en 1865; elle en fit l'acquisition, à cet effet, de Paul Genret, pharmacien, qui la possédait depuis plus de quarante ans. C'est depuis cette époque que l'officine de pharmacie s'exploite dans une maison se trouvant en face. LE HEAUME. Emplacement actuel, Place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, nº 3. L'hôtel qui portait pour enseigne le nom de cette coiffure guerrière, se trouvait placé entre les maisons du Mortier d'or et del'Ane rayé; il tenait par derrière au Lion d'argent. L'enseigne du Heaume existait à Corbeil, dès la fin du xive siècle. L'église Saint-Nicolas de Corbeil jouissait de 40 sols parisis de rente sur l'hôtel du Heaulme, qui lui avait été légués par Symon Lambert, aux termes de son testament, daté du 29 avril 1452; un acte du 16 septembre 1458, nous apprend que Jehan Duval, marguillier de cette église, avait été dans la nécessité de faire sommation à Hugues Chandellier, tuteur des héritiers de feue Marion, femme de Simon Lambert, pour obtenir paiement des arrérages. Cette rente était encore payée en 1537. D'après un compte de 1461, l'église Notre-Dame de Corbeil avait aussi le droit de prendre 32 sols de rente, sur : « la maison ou souloit demourer Jehan de Latran, boulanger, assize en la dite << rue [Notre-Dame], ou pend pour enseigne « l'enseigne du Heaulme » et que << souloit tenir paravant Jehan de Lospital, tenant d'une part à Moricet Rouleau, <<< et d'autre part à Jehan Lenoir, aboutissant par devant à la rue Notre-Dame, et « par derrière au Lyon d'argent ». Cette maison qui relevait de la censive du Chapitre de NotreDame, lequel y percevait 6 deniers parisis de cens, après avoir été la propriété de Germain Delacroix, en 1480, et de son fils, Jehan, en 1516, passa, vers 1570, à Paul Parnot, puis en 1607, à Robert de Launay, lieutenant du premier barbier et chirurgien du roi, qui en fit déclaration au terrier. Par acte du 4 Juillet 1623, Noëlle Cordeau, veuve de Robert de Launay (1), pour exécuter le testament et ordonnances de dernière volonté de ce dernier, constitua au profit de l'œuvre et fabrique de 1. Robert de Launay était le père du prévot Jean de Launay.
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 +|**00000325**| 109 - l'église Notre-Dame et Saint-Nicolas de Corbeil, six livres de rente annuelle et perpétuelle à prendre et percevoir sur << une maison rue Nostre-Dame où est pour enseigne le Huaulme ». << Cette constitution avait été faite à la charge par les marguilliers de faire dire <<< et chanter en lad. église, à perpétuité, par chacun an, le jour et feste d'Ascen- << sion, un beau salut solempnel, qui sera sonné à motif sur les six heures du soir, <<< environ une demye heure... ; et de faire dire et célébrer le lendemain, sur les << huict à neuf heures du matin un grand obit solempnel et vigilles à neuf leçons... << une haute messe à diacre, soulz-diacre. etc. Il est dit dans l'acte qu'une épitaphe sera mise à l'un des piliers de l'église, près de la fosse (1). Eloi Doucet, marchand, possédait la maison du Heaulme à la fin du xvne siècle, il l'avait acquise des héritiers de Marie Le Tellier, veuve de Gilles Duhamel (2). L'ancienne maison du Heaume, qui était alors la propriété de la veuve Martin, épicière, fut expropriée, puis démolie, en 1865, pour l'agrandissement de la place du Marché. L'ANE RAYÉ Emplacement actuel, place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, partie nº 5. L'Ane Rayé, nom sous lequel on désignait anciennement le zèbre, était une enseigne aimée de nos ancêtres. Nombreuses étaient, au moyen âge, les villes qui possédaient des maisons ou hôtels qui avaient pris cette dénomination pour enseigne. Ce fut à « l'asne Rayé » de Reims que, en 1429, logèrent les parents de Jeanne d'Arc, lorsqu'ils vinrent assister au sacre de Charles VII. Corbeil pouvait la revendiquer dès 1380. Un compte du Chapitre de l'église Notre-Dame de Corbeil, relate que, en 1459, il lui était dû 10 livres parisis de rente annuelle par Moricet Rouleau, barbier : « pour sa maison assize devant l'église Notre-Dame, ou pend pour enseigne « l'Asne Rayé, qui fut à Guillaume Anceau, et paravant à Loys Merville, tenant d'une << part à la rue par où l'on va à Sainct Jehan de l'ermitage, et d'autre part à la << maison ou souloit demourer Jehan de Latran, aboutissant pardevant au pavé << de ladite rue Notre-Dame, et par derrière au Lyon d'argent ». 1. Minute Hideulx, notaire à Corbeil. 2. Minute Jamin, notaire à Corbeil, du 9 mars 1671.
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 +|**00000326**| 110 Moricet Rouleau aliéna cette maison à Denis Privé, prêtre, chanoine de l'église Notre-Dame, qui la possédait en 1480; celui-ci la vendit à Martin Le Roux, à la mort duquel elle revint à Jehan Le Roux, son fils, grainetier à Etampes, qui en était propriétaire en 1544. LE LION D'ARGENT, ou LE LION. Emplacement actuel, place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, partie no 5. Cette enseigne, qui remonte au xive siècle était appendue à une maison qui se trouvait devant l'église Notre-Dame, et qui attenait à l'Ane Rayé et à l'hôtel du Heaите. Par acte du 6 novembre 1654, Pierre Barthelemy, procureur de Jean-Baptiste Thion, fermier des aides de la ville et fauxbourgs de Corbeil déclare : << avoir abonné Nicolas Blondeau, hotelier et cabaretier, demeurant à Corbeil << pour vendre vin à taverne, cabaret assiette en la maison où il est à présent de- << meurant, en un seul bouchon, et sans fraude, sis en la place devant l'église Notre- « Dame ou pend pour enseigne le Lion, pour le temps et terme de quinze mois, << moyennant quatre vingts livres par an, pour les droicts de huitième et annuel, << de vin qu'il vendra, et outre le droit du nouveau sol pour livre ordonné estre « levé par la déclaration du roi du mois de mars; Il est stipulé dans cet abonnement que Blondeau : << sera tenu de faire déclaration de tous les vins qu'il acheptera en gros des ha- << bitans de la ville, de la quantité et prix qu'il acheptera, avant même l'enlève- << ment, à peine de 20 livres de dominages-intérêts, ensemble faire même déclara- << tion des vins qu'il acheptera hors la ville et qu'il fera entrer en icelle, pour « la conservation des droits du fermier ». On voit par ce contrat que à cette époque, déjà, les cabaretiers pouvaient composer avec la Régie, et obtenir des abonnements pour les droits auxquels ils étaient astreints; le prix payé par Blondeau, relativement élevé, nous indique, par comparaison avec le montant des abonnements payés par d'autres taverniers de la ville, que sa maison, d'ailleurs bien située, était des mieux achalandées. La maison du Lion d'argent qui avait été acquise en 1845 par la veuve Martin, de François Pierre Bréal, a été détruite, en 1865, pour agrandir la place du Marché.
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 +|**00000327**| III LA BONNE FOI. Emplacement actuel, nº 7. L'enseigne de la Bonne Foi était celle d'une maison qui faisait le coin de la rue Notre-Dame et de la rue du Petit-Saint-Jean (1), et aboutissait sur la rue aux Tisseurs. Cette maison appartenait au Chapitre de Saint-Spire qui la vendit en 1783 au sieur Pâté, marchand cloutier. En 1823, elle était la propriété de Jean François Martin et elle advint, en 1835, à Alexandre Martin. Démolie en 1866, lors de l'agrandissement de la place du marché, on reconstruisit sur son emplacement, mais avec un reculement d'environ deux mètres tant sur la place que sur la rue Notre-Dame, la maison de commerce que nous voyons aujourd'hui. Cet immeuble appartient actuellement à madame veuve Jeanson. L'IMAGE NOTRE-DAME. Emplacement actuel, partie nº 9. Cette enseigne, qu'il ne faut pas confondre avec celle du même nom qui existait rue Saint-Spire, remonte à la fin du XIve siècle. Nombreux sont les titres qui la mentionnent. La maison où elle était appendue relevait de la censive de Notre-Dame de Corbeil. Un compte de cette église de 1461, relate que, en cette année, Antoine Chaillot, curé, reçut six livres huit sols de rente annuelle de Jean Nicolas, papetier, pour << sa maison, où il demeure, assise en << la dicte rue, ou pend pour enseigne l'ymage Nostre-Dame, tenant << d'une part à Jehan Lenoir et d'autre part aux hoirs feu Henry, <<< aboutissant pardevant à icelle rue et par derrière à la rue aux Tri- << cheurs ». Un titre daté du 25 novembre 1533, passé pardevant Spire Guespereau, substitut de Mº Jehan Le Berger, tabellion à Corbeil, fait aussi mention de trente deux sols de rente, constitués par Henry Pinet et sa femme, au profit de l'église Saint-Nicolas de Corbeil, sur la quatrième partie <<< d'une maison assise à Corbueil, rue Nostre-Dame, où pend pour enseigne l'imayge Nostre-Dame ». 1. Le sol de la rue du Petit Saint-Jean, qui s'appela plus tard la rue des Religieuses et enfin la rue de l'Hospice, fait maintenant partie de la place du Marché.
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 +|**00000328**| 112 En 1544, cette maison était indivise entre Nicolas Barré, Jehan Gilbert, boulanger, à cause de Jehanne Barré, sa femme, et Michelle Barré, tous héritiers de Pierre Barré. Nicolas Fauvelier, propriétaire de l'Image Notre-Dame en 1642, y fit exécuter des travaux importants, ainsi que le constate un marché d'entreprise qu'il contracta avec Nicolas Guillois, maçon à Paris. LES TROIS PAS DE DEGRÉS. Emplacement actuel, partie nº 9. La maison qui possédait cette enseigne était l'une des plus anciennes de la rue Notre-Dame. Des titres des années 1395, 1459, 1586, 1621, 1626, 1643, 1652, 1653, 1671 font mention de 8 livres de rente dues à la communauté de l'église Saint-Spire sur la maison <<< appelée les trois pas de degrez » sise rue Notre-Dame. Elle paraît avoir été réunie vers le milieu du XVIIe siècle à l'immeuble portant l'enseigne de l'Image Notre-Dame. En effet, un titre nouvel passé le 4 décembre 1708, par Martin Gautreau, serrurier, nous apprend que celui-ci était alors détenteur : << d'une maison sise à Corbeil, rue Notre-Dame, appelée l'Image Notre-Dame, << et d'une cour derrière, tenant d'une part à François Cornut, d'autre part aux <<< hoirs et héritiers de Richard et Barbe Audebert, aboutissant d'un bout à la << dite rue, d'autre bout par derrière à la rue des Tisseurs; icelle maison appli- « quée à une boutique sur le devant, une chambre attenant, caves dessous, deux << chambres hautes, l'une sur la boutique, l'autre au-dessus de la boutique et << d'une autre chambre sur le derrière, regardant la rue des Tisseurs ; deux gre- << niers sur le devant et sur le derrière » (1) Cette désignation correspond à celle de la maison des Trois pas de degrés, se trouvant dans de plus anciens titres. Gautreau avait acquis cette maison de Pierre Robelain, conseiller du roi, contrôleur du grenier à sel de Brie comte Robert. L'IMAGE SAINT-LOUIS. Emplacement actuel, nº 11. L'hôtel, relativement important, qui avait pris cette enseigne, laquelle n'est pas antérieure au commencement du xviº siècle, attenait à droite à la maison de l'image Notre-Dame, et à gauche à la Fleur de Lys. 1. Acte Doré, notaire à Corbeil.
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 +|**00000329**| 113 - Il relevait de la censive de l'église Notre-Dame de Corbeil. Dans un acte de 1576, cet immeuble est désigné ainsi qu'il suit : « une maison consistant en deux corps d'hostel, cour au milieu, et ses appar- « tenances, assize en la Ville de Corbeil, rue Nostre-Dame, où est pour enseigne << contre le mur l'Image Saint-Loys, tenant d'une part, la totalité du dit lieu à l'hostel << de l'ymage Nostre-Dame, appartenant à Robert Cochette, d'aultre à l'hostel de « la Fleur de Lys, appartenant à Germain Cliquet, aboutissant d'un bout, parde- << vant, sur la rue Nostre-Dame et d'aultre bout, par derrière, ayant yssue rue des << Tricheurs ». La maison << vulgairement appelée maison de l'image Saint-Louis >>> est encore indiquée dans un acte de 1691. LA FLEUR DE LYS. Emplacement actuel, nº 13. Cette enseigne, connue à Corbeil, dès le commencement du xve siècle, appartenait à une maison qui, d'un côté, était contigüe à l'hôtel Saint-Louis, d'autre côté aux Trois Corbillons. C'était l'enseigne d'un boulanger. Cinq titres portant les dates respectives des 13 octobre 1440, 8 avril 1449, 26 avril 1475, 22 avril 1521 et 4 Juin 1532, font mention de quatre livres parisis de rente que l'église Saint-Nicolas de Corbeil avait droit de prendre, chacun an, sur la maison, sise à « Corbueil, rue Notre-Dame, où pend pour enseigne la Fleur de Lys ». Le premier de ces titres est l'acte constitutif de la rente; le second, le consentement donné par Pierre de Chaulvigny, chevalier, à l'église, de jouir de cette donation. La communauté de l'église Notre-Dame de Corbeil avait aussi droit de percevoir annuellement quatre livres parisis de rente qui lui avait été léguées par Denisot Roger, en 1440, pour la fondation du salut Notre-Dame, qui se chantait et solennisait en cette église, sur « l'hostel de la Fleur de Lys, tenant d'une part à Henry de Len- <<< hault, d'autre part à Pierret Simon, aboutissant par devant à ladite << rue Notre-Dame, et par derrière à la Rue aux Trischeurs » (1). Cette maison, aliénée vers 1475 par les héritiers de Denisot Roger à Jacques Dufour, devint ensuite la propriété de Claude Andry, Marguerite Heitier, Denis Le Sainctier; en 1544, elle était indivise 1. Compte de l'église Notre-Dame de 1456. 1911. II. 8
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 +|**00000330**| - - 114 entre les héritiers de ce dernier, au nombre desquels figurait Nicolas Le Sainctier. Le 3 juillet 1618, Simon Cordeau, marchand à Corbeil, confesse avoir reçu de Noël Jobidon, sergent royal en la même ville, 800 livres tournois pour le rachat de 40 livres de rente, due à raison d'un bail consenti à ce dernier, le 20 mars 1611, << d'une maison couverte de thuilles, contenant deux corps d'hostel, cour au milieu, appelée la maison de la Fleur de Lys,... tenant d'une part à Nicolas Le Roy (1). Par acte devant Me Barré, notaire à Corbeil, Guillaume de Launay, marchand et receveur du domaine de la ville, prévôté, vicomté et châtellenie de Corbeil, qui en était alors possesseur, consentit bail à rente de la Fleur de Lys, à Pierre Lusson, boulanger, moyennant un loyer annuel de soixante livres tournois; Lusson retrocéda ce bail à Jean Dolene, aussi boulanger, le 5 Janvier 1654 (2). On remarque sous cette maison de belles caves dont l'une voûtée est ornée d'un gros pilier avec chapiteau sculpté, paraissant du XIIe siècle. LES CORBILLONS. Emplacement actuel, nº 15. La maison, dite l'hôtel des Corbillons, ou encore des Trois Corbillons, était contiguë à l'hôtel de la Fleur de Lys; elle aboutissait, par derrière, à la rue aux Tisseurs. La maison portant cette enseigne est mentionnée dans plusieurs actes des xve et xvIe siècles. Un titre de 1480, notamment, relate que les marguilliers de l'église Notre-Dame ont fait recette de 4 livres de rente due par Jacques Dufour pour son hôtel, assis en la rue Notre-Dame, ou pend pour enseigne la Fleur de Lys, tenant d'une part à l'hostel des trois Corbillons. LE CERF, puis le GRAND CERF. Emplacement actuel, partie nº 19. L'hôtel du Cerf était situé à quelques mètres de l'hôtel des trois Corbillons et sur le même rang; une maison, seule, l'en séparait. Cette enseigne nous est révélée dans des actes des xve et xvis siècles. 1. Minute Pierre Hideulx, not. à Corbeil. 2. Acte Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**00000331**| 115 Une opposition datée d'octobre 1489, signifiée à la requête de Phélipot Chevallier, au nom et comme marguillier de l'église paroissiale de Saint-Germain-du-Vieux-Corbeil, à Jean Laisné, prévôt de Corbeil, fait mention : <<< d'une maison ou souloit avoir une masure assise en la rue Notre- << Dame, qui fut à feu Jean Marin Havanque, tenant d'une part à << l'hôtel où pend pour enseigne Le Cerf, d'autre part à l'hôtel où << pend pour enseigne les Corbillons, aboutissant d'un bout à la rue <<<< aux Trischeurs ». La maison du Cerf joignait aussi cette rue. Par acte passé pardevant Me Fontaine, notaire à Essonne, le 14 octobre 1624, Noël Jobidon, sergent royal à Corbeil, qui en était alors propriétaire, consentit bail pour sept ans, à partir du jour St Remy, à Michel Duruble, marchand, bourgeois de Paris, de la maison ou pendait pour enseigne « Le Grand Cerf », sise rue Notre-Dame, moyennant un loyer annuel de 63 livres. ENSEIGNES DONT L'EMPLACEMENT N'A PU ÊTRE DÉTERMINÉ EXACTEMENT LA SOUCHE. La maison appelée La Souche, située rue Notre-Dame, mais dont l'emplacement n'a pu être exactement indiqué, nous est révélée par deux titres: le premier, portant la date du 9 février 1439, fait mention d'un legs de to sols parisis de rente consenti par Collette, femme de Le Flament, au profit de l'église Saint-Nicolas de Corbeil; le second est une sentence portant hypothèque passée par Pierre Fidé, tabellion à Corbeil, pour raison de cette rente. LA MARMITE. Cet hôtel nous est indiqué par la mention suivante extraite du terrier de Saint-Jean de l'Ermitage : <<< Simonne Pauchauvin, veufve de feu sieur de la Ruelle, au lieu << de Nicolas Cliquet, au lieu de Robert Mottin et sa femme et << autres... pour une maison sise à Corbeil, rue Notre-Dame, tenant << à l'hostel de la Marmitte, etc. » Nous estimons que cet immeuble se trouvait du côté gauche. (A suivre). E. CREUZET.
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 +|**00000332**| UNE FAMILLE D'IMPRIMEURS PARISIENS ET LE COUVENT DES BILLETTES Rolin Thierry (¹), le célèbre imprimeur de la Sainte-Union, acheta, le 5 novembre 1614, de Nicolas Sachot, conseiller au Châtelet, certaines << maison, cour et appartenances > sises au Plessis-Chenêt (2). Après sa mort, survenue le 24 avril 1623, eut lieu un partage entre ses héritiers (3). A la suite de divers réglements d'hoirie, la maison et les dépendances échurent à sa fille Gilette Thierry, épouse de Joseph Cottereau (4), imprimeur rue Saint-Jacques, à l'enseigne de la Prudence. Le 12 décembre 1648 (5), Gilette et Joseph Cottereau <<< pour la singulière dévotion et affection qu'ils ont tousjours eue pour les religieux de l'ordre Nostre-Dame des Carmes réformez de la province de Touraine et en considération de ce que Joseph Cottereau, leur fils aîné, s'est rendu religieux profès dudit ordre et nommé, en iceluy, frère Joseph de Saincte Catherine, estant de présent au couvent du Saint-Sacrement des religieux dudit ordre, rue des Bil1. Fils d'un laboureur de Saint-Fargeau en Champagne, Rolin Thierry exerça l'imprimerie à Paris depuis 1585 jusqu'à sa mort. Il était installé rue Saint Jacques, au Soleil d'or, où il imprima de nombreux et remarquables ouvrages. Il avait épousé, par contrat du 4 novembre 1585, Thomasse Lesméré. (Note due à l'obligeante érudition de M. G. Lepreux). 2. Acte d'acquisition. Arch. Nat., S. 3710, fonds des Billettes. Le Plessis-Chenêt, arr. et canton de Corbeil. Les terres appartenant aux Thierry relevaient de Villeroy. 3. Partage du 6 décembre 1623, portant les signatures des héritiers, Arch. Nat., ibid. 4. Acquêt du 7 juillet 1632, Arch. Nat., ibid. Joseph Cottereau, originaire de Chartres, fils de Claude, imprimeur dans cette ville, fonda une librairie à Paris en 1606 dans la rue Saint Jacques à l'enseigne de la Prudence (maison de la Hure de sanglier). Il mourut le 23 juillet 1652. Il avait été adjoint (1621) et syndic de la communauté (1636-1639). De son mariage avec Gilette Thierry, fille de Rolin, il eut plusieurs enfants, dont Laurent, qui exerça la librairie à Paris de 1638 à 1648. (Note de M. Lepreux). 5. Acte de donation. Arch. Nat., ibid. Dans cet acte, Joseph Cottereau est encore qualifié de « marchand libraire juré en l'Université et bourgeois de Paris ».
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 +|**00000333**| 117 1 lettes à Paris », donnèrent aux Carmes Billettes (1) la nue propriété de biens désignés comme suit : « Une maison size au village du Plessis-Chesnay, parroisse du Coudray, distante de cette ville de Paris de huict lieues sur le grand chemin qui conduict de Paris à Fontainebleau, Montargis et autres lieux, consistant en une cave, fournil, salle basse, une grande et petite chambre en deux estages, un grand grenier soubs une mesme couverture, deux courts, l'une sur le devant où il y a un petit genillier (2) et l'autre sur le derrière où il y a un petit toit à porc, deux estables, un puy, et un jardin entièrement clos de murailles, avec les ustencilles dudit pressoir et cuves estant en icelluy » et, au surplus, 12 arpents 89 perches de vignes et une somme destinée à des fondations de messes. Le 29 décembre 1649, la donation de l'usufruit vint s'ajouter à celle de la nue propriété, moyennant le paiement d'une rente annuelle de cent livres et de 4 muids de vin durant la vie des donataires (3). Les Carmes des Billettes, ayant ainsi reçu tous droits sur ces immeubles, y firent bâtir une chapelle. On en aperçoit encore les restes en allant de Paris à Fontainebleau, le long de la route nationale, avant d'entrer dans le village du Plessis-Chenêt. Ils placèrent dans la chapelle l'inscription suivante : CE LIEV AVEC SES DEPENDANCES A ESTE DONNE AVX RELIGIEVX CARMES REFORMES DE LA PROVINCE DE TOVRAINNE AV COUVENT DV St SACREMENT DIT DES BILLETTES DE PARIS PAR HONNORABLES PERSON NES JOSEPH COTTEREAV ET GILETTE THIERRY ET A ESTE CETTE CHAPELLE BENISTE ET DEDIEE EN L'HON NEVR DE St JOSEPH ET DE St GILLES LE 30 DE JVIN 1650 PRIEZ DIEV POVR EVX (4) 1. C'est en 1633 que les Carmes s'installèrent dans l'antique maison des Billettes, Cf. LEBEUF, Hist. dioc. de Paris, ed. Cocheris, t. I, p. 377. RauniĖ, Epitaph. du vieux Paris, t. II, p. 225. 2. Pour gelinier: poulailler. 3. Dans le même dossier des Arch. Nat. se trouvent les lettres d'amortissement accordées par Louis XIV, le 14 juin 1650. 4. Cette inscription inédite est gravée sur une dalle de pierre mesurant om66×052.
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 +|**00000334**| 118 Aux côtés de l'autel furent disposées deux statues de bois de chêne, représentant l'une Saint Joseph, l'autre Saint Gilles, patrons du lieu (1). Denis Thierry, frère de Gillette, avait gardé quelques terres au Plessis-Chenêt. Après sa mort, sa veuve, Marie Regnault, demeurant rue Saint Jacques, à l'enseigne du chef Saint Denis, et son fils Denis Thierry, libraire lui aussi, demeurant dans la même rue Saint Jacques, à l'enseigne de la Ville de Paris, donnèrent aux Billettes 25 livres de rente à prendre sur les dites terres (2). Etienne Thierry, fils de Denis et de Marie Regnault, était entré dans l'ordre des Carmes et y avait pris le nom de frère Hilarion de Saint-Etienne. Claude COCHIN. Après la désaffectation de la chapelle elle fut recueillie au Château de la Roche. M. Henry Cochin en a récemment fait don au Musée Saint Jean de Corbeil. 1. Ces 2 statues, demie-nature, sont actuellement conservées au Château de Mousseau, à Evry-petit-bourg. 2. Acte du 8 avril 1664, Arch. Nat., ibid. Le carton cité des Arch. Nat. contient des docuinents sur le Plessis-Chenêt, jusqu'à la Révolution.
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 +|**00000335**| CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DE CORBEIL UNE DÉCOuverte INTÉRESSANTE En ouvrant une tranchée pour l'établissement d'un trottoir sur le quai Bourgoin, les ouvriers rencontrèrent un objet résistant qui paraissait être du fer; ils creusèrent alors tout autour pour le dégager et réussirent enfin à sortir de terre une sorte de gros rouleau de fer, d'environ un mètre de long et qui paraissait creux. Sur l'avis qui lui en fut donné, le Conservateur du musée Saint Jean se rendit à l'endroit indiqué, et après un nettoyage sommaire, il lui fut facile de constater que l'objet qui venait d'être exhumé, n'était autre qu'une bombarde du xve siècle, encore garnie de son boulet de pierre, qui avait fait partie autrefois de l'artillerie de la ville de Corbeil. Et ce qui le prouve, c'est que l'endroit où fut trouvé cette bombarde sur le quai Bourgoin, entre les rues de l'Arche et de la Triperie, est justement l'emplacement occupé aux siècles passés par un ensemble important de fortifications, défendues par une grosse tour, désignée dans les anciens titres sous le nom de la tour de la Bonde SaintNicolas, à cause de la porte de ville du même nom, qui était proche. Et c'était précisément au bas étage de cette tour qu'étaient remisées les pièces d'artillerie de la ville de Corbeil; nous en avons la preuve par un texte manuscrit très précis, daté du mois de mai 1534, qui fait partie des archives de la ville, conservées à la Bibliothèque de Corbeil (¹). 1. Ce curieux document a été publié in-extenso dans le Bulletin de notre Société, année 1909, p. 98 à 104.
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 +|**00000336**| 120 C'est un curieux inventaire des pièces d'artillerie de Corbeil, écrit sur trois grandes feuilles de parchemin cousues l'une au bout de l'autre et formant ainsi une longueur de I m. 42. Ce document est d'autant plus intéressant qu'on y trouve, très clairement désignée, la bombarde qu'on vient de mettre au jour sur le quai Bourgoin. L'on peut s'en convaincre par le commencement de cet inventaire qui est ainsi conçu: << Inventaire fait par moi Jehan Lebergier (1), Bachellier en loix, tabellion juré <<< et estably de par le Roy nostre sire en la ville Prévosté et Chastellenye de « Corbueil, le mardi douziesme jour de May, l'an mil cinq cens trente quatre, à la << requeste de honneste personne Jacques de la Ruelle, marchant espicier, au nom « et comme procureur des manans et habitans de la ville de Corbueil, des pièces « et artillerie et autres ustancilles trouvez ez tours et hostels cy après nommez. << Et premièrement << En la tour de la Bonde de la porte Saint-Nicolas sur la rivière de Seyne, au bas « estaige, a esté trouvé deux pièces d'artilleries enfuttées de boys, à la mode an- << cienne, les dictes pièces de fer, garnys de leurs chambres (2), dont l'une a deux << aigneaulx (3) par-dessus et l'autre sans aigneaulx, l'une de trois pieds de longueur, <<< et demy pied de gueulle, et l'autre de pied et demy de longueur ». La bombarde que l'on vient de trouver répond bien à la désignation de la première pièce d'artillerie citée dans l'inventaire. On remarquera, qu'en 1534, on la désignait déjà comme ancienne, à la mode ancienne, dit ce document. Cette bombarde doit remonter au premier quart du xve siècle, vers 1410 ou 1420. Dans son Dictionnaire d'architecture, Viollet-le-Duc s'est occupé des canons primitifs qu'il a décrits avec dessins à l'appui. Voici ce qu'il dit, T. V. de ce dictionnaire, page 254, au mot Engin : <<< Les premières bouches à feu furent montées sur des affûts sans roues et mises << simplement en bois ou charpentées, comme on disait alors, c'est-à-dire encastrées << dans un auget pratiqué dans de grosses pièces de bois et serrées avec des bou1. Les Lebergier étaient une ancienne famille qui a donné plusieurs Prévosts à la ville de Corbeil. 2. Chambre, ancien terme d'artillerie: la chambre était la cavité qui recevait la charge; elle était ordinairement séparée du canon, auquel on la rattachait au moment du tir. Dans notre bombarde la chambre n'existe plus, mais on peut en voir une autre, de même époque et provenance, qui est conservée dans une des vitrines du musée Saint-Jean. 3. Aigneaulx, anneaux, cercles; de ces aigneaulx nous n'avons que des débris, rien d'étonnant après plusieurs siècles d'enfouissement dans un terrain fréquemment inondé.
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 +|**00000337**| 121 << lons, des brides de fer ou même des cordes. Le pointage ne s'obtenait qu'en << calant cette charpente, en avant ou en arrière, au moyen de leviers ou de coins << de bois ». Notre bombarde, qui revoit le jour après un enfouissement de presque cinq siècles, est déposée au musée Saint-Jean, où elle sera conservée comme un vestige respectable de la défense de notre ville au moyen-âge. Il ne faut pas oublier, en effet, que Corbeil, place forte, était exposée, par sa situation importante sur la Seine, en amont de Paris, à de fréquentes attaques. Elle n'avait pas de garnison et devait se défendre par ses propres moyens ; c'est ce qui explique qu'elle possédait une artillerie assez nombreuse et des armes et projectiles divers qui sont indiqués en détail dans l'inventaire que nous venons de citer. En 1534, notre bombarde, dite déjà à la mode ancienne, était hors d'usage, ce qui permettrait de supposer qu'elle a pu appartenir à l'armée de Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, qui était venu en 1417 assiéger Corbeil; il y demeura pendant trois semaines, sans pouvoir s'en emparer et, après avoir perdu beaucoup de ses gens, il dut lever le siège et se retirer avec une certaine précipitation, car on lit dans la Barre, l'historien Prévost de Corbeil, que le duc de Bourgogne << abandonna le siège de Corbeil si tumultuairement que ses << grosses bombardes y demeurèrent avec partie de son bagage ». A. D.
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 +|**00000338**| JULES BELLIN La mort vient de nous enlever un ami sûr et dévoué et, à notre Société, un maître et un collaborateur éminent. C'est une vérité que nous tenons à affirmer, car lorsque nous fûmes appelé au poste de Secrétaire général de notre Société de Corbeil, Etampes et Hurepoix, M. Bellin, qu'on nous avait indiqué, suppléa à notre inexpérience et fut pour nous un initiateur dans ces fonctions auxquelles nous n'étions pas préparé. Notre Bulletin, avec son beau papier de pur Hollande, si apprécié des bibliophiles, fut l'œuvre de Bellin qui, jusqu'à sa mort, c'est-àdire pendant 17 ans, sut le maintenir au rang où il l'avait placé. Il ne laissait rien passer, aucune faute ne lui échappait, aussi ses épreuves étaient parfaites. De même ses conseils étaient précieux et nous les avons toujours suivis, parce que nous avions une confiance absolue en son expérience et en sa grande érudition. C'est pourquoi nous le considérions comme un véritable collaborateur, et maintenant qu'il n'est plus, nous ressentons bien vivement le vide que sa mort laisse parmi nous, et comme un ami de grand cœur et comme un maître autorisé dans nos travaux. M. Bellin avait de nombreux amis; c'est par l'un d'eux, M. Depoin, secrétaire-général de la Société historique de Pontoise, que nous l'avons connu. M. Depoin, très éprouvé, lui aussi, par la mort de M. Bellin, lui a rendu, dans ses publications, un hommage bien mérité, auquel, avec son autorisation, nous empruntons les passages suivants qui peignent, mieux que nous n'aurions su le faire, l'homme de devoir, le savant, le Chrétien convaincu que fut M. Jules Bellin. << Un grand modeste, un grand dévoué, un grand cœur vient de disparaître.
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 +|**00000339**| 123 - Jules Bellin a succombé le 20 Octobre 1911 à une opération rendue nécessaire par une douloureuse maladie, conséquence d'un surmenage prolongé que lui imposait le sentiment du devoir, poussé jusqu'aux extrêmes limites. Il avait soixante-huit ans, âge loin d'être caduc pour une nature primitivement énergique et vigoureuse comme la sienne; c'est cette réserve de forces qu'il épuisa sans relâche, attelé à un labeur âpre et impitoyable, alors que depuis longtemps l'heure d'un repos justement conquis eût dû sonner pour lui. Bellin avait débuté par enseigner. Ce fut avec un grand succès. Instituteur public, ses chefs l'estimaient et lui prédisaient une brillante carrière. Il la brisa en sacrifiant cet avenir universitaire tout acquis au cri de sa conscience. Chrétien convaincu, il lui apparut comme une impossibilité d'instruire la jeunesse sans faire reposer sa formation intellectuelle sur un point d'appui religieux. Taire aux enfants ce qu'il pensait lui semblait un outrage à son devoir moral; le dire eût été commettre une violation de la loi scolaire et des règlements. Il envoya à ses supérieurs hiérarchiques une démission que leurs instances ne purent le décider à retirer. Une telle fermeté impose le respect à ceux mêmes qui sont le plus loin de partager le sentiment qui la dicte. D'un bout à l'autre de sa vie, Bellin resta fidèle à ses principes et sympathique à ses adversaires par sa loyale probité. Car ce fut un militant. C'est dans la presse qu'il trouva la voie nouvelle qu'il cherchait. Il devint imprimeur et directeur de journal. Ce que fut son rôle dans le champ de la politique locale n'intéresse point nos lecteurs. Mais comme imprimeur, éditeur d'ouvrages de science et d'érudition, ce fut un maître digne des anciennes écoles de typographes illustres. Aucun manuscrit ne passait au prote sans qu'il l'eût examiné, annoté parfois, pour qu'aucune erreur ne trahit, dans la composition, la pensée ou le goût de l'auteur. Les épreuves qu'il envoyait étaient presque la perfection, car c'étaient toujours déjà des secondes épreuves, après sa première révision. Aussi ses presses ont-elles fourni à l'histoire et aux collections de textes les apports les plus précieux. L'Institut a distingué à plusieurs reprises des publications dont il avait été l'imprimeur-collaborateur ; le mot n'est pas excessif. C'est que Jules Bellin, déjà supérieur à sa fonction d'instituteur primaire, avait utilisé la période qui sépara ses adieux à l'Université de son entrée dans la presse, à développer une
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 +|**00000340**| 124 instruction que sa mémoire et la souplesse de son intelligence rendaient chaque jour plus étendue. Il avait appris le latin, s'était livré à l'étude des anciens textes du moyen-âge et de diverses langues vivantes; dans toutes les branches du savoir, il enrichissait le trésor de ses connaissances à l'aide d'un précieux instrument de travail qu'il maniait en maître: la Sténographie ». Ailleurs, M. Depoin a suivi Bellin dans sa vie professionnelle de sténographe; il le montre attaché, en Alsace-Lorraine, au parlement des pays annexés pour en reproduire les débats, puis lorsque la langue française fut exclue de cette assemblée, l'on retrouve M. Bellin à Périgueux, sténographe du Conseil général de la Dordogne. C'est de là qu'il revint à Montdidier, en 1883, pour prendre la Direction du Propagateur Picard et de cette imprimerie qu'il sut mener à un si haut degré de perfection. Nous n'avons point à suivre M. Depoin dans la partie de la vie de Bellin consacrée à la Sténographie, mais nous en avons assez dit pour justifier nos regrets et l'hommage justement mérité que nous rendons à la mémoire de l'homme de bien et à l'ami dévoué que fut M. Bellin. A. D.
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 +|**00000341**| BIBLIOGRAPHIE (1910-1911) ALLIOT (l'Abbé J. M.). - L'obituaire d'Etiolles. Extrait des Annales de la Société historique du Gâtinais, 2º trimestre de 1911, 7 pages in-8°. Ce petit obituaire appartient à la paroisse d'Etiolles, il se compose de 45 feuilles de parchemin et est daté de 1558. On y trouve des détails intéressants pour la paroisse et la commune d'Etiolles. ANXIONNAT (Eugène). — Histoire de l'organisation de l'ancienne poste aux chevaux en France, son influence sur les progrès agricoles, Paris 1909, in-8°. Avec une carte géométrique des routes de poste en 1792. BÆDEKER (guides). Paris et ses environs, en français, 17º édition, 7 fr. 50 refondue et mise à jour avec 14 cartes et 34 plans, 1911. BOULÉ (A.). - Les Aved de Loizerolles, 1702-1845, par A. Boulé, ancien magistrat. - Etampes 1911, plaquette in-8º de 24 pp. Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, tirage à 25 exemplaires. BRÉTIGNIÈRE (L.) et L. RISCH. Histoire de Grignon. roux 1910. Un vol. in-8º de 249 pp. avec gravures. Publié par l'Association amicale des anciens élèves de Grignon. - Château2 fr. 25 Itteville BUCHÈRE (Jules) et CAHEN (Gustave), maire d'Itteville. et ses alentours, notice rétrospective. Corbeil, imprimerie Drevet, 1911. I vol. in-8º de 104 pages, richement illustré de 38 gravures.
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 +|**00000342**| 126 - CAIN (G.). Environs de Paris, ouvrage orné de 123 illustrations et de trois plans anciens. Paris, Flammarion, 6º mille, 1911. Un vol. grand in-16 de 375 pp. 5 fr. • DES CILLEULS (A). - L'approvisionnement de Paris en céréales dans le passé et le présent. - Nancy, Berger-Levrault, 1910, in-8° de 56 pp. 2 fr. Extrait de la Revue générale d'administration. DES CILLEULS (A.). Les anciennes eaux de Paris du XIIe au XVIII siècle. Nancy, Berger-Levrault, 1910, in-8° de 43 pp. Extrait de la Revue générale d'administration. CLOUZOT (Henri). — La toile peinte en France et la manufacture de Jouy 1743-1760. Un vol. in folio composé de 100 planches en couleur et en camaïeu, avec 100 pages illustrées de vignettes. Ouvrage en souscription au prix de 250 et 300 francs. - CLOUZOT (Etienne). Les inondations de Paris du viº au xx siècle. Extrait du Bulletin de la Société de Géographie, février 1911, pages 82 à 100, in-80. COCHIN (Claude). - Un épisode de la légation du Cardinal Chigi en France, 1664. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil, Etampes et Hurepoix, 1910. COÜARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise. Inventaire sommaire des Archives de S.-et-O. postérieures à 1789 (Archives de la Révolution). Série L, articles 1 à 113. Un vol. in-4° XLV et 496 pp. - Versailles, 1911. La série L comprendra l'administration de 1789 à l'an VIII. DALEBROUX (H.). - Agenda de l'automobile et de l'aviation. Bruxelles, 1911. Librairie Mussche, 14, rue du Méridien à Bruxelles. 3 fr. 50 DAUDET (Ernest). — Nouveaux récits des temps révolutionnaires. - Paris, Hachette, 1911. Un vol. in-12. 3 fr. 50
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 +|**00000343**| 127 DEPOIN (J.). - Chartrier de l'Abbaye de Saint-Martin de Pontoise. - Pontoise, 1911, fascicule 1er, in-4°. DEPOIN (J.). - Cartulaire de Saint-Martin de Pontoise, 4º fascic. - Pontoise 1911. Un vol. in-4°. DESHAIRS (Léon). Le Château de Bercy, architecture et décoration, fin du règne de Louis XIV. 36 planches in folio, précédées d'une notice historique et descriptive. Paris, librairie des arts décoratifs, 68, rue la Fayette. 40 fr. DUCOM (Jacques). - Le cinématographe scientifique et industriel, traité pratique de cinématographie. - Paris, 1911. In-8 avec 124 figures, librairie Gaisler. 6 fr. DUFOUR (A). - Compte-rendu de la fête à la raison et de l'inauguration des bustes des martyrs de la liberté, célébrée par la Société populaire de Corbeil-sur-Seine le 10 du 3º mois de l'an deuxième de la République française une et indivisible (30 Novembre 1793). Corbeil, 1911, 17 pp. in-8°. Réimpression d'un opuscule rarissime, exécutée par la Société historique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, dans son bulletin de 1911. Il n'y a pas de tirage à part. DUPLOMB (Charles). - Histoire générale des ponts de Paris. Paris, 1911. Un vol. grand in-8° avec illustrations, chez Flammarion et Vaillant 15 fr. ESTOURNET (G.). — Bouchard II, Comte de Corbeil, 1070-1077. Fontainebleau, 1911, plaquette in-8º de 39 pp. - Extrait des Annales de la Société historique du Gatinais, année 1911 et tiré à 12 exemplaires. FORTEAU (Ch.). — Le Collège Geoffroy-Saint-Hilaire à Etampes. — Etampes, 1910. Un vol. in-16 de 147 pages. FORTEAU (Ch.). La paroisse Saint-Martin d'Etampes, 1911, in-8°. Publication en cours dans le Bulletin de la Société de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, le rer article comprend 11 pages du rer bulletin de 1911. Cette intéressante notice sera continuée dans les bulletins suivants.
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 +|**00000344**| 128 - FORTEAU (Ch.). - Etampes ancien, éclairage public, plaques indicatrices des rues, numérotage des maisons, à la fin du xvme siècle. Etampes, 1911, in-12 de 15 pp. - FORTEAU (Ch.). - L'église Saint-Basile pendant la Révolution, caserne, prison, salpétrière. Etampes, 1911. Plaquette in-12 de 12 pages. FLAMMARION (Camille). — Mémoires biographiques et philosophiques d'un astronome. - Paris, E. Flammarion, éditeur, 1911. Un fort vol. in-18, orné de nombreuses gravures documentaires. FRANKLIN (Alfred). - Christine de Suède et l'assassinat de Monaldeschi au Château de Fontainebleau, d'après trois relations contemporaines. Paris, Emile Paul, 1911, in-12 GOY (G.). - Hommes et choses du P. L. M. - Paris, 1910. Un vol. in-8° de 160 pp. avec gravures dans et hors texte. 3 fr. 50 GRAVE. Madame Campan à Mantes. Versailles, 1910. Extrait des Mémoires de la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, année 1910. HUE (Edmond). Distribution géographique de l'industrie en silex du grand Pressigny. - Le Mans, 1911. Rapport général lu au 6e Congrès préhistorique de France, session de Tours, 1910; pages 390 à 436, in-8° de 48 pp. avec cartes, extrait. ... - Inventaire général des richesses d'art de la France; provinces, monuments civils. T. IV, statues historiques. Paris, 1911, in-4°. Aux pages 471 et 472, il est question du monument des frères Galignani à Corbeil. LEGRAND (Max). — Hachette en amphibole, trouvée au MesnilVoisin, commune de Bouray (S.-et-Oise). - Etampes, 1911, plaquette in-8° de 8 pages, I gravure. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil-Etampes, année 1910. LEMOINE (Henri). - Essai archéologique et artistique sur l'Abbaye
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 +|**00000345**| 129 de Saint-Victor de Paris. Ecole Nationale des Chartes, positions des thèses, année 1911, pp. 79-84. - MALLET (Ernest). - Registre des délibérations municipales de la ville de Pontoise, 1643-1660, 2º fascicule, règne de Louis XIV. Pontoise, 1911. Un vol. in-4°. Des documents édités par la Société historique du Vexin. MAREUSE (Edgar). Table décennale des mémoires de la Société historique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, 1891-1903. Pontoise, 1910. Un vol. in-8°. MARIGNAN (A.). — La décoration monumentale des églises de la France septentrionale des XIIe et XIIIe siècles. Petite bibliothèque d'art et d'archéologie, T. XXIX. Paris, Leroux, in-12. Paris, MARTIAL (Mme Lydie). - L'Evolution de la femme. Communication faite à la Société de sociologie de Paris, le 10 mai 1911. 1911, 31 pp. in-8°. Extrait de la Revue internationale de sociologie. MEYRAC (A.). - Saint-Simon. Louis XIV, sa cour et ses maîtresses, d'après Saint-Simon et l'histoire amoureuse des Gaules, avec appendices et notes, par A. Meyrac. - Paris, 1911. I vol in-8°. Librairie A. Michel. NORTH-PÉAT (Anthony). - s fr. Paris sous le second Empire, les femmes, la mode, la Cour, 1864-1869, traduit par Eve Paul Margueritte. Paris 1911. I vol. in-12. Librairie Emile Paul. 3 fr. 50 POLAK (le Dr G.). — Madame de Pompadour, d'après le journal de sa femme de chambre, préface de Mme Marcelle Tinayre. - Paris, Tallandier, 1910. 1 vol. in-12 avec 46 gravures. PONSIN. M. Ponsin. - Enghien-les-Bains, la géographie et l'histoire par Les sources et les thermes par le Dr Hilary; l'administration par Paul Fabien; 1910, grand in-8°, nombreuses gravures. Edition du Réveil de Seine-et-Oise à Enghien-les-Bains. 1911. II. 9
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 +|**00000346**| 130 - POUPARDIN (R.). Une nouvelle édition de la vie de Sainte- - Geneviève. - Nogent-le-Rotrou, 1911, in-8º de 6 pages. Extrait du Bulletin de 1911 de la Société de l'histoire de Paris. ... Recherche et publication des documents relatifs à la vie économique de la Révolution. Comité départemental de Seine-et-Oise, bulletin de 1910-1911. Versailles, imprimerie Aubert, 1911, in-80 de 104 pages. SÉZILLE (L.). Villas et petites maisons du xx° siècle, in-folio avec 20 planches en phototypie. Librairie Eggimann. STENGER. la Restauration. 100 fr. Grandes dames du xixe siècle, Chronique du temps de Paris, Perrin, 1911. 1 vol. in-8° avec 9 portraits. VIDIER. Le trésor de la Sainte-Chapelle. Travail important inséré par l'auteur dans les Mémoires de la Société de l'histoire de Paris, T. 34 à 37. (1907 à 1910). On trouve dans cet ouvrage, à la date du 5 août 1318, que l'Abbé et les Chanoines de Saint-Spire de Corbeil offrent au trésorier et aux chanoines de la SainteChapelle, une partie des reliques de Saint-Spire (Exuperius), patron de leur église. PÉRIODIQUES SOLIÈRES (F. de). - Annuaire général des Sociétés françaises militaires, patriotiques et sportives. 9me année, 1911, in-8°. ... La Gazette de Seine-et-Oise, organe républicain des cantons d'Arpajon, Longjumeau, Corbeil, Boissy-Saint-Léger, Palaiseau, Limours, Dourdan, Rambouillet. 10º année, 1911. Journal hebdomadaire, ne paraissant qu'à intervalles irréguliers, et principalement à l'approche des temps d'élections. ... le Flambeau de la Pyramide de Brunoy, organe mensuel, commercial, industriel et immobilier. 1re année, nº 1, Janvier 1911. 4 pages, in-folio à 4 colonnes. - Brunoy, imp. Muller, administration, parc de la Pyramide.
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 +|**00000347**| 131 - ... Bulletin de l'Union des propriétaires du parc de la Faisanderie, à Villeneuve-le-Roi, organe trimestriel, nº 1, 1911. Petit in-8º de 8 pages et couverture. Georges ... - Imp. Dumont à Villeneuve-SaintL'Yvette et l'Yveline, revue guide de Rambouillet et de ses environs, publication mensuelle. re année, 1906. Petit in-8° oblong, 12 pages avec gravures et couverture. - Rambouillet, imprim. de l'Indépendant. ... Almanach-annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes, pour 1911. - Corbeil, imp. Crété. Un vol. in-8° avec gravures en noir et en couleurs. ... Bulletin paroissial de Saint-Sulpice-de-Favières, Mauchamps, Souzy-la-Briche et Villeconin. 1º année, No 1, juillet 1911. In-80 16 pages, avec gravures. ... Comice agricole de Seine-et-Oise, fondé en 1834. Compterendu des opérations du Comice en 1910, Concours de l'arrondissement d'Etampes, à Etampes. Versailles, Cerf 1911, in-8° de 223 pages. ... - Bulletin des œuvres du Diocèse de Versailles, organe du bureau diocésain, paraissant le 25 de chaque mois. No 1, 25 mai 1911. In-80 de 24 pages avec gravures et couverture. Versailles, imp. Lebon, abonnement annuel: 2 fr. ... L'Abeille de Seine-et-Oise, pour les arrondissements de Corbeil et d'Etampes, paraissant le jeudi et le dimanche. 1911, 101° année. Corbeil, imp. Crété. ... L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain, paraissant le dimanche. 32º année, 1911. 4 pages, grand format. - Corbeil, imp. Drevet. ... Le Semeur, journal départemental bi-hebdomadaire, organe des intérêts économiques de Seine-et-Oise. 1911, 6º année. Journal à huit pages, publié à Versailles. ... L'Egalité, organe des socialistes, syndicalistes et coopérateurs d'Ablon, Athis-Mons, Draveil, Epinay-sur-Orge, Juvisy, Mor-
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 +|**00000348**| 132 - sang-sur-Orge, Savigny, Sainte-Geneviève, Villeneuve-le-Roi, ViryChâtillon. ire année, No 1, mars 1911, in-folio, 4 pages à 4 colonnes. Villeneuve-Saint-Georges, imp. coopérative ouvrière. ... Annuaire de Seine-et-Oise pour 1911. Versailles, Cerf. in-8°. ... La Semaine religieuse du diocèse de Versailles. 7e année. Versailles, 1911, in-8°. ... Almanach de Thiais pour 1911. Choisy-le-Roi, imp. Chambes. Petit in-8° de 56 pages avec gravures et plan. ... Brie et Gâtinais, revue régionale mensuelle, illustrée. Meaux, imp. Lepillet. 1911, 3º année, grand in-8°. ... La Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise. 13° année, 1911, in-8°, gravures. Publiée à Versailles par la Société des sciences morales. ... Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Mémoires, T. XXXI, 1911, in-8°. ... Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin, 17º année, 1911. Mémoires, T. IX, in-80, gravures. ... Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1911. Bulletin, T. XXXVIII et mémoires T. XXXVII, in-8°. Paris, lib. Champion. - ... Société historique et archéologique du Gâtinais. 1911, Annales, T. XXIX. Fontainebleau, imp. Bourges. ... Notre bulletin Catholique d'Essonnes. 4º année, 1911, in-8°. Flers (Orne), imprimerie Catholique. ... - Bulletin de l'Union familiale du Canton de Corbeil, mensuel, paraissant le 15. ire année. No 1, Décembre 1911, in-8° Abonnement: 2 fr. par an. Imprimerie Thevenat, à St-Dizier.
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 +|**00000349**| CHRONIQUE - 14 Mai 1911. Cérémonie de la pose de la première pierre de l'Hôtel de Ville d'Essonnes. Le Ministre de l'Instruction publique assiste à cette cérémonie et l'on profite de sa présence pour lui faire inaugurer un nouveau groupe scolaire. A cette occasion, il y eut discours, banquet, distribution de rubans, etc. Le 14 Mai 1911. Inauguration par M. Fallières, Président de la République, de la Maison de retraite des artistes lyriques, installée dans le château de Ris-Orangis. Plusieurs ministres assistaient à cette belle fête qui a eu un plein succès. A la suite de l'inauguration fut offert un premier Gala, avec un très beau programme dont l'exécution recueillit de nombreux applaudissements. Des discours suivirent, puis un banquet accompagné de toasts nombreux. Le Président de la République fit l'éloge de Dranem à qui revient l'honneur de cette utile fondation. 28 Mai 1911. - Bénédiction de la nouvelle église Saint-Paul d'Essonnes, par Monseigneur Gibier, évêque de Versailles. Cette église, nouvellement construite, est appelée à desservir le Moulin-Galant et le Pressoir-Prompt, écarts assez éloignés d'Essonnes dont ils dépendent. - INAUGURATIONS A CORBEIL 11 Juin 1911. Double inauguration à Corbeil. D'abord celle du monument des Frères Galignani, installé dans le nouveau jardin de l'Hôtel de Ville. Tout Corbeil assistait à cette cérémonie favorisée par un temps superbe. Le Maire prononça un discours très apprécié dans lequel il rendit un hommage mérité à ces deux bienfaiteurs de notre ville.
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 +|**00000350**| 134 - Ce n'était pas précisément une inauguration, puisque ce même monument, placé autrefois dans le square Saint-Guenault, sur l'emplacement même de l'ancienne église de ce nom, avait été inauguré le 12 août 1888. Mais il fut déplacé quand on entreprit les travaux du nouvel Hôtel de Ville; on le relégua alors dans le jardin de l'Orphelinat où il resta plusieurs années. Les travaux étant terminés, on créa à côté de l'Hôtel de Ville, nouvellement édifié, un beau jardin où une place d'honneur avait été réservée à cé monument élevé par la reconnaissance des habitants de Corbeil. Un nouveau piédestal, tout en pierre, avait été construit; et c'est ainsi que le monument de Chapu, rajeuni et remis à neuf, motivait la fête qui rassemblait la foule autour de lui le 11 juin 1911. L'inauguration eut lieu en présence de M. le Sous-Préfet, du maire, des adjoints et des fonctionnaires de la ville. La famille était représentée par M. et Mme Jeancourt-Galignani. Devant le monument qu'entouraient (pensée touchante), les orphelins, les vieillards de l'hospice Galignani et une section de l'Ecole des filles, M. Garnier, Maire de Corbeil, rappela les bienfaits et les dons généreux des Frères Galignani envers la ville de Corbeil, et il termina son discours plein d'émotion en exprimant cette belle et juste pensée, qu'une cité s'honore en célébrant la mémoire de ses bienfaiteurs, et que c'était un devoir, dont il était heureux de s'acquitter, de rappeler tout ce que la ville de Corbeil devait à la générosité des Frères Galignani. 11 Juin 1911. Le même jour, eut lieu au cimetière de Corbeil une seconde inauguration, celle d'un monument, élevé par la ville, à la mémoire des soldats morts pour la patrie, pendant la guerre de 1870-1871. Les autorités et les diverses délégations se rangent autour du monument élevé à l'entrée de la nécropole; il consiste en une pyramide dressée sur un soubassement peu élevé; sur la pyramide, l'inscription suivante : 1870-1871 A la Mémoire des soldats français. Sur le soubassement, une palme de bronze; au-dessous, on lit : Monument élevé par la ville, les Vétérans, les mobiles et anciens combattants.
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 +|**00000351**| 135 - Les tambours battent aux champs, puis M. Calliet, président de la 413ª section des Vétérans, prononce un discours patriotique, où il rappelle le sacrifice des petits soldats français qui reposent pour toujours sous la pierre du monument élevé à leur mémoire. Il fait ensuite remise à la ville du monument qui vient d'être inauguré, et les Vétérans déposent une magnifique couronne sur une des faces de la pyramide. M. Garnier, maire de Corbeil, remercie M. Calliet des nobles sentiments qu'il vient d'exprimer en termes aussi heureux qu'éloquents. M. Simon, Conseiller général, vient ensuite au nom des AlsaciensLorrains, dont il fait partie, redire, dans un discours aussi bien pensé que bien dit, tous les motifs quile portent à s'associer de tout cœur à la cérémonie patriotique qui réunit dans le cimetière de Corbeil tous ceux qui ont le souvenir des grands événements de l'année terrible et qui ont à cœur de célébrer la mémoire des glorieux soldats morts pour la patrie. Monsieur le Sous-Préfet termine la série des discours en rappelant en termes émus et patriotiques le souvenir des enfants de notre pays qui reposent dans ce cimetière, après avoir souffert pour la patrie et donné leur vie pour elle. La musique municipale termine cette cérémonie, et le cortège se remet en marche pour aller se disloquer place Galignani. A. D. LE CHATEAU D'ECHARCON Lors de la récente reconstruction du Château d'Echarcon (1), par M. R. Treuille, son nouveau propriétaire, plusieurs cheminées (4 ou 5) du Château d'Etiolles (2), dont la démolition venait d'être commencée, furent transportées et mises en place dans le Château d'Echarcon, avec les glaces aux cadres sculptés qui les surmontaient. Ces cheminées sont donc un souvenir du Château d'Etiolles, disparu, et de la Marquise de Pompadour qui l'avait habité. 1. Echarcon, canton et à 9 kilomètres de Corbeil. 2. Etiolles, canton et à 3 kilomètres de Corbeil. A. D. Le Château d'Etiolles, qui a été récemment démoli, avait appartenu à la Marquise de Pompadour qui l'a habité à plusieurs reprises.
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 +|**00000352**| - - 136 2 Juillet 1911. Saint-Paul. - Bénédiction de la cloche de la nouvelle église Cette cloche a été baptisée sous les noms de Marie-Simone. Le parrain était M. Emile Radot, d'Essonnes, la marraine, Mlle Simone Darblay, de Saint-Germain. Belle fête religieuse et populaire et averses de dragées. LA FÊTE DES ÉCOLES Le 16 Juillet 1911, avait lieu à Corbeil, la fête des écoles, organisée par la délégation cantonale de Corbeil, sous la présidence de M. Ferdinand Dreyfus, Sénateur, Président de l'union des délégations cantonales de France. Cette fête, favorisée par un beau temps, mais un peu chaud, a été pleinement réussie. Toutes les écoles du canton y figuraient avec leurs bannières, décorées avec goût; et les garçons et filles, qui étaient au nombre de plus de deux mille, évoluèrent dans les allées Saint-Jean où avait lieu la partie la plus officielle de la cérémonie. Voici le programme de cette belle fête : - I h. 1/2. Réunion des invités et des Sociétés à l'Hôtel de Ville de Corbeil. 1 h. 3/4. - Départ du Cortège pour les allées Saint-Jean, par les rues Notre-Dame et Feray et l'avenue Carnot. 2 heures. Aux allées Saint-Jean: Chant de la Marseillaise, par les enfants. Discours. Chant des Ecoliers français, par les en- - fants. Les Ecoles de France, poésie dite par Jean Holdener. Gerbe de fleurs au pied du monument. Retour à l'Hôtel de Ville. Défilé Les vaillants du temps jadis, chant par les enfants. Dépôt d'une gerbe de fleurs au pied de la statue des frères Galignani. Sur la place du marché: Hymne à la Liberté, chantée par les enfants. Dans les halles. Récompense annuelle de la délégation à un instituteur du canton. - Prix, gravures et souvenirs aux écoles du canton.
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 +|**00000353**| 137 Aux écoles. Goûter et rafraîchissements. Guignols avec trois sujets successifs et distincts. Distribution aux enfants de 4000 objets-réclame. Place du marché. Chevaux de bois gratuits pour tous les enfants participant à la fête. Vin d'honneur. Offert, salle Rougé, aux invités, aux amicales et aux Sociétés ayant prêté leur gracieux concours. 17 Octobre 1911. Croix rouge française. - Association des dames françaises. - Comité de Corbeil. Messe de Requiem en l'église Saint-Spire de Corbeil. Présidence de Madame Jeancourt-Galignani. Discours par M. l'Abbé Bellamy, Vicaire de Corbeil. Tous les détails de cette cérémonie sont insérés dans l'Abeille, de Corbeil, du 22 octobre 1911. SAINT NICOLAS DU CHARDONNET, DE PARIS Sous la date de Janvier 1912, on lit dans le Chardonnel, journal de la paroisse Saint-Nicolas, un article qui a pour titre : Histoire de ma paroisse, et en sous-titre : L'inondation de 1910 et l'église de SaintNicolas du Chardonnet. L'aimable collègue qui se dissimule assez mal sous le nom d'emprunt de Jehan de Saint-Victor, s'exprime ainsi : << La fin du mois de décembre (1910) a été fertile en découvertes. <<< Devant la chapelle de la Sainte-Vierge, les terrassiers levèrent << une dalle tumulaire mesurant 2 mètres de longueur, sur 0,95º de << largeur, sur laquelle on put lire l'inscription suivante : Cy-gist honnorable homme M. Jacques advocat en Parlement, natif de la ville de Corbeil, déceddé le 7 jour de Janvier 1682. .. L'auteur décrit en détail toute l'ornementation de cette pierre tombale, et il regrette de ne pouvoir déchiffrer le nom tout à fait
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 +|**00000354**| - - 138 illisible de l'avocat mort en 1682, puis il ajoute en note : ce texte a été rétabli par M. D. bibliothécaire de Corbeil; qu'il nous permette de lui adresser ici nos sincères remercîments. En effet, à l'aide de quelques fragments de lettres qui restaient sur cette pierre, il a été facile à ce fonctionnaire de restituer le nom de Cordeau qui était celui de l'avocat natif de Corbeil. Et ce n'était pas bien difficile, car cette famille des Cordeau était très connue à Corbeil et l'avocat qui reposait à Saint-Nicolas du Chardonnet, était certainement un descendant de Claude Cordeau, avocat aussi, qui figure parmi les Prévosts de Corbeil, entre les années 1567 et 1569. A. D. DÉCOUVERTE A CORBEIL, D'UNE BOMBARDE DU XV. SIÈCLE Dans les premiers jours de Janvier 1912, cette bombarde fut trouvée sur le quai Bourgoin, qui borde la Seine, dans un terrain où s'élevait autrefois une importante fortification de la ville. Pour les détails, voir, au présent Bulletin l'article intitulé : Contribution à l'histoire de Corbeil, page 119.
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 +|**00000355**| NÉCROLOGIE Nous voici arrivé à ce chapitre de la Nécrologie qui doit terminer ce second Bulletin de l'année 1911, et si nous éprouvons une certaine satisfaction de voir la fin d'un travail qui fut si tristement interrompu par la mort de notre cher ami et imprimeur Bellin, nous ressentons aussi un sentiment de tristesse en comptant les bons Collègues que la mort nous a enlevés au cours de cette année 1911. En 1910, nous avions perdu sept de nos Collègues, le chiffre de nos pertes en 1911 est le même. Nous donnons donc un souvenir ému à ces sept disparus que nous citons dans l'ordre chronologique : Janvier. M. Brinon, de Pussay. Février, le 6. Mai, le 8. Juin, le 16. sous-Etiolles. Mme Vve Barthélemy, de Corbeil. M. G. Bertin-Guyot, de Massy. - M. Allain, ancien avoué à Paris, Maire de SoisyJuillet, le 5. M. Mallet (A. G.), Percepteur en retraite, à La Roche, commune de Villebon. Octobre, le 20. M. J. Bellin, imprimeur à Montdidier. Novembre, le 11. - M. Boëte, instituteur à Villecresnes. M. Brinon, industriel à Pussay (S.-et-O.) et vice-président de la Chambre de Commerce de Corbeil-Etampes, était universellement estimé et aimé, aussi sa mort a causé de nombreux regrets partout où il était connu. Mgr Gibier, Evêque de Versailles, a tenu à présider les obsèques qui ont été imposantes par le nombre et la qualité des assistants. M. Gustave Brinon, son fils aîné, a bien voulu succéder à son père en se faisant inscrire sur les listes de notre Société ; c'est un devoir agréable pour nous de l'en remercier. Madame Barthélemy était la veuve de Jules Barthélemy, bien connu à Corbeil, et l'un de nos adhérents de la première heure. Après sa mort, sa veuve avait tenu à le remplacer sur nos listes et nous l'en avons remerciée.
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 +|**00000356**| 140 - C'était une femme simple et bonne, aimée et respectée par tous. M. Louis Barthélemy, son fils, et M. Warin, Directeur général des papeteries d'Essonnes, font partie de notre Société et continuent les nobles traditions de cette belle famille. M. G. Bertin-Guyot, de Massy, habitait aussi Paris, rue du Rocher. A Massy il jouissait de l'estime générale. Il est mort à 80 ans, entouré de la considération publique. Madame G. Bertin-Guyot, sa veuve, a continué la tradition de son mari en se faisant inscrire sur les listes de notre Société. M. Allain, mort à Milan, le 16 juin 1911, au cours d'un voyage, était un ancien avoué de Paris, et le Maire de Soisy-sous-Etiolles depuis de nombreuses années. Il avait été inscrit l'un des premiers comme membre de notre Société, et à ce titre nous devons le regretter. M. Mallet (A. G.), décédé le 5 juillet 1911, à La Roche, commune de Villebon, lieu de sa résidence, était un ancien percepteur qui utilisait les loisirs de sa retraite à faire des recherches préhistoriques. A plusieurs reprises, il a donné à notre Bulletin des articles sur ses travaux et ses découvertes, qui ont été remarqués par ceux de nos Collègues qui s'occupent de cette science toute spéciale. M. Jules Bellin, de Montdidier, imprimeur et journaliste, décédé à Amiens, le 20 octobre 1911, dans une maison de santé, puis transporté à Montdidier, où a eu lieu l'inhumation. (Voir dans le présent Bulletin, page 122, l'article spécial que nous avons consacré à sa mémoire). M. Boëte François, instituteur à Villecresnes (S.-et-O.), officier de l'instruction publique, est décédé, dans sa 49º année, à Villecresnes, le II novembre 1911. M. Boëte était des nôtres depuis longtemps et nous lui devons une belle et fort intéressante monographie de Villecresnes, qui forme le T. IV de nos mémoires et documents de l'année 1904. Ce travail fut apprécié comme il le méritait, à cause de la clarté du style et des sources nombreuses et autorisées auxquelles l'auteur avait puisé pour parfaire son œuvre. La mort prématurée de M. Boëte nous inspire des regrets sincères et nous prive d'un bon Collègue et d'un collaborateur éminent. A. D.
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 +|**00000357**| TABLE DE LA 17 ANNÉE Statuts et règlement de la Société V Liste des membres. XI Conseil d'administration, bureau, comité de publication. XXII Sociétés correspondantes XXIII Compte-rendu des séances. I Assemblée générale de 1911. 6 Les Aved de Loizerolles (1702-1845), par M. Alphonse BOULÉ. 15 La Fête à la Raison à Corbeil (1793), par M. A. D. La paroisse de St-Martin d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU. 53 et 77 Promenade archéologique du 26 juin 1911, à Château35 Landon. 65 Evry-sur-Seine et les châteaux de Petit-Bourg et de Mousseaux. 71 Recherches sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil, par M. E. CREUZET (suite). 89 Une famille d'imprimeurs parisiens et le Couvent des Billettes, par M. Claude CoCHIN. 116 Contribution à l'histoire de Corbeil. Une découverte intéressante, par M. A. D. 119 Jules Bellin, par M. A. D. 122 Bibliographie. 125 Chronique. 133 Nécrologie (M. Brinon. - Mme Veuve Barthélemy. MM. G. Bertin-Guyot. Allain. Mallet. J. Bellin. - Boëte) 139
  
  
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