Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHEOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 17e Année 1911 1 re LIVRAISON CONVEIL ETAMPES PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMXI
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 +SOMMAIRE DU 1er BULLETIN DE 1911 Statuts et règlement de la Société Liste des membres. Conseil d'administration, bureau, comité de publication. Sociétés correspondantes Compte-rendu des séances. Les Aved de Loizerolles (1702-1845), par M. Alphonse BOULÉ. La Fête à la Raison à Corbeil (1793), par M. A. D. La paroisse de St-Martin d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU. V XI XXII XXIII [ 15 35 53 Les demandes de rectifications ou modifications des noms ou adresses de la liste des membres, ainsi que de tous renseignements se rapportant à la Société ou au Bulletin, doivent être adressées à M. DUFOUR, Secrétaire général, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Pour ce qui regarde les cotisations et la comptabilité, on devra s'adresser à M. PoPor père, Allées de Saint-Jean, à Corbeil. Le Conseil d'administration laisse aux auteurs l'entière responsabilité des opinions qu'ils pourront émettre dans leurs écrits.
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 17e Année — 1911 2 LIVRAISON 040 ETAMPES PARIS A. PICARD, ÉDITEUR, LIBRAIRE DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMXI
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 +SOMMAIRE DU 2 BULLETIN DE 1911 Promenade archéologique du 26 juin 1911, à ChâteauLandon. Evry-sur-Seine et les châteaux de Petit-Bourg et de Mousseaux. 65 71 · La paroisse de St-Martin d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU (suite). 77 Recherches sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil, par M. E. CREUZET (suite). 89 Une famille d'imprimeurs parisiens et le Couvent des Billettes, par M. Claude COCHIN. 116 • Chronique. Contribution à l'histoire de Corbeil. Une découverte intéressante, par M. A. D. . Jules Bellin, par M. A. D. Bibliographie.. · Nécrologie (M. Brinon. Mme Veuve Barthélemy. ― MM. G. Bertin-Guyot. - Allain. Mallet. ― 119 122 125 133 J. Bellin. - Boëte) 139 Les demandes de rectifications ou modifications des noms ou adresses de la liste des membres, ainsi que de tous renseignements se rapportant à la Société ou au Bulletin, doivent être adressées à M. DUFOUR, Secrétaire général, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Pour ce qui regarde les cotisations et la comptabilité, on devra s'adresser à M. POPOT père, Allées de Saint-Jean, à Corbeil. Le Conseil d'administration laisse aux auteurs l'entière responsabilité des opinions qu'ils pourront émettre dans leurs écrits.
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 18e Année 1912 1re LIVRAISON CONNEIL ETAMPES PARIS A. PICARD, ÉDITEUR, LIBRAIRE DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMXII
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 +SOMMAIRE DU 1er BULLETIN DE 1912 Statuts et règlement de la Société Liste des membres. Conseil d'administration, bureau, comité de publication. Sociétés correspondantes · La Paroisse de St-Martin d'Etampes (suite), par M. Ch. FORTEAU. Une arrestation à Montgeron le 12 Janvier 1794, par M. C. GATINOT De Corbeil à Paris, par M. A. D. Peinture murale dans l'Eglise Notre-Dame d'Etampes, par M. Louis-Eugène LEFÈVRE Notes pour servir à l'histoire de l'Eglise collégiale SainteCroix d'Etampes, par M. Maxime LEGRAND . La Forêt de Séquigny et le Château de Sainte-Genevièvedes-Bois, par M. A. D. GRAVURES Peinture murale de Sainte Julienne dans l'Eglise NotreV ΧΙ XXII XXIII 22 25 37 44 50 Dame d'Etampes. Plan général des Seigneuries de Ste-Geneviève, Morsan, Villemoisson et Le Perray, par Jubien, 1768. 37 56 Les demandes de rectifications ou modifications des noms ou adresses de la liste des membres, ainsi que de tous renseignements se rapportant à la Société ou au Bulletin, doivent être adressées à M. DUFOUR, Secrétaire général, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Pour ce qui regarde les cotisations et la comptabilité, on devra s'adresser à M. POPOT père, Allées de Saint-Jean, à Corbeil. Le Conseil d'administration laisse aux auteurs l'entière responsabilité des opinions qu'ils pourront émettre dans leurs écrits.
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 18e Année - 1912 2 LIVRAISON $ CHUREPOR ETARY PARIS A. PICARD, ÉDITEUR. LIBRAIRE DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMXII
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 +SOMMAIRE DU 2 BULLETIN DE 1912 Compte-rendu des séances. Assemblée générale de 1912 La Paroisse de St-Martin d'Etampes (suite), par M. Ch. FORTEAU. • La plus ancienne vue d'Etampes, xvi° siècle, par M. Max. LEGRAND. Promenade archéologique du 1er Juillet 1912, à Provins Quatre lettres autographes de Jacques Bourgoin de Corbeil (1652). Bibliographie. · Chronique (Le Château de Drabeil. La Fête des Ecoles - à Essonnes. Le Chemin de fer de Corbeil à Milly. - ―― Louis Robert. Le Château frileux. prosay ― Nécrologie (M. Forteau. M. Ch. Mottheau) - 57 60 358 68 95 102 109 115 --- Cham123 128 · • GRAVURES La plus ancienne vue d'Etampes, xvi° siècle. 98 Les demandes de rectifications ou modifications des noms ou adresses de la liste des membres, ainsi que de tous renseignements se rapportant à la Société ou au Bulletin, doivent être adressées. à M. DUFOUR, Secrétaire général, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Pour ce qui regarde les cotisations et la comptabilité, on devra s'adresser à M. POPOT père, Allées de Saint-Jean, 13, à Corbeil. Le Conseil d'administration laisse aux auteurs l'entière responsabilité des opinions qu'ils pourront émettre dans leurs écrits.
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX ANNÉE 1911. The LIV
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 +|**II**| MONTDIDIER. IMPRIMERIE J. BELLIN
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 +|**III**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 17º Année — 1911
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 +PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMXI
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 +SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. - ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. 054
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 +Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. Le titre de fondateur est acquis: 1° aux signataires des présents statuts, 2° à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un verse ment de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. ART. VII. — La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. - ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. - ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. - ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. - ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. - Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation.
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 +ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. - ART. XV et dernier. Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Vu par le Président : Bon DE COURcel. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +|**VIII**|
 +RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. --- ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année, parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. - ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin ; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société ; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société ; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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 +|**IX**|
 +ART. V. Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. - ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. - ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois ; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. -- ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. - ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur. ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. janvier. ― L'ouverture de l'année sociale est fixée au 1er Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. -- ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ART. XIV. Un Comité de publication, composé d'un vicePrésident et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle.
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 +ART. XV. - Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. . Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. — ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. — ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale ; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier. - Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications.
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 +|**XI**|
 +LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Étiolles, 12, rue Godot de Mauroi, à Paris (IXe). ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5 bis (VIII). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AMIOT, avocat à la Cour, 207, Boulevard St-Germain, Paris (VIIº). AMODRU, député, 66, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII) et au Château de Chamarande (S.-et-O.). ANDRÉ, Avoué à Corbeil. ARGELIES, ancien Député de Seine-et-Oise, à Juvisy (S.-et-O.). AUBLET-DELAUNAY (Mme), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVIIe). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 69, rue de Varenne, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVII). BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVI). BASSERIE (Me), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). BAUDELOT, avocat, 2, rue de Miromesnil, Paris (VIII). *BÉRANGER (Charles), 4, rue de Marignan, Paris (VIII). *BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VI).
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 +|**XII**|
 +BIBLIOTHÈQUE (la) COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. Dufour, bibliothécaire. MM. +BIZEMONT (le Comte de), au Château du Tremblois (M.-et-M.). * BIZEMONT (le Comte de), 8, rue Girardet, à Nancy (M.-et-M.). BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). BOBIN, pharmacien à Étampes. BOËTE, Instituteur, à Villecresnes (S.-et-O.). BONNEFILLE, ancien Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BONNEFOY, à Paris, 4, rue de la Paix (II). +*BOSELLI (Paul), 130, rue Royale, à Lille (Nord). +BOUCHER (Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUCHER (Mm), à Corbeil. BOUGIN (Louis), à Paris, 3, place Jussieu (V•). BOUILLOUX-LAFONT, banquier à Etampes. BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau, à Paris (XVIe). Boulanger, 19, quai Bourbon, Paris (IV®). BOULÉ (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). *BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON (Gustave), à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIII). BRUNOY (la Commune de) (S.-et-O.). BUNEL, agent d'assurances, 8, rue de la Cordonnerie, Etampes. CALLIET, banquier, ancien Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 8, avenue Montespan, à Paris (XVIe). CAUVIGNY (l'Abbé), curé de Ballancourt (S.-et-O.). *CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, à Port-Toutevoye par Gouvieux (Oise) et à Paris, 7, Boulevard Beauséjour (XVI). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHARON, Professeur au Collège de Melun. *CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, à Paris (XVII®). CHEHET, ingénieur, 54, rue de la Bienfaisance, Paris (VIII®). CHERON, à Lardy (S.-et-O.). CHEUVREUX, à Étiolles par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIII).
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 +|**XIII**|
 +MM. CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery, et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VII). CLAVIER (Mile), professeur à Corbeil. CLAVIER (Paul), Architecte, 21, rue de la Cordonnerie, Etampes. CLAYE, notaire à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau par Evry-petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII). COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX"). COLLÈGE (le) GROFFROY SAINT-HILAIRE, à Etampes. COLLOMP, 31, rue Marbeuf, Paris (VIII). † COPPÉE (François), membre de l'Académie française, 12, rue Oudinot, à Paris (VII). COURAUD (l'Abbé), curé de Garches (S.-et-O.). * COURCEL (le Baron Alphonse de), sénateur, au château d'AthisMons (S.-et-O.), et à Paris, 10, boulevard Montparnasse (XVe). +COURCEL (Georges de), à Vigneux. * COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O). * COURCEL (Valentin de), à Athis-Mons (S.-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VI). COURCEL (Valentin de), Archiviste-paléographe, 20, rue de Vaugirard, Paris (VI). COURCEL (Madame Henry de), 14, rue Jean-Goujon, à Paris (VIII•). CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. * CROS (Louis), notaire, à Corbeil. DAMERON, Architecte, 19, rue des Petites Bordes, à Corbeil. Dancongnée, 4, rue du Général Foy, Paris (VIII®). DANZAS (Mile), 49, rue Ampère, à Paris (XVIIe). +* DARBLAY (Aymé), au château de Saint-Germain. DARBLAY (Robert), au château de Saint-Germain, par Corbeil. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil. DECAUVILLE (Mme), à la Ferme du Bois-Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O).
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 +|**XIV**|
 +MM. DELABRECQUE, avoué à Corbeil. DELAUNAY fils, propriétaire à Saintry, par Corbeil, et à Paris, 39, Boulevard Beaumarchais (III*). DELESSARD (Mme Edouard), à Ris-Orangis, et à Paris, 10, rue de l'Université (VII). DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.). * DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VIe). DESRUES (l'Abbé), Curé Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Méry-sur-Oise (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. DOUCET (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVI). DROUIN (G.), 4, place des Saussaies, Paris (VIIIe). DUBIEZ, rue Evezard, à Etampes. DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (X), et à Brunoy, 16, rue de Réveillon (S.-et-O.). DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Élysées, à Paris (VIIIe). DUFOUR (M. A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, Corbeil. DURANDET (l'Abbé), Curé du Ris-Orangis (S.-et-O.). DUREY-COMTE (le Dr), à Corbeil. à + DUVAL (Rubens), Professeur honoraire au Collège de France, à Morsang-sur-Seine par Corbeil. DUVAL (MI), Institutrice à Palaiseau (S.-et-O.). ETAMPES (le musée d'). FERAY (Georges), 21, Avenue de l'Alma, à Paris (VIII). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris, 16, rue Cassini (XIV). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Conservateur du Musée d'Étampes. FOUCHER (l'Abbé), Curé-archiprêtre de Corbeil. FOUDRIER (l'Abbé), Curé d'Arpajon (S.-et-O.).
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 +|**XV**|
 +MM. FROMAGEOT, avocat, II, rue de l'Université, Paris (VII). GANAY (le Marquis de), au Château de Courances, par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIIIe). GANDRILLE (Mme), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. GARNIER. Maire de Corbeil, quai de la Pêcherie, à Corbeil. GATINOT, inspecteur primaire honoraire, adjoint à Montgeron (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GÉRARD (Octave), avoué à Corbeil. GEOFFROY, inspecteur à la Cie P. L. M., à Corbeil. Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. M. GIRARD, 13, rue Parrot, Paris (XIIe). GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir). MM. GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de St-Sulpice de Favières, par Boissysous-St-Yon (S.-et-O.). GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Emile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. GRANDS MOULINS de Corbeil (M. le Directeur des). GRONNIER, principal du Collège Geoffroy-St-Hilaire, à Etampes. GUÉBIN (Mme), 28, rue d'Assas, Paris (VI). GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). GUILLARD, banquier, à Corbeil. GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, à Dourdan, (S.-et-O.), et à Paris, 30, rue de Condé (VI•). HABER (André), avoué, à Corbeil. + HAUREAU (Barthélemy), Membre de l'Institut. HAÜET (Maurice), 10, avenue de Villiers, à Paris (XVII) et à Boissy-sous-Saint-Yon (S.-et-O.). HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). HINQUE (Edmond), à Yerres (S.-et-O.), et à Paris, 94, boulevard Haussmann (VIII). HUMBERT, notaire à Brunoy (S.-et-O.).
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 +MM. HOUSSOY (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII). HUET (Edmond), 12, rue St-Jacques, à Étampes. HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Etampes. * JACQUEMOT (l'Abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé de Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANCOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du faubourg St-Honoré (VIII). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Vº). JOUBERT, 25, rue d'Hauteville, Paris (Xe). Jozon (Maurice), Notaire à Corbeil. * LA BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIII). LABOURET (Camille), Conseiller d'Ambassade, 2, rue du Cirque, Paris-VIII, et à Champrosay, par Draveil (S.-et-O.). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIII). LADMIRAL (le Dr), à Étiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAUDERAUT (l'Abbé), Curé de St-Martin, à Étampes. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O.). LAVALLÉE (Pierre), Conservateur des Collections de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, au Château de Segrez, par Boissysous-St-Yon, et à Paris, 42, rue de Naples (VIIIe). LEBRET, ancien Garde des Sceaux, avocat à la Cour, 11, rue Michelet, Paris (VIº). LECACHEUR (Mme), rue Saint-Spire à Corbeil. LE GAL (l'Abbé), curé de Brunoy (S.-et-O.). LEGRAND (Maxime), Avocat, 98, rue Saint-Jacques, à Étampes. *LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IX).
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 +|**XVII**|
 +MM. LEPROUST (l'Abbé), Curé de St-Gilles, à Étampes. LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), adjoint au Maire à Corbeil. LEMAY (l'Abbé), Curé de l'Etang-la-Ville (S.-et O.). LE MICHEL, propriétaire à Saintry, par Corbeil. LESCUYER, notaire, à Etampes. LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. LORIN, Avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-PRIX, au Château de la Grange, par Évry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIII). MAINFROY (Maurice), à Saint-Jean-en-l'Isle, Corbeil. MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MALLET (Auguste), à la Roche, commune de Villebon, par Palaiseau (S.-et-O.). MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIIIe). MARION (Mme), 39, rue Saint Jacques, à Étampes. MARQUIS (Mme Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte à Paris, 33, rue Claude-Bernard (V•). MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). +MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Etiolles. MÉLINGE (l'Abbé), curé de Morigny, par Étampes (S.-et-O.). MONCANY (le Dr), à Corbeil. MONTGERMONT (le comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIII), et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et-M.). MOTTHEAU, à la Métairie de Madame, par Méry-ès-Bois (Cher). OUDIOU (Mme), 12, avenue Darblay, à Corbeil. PAILLARD, huissier, à Brie-Comte-Robert (S.-et-M.. ANNÉE 1911. ― . Tre LIV.
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 +|**XVIII**|
 +MM. PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve à Versailles. PALLAIN, gouverneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris (Ier). PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARET (Georges), 6, rue Weber, Paris (XVI) et au Château de Rottenbourg, à Montgeron (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. PASTRÉ (Aymé), au Château de Beauvoir, par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 14, rue François Ier (VIII®). PAULIN (Mile), Institutrice à St-Germain, par Corbeil. PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. PÉRIN (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (Ve). PERIN (Félix), à Morsang-sur-Orge, par Savigny-sur-Orge (S.-et-O.). PETIT (Mme Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. *PIERREDON, 150, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). PILLAS (Albert), ancien trésorier-payeur-général, 20, rue de Mouchy, à Versailles. PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVIº). PINTEAUX, 52, rue de Turbigo, Paris (III). PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruction publique, à Arthies, par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. PUYO, conservateur des hypothèques, à Corbeil. PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (Ve). RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, 43, rue de Rennes, à Paris (VI). RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.) RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.).
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 +MM. RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIII). RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VII). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir). RISCH, instituteur à Saulx-les-Chartreux, par Longjumeau (S.-et-O.). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, 71, rue de Grenelle, Paris (VII®). ROUSSELIN (l'Abbé), Curé du Mesnil-Aubry (S.-et-O.). ROUSSEAUX, ancien avoué à Corbeil. ROYER, banquier, à Dourdan (S.-et-O.). SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). *SAY (Mme), à Paris, 79, avenue Malakoff (XVIº). SIMON (Paul), Architecte, à Villeneuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (André), Maire de Bruyères-le-Châtel (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation, 46, rue Jacob, à Paris (VI), et au château du Clos Bernard, à Soisy-sous-Étiolles (S-et-O.). TAVERNIER, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (Ve). TERQUEM, à New-York (États-Unis). TETON (Gabriel), instituteur à Épinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, propriétaire à Saintry, par Corbeil. THIRROUIN (Achille), à Lisses, par Essonnes (S.-et-O.). THOMAS, architecte de la ville, à Corbeil. THOMAS (Henri), 25, rue St-Jacques, à Etampes. TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IV). *TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIII).
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 +MM. VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIII®). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 6, rue du Sud, à Versailles. VERLEY (Gaston), Architecte, à Corbeil. VERNHOLES, Architecte et professeur de dessin, à Dourdan. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIII). VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, 7, rue de Villersexel, Paris (VII). WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Soisy-sousEtiolles (S.-et-O). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier).
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 +MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. COÜARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles, Hôtel de la Préfecture. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise, à Versailles, 19, avenue de Picardie. LEFEVRE (Eugène), Archéologue, 36 bis, rue Jouffroy, Paris (XVII®). PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Vº). BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O).
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 +LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COURCEL (le Bon A. de), d'AthisMons. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. CREUZET, de Corbeil. CROS (Louis), notaire à Corbeil. DAMERON, à Corbeil. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. HUTTEAU (L.), d'Etampes. MM. JARRY (H.), de Corbeil. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. POPOT père, de Corbeil. ROUSSEAUX, de Corbeil. TOURNEUX (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Paris. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: M. le Sous-Préfet de Corbeil.-M. le Sous-Préfet d'Étampes. Président : Vice-Présidents: Secrétaire-Général : Trésorier: M. le Baron de COURCEL, membre de l'Institut. M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. CROS (Louis), notaire à Corbeil. M. M. LEGRAND, d'Etampes. M. DUFOUR, Conservateur du Musée Saint Jean. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. V. de COURCEL, d'Athis-Mons, vice-Président. CROS (Louis), vice-Président. Max. LEGRAND, d'Étampes, vice-Président. A. DUFOUR, Secrétaire général.
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 +SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments parisiens, Hôtel de Sully, 62, rue St-Antoine, Paris (IVº). Societé française d'archéologie, 8, rue Chateaubriand, Paris (XVIIe). M. Louis Serbat, secrétaire général. Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie-Comte - Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 22, Boulevard St-Michel, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun (Eure-et-Loir). Société archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or). La Société d'archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, à Melun (Seine-et-Marne).
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 +|**1**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue le 4 Avril 1911, à l'Hôtel de Ville de Corbeil. Présidence de M. L. CROS, vice-président. Etaient présents: MM. Cros, Bricard, V. de Courcel, Rousseaux, Vollant, Creuzet, Jarry et Dufour, secrétaire. Sont excusés: M. le Baron de Courcel; MM. Depoin, de Pontoise; Hutteau, d'Etampes; Marc-Pasquet, de Corbeil; Mareuse, de Paris; Mottheau, de Brunoy; Martellière, de Pithiviers; Maxime Legrand, d'Etampes; Popot, père, de Corbeil; Maurice Tourneux, de Paris. Le procès-verbal de la dernière séance (4 juillet 1910) est lu et adopté. M. le Président invite ensuite le Secrétaire général à faire connaître les changements survenus dans la Société depuis la dernière réunion du Conseil : décès, démissions et entrées de membres nouveaux. Le Secrétaire annonce donc que sept décès se sont produits en 1910, ce sont ceux de M. Soupault, de Neuilly; de M. J. Leroy, de Corbeil; de M. Clément, d'Etampes; Mathurin, curé de Linas ; Legros, de Boissy-Saint-Léger; Nourry, de Mandres et Privé, de Salonique. Nous avons en outre perdu, au cours de l'année courante 1911, 1911. - I. I
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 +|**2**|
 +M. Brinon, de Pussay et Mme veuve Barthélemy, de Corbeil, mais ces deux décès ne figurent ici que pour mémoire, car nous aurons à les signaler au cours de l'exercice de 1911. Nous avons aussi à indiquer les trois démissions suivantes : M. Sergent, de Milly; André Gibert, à Tunis et le Dr Para, de la Ferté-Alais. En résumé, nous avons perdu dix membres en 1910, sept par décès et trois par démission; ces pertes sont un peu inférieures à celles des années précédentes, elles sont compensées d'ailleurs en partie, par l'entrée dans la Société de cinq membres nouveaux dont voici les noms: M. André, avoué à Corbeil; M. Girard, 13, rue Parrot, à Paris; M. Vernholes, architecte à Dourdan; M. Labouret (Camille), Conseiller d'Ambassade à Champrosay et à Paris, 2, rue du Cirque; M. Delaunay, fils, propriétaire à Saintry et Boulevard Beaumarchais, 39, à Paris. Cette communication est accueillie avec regrets pour les disparus, mais ces regrets sont atténués par l'annonce de membres nouveaux qui viennent en partie remplacer ceux qui ne sont plus. Le Secrétaire annonce ensuite que le 2me Bulletin de 1910 est terminé et que la distribution en est déjà commencée. Il ajoute que l'Album des objets mobiliers classés de Seine-et-Oise, qui forme le T. IX de nos mémoires, a été presque entièrement distribué et que partout il a été accueilli avec satisfaction. L'ordre du jour appelle ensuite la fixation de la date de l'assemblée générale qui devra, à son tour, fixer celle de l'excursion annuelle de 1911. Une discussion s'ouvre à ce sujet, plusieurs dates sont proposées, finalement le Conseil décide que l'assemblée générale se tiendra le lundi 22 mai, à 3 h. 1/2, à l'Hôtel-de-ville de Corbeil, salle de la Bibliothèque. Le trésorier donne ensuite un aperçu sommaire de la situation financière de la Société au 31 Décembre 1910. Le Conseil, reconnaissant que cette situation continue à être satisfaisante, remercie le trésorier et décide que ce document sera soumis in extenso, selon P'usage, à l'assemblée générale. Quant aux travaux en cours, le secrétaire annonce que, pour ré-
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 +pondre au désir émis par le Conseil lors d'une séance précédente, il a fait commencer l'impression du second volume de l'histoire de Brunoy, de M. Mottheau; quatre feuilles, soit 64 pages, sont entièrement terminées, et ce travail va se poursuivre jusqu'à la fin. Ce volume sera le T. X de nos Mémoires et documents, mais, ajoute le secrétaire, il nous coûtera cher à cause des nombreuses illustrations qui émaillent le travail de M. Mottheau. Le secrétaire a la grande satisfaction de faire part au Conseil qu'il a enfin réussi à obtenir de la famille Darblay le renouvellement du bail du musée Saint Jean, qui était expiré depuis près de trois ans. Ce bail est consenti pour une période de six années commençant au 1er janvier 1911, avec continuation d'année en année, à défaut d'avis contraire, donné par lettre recommandée, un an à l'avance, par l'une ou l'autre des parties. Il est ensuite question de la maison dite d'Engelthal, près d'Epinaysur-Orge, où se trouvaient quelques débris de sculptures provenant de l'église Notre Dame de Corbeil, c'est du moins ce que prétend un bruit accrédité dans la contrée et dont Pinard, l'historien de notre pays, s'est fait l'écho dans son histoire du canton de Longjumeau. Un membre de notre société, qui avait photographié ces débris, nous assurait même que le propriétaire nous les céderait volontiers. Mais il fallait avant tout les voir afin de prendre une décision. C'est dans ce but que M. Valentin de Courcel, toujours si dévoué à notre société, résolut de faire cette excursion, et il engagea M. Dufour à l'accompagner. Ce fut une charmante promenade à travers ce canton de Longjumeau, si intéressant, mais dont le résultat archéologique fut absolument nul. En effet, arrivés à cette maison d'Engelthal, nous n'y trouvâmes plus rien, le propriétaire avait déménagé emportant ses meubles et ses pierres sculptées. C'était un déboire, mais nous pûmes cependant apprendre des jardiniers qui habitent maintenant cette maison, que le propriétaire était allé fixer sa demeure à Charenton, et nous prímes note de son adresse. Et quelques jours plus tard, M. Dufour se rendait à Charenton, à l'adresse indiquée (27 rue de Gravelle). M. Pascal, c'est le nom du propriétaire, était absent: il est employé dans une fabrique voisine et ne rentre que le soir; mais sa femme et son jeune fils lui montrèrent les pierres rapportées d'Engelthal et qui sont à présent dans un petit jardinet qui précède la maison, elles consistent en quelques
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 +débris de bases de colonnes, un ou deux chapiteaux très mutilés, et quelques autres morceaux de pierre qui échappent à toute désignation. Tout cela est dans un triste état et ne vaudrait pas le transport. Cependant, M. Dufour fit connaître à Mme Pascal qu'il était chargé par l'administration du musée Saint-Jean de Corbeil, de demander à M. Pascal s'il consentirait, comme on nous l'avait dit, à céder ses débris à ce musée Saint-Jean, et il se retira laissant son adresse. L'attente ne fut pas longue; quelques jours après sa visite à Charenton, M. Dufour recevait une lettre, dans laquelle M. Pascal s'exprimait ainsi : << Bien que très peu décidé à me défaire des vieilles pierres sculp- <<tées d'Engelthal, j'écouterais cependant une offre, si cette offre << était raisonnable; la parole est donc au musée de votre ville. Notez « que j'ai refusé, il y a peu de temps, une somme importante de ces << antiquités >>. M. Dufour répondit à M. Pascal que le musée Saint-Jean de Corbeil recevait des dons, mais, faute de budget, ne faisait pas d'acquisitions; et cette affaire d'Engelthal fut ainsi terminée. M. le Président parle ensuite de quelques objets mobiliers de nos environs dont il serait utile de demander le classement pour assurer leur conservation; il cite, entre autres, le portrait de Louise de France, par Nattier, dans l'église d'Etiolles; la vierge du portail de Longpont; les tableaux de Philippe de Champaigne dans l'église de Linas; le portail de Saint-Germain-lès-Corbeil, le tombeau des Paris de Monmartel à Brunoy, la cloche de Ris qui porte la date de 1470, etc., etc. M. le secrétaire répond que, sauf le tombeau des Paris de Monmartel qui n'existe plus (il a été détruit à la Révolution), tous les objets mobiliers qui viennent d'être signalés sont classés depuis déjà quelque temps, mais qu'il serait très utile de rechercher autour de nous ceux qui ne le seraient pas encore, afin de les signaler à l'administration des Beaux-Arts, qui ne refuserait certainement pas de classer les objets mobiliers intéressants. Enfin, M. le Président parle d'une pétition qui a été déposée sur le bureau de la Chambre des Députés et qui est signée par la presque totalité des membres de l'Académie des Beaux-Arts et par beaucoup de Sociétés savantes. Cette pétition a pour but de demander au parlement la protection et la conservation non seulement de nos belles cathédrales, mais
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 +aussi de nos plus modestes églises de villages. Tous ces monuments auxquels les populations sont si attachées, forment la plus grande partie du trésor artistique de la France. La Société de CorbeilEtampes a reçu un exemplaire de cette pétition, avec prière de la signer et de la faire parvenir ensuite à M. le Président de la Chambre des Députés. Le Conseil d'administration de la Société de Corbeil-Etampes, consulté par son Président, est unanime à décider qu'il s'associe de toutes ses forces au but recherché par la pétition dont on vient de lui donner lecture et décide qu'un exemplaire de cette pétition sera signé par son Président, au nom de la Société tout entière, et envoyé à la Présidence de la Chambre des Députés. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 h. 1/2.
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 +ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le lundi 22 Mai 1911, à l'Hôtel de ville de Corbeil Sous la présidence de M. CROS, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 heures 1/2. Étaient présents MM. Bricard, Creuset, Cros, Dufour, Garnier, Girard, Humbert, Jarry, Lasnier, Mareuse, Tourneux, Valentin de Courcel, Vollant. Se sont excusés: M. le baron de Courcel, MM. Jeancourt-Galignani; Marc-Pasquet, Lelong, Dameron, de Corbeil; Delessart, de Lardy, Hutteau, d'Etampes; Brinon fils, de Pussay; Robert Dubois, de Brunoy; Risch, de Saulx-les-Chartreux; le Maire de VilleneuveSt-Georges; J. Depoin, de Paris. M. le Président donne ensuite la parole à M. le Secrétaire général pour la lecture de son rapport sur la situation et les travaux de la Société pendant l'année 1910. Celui-ci s'exprime en ces termes : Messieurs et chers Collègues, Conformément à nos statuts, je dois, lors de l'Assemblée générale, vous rendre compte de la marche et des travaux de notre Société pendant l'année qui s'est terminée le 31 décembre 1910. Mon premier devoir est de saluer la mémoire des Collègues que la mort nous a enlevés pendant cette même année 1910, et ce n'est point sans tristesse que je vous donne le détail de cette liste funèbre. En 1909, neuf membres de notre Société nous avaient été enlevés, en 1910 nous avons eu sept décès à déplorer : ce sont ceux de MM. Soupault, de Neuilly; Clément, d'Etampes; Mathurin, curé de Linas; Legros, de Boissy-St-Léger; Nourry, de Mandres; Privé, de Salonique, et Jules Leroy, de Corbeil. Anticipant un peu sur l'Assemblée générale de 1911, j'ai parlé de ces collègues disparus dans la nécrologie annuelle de 1910, insérée au 2º bulletin de cette même année ; j'ai dit ce qu'ils étaient parmi nous et tous les titres qu'ils avaient à nos regrets, je n'ai donc point à y revenir. Aux décès que je viens de signaler, il convient d'ajouter les démissions de MM. Sergent, de Milly; André Gilbert, qui réside maintenant à Tunis, et du Dr Para, de la Ferté-Alais. Ces sept décès et les trois démissions ci-dessus portent à dix le chiffre de nos pertes en 1910.
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 +Ces vides, hélas ! ne seront pas entièrement comblés, car je ne puis leur opposer aujourd'hui que cinq inscriptions de membres nouveaux, dont voici les noms ; MM. André, avoué à Corbeil; Girard, ancien cultivateur, 13, rue Parrot, à Paris : Vernholes, architecte à Dourdan; Labouret Camille, conseiller d'Ambassade, 2, rue du Cirque, à Paris, et à Champrosay, et M. Delaunay fils, propriétaire à Saintry et 39, boulevard Beaumarchais, à Paris. C'est la première fois, depuis la création de notre Société, que j'ai à enregistrer plus de vides que de rentrées, aussi je pousse un cri d'alarme en adjurant tous nos Collègues de faire de la propagande en faveur de notre Société et de nous amener de nouveaux membres, afin de pouvoir nous maintenir à la hauteur du niveau élevé que nous avons atteint jusqu'ici et dont nous avions quelque droit d'être fiers. Faites donc des prosélytes, chers Collègues, faites-en beaucoup afin que je puisse vous dire encore en 1912, comme je l'ai dit jusqu'à présent, que notre Société continue sa marche ascendante, à notre satisfaction générale. Mais hélas, la mort impitoyable frappe sans cesse, ici comme ailleurs, et en cette année 1911, jusqu'à ce jour 22 mai, nous avons déjà eu à déplorer la mort de 5 collègues Mme Barthélemy, de Corbeil; M. Brinon, de Pussay; M. G. Guiot, de Massy; M. Rubens Duval, de Morsang; M. H. Haro, de Paris. Je dois vous parler maintenant de nos travaux de 1910. Les deux bulletins de cette année ont paru, le second a éprouvé un peu de retard puisqu'il vient seulement d'être distribué; il ne nous a pas été possible d'éviter ce retard, qui est commun à presque toutes les sociétés du genre de la nôtre; nous ferons cependant notre possible pour que 1911 soit plus régulier; et je puis vous dire à ce sujet que le premier bulletin de 1911 est déjà commencé. Nos deux bulletins de 1910 forment un ensemble de 182 pages. Le premier débute par un article nécrologique de notre regretté vice-président, le Dr Boucher; cette notice est agrémentée d'un joli portrait dont le cliché nous a été gracieusement communiqué par un ami du Docteur. Nous avons ensuite commencé la publication d'un manuscrit de l'Abbé Guiot, daté de 1790, et qui a trait aux cantons du district de Corbeil. Ce manuscrit appartient à la Bibliothèque de la ville de Rouen et il nous a été confié avec la plus grande amabilité par le Directeur de cet établissement. Les travaux de l'Abbé Guiot, ancien curé de Saint-Guenault et de Saint-Spire de Corbeil, sont très appréciés chez nous, nos bulletins peuvent en fournir la preuve ; celui que nous publions aujourd'hui offre un grand intérêt pour Corbeil et ses environs. C'est pourquoi nous l'avons donné in-extenso, dans le premier et le second bulletin de 1910, en l'éclairant et le complétant par de nombreuses annotations. Ce travail nous a demandé beaucoup de temps et de recherches, nous osons espérer que vous l'apprécierez à sa valeur. Nous avons enrichi cette notice par la reproduction de l'ex-libris du savant Abbé, dans lequel nous avons fait entrer son portrait. On y remarquera les armoiries de Rouen, sa ville natale, de Corbeil où il a résidé et de l'Abbaye de St-Victor de Paris, dont il était membre.
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 +Nous avons une observation à faire au sujet de cette gravure: elle est encartée, mais non cousue, dans le 2me bulletin de 1910, mais elle appartient au premier, c'est pourquoi nous l'avons laissée volante; on voudra donc bien la reporter en face de la page 11 du premier bulletin. La première partie du manuscrit de l'Abbé Guiot, occupe les pages 8 à 56 de ce bulletin; on trouvera, à la suite, le douloureux récit d'une grave explosion survenue à la poudrerie d'Essonnes le 27 octobre 1788. Avant que cet établissement fût transféré dans le parc du Bouchet (1822) où il se trouve maintenant (¹), il était à Essonnes, près de St-Jean, où presque chaque année de violentes explosions occasionnaient de grands malheurs. Celle que nous relatons dans notre bulletin, d'après un journal de l'époque, fut une des plus désastreuses par le nombre et la qualité de ses victimes. Ce premier bulletin se termine par un petit article sur les portes de Corbeil, alors que notre ville était fortifiée. Il y a là des détails topographiques intéressants et peu connus. Le 2me bulletin de 1910 commence avec le compte-rendu de l'Assemblée générale qui eut lieu, cette année-là, le 25 juillet, puis vient la suite et fin de la publication du manuscrit de l'Abbé Guiot, qui occupe les pages 77 à 132. J'ai dit plus haut ce qu'il fallait penser de ce travail, je n'ai donc point à y revenir, je dirai seulement qu'il tient une place importante dans nos bulletins de 1910, puisqu'il y remplit 103 pages. A la suite du manuscrit de l'Abbé Guiot, l'on trouvera un épisode de la legation du Cardinal Chigi en France, en 1664, du à la plume érudite de notre jeune confrère, M. Cl. Cochin. Le récit de cet épisode, puisé aux sources, est fort intéressant, car il se passe à Corbeil, à Soisy et presque à Petit-Bourg. A la suite, on trouve un savant article de notre vice-président d'Etampes, M. Maxime Legrand, où il fait montre d'une science peu commune sur les époques préhistoriques, qui pourra surprendre quelques-uns de nos collègues qui ne connaissaient M. Maxime Legrand que comme historien, très documenté d'ailleurs. Cette notice a le titre suivant: Hachette en amphibole, trouvée au Mesnil-Voisin, Bouray, S.-et-O. M. M. Legrand explique, avec gravure à l'appui, que cette Hachette est un type assez rare à cause de sa matière, amphibole, pierre très dure, dont il donne la composition chimique. Nous n'avons qu'une compétence très limitée dans ces antiquités lointaines, mais nous devons féliciter M. M. Legrand de ses connaissances aussi variées qu'étendues et des trouvailles intéressantes qu'il ne cesse de faire dans la région qui l'entoure. Ce deuxième bulletin se termine par la bibliographie annuelle qui contient 53 articles, la Chronique qui relate les faits saillants de l'année, et la (1) Ancienne résidence du grand marin du Quesne.
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 +Nécrologie qui donne les noms, avec une courte notice biographique, de tous les collègues que nous avons perdus au cours de l'année 1910. Après cette nécrologie, ce bulletin se termine par un article de quatre pages intitulé: Etat nominatif des rues, places, quais et ruelles de la ville de Corbeil, avec l'indication du nombre des cartouches portant inscription des lieux, exécutés par le sieur Hadancourt, soumissionnaire, sous la surveillance du sieur Lobgeois, ingénieur délégué par Monsieur le Maire de Corbeil, en 1821. Ce document, trouvé dans les archives de Corbeil, indique les places, rues, etc., de la ville de Corbeil en 1821; il avait été préparé en vue de la pose des plaques indicatrices des rues, que l'ingénieur Lobgeois appelle des cartouches, ce qui semblerait indiquer qu'avant cette époque, les noms des rues de Corbeil n'étaient pas inscrits sur les murs. La prairie St-Jean n'était pas encore lotie et habitée, et l'on peut juger, par cette nomenclature, du peu d'étendue de Corbeil il y a presque un siècle. Voilà, Messieurs et chers Collègues, ce que notre bulletin nous a donné en 1910; nous vous avons distribué en outre le Tome IX de nos Mémoires : c'est un album des objets mobiliers artistiques du département de Seine-et-Oise, qui ont été classés par la Commission des monuments historiques. Cet album contient 96 planches et donne la reproduction de 190 objets classés. Je sais déjà que cette publication a plu et j'espère qu'elle plaira à nos collègues et que tous nous sauront gré des sacrifices que nous nous imposons pour les satisfaire. Cet album n'est qu'un premier volume; un deuxième doit le suivre dans un an ou deux ; si nous réussissons dans nos projets, nous saurons vous en faire profiter. Pour l'avenir, je vous ai dit, je crois, que le premier bulletin de 1911 était commencé, j'ajoute que le T. X de nos Mémoires est en cours d'impression, 4 feuilles soit 64 pages sont déjà imprimées. Ce volume sera le T. II de l'histoire de Brunoy, par M. Ch. Mottheau; j'ai bon espoir qu'il sera terminé en 1911. J'ai encore à vous parler de notre musée Saint-Jean, qui continue à jouir de la faveur du public. Il s'augmente petit à petit; tout dernièrement j'ai reçu une collection curieuse de poteries préhistoriques du nouveau Mexique, rapportées de ce pays lointain par un de nos Collègues qui en a fait don au musée de Corbeil, sa ville natale. Cette collection sera prochainement installée dans une de nos vitrines. Je dois ajouter que nous avons enfin obtenu le renouvellement du bail de St-Jean, qui était expiré depuis trois ans. Ce nouveau bail a été consenti pour une période de 6 années, commençant au 1er Janvier 1911, avec continuation d'année en année, à défaut d'avis contraire donné par lettre recommandée, un an à l'avance, par l'une ou l'autre des parties. Je n'ai pu encore terminer l'inventaire du musée St-Jean que la ville avait demandé; j'espère pouvoir le finir bientôt et le joindre au petit guide que nous avons déjà publié. J'ai fini, Messieurs. Pardonnez-moi d'avoir usé si largement de votre patience à m'écouter, et continuez-moi encore votre indulgence pour accorder à ce rapport
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 +une bienveillante approbation qui m'aidera à continuer la tâche que vous m'avez confiée il y a plus de 16 ans et qui commence à peser lourdement sur mes épaules d'octogénaire. A la suite de cette lecture, M. Jarry, au nom de M. le trésorier empêché, donne lecture du rapport financier sur l'exercice 1910, arrêté au 31 Décembre de cette même année. COMPTE-RENDU DE L'EXERCICE 1910 ET SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1910 Recettes Solde de l'exercice 1909. 3.823 55 Cotisations de l'année 1910. 2.050 Prix de vente de Bulletins de la Société. 23 Subvention du Conseil général. Subvention de Madame Aymé Darblay. Intérêts des fonds placés.. 100 100 11935 Total des recettes. 2.392 35 2.392 35 Ensemble. 6.215 90 Dépenses 1° CONCERNANT LE MUSÉE Traitement du gardien et entretien du jardin. Travaux de menuiserie et de fumisterie. Note de chauffage. • Payé au messager pour transports divers. Note d'encadrements. 566 28 II 80 627 05 1325 8
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 +Report. 20 CONCERNANT la Société Frais d'impression du Bulletin et clichés. Cotisation à la Conférence des Sociétés Savantes de Seine-et-Oise. Souscription à 250 exemplaires de l'Album des objets classés du Département de Seine-et-Oise.. Frais de recouvrement des cotisations. Impression de lettres, circulaires et enveloppes. Reliure de 23 volumes de la Bibliothèque de la Société. Payé pour copie d'un Manuscrit de l'Abbé Guiot, appartenant à la Bibliothèque de Rouen. Couronne funéraire au convoi de notre Président. 973 100 · 525 6735 28 48 Frais d'envoi des Bulletins de la Société, correspondance et déboursés divers. . 20 65 100 25 Total des dépenses. Récapitulation Recettes. Dépenses. Reste. 627 05 1.926 60 2.55365 6.215 90 2.55365 3.662 25 Formant l'Avoir total de la Société au 31 décembre 1910 Représenté par : En dépôt chez MM. Mallet, banquiers. 3.274 90 Livret de Caisse d'Epargne. 200 15 Espèces en caisse. 187 20 Egalité. 3.662 25
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 +Libres. Répartition des fonds Réservés, comme provenant du rachat de cotisations de 26 membres fondateurs. 1.062 25 2.600 Certifié exact, Le Trésorier, POPOT. Avant de proposer l'approbation de ces deux rapports M. le Président remercie M. Dufour du zèle et de la haute compétence qu'il apporte à l'accomplissement de ses importantes fonctions ; c'est lui qui a fondé la société, c'est lui qui en est l'âme, qui en assure la vie. Il ne peut laisser passer, sans protester, l'allusion qu'à faite M. Dufour à une prétendue vieillesse, que démentent avec éclat une santé physique et morale que chacun se réjouit de constater. Notre vaillant secrétaire général continuera encore longtemps à travailler pour le plus grand bien de la société. Quant à notre excellent trésorier, M. Popot, la reconnaissance de tous ses collègues lui est acquise, ajoute M. le Président. Revenant sur le petit fléchissement que M. Dufour a constaté dans l'effectif de la société, M. le Président soumet à l'assemblée, qui adopte la proposition, appuyée par M. Mareuse, qu'une circulaire soit envoyée à toutes les personnes susceptibles de devenir de nouveaux adhérents, et une autre aux Maires des arrondissements de Corbeil et d'Etampes, pour leur demander de faire inscrire leurs communes comme membres de la société. En ce qui concerne Etampes, l'assemblée pense qu'il y aurait lieu d'essayer de s'étendre de ce côté en donnant une plus grande place aux publications intéressant cette région si riche en monuments, et où les souvenirs du passé ne font pas défaut. M. le Président entretient ensuite l'assemblée de l'album du mobilier classé de Seine-et-Oise, dont la première partie a été envoyée à tous les sociétaires. Cette publication a plu, et l'assemblée générale décide qu'il y aura lieu de souscrire à la deuxième partie, qui est en cours de préparation; chacun s'engageant à signaler à qui de
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 +droit les objets non classés se trouvant dans notre région et qui pourraient être reproduits dans le second volume. Plusieurs membres présents signalent des objets intéressants et qui méritent d'être compris dans la publication en question. M. le Président invite ensuite l'assemblée à donner son approbation au compte-rendu du secrétaire général, ainsi qu'au rapport financier du trésorier. A l'unanimité, l'assemblée approuve ces deux rapports; elle donne au trésorier décharge pleine et entière, puis elle vote de chaleureux remerciements aux deux auteurs pour leur dévouement et leur zèle envers la société. L'ordre du jour appelle ensuite les élections qui doivent se faire, conformément aux statuts, chaque année, à l'assemblée générale. En conséquence, M. le Président donne lecture de l'article VII des statuts qui est ainsi conçu : La société est administrée par un conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans, en assemblée générale. Le Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. Le tiers du Conseil sortant en 1911 se compose des sept membres suivants: MM. Creuzet, Depoin, Lasnier, Lelong, Mareuse, Vollant et Marc-Pasquet; seul ce dernier a manifesté le désir de ne pas voir renouveler son mandat. M. le Président invite donc l'assemblée à procéder à la nomination de sept membres du Conseil, et il désigne à ses suffrages les six membres sortants qui sont rééligibles. A l'unanimité, sont renommés membres du Conseil, pour trois ans, MM. Creuzet, Depoin, Lasnier, Lelong, Mareuse et Vollant. Quant au septième membre à nommer, par suite du désistement de M. Marc-Pasquet, M. le Président propose M. Dameron, architecte à Corbeil, qui, pressenti à ce sujet, a accepté. Il en est ainsi décidé, et M. Dameron, architecte, est proclamé membre du Conseil, en remplacement de M. Marc-Pasquet. M. le Président rappelle ensuite que, pour obéir aux articles II et XIV du règlement, l'assemblée générale doit nommer chaque année les membres du bureau. Se rendant à cette invitation, l'assemblée renouvelle par acclamation, pour une année, les pouvoirs du bureau tout entier; elle maintient de même en exercice, pour la même période, les membres du comité de publication.
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 +L'ordre du jour appelle ensuite l'assemblée à désigner le lieu et la date de l'excursion archéologique annuelle, pour la présente année 1911. Après discussion, l'assemblée décide, à l'unanimité, que l'excursion de 1911 aura lieu, cette année, le 26 juin prochain à ChâteauLandon. M. le Président rappelle à ce sujet, l'intérêt tout particulier qui s'attache à la visite de Château-Landon, cette ancienne capitale du Gâtinais où se trouvent de beaux et curieux vestiges du passé, sans parler de sa belle situation sur la petite rivière du Fuzain, dans un site on ne peut plus pittoresque. Pour terminer, Monsieur le Président donne la parole à M. Creuzet qui lit une curieuse notice sur une visite de Charles VIII à Corbeil, en 1484 (¹). Avant de lever la séance, Monsieur le Président informe l'assistance que le musée Saint-Jean a été exceptionnellement ouvert aujourd'hui à l'occasion de l'assemblée générale. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à cinq heures. (1) Cette notice sera insérée dans un prochain bulletin.
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 +LES AVED DE LOIZEROLLES (1702-1845). SI L'ancienne et noble famille des Havet ou Aved de Loizerolles était originaire des Pays-Bas. Jacques-André-Joseph Aved de Loizerolles, né à Douai le 12 janvier 1702, était fils d'un Loizerolles, docteur en médecine de la Faculté de Lorraine, conseiller aulique et premier médecin de l'évêque prince de Liège. Il débuta comme officier au service de la Hollande, dans le régiment des gardes prussiennes, en même temps que son frère aîné. Mais il préférait l'étude des arts et finit par se livrer à la peinture. Il vint à Paris en 1721, et en 1729 il fut agréé à l'Académie royale de peinture et de sculpture. C'est lui qui peignit en pied l'ambassadeur de la Porte, Saïd Pacha Mehemet Effendi, dont le portrait destiné à Louis XV eut au château de Choisy, en 1740, les honneurs de la salle des gardes (¹). On doit encore à son pinceau les portraits notamment de Louis XV, de Jean-Baptiste Rousseau, du stathouder Guillaume IV, du maréchalmarquis de Maillebois, du duc de Chevreuse, du comte du Luc, du marquis de Mirabeau, de l'abbé Capperonnier, professeur de la langue grecque au collège royal, de Crébillon, le poète tragique, du maréchal de Clermont-Tonnerre (qui en 1759 se trouvait son voisin de campagne à Saintry, près Corbeil); ce portrait est en pied. Citons encore ceux de deux membres de sa famille : Anne-Charlotte Gauthier de Toutry et Mlle Gauthier de Toutry, sa belle-sœur, (1) L'auteur du Voyage pittoresque des environs de Paris publié en 1779, parlant du château de Choisy, dit que l'ambassadeur turc est représenté dans son cabinet, tenant ses lettres de créance et près de partir pour entrer dans Paris, et que le fond du tableau offre une vue de cette ville prise du côté de la barrière du Trône.
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 +cette dernière vue à mi-corps filant au rouet; ces deux portraits gravés par J.-J. Baléchou. Le Petit Almanach parisien de 1762-1764, place parmi les plus célèbres peintres, c'est-à-dire les membres de l'Académie de peinture, Aved de Loizerolles, qu'il indique comme domicilié rue de Bourbon. Jacques-André-Joseph Aved de Loizerolles mourut en 1766, d'une attaque d'apoplexie. Après un médecin et un peintre, la famille de Loizerolles était appelée à produire un avocat. § 2 Le chevalier Jean-Simon Aved de Loizerolles naquit à Paris, en 1732, fit ses études au collège Mazarin, et de 1760 à 1765, exerça comme avocat au Parlement. Il devint l'émule de Pierre Gillet, de Loyseau de Mauléon, de Bonnières, de Gerbier de la Massilaye, de Tronson du Coudray et de beaucoup d'autres de ses confrères restés célèbres au Palais. Voici dans quels termes l'un de ses fils, François-Simon, qui dans un temps porta, lui aussi, le titre d'avocat sans en suivre la carrière, rend hommage aux talents qu'il sut déployer dans l'intérêt de ses clients: Tous ceux qui ont fréquenté le Palais se souviennent « d'avoir admiré dans les plaidoyers de M. de Loizerolles cet art de <<classer les faits, de développer les principes avec une clarté tou- «jours égale; - cette marche, toujours soutenue, qui allait au but << sans lenteur, comme sans précipitation; - cette dialectique d'au- << tant plus puissante que les formes de la logique y étaient heureu- <<sement déguisées ; cette richesse d'idées et d'expressions où le << goût le plus sévère ne trouvait rien à retrancher, et enfin ces << formes extérieures qu'on ne se lassait point d'admirer ». - Le chevalier avait une haute stature (cinq pieds six pouces), les cheveux et les sourcils bruns, le front haut, les yeux gris, le nez aquilin, la bouche moyenne, le menton rond, le visage rond, et vers les derniers temps de sa vie, plein. On cite, comme étant ses principaux ouvrages de jurisprudence, trois mémoires contre le marquis de Brunoy, un contre le maréchal duc de Richelieu, et neuf consultations pour le maréchal duc de Clermont-Tonnerre (de qui il était, comme son père, le voisin de campagne à Saintry) contre la comtesse de Lannion.
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 +Vers 1765, il épousa Elisabeth-Geneviève Marteau, et fut appelé, grâce au mérite dont il avait fait preuve, à présider la chambre royale de l'Arsenal, comme chef du bailliage de l'artillerie de France. Le principal office de cette juridiction était de statuer sur tous les différends entre officiers et employés aux ateliers d'artillerie. Le coup de force que le chancelier de Maupeou, ce ministre cher aux philosophes de son temps, essaya contre le Parlement de Paris. (1770-1771), enleva pour un temps au chevalier de Loizerolles l'exercice de ses fonctions de lieutenant général de ce bailliage. En 1771 il fut proposé pour l'intendance de l'île de Corse, mais sa santé l'empêcha d'accepter. Pour remplir ses loisirs, il s'occupa d'écrire sous le voile de l'anonyme dans la Bibliothèque universelle des romans dont Antoine-René Voyer d'Argenson, marquis de Paulmy, gouverneur de l'Arsenal, était le principal collaborateur, pour ne pas dire le fondateur. Rappelons en passant que cet ami du chevalier de Loizerolles, après avoir été magistrat et diplomate, se distingua comme un littérateur infatigable, fut nommé membre de l'Académie française et se forma l'une des plus belles bibliothèques que jamais particulier ait possédée. C'est elle qui, après avoir appartenu au comte d'Artois, est devenue, augmentée par ce prince de la majeure partie de celle du duc de La Vallière, et de nombreux ouvrages provenant de la bibliothèque de l'Abbaye de Saint-Victor, le fond originaire de la bibliothèque de l'Arsenal. L'avènement de Louis XVI au trône et le lit de justice tenu à Paris le 12 novembre 1774, lit dans lequel les anciens membres du Parlement furent rendus à leurs sièges et les six cours souveraines ou grands conseils créés par le chancelier de Maupeou à Arras, Blois, Châlons-sur-Marne, Clermont-Ferrand, Lyon et Poitiers supprimés, permirent au chevalier de Loizerolles de reprendre la présidence du bailliage de l'Arsenal, et le domicile qu'elle comportait cour des Célestins. En 1787, il fut nommé conseiller d'Etat, c'est-à-dire pourvu du titre honorifique qui sous la monarchie servait à récompenser les anciens magistrats. La même année et sur le rapport du marquis de Paulmy, chancelier de la reine, celle-ci chargea le chevalier de Loizerolles d'un travail sur la puissance et les prérogatives des reines de France. La manière dont il s'en acquitta lui valut d'être attaché au conseil de 1911. - 1. 2
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 +Marie-Antoinette, qui lui conféra en même temps le titre d'avocat général en survivance. Cependant les états généraux sont convoqués, s'organisent en assemblée nationale et décrètent une constitution qui ouvrait une ère nouvelle pour la société moderne; la Législative leur succède, et avec la Convention, en proie aux angoisses de l'invasion, la Terreur éclate! Le chevalier avait deux fils: l'aîné Charles-Jean Aved de Loizerolles qui avait fait partie de la compagnie écossaise des gardes du corps du roi Louis XVI, se trouvait alors en Allemagne avec les princes émigrés. Le cadet, François-Simon, avait, sous leurs ordres, servi pendant les années 1791 et 1792. Revenu à Paris au mois d'août 1793 il avait, sans avoir pu l'obtenir, sollicité un passeport. Redevenu simple particulier, le chevalier avait pris domicile, rue Saint-Victor, numéro 82 (¹). Sa vie publique passée ne pouvait que le rendre suspect d'incivisme. Or, depuis le décret du 12 août 1793, tous les gens suspects pouvaient être mis en état d'arrestation, et d'après celui du 4 septembre suivant, les comités révolutionnaires étaient chargés de leur arrestation et de leur désarmement. Un soir du mois de septembre 1793, le chevalier est arrêté au moment où il sortait du cimetière de La Madeleine, où avait été déposé le corps de Louis XVI. Il est avec son fils cadet, également arrêté, amené devant le comité révolutionnaire de la division du Jardin des plantes. De ce comité, il fut conduit à Sainte-Pélagie où il resta incarcéré avec son fils et sa femme, arrêtée elle aussi à son tour, comme comprise sans doute dans la même dénonciation. Le 21 janvier 1794, à deux heures du matin, tous trois furent transférés avec d'autres détenus à l'ancien couvent de Saint-Lazare, devenu prison. Loizerolles fils y fut logé dans une petite chambre, à côté de celle occupée par sa mère. Il a raconté plus tard les péripéties de leur captivité et les traits d'autant plus touchants de la vertu de son père que ce généreux vieillard s'occupait plus volontiers des malheureux, que le hasard lui avait donnés pour compagnons d'infortune, que de lui-même! Son attitude et ses discours excitèrent contre lui l'administrateur de Saint-Lazare, Gagnant, prévenu, paraît-il, par des moutons. Dans la soirée du 7 thermidor (1) Depuis le mois de février 1839 et par suite d'une décision du Ministre de l'Intérieur, cette rue s'appelle rue Cuvier.
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 +an II (26 juillet 1794), à sept heures, François entendit appeler Loizerolles père: Loizerolles père au greffe! criaient les guichetiers. Avant de quitter Saint-Lazare pour la Conciergerie, le chevalier put, en présence des gardiens, s'entretenir quelques instants avec son fils et sa femme, à laquelle il recommanda de se conserver pour leurs enfants. Le fils de Loizerolles ne dormait donc pas sous les yeux de son père, comme il a été raconté plus tard, notamment par Michaud, dans la Bibliographie universelle et Feller dans son Dictionnaire historique, d'une façon plus légendaire que véridique, et c'est bien à l'appel de son propre nom que le père répondit. Loizerolles père se trouvait placé seul dans une chambre ouvrant sur un corridor éloigné de celui qui déservait la chambre où se trouvait sa femme et la petite chambre où logeait leur fils. A la Conciergerie seulement, le chevalier de Loizerolles reçut notification de son acte d'accusation. En le lisant, il vit qu'il était dressé par l'accusateur public Fouquier-Tinville à la date du 6 thermidor contre François-Simon Loizerolles, ex-noble, âgé de 22 ans, né à Paris, y demeurant rue Victor, 82, et que l'accusé était appelé à répondre devant le tribunal révolutionnaire du crime de conspiration en l'intérieur de la maison d'arrêt ! De suite il conçut et manifesta la volonté de sauver son fils, en mourant à sa place! En vain Boucher, qui avait été le secrétaire de Bailly, et qui venait d'être avec le chevalier transféré de SaintLazare à la Conciergerie, chercha à l'en dissuader en lui disant qu'il allait se perdre lui-même sans le sauver. Mais ici se place une série de questions: Pourquoi le transfert du père plutôt que du fils à la Conciergerie? A quelle circonstance Loizerolles fils devait-il d'être nominativement, plutôt que son père, l'objet de l'acte d'accusation? Cet acte avait-il été mis au nom du fils par suite d'une erreur de l'huissier chargé de relever sur le registre d'écrous les indications spéciales à l'accusé ? Cet agent a-t-il ignoré qu'il y avait à Saint-Lazare le père et le fils de Loizerolles, ou n'a-t-il point songé à s'en enquérir? Ces deux écrous portant, celui du fils le numéro 233 et celui du père le numéro 233 bis, n'avaient-ils pas été établis chacun en son temps légal ? Et celui du père, omis peut-être lors de son incarcération à Saint-Lazare, n'y a-t-il été inscrit que plus tard, même après le jugement de condamnation du 8 thermidor? Tous ces points, si intéressants à connaître, ne seront sans aucun
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 +doute jamais éclairés. D'après MM. Alboize et A. Maquet, qui donnent la teneur des deux écrous dans leur ouvrage sur les prisons de l'Europe (Paris, 1845), le premier seul portait une date, celle du 11 pluviôse an II. Quoi qu'il en soit, rappelons qu'à cette époque de la Terreur la procédure du tribunal révolutionnaire avait subi de graves modifications. Depuis le 22 prairial an II (10 juin 1794), Robespierre, sur le rapport de Couthon, avait fait voter une loi afin de débarrasser le tribunal des entraves absurdes ou funestes qui pouvaient arrêter la marche de la justice nationale. L'interrogatoire secret et préalable aux débats publics avait été rendu facultatif; les dépositions des témoins, en cas d'existence de preuves soit matérielles, soit morales, pouvant naturellement obtenir l'assentiment de tout esprit juste et raisonnable, cessaient d'être obligatoires; la mort était la seule peine que pût appliquer le tribunal; la règle des jugements n'était plus que la conscience du juge éclairé par l'amour de la patrie; en outre le nombre nécessaire de jurés avait été descendu de onze à sept et le tribunal révolutionnaire était déclaré constitué pour punir les ennemis du peuple, c'est-à-dire ceux cherchant à anéantir la liberté publique soit par la force soit par la ruse! Le 8 thermidor, devant le tribunal, le chevalier de Loizerolles eut une attitude purement passive: Coffinhal présidait, et le substitut Liendon remplissait les fonctions d'accusateur public. En fait, des rectifications furent opérées sur les actes de la procédure, mais incomplètement par suite de la rapidité avec laquelle procédèrent et les jurés et le président. « En voyant arriver, dit Michelet, un vieillard au lieu d'un jeune homme, Coffinhal ne prit pas la peine d'éclairer la chose. Il falsifia tranquillement l'acte, changea les prénoms et surchargea les chiffres d'années >>. Le même jour par une exception étrange et à cause de manifestations hostiles de la part des assistants, le tribunal ne rendit pas son jugement à l'audience: ce fut dans la prison que les accusés se l'entendirent prononcer. C'est sans doute en attendant la sentence que le chevalier de Loizerolles, en présence de M. de Pranville, curé de Champigny, prononça ces paroles rappelées par M. Jules Bonnet, dans sa notice des procès criminels revisés depuis François Ier jusqu'à nos jours, Paris (1869): « Ces gens-là sont si bêtes, ils vont si vite en besogne, qu'ils n'ont pas le temps de regarder derrière eux! Il ne leur faut que des têtes; peu leur importe lesquelles, pourvu
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 +qu'ils aient leur nombre! Au surplus je ne fais pas tort à mon fils; tout le bien est à sa mère. Si au milieu de ces orages il arrive un jour serein, mon fils est jeune, il en profitera. Je persiste dans ma résolution! > Le chevalier de Loizerolles fut condamné avec vingt-deux de ses co-accusés, tous convaincus de s'être déclarés les ennemis du peuple, en prenant part aux conspirations et complots de Capet et de sa famille; en assassinant le peuple pour défendre la royauté; en entretenant des intelligences avec les ennemis de la République; en leur fournissant des secours; en participant aux crimes de Bailly, de Lafayette et de Petion; en tâchant de rompre l'unité et l'indivisibilité; en conspirant dans la maison d'arrêt dite Lazare, à l'effet de s'évader et ensuite dissoudre, par le meurtre et l'assassinat des représentants du peuple, et notamment des membres des comités de salut public et de sûreté, le gouvernement républicain, et de rétablir la royauté. Dans la soirée même du 8 thermidor (26 juillet 1794), le chevalier de Loizerolles monta dans l'une des charrettes dirigées sous les ordres d'Henriot sur la place du Trône. Il n'eut pour compagnons de la dernière heure, comme l'a écrit Henri de Latouche dans sa notice sur la vie et les ouvrages d'André Chénier (édition Charpentier, Paris, 1841), ni André Chénier, ni Roucher; ils n'étaient déjà plus depuis le 7 thermidor! Mais parmi les victimes conduites avec lui à la mort, nous citerons le marquis d'Usson, âgé de 62 ans, ancien maréchal de camp, les frères Trudaine, âgés l'un de 29 et l'autre de 28 ans, ces deux amis d'André Chénier, avec lequel ils auraient voulu mourir, — l'ancien conseiller au parlement de Dijon, Nicaut, Sabine Viriville, âgée de 31 ans, comtesse de Périgord, — Brogniard, âgé de 44 ans, ex-curé constitutionnel de Saint-Nicolas du Chardonnet, et Boucher, âgé de 36 ans, ancien secrétaire de Bailly. - - La pensée qu'il sauvait son fils fut la consolation suprême du chevalier qui, au moment de mourir, manifesta sa joie d'y avoir réussi ! (¹) Cependant et le matin du 8 thermidor, l'assemblée populaire de l'Arsenal, prévenue que le chevalier allait comparaître devant le tri1. Loizerolles figure sur la Liste générale des condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire sous le numéro 2.577.
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 +bunal révolutionnaire, avait pris un arrêté pour le réclamer. Ses rédacteurs l'avaient motivé en rappelant que le citoyen Loizerolles avait constamment éclairé les pauvres par ses lumières et s'était même signalé envers eux par beaucoup d'actes de bienfaisance. Cet effort pour le sauver se trouva annulé par la promptitude apportée dans l'exécution du jugement. Un seul jour de répit et le chevalier échappait! Le 9, en effet, le tribunal révolutionnaire condamnait encore et de nouvelles victimes périrent; mais le 10, Robespierre, mis, dès la veille, hors la loi par la Convention, montait ou plutôt était porté sur l'échafaud de la place de la Révolution. M. Thiers, dans son Histoire de la Révolution, consacre quelques lignes aux de Loizerolles : « On commettait, écrit-il, les plus étranges erreurs! Un digne vieillard, Loizerolles, entend prononcer à côté de son nom les prénoms de son fils. Il se garde de réclamer, et il est envoyé à la mort. Quelque temps après le fils est jugé à son tour, et il se trouve qu'il aurait dû ne plus exister, car un individu ayant tous ses noms avait été exécuté, c'était son père. Il n'en périt pas moins! >> Il y a là, comme on le voit, une erreur de la part de cet historien, ne pouvant du reste suffire à tous les détails de son labeur. Mais ce qu'il écrit à tort de Loizerolles au point de vue de l'autorité de la chose jugée méconnue par le tribunal révolutionnaire, il aurait pu le dire à propos de trop nombreux prévenus amnistiés ou jugés précédemment et néanmoins condamnés à mort ensuite à raison des faits objet de l'amnistie ou du jugement de renvoi (Voir DOMENGET: Fouquier-Tinville et le tribunal révolutionnaire 1878 pages 247 et suivantes). Ce ne fut que le 6 fructidor an III (27 octobre 1794) que Loizerolles fils et sa mère furent mis en liberté à la suite de la visite de Bourdon de l'Oise et de Legendre, membres du comité de sûreté générale. Deux jours après sur le pont de l'Hôtel-Dieu (¹) le jeune de Loizerolles lit une affiche où se trouve insérée sa condamnation à la peine de mort! il l'arrache, la porte à Bernière, membre du comité de législation et obtient copie du dossier. Si l'intérêt social commandait de reviser le procès du chevalier, 1. Ce pont était dit aussi le Pont au double; il était à côté de l'Hôtel-Dieu et tenait d'un bout à la rue de la Bucherie, vis à vis la rue du Fouarre, et de l'autre à la cour de l'archevêché.
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 +l'intérêt privé de sa famille rendait d'un autre côté cette procédure inévitable, la confiscation des biens se trouvant la conséquence de la condamnation prononcée. La Convention s'attribuant le droit de révision, qui n'existait plus pour les tribunaux, entendit dans sa séance du 14 pluviôse an III (2 février 1795) le rapport de Ch. Pottier, l'un de ses membres, au nom du comité de législation. Ce rapport est un document à transcrire ici dans presque tout son entier : << Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans, fut compris dans une liste de prévenus de conspiration dans l'intérieur de la maison d'arrêt. Il se trouva au nombre de ceux contre lesquels il fut porté le 6 thermidor un acte d'accusation et qui, par suite, devaient être traduits au tribunal révolutionnaire. » On assure que Loizerolles père, qui en fut instruit, trompant la vigilance de ceux qui étaient chargés de cette opération, se substitual à son fils. » Loizerolles père, traduit le lendemain 8 thermidor au tribunal, y fut compris dans la liste des condamnés à mort et exécuté le même jour. > Des copies officielles et figurées du procès ont été mises sous les yeux du comité de législation. On a vu que l'acte d'accusation du 6 thermidor a été dirigé contre Loizerolles fils; on y lit: FrançoisSimon Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans. Cette dénomination existe encore sur la minute et n'a éprouvé aucun changement, aucune altération. Il en résulte que c'est Loizerolles fils qui était accusé et qui devait être mis en jugement. > En deuxième lieu, dans l'acte contenant la déclaration des jurés, on remarque à l'article V les mêmes dénominations que dans l'acte d'accusation: François-Simon Loizerolles fils. âgé de vingt-deux ans. On a effacé le mot François pour y substituer le mot Jean; le mot fils s'y trouve également rayé et remplacé par celui de père, et les chiffres 22 sont surchargés de ceux 61; on y a ajouté ces mots : ancien lieutenant-général du régiment de l'Arsenal, ex-noble. > Loizerolles père avait été lieutenant-général du bailliage de l'Arsenal. > Cette déclaration, lorsqu'il la fit, fut sans doute mal entendue, et par suite mal rendue. > En troisième lieu, dans l'expédition figurée du jugement, on
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 +voit dans la récapitulation des noms portés en l'acte d'accusation celui de Jean-Simon Loizerolles père; ensuite, dans la transcription de l'acte d'accusation, en tête de ce jugement, on lit à l'article V : François-Simon Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans; on y a seulement effacé le mot François, pour y substituer celui de Jean. Les autres expressions de Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans, y sont restées en entier. Dans le restant de l'acte, on y trouve la dénomination de Jean-Simon Loizerolles. >> Voilà ce qui résulte de l'examen des pièces. Le comité a dû ne consulter que les principes. >> Nul ne pourra être traduit au tribunal sans un acte d'accusation. » Il n'y a point de jugement légal là où il n'y a point d'acte d'accusation. >> La confiscation ne peut être que la suite d'une condamnation légale. >> Par conséquent où il n'y a point de condamnation légale il ne peut y avoir de confiscation. >> Ici c'est Loizerolles fils qui avait été accusé, c'est Loizerolles père qui avait été mis en jugement et condamné : l'illégalité de la condamnation est palpable ». A la séance même du 14 pluviôse an III (5 février 1795) et sur la proposition du rapporteur, la Convention rendit le décret suivant : << Considérant, après avoir entendu le rapport de son comité de législation sur la pétition de la citoyenne Marteau, veuve Loizerolles, et du citoyen François Loizerolles fils, renvoyée par la commission des revenus nationaux, tendante à obtenir la mainlevée pure et simple des scellés posés après l'exécution de Jean-Simon Loizerolles père; >> Considérant que l'accusation du 6 thermidor est portée contre François Loizerolles fils, âgé de vingt-deux ans ; que dans la déclaration des jurés se trouvent les mêmes dénominations; qu'on y a substitué les mots Jean au lieu de François, PÈRE au lieu de FILS, et surchargé les chiffres 22, pour y mettre les chiffres 61; qu'on y a ajouté ces mots ancien lieutenant-général du régiment de l'Arsenal; >> Considérant que dans la transcription de l'acte d'accusation, en tête du jugement du 8 thermidor, on trouve seulement le mot Jean, substitué à celui de François; qu'on y a laissé les mots fils, âgé de vingt-deux ans ; qu'ensuite, dans le vu des pièces et dans la pronon-
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 +ciation du jugement, se trouvent les mots Jean-Simon Loizerolles ; » Considérant que l'acte d'accusation a été porté contre Loizerolles fils, alors détenu dans la maison d'arrêt dite Lazare, et depuis mis en liberté ; qu'il n'y a aucun acte d'accusation porté contre Loizerolles père; qu'il ne pouvait, par conséquent, être mis en jugement; qu'il n'a été compris sur la liste des condamnés que par une substitution de nom infiniment coupable, et qui fait disparaître à son égard toute apparence de formes légales, la Convention décrète ce qui suit : > Le jugement du tribunal révolutionnaire, du 8 thermidor, est réputé non avenu contre Jean-Simon Loizerolles; il n'y a lieu à la confiscation des biens dépendants de sa succession; les scellés et séquestres qui pourraient avoir été mis seront levés sur-le-champ partout où besoin sera. » Le présent décret ne sera pas imprimé; il en sera envoyé un exemplaire manuscrit à la commission des revenus nationaux » (¹). 23 La condamnation du chevalier de Loizerolles devait être et fut l'un des points discutés au procès de Fouquier-Tinville. Arrêté en thermidor an II, l'ancien accusateur public du tribunal révolutionnaire avait vu commencer son procès et celui de trente co-prévenus le frimaire an III. Suspendue quelque temps, l'instruction fut reprise le 8 germinal pour avoir en floréal sur la place de Grève, avec l'exécution capitale de Fouquier-Tinville et de quinze autres condamnés, son dénoûment légal. Au nombre de ses co-accusés figurait notamment Foucault, juge au tribunal révolutionnaire (Coffinhal avait été exécuté avec Robespierre). L'un des chefs d'accusation était que Barbier, ex-substitut, Foucault, ex-juge, avaient signé un jugement du 8 thermidor, qui condamnait le père pour le fils, quoique le nom de ce dernier fût énoncé dans l'acte d'accusation et même dans le jugement et que la seule présence du père, âgé de plus de 60 ans, dut assez mettre à portée les spectateurs de connaître qu'il était plus âgé que son fils, qui n'avait que 22 ans d'après les pièces du procès. Loizerolles fils fut entendu comme témoin. Dans le cours de sa déposition et parlant de son père, amené à la barre quoique non accusé, il prononça ces paroles : « Je demande pourquoi l'accusateur 1. M. Jules Bonnet, avocat à la cour d'appel de Paris, a traité l'affaire Loizerolles. Voir sa Notice des procès criminels revisés depuis François Ier jusqu'à nos jours avec des notes explicatives; nouvelle édition, Paris 1869.
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 +public ne le fit pas retirer des débats ?... En m'assassinant comme complice de conspirations imaginaires, l'apparence des formes n'aurait point été violée; mais elle l'a été d'une manière bien criminelle à son égard, puisqu'il n'y a contre lui ni acte d'accusation ni question aux jurés ! >> Dans un mémoire prétendu justificatif, Fouquier-Tinville, avant les débats publics, avait fourni le 6 germinal an III ses explications. « C'est Loizerolles père, disait-il, qui a été dénoncé comme ayant trempé dans la conspiration de Lazare; ce fait est prouvé par la dénonciation. Mais comme depuis l'odieuse loi du 22 prairial il n'y avait plus d'interrogatoire secret pour se procurer les prénoms et qualités des prévenus traduits au tribunal, il fallait envoyer dans les différentes maisons d'arrêt où ils étaient, et celui qui a été à Lazare pour prendre les prénoms n'a pas eu l'attention de demander s'il y avait plusieurs Loizerolles à Lazare; il a pris les prénoms, âge et qualités du fils qui s'est présenté au lieu du père, quoique sa note porte bien Loizerolles père. Les prénoms, âge et qualités ont été remplis par le secrétaire du parquet tels qu'ils ont été rapportés. Voilà l'erreur qui n'aurait pu avoir lieu dans tout autre cas que celui d'une conspiration de prison qui embrassait plusieurs individus. Mais il n'y a pas eu d'erreur quant aux individus : l'huissier était chargé d'extraire Loizerolles père; aussi l'a-t-il écroué le 7 à la Conciergerie, en notifiant l'acte d'accusation. C'est Loizerolles père qui a été mis en jugement et jugé et condamné. L'identité de la personne a été reconnue dans l'audience; on s'est aperçu que l'âge, les prénoms, les qualités énoncés dans l'acte d'accusation n'étaient pas les siens; on a inscrit son âge, ses prénoms et qualités. Mais par l'insouciance coupable du président Coffinhal, qui tenait l'audience, et la négligence répréhensible du commis-greffier, il paraît qu'il y a eu des surcharges sur la minute du jugement et sur les questions, et que le renvoi n'a pas été paraphé. Cette omission et ce délit, s'ils existent véritablement, sont un fait personnel au président Coffinhal et au commis-greffier chargé de l'audience, et non au substitut de l'accusateur public, qui ne signe jamais les minutes des jugements et n'en peut être responsable à aucun titre. En ce moment même, quoique la minute du jugement constate que c'est le père Loizerolles qui a été condamné, le jugement imprimé parait avoir condamné Loizerolles fils, ce qui est évidemment une erreur et une faute d'impression. » Il résulte de ces éclaircissements précis et positifs qu'il n'y
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 +a jamais eu aucun dévouement de la part de Loizerolles père pour son fils, qui n'a jamais été dénoncé, à ma connaissance, et qu'il n'y a eu aucune erreur ni substitution du père Loizerolles pour le fils >>. Mais il fut établi que le registre d'entrée de Fouquier-Tinville mentionnait réellement, sous le numéro 3175, non pas Loizerolles père, mais Loizerolles fils (voir DOMENGET, Fouquier-Tinville et le tribunal révolutionnaire) — 1878 page 386), et lors des débats public Fouquier-Tinville finit par déclarer ce qui suit : « C'était le fils Loizerolles qui était traduit en jugement; après la loi du 22 prairial on ne fit plus d'interrogatoires, on envoyait seulement dans les prisons des individus ou des huissiers qui étaient chargés de prendre les noms des détenus et de les amener au tribunal. Celui qui est allé à Lazare a pris le père pour le fils. Mon substitut, je crois que c'était Liendon, aurait dû mettre le père hors des débats ». C'était un tardif hommage. à la vérité et à la justice. Quand le décret impérial du 14 décembre 1810 eut rétabli l'Ordre des avocats, supprimé le 2 septembre 1790, le souvenir du chevalier de Loizerolles se retrouva au palais, et dans son discours de rentrée, au mois de novembre 1812, le bâtonnier Lacroix-Frainville, parlant des confrères perdus pour le barreau, se plut à rappeler Aved de Loizerolles, << ce tendre et généreux père dont le dévouement héroïque mérite de consacrer son nom à la postérité ». Enfin dans son tableau (que grava Jazet) de Louis XVI, recevant le duc d'Enghien au séjour des bienheureux, tableau dédié au comte d'Artois, le peintre Roehn n'oublia pas de placer parmi les personnages dont la fin tragique a aidé à composer sous la Restauration la légende des victimes de la Révolution, le chevalier de Loizerolles, lequel figure entre M. de Nicolaï et Lavoisier. Mais le domaine de l'histoire est plein de polémiques. Tandis que la plupart des écrivains ayant parlé de cet épisode des temps révolutionnaires, et notamment François Pagès (Histoire secrète de la Révolution française), Delille (Poème de la pitié), l'abbé Feller (Dictionnaire historique), l'abbé de Montgaillard (Histoire de France), Thiers (Histoire de la Révolution française), Henri de Latouche, et encore Michelet (Histoire de la Révolution française), - glorifient ce père de s'être empressé de mourir pour laisser vivre son fils, il s'est trouvé, pour lui contester son dévouement et son sacrifice volontaire, un historien considérable, M. Louis Blanc ! << Qui n'a lu (écrit-il dans son Histoire de la Révolution française,
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 +livre XII, chapitre Iv, intitulé la Terreur à son apogée) dans une foule de livres, et vu retracée dans un des tableaux historiques de la Révolution, la touchante scène de Loizerolles se présentant à la place de son fils et mourant pour le sauver! Ici encore le roman a été substitué à l'histoire. Les faits tels qu'ils se passèrent réellement sont ceux-ci. Parmi les détenus de la prison de Saint-Lazare, figuraient Jean Loizerolles, vieillard de soixante-un ans, et François, son fils, âgé de vingt-deux ans seulement. Le vieillard avait encouru l'inimitié de l'administrateur Gagnant: il fut dénoncé par ce dernier, mis sur la liste de ceux qu'attendait le tribunal révolutionnaire, et transféré de la prison Saint-Lazare à la Conciergerie. Mais il advint que l'huissier chargé d'aller prendre à Saint-Lazare les prénoms, âge et qualités du père, n'ayant point demandé s'il y avait plusieurs Loizerolles, prit les prénoms, âge et qualités du fils, lesquels se trouvèrent en conséquence portés sur l'acte d'accusation, lequel fut signifié à Loizerolles père après son entrée à la Conciergerie. Il s'aperçut de l'erreur commise, et craignant sans doute, s'il la faisait remarquer, d'appeler l'attention sur son fils, resté à Saint-Lazare, il eut la présence d'esprit de se taire. Mais en cela seul consista son dévouement paternel; son fils n'avait pas été dénoncé, tandis que lui l'avait été, et il ne pouvait, par suite, ignorer que la victime désignée, c'était lui-même. Il n'y avait donc pas lieu, pour lui, de se sacrifier à son fils, et, en réalité, l'affreux malentendu dont on fait tant de bruit n'exista pas, car à l'audience, Coffinhal, averti de l'erreur commise par l'huissier qui était allé à Saint-Lazare, la rectifia, séance tenante, en rétablissant sur la minute le mot Jean à la place du mot François, le mot père à la place du mot fils, et le chiffre 61 à la place du chiffre 22. En résumé, c'était Loizerolles père qui avait été dénoncé, c'était lui qu'on voulait frapper et ce fut lui que les juges, après avoir constaté son identité, condamnèrent. Il n'y eut donc point, en ce cas, substitution de personnes et la rectification à cet égard était d'autant plus nécessaire qu'il n'est pas de fait dont les ennemis de la Révolution aient tiré meilleur parti dans leurs efforts pour la rendre odieuse : témoin le contraste présenté en ces termes par un narrateur intéressé, que citent par complaisance, page 265, les éditeurs du tableau historique de la maison Lazare: Quel atroce assassinat ! quel sublime sacrifice! » La vérité ne sanctionne ni l'un ni l'autre terme de ce rapprochement, où la vengeance de l'esprit de parti perce à travers le culte
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 +de l'héroïsme; et si nos lecteurs regrettent d'avoir un acte touchant de moins à admirer dans les annales du dévouement, leur regret sera tempéré par la satisfaction d'avoir une atrocité de moins à maudire. dans les annales de la fureur ». En écrivant ces lignes, M. Louis Blanc a oublié ou méconnu l'acte de justice nécessaire à la Convention revisant le procès, et il a réédité purement et simplement la première version de Fouquier-Tinville, sans tenir compte de son dernier aveu en se passionnant, l'historien a fait tort au juriste et enlevé toute autorité à sa prétendue rectification. De son côté, l'auteur du Grand Dictionnaire universel du dixneuvième siècle, Pierre Larousse, a, dans les articles consacrés au chevalier et à son fils François-Simon, voulu, lui aussi, avoir raison de la légende de l'amour paternel que M. Berriat Saint-Prix, dit-il, a essayé de raviver dans son livre de la Justice révolutionnaire, sans rapporter aucun fait nouveau à l'appui. A cet effet Pierre Larousse rappelle qu'un écrivain tout à fait hostile aux hommes de la Révolution, M. Campardon (Histoire du tribunal révolutionnaire, tome 2, pages 117 et suivantes), après un examen approfondi des dossiers et de toutes les pièces, déclare loyalement que les assertions de Fouquier-Tinville sont exactes. Il ajoute que M. Campardon a trouvé notamment aux archives la dénonciation des moutons, Charles Jeaubert, Robert et Leymandi; que cette dénonciation qui motiva la mise en accusation commence ainsi : « Loizerolles père n'a pas cessé de lancer des sarcasmes contre la Convention et les patriotes qu'il qualifiait d'hommes de sang, etc., etc ». Puis il s'attache à démontrer que c'était bien Loizerolles père qu'on entendait traduire comme accusé, qu'il n'y eut pas de faux commis par Coffinhal, que ce dernier opéra une correction indispensable, que Loizerolles fils n'avait jamais été en cause, qu'il n'y eut pas de substitution de personne, et que le père ne put avoir la noble illusion qu'il mourait pour son fils. A l'appui de ces allégations, Pierre Larousse observe que c'était si bien le père qui avait été condamné, que ses biens et non ceux du fils furent confisqués et que le décret de la Convention qui annula cette confiscation fut une concession à laquelle on ne peut qu'applaudir au point de vue de l'humanité et de la philanthropie, mais dont la réaction tira grand parti. Nous avons cru que, quoique erronés, les aperçus du compilateur
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 +Pierre Larousse avaient ici leur place, ne serait-ce que pour recevoir de tout ce qui précède une réfutation nécessaire. Avant M. Louis Blanc, MM. Alboize et Maquet avaient déjà écrit que le tribunal révolutionnaire avait frappé la victime réellement visée et que le chevalier de Loizerolles n'avait pu sur ce point se faire illusion, mais ils s'étaient empressés d'ajouter qu'il n'en restait pas moins certain que le père crut fermement se dévouer à la mort à la place de son fils. En semblant vouloir dans une certaine mesure disculper, malgré le droit et la raison, le tribunal révolutionnaire, au moins laissaient-ils intact le généreux sacrifice conçu et accompli par le chevalier. En définitive, parce que Michaud a commis une erreur dans laquelle du reste était avant lui bien involontairement tombé le conventionnel Pottier, lui-même, erreur dont certains historiens ont abusé, et qui semble remonter à l'avocat Réal, devenu depuis comte de l'Empire, ce n'est pas une raison, sous prétexte de la rectifier, d'être injuste envers le chevalier et de lui disputer son titre de gloire. Le rapport des moutons trouvé par M Campardon ne change rien à la situation personnelle du chevalier recevant comme étant le sien un acte d'accusation libellé contre son fils; le chevalier en ignorait l'existence comme il ignorait la dénonciation qu'avait pu faire Gagnant. Dans son esprit, son fils, arrêté en même temps que lui comme suspect, pouvait à ce titre être traduit un jour quelconque devant le tribunal; rien ne lui révélait que c'était lui, le chevalier, que l'accusateur public entendait faire juger; à ses yeux l'accusation notamment d'avoir conspiré dans la prison n'avait à son égard, pas plus qu'à celui de son fils, aucun fondement spécial; n'eût-il pas été jurisconsulte que, comme homme, il devait se dire que s'il parvenait à se laisser condamner sous les noms de son fils, ce dernier ne pourrait pas être mis en accusation, puisqu'un jugement aurait déjà condamné une personne portant ses noms. Toutes ces réflexions, le chevalier les a faites; elles se présentaient d'elles-mêmes à son esprit et elles furent la réalité de ce drame accompli dans le for intérieur, tout en cœur et en pensée. Sur la liste qui servit à faire l'appel des accusés, se trouve sous le numéro 15 le nom de Loizerolles fils, et nulle part ailleurs celui de Loizerolles père. C'est l'observation que précise Henri Wallon dans son Histoire du tribunal de Paris avec le Journal de ses actes (18801881).
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 +Loizerolles se trouva être l'une des 1315 victimes qui furent immolées à la barrière du Trône, dite alors la barrière renversée, en moins de sept semaines du 26 prairial an II (14 juin 1794) au 9 thermidor (22 juillet). Enfouis et dissimulés dans un coin de terre n'ayant pas trente pieds carrés d'étendue, le long des murs du jardin qui appartenait (près du village de Pic-Pus aujourd'hui absorbé par le faubourg St-Antoine) aux religieuses chanoinesses de Saint-Augustin, leurs dépouilles mortelles ont fini par reposer dans un cimetière, le coin de terre dont il s'agit ayant été religieusement approprié. C'est le cimetière fermé de Pic-Pus, près duquel fut élevée en 1817 une chapelle par les soins des Salm Kirbourg, en mémoire de Frédéric rhingrave (rheingraf: comte du Rhin) de Salm Kirbourg, mort à 48 ans sur l'échafaud de la place du Trône le 23 janvier 1794 (4 pluviôse an II). Tous les ans une messe est dite pour le repos des âmes des morts qui dorment dans le cimetière du couvent de Pic-Pus, après la quinzaine de Pâques. Sur les tablettes de marbre posées dans la chapelle, le chevalier de Loizerolles est inscrit chronologiquement sous le numéro 1204. Son nom se trouve mêlé à ceux de Sombreuil et de son fils, de Lavoisier, du duc et de la duchesse de Mouchy née Louise d'Arpajon, de Linguet, de la maréchale et de la duchesse de Biron, du prince de Broglie, ancien membre de la Constituante, de la maréchale de Noailles née de Cossé-Brissac, de la duchesse d'Ayen, sa fille, et de la vicomtesse de Noailles, sa petite-fille, du vicomte de Beauharnais, père du prince Eugène, de Roucher et d'André Chénier. Nous terminerons cette étude par quelques documents concernant les deux fils du chevalier de Loizerolles. § 3. Charles-Jean Aved de Loizerolles, né en 1770. Il servit d'abord dans la compagnie écossaise des gardes du roi Louis XVI, et dut faire sous les ordres des princes émigrés la campagne de 1791 et 1792. La suite des événements le fit rester hors de France. Lors de la prise de Magdebourg par Ney, après la bataille d'Iéna (10 novembre 1806), il ne dut la vie qu'à la justice du maréchal.
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 +A ceux qui demandaient qu'il fût passé par les armes avec d'autres émigrés, Ney répondit qu'à Magdebourg il ne connaissait que des Prussiens! Le retour de Louis XVIII en France lui rouvrit l'entrée de la patrie. Capitaine d'infanterie et chevalier de Saint-Louis et de Saint-Jean de Jérusalem, il fut nommé juge de paix du canton de La Chapellela-Reine près Fontainebleau, le 28 avril 1817. Au souvenir de ses habitudes et de ses anciens grades militaires, M. de Loizerolles manifestait volontiers sa surprise à l'occasion de ses nouvelles et pacifiques fonctions. Il n'en jouit pas longtemps, car il décéda le 26 mars 1813, âgé de 49 ans. Ce jour même M. Hemelot, procureur du roi à Fontainebleau, en reçut la nouvelle et s'empressa d'inviter le maire de La Chapellela-Reine, qui se trouvait être M. Testot-Ferry, baron de l'Empire, chevalier de Saint-Louis, premier aide de camp du duc de Raguse et colonel de cavalerie (1), à lui faire conjointement avec l'un des suppléants de la justice de paix et le greffier, un rapport détaillé sur les causes d'une mort si subite. Du rapport que dressèrent M. le baron Testot-Ferry et M. Langlois, médecin et en même temps suppléant, il résulta que M. de Loizerolles, après de longues et vives douleurs, avait succombé aux suites d'une violente indigestion. Il fut enterré dans le cimetière de la paroisse de La Chapelle-laReine. $ 4 François-Simon Aved de Loizerolles, son frère cadet, né en 1772, habitait avec leur mère en 1818 rue de Buffon nº 13. Ainsi que nous l'avons vu plus haut, lui aussi avait servi pendant les années 1791 et 1792 sous les ordres des princes émigrés. Revenu à Paris au mois d'août 1793, il avait, sans avoir pu l'obtenir, sollicité un passe-port et avait été arrêté comme suspect en même temps que son père. Il s'intitulait avocat, professeur de langue anglaise, de langue latine, de géographie, d'histoire et de littérature. Il fut même directeur d'une maison d'éducation, rue des Morts, faubourg St-Martin. 1. C'est lui qui, lorsque la révolution était devenue menaçante pour la famille royale, avait été chargé de conduire les tantes du roi à Turin.
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 +Nous connaissons de lui les ouvrages suivants : Vers élégiaques sur les arbres funèbres plantés autour du tombeau du naturaliste Valmont de Bomare (auteur du dictionnaire d'histoire naturelle, mort en 1807); Le printemps, poème, 2 éditions (1811 et 1812); Le roi de Rome, poème allégorique, imité de la 4° églogue de Virgile (1811); La mort de Loizerolles, ou le triomphe de l'amour paternel, poème en 3 chants (1813); Captivité de St Louis II et son martyre, contenant les journées des 5 et 6 octobre 1789, des 20 juin et 10 août 1792, élégie par le chevalier de Loizerolles, ancien chevau-léger de la garde du roi (1817); La vie et la mort de Monseigneur le duc de Berry, poème élégiaque (1821); Le baptême de Sa Majesté Henri Charles Ferdinand Marie Dieudonné d'Artois, duc de Bordeaux (1822); L'Espagne délivrée, poème (1823); Les funérailles de Louis XVIII à l'abbaye St-Denis (1824); Le sacre et le couronnement de Sa Majesté Charles X (1825); La mort de Loizerolles, poème ; nouvelle édition, augmentée d'une notice sur sa vie et de son portrait, suivie de la messe des morts à Pic-Pus et d'un recueil d'élégies (1828). Cette nouvelle édition, qui n'a qu'un chant, n'a de commun avec celle de 1813 que le titre, le sujet étant traité d'une nouvelle manière. Elle est dédiée à l'un des trois défenseurs de Louis XVI, le comte de Sèze, premier président de la cour de cassation. Dans la première édition, Loizerolles fils glorifie Napoléon d'avoir clos l'ère révolutionnaire; dans la seconde il lui était impossible de ne pas se montrer personnellement heureux du retour des Bourbons, qu'avait servis son père. Les élégies au nombre de neuf publiées à la suite du poème ont été inspirées à de Loizerolles par la mort prématurée d'Auguste, son tout jeune fils. Lui-même est décédé à Paris en 1845. Il avait passé son enfance à Saintry, où les Loizerolles, depuis le peintre portraitiste, avaient une maison de campagne. Dans sa première édition il en parle avec amour: Je crois le voir encor ce bois dont le silence Favorisait les jeux de mon heureuse enfance. 1911. — I. 3
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 +O charmante retraite ! ô champêtre Saintri! Tu m'offrais la douceur de ton paisible abri. O mon frère ! à ces lieux que tu prêtais de charmes ! Là nos jours confondus s'écoulaient sans alarmes. Dans ces bois fortunés, arrondis en berceaux, Nous croissions tous les deux... ...Mon père, entraîné par le plus tendre amour, De nous, de nos progrès s'occupait chaque jour. Cette maison des Loizerolles a appartenu à Madame Goujet (voir Histoire seigneuriale, civile et paroissiale de Saintry par Emile Creuzet, page 9, la note) et est habitée aujourd'hui par Madame veuve Dollois. Alphonse BOULÉ.
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 +=====LA FÊTE A LA RAISON A CORBEIL 1793=====
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 +Nous donnons ci-après un curieux compte-rendu d'une fête révolutionnaire qui eut lieu à Corbeil le 30 Novembre 1793, la Fête à la Raison et l'inauguration des bustes de Le Pelletier et de Marat, qualifiés alors de Martyrs de la liberté. Ces fêtes eurent lieu un peu partout, avec plus ou moins d'éclat, mais peu de villes en ont gardé le souvenir. A Corbeil, le récit de la cérémonie fut gracieusement imprimé par le citoyen Didot, mais il est probable qu'il ne fut tiré qu'à fort peu d'exemplaires, car je n'en connais qu'un seul et ne l'ai jamais vu passer en vente. Peutêtre le trouverait-on à la Bibliothèque Nationale, mais en tous cas, on peut affirmer qu'il est très rare; c'est pourquoi nous croyons bien faire en l'insérant dans notre bulletin. Cette « Fête à la Raison » avait lieu sous les auspices de la Société populaire de Corbeil, qui a joué dans notre ville, pendant la période révolutionnaire, un rôle absolument prépondérant. Cette Société menait tout, dirigeait tout; les pouvoirs publics s'effaçaient devant elle, et l'histoire de la Révolution à Corbeil, sur laquelle les registres municipaux donnent fort peu de détails, serait plus intéressante et surtout bien plus complète, si nous avions les registres de la Société populaire; mais celle-ci était dirigée par des hommes en vue et animés de passions violentes, et quand la tempête fut passée, ils rentrèrent dans le rang et s'efforcèrent, par tous les moyens, de faire oublier le rôle qu'ils avaient joué au milieu des troubles de la Révolution et, pour arriver à ce but, ils détruisirent les registres et les papiers qui étaient devenus compromettants pour eux. C'est ce qui explique que le petit livret de la Fête à la Raison soit devenu si rare et si introuvable. Le Président de la Société populaire de Corbeil était alors M. Tournant, dont le fils a été notaire, puis juge de paix de Corbeil pendant de longues années ; il a signé le compte-rendu de cette fête, c'était une raison de plus pour qu'il le fit disparaître. Quoi qu'il en soit, nous espérons que ce petit retour vers le passé sera lu avec intérêt et que la Fête à la Raison, dont nous avons respecté les termes et même l'orthographe, sera désormais à l'abri de la perte et de l'oubli. A. D. --
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 +COMPTE-RENDU DE LA FÊTE A LA RAISON ET DE L'INAUGURATION DES BUSTES DES MARTYRS DE LA LIBERTÉ Célébrée par la société populaire de Corbeil-sur-Seine, le 10 du troisième mois de l'an deuxième de la République Françoise, une et indivisible (30 Novembre 1793). Le dix frimaire, la société populaire de Corbeil ayant concouru de tout son pouvoir à l'anéantissement du fanatisme, voulant en montrer sa joie, et rendre son respectueux hommage à la Raison; désirant célébrer sa fête, et solemnellement faire l'inauguration des bustes des martyrs de la liberté, elle s'étoit empressée de prier un vrai Montagnard, un fidèle défenseur de la Liberté, alors en mission à la fabrication des assignats à Essonnes, le citoyen Giraud, Représentant du Peuple, et le Citoyen Niel, Commissaire national au même lieu, qui est également connu par son civisme et les lumières qu'il a propagées, pour partager l'enthousiasme civique de tous les Citoyens. La Société populaire, ne s'occupant aussi que du soin d'embraser tous les cœurs du feu sacré de la Raison, de la liberté et de l'égalité, avoit cru devoir inviter les 86 Communes du District de Corbeil, à députer dans leur sein plusieurs Citoyens, pour venir fraterniser avec elle, et concourir aux grâces qu'elle rendroit à la Nature, à la Raison, de tous leurs Bienfaits, et au bonheur qu'elle goûtoit. Tous les vœux de la Société ont été remplis ; le Représentant du peuple, le Commissaire national, toutes les communes, toutes les Autorités constituées ont accouru se joindre à elle pour célébrer la
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 +|**UCAL_$B769661_00000079**| 37 - -- fête qu'elle avoit préparée avec autant d'ardeur que de plaisir. Dès la veille, une salve d'artillerie annonça le jour mémorable où les Républicains de Corbeil, et le Représentant, le Commissaire national, et les Députés des Communes, devoient tous ensemble rendre hommage à la divinité de la Nature et à la Philosophie. Le même jour 9, la société tenant sa Séance, le Citoyen Desmarets, membre de cette société, ayant demandé la parole, a prononcé le discours suivant qui a été souvent interrompu par des applaudissements, et par les cris chéris et universels de Vive la République ! Vive la Montagne ! Citoyens, << Assemblés pour célébrer la mémoire du plus ferme soutien de la liberté et de l'égalité, rappelons-nous ce qu'il a fait et ce qu'il fut. Marat, incorruptible ami du Peuple, consacra sa vie au soin de l'éclairer, le défendre et l'avertir des complots qu'on tramoit contre sa liberté. Les plus ténébreuses machinations n'échappoient point à son œil pénétrant. Combien de fois fit-il pâlir le Tyran sur son trône en publiant les plus secrettes conspirations? Le Despotisme alarmé voulut acheter son silence: des monceaux d'or lui furent offerts: Marat ne se contenta pas de les mépriser, il dévoila avec un nouveau courage les intrigues de ceux qui avoient tenté de le séduire. Alors les terreurs d'une Cour perfide redoublent; le traître La Fayette, digne ministre de ses fureurs, poursuit Marat ; le lâche déploie l'appareil formidable d'un siège pour investir sa maison; mais les mesures, les efforts du scélérat échouent devant le génie du grand homme; Marat échappe aux recherches de son méprisable ennemi. Jusques-là il avoit sacrifié sa fortune et son repos aux Précieux intérêts du Peuple: il fait plus, il sacrifie sa liberté, en descendant dans des souterrains où le soleil ne pénétra jamais; et là, livré tout entier au soin de sauver sa Patrie, ses brulants écrits s'élancent du sein de la terre, comme les foudres d'un volcan; mais par un double effet, en même temps qu'ils échauffent, élèvent et fortifient l'âme des Patriotes, l'aristocratie en est pulvérisée. Enfin les Tyrans font un affreux et dernier effort pour nous asservir; des milliers d'assassins se rendent par des détours au palais infernal, où les instruments meurtriers sont déposés en secret; la
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 +|**UCAL_$B769661_00000080**| 38 --- 1 trahison nous y attire, et la mort nous y attend ; mais le saint enthousiasme dont Marat a rempli tous les cœurs, nous fait surmonter les dangers. Le fer, le feu, des tourbillons de fumée, des monceaux de cadavres, n'arrêtent point nos pas; c'est en les traversant, que nous pénétrons dans l'antre du crime et que nous y exterminons les monstres qui s'étoient livrés à la barbare joie de nous exterminer. Les traîtres, les esclaves qui échappent au fer vengeur des Patriotes, se cachent; la Liberté triomphe, le Despote est dans les fers. O! jour à jamais mémorable! Marat sort des entrailles de la terre; le Peuple, ivre de joie, bénit son ami, son défenseur, et le place au nombre des Juges du Tyran. Arrivé dans le Sénat auguste, l'infatigable ami du Peuple, ne se borne pas aux pénibles travaux que son poste exige; le jour, il s'y livre sans réserve; mais son amour pour la liberté lui donne la force de surmonter la Nature, qui a consacré la nuit au repos; il éloigne le sommeil de sa paupière, pour continuer l'occupation la plus chère à son cœur ; et sans relâche, il combat le fanatisme, dévoile, poursuit les conspirateurs et les traîtres: aucuns n'échappent à la finesse de sa pénétration; en effet, elle étoit telle, que dans un siècle moins éclairé, on l'eût proclamé Prophète. Cependant, du sein de la Convention, s'élève une faction impie, qui forme des projets liberticides; l'ami du peuple les pénètre ; les conspirateurs effrayés se disent: Perdons Marat, si nous ne voulons pas qu'il nous perde. Aussitôt ils invoquent la calomnie; cette fille de l'Enfer les abreuve de ses plus noirs poisons, et leurs bouches impures les distillent avec autant d'art que leurs venins se communiquent avec la rapidité de l'éclair; Mille voix prononcent anathème sur la tête de Marat; mais Marat conserve au milieu de l'orage cette sécurité qui n'appartient qu'à la vertu. Alors ses ennemis déconcertés cherchent dans les preuves mêmes de son plus ardent patriotisme, les preuves de ses prétendus crimes; et après avoir interprété, commenté, envenimé une de ses phrases, ils demandent à grands cris un décret d'accusation contre lui. Ses amis épouvantés, répondent que s'il est prouvé que l'écrit existe, il n'est pas encore prouvé que l'ami du Peuple en soit l'Auteur. Marat, interpellé, voit la profondeur de l'abîme que la haine a creusé sous ses pas, mais dans son âme honnête, l'excès du danger ne justifie
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 +|**UCAL_$B769661_00000081**| 39 --- point la dissimulation: Jamais, dit-il, le mensonge ne profana mes lèvres ; quel que soit le crime que mes ennemis veulent trouver dans cet écrit, je le déclare, il est de moi. A ces mots, les scélérats qui veulent sa tête poussents des hurlements épouvantables. Qui auroit pu voir sans effroi cette lutte horrible du crime et de la vertu! On demande l'appel nominal; la crainte et l'espérance enchaînent la respiration des spectateurs; on compte les voix ; silence!... Marat est déclaré pur; la majorité n'est pas corrompue. La rage des traîtres est au comble; mais leur affreux projet, pour être échoué, n'est point abandonné; ils prennent des mesures plus perfides et plus sûres. Après avoir éloigné, par différens moyens, les vrais Républicains du sein de la Convention, ils s'y rendent tous; alors le crime l'emporte: Marat est décrété d'accusation. Le Peuple, tremblant pour son ami, se porte en foule au palais de la Justice; le redoutable Tribunal s'assemble; on voit les spectateurs, la bouche entr'ouverte et le front glacé, attendre dans un morne silence l'arrêt que Thémis va porter. Citoyens, calmez vos craintes ! la vérité paroit, le mensonge fuit; écoutons : c'est la voix sonore de l'équité qui se fait entendre; elle prononce : Marat est innocent. Mille cris d'alégresse font retentir les airs; le peuple se presse, entoure son ami, l'élève dans ses bras, et le porte en triomphe au sein du Sénat. Là, Marat couvert d'applaudissemens, va reprendre au midi de la Montagne la place que la Gloire lui a marqué. Qui pourroit peindre le trouble, la confusion, la rage frémissante des conspirateurs? Ah! le contentement, la joie vive et pure, l'ivresse des Républicains, peuvent seuls les égaler. Mais, cette faction criminelle ne perd pas encore l'horrible espérance qu'elle a conçue de donner des fers à sa Patrie; ses trames, ses complots, forment un dédale où l'on se perd dans des milliers de routes inconnues; mais tremblez, scélérats! Marat en a saisi le fil; son œil perçant vous y suit, et votre supplice s'apprête. Déjà ils le pressentent, le craignent; l'idée de Marat les effraie: sans cesse, il se présente à leur imagination troublée, armé de la preuve de leur trahison. Pour se délivrer des tourmens que ce nom redoutable leur fait éprouver, il faut que Marat périsse; il le faut, et sa mort est jurée. Mais quels bras employer? Qui pourra consommer un si grand crime? C'est au fond d'un Département, où leurs infernales machinations
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 +|**UCAL_$B769661_00000082**| - 40 avoient déjà porté la révolte, qu'ils vont chercher l'instrument propre à servir leur fureur; et c'est avec l'arme dangereuse et pénible de la persuasion qu'ils font passer dans la tête échauffée d'une femme leur sanguinaire projet. Séduite, égarée par leur funeste éloquence, l'Ami, le défenseur du Peuple tombera sous ses coups; elle en fait l'exécrable serment. Arrête, implacable Furie! dans quel sang précieux vas-tu tremper tes mains cruelles? La barbare, la perfide, se fraye le chemin qui doit le conduire au crime. O comble de noirceur ! c'est en intéressant le cœur qu'elle va percer, qu'elle arrive à lui. Je suis malheureuse, écrit-elle à Marat; vous êtes le refuge des in fortunés, ne refusez pas de m'entendre. Marat cherchoit dans les eaux salutaires d'un bain à rafraîchir son sang brulé par le travail et les veilles, quand il reçoit ce fatal billet. Elle est malheureuse, dit-il. Ah! qu'elle vienne, je la consolerai. Elle entre; la candeur est sur son front, mais l'enfer est dans son âme. Sa victime est sans défense, elle la contemple d'un œil satisfait, lui parle des révoltés du Calvados, de leurs progrès, feint d'en être alarmée ; et pendant que Marat cherche à la tranquilliser, elle mesure le coup affreux qu'elle a juré de ne pas manquer. Le monstre ! elle le tient son horrible serment, et d'une main forcenée elle perce le sein à notre ami, à notre véritable ami, qui s'écrie: Je me meurs! On accourt, il est mort. Marat est mort! ce cri lugubre se prolonge, et couvre Paris de deuil les conspirateurs jouissent, tandis que, la douleur dans l'âme, le front consterné et les yeux humides, le Peuple accompagne le char funèbre qui porte dans la nuit du tombeau les restes précieux de son ami. Enfin, Marat redescend dans son souterrain; sa cendre y repose; les honneurs du Panthéon l'attendent et sa mémoire est vengée. Mais, citoyens, Marat ne nous est pas ravi tout entier, puisqu'il nous laisse un grand exemple à suivre, et ses vertus à imiter. Marat aima, idolâtra sa Patrie; il combattit sans relâche pour la cause de la liberté, de l'égalité; il fut juste, désintéressé, sobre, laborieux; son nom portoit la terreur dans le cœur des méchans en même temps qu'il faisoit l'espérance des bons. Citoyens, le temps n'est plus où l'erreur et la superstition tenoient lieu de vertus cette fille du Mensonge avoit détruit les mœurs, elle est détruite à son tour; et les mœurs vont renaître. Marat, du séjour
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 +|**UCAL_$B769661_00000083**| 4.1 -- des âmes pures, jouit de cet heureux changement; il pouvoit seul nous rendre de vrais Républicains. Jurons donc tous par lui, par Le Pelletier, par leurs mânes révérés, d'aimer la Patrie, de défendre la liberté, l'égalité; de chérir, de pratiquer la vertu ; de fuir, de détester le vice; et mériter par là le plus désirable des biens, celui d'une conscience pure et d'une âme vraiment républicaine ». L'Assemblée fait le serment et l'Orateur reprend : << L'ombre de Marat, celle de Le Pelletier, sont au milieu de nous; elles ont reçu notre serment ». Vive la République ! Après cet Eloge funèbre, le citoyen Desmarets à chanté, en l'honneur de Marat, les couplets qui suivent: AIR Charmante Gabrielle. En cette auguste fête, François, signalez-vous. Du fond de sa retraite, Marat vient parmi nous; Que son brûlant génie Porte en nos cœurs L'amour de la Patrie Et ses ardeurs. Marat incorruptible, Fut toujours vertueux; Et son âme sensible Vouloit qu'on fut heureux; Il avait pour Déesse La Liberté Et pour toute richesse L'Egalité. Il ébranla le Trône Du fond de son caveau. Minerve sa patronne Dirigeoit son cerveau. Aussi craint que la foudre Il a cent fois Pensé réduire en poudre Sceptres et Rois.
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 +|**UCAL_$B769661_00000084**| 42 Traitres, brigands, perfides; Vous poignardez Marat, Et vos bras parricides Sont pour l'assassinat. Ah! tous les Patriotes Le vengeront Oui, les vrais sans-culottes En jureront. Au temple de Memoire Son nom sera gravé Par l'honneur et la gloire Il sera conservé. On lira ce distique « L'heureux Marat Mort pour la République Toujours vivra ». La Société a vivement applaudi à l'Eloge funèbre et aux Couplets, et en a ordonné l'impression. Le dix, jour de la Fête, douze coups de canons, tirés dès six heures du matin, indiquèrent que nous étions arrivés à l'heureuse époque où le Peuple François étoit véritablement libre. A neuf heures, le Représentant du Peuple, le Commissaire national et le Président de la Société furent conduits à la place de la Halle par Divers Citoyens, ayant à leur tête une musique guerrière. Là, un peuple innombrable se rangea sur deux lignes; les hommes et les femmes de tous les pays étoient indistinctement, se tenant sous le bras comme de bons amis et de bons frères; an milieu d'eux on vit arriver un groupe de blessés; la Déesse de la Guerre, représentée par une citoyenne grande, belle, vertueuse, décorée des attributs de la guerre, portée en triomphe par quatre militaires, entourée de quarante guerriers, et derrière un trophée d'armes. Ensuite, à douze pas, quatre femmes portoient un grand vase, et deux à côté y répandoient de l'encens à chaque pose. Six pas plus loin étoit une femme aimable et patriote, représentant la Liberté, portée par quatre citoyens; sous les pieds de la Liberté, on remarquoit des sceptres, des couronnes brisées, et différens attributs qui annonçoient la superstition terrassée; de chaque cotés étoient des Vestales. Douze pas après, on voyoit les bustes de Marat, Le Pelletier,
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 +|**UCAL_$B769661_00000085**| 43 -- Brutus et Rousseau, portés chacun par quatre Vestales, et entourés de plusieurs autres. Au milieu de ces bustes, étoit un vieillard portant les Tables de la Loi. Après étoient les jeunes enfants, au milieu desquels quatre portoient, sur un autel antique, quatre couronnes civiques. Plus loin, venoit une charrue sur laquelle étoit un vieillard, ayant sur la tête une couronne d'épis et de feuilles de chêne; des deux cotés huit Seyeurs, avec une faucille à la main et une poignée de blé, et derrière étoit un groupe d'Agriculteurs. Le tout étoit précédé de la musique, et immédiatement, du Représentant du Peuple, du Commissaire national et du Président de la Société populaire. Dix coups de canons ont indiqué l'ouverture de la marche. Dans cet ordre, tout a marché avec une règle admirable, dans toutes les rues de Corbeil; et de suite, on s'est rendu au champ de l'union, ou étoit élevé l'autel de la Liberté. La Guerre et la Liberté, telles qu'elles étoient accompagnées dans la marche, se sont placées sur deux façades de l'autel; sur les quatre coins ont été posés les bustes; au milieu et sur les plus hauts degrés étoient le Représentant du Peuple, le Commissaire national, et le Président de la Société. Jusqu'à ce moment, tout le Peuple avoit chanté des Hymnes patriotiques; son âme sembloit prendre une nouvelle vie: alors Tournant, Président de la Société populaire, demande la parole; un grand silence se fit, et tout le monde entendit et partagea de bon cœur ses sentiments; des applaudissements et mille cris de « Vive la République » ont couronné son discours. Il étoit ainsi conçu : Citoyens : Elle est donc enfin arrivée, l'époque mémorable du triomphe du Peuple! Citoyens, prenez-y garde! Ce n'est que depuis quelques jours que vous êtes véritablement libres, car, celui-la étoit encore esclave, qui ployoit le col sous le joug honteux de la superstition; et naguères le prestige et le mensonge exerçoient une partie de leur empire. Lorsqu'en 1789, nous secouâmes les fers qui nous flétrissoient depuis tant de siècles, nous crûmes les avoirs brisés; et pourtant, nous n'avions fait que les changer de place, nous les avions soulevés des
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 +|**UCAL_$B769661_00000086**| 44 - endroits qu'ils nous avoient meurtris, pour les laisser retomber ailleurs. La Bastille s'écroule avec fracas; mais le trône, mille fois plus hideux que les Bastilles, le trône, père et créateur des Bastilles, restoit sur pied; et à l'ombre de cette machine infernale, inventée pour le malheur, le désespoir et la perte des Nations, se formoit, de toutes les ligues, la plus funeste pour notre liberté. Le monstre qu'on appeloit Roi, les Vampires qu'on appeloit agents du gouvernement, les imposteurs qu'on appeloit Prêtres, les lâches qu'on appeloit Nobles, les riches égoïstes, les faux savans mêmes ; toutes ces hordes ambitieuses, avares, orgueilleuses, tyranniques, travailloient de concert à river de nouveau nos chaînes; et cette conjuration étoit d'autant plus dangereuse, qu'elle se composoit naturellement d'une foule d'intérêts particuliers, tous également opposés à l'intérêt commun du Peuple. Le dix août, vît tomber le trône, et avec lui, l'imbécile Tyran qui l'occupoit. Cet ouvrage sublime et dont la mémoire passera aux siècles les plus reculés, fut celui des Sans-culottes ; alors seulement nos chaînes se rompirent et tombèrent véritablement. Mais l'autel, élevé à l'inintelligible et absurde révélation par les mains intéressées de l'imposture, l'autel, complice éternel des crimes et des forfaits du trône, subsistoit et sembloit braver la vérité à la honte de la Raison. Le sacerdoce, tout dégoûtant du sang de tant de victimes innocentes et infortunées, sacrifiées à sa haine ou à sa cupidité, avoit besoin du despotisme pour prolonger et soutenir son existence. Tôt ou tard, il nous eût ramenés sous la tyranie d'un Despote; et la liberté n'eut été que précaire et incertaine, si le culte superstitieux et ses Prêtres fanatiques avoient continué de subsister. Le Génie du Peuple François, armé du flambeau de la Raison, porta enfin ses regards étincelans sur cette idole, jadis si terrible, et, d'une main hardie, il la renversa dans la poussière. Sa chute étonnante et presque inconcevable découvrit sa fragilité et son néant; et les hommes libres, étonnés eux-mêmes de leur propre ouvrage, furent honteux et confus d'avoir si longtemps craint et redouté un fantôme vain et ridicule. Elle est donc enfin véritablement conquise, cette Liberté sainte, puisque le trône du despotisme et l'autel religieux de l'imposture sont également renversés et anéantis ! Fille de la Nature! Liberté bienfaisante! tu n'as plus d'ennemis
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 +|**UCAL_$B769661_00000087**| 45 - parmi nous, et toi seule désormais recevras nos hommages. C'est pour toi que ce Romain immortel brava la puissance odieuse des Rois, et qu'il fit couler le sang de ses propres enfants. C'est pour toi qu'un autre Romain du même nom plongea un poignard dans le sein de son père. C'est à toi que ce Philosophe sensible consacra ses veilles ; c'est pour toi qu'il souffrit une longue et douloureuse persécution et qu'il déposa, dans un ouvrage à jamais célèbre, les titres qui ont enfin rendu à l'homme l'exercice de ses droits. O Brutus! O Rousseau! vous fûtes, toi, l'artisan de la Liberté de Rome, toi, le Précurseur de la Liberté des François. Et vous, Marat et Pelletier, votre sang a coulé aussi pour la Liberté. Vous en fûtes les héros et les martyrs ; vous êtes morts pour faire vivre le Peuple; vous donnâtes enfin votre dernier soupir pour vos frères et vos amis; de votre tombeau, recevez nos larmes, ce sont les tributs de nos cœurs. Mânes de Marat et de Pelletier, soyez témoins du triomphe que la Raison vient de remporter sur les préjugés religieux qui nous ont si longtemps fasciné les yeux. Oui, le Peuple François ne reconnaîtra jamais que lui seul pour souverain; il n'aura d'autre divinité que la Nature, et d'autre culte que celui de la Liberté, de la Vérité de l'Egalité et de la Raison. Le Citoyen Giraud, Représentant, qui remarquoit dans tous les yeux, dans tous les gestes, l'enthousiasme général, annonce qu'il va parler; aussitôt il règne un profond silence: on l'écoute, tous les esprits sont électrisés, et cent fois on crie à l'unanimité: Vive la Montagne! Çà va ! Et vive à toujours la Raison ! son discours étoit en ces termes : · Citoyens, << Les honneurs que chaque Commune de la République s'empresse de rendre à la mémoire de Le Pelletier et de Marat, sont une preuve non équivoque qu'ils en sont dignes; et leurs bustes placés à côté de ceux de Brutus et de Jean-Jacques, nous disent qu'ils ont marché sur les traces de ces grands hommes. Brutus poignarda un Dictateur; le Pelletier condamna un Tyran ; Rousseau, aussi grand que la Nature, dans ses Ouvrages où respire l'air de la liberté et le sentiment de l'humanité, s'y peint sur chaque
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 +|**UCAL_$B769661_00000088**| 46 page; Marat, par ses écrits philosophiques, ramena l'homme à sa dignité; Marat fut l'ami du peuple. Le Pelletier apporta en naissant une tache originelle, celle d'être né d'une caste privilégiée; mais il l'effaça bientôt par le nombre de ses vertus. Aussi bienfaisant qu'il étoit opulent, il ne se servit de sa fortune que pour soulager la misère; de ses talens, que pour défendre l'opprimé; de ses perfections, que pour en faire pratiquer l'exemple: sans ambition, il jouissoit de la considération de ses égaux, et tous les hommes l'estimoient. Marat, dans ses écrits, paroissoit quelquefois sortir des bornes du juste, mais ceux qui lui ont fait ce reproche, étoient bien loin de le connoître. Né avec un caractère pétulant, il vouloit que le feu qui l'embrasoit dévorât tous les cœurs, et nous devons peut-être à son enthousiasme la hauteur de notre révolution; son génie perçant lui découvroit l'avenir, et lui indiquoit le lieu où il devoit s'arrêter. Il avoit pris naissance dans une République: mais les bornes étroites de son pays ne pouvoient contenir ses grands principes; il chercha à les propager sur un continent plus vaste; il passa en Angleterre. Là, il vit des hommes avares et cruels. Le sordide intérêt conduit l'esprit de la Nation; les Ministres, jaloux de leur autorité et de leurs rapines, pour se maintenir en place, agrandissent la puissance de leur maître aux dépens de celle du Peuple. C'est en cachant ses chaînes, qu'ils disent au Peuple, vous êtes libres. Marat, voulut faire disparoître l'illusion, il voulut éclairer les Anglois; mais les Ministres, qui sentirent que leur pouvoir alloit s'evanouir auprès de cette masse de lumières, semèrent sous ses pas les dangers et les persécutions; le Peuple même, dans son aveuglement, contribua à s'avilir encore. Marat indigné, abandonna cette contrée ingrate, et dirigea ses pas vers le sol le plus fortuné de l'Europe; il vint en France, il crut ce pays digne de posséder le trésor de la Liberté ; il s'imagina que c'étoit là le terme de sa mission. Pendant les premières années, il commença d'abord par étudier les mœurs de ses habitans; il découvrit beaucoup de génie et quelque légèreté; il comprit qu'il ne seroit pas difficile de fixer le Français et d'agrandir sa raison. L'entreprise ne l'étonna pas et l'espoir du succès sembloit lui en offrir la certitude. Longtemps avant la Révolution, il prépara donc la France à la recevoir; dans ses écrits, par gradation, il découvroit à l'homme son origine, et, lui offrant la perspective de son bonheur, il parvint à le conduire au but. L'instant
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 +|**UCAL_$B769661_00000089**| 47 étoit favorable; l'heure de la Liberté approchoit, et Marat sonne l'heure de la Liberté. Ce son effraya le Tyran, les Aristocrates ambitieux, les Prêtres fanatiques, et pour la première fois, ils pâlirent; le premier vit son trône renversé, les autres leurs pouvoirs anéantis, la superstition détruite. Quels moyens n'employa-t-on pas pour corrompre cette âme incorruptible! Amitié perfide des grands, tu lui offris des places, des trésors! Marat méprisa ton or et tes caresses. Ne pouvant le séduire, tu cherches à l'intimider: trois mille assassins sont à sa poursuite; et c'est La Fayette, qu'il avoit eu le courage de dénoncer dans les plus beaux jours de sa gloire, de la crédulité du Peuple, qui veut que Marat soit la première victime immolée à sa perfidie. Marat, pour se dérober aux poignards des assassins, est réduit à s'enfoncer dans un souterrain. Des amis lui restoient encore, ils alimentoient sa pénible existence, tandis que du fond de son caveau, chaque jour sortoit une feuille périodique qui éclairoit le Peuple. Enfin, le traître La Fayette se démasque, fuit, et Marat reparoît ; cette apparition console ses amis; elle fut un astre nouveau pour la République, un coup de foudre contre le despotisme, lorsqu'une main perfide vient l'éteindre pour jamais. Vous rappellerai-je ses derniers momens? Il les employa à tendre des secours à son assassin. Cette Furie savoit que le plus sûr moyen de se faire introduire auprès de Marat, étoit de l'intéresser par son infortune; elle feignit d'être malheureuse, pour devenir plus criminelle. Mais, par combien d'épreuves a-t-il passé avant de terminer sa carrière? Haï par les méchans, persécuté par le fanatisme, accusé par une faction, il eut à descendre tous les degrés de l'humiliation. Ce défenseur des droits du Peuple parut devant un Tribunal impartial ; là, l'innocent prit la place du coupable; mais Marat accusé, fut le dénonciateur de ceux qui l'avoient calomnié. Que ce jour fut beau pour toi, où ton âme paroissant tout entière aux yeux de tes Juges, tu revins, rayonnant de ta propre Gloire, reprendre ta place sur la Montagne, suivi par cinquante mille Républicains! Je semblois partager ton triomphe; tu vins t'asseoir auprès de moi. C'étoit du haut de cette Montagne que son génie prenoit son essor et planoit sur toute la République ; son œil vigilant suivoit les traces de la malveillance et les pas de l'infortuné : d'une main il tenoit la foudre toujours prête à frapper les Tyrans ; de l'autre, il distribuoit des bienfaits. Tant de surveillance, tant de vertus, auroient
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 +|**UCAL_$B769661_00000090**| - - 48 dû le dérober aux fureurs des ses ennemis; mais la vengeance n'écoute point le remords, et le crime est aveugle. Citoyens, Marat et Le Pelletier ne sont plus; mais leur mémoire sera éternelle : la mort n'ensevelit pour toujours dans le même sépulcre que les dépouilles de l'esclave et du Tyran; tandis que ceux qui ont bien servi leur Patrie, passeront à l'immortalité. Les fêtes civiques célébrées à leur réputation, resteront dans le souvenir de nos enfans, et ceux-ci les transmettront à la postérité. Vous avez voulu célébrer la vôtre par un concours réuni de députations des différentes Communes de ce District: vous y avez appelé un Représentant du Peuple, il s'est montré jaloux de répondre à votre invitation: il est au milieu de vous et partage votre alégresse; il partage encore votre sensibilité à la vue des blessures de ces deux martyrs de la Liberté ; leur plaies sont autant de bouches éloquentes qui nous instruisent de nos devoirs, et le sang qu'ils ont versé, fertilisant le sol de la Liberté, enfantera des héros. Citoyens soldats, les ombres sanglantes de Le Pelletier et de Marat appellent la vengeance, ne différez pas; partout des sons guerriers se font entendre ; la voix de la Patrie appelle ses enfants; elle met votre courage en réquisition, et sa voix parle plus puissamment à vos cœurs que celle de la Nature. Parent, ami, voisin tout est dans la Patrie; le Berger même oublie son chalumeau, sa houlette se change en pique meurtrière, et l'écho ne répète plus que ce refrein: Aux Armes! Citoyens! Hâtez vos pas, la course la plus rapide ne pourra encore prévenir vos désirs; craignez d'arriver trop tard pour cueillir des lauriers; joignez-vous à vos frères d'armes, associez-vous à leurs dangers comme à leur gloire; c'est en présence de l'ennemi que la Renommée jettera sur tous un œil attentif; c'est de là qu'elle publiera les louanges, ou la honte ; c'est là qu'elle ramassera les feuilles de notre révolution pour en composer son livre éternel. Que votre nom se trouve donc inscrit sur la page qu'on aimera à relire; que son burin y trace vos actions, qu'elles servent de modèle à la postérité. De nombreux bataillons offrent à l'Europe étonnée les ressources de la Nation; ils s'agitent, ils roulent leur masse énorme ; le despotisme en sera écrasé : il ne reste qu'un dernier coup de massue à porter pour exterminer les monstres, et vos bras en seront le levier formidable; conduits par le courage et la vengeance, le coup n'en sera que plus assuré. Le Peuple Français est debout contre la tyrannie; il ne se repo-
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 +|**UCAL_$B769661_00000091**| 49 sera qu'après l'avoir terrassée, semblable au lion qui a brisé sa chaîne, le charme de la liberté qu'il s'est procurée enflamme sa fureur ; il la conserve, et finit par dévorer son oppresseur. Jeunes Guerriers, la Liberté présente à vos yeux des rayons éternels; qu'ils conduisent vos pas; qu'ils percent à travers le nuage de l'erreur; n'imitez pas ces lâches qui ont trahi leur serment ; ils avoient juré de vaincre ou de mourir, ils ont fui, et ils se sont couverts d'infamie. Vous, revenez couverts de gloire cette noble fierté répandue sur vos traits est déjà l'augure de vos succès. Tremblez, Tyrans, le Peuple Français est debout; déjà les tambours sonnent la charge, bientôt ils sonneront votre défaite, de jeunes héros s'ébranlent, ils sont en mouvement, vos trônes vont disparoître, vous avez déjà vécu. Citoyens soldats, songez à votre gloire, songez que votre mission ne sera terminée qu'après que le dernier de vos ennemis ne sera plus; alors, vous reviendrez au sein de vos familles, la Renommée vous y aura devancés ; elle y aura publié vos actions; elle aura appris que c'est dans les champs semés de dangers que vous avez moissonné les lauriers qui ne se flétrissent jamais. Sexe intéressant, vous serez le prix du courage comme vous êtes le modèle des vertus >>. Immédiatement après ce discours, le Représentant et le Commissaire national prirent chacun la main de la Liberté, et la conduisirent aux bustes de Marat et Le Pelletier qu'elle couronna. Après l'avoir remise à sa place, ils donnèrent également la main à la Guerre, qui couronna Brutus et Rousseau; et pendant ce temps, une musique guerrière et une salve d'artillerie se faisoient entendre. Jamais il ne sera possible de peindre les transports de joie que le peuple éprouvoit en ce moment; ses mains, son cœur et sa bouche étoient d'accord pour applaudir; ses embrassements annonçoient que rien ne pouvoit exprimer son alégresse. Après ces élans sublimes de sa raison, le cortège reprit sa marche, et alla dans la ci-devant église Notre-Dame, lieu ordinaire des séances de la société populaire; là furent déposés les quatre bustes couronnés. De nouveaux discours furent prononcés ; et des chansons patriotiques furent chantées. On y remarqua surtout une chanson chantée par le Citoyen Supersac, Administrateur du Département de Seineet-Oise. 1911.-1.
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 +|**UCAL_$B769661_00000092**| - - 50 Elle est conçue en ces termes : Chanson Patriotique Quels accens! Quels transports! partout la gaîté brille; La France est-elle donc une même famille ? Aux lieux mêmes où les Rois étaloient leur fierté, On célèbre la Liberté. Est-ce une illusion? Suis-je au siècle de Rhée ? J'entends chanter partout d'une voix assurée : Nous ne reconnoissons, en détestant les Rois, Que l'amour des vertus, que l'empire des lois. Enfans, guerriers, vieillards, épouses, filles, mères, Le riche citoyen, l'habitant des chaumières, Tous jurent, réunis par la Fraternité, De mourir pour la Liberté. (bis) (bis) En chassant les Tarquins, Brutus ne vit que Rome : Pour réformer le monde, instruits par ce grand homme, Nous ne reconnoissons... etc... O Spectacle enchanteur ! au nom de la Patrie, Tout s'anime et reprend une nouvelle vie : Le vieillard semble encor, par sa vivacité, Revivre pour la Liberté ; Et l'enfant, oubliant la faiblesse de l'âge, S'irrite d'être jeune, et chante avec courage Nous ne reconnoissons, etc... Jadis d'un oppresseur, l'injuste tyrannie Assouvissoit sur nous sa fureur impunie, Et l'homme vertueux dans sa captivité, Soupiroit pour la Liberté. Aujourd'hui l'homme juste a brisé ses entraves : Les Français indignés de s'être vus esclaves, Ne reconnoissent plus, etc... Peuples, qui gémissez sous un joug tyrannique, Venez voir les Français à la fête civique ; Comparez vos terreurs à la sécurité Des enfants de la Liberté ; Comparez à vos fers ces guirlandes légères (bis) (bis) Que porte en s'embrassant tout un peuple de frères; Vous ne reconnoîtrez, etc...
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 +|**UCAL_$B769661_00000093**| 51 Après cette chanson, la Citoyenne Vandet qui avoit part active dans la Fête, s'exprima en ces termes : Citoyens, Comme Prêtresse de la Liberté, la Déesse me charge d'être son organe. La Liberté ne voit dans les Français, devenus Républicains, que des immortels, des égaux, en un mot, des amis. On se doit d'exemple à ses amis, et on leur doit des conseils : la Déesse veut que sa morale soit chantante, et elle vous assure qu'elle n'envoie personne dans l'enfer. Voici, Citoyens, ce que la Déesse de la Liberté vous adresse ; AIR: Des bonnes gens. Célebrez la mémoire De mes zélés defenseurs ; Que toute votre gloire Soit de gagner tous les cœurs ; Le feu du patriotisme Est le flambeau de la Raison; Eloignez le fanatisme Vous verrez naître l'Union. Les Citoyens : Eloignons le fanatisme, Nous verrons naître l'Union. Déjà votre Commune A signalé son ardeur : La vérité n'est qu'une, Et va remplacer l'erreur : Vous pouvez tous la connoître ; Car ce précepte est certain : Que le bien ne sçauroit croître Sans l'amour de son prochain. Les Citoyens : Que le bien ne sçauroit croître Sans l'amour de son prochain.
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 +|**UCAL_$B769661_00000094**| 52 Jurez, jurez ensemble, En vous donnant tous la main : Le cœur seul nous rassemble, Oui, tout est Républicain. Vos sermens étant sincères, Aimez-vous donc à jamais, Soyez un peuple de frères, Ne vous divisez jamais. Les Citoyens : Soyons un peuple de frères, Ne nous divisons jamais. La Liberté, Citoyens, tient son empire de la Raison; rendre un hommage à la Raison, c'est donc servir la Liberté. Sous l'ancien régime, la Raison étoit esclave; aussi, vous lui chantiez : Triste Raison... etc... Mais aujourd'hui, on peut lui chanter l'inverse. Je vais commencer par lui rendre l'hommage que mon cœur me dictera. Douce Raison, je suis ton empire; Le petit Dieu n'a point séduit mon cœur. Te voir, t'aimer, le prouver, te le dire, Sera toujours mon plus parfait bonheur. A la Citoyenne Brochier, représentant la Déesse Bellone : Bellone, reçois l'encens des mortels; Tu nous peins si bien la divinité ! Va, les Républicains ont des autels Pour la valeur, l'amitié, la beauté. Il étoit alors trois heures ; chacun des Membres de la Société prit sous les bras deux des Citoyens des Commune du District, les emmena diner chez lui, et ensuite comme une famille de frères, tous se rendirent dans la ci-devant église Saint-Spire, qui étoit bien éclairée. Là, le maire de Corbeil commença à danser, et tout le monde l'imita. Au même moment, toutes les rues étoient illuminées, de sorte que la gaîté et la joie étoient répandues par-tout; et ce ne fut que vers le lendemain matin que le sommeil put succéder aux danses, aux chants d'alégresse, et aux cris de Vive la République! Vive la Montagne! Vive la Raison. Certifié par le Président de la Société populaire de Corbeil. TOURNANT.
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 +|**UCAL_$B769661_00000095**| LA PAROISSE DB SAINT-MARTIN D'ÉTAMPES (¹) La paroisse de Saint-Martin est, à ce que l'on croit, la plus ancienne de la ville, antérieure à Etampes-le-Châtel, peut-être même à l'antique prieuré de Saint-Pierre ; elle constituait le bourg d'Estampes-lesVieilles, ou des Vieilles-Estampes, comme il est dit dans certains actes, le berceau de notre cité ; nous ne reviendrons pas sur ce qu'en ont dit les historiens locaux, et notamment M. E. Dramard dans sa << Notice historique sur les origines de la ville d'Etampes », notre but est plus modeste ; nous voulons seulement essayer de donner à nos concitoyens, en compulsant les registres paroissiaux, quelques renseignements sur notre histoire, que l'on ne trouve que là. ― La paroisse de Saint-Martin, séparée de celle de Saint-Gilles jadis son annexe par les rues du Rempart et du Filoir, formait un faubourg à part de l'agglomération, au delà de fortifications importantes, dont la seule issue était la porte de la Barre, ou de Saint-Martin, située à l'entrée de la rue d'Enfer ; d'autres travaux de défense moindres la protégeaient vers la route d'Orléans et des autres côtés. Son territoire, très étendu, comprenant un certain nombre de hameaux ou d'écarts, était borné par les paroisses voisines de Saclas, de Guillerval, de Chalou, de Saint-Hilaire, de Chalo-Saint-Mard, de Boissyle-Sec et de Brières-les-Scellés. Un état de division du territoire d'Etampes en sections, diessé à 1. La monographie de la paroisse disparue de Saint-Pierre d'Etampes a été publiée dans le Bulletin de Corbeil et d'Etampes en 1907-8-9.
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 +|**UCAL_$B769661_00000096**| 54 - la date du 19 Février 1791, nous montre exactement quelle était cette étendue à la fin du xvir siècle, et ce qu'elle est encore. - << 3º section dite du Grippe-Jésus — limitée au levant par le chemin de Saclas, au nord par celui de Chalo-Saint-Mard, au couchant par celui de L'humery à Bois-Renault et Villesauvage et au midy par les confins de la paroisse de Saclas. -- « 4°, de L'humery – — limitée au levant par le chemin de L'humery à Bois-Renault et Villesauvage, au nord par celui d'Etampes à ChaloSaint-Mard, au couchant par le territoire de Chicheny et Chalou-laReine et au midy par le territoire de Guillerval. 5º de Vaujouan -bornée au levant par le hameau de Charpaux et le faubourg Saint-Martin jusqu'au moulin de Chauffour, au nord par le chemin d'Etampes à Pierrefitte, au couchant par le territoire de Saint-Hilaire, au midy par le chemin d'Etampes à Chalo-SaintMard. - 6º de Chandoux - bornée au levant par le faubourg Saint-Martin depuis le moulin de Chauffour jusqu'à la ruelle dite de Saint-Jean, au nord par le chemin des terres de la Folie, ou Croix de Chandoux, et par la route d'Etampes à Dourdan, au couchant par le territoire de Boissy-le-Sec, et au midy par le chemin d'Etampes à Pierrefitte. 7° de la Marnière bornée au levant par les fossés de la ville, depuis la ruelle dite de Saint-Jean, jusqu'à l'encoignure du mur du rempart du côté de la vallée Colin, et, depuis ladite encoignure, jusqu'à la pointe de Brières, au-dessous de la Marnière; au nord par les terres de Brières et de Boissy-le-Sec, le territoire de Chesnay situé au couchant. borné par celui de Boissy-le-Sec, au midy par le chemin de la Folie et la route d'Etampes à Dourdan ». La dernière section, qui est la neuvième, comprend le faubourg proprement dit avec les ouches, jardins enclos et non enclos qui en dépendent. I. - LES REGISTRES PAROISSIAUX Le premier des actes qui ont été conservés est un baptême du 13 avril 1566; il faisait suite à d'autres qui ont été perdus, ce qui est regrettable, car les registres de Saint-Martin étaient peut-être aussi anciens que ceux de Notre-Dame qui datent de 1545, et ils auraient pu fournir bien des renseignements encore inédits.
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 +|**UCAL_$B769661_00000097**| 55D'avril à juillet 1566, les actes ne portent aucune signature; plus tard et pendant un certain temps, on n'y voit que celle de l'officiant, c'est presque toujours le vicaire qui fait les baptêmes, rarement le curé. Ces actes sont très brefs, trois ou quatre lignes au plus, sans grand intérêt pendant des années; l'écriture blanchie est difficile à lire. Les registres ont été mal entretenus; des feuillets manquent parfois ou ne sont pas dans l'ordre; on en voit un de 1570 dans le cahier de 1665, un autre de 1582 dans celui de 1594; de plus, beaucoup sont déchirés, ou rongés par les souris (1571 à 1576, 1581, 1582, etc). Les intitulés diffèrent au gré de l'inspiration du moment du rédacteur. Enfin on ne remarque dans ces registres, aucune observation, aucune de ces réflexions qui donnent tant d'intérêt à ceux de certaines autres paroisses, comme par exemple à Saint-Gilles, pendant la durée des fonctions du curé Nicolas Plisson, fils de l'avocat général, auteur de la Rapsodie que nous avons éditée dans les Annales du Gâtinais. - 1572. — Le dix-huitième jour de septembre, je mis au greffe du bailliage la coppie des baptesmes cy-dessus escripts... Jacques Lamy, notaire royal à... suyvant la sentence du bailly... des domaines du Roy. Signé : Charpentier, curé. (Les points marquent les endroits où les rongeurs ont troué le papier). La sentence du bailli d'Etampes précédait de plus d'un siècle l'ordonnance d'octobre 1691, par laquelle le Roi créa les offices de greffiers conservateurs des registres de baptêmes, mariages et sépultures et prescrivit aux curés et vicaires d'avoir deux livres, cotés et parafés, pour inscrire en double tous les actes; la minute devant rester dans les archives de la paroisse, et la grosse, être remise au greffe de la juridiction. Sage mesure dont l'application eut lieu jusqu'à la Révolution. - 1576. Registre de l'année mil cinq cens soixante et seize des baptesmes quy ont esté faits en ceste dicte année. 1577. - Voicy le commencement des baptesmes pour l'an mil cinq cens septante et sept. 1582.- Registre des baptesmes de l'église parochialle mons' SaintMartin d'Estampes-les-vieilles, faicts et escripts par Joachim Charpentier, prêtre et curé d'icelle église... comme il appert par les signatures cy apposées concernant les dicts. Faict ce vi jour de juillet
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 +|**UCAL_$B769661_00000098**| 56 1582 et moy soubsignez. La table des baptesmes est à la fin du registre. (Cette table manque). L'an 1584, messire Guy de Vérambroys, pr. chanoine de l'église Sainte-Croix d'Estampes, fust reçu curé de l'église Mons' Saint-Martin les Vieilles-Estampes, le 23º jour de juin, et suivent les baptesmes quy ont esté faicts en son tems. 1585. - Quelques actes sont en latin. 1586. Il est écrit, en marge d'un baptême: « Extrait délivré à Nicolas Poullin, le 3 octobre 1653 >>. --- - 1587. Ensuyt le registre des baptesmes de l'année. 1597. Baptistaire commençant en l'an 1597 à 1619. Registre second des baptesmes faicts en l'église et paroisse mons Saint-Martin d'Estampes-les vieilles, sous messire Guy de Vérambroys, curé de lad. église, commençant au mois de janvier 1597, tesmoing mon cin cy mis (sic). 1601. Fin des baptesmes de l'année mil six cen's un, soubz M. Guy de Vérambroys, curé de la paroisse mons' Saint-Martin d'Estampes-les vieilles. - 1611. Cy commencent les registres des baptesmes quy ont esté faicts, par la Grâce de Dieu, en la présente année, Mre Loys Guillet, estant vicaire. - 1616. Le registre relié se termine par un acte du 17 juin; le relieur l'a indiqué: « Paroisse de Saint-Martin d'Etampes, 1594 à 1596 », tandis qu'il contient les actes de 1594 à juin 1616. Le registre suivant qui a pour titre « 1627 à 1638 », s'ouvre par un baptême du jeudi 3 novembre 1616. 1617. — In nove ani. Icy commence les baptesmes faicts en 1617, premièrement... (sans date de jour). A la fin du mois de juillet sont inscrits ces mots : Laus Deo! 1619. A la suite des actes de cette année, mais à la date du 1er janvier 1620, on lit : « Je soubsignez Gui de Vérambroys, prestre doyen de la Xtienté et de l'église collégiale de Sainte-Croix, aussy curé de l'église parochialle mons' Saint-Martin-les Vieilles Estampes, certifie que les baptesmes cy dessus ont esté administrez soubz moy, non par moy ». Le doyenné d'Etampes au xvir siècle comprenait deux abbayes, une d'hommes (Morigny) et une de filles (Villiers); deux chapitres, 77 cures; plusieurs prieurés simples, chapelles et maladreries (¹). (1) E. Menault.
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 +|**UCAL_$B769661_00000099**| 57 -- L'abbé de Morigny pourvoyait à quatre prieurés simples: SaintMartin des Vieilles-Estampes; Saint-Pierre de Dourdan; Saint-Etienne d'Etréchy et Notre-Dame de La Ferté-Alais; ainsi qu'aux cures de SaintGermain-lès-Etampes, de Saint-Martin, de Saint-Gilles d'Etampes, d'Etréchy, de La Ferté, de Baulne, de Cerny ; et à d'autres hors du Idiocèse de Sens. - 1620. — Registre des baptêmes faicts par moy Guy de Vérambroys, prestre du diocèse de Chres (Chartres) etc. (ou par nos vicaires commis), commençant le jour mons' Saint-Jean-Baptiste année 1584 jusques à présent 1620 que commence le présent: Laus Deo Virgini Mariæ et sanctissimo dno Martino patrono nostro. En marge: << commençant en l'an 1620, finissant en l'an 1628. In Noie Dmi. Amen». - 1621. Mémoire des baptesmes faicts en l'an 1621 par moy, messire Eloy Sergent, vicaire de Saint-Martin lez Estampes. --- 1622. Baptesmes faicts dans l'année 1622 soubz M. Noel Bauldry, prestre curé de l'église mons' Saint Martin les Vieilles Estampes. 1628. Le registre finit le dimanche 27 août, suivant une mention du curé Bauldry; le suivant, dont le 1er feuillet est déchiré, porte en marge: « Nota que les mortuaires depuis 1635 jusqu'à 1639 ne se trouvent point. Baptistaire de 1628 jusques en 1638, et mariages de 1635 à 1639 ». Jusqu'ici nous n'avons vu que des baptêmes; les actes de mariages sont inscrits en 1635, mais ceux des sépultures ne le sont qu'en 1652, c'est-à-dire très tard. - 1638. Le cahier des mariages se termine par un acte du samedi 5 juin ; ces actes se continuent dans le registre des baptêmes à partir du 12 du même mois jusqu'au 8 mars 1639. Ils suivent sans interruption à la suite d'un baptême du 28 mars 1638 qui est le seul de son feuillet. Le relieur a intercalé des cahiers de Saint-Pierre de 1636 à 1653, mariages et sépultures; ensuite sont des actes de Saint-Martin. « Le registre baptistaire commence en l'année 1638 jusqu'à l'an 1642. Le 1er acte est du 9 avril 1638. - 1640. Après les actes de 1639, il est écrit d'une autre main : << il y a deux mois de manque depuis le 25 novembre 1639 jusqu'au 16 février 1640 ». Les livres des années 1648, 1649 et 1651 sont en très mauvais état; feuillets déchirés, actes intercalés, etc...
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 +|**UCAL_$B769661_00000100**| 58- - 1652. - Registre des mortuaires de l'église parlle de Saint-Martin, commencé au mois d'octobre 1652, premièrement, le 7 octobre,... Registre des mariages de l'église Saint-Martin d'Etampes, par M. Simon Leblanc, prestre et curé de la dite église. On compte 9 décès en octobre, 5 en novembre et 3 en décembre. Les mariages sont nombreux jusqu'à la fin de l'année et dans les premiers mois de 1653, malgré la guerre et la peste. En 1653, le registre des décès n'a que des actes sans intérêt et il est incomplet, il y en a un de février, un d'octobre et cinq de novembre. Il n'y a pas de baptême du 18 janvier au 14 juillet, ils se suivent ensuite sans interruption jusqu'à la fin de l'année. On trouve cependant, après le cahier de 1660, des mariages et des baptêmes signés « Leblanc » de juin, d'août, d'octobre, de novembre et de décembre 1653. 1654. Le registre des sépultures porte deux actes en janvier, un en août et un en octobre. On trouve des actes de 1654 à la suite de ceux de la deuxième moitié de 1653; trois d'octobre 1663 sont intercalés par le prêtre en janvier 1654. Il n'y a qu'un seul acte d'inhumation en 1655, celui de Jacques Durandet, sonneur de l'église. 1656. - Aucun mariage. Les actes sont inscrits sans ordre de date, ainsi qu'en 1658, quelques-uns de cette dernière année sont reliés avec ceux de 1649. 1659. - Registre batistaire de l'église parochialle de SaintMartin les Vieilles-Estampes, faict par moy, curé soussigné, pour l'année 1659, au mois de janvier audict an 1659 Guillelmus Fortier, parisiensis rector dictæ Ecclesiæ parochialis. - 1665. L'encre est blanche et presque effacée ; il en est de même en 1692. - 1667. — Les actes de baptême s'arrêtent le 27 juillet et les mariages le 12 novembre, pour reprendre dans un autre registre. Après un acte de sépulture du 30 décembre, est écrit : « nota que la suite est dans le registre des baptêmes jusqu'à l'année 1670 ». Des actes d'inhumation du 18 mars 1670 et du 31 décembre 1673 suivent immédiatement mais d'une autre écriture, avec la signature «Chassecuillier, curé ». 1668. Après le baptême du 27 juillet 1667 mentionné plus haut et dans un autre cahier, sont les actes de sépulture de 1668; < Extraicts des morts dans la paroisse Saint-Martin d'Estampes, depuis
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 +|**UCAL_$B769661_00000101**| -- 59 le 1er janvier 1668 jusqu'au 22° jour de novembre 1669 qui ont esté tirez sur les originaux des registres des baptesmes commencés en l'année 1667, et ce pour la plus grande facilité pour les curez mes successeurs. - La note suivante est inscrite en tête du cahier de 1670 : « le commencement de cette année 1670 doit estre mis dans le 23º registre à la page 23, pourtant le 1er acte est du 3 janvier ; il y a les trois sortes d'actes, mais seulement jusqu'au 23 mars. Voir en l'année 1667, Chassecuillier, curé; Loys Caillet, vicaire ». 15 1680. Registre pour la paroisse de Saint-Martin d'Estampes des baptêmes, enterremens et mariages qui commencent au mois de mars 1680, faictz par moy, Ely Ferry, curé delad. psse et maistre Pierre Ingouf, mon très digne vicaire >>. - 1693. Nombreux décès; les officiants désignent rarement le lieu de la sépulture. Indépendamment de l'église, la paroisse avait deux cimetières: le cimetière près de l'église et y attenant, cité dès 1672, et le cimetière, commun avec la paroisse de Saint-Gilles, appelé le cimetière de la porte Saint-Martin, ou proche la porte (1661), le cimetière du faubourg (1680), du haut pavé (1703); le grand cimetière (1680), etc. Il en reste des vestiges au lieu dit le Vivier. ― 1709. Année de froid extrême qui cause beaucoup de décès, surtout parmi les enfants. - 1718. — « On a commencé cejourd'huy 22 Février 1718 à escrire sur ces registres, ne nous ayant pas été rendus plus tôt paraphez et signez de M. le Lieutenant-général. On trouvera sur ceux de l'année précédente 1717, les extraits faits dans les mois de Janvier et de Février jusqu'à ce jour ». On rencontre assez souvent dans les registres de toutes les paroisses des actes qui, comme le suivant que nous rapportons à titre de curiosité, constituent de véritables recherches de la paternité pour les enfants naturels, le père supposé est inscrit comme tel dans l'acte, malgré ses dénégations, sur le rapport fait au Curé par la sage-femme, ou les voisins. <<< Le 14 Janvier 1753, a été présenté au sacrement de baptême, par Madame Julienne Chaudé, un enfant mâle, né vendredy du présent mois qu'elle a dit être des œuvres de Simon Babault, garçon majeur; lequel enfant, j'ay, ptre vicaire de cette paroisse baptisé comme tel, nonobstant opposition faite de la part dudit Babault par Baudet, huissier, attendu que j'y ay été autorisé par une ordonnance rendue
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 +|**UCAL_$B769661_00000102**| 60 -- hier, 13, par le Sr de Gomberville, lieutenant général civil et cri minel du bailliage d'Etampes. L'enfant a été nommé Gabriel Simon; le parrain a été Gabriel Chevrier, et la marraine, Antoinette Mizon ». Dès lors, les actes se suivent régulièrement, nous n'avons rien vu qui mérite d'être signalé jusqu'en 1792, date à laquelle l'autorité civile en prit la rédaction après avoir ainsi arrêté les registres paroissiaux : << Le présent registre clos et arrêté par nous, maire de la commune d'Etampes soussigné, au désir de notre procès-verbal de ce jourd'huy, 20 Octobre 1792, l'an 1er de la République Française ». Signé : SIBILLON. Le même cahier sert cependant jusqu'à la fin de l'année. II. CURÉS ET VICAIRES. ― On cite avant l'ouverture des registres paroissiaux : I 1º Benedicti Baron, presbyteri ordinis sancti Benedicti, prioris prioratus et parochialis Ecclesiæ sancti Martini de Stampis ; 2º en 1530, Pierre Fougné, curé, censitaire du fief de Saint-Bonnet, à Etampes; 3° Maître Jean Théret qui fut convoqué à la rédaction des coutumes du Bailliage en 1556, en qualité de curé de Saint-Martin. Ainsi que nous l'avons vu, les premiers actes datent de 1566, Joachim Charpentier étant alors en fonctions. Il eut pour vicaires : 1566. — J. Douppillières. 1567-1568.Joachim Bruant, ou Bruyant. -- 1568-1575-1577. Claude Hêmes. 1568 à 1580. Claude Hémery; ce prêtre est ainsi mentionné en 1588, 1589, 1592. En 1593, il est dit « prestre habitué de la paroisse Saint-Martin ». Parrain en 1604, l'acte l'indique comme étant né dans la paroisse. Il signe encore des actes en 1611. 1575 à 1577.-F. Francvallet. - 1575. — Damien Doulcet; en 1607 « prestre maistre ès Arts en l'Université de Paris »; en 1612, curé de Saint-Gilles. 1576-1577. 1576. ― Guyton et Claude Chevallier. Louis Guillet, natif de la paroisse Saint-Martin, chanoine de Sainte-Croix. Il est qualifié vicaire jusqu'en 1619. 1. Acte de consécration de l'église de St-Martin, 1526, rapporté par D. B. FLEUREAU, page 8.
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 +|**UCAL_$B769661_00000103**| - 61 · - 1580. - De Laporte. 1582. - Moulin. 1583. Pierre Feillet, qui ne signe qu'un seul acte. 1584. Wavet et Langlois, ce dernier jusqu'en 1594. - Hémery, Doulcet, Guillet et Langlois continuèrent donc leurs fonctions sous le nouveau curé, messire Guy de Vérambroys, qui prit possession de la cure le 23 Juin 1584. Il était chanoine de Sainte-Croix. Peut-être était-il originaire d'Etampes ? Une dalle tumulaire conservée jusqu'à nos jours, décrite par M. Maxime Legrand dans sa très intéressante notice sur l'Eglise Saint-Martin d'Etampes et ses Pierres tombales, nous apprend, en effet, que sa famille habitait la ville et que cette dalle recouvrait les restes de sa mère et de sa sœur, ou de sa tante. On y lit : << Cy gysent deffucte Barte Godet vef >> << Feu Jehan de Verrabroys qui tres >> << passa le XXV. jo de Juillet 1587 » << Leonerd de Verrambroys vefve >> << de feu Claude Soupassart et >> << trespassa le 22º jo de Juin » << audict an natifves S. Arnou » << P. P. po Les Ames >> Les actes d'inhumation ne commençant que bien plus tard, nous ne connaissons pas ceux de ces personnes. Autres Vicaires de M. de Vérambroys: 1589. J. Hertray. - A partir du 7 Août 1592 et en 1593, Lelong. Le 26 novembre 1597, acte rédigé par Nicolas Quinault, « prestre chapelain de l'église Mons' Saint-Martin >>. 1598. - Noël Baudry, « prestre soubz Monsr le curé de cette paroisse »; en 1601, chanoine de Sainte-Croix. Il est cité jusqu'en 1621, époque à laquelle il succéda à M. de Vérambroys, ainsi que nous le verrons. 1600 à 1602. — Joachim Le Clerc, habitué de Saint-Martin. On voit aussi dans l'église le monument funéraire très remarquable de ce prêtre. Comme pour le précédent, M. Max Legrand en
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 +|**UCAL_$B769661_00000104**| 62 a donné la description. On nous saura peut-être gré de copier ici l'épitaphe que notre savant confrère a reproduite dans une brochure: << Epitaphe de vénérable et discrète personne Mre Joachim Le Clerc prêtre et chanoine de Saincte Croix d'Estampes. SONNET << Arreste icy tes pas et sache, catholique, Que la mort sans pitié presse sous ce tombeau Maistre Joachim Le Clerc prestre qui jouvenceau Natif de ce lieu ci menoit vie angélique. << Mais les astres jaloux de cette perle unique Congnoissant sa bonté et son esprit si beau Nous ont voulu ravir ce terrestre flambeau Pour leur servir là haut d'un ornement célique. << Las à peine avoit-il autour de son menton Mollement espaddu son jaunissant coton Que la Parque trancha le filet de sa vie. Lors pour le voir gisant dans l'oubli du cercueil Chacun en priant Dieu se lamentoit de dueil Prie aussi Dieu pour lui, pécheur, je te convie ». << Requiescat in pace. Amen. << Deceda le jour S' Martin d'esté 1602 Berthelemy Le Clerc et Perinne Le Bœuf ses père et mère pour l'amitié qu'ils lui portoient ont fondé en l'église de céans un obit à son intention qui se doit · Le reste de l'épitaphe est effacé par l'action du temps. 1611.-J. Cadou. En 1587, un Jehan Cadou est curé de Blandy. 1612. — P. Auziard, curé de Boissy la Rivière en 1625, et de Saint-Cyr en 1644. - 1613. Saillart. 1614-1616-1618-1620. Witzemier.
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 +|**UCAL_$B769661_00000105**| - 63 - 1615. -- Foucquet, mentionné comme desservant de Pussay en la même année. 1615. 1619. - Prangeay, qui était curé de cette même paroisse en --- 1617. — J. Hochereau; en 1656, Jacques Hochereau est curé de Fontaine la Rivière. Peut-être cependant n'est-ce pas le même personnage, les dates étant assez éloignées l'une de l'autre. 1620-1621.- Eloy Sergent. Louis Baudry, frère, ou parent de Noël, continue ses fonctions jusqu'en 1629. Mre de Verambroys laisse au registre la note ci-dessous, datée du 6 juin 1619: « Je soussigné, doyen de la Xtienté et de l'église collégiale Saincte-Croix d'Estampes, aussy curé en l'église parochialle Mons St Martin les Vieilles Estampes, certifie à tous ceux qu'il appartiendra, et ce, sur le commandement de Mgr le Reverendissime archevesque de Sens, donné à Sens le 4º jour du mois d'April, l'an 1629, j'ay publié et faict scavoir publiquement au prosne de ma messe paroch. ditte et célébrée par moy susdict Curé, le décret du Concile de Trente concernant la nullité des mariages clandestins, afin que personne s'en print à l'avenir et prétendit cause d'ignorance; lad. publication faicte à la messe de psse le dimanche neufviesme jour de Juin 1619. Ce que je certifie estre véritable », etc... En 1620, les chanoines de Notre-Dame et les habitants d'Etampes ayant résolu de restaurer et d'enrichir la châsse qui contenait les reliques des Saints Can, Cantien et Cantienne, patrons de la Ville, et celles de Saint Jean Chrysostôme, s'adressèrent à l'archevêque de Sens, qui donna pouvoir de l'ouvrir à M. Guy de Vérambroys, curé de Saint-Martin, doyen de la chrétienté d'Etampes. Cette commission est du 1er Juillet. La solennité eut lieu le 30. « Mardy 1er jour de Juin 1621 et second jour de la Pentecoste, j'ay, Mre Noël Baudry, ptre, commencé à faire les offices et administration des Saints Sacremens en l'église parochialle Mons" St Martin les Vieilles d'Estampes, et ce au moyen de la résignation à moy faicte de la Cure dudict lieu par vénérable et discrette personne messire Guy de Verambroys, aussi ptre, curé de ladicte église, doyen de la Xtienté et de l'église collégiale Saincte-Croix dud. Estampes, lequel a esté curé l'espace de 37 ans en ladicte paroisse,
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 +|**UCAL_$B769661_00000106**| 64 et m'ayant faict ladicte résignation, est allé demeurer à Rueil-enParisis, où il est après curé de. . Premier baptesme que je fais en mon tems que je suis en charge >>. • En marge sont écrits ces mots : « Noel Baudry, curé de mauvaise foy». Cette mention injurieuse, dont nous ignorons les motifs, est bâtonnée, mais de façon à rester très lisible. Contrairement à l'habitude de ses prédécesseurs, Noel Baudry signe presque tous les actes. Il était aussi chanoine de Sainte-Croix, plus tard chantre de cette collégiale. Il est souvent parrain. Indépendamment de Louis Baudry, il eut pour vicaires : En 1622. Delacroix. - 1624 à 1629. -Barthelemy Chossidon, chanoine de Sainte-Croix. 1626-27. Delange; B. Lemerle qui passa ensuite à Saint-Pierre. 1627-1628. — Jean Papillon, simple sous-diacre, plus tard, vicaire à Notre-Dame. - 1634. - Guillain; Hémart, prêtre habitué. 1635. Cantien Legendre et Hanoy, prêtre habitué. - Noel Baudry mourut, ou cessa ses fonctions vers cette époque, car en 1636 et en 1637, Cantien Legendre se qualifie de desservant de la paroisse, plus tard (1639) il dessert le prieuré de Saint-Martin. A partir du 4 7bre 1636, nous voyons paraître le nouveau curé Louis Nolleau, qui n'en prend pas le titre de suite. En 1639, il a pour vicaire Mtre Berthereau qui le remplace en septembre 1640, et qui ne reste pas longtemps. Le 8 décembre de la même année, messire Edme de Bièvre, ancien curé de Méréville, est installé à Saint-Martin qu'il quitte en 1648 pour la dignité de Chantre de Sainte-Croix. (A suivre) CH. FORTEAU.
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 +|**UCAL_$B769661_00000107**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX PROMENADE ARCHÉOLOGIQUE DU 26 JUIN 1911 A CHATEAU-LANDON La promenade annuelle de la Société a offert cette année un intérêt tout particulier; Château-Landon en était le but principal, avec Nemours et Larchant. La plupart des excursionnistes, partis de Corbeil, firent le voyage en voitures-automobiles, tandis que leurs collègues, venus de Paris, arrivaient par le chemin de fer et le tramway de Souppes. Voici la liste complète des convives qui prirent part au déjeuner de Château-Landon : M. et Mme Maurice Tourneux; M. et Mme Chambon; M. Martellière, fils; M. Ablon, de Paris; M. Mme et Mile Humbert, de Brunoy; M. M. Périn et Mme Boggio, de Morsang-sur-Orge; M. Martellière père, de Pithiviers; M. Le Paire, de Lagny; Mlle Clavier; M. Creuzet; M. Cros; M. et Mme Dameron; M. et Mme Darnet; M. Dufour, M. et Mme Geoffroy; M. Mme et Mlle Gérard; M. et Mme Haber; M. Jarry; M. et Mlle Jozon; M. M. Paul et Maurice Mainfroy; M. et Mme Léon Mallet; M. et Mme Louis Mallet; M. et Mme Radot, M. Robin, M. Sabron, M. Vignat, de Corbeil; M. Duclos, d'Essonnes. 1911. - . II. S
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 +|**UCAL_$B769661_00000108**| - 66 Le départ de Corbeil eut lieu par un temps un peu gris, mais agréable, vers huit heures et quart. Jusqu'à Nemours les voitures suivirent la grande route de Paris à Antibes (elle s'appela, dans les jours de gloire, route de Paris à Rome) et traversèrent la forêt de Fontainebleau. Voici Nemours, la jolie ville; voici le canal du Loing, le vieil hospice, la grande rue, puis la place de l'Eglise qu'on ne peut voir sans penser à la sortie de la messe, si curieusement décrite par Balzac dans Ursule Mirouet. La ville s'est agrandie, augmentée de jolies constructions, mais autour de la belle église, du château des ducs de Nemours, restauré en 1893, sur les bords du Loing, la ville conservé son aspect de 1829, l'époque à laquelle le génial écrivain l'a si copieusement décrite dans son admirable et populaire roman. On visite l'église, le château, avec le musée si intéressant qu'on y a fondé, il y a une dizaine d'années, et qui contient, à côté d'œuvres d'art remarquables, d'importants documents ayant trait à l'histoire de la Ville et de la région. A dix heures et quart tout le monde se trouve réuni à ChâteauLandon sur la place du Larry, qui domine, comme un vaste balcon, la vallée du Fusin, avec, vers l'est, la ville haute, suite de constructions plantées sur les anciens remparts, la tour romaine de SaintThugal et les hautes tours, les bâtiments massifs de l'abbaye de Saint-Séverin. Le coup d'œil est superbe, on a devant soi la charmante vallée plantée de grands peupliers, avec ses prairies, auxquelles les pluies de ces derniers jours ont conservé les tons les plus frais; il n'existe sans doute, dans ce beau Gâtinais, un point de vue plus pittoresque et plus riant à la fois, que celui qui s'offre à nos yeux. On s'arrache avec peine à la contemplation de toutes ces belles choses pour suivre M. l'abbé Préau, curé-doyen de Château-Landon, qui nous fait visiter d'abord les ruines du prieuré de Saint-André, dont il ne reste qu'une tour ruinée, du commencement du xir® siècle, qui présente cette particularité fort rare, c'est qu'au-dessus d'un porche à l'arc nettement brisé, on voit deux fenêtres romanes. C'est un curieux spécimen de l'architecture de transition datant évidemment de l'époque à laquelle l'arc ogival faisait déjà une apparition timide. Toujours groupés autour de M. l'abbé Préau, nous allons visiter
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 +|**UCAL_$B769661_00000109**| - 67 l'église Notre-Dame, au sujet de laquelle notre aimable et savant guide nous donne les renseignements les plus précis, nous faisant admirer en détail chacune des parties de cet édifice commencé, ou plutôt reconstruit, au xe siècle et terminé au xv. L'église a été, il y a quelque vingt ans, restaurée avec goût, elle constitue à l'heure actuelle un monument curieux et harmonieux, malgré qu'il ait été construit ou réédifié à plusieurs reprises pendant le cours de cinq siècles. L'intérêt de cette visite approfondie, ne languit pas un seul instant, grâce à la science et au talent de notre guide, auquel les remerciements vinrent de toutes parts, comme les applaudissements saluent la fin d'un beau discours. A midi, à l'hôtel du Chapeau-Rouge, un modeste, mais réconfortant déjeuner, nous restaurait copieusement. A la fin de ce repas vivement servi, où la plus franche cordialité ne cessa de régner, M. Cros, vice-président de la Société, a prononcé l'allocution suivante : Mesdames, Messieurs, Voici que nous faisons notre première excursion depuis que nous avons perdu le charmant collègue auquel j'ai eu le grand honneur de succéder, sans jamais avoir eu la pensée de pouvoir le remplacer. Vous allez sentir une fois de plus quelle perte nous avons faite en la personne de Paul Boucher, en m'entendant à sa place. Il avait le don de l'éloquence et je ne l'ai pas ; il possédait, au plus haut point, les traditions de notre Société qu'il avait fondée avec nos éminents collègues MM. de Courcel et Dufour et il me faudra longtemps pour m'en pénétrer. Château-Landon nous a été rendu accessible par les automobiles, je remercie donc ceux d'entre vous qui ont mis à notre disposition leurs voitures, nous facilitant un voyage qui eût été long et malaisé par le chemin de fer. Je remercie les dames qui sont ici pour l'honneur qu'elles nous font, pour le charme qu'elles donnent à notre réunion. Ce matin, M. l'abbé Préau nous a fait faire la visite complète de son église, sur laquelle il a écrit un livre définitif, le livre d'un savant et d'un homme de goût. Il nous a conduits aussi au prieuré de Saint-André. Il a été pour nous le guide le plus sûr et le plus averti, et tout à l'heure, il nous accompagnera à l'abbaye de Saint-Séverin, que nous ouvre libéralement son aimable directeur M. Germain. Je les remercie en votre nom. Ce que vous avez déjà vu, ce que vous allez voir encore, vous laissera, je l'espère, Mesdames et Messieurs, des souvenirs intéressants; vous penserez, j'en suis
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 +|**UCAL_$B769661_00000110**| - ― 68 persuadé à l'avance, que cette journée aura été bien employée puisque nous en aurons vécu quelques heures dans une ville curieuse, pittoresque, toute pleine de monuments, de restes du passé, toute chargée d'histoire, si je puis dire. Il faudrait être historien ou archéologue, je ne suis ni l'un, ni l'autre (je ne suis qu'un médiocre amateur) ou conférencier, et je ne veux pas l'être ici, pour esquisser même à grands traits l'histoire de Château-Landon. Il s'appelait Vellaudunum quand César le traversa, allant de Sens à Orléans, et le châtia pour sa résistance. Il fut plus tard, et presqu'en 1404, date de sa réunion au duché de Nemours, la capitale du bas Gâtinais. Toutes les grandes guerres, toutes les crises de notre histoire y laissèrent une trace douloureuse ou un souvenir glorieux. Ville forte, prise ou défendue victorieusement, elle subit le choc des Sarrazins, des Anglais pendant la guerre de cent ans, des reîtres allemands de Condé et des Ligueurs. Henri IV, y passant, s'y sentit piqué d'un de ces lardons dont parle le dicton; « Chateau landon, petite ville de grand renom, personne n'y passe qui n'ait son lardon ». Enfin c'est la pierre de ses célèbres carrières qui a servi à construire l'arc de triomphe de l'Étoile. Philippe I et Louis VI y battirent monnaie; la peste le ravagea en 1607. Au milieu de ces événements, la population demeurait brave, tenace et gaie, comme la France. C'est pour toutes ces raisons qu'une visite ici est particulièrement évocatrice, et que j'y reviens pour la troisième fois avec un plaisir renouvelé. M. l'abbé Préau vous dira tout à l'heure, en vous faisant visiter la curieuse abbaye, l'histoire de Saint-Séverin et son origine, une église construite en souvenir de la guérison de Clovis par Saint Séverin. La châsse d'argent que Saint Eloi fabriqua de ses mains, pour conserver les restes du saint, la vénération de ces reliques qui fit de Château-Landon un lieu de pélerinage célèbre. Il vous racontait ce matin l'héroïque conduite d'un chantre de 80 ans et d'un diacre de 20 ans qui se laissèrent martyriser plutôt que de révéler l'endroit où la châsse précieuse avait été cachée. Nous reviendrons par la vallée du Fusin, par cette curieuse ville basse que dominent, comme une sorte de Mont Saint-Michel terrien, les imposantes constructions de l'abbaye, et nous prendrons congé de nos aimables guides en les assurant, encore une fois, de notre vive et sincère gratitude. Puis nous irons à Nemours où l'église du xvi° siècle, le château restauré il y a une dizaine d'années, dont nous avons parlé plus haut, méritent de retenir encore notre attention. Enfin ceux qui ne les connaissent pas auront la possibilité en rentrant à Corbeil, de visiter les belles et curieuses ruines de l'église de Larchant. Notre cher et vénéré secrétaire général m'autorise — j'insiste sur ce mot - -- car
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 +|**UCAL_$B769661_00000111**| - - 69 vous savez tous que rien ne se fait sans son assentiment dans cette Société, dont il fut le père et dont il est devenu l'âme à vous parler des projets de votre bureau pour les excursions à venir. - Nous avons à Paris un groupe de sociétaires assez nombreux et tout à fait sympathique pour lequel nous devons témoigner de la déférence et de l'empressement. Nous ne saurions mieux le faire qu'en organisant des excursions au départ de Paris et, par exemple à Provins ou à Montfort-l'Amaury. Votre assemblée générale de 1912 voudra sans doute décider quelque chose dans ce sens. En tout cas souhaitons-nous, pour l'année prochaine, une belle promenade, comme celle d'aujourd'hui (Vifs applaudissements). Et maintenant en route pour la ville haute et pour l'abbaye de Saint-Séverin, toujours conduits par notre bon guide, dont la science inépuisable comme son obligeance, nous fournit, sur chaque maison ancienne, chaque poterne, chaque vestige du passé, les renseignements les plus intéressants. M. Germain, directeur de l'asile départemental de vieillards, qui occupe aujourd'hui le bâtiment de l'ancienne abbaye de SaintSéverin, nous reçoit, dans l'établissement qu'il dirige, avec la plus entière bonne grâce et nous fait admirer une organisation parfaite avec tous les perfectionnements de la vie moderne, qu'on s'étonne de trouver entre ces vieux murs. L'intérêt de cette visite est double, puisque dans un fort curieux monument du XIIe siècle on trouve, ingénieusement appliquées, les dernières découvertes de la science moderne: électricité, chauffage, buanderie et cuisine à vapeur, et tout cela servant au soulagement de la misère physique de 124 pauvres vieillards hospitalisés. La propreté est parfaite, les parquets brillent, les cuivres étincellent, on chercherait en vain un grain de poussière. Dans la cour, on a converti en chapelle un reste du cloître gothique de l'antique abbaye, dont l'église en ruines est visitée en détail, avec les savants et judicieux commentaires de M. l'abbé Préau. Mais il est trois heures et la journée n'est pas finie, on prend congé de M. Germain, de M. l'abbé Préau, qui ont rendu la visite de Château-Landon si attrayante; chacun tient à leur exprimer en particulier sa gratitude. La place du Larry que l'on regagne, en suivant l'unique rue de la Ville-Basse, entend les ronflements des automobiles qui vont nous ramener à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000112**| - - 70 Nous reconduisons à la gare de Souppes les excursionnistes qui rentrent à Paris, et nous retournons à Nemours. Ceux qui ne les ont pas visitées le matin vont voir les curiosités de la ville, pendant que d'autres prennent le chemin des écoliers, rentrant à Corbeil par la délicieuse vallée du Loing, par Moret, traversant ensuite la forêt de Fontainebleau dans toute sa longueur. De Nemours un groupe va visiter l'église de Larchant, à moitié détruite par l'incendie de 1568, avec sa magnifique tour dressant en l'air ses murs écrêtés, que les corneilles entourent sans cesse de leur vol circulaire. Ces restes grandioses remplissent le vaste cirque où s'étalent les vieilles maisons, les petites fermes du village, groupées autour de cette imposante et mélancolique ruine. Et chacun revient au gré de la fantaisie, par Fontainebleau ou par Milly, à Corbeil où tous étaient rentrés à sept heures du soir, heureux d'une journée si bien remplie, féconde en impressions d'art et de beauté.
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 +|**UCAL_$B769661_00000113**| EVRY-SUR-SEINE (¹) ET LES CHATEAUX DE PETIT-BOURG ET DE MOUSSEAUX L'approche de la fête de ce petit village, qui est plutôt celle de la résidence quasi-royale de Petit-Bourg qui l'a sorti depuis longtemps des ténèbres, m'a déterminé, non pas à écrire l'histoire d'Evry, petit noyau d'une commune célèbre dans nos fastes et fort étendue, mais tout au moins, à analyser celle des châteaux de Petit-Bourg et de Mousseaux qui en dépendent et sont contigus. Disons d'abord que Saint Pierre et son compagnon Saint Paul, tous deux apôtres du Christ et patrons de cette paroisse, amènent chaque année, au retour périodique du 29 juin, une foule joyeuse sous les sombres avenues du magnifique parc de Petit-Bourg, car la journée d'une fête patronale n'est plus rien, c'est la soirée qui maintenant est tout; cependant, si par un hasard qui ne s'est pas renouvelé l'année dernière, Rossini, le divin Maestro, l'hôte et l'ami du château, composait, comme en 1833, une messe pour cette solennité, et l'exécutait, aidé de quelques virtuoses, oh! alors, la foule des dilettanti se grouperait dans le temple; mais n'y comptons pas. La foule joyeuse dont je parlais tout-à-l'heure, trouve encore sous les ombrages du vaste parc (ouvert à tous venants), de quoi augmenter l'attrait d'une fête champêtre; aussi, on y accourt des alentours, même de Paris. Il y a dans l'histoire de ces deux domaines, de Petit-Bourg et de Mousseaux, tant de rapprochements, tant de coïncidences dans les (1) Cette notice sur Evry-sur-Seine a été trouvée dans les papiers du regretté Docteur Boucher, elle provenait probablement de son grand-père, le Dr Edouard Petit qui fut Maire de Corbeil en 1848. Elle a certainement été écrite vers 1830. Ce petit mémoire manuscrit n'est pas signé et nous l'insérons tel qu'il est parce qu'il concerne deux châteaux historiques, voisins de Corbeil et dont le passé se confond avec le nôtre.
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 +|**UCAL_$B769661_00000114**| - - 72 événements dont ils ont été les témoins, qu'il y a nécessité de les lier étroitement. Leurs commencements paraissent avoir eu la même source. Avant le onzième siècle, si ces cantons n'existaient pas déjà comme domaines, au moins, l'un, et c'est Petit-Bourg,. était planté d'un mauvais bois, si l'on s'en rapporte à l'abbé Lebeuf, qui fait venir son étymologie de mots gaulois qui voudraient qu'on l'appelât Petit-Bois, se fondant sans doute sur l'historien de Corbeil qui l'a écrit au xvII (1) siècle, Bout-le-Petit, dont on a fait PetitBourg par corruption; l'autre, je veux dire Mousseaux, s'écrivait jadis Montceau, probablement parce qu'il est sur la colline; ce dernier était un labour. Evry était connu sous son nom beaucoup plus tôt et, pour le distinguer d'Evry-en-Brie qui n'en est pas fort éloigné, on l'appela Evry-sur-Seine (2). Cette paroisse et son territoire appartenaient alors à l'abbaye de St-Maur des Fossés, la même qui a fourni à la France cette foule de savants Bénédictins, dont le nom est inséparable de notre histoire. Ces Religieux tenaient ce domaine des libéralités du comte de Corbeil, Bouchard Ier et d'un écuyer, nommé Adam de Champrosay, seigneur d'un hameau voisin. Au treizième siècle, l'abbaye aliéna cette terre à titre d'engagement. C'est à cette époque que les cantons de Petit-Bourg et de Mousseaux furent acquis par des seigneurs et devinrent seigneuriaux, à la charge d'hommages et de redevances envers Saint-Maur. Des métairies y furent créées ou y existaient déjà pour leur exploitation; ce n'est qu'au seizième siècle, qu'un conseiller au Parlement de Paris, nommé Pierre de Longueil, qui fut empoisonné par les huguenots, vers la fin de 1581, se trouve signalé possesseur de Petit-Bourg; après lui, vint un Chanoine de la cathédrale de Paris nommé Courtin. « Il y com- << mença une belle maison, dit de la Barre, l'historien de Corbeil, <<< que fit parachever M. Galland, greffier au conseil, qui y employa << tous les artifices possibles, pour l'enrichir de quantité de sta- << tues, de jardins, de fontaines, cascades et autres ornements, pour << la rendre signalée entre celles de son voisinage ». Ces prodigalités annoncent que ce dernier s'était rendu propriétaire incommutable de Petit-Bourg. De là date la fortune de ce domaine et la suite presque non interrompue de sa splendeur jusqu'à nous. La Veuve de Galland vendit cette terre, au fameux abbé de La (1) Les antiquités de Corbeil, par le Prévôt Jean de la Barre, Paris, 1647, in-4º. (2) Evry est dénommé aujourd'hui Evry-Petit-Bourg.
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 +|**UCAL_$B769661_00000115**| 73 - Rivière, ambitieux personnage qui domina le duc d'Orléans (Gaston) à qui il dut son élévation et sa fortune. Il gouverna ce prince absolument, et lui causa les nombreuses disgrâces qui abreuvèrent ses jours et le firent éloigner de la cour. La Rivière est mort âgé de plus de soixante ans, en 1670, à Montfort-l'Amaury, qui l'avait vu naître. Je ne sais pas qui eut Petit-Bourg après lui, toujours est-il que ce ne fut que vingt-cinq ans après sa mort, lacune assez longue, il fut acquis par Madame de Montespan. C'est Madame de Coulanges qui me l'apprend (Lettres à Made de Sévigné, Tome X, p. 82, édition in-8° de 1822):<< Madame de Montespan avait acheté Petit-Bourg, 40.000 écus, elle le destina après sa mort à son fils, le duc d'Antin ». Si l'on en croit la marquise elle-même (Voyez ses Mémoires, Tome I, chapitre 34, page 192, in-8°, 1829), elle tenait cette admirable retraite des libéralités de Louis XIV. Athénaïs y reçut souvent son royal amant et toute la cour. Ce monarque y vint encore nombre de fois, alors que M. d'Antin, fils légitime de la marquise, en fut possesseur. Louis XV vint, comme son aïeul, à Petit-Bourg, mais il n'y était pas conduit par les mêmes motifs; les plaisirs de la chasse le lui firent plusieurs fois désigner comme rendez-vous. On y vit également, dans ce temps-là, le souverain le plus extraordinaire de son siècle; je veux parler du tzar Pierre Ier, de Russie; il y était à la fin de mai 1717. Je citerai encore parmi les personnes qui y furent reçues avec magnificence, M. le Duc et Mme la Duchesse du Maine, la célèbre duchesse de Berry, à qui M. d'Antin donna une fête brillante en septembre 1716 et à laquelle assista le régent son père, (Journal de Verdun, page 180). J'ajouterai tout de suite à cette liste le fameux sermonnaire Anselme, qui avait été précepteur de M. le duc d'Antin. Il y passa plusieurs années. On lit dans la Biographie universelle (Tome 18): Le duc d'Antin se distingua, dit Voltaire, par un art singulier, non pas de dire des choses flatteuses, mais d'en faire. Louis XIV va coucher à PetitBourg; il y critique une grande allée d'arbres qui cachait la vue de la rivière. Le duc d'Antin la fait abattre pendant la nuit. Le Roi, à son réveil, est étonné de ne plus voir ces arbres. « C'est, répond le duc, parce que votre Majesté les a condamnés qu'elle ne les voit plus ». Le duc d'Antin avait la charge de surintendant des bâtiments de la Couronne. Le Roi, dans un voyage à Fontainebleau,
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 +|**UCAL_$B769661_00000116**| - - 74 témoigna le désir qu'on abattît un petit bois. L'ingénieux courtisan en fit scier tous les arbres, et posta derrière des hommes prêts à les abattre au premier signal. Le jour suivant, le roi étant allé se promener de ce côté avec toute la cour, ne manqua pas de répéter combien ce bois lui déplaisait : « Sire, dit le duc, il sera abattu dès que votre Majesté l'aura ordonné. Vraiment, répondit le Roi, je voudrais déjà bien en être défait ». Au même moment, partit - un coup de sifflet, et on vit tomber la forêt comme par enchantement. Dans sa surprise, la duchesse de Bourgogne s'écria : « Ah! Mesdames, si le roi avait demandé nos têtes, M. d'Antin les ferait tomber de même ». L'Assurance fut chargé par M. le duc d'Antin, non pas de restaurer le château, mais d'en construire un nouveau parallèlement au fleuve; celui qu'on détruisit, au contraire, présentait une aile à la Seine. Cet architecte éleva ce palais comme par enchantement. Peu de châteaux offraient, dit-on, plus de magnificence et de goût; soit qu'on en considérât l'immensité ou la richesse. M. d'Antin, courtisan par trop délié, laissa, à son décès, arrivé à la fin de 1736, sa fortune bien délabrée. Ce ne fut cependant qu'en 1754, dix-huit ans après sa mort, que Madame la Présidente Chauvelin acquit Petit-Bourg, de ses héritiers. Je lis dans le journal de Collé (Septembre 1748): « A propos de démolition (il s'agit de l'hôtel de Soissons à Paris), celle de Petit-Bourg est affichée, et va se faire incessamment; on vendra aussi les bois ». Tout y était en ruines, et les jardins de Lenôtre étaient livrés à la pâture des troupeaux. C'est dans cet état que l'acheta Madame la Présidente. Elle chargea M. Chevotet de faire revivre ces beautés enfouies ou dégradées par le temps. Cet architecte a élevé, dans de bien moins grandes proportions, le château actuel sur les fondations de l'ancien. Après Madame de Chauvelin, Petit-Bourg a été possédé par le marquis de Poyanne, colonel des carabiniers. En 1770 ce régiment y fut passé en revue par M. le Dauphin, depuis Louis XVI. Il était accompagné de Marie-Antoinette et d'une suite nombreuse. A ce propriétaire succéda son beau-frère, le marquis de Rays, puis S. A. S. Louis Philippe, duc d'Orléans, aïeul du roi régnant. Il en fit l'acquisition pour Madame la duchesse de Bourbon, sa fille, qui ne le quitta que pour aller dans l'exil. De combien de regrets son départ fut-il l'objet ! la mère du trop malheureux duc d'Enghien,
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 +|**UCAL_$B769661_00000117**| - 75 de l'infortuné dernier Condé avait fondé à Evry un hospice, témoignage bien grand de la bonté de son cœur. Petit-Bourg, devenu domaine national, fut acquis par les frères Perrin: l'aîné d'entre eux l'eut ensuite seul et le posséda environ trente ans. Ce dernier fut longtemps à la tête de la ferme des jeux et sa fin fut malheureuse. Alors, il avait vendu ce beau domaine (fin 1827) à M. Aguado, Marquis de Las Marismas, qui est devenu maire d'Evry en 1831 ; il a rendu à cette terre sa vie, et est devenu pour les habitants de cette commune le bienfaiteur qu'ils avaient perdu lors de l'éloignement de Madame de Bourbon, c'est tout dire. Je m'empresse de revenir vers Mousseaux dont on a sans doute déjà oublié le nom. C'est aussi un peu avant le 16° siècle qu'on commence à en connaître les possesseurs. A la fin du 15°, il appartenait à un prévost de Corbeil, nommé Jean Laisné. L'historien de cette ville, qui écrivait en 1647, le dit alors possédé par un M. de Maupeou, de cette famille illustrée dans la robe, qui était secrétaire du roi et gendre du prévost Laisné. Les guerres de la Ligue avaient ruiné Mousseaux ; l'habitation qui avait été brûlée fut relevée par M. de Maupeou. On trouve, vers le même temps où Mme de Montespan habita Petit Bourg, Mousseaux dans les mains d'une belle bretonne de la maison de Rieux, je veux parler de la duchesse de Portsmouth, qui, par ses charmes, y fit oublier à Charles II, la perte du trône d'Angleterre. Ces amants y coulèrent d'heureux jours, et l'ambition de ressaisir un sceptre les en arracha subitement. Les mémoires du comte de Grammont par Hamilton, et ceux de la duchesse de Mazarin par Saint-Evremont, peignent bien l'esprit de galanterie, ou plutôt de libertinage qui régnait à cette cour. Ce domaine passa ensuite, dans la maison de Brissac, puis dans celle de Noailles-d'Ayen, par alliance. On raconte que le duc de ce nom, joueur effréné, n'en fut qu'un usufruitier : aussi dit-on qu'il bouleversa ce domaine et n'y laissa pas pierre sur pierre. On prétend même qu'il le vendit, avant la majorité de ses enfants, à un sieur Audigé, ex-intendant du prince de Tingry, avec la clause d'y construire un château qui ne serait point aperçu de la route de Fontainebleau. Voici donc l'origine de Mousseaux, humble et inaperçu ! Ne soyons plus surpris de la modicité des cinq pavillons qui composent ce château.
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 +|**UCAL_$B769661_00000118**| — — 76 - Audigé vendit à M. Bouchinet, dont le fils, aussi poursuivi par la passion du jeu, s'empoisonna à Mousseaux. Ce dissipateur avait résolu d'assassiner son père. Avant d'expirer, il se rendait au salon pour consommer ce crime, lorsque le poison, exerçant tout-à-coup sur lui ses ravages, lui fit rendre le dernier soupir dans l'antichambre qui le précédait. Ainsi échappa M. Bouchinet à la mort ! Cette scène se passa il y a environ quarante ans. M. Perrot, maréchal de camp, pour qui cette terre fut érigée en Baronnie, en a été longtemps possesseur; il y est mort en 1826, et depuis, elle est habitée par sa Veuve et son gendre, le général de Montlivault. Voilà l'histoire de deux châteaux qui bordent la Seine et sont à sept lieues au-dessus de Paris.
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 +|**UCAL_$B769661_00000119**| LA PAROISSE DE SAINT-MARTIN D'ÉTAMPES Suite (1) Vicaires : 1641. - Baillard; Fr. Jottereau. 1643. J. Auclerc. - 1644. — J. Trubergs. - 1648. David. - Pendant une absence du curé en 1641, des actes sont rédigés par M. Thomas Gamaches, curé d'Andonville. La cure paraît demeurer vacante quelques années; Jean Papillon, chanoine de Sainte-Croix, et L. Guillet, remplissent l'intérim en 1649, 1650 et 1651. 1652.- Novembre, Simon Leblanc, ancien curé de Maisse, est curé de Saint-Martin. Il est mort en 1656 d'après l'acte suivant, inséré dans ses registres par le curé Fontaine, de la paroisse SaintPierre. << Jeudy 27 janvier 1656, est mort et inhumé (sic) dans l'église SaintMartin, faubourg d'Etampes, et ce devant l'autel de la Vierge, messire Simon Leblanc, natif de la psse Saint-Basile, âgé d'environ 35 ans, prestre curé de la ditte église Saint-Martin, chanoine de Sainte-Croix, très digne prestre et pasteur, regretté de tous les gens de bien. Requiescat in pace. 1. Pour la partie qui précède, voir le Bulletin de 1911, page 53 et suivantes.
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 +|**UCAL_$B769661_00000120**| --- 78 Vicaires : 1653. Jacques Petit, diacre et chanoine de Sainte-Croix. 1653. Mazille. 1654-55. Duchesne. 1656. Fr. René Rislé et Joseph Champ. - Le nouveau curé de Saint-Martin Guill. Fortier, signe son premier acte le 31 août 1656; ses vicaires sont Zichnoir et J. Marin Lemaire. Il est remplacé, en 1661, par Louis Fizillié, qui demeurait devant l'église proche le Puits du Palais ¹. Nazare Anroux, ministre du couvent de la Trinité, qui souvent, sous le ministère des deux prédécesseurs de Louis Fizillié, avait assisté les curés de Saint-Martin dans l'administration des sacrements, célébra le 14 septembre 1661 le mariage de la sœur du titulaire actuel. Ce fut l'un de ses derniers actes dans cette église. 1661.14 septembre, mariage entre Guillaume Flagy, fils de deffunt Jean et de Cantienne Chossidon, et Renée Fizillié, fille de feu Charles, marchand bourgeois de Paris, et de deffunte Geneviève Charbonnier, fait par vénérable et scientifique personne messire Nazare Anroux, ministre de la Très Sainte Trinité et Rédemption des Captifs en la ville d'Estampes, en présence de messire Louis Fizillié, prestre, curé de Saint-Martin les vieilles Estampes et frère de ladite mariée, etc. Ce dernier inscrivit son dernier acte sur les registres le 5 septembre 1669. En 1672, il est cité comme curé de Brières-les-Scellés, et, en 1684, comme curé de Mérobert. 1669. Pierre Darras, vicaire. - 1670.— David Chassecuiller, curé de Saint-Martin jusqu'en 1680 et ensuite de Saint-Pierre, où il est décédé en 1705, promoteur du détroit d'Estampes. Vicaires : 1670. - Loys Caillet, curé de la Forêt Sainte-Croix en 1678. 1672. P. Colleau. - 1673. — Broutier, qui signe « Prêtre indigne vicaire de ce lieu ». Il passa à Saint-Basile, en la même qualité l'année suivante. 1. « A gauche de la rue Saint-Martin, presqu'en face de l'église est une ancienne ferme appelée la Grande Maison dans laquelle (?) est un puits appelé le Puits du Palais, et le carrefour qui est en face de cette maison s'appelait le Carrefour du Puits du Palais ». (Léon MARQUIS, Les Rues d'Etampes). Voir Etampes pittoresque, la Ville, p. 58, 2º édition.
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 +|**UCAL_$B769661_00000121**| - 79 - 1678. Guitton. Pierre Ingouf est cité comme vicaire le 23 janvier 1680. Elie Ferry, << curé chefcier de Saint-Martin » rédige son premier acte le 2 Avril. Il ne reste en fonctions que quelques mois. << Le 28 septembre 1680, inhumation dans le chœur, du corps de messire Elie Ferry, prestre de l'Oratoire, docteur ès-loix, très digne curé chefcier en cette paroisse Saint-Martin — signé, Ingouf. Le successeur, Jacques Auguste de Beauclerc apparaît dans les registres dès le 16 octobre. Il décéda en 1695. « Le 24 septembre, mourut messire Jacques Auguste de Beauclerc ptre, curé de cette paroisse, bachelier de Sorbonne et fut inhumé dans l'église de cette paroisse, devant l'autel de la Ste-Vierge, proche le tombeau de Christine Sanson, sa mère, en présence de nous soussigné, Le Frère, curé d'Abbéville. Christine Sanson, Ve de Henri de Beauclerc, Sr de Frémigny, avait épousé en secondes noces Claude Hemard, seigneur du petit SaintMard. René Le Frère, mentionné plus haut, avait été vicaire de 1681 à 1686; les autres sont Pierre André Textorius (1692), et Froucourt (1694) qui desservit seul jusqu'à l'arrivée du titulaire; il est encore cité en 1700. Parmi les actes de mai 1685, se trouve « un catalogue des noms de ceux qui ont esté confirmez par Mgr l'Evesque de Bethléem à NotreDame, le dimanche de la Quasimodo de l'année 1685, en présence de moy (de Beauclerc) soussigné ». Cette liste comprend 83 noms masculins - 82 féminins; l'âge n'est pas indiqué. 1695.3 novembre. Guillaume Blanchet, curé; nommé à SaintGilles en 1703, il signe encore quelques actes à Saint-Martin après son installation dans la paroisse voisine. Jean Collard, vicaire de 1702 à 1705, fut plus tard curé d'Ormoy-laRivière. 1703.5 mai. Basile Charpentier, curé, qui passe à Saint-Basile en 1705. Vicaires : 1705. - Dufour. 1706-1707. Simonneau. 1707 à 1710. Gillant.
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 +|**UCAL_$B769661_00000122**| 80 - En décembre 1706, on voit quelques signatures « Daubray, prestre, en l'absence du curé ». Il signe ensuite presque tous les actes et s'intitule prêtre desservant. Charpentier reprend ses fonctions avec le vicaire Basterot qui lui succéda dans la cure en juillet 1706 et signa son dernier acte le 31 janvier 1710. « Aujourd'hui dimanche 9 février 1710, a esté inhumé dans le chœur de cette église, près la place affectée au S' curé, le corps de messire Jacques Basterot, vivant prestre, curé chevecier de cette psse, décédé le jour d'hier portant dans son cœur tous ses pauvres paroissiens en mourant, de même qu'il les y avait portés durant sa vie et dans la résolution de les faire ses uniques héritiers ce que Dieu n'a pas permis qu'il ait exécuté, étant tombé en léthargie dans le moment qu'il se disposait à faire son testament; a esté, dis-je, inhumé ainsi qu'il est marqué cy-dessus, par nous, Claude Nicolas Voizot (doyen du chapitre de Ste-Croix), assisté de MM. les curez de la ville et lieux circonvoisins et autres ecclésiastiques et personnes de considération qui regrettent fort le dit curé ». - 13 août 1710. — Premier acte du curé Pierre Goupil qui en 1717, proteste contre la Bulle Unigenitus avec son vicaire, Maurice Le maire (1711) et un grand nombre de ses confrères. Les autres vicaires sont : 1725. -- Gudin. 1728. Pierre Baron, plus tard curé d'Estouches. Né à Etampes, il revint y terminer ses jours en 1762 et fut inhumé dans l'église de St Gilles. Il est à remarquer qu'un grand nombre des prêtres qui exercèrent leur ministère dans notre ville, en étaient des enfants. 1739. Hanoy. - « Le 24 novembre 1739, inhumé dans le chœur du côté de l'Evangile, M. Pierre Goupil, prestre, curé de cette église, décédé hier à l'âge de 62 ans, dont il y en avoit trente qu'il exerçait avec édification et applaudissement de tout le monde ses fonctions. La dite inhumation faite par Mtre François Piquart (Picart de Saint-Adon), prestre, docteur de Sorbonne, doyen de l'église royale de Sainte-Croix et doyen rural dans le détroit de l'archidiaconé d'Etampes, en présence de Henry Louis David, curé de Saint-Gilles, M. Philippe Poussin bachelier en droit, chanoine de l'église Sainte-Croix ». Les vicaires Hanoy et Carré, licentié ès-lois de la Faculté de Paris,
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 +|**UCAL_$B769661_00000123**| 81 desservent la paroisse jusqu'au 5 Juillet 1740, date de l'arrivée du curé Delahogne. Carré continue ses fonctions même pendant le temps du successeur de ce dernier Edme Louis Richardot, bachelier en théologie, installé en octobre de la même année. ―― 1741. Dif, vicaire. En 1747, il se dit « vicaire de cette paroisse (Saint-Martin), et curé de Méréville ». 1747-48-49.- C. Ruelle, curé du Coudray et vicaire de SaintMartin. En 1749, des actes sont signés C. Boivin qui, en 1750 est le seul vicaire. 1755.Noël Pierre Moryc, le vicaire, décédé en 1758, à l'âge de 30 ans, fut inhumé dans l'église de Sainte-Croix dont il était chanoine. 1757. Pierre Duperche, d'abord « Maître des enfants de choeur de Milly-en-Gastinois ». - 1766. Claude-Julien Boullemier, chanoine de Notre-Dame, vicaire de Saint-Basile en 1774 (¹). Ce prêtre fut nommé officier municipal en Février 1790, ce qui lui suscita des difficultés avec ses collègues du chapitre; il en résulta même des scènes assez vives et la municipalité eut beaucoup de peine à apaiser ce conflit. Le 26 mai 1791, il fut élu maire à une grande majorité, mais cette élection ne fut pas maintenue sur l'avis du Procureur de la Commune d'Etampes, Mtre Goupy, qui fit valoir que M. Boullemier, prêtre et ci devant chanoine de Notre-Dame, venait d'être pourvu tout récemment par le corps municipal, d'une desserte à l'Hôtel-Dieu lui rapportant 120 livres par an, ce qui était un cas de nullité. En 1765, en Janvier, un mariage est célébré par le Fr Adrien de Danoy, capucin; et un autre en Juin par Mr. Dufresne, chanoine régulier de la Sainte-Trinité, ministre de Saint-André. Il se donne le titre de prieur de Saint-André. En 1769 et en 1770, quelques actes sont signés « Thiénot, religieux cordelier d'Etampes », et par un autre chanoine de la Sainte Trinité, Jean Claude Rigault. Après la dissolution de sa Maison, ce dernier entra dans le clergé séculier. D'opinion assez avancée, il est élu, pendant la Révolution, capitaine de la Garde nationale, grade qu'il accepte avec empressement. En le présentant en cette qualité 1. Voir notre notice. Quatre mois de l'histoire d'Etampes pendant la Révolution. 1911. --- II. 6
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 +|**UCAL_$B769661_00000124**| - 82 à la municipalité, le 1er Jour de la 2º décade du 2 mois de l'An II, c'est-à-dire le 22 octobre 1793, ses chefs disent de lui que, s'il est prêtre, il est bien connu par son civisme, et les officiers municipaux répondent que les citoyens de sa compagnie ont accordé leurs suffrages à celui d'entre eux qu'ils ont jugé digne de leur estime. Le 16 frimaire de la même année, il dépose, en même temps que Legrand, son curé, ses lettres de prêtrise et tous deux déclarent renoncer à toutes fonctions et à la qualité de prêtre, suivant en cela l'exemple du deuxième vicaire, Jean Baptiste Antoine Nicolas Tabary qui l'avait fait quelques jours auparavant. Les lettres sont aussitôt brûlées publiquement. Le 28 frimaire an IV, le corps municipal considérant que la pension dont jouissait autrefois le Sr Rigault, qu'il avait abandonnée à la Nation sous le règne affreux de la Terreur et pour se soustraire à la tyrannie et aux actes arbitraires qui menaçaient sa liberté, était sa seule ressource et qu'elle lui avait été accordée à la suite de sa renonciation à son patrimoine, comme membre d'une corporation religieuse, qu'il est à la charge de sa famille (il était né à Etampes), est d'avis qu'il y a lieu de le remettre sur la liste des pensionnaires de la Nation pour la somme de 1500 livres à laquelle avait été fixé son traitement comme religieux, et ce à partir du 1er vendémiaire an II, jour de la cessation de son payement. Malgré le passé, nous retrouvons Jean Claude Rigault, curé de Saint-Martin en 1802. Il est mort en fonctions en 1814, âgé de 68 ans, dans la maison qu'il habitait au nº 21 de la rue Reverseleux. Le décès fut déclaré à la Mairie par MM. Godin-Rigault, son neveu et Sureau, ancien juge de paix. Revenons au prédécesseur de Me Legrand, M. Richardot qui abandonna l'administration de la paroisse en septembre 1772, sans la quitter cependant jusqu'à sa mort survenue en 1779. << Le 10 novembre 1779, inhumation par messire Charles Boivin, curé chevecier de Notre-Dame (ancien vicaire de Saint-Martin), du corps de messire Edme Louis Richardot, bachelier en théologie, ancien curé de cette paroisse, âgé de 71 ans. En présence de M. Philbert Legrand, curé actuel, de messire Charles Chrétien Périer, vicaire de Saint-Gilles, et de Nicolas Gautier, vicaire de Saint-Martin (depuis 1772). M. Legrand avait pris possession en septembre ou en octobre 1772. En 1789 et 1790, il prononça des discours dans diverses céré-
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 +|**UCAL_$B769661_00000125**| 83 monies patriotiques. Le 3 octobre 1792, il prête, à l'Hôtel de Ville, en même temps que son vicaire Tabary, le serment constitutionnel. Il fut le dernier curé de Saint-Martin avant la Révolution. Le 13 avril 1793, il obtient de la municipalité un certificat de résidence qui constate que, depuis 20 ans, il habite la maison curiale, faubourg Saint-Martin et qui donne son signalement : âge, 61 ans; taille, 5 pieds 2 pouces ; menton carré, bouche ordinaire, nez long, yeux gris, sourcils châtains peu garnis, front ordinaire, visage rond et plein. ; Le 5 thermidor an VI (23 juillet 1798), il vient déclarer à l'administration municipale qu'il transfère son domicile à Paris et que, pensionnaire de la République pour une allocation annuelle de mille francs, en sa qualité d'ancien curé de Saint-Martin, il désire toucher désormais sa pension au siège de sa nouvelle résidence ; ce qui lui est accordé, conformément à l'arrêté du 13 germinal an IV. Il eut encore pour vicaires : 1782, Lefebvre; 1785, Pinard; 1789, Jn Bte Antoine Amédée Barrault qui, le 20 janvier 1791, se présente au greffe de la municipalité pour déclarer qu'il est dans l'intention de prêter le serment requis des fonctionnaires ecclésiastiques par la loi du 26 décembre 1790. En 1781 et en 1782, on voit quelques actes rédigés par Pierre Buttet, frère du chirurgien Fois Buttet et ancien curé de RouvrayS-Denis qui quitta Etampes vers 1790 pour aller habiter Oysonville. Un certificat de résidence qui le concerne, daté du 23 thermidor an II, que nous empruntons à l'ouvrage de M. le Comte de Rilly, « Oysonville, son Château, ses Seigneurs », nous donne des détails sur son compte : << Pierre Buttet, ex-curé de Rouvray-St-Denis, ex-desservant de la fondation de Oysonville, âgé de 80 ans et six mois, jouissant d'une pension de 400 livres de la Nation en vertu de la résignation qu'il a faite de la ci-devant cure de Rouvray-S'-Denis, non marié, résidant depuis quatre ans dans cette commune sans interruption, connu généralement pour un homme pur et sans reproche, jouissant de l'estime de tous les bons citoyens >>. Le vicaire Tabary dont nous avons parlé plus haut, s'était marié avant même de renoncer publiquement à son sacerdoce. Il avait épousé Marie Victoire Chevrier, âgée de 25 ans, fille de laboureurs de Saint-Martin. Dans l'acte, il est dit « ci-devant prêtre du ci-devant culte romain, constitutionnel », âgé de 30 ans (30 brumaire an II).
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 +|**UCAL_$B769661_00000126**| - 84 Quelques jours plus tard, il demande et obtient un emploi dans les bureaux de la Ville. Il continue d'occuper la maison du Vicariat qu'il loue à la Commune. Par les actes de naissance de ses enfants, nous voyons qu'il s'était ensuite établi comme instituteur (10 fructidor an III), et qu'il demeura successivement rue Badran, rue SaintMartin, nº 20, où se trouve précisément aujourd'hui l'école communale des garçons. En l'an IV, il paraît avoir été demeurer à Bapaume; de retour à Etampes, il habita au nº 102 de la rue Saint-Martin (an XII), étant toujours instituteur. Il mourut à Etampes en 1819, rue Courte, nº 2. Il était né à Riencourt, dans le département de la Somme. III. - LA FABRIQUE. Parmi les noms des censitaires du Bourgneuf en 1535 et 1537 ('), on relève ceux de Jean Legendre, Cantien et Guillaume Godin; et de 1580 à 1585, ceux de Jean Charier et de Guillaume Cornet, « proviseurs marguilliers de l'église Saint-Martin ». 1526. Consécration de l'église de Saint-Martin (2). - Les registres paroissiaux mentionnent en qualité de marguillier pendant le xvIIe siècle et la première moitié du xviire. 1618. Nicolas Mercier, maréchal. ― 1648. Jean Bauge. — 1661. - Claude Hamouy, huissier. 1663. André Thibault. 1664. - Brosse, sergent royal. - Guillaume Chillet. · 1665. Antoine Dolibeau, laboureur. - 1666. Blaise Vallée, boulanger. -- 1668. Charles Mauge, laboureur au Petit-Saint-Mard. 1681. • 1682. 1696. ― ― - ___ Louis D'heure. Jacques Mauge. Cantien Menault, cordier, marguillier du Saint-Sacrement. Mathieu Hamouy, laboureur. 1697. Etienne Rousseau, boisselier. 1698. - Eloy Sainsard, meunier. - Pierre Caquet, laboureur. 1. Archives de Seine-et-Oise, E. 3824. 2. FLEUREAU, p. 8, Joannis Legendre, Joannis Durant, Joannis Clément et Guillelmi Godin, provisorum dictæ Ecclesiæ.
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 +|**UCAL_$B769661_00000127**| - - 85 1710. Etienne Lautié. - - · • Jacques Barbier. — 1711. Pierre Godin, notaire à La Forêt Sainte-Croix, marguillier de Saint-Martin d'Etampes. Inhumation le 18 avril 1714, du corps d'Accurse Carnevilliers, marguillier en charge. 1729. Charles Boivin, marchand épicier, marguillier-boursier de cette paroisse. 1731. - Louis Chennevière. 1732. Sébastien Gastine, marguillier-boursier. - 1735. Antoine Philippeau, meunier. 1737. 1740. - - Louis Mornet. Simon Villemaire, mtre maréchal. 1741. Gilles Raveton, laboureur et Claude Guéroult. - De plus, et surtout à partir du xvIIe siècle, les registres se terminent fréquemment par les procès-verbaux d'élections de marguilliers, soit de la paroisse, soit du Saint-Sacrement, soit de Notre Dame de Liesse. Dans le cahier de 1720, à la date du 26 Décembre, se trouve la liste suivante : << Noms des Confraires de la Confrairie de S. Vincent >>. Antoine Renon Gilles Raveton Pierre Hardy Charles Riquois Louis Le Conche Pre Coquet l'aisné Antoine Hervet Jean Chennevière Simon Dupuis Charles Hiou Pierre Morné Louis Alain Jean Thomas Pierre Fontaine Claude Richard Louis Nicolle J. Ble Chennevière Jean Ruelle Henri Lecoup François Chenu Louis Argand Jean Hémard Mathieu Chanon Esprit Boudier Pierre Colleau Pierre Ouj Eloi Peschard La plupart de ces noms existent encore à Etampes. Sont également cités parmi les officiers, ou serviteurs de l'église des choristes qui étaient en même temps maîtres d'école de la paroisse : 1624. Jehan Papillon. 1670. ― - Guillaume Flagis, qui est mort en 1720. 1741. Charles Pithois, qui épousa à Saint-Basile, en 1765, Marie Anne Rousseau, veuve de Jean Baptiste Coquentin, huissier au Châtelet de Paris. En 1779, Charles Pithois était receveur des droits des
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 +|**UCAL_$B769661_00000128**| - 86 - Célestins de Marcoussis et leur agent d'affaires. Ces religieux possédaient de grands biens à Etampes et aux environs. 1787. Jean Chevalier. Des bedeaux : 1671. 1731. 1773. - Pierre Fontaine. Etienne Vramant. Pierre Vramant. Le 1er octobre 1774, inhumation du corps de Pierre Olivier, bedeau, âgé de 65 ans. Des sonneurs : 1661. -Etienne Bellanger. 1666. André Bellanger. - - 1734. Le 21 novembre, inhumation du corps de René Vramant, sonneur de cette église, 74 ans. On peut voir que ces deux dernières fonctions étaient, pour ainsi dire, héréditaires. Plusieurs procès-verbaux du Conseil de Fabrique sont intercalés dans les actes ordinaires. Nous rapportons ceux qui peuvent avoir quelque intérêt. « Aujourd'hui, 28° jour de novembre 1694, en vertu de l'ordonnance de Monsieur l'Archidiacre d'Etampes, dans le cours de sa visite en date du 21 avril de la même année, pour le règlement de la sonnerie des glas, enterrements et services, afin d'obvier aux désordres qui sont arrivés sur ce subject, se sont assemblés au bureau, issue de la grand'messe célébrée le Dimanche dudict jour, vingt huit novembre, le sieur Curé, les anciens et nouveaux marguilliers, avec les habitans soussignés de la paroisse Saint-Martin d'Etempes, et ont fait, en présence et du consentement de René Vramant, sonneur de ladicte paroisse, le règlement qui suit pour être, à l'avenir, observé : 1º il a esté réglé qu'il serait donné au sonneur pour les enterremens des enfants et la fosse, 10 sols. Item, pour le glas des enfants et la fosse, 20 sols. Item, pour un glas qui sera sonné avec une cloche et pour la fosse, I livre 10 sols. Lorsque les habitans sonneront le glas, il sera donné au sonneur pour l'accord et pour la fosse, 1 livre. Item, pour un glas de la grosse cloche avec l'accord et la fosse, lequel doit durer 1 heure 1/2, 3 livres.
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 +|**UCAL_$B769661_00000129**| -- 87 Item, pour un glas de la grosse cloche avec l'accord, le soir et le matin, lorsqu'il faut sonner ou le soir, ou le matin 4 livres 10 sols. Item, pour les services en particulier des bouts de l'an où l'on doit sonner le soir et le matin environ une demi heure, et pendant le service, 2 livres. Suivent les signatures : 6 juillet. - Nous soussignés Nicolas Chardon, Louis Gudin, Guill. Bourgeois, Fois Bourgeois, nous obligeons et promettons tout un chacun solidairement l'un pour l'autre donner à l'église et fabrique de S. M. d'Et. la quantité de 40 livres de cire blanche bonne et valable à laquel quantité le bâton s'est trouvé se monter aujourdhui par l'enchère que nous avons fait, lesd. 40 livres de cire promettons fournir pour le jour et feste de Saint-Martin du mois de juillet de l'année 1699; fait, passé en pc de messieurs le curé, marguilliers de lad. p le 6º jour de juillet de l'année 1698 (signatures). - 1701. 11 juillet. Jean Paris, Michel Baudet, Fois Herbron et Louis Mialin soussignés avons pris le bâton de Saint-Martin d'été prochaine la quantité de 20 livres de cire blanche bonne et valable pour estre placé devant le gd autel et les autres autels de l'église. 1701.10 octobre. Après avoir averty les habitans au prône de la messe paroissiale d'une assemblée pour affaires de l'église, nous soussignés curé, marguilliers et habitans de la psse S. M. d'Etampes, nous sommes assemblés, issue deladicte messe, au son de la cloche, en la manière accoutumée pour convenir ensemble des dépenses nécessaires qu'il convient faire dans la sacristie de cette église, et avons résolu de faire faire un coffre à mettre les ornements où il y aura 6 tiroirs, et 2 armoires, le tout en bois de chêne avec un marchepied au dessous dud. coffre, un porte-manteau pour attacher les chapes et les robes, 2 forts volets en bois de chêne à mettre dans le mur, 2 marchepieds aux autels de N. D. de Pitié et de Saint-Sulpice, et une porte de chambre au presbytère au lieu de celle qui y est, laquelle pourra servir à revêtir les côtés du mur dans la petite armoire de la sacristie. Que le tout sera donné au rabais par les marguilliers; avons aussi résolu de faire faire une étolle noire pour les enterrements, une étolle de cérémonie pour les processions et offices des jours solennels, un voile pour l'ornement vert et une soutane pour le porte-croix; et aussy dit que le marguillier du SaintSacrement fournira la moitié de la dépense qui sera faite pour cela. Suivent les signatures.
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 +|**UCAL_$B769661_00000130**| - — 88 — 1718.10 juillet. A comparu devant nous, curé et marguilliers, Mathieu et Jacques Petit, Vincent Lhoste et Jean Deffonds, qui, pour honorer et entretenir l'église de Saint-Martin, ont promis et s'obligent solidairement par les présentes de donner à l'œuvre de cette église 45 livres de cire de aujourdhui en un an. Fait et signé, etc. 1720. A la fin du registre, on lit : « Aujourdhuy, 10 novembre 1720, à l'issue de notre grand'messe et au son des cloches, nous soussignés, curé, marguilliers tant de l'Euvre, que du SaintSacrement, que de Notre-Dame de Liesse, et habitans, après les avoir avertis (sic) qu'ils répondraient de leurs biens de ceux qu'ils nommeroient pour marguilliers s'ils devenoient insolvables, aïant déboursé l'argent de l'église, nous nous sommes assemblez pour procéder à l'élection de nouveaux marguilliers, etc... >> (A suivre) CH. FORTEAU.
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 +|**UCAL_$B769661_00000131**| RECHERCHES SUR LES ENSEIGNES ET LES VIEILLES HOTELLERIES DE CORBEIL Suite (¹) Rue Notre-Dame La rue Notre-Dame, qui, de la place Galignani (2) donne accès à la place du Marché, doit sa dénomination à l'église Notre-Dame, située jadis à son extrémité, vers la place du Marché. Sans vouloir donner ici une monographie de ce monument religieux, nous nous permettrons de dire que cette ancienne église collégiale, fondée vers le milieu du x1° siècle, devint l'église paroissiale de la ville en 1601, en remplacement de l'église Saint-Nicolas, qui avait été détruite pour les besoins de la défense, lors du siège fait par les Espagnols en 1590 (3). Désaffectée, puis dévastée en 1793 (4), l'église Notre-Dame servit pendant la Révolution, et même jusqu'à son aliénation en 1819, de grenier à fourrage, de dépôts de bois, etc., et à remiser les voitures des maraîchers les jours de marché. Le 3 Juillet 1792, la municipalité avait bien exprimé le vœu que cette église fut convertie en Hôtel-Dieu, mais elle ne put obtenir satisfaction; cependant, sur la demande du Conseil général de la commune et de la Société popu1. Voir Bulletin de 1907, p. 100 et suiv. et Bulletin de 1908, p. 31 et 122. 2. Autrefois place Saint-Guenault. 3. Arch. de Seine-et-Oise, G. 298. 4. La chaire avait été transportée au Temple de la Raison (église Saint-Spire), dès le 13 décembre 1792, pour le service de la société populaire.
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 +|**UCAL_$B769661_00000132**| -- ―― 90 laire, ce monument fut cédé à la ville par arrêté du 20 frimaire an II, des représentants du peuple Musset et Delacroix, portant que : «<l'édifice cy devant église Notre Dame sera converti en maison commune, << grenier d'abondance et autres établissements d'utilité générale; la partie du ter- <«< rain qui est au chevet de cette église sera réservé pour la construction du «< chemin de hallage, interrompu par les concessions des cy devant seigneurs de « Corbeil »(1). Cet arrêté n'avait encore reçu aucune exécution lorsqu'il fut annulé par décret de Napoléon Ier, daté du camp de Boulogne, le 8 fructidor an XIII. Remis tout d'abord au Domaine public, l'édifice fut enfin restitué à la fabrique de l'église Saint-Spire par décret du 31 mai 1806; celle-ci en prit possession le 28 avril suivant. La municipalité, ayant alors à sa tête M. de Boisneuf, fit à nouveau des démarches pour acquérir de la fabrique l'ancienne église Notre-Dame, et la transformer en Hôtel de Ville. Des plans, des devis nombreux furent dressés, mais l'administration supérieure refusa d'approuver le projet, jugé trop important dans l'état où se trouvaient les finances de la ville; l'arrêté du Préfet est du 27 février 1808. A cette époque, l'église Notre-Dame était dans un tel état de dégradation et de vétusté, notamment dans la partie du clocher, que des craintes s'étaient élevées sur sa solidité. La fabrique se trouvait dans l'impossibilité de faire faire les grosses réparations nécessaires pour en empêcher la ruine. Devenue désormais pour elle une propriété inutile, dont le revenu était absorbé, presque entièrement, par les réparations annuelles et d'entretien, la fabrique se détermina à la sacrifier et à en provoquer la vente. L'aliénation eut lieu, après avis de l'évêque et du préfet, en exécution d'une ordonnance royale du 23 Juin 1819, et des lettres préfectorales des 13 Juillet et 8 Septembre suivants; l'adjudication fut prononcée par M. de Croze, sous-préfet de Corbeil, le 19 novembre même année, en présence de M. Boucher, maire, et du marquis de Sy, président du Conseil de fabrique. L'église, ensemble le terrain sur lequel elle était bâtie, ainsi que le petit bâtiment qui servait au logement du vicaire de l'église de 1. Archives de la ville de Corbeil, Période révolutionnaire.
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 +|**UCAL_$B769661_00000133**| - - 91 - Saint-Spire, et la portion de terrain formant jardin derrière, qui n'était autre que l'ancien cimetière Notre-Dame, furent adjugés, moyennant le prix de 17250 francs au profit de Messieurs François Pinard, maître charpentier à Corbeil et Louis-François Magdelain, maître maçon à Essonne. Le prix a été encaissé par la fabrique le 20 novembre 1820 (¹). Il avait été imposé aux adjudicataires, par l'article 10 du cahier des charges, de démolir le clocher et le portail dans l'année de l'adjudication; ils ne pouvaient se réserver que les bas-côtés. C'est ainsi que l'église Notre-Dame, le plus beau monument de Corbeil, par l'ordonnance et la beauté de son architecture, fut détruite. L'archéologie en regrettera toujours la perte. Un acte du 18 mai 1823 (*), constate que, à cette date, Pinard et Magdelain avaient opéré en grande partie la démolition de l'église, et qu'ils avaient fait édifier sur partie de son emplacement deux bâtiments d'égale dimension. L'impasse Notre-Dame, voie privée, a été ouverte en 1822, dans l'axe même de la nef de l'église; le café de la Paix et la maison habitée, de nos jours, par un bijoutier, occupent l'emplacement des nefs latérales. En 1840, lors de la construction du quai, cette impasse devint la rue neuve Notre-Dame. La rue Notre-Dame, presque aussi ancienne que l'église dont nous venons de parler, est la plus centrale et l'une des plus commerçantes de la ville. Au point de vue administratif elle se confond dans la traversée de Corbeil avec le chemin de grande communication n° 68 de Versailles à Lieusaint par Corbeil. Sa longueur actuelle est de 83 mètres; sa largeur qui était de 5 mètres 50, seulement, lors du dressé du plan d'alignement de la ville, en 1850, est maintenant de 8 mètres. Pour parvenir plus rapidement à obtenir la régularité et l'élargissement de cette voie, dont l'étroitesse causa de nombreux accidents autrefois, la municipalité et le département eurent l'ingéniosité de verser des primes à titre d'encouragement, allant de 50 à 60 fr. par mètre superficiel, aux propriétaires qui consentirent à reporter leurs 1. Acte de quittance reçu par Me Desforges, notaire à Corbeil. 2. Minute Tournant, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000134**| 92 — bâtiments, cours et jardins sur l'alignement tracé par le plan de la ville. C'est ainsi, notamment, que les maisons Lallier, Roger, Charpentier et Robert, furent mises à l'alignement en 1855 (¹). Les travaux exécutés dans la ruelle des Prêtres, en 1843, et à la rue du Port Saint-Guenault, l'année suivante, avaient déjà grandement amélioré la circulation et la propreté de la rue Notre-Dame; la construction, à cette époque, de ruisseaux qui conduisent les eaux aux égoûts l'ont rendue praticable en tout temps; auparavant, surtout à son débouché sur la place, elle était parfois, même en été, d'une grande malpropreté. La suppression de l'ancien hôtel des Créneaux ou Carneaux et sa transformation en maison bourgeoise, en 1846, ainsi que la reconstruction de la maison du Cygne, sur le même alignement, ont contribué également à l'amélioration et à la régularité de cette voie qui, jadis, devait être d'une étroitesse extrême, puisque suivant les historiens, vers l'an 1180, les seigneurs du Donjon, descendants des anciens comtes de Corbeil, firent abattre trois maisons pour rendre l'entrée de l'église Notre-Dame, plus facile, et moins resserrée. Avant la réunion du Chapitre Notre-Dame à celui de Saint-Spire, ordonnée le 9 août 1601, les chanoines de Notre-Dame jouissaient du privilège de la boucherie : << Nul ne pouvait construire aucun estal à boucher, estaller, vendre ny « débiter chair en la ville et faulx bourg, ailleurs que aux boucheries « des sieurs du Chapitre, qui sont contre l'église Notre-Dame, sans « leur congé, aisances et commission, et leur payer leurs droictz ». Après cette réunion le Chapitre de Saint-Spire continua l'exercice de ce droit jusqu'à la Révolution, bien qu'il lui ait été sérieusement dénié par le prévôt de la Barre, qui le débouta même de ses prétentions par sentence et ordonnance de janvier 1614. Les boucheries Brizard et Billaut, existant de nos jours, rue Notre-Dame et rue de l'Orberie, à l'emplacement de ces étaux, sont des vestiges de cet ancien état de chose. Le principe de la liberté du commerce, inscrit dans la loi des 2 et 7 mars 1791, a fait disparaître le privilège. La Ville possédait, aux xve et xvIe siècles, une place, située entre la rue Notre-Dame et la rue aux Tisseurs, devant l'immeuble appelé l'hôtel du Cygne où, en 1845, décéda Louis-Jacques Darbonne, et la 1. Délibération du Conseil municipal des 25 février 1848, 25 février, 29 août 1854 et 23 février 1855.
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 +|**UCAL_$B769661_00000135**| - 93 maison contiguë, dénommée l'hôtel du Petit Cygne, que JeanBaptiste Darbonne y annexa en 1787. On voit par les comptes de Pierre Barré, procureur de la commune en 1482, que cette place fut close par elle à ses frais pour y placer avec sécurité des matériaux, tels que bois, pavés, tuiles, etc... nécessaires à l'entretien des ports, ponts et bâtiments à la charge de la Ville (¹). L'existence de cette place est encore attestée par une ordonnance du 12 décembre 1544, où il est dit : « Vous, procureur et recepveur des deniers commungs de la ville et faulxbourgs << de Corbueil, baillez et délivrez des deniers provenant des habitans desd. faulx- <«< bourgs, c'est assavoir : à la veufve Nicolas Lemerle, quinze sols tournois, pour «<le cheriage de onze cens carreaux... depuis la place fermée, à la dicte ville ap- << partenante, estant audevant et à l'opposite de l'hostel du Grand Cygne, aud. <«< Corbueil, jusques és faulxbourg de Corbueil, près la porte du Chasteau….. ›› (²) Sur cette place ont été depuis construites deux maisons, portant les numéros 19 et 21 en vertu, sans doute, d'une cession faite par la Ville, mais dont nous n'avons trouvé aucune trace dans les archives. Toutes les maisons de la rive droite de la rue Notre-Dame, de la rue des Prêtres à celle du Port Saint-Guenault, avaient autrefois des vues sur la ruelle joignant le rempart de la ville, qui permettait de communiquer du Port Notre-Dame, où étaient des chambres dites. aisées ou latrines, d'un côté, jusqu'au port des Degrés, près le grand Pont, et de l'autre jusqu'aux buttes Saint-Louis; mais il était interdit aux propriétaires d'y avoir des portes. Les propriétaires des hôtels des Grand et Petit Cygne, en ayant ouvert deux, furent contraints de les boucher, ainsi que le prouve une quittance de Jean Gerbault, maçon, en date du 6 avril 1525, qu'il donna au receveur des deniers de la ville pour avoir clos ces deux portes. Il paraît même que cette ruelle ayant été surélevée et pavée en 1546, il fut ordonné d'exhausser les appuis des fenêtres pour garantir la sûreté publique. Avant 1542, la rue Notre-Dame n'était pas pavée; elle le fut aux frais de la ville à cette époque, et en 1545, notamment, en face de la place dont nous venons de parler, ainsi qu'il est constaté par une quittance du 21 décembre de cette année, donnée par le paveur Le Dan, à Barthélemy Rousseau, receveur, en exécution de l'ordonnance suivante: << Vous Barthelemy Rousseau, procureur et recepveur des deniers commungs 1. Arch. de la Ville, CC., 1. 2. Arch. munic. CC., 55, pièce 75.
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 +|**UCAL_$B769661_00000136**| - - 94 << de la ville et faulxbourgs de Corbueil, payez à Jehan Le Dan, paveur, demeurant << à Longemeau, la somme de trente solz tournois, pour avoir par led Le Dan, << pavé en la rue Nostre Dame dudict Corbueil, devant la court appartenant à la- << dite ville, environ trois toises de pavé, au prix de cinq solz tournois pour chacune << toise... >> Signé : DUPRÉ (syndic) (¹). Depuis cette époque la ville a entretenu le pavé, notamment en 1748, et jusqu'au classement de cette rue comme chemin de grande communication de Versailles à Lieusaint. Par suite, les travaux qui s'y exécutent sont maintenant à la charge du département. En 1792, la rue Notre-Dame reçut le nom de rue du District, qu'elle conserva jusqu'à l'Empire. Nous signalerons ici que deux enfants dont Corbeil a le droit de s'enorgueillir: Mauzaisse et Lasaudade, sont nés dans deux immeubles situés sur le côté gauche de la rue Notre-Dame: le premier dans la maison portant le numéro 17 (2) et le second dans la maison ayant de nos jours le numéro 25. Le premier de ces enfants: Jean Baptiste Mauzaisse, peintre de talent, élève de Vincent et de Gros, et duquel plusieurs musées de France possèdent des œuvres, est né le 1er novembre 1784. Sa biographie a été donnée par M. Dufour, l'érudit secrétaire de la Société (3). Quant au second: Jean François Lasaudade, né le 12 avril 1741, du mariage de Jean François, maître chirurgien à Corbeil et de Marie Catherine Formager, après avoir été substitut du procureur, à Paris pendant la Révolution, il devint conseiller à la Cour de cassation et officier de la Légion d'honneur. C'était, dit Pinard, qui le connut, un magistrat des plus distingués par ses lumières, son expérience et son austère probité. Il est décédé à Paris le 10 novembre 1824 ; il était célibataire. Baptisé à l'église Notre-Dame le 13 août, Lasaudade a eu pour parrain Philibert Marie Dei, commis des poudres et salpêtres du Roi à Essonnes. 1. Arch. munic., CC., 56, pièce 47. 2. Cette maison, appartenant encore, en 1847, à Marie-Jeanne Mauzaisse, veuve Gauthier, sœur de Mauzaisse, a été démolie en 1849, et depuis reconstruite. 3. Voir Bulletin de 1902, 2º livraison, page 90.
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 +|**UCAL_$B769661_00000137**| - - 95 Rue neuve Notre-Dame Cette rue privée, qui appartient aux riverains, va de la rue NotreDame au quai Mauzaisse. Elle a été ouverte en 1822 par Messieurs Pinard et Magdelain dans l'axe de la nef de l'ancienne église Notre-Dame. Sous cette nef existait une crypte qui fut démolie et comblée, lors de la destruction de l'église. C'est dans cette crypte, sous le chœur, du côté du quai, que Bourgoin, autre enfant de Corbeil, qui devint colonel et gouverneur de Corbeil, sous Louis XIV, fut inhumé le 13 novembre 1661. Son mausolée a été transféré dans l'église SaintSpire en 1805. Il avait été établi, à l'extrémité de cette rue, par les adjudicataires de l'église, une potence en fer avec poulie pour puiser de l'eau dans la Seine; elle subsista jusqu'à la construction du quai, en 1840. Lorsque Pinard et Magdelain firent cesser l'indivision existant entre eux, relativement à l'immeuble par eux acquis de la fabrique de l'église Saint-Spire, ils stipulèrent dans l'acte de partage, portant la date du 18 mai 1823, que: « le propriétaire de chaque lot pourra clore sa propriété de la manière qu'il jugera convenable, toujours à l'alignement du bâtiment actuellement existant, « de manière à laisser entre les deux propriétés un espace de quatre mètres 875 milli- « mètres ou quinze pieds, pour la rue commencée entre les bâtiments, et devant se pro- « longer jusqu'à la rivière, laquelle rue sera pavée aux frais communs entre les copar- « tageants. S'il arrivait que l'un des copartageants voulut dans les temps que ce fut, «< faire fermer cette rue ou cul de sac au public par une grille en fer ou en bois «< ou telle autre fermeture, son copartageant serait tenu de participer pour moitié << dans les frais que ce travail occasionnerait ». Les chaînes qui fermaient cette rue ont été enlevées vers 1890.
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 +|**UCAL_$B769661_00000138**| - - - 96 - Rue Notre-Dame Côté droit ou côté de la Seine. LE CHAPEAU ROUGE. Emplacement actuel, nº 6. La maison du Chapeau rouge, appelée aussi dans certains actes Maison Rouge, tenait d'une part et aboutissait par derrière à l'église Notre-Dame de Corbeil, d'autre part à Jean Lusson, et d'autre bout à la rue Notre-Dame. Elle est mentionnée, de même que la maison du Plat d'Etain, y attenant, dans de nombreux titres, dont les plus anciens remontent au XIVe siècle. En exécution de chartes de 1310 et de 1328, Michel Bournigal, cordonnier, déclare au terrier du chapitre de l'église Notre-Dame, en 1608, qu'il est tenu d'acquitter moitié de 4 sols parisis de cens, à cause de Denise Lebert, sa femme, veuve en premières noces de Nicolas Hémery, sur la maison assise rue Notre-Dame, appelée la Maison Rouge, qui fut jadis à Jean Delacroix et depuis à Robert Audebert, à Denis Jumeau, à cause de sa femme, à Pierre Lesperon, et à Jehan Regnault, notaire à Melun, et autres. La fabrique de l'église de Notre-Dame de Corbeil avait le droit de percevoir 5 livres de rente sur cet immeuble, ainsi qu'il résulte d'une déclaration faite le 26 janvier 1699 (1), par Nicolas Carré, Jean Carré et Pierre Rimbault à cause d'Etiennette Carré, sa femme. La constitution de cette rente était de 1614. Des titres des années 1600, 1615, 1626 et 1681 font également mention d'une autre rente de 25 sols au profit de la même église. Par contrat passé devant Jacques Barré, notaire royal à Corbeil, le 2 juillet 1657, honorable homme Nicolas Barré, marchand tanneur, bourgeois de Corbeil, avait constitué au profit de l'œuvre et fabrique de l'église Notre-Dame et Saint-Nicolas de Corbeil, ce acceptant par : «< Vénérable et discrette personne Messire Joseph Adine prestre, conseiller et «<aulmosnier du Roy, bachelier en théologie et curé de la dicte église; noble <«< homme maistre Jean de Launay, conseiller du Roy, prévost du dict Corbeil; «<et Michel Guynand, aussi conseiller de Sa Majesté, et son procureur audict lieu; << noble homme Me Pierre Marie, aussy conseiller du Roy et docteur en faculté << de médecine; Jean Musnier, marguillier de la dicte église ; Me Nicolas Tarteret, 1. Acte passé devant Me Nicolas Regnault, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000139**| -- - 97 << Pierre Pya et Simon Fauvelier, eschevins de la ville de Corbeil », et autres habitants et paroissiens de cette église. Une rente annuelle et perpétuelle de douze livres tournois à prendre chacun an, le jour Saint Martin d'hiver, sur une maison, rue Nostre-Dame, appelée la maison du Chapeau Rouge. Cette constitution de rente était faite à la charge par les marguilliers de l'église Notre-Dame de faire dire, chanter et célébrer en cette église, perpétuellement, pour le repos de l'âme de Nicolas Barré et de celle de défunte Françoise Doublet, sa femme, et de leurs parents et amis deux obits hauts de vigiles et une messe à chacun, <<< et en fin << d'iceux la procession à laquelle sera chanté le Libera me Domine, et sur la fosse «< où la dicte deffuncte Françoise Doublet est inhumée, devant et à l'opposite de << l'autel de la Conception, De profundis, et les versets et oraisons accoustumez; « le premier des dictz obitz le 22º janvier, et l'autre le 23e jour de juillet ; et en- « core un salut le samedy veille de Pasques; lequel sera commencé au chœur de <«< la dite église et chanté Domine non secundum, puis se fera la procession dans la «dite église, à laquelle sera aussi chanté les litanies du Sainct nom de Jésus, et, « après, l'oraison ordinaire; estant la procession arrivée dans la nef, audevant du « crucifix, sera pareillement chanté l'hymne O filii et filia, et devant l'autel de la << Vierge et Saint Claude, Regina cœli lælare; ce faict la procession retournera au- << devant du dict autel de la Conception, sur la fosse, ou sera chanté Ne recordare « miserere et De profundis, puis la procession retournant au chœur l'antienne Lux «<< æterna ». Tous les prêtres habitués de l'église Notre-Dame devaient assister à ces obits et saluts, qui étaient rappelés sur la pierre tombale de Françoise Doublet. LE PLAT D'ETAIN. Emplacement actuel, nº 8. La maison où avait coutume de pendre pour enseigne « le Plat d'Estain », désignée dans des actes remontant au commencement du XIVe siècle, était contiguë à la maison du Chapeau Rouge et tenait, par derrière, à la masure de la Chevecerie Notre-Dame. Vers 1550, à la suite de partage, cet immeuble fut divisé en deux parties: l'une appartenait à un cordonnier, l'autre à un bourrelier. La maison du Plat d'Etain était de la censive de l'église NotreDame de Corbeil. En 1601, Michel Bournigal, cordonnier, était tenu d'acquitter 1911. - II. - 7
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 +|**UCAL_$B769661_00000140**| - - - 98 - moitié du cens, qui s'élevait à 4 sols parisis, à cause de l'acquisition qu'il avait faite de Pasquier Thomain et Anne Robert, sa femme, de partie de la maison du « Plat d'Estain » qui fut aux hoirs Simon Lombert et ensuite à Pierre Santeny. L'autre partie de maison appartenait à cette époque à Jehan Liger, bourrelier, qui l'avait acquise de Charles Guiard, chantre de l'église Notre-Dame de Corbeil. Hubert Lusson et Marie Lusson en étaient propriétaires en 1699. Par contrat du 11 novembre 1779 (¹) Marie Madeleine de la Broquaire, célibataire, vend à Jacques François Chrétien, épicier, et à autres, moyennant 3000 livres : «< une maison appelée le Plat d'Estain, située à Corbeil, rue Notre-Dame, consistant en 2 boutiques sur le devant, salle à côté, chambres et greniers au-dessus, cave dessous; un corps de bâtiment sur le derrière appliqué en fournil, petits celliers; chambres et greniers au-dessus; le tout couvert en tuiles, tenant d'une part à Brault, d'autre aux héritiers Raimbault, d'un bout par derrière sur Brault, d'autre sur la rue ». Cette maison, dont les deux parties étaient alors réunies, appartenait à mad de la Broquaire, savoir pour la portion qui tenait à Brault, en qualité de seule et unique héritière de Marie Lusson, sa mère, veuve de Simon de la Broquaire; et pour l'autre partie, qui tenait à Raimbault, au moyen de la vente par licitation qui lui en avait été faite par Louis Alexandre Duclerc, vitrier, par acte du 17 juin 1774 (2). La maison du Plat d'Etain était chargée de huit livres de rente envers l'église Notre-Dame. LES TROIS PUCELLES. Emplacement actuel, nº 10. Cette enseigne était connue à Corbeil dès le milieu du xve siècle ; l'hôtel qui la portait était situé à l'encoignure de la ruelle des Prêtres, anciennement rue du Port Notre-Dame (3) et attenait à la maison du Plat d'Etain. Il est ainsi désigné dans un acte de 1457 (4). <«< Un hostel à pignon sur rue, cour et apartenances d'iceluy ou pend pour en1. Minute Marsault, notaire à Corbeil. 2. Ibidem. 3. Elle était aussi connue sous le nom de rue du Cloître Notre-Dame. 4. Archives du Château de Saint-Germain-lès-Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000141**| 99 -- «seigne les trois Pucelles, assiz en la dicte ville de Corbueil, en la rue Nostre- « Dame, tenant d'une part à l'hostel du Plat d'Estain, et d'aultre part faisant le «< coin d'une ruelle par où l'on descend à la rivière de Seine, aboutissant par der- << rière à un hostel appartenant à l'église Nostre-Dame de Corbueil ». Un compte du chapitre de Saint-Spire, de 1517-1518 (1), constate que Jean de Laval avait payé six deniers pour sa maison assise en la rue Notre-Dame, où souloit pendre pour enseigne « Les Trois Pucelles ». Guillin Guichard, apothicaire à Corbeil, et Jeanne Colonoret, sa femme, passèrent titre nouvel le 7 juillet 1649, au profit du Chapitre de Saint-Spire, pour une maison et lieux sis en la rue du Cloistre NostreDame, ci-devant appartenant au chevecier de cette église, tenant d'une part à l'église, d'autre part à la rue, d'un bout à la petite ruelle ou allée qui conduit à ladite église Notre-Dame (2), et d'autre bout à la maison des Trois Pucelles. Par acte passé devant Me Aubry, notaire à Corbeil, le 19 août 1664 (3), messire Jean de Launay, abbé, et les chanoines de SaintSpire, firent cession à André Souchon, valet de chambre du prince de Condé, et à Geneviève Quettier, sa femme, de partie de l'immeuble, sis à Corbeil rue Notre-Dame, dénommé « Les Trois Pucelles » ainsi que de diverses sommes, le tout à charge de constitution de rente, et aux autres charges énoncées au transport. Des titres des années 1646, 1654, 1675 et du 28 mars 1706, ce dernier passé par Charles Richard devant Me Boisneuf, notaire à Corbeil, font mention de quinze livres de rente due par les héritiers de Jean Richard, au lieu des héritiers André Souchon, de bail de partie de la maison des Trois Pucelles, donnée à l'église Saint-Spire par Magdelaine Gallot, pour la fondation de 12 messes solennelles du SaintSacrement des premiers jeudis des mois, suivant le contrat de fondation de 1646. LA PIE. Emplacement actuel, nº 12. L'enseigne de la Pie, remontant à la fin du XIVe siècle, était appendue à un hôtel faisant l'encoignure de la rue Notre-Dame et de la rue du Port Notre-Dame, actuellement ruelle des Prêtres. 1. Archives de Seine-et-Oise, G. n° 243. 2. Cette allée existe encore. 3. Arch. de Seine-et-Oise, E. 6900.
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 +|**UCAL_$B769661_00000142**| 100 - Un compte de 1461, de la fabrique de l'église Notre-Dame, constate que Jehan le Lorrain a versé 32 sols de rente pour sa maison, où il demeure, qui fut à Jehan le Jay et auparavant à Me Jehan Morize, assize en la rue Notre-Dame, « à laquelle pend pour enseigne LA PYE, et faisant le coing de la rue du port Nostre-Dame, d'une part, et d'aultre part tenant à l'hostel du Cygne, aboutissant par devant à icelle rue et par derrière aux hoirs feu messire Jehan Jolis ». Cette rente était due en 1480 par Estienne Le Lorrain, cordonnier, fils de Jehan. Un inventaire de 1723 porte que Claude Philippe Dreux, à cause de Claude Bluteau, sa femme, au lieu de Remy Bluteau, doit 12 deniers parisis de cens sur une maison rue du Port Notre-Dame, tenant à la rivière de Seine, d'autre part à la maison de la Pie. Par acte notarié du 12 juillet 1639, Jean Rousseau, bourrelier à Corbeil, sous-loua pour 2 ans et 3 mois, du jour Saint Remi, à Etienne Bataille, taillandier à Villeneuve-Saint-Georges, moyennant un loyer annuel de 36 livres : << une boutique sur la rue où il y a une chambre, une chambre au-dessus lad. boutique, et un grenier au-dessus de la seconde chambre; le tout dépendant d'une maison sise à Corbeil, rue Nostre-Dame, faisant portion de l'hostel de la Pye, que ledict Rousseau tient des propriétaires; le surplus qui se consiste en un cellier, une chambre sur le derrière, une bluterye et un petit grenier, réservé par le dict Rousseau pour y mettre autre locataire; aussi réservé le passage pour y aller par la boutique ». LE CYGNE et la CROIX DE FER, devenus le SIGNE DE LA CROIX puis le PETIT CYGNE. Emplacement actuel, no 14 et partie n° 16. L'hôtellerie qui, à son origine, vers la fin du xive siècle, avait pris pour enseigne « Le Cygne », joignait d'un côté la maison du Coq, d'autre côté l'hôtel de la Pie; ses dépendances allaient jusqu'à la Seine. Vers 1540, l'aubergiste voisin, ayant substitué à la marque de sa maison qui portait celle du Coq », l'enseigne du Cygne Coq, le propriétaire du Cygne, sans doute à cause de la concurrence qu'il éprouvait de cette substitution, changea l'enseigne de sa maison contre celle du Signe de la Croix. Nous devons dire que cette hôtellerie avait une certaine renommée aux xve et xvIe siècles. Dès 1470, Girard Dufour, maître de l'hôtel du Cygne, y avait réuni
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 +|**UCAL_$B769661_00000143**| ΙΟΙ la maison contiguë portant l'enseigne « de la Croix de fer ». Ce n'est que vers 1585 que l'immeuble qui nous intéresse fut connu sous le nom d'hôtel du Petit cygne, qu'il conserva jusqu'à la Révolution. Il relevait de la censive du Chapitre de l'église Notre-Dame, qui fut réuni au Chapitre de Saint-Spire en 1601. Un compte de 1459, nous apprend que Pierre Dufour, devait 12 sols parisis de rente à cette église, à raison de la cession que lui avait faite Lison la Coquillarde, sur sa part « de l'hostel du Cygne, tenant d'une part à Jehan Lorrain et d'aultre part aux hostels ou souloient pendre pour enseignes la Croix de fer et le Coq ». Cette rente était payée en 1480 par les héritiers de Girard Dufour. C'est en cet hôtel que, en 1484, le maréchal des logis du Roi et ses fourriers descendirent ainsi que l'établit le registre des comptes du receveur Barré où il est dit : « Le vendredy, XXIIe jour d'avril, audit an (1484) vindrent en ceste ville de << Corbeil, mgr le mareschal des logis du Roy, nostre sire, et ses fourriers pour << prendre les logis du Roy, et en ce faisant fut despendu (1) en l'hostel du Cygne et « payé par Pierre Barré, procureur desd. habitans pour le disner desd. fourriers, << presens Me Estienne Privé, Hugues de la Borde, Nicolas Privé et aultres, la << somme de xx sols parisis » (²). Par déclaration passée au profit des chantre, chanoines et chapitre de l'église collégiale Notre-Dame de Corbeil, en 1597, devant Etienne Grégoire, notaire à Corbeil (3), Barbe Cliquet reconnaît devoir deux sols de cens sur la maison « du Petit cygne ». Par sentence du Châtelet de Paris, du 16 janvier 1660, Nicolas Regnault, substitut du procureur du Roi à Corbeil, fut condamné à payer ce cens. En 1706, Spire Charlot et Marguerite Lozier, sa femme, qui étaient aux droits des héritiers Nicolas Regnault, firent aussi déclaration à terrier pour ces 2 sols de cens. Le 12 août 1586, par acte passé devant Étienne Grégoire, notaire à Corbeil (4), les chanoines et la fabrique de la collégiale de NotreDame de Corbeil, conclurent marché avec Guyon de la Bouticle et Guyon de Longchamp, marchands fondeurs, demeurant à Troyes, << estans de présent logez en ceste ville de Corbueil, en l'hostel où 1. Dépensé. 2. Arch. comm. CC 1. 3. Archive de Seine-et-Oise, E. 6858. 4. Arch. de Seine-et-Oise. E. 6843.
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 +|**UCAL_$B769661_00000144**| 102 - pend pour enseigne « Le Petit Signe » pour la fonte des 1 et 3° cloches, hors d'usage, du clocher de cette église ». Par cet acte ces derniers s'engagent: << à fondre et refaire de neuf la grosse et première cloche et << la troisième, qui sont de présent casséez et faire les dictes cloches << accordantes avecque la seconde cloche, laquelle est de présent, << bonne et entière,... et ce, au dire des musiciens et gens, à ce con- << gnoissans >>. Suivant contrat du 26 août 1637 (1), Jehan Tortouyn, conseiller du Roi, commissaire des guerres, Catherine Tortouyn et Claude Tortouyn, veuve de César Delalande, apothicaire à Corbeil, en leurs noms et comme se portant fort de Mathurine Tortouyn, mineure, consentirent bail pour 6 ans, du jour Saint-Remy suivant, à Louis Desfriches, marchand à Corbeil, moyennant un loyer annuel de cent livres tournois de : << la maison et hostellerye du Petit Cigne, size à Corbeil rue Nostre-Dame, qui << se consiste en plusieurs corps de bastimens et dépendances, tenant et joignant le « Grand Cigne, d'aultre à l'hostel de la Pye, et aultres, d'un bout par derrière à « l'esperon et rivière de Seine, et d'aultre bout pardevant à la rue Nostre-Dame ». Par acte du 17 mai 1619, Jehan Tortouyn, apothicaire, avait loué le même immeuble à Nicolas Garnier, moyennant un loyer annuel de 120 livres ; En 1760, Nicolas Collardet, cavalier de maréchaussée à Corbeil paya 120 livres tournois à compte sur les droits de lods et vente par lui dus au chapître de Saint-Spire, sur le prix des acquisitions qu'il avait faites de Etienne Marnier, de portion de la maison et hôtellerie du Cygne, sise rue Notre-Dame (2). LE COQ, devenu le CYGNE-COQ, puis le GRAND CYGNE. Emplacement actuel, nº 16 en partie. L'immeuble connu, au commencement du xve siècle, sous le nom d'hôtellerie du Coq, était relativement important. Avant 1544, son enseigne fut changée et remplacée par celle du Cygne-Coq, à laquelle fut substituée, vers 1625, l'enseigne du Grand Cygne, par opposition à la dénomination de l'hôtellerie contiguë. 1. Minute Clozeau, notaire à Corbeil. 2. Acte Dupont, notaire à Corbeil des 17 Juillet 1756 et 5 février 1758.
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 +|**UCAL_$B769661_00000145**| - - 103 Les deux maisons dont l'ensemble composait l'hôtellerie du Grand Cygne, dépendaient de la mouvance de la commanderie de SaintJean-en-l'Ile. En effet, par déclaration faite le 10 juin 1668 (¹) au terrier de cette commanderie, Pierre Jobidon, marchand à Corbeil, reconnaît être détenteur : « D'une maison, couverte de tuiles, à Corbeil, rue Notre-Dame, et cour derrière; lad. maison et celle de Barbe Aubry, veuve de Antoine Boutigny, qui étoit anciennement en une, estoit appelée le Cygne-Coq et à présent le Grand Cygne, reconnu au dernier terrier du prieuré par Barbe Cliquet, veuve de Claude Lemaire; tenant la maison du recongnoissant d'une part à la dite Aubry, à cause de sa maison, faisant partie du Grand Cygne, et au sieur de Bourges et Catherine Rigault, sa femme, à cause du derrière de leur maison des Petits Carneaux, d'autre part à la veuve et héritiers de feu Me Nicolas Regnault, vivant substitut du procureur du roy à Corbeil, à cause de leur maison du Petit Cygne, cy devant appelée le Signe de la Croix et la Croix de fer, aboutissant d'un bout sur la rue NotreDame, et d'autre bout par derrière sur la rivière de Seine ». Cette maison était chargée de 14 deniers de cens envers SaintJean-en-l'Ile. Pierre Jobidon possédait cet immeuble en qualité d'héritier de Noël Jobidon, son père, sergent royal à Corbeil, décédé en 1643, qui l'avait acquise de Claude Chaltas et de Perrette Patin, sa femme, par acte passé devant M⚫ Hideulx, notaire à Corbeil, le 9 janvier 1624. La veuve Boutigny, fille et héritière de Marie Lemaire, sa mère, avait fait, dès le 12 mai 1668, sa déclaration au terrier de Saint-Jeanen-l'Ile, pour la maison qu'elle détenait et qui consistait en : «< cave, << salle, cuisine, boutique et cellier par bas, deux chambres et deux << gardes robes au-dessus, et grenier encore au-dessus, avec une << grande chambre au-dessus de la cuisine de Pierre Jobidon ». Par acte du 20 novembre 1645, Marie Lemaire, veuve de Pierre Aubry, vivant procureur et adjoint en la prévôté de Corbeil, consentit bail à Jehan Martinet, receveur des aides à Corbeil, de la maison lui appartenant faisant partie de « l'hôtel du Grand Cygne» moyennant un loyer annuel de 75 livres tournois. 1. Minute Nicolas Regnault, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000146**| ― ― 104 LA FORGE, puis les PETITS CARNEAUX. Emplacement actuel, no 18. La maison appelée La Forge, connue au commencement du règne de Charles VII, attenait à l'hôtel du Coq. Sa nouvelle dénomination des Petits Carneaux lui fut donnée par Jehan Rigault, marchand à Corbeil, à la suite de la transaction qui intervint entre lui et Pierre Besché, devant Me Hideulx, notaire à Corbeil le 7 octobre 1614. Un compte des marguilliers de l'église Notre-Dame, de 1461, constate qu'ils reçurent la dite année 20 sols parisis « des hoirs feu Lau- << rent Marcel, pour leur maison qui fut à Samson Desvry, appelée << la Forge, assize en la dicte rue Nostre-Dame, tenant d'une part à << l'hostel du Coq, et d'autre part aux hoirs feu Jehan Marcel, abou- << tissant par devant à la dicte rue et par derrière aux hoirs Jehan << Marcel >>. Les héritiers de Pierre Dufour étaient propriétaires de la maison de la Forge en 1544. A la même époque, Jehan le Boullenger, sergent royal à Corbeil et Huguette Le Bergier, y avaient aussi des droits. LES GRANDS CARNEAUX, devenu LES CRÉNEAUX. Emplacement actuel, n° 20, encoignure de la rue Notre-Dame et de la rue du Port Saint-Guenault. La maison des Carneaux ou des Grands Carneaux fut pendant plusieurs siècles considérée comme l'hôtellerie la plus luxueuse, sinon Ja plus importante de la ville. Sa cuisine était renommée. Des princes, de hauts et puissants seigneurs y descendirent, notamment, le duc d'Aumale qui fit étape à Corbeil, en ramenant d'Afrique à Paris, le 17° léger dont il était le colonel. C'est en 1791, seulement, que le nom des Créneaux fut substitué à celui des Grands Carneaux ; la signification est la même. Nicot, auteur qui écrivait au xvIe siècle dit que semble être mieux dit creneaux, de ce nom crena, crenæ, car les créneaux sont comme les crens faits à la muraille ». Le mot créneau a subsisté depuis.
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 +|**UCAL_$B769661_00000147**| - ― 105 Sous les murs et grand hourdeis, Et aux carneaux larges alées, Fors bailles, fors tours carnelées ('). L'hôtellerie des Carneaux qui tirait son nom d'un bastion crénelé, formant éperon, l'avoisinant, avait son entrée principale à l'encoignure de la rue Notre-Dame et de la rue du Port Saint-Guenault. Jusqu'en 1578, la maison connue depuis sous le nom de Petits Carneaux en était une dépendance. Elle était de la mouvance du roi, à cause de son château de Corbeil. Il y avait aussi le jardin des Créneaux, hors la porte de Paris. En 1594, les Grands Carneaux appartenaient à Pierre Besché et à Aveline Cliquet, sa femme (2) ; le 8 février 1638, Michel Besché, leur fils, hôtelier, passe titre nouvel de 10 livres 15 sols de rente au profit de l'église de Saint-Germain-le-Vieil-Corbeil, comme propriétaire et détenteur : << d'une maison et hotellerie, à Corbeil, rue Notre-Dame, appelée les Grands « Carneaux, qui se consiste en plusieurs corps de logis, cours et autres lieux, << tenant d'une part à Jean Rigault et à Noël Jobidon, d'autre part à la ruelle des- «<cendant à la poterne, d'un bout par devant à la rue Notre-Dame, d'autre bout «< par derrière à l'éperon... » (3). Par acte du 10 Décembre 1643, Michel Besché, s'était reconnu débiteur envers Pierre Piat, ayant exercé la recepte de la ferme de la courte pinte à Corbeil, de la somme de 650 livres pour le droit de courte-pinte des vins qu'il avait vendus en détail à la maison des Carneaux pendant cinq ans (4). Le 4 décembre 1654, Zaïre Brayer, sa veuve, contracte un abonnement à Jean-Baptiste Thion, fermier des aides de la ville de Corbeil, pour débiter vin en l'hôtellerie des Grands Carneaux, pendant deux ans neuf mois du premier octobre précédent, moyennant une redevance annuelle de 90 livres plus le sol pour livre. Le 13 avril 1669, Etiennette Regnault, veuve en premières noces de noble homme Jean Tortouyn, conseiller du Roi et commissaire ordinaire de ses guerres, et en secondes noces de Pierre Juillet, conseiller du roi et receveur des rentes de l'hôtel de ville de Paris, consentit bail pour six ans, du premier Juillet suivant, à honorable per1. Fabl. Ms. Bibl. Nat. 7615. tome 2 folio 188. 2. Minute Barré, notaire à Corbeil, du 21 Juin 1594. 3. Minute Clozeau, notaire à Corbeil. 4. Ibidem.
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 +|**UCAL_$B769661_00000148**| 106 sonne Claude Moreau, hôtelier, demeurant au faubourg de Paris, du côté de la porte de Paris, de la maison appliquée à hostellerie ou pend pour enseigne les Grands Carneaux, avec ses circonstances et dépendances (¹). Nicolas Barré, huissier, était maître des Carneaux, en 1683. Le 23 mai 1714, Louis Charles Clignet et Enguehard, tous deux avocats au parlement de Paris, se rendirent acquéreurs, par contrat passé devant Me Bocheron, notaire à Paris, de divers biens et héritages, parmi lesquels la grande maison et hôtellerie des Carneaux. Par le partage fait entre eux le 19 novembre 1715, cet immeuble fut attribué à Clignet, qui en consentit bail à rente, neuf ans plus tard, à Claude Bienaimé, hôtelier et Marie-Madeleine Vieillard, sa femme, moyennant une rente foncière de 300 livres tournois. Après le décès de Bienaimé, arrivé à l'hôtel des Créneaux, en 1749, la maison fut licitée et adjugée à Pierre, l'un de ses fils, moyennant le prix de 7500 livres, convertie en 375 livres de rente perpétuelle, par acte devant Mes Dupont et Leverrier, notaires à Paris, du 2 Janvier 1750 (2). Par autre contrat reçu par Mes Peron et Felize, notaires à Paris, le 24 Juillet 1771, Pierre Bienaimé, se qualifiant ancien garde de la prévôté du roi, et Françoise Dramard, son épouse, cédèrent à François Peroud, charpentier, et Marie Michelle Verd, sa femme, demeurant à la Quarantaine, paroisse d'Essonne, l'hôtellerie des Grands Carneaux, moyennant 500 livres de rente foncière perpétuelle, non rachetable, plus 50 livres de rente pendant la vie des vendeurs. Les époux Peroud laissèrent cinq enfants; deux cédèrent leurs droits sur l'hôtel des Créneaux à Marie Caillois, notaire, et à Claude Randouin, aussi notaire. Aux termes de plusieurs actes passés en 1798, 1802 et 1805, Pierre Paul Pequin et Marie Julienne Herbin, sa femme, devinrent acquéreurs de la totalité de l'immeuble. L'une de leurs filles : Anne Eulalie Charles Pequin, veuve de Jean Siméon Guillou, en était seule propriétaire en 1817; elle en fit cession à Anne Victor Dancongnée par acte du 4 février 1836. Celui-ci fit démolir, en 1846, la plus grande partie de l'ancienne hôtellerie des Créneaux, qu'il transforma en maison bourgeoise. Pierre Maneil fut le dernier restaurateur qui l'exploita. M. Dancongnée décéda en 1851 laissant deux enfants; vendue sur 1. Minute Tarteret, notaire à Corbeil. 2. Charles Bienaimé, autre fils de Claude, devint notaire à Mézières, près Dreux.
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 +|**UCAL_$B769661_00000149**| - 107 licitation, la maison des Créneaux fut adjugée à Madame Vian, sa fille, née Louise Pauline Dancongnée, laquelle la revendit, en décembre 1882, à Monsieur Eugène Cros, notaire à Corbeil. Celui-ci y transféra son étude qui se trouvait alors rue des Petites Bordes. Sous sa forme nouvelle cette antique demeure est habitée de nos jours par M. Louis Cros, son fils, l'aimable et si dévoué vice-président de notre Société. LE MORTIER D'OR Côté gauche. Emplacement actuel, Place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, nº 1. La maison du Mortier d'or, qui était l'enseigne d'un apothicaire, faisait l'encoignure de la place du Marché et de la rue Notre-Dame, alors que cette rue possédait toute sa longueur, c'est-à-dire avant l'agrandissement de la place du Marché, en 1865, par l'expropriation des immeubles portant les numéros 1, 3 et 5. Elle était située devant le portail de l'église Notre-Dame et attenait à l'antique maison du Heaume. Par contrat du 15 octobre 1644 (¹), Pierre Hideulx, sieur de Voutreaux, demeurant à Corbeil, consentit vente à Louis Percheron, marchand chandelier à Corbeil, de la 4° partie de cet immeuble, ainsi désigné en l'acte : « Une maison place du Marché, devant et à l'opposite de la grande porte de « l'église Notre-Dame, ou pend pour enseigne le Mortier d'or, qui se consiste en << cave, boutique et chambre basse, deux chambres haultes et garnier, petite cour << et montée, avec ung aultre corps de logis derrière, applicqué à cellier, deux « chambres haultes et garnier; les dits lieux couverts de tuiles, tenant d'une part << à l'auditoire, geôle et prisons de Corbeil, d'autre part sur le devant à Pierre « Darbonne, et sur le derrière à une maison donnant rue Saint-Jean, d'autre << bout par devant à la place du Marché ». Cette maison avait été léguée à Hideulx par Marie Doublet, femme de Michel Lombert, par son testament daté du 17 Juillet 1626. Cette 4º partie de la maison du Mortier d'or, avait été louée quelques mois avant, le 8 Janvier 1644, par Pierre Hideulx, moyennant un loyer annuel de 47 livres 10 sols. 1. Minute Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000150**| -- - 108 La ville de Corbeil fit démolir cet immeuble pour l'agrandissement de la place du Marché, en 1865; elle en fit l'acquisition, à cet effet, de Paul Genret, pharmacien, qui la possédait depuis plus de quarante ans. C'est depuis cette époque que l'officine de pharmacie s'exploite dans une maison se trouvant en face. LE HEAUME. Emplacement actuel, Place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, nº 3. L'hôtel qui portait pour enseigne le nom de cette coiffure guerrière, se trouvait placé entre les maisons du Mortier d'or et de l'Ane rayé; il tenait par derrière au Lion d'argent. L'enseigne du Heaume existait à Corbeil, dès la fin du xive siècle. L'église Saint-Nicolas de Corbeil jouissait de 40 sols parisis de rente sur l'hôtel du Heaulme, qui lui avait été légués par Symon Lambert, aux termes de son testament, daté du 29 avril 1452; un acte du 16 septembre 1458, nous apprend que Jehan Duval, marguillier de cette église, avait été dans la nécessité de faire sommation à Hugues Chandellier, tuteur des héritiers de feue Marion, femme de Simon Lambert, pour obtenir paiement des arrérages. Cette rente était encore payée en 1537. D'après un compte de 1461, l'église Notre-Dame de Corbeil avait aussi le droit de prendre 32 sols de rente, sur : «la maison ou souloit demourer Jehan de Latran, boulanger, assize en la dite << rue [Notre-Dame], ou pend pour enseigne « l'enseigne du Heaulme » et que << souloit tenir paravant Jehan de Lospital, tenant d'une part à Moricet Rouleau, << et d'autre part à Jehan Lenoir, aboutissant par devant à la rue Notre-Dame, et (( par derrière au Lyon d'argent ». Cette maison qui relevait de la censive du Chapitre de NotreDame, lequel y percevait 6 deniers parisis de cens, après avoir été la propriété de Germain Delacroix, en 1480, et de son fils, Jehan, en 1516, passa, vers 1570, à Paul Parnot, puis en 1607, à Robert de Launay, lieutenant du premier barbier et chirurgien du roi, qui en fit déclaration au terrier. Par acte du 4 Juillet 1623, Noëlle Cordeau, veuve de Robert de Launay (¹), pour exécuter le testament et ordonnances de dernière volonté de ce dernier, constitua au profit de l'œuvre et fabrique de 1. Robert de Launay était le père du prévot Jean de Launay.
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 +|**UCAL_$B769661_00000151**| -- 109 l'église Notre-Dame et Saint-Nicolas de Corbeil. six livres de rente. annuelle et perpétuelle à prendre et percevoir sur « une maison rue Nostre-Dame où est pour enseigne le Huaulme ». <«< Cette constitution avait été faite à la charge par les marguilliers de faire dire <«<et chanter en lad. église, à perpétuité, par chacun an, le jour et feste d'Ascen- «<sion, un beau salut solempnel, qui sera sonné à motif sur les six heures du soir, <«<< environ une demye heure... ; et de faire dire et célébrer le lendemain, sur les << huict à neuf heures du matin un grand obit solempnel et vigilles à neuf leçons... «< une haute messe à diacre, soulz-diacre. etc. Il est dit dans l'acte qu'une épitaphe sera mise à l'un des piliers de l'église, près de la fosse (¹). Eloi Doucet, marchand, possédait la maison du Heaulme à la fin du xviie siècle, il l'avait acquise des héritiers de Marie Le Tellier, veuve de Gilles Duhamel (2). L'ancienne maison du Heaume, qui était alors la propriété de la veuve Martin, épicière, fut expropriée, puis démolie, en 1865, pour l'agrandissement de la place du Marché. L'ANE RAYÉ Emplacement actuel, place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, partie nº 5. L'Ane Rayé, nom sous lequel on désignait anciennement le zèbre, était une enseigne aimée de nos ancêtres. Nombreuses étaient, au moyen âge, les villes qui possédaient des maisons ou hôtels qui avaient pris cette dénomination pour enseigne. Ce fut à « l'asne Rayé » de Reims que, en 1429, logèrent les parents de Jeanne d'Arc, lorsqu'ils vinrent assister au sacre de Charles VII. Corbeil pouvait la revendiquer dès 1380. Un compte du Chapitre de l'église Notre-Dame de Corbeil, relate que, en 1459, il lui était dû 10 livres parisis de rente annuelle par Moricet Rouleau, barbier : <«< pour sa maison assize devant l'église Notre-Dame, ou pend pour enseigne « l'Asne Rayé, qui fut à Guillaume Anceau, et paravant à Loys Merville, tenant d'une << part à la rue par où l'on va à Sainct Jehan de l'ermitage, et d'autre part à la << maison ou souloit demourer Jehan de Latran, aboutissant pardevant au pavé <«< de ladite rue Notre-Dame, et par derrière au Lyon d'argent ». 1. Minute Hideulx, notaire à Corbeil. 2. Minute Jamin, notaire à Corbeil, du 9 mars 1671.
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 +|**UCAL_$B769661_00000152**| 110 Moricet Rouleau aliéna cette maison à Denis Privé, prêtre, chanoine de l'église Notre-Dame, qui la possédait en 1480; celui-ci la vendit à Martin Le Roux, à la mort duquel elle revint à Jehan Le Roux, son fils, grainetier à Etampes, qui en était propriétaire en 1544LE LION D'ARGENT, ou LE LION. Emplacement actuel, place du Marché, anciennement rue Notre-Dame, partie nº 5. Cette enseigne, qui remonte au xive siècle était appendue à une maison qui se trouvait devant l'église Notre-Dame, et qui attenait à l'Ane Rayé et à l'hôtel du Heaume. Par acte du 6 novembre 1654, Pierre Barthelemy, procureur de Jean-Baptiste Thion, fermier des aides de la ville et fauxbourgs de Corbeil déclare : << avoir abonné Nicolas Blondeau, hotelier et cabaretier, demeurant à Corbeil << pour vendre vin à taverne, cabaret assiette en la maison où il est à présent de- << meurant, en un seul bouchon, et sans fraude, sis en la place devant l'église Notre- « Dame ou pend pour enseigne le Lion, pour le temps et terme de quinze mois, << moyennant quatre vingts livres par an, pour les droicts de huitième et annuel, << de vin qu'il vendra, et outre le droit du nouveau sol pour livre ordonné estre la déclaration du roi du mois de mars; par « levé Il est stipulé dans cet abonnement que Blondeau : << sera tenu de faire déclaration de tous les vins qu'il acheptera en gros des ha- << bitans de la ville, de la quantité et prix qu'il acheptera, avant même l'enlève- <<ment, à peine de 20 livres de dommages-intérêts, ensemble faire même déclara- <«<tion des vins qu'il acheptera hors la ville et qu'il fera entrer en icelle, pour <<< la conservation des droits du fermier ». On voit par ce contrat que à cette époque, déjà, les cabaretiers pouvaient composer avec la Régie, et obtenir des abonnements pour les droits auxquels ils étaient astreints; le prix payé par Blondeau, relativement élevé, nous indique, par comparaison avec le montant des abonnements payés par d'autres taverniers de la ville, que sa maison, d'ailleurs bien située, était des mieux achalandées. La maison du Lion d'argent qui avait été acquise en 1845 par la veuve Martin, de François Pierre Bréal, a été détruite, en 1865, pour agrandir la place du Marché.
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 +|**UCAL_$B769661_00000153**| - III - LA BONNE FOI. Emplacement actuel, nº 7. L'enseigne de la Bonne Foi était celle d'une maison qui faisait le coin de la rue Notre-Dame et de la rue du Petit-Saint-Jean (¹), et aboutissait sur la rue aux Tisseurs. Cette maison appartenait au Chapitre de Saint-Spire qui la vendit en 1783 au sieur Pâté, marchand cloutier. En 1823, elle était la propriété de Jean François Martin et elle advint, en 1835, à Alexandre Martin. Démolie en 1866, lors de l'agrandissement de la place du marché, on reconstruisit sur son emplacement, mais avec un reculement d'environ deux mètres tant sur la place que sur la rue Notre-Dame, la maison de commerce que nous voyons aujourd'hui. Cet immeuble appartient actuellement à madame veuve Jeanson. L'IMAGE NOTRE-DAME. Emplacement actuel, partie nº 9. Cette enseigne, qu'il ne faut pas confondre avec celle du même nom qui existait rue Saint-Spire, remonte à la fin du xive siècle. Nombreux sont les titres qui la mentionnent. La maison où elle était appendue relevait de la censive de Notre-Dame de Corbeil. Un compte de cette église de 1461, relate que, en cette année, Antoine Chaillot, curé, reçut six livres huit sols de rente annuelle de Jean Nicolas, papetier, pour « sa maison, où il demeure, assise en << la dicte rue, ou pend pour enseigne l'ymage Nostre-Dame, tenant << d'une part à Jehan Lenoir et d'autre part aux hoirs feu Henry, << aboutissant pardevant à icelle rue et par derrière à la rue aux Tri- << cheurs ». Un titre daté du 25 novembre 1533, passé pardevant Spire Guespereau, substitut de Me Jehan Le Berger, tabellion à Corbeil, fait aussi mention de trente deux sols de rente, constitués par Henry Pinet et sa femme, au profit de l'église Saint-Nicolas de Corbeil, sur la quatrième partie << d'une maison assise à Corbueil, rue Nostre-Dame, où pend pour enseigne l'imayge Nostre-Dame ». 1. Le sol de la rue du Petit Saint-Jean, qui s'appela plus tard la rue des Religieuses et enfin la rue de l'Hospice, fait maintenant partie de la place du Marché.
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 +|**UCAL_$B769661_00000154**| ---- 112 En 1544, cette maison était indivise entre Nicolas Barré, Jehan Gilbert, boulanger, à cause de Jehanne Barré, sa femme, et Michelle Barré, tous héritiers de Pierre Barré. Nicolas Fauvelier, propriétaire de l'Image Notre-Dame en 1642, y fit exécuter des travaux importants, ainsi que le constate un marché d'entreprise qu'il contracta avec Nicolas Guillois, maçon à Paris. LES TROIS PAS DE DEGRÉS. Emplacement actuel, partie nº 9. La maison qui possédait cette enseigne était l'une des plus anciennes de la rue Notre-Dame. Des titres des années 1395, 1459, 1586, 1621, 1626, 1643, 1652, 1653, 1671 font mention de 8 livres de rente dues à la communauté de l'église Saint-Spire sur la maison « appelée les trois pas de degrez » sise rue Notre-Dame. Elle paraît avoir été réunie vers le milieu du XVIIe siècle à l'immeuble portant l'enseigne de l'Image Notre-Dame. En effet, un titre nouvel passé le 4 décembre 1708, par Martin Gautreau, serrurier, nous apprend que celui-ci était alors détenteur : <«< d'une maison sise à Corbeil, rue Notre-Dame, appelée l'Image Notre-Dame, << et d'une cour derrière, tenant d'une part à François Cornut, d'autre part aux << hoirs et héritiers de Richard et Barbe Audebert, aboutissant d'un bout à la << dite rue, d'autre bout par derrière à la rue des Tisseurs; icelle maison appli- <«<quée à une boutique sur le devant, une chambre attenant, caves dessous, deux <«< chambres hautes, l'une sur la boutique, l'autre au-dessus de la boutique et «< d'une autre chambre sur le derrière, regardant la rue des Tisseurs ; deux gre- <<niers sur le devant et sur le derrière » (1) Cette désignation correspond à celle de la maison des Trois pas de degrés, se trouvant dans de plus anciens titres. Gautreau avait acquis cette maison de Pierre Robelain, conseiller du roi, contrôleur du grenier à sel de Brie comte Robert. L'IMAGE SAINT-LOUIS. Emplacement actuel, no 11. L'hôtel, relativement important, qui avait pris cette enseigne, laquelle n'est pas antérieure au commencement du xvre siècle, attenait à droite à la maison de l'Image Notre-Dame, et à gauche à la Fleur de Lys. 1. Acte Doré, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000155**| - 113 Il relevait de la censive de l'église Notre-Dame de Corbeil. Dans un acte de 1576, cet immeuble est désigné ainsi qu'il suit : << une maison consistant en deux corps d'hostel, cour au milieu, et ses appar- << tenances, assize en la Ville de Corbeil, rue Nostre-Dame, où est pour enseigne << contre le mur l'Image Saint-Loys, tenant d'une part, la totalité du dit lieu à l'hostel « de l'ymage Nostre-Dame, appartenant à Robert Cochette, d'aultre à l'hostel de «la Fleur de Lys, appartenant à Germain Cliquet, aboutissant d'un bout, parde- « vant, sur la rue Nostre-Dame et d'aultre bout, par derrière, ayant yssue rue des « Tricheurs ». La maison << vulgairement appelée maison de l'image Saint-Louis >> est encore indiquée dans un acte de 1691. LA FLEUR DE LYS. Emplacement actuel, no 13. Cette enseigne, connue à Corbeil, dès le commencement du xv. siècle, appartenait à une maison qui, d'un côté, était contigüe à l'hôtel Saint-Louis, d'autre côté aux Trois Corbillons. C'était l'enseigne d'un boulanger. Cinq titres portant les dates respectives des 13 octobre 1440, 8 avril 1449, 26 avril 1475, 22 avril 1521 et 4 Juin 1532, font mention de quatre livres parisis de rente que l'église Saint-Nicolas de Corbeil avait droit de prendre, chacun an, sur la maison, sise à «Corbueil, rue Notre-Dame, où pend pour enseigne la Fleur de Lys ». Le premier de ces titres est l'acte constitutif de la rente; le second, le consentement donné par Pierre de Chaulvigny, chevalier, à l'église, de jouir de cette donation. La communauté de l'église Notre-Dame de Corbeil avait aussi droit de percevoir annuellement quatre livres parisis de rente qui lui avait été léguées par Denisot Roger, en 1440, pour la fondation du salut Notre-Dame, qui se chantait et solennisait en cette église, sur « l'hostel de la Fleur de Lys, tenant d'une part à Henry de Len- << hault, d'autre part à Pierret Simon, aboutissant par devant à ladite << rue Notre-Dame, et par derrière à la Rue aux Trischeurs » (¹). Cette maison, aliénée vers 1475 par les héritiers de Denisot Roger à Jacques Dufour, devint ensuite la propriété de Claude Andry, Marguerite Heitier, Denis Le Sainctier; en 1544, elle était indivise 1. Compte de l'église Notre-Dame de 1456. 1911. II. 8
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 +|**UCAL_$B769661_00000156**| - 114 entre les héritiers de ce dernier, au nombre desquels figurait Nicolas Le Sainctier. Le 3 juillet 1618, Simon Cordeau, marchand à Corbeil, confesse avoir reçu de Noël Jobidon, sergent royal en la même ville, 800 livres tournois pour le rachat de 40 livres de rente, due à raison d'un bail consenti à ce dernier, le 20 mars 1611, « d'une maison couverte de thuilles, contenant deux corps d'hostel, cour au milieu, appelée la maison de la Fleur de Lys,... tenant d'une part à Nicolas Le Roy (¹). Par acte devant Me Barré, notaire à Corbeil, Guillaume de Launay, marchand et receveur du domaine de la ville, prévôté, vicomté et châtellenie de Corbeil, qui en était alors possesseur, consentit bail à rente de la Fleur de Lys, à Pierre Lusson, boulanger, moyennant un loyer annuel de soixante livres tournois; Lusson retrocéda ce bail à Jean Dolene, aussi boulanger, le 5 Janvier 1654 (2). On remarque sous cette maison de belles caves dont l'une voûtée est ornée d'un gros pilier avec chapiteau sculpté, paraissant du XIIe siècle. LES CORBILLONS. Emplacement actuel, nº 15. La maison, dite l'hôtel des Corbillons, ou encore des Trois Corbillons, était contiguë à l'hôtel de la Fleur de Lys; elle aboutissait, par derrière, à la rue aux Tisseurs. La maison portant cette enseigne est mentionnée dans plusieurs actes des xve et xvIe siècles. Un titre de 1480, notamment, relate que les marguilliers de l'église Notre-Dame ont fait recette de 4 livres de rente due par Jacques Dufour pour son hôtel, assis en la rue Notre-Dame, ou pend pour enseigne la Fleur de Lys, tenant d'une part à l'hostel des trois Corbillons. LE CERF, puis le GRAND CERF. Emplacement actuel, partie nº 19. L'hôtel du Cerf était situé à quelques mètres de l'hôtel des trois Corbillons et sur le même rang; une maison, seule, l'en séparait. Cette enseigne nous est révélée dans des actes des xve et xvr siècles. 1. Minute Pierre Hideulx, not. à Corbeil. 2. Acte Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000157**| 115 - Une opposition datée d'octobre 1489, signifiée à la requête de Phélipot Chevallier, au nom et comme marguillier de l'église paroissiale de Saint-Germain-du-Vieux-Corbeil, à Jean Laisné, prévôt de Corbeil, fait mention : << d'une maison ou souloit avoir une masure assise en la rue Notre- << Dame, qui fut à feu Jean Marin Havanque, tenant d'une part à << l'hôtel où pend pour enseigne Le Cerf, d'autre part à l'hôtel où << pend pour enseigne les Corbillons, aboutissant d'un bout à la rue << aux Trischeurs >>. La maison du Cerf joignait aussi cette rue. Par acte passé pardevant Me Fontaine, notaire à Essonne, le 14 octobre 1624, Noël Jobidon, sergent royal à Corbeil, qui en était alors propriétaire, consentit bail pour sept ans, à partir du jour St Remy, à Michel Duruble, marchand, bourgeois de Paris, de la maison ou pendait pour enseigne « Le Grand Cerf », sise rue Notre-Dame, moyennant un loyer annuel de 63 livres. ENSEIGNES DONT L'EMPLACement n'a pU ÊTRE DÉTERminé exactemENT LA SOUCHE. La maison appelée La Souche, située rue Notre-Dame, mais dont l'emplacement n'a pu être exactement indiqué, nous est révélée par deux titres : le premier, portant la date du 9 février 1439, fait mention d'un legs de 10 sols parisis de rente consenti par Collette, femme de Le Flament, au profit de l'église Saint-Nicolas de Corbeil; le second est une sentence portant hypothèque passée par Pierre Fidé, tabellion à Corbeil, pour raison de cette rente. LA MARMITE. Cet hôtel nous est indiqué par la mention suivante extraite du terrier de Saint-Jean de l'Ermitage : << Simonne Pauchauvin, veufve de feu sieur de la Ruelle, au lieu << de Nicolas Cliquet, au lieu de Robert Mottin et sa femme et << autres... pour une maison sise à Corbeil, rue Notre-Dame, tenant « à l'hostel de la Marmitte, etc. » Nous estimons que cet immeuble se trouvait du côté gauche. (A suivre). E. CREUZET.
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 +|**UCAL_$B769661_00000158**| UNE FAMILLE D'IMPRIMEURS PARISIENS ET LE COUVENT DES BILLETTES Rolin Thierry (¹), le célèbre imprimeur de la Sainte-Union, acheta, le 5 novembre 1614, de Nicolas Sachot, conseiller au Châtelet, certaines << maison, cour et appartenances » sises au Plessis-Chenêt (2). Après sa mort, survenue le 24 avril 1623, eut lieu un partage entre ses héritiers (3). A la suite de divers réglements d'hoirie, la maison et les dépendances échurent à sa fille Gilette Thierry, épouse de Joseph Cottereau (4), imprimeur rue Saint-Jacques, à l'enseigne de la Prudence. Le 12 décembre 1648 (5), Gilette et Joseph Cottereau << pour la singulière dévotion et affection qu'ils ont tousjours eue pour les religieux de l'ordre Nostre-Dame des Carmes réformez de la province de Touraine et en considération de ce que Joseph Cottereau, leur fils aîné, s'est rendu religieux profès dudit ordre et nommé, en iceluy, frère Joseph de Saincte Catherine, estant de présent au couvent du Saint-Sacrement des religieux dudit ordre, rue des Bil1. Fils d'un laboureur de Saint-Fargeau en Champagne, Rolin Thierry exerça l'imprimerie à Paris depuis 1585 jusqu'à sa mort. Il était installé rue Saint Jacques, au Soleil d'or, où il imprima de nombreux et remarquables ouvrages. Il avait épousé, par contrat du 4 novembre 1585, Thomasse Lesméré. (Note due à l'obligeante érudition de M. G. Lepreux). 2. Acte d'acquisition. Arch. Nat., S. 3710, fonds des Billettes. Le Plessis-Chenêt, arr. et canton de Corbeil. Les terres appartenant aux Thierry relevaient de Villeroy. 3. Partage du 6 décembre 1623, portant les signatures des héritiers, Arch. Nat., ibid. 4. Acquêt du 7 juillet 1632, Arch. Nat., ibid. Joseph Cottereau, originaire de Chartres, fils de Claude, imprimeur dans cette ville, fonda une librairie à Paris en 1606 dans la rue Saint Jacques à l'enseigne de la Prudence (maison de la Hure de sanglier). Il mourut le 23 juillet 1652. Il avait été adjoint (1621) et syndic de la communauté (1636-1639). De son mariage avec Gilette Thierry, fille de Rolin, il eut plusieurs enfants, dont Laurent, qui exerça la librairie à Paris de 1638 à 1648. (Note de M. Lepreux). 5. Acte de donation. Arch. Nat., ibid. Dans cet acte, Joseph Cottereau est encore qualifié de « marchand libraire juré en l'Université et bourgeois de Paris ».
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 +|**UCAL_$B769661_00000159**| 117 - lettes à Paris », donnèrent aux Carmes Billettes (¹) la nue propriété de biens désignés comme suit : « Une maison size au village du Plessis-Chesnay, parroisse du Coudray, distante de cette ville de Paris de huict lieues sur le grand chemin qui conduict de Paris à Fontainebleau, Montargis et autres lieux, consistant en une cave, fournil, salle basse, une grande et petite chambre en deux estages, un grand grenier soubs une mesme couverture, deux courts, l'une sur le devant où il y a un petit genillier (2) et l'autre sur le derrière où il y a un petit toit à porc, deux estables, un puy, et un jardin entièrement clos de murailles, avec les ustencilles dudit pressoir et cuves estant en icelluy » et, au surplus, 12 arpents 89 perches de vignes et une somme destinée à des fondations de messes. Le 29 décembre 1649, la donation de l'usufruit vint s'ajouter à celle de la nue propriété, moyennant le paiement d'une rente annuelle de cent livres et de 4 muids de vin durant la vie des donataires (3). Les Carmes des Billettes, ayant ainsi reçu tous droits sur ces immeubles, y firent bâtir une chapelle. On en aperçoit encore les restes en allant de Paris à Fontainebleau, le long de la route nationale, avant d'entrer dans le village du Plessis-Chenêt. Ils placèrent dans la chapelle l'inscription suivante : CE LIEV AVEC SES DEPENDANCES A ESTE DONNE AVX RELIGIEVX CARMES REFORMES DE LA PROVINCE DE TOVRAINNE AV COUVENT DV St SACREMENT DIT DES BILLETTES DE PARIS PAR HONNORABLES PERSON NES JOSEPH COTTEREAV ET GILETTE THIERRY ET A ESTE CETTE CHAPELLE BENISTE ET DEDIEE EN L'HON NEVR DE St JOSEPH ET DE St GILLES LE 30 DE JVIN 1650 PRIEZ DIEV POVR EVX (4) 1. C'est en 1633 que les Carmes s'installèrent dans l'antique maison des Billettes, Cf. LEBEUF, Hist. dioc. de Paris, éd. Cocheris, t. I, p. 377. RAUNIĖ, Epitaph. du vieux Paris, t. II, p. 225. 2. Pour gelinier : poulailler. 3. Dans le même dossier des Arch. Nat. se trouvent les lettres d'amortissement accorIdées par Louis XIV, le 14 juin 1650. 4. Cette inscription inédite est gravée sur une dalle de pierre mesurant o™66×0™52.
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 +|**UCAL_$B769661_00000160**| - 118 Aux côtés de l'autel furent disposées deux statues de bois de chêne, représentant l'une Saint Joseph, l'autre Saint Gilles, patrons du lieu (¹). Denis Thierry, frère de Gillette, avait gardé quelques terres au Plessis-Chenêt. Après sa mort, sa veuve, Marie Regnault, demeurant rue Saint Jacques, à l'enseigne du chef Saint Denis, et son fils Denis Thierry, libraire lui aussi, demeurant dans la même rue Saint Jacques, à l'enseigne de la Ville de Paris, donnèrent aux Billettes 25 livres de rente à prendre sur les dites terres (2). Etienne Thierry, fils de Denis et de Marie Regnault, était entré dans l'ordre des Carmes et y avait pris le nom de frère Hilarion de Saint-Etienne. Claude COCHIN. Après la désaffectation de la chapelle elle fut recueillie au Château de la Roche. M. Henry Cochin en a récemment fait don au Musée Saint Jean de Corbeil. 1. Ces 2 statues, demie-nature, sont actuellement conservées au Château de Mousseau, à Evry-petit-bourg. 2. Acte du 8 avril 1664, Arch. Nat., ibid. Le carton cité des Arch. Nat. contient des documents sur le Plessis-Chenêt, jusqu'à la Révolution.
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 +|**UCAL_$B769661_00000161**| CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DE CORBEIL UNE DÉCOUVERTE INTÉRESSANTE En ouvrant une tranchée pour l'établissement d'un trottoir sur le quai Bourgoin, les ouvriers rencontrèrent un objet résistant qui paraissait être du fer; ils creusèrent alors tout autour pour le dégager et réussirent enfin à sortir de terre une sorte de gros rouleau de fer, d'environ un mètre de long et qui paraissait creux. Sur l'avis qui lui en fut donné, le Conservateur du musée Saint Jean se rendit à l'endroit indiqué, et après un nettoyage sommaire, il lui fut facile de constater que l'objet qui venait d'être exhumé, n'était autre qu'une bombarde du xve siècle, encore garnie de son boulet de pierre, qui avait fait partie autrefois de l'artillerie de la ville de Corbeil. Et ce qui le prouve, c'est que l'endroit où fut trouvé cette bombarde sur le quai Bourgoin, entre les rues de l'Arche et de la Triperie, est justement l'emplacement occupé aux siècles passés par un ensemble important de fortifications, défendues par une grosse tour, désignée dans les anciens titres sous le nom de la tour de la Bonde SaintNicolas, à cause de la porte de ville du même nom, qui était proche. Et c'était précisément au bas étage de cette tour qu'étaient remisées. les pièces d'artillerie de la ville de Corbeil; nous en avons la preuve par un texte manuscrit très précis, daté du mois de mai 1534, qui fait partie des archives de la ville, conservées à la Bibliothèque de Corbeil (¹). 1. Ce curieux document a été publié in-extenso dans le Bulletin de notre Société, année 1909, p. 98 à 104.
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 +|**UCAL_$B769661_00000162**| 120 — C'est un curieux inventaire des pièces d'artillerie de Corbeil, écrit sur trois grandes feuilles de parchemin cousues l'une au bout de l'autre et formant ainsi une longueur de 1 m. 42. Ce document est d'autant plus intéressant qu'on y trouve, très clairement désignée, la bombarde qu'on vient de mettre au jour sur le quai Bourgoin. L'on peut s'en convaincre par le commencement de cet inventaire qui est ainsi conçu: <«< Inventaire fait par moi Jehan Lebergier (¹), Bachellier en loix, tabellion juré «<et estably de par le Roy nostre sire en la ville Prévosté et Chastellenye de <«< Corbueil, le mardi douziesme jour de May, l'an mil cinq cens trente quatre, à la <«< requeste de honneste personne Jacques de la Ruelle, marchant espicier, au nom «<et comme procureur des manans et habitans de la ville de Corbueil, des pièces <«<et artillerie et autres ustancilles trouvez ez tours et hostels cy après nommez. «Et premièrement <«< En la tour de la Bonde de la porte Saint-Nicolas sur la rivière de Seyne, au bas <«<estaige, a esté trouvé deux pièces d'artilleries enfuttées de boys, à la mode an- << cienne, les dictes pièces de fer, garnys de leurs chambres (3), dont l'une a deux <«< aigneaulx (³) par-dessus et l'autre sans aigneaulx, l'une de trois pieds de longueur, «<et demy pied de gueulle, et l'autre de pied et demy de longueur ». La bombarde que l'on vient de trouver répond bien à la désignation de la première pièce d'artillerie citée dans l'inventaire. On remarquera, qu'en 1534, on la désignait déjà comme ancienne, à la mode ancienne, dit ce document. Cette bombarde doit remonter au premier quart du xve siècle, vers 1410 ou 1420. Dans son Dictionnaire d'architecture, Viollet-le-Duc s'est occupé des canons primitifs qu'il a décrits avec dessins à l'appui. Voici ce qu'il dit, T. V. de ce dictionnaire, page 254, au mot Engin : << Les premières bouches à feu furent montées sur des affûts sans roues et mises << simplement en bois ou charpenties, comme on disait alors, c'est-à-dire encastrées << dans un auget pratiqué dans de grosses pièces de bois et serrées avec des bou1. Les Lebergier étaient une ancienne famille qui a donné plusieurs Prévosts à la ville de Corbeil. 2. Chambre, ancien terme d'artillerie : la chambre était la cavité qui recevait la charge; elle était ordinairement séparée du canon, auquel on la rattachait au moment du tir. Dans notre bombarde la chambre n'existe plus, mais on peut en voir une autre, de même époque et provenance, qui est conservée dans une des vitrines du musée Saint-Jean. 3. Aigneaulx, anneaux, cercles; de ces aigneaulx nous n'avons que des débris, rien d'étonnant après plusieurs siècles d'enfouissement dans un terrain fréquemment inondé.
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 +|**UCAL_$B769661_00000163**| 121 - « «<lons, des brides de fer ou même des cordes. Le pointage ne s'obtenait qu'en << calant cette charpente, en avant ou en arrière, au moyen de leviers ou de coins <<< de bois >>. Notre bombarde, qui revoit le jour après un enfouissement de presque cinq siècles, est déposée au musée Saint-Jean, où elle sera conservée comme un vestige respectable de la défense de notre ville au moyen-âge. Il ne faut pas oublier, en effet, que Corbeil, place forte, était exposée, par sa situation importante sur la Seine, en amont de Paris, à de fréquentes attaques. Elle n'avait pas de garnison et devait se défendre par ses propres moyens ; c'est ce qui explique qu'elle possédait une artillerie assez nombreuse et des armes et projectiles divers qui sont indiqués en détail dans l'inventaire que nous venons de citer. En 1534, notre bombarde, dite déjà à la mode ancienne, était hors d'usage, ce qui permettrait de supposer qu'elle a pu appartenir à l'armée de Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, qui était venu en 1417 assiéger Corbeil; il y demeura pendant trois semaines, sans pouvoir s'en emparer et, après avoir perdu beaucoup de ses gens, il dut lever le siège et se retirer avec une certaine précipitation, car on lit dans la Barre, l'historien Prévost de Corbeil, que le duc de Bourgogne << abandonna le siège de Corbeil si tumultuairement que ses << grosses bombardes y demeurèrent avec partie de son bagage ». A. D.
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 +|**UCAL_$B769661_00000164**| JULES BELLIN La mort vient de nous enlever un ami sûr et dévoué et, à notre Société, un maître et un collaborateur éminent. C'est une vérité que nous tenons à affirmer, car lorsque nous fûmes appelé au poste de Secrétaire général de notre Société de Corbeil, Etampes et Hurepoix, M. Bellin, qu'on nous avait indiqué, suppléa à notre inexpérience et fut pour nous un initiateur dans ces fonctions auxquelles nous n'étions pas préparé. Notre Bulletin, avec son beau papier de pur Hollande, si apprécié des bibliophiles, fut l'œuvre de Bellin qui, jusqu'à sa mort, c'est-àdire pendant 17 ans, sut le maintenir au rang où il l'avait placé. Il ne laissait rien passer, aucune faute ne lui échappait, aussi ses épreuves étaient parfaites. De même ses conseils étaient précieux et nous les avons toujours suivis, parce que nous avions une confiance absolue en son expérience et en sa grande érudition. C'est pourquoi nous le considérions comme un véritable collaborateur, et maintenant qu'il n'est plus, nous ressentons bien vivement le vide que sa mort laisse parmi nous, et comme un ami de grand cœur et comme un maître autorisé dans nos travaux. M. Bellin avait de nombreux amis ; c'est par l'un d'eux, M. Depoin, secrétaire-général de la Société historique de Pontoise, que nous l'avons connu. M. Depoin, très éprouvé, lui aussi, par la mort de M. Bellin, lui a rendu, dans ses publications, un hommage bien mérité, auquel, avec son autorisation, nous empruntons les passages suivants qui peignent, mieux que nous n'aurions su le faire, l'homme de devoir, le savant, le Chrétien convaincu que fut M. Jules Bellin. « Un grand modeste, un grand dévoué, un grand cœur vient de disparaître.
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 +|**UCAL_$B769661_00000165**| -- 123 Jules Bellin a succombé le 20 Octobre 1911 à une opération rendue nécessaire par une douloureuse maladie, conséquence d'un surmenage prolongé que lui imposait le sentiment du devoir, poussé jusqu'aux extrêmes limites. Il avait soixante-huit ans, âge loin d'être caduc pour une nature primitivement énergique et vigoureuse comme la sienne; c'est cette réserve de forces qu'il épuisa sans relâche, attelé à un labeur âpre et impitoyable, alors que depuis longtemps l'heure d'un repos justement conquis eût dû sonner pour lui. Bellin avait débuté par enseigner. Ce fut avec un grand succès. Instituteur public, ses chefs l'estimaient et lui prédisaient une brillante carrière. Il la brisa en sacrifiant cet avenir universitaire tout acquis au cri de sa conscience. Chrétien convaincu, il lui apparut comme une impossibilité d'instruire la jeunesse sans faire reposer sa formation intellectuelle sur un point d'appui religieux. Taire aux enfants ce qu'il pensait lui semblait un outrage à son devoir moral; le dire eût été commettre une violation de la loi scolaire et des règlements. Il envoya à ses supérieurs hiérarchiques une démission que leurs instances ne purent le décider à retirer. Une telle fermeté impose le respect à ceux mêmes qui sont le plus loin de partager le sentiment qui la dicte. D'un bout à l'autre de sa vie, Bellin resta fidèle à ses principes et sympathique à ses adversaires par sa loyale probité. Car ce fut un militant. C'est dans la presse qu'il trouva la voie nouvelle qu'il cherchait. Il devint imprimeur et directeur de journal. Ce que fut son rôle dans le champ de la politique locale n'intéresse point nos lecteurs. Mais comme imprimeur, éditeur d'ouvrages de science et d'érudition, ce fut un maître digne des anciennes écoles de typographes illustres. Aucun manuscrit ne passait au prote sans qu'il l'eût examiné, annoté parfois, pour qu'aucune erreur ne trahit, dans la composition, la pensée ou le goût de l'auteur. Les épreuves qu'il envoyait étaient presque la perfection, car c'étaient toujours déjà des secondes épreuves, après sa première révision. Aussi ses presses ont-elles fourni à l'histoire et aux collections de textes les apports les plus précieux. L'Institut a distingué à plusieurs reprises des publications dont il avait été l'imprimeur-collaborateur; le mot n'est pas excessif. C'est que Jules Bellin, déjà supérieur à sa fonction d'instituteur primaire, avait utilisé la période qui sépara ses adieux à l'Université de son entrée dans la presse, à développer une
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 +|**UCAL_$B769661_00000166**| 124 — instruction que sa mémoire et la souplesse de son intelligence rendaient chaque jour plus étendue. Il avait appris le latin, s'était livré à l'étude des anciens textes du moyen-âge et de diverses langues vivantes; dans toutes les branches du savoir, il enrichissait le trésor de ses connaissances à l'aide d'un précieux instrument de travail qu'il maniait en maître : la Sténographie ». Ailleurs, M. Depoin a suivi Bellin dans sa vie professionnelle de sténographe; il le montre attaché, en Alsace-Lorraine, au parlement des pays annexés pour en reproduire les débats, puis lorsque la langue française fut exclue de cette assemblée, l'on retrouve M. Bellin à Périgueux, sténographe du Conseil général de la Dordogne. C'est de là qu'il revint à Montdidier, en 1883, pour prendre la Direction du Propagateur Picard et de cette imprimerie qu'il sut mener à un si haut degré de perfection. Nous n'avons point à suivre M. Depoin dans la partie de la vie de Bellin consacrée à la Sténographie, mais nous en avons assez dit pour justifier nos regrets et l'hommage justement mérité que nous rendons à la mémoire de l'homme de bien et à l'ami dévoué que fut M. Bellin. A. D.
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 +|**UCAL_$B769661_00000167**| BIBLIOGRAPHIE (1910-1911) ALLIOT (l'Abbé J. M.). L'obituaire d'Etiolles. - Extrait des Annales de la Société historique du Gâtinais, 2º trimestre de 1911, 7 pages in-8°. Ce petit obituaire appartient à la paroisse d'Etiolles, il se compose de 45 feuilles de parchemin et est daté de 1558. On y trouve des détails intéressants pour la paroisse et la commune d'Etiolles. ANXIONNAT (Eugène). Histoire de l'organisation de l'ancienne poste aux chevaux en France, son influence sur les progrès agricoles, Paris 1909, in-8°. Avec une carte géométrique des routes de poste en 1792. - BÆDEKER (guides). refondue et mise à jour avec 14 cartes et 34 plans, 1911. Paris et ses environs, en français, 17° édition, 7 fr. 50 BOULÉ (A.). -Les Aved de Loizerolles, 1702-1845, par A. Boulé, ancien magistrat. - Etampes 1911, plaquette in-8° de 24 pp. Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, tirage à 25 exemplaires. - BRÉTIGNIÈRE (L.) et L. RISCH. Histoire de Grignon. roux 1910. Un vol. in-8° de 249 pp. avec gravures. Publié par l'Association amicale des anciens élèves de Grignon. · - Château2 fr. 25 BUCHÈRE (Jules) et CAHEN (Gustave), maire d'Itteville. Itteville et ses alentours, notice rétrospective. Corbeil, imprimerie Drevet, 1911. 1 vol. in-8º de 104 pages, richement illustré de 38 gravures.
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 +|**UCAL_$B769661_00000168**| 126 - CAIN (G.). -- Environs de Paris, ouvrage orné de 123 illustrations et de trois plans anciens. Paris, Flammarion, 6º mille, 1911. Un vol. grand in-16 de 375 pp. • 5 fr. DES CILLEULS (A). L'approvisionnement de Paris en céréales dans le passé et le présent. -Nancy, Berger-Levrault, 1910, in-8° de 56 pp. • . Extrait de la Revue générale d'administration. - 2 fr. DES CILLEULS (A.). . Les anciennes eaux de Paris du XIIe au XVIIIe siècle. Nancy, Berger-Levrault, 1910, in-8º de 43 pp. Extrait de la Revue générale d'administration. - CLOUZOT (Henri). La toile peinte en France et la manufacture de Jouy 1743-1760. Un vol. in folio composé de 100 planches en couleur et en camaïeu, avec 100 pages illustrées de vignettes. Ouvrage en souscription au prix de 250 et 300 francs. CLOUZOT (Etienne). siècle. Les inondations de Paris du vi" au xx* Extrait du Bulletin de la Société de Géographie, février 1911, pages 82 à 100, in-8°. COCHIN (Claude). Un épisode de la légation du Cardinal Chigi en France, 1664. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil, Etampes et Hurepoix, 1910. COÜARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise. Inventaire sommaire des Archives de S.-et-O. postérieures à 1789 (Archives de la Révolution). Série L, articles 1 à 113. Un vol. in-4° XLV et 496 pp. Versailles, 1911. -- La série L comprendra l'administration de 1789 à l'an VIII. DALEBROUX (H.). - Agenda de l'automobile et de l'aviation. - Bruxelles, 1911. Librairie Mussche, 14, rue du Méridien à Bruxelles. • 3 fr. 50 DAUDET (Ernest). - Nouveaux récits des temps révolutionnaires. - Paris, Hachette, 1911. Un vol. in-12. 3 fr. 50
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 +|**UCAL_$B769661_00000169**| - - 127 - DEPOIN (J.). — Chartrier de l'Abbaye de Saint-Martin de Pontoise. Pontoise, 1911, fascicule 1er, in-4°. - DEPOIN (J.). Cartulaire de Saint-Martin de Pontoise, 4° fascic.— Pontoise 1911. Un vol. in-4°. DESHAIRS (Léon). - Le Château de Bercy, architecture et décoration, fin du règne de Louis XIV. 36 planches in folio, précédées d'une notice historique et descriptive. Paris, librairie des arts décoratifs, 68, rue la Fayette. • 40 fr. DUCOM (Jacques). — Le cinématographe scientifique et industriel, traité pratique de cinématographie. Paris, 1911. In-8° avec 124 figures, librairie Gaisler. - • 6 fr. DUFOUR (A). Compte-rendu de la fête à la raison et de l'inauguration des bustes des martyrs de la liberté, célébrée par la Société populaire de Corbeil-sur-Seine le 10 du 3° mois de l'an deuxième de la République française une et indivisible (30 Novembre 1793). – Corbeil, 1911, 17 pp. in-8°. - Réimpression d'un opuscule rarissime, exécutée par la Société historique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, dans son bulletin de 1911. Il n'y a pas de tirage à part. DUPLOMB (Charles). Histoire générale des ponts de Paris. Paris, 1911. Un vol. grand in-8° avec illustrations, chez Flammarion et Vaillant - 15 fr. ESTOURNET (G.). · - Bouchard II, Comte de Corbeil, 1070-1077. Fontainebleau, 1911, plaquette in-8° de 39 pp. Extrait des Annales de la Société historique du Gâtinais, année 1911 et tiré à 12 exemplaires. FORTEAU (Ch.). - Le Collège Geoffroy-Saint-Hilaire à Etampes. Etampes, 1910. Un vol. in-16 de 147 pages. - FORTEAU (Ch.). La paroisse Saint-Martin d'Etampes, 1911, in-8°. Publication en cours dans le Bulletin de la Société de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, le 1er article comprend 11 pages du 1er bulletin de 1911. Cette intéressante notice sera continuée dans les bulletins suivants.
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 +|**UCAL_$B769661_00000170**| _ - 128 - FORTEAU (Ch.). — Etampes ancien, éclairage public, plaques indicatrices des rues, numérotage des maisons, à la fin du xvIIIe siècle. Etampes, 1911, in-12 de 15 pp. - FORTEAU (Ch.). - L'église Saint-Basile pendant la Révolution, caserne, prison, salpétrière. — pages. FLAMMARION (Camille). ques d'un astronome. - - - Etampes, 1911. Plaquette in-12 de 12 Mémoires biographiques et philosophiParis, E. Flammarion, éditeur, 1911. Un fort vol. in-18, orné de nombreuses gravures documentaires. FRANKLIN (Alfred). — Christine de Suède et l'assassinat de Monaldeschi au Château de Fontainebleau, d'après trois relations contemporaines. Paris, Emile Paul, 1911, in-12 . ― • 3 fr. 50 GOY (G.). Hommes et choses du P. L. M. Paris, 1910. ―― Un vol. in-8° de 160 pp. avec gravures dans et hors texte. GRAVE. Madame Campan à Mantes. Versailles, 1910. Extrait des Mémoires de la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, année 1910. HUE (Edmond). Distribution géographique de l'industrie en silex du grand Pressigny. Le Mans, 1911. - Rapport général lu au 6e Congrès préhistorique de France, session de Tours, 1910; pages 390 à 436, in-8° de 48 pp. avec cartes, extrait. ... Inventaire général des richesses d'art de la France; provinces, monuments civils. T. IV, statues historiques. - Paris, 1911, in-4°. Aux pages 471 et 472, il est question du monument des frères Galignani à Corbeil. ― - LEGRAND (Max). Hachette en amphibole, trouvée au MesnilVoisin, commune de Bouray (S.-et-Oise). Etampes, 1911, plaquette in-8° de 8 pages, 1 gravure. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil-Etampes, année 1910. LEMOINE (Henri). - Essai archéologique et artistique sur l'Abbaye
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 +|**UCAL_$B769661_00000171**| 129 de Saint-Victor de Paris. Ecole Nationale des Chartes, positions des thèses, année 1911, pp. 79-84. MALLET (Ernest). - Registre des délibérations municipales de la ville de Pontoise, 1643-1660, 2° fascicule, règne de Louis XIV. Pontoise, 1911. Un vol. in-4°. Des documents édités par la Société historique du Vexin. MAREUSE (Edgar). - Table décennale des mémoires de la Société historique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, 1891-1903. -Pontoise, 1910. Un vol. in-8°. MARIGNAN (A.). - La décoration monumentale des églises de la France septentrionale des xire et xe siècles. Petite bibliothèque d'art et d'archéologie, T. XXIX. Paris, Leroux, in-12. MARTIAL (Mme Lydie). - L'Evolution de la femme. Communication. faite à la Société de sociologie de Paris, le 10 mai 1911. - Paris, 1911, 31 pp. in-8°. Extrait de la Revue internationale de sociologie. MEYRAC (A.). Saint-Simon. Louis XIV, sa cour et ses maîtresses, d'après Saint-Simon et l'histoire amoureuse des Gaules, avec appendices et notes, par A. Meyrac. - Paris, 1911. 1 vol in-8°. Librairie A. Michel. NORTH-PEAT (Anthony). - s fr. Paris sous le second Empire, les femmes, la mode, la Cour, 1864-1869, traduit par Eve Paul Margueritte. — Paris 1911. 1 vol. in-12. Librairie Emile Paul. • • 3 fr. 50 POLAK (le Dr G.). - Madame de Pompadour, d'après le journal de sa femme de chambre, préface de Mme Marcelle Tinayre. - Paris, Tallandier, 1910. 1 vol. in-12 avec 46 gravures. PONSIN. M. Ponsin. Enghien-les-Bains, la géographie et l'histoire par Les sources et les thermes par le Dr Hilary; l'administration par Paul Fabien; 1910, grand in-8°, nombreuses gravures. Edition du Réveil de Seine-et-Oise à Enghien-les-Bains. - 1911. — II. 9
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 +|**UCAL_$B769661_00000172**| 130 POUPARDIN (R.). Une nouvelle édition de la vie de SainteGeneviève. Nogent-le-Rotrou, 1911, in-8° de 6 pages. -- Extrait du Bulletin de 1911 de la Société de l'histoire de Paris. ... - Recherche et publication des documents relatifs à la vie. économique de la Révolution. Comité départemental de Seine-et-Oise, bulletin de 1910-1911. primerie Aubert, 1911, in-8° de 104 pages. --- Versailles, imSÉZILLE (L.). Villas et petites maisons du xx siècle, in-folio avec 20 planches en phototypie. Librairie Eggimann. 100 fr. STENGER. Grandes dames du XIXe siècle, Chronique du temps de - la Restauration. - Paris, Perrin, 1911. 1 vol. in-8° avec 9 portraits. VIDIER. Le trésor de la Sainte-Chapelle. Travail important inséré par l'auteur dans les Mémoires de la Société de l'histoire de Paris, T. 34 à 37. (1907 à 1910). On trouve dans cet ouvrage, à la date du 5 août 1318, que l'Abbé et les Chanoines de Saint-Spire de Corbeil offrent au trésorier et aux chanoines de la Sainte. Chapelle, une partie des reliques de Saint-Spire (Exuperius), patron de leur églisePÉRIODIQUES SOLIÈRES (F. de). - Annuaire général des Sociétés françaises militaires, patriotiques et sportives. 9me année, 1911, in-8°. ... La Gazette de Seine-et-Oise, organe républicain des cantons d'Arpajon, Longjumeau, Corbeil, Boissy-Saint-Léger, Palaiseau, Limours, Dourdan, Rambouillet. 10° année, 1911. Journal hebdomadaire, ne paraissant qu'à intervalles irréguliers, et principalement à l'approche des temps d'élections. ...le Flambeau de la Pyramide de Brunoy, organe mensuel, commercial, industriel et immobilier. 1re année, nº 1, Janvier 1911. 4 pages, in-folio à 4 colonnes. - Brunoy, imp. Muller, administration, parc de la Pyramide.
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 +|**UCAL_$B769661_00000173**| 131 ... -Bulletin de l'Union des propriétaires du parc de la Faisanderie, à Villeneuve-le-Roi, organe trimestriel, nº 1, 1911. Petit in-8° de 8 pages et couverture. Georges ... - - Imp. Dumont à Villeneuve-SaintL'Yvette et l'Yveline, revue guide de Rambouillet et de ses environs, publication mensuelle. Ire année, 1906. Petit in-8° oblong, 12 pages avec gravures et couverture. imprim. de l'Indépendant. - - Rambouillet, Almanach-annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes, pour 1911. - Corbeil, imp. Crété. Un vol. in-8° avec gravures en noir et en couleurs. ... -Bulletin paroissial de Saint-Sulpice-de-Favières, Mauchamps, Souzy-la-Briche et Villeconin. 1re année, Nº 1, juillet 1911. In-8° 16 pages, avec gravures. Comice agricole de Seine-et-Oise, fondé en 1834. Compterendu des opérations du Comice en 1910, Concours de l'arrondissement d'Etampes, à Etampes. Versailles, Cerf 1911, in-8° de 223 pages. ... - Bulletin des œuvres du Diocèse de Versailles, organe du bureau diocésain, paraissant le 25 de chaque mois. Nº 1, 25 mai 1911. In-80 de 24 pages avec gravures et couverture. abonnement annuel : 2 fr. ... ― Versailles, imp. Lebon, L'Abeille de Seine-et-Oise, pour les arrondissements de Corbeil et d'Etampes, paraissant le jeudi et le dimanche. 1911, 101° année. Corbeil, imp. Crété. ... ― L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain, paraissant le dimanche. 32° année, 1911. - 4 pages, grand format. Corbeil, imp. Drevet. ... Le Semeur, journal départemental bi-hebdomadaire, organe des intérêts économiques de Seine-et-Oise. 1911, 6e année. Journal à huit pages, publié à Versailles. - ... L'Egalité, organe des socialistes, syndicalistes et coopérateurs d'Ablon, Athis-Mons, Draveil, Epinay-sur-Orge, Juvisy, Mor-
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 +|**UCAL_$B769661_00000174**| 132 sang-sur-Orge, Savigny, Sainte-Geneviève, Villeneuve-le-Roi, ViryChâtillon. I année, No 1, mars 1911, in-folio, 4 pages à 4 colonnes. Villeneuve-Saint-Georges, imp. coopérative ouvrière. - Annuaire de Seine-et-Oise pour 1911. Versailles, Cerf. in-8°. ... La Semaine religieuse du diocèse de Versailles. 7e année. Versailles, 1911, in-8°. ... Almanach de Thiais pour 1911. Choisy-le-Roi, imp. Chambes. Petit in-8° de 56 pages avec gravures et plan. ... - Brie et Gâtinais, revue régionale mensuelle, illustrée. Meaux, imp. Lepillet. 1911, 3 année, grand in-8°. ... - La Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise. 13° année, 1911, in-8°, gravures. Publiée à Versailles par la Société des sciences morales. ... - Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Mémoires, T. XXXI, 1911, in-8°. ... - Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin, 17° année, 1911. Mémoires, T. IX, in-8°, gravures. ... Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1911. Bulletin, T. XXXVIII et mémoires T. XXXVII, in-8°. Paris, lib. Champion. ... Société historique et archéologique du Gâtinais. 1911, Annales, T. XXIX. Fontainebleau, imp. Bourges. ...Notre bulletin Catholique d'Essonnes. 4° année, 1911, in-8°. Flers (Orne), imprimerie Catholique. ... Bulletin de l'Union familiale du Canton de Corbeil, mensuel, paraissant le 15. 1re année. N° 1, Décembre 1911, in-8° Abonnement: 2 fr. par an. Imprimerie Thevenat, à St-Dizier.
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 +|**UCAL_$B769661_00000175**| CHRONIQUE 14 Mai 1911. - Cérémonie de la pose de la première pierre de l'Hôtel de Ville d'Essonnes. Le Ministre de l'Instruction publique assiste à cette cérémonie et l'on profite de sa présence pour lui faire inaugurer un nouveau groupe scolaire. A cette occasion, il y eut discours, banquet, distribution de rubans, etc. Le 14 Mai 1911. Inauguration par M. Fallières, Président de la République, de la Maison de retraite des artistes lyriques, installée dans le château de Ris-Orangis. Plusieurs ministres assistaient à cette belle fête qui a eu un plein succès. A la suite de l'inauguration fut offert un premier Gala, avec un très beau programme dont l'exécution recueillit de nombreux applaudissements. Des discours suivirent, puis un banquet accompagné de toasts nombreux. Le Président de la République fit l'éloge de Dranem à qui revient l'honneur de cette utile fondation. 28 Mai 1911. - Bénédiction de la nouvelle église Saint-Paul d'Essonnes, par Monseigneur Gibier, évêque de Versailles. Cette église, nouvellement construite, est appelée à desservir le Moulin-Galant et le Pressoir-Prompt, écarts assez éloignés d'Essonnes dont ils dépendent. 11 Juin 1911. INAUGURATIONS A CORBEIL Double inauguration à Corbeil. D'abord celle du monument des Frères Galignani, installé dans le nouveau jardin de l'Hôtel de Ville. Tout Corbeil assistait à cette cérémonie favorisée par un temps superbe. Le Maire prononça un discours très apprécié dans lequel il rendit un hommage mérité à ces deux bienfaiteurs de notre ville.
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 +|**UCAL_$B769661_00000176**| - 134 Ce n'était pas précisément une inauguration, puisque ce même monument, placé autrefois dans le square Saint-Guenault, sur l'emplacement même de l'ancienne église de ce nom, avait été inauguré le 12 août 1888. Mais il fut déplacé quand on entreprit les travaux du nouvel Hôtel de Ville; on le relégua alors dans le jardin de l'Orphelinat où il resta plusieurs années. Les travaux étant terminés, on créa à côté de l'Hôtel de Ville, nouvellement édifié, un beau jardin où une place d'honneur avait été réservée à ce monument élevé par la reconnaissance des habitants de Corbeil. Un nouveau piédestal, tout en pierre, avait été construit ; et c'est ainsi que le monument de Chapu, rajeuni et remis à neuf, motivait la fête qui rassemblait la foule autour de lui le 11 juin 1911. L'inauguration eut lieu en présence de M. le Sous-Préfet, du maire, des adjoints et des fonctionnaires de la ville. La famille était représentée par M. et Mme Jeancourt-Galignani. Devant le monument qu'entouraient (pensée touchante), les orphelins, les vieillards de l'hospice Galignani et une section de l'Ecole des filles, M. Garnier, Maire de Corbeil, rappela les bienfaits et les dons généreux des Frères Galignani envers la ville de Corbeil, et il termina son discours plein d'émotion en exprimant cette belle et juste pensée, qu'une cité s'honore en célébrant la mémoire de ses bienfaiteurs, et que c'était un devoir, dont il était heureux de s'acquitter, de rappeler tout ce que la ville de Corbeil devait à la générosité des Frères Galignani. 11 Juin 1911. Le même jour, eut lieu au cimetière de Corbeil une seconde inauguration, celle d'un monument, élevé par la ville, à la mémoire des soldats morts pour la patrie, pendant la guerre de 1870-1871. Les autorités et les diverses délégations se rangent autour du monument élevé à l'entrée de la nécropole; il consiste en une pyramide dressée sur un soubassement peu élevé; sur la pyramide, l'inscription suivante : 1870-1871 A la Mémoire des soldats français. Sur le soubassement, une palme de bronze; au-dessous, on lit : Monument élevé par la ville, les Vétérans, les mobiles et anciens combattants.
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 +|**UCAL_$B769661_00000177**| - - 135 Les tambours battent aux champs, puis M. Calliet, président de la 413º section des Vétérans, prononce un discours patriotique, où il rappelle le sacrifice des petits soldats français qui reposent pour toujours sous la pierre du monument élevé à leur mémoire. Il fait ensuite remise à la ville du monument qui vient d'être inauguré, et les Vétérans déposent une magnifique couronne sur une des faces de la pyramide. M. Garnier, maire de Corbeil, remercie M. Calliet des nobles sentiments qu'il vient d'exprimer en termes aussi heureux qu'éloquents. M. Simon, Conseiller général, vient ensuite au nom des AlsaciensLorrains, dont il fait partie, redire, dans un discours aussi bien pensé que bien dit, tous les motifs qui le portent à s'associer de tout cœur à la cérémonie patriotique qui réunit dans le cimetière de Corbeil tous ceux qui ont le souvenir des grands événements de l'année terrible et qui ont à cœur de célébrer la mémoire des glorieux soldats morts pour la patrie. Monsieur le Sous-Préfet termine la série des discours en rappelant en termes émus et patriotiques le souvenir des enfants de notre pays qui reposent dans ce cimetière, après avoir souffert pour la patrie et donné leur vie pour elle. La musique municipale termine cette cérémonie, et le cortège se remet en marche pour aller se disloquer place Galignani. A. D. LE CHATEAU D'ECHARCON Lors de la récente reconstruction du Château d'Echarcon (¹), par M. R. Treuille, son nouveau propriétaire, plusieurs cheminées (4 ou 5) du Château d'Etiolles (2), dont la démolition venait d'être commencée, furent transportées et mises en place dans le Château d'Echarcon, avec les glaces aux cadres sculptés qui les surmontaient. Ces cheminées sont donc un souvenir du Château d'Etiolles, disparu, et de la Marquise de Pompadour qui l'avait habité. A. D. 1. Echarcon, canton et à 9 kilomètres de Corbeil. 2. Etiolles, canton et à 3 kilomètres de Corbeil. Le Château d'Etiolles, qui a été récemment démoli, avait appartenu à la Marquise de Pompadour qui l'a habité à plusieurs reprises.
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 +|**UCAL_$B769661_00000178**| - - 136 - 2 Juillet 1911. ― Saint-Paul. Bénédiction de la cloche de la nouvelle église Cette cloche a été baptisée sous les noms de Marie-Simone. Le parrain était M. Emile Radot, d'Essonnes, la marraine, Mlle Simone Darblay, de Saint-Germain. Belle fête religieuse et populaire et averses de dragées. LA FÊTE DES ÉCOLES Le 16 Juillet 1911, avait lieu à Corbeil, la fête des écoles, organisée par la délégation cantonale de Corbeil, sous la présidence de M. Ferdinand Dreyfus, Sénateur, Président de l'union des délégations cantonales de France. Cette fête, favorisée par un beau temps, mais un peu chaud, a été pleinement réussie. Toutes les écoles du canton. y figuraient avec leurs bannières, décorées avec goût; et les garçons et filles, qui étaient au nombre de plus de deux mille, évoluèrent dans les allées Saint-Jean où avait lieu la partie la plus officielle de la cérémonie. Voici le programme de cette belle fête : - I h. 1/2. Réunion des invités et des Sociétés à l'Hôtel de Ville de Corbeil. 1 h. 3/4. — Départ du Cortège pour les allées Saint-Jean, par les rues Notre-Dame et Feray et l'avenue Carnot. --- - - en2 heures. Aux allées Saint-Jean: Chant de la Marseillaise, par les enfants. Discours. Chant des Ecoliers français, par les fants. Les Ecoles de France, poésie dite par Jean Holdener. — Gerbe de fleurs au pied du monument. - Défilé Retour à l'Hôtel de Ville. Les vaillants du temps jadis, chant par les enfants. Dépôt d'une gerbe de fleurs au pied de la statue des frères Galignani. -- Sur la place du marché: Hymne à la Liberté, chantée par les enfants. Dans les halles. Récompense annuelle de la délégation à un instituteur du canton. Prix, gravures et souvenirs aux écoles du canton.
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 +|**UCAL_$B769661_00000179**| ― 137 Aux écoles. Goûter et rafraîchissements. Guignols avec trois sujets successifs et distincts. Distribution aux enfants de 4000 objets-réclame. Place du marché. Chevaux de bois gratuits pour tous les enfants participant à la fête. Vin d'honneur. Offert, salle Rougé, aux invités, aux amicales et aux Sociétés ayant prêté leur gracieux concours. 17 Octobre 1911. - Croix rouge française. Association des dames françaises. Comité de Corbeil. - - Messe de Requiem en l'église Saint-Spire de Corbeil. Présidence de Madame Jeancourt-Galignani. Discours par M. l'Abbé Bellamy, Vicaire de Corbeil. Tous les détails de cette cérémonie sont insérés dans l'Abeille, de Corbeil, du 22 octobre 1911. SAINT NICOLAS DU CHARDONNET, DE PARIS Sous la date de Janvier 1912, on lit dans le Chardonnet, journal de la paroisse Saint-Nicolas, un article qui a pour titre : Histoire de ma paroisse, et en sous-titre : L'inondation de 1910 et l'église de SaintNicolas du Chardonnet. L'aimable collègue qui se dissimule assez mal sous le nom d'emprunt de Jehan de Saint-Victor, s'exprime ainsi : << La fin du mois de décembre (1910) a été fertile en découvertes. << Devant la chapelle de la Sainte-Vierge, les terrassiers levèrent << une dalle tumulaire mesurant 2 mètres de longueur, sur 0,95º de << largeur, sur laquelle on put lire l'inscription suivante : Cy-gist honnorable homme M. Jacques · . advocat en Parlement, natif de la ville de Corbeil, déceddé le 7 jour de Janvier 1682. L'auteur décrit en détail toute l'ornementation de cette pierre tombale, et il regrette de ne pouvoir déchiffrer le nom tout à fait
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 +|**UCAL_$B769661_00000180**| - ---- 138 illisible de l'avocat mort en 1682, puis il ajoute en note: ce texte a été rétabli par M. D. bibliothécaire de Corbeil; qu'il nous permette de lui adresser ici nos sincères remercîments. En effet, à l'aide de quelques fragments de lettres qui restaient sur cette pierre, il a été facile à ce fonctionnaire de restituer le nom de Cordeau qui était celui de l'avocat natif de Corbeil. Et ce n'était pas bien difficile, car cette famille des Cordeau était très connue à Corbeil et l'avocat qui reposait à Saint-Nicolas du Chardonnet, était certainement un descendant de Claude Cordeau, avocat aussi, qui figure parmi les Prévosts de Corbeil, entre les années 1567 et 1569. A. D. DÉCOUVERTE a corbeil, D'UNE BOMBARDE DU XV• SIÈCLE Dans les premiers jours de Janvier 1912, cette bombarde fut trouvée sur le quai Bourgoin, qui borde la Seine, dans un terrain où s'élevait autrefois une importante fortification de la ville. Pour les détails, voir, au présent Bulletin l'article intitulé: Contribution à l'histoire de Corbeil, page 119.
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 +|**UCAL_$B769661_00000181**| NÉCROLOGIE Nous voici arrivé à ce chapitre de la Nécrologie qui doit terminer ce second Bulletin de l'année 1911, et si nous éprouvons une certaine satisfaction de voir la fin d'un travail qui fut si tristement interrompu par la mort de notre cher ami et imprimeur Bellin, nous ressentons aussi un sentiment de tristesse en comptant les bons Collègues que la mort nous a enlevés au cours de cette année 1911. En 1910, nous avions perdu sept de nos Collègues, le chiffre de nos pertes en 1911 est le même. Nous donnons donc un souvenir ému à ces sept disparus que nous citons dans l'ordre chronologique : Janvier. M. Brinon, de Pussay. - Février, le 6. Mai, le 8. ― - Mme Vve Barthélemy, de Corbeil. M. G. Bertin-Guyot, de Massy. Juin, le 16. M. Allain, ancien avoué à Paris, Maire de Soisysous-Etiolles. Juillet, le 5. — M. Mallet (A. G.), Percepteur en retraite, à La Roche, commune de Villebon. Octobre, le 20. M. J. Bellin, imprimeur à Montdidier. - Novembre, le 11. - M. Boëte, instituteur à Villecresnes. M. Brinon, industriel à Pussay (S.-et-O.) et vice-président de la Chambre de Commerce de Corbeil-Etampes, était universellement estimé et aimé, aussi sa mort a causé de nombreux regrets partout où il était connu. Mgr Gibier, Evêque de Versailles, a tenu à présider les obsèques qui ont été imposantes par le nombre et la qualité des assistants. M. Gustave Brinon, son fils aîné, a bien voulu succéder à son père en se faisant inscrire sur les listes de notre Société ; c'est un devoir agréable pour nous de l'en remercier. Madame Barthélemy était la veuve de Jules Barthélemy, bien connu à Corbeil, et l'un de nos adhérents de la première heure. Après sa mort, sa veuve avait tenu à le remplacer sur nos listes et nous l'en avons remerciée.
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 +|**UCAL_$B769661_00000182**| - 140 C'était une femme simple et bonne, aimée et respectée par tous. M. Louis Barthélemy, son fils, et M. Warin, Directeur général des papeteries d'Essonnes, font partie de notre Société et continuent les nobles traditions de cette belle famille. M. G. Bertin-Guyot, de Massy, habitait aussi Paris, rue du Rocher. A Massy il jouissait de l'estime générale. Il est mort à 80 ans, entouré de la considération publique. Madame G. Bertin-Guyot, sa veuve, a continué la tradition de son mari en se faisant inscrire sur les listes de notre Société. M. Allain, mort à Milan, le 16 juin 1911, au cours d'un voyage, était un ancien avoué de Paris, et le Maire de Soisy-sous-Etiolles depuis de nombreuses années. Il avait été inscrit l'un des premiers comme membre de notre Société, et à ce titre nous devons le regretter. M. Mallet (A. G.), décédé le 5 juillet 1911, à La Roche, commune de Villebon, lieu de sa résidence, était un ancien percepteur qui utilisait les loisirs de sa retraite à faire des recherches préhistoriques. A plusieurs reprises, il a donné à notre Bulletin des articles sur ses travaux et ses découvertes, qui ont été remarqués par ceux de nos Collègues qui s'occupent de cette science toute spéciale. M. Jules Bellin, de Montdidier, imprimeur et journaliste, décédé à Amiens, le 20 octobre 1911, dans une maison de santé, puis transporté à Montdidier, où a eu lieu l'inhumation. (Voir dans le présent Bulletin, page 122, l'article spécial que nous avons consacré à sa mémoire). M. Boëte François, instituteur à Villecresnes (S.-et-O.), officier de l'instruction publique, est décédé, dans sa 49° année, à Villecresnes, le 1 novembre 1911. M. Boëte était des nôtres depuis longtemps et nous lui devons une belle et fort intéressante monographie de Villecresnes, qui forme le T. IV de nos mémoires et documents de l'année 1904. Ce travail fut apprécié comme il le méritait, à cause de la clarté du style et des sources nombreuses et autorisées auxquelles l'auteur avait puisé pour parfaire son œuvre. La mort prématurée de M. Boëte nous inspire des regrets sincères et nous prive d'un bon Collègue et d'un collaborateur éminent. A. D.
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 +|**UCAL_$B769661_00000183**| TABLE DE LA 17 ANNÉE Statuts et règlement de la Société Liste des membres. Conseil d'administration, bureau, comité de publication. V XI XXII Sociétés correspondantes Compte-rendu des séances. XXIII I Assemblée générale de 1911. Les Aved de Loizerolles (1702-1845), par M. Alphonse BOULÉ. La Fête à la Raison à Corbeil (1793), par M. A. D. 6 15 35 La paroisse de St-Martin d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU. 53 et 77 Promenade archéologique du 26 juin 1911, à ChâteauLandon. 65 Evry-sur-Seine et les châteaux de Petit-Bourg et de Mousseaux. 71 Recherches sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil, par M. E. CREUZET (suite). 89 Une famille d'imprimeurs parisiens et le Couvent des Billettes, par M. Claude COCHIN. 116 • Contribution à l'histoire de Corbeil. Une découverte intéressante, par M. A. D. . Jules Bellin, par M. A. D. . Bibliographie. Chronique. · Nécrologie (M. Brinon. - Mme Veuve Barthélemy. MM. G. Bertin-Guyot. 119 122 125 133 - --- Allain. Mallet. J. Bellin. Boëte) - • 139
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 +|**UCAL_$B769661_00000186**|
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 +|**UCAL_$B769661_00000187**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX ANNÉE 1912. - · [re LIV.
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 +|**UCAL_$B769661_00000188**| MONTDIDIER. IMPRIMERIE BELLIN
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 +|**UCAL_$B769661_00000189**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 18e Année — 1912
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 +CONFFIL STAMPE PARIS A. PICARD, ÉDITEUR, LIBRAIRE DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMXII
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 +|**UCAL_$B769661_00000190**| 1
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 +|**UCAL_$B769661_00000191**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 ARTICLE I. Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. - ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale.
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 +|**UCAL_$B769661_00000192**| VI Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. - ART. IV. Le titre de fondateur est acquis: 1° aux signataires des présents statuts, 2° à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. - ART. VII. — La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. - ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. ART. IX. - Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. - ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. - ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation.
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 +|**UCAL_$B769661_00000193**| VIJ - ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. -- Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. ART. XV et dernier. - Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. Vu par le Président : Baron DE COURCEL, Membre de l'Institut. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +|**UCAL_$B769661_00000194**| RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 --- ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année, parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. - ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. - ----- ART. IV. Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin ; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société ; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société ; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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 +|**UCAL_$B769661_00000195**| IX - ART. V. Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. - ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles ; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois ; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. - ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur. ART. XI. -- - Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. janvier. L'ouverture de l'année sociale est fixée au 1er Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. ---- ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ART. XIV. Un Comité de publication, composé d'un vicePrésident et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle.
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 +|**UCAL_$B769661_00000196**| X — ART. XV. Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. - ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. - ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. — ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale ; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier.- Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secretaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications.
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 +|**UCAL_$B769661_00000197**| LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5 bis (VIIIe). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AMIOT, avocat à la Cour, 207, Boulevard St-Germain, Paris (VII). AMODRU, député, 66, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII®) et au Château de Chamarande (S.-et-O.). ANDRÉ, Avoué à Corbeil. ARGELIES, ancien Député de Seine-et-Oise, à Juvisy (S.-et-O.). AUBLET-DELAUNAY (Mme), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVII). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 69, rue de Varenne, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. AVRECOURT (d') Roger, homme de lettres, Villa Beau-Soleil, à Montgardé, par Corbeil. BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVIIe). BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVI). BASSERIE (MIle), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). BAUDELOT, avocat, 2, rue de Miromesnil, Paris (VIII®). *BÉRANGER (Charles), 4, rue de Marignan, Paris (VIII). *BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VI).
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 +|**UCAL_$B769661_00000198**| XII BIBLIOTHÈQUE (la) COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. MM. BIZEMONT (le Comte de), au Château du Tremblois (M.-et-M.). * BIZEMONT (le Comte de), 8, rue Girardet, à Nancy (M.-et-M.). BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). BOBIN, pharmacien à Étampes. BONNEFILLE, ancien Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BONNEFOY, à Paris, 4, rue de la Paix (IIe). +*BOSELLI (Paul), 130, rue Royale, à Lille (Nord). +BOUCHER (Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUCHER (Mme), à Corbeil. BOUGIN (Louis), à Paris, 3, place Jussieu (V). BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau, à Paris (XVIe). BOULANGER, 19, quai Bourbon, Paris (IV). BOULE (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). *BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON (Gustave), à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIII). BRUNOY (la Commune de) (S.-et-O.). BUNEL, agent d'assurances, 8, rue de la Cordonnerie, Etampes. CAHEN (G.), Maire d'Itteville, 244, rue de Rivoli, Paris (Ier). CALLIET, banquier, ancien Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 8, avenue Montespan, à Paris (XVI®). CAUVIGNY (l'Abbé), curé de Ballancourt (S.-et-O.). *CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, à Port-Toutevoye par Gouvieux (Oise) et à Paris, 7, Boulevard Beauséjour (XVI). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHARON, Professeur chez M. Gignot, à Vert-le-Petit (S.-et-O.). *CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, à Paris (XVII). CHEHET, ingénieur, 54, rue de la Bienfaisance, Paris (VIII). CHERON, à Lardy (S.-et-O.). CHEUVREUX, à Étiolles par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIII). CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des
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 +|**UCAL_$B769661_00000199**| XIII Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). MM. CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery, et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VIIº). CLAVIER (Mile), professeur à Corbeil. CLAVIER (Paul), Architecte, 21, rue de la Cordonnerie, Etampes. CLAYE, notaire à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII®). COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX"). COLLÈGE (le) GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, à Etampes. COLLOMP, 31, rue Marbeuf, Paris (VIII®). + COPPÉE (François), membre de l'Académie française. COURAUD (l'Abbé), curé de Garches (S.-et-O.). *COURCEL (le Baron Alphonse de), Sénateur, au château d'AthisMons (S.-et-O.), et à Paris, 10, boulevard Montparnasse (XVe). + COURCEL (Georges de), à Vigneux. * COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O). * COURCEL (Valentin de), à Athis-Mons (S.-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VIº). COURCEL (Valentin de), Archiviste-paléographe, 20, rue de Vaugirard, Paris (VI®). COURCEL (Madame Henry de), 14, rue Jean-Goujon, à Paris (VIII•). CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. * CROS (Louis), notaire, à Corbeil. DAMERON, Architecte, 19, rue des Petites Bordes, à Corbeil. DANCONGNÉE, 4, rue du Général Foy, Paris (VIII). Danzas (Mile), 49, rue Ampère, à Paris (XVIIe). +DARBLAY (Aymé), au château de Saint-Germain. DARBLAY (Robert), au château de St-Germain, par Corbeil. * DARBLAY (Rodolphe), au Château de St-Germain. DARBLAY (François), au Château de St-Germain. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil. DECAUVILLE (Mme), à la Ferme du Bois-Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O). DELABRECQUE, avoué à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000200**| XIV MM. DELAUNAY, propriétaire à Saintry, par Corbeil, et à Paris, 39, Boulevard Beaumarchais (III). DELESSARD (Mme Edouard), 16, rue Gay-Lussac, à Paris (Vº). DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.). DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VIe). DESRUES (l'Abbé), Curé Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Méry-sur-Oise (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. DOUCET (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVI®). Drouin (G.), 4, place des Saussaies, Paris (VIIIe). DUBIEZ, rue Evezard, à Etampes. DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (X), et à Brunoy, 16, rue de Réveillon (S.-et-O.). DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Élysées, à Paris (VIIIe). DUFOUR (M. A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. DURANDET (l'Abbé), Curé du Ris-Orangis (S.-et-O.). DURBY-COMTE (le Dr), à Corbeil. + DUVAL (Rubens), Professeur honoraire au Collège de France. DUVAL (MI), Institutrice à Palaiseau (S.-et-O.). ETAMPES (le musée d'), représenté par M. Forteau, conservateur. *FERAY (Georges), 21, Avenue de l'Alma, à Paris (VIII). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris, 16, rue Cassini (XIV). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Conservateur du Musée d'Étampes. FOSSE (A.), Villa Max. et Gaby, rond-point du Donjon, à Brunoy (S.-et-O.). FOUCHER (l'Abbé), Curé-archiprêtre de Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000201**| XV MM. FROMAGEOT, avocat, II, rue de l'Université, Paris (VII). GANAY (le Marquis de), au Château de Courances, par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIIIe). GANDRILLE (Mme), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. GARNIER. Maire de Corbeil, quai de la Pêcherie, à Corbeil. GATINOT, inspecteur primaire honoraire, adjoint au Maire de Montgeron (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GEOFFROY, inspecteur à la Cie P. L. M., à Corbeil. GÉRARD (Octave), 41, Boulevard de la Tour-Maubourg, Paris (VII). Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. M. GIRARD, 13, rue Parrot, Paris (XII®). GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir). MM. GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de Villiers-le-Bàcle, par Gif (S.-et-O.). GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Emile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. GRANDS MOULINS de Corbeil (M. le Directeur des). GRONNIER, principal du Collège Geoffroy-St-Hilaire, à Etampes. GUÉBIN (Mme), 28, rue d'Assas, Paris (VI). GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). GUILLARD, banquier, à Corbeil. GUYOT (Mme Vve), 63 bis, rue du Rocher, à Paris (VIIIº). GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, à Dourdan, (S.-et-O.), et à Paris, 30, rue de Condé (VIº). HABER (André), avoué, à Corbeil. † HAURÉAU (Barthélemy), Membre de l'Institut. HAÜET (Maurice), 10, avenue de Villiers, à Paris (XVII). HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). HINQUE (Edmond), à Yerres (S.-et-O.), et à Paris, 94, boulevard Haussmann (VIII). HUMBERT, notaire à Brunoy (S.-et-O.). HOUSSOY (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII).
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 +|**UCAL_$B769661_00000202**| XVI MM. HUET (Edmond), 12, rue St-Jacques, à Étampes. HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Etampes. * JACQUEMOT (l'Abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé de Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANCOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du faubourg St-Honoré (VIII). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Ve). JOUBERT, 25, rue d'Hauteville, Paris (Xe). JOZON (Maurice), Notaire à Corbeil. LA BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIII). LABOURET (Camille), Conseiller d'Ambassade, 2, rue du Cirque, à Paris (VIII), et à Champrosay, par Draveil (S.-et-O.). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIII®). LADMIRAL (le Dr), à Étiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAUDERAUT (l'Abbé), Curé de St-Martin, à Étampes. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O.). LAVALLÉE (Pierre), Conservateur des Collections de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, au Château de Segrez, par Boissysous-St-Yon, et à Paris, 49, rue de Naples (VIIIe). LAVOLLAY (Maurice), Quai de la Pêcherie, à Corbeil. LEBRET, ancien Garde des Sceaux, avocat à la Cour, 11, rue Michelet, Paris (VI). LECACHEUR (Mme), rue Saint-Spire à Corbeil. LE GAL (l'Abbé), curé de Brunoy (S.-et-O.). * LEGRAND (Maxime), Avocat, 98, rue Saint-Jacques, à Étampes. *LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IX). LEPROUST (l'Abbé), Curé de St-Gilles, à Étampes.
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 +|**UCAL_$B769661_00000203**| XVII MM. LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), adjoint au Maire à Corbeil. LEMAY (l'Abbé), 3, rue Alexandre Dumas, à Marly-le-Roi (S.-et-O.). LE MICHEL, propriétaire à Saintry, par Corbeil. LESCUYER, notaire, à Etampes. LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LIOUVILLE, au Chalet de Rochefort, à St-Germain, par Corbeil. LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. LORIN, Avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-PRIX, au Château de la Grange, par Évry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIIIe). MAINFROY (Maurice), à Saint-Jean-en-l'Isle, à Corbeil. MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions. parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIII). MARION (Mme), 39, rue Saint Jacques, à Etampes. MARIEZ, Directeur de l'Usine à Gaz de Corbeil. me MARQUIS (Mae Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte, 8, rue Madame, Paris (VI). MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). * MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Etiolles. MÉLINGE (l'Abbé), 34, quai d'Orléans, Paris (IV). MONCANY (le Dr), à Corbeil. MONTGERMONT (le comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIII), et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et-M.). MOTTHEAU, à la Métairie de Madame, par Méry-ès-Bois (Cher). OUDIOU (Mme), 12, avenue Darblay, à Corbeil. PAILLARD, huissier, à Brie-Comte-Robert (S.-et-M.). ANNÉE 1912. Ire LIV. - B.
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 +|**UCAL_$B769661_00000204**| XVIII PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve à Versailles. MM. PALLAIN, gouverneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris (Ier). PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARET (Georges), 6, rue Weber, Paris (XVI) et au Château de Rottenbourg, à Montgeron (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. PASTRÉ (Aymé), au Château de Beauvoir, par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 14, rue François Ier (VIII). PAULIN (Mile), Institutrice à St-Germain, par Corbeil. PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. PERIN (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (V). PÉRIN (Félix), à Morsang-sur-Orge, par Savigny-sur-Orge (S.-et-O.). PETIT (Mme Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. * PIERREDON, 150, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIIIe). PILLAS (Albert), ancien trésorier-payeur-général, 20, rue de Mouchy, à Versailles. PILLAULT (l'abbé), Curé de Saint-Cyr-la-Rivière, par Saclas (S.-et-O.). PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVI). PINTEAUX, 52, rue de Turbigo, Paris (IIIe). PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruction publique, à Arthies, par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. PUYO, conservateur des hypothèques, à Corbeil. PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (Vº). RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, 43, rue de Rennes, à Paris (VI). RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.) RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII).
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 +|**UCAL_$B769661_00000205**| XIX MM. RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.). RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIII). RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VII). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir). RISCH, instituteur à Saulx-les-Chartreux, par Longjumeau (S.-et-O.). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, Chimiste-Expert au Tribunal civil de la Seine, 71, rue de Grenelle, Paris (VII). ROUSSELIN (l'Abbé), Curé du Mesnil-Aubry (S.-et-O.). ROUSSEAUX, ancien avoué à Corbeil. ROYER, banquier, à Dourdan (S.-et-O.). SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). * SAY (Mme), à Paris, 79, avenue Malakoff (XVI®). SIMON (Paul), Architecte, à Villeneuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (André), Conseiller général de Seine-et-Oise, Maire de Bruyères-le-Châtel (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). SUBERCAZE (le Dr), à La Ferté-Alais (S.-et-O.). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation, 46, rue Jacob, à Paris (VIe). TARRIDE, Maire de Boissy-St-Léger (S.-et-O.). TAVERNIER, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (Ve). TERQUEM, à New-York (États-Unis). TETON (Gabriel), instituteur à Épinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, 28, rue de Béthune, à Versailles. THIRROUIN (Achille), à Lisses, par Essonnes (S.-et-O.). THOMAS, architecte de la ville, à Corbeil. THOMAS (Henri), 25, rue St-Jacques, à Etampes. TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IV).
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 +|**UCAL_$B769661_00000206**| XX MM. *TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIII). VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIII®). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 16, rue des Rossignols, à Versailles. VIGNAT, Greffier de la Justice de Paix à Corbeil. VERLEY (Gaston), Architecte, à Corbeil. VERNHOLES, Architecte et professeur de dessin, à Dourdan. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIII). VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, 7, rue de Villersexel, Paris (VII•). WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Soisy-sousEtiolles (S.-et-O). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier).
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 +|**UCAL_$B769661_00000207**| XXI MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. COUARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, en retraite, à Versailles. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise ; à Versailles, 19. avenue de Picardie. LEFEVRE (Eugène), Archéologue, 36 bis, rue Jouffroy, Paris (XVII). PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Ve). BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O).
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 +|**UCAL_$B769661_00000208**| XXII LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COURCEL (le Bon A. de), d'AthisMons. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. CREUZET, de Corbeil. CROS (Louis), notaire à Corbeil. DAMERON, à Corbeil. DEPOIN (Joseph), de Paris. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. HUTTEAU (L.), d'Etampes. MM. JARRY (H.), de Corbeil. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. POPOT père, de Corbeil. ROUSSEAUX, de Corbeil. TOURNEUX (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Paris. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: M. le Sous-Préfet de Corbeil. M. le Sous-Préfet d'Étampes. Président : Vice-Présidents: Secrétaire-Général : Trésorier: M. le Baron de COURCEL, Sénateur, membre de l'Institut. M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. CROS (Louis), notaire à Corbeil. M. M. LEGRAND, d'Etampes. M. DUFOUR, Conservateur du Musée Saint Jean. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. V. de COURCEL, d'Athis-Mons, vice-Président. CROS (Louis), vice-Président. Max. LEGRAND, d'Étampes, vice-Président. A. DUFOUR, Secrétaire général.
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 +|**UCAL_$B769661_00000209**| XXIII SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments et des arts, Hôtel de Sully, 62, rue St-Antoine, Paris (IVº). Société française d'archéologie, 8, rue Chateaubriand, Paris (XVII). M. Louis Serbat, secrétaire général. Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie - Comte - Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 22, Boulevard St-Michel, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun (Eure-et-Loir). Société archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or). La Société d'archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, à Melun (Seine-et-Marne).
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 +|**UCAL_$B769661_00000210**|
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 +|**UCAL_$B769661_00000211**| LA PAROISSE DE SAINT-MARTIN D'ÉTAMPES Suite (1) IV. LE PRIEURÉ Le prieuré de Saint-Martin, bien moins connu que celui de SaintPierre, était un membre de l'abbaye de Morigny, à laquelle le roi Philippe Ier avait donné l'église de Saint-Martin d'Etampes-les-Vieilles et les prébendes des chanoines qui l'avaient desservie jusque-là, au fur et à mesure qu'elles vaqueraient par la mort de chacun d'eux. C'est à cette occasion, dit-on, que la chapelle de Saint-Gilles, succursale de Saint-Martin, avait été érigée en paroisse. Malgré les efforts et les revendications des chanoines dépossédés, appuyés par le chef du diocèse, qui s'était rangé de leur côté, Louis VI confirma la donation faite par son père; cependant toutes les difficultés ne furent aplanies que plus tard. Un règlement de l'Archevêque de Sens, daté de juin 1213, avait établi les rapports entre le prieur de Saint-Martin et le curé de cette paroisse pour les messes et les cérémonies religieuses, et déterminé la part qui revenait à chacun d'eux dans les offrandes et revenus de l'église pour faire cesser les différends qui s'étaient élevés. On en peut lire les détails assez curieux dans l'« Histoire de l'Ab1. Pour la partie qui précède, voir le Bulletin de 1911, page 53 et suivantes. 1912. — I. - I
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 +|**UCAL_$B769661_00000212**| - baye de Morigny-lez-Estampes », qui fait suite aux « Antiquités de la Ville et du Duché », par dom Basile Fleureau. Cet auteur dit qu'autrefois le prieur de Saint-Martin avait un droit de mairie sur ses censitaires dans le faubourg, mais que, de son temps, il y avait déjà longtemps qu'il n'en jouissait plus. Le prieuré subsista jusque pendant la dernière moitié du XVIII® siècle, il ne fut aboli qu'en 1773 et incorporé au Chapitre de SainteCroix d'Etampes, par décret de l'Archevêque de Sens du 4 mai de la même année, confirmé par lettres patentes du Roi, homologuées en Parlement quelques mois après. Les maire, échevins et assemblée de ville avaient consenti à cette transaction le 29 juillet : « vu que les prébendes du Chapitre de Sainte-Croix ne produisaient chacune que 300 livres par an environ, ce qui n'était pas suffisant pour qu'un chanoine pût vivre et remplir dignement les fonctions de son ministère >>. Il fallut encore plusieurs années pour que la prise de possession fût réelle Le 23 décembre 1781 seulement, une sentence du Grand Conseil confirma définitivement l'arrêt d'homologation contre l'évêque de Meaux qui se disait indultaire (¹). Le Chapitre de SainteCroix ne put donc jouir longtemps des revenus. Un procès que la ville d'Etampes eut à soutenir, en 1774, contre le dernier receveur du Prieuré, Michel Laglace, qui a fait l'objet d'une notice publiée, en 1904, dans le Bulletin de Corbeil et d'Etampes, nous apprend que ces revenus rapportaient alors 3316 livres 14 sols et 6 deniers au fermier qui ne versait que 2000 livres au Prieur. A l'exception de Cantien Gabiliau, époux d'Andrée Desforges qui était receveur en 1697, nous ne connaissons pas les noms des prédécesseurs de Michel Laglace. Nous savons seulement par l'inventaire du Chapitre de Sainte-Croix fait en 1790, que le premier bail général date du 2 juin 1605. Le procès-verbal de la rédaction des Coutumes du bailliage, en 1556, indique comme Prieur de Saint-Martin à cette époque, Frère Denis Piet. Les registres paroissiaux nous font connaître quelques-uns de ces dignitaires : - 1637-39. Messire Cantien Legendre, prestre desservant pour lors le prieuré ». I. " L'Eglise collégiale de Sainte-Croix d'Etampes », par M. Max LEGRAND (Annales du Gâtinais, 1901, p. 278).
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 +|**UCAL_$B769661_00000213**| -- - 3 1649.- 24 mai, « vénérable et discrette personne Pierre Assadé, diacre, prieur de l'église Saint-Martin-les-Vieilles-Estampes >>. ― 1664. Morigny. François Assadé, prieur, religieux de la Sainte-Trinité de Ambroise Maussion, docteur en théologie, aussi directeur des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, qu'il institua ses légataires universelles et qui mourut en 1694. Il fut inhumé, le 30 juin dans l'église sous terre du Couvent. 1739. Nicolas Courtin, prieur, également confesseur des Dames de la Congrégation. C'était, dit M. Maurice Lecomte (¹), un prêtre lorrain congédié par le cardinal de Noailles, de la paroisse SaintLaurent de Paris où il était vicaire puis placé par Mgr Languet de Gorgy, archevêque de Sens auprès des religieuses d'Etampes pour les amener à se soumettre à la Constitution Unigenitus, ce en quoi il ne put réussir. Il mourut chanoine de Notre-Dame en 1748 et fut inhumé dans le cimetière de cette paroisse en présence de Mr Pierre Louis Guesnon, son successeur depuis quelques années, et qui fut le dernier prieur de Saint-Martin. V. LES MATHURINS ― Nos historiens locaux ont rapporté que Jean de Matha avait fondé, en 1198, l'ordre de la Trinité pour le rachat des chrétiens tombés entre les mains des infidèles, et que, presque immédiatement après (1200), des religieux de cet ordre étaient venus s'établir à Etampes sur l'emplacement de l'antique aumônerie des Bretons (2). Les armes du Couvent étaient « de sable à une bande d'or et au chef d'argent chargé d'un triangle de gueules ». En 1556, date de la rédaction des Coutumes du bailliage, Fr. Loys 1. Annales du Gâtinais, 1905, p. 132. 2. Dom Basile FLEUREAU, p. 462. La maison ou couvent de la Trinité d'Etampes, autrement dite des Mathurins, dont l'ordre commença dans l'église en 1197 est une des premières de leur ordre. L'église qui est dédiée à S. André fut bâtie aussi bien que les premiers édifices du monastère dans le lieu et place d'une aumônerie, qu'on nommait l'aumônerie des Bretons, qu'on donna auxd. religieux pour s'y établir. Il n'y a ordinairement que le ministre, 2 ou 3 religieux prêtres et un frère qui n'avaient en 1695 qu'environ 1200 ou 1500 livres de revenu. Amette, Pouillé du diocèse de Sens.
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 +|**UCAL_$B769661_00000214**| - de Sendéry, ministre de la Trinité, convoqué parmi les membres du clergé, se fait représenter aux assises par Fr. Philippe Charpentier, l'un de ses religieux. Séraphin Bourgoin, ministre de la Sainte-Trinité est cité de 1584 à 1602, dans les registres paroissiaux de Saint-Basile et de SaintMartin. Nazare Anroux, dont nous avons parlé dans notre notice sur la paroisse de Saint-Pierre était ministre du couvent vers 1650. Il était aumônier et prédicateur du Roi et vicaire du grand maître. Nous le voyons remplir fréquemment à l'église Saint-Martin les fonctions de prêtre habitué et conférer les sacrements. Il mourut en 1663 et fut inhumé dans le chœur de l'église du monastère dédiée à S. André. Nous rapportons maintenant au fur et à mesure de leurs dates, les actes des registres paroissiaux de Saint-Martin qui concernent les Mathurins. - 1668. Citation de << humble et religieuse personne messire Nicolas Mathieu, religieux de la Sainte-Trinité et Rédemption des Captifs >>. Le 6 novembre 1669, eut lieu à Notre-Dame un service funèbre pour le repos de l'âme de S. A. Eminentissime le duc de Vendôme, seigneur d'Etampes, auquel les religieux Mathurins n'assistèrent pas, bien que convoqués comme aux autres cérémonies avec les Capucins et les Cordeliers. Le maire René Hémard, demande qu'il soit fait une enquête à ce sujet et requiert une condamnation pour cette absence. Nous ne connaissons pas la suite donnée à cet épisode qui n'est pas relatée dans les registres municipaux. - 1680. 23 janvier, mariage en l'église de Saint-André et de la Sainte-Trinité de messieurs les ministres religieux des Mathurins, en l'enclos de nre paroisse, par Vén. et relig. personne Mre Claude Desboins, ptre ministre du couvent dudit lieu par nre permission, — en présence de Pierre Ingoust, nre vicaire; religieuse personne Nicolas Blachet, ptre, religieux de la Sainte-Trinité, Fr. Dominique Guérin; Fr. Grégoire Gondet et Henry de Voltigem, peintre du Roy (¹) — 1. En 1711, fut inhumé au cimetière de Notre-Dame d'Etampes, le corps de Pierre Voltigem, peintre, et en 1771, le corps de Cantien Voltigem, oncle du curé de Boissy-laRivière, qui avait peint pour l'église de cette paroisse deux tableaux représentant l'un l'Assomption de la Vierge, et l'autre, SS. Vincent, Sébastien et Mamert, et qui avait aussi res-
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 +|**UCAL_$B769661_00000215**| - 5 entre Jean Chevallier, fils de Pasquet et de Barbe Sibillon, de la pe Saint-Martin, et Louise Deslandres, veuve en 2° noces de Jean Lecompte, de la psse Saint-Gilles. Claude Desboins, ou Desboutz, est qualifié plus loin « chapelain du Roy ». 1702. Claude de Massac, dr de Sorbonne, ministre de la SainteTrinité. 1707. — Landrin, religieux. - 1709. J. Mauriceau, religieux. Il fait un baptême à l'église Saint-Martin. 1716. - Robert Hardoin de Valombre, docteur de Sorbonne, ministre de Saint-André d'Etampes. ―― 1737. Je soussigné, ministre des chanoines réguliers de SaintAndré d'Etampes, ordre de la Sainte-Trinité, certifie qu'il n'y a eu aucune mort dans la maison, ny aucune inhumation dans l'église pendant le cours de l'année 1737. Signé: Fr. C. Couvet, ministre (de même de 1739 à 1744 et 1746). Les couvents tenaient aussi des registres de sépultures, mais la plupart de ceux-ci ont été perdus. 1744. 29 août, parrain à Saint-Gilles, Mr. Clément Couvet, ministre de la T. S. Trinité. - 1747.27 avril, mariage fait par Henry Louis David, curé de Saint-Gilles, dans l'église Saint-André, du consentement et en présence de messire Clément Couvet, prieur ministre de ladite maison, entre Jérosme Boivin, md épicier, et Jeanne Gabrielle Delachasse. 1750.20 7bre, Parrain, messire Clément Couvet, ministre de la maison d'Etampes, provincial de la province de France et premier définiteur au susdit ordre de la Sainte-Trinité. Le baptême est fait par le Fr. Bauvans, chanoine régulier de la Sainte-Trinité, ministre de la maison d'Avignon. 1762. - Pichault, ministre. 1766.-M. Dufresne, prêtre, docteur de Sorbonne, chanoine régulier de l'ordre des Mathurins et supérieur de la maison d'Etampes, prononce l'oraison funèbre du service fait à Notre-Dame pour le repos de l'âme du Dauphin. 1769.-J. C. Rigault, chanoine régulier de la Sainte-Trinité. Nous avons vu ce personnage au chapitre des curés et vicaires. tauré le S. Jean-Baptiste du maître-autel. Voir nos « Registres paroissiaux du canton de Méréville », p. 118.
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 +|**UCAL_$B769661_00000216**| - 6 - - - 1774. 1776. 22 janvier, Philippe Dufresne, prêtre, prieur des Mathurins célèbre un mariage dans la chapelle du couvent, en présence du Sr Doches, curé de Saint-Gilles, et de son consentement. Citation de Louis Peuchot, cuisinier des Mathurins. -― 1778. — D'après M. Léon Marquis (¹), il n'y avait plus au couvent, que le ministre, deux ou trois religieux et un frère. 21 juillet, mariage dans l'église des Mathurins, célébré par Mre Laureau, curé de Marsainvilliers, le marié étant son parent, en présence du prieur Dufresne. 1780.22 mai, mariage célébré par Mre Philippe Dufresne, prieur des Mathurins, dans notre église de Saint-André, entre Louis Nicolas Peuchot, domestique au couvent et Hélène Françoise Châtelin, de la psse de Rouvray-Saint-Denis, domestique chez le S Mangart, aubergiste du Dauphin. Parmi les témoins de l'époux figure messire Jacques Hector de La Taille, chevalier, seigneur des Essarts. 1782.- Nouvelle citation de Philippe Dufresne, prieur et chanoine régulier de la Sainte-Trinité. 1783.20 juin, inhumation à Nicolas Lécuyer, domestique, mort hier dans la maison des chanoines réguliers de la Sainte-Trinité, 32 ans; en présence de Fr. Jacques Haulard, frère religieux dudit ordre. 1784.12 janvier, mariage célébré en mon église, par moy, Philippe Dufresne, prieur de la maison de Saint-André, ordre de la Congrégation de la Sainte-Trinité. 1789. Antoine François Biou, prieur des Mathurins. Ce fut le dernier. Par décret du 13 février 1790, sanctionné par le Roi le 19 du même mois, les vœux monastiques de l'un et de l'autre sexe avaient été prohibés en France; les biens ecclésiastiques saisis par l'Etat furent vendus comme biens nationaux. La maison des Mathurins fut achetée, dit M. Léon Marquis, par M. de la Bigne au prix de 40.000 frs. On vendit également, le 13 septembre 1790, environ 75 arpents de terre, courtils, aunettes, qui appartenaient aux religieux (2). L'un d'entre eux, M. Jean François Sayde, chanoine, resta jusqu'au 1. Les Rues d'Etampes. 2. D'autres biens vendus à la Ville par l'Assemblée nationale (décret du 26 novembre sanctionné le 26 décembre 1790), affermés à Louis Germain Inger, furent l'objet d'une soumission faite par M. Périer, secrétaire-greffier de la municipalité qui offrait 12.500 livres pour 37 arpents et 2 quartiers de terre.
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 +|**UCAL_$B769661_00000217**| 7 17 mars, jour auquel il vint déclarer son départ à la municipalité, en réclamant l'indemnité à laquelle lui donnait droit le décret du 13 février. Il était interdit d'enlever quoi que ce soit du mobilier garnissant les couvents, malgré cela le dernier prieur avait vendu à une dame Délivré, du Haut pavé, qui les avait enlevés immédiatement, des effets, des corps de croisées, des portes vitrées, des espagnolettes dorées, des lits garnis, etc. Plainte fut portée au maire qui la transmit à la juridiction du bailliage. Nous ignorons quelle suite y fut donnée. Le 22 décembre de la même année 1790, M. François Antoine Biou, cy-devant prieur et ministre de la maison des Mathurins >> se présenta devant le corps municipal pour déclarer qu'il entendait quitter son ordre et sa maison et qu'en conséquence il demandait à être mis en possession de la pension accordée dans ce cas par les décrets de l'Assemblée nationale; il sollicitait sa permission d'emporter les meubles et effets qui garnissaient sa chambre, détaillés dans un inventaire général, fait au mois de mai, du mobilier du couvent, ce qui lui fut accordé ainsi qu'à M. François Le Simple « cidevant chanoine régulier de l'ordre de la Sainte-Trinité dit des Mathurins », qui présenta la même requête le 29 décembre, et qui, le 12 avril 1791, prêta volontairement le serment civique devant la municipalité; nous retrouverons ce prêtre à Notre-Dame où il était vicaire en 1792, quand il fut arrêté comme prévenu de tentative de sédition populaire. L'église de Saint-André a disparu, à l'époque de la Révolution sans doute, on ne voit plus aujourd'hui de l'ancien couvent des Mathurins ou Trinitaires, qu'une petite porte de la Renaissance donnant accès dans une grande bâtisse d'aspect austère, et, à l'intérieur, de curieux restes d'architecture et des vestiges intéressants de chapelle noyés dans des appartements modernes (¹). Le Musée de la ville possède une statue coloriée de SaintMathurin qui doit provenir du couvent. Le saint est représenté debout, en dalmatique, tenant un livre de la main droite et des fers de la main gauche ; un esclave est agenouillé à ses pieds. On y voit aussi un couronnement de monument funéraire en forme de fronton coupé, dont le tympan est décoré d'un écusson 1. M. Max LEGRAND, « Etampes pittoresque, la Ville », 2e édit. p. 58.
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 +|**UCAL_$B769661_00000218**| - 8 aux armes de Guy de Sève de Rochechouart, portant les cordons d'abbé séculier. Guy de Sève de Rochechouart, évêque d'Arras, fut seigneur de St-Cyr-la-Rivière. Nous ignorons comment et pourquoi ce monument se trouvait aux Mathurins. VII. L'HOPITAL SAINT-JEAN L'hôpital Saint-Jean datait de la plus haute ancienneté. Il existait, paraît-il, dès l'an 1055, connu sous le nom de Refuge des Pauvres. En 1085, le roi Philippe Ier le dota de revenus importants ('). Simon Charbonnier est cité dans le procès-verbal de la rédaction des Coutumes du Bailliage, en 1556, en qualité de maître-administrateur de l'hospice Saint-Jean. ― 3 Février 1599. Batesme de Perine, fille d'Esloy Michon et de Claudine Migret, laquelle estant en voyage, passant par cette pse (Saint-Martin), estant logée à l'hospital Saint-Jean, y est accouchée. M. Léon Marquis nous dit, après dom Basile Fleureau, qu'en 1652, lors du siège, les Enfants perdus, conduits par un officier de Picardie, ayant coupé les régiments de Condé et les Allemands, et forcé les régiments de Bourgogne, entrèrent dans l'hôpital Saint-Jean. - 20 Août 1655. Baptême de Jeanne, fille de André Carré et de Marguerite Dalloyeau, logés en l'hospice. En 1657, plusieurs passants, tristes victimes de la misère générale, y décèdent, de même qu'en 1662, année de grande mortalité, et en 1664. En 1663, il est fait mention d'une naissance et du nom de « Mathurin Le Tailleur, hospitalier et gardien >>. Ce petit hôpital qui jouissait, en 1648, d'un revenu de 8000 livres, suivant un pouillé du diocèse de Sens, fut réuni à l'Hôtel-Dieu d'Etampes, comme les maisons similaires, en 1699, mais la chapelle dédiée à Saint Jean l'Evangéliste et à Saint Altin subsista et continua de servir au culte, ainsi que nous le voyons par l'acte suivant : 7 novembre 1702. Mariage célébré dans la chapelle Saint-Jean du haut Pavé, entre Abraham Dolbel, écuyer ordinaire de la bouche de Madame la Duchesse de Bourgogne, et Marie Marguerite, fille - 1. Dom FLEUREAU, p. 464.
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 +|**UCAL_$B769661_00000219**| 9 d'Octave Dissou, receveur des droits de Saint-Martin (¹), et de Marie Françoise Robert, en présence de messire Claude de Massac, docteur de Sorbonne, ministre de la Sainte-Trinité, etc. Par délibération municipale du 14 messidor an II, la chapelle fut louée au profit de l'hospice et convertie en grange. En Floréal an IV, eut lieu à Etampes une réorganisation de la Garde nationale et les citoyens, ayant droit de vote, furent convoqués par pelotons de 95 hommes à chacun desquels on attribua un lieu déterminé de la ville, principalement les édifices religieux, pour élire les nouveaux gradés. Il y eut seize de ces pelotons et parmi eux trois dans la paroisse Saint-Martin: le premier se réunit dans la nef principale de l'église Saint-Martin, sous la présidence de M. Langevin père; le deuxième, dans la nef de gauche de la même église, sous la présidence de MM. de Labigne et de Bigault, et enfin, le troisième présidé par M. Marc Boivin, dans l'église Saint-Jean. Peu après, en prairial de la même année, un particulier offrit de l'acheter; on constitua même des experts pour en faire l'estimation, mais le Conseil général de la Commune qui devait être forcément consulté, refusa d'autoriser la vente, considérant « que la loi du 28 germinal dernier veut impérativement que les biens des hôpitaux et autres établissements de charité et de bienfaisance soient provisoi rement exceptés de ceux compris dans la loi du 28 ventôse sur la vente des biens nationaux affectés aux mandats territoriaux... ce qui est le cas de cette chapelle >>. Aujourd'hui, « une petite guérite carrée, une niche garnie de sa Vierge, deux ou trois moulures au-dessus de l'arc surbaissé d'une porte en pierres de taille, c'est tout ce qui reste de l'hôpital SaintJean> (2). Près de là, est la place ou carrefour de l'Ecce Homo, qui a pris le nom d'une statue du Christ flagellé qui s'y trouvait, dont la tête recueillie par M. Delamarche, en 1793, lors de la destruction du monument qui était autrefois entouré de quatre ormes, fut apporté plus tard par M. l'abbé Borné, curé de Saint-Martin, au Musée mu. 1. En 1704: Receveur des Fermes du Roi. 2. M. Max LEGRAND, loc. cit.
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 +|**UCAL_$B769661_00000220**| - - 10 nicipal qui possède aussi une statuette en bois représentant le Bon Pasteur, provenant du même endroit. Il est de tradition locale que Ravailhac passant à Etampes pour aller à Paris, aiguisa son poignard régicide sur le socle de l'Ecce Homo. Une autre légende se rattache à cet événement. Un habitant, entre autres, aurait été témoin du fait et aurait entendu l'assassin s'écrier en brandissant son arme : « Voilà un couteau qui fera parler de lui! » Après l'attentat, cet habitant qui n'avait pas averti l'autorité du geste et des paroles, fut appréhendé, peut-être soupçonné de complicité par son silence, mais il fut bientôt relâché à la condition qu'il ferait élever une croix en quelque sorte expiatoire. Cette croix, s'il faut en croire MM. Chaudé et Dujardin, serait celle que l'on appelle la Croix de Vaux mil cent ou de Vomit le sang, que l'on voyait encore tout récemment avant son transport au Musée, au lieu dit les Quatre Chemins, près du Cimetière Saint-Martin. Elle porte la date de 1611 qui correspond à ce récit que nous ne donnons qu'à titre de curiosité, et celle de 1813. Peut-on supposer encore qu'elle avait été érigée d'abord à côté de l'Ecce Homo, et qu'elle n'aurait été enlevée du carrefour qu'en 1813? Un acte de baptême du dimanche 15 novembre 1654 semble confirmer la première hypothèse : << Baptême de Marie, surnommée de la Croix, ayant été trouvée déposée sur la Croix boissée, dite de lEcce Homo, le 9 août dernier >>. Deux autres actes rappellent la barrière qui existait à cet endroit avant la porte Saint-Martin : 1731.6 mars, inhumation de Mire Jean Duvinais, commis à la Barrière de l'Ecce Homo, 66 ans. 1736. - 23 mars, inhumation de Louis Lemaistre, commis à la Barrière de l'Ecce Homo, 60 ans. VII. PARRAINS ET MARRAINES NOTABLES. - 1568. 25 Septembre, Pierre Legendre, curé de Notre-Dame. Pierre Legendre était déjà curé-chevecier en 1545, date du commencement des registres de cette paroisse. 1582. - 20 Janvier, baptême de Françoise, fille de Hierosme de 1. Ou buisée, croix que l'on garnissait de buis à certaines fêtes.
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 +|**UCAL_$B769661_00000221**| - II Villette, sr de Blanville, et de demoiselle Michelle Vaillant; parrain, Nicolas Guillotin, procureur du Roi; marraines, damoiselles Françoise Prevost et Katherine Chandoux. -- 1586. Avril, Magdelaine Darras, épouse de vénérable et sage et discrette personne M. Estienne Chardon, lieutenant de M. le Prévost d'Estampes, de la psse Saint-Basile. - 1587. 28 Février, baptisé Gabriel, fils de noble homme Gabriel Montagne, archer des Gardes de la Royne, mère du Roy et d'Estiennette Mercier. Parrain, religieuse personne Frère Séraphin Le Bourgoin, ministre de la Sainte-Trinité d'Etampes; marraine, Guillemette Pasquier, femme de Jehan Mercier. ---- 1588. 15 Décembre, un frère de Gabriel Montagne, prénommé Hierosme, a pour parrain N. H. Hierosme de Villette (2), lieutenant du prévost des Maréchaux d'Estampes et Nicolas Chevrier; et pour marraine, damoiselle Elisabeth du Val 3, fille de chambre de la Royne, espouse de N H. François Montagne, secrétaire de ladite Royne. 1592. Samedy, 28 jour de Mars, veille de Pasques, incontinent après l'eau béniste... parrain, Thomas, fils de Thomas Guettard, vivant contrôleur de l'élection, de la psse Notre-Dame. 1er juillet, baptême de Pierre, fils de Martin Gilbert, chevaulcheur du Roy, et de Guillemette Jubert; parrains, Claude Guyot, marchand, et Pierre Gilbert, chevaulcheur du Roy, demeurant psse Saint-Gilles; marraine, Philippe Pichon, femme de Claude Martinot. -- 1593. 27 Janvier, Artus Lelong, chevaulcheur ordinaire de l'écurie du Roy, tenant la poste pour led. sire à Estampes. 1594. - 8 Juin, Anne, fille de François Girault, notaire royal, et de Marie Moynet, a pour parrain, vénérable et discrette personne messire Georges Hamoys, curé de Saint-Gilles, et pour marraine, Marie Bauldin, — 1598. Jeudy, 30 Juillet, fust baptisé sur les fonts de l'église mons' Saint-Martin d'Estampes, Marie, tille de Pierre Gilbert, chevaulcheur ordinaire, et de Loyse...; marraine, Marie Moynet, femme de François Hérault, notaire en la psse Saint-Martin, procureur. 1. Déjà cité en 1584; dit en 1595, varlet de chambre de la reyne et du roy de France. 2. Décédé avant l'année 1592. 3. Marraine le 23 septembre 1593.
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 +|**UCAL_$B769661_00000222**| - 12- - 25 Août. Alain Guibourt, valet de chambre du Roy, et Georges Guibourt, mesureur à la gabelle. - 1599. 20 Août, Venerabilis et circonspectus vir M. Guydo de Verambroys, per et in eadem prochiali et Baudry, pber. 1600.10 Décembre, Elisabeth, fille de N. H. Jacques Hochereau, archer des Gardes du Corps du Roy de France, et de Marie Garnier; marraine, damoiselle Elisabeth du Val, veuve de feu N. H. François Montagne, luy vivant secrétaire de feue la Royne, mère du Roy; parrain, François Hérault, procureur. - 1601. Lundy 23 avril, Pierre, fils de Jacques Monsault, archer du prévost des Maréchaux, et de Françoise Le Roy; parrain, N. H. Pierre Conchon, prévost des Maréchaux d'Etampes, Sr de Boyville, demeurant à Boissy-le-Sec, et N. H. Jehan Yvon, garde de l'artillerie du Roy en Normandie, demeurant psse Saint-Basile; marraine, Charlotte Hervault, fue de Guillaume Fournier. Lundy 17 septembre, Louis Le Vassor, procureur du Roy en l'Election; Marie de Baigneaulx, femme de N. H. Accurse Cassegrain, prévost d'Etampes. - 1604. Jeudy 29 avril, Juliane, fille de Jacques Hochereau et de Marie Garnier; parrain, v. et disc perse M. Guy de Vérambroys, curé de la psse; marraines, Jehanne Guesdon, femme de Jacques de Sauges, md de la psse Notre-Dame, et Marie, fille de Jehan Bernard, avocat en parlement. 1605. - 28 novembre, Marguerite Mesmin, fme de N. H. Simon Chauvin ('), avocat du Roy au bailliage et prevosté, et Jacques Provensal, chirurgien. 1606.13 may, Louis Blaizot, élu en l'Election, contrôleur du grenier à sel, et Michel Larsonneur, notaire royal, contrôleur du domaine. 1607. - 19 Janvier, Marie Camus, fille de N. H. et sage Jehan Camus, bailly et gouverneur d'Estampes. Jean Camus, Sr de Gaudreville, époux de Marie de Coutes, de la famille des seigneurs de Gasville, portait d'azur à 3 croissants d'argent et à une étoile d'or en abîme. 11 avril, Gédéon, fils de Jacques Hochereau et de Marie Garnier; parrains, Gédéon Desmazis, escuyer, Sr du Tronchet et de Challou 1. Auteur d'un livre sur les saints Can, Cantien et Cantienne, patrons d'Etampes, publié en 1610.
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 +|**UCAL_$B769661_00000223**| 13 - de la psse de Saint-Mard, et Pierre Conchon, prévots des Maréchaux; marraine, dame Marie de Coutes, femme de N. H. Jehan Camus, bailly et gouverneur d'Estampes, Sr de Saint-Bonnet et de Gaudreville, demeurant psse Saint-Basile. Jeudy, 21 juin, Loyse, fille de Loys Thiboust', conseiller du Roy, en cour de Parlement à Paris, demeurant psse Saint-Basile. 1608. 27 janvier, vén. et disc. perse Guillaume Desprez, chanoine de l'église collégiale de Sainte-Croix, et Benjamin Foullon, varlet de chambre du Roy de France et de Navarre. 1610.3 Janvier, noble personne et saige Jacques Montagne, valet de garde-robe de Mgr le Dauphin, et damoiselle Isabelle Foullon. - 24 août. — Vén. et disc. pers Nicolas Thyroin, maistre ès arts de l'Université de Paris. - 1611. 6 Janvier, M. Jacque Montagne, valet de garde-robe du Roy Louis XIII. de ce nom. 1613. 19 octobre, baptise Elisabeth, fille de N. H. et saige Jacques Montagne 3, vallet de garde robbe du Roy à présent régnant, et d'Isabelle Foullon; marraines Nicolle Vallier et Marie de Baigneaux; parrain, hble hoe Jehan du Val, mª drapier. Il est écrit en marge et au-dessous de cet acte : << Délivré extrait le 28 Juin 1660, et en 1668, le 20 Juillet, à M. Baudry, receveur du domaine; et le 15 Juin 1669, à M. Baudry, pour M. Besnard, capitaine-major de la ville de Landrecy ». (Cette dernière phrase n'est pas de la même main). 1615.26 Septembre, Nicolas Hardy, escuier, Sr de Guinette, maréchal ordinaire des logis du Roy. 10 décembre, marraine, dame Blaise Guiard, mère, administratrice de la maison de l'Hôtel-Dieu d'Estampes. La sœur B. Guyard était entrée en fonctions le 1er Xbre 1614; elle y était encore en 1617(4). 1617. — Janvier, Elisabeth, fille de Hierosme Montagne, et de Jehanne Mousseaux. Parrain, N. H. Jacques Montagne, gendarme 1. S du Bréau 1604. - Le Bréau Saint-Lubin, Ca de Richarville. 2. Marraine à Saint-Gilles en 1624. 3. Dit en 1615 « valet de garde-robe du Roy et gendarme des Compagnies ordinaires de S. M.; et, en 1622, grenetier au grenier à sel d'Etampes ». 4. Cf. Les Restes de l'Hôtel-Dieu d'Etampes. Bulletin de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, 1904.
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 +|**UCAL_$B769661_00000224**| - 14 ordinaire de la Cie du Roy sous la conduite de M. de Guise; marraines, Claude Griard et Marie Rémy. 1618. - 21 Janvier, damoiselle Geneviève Le Verrier, et damoiselle Marie Petit, fille de Jehan Petit, capitaine des Guides du Roy. Lundy 2 Août, noble homme Jehan Myron, conseiller 1621. du Roy. - 1622. Lundy 4 Avril, François, fils de N. H. Jacques Montagne et de damoyselle Elisabeth Foullon. Parrain, N. H. Jean de Sève (¹), Sr de Villiers, conseiller au Parlement de Paris. Mardy 25 Octobre. N. H. Gaspard Gelon, conseiller, notaire et secrétaire du Roy, maison et couronne de Navarre et de son domaine et grenetier au grenier à sel d'Etampes. 1623. - Mercredy 19 Août, Marthe Canaye, veuve de Jehan Hardy, vivant maréchal des logis du Roy. ― Dimanche 22 Octobre, Charles, fils de N. H. Jacques Montagne et de damoiselle Elisabeth Foullon. Parrain, messire Charles de Paviot, escuier, Sr de Boissy-le-Sec; marraine, damoiselle Marthe Canaye. 1624. Samedy 23 Mars, Jacques, fils de Jacques Hochereau, notaire à Etampes et de Marguerite Fournier. Parrain, Jacques Montagne. Marraine, Marye, fille de Michel Le Conte, procureur. 1625. - Mercredy 23 Juillet. N. H. Claude de Mosnier, escuier, Sr de la Génissie et d'Artondu; et Elisabeth Foullon, de cette paroisse. 1629.20 Octobre, baptisé Pierre, que l'on dit être du fait de N. H. Pierre de la Bistrade, Sr de Villemartin et de Jeanne Lamère. 1632. Jeudy 22 Avril. Jacques Bourdon, procureur du Roy au bailliage, prévosté et maréchaussée. - 1635 Lundy 16 juillet, Marie, fille de N. H. Pierre Legendre le jeune, avocat en Parlement et de Marie Duplessis; parrain, hble he Pierre Legendre, procureur ès sièges royaux, grand-père. Marraine, Marie de Fuzée, épouse de N. H. Jacques Duplessis, Sr d'Avrainville. En 1642, Jacques Duplessis, cité dans les registres paroissiaux de Saint-Basile, est qualifié : « escuyer, seigneur de la Grande Maison de Saint-Martin, commissaire ordinaire des guerres à la conduite du régiment de l'Isle de France, dit Rambert ». 1. Ne serait-ce pas plutôt Jean de Selve.
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 +|**UCAL_$B769661_00000225**| - 15 D'après M. Max. Legrand, Pierre Legendre aurait épousé Marie Du Plessis, sœur de Jacques, vers 1630 (¹). 1639.9 Mars, André Petit, Sr de la Montagne, gentilhomme ordinaire de la Maison du Roy, capitaine général de ses guides. 6 Octobre, Louis, fils de Pierre Mousseaux, archer de la maréchaussée et de Catherine Regnard; parrain, Louis Amaury, Sr de . . et de la Courtine; marraine, damoiselle Marie de Fuzée. 1641. Mardy 4 juin, N. H. Hierosme de Fuzée, et damoyselle Magdelaine Louise de Fuzée. 1642.- Samedy 2 jour d'Août, Marie, fille de N. H. André Petit, capitaine des Guides de S. M. et de Cancienne Goussard. Parrain, Pierre Goussard, fils de feu hble he Pierre Goussard, viv' marchand bourgeois; marraine Marie Garrault, veuve de Pierre Petit, escuier, Sr de la Montagne. 1643.15 février, Renée de Fuzée. 1644. - Mercredy 10 février, N. H. messire Lhuillier, escuyer, Sr de la Chapelle, capitaine général des Guides du Roy en ses camps et armées, et Anne Petit. 10 mars, Charles de Languedoue, escuyer, Sr de Pussé. Mardy, 19 avril, Marie, fille d'André Petit, Sr de la Montagne, et de Cantienne Goussard. Parrain, Jacques Petit, escuyer, Sr de Mézières; marraine, Marie Lambert, fille d'Antoine Lambert, Sr de Rochereau. 1645.- Mercredy, 15 Février, Jacques Duplessis, gentilhomme ordinaire de S. A. R., Sr d'Avrainville. 1646. - 9 mars, Etienne Lucet, escuyer, Sr de Beschereau, gentilhomme servant de Madame la duchesse d'Orléans; marraine, Marie Picart, fille de N. H. Nicolas Picart, ayde d'échansonnerie de S. A. R. 24 Septembre, René de Villezan, Sr de Guillerval; Lucresse de Savoye. Vendredy 16 août, Jeanne de Fuzée. 1652. Jeudy 3 juin, Léonor de Hallot, veuve de Lancelot de Marolles, Sr de Marolle, baron de Puisay en Beauce (Le Puiset). 22 Septembre, J. Hochereau, curé de Fontaine-la-Rivière, baptise Geneviève, fille de Charles de Colas, esc. S de Cintrés, et de damoiselle Julienne Provensal; parrain, René Hémard; marraine, Geneviève David. 1. Etampes pittoresque, I, 59.
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 +|**UCAL_$B769661_00000226**| 16 - - 1654. ― Fontaine. 28 juin, parrain, Jacques Hochereau, prestre, curé de 5 Décembre, Simon Gorlidot, Sr de Grandmaison, de la psse SaintSéverin de Paris. 1656. - 17 Juillet, damoiselle Marguerite d'Aussy, fme de M. de Fontaine. François de Féra se disait seigneur de Fontaine, localité qui se trouvait comprise dans le domaine de Mesnil-Girault appartenant au Chapitre de Sainte-Croix d'Orléans. Une annotation en marge d'un acte de cette paroisse lui conteste ce titre de façon un peu vive : «Menteur pour sa seignorie » (¹). 1660. 19 Juillet, Jean-Baptiste de Luistre, fils de feu N. H. Claude, vivt secrétaire du Roy et de damoiselle Elisabeth Leconte. 1665.11 février, Isaac Foudrier, Sr de Boirvaux, commissaire ordinaire de l'artillerie de France. 1672.27 May, parrain, Monsieur le compte de Sève de Gondrin, nepveu de Monseigneur l'archevesque de Sens; marraine, Marie Godin, fme de M. le Prévost. Le prévôt d'Etampes était alors François César Provensal. 1673. 24 May, Magdelaine de la Tranchée, fille de noble he Louis de la Tranchée, escuyer; qui est encore marraine le 2 8bre 1676, le parrain étant Etienne Roger, demeurant à Boissy-le-Sec; elle est dite fille de feu Louis. Une autre personne des même nom et prénom, mais fille de Claude de la Tranchée, est aussi marraine à Saint-Martin, le 15 Octobre 1673. Les de la Tranchée étaient seigneurs de Villeneuve-sur-Anvers. 1676. 12 Juillet, parrain et marraine, Gabriel et Geneviève, enfants de Jacques Pichonnat, conseiller du Roy, élu, docteur en médecine. 22 décembre, Pierre, fils de Jacques Lenormant, espicier mercier et archer de la maréchaussée d'Etampes, et d'Estiennette Guyard, a pour parrain N. H. Pierre Guilbaut, Sr de Grancour, et pour marraine, Magdelaine Peschart, fme d'Alexandre Le Vassor, escuyer, Sr de Rochefontaine, prévôt provincial de Messieurs les Maréchaux de France. Ce dernier est parrain le 17 février 1678, la marraine étant Marie 1. Voir nos Registres paroissiaux du canton de Méreville, chapitre de Fontaine-laRivière. *
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 +|**UCAL_$B769661_00000227**| -― 17Rousse, fille de Jean Rousse, conseiller du Roy, lieutenant de l'élection. 1678. -17 may, Antoine Bourdon, conseiller du Roy, président de l'Election; damoiselle Magdelaine Mortin, fme de N. H. Florentin Peschart, escuyer, Sr de Lespinay. 1681.15 Octobre, messire Jean Meneust, avocat en Parlement et au Conseil du Roy; damoiselle Marie Carré, femme de deffunct David Lalucazière, avocat en Parlement. 1683.3 mars, Madeleine Moreau, fille de Jean, officier du Roy, et d'Angélique Lhuillier. 1684.18 Janvier, Nicolas, fils de Nicolas Baudry, receveur général du domaine, et de Catherine Gory; marraine, Louise Guiot, fille de Nicolas Guiot, procureur, et de Denise Hémard, - 1685. 4 Juin, le 23 may est née Claude Emée, fille d'Antoine Boulanger, commis aux ouvrages du Roy sur la grande chaussée d'Etampes à Orléans, et de damoiselle Marie Reine de Louvencourt, et a été baptisée le 4 Juin. Parrain, M. Jean Le Barbier, esc. Sr des Fontaines, commis pour les ouvrages du Roy sur la grande chaussée, au nom de messire Geoffroy Dominique de Bragelonne, chevalier, conseiller du Roy en Sa Cour de Parlement de Metz; marraine, Marie Charpentier, au nom de dame Claude Emée Dépinay, fme dudit Sr de Bragelonne. Le 1 Juillet de la même année, fut inhumé au cimetière de SaintMartin, le corps de Marie Reine de Louvencourt, âgée de 32 ans. 1686. 15 Septembre, Jean-Baptiste de Botru, fils de M. Charles de Botru, escuyer, Sr de la Potrie et de dame Anne Lejars; marraine Anne Plisson, fille de Pierre Plisson, avocat du Roy. - 1688.17 mars, François Vincent, commissaire d'artillerie, et Charlotte Cordest, femme de M. Isaac Foudrier, S de Boirvaux, commissaire provincial d'artillerie. - 1689. 20 Janvier, Toussaint Lallier, garde du Roy de la Prevosté de l'Hôtel et grande Prévosté de France. 1er juillet, Anne Françoise, née le 27 Juin, fille de Gaspard Dugine, commis aux aydes, et de Magdelaine Mouri; parrain, François de Dinan, receveur des gabelles à Janville-au-Sel; marraine, Marie Anne de Dinan, fille de François, conseiller du Roy, président prévôt de la justice royale de Montlhéry, et de dame Jeanne Robert. 1912. - - I.
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 +|**UCAL_$B769661_00000228**| 18 - 1690. 19 février, Marc Antoine Lamy, avocat en Parlement (¹), et Marie Delambon, épouse de M. Charles Vassor, notaire et principal tabellion. 12 septembre, parrain, Henry Nicolas de Franqueville Lemoine, receveur du bureau des consignations (il signe : Lemoyne). 1692.3 mars, Gabrielle, fille de Jean Renard, maistre des postes, et de Marguerite Martin; parrain, Gabriel de Bry, Sr d'Arcy; marraine, Marie Dubois. Le 26 décembre de l'année suivante, un frère de la précédente, André Guillaume Renard, a pour parrain messire Emery David (2), S' de la Butte, lieutenant au régiment des fusiliers du Roy; et pour marraine, Jeanne David, femme de Guillaume Tessier, escuyer, Sr de Maisoncel, commandant de l'infanterie à Pignerol. 1695. - 16 juin, Gabriel Pichonnat, conseiller du Roy, maire perpétuel de la ville d'Etampes. - 1697. 1er novembre, Claude Liénard, conseiller du Roy en la Cour des Monnaies de la ville de Paris et président, lieutenant-général au bailliage de cette ville, assisté de Marie Anne de Chartres, veuve de M. Gabriel de Bry, président et lieutenant-général audit bailliage. 1702.6 novembre, Etienne Chapelle, intéressé dans les affaires du Roy; Jeanne Henriette Guyot, fille de Jean Baptiste Guyot, conseiller du Roy, notaire au Châtelet de Paris. 1705. — 1er février, Marguerite, fille d'Antoine Boucher, employé pour la charge des pierres et pavés, et de Marie Madeleine Guenot: parrain, mons Lemoyne de Franqueville, receveur de la consignation à Etampes; marraine, Marguerite Gobinot, fme de Mon' Richer, directeur des carosses. 1706. - 29 janvier, Pierre Habraham, fils de Nicolas Moldam, Sr d'Arcy, conseiller du Roi, receveur des fermes de S. M. et de Marguerite Jacqueline Le Tellier; parrain, Pierre Richer, directeur des coches et carosses d'Etampes à Paris; marraine, Jacqueline Violette, veuve de feu Jean Pierre Le Tellier, vivt bourgeois de SaintGermain. - 1707. 17 février, Françoise, fille de M. Gudin, juge et maire de la Fosse, Chalou Saint-Mard, et de deffunte Françoise Denizau; 1. Auteur des Coutumes des Baillage et prévosté d'Etampes commentées, ouvrage publié après sa mort. Paris Henry Charpentier, 1720, in-8°. 2. Le portrait d'Emery David, Sr de la Butte, peint sur toile est au musée d'Etampes.
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 +|**UCAL_$B769661_00000229**| -19 - marraine, Marie Madeleine Guitard, fille de M. Guitard, chirurgien. 1708. -1er octobre, Pierre Sirou, officier chez M. Delpech à Méréville. 4 octobre, François Le Sourd, chapelain de Sainte-Croix ; Perrine Louise Le Sourd, fille de M. Le Sourd, greffier de la Maréchaussée. 1710.2 janvier, Jean Collard, très digne curé de la pse d'Ormoy; damoiselle Ceneviève de Hanan, veuve de M. Estienne de Mosnier, Sr de la Ganne. 5 mai, messire Charles de Souillard, escuyer, capitaine dans le régiment de Picardie; dame Catherine Sarrasin, épouse de M. François Chabod, escuyer, lieutenant de carabiniers. 1713.23 janvier, Louis Huguet, chanoine de Sainte-Croix. 18 avril, Jean Dussal, trésorier de S. A. S. Madame la duchesse de Vendôme. 1714.9 août, Robert Hardoin de Valambre, docteur de Sorbonne et ministre de Saint-André d'Etampes; Marie Marguerite d'Arcy, fille de Nicolas d'Arcy (Nicolas Moldam, Sr d'Arcy, voir 1706). - 1719. 24 avril, parrain de deux jumeaux : Julien Subito, prestre, bourgeois de Paris et mtre Pierre Gudin, commissaire aux prisées et ventes. - 1720. 20 mars, messire Jean Jacques Davoust, prestre et cure de Saint-Père de Mérainville. 30 octobre, André Louis Desmorets. Ce personnage n'était autre que l'exécuteur des hautes-œuvres du bailliage d'Etampes, dont les descendants étaient encore en fonctions au début de la Révolution (¹). 1721.5 février, Pierre Louis Berceau, prêtre, chanoine de Sainte-Croix. 16 février, Jean Jacques Manet, ancien maire de la ville. 1722.4 mars, Etienne Richard Gudin, prêtre. - 1724. 10 avril, Charles Guillaume Deneufville, substitut de M. le Procureur du Roi au bailliage. 13 août, Nicolas de Souilliart, équier, S' de Champigny, capitaine de cavalerie. 1725. — 5 juillet, Pierre Jean Richer, curé d'Abbéville; damoi1. Voir Le dernier Exécuteur des sentences criminelles du bailliage d'Etampes et le droit de bavage, in-12. Etampes, LECESNE, 1906, 2º édition.
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 +|**UCAL_$B769661_00000230**| 20 selle Anne Renée Guyot, fille de M. Julien Guyot, Sr de la Barre. 10 novembre, Jean Baptiste Pérotel, concierge de Chalou (¹). -― 1728. 15 mars, baptême de Françoise, fille de Louis Charpentier et de Françoise Gidoin; parrain M. Simon Gidoin, receveur de Monnerville; marraine Marguerite Bachelier. 5 avril, messire Jean Jacques Manet, procureur du Roi en l'élection; noble damoiselle Anne Lemaire du Charnoy. 1733.4 mars, messire Pierre Groult, chantre de l'église collégiale de Sainte-Croix. 25 août, Jean Dif, clerc du diocèse de Sens. 1734.2 décembre, baptême de Pierre Nicolas, fils d'Antoine Robineau, comis au pavé, et de Françoise Gudin. Parrain, Louis Gudin, greffier de la prévôté; marraine, Marie Madeleine Parizot, femme de M. Baron, receveur du duché d'Etampes. - 1741. 10 mars, Charles Goupy, clerc tonsuré du diocèse d'Evreux. - 1742. Le 18 juillet, a été baptisée Elisabeth Magdelaine, fille de Joseph Benoit Guérin de Vaucleroy, conseiller d'honneur au présidial de Provins, receveur des fermes à Etampes, et de Jeanne Madeleine de Malézieux (2). Parrain, Pierre François Vestue de la Thuillerie, écuyer, conseiller du Roi, commissaire ordinaire de ses guerres, servant actuellement dans son armée sur le bas Rhin, lequel a institué pour mandataire Joseph Marie Louis Asselin (3) ; marraine, Elisabeth Le Cour Guérin, qui a constitué pour mandatrice Thérèse Asselin. Et le même jour, a été baptisée Edouard Jeanne (sœur jumelle d'Elisabeth Madeleine); son parrain a été Jean Baptiste Guérin du Mousseau, écuyer, gentilhomme du Roi ; et la marraine, Marguerite Edouard Camusa de la Noze, qui ont constitué procureur et procuratrice Etienne Chéron et Marie Philippe Joseph Boyard. 1745.9 décembre, Pierre Julien, fils de Julien René Trousselle et de Thérèse Asselin; parrain, Pierre François Trousselle; marraine Thérèse Asselin. 1746.8 avril, André Jules François Joseph de Barville, Sr de Puiselet-le-Marais. 1750. 10 mars, messire Ange Henry Desmazis, chevalier, sei- - 1. Chalou-la-Reine où se trouvait une commanderie de S. Jean de Jérusalem. 2. Décédée quelques jours, plus tard, âgée de 22 ans. 3. Les Asselin étaient parents des de Malézieux.
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 +|**UCAL_$B769661_00000231**| - 21 - gneur du grand et du petit Boinville, de Chalo Saint-Mard en partie; damoiselle Madeleine de Saint-Pol. 1757. — 15 décembre, Charles Soubenau de Montgeorge. - 1761.15 avril, le sieur de Sourches (Guy de Sourches), prêtre, chanoine régulier de l'ordre de Sainte Geneviève, prieur et curé de Saint-Germain de Dourdan. 24 septembre, Mathurin Langevin, juré arpenteur; dame Marie Thérèse Provensal, femme du Sr Jean Antoine Justin Robineau, employé aux Ponts et Chaussées. 1766. -15 janvier, sœur S. Joseph en religion, en famille Marie Nicolle Raoult. 8 février, est parrain Jean Pierre Ingé, clerc tonsuré, qui mourut au mois de juin suivant et fut inhumé au cimetière de Saint-Martin par le curé de Saint-Gilles, en présence de Germain Ingé, son père, et de Charles Boivin, curé de Notre-Dame, son cousin. Il était âgé de 18 ans. 9 novembre, François Chevallier, curé de Saint-Cyr-la-Rivière. 1771. 24 octobre, Claude Dureuil, mtre chirurgien. - 1773.25 avril, Adrien Allais, maître de poste à Mondésir. 1774.16 mars, mre Philippe Poussin, doyen rural et chantre en dignité de l'église Sainte-Croix. 1778.3 décembre, Alexis Théodore Charpentier, avocat en Parlement, demeurant en cette ville, paroisse Saint-Gilles ; la marraine étant Anne Angiboust, fille d'Eloy, md farinier (¹). - 1780. 19 novembre, parrain, messire Jean Hector de La Taille, chevalier, seigneur patron de Marsainvilliers, S' des Essarts, le Buisson, la Grand'cour d'Estouy, Oyseville, Ramoulu en partie, lieutenant-colonel commandant le bataillon de garnison du régiment de Blésois, chevalier de l'ordre royal et militaire de S. Louis, membre de la Société royale d'Agriculture, demeurant en cette ville, paroisse Saint-Basile; marraine, dame Reine Anne Cornu des Trois-Rivières, épouse de M. Antoine Delobel, Sr de Bazancourt, contrôleur et régisseur du Domaine du Roi et de S. A. Mgr le Duc d'Orléans, demeurant dans ladite paroisse de Saint-Basile. 1. Voir au chapitre des mariages, à la date du 25 janvier 1779. (A suivre) CH. FORTEAU.
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 +|**UCAL_$B769661_00000232**| UNE ARRESTATION A MONTGERON LE 12 JANVIER 1794 « Aujourd'hui, 23° jour de nivôse an II, huit heures du soir, en l'Assemblée du Corps municipal... est comparu un citoyen arrêté par la Garde nationale, ce jourd'hui, suivant le procès-verbal à nous soumis par l'officier de poste. << Interpellé de dire ses noms, âge, qualité et demeure, surnom, a répondu qu'il se nommait François Parquet, exerçant la profession de cuisinier, âgé de vingt-neuf ans, natif de Sagy, district de Pontoise (Seine-et-Oise). « A lui demandé depuis quel temps il a quitté Sagy a dit qu'il y avait sept ans. « A lui demandé où il a passé cet espace de temps, a dit qu'il l'a passé dans son pays, et à Paris et à Auteuil. « A lui demandé combien il avait resté de temps en service, a dit que, depuis l'âge de onze ans et demi, il avait toujours été en service chez la citoyenne Grouchy, demeurant à Villette, proche Meulan, et chez sa fille, demeurante à Auteuil. « A lui demandé si ces citoyennes n'étaient pas des ci-devant nobles, a répondu : Oui. « A lui demandé depuis quand il a quitté leur service, a répondu depuis le 16 septembre dernier. << A lui demandé où il a été en quittant leur service, a répondu : Rue St-Georges, section du Mont-Blanc, à Paris, où il a entré au service de la citoyenne Loménil. « A lui demandé pourquoi il a déclaré à la section, à Paris, qu'il y avait six ans qu'il y demeurait, a répondu qu'étant au service des citoyennes Grouchy, il allait à Paris et en venait avec elles; et
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 +|**UCAL_$B769661_00000233**| 23 qu'avant de rester dans la section du Mont-Blanc, il habitait rue de Lille, section de la Fontaine Grenelle, chez la citoyenne Condorcet, fille de la citoyenne Grouchy. « A lui demandé pourquoi il a quitté le service de la citoyenne Condorcet, et depuis quelle époque, a répondu qu'il a quitté le service de ladite citoyenne parce qu'elle n'était plus dans le cas de garder des domestiques, et que c'est le 16 septembre dernier qu'il a quitté la maison. « A lui demandé quelle est cette citoyenne au service de laquelle il est actuellement, a répondu que c'était la citoyenne Loménil, demeurante ordinairement à Paris, rue St-Georges et actuellement à Sens. << A lui demandé pourquoi il est sorti de Paris sans passeport, a répondu que voyageant avec un citoyen qui partait pour Sens, il n'avait pu avoir le temps de s'en procurer un, et qu'il croyait que sa carte de sûreté lui suffisait pour aller à Sens rejoindre la citoyenne Loménil. « A lui demandé pourquoi il n'est pas retourné sur ses pas pour Paris sachant qu'il n'irait pas loin sans passeport, a répondu que ça lui aurait retardé son voyage et qu'il ne croyait pas devoir être arrêté. « A lui demandé pourquoi, arrivant à Montgeron, il est descendu, pour s'évader, de la voiture en traversant les champs, a répondu que c'était pour éviter de passer devant le corps de garde où il prévoyait bien qu'il serait arrêté, n'ayant pas de passeport. << A lui demandé si ses réponses contiennent vérité, s'il y persiste, s'il sait signer, a répondu que ses réponses contiennent vérité, y a persisté et a signé. D'où ce qui suit : << Nous, Maire. . . considérant que, depuis deux jours, le citoyen Parquet est gardé à vue en notre commune, et que le citoyen Lomesnil ne lui apporte pas les papiers qui le tireraient d'embarras, << Arrêtons que le citoyen Parquet sera conduit à Paris par les citoyens Philippe Laporte et Edme Simon, le premier, lieutenant et l'autre, soldat de la garde nationale; que ces derniers apporteront à la municipalité une décharge par laquelle il sera prouvé qu'ils ont remis ledit Parquet à la section du Mont-Blanc ; et qu'ils répondront de lui corps pour corps; et enfin qu'ils recevront du citoyen Parquet
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 +|**UCAL_$B769661_00000234**| - - 24 chacun dix livres pour les indemniser seulement des frais de route. Signé Thierry, municipal, Reymond, municipal, Hervieu, agent national, Detenre, maire ». Il est à supposer que le corps municipal, y compris Detenre, ne connaissait pas les marquis de Condorcet et de Grouchy, car il eût insisté davantage sur les renseignements fournis par François Parquet. Quiconque a quelque peu étudié l'histoire de la Révolution n'ignore pas que Condorcet, né en 1743, à Ribemont (Aisne), fut un des plus grands savants et philosophes de ce temps. Il joua un rôle politique considérable à partir de 1789, où il représentait la commune de Paris. Poursuivi pour ses idées, il dut se cacher pendant dix mois chez une amie. Puis, afin de ne pas la compromettre, il s'enfuit. Il fut trouvé dans une masure de Bourg-la-Reine, mort de maladie de fatigue, d'inanition, en mars 1794. On a prétendu qu'il s'était empoisonné. Il avait épousé une sœur de Grouchy, née en 1764, au château de Villette, près de Meulan (S.-et-O.), et décédée à Paris, en 1822. Femme de grand talent, elle forma un salon politique et philosophique qui, selon Michelet, était le centre naturel de l'Europe pensante. Privée de son mari, qu'elle visitait en cachette, et de ses biens, elle faisait valoir une petite boutique de lingerie et vendait des dessins pour faire vivre ses enfants, sa sœur malade, une vieille gouvernante et un ancien serviteur. Son frère, Grouchy, né également à Villette, en 1766, brillant soldat, partisan de la Révolution, se distingua, au service, en Vendée, à l'armée du Nord, à Novi, où il reçut quatorze blessures, etc. Mais, à Waterloo, chargé de surveiller l'armée prussienne, il interpréta mal un ordre de Napoléon, et il ne lui vint pas en aide. Il mourut à Paris, en 1847. Sa sœur se joignit à lui pour le réhabiliter devant l'histoire. Parquet avait dit vrai, à Montgeron; il avait grandi dans ces deux familles. N'y a-t-il pas lieu de faire un rapprochement entre le nom de Loménil, peut-être mal prononcé ou orthographié, et celui de l'ancien ministre, Loménie de Brienne, dont la famille habitait Sens et où lui-même, archevêque, mourut en prison ? Qu'est devenu Parquet ? Nous n'avons pu le découvrir. C. GATINOT.
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 +|**UCAL_$B769661_00000235**| DE CORBEIL A PARIS L'ANCIEN COCHE D'EAU, LES DILIGENCES, LES BATEAUX A VAPEUR, LE CHEMIN DE FER. La génération actuelle a toujours connu les chemins de fer, il lui semble donc qu'il en a toujours été de même et elle trouve tout naturel de voyager ainsi commodément et avec rapidité. D'aucuns sont même exigeants et se plaignent du moindre retard que peut subir l'horaire des trains. Il n'en va pas de même pour les anciens qui ont connu d'autres moyens de voyager, plus lents et surtout plus irréguliers. Parmi ces derniers, il en est encore qui ont fait le trajet de Corbeil à Paris dans les diligences du temps passé, appelées les obligeantes. C'était déjà un moyen de transport perfectionné puisqu'elles ne mettaient que quatre heures pour accomplir le trajet de Corbeil à Paris qui est de 30 kilomètres. La voiture partait d'Essonnes où était son bureau, elle venait à Corbeil prendre les voyageurs de la ville, qui avaient retenu leurs places d'avance; elle stationnait quelques instants devant le café qui regarde le marché et qui lui servait de bureau auxiliaire, puis elle repartait pour Essonnes d'où, par la côte de Paris, elle gagnait Ris, Châtillon et la Cour de France. Là on relayait, et il y avait toujours de la galette toute chaude pour les voyageurs. Ceux-ci allaient admirer le beau point de vue qui s'offre aux regards du haut du côteau de la Cour de France, ainsi que les curieux monuments dûs à Coustou le Jeune, sous Louis XV, et connus sous le nom des Belles fontaines. Puis chacun regagnait sa place dans la voiture et, en route pour Villejuif où l'on relayait de nouveau. Enfin l'on arrivait à Paris, rue Dauphine (plus tard rue Mazarine), vers 2 heures. Le prix de la
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 +|**UCAL_$B769661_00000236**| -- - 26 place était de 4 francs et il fallait la retenir au moins 8 jours à l'avance. Les obligeantes étaient déjà un moyen de voyager rapidement et très apprécié, car les anciens de ce temps-là avaient connu l'antique Coche d'eau d'autrefois, qui avait été pendant des siècles le seul moyen de communication avec Paris et qui, par allusion au nom de la ville de Corbeil qu'il desservait, s'est longtemps appelé le bateau Corbillat et Corbillard. Le vieux Coche avait eu aussi ses jours de gloire et de prospérité. Les auteurs d'autrefois en ont souvent parlé; il a même été chanté par les poètes, je n'en veux pour preuve que les vers suivants que je trouve dans un poème anonyme, très rare, daté de 1619 et qui porte le titre de Soisy-sur-Seine, dédié au Seigneur du lieu. La belle rivière de Seine Qui maine à Paris et ramaine, Avec le fameux Corbeillac Et ses amis sur le tillac. Le Corbillard a eu des périodes où il partait tous les jours de Corbeil. Il y en a eu d'autres où il ne faisait ce trajet que deux fois la semaine. A l'origine, le bateau Corbillard avait eu pour but de porter à Paris le pain de Corbeil qui était renommé et se vendait place Maubert. Le nom du port des Boulangers à Corbeil vient de là, parce que c'était à cet endroit que les boulangers de la ville venaient embarquer leur pain. Notre vieux Corbillard partait donc de Corbeil tous les jours, le plus souvent; il suivait doucement le fil de l'eau, remorqué cependant par ses chevaux qui lui étaient nécessaires pour le retour, car le courant était rapide, et puis il y avait les hautes eaux, les crues, les glaces qui interrompaient la navigation, et encore les basses eaux dans les époques de sécheresse où souvent les bateaux, le Coche comme les autres, venaient s'engraver sur les bancs de sable. Le Coche, lui, mettait sa petite journée pour aller de Corbeil à Paris; il avait de fréquentes escales à tous les villages plus ou moins rapprochés du fleuve, mais sa principale station était à VilleneuveSaint-Georges; là il abordait et des pâtissiers apportaient des gâteaux aux passagers. Le Coche partait de Corbeil le mardi et le vendredi à 9 heures du
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 +|**UCAL_$B769661_00000237**| - - 27 matin et arrivait à Paris entre 2 et 3 heures de l'après-midi. Il repartait de Paris, au port Saint-Bernard, le mercredi et le samedi de chaque semaine, à 10 heures du matin, pour arriver à Corbeil entre 5 et 6 heures du soir. On voit qu'il fallait beaucoup plus de temps pour remonter le fleuve. A Corbeil, l'embarquement se faisait en bas de la ville, vis-à-vis le Tremblay. Le prix du trajet était d'une livre 8 sols (1 fr. 40 c.) par personne, aussi bien de Paris que de Corbeil. Toutes les villes situées sur la Seine, et même sur l'Yonne, avaient aussi leur Coche, telles Sens, Briare, Auxerre, Nogent-sur-Seine, Montereau, Melun, etc. ; tous ces Coches passaient à Corbeil à des jours et des heures fixes, ils y accostaient et prenaient des voyageurs quand il y en avait. Mais tout change, et les obligeantes, si appréciées dans leur temps, sont allées, dans le pays des souvenirs, rejoindre le vieux Coche du moyen-âge qui transporta, pendant des siècles, de Corbeil à Paris et vice-versa, nos ancêtres pour lesquels ce voyage était un jour de plaisir et de repos. Puis vinrent les bateaux à vapeur, c'était vers 1832 et ce fut tout une révolution. Il y en avait un spécialement pour Corbeil, mais toute la journée il en passait d'autres qui venaient de différents points de la Haute Seine et de l'Yonne. Le progrès était déjà important puisqu'on pouvait aller à Paris et en revenir dans la même journée et avoir encore quelques heures pour faire des courses. D'ailleurs, le trajet n'était pas long: deux heures au plus pour aller de Corbeil à la place de Grève; mais le retour durait 3 ou 4 heures, les barrages étaient alors inconnus et le courant rapide. L'été, l'eau était très basse, souvent le bateau s'engravait; il fallait alors des efforts inouïs et beaucoup de temps pour sortir de là; quelquefois même il fallait mettre les passagers à terre pour alléger le navire. Il y avait encore d'autres entraves, les grandes eaux, les glaces l'hiver, mais comme on n'y pouvait rien on se résignait à ces ennuis. C'était là le revers de la médaille, mais aussi quelle charmante manière de voyager : de l'air, de l'espace, du mouvement; dans un coquet salon, les dames travaillaient ou lisaient; ailleurs, les bons vivants buvaient, mangeaient, fumaient, jouaient à toutes sortes de jeux, et se plaignaient toujours d'arriver trop tôt ; le pont, dans le beau temps, servait à la promenade. Et ce qui n'était point à dédaigner, c'est que ce moyen de transport était très bon marché; le prix
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 +|**UCAL_$B769661_00000238**| - - - 28 des places était en moyenne de 1 fr. à 1 fr. 50 et l'on a vu, par suite de la concurrence, ce prix s'abaisser jusqu'à 25 centimes. Cette concurrence passait quelquefois à l'état aigu: les bateaux luttaient de vitesse, tentaient de se couper la route; capitaines et matelots s'injuriaient et se menaçaient; il y avait là souvent des scènes épiques et qui n'étaient pas sans danger, aussi l'autorité dût parfois intervenir. Ce ne sont point là des racontars de gens plus ou moins autorisés, car celui qui écrit ces lignes a souvent fait le trajet de Paris à Corbeil en bateau à vapeur et a été à plusieurs reprises témoins de ces scènes regrettables. Les bateaux à vapeur eurent environ une dizaine d'années de succès réels, mais l'établissement du Chemin de fer, en 1840, leur porta un coup mortel. Quelques-uns essayèrent de lutter en baissant leurs prix, mais ils ne tinrent pas longtemps et furent obligés de céder devant l'incontestable supériorité de leur adversaire. Nous n'avons point à faire ici l'histoire du Chemin de fer de Paris à Corbeil, elle a été faite ailleurs; disons seulement que notre ligne ne dépendait pas, comme aujourd'hui, du grand réseau Paris-LyonMéditerranée, mais elle appartenait à la Compagnie d'Orléans qui l'avait fait construire. L'inauguration en eût lieu le 17 septembre 1840. La gare de Corbeil n'était point alors cette modeste station de passage qui existe aujourd'hui ; comme tête de ligne, elle avait droit à mieux, c'est ce que l'on avait compris en construisant pour elle un bâtiment monumental, orné d'un péristyle élevé auquel on accédait par un double escalier d'une quinzaine de marches. Ce péristyle avec arcades en ogives supportées par des colonnes, s'ouvrait dans l'axe de la rue qui mène à la Seine, de sorte que du quai on apercevait l'heure au cadran qui surmontait l'entablement. Champin nous a laissé une jolie lithographie de la gare de Corbeil de 1840, dans l'ouvrage qu'il a consacré au Chemin de fer de Paris à Orléans. Il n'est pas inutile de rappeler que le Chemin de fer de Paris à Corbeil fut le 3me partant de Paris; les deux premiers avaient été la ligne de Saint-Germain-en-Laye (1837), et celle de Versailles, rive droite (1838). Corbeil n'était alors qu'une petite ville d'environ 4000 habitants; l'établissement du Chemin de fer y amena des changements considérables; ce fut le commencement d'une vie nouvelle et d'une ère
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 +|**UCAL_$B769661_00000239**| - 29 de prospérité qui n'a pas cessé de s'accentuer puisque le chiffre de la population a triplé depuis 1840. Nous avons dit que l'inauguration du Chemin de fer avait eu lieu le 17 septembre 1840; nous n'avions pas de journaux à cette époque, il ne reste donc aucun écrit local concernant cette cérémonie, mais à défaut de ceux-ci voici l'article que nous avons relevé dans le Moniteur qui était alors le Journal Officiel : « Aujourd'hui, 17 Septembre à midi, a eu lieu l'ouverture du << Chemin de fer de Paris à Corbeil. M. le Ministre des Travaux << publics, M. le Ministre du Commerce et M. le Ministre de la Jus- << tice s'y étaient rendus, ainsi que M. le Sous-Secrétaire d'Etat des << Travaux publics et M. le Sous-Secrétaire d'Etat de l'Intérieur. On << y remarquait aussi M. le Préfet de Seine-et-Oise, M. le Marquis << de Morélie, Conseiller de Préfecture, qui remplaçait M. le Préfet << de la Seine, en congé, M. le duc Decazes, M. le général Jacque- << minot, etc., etc. Le trajet de Paris à Corbeil a été fait en trois << quarts d'heure (1). M. le Sous-Préfet de Corbeil, le Maire et le << Corps municipal, accompagnés de la musique de la Garde natio- << nale, ont reçu les ministres à la descente du convoi (2); le trajet << au retour a duré également trois quarts d'heure >>. On lit encore dans le même journal à la date du 20 septembre : << Quatre ou cinq cents personnes, invitées par lettres, ont encore << fait le trajet de Paris à Corbeil, par le chemin de fer d'Orléans ; << la distance a été parcourue comme hier dans un très court délai <et on s'est assuré que, malgré la pluie battante qui n'avait cessé de << tomber depuis la veille, les terrassements sont restés intacts et << présentent toutes les garanties de solidité désirables. On a de << nouveau admiré la belle gare de Paris, l'élégance et la commodité << des wagons, et surtout la machine locomotive française qui a <<< fonctionné. << Le Conseil municipal de Corbeil a offert un dîner à MM. les << Directeurs, ingénieurs et membres de l'administration. Des affi- <<ches placardées aujourd'hui dans Paris, annoncent l'ouverture de << ce chemin de fer au public pour demain, dimanche, 20 septembre>>. Le banquet dont il est ici question fut offert par les principaux 1. Les Princes d'Orléans venaient souvent à Corbeil pour gagner Fontainebleau, où la Cour séjournait dans la belle saison. Un jour ils firent forcer la vitesse pour voir combien on pourrait mettre de temps, et le trajet se fit en 15 minutes. Cela fait du 120 à l'heure. 2. A cette époque on disait le convoi, ce n'est que plus tard que le mot train fut adopté.
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 +|**UCAL_$B769661_00000240**| - 30 habitants de la ville; le prix, pour les souscripteurs, était de 20 fr. Il eut lieu dans l'ancienne halle au blé, détruite il y a quelques années, pour faire place au gigantesque bâtiment des moulins que l'on voit aujourd'hui. Il y eut environ 72 souscripteurs et 16 invités. J'ai trouvé dans les Archives un projet de menu, mais je sais qu'il n'a pas servi et que le dîner fut commandé à Paris. L'administration du Chemin de fer avait gracieusement mis son matériel à la disposition de M. Magniant, Maire de Corbeil, qui était l'organisateur général. Chaque service fut donc amené à Corbeil par train spécial. Des cuisiniers, munis de fourneaux, achevaient et réchauffaient leurs plats dans les fourgons. C'était une nouveauté piquante pour les bons habitants de Corbeil. Aussi ce banquet fut très réussi, très gai et accompagné de toasts nombreux tout empreints d'enthousiaste cordialité. Et, pour terminer cette belle fête, les invités emmenèrent leurs amphitryons, par train spécial, à Paris où ils leur offrirent le café, puis ils les reconduisirent à Corbeil, toujours en train spécial. Aujourd'hui le Chemin de fer de Corbeil fait partie du réseau P.-L.-M. par suite d'un accord, survenu en 1863, entre cette Compagnie et celle d'Orléans ; celle-ci céda le trançon de Juvisy à Corbeil à la Compagnie de Lyon, qui le joignit à son réseau au moyen de l'embranchement qu'elle construisit pour relier Villeneuve-StGeorges à Juvisy. Cette modification porta de 30 à 33 kilomètres le trajet de Corbeil à Paris en chemin de fer. L'exploitation de la ligne de Corbeil par la Compagnie P.-L.-M. avait pour but la prolongation de cette ligne jusqu'à Montargis, qui contribua à augmenter l'importance de Corbeil en lui créant de nouveaux débouchés. Ces travaux nous firent perdre notre situation de tête de ligne, peu regrettable d'ailleurs, mais ils firent disparaîre notre belle gare monumentale de 1840, remplacée par la station banale qu'on voit aujourd'hui. Depuis la Compagnie P.-L.-M. a ouvert sa nouvelle ligne de Corbeil, Melun, Montereau, qui rend beaucoup de services à Corbeil, très voisin de Melun, mais qui n'avait pas de communications directes et faciles avec cette ville. Mais je m'aperçois qu'emporté par mes souvenirs, je délaisse un peu le but que je me proposais en commençant cette notice, et qui
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 +|**UCAL_$B769661_00000241**| 31 - était de donner à notre bulletin un document absolument inédit que l'Abbé Guiot, le dernier et érudit Prieur de Saint-Guenault, avait écrit sur le Coche de Corbeil, vers 1795, époque où le Coche était encore en pleine activité et le seul moyen de communication entre Corbeil à Paris. J'ai souvent eu l'occasion de parler ici de l'Abbé Guiot, je lui ai même consacré plusieurs notices plus ou moins importantes et j'ai pensé que son article sur le coche de Corbeil, qu'il a connu et pratiqué, pouvait offrir aux lecteurs de notre bulletin un intérêt rétrospectif sur nos anciens moyens de locomotion voyageuse. A. D. RECHERCHES HISTORIQUES SUR LE COCHE DE CORBEIL. Par l'Abbé Guiot (1795). L'utilité de cette voiture d'eau est beaucoup mieux connuë que son origine ; et quoiqu'il importe peu à ceux qui s'en servent avec tant d'avantages, d'en sçavoir la véritable époque et ses différentes manières d'être, les gens de lettres et d'affaires ne sçauroient avoir pour ce coche la même indifférence. Ils désireroient savoir ce qu'il fut d'abord, quand commença son service, quelles variations il éprouva, quels en furent les bailleurs et fermiers principaux, en un mot toutes les particularités qui peuvent entrer dans un mémoire historique, qui, au fond d'instructions nécessaires aux intéressés, joignit un accessoire d'agrément, pour attacher dans le voyage ceux qui se servent habituellement de ce bateau public et commun qui est d'une si grande ressource pour le commerce. Premièrement, point d'autre monument historique connu que ce qu'en dit l'annaliste de Corbeil, dans les antiquités de cette ville, chap. 27, p. 278 (¹). « Quelque temps auparavant (c'est-à-dire à la fin du 16° siècle) << M. de Villeroy ayant reconnu la grande diminution du domaine << de Corbeil, causée par les guerres civiles, obtint du Roi les droits << du bâteau Corbillat, et des offices de porteurs de grains, rouleurs 1. De la BARRE, Antiquités de Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000242**| 32 - « de vins, et autres marchandises arrivant sur le port de Corbeil. Il << en obtint arrest du Conseil contre le prévost des marchands et <eschevins de Paris le 23 may 1596, et par mesme moyen fit taxer << le salaire des voitures qui se font de Corbeil à Paris. J'en eusse << transcrit ici la taxe, si je ne voyais qu'à présent, l'on paye le double << de ce qui fut lors taxé, et il y a apparence qu'ils sont plus tost << en augmentant qu'en diminuant. << Jean de la Barre qui parloit ainsi vers 1620 n'a été que trop bon < prophète, et que diroit-il aujourd'hui ? << En faisant cet établissement, continue-t-il, il s'esmeut un grand << discord sur le port de Corbeil, pour la voiture des marchandises << entre le fermier du Corbillats et les autres bateliers. Leurs différens << furent vidés par l'arrêt du conseil du 9 8bre 1608, où il fut ordonné << que le fermier du Corbillats chargeroit indifféremment toutes les << sortes de marchandises tant dedans son bâteau ordinaire que de- << dans un autre qu'ils appellent le traict, les jours de mardi et ven- << dredi, et que le bateau du Corbillats partirait du port de Corbeil, << en esté à midy, en hiver à onze heures, et le traict suivroit trois << heures après; et qu'aucun batelier ni voiturier ne pourroit pren- << dre, ni recevoir charge que lesdits deux bateaux ne fussent chargés ; << et pour les autres jours le fermier pourroit charger et voiturer la << moitié des marchandises, et l'autre moitié seroit reçue par six bate- << liers expérimentés et solvables, qui seroient choisis par le prévôt << et procureur du roi de Corbeil, à la charge de contribuer par les- << dits six bateliers au payement de la ferme par portion; ce qui fut << exécuté le 27 9bre 1608 ». Il résulte de là que le coche de Corbeil existait, et comme objet de fermage, longtemps auparavant ; que son droit de charger et de voiturer les marchandises n'étoit pas excessif, ou du moins que d'autres s'arrogeoient le même privilège, puisqu'il fallut les restreindre et leur fixer à chacun leurs droits respectifs. Mais en remontant plus haut, on trouve que c'étoit principalement pour porter du pain à la capitale que fut établi le Corbillard. Il prit ensuite différentes marchandises, il se chargea de toutes sortes de personnes, même sans effets, ni denrées, et seulement pour le trajet. Il y eut sans doute autant de sentences et d'arrêts pour ces innovations successives, mais on en ignore absolument les dates. Il n'eut pas été ci-devant impossible de les trouver au bureau de l'Hôtel de ville de Paris qui avait sous sa juridiction tous les ports et rivages
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 +|**UCAL_$B769661_00000243**| - - 33 - de la Seine en remontant. Le terrier de Villeroy auroit pu donner aussi des éclaircissements sur cette matière, mais ce greffe et celui de l'Hôtel de ville de Paris ont éprouvé des mutations qui rendent aujourd'hui les connaissances très difficiles à acquérir. Les archives du district de Corbeil, qui doit être dépositaire de ce qu'il y avoit à Villeroy ne donneroient peut-être pas plus aisément les résultats qu'il seroit néanmoins important d'obtenir. A ce que l'on vient de citer de Jean de la Barre, sur Corbeil et sur le bâteau qui en porte le nom, il faut joindre une des épitaphes de l'ancien cimetière de Saint-Nicolas de Corbeil. On y lisoit encore en 1787 sur une des plus grandes croix de pierre qui y étoient : << Cy-gist le corps de défunt et honorable personne, Jacques le << Court, en son vivant marchand et mestre des Corbillars, demeu- << rant à Corbeil, lequel décéda le 18° jour d'avril 1608 ». Et sur les revers de cette épitaphe, étoit gravée une galiotte avec tous les agrès. Sur un vitrage de la chapelle Saint-Nicolas, en l'église de NotreDame de Corbeil, près la sacristie, se trouve le nom de Rémond le Court, en qualité d'antien confrère de la confrérie de Saint-Nicolas, transférée en cette Eglise comme elle l'a été depuis en celle de Saint-Spire. Ces deux frères, probablement, sont les premiers connus dans la ferme du Corbillard. Il est vrai qu'on cite avant eux Trécol, qui donna son nom à sa voiture, et naissance au proverbe local : allons prendre Trécol, pour dire embarquons-nous au Corbillard. Mais on le croit postérieur aux deux précédents; et l'on ne connoit pas d'intermédiaires entre lui et Richard père et fils, qui ont été successivement dans la ferme de ce coche et des autres depuis un siècle. Au reste cette dernière famille existe encore et peut donner des renseignemens sur cet objet (¹). En 1789 c'étoit Turlin qui étoit le directeur, puis sa veuve. Ce régime a changé peu de temps après. L'auteur du voyage en vers latins de Paris à Auxerre (2), ne dit rien du coche de cette dernière ville, ni de celui de Corbeil, quoiqu'il décrive avec complaisance 1. On possède au Musée St-Jean de Corbeil un joli portrait, au pastel, de M. Richard, fermier du Coche de Corbeil. Derrière le personnage, on voit la Seine avec le Coche d'eau et quelques maisons de Corbeil, 2. C'était Pierre le VENIER, Chanoine pénitencier d'Auxerre qui, dans ce poème, invitait Nicolas le Mercier, autre poète latin, à venir passer ses vacances en cette ville, vers le milieu du 17° siècle. Il ne lui trace point d'autre route que les bords de la Seine. 1912. - I. - 3
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 +|**UCAL_$B769661_00000244**| 34 - les bords de la Seine, tels qu'ils étoient vers 1650: mais un autre écrivain, dans la même langue, plus de cent ans après, fait ainsi le tableau de l'abordage du coche. Est facilis portus magnam undè ferratur in urbem, Proveniat que Cérès civibus alma famen. Haud procul apparet luctansiu vortice longo Trecolii primùm nomine dicta ratis. Non onerata venit, ceu quondam, panibus alto Panivaras fauces sed vellut illa Sinu. Institor ad populum merces fortis multus encendos, Alter habet pisces, messuit alter olus. Exultant omnes visa procul urbe per undes, Navis in vulva quemque latere pudet. C'est-à-dire : Non loin de là, paroit le port et le mouillage Où doivent s'arrêter le coche et son bagage. C'est delà qu'autrefois, pour les bons parisiens, Partoit, chaque semaine, autant et plus de pains Que n'en eut en un mois consommé notre ville, Voyés comme Trécol gagne enfin cet asïle: Rempli chargé qu'il est, non de pains mais de gens, Au sein de leurs foyers, prêts d'exercer leurs dents. Tous y sont confondus, le pauvre avec le Riche: L'un amène les fruits du verger qu'il défriche, D'un trafic plus solide, un autre les ballots; Enfans d'un autre fleuve, et nourris d'autres eaux, Poissons frais, poissons vifs, vont paroître à la suite, Ainsi que mille objets qu'aux citadins débite Celui qui de Paris, pour eux les apporta. Chacun a vu le port et dit : nous y voilà. - Personne ne veut plus, dans les flancs du navire, Dormir comme Jonas. C'est à qui sur la rive Sur le tillac, sur les bords, montera le premier, Pour n'être sur la planche à passer le dernier. Un monument beaucoup plus récent, mais presque détruit dès sa naissance, est la gravûre de l'ancienne procession stationnelle des
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 +|**UCAL_$B769661_00000245**| 35 - - reliques de Saint-Spire au Tremblay; outre ce tableau, d'après nature, de cette antique cérémonie et du champ, autrefois si fréquenté, on y voïoit en perspective, tout le vignoble des Tarterets, et toutes les maisons des bordes sur le rivage; et entre autres objets épisodiques, le coche, en face du magasin, le tout avec un ton de vérité si frappant que ce mérite seul devroit assurer à cette image une place distinguée parmi les différentes vues qu'on a de la ville de Corbeil, soit dans Chastillon ou Israêl Sylvestre, soit dans les antiquités nationales d'Aubin-Louis Millin (¹). Les deux almanachs de Corbeil ont recueilli quelques anecdotes relatives aux passagers qui profitent le plus de la commodité du coche. La suite de ces notices historiques fera connoître sans doute, ses bonnes et mauvaises fortunes, les noms de ses pilotes principaux, et de quelques mariniers dont les services ont égalé, dans l'occasion, ceux du brave Boussard de Dieppe ("). Depuis la Révolution, le coche de Corbeil s'est aussi trouvé enveloppé dans les réformes. L'intervalle de ses voyages a été différemment réglé. Il alloit d'abord et venoit deux fois par décade; partant le 5 et revenant le 6 pour redescendre le lendemain 7, puis remonter le 10. Depuis le 27 7bre 1794, il ne marchoit qu'une fois, c'est-à-dire le septidi et il reparoissoit le décadi suivant. Le 3 frimaire, an 3º (23 9bre 1794) il a lutté contre les glaçons, pour se rendre de Paris à Corbeil, mais à vuide; et il y est resté tout l'hyver, jusqu'au 3 ventose (21 février 1795), qu'il est allé à Joigny qui étoit marqué pour la dernière destination, ce qui privoit la ville de Corbeil des secours qu'elle en avoit toujours tiré depuis son établissement. Ses abordages ont également eu leurs variations : 1 Dans son origine, au port des Boulangers, au faubourg Saint Léonard où il chargeoit exclusivement, du pain pour Paris. 2º Au port de Saint-Guenault, vis-à-vis celui de la Motte. 3º Au deuxième bras de la rivière d'Etampes, devant le magasin de Malisset (3). 4º Enfin au port de Saint-Guenault devant la terrasse du district, 1. Cette gravure est rare, mais elle existe encore; nous l'avons reproduite dans notre bulletin de 1895, page 9, article: Saint Spire à Ballancourt et à Corbeil. 2. Ces deux almanachs de Corbeil, 1789 et 1791 sout dûs à l'Abbé Guiot, l'auteur de l'article que nous reproduisons ici. 3. Le grand magasin détruit en 1892 par une terrible explosion suivie d'incendie.
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 +|**UCAL_$B769661_00000246**| - 36 - - où étoit en effet le meilleur abordage qu'il put avoir pour la commodité des habitants. Fermiers et directeurs : - Lecourt Jacques, - Trecol, Richard, frères, Turlin. -- Richard, fils, --- Chamousset, Viote, Chanteclair, -- - Commis Lange, - Hugot, Foliot. - Le digne homme qu'était l'Abbé Guiot, regrette de n'avoir pu citer des sentences et arrêts relatifs au Coche de Corbeil à Paris; il suppose, et non sans raison, que des documents de cette nature devaient se trouver dans les archives du bureau de l'Hôtel de Ville de Paris, mais il ajoute qu'il était presque impossible de consulter ces Archives, les communications avec Paris étant difficiles, surtout à l'époque où il écrivait. Mais depuis on a publié les délibérations du bureau de l'Hôtel de Ville de Paris, depuis le commencement du xvr siècle; cette collection forme 14 forts volumes que nous possédons à la Bibliothèque de Corbeil. Il nous a donc été facile de compléter la notice de l'Abbé Guiot en visitant ces 14 volumes dont nous avons extrait les notes sommaires ci-après : - 13 août 1596. - L'Echevinage parisien représenta au Parlement qu'à la suite d'une décision du bureau de la ville de Corbeil, selon toute apparence, inspirée par la crainte de la contagion, M. de Graville, gouverneur de cette place, avait suspendu le service du bateau dit Corbeillat et fait défenses de transporter de Paris aucuns voyageurs, hardes ou marchandises. La Cour, ne tenant aucun compte de cette décision, ordonne que les bateliers et conducteurs du Corbeillat seront tenus de reprendre leur service au plus tôt. 7 mars 1597.-Autre arrêt concernant les maîtres et conducteurs des bateaux Corbeillats et traict... (le traict était le bateau qui portait les marchandises et suivait le Corbeillat). Même date. Le Sieur Lenat, conducteur du bateau appelé le Corbeillat. - - - 21 Juin 1597. Défenses d'empêcher que les chevaux qui tirent les bateaux des Corbillatz ne passent par les bords de l'isle Louviers. Le Prévôt des Marchands et les Echevins, en prononçant cette défense, invoquent un arrêt du Parlement de février 1581. 20 Octobre 1599. De par le Prévôt des Marchands et Eschevins de la ville de Paris, sur ce qu'il a été proposé au bureau que de tout temps et ancienneté et immémorial, la ville a toujours pourvu de personnes capables pour conduire les bateaux appelés Corbillat et traict, venant de Corbeil et avallant de la dite ville en ceste ville de Paris et remontant de Paris au dict Corbeil... (Dans cette ordonnance qui est un peu longue, on cite Jacques le Court et Jehan Guignard, nommés par les Prévôt et Echevins à la conduite des batteaux Corbillatz...) - 26 Octobre 1599. Les mêmes Jehan Guignard et Jacques le Court, conducteurs des bateaux appelés Corbillat venant de Corbeil et le traict (qui suivait), sont maintenus dans leurs lettres et commissions. En voilà assez pour prouver que notre vieux Coche, le Corbeillat, Corbeillac, Corbillard remonte très loin et jouissait ainsi que ses conducteurs d'immunités et privilèges spéciaux. A. D.
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 +|**UCAL_$B769661_00000249**| PEINTURE MURALE DANS L'ÉGLISE NOTRE-DAME D'ÉTAMPES LE MARTYRE DE SAINTE JULIENNE (XV-XVI SIÈCLE). Parmi les très nombreuses et souvent très importantes œuvres d'art que l'église Notre-Dame d'Étampes a jadis possédées, bien peu sont parvenues jusqu'à notre époque (¹). Les peintures du Moyen-âge appliquées sur les murailles, ne pouvant être ni brisées, ni fondues, ni brûlées, et même préservées par les badigeons de plus irréparables malheurs, ont subsisté avec les vieux murs, au moins en partie; mais quelques unes sont très effacées. - -- Les plus remarquables d'entre elles sont quatre croix de consécration, les survivantes d'une série de douze, qui datent de la fin du quatorzième siècle ou du commencement du quinzième (³). Ensuite vient la décoration d'un tympan d'une petite porte sur la façade sud de l'église, dont on doit déplorer les mutilations (XIII® ou XIVe siècle) (3). Une œuvre de grande dimension, représentant une scène de l'Ecce homo, décore le mur au-dessus de la porte de la sacristie (1415) (4). Enfin la dernière peinture murale à personnages 1. Voir notre mémoire publié dans le Bulletin de la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, 1911-1912. 2. Voir notre étude: Peintures décoratives du temps de Jean Berry dans l'église NotreDame d'Étampes, Bulletin de la Conférence des Sociétés Savantes de Seine-et-Oise, à Rambouillet, 1906, p. 194-199. 3. L.-Eug. LEFÈVRE, Mémoire cité. 4. Ibid. ; - Voir aussi Maxime LEGRAND, Compte des recettes et dépenses de la fabrique de
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 +|**UCAL_$B769661_00000250**| 38 - représente le martyre de Sainte Julienne et c'est elle que nous nous proposons d'étudier ici. Elle est placée, à hauteur de l'œil, sur la tourelle de l'escalier qui conduit à l'étage supérieur de l'ancienne salle du Trésor, à droite au fond de l'église. C'est une œuvre de peu de valeur artistique, ne mettant en scène que trois personnages assez grossièrement peints mais qui cependant offre de l'intérêt par sa rareté, son ancienneté et son caractère documentaire de toutes façons son étude s'impose, comme d'ailleurs les soins de sa conservation (¹). Avant de décrire la peinture, il n'est pas inutile de connaître dans leurs détails les miraculeuses aventures de la sainte qu'elle veut honorer. La Légende dorée du bienheureux Jacques de Voragine (1228-1298), où le Moyen-âge alla puiser tous ses exemples de foi en même temps que ses infinis sujets d'images, raconte les tribulations de plusieurs Julienne. Il parle de quatre femmes portant ce nom, une sainte, compagne de sainte Ursule, une vierge, une femme veuve mêlée à l'invention du corps de S. Etienne, et enfin la sainte martyre qui nous intéresse. Voici sa légende : « Julienne était fiancée à Euloge, préfet de Nicomédie; mais elle refusait d'entrer dans le lit d'Euloge avant qu'il eut reçu la foi du Christ. Alors son père, furieux de sa désobéissance, la fit mettre à nu, rouer de coups et la livra ensuite au préfet. Et celui-ci lui dit : « Ma douce Julienne, pourquoi m'as-tu << trompé par tes promesses d'amour, puisque, aujourd'hui, tu re- << fuses ma main? » Et elle : « Si tu veux adorer mon Dieu, je serai « à toi ; sinon, jamais tu ne seras mon maître ! » Et le préfet : « Bien-aimée, je ne puis consentir à ce que tu me demandes, car << l'empereur me ferait couper le cou! » J'abrège : Julienne restant inébranlable, le préfet la fit battre de verges, puis pendant une demijournée, il la fit suspendre par les cheveux et lui fit verser sur la tête du plomb fondu. Et comme de tout cela, elle n'avait aucun mal, il lui fit mettre des chaînes et l'enferma dans une prison. Là, un diable vint la voir, sous l'apparence d'un ange et tenta de la décider à sacrifier aux dieux. Mais Dieu avertit la sainte du subterfuge l'église collégiale de Notre-Dame d'Étampes, 1513-1515. Annales de la Societé archéologique du Gâtinais, 1907. 1. Il en a été fait, par M. Henry Guedy, architecte, membre de la Commission des monuments historiques, un relevé à la grandeur de l'original qui est exposé dans la Salle des Cours, au Musée de sculpture comparée du Trocadéro, à Paris.
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 +|**UCAL_$B769661_00000251**| - --- 39 et celle-ci parvint à se rendre maîtresse du démon, lui lia les mains derrière le dos et le battit avec ses chaînes à elle; finalement elle parvint à le traîner dehors et le jeter dans une latrine. Cependant le préfet mécontent << fit étendre Julienne sur une roue qui lui broya tous les os jusqu'à en faire sortir la moëlle »; mais un ange « véritable> brisa la roue et guérit la sainte. Ce que voyant, tous les assistants crurent au Christ et subirent aussitôt le martyre. Cinq cents hommes et cent trente femmes eurent la tête tranchée. « Le préfet fit ensuite plonger la sainte dans une chaudière de plomb fondu; mais le plomb se refroidit soudain au point de devenir comme un bain tiède. Alors le préfet maudit ses dieux... puis il ordonna qu'elle eut la tête tranchée... Et la sainte subit son supplice... » (¹). L'épisode choisi par l'artiste de la peinture d'Etampes est l'avantdernière scène du drame, qui était en effet le mieux susceptible de frapper les imaginations, l'un des plus faciles à traduire, et aussi celui le plus propre à établir une distinction entre les nombreuses héroïnes du martyrologe. La peinture mesure 88 centimètres de hauteur sur 85 centimètres de largeur. Un personnage a 83 centimètres : c'est que le tableau n'a pas beaucoup de ciel et que les personnage sont presque aussi grands que lui. La sainte est dans la chaudière : elle se tient de face, debout en apparence, mais en réalité à genoux, et visible nue jusqu'à la ceinture et même plus bas; un pagne lui entoure les hanches, retenu par un gros nœud d'étoffe à droite. Elle est nimbée et tient ses mains réunies à plat devant sa poitrine, dans l'attitude de la prière; mais son visage est calme et indifférent. Ses cheveux et ses sourcils sont blonds et ses yeux, très petits, sont bruns. Elle tourne la tête à droite et ses yeux fixent le bourreau, qui lui au contraire la regarde avec un étonnement qu'accentue encore le geste de sa main. Ce bourreau est armé d'une pique à deux dents pour fourgonner le feu qu'un autre bourreau à la mine aussi surprise, agenouillé et muni d'un soufflet, se charge d'attiser (2). 1. La légende dorée, trad. Teodor de Wyzewa, Paris, 1902, chap. XLIII. Jacques de Voragine a raconté aussi que Sainte Cécile fut plongée et maintenue dans un bain d'eau bouillante, et qu'elle eut finalement la tête tranchée dans son bain. Cette scène a été peinte et pourrait parfois prêter à confusion. Enfin j'ai rencontré au moins un tableau italien représentant un supplice du même genre et donné pour le martyre d'une Sainte Félicité; mais Voragine décrit de façon différente les malheurs des deux saintes qui portent ce nom. 2. Le soufflet et la fourche sont les instruments que les artistes du xin siècle ont mis
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 +|**UCAL_$B769661_00000252**| - - 40 - Ces hommes sont barbus et coiffés de bonnets. Leur costume se compose de haut-de-chausses collant, rouge pour l'un, vert pour l'autre, de justaucorps jaunâtres avec manches vertes ou rouges. La seule manche du bourreau de gauche qui soit visible paraît être bouillonnée et l'un des haut-de-chausses est rayé d'une manière qui imite un filet. En somme, ils représentent bien des soldats ou des sergents en petite tenue. La scène se passe à l'intérieur d'un édifice avec colonnes surmontées de chapiteaux à larges corbeilles, voûtes, et hautes fenêtres fermées par des vitraux clairs. Les fonds d'architecture sont d'une couleur brune très foncée. Les couleurs employées, peu variées, sont crues : le rouge des flammes est vif, le vert des vêtements est éclatant. Cette peinture n'est pas une fresque, c'est-à-dire qu'elle n'a pas été exécutée par un procédé de détrempe sur un appareil absorbant; je ne crois pas douteux qu'elle soit exécutée à l'huile, et la couleur a été appliquée très liquide, car on distingue en différentes places un commencement de coulure (¹).` Par son ingénuité, par la sincérité avec laquelle la peinture traduit la légende qui l'a inspirée, elle possède toute la saveur des œuvres du Moyen-âge. Il est pourtant impossible de l'admirer parce que depuis longtemps l'art produisait des peintures qui étaient des chefs-d'œuvre à cause tout à la fois de la composition et de la technique. Dans le même temps, un artiste secondaire italien, Cesare Tamarocci, a peint dans l'église Sainte-Cécile de Bologne, le martyre de la patronne de l'édifice : il a introduit dans la scène presque identique, outre les deux bourreaux traditionnels, deux femmes en commisération, un troisième bourreau qui s'apprête à lui trancher la tête, et plus loin dans un vaste paysage, le roi entouré d'assesseurs, qui ordonne le supplice. La même comparaison défavorable est à faire avec le bas-relief sculpté de Willy-enentre les mains des diables pour attiser le feu de l'Enfer. On les retrouve encore presque toutes les fois que le feu joue un rôle dans un martyre. Un bas-relief sculpté, à Willyen-Trodes (Aube), qui représente le martyre de saint Laurent, nous montre ainsi deux bourreaux munis de fourches et deux enfants faisant marcher les soufflets. Au-dessus, un ange, qui apporte une couronne, et dans l'arrière-plan le préfet qui préside au supplice (XIV ou XV siècle). 1. Il n'y a pas une seule véritable fresque à Étampes, mais il est difficile de savoir si les peintures dont nous donnons ici la liste sont à la détrempe ou à l'œuf. Dans le lot, les seules peintures à l'huile doivent être les deux dernières en date, l'œuvre que nous étudions en ce moment et la peinture de l'Ecce homo.
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 +|**UCAL_$B769661_00000253**| 41 - Trodes dont j'ai parlé ci-dessus, et à plus forte raison, avec le vitrail de l'église Saint-Bonnet à Bourges (xvre siècle): dans cette dernière œuvre, les bourreaux sont au nombre de quatre, les deux supplémentaires apportent un fagot ou jettent du bois au feu; on voit dans un vaste paysage le préfet, des assesseurs, un soldat, et au loin, plus haut, dans le ciel, une petite image de Sainte Julienne, réfugiée et heureuse dans le Paradis. Il y a encore une scène similairement très développée et qui, je pense, doit s'appliquer à Sainte Julienne, dans un vitrail de l'église de Conches (Eure). En donnant ces exemples dont je m'excuse, j'ai voulu démontrer que le peintre d'Étampes, s'il avait eu du talent, aurait pu faire mieux et n'y aurait pas manqué, malgré l'emplacement réduit dont il disposait. Quoique les croix de consécration aient été exécutées peutêtre un siècle antérieurement, elles dénotent un artiste d'une classe supérieure ; au contraire le peintre de sainte Julienne s'accuse médiocre. En outre, en considérant les yeux des personnages et la coupe de leurs visages, devant la figure fadasse et les formes molles de la sainte, enfin devant certains détails de l'architecture et des costumes, je suis tenté de croire que ce peintre est allemand (¹). Quant à son époque, je pense qu'il faut dire la fin du Moyen-âge, l'époque de Louis XII, dans cette période à cheval sur les xv et xvi siècles qui a précédé peut-être de peu la peinture de l'Ecce homo exécuté en 1514. Je n'ai trouvé aucune mention d'une chapelle Sainte-Julienne à Notre-Dame dans les textes que nous possédons. Le culte de la sainte y fut pourtant pratiqué la relique actuellement conservée dans l'église, provient, dit-on, de l'église Sainte-Croix (2); mais parmi 1. J'ai d'ailleurs trouvé la même physionomie et les mêmes lignes de corps données à Ève dans un vitrail de la cathédrale de Châlons-sur-Marne que l'on date de 1506, et où les influences allemandes ne sont pas douteuses. 2. Abbé Bonvoisin, Notice historique sur le Culte et les reliques des saints martyrs Cant, Cantien et Cantianille, patrons de la ville d'Etampes, Versailles, 1866, p. 64. J'emprunte à Léon Marquis (ouv. cité, p. 265 et 389, note 99) le titre complet d'un opuscule de 28 pages publié en 1819: « La vie de Sainte Julienne vierge et martyre, avec quelques réflexions sur cette vie, une instruction sur les pèlerinages, des prières, la messe et une neuvaine en son honneur. Cette sainte est honorée singulièrement en l'église Notre-Dame d'Étampes : elle y est réclamée pour le mal de contagion, pour les femmes en travail d'enfant, fièvres et autres afflictions. Sa fête est le 16 février, et sa translation le lundi de la Trinité: en ce jour la châsse est portée processionnellement autour de la paroisse. A Paris, de l'imprimerie de Doublet, rue Git-le-Cœur. Se trouve à Étampes, à la Sacristie de Notre-Dame, 1819 ». -
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 +|**UCAL_$B769661_00000254**| 42 - les reliques aujourd'hui anonymes que possède en outre l'église (¹), il peut s'en trouver de sainte Julienne qui y furent apportées anciennement et la peinture marquait peut-être l'endroit où leur châsse était habituellement exposée ; la peinture est en tout cas appliquée contre le mur du Trésor où toutes les reliques furent jadis enfermées. L'occasion m'oblige, pour finir, de dire quelques mots d'un tableau plus moderne gardé dans la même église et consacré au même sujet. Dans la deuxième chapelle, à gauche du chœur, à l'angle nord-est du chevet, on a placé aux temps modernes et dans un arrangement de fortune, un petit rétable en bois peint que je crois du commencement du xviie siècle et qui fait surtout cadre au tableau en question dont la toile mesure environ 1 m. 40 centimètres de hauteur sur i mètre de largeur (2). Sainte Julienne, toute droite dans une large chaudière, est vue jusqu'à mi-cuisses. Un linge noué lui entoure les reins et cache en partie sa nudité. Le feu flambe sous la chaudière; un bourreau se tient baissé pour y jeter du bois, un autre apporte un fagot. A gauche, au deuxième plan, un soldat romain près de son cheval; à droite, un grand-prêtre païen, avec longue barbe blanche et costume blanc antique, entouré d'autres personnages, essaye de convaincre la sainte de sacrifier à ses dieux. Tout au fond, à droite, une grande statue de Jupiter assis, avec l'aigle à ses pieds, se détache mal sur un ciel sombre et orageux. J'ai retrouvé la trace de ce rétable dans deux textes. Il doit provenir de l'église Sainte-Croix qui fut détruite lors de la Révolution, et c'est très certainement de lui qu'il est question dans les inventaires (3). Voici ce qu'on lit dans l'inventaire du 13 octobre 1790, au chapitre consacré à la description de ce qui se trouve Derrière l'œuvre : << Une chapelle sous l'invocation de Sainte-Julienne, boisée sur le devant en boiserie d'apuy à balustrade avec porte garnie audessus de l'apui d'une sculture a jour, fermant à clé. Endedans, une boiserie, dans tout le pourtour, à hauteur d'une croisée,... un autel en bois faisant coffre... ; au milieu de la boiserie de l'autel un tableau peint sur toile représentant Sainte Julienne garotée... » 1. Ab. Bonvoisin, ouv. citė. 2. On a depuis peu enlevé la boiserie et il ne reste plus que la toile sans cadre. 3. Publiés par M. Max. LEGRAND, Annales de la Société archéologique du Gâtinais, t. XIX 1901, p. 267 et 289.
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 +|**UCAL_$B769661_00000255**| 43 - Un inventaire d'estimation, du 25 avril 1793, donne en outre le renseignement suivant : « La chapelle de Sainte-Julienne, le lambri, la grille de l'autel et parquet (évalué)... 120 livres ». Ce qui incite encore à croire à l'identification proposée c'est que nous ne trouvons aucune mention d'une chapelle Sainte-Julienne au XVIIIe siècle, ni à aucune autre époque, dans l'église NotreDame. Des personnes m'ont affirmé avoir vu ce rétable primitivement placé dans la nef, contre un des premiers piliers du chœur, et faisant pendant à un autre du même genre. Mais, bien entendu, ce temps ne remonte pas plus haut que le milieu du XIXe siècle. Louis-Eugène LEFÈVRE.
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 +|**UCAL_$B769661_00000256**| NOTES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE L'ÉGLISE COLLÉGIALE SAINTE-CROIX, D'ÉTAMPES II LES CLOCHES EN 1791-92 Les « Annales de la Société Historique et Archéologique du Gâtinais » ont donné en 1901 une courte analyse des fouilles opérées au cours de l'année 1895 sur l'emplacement de l'ancienne église << royalle et collégiale de Sainte Croix d'Estampes > (). Dans ce rapide procès-verbal nous avons noté au passage la découverte, en un point indiqué sur le plan dressé ad hoc, et qui se trouve localisé dans la première travée à gauche en entrant par le grand portail, proche l'escalier du clocher, de nombreux débris de cuivre et de bronze mêlés à des scories cupriques, des cendres et des restes de creuset. Voici d'ailleurs ce que nous écrivions à l'époque : « ..... Enfin sur le sol, on releva une main de statue en bronze, << tenant un livre ouvert, d'un travail remarquable, une cuiller à << encens en bronze, une monnaie (coupée en deux) d'Auguste et « d'Agrippa au type du Colonia Nemausus, provenant certainement << des terres rapportées (2), et enfin, spécialement, entre les points 1. Notes pour servir à l'histoire de l'Eglise Collégiale Sainte Croix d'Etampes 1901. T. XIX, pp. 240 à 289. 2. Cette demie monnaie provient peut-être d'une tombe de l'époque Gallo-Romaine antérieure à l'établissement de l'Eglise St Croix. La coutume antique de placer dans la bouche des morts le prix du passage de la barque à Caron s'est longtemps continuée. On signale
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 +|**UCAL_$B769661_00000257**| - - 45 << M. N. O. du plan, une quantité considérable de scories de bronze, << mêlées à des charbons, à des morceaux de fer calciné, à de la << cendre et jusqu'à un morceau de cloche encore intact, mesurant << environ 0,11 × 0,09, sur 0.02 d'épaisseur. Au milieu de ces dé- << bris on releva encore de nombreux fragments de creuset écartant << toute idée d'incendie et démontrant qu'on avait fondu sur place << les cloches de l'Eglise >>. A la vue de tous ces débris localisés en un seul point nous nous étions demandé, si les résidus en question provenaient de la refonte sur place, dans les annexes de l'Eglise, vers la rue Sainte-Croix (jadis de la Savatterie), d'une cloche devenue hors d'usage à une époque quelconque, ou s'ils provenaient de la fonte en 1793 des cloches, statues, chandeliers et autres objets mobiliers de cuivre et de bronze, alors que Couturier, envoyé à Etampes par la Convention, dirigeait sur Paris des voitures entières de plomb, fer, cuivre et argenterie venant des églises dépouillées, de la ville et des environs. La lecture des « Procès-verbaux des séances de la Société Française de Numismatique » de l'année 1907 (1) ouvre un nouvel horizon à nos hypothèses. Et comme l'hypothèse actuelle si elle venait jamais à s'appuyer sur un document écrit, enfoui quelque part dans les Archives - aurait cela de séduisant qu'elle continuerait dans une certaine mesure la tradition d'Etampes-atelier-monétaire (2) nous ne pouvons résister au désir de l'exposer succinctement. L'article en question émane de MM. Bordeaux, Blanchet, Bouclier et Sudre dont la compétence en pareille matière est universelde ces monnaies coupées dans un grand nombre de cimetières de l'époque mérovingienne å Hermes près Beauvais (Cf. Mémoires de la Société Académique de l'Oise, T. XI, 1880) au Mont-César (Fouilles de 187 p. 115), en Normandie (La Normandie souterraine par l'abbé Cochet, p. 356) dans la Côte d'or (Baudot, p. 206). Chose à remarquer, ces Moyens-bronzes coupés sont presque tous, pour ne pas dire tous, des moyens-bronzes au type d'Auguste et d'Agrippa - Colonia Nemausus — plus rarement des colonies de Copia et de Vienne. La coupure s'est opérée entre les deux têtes de manière à laisser chaque effigie intacte en signe de respect pour l'autorité impériale. La Revue Numismatique a signalé le fait de la division de monnaies romaines destinées à produire des espèces divisionnaires en harmonie avec le système monétaire Gaulois. D'après M. A. Blanchet ces monnaies coupées étaient des marques d'engagement, des « Symboles » pour la conclusion d'un marché, mais aussi de véritables monnaies divisionnaires (Cf. Revue Numismatique, Année 1897, 4 série, T. I, p. 1. 1. Revue Numismatique, 4° série, T. XI, 1907, p. L et suiv. 2. Un article sur la Monnaie d'Etampes est actuellement sous presse à la Revue Numismatique, et sera suivi bientôt d'un travail plus complet sur l'atelier monétaire d'Etampes.
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 +|**UCAL_$B769661_00000258**| --- - 46 - lement reconnue et appréciée. Il a trait à des « documents manuscrits et imprimés de leur collection permettant d'éclaircir dans une large mesure la question de la fabrication des monnaies, soit frappées, soit coulées en métal de cloche ». Nous allons l'analyser le plus brièvement possible. << Le 29 Août 1790 disent ces Messieurs - les Etats généraux « délibérèrent pour la première fois, sur le projet de fondre les clo- «ches et de les convertir en monnaies. Le comité des finances « déclara qu'il était de son devoir de dissiper l'erreur du public con- <<sistant à croire à la possibité de fabriquer du numéraire avec la << matière des cloches: car ce métal est cassant et ne peut supporter « l'opération de la frappe ». Il ajouta que ce serait une opération déplorable et que si l'on faisait de la monnaie coulée en métal de cloche, il n'y aurait pas d'espèce plus détestable et présentant aux faux monnayeurs plus de facilités pour l'imitation (1). << Mais l'erreur et surtout l'engouement populaire l'emportèrent << de temps à autre sur les conclusions sérieuses du Comité ». « Les << questions se posant à ce sujet furent reprises successivement sous << différentes formes >>. Le principe de la fabrication des monnaies soit coulées soit frappées, en métal de cloche, ainsi posé, MM. Bordeaux, Blanchet, Bouçlier et Sudre en examinent attentivement les phases et leurs conclusions aboutissent à cette constatation que: s'il y a eu coulage de monnaies en métal de cloche, soit par l'industrie privée, soit par des faussaires et ce dernier point n'est pas douteux, la fabrication officielle s'est effectuée par la frappe. Mais suivons un peu leur raisonnement qui nous ramènera tout naturellement à ce qui a pu se produire à Ste Croix d'Etampes. - Les 9-15 avril 1791 l'Assemblée s'occupe des monnaies d'or et d'argent et décide que les nouvelles pièces de 30 et de 15 sols porteront au revers le Génie de la France. Pour le revers des monnaies de cuivre on arrête un faisceau traversé par une pique surmontée du bonnet de la Liberté, le tout dans une couronne de chêne. Les 17-20 Mai de la même année, une loi enjoignit de faire fabriquer dans les hôtels des monnaies du royaume, la quantité d'espèces de cuivre suffisante pour l'échange des petits assignats (2). Le 15 juin la fabrication de la monnaie de cuivre et celle du numéraire en métal 1. Op. cit., p. L. 2. DEWAMIN, Histoire du numéraire, p. 110. Coll. P. Bordeaux, op. cit., p. LI.
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 +|**UCAL_$B769661_00000259**| - 47 de cloche n'était pas sérieusement commencée car on s'en plaint. A la suite de la discussion l'Assemblée Nationale écoute les propositions du député Cussy tendant à recourir au « moulage » pour la fabrication des pièces en métal de cloche, en employant les anciens types, pour attendre les nouvelles pièces. Le 24 juin 1791 un décret inséré dans le Moniteur du surlendemain 26 juin contient les dispositions ci après : ART. I - Les cloches des églises supprimées seront fondues et coulées en monnaies au type décrété par l'Assemblée Nationale le 9 Avril 1791 à raison de 24 pièces de un sou et de 48 demi-sous à la livre. ― ...Art. 6. Les pièces servant à former les matrices seront en cuivre rouge frappées à la monnaie en quantité suffisante pour hdter l'opération du moulage (1). Les députés ayant compris le danger résultant de la circulation de monnaies « moulées » rendirent successivement plusieurs lois qui furent conçues dans un esprit tout à fait contraire à ces dispositions. L'une du 3 Août 1791 décida que « le métal des cloches serait allié à une portion égale de cuivre pur et que les flaons qui en proviendraient seraient frappés en pièces de 2 sols à la taille de ro au Marc, de un sol et un demi-sol, en proportion de taille correspondante ». L'autre des 3-6 Août maintint aux Hôtels des monnaies du royaume le privilège de fabriquer les espèces divisionnaires. La commission des monnaies établit, dans une instruction, des règles pour la fabrication des flaons et des lames à l'aide de la matière des cloches (2). Cette instruction faisait appel à «l'industrie privée » pour le moulage, non pas des monnaies, mais simplement des lames de métal de cloche, et pour la fourniture de ces lames aux ateliers monétaires << qui les recevront ou les couperont en flaons séparés, de << façon à ce que ces derniers soient ensuite soumis à la frappe offi- << cielle du gouvernement ». Ce document de 7 pages, ajoutent les mêmes auteurs, fournit tous les renseignements nécessaires pour la fonte de la matière des cloches, pour la formation des couches matrices, en sable, de dimensions appropriées, et pour le coulage du métal. Ces renseignements », très intéressants, consignés dans l'étude où nous puisons si largement n'ont qu'indirectement rapport avec 1. Réimp. de l'ancien Moniteur, vol. 8, p. 753. DEWAMIN, Hist. du num., p. 120, op. cit., P. LII. 2. Coll. P. Bordeaux, op. cit., p. LIV.
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 +|**UCAL_$B769661_00000260**| - 48 la question qui nous occupe. Nous en voulons néanmoins retenir ce point, à savoir qu'aux termes de l'art. 11 de la loi du 6 Août 1791 pour la fabrication des nouvelles espèces, le métal de cloches << devait être allié à une portion égale de cuivre et que les flans qui << en proviendraient seraient frappés ». Cette particularité n'expliquerait-elle pas l'opération qui a dû se pratiquer à Sainte Croix ? L'inventaire du mobilier de l'Eglise porte la date au commencement du 13 octobre 1790. Il note qu'à ce moment le clocher renferme « quatre cloches » (¹). Le 28 Décembre notification est faite aux Chanoines de la cessation des offices et le 29 l'Eglise est fermée. Le 14 juillet 1791 le monument est dépouillé de ce qu'il conservait de mobilier et d'argenterie. A part les grosses boiseries-portes, tribune, buffet d'orgue,-les autels, grilles... etc.. dont le recolement eut lieu le 25 avril 1793, tout a disparu. Le monument lui-même a été adjugé à la date du 15 Août 1792, en partie à un << maître chaudronnier » M. Angot, autre détail à retenir. - Que sont devenues les cloches qui existaient encore en Octobre 1790 et probablement en Décembre de la même année ? C'est en Avril 1791 que la décision est prise de fondre les cloches et d'en faire de la monnaie ; c'est en Août que l'on décide de mélanger le cuivre à la matière des cloches pour en faire des flaons destinés à recevoir la frappe des nouvelles espèces. La descente et le bris des cloches de Ste Croix doivent remonter à cette période. On fond sur place la matière de ces cloches; on y ajoute du cuivre et du bronze tirés des statues, des ustensiles sans valeur, et l'on fabrique - peutêtre des lames destinées à la monnaie de Paris, atelier monétaire le plus rapproché de nous. Etampes ne figure pas en effet au nombre des ateliers accessoires ou succursales, ouverts à Arras (relevant de Lille) à Dijon (de Lyon) à Clermont-Ferrand (de Limoges) à Saumur (de Nantes) et à Besançon (de Strasbourg). L'officine monétaire des Mérovingiens, des Carlovingiens et des premiers Capétiens n'a pas été rouverte et si des monnaies en métal de cloche ont été fondues à Etampes ce ne put être que clandestinement. La chose d'ailleurs n'est nullement prouvée malgré la trouvaille, au milieu des débris de creuset et de scories, d'un fragment d'albâtre ou de marbre qui semble avoir fait partie d'un moule (*). 1. Notes pour servir à l'histoire de l'Eglise Collégiale Sainte Croix. Annales de la Société Arch. et Hist. du Gâtinais, T. XIX, p. 274. 2. Ce fragment assez énigmatique, haut de 0,065 centimètres, est pour ainsi dire trian-
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 +|**UCAL_$B769661_00000261**| - - 49 Mais n'allons pas plus loin dans le royaume des conjectures et contentons-nous de signaler toutes ces concordances à la sagacité des chercheurs et des spécialistes en les renvoyant aux Archives. Peut être ces archives, si malheureusement centralisées pour les travailleurs locaux, mis ainsi dans l'impossibilité de les consulter, révèleront-elles un jour quelque détail relatif à la fonte des cloches de St Croix, vestige bien éloigné de l'activité monétaire de notre atelier d'Etampes aux siècles écoulés. Maxime LEGRAND. gulaire, carré sur deux faces et évidé en cercle sur la troisième ; il porte à l'intérieur des stries superposées peu saillantes et au milieu un bourrelet d'environ 2 millimètres d'épaisseur. La substance blanchâtre et d'aspect marmoréen dont il est composé se désagrège sous l'ongle comme si elle avait subi l'action du feu. Nous n'avons pu jusqu'ici identifier sa destination.
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 +1913.-I.
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 +|**UCAL_$B769661_00000262**| LA FORÊT DE SÉQUIGNY ET LE CHATEAU DE SAINTE-GENEVIÈVE-DES-BOIS C'est une forêt charmante que cette forêt de Sainte-Geneviève des-Bois, s'étendant entre les vallées voisines de l'Orge et de l'Yvette et dissimulant, sous la gaze virginale du nom de la patronne de Paris, les duretés officielles de son vieux vocable de forêt de Séquigny ou d'Estigny. Sous ses ombrages, peuplés des plus lointains souvenirs, la légende vient rêver, la main dans la main, avec l'Histoire. Les échos séculaires y répercutent le son discret des pastorales moyenageuses et le fastueux tintamarre des royales chasses à courre. Le soir enfin, dans l'ombre de ses carrefours, ressuscitent et se rencontrent, étonnées, les silhouettes disparates, mais également charmantes, de Sainte Geneviève qui y paissait ses brebis, de Blanche de Castille qui, pour l'amour de son fils, y entretenait des œuvres charitables, de Mlle de Lavallière enfin, qui, pour la première fois, y rencontrait et... y aimait le Roi-Soleil! De ces trois femmes, la première seule a laissé de nos jours une trace quasi-matérielle de son passage dans la forêt, nous voulons parler de la fontaine qui porte son nom. La tradition rapporte que la Sainte menait paître ses moutons dans la forêt et s'arrêtait volontiers au bord d'une source. De cette source, où l'image de la sainte se refléta si longtemps, les fidèles firent un lieu de pèlerinage, aujourd'hui enclavé dans le parc de M. le Comte de Bertier, en bordure de la route et à michemin des communes de Sainte Geneviève et de Saint Michel. La fontaine de Sainte Geneviève a la propriété de guérir les maladies des yeux, et les nombreux Ex-Voto, couronnes, bouts de rubans, petits bonnets d'enfants, qui sont suspendus sur les murs, sont la
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 +|**UCAL_$B769661_00000263**| 51 preuve, sinon scientifique, du moins touchante, que ce n'est pas toujours en vain qu'on implore son secours. Mais la véritable protectrice, la véritable patronne de la forêt, c'est encore la Reine Blanche de Castille, la bonne mère du bon Roi Saint Louis. Elle en était propriétaire et c'est elle qui fit don aux habitants des communes de Morsang, Sainte-Geneviève-des-bois, Villemoisson, Longpont, Viry, Saint-Michel, Rosières et Grigny, d'un certain nombre de droits d'usages qui ont subsisté jusqu'à ces dernières années et qui ne se sont éteints que par suite du rachat en argent qu'en ont effectué les propriétaires actuels de la forêt. L'histoire de la forêt nous est connue par les nombreux arrêts, sentences et ordonnances qui s'y rattachent et dont nous avons retrouvé les textes dans les fonds des Archives nationales. Ces diverses pièces nous montrent que les droits d'usages séculaires (coupes de bois et d'herbe, récoltes d'avelines et pâture des bestiaux) concédés par la reine Blanche de Castille, dans l'interêt des indigents, ont toujours été garantis par les rois de France et que c'est seulement en notre siècle démocratique qu'ils furent abolis au profit de quelques propriétaires qui cherchent aussi à confisquer la circulation des routes. En même temps, la Reine Blanche cédait la nue propriété de la forêt à diverses communautés ecclésiastiques et séculières, entre autres l'hôtel-Dieu de Paris, les Bénédictins du prieuré de Longpont, une communauté de Minimes, l'hôpital Sainte-Catherine et autres, avec charge de respecter les droits des communes usagères. Tant que la Reine vécut, tout alla bien, mais tout de suite après sa mort, les propriétaires voisins trouvèrent que les habitants des communes usagères étaient bien gênants et ils cherchèrent à s'en débarrasser par toutes sortes de vexations. Il y eut alors une longue série de procès qui, commencée à cette époque, ne s'est terminée qu'en 1900, s'étendant ainsi sur un espace de près de huit siècles. Et cependant il y eut, en faveur des habitants, des arrêts, des sentences, des lettres patentes dont nous ne donnons que les dates, pour ne pas trop charger notre récit. La pièce la plus ancienne est du 28 août 1319, viennent ensuite des arrêts du 15 janvier 1416, 18 juin 1517, 7 juillet 1526, 18 février 1547, 19 mars 1547, 4 juin 1547, 12 Mai 1549, 31 juillet 1552, Mars
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 +|**UCAL_$B769661_00000264**| -- 52 1561, 3 juillet 1603, 1er Juillet 1626, 26 août 1647, 1er Mai 1719. Les réclamations et procès se continuèrent pendant la Révolution ; on en trouve la trace dans les cahiers des doléances des communes de la Prévôté et Vicomté de Paris hors les murs. Pendant la Révolution, plusieurs arrêts intervinrent, le dernier, du 26 thermidor an XIII (22 juillet 1805), qui reconnaissait tous les droits des communes ; les habitants, croyant la chose jugée souverainement et en dernier ressort, se figuraient qu'ils allaient jouir en paix et à perpétuité de leurs usages, il n'en fut rien. Le Cte de Bertier, qui avait été remis, le 19 Brumaire an V, en possession des biens saisis après la mort de son père, se plaint, auprès du Préfet de Seine-et-Oise, des dégâts causés par les vaches des villages voisins, dans ses bois, par suite d'un prétendu droit d'usage, invoqué par les habitants, et il demande que l'entrée de ces bois soit interdite aux bestiaux. Et le Préfet, sans préjuger les droits des communes, fait défense aux habitants de conduire leurs bestiaux dans la forêt. C'était méconnaître des droits affirmés par de nombreux arrêts antérieurs. La procédure recommença plus âpre que jamais et dura pendant tout le xixe siècle, pour aboutir à la proposition de rachat de tous les droits usagers, faite le 10 février 1893 par les propriétaires qui s'étaient syndiqués à cet effet. Le 26 février 1895, ceux-ci offrirent 13377 fr. 68 pour le rachat total. Les communes demandaient 46.294 fr. Le Tribunal de Corbeil, devant lequel l'affaire fut portée, nomma des experts qui estimèrent la somme à payer aux communes à 11.805 fr. 30. Mais le Tribunal, plus charitable, par un jugement du 28 juillet 1897, déclara que les propriétaires ne pourraient se libérer qu'à la condition de verser aux communes la somme de 25.568 fr. Les communes, peu satisfaites de cette décision, résolurent, le 16 mai 1898, de continuer la lutte et de faire appel du jugement de Corbeil. La Cour de Paris, par un arrêt en date du 3 avril 1900, décida que les propriétaires ne pourraient se libérer qu'en offrant 37675 fr. 40. Si ce résultat n'était pas tout ce qu'on était en droit d'espérer, on devait cependant le considérer comme un beau succès, étant données les conditions défectueuses dans lesquelles le procès avait été engagé, et c'était en effet une augmentation nette de 12107 fr. 40 sur le chiffre fixé par le tribunal de Corbeil. Les communes acceptèrent donc cette transaction.
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 +|**UCAL_$B769661_00000265**| - 53 Au mois d'Août 1900, Me Duteurte, notaire à Montlhéry, fut chargé de répartir entre les commuues ce qui revenait à chacune de la somme de 37675 fr. versée par les propriétaires. Cette répartition devait être faite proportionnellement au nombre des habitants et en raison inverse des distances. Il revint donc à Ste Geneviève-des-bois 6647 fr. 51 à Morsang à Viry-Châtillon à Saint-Michel à Longpont à Villemoisson à Grigny. à Rosières. 6459 fr. 24 • • 5706 fr. 09 · • 4981 fr. 02 • 4974 fr. 75 4931 fr. 25 3540 fr. 95 434 fr. 49 Cette forêt de Séquigny n'était qu'un vaste nid à procès, car les propriétaires, une fois débarrassés, à prix d'argent, des droits usagers des communes, eurent la prétention d'interdire, sous le prétexte de chasse, le passage sur les routes de la forêt, qui, de tous temps, avaient servi de moyens de communication entre les communes avoisinantes. Ce fut le commencement d'une lutte épique entre les propriétaires et un habitant de la commune de Morsang-sur-Orge, qui avait pris en main les intérêts de tous. Celui-ci, avec une ténacité et une énergie singulières, avait résolu de rendre libres les chemins de la forêt, que les propriétaires fermaient à l'aide de barrières et de grillages. A plusieurs reprises il se fit faire des procès-verbaux par les gardes pour s'être promené dans la forêt et même pour avoir enlevé des grillages qui s'opposaient à son passage. Il en résulta plusieurs procès, à Corbeil d'abord, puis en appel à Paris. Cela dura plus de 5 années au bout desquelles le principal propriétaire, qui luttait contre l'énergique habitant de Morsang, fut condamné à enlever toutes les barrières et entraves qu'il avait fait poser en vue d'interdire la libre circulation sur les routes et chemins existant de temps immémorial dans la forêt de Sainte Geneviève, et à payer une astreinte de cinq francs par jour et par barrière ou entrave; il y en avait vingt et une, ce qui faisait une somme de 105 fr. par jour. Le propriétaire ne se tint pas pour battu, il alla en appel, mais le temps marchait et, quand il perdit définitivement sa cause, l'astreinte à laquelle il avait été condamné se montait à 6630 francs, qu'il dut faire verser à son courageux adversaire. Il dût encore payer tous les dépens, et pour ne pas voir augmenter
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 +|**UCAL_$B769661_00000266**| 54 - sa dette, déjà rondelette, il se hâta de faire enlever toutes les barrières et entraves qu'il avait fait établir dans la forêt. Aujourd'hui, grâce à l'énergie persévérante de ce bienfaiteur de son pays et des communes voisines, toutes les routes de cette partie de la forêt sont rendues à la circulation; chacun peut s'en servir librement et s'y promener en toute sécurité, sans craindre d'être molesté (¹). Qu'est devenue la forêt de Ste Geneviève depuis tous ces plaids? Des industriels y ont creusé d'innombrables trous de carrières, pour extraire la meulière qui en formait le sous-sol et ce, sans le moindre respect pour ces allées délicieuses où, autrefois, le rêveur solitaire et les amoureux pouvaient se promener en toute liberté. Certaines de ces allées sont encore défoncées, impraticables, et quelques-unes même sont fermées à la circulation. Et, ce qui est encore plus triste, cette malheureuse forêt n'échappe pas à la furie de spéculation qui sévit aujourd'hui chez tant de possesseurs d'une superficie un peu importante aux environs de Paris. Un de ceux-ci, propriétaire de 120 hectares sur les communes de Morsang et de Villemoisson, essaye d'y créer, sous le nom de Beauséjour, un village artificiel. Il a fait ouvrir des allées dans sa propriété, puis l'a divisée en lots de 300 à 2.000 mètres, qu'il vend à des prix variant de 3 à 10 francs le mètre, quand il trouve des acquéreurs. Pour attirer les chalands, notre spéculateur a fait élever pour son usage personnel, à l'entrée de son lotissement, une construction modern-style qu'il appelle pompeusement son Castel d'Orgeval (sic). Pendant les vacances, des villas, aux noms prétentieux, abritent quelques familles. Et plus loin, des cabanes en carton, des bicoques délabrées qui semblent importées des fortifications de la Villette, s'élèvent ou se penchent sous les ombrages séculaires qui abritèrent les amours du grand Roi. Tout disparaît, hélas! dans ce mouvement qui pousse les habitants de la grande ville de Paris à sortir de son enceinte trop étroite pour aller au dehors chercher de l'air et un repos qu'ils n'y trouvent pas toujours. La forêt de Sainte Geneviève est déjà attaquée, reste le château, dira-t-on, mais, et c'est triste à dire, il est déjà bien mutilé et de plus tout à fait abandonné par son propriétaire, qui n'y vient jamais et voudrait le vendre. 1. Nous avons emprunté la meilleure partie des détails ci-dessus à un volume sur la forêt de Sainte-Geneviève, publié en 1903 par M. F. P. Cet ouvrage ayant été tiré à très petit nombre, est devenu fort rare.
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 +|**UCAL_$B769661_00000267**| - 55 - Un ami m'écrivait dernièrement la lettre suivante qui a quelque peu motivé la notice qu'on vient de lire sur la forêt de Sainte Geneviève. J'ai eu dernièrement, me disait mon correspondant, l'occasion de visiter le parc et ce qui reste du Château de Sainte Geneviève, ancienne résidence de la famille de Noailles, et célèbre par les séjours qu'y firent Louis XIII d'abord, et plus tard Louis XIV, en compagnie de Mlle de Fontanges, puis de Mlle de la Vallière. Ce château historique appartient aujourd'hui à M. le Comte de Bertier, descendant direct de l'infortuné Comte de Bertier de Sauvigny, intendant de la généralité de Paris en 1789, et qui fut la première victime de la révolution. Après avoir parcouru les splendides allées qui sillonnent le parc, et les grottes souterraines, le guide me fit visiter l'ancien Donjon féodal, transformé en pigeonnier, mais dans lequel subsiste encore la chambre qu'occupait le grand roi lors de ses vovages à Fontainebleau. Il me conduisit ensuite dans une pièce dépendant des anciens communs et qui renferme les Archives du Château depuis sa fondation au XIIIe siècle. Ces archives sont considérables, elles donnent certainement l'histoire des propriétaires successifs du Château, qui étaient Seigneurs de Sainte Geneviève, Morsang, Villemoisson et le Perray. C'est donc l'histoire de toute cette région, depuis le xII° siècle, qui se trouve réunie dans ce local. Ces précieux documents, ignorés aujourd'hui, avaient été autrefois rangés et catalogués avec grand soin; malheureusement ils sont aujourd'hui livrés à l'abandon et détériorés par l'humidité et la vermine. M. le Cte de Bertier actuel, absorbé par sa situation d'Officier d'Etat-Major, ne vient jamais à Sainte Geneviève, et semble se désintéresser complètement de sa propriété qui, d'ailleurs, est à vendre. On peut craindre que ce beau domaine vienne à tomber, un jour prochain, entre les mains de spéculateurs qui le détruiraient pour en faire le lotissement. Alors, que deviendraient ces importantes archives ? Pendant qu'il en est temps encore, ne pourrait-on pas attirer l'attention de l'administration sur ce trésor ignoré, dont la place est tout indiquée dans les dépôts d'archives du département ou de l'arrondissement?
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 +|**UCAL_$B769661_00000268**| 56 - -- M. le Cle de Bertier, qui est un érudit distingué, ne s'y refuserait certainement pas. Pour vous donner une idée des pièces intéressantes que l'on rencontre dans cette collection, je vous adresse une réduction d'un grand plan des Seigneuries de Sainte Geneviève, Morsang, Villemoisson et le Perray dont j'ai pu prendre copie, grâce à l'obligeance du régisseur du Château (¹). Ce plan, très important pour la région, a été exécuté par Jubien en 1768; il donne les noms de tous les propriétaires de la forêt de Sainte Geneviève à cette époque, et les noms de toutes les parcelles de terre et de bois ; il montre en outre les nombreuses routes qui sillonnaient la forêt et la traversaient de part en part pour mettre en relations les communes limitrophes. A. D. 1. C'est ce plan que nous avons fait reproduire en vue d'illustrer cette notice dont il est un utile complément.
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 +|**UCAL_$B769661_00000271**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue le 20 Mai 1912, à l'Hôtel de Ville de Corbeil. Présidence de M. L. CROS, vice-président. Etaient présents: MM. Bricard, Creuzet, Cros, Dufour, Jarry, Lasnier, Popot et Rousseaux. Sont excusés: MM. le Baron de Courcel, Valentin de Courcel, Dameron, Mareuse, Hutteau, Depoin et Vollant. Le procès-verbal de la dernière séance (4 avril 1911) est lu et adopté sans observations. M. le Président invite ensuite le Secrétaire général à faire connaître les changements survenus dans la Société depuis la dernière réunion du Conseil, décès, démissions et entrées de membres nouveaux. Le Secrétaire, se rendant à cette invitation, annonce que dix décès se sont produits en 1911, ce sont ceux de : MM. Brinon père, de Pussay, décédé en Mme Vve Barthélemy 1912. - II. janvier 1911 6 février 1911 5
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 +|**UCAL_$B769661_00000272**| 58 - MM. Henri Haro, de Paris. Gustave Guyot, de Paris. Allain, ancien avoué, de Paris. A. Mallet, de Laroche • • 7 mai 1911 · 8 mai 1911 · 16 juin 1911 · · 5 juillet 1911 11 9bre 1911 1911 · • 25 xbre 1911 Boëte, instituteur, de Villecresnes. • Duval, de Morsang-s.-Seine, décédé le Canoville, Maire de Mennecy Et notre regretté imprimeur M. J. Bellin, de Montdidier, qui présidait à nos publications depuis l'origine de la Société avec tant de zèle et de dévouement; son décès est du 20 octobre 1911. Nous avons dû aussi enregistrer les quatre démissions suivantes : MM. Poultier, avocat à Paris ; Danger, à Etampes ; Marcheix et Sabatier, de Paris. Pour combler les 14 vides produits par ces décès et démissions, le Secrétaire annonce huit entrées de membres nouveaux en 1911, dont voici les noms : Mme Vve Gustave Guyot, de Paris, qui remplace M. Gustave Guyot, son mari; M. Vignat, greffier de la justice de paix de Corbeil; M. Fosse, propriétaire à Brunoy ; M. Girard, ancien cultivateur à Montceau, résidant actuellement à Paris ; M. Vernholes, architecte et professeur, à Dourdan ; M. Labouret, à Paris (et à Champrosay); M. Delaunay fils, à Saintry et Paris; M. Brinon fils, de Pussay, qui, chez nous, succède à son regretté père. les 14 vides que Ces huit membres nouveaux ne compensent pas nous ont laissés les décès et les démissions de 1911, mais, ajoute le secrétaire, j'ai la satisfaction de vous apprendre que les 6 pertes qui nous restent à combler sont plus que compensées par l'entrée de 12 nouveaux membres inscrits depuis le 1er janvier 1912, et qui ne pourront compter que pour cette même année 1912. Cette communication est accueillie avec regrets pour les disparus, mais ces regrets sont atténués par l'annonce des membres nouveaux qui viennent remplacer ceux qui ne sont plus.
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 +|**UCAL_$B769661_00000273**| 59 Le secrétaire annonce ensuite que le retard produit dans nos publications, par la mort de notre imprimeur, a été en grande partie regagné, puisque nos deux bulletins de 1911 ont paru et ont été distribués. Nous avons également mis en circulation le T. X de nos mémoires et documents, qui forme le T. II de l'histoire de Brunoy, de M. Mottheau ; c'est un beau volume de 140 pages, illustré de nombreuses et belles gravures. Quant à l'Avenir, notre 1er bulletin de 1912 est sur le chantier, et même très avancé et nous pouvons espérer de le mettre au jour en juillet prochain. Le trésorier donne ensuite un aperçu sommaire de la situation financière au 31 Décembre 1911; d'après les chiffres qu'il indique, cette situation est satisfaisante; le Conseil remercie M. le Trésorier et décide que son rapport de l'année 1911 sera soumis, selon l'usage, à l'assemblée générale de 1912. L'ordre du jour appelle ensuite la fixation de la date de l'assemblée générale dans laquelle sera décidée la date de l'excursion annuelle de 1912. Plusieurs dates sont proposées, finalement le Conseil décide que l'assemblée générale se tiendra le lundi 10 juin 1912, à l'Hôtel de Ville de Corbeil, salle de la Bibliothèque, à 3 h. 1/2 du soir. Le secrétaire parle ensuite du musée Saint Jean qui s'augmente petit à petit. Il annonçe qu'une artiste de grand talent a fait don à notre musée d'un très beau tableau de fleurs (des Chrysanthèmes), très admiré par les visiteurs. Puis, profitant d'une vente importante qui avait lieu, on en a profité pour acquérir trois tableaux intéressants qui ornent maintenant les murs de notre musée qui, selon l'expression d'un inspecteur, manquait un peu de peintures. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures 1/4.
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 +|**UCAL_$B769661_00000274**| ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le lundi 10 Juin 1912, à l'Hôtel de Ville de Corbeil Sous la présidence de M. CROS, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 heures 1/2. Etaient présents: MM. Bricard, Creuzet, Cros, Dufour, Garnier, Jarry, Jozon, Lasnier, Mallet, A. Marc-Pasquet, Perrin, Popot, Tarride, Vollant. Se sont excusés: MM. le Baron de Courcel, Président ; MM. Valentin de Courcel, et Maxime Legrand, vice-présidents; MM. Dameron, Lelong, Rousseaux, de Corbeil; MM. J. Depoin, Jeancourt-Galignani, Joubert, Mareuse, de Paris; MM. l'abbé Cauvigny, de Ballancourt; Roger d'Avrecourt, de Montgardé ; Masson, d'Essonnes. M. le Président donne la parole à M. le Secrétaire général pour la lecture de son rapport, sur la situation et les travaux de la Société pendant l'année 1911. Celui-ci s'exprime en ces termes : MESSIEURS ET CHERS COLLÈGUES. Obéissant à nos statuts, je viens vous rendre compte de la marche et des travaux de Notre Société pendant l'année 1911. J'ai d'abord le triste devoir de vous parler des Collègues que la mort nous a enlevés au cours de cette année 1911, et c'est avec regrets que j'aborde le détail de cette liste funèbre. En 1910 nous avions eu sept décès à déplorer, au cours de l'année 1911 nous avons perdu dix de nos Collègues, dont voici les noms : M. Brinon père, de Pussay, Janvier 1911; Mme Veuve Barthélemy, 6 février 1911; M. Henri Haro, de Paris, 7 mai 1911; M. G. Guyot, de Paris, le 8 mai 1911; M. Allain, ancien avoué à Paris, 16 juin 1911; M. A Mallet, à la Roche, 5 juillet 1911; M. Boëte, instituteur à Villecresnes, 11 Novembre 1911;
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 +|**UCAL_$B769661_00000275**| - - – 61 - M. Duval, de Morsang, membre fondateur de notre Société, M. Canoville, de Mennecy, 25 décembre 1911; et notre très regretté imprimeur, M. J. Bellin, de Montdidier, qui présidait à nos publications, depuis l'origine, avec tant de zèle et de dévouement. Dans la nécrologie de 1911, insérée au 2º bulletin de cette même année, j'ai parlé de ces collègues disparus, dit ce qu'ils étaient parmi nous et les titres qu'ils avaient à nos regrets, je n'ai donc point à y revenir. Je ne parlerai ici que pour mémoire du décès récent de Mme Lecacheur, dont le nom figurera sur la liste nécrologique de 1912. Aux décès que je viens de signaler, il convient d'ajouter les démissions de MM. Poultier, avocat, à Paris; Danger, à Etampes; Marchaix et Sabatier, de Paris. Pour résumer, nous constatons que nous avons perdu 14 membres en 1911, dix par décès et quatre par démissions. L'année dernière, nous n'avions eu à enregistrer, pour l'année 1910, qu'une perte de dix membres. Pour combler ces vides, je n'ai, hélas ! que huit entrées nouvelles ; voici les noms de ces huit nouveaux collègues admis au cours de l'année 1911: Mme Guyot de Paris; M. Vignat, greffier de la justice de paix de Corbeil ; M. Fosse, de Brunoy; M. Girard, de Paris; M. Vernholes, de Dourdan ; M. Labouret, de Paris et de Champrosay; M. Delaunay fils, Maire de Saintry (et à Paris); M. Brinon fils, de Pussay. Mais je me hâte d'ajouter que, pour combler le déficit (6 membres) de 1911, j'ai à vous annoncer, par avance, l'entrée de 12 membres nouveaux inscrits depuis le 1er janvier 1912 et qui ne peuvent compter que pour cette même année. Voici les noms de ces douze nouveaux Collègues : M. Cahen Gustave, Maire d'Itteville (et à Paris) ; M. le Dr Subercaze, de la Ferté-Alais; M. D'Avrecourt (Roger), homme de lettres, à Saint-Pierre du Perray; M. Liouville, à Saint-Germain-lès-Corbeil. M. l'abbé Pillaut, curé de Saint-Cyr-la Rivière ; M. D. Darblay Rodolphe, de Saint-Germain-lès-Corbeil (Fondateur) ; M. Darblay François, de Saint-Germain-lès-Corbeil ; M. Mariez, Directeur de l'Usine à Gaz, de Corbeil; M. Tarride, Maire de Boissy-Saint-Léger ; M. Lavollay Maurice, de Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000276**| 62 - M. Gautier, Entrepreneur de travaux à Corbeil; M. Cuginaud, Conservateur des Hypothèques, à Corbeil; Je dois maintenant vous parler de nos travaux de 1911. Les deux bulletins de cette année ont paru sans trop de retard, et nous avons distribué en outre le 2º volume de l'importante monographie de Brunoy, par M. Mottheau, qui forme le Tome X de nos mémoires. C'est un beau volume, très documenté et enrichi de nombreuses gravures, qui justifie le bon accueil qui lui a été fait par nos sociétaires. Notre premier bulletin de 1911 débutait par une étude fort intéressante de notre Confrère M. Boulé, sur la famille des Aved de Loizerolles, qui habitait Saintry et qui est surtout connue par le sacrifice de Jean Simon Loizerolles père, qui, profitant d'une erreur, s'est laissé guillotiner pour sauver son fils. A la suite de cette notice, se trouve la reproduction d'une plaquette presque inconnue, car elle est d'une insigne rareté, c'est le compte-rendu de la fête à la Raison à Corbeil en 1793. Comme le récit de cette fête intéresse tout particulièrement Corbeil, notre Comité de publication n'a pas hésité à autoriser la publication de cette curieuse pièce révolutionnaire qui occupe, dans ce bulletin, les pages 35 à 52. Après la fête à la Raison, vient la suite de l'importante monographie de la paroisse Saint-Martin, d'Etampes, que continue notre excellent Confrère, M. Forteau, avec autant de zèle que de succès. Cette monographie a été publiée dans notre bulletin en 1907, 1908, 1909 et elle se continue dans les deux bulletins de 1911. Le compte-rendu de la promenade archéologique du 26 juin 1911 à ChâteauLandon, occupe les premiers feuillets du second bulletin de cette même année. Cette excursion a eu un réel succès et a laissé, nous l'espérons, d'agréables souvenirs aux nombreux sociétaires qui y ont pris part. A la suite on peut lire une notice inédite et anonyme sur les Châteaux de Petit-Bourg et de Mousseaux, situés dans le joli village d'Evry-s-Seine, près de Corbeil. Comme l'explique une note, ce petit manuscrit a été trouvé dans les papiers du regretté Dr Boucher et venait probablement de son grand père, le Dr Ed. Petit, très connu, en son temps, à Corbeil dont il fut maire en 1848. Après cette notice, vient une nouvelle suite de l'histoire de la paroisse SaintMartin d'Etampes, de M. Forteau, dont nous venons de parler au 1er bulletin ; elle occupe ici les pages 77 à 88. Après M. Forteau, nous trouvons M. Creuzet qui nous donne, dans ce bulletin, la suite de ses intéressantes recherches sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil. Ce n'est pas sans profit que M. Creuzet a fouillé dans les minutiers des notaires de notre ville, car, il en a exhumé des documents nombreux dont il
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 +|**UCAL_$B769661_00000277**| - - - 63 · a fait bénéficier notre bulletin ; nous devons l'en remercier et lui souhaiter de continuer ce qu'il a si bien commencé. Ce bulletin se continue par une intéressante étude de M. C. Cochin intitulée : une famille d'imprimeurs parisiens et le Couvent des Billettes de Paris. Cette famille d'imprimeurs parisiens possédait des biens au Plessis-Chenet, près de Corbeil. Un fils de cette famille s'étant rendu religieux de l'ordre des Carmes de la rue des Billettes, ses parents donnèrent aux Carmes Billettes la nuepropriété des biens qu'ils avaient au Plessis-Chenet. Plus tard la donation de l'usufruit vint s'ajouter à celle de la nue-propriété. Les Carmes y firent alors bâtir une chapelle vers 1650. Cette chapelle n'existe plus, mais M. Cochin, propriétaire actuel du lieu, a retrouvé, parmi les ruines, une pierre gravée, rappelant les faits ci-dessus, il a offert cette pierre au musée Saint-Jean de Corbeil, et écrit l'article que nous venons d'analyser ; nous le remercions pour l'une et l'autre. Nous trouvons ensuite un petit article sur la curieuse bombarde découverte récemment dans une fouille faite sur le quai Bourgoin à Corbeil, et à laquelle on a cru pouvoir assigner la date de 1417. Ce curieux vestige des commencements de l'artillerie a été transporté au musée Saint-Jean de Corbeil. L'article suivant est consacré à notre digne imprimeur qui fut aussi un excellent ami que regrettent tous ceux qui l'ont connu. Des notices nécrologiques, plus importantes que celle-ci, lui ont été consacrées de divers côtés; nous devions, nous aussi, exprimer nos regrets et rendre à ce digne homme l'hommage de sympathie qui lui était dû. Ce bulletin se termine avec la bibliographie annuelle, plus copieuse que d'habitude, car elle occupe huit pages de ce bulletin, la chronique (6 pages) qui note les faits dignes de remarque qui se sont passés dans notre contrée au cours de l'année 1911, et enfin par la nécrologie qui est la reproduction de ce que nous avons dit sur les membres de notre société que nous avons perdus au cours de l'année. Voilà, Messieurs et chers Collègues, ce que nous avons fait pendant l'année 1911; le volume de Brunoy et nos deux bulletins forment une contribution importante à nos publications, nous avons l'espoir que vous en aurez été satisfaits. Quant à l'avenir, je puis vous dire, dès à présent, que le 1er bulletin de 1912 est en voie d'achèvement et sera certainement mis au jour vers le mois de juillet ; nous aurons ainsi regagné le temps que des retards involontaires nous avaient fait perdre. Il me reste à vous parler de notre musée Saint-Jean, qui s'augmente petit à petit et qui devient pour les visiteurs un but de promenade classique. Une artiste de grande valeur nous a fait don d'une œuvre très remarquable, un superbe tableau de fleurs Chrysanthèmes, qui est très admiré par les connaisseurs. J'ai aussi profité de la vente Haro pour acquérir, dans de bonnes conditions, trois tableaux qui ne sont pas sans valeur, et j'ai l'espoir de pouvoir nous faire
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 +|**UCAL_$B769661_00000278**| 64 - rembourser par la ville, la somme déboursée pour cette acquisition. En outre on m'a promis un autre tableau que je recevrai prochainement ; c'est un grand portrait du célèbre peintre Eugène Delacroix. Il est grandeur nature et a deux mètres de haut sur 1 m. 55 de largeur. La difficulté est de le faire venir et mettre en place, mais on en viendra à bout, j'espère. J'ai fini, Messieurs, pardonnez-moi d'avoir retenu si longtemps votre attention, et laissez-moi espérer que vous voudrez bien accorder à ce rapport une bienveillante approbation sans laquelle je ne saurais continuer la tâche un peu lourde que vous m'avez confiée il y a tantôt 17 ans. A la suite de cette lecture, M. le trésorier lit son rapport financier de l'exercice 1911, arrêté au 31 Décembre de cette même année; voici les chiffres de ce rapport : COMPTE-RENDU DE L'EXERCICE 1911 ET SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE DE CETTE MÊME ANNÉE Recettes Solde de l'exercice 1910. Cotisations de l'année 1911. Vente de publications de la Société. id. de Guides du Musée. Subvention de Madame Aymé Darblay. id. du Conseil général. Intérêts des fonds placés. · Total des recettes. • 3.662 27 1.990 92 8 100 100 101 60 2.391 60 Ensemble 2.391 60 6.053 87 Dépenses 1º CONCERNANT LE MUSÉE Traitement du gardien. Frais d'entretien du jardin. 488 45 75 Impression de 500 Guides du Musée 68555 140 Chauffage. II 80 A reporter. 685 55
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 +|**UCAL_$B769661_00000279**| - - - 65 Report. 2º CONCERNANT LA SOCIÉTÉ Frais d'impression en 1911, 1.383.40, dont détails : 2 Bulletin de 1910 et 1er Bulletin de 1911. 2º volume de Brunoy, à compte. . 250 exemplaires de l'Album de S.-et-O. 500 circulaires de propagande. Registre à souche, lettres de convocation et enveloppes. 1.006 25 685 55 · 205 10 68 70 47 35 56 Note de clichés.. 293 2.008 15 Frais de recouvrement des cotisations. Solde des frais d'excursion de Château63 95 Landon.. 110 25 Frais d'envoi des bulletins de la Société, de correspondance et déboursés divers Achat de bulletins de la Société. . 142 40 15 15 Total général des dépenses. 2.693 70 Recettes. Dépenses. Récapitulation Reste. 6.053 87 2.693 70 3.360 17 Formant l'Avoir de la Société au 31 Décembre 1911. Cette somme est représentée par : En dépôt chez MM. Mallet, banquiers. Un livret de la Caisse d'épargne de Corbeil. Espèces en Caisse au 31 Décembre 1911. Fonds disponibles Total égal. • Répartition des fonds Fonds réservés comme provenant du rachat de leurs cotisations par 26 membres fondateurs. 2.666 50 610 17 8350 3.360 17 760 17 2.600 Somme égale. · 3.360 17
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 +|**UCAL_$B769661_00000280**| 66 Ces deux rapports sont approuvés à l'unanimité par l'Assemblée qui s'associe aux sentiments de reconnaissance que M. le Président exprime à MM. Dufour et Popot pour leur dévouement à la Société, pour la haute compétence et le zèle qu'ils apportent dans l'accomplissement de leurs fonctions. L'ordre du jour appelle ensuite les élections qui doivent se faire, conformément aux statuts, chaque année à l'Assemblée Générale. En conséquence, M. le Président donne lecture de l'article VII des statuts qui est ainsi conçu : « La Société est administrée par un Conseil composé de vingt-et-un « membres, élus pour trois ans, en Assemblée Générale. Le Conseil << se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont « rééligibles ». Le tiers du Conseil sortant en 1912 se compose des sept membres suivants MM. le Baron de Courcel, d'Athis-Mons; L. Cros, de Corbeil; A. Dufour, de Corbeil; Hutteau, d'Etampes; Martellière père, de Pithiviers; Mottheau, de Brunoy; Popot père, de Corbeil. M. le Président invite donc l'Assemblée à procéder à la nomination de sept membres du Conseil. A l'unanimité, sont renommés membres du Conseil pour trois ans, MM. le Baron de Courcel, L. Cros, A. Dufour, Hutteau, Martellière père, Mottheau et Popot. M. le Président rappelle ensuite que, pour obéir aux articles II et XIV du règlement, l'Assemblée Générale doit nommer chaque année les membres du bureau, et il donne connaissance à l'Assemblée d'une lettre de M. Lelong exprimant le désir de ne pas être réélu Secrétaire-Rédacteur de la Société. Se rendant à cette invitation, l'Assemblée renouvelle par acclamation pour une année, les pouvoirs du bureau, à l'exception de ceux de M. Lelong en remplacement duquel il sera pourvu par les soins du bureau, sauf ratification par la prochaine assemblée générale; les membres du Comité de publication sont maintenus, à l'unanimité, en fonctions pour la même période. L'ordre du jour appelle ensuite l'assemblée à désigner le lieu et la date de l'excursion archéologique annuelle pour la présente année 1912. Après discussion, l'Assemblée décide, à l'unanimité, que l'excursion de 1912 aura lieu, cette année, le 1er Juillet prochain, à Provins. M. le Président exprime le désir de voir le plus grand nombre
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 +|**UCAL_$B769661_00000281**| 67 - possible de sociétaires prendre part à la visite de Provins, la plus ancienne peut-être des villes de la région, qui, par ses monuments civils et religieux du plus haut intérêt, par ses admirables remparts qui peuvent être comparés à ceux de Carcassonne, mérite de retenir l'attention des archéologues, et de tous ceux qui aiment les souvenirs du passé et les belles choses. Pour terminer, M. le Président donne la parole à M. Creuzet qui lit une notice sur de la Barre, ancien prévôt et historien de Corbeil. Cette notice est particulièrement goûtée par l'Assemblée qui vote des remerciements à M. Creuzet et émet le vœu que ses précédentes lectures (1910 et 1911) soient insérées au Bulletin de la Société. Avant de lever la séance, M. le Président informe l'assistance que le musée Saint-Jean a été exceptionnellement ouvert aujourd'hui à l'occasion de l'Assemblée générale. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures 1/2.
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 +|**UCAL_$B769661_00000282**| LA PAROISSE DE SAINT-MARTIN D'ÉTAMPES (Suite) 1672. ―― VIII. - QUELQUES MARIAGES 14 juin, Jacques Lenormand, marchand et archer de la maréchaussée, et Louise Chassecuiller, fille de Tristan et de Charlotte Poignard. 1688.20 novembre, Jacques Desforges, fils de feu Pierre, hostellier, et de Marie Fleureau, de la paroisse Saint-Gilles, et Anne Davoust, fille de Claude et de Gabrielle Huaud. 1695. - 18 avril, Noël Boivin, maistre des postes à Monnerville, veuf de Françoise Desmazures, et Henriette Grelet. 1706. 29 juin, Jacques François Viart, seigneur de Villette, fils de Guillaume et de Louise Alix de Lucer. et damoiselle Marguerite Nicolle de Salignac, fille de deffunt Pierre et de Magdelaine de Wételle. 1707. — 30 mai, Michel Boudet et Marguerite Hélène Gudin, fille de Pierre Gudin, juge et maire de La Fosse, Chalo Saint-Mard et autres jurisdictions, et de feue Jeanne Lespandue. En 1720, le 2 septembre, l'acte d'un mariage célébré à Saint-Martin, par Julien Subito, porte la signature « Hardy de la Fosse ». 1728.7 octobre, Mire Louis Robineau de la Roncière, fils de feu Robert Robineau, receveur général du marquisat de Châteauneufsur-Loire, et de feue Anne Louise Batard, de la psse d'Ingré, et Louise Gudin, fille de maître Pierre Gudin, seigneur de Saint-Hilaire, conseiller du Roy, commissaire aux Inventaires d'Etampes, juge et
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 +|**UCAL_$B769661_00000283**| --- -- 69 maire de Chalo Saint-Marc (1) et de feue Françoise Denizard (2). La cérémonie est faite par le curé d'Ingré remplaçant celui de SaintMartin, M. Goupil, oncle de l'époux. L'année suivante, le 25 novembre, un frère de Louis, Antoine Robineau, md à Versailles, épouse Françoise Gudin, sœur de père et de mère de Louise Gudin. 1730.5 septembre, Robert Le Tellier, employé aux fermes du Roi, demeurant en cette psse Saint-Martin, depuis 18 à 19 ans, fils de maistre Etienne Le Tellier, avocat en son vivant, et de feue Marie Louvet, et Marie Marguerite Lecerf. 1731.Sont témoins d'un mariage célébré le 9 janvier, M. Charpentier, curé de Saint-Léger; Charles Bouty, sieur de Boissy-le-Sec; Charles François de Gauville, baron de La Forêt-le-Roy. 1733.22 septembre, vu... la sentence rendue en la prévôté d'Etampes, le 22 juillet dernier, portant main-levée de l'opposition formée à la requête de M. Pierre Gudin le jeune, la dite sentence, signée Lamy, greffier, duement scellée et signifiée. Autre sentence du bailliage d'Etampes du 11 pt mois confirmative à lad. sentence de prévôté, signée Genty, greffier, scellée et signifiée. François Eutrope, Baron, de la psse de Saint-Basile, et Louise Concorde Baudet, de la psse de Saint-Martin, ont été fiancés et mariés par nous, curé de la psse de Saint-Romain-de-Sens, en présence de Jeanne Marguerite Hélène Gudin, veuve de defunt Michel Baudet, vivant marchand à Etampes, mère et tutrice de ladite Baudet, et M. Jacques Leriche, notaire royal apostolique et procureur ès jurisdictions royales et ecclésiastiques de Sens, y demeurant, fondé de pouvoir et procuration du sieur Jean Delachasse, md à Etampes, curateur du dit François, porté par le contrat de mariage passé entre les parties, le 8 Février dernier, devant Venard, notaire royal à Etampes. 1738.11 février, acte de mariage signé : Desnoyers, lieutenant particulier de la prévôté ; le chevalier de Languedoue, capitaine aide-major au régiment d'infanterie du Roy et Connillaud de SaintHilaire, femme Desnoyers, etc. 1. Arrêt du Conseil d'Etat du Roi, qui casse un arrêt de la cour des Aydes du 1 7bre 1734, qui avait déchargé Pierre Gudin, juge maire de la Fosse-Chalo Saint-Mard et sa femme demeurant aux Belles-Croix du hameau de Charpeaux, pe de Saint-Martin de la ville d'Etampes, des condamnations contre eux prononcées du 19 8bre 1734, Paris, Prault 1738, in 4. de 9 pp. Bibl. de S.-O. P. Pinson. 2. Ou Denizeau.
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 +|**UCAL_$B769661_00000284**| 70 - 1758.25 février, Louis Raveton et Marie Gabrielle Boivin, fille mineure de défunt Nicolas Boivin, hôtelier à Longjumeau, et de défunte Anne Gabrielle Davoust, de la psse Saint-Gilles. - Vu la mainlevée donnée par devant François Venard, notaire royal à Etampes, par Nicolas Boivin, md hôtélier, demeurant à Etampes, psse NotreDame, en présence de Charles Hautefeuille, bourgeois, et de Louis Eugène Drouet, md cordonnier, demeurant aussi audit Etampes.... contrôlé à Etampes le 12 novembre 1757, signé « Delobel », avec paraphe, de l'opposition faite au deuxième ban, à la requête du sieur Nicolas Boivin, par exploit de Boucher, huissier, du 11 novembre 1757. Vu la main levée du 10 février 1758, par sentence donnée par messire Jérôme d'Argouges, chevalier, conseiller du roi en ses conseils, lieutenant civil tenant siège, signé « Lambert » ; collationnée par M. le Roux, scellée le 14 février 1758, signé « Sauvage », signifiée le 15 février de la même année par Lenoir, huissier-audiencier à ce commis, à Joseph Boivin, domestique d'un Mousquetaire gris, chez lequel il loge à Paris, rue du Boulloir, de l'opposition faite à la requête dud. Boivin, en date du 7 janvier, signée « Barbot », etc, 1769.2 octobre, Claude Dureuil, maître chirurgien, et Marguerite Geneviève Guéroult. A ce mariage, célébré par Me Gilbon, chanoine de Sainte-Croix, chapelain titulaire de l'Hôtel-Dieu, assistent: Claude Delamotte, receveur général des Aydes à Etampes, et Jean François Aubry, chanoine de Notre-Dame. 1773. — 13 mai, Simon Pierre Hanin, entrepreneur de l'équipement des troupes du Roi, demeurant à Paris, rue de Suresnes, de la psse de la Madeleine de la Ville l'Evêque de cette ville, et Marie Thérèse Rigault; en présence de Jean Marois, conseiller du Roi en l'élection de Troyes-en-Champagne, y demeurant. -- 15 juin. Henri Vincent Tuppin, archer-garde de la Connétablie de France et maréchaussée, demeurant à Angerville, et Marie Marguerite Victoire Lecocq, en présence de Charles Pithois, greffier des bailliages de Saclas et de Saint-Cyr la Rivière, et de Pierre Vramant, bedeau de cette église. 1777.7 janvier, Louis Hulin, compagnon meunier et soldat du sort de la présente année pour l'élection de cette ville, vu la permission de se marier à luy accordée par Mgr l'Intendant de Paris (Bertier), et Marie Jeanne Collet. 1779.25 janvier, Mariage célébré par Auguste Félix Charpentier, curé de Saint-Michel en ce diocèse, entre Théodore Charpen-
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 +|**UCAL_$B769661_00000285**| 71 tier, avocat, fils de deffunt Alexis Théodore Charpentier, marchand de bled, et de Marie Angélique Villemain, et Anne Angiboust, fille d'Eloy Angiboust, menuisier et Anne Blavet ; en présence de François Clozier, correspondant de l'Académie des sciences de Paris, (¹) demeurant pse Saint-Basile, ami. 1785. 6 septembre, Mariage célébré par Mure Claude Ruelle, bachelier en théologie, doyen du chapitre de Notre-Dame et curé de Milly en Gastinois, entre Jean Baptiste Firmin Petit, maître des postes aux chevaux et chevaucheur des petites écuries du Roi, demeurant psse de Fontenay-en-Gastinois, et Marie Rose Ruelle; en présence de Georges Nicolas Petit, greffier au grenier à sel de Montargis, cousin. - 1788. 16 juin, Antoine Hamaz et Julienne Joannet. — « Vu la qualité de soldat provincial de l'époux, de la levée de 1787, permission de mariage en date du 29 mai dernier; pour l'absence de M. l'Intendant », signé : Dutheil. IX. INHUMATIONS DANS L'EGLISE. - Nous avons mentionné quelques inhumations faites dans l'église avant le commencement des actes de sépultures ; d'autres sont rapportées dans l'intéressante notice de M. Max. Legrand : « L'Eglise Saint-Martin d'Etampes et ses Pierres tombales »; nous copierons maintenant celles qui sont inscrites dans les registres paroissiaux. Elles n'y figurent qu'à partir de l'année 1659. << Le 23 octobre 1659, Guillemette Gorret, veuve de feu hble h Marin Fortier, vivant bourgeois de Paris, étant demeurante en ce lieu presbytéral de Saint-Martin, avec l'un de ses enfants, curé de cette psse. Elle est enterrée dans la chapelle de Saint-Pierre, à main 1. On lit dans l'ouvrage de Madame de Fleins. «Tablettes annuelles et chronologiques de l'Histoire ancienne et moderne pour 1789. » « M. Clozier, chirurgien du haras du Roi, et correspondant de l'Académie royale des sciences, fit, sous une montagne près d'Etampes, la découverte d'un tronc d'arbre pétrifié, lequel, avec toutes ses racines, pesoit plus de 2500 livres. La pétrification de ce bois est de pierre d'agathe. Ce tronc d'arbre fit alors une des raretés de son cabinet d'histoire naturelle. » François Clozier était né à Etampes et y habitait. Il exerçait la profession d'apothicaire. Sa femme, qui se nommait Charlotte Boivin, descendait d'une ancienne famille de la Ville.
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 +|**UCAL_$B769661_00000286**| --- 72 - droite à costé des deux grandes tombes en l'egglise dudit Saint-Martin. Cecy a esté écrit par son fils, pour lors curé, en foy de quoy il a signé : Je prie ceux quy liront cecy me faire la charité de prier Dieu pr le repos de son âme, et pareillement pr le susd. curé en quelque estat quy puisse estre, ou mort, ou vivant, le fesant, il en sera obligé. Requiescat in pace, Amen. 1661. 1661. 8 avril, Estienne Bellanger, sonneur de nre église. 26 octobre, Elisabeth, filleule de mademoiselle de Villemont, du Chesnay. -- 1662. 22 avril, Cantienne, fille de Jean Boucher, du Petit SaintMard. 26 Avril, Cantien et Pierre, fils de Cantien Carnevilliers. 12 mai, Elisabeth, fille de deff. Pierre de Veillard, escuyer, Sr de la Chesne (devant l'autel de Notre-Dame de Pitié). 12 novembre, Pierre Firon. 20 décembre, Barbe Picart, femme de Jean Nivion. 1663.5 février, Pierre Sevin. 8 février, André Thibault, marguillier. 10 mai, Antoinette, fille de Guillaume Le Roy. 2 juin, Jacques, fils de Cantien Papillon, maistre Charron. 1664. - 10 mars, Marie Darbelet, femme de Cantien Mercier. 1665.15 mai, Martine Mousset. 23 juin, Cantienne Boucher, du Petit Saint-Mard. 11 Août, Marie Rétif, femme d'André Jacques David. 27 décembre, Catherine, servante du Sr David. 1666. Dans le mois d'avril, les 7, 13 et 20, sont enterrés dans l'église les enfants Jean et Guillaume Papillon, et leur mère, née Anne Cousin. 1667.20 mars, Fleurine David, femme de Cantien Carnevilliers, maréchal au Haut-Pavé. 10 mai, Jeanne Guay, fine de Jean Lesage, jardinier de M. Baudoin, procureur au chlet de Paris. 18 septembre, un enfant à M. Couard, procureur. Un marbre funéraire, rappelant une fondation faite en 1705, par M. Couart, avocat au parlement, fils probable du précédent, au monastère de la Congrégation de Notre-Dame d'Etampes, a été recueilli par le musée d'Etampes. 1668. - 20 avril, Charles Maugé, laboureur au Petit Saint-Mard.
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 +|**UCAL_$B769661_00000287**| 73 - - 6 août, Magdeleine Aubert, femme de Noël Mouchet mire mareschal. 20 octobre, Pierre Papillon. 1669.16 juillet, au devant de la chapelle de Notre-Dame, Pierre Carton, fils de Fleurant et de damoiselle Louise de Lardy, sa femme présente, ainsi que Darras, vicaire. 31 juillet, Pierre Montagne, en présence de Pierre, son fils. 11 novembre, Noël Jeanne, meusnier du moulin de l'HôtelDieu. 1670. 18 janvier, Augustin Baudet; le 20 juillet, Thomas Bau- - det; le 24 février 1671, François Baudet, tous trois fils de François. I avril, Pierre Mercier, 46 ans, manouvrier. 17 octobre, Guillaume Chalo. 1675. - 21 juillet, Estiennette Lenormand, fille de Jacques. 22 juillet, Anne Gaultier, fille de feu Hugues, procureur du Roy en l'élection d'Estampes, mort subitement à 42 ans. 1676. 10 février, Pierre de Mangin, Sr de Villemont. I nov., proche l'autel de la Vierge, Perrine Cochard fme de Jean Durant, 50 ans. 1677. - - 29 janvier, Pierre Ribot, 50 ans. 26 janvier, Elisabeth Boucher, 7 ans. 1678. - samedy 15 janvier, Philippe Hamoys, 22 ans. 28 may, une fille de 3 ans à Mr (sic). 1679.1 mars, Pierre Cornet, vivant hostellier, 37 ans. 29 avril, Magdelaine de La Tranchée. 26 juillet, Bonne Du Tartre, femme de Noël Mauchet, du Berry, 33 ans ; le 5 août suivant, leur petite fille âgée de 3 ans. 10 décembre, Louise Sevestre, espouse de Guillaume Chassecuiller 64 ans. ― 1680. 28 septembre, dans le choeur, Mre Elie Ferry, curé de Saint-Martin. 5 octobre, Mathurin Bonnivet. 1681. ― 4 janvier, Marguerite Renardeau, fue d'Eloy Mercier, laboureur au faubg. Saint-Martin. 24 février, Christine Sanson, veuve de Henri de Beauclerc, espouse de Claude Hémart. 19 août, Cantien Leplingner. 23 août, Marie Colleau, veuve de Pierre Montagne, 83 ans. 28 novembre, Louis Baudet. - 1912. II. 6
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 +|**UCAL_$B769661_00000288**| 72 droite à costé des deux grandes tombes en l'egglise dudit Saint-Martin. Cecy a esté écrit par son fils, pour lors curé, en foy de quoy il a signé : - Je prie ceux quy liront cecy me faire la charité de prier Dieu pr le repos de son âme, et pareillement pr le susd. curé en quelque estat quy puisse estre, ou mort, ou vivant, le fesant, il en sera obligé. Requiescat in pace, Amen. 1661. 8 avril, Estienne Bellanger, sonneur de nre église. - 1661. 26 octobre, Elisabeth, filleule de mademoiselle de Villemont, du Chesnay. 1662. - 22 avril, Cantienne, fille de Jean Boucher, du Petit SaintMard. 26 Avril, Cantien et Pierre, fils de Cantien Carnevilliers. 12 mai, Elisabeth, fille de deff. Pierre de Veillard, escuyer, Sr de la Chesne (devant l'autel de Notre-Dame de Pitié). 12 novembre, Pierre Firon. 20 décembre, Barbe Picart, femme de Jean Nivion. 1663.5 février, Pierre Sevin. 8 février, André Thibault, marguillier. Io mai, Antoinette, fille de Guillaume Le Roy. 2 juin, Jacques, fils de Cantien Papillon, maistre Charron. 1664. - 10 mars, Marie Darbelet, femme de Cantien Mercier. 1665. -15 mai, Martine Mousset. 23 juin, Cantienne Boucher, du Petit Saint-Mard. 11 Août, Marie Rétif, femme d'André Jacques David. 27 décembre, Catherine, servante du Sr David. 1666. Dans le mois d'avril, les 7, 13 et 20, sont enterrés dans l'église les enfants Jean et Guillaume Papillon, et leur mère, née Anne Cousin. - 1667. 20 mars, Fleurine David, femme de Cantien Carnevilliers, maréchal au Haut-Pavé. 10 mai, Jeanne Guay, fine de Jean Lesage, jardinier de M. Baudoin, procureur au chlet de Paris. 18 septembre, un enfant à M. Couard, procureur. Un marbre funéraire, rappelant une fondation faite en 1705, par M. Couart, avocat au parlement, fils probable du précédent, au monastère de la Congrégation de Notre-Dame d'Etampes, a été recueilli par le musée d'Etampes. 1668.- 20 avril, Charles Maugé, laboureur au Petit Saint-Mard.
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 +|**UCAL_$B769661_00000289**| - - 73 6 août, Magdeleine Aubert, femme de Noël Mouchet mire mareschal. 20 octobre, Pierre Papillon. 1669. 16 juillet, au devant de la chapelle de Notre-Dame, Pierre Carton, fils de Fleurant et de damoiselle Louise de Lardy, sa femme présente, ainsi que Darras, vicaire. 31 juillet, Pierre Montagne, en présence de Pierre, son fils. 11 novembre, Noël Jeanne, meusnier du moulin de l'HôtelDieu. - 1670. 18 janvier, Augustin Baudet; le 20 juillet, Thomas Baudet; le 24 février 1671, François Baudet, tous trois fils de François. I avril, Pierre Mercier, 46 ans, manouvrier. 17 octobre, Guillaume Chalo. 1675. - 21 juillet, Estiennette Lenormand, fille de Jacques. 22 juillet, Anne Gaultier, fille de feu Hugues, procureur du Roy en l'élection d'Estampes, mort subitement à 42 ans. 1676. - 10 février, Pierre de Mangin, Sr de Villemont. I nov., proche l'autel de la Vierge, Perrine Cochard fime de Jean Durant, 50 ans. 1677. - 29 janvier, Pierre Ribot, 50 ans. 26 janvier, Elisabeth Boucher, 7 ans. 1678. samedy 15 janvier, Philippe Hamoys, 22 ans. 28 may, une fille de 3 ans à Mr (sic). 1679.1 mars, Pierre Cornet, vivant hostellier, 37 ans. 29 avril, Magdelaine de La Tranchée. 26 juillet, Bonne Du Tartre, femme de Noël Mauchet, du Berry, 33 ans ; le 5 août suivant, leur petite fille âgée de 3 ans. 10 décembre, Louise Sevestre, espouse de Guillaume Chassecuiller 64 ans. 1680. 28 septembre, dans le choeur, Mre Elie Ferry, curé de Saint-Martin. 5 octobre, Mathurin Bonnivet. 1681. — 4 janvier, Marguerite Renardeau, fine d'Eloy Mercier, laboureur au faubg. Saint-Martin. 24 février, Christine Sanson, veuve de Henri de Beauclerc, espouse de Claude Hémart. 19 août, Cantien Leplingner. 23 août, Marie Colleau, veuve de Pierre Montagne, 83 ans. 28 novembre, Louis Baudet. 1912. - II.
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 +|**UCAL_$B769661_00000290**| 74- - 1682, 29 mars, Germain Carnevilliers. 4 mai, Sébastien Laquo-la-Chapelle, huissier-archer de la maréchaussée. 1683.31 janvier, Claude Boucher. 21 décembre, Hélène Jacquin (enfant en nourrice). 1684.2 janvier, Jeanne Bonnivet, fille de Mathurin, archer en la maréchaussée et de Jeanne Paris. 14 février, Antoinette Morin, espouse de Pierre Robeau. 26 août, Claude Hémart, Sr du Petit Saint-Mard. I décembre, Michelle Ravillon, femme de Louis Deffonds, marchand. 1685. - I mai, Pierre Claude Métel, fils de Pierre, receveur au bureau des entrées des vins, et de dame Marie Bérault. 30 mai, Jeanne de Gouy, femme de Monsieur Joseph Guerinot. 10 juin, Elisabeth Hurault, veuve de Charles de Veillard. 1686. 22 août, Jacques Hamouy, marchand boulanger. 7 - décembre, Claudine Mercier, fue de Pierre Bergerat. - 1688. — 21 janvier, Estiennette, fille de Jacques Normand, marchand épicier, et Estiennette Girard. 13 mars, Marie Jubert, femme de Sébastien Laquo, archer en la maréchaussée. 11 avril, Antoinette de Saint-Pol, veuve de Pierre de Veillard. 10 may, Magdelaine de Veillard, espouse de Nicolas de Souillard. 1689. -20 avril, Elisabeth de Veillard, fille. 1690. - 4 octobre, Jeanne, fille d'Antoine Laquo-la-Chapelle, archer en la maréchaussée et huissier au bailliage, et de Françoise Buisson. 19 novembre, Cantien Carnevilliers, maréchal. 1691.25 avril, Marguerite Mercier, fille, 35 ans. 8 novembre, Jean Ruelle, cabaretier. 13 décembre, Noël Maugé, laboureur. 1692.30 novembre, Simonne Gores, vve de Claude Hamouy, sergent royal. 1693.14 avril, Jeanne Paris, vve de Mathurin Bonnivet. 11 novembre, Jean Bournilleau, marchand, demt au faubg SaintMarcel, rue de Bievre, ditte des Gobelins, psse Saint-Hippolite, à Paris. 5 décembre, Pierre Charpentier, marchand. 14 décembre, Denise Allais, vve de Nicolas Roullier.
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 +|**UCAL_$B769661_00000291**| -- 75 1694- - 24 janvier, Anne Venambre, femme de Robert Chauvin. 2 février, Etienne Bonnivet, 27 ans, fils de M. Bonnivet et de Jeanne Paris. 4 avril, Jeanne Monceaux, veuve de Sébastien Laquo, archer en la maréchaussée, morte à Méréville (¹). 20 avril, Antoine Boulanger, commis pour la chaussée d'Estampes à Orléans, natif de Marolles près Landrecies en Picardie, diocèse de Cambray. 27 mai,........ Ruelle, fils de feu Jean et d'Anne Forest. 27 juin, Elisabeth Charpentier, espouse d'Estienne Boivin, laboureur à Villesauvage. 31 octobre, chapelle Saint-Pierre, Marie Dor, femme de M. François Brunat, receveur des droits du Roy. 29 novembre, Jeanne Bredet, femme de M. Roland Buisson. 1695. - 23 avril, Jacques, fils de Denis Hamouy, md boulanger, et de Marie Vallée. 3 mai, Madeleine Renault, veuve de Charles Maugé. 15 mai, Anne, 8 ans, fille d'Estienne Boivin, laboureur à Villesauvage, et de feue Elisabeth Charpentier (décédée l'année précédente); puis le 31 mai, le même jour, le père, Etienne Boivin, et un autre enfant prénommé Alphonse, âgé de 7 ans. 25 mai, Anne, fille d'Antoine Laquo et de Françoise Buisson. 24 septembre, Jacques Auguste de Beauclerc, curé de SaintMartin. 9 novembre, Perrine Poisson, veuve de Jacques Hamouy, boulanger. 1696. - 5 mars, Françoise Rivière, femme de Jacques Ruelle, et le 17 juillet, leur fille, Françoise, 4 mois 1/2. 1697. 30 janvier, Cantien Papillon, 76 ans. - 28 juillet, « en présence d'une grande partie des paroissiens», Estiennette Guyard, fme de Jacques Lenormand, mercier. 1698.- 18 juin, Jean Hamouy, 10 mois, fils de Denis et de Marie Vallée. - - 1699. 2 mars, Noëlle Gabaille, 2 mois, fille de Jehan et de Marie Moreau, de la psse de Notre-Dame. 30 juin, Marguerite Gudin, veuve de Philippe Hamouy et ensuite de Cantien Papillon, 78 ans. 1. Chez son fils qui était notaire, v. nos Registres paroissiaux du canton de Méréville, p. 223 et 225.
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 +|**UCAL_$B769661_00000292**| - 76 - 6 septembre, Louis Antoine, fils d'Antoine Laquo et de Françoise Buisson. 3 décembre, François Deflonds, fermier de Valnay. 1700.3 janvier, Françoise Randouin, 9 mois. 22 novembre, Louis Deflonds, marchand, 60 ans. 26 novembre, Nicolas Desforges, 17 jours. 1701.9 novembre, Michelle Leloup, femme d'André Thibault, laboureur, 68 ans. 1703. - 13 septembre, Marie Catherine, fille de Denis Hamouy, md boulanger, et de Marie Vallée, 6 mois. 1704. 4 juin, près la chapelle de la Vierge, Madeleine Maugé, espouse de Mathieu Hamouy, 38 ans, et le 11 juin, près de sa mère, Cantienne Hamouy, 3 mois. 20 juin, Jacques Frontin et Catherine Lardin. 29 septembre, Louis Thibault, 5 mois. 1705.7 février, Marie Berthelot, femme de Nicolas Carnevilliers, maréchal, 63 ans. 25 juin, un enfant ondoyé à Germain Charpentier et Marie Boivin. Le même jour, dans la chapelle de la Pitié, dame Elisabeth de Veillard, veuve de feu messire Pierre de Mangin, escuier, Sr de Villemont, 73 ans. 31 août, Laurent Périer, 6 mois. 1706. -16 février, Antoine Paul Védye, fils du lieutenant-général du bailliage de Dourdan (enfant en nourrice). 19 avril, Marie Laurent, fme de Jean Bagault. 9 novembre, Pierre Douaneau. 1707. — 6 avril, Philippe de Sabrevois, escuyer, Sr de Bleury. 2 septembre, Anne Laquo, 3 ans. 1708.5 août, Philbert Carnevilliers, 3 ans. 1709.13 janvier, Elisabeth Burin, 6 mois. 1710.9 février, Jacques Basterot, curé. 18 mars, Jean Ruelle, 17 ans. 4 mai, Nicolas Lemoyne, Sr de Franqueville, receveur de la consignation pour la grande chaussée d'Orléans, âgé de 60 ans ; en présence de M. Toussaint Lullier-Desmaretz, garde du Roy, en la prévosté de l'Hôtel et grande prévosté de France, et de Jacques Barbier, marguillier. 25 mai, Noëlle Legendre, fme de Claude Ruelle, md tonnelier, 40 ans.
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 +|**UCAL_$B769661_00000293**| - 77 !7II. - 16 juillet, Claudin Blandin, 55 ans. 31 octobre, Marie Trochot, fme de Henry Rossé, 30 ans. - 1713. — 1er juin, damoiselle Louise Catherine Petit, fille de Jacques Petit, sr de Mézières, et de Catherine Peschart (enfant en nourrice). 10 juin. — Jacques Montier, courrier du Roy (mort assassiné). 23 avril, Louis Hamouy, 10 ou 12 ans (sic), fils de Mathieu, - 1714. laboureur. 1715.7 mars, Henry Rossé, md papetier, époux d'Elisabeth Gambier. 1717.17 Janvier, dans la chapelle de Saint-Pierre, noble homme messire Auguste David Hardy, chevalier, Sr de la Fosse ChaloSaint-Mard, la Moslinière, Ferolles et autres lieux, capitaine de la ville et gouvernement de Jergo ? (¹) (en présence de son fils qui signe Isidore Hardy de Ferolles). 29 septembre, François Carnevilliers, 8 ans. 25 avril, Nicolas Darcy, receveur des domaines du Roy, 53 ans. 1718. 23 Janvier, Magdeleine, fille de Jean Moreau, Sr de Charron (2), et de dame Catherine Droux (enfant en nourrice). 1719.3 mars, Estienne Alphonse Coilvin, 2 ans. 2 Août, Marie Gabrielle, fille de messire François Laurent Le Petit, président de l'élection, 2 ans ; en présence d'une gouver. nante envoyée de leur part. 3 octobre, Marie Filliot, fme de Jean Ruelle, 44 ans. 1720. juillet, Jeanne Hamouy, 80 ans. ―― 25 août. Jacques Auguste de Poilloue, 3 mois. - 1721.7 février, Jean Ruelle, veuf de Marie Filliot, 51 ans. 12 mars, Jean Louis, fils de M. de Bourville, autrefois receveur des tailles à Etampes (4 ans 1/2). 29 mars, Louis de Poilloue, chevalier, Sr du Bouloy et de Bonnevaux en partie, 55 ans. 7 octobre, Mathieu Hamouy, laboureur, 66 ans. 24 décembre, Pierre Colleau. 1722. to septembre, Etienne Jacques Boivin, enfant. - 1723.25 juin, Marie Geneviève Ruelle, 19 mois. 30 Août. Christophe Hamouy, 7 semaines. - 1724.21 janvier, Etienne Boivin, 11 mois. 28 février, Madelaine Métais, fme de Sébastien Laroche, 64 ans. 1. Jargeau ? 2. Champrond?
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 +|**UCAL_$B769661_00000294**| 78 - 7 octobre, Marie Jeanne Papillon, 2 ans. 19 décembre, Elisabeth Carnevilliers, fme de Jacques Fagueret, 92 ans. 1725.19 Janvier, un enfant mâle appartenant à M. Ch. Sourdot et Françoise Laquo, ondoyé par M. Quettard. 6 mai, René Joseph de Poilloue, 2 ans. 5 juillet, Louis Laquo, 6 mois. 8 juillet, Françoise Dubois, fme d'Antoine Laquo, employé aux fermes, 54 ans. 18 juillet, Anne Ruelle, i an. 26 juillet, Nicolas Hamouy, I an: 1726. -23 avril, Claude Hamouy, 15 jours. 1727.3 janvier, Françoise Danthon, 2 ans. 22 juillet, André Thibault, maistre hostellier au Haut Pavé. 18 octobre, Cantienne Danthon, 10 mois. 1728. 19 janvier, Denis Hamouy, boulanger, 71 ans. 1729.9 octobre, Pierre Hamouy, 2 ans. 1731.4 mars, Louis Carnevilliers. 10 avril, Louis Auguste de Poilloue, 8 mois. 2 décembre, Elie Pichonnat, 8 mois. 1732.6 juin, Jeanne Cantienne Papillon, 6 ans. 18 octobre, Charlotte, fine de Claude Ruelle (sic) 60 ans. 1734. 8 mai, Pierre Thibault, 75 ans. 1735.31 janvier, Louis Henry de Poilloue, de Saint-Mard. 1736. 15 novembre, Pierre Gudin, juge et maire de la Fosse, Chalo-Saint-Mard, 70 ans. ― - 1737. 14 juin, Michel Hamouy, boulanger, 40 ans. 1739. 18 mai, Louis Vincent Haudry, meunier, 46 ans. 23 juin, Guillaume Ruelle, laboureur, 35 ans 6 juillet, Marie Geneviève Delorme (enfant). 24 juillet, Charlotte Charpentier, 4 ans. 10 septembre. Marguerite Carnevilliers, 11 mois. 24 novembre, dans le choeur, Pierre Goupil, curé. ― 1740. 14 janvier, dans la chapelle Saint-Pierre, Marguerite Hélène Gudin, 55 ans, veuve de Louis Fontaine et auparavant de Michel Baudet, marchand; en présence de Pierre Gudin, notaire royal et greffier, son frère. 8 février, dans l'aile gauche vis-à-vis le grand autel du choeur, Denis Thibault, fils d'André, décédé, et de Marie Anne Cresteau, 26 ans.
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 +|**UCAL_$B769661_00000295**| 79 - 20 juin, dans l'aile gauche à côté du chœur, Charles Chaumet, mtre serrurier, hme veuf de Anne Blanchet, 72 ans. 25 juin, dans la nef, Magdeleine Le Haut, femme de Jérome Rousseau, meunier, 34 ans. 1742.24 juillet, Marie Madeleine de Malizieux, 22 ans, femme de M. Guérin de Vauderay. 1744. 20 février, Cantienne Laumosnier, I an. - 21 février, Pierre Carnevilliers, 72 ans. 1746.- 1er août, Angélique Clémence Hémard, veuve de Louis. de Poilloue, 86 ans. Septembre, Charles Joachim de Poilloue. 1747.4 février, Antoine Robinot, commis au pavé de la route. d'Orléans, 50 ans. 6 août, Marie Françoise Carnevilliers, 2 mois. 1748. — 21 mars, Estienne Carnevilliers, 7 ans. - 18 mai, Michel Jacques Baron, 9 ans. 3 août, Marie-Louise Carnevilliers, 14 ans. - 1750. lundi 18 may, Louis Sevestre, laboureur, 70 ans, en présence de Fr. Thomas, religieux de l'ordre de S' François, et Etienne Sevestre, ses fils. (Le premier signe : « Fr. Thomas d'Etampes, capucin). 23 novembre, a été inhumé dans l'église de céans, par moy soussigné, ministre provincial et premier définiteur général de l'ordre des Chanoines réguliers de la Sainte-Trinité (Couvet), messire Jean Bonaventure Drugeon, prestre de la ville de Gray en Franche-Comté, recteur de la chapelle Saint-Jean-Baptiste et Saint-Sébastien de Chalency, au diocèse de Langres, âgé de 50 ans. 1751.7 décembre, Marguerite Guéroult, fille de Claude, md chamoiseur. 1752. 1er novembre, Pierre Nicolas Robineau, 19 ans. 1754. 13 octobre, André Thibault, 54 ans. ― 1755. 14 mai, Marie Geneviève Guiault, fme de Clément Rivière, 55 ans. 1756. 27 mai, Cantien Papillon, 62 ans. 1757. 12 août, Jeanne Savetier, vve Carnevilliers, 91 ans. - 11 juin, Françoise Marguerite Picart, 11 mois 1758. - samedi 18 février, Claude Ruelle, md épicier, 68 ans ; en présence de messire Claude Ruelle, prêtre doyen de l'église de Millyen-Gastinois, de Pierre et Antoine Ruelle, ses fils.
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 +|**UCAL_$B769661_00000296**| 80 - 25 juillet, Pierre Force (enfant). 8 août, Marie Jeanne Force, sa sœur, 2 ans. Le même jour, Antoine Auguste Robineau, 21 mois. 1759. 4 décembre, dans la chapelle Saint-Pierre, Françoise Hourbeire, veuve de Sr Pierre Gudin, vivt notaire en cette ville, 74 ans. 1761. 16 mai, Thérèse Ruelle, 2 ans 1762. - 10 sept., Marie Rioux, fme de François Tournemine, meunier. 1763. - 9 juillet, Jean Antoine Molard, domestique chez Mgr Boutin, intendant de Bourdeaux, mort hier en passant dans cette ville, âgé de 33 ans. 25 juillet, Jean Muraille, md épicier-mercier, 36 ans ; en présence de messire Guillaume Muraille, prêtre, son frère, de Michel et Denis Muraille, aussi ses frères; de Martin Fouré et Louis Bertheau, ses beaux-frères. 1764. - 2 mai, Marie Thibault, 56 ans. 22 août, Pierre Carnevilliers, 65 ans, cabaretier. 1765.14 avril, Pierre Gérôme, meunier, 22 ans ; en présence de Louis et Nicolas, ses frères, de Pierre Fois Auguste Philippe Paulmier, greffier en chef civil et criminel de l'élection de cette ville. (Le défunt était l'époux de Marie Catherine Rousseau, remariée, le 20 janvier 1766, avec Etienne Conty). 18 août, Marie Marais, veuve de Pierre Carnevilliers, 68 ans. 1766. — Isidore Ruelle, 18 mois (fille). 25 décembre, Marie Madeleine Force 4 mois. 1767.28 janvier, Elisabeth Gouberjot, vve de Pierre Nicolas. Delaplace, vivt papetier, 81 ans. 20 octobre, Cantien Aimé Papillon, 11 mois. 1769.13 janvier, Antoine Ruelle, laboureur, 38 ans. 3 février, dans la chapelle Saint-Pierre, Louis Fontaine, vivt marchand, 78 ans. 1772.27 juillet, Marie Marguerite Baudet, femme de Nicolas Suply, meunier, 39 ans. 1773.15 janvier, Marguerite Girardelet, veuve de Claude Guéroult, chamoiseur. 16 mars, Pierre Claude Drouet, écuyer, ancien payeur de rentes, 68 ans ; en présence de M. le Prieur des Mathurins de cette ville; de M. Picart, conseiller du Roy, président de l'élection, etc.
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 +|**UCAL_$B769661_00000297**| - - 81 13 juin, dans la chapelle Saint-Pierre, Pierre François Eutrope Baron, bourgeois, 61 ans. 1775.2 avril, Marie Elisabeth Petit, veuve de Simon Harrion, 80 ans. 21 décembre, Marie Jeanne Godin, veuve de Cantien Papillon, laboureur, 82 ans. Inhumation faite par M. Chevallier, curé de SaintCyr-la-Rivière. C'est la dernière dans l'église de Saint-Martin, conformément à la déclaration du 10 mars 1776 qui interdit les inhumations dans les églises, sauf pour les archevêques, évêques, curés, haut justiciers et fondateurs de chapelles. FAITS DIVERS ET HISTORIQUES ACCIDENTS - CITATIONS En 1567, les Reformés prirent la ville d'Etampes aux troupes royales; messire Joachim Charpentier, curé de Saint-Martin, en a conservé le souvenir dans les registres de sa paroisse. Un acte de baptême débute ainsi : << Du mardy, septiesme jour d'octobre et du commencement des troubles de 1567 et pour les segonds (1) troubles fut baptisé, etc >>. Et plus loin: Le dix-septiesme jour d'Octobre 1567, Montgomery, huguenot, print la ville d'Estampes ». Les protestants, on le sait, commirent, pendant leur séjour les pires excès; ardents aussi à faire des prosélytes, ils transformèrent en temple l'une des églises -nous ignorons laquelle - que le peuple appela la Huguenoterie ; et ils forçaient les habitants à y faire baptiser leurs enfants dans la religion réformée. Quand les troupes rebelles eurent évacué Etampes, le premier soin des curés de la ville fut de faire rentrer ces enfants dans le giron de l'église catholique. Deux actes nous en donnent le témoignage : << Le quatorzièsme jour du mois de décembre audict an (1567), fust baptisé Pierre des Goullons, fils de Michel; sa mère, Magdelaine Morin. Les parins, Pierre Picart et Nicolas Mareschal. La 1. Les huguenots étaient déjà venus à Etampes en 1562.
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 +|**UCAL_$B769661_00000298**| - - 80 25 juillet, Pierre Force (enfant). 8 août, Marie Jeanne Force, sa sœur, 2 ans. Le même jour, Antoine Auguste Robineau, 21 mois. - 1759. 4 décembre, dans la chapelle Saint-Pierre, Françoise Hourbeire, veuve de Sr Pierre Gudin, vivt notaire en cette ville, 74 ans. 1761. 16 mai, Thérèse Ruelle, 2 ans 1762. -10 sept., Marie Rioux, fme de François Tournemine, meunier. - 1763. 9 juillet, Jean Antoine Molard, domestique chez Mgr Boutin, intendant de Bourdeaux, mort hier en passant dans cette ville, âgé de 33 ans. 25 juillet, Jean Muraille, md épicier-mercier, 36 ans ; en présence de messire Guillaume Muraille, prêtre, son frère, de Michel et Denis Muraille, aussi ses frères; de Martin Fouré et Louis Bertheau, ses beaux-frères. 1764. - 2 mai, Marie Thibault, 56 ans. 22 août, Pierre Carnevilliers, 65 ans, cabaretier. 1765. 14 avril, Pierre Gérôme, meunier, 22 ans ; en présence de Louis et Nicolas, ses frères, de Pierre Fois Auguste Philippe Paulmier, greffier en chef civil et criminel de l'élection de cette ville. (Le défunt était l'époux de Marie Catherine Rousseau, remariée, le 20 janvier 1766, avec Etienne Conty). 18 août, Marie Marais, veuve de Pierre Carnevilliers, 68 ans. 1766. Isidore Ruelle, 18 mois (fille). - 25 décembre, Marie Madeleine Force 4 mois. - 1767. 28 janvier, Elisabeth Gouberjot, vve de Pierre Nicolas Delaplace, viv' papetier, 81 ans. 20 octobre, Cantien Aimé Papillon, 11 mois. 1769. — 13 janvier, Antoine Ruelle, laboureur, 38 ans. 3 février, dans la chapelle Saint-Pierre, Louis Fontaine, vivt marchand, 78 ans. 1772. 27 juillet, Marie Marguerite Baudet, femme de Nicolas Suply, meunier, 39 ans. - 1773. 15 janvier, Marguerite Girardelet, veuve de Claude Guéroult, chamoiseur. 16 mars, Pierre Claude Drouet, écuyer, ancien payeur de rentes, 68 ans ; en présence de M. le Prieur des Mathurins de cette ville; de M. Picart, conseiller du Roy, président de l'élection, etc.
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 +|**UCAL_$B769661_00000299**| - - 81 13 juin, dans la chapelle Saint-Pierre, Pierre François Eutrope Baron, bourgeois, 61 ans. - 1775. 2 avril, Marie Elisabeth Petit, veuve de Simon Harrion, 80 ans. 21 décembre, Marie Jeanne Godin, veuve de Cantien Papillon, laboureur, 82 ans. Inhumation faite par M. Chevallier, curé de SaintCyr-la-Rivière. C'est la dernière dans l'église de Saint-Martin, conformément à la déclaration du 10 mars 1776 qui interdit les inhumations dans les églises, sauf pour les archevêques, évêques, curés, haut justiciers et fondateurs de chapelles. FAITS DIVERS ET HISTORIQUES ACCIDENTS - CITATIONS En 1567, les Réformés prirent la ville d'Etampes aux troupes royales; messire Joachim Charpentier, curé de Saint-Martin, en a conservé le souvenir dans les registres de sa paroisse. Un acte de baptême débute ainsi : << Du mardy, septiesme jour d'octobre et du commencement des troubles de 1567 et pour les segonds (1) troubles fut baptisé, etc ». Et plus loin : Le dix-septiesme jour d'Octobre 1567, Montgomery, huguenot, print la ville d'Estampes ». - Les protestants, on le sait, commirent, pendant leur séjour les pires excès; ardents aussi à faire des prosélytes, ils transformèrent en temple l'une des églises --nous ignorons laquelle que le peuple appela la Huguenoterie ; et ils forçaient les habitants à y faire baptiser leurs enfants dans la religion réformée. Quand les troupes rebelles eurent évacué Etampes, le premier soin des curés de la ville fut de faire rentrer ces enfants dans le giron de l'église catholique. Deux actes nous en donnent le témoignage : << Le quatorzièsme jour du mois de décembre audict an (1567), fust baptisé Pierre des Goullons, fils de Michel; sa mère, Magdelaine Morin. Les parins, Pierre Picart et Nicolas Mareschal. La 1. Les huguenots étaient déjà venus à Etampes en 1562.
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 +|**UCAL_$B769661_00000300**| - - 82 - mareine Loyse Archambault. Et fust ledict Pierre baptisé à la Huguenoterie et y fut porté le dix-septiesme du mois d'Octobre >>, le jour même de la prise de la ville << Et ledict Pierre des Goullons eust nom Daniel à ladicte Huguenoterie, et fust reporté et baptisé en l'église Mons"-Sainct-Martin d'Etampes-les-Vieilles, par messire Joachim Charpentier, curé ». Le douzième jour de février (1568), fust baptisée Suzanne Lamoureux, fille de Jehan ; sa mère, Marie Rolsié. Le parin, Frère François Le Breton ; les mareines, Radegonde Legendre et Germaine Regnardeaux, et avoit été baptisée à la Huguenoterie et ce jour et an audict baptesme (sic) en la maison de Guillemain Regnardeaux, selon l'église romaine. » Signé « J. Bruyant, vicre >>. - Sont cités en 1567: Tristan le Charron, élu ; Jehan le Vassor, greffier de la Prévôté en 1576: Pierre Gallant, sergent du capitaine Guytard; Jehan Colle, corporal de la compagnie du capitaine Lavigny; Liphard Legendre, prêtre doyen de Sainte-Croix ; en 1577 : Jehan Fontaine, chanoine de cette collégiale; en 1580: Jehan Durand, contrôleur du domaine et en 1588: Nicolas Prévost, avocat du Roi (¹). 1589. Autre année de guerre civile les 25 et 29 avril, baptesmes d'enfants dont les parents, habitant Saint-Hilaire, étaient venus se réfugier à Etampes « à cause des guerres ». - - 24 aoust, baptesme de François, fils de François Gyroust, notaire royal à Estampes, et de Marie Magnet; parains François Haurault, natif de... en Auvergne, commissaire des vivres pour le Roy de France, et Jacques Le Bagne, aussy commissaire des vivres pr le mesme dict sire; marr. Marie Venard, femme de Jehan Sergault, de la psse Saint-Basile. L'année suivante, des soldats de divers régiments sont plusieurs fois parrains. Les registres mentionnent, en 1590, Pierre Lebrun, prêtre clerc à Saint-Gilles; en 1593, François Thibault, procureur au bailliage; Pierre de Mazault, contrôleur au grenier à sel; François Cotty, conducteur de l'artillerie du Roy, demeurant à Goussouville près Mantes. 1593.4 décembre, baptême d'Agnès, fille de Conrad Rodenflex et de Amélie, sa femme; marraine Agnés Richugre, femme d'André Bathriswald; en présence de Michel Oberson, secrétaire 1. Les registres de Notre-Dame mentionnent, en 1583, Basile Paignard en qualité de majordome de Saint-Martin.
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 +|**UCAL_$B769661_00000301**| - --- - 83 - du capitaine; tous du pays de Sareuse? (Suisse), catholiques du canton de Fribourg, soldats, etc. Citation: 1594, Gilles Besnard, maître chirurgien; Pierre Boudeaux, procureur; Simon Compotier, receveur général du Domaine; 1602, Esprit Moyret, procureur au bailliage; Etienne Buchon, receveur et collecteur des tailles de la ville d'Etampes; Jean Franchet avocat du Roi en l'élection et gabelle; Toussaint Pasquier, archer du Prévôt; Mathurin Feilleret, chirurgien ; 1606, Clément du Roussay, praticien; Martin Guyton, prêtre chanoine de Notre-Dame ; 1609, Pierre Legendre, bailli de la justice de Mesnil; Girault, avocat en cour de Parlement; 1610, Abraham Caillou, procureur au baillage; 1611, Savinien Jolly, huissier de chambre de Madame Marguerite; François Delisle, maître chirurgien; 1612 Michel Chaillou, lieutenant de l'élection ; 1613, Nicolas Boudeaux, élu; 1614, Simon Pichon, conseiller pour le Roy en l'élection. 1614. Rodolphe Reding, capitaine d'une compagnie de Suisses << au service du Roy à présent régnant, dans le régiment du collonnel Galathier », signe en allemand un acte du 6 décembre en qualité de parrain. Citations 1615, Michel Gillet, tenant la poste pour le Roy à Estampes; 1616, Jean Duboys, receveur pour le Roy du Domaine d'Estampes ; 1617, Nicolas Thuault, prestre, prieur de Dourdan ; 1620, Pierre Colleau, chirurgien de la psse Saint-Gilles; 1622, Estienne de la Coustenne, ptre habitué de la psse Saint-Basile; 1623, Léon Laurault l'aisné, avocat à Estampes; 1624, Georges Guibourt, greffier du bailliage; Philippe Godin, avocat ; 1625, Nicolas Godin, sergent à la Gabelle; 1627, Jacques Bouttevillain maistre chirurgien ; 1628, Jacques Hémard, prêtre chanoine de Notre-Dame; 1629, Alleaume élu en l'élection ; Jacques Godin, procureur au bailliage et prévosté ; Voizot, mtre escrivain, époux de Marie Chassecuiller ; 1630, Sanson Portehon, notaire royal; Anne Bredet, femme de Mr Hatte, officier chez la Reine; 1634, Nicolas Picart, officier de la Chancellerie de Monsieur, frère du Roy, demeurant à Estampes ; Claude Delaporte, curé de Saint-Gilles; 1636, Jacques Le Masson, dit Gouville, garde des plaisirs de S. M.; 1639, François de Hébert, lieutenant d'une compagnie du régiment de Saint-Lambert; 1640, Accurse (sic) Dupré, procureur ès sièges royaux; 1641, Loys Le Vassor, substitut du Procureur du Roy; Claude Chevallier, receveur des tailles; Claude Le Vassor, procureur ès sièges royaux.
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 +|**UCAL_$B769661_00000302**| - -- 84 1643.2 mars, sont parrains, un soldat et un sergent du régiment de Vaudétour. - En 1645. 27 mars, Jean Maheult, premier sergent de la compagnie de Mr de Maray, du régiment de Mr le Cardinal de Mazarin. 17 décembre, baptême d'Honorée, fille de Moïse Benoist des chevau-légers de S. A. R. et de Jeanne Carnevilliers; elle a pour parrain, Jacques Levassor, l'un des chevau-légers, et pour marraine, Honorée Bruère, épouse de Pierre Hémard, archer de la maréchaussée. Citations: 1647, Jean Guyot, greffier à la Gabelle; Pierre Danonville, messager; Guillaume Arnoult, maître de la poste; Jacques Godin, avocat du Roy en l'élection ; 1648, Nicolas Brulon, huissier des comptes à Paris; 1649, Nicolas de Roquencourt, soldat du régiment du duc d'Anguien ; 1650, Jacques Guyot, chirurgien. 1652. lundy 6 mai, est parrain, Charles de Martry, baron de Clinchamp, général de l'armée étrangère sous le commandement de S. A. R. et Mr le Prince de Condé ; la marraine étant Julienne Provensal, fme de Charles de Colas escuyer. ;5 mardy, 7 mai, baptême de Gabriel Georges, fils de Georges de Vaulmer, capitaine dans le régiment de Lyon, et de Anne Reine Lefourrier, parrain Gabriel de Montreby, capitaine au susdit régiment, marraine, Anne Maleux, fine de Nicolas Lenoir, sergent-major aud. régiment. mercredy, 22 mai, parrain, Jacques Courasse, sergent au régiment de Valois. 7 juin, parrain, Nicolas Ollivier, cavalier de S. A. R. En 1653, sont mentionnés : Jean de la Martinière, procureur et greffier au bailliage et maréchaussée ; en 1654, René Hémard, prévot des maréchaux; Jacques Vassor, échevin; Jean Gabaille et Nicolas Baudry, receveurs du Domaine; Jehan Alleaume, conseiller du Roy, élu ; en 1655, Pierre Houdoin, receveur du Domaine; Sébastien Boreau, chirurgien de la psse Notre-Dame. -- 1656. — 17 mai, furent inhumés au cimetière deux jeunes hommes manouvriers du pays de la Marche, psse de Maignau, ensevelis sous terre en fouillant de la terre au petit Saint-Mard, nommés Mesmin de la Rue et Georges Joyaulx. Citations: 1661, Marc Hervé, laboureur au Pont Martine; 1664, Charpentier, receveur de la terre du Fresne ; 1665, Louis Laquo, chirurgien; 1666, Accurse Simonneau, sous-diacre et chapelain de
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 +|**UCAL_$B769661_00000303**| - - 85 l'église royale et collégiale de Notre-Dame; défunt Jean Delisle, maistre chirurgien; Cantien Cheneville, messager. 1665.15 mai, inhumation de Martine, fille de Gilles Mousset, demeurant dans le logis de la cour Meusnier. Ce lieu, situé dans le faubourg Saint-Martin, près de la porte-brulée, était un fief dont M. de Poilloue de Saint-Périer était propriétaire en 1789. 1666. — 28 juillet, inhumé deux massons morts en tirant de la terre et la carrière est tombée sur eux. - 1668. Pierre Papillon, laboureur à la Fontaine, demeurant dans l'enclos de Saint-Martin. Laurent Lemaitre, chirurgien de la psse Saint-Gilles. 1669. Le hameau de Charpeaux. - 1670. Pierre Laumosnier, échevin; 1671, Jean Tronson, commis du notariat d'Etampes; Louis Poultier, maître chirurgien; Michel Bayard, mire vannier, demeurant proche la Porte Saint-Martin, dans l'enclos de la ville; 1672, Jacques Petit, prestre chanoine de l'église collégiale de Sainte-Croix d'Etampes; 1673, Antoine Fizillié, officier de l'hôtel de Normandie ; Guillaume Lemaistre, maistre chirurgien, époux de Nicolle Charbonnier; 1674, Nicolas Guyot, chez Dupré, procureur ès sièges royaux; Soulas, curé d'Estouches; 1675, Claude Laquo, greffier à la maréchaussée ; Julien Guyot, greffier au grenier à sel. 1670.15 janvier, inhon de Toussaint Carnevilliers, vigneron, demeurant proche la Porte brûlée devant la cour Meusnier. - 1675. - Dimanche, 10 février, inhumé au cimetière Jacques Lefort, lequel est mort subitement dans le chemin tendant d'Etampes à Saint-Hilaire, proche les petits aulnoys, âgé d'environ 50 ans. Ledit Lefort estoit demourant à Gaudreville et battoit en grange à Hardennes (¹), chez le sieur Antoine Thibault, receveur des Célestins. 1676. — 22 avril, inhumation de François Sevestre et de Jacques……. (*) lesquels ont été escrasez et estouffez dans la carrière, proche le grippet de ceste pase. Ledit Sevestre de la psse de Villeconin, et ledict Jacques estoit de... 1677. -19 janvier, inhumé dans l'église Christophe Ribot, en son vivant commis à la barrière de la porte Saint-Martin. 1. Ardennes. 2. En blanc.
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 +|**UCAL_$B769661_00000304**| 86 - - 1677. Pierre Michelet, receveur de la terre et seigneurie de Saint-Cyr; 1682, inhumation au cimetière, le 14 février, de Luce Rousseau, femme de feu Pierre Desmazures, maîtresse de postes à Monnerville; Pierre Charpentier, chirurgien de la psse Saint-Gilles ; Joseph Carrère-Basta, commis aux aydes d'Estampes; 1685, Jean Renard, maître ordinaire des postes et maire eschevin de la Ville. 1686. I janvier, Marguerite, fille de Christophe Agdor, suisse au régiment de Gredet, et de Magdelaine Coquelet, est baptisée et a pour parrain M. François Delavaux, chirurgien au régiment de Gredet; pour marraine, Michelle Conty, au nom de Madle Marguerite Laure, fille de M. Laure aide-major aud. régt. de Gredet. 30 août, un inconnu, écrasé par les roues de sa charette, dans le faubourg Saint-Martin, près de l'église, est inhumé au cimetière. 1687. 31 août, un roulier d'Orléans écrasé sous sa roue, sur le pavé entre les belles Croix, est inhumé au cimetière. -- 1689 à 1698, citations: Jean Guillaume, receveur des aydes du plat pays de l'élection d'Etampes; feu Jean Venard, notaire à SaintCyr, Saclas et autres lieux, époux de Marie Antoinette Petit; Etienne Baudry, chanoine de Notre-Dame; Louis Charpentier, receveur de la Forêt-le-Roi; Pierre Leguay, substitut de M. le Procureur du Roi au bailliage, époux d'Estiennette Dupré ; Denis Mainfroy, commis aux aydes; François Brunat, receveur des droits du Roi à Etampes ; Toussaint Lallier-Desmoretz, garde du Roi en la prévosté de l'Hôtel ; René Hardy, procureur du Roy au grenier à sel. - 1698. 10 Xbre, inhumé au cimetière un pauvre passant de la compagnie de Lacrit, au régiment de Santerre, décédé chez Laroche cabaretier. - 1699. Mathurin, ou Mathieu, marchand, contrôleur des fermes du Roy; il est dit, en 1700, contrôleur des jauges et courtages et, un peu plus tard, receveur, puis contrôleur du bureau de la Porte SaintMartin, commis pour le papier. Jean Lefeuve, receveur du bureau des lettres de cette ville, est égament cité en 1699. Sa femme, Marie Anne Gillette est marraine, le 9 juillet, de Suzanne, fille de Antoine François Delaissé, cy devant garde sédentaire au bureau de la porte Saint-Martin et de Suzanne Lefeuve ; le parrain étant Pierre Fournier, écuyer, Sr de Chauminy. 1700. Paul Hardy, clerc, chapelain de Sainte-Croix ; Charles :; Vallée, employé dans les fermes du Roi ; Octave Dissous, receveur des fermes du Roi à Estampes; 1702, Antoine Charles, commis pour -
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 +|**UCAL_$B769661_00000305**| - --- 87 les sables et pavés ; Marie Chauvet, femme de Jean Lecopé, officier de madame la duchesse de Bourgogne ; François Gautier, receveur des entrées. 1704. 20 juin, a esté inhumé dans l'église, près de l'autel SaintJacques, les corps de Jacques Frontin fils de feu Jacques et de Jeanne Liénard, et Catherine Lardin, fille de Claude et de Catherine Delaunay; l'un et l'autre âgés de 18 à 19 ans, domestiques chez Eloy Sainsard, meusnier, étouffés malheureusement par l'écroulement d'une sablonière vis à vis les Belles Croix. 1705. Marc de la Marche, commis au bureau des jauges et courtages (plus tard, 1712), commis au bureau de Saint-Martin; en 1708, officier au bureau royal d'Etampes; Nicolas Darcy, receveur des droits de jauges et de courtages. 1706.9 novembre, inhumation de Pierre Douaneau, voiturier par terre, de la paroisse Saint-Marcel d'Orléans, lequel a esté écrasé sous sa charette. 1709. Théodore Bonin, entrepreneur de la grande chaussée d'Orléans; Nicolas Lemoyne, receveur de la concination au bureau. 1710, Taullier, vicaire de Saint-Gilles. 1711, Robert Lapante, receveur des dames de Maubuisson; Charles Sourdeau, receveur aux consignations; Jacques Damery, procureur aux sièges royaux d'Etampes. 1712, Pierre Gobinat, procureur au bailliage; Cantienne Vallerault, fme de mestre Pierre Doches, greffier en chef de l'élection. 1712.8 novembre, inhumation au cimetière d'un jeune homme décédé chez Pierre Coliau, habitant de la psse, ce jeune homme a esté trouvé à demy mort sur le chemin d'Orléans, territoire de la psse, ayant une plaie au derrière de la tête et dépouillé, portant sur lui un extrait de baptesme de la psse Saint-Eustache, qu'on croit estre le sien, portant le nom de Imilien, fils de François Gaudefroy, maistre sculpteur, et de Marie Laire, sa femme, rue Montorgueil, et signé plus bas « Goulard, vicaire de Saint-Eustache». Lequel homme nous a paru âgé d'environ 24 à 25 ans, d'un poil brun et duquel nous n'avons pu rien scavoir, aïant perdu l'usage de la parole ; lequel extrait de baptesme est demeuré entre nos mains. 1715. René Hardy, officier de la gabelle de la pse Saint-Basile. 1716, Antoine Laquo, employé aux fermes du Roy (le 21 novembre 1734) inhumation d'Antoine Laquo, huissier au Châtelet). 1717, Guittard, chirurgien ; Alphonse Charpentier, chanoine de SainteCroix; Charles Dujat, receveur du Fresne.
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 +|**UCAL_$B769661_00000306**| 88 1717. 4 mars, inhumation au cimetière de Jacques Echard, laboureur, demeurant psse de Creusi, diocèse d'Orléans, qui est décédé ici par un accident qui lui est arrivé : la roue de sa charette lui ayant passé par dessus le corps. Ces accidents étaient assez fréquents sur la grand'route ainsi que nous l'avons constaté déjà dans nos « Registres paroissiaux du canton de Méréville ». 12 juin, Antoine Deboise, voiturier d'Orléans, est écrasé sur la le tonnerre. route par Le 24 mai et le 20 novembre, sont écrasés par leur charette, Claude, domestique de Jean Breton, et Jean Lagneau, voiturier par terre d'Orléans à Paris, âgé de 26 ans, de la psse de Bercy, au diocèse d'Orléans ; il logeait chez Madame Davoust qui assiste à son inhumation. 1721.24 xbre, inhumé dans l'église, Pierre Colleau, employé à la sablonnière, écrasé par une langue de sable, le 23 sur les 10 h. du matin. Citations en 1721, Jean Benoist, sous-fermier commis du domaine d'Etampes; Pierre Gudin, juge et maire de la Fosse-Chalo-SaintMard, 1722, Joseph Raphaellis, chirurgien ; Pierre Gudin, notaire royal à Etampes (parent du précédent). 1723, maistre François Sureau, huissier à verge au Châtelet de Paris. 1724, François de Jouvenot, officier chès le Roy. 1726, Nicolas Baron, receveur du Domaine; maistre Jean-Baptiste François Paul Masson, gagne-denier; Accurse Dalibeau l'aisné, portier de la porte Saint-Martin et 2º garde, (l'un des hallebardiers dont l'uniforme était alors composé d'un justaucorps de drap rouge écarlate avec parements bleus, boutons en cuivre doré, épaulette de soie sur l'épaule, forte épée à poignée de cuivre, une hallebarde et un chapeau bordé d'or). 1728, Gabriel Germain, receveur du tabac. 1729, Claude Davoust, capitaine de la bourgeoisie du haut-Pavé (hôtelier à l'Etoile). 1729.2 janvier, un voiturier par terre, écrasé par sa charette que l'on dit se nommer (*); inhumé au cimetière après une descente de justice qui m'a ordonné de le faire. ..... 25 mars, Marie Anne Dupont, 35 ans, qui, malade du mal caduc, avait eu le malheur d'approcher de la rivière et son mall'aïant prise, a été suffoquée par l'eau. 1731. - 15 mai, inhumé Pierre Dolé, voiturier par terre, 40 ans,
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 +|**UCAL_$B769661_00000307**| -- 89 de la pse de Gosocourt-en-Artois, mort sur la route et visité par la justice. Citation, en 1731, de Charles Liévain, hôtellier aux Trois Rois, époux de Marie Legrain. 1733. — 5 juillet, inhumé au cimetière Jean Adam Samson, pélerin revenant de Saint-Jacques de Compostel, luy ayant trouvé des marques de chrétien; âgé de 38 ans. 1734.22 juin, Michel Rousseaux, voiturier par terre, demeurant à Orléans, écrasé par sa charette, proche les Belles Croix. 1735. Jean Jacques Pineau, substitut de M. le Procureur du Roy. 1737.7 novembre, Nicolas Roslion, md d'arbres, demeurant à Orléans, tombé de dessus sa charette et écrasé par sa voiture, la police ayant été avertie, a été inhumé du consentement de M. le Lieutenant-général. Citations: 1738, Louis Bernard, controleur des actes d'Etampes; 1739, Gilles Chaudé, employé au péage de M. le Prince de Conti; Antoine Robineau, employé à la grande chaussée. Dimanche 20 septembre 1739, inhumé au cimetière le corps de Marie Anne Poidevin, fille de René Angélique Poidevin, natif de l'Isle Garnèze (¹), en Angleterre, lequel a fait abjuration dans l'église Notre-Dame de Granville, diocèse de Coutances, et d'Anne Follubet, ses père et mère, âgée de treize jours, décédée d'hier, chez Louis Morné, qui les a logés comme mendians. 1741.3 novembre, inhumé au cimetière, sur la permission de M. Edeline, prévost de cette ville, Nicolas Asselin, fils de Nicolas et de Louise Texier âgé de 20 ans, trouvé le jour d'hyer ensevely sous du sable de la sablonnière de la porte d'Orléans, chargeur de pavés chez M. Robineau, commis étably en cette psse. Il est fait remise à Louis Delamarche, fermier du barrage de la Porte Saint-Martin, de la moitié de son bail pendant 14 ans. En la même année 1741, les matériaux d'un mur qu'on avait abattu parce qu'il masquait la Porte, furent employés à la réparation de celle-ci. 1743. Le 26 février, Luce Lecoup, vve de Claude Bluet, âgée de 46 ans, est trouvée morte dans la rivière. - 1745. 16 août, enterré au cimetière Louis Chartier, fils de Gabriel et de Thérèse Haussiau, fruitiers, demeurant à Paris, psse 1. Guernezey. 1912. — II. -- 7
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 +|**UCAL_$B769661_00000308**| -- - 90 Saint-Marcel, âgé de 6 semaines, décédé chez le nommé Etienne Besnard, vigneron, mari de Jeanne Laroche, nourrice. Les noms des père et mère ont été ajoutés après coup; deux notes sont épinglées au registre et ainsi conçues : 1° « Nota que l'acte du 16 Août n'est point conforme, parce qu'Etienne Besnard... non seulement n'a point apporté le certificat du bureau des recommanderesses (¹), de le recopier, suivant l'ordonnance, mais encore n'a jamais voulu déclarer le nom de baptême du père et de la mère de leur nourrisson ». 2º Michel Chartier, fils de Gabriel et de Thérèse Houssiau, fruitiers, demeurant faubourg Saint-Marcel à Paris, voilà les noms qui sont en blanc dans le registre de l'année dernière à l'endroit où j'ay mis une note. A Etampes, le 10 mars 1746 », signé : E. L. Richardot, curé. - 1747. 19 mai, inhumé au cimetière par la permission de M. Edeline, prévost de cette ville, Marie Chau, 12 ans, décédée hier par un accident arrivé à la sablonnière des Belles-Croix. Citation de Henry Louis Poirier, chanoine de Sainte-Croix. 1749.7 avril, Jean Martin, 24 ans, de la psse Saint-Vincent d'Orléans, tué par accident de voiture. - 1750. Mention de Denis Pierre Colleau, maître chirurgien, et de l'abbé Aubry, chanoine de Notre-Dame. 19 janvier, inhumé au cimetière Blaise Charois de la psse d'Ingré, chartier d'Etienne Dreu, voiturier d'Orléans, tué hier par accident sur le chemin d'Orléans, 55 ans. 1753.25 octobre, inhumé au cimetière avec la permission de M. Daumont, lieutenant particulier, Altin Thuillier, mort par accident de sa voiture, sur le grand chemin d'Orléans, 35 ans. Le lieutenant général d'Etampes était alors M. Jacques Julien François Picart, époux de Louise Marguerite Charlotte Bourain, qui est également cité dans le registre de 1753. Dans celui de 1755, nous voyons le nom de messire Thibaut, chanoine de Notre-Dame, et, en 1757, celui de mtre Goupil, avocat en parlement, juge civil et criminel de Saclas. 1755.31 mai, le corps. d'un étranger dont le nom n'a pu être donné que par ces deux lettres F. B. a été trouvé noyé dans une des rivières de cette ville. Procès-verbal a été dressé par M. le Pro1. Les recommanderesses étaient des femmes tenant une sorte de bureau de placement de nourrices, moyennant un droit fixé. Les nourrices étaient tenues de déposer entre les mains du curé les certificats délivrés par les recommanderesses.
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 +|**UCAL_$B769661_00000309**| 91 - - cureur général. En marge, on lit : « le susdit étranger s'appelait François Bourgeois, de la psse de Sennedret (?), diocèse de Trèves, comme il paraît par le registre de l'Hôtel-Dieu d'où il était sorti la veille. 1759.24 juin, inhumé au cimetière Pierre Clochard de la Pasnère, officier invalide, âgé de 58 ans, en présence du Sr Léveillé, bas-officier de l'Hôtel royal des Invalides. 25 décembre, enterré un garçon du pays de Savoye, qui a paru âgé d'environ 9 à 10 ans, mort subitement dans cette paroisse, n'ayant pu savoir son nom ny son pays. En marge est écrit: lequel on a seu par plusieurs de ses compatriotes qui nous l'ont déclaré depuis, s'appelle Claude Chopin, de la psse de Saint-Bon en Savoye, âgé de 12 ans. - - Citations en 1760, M. Jean Delamarque, ancien officier qu'on établie (pour de la Connétablie) en la maréchaussée de France Antoine Robineau, employé des Ponts et Chaussées de cette ville — Jacques Paillet, imprimeur en taille douce, époux de Charlotte Thévenard. En 1761, Jean Etienne Sédillon, employé aux octrois de cette ville, Charles Archambault, prêtre, chanoine du chapitre royal de Sainte-Croix. En 1762, Alphonse Charpentier, aussi chanoine de Sainte-Croix. En 1763, François Duperche, clerc tonsuré ; JeanBaptiste Lochéron, maître d'école à Auvers. ― 1762. - 5 avril, a été inhumé dans le cimetière de céans, par moy soussigné, prêtre vicaire de cette psse, par ordre de M. Lochéron, par empêchement de M. Picart, lieutenant-général de cette ville, en date d'hier, le corps d'un soldat du régiment de Périgord, qui paraissait âgé de 20 à 25 ans, trouvé mort au champtier des Roziers de cette psse (1). 1763. 12 février, Pierre Renaud, manouvrier de Chalo-SaintMard, a été trouvé mort dans la grande rue Saint-Jacques de cette paroisse. 4 août, inhumation au cimetière du Haut pavé (2), de Jean-Baptiste 1. Voir « un Baptême en l'église de Saint-Basile, en 1762 ». (Bulletin de Corbeil et d'Etampes, 1900). 2. 5 nivôse an II, un membre ayant observé qu'il était important pour la salubrité de l'air, de supprimer le cimetière de la ci-devant Porte Saint-Martin et de désigner un emplacement propre à le remplacer, le Conseil arrête que le cimetière sera interdit et fermé d'une porte dans le plus bref délai possible, qu'il sera fait les demandes nécessaires auprès de l'administration du district pour procurer en cette commune un empla-
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 +|**UCAL_$B769661_00000310**| 92 Grégy, clerc tonsuré âgé de 21 ans, en présence de messire François Grégy, vicaire de Saint-Basile, son cousin. 5 septembre, enterré au cimetière, Marie, fille de Denis Peigné, laboureur, et de Catherine Sagot, trouvée morte hier après avoir été étranglée par un loup. Elle avait 7 ans. 1765. - Citation de Jean-Baptiste Gallié, employé à la barrière Saint-Martin. 1766.25 octobre, Antoine Raveton, de la paroisse Notre-Dame est trouvé mort dans la rivière près du moulin de l'Hôtel-Dieu. 26 octobre, inhumation faite par ordre de M. le lieutenant général de cette ville, du corps de Nicolas Boulignier, postillon de M. Duverger, maître de la poste aux chevaux de cette ville, trouvé mort dans la porte Saint-Martin. En 1768, la municipalité avait arrêté le redressement de la grand'- route de Paris à Orléans qui jusque-là passait sous cette porte, appelée autrefois la porte de la Barre, en formant un coude. En avril 1769, ce projet fut mis à exécution et l'on commença à combler le fossé de la ville à droite de l'entrée et à démolir 6 toises 1/2 du rempart qui descendait aux Portereaux, ainsi qu'une maison appartenant au Sr Inger, afin que la nouvelle voie passât au milieu de l'ouverture ainsi faite. Le jeudi 21 décembre de la même année, M. Barbier 1er échevin, constate que celle-ci est achevée et qu'une partie du fossé de ville du côté du jardin, appelé le vivier, appartenant à Mme Daumont, a été comblé également. On démolit l'arche et le parapet de la porte à la fin de l'année suivante et, le 12 juillet 1771, il fut représenté à l'assemblée municipale que la porte Saint-Martin par laquelle passait ci-devant la grand'route de Paris à Orléans est devenue totalement inutile et même est devenue à charge à la ville, puisque actuellement il y a de très graves réparations à y faire, notamment à la couverture dont partie des bois sont gâtés et pourris, faute d'avoir été entretenus, lesquelles réparations coûteraient au moins 2500 livres sans que la ville en puisse tirer aucun avantage ni revenu. Ladite porte étant depuis longtemps abandonnée aux hallebardiers qui en tirent même cement convenable pour y établir un nouveau cimetière dans la section du midy, et ce, hors le sein de la commune et que provisoirement les inhumations seront faites au seul cimetière de la ci-devant église Saint-Martin pour la section du midy. (Extrait des registres municipaux).
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 +|**UCAL_$B769661_00000311**| 93 - peu de chose. C'est pourquoi il serait avantageux de la démolir et d'en vendre les matériaux. Ce qui fut fait. On imposa aux adjudicataires des travaux l'obligation de rendre la place nette le 1er avril 1773, une simple barrière pour la perception des droits d'entrée y fut établie. Il ne resta plus de l'antique porte de la Barre, qui évoque tant de souvenirs, qu'un pan de mur qu'on laissa aux héritiers Langlois parce que leur maison y était adossée. 1770. 14 mars, enterré au cimetière Jacques Hory, âgé de 20 ans, trouvé mort dans l'écurie de Simon Servant, cabaretier, et inhumé après qu'il a été fait une descente de justice par les magistrats de cette ville et selon leur consentement. 8 mai, inhumé Pierre Brunet, de la psse de Bromat en Limoges, 19 ans, décédé hier, par accident, dans une terrière, après procès verbal fait par M. Simonneau, lieutenant particulier. 6 juin, décès de René Colleau, 71 ans, tué par accident. - 1773. 21 août, inhumation de Marie Madeleine Massé, femme de Jacques Philippe Geoffroy, directeur des aides, 55 ans, en présence de Jean Gérard Geoffroy, avocat en parlement, beau-frère, demeurant en cette ville. Citations: 1775, Joseph Poncet, docteur en théologie, prêtre religieux de l'ordre de Saint François, demeurant en cette ville; Louis Cordonnier, notaire royal, commis sous le principal tabellion d'Etampes, résidant à Chalo-Saint-Mard; Etienne Conty, roy de l'Arquebuse royale de la psse Saint-Martin; Louis Barbier, procureur ès sièges, royaux d'Etampes, lieutenant général, juge civil et criminel et de police au bailliage et comté de Chamarande; Charles Lecompte, md aubergiste à Sainte-Barbe, psse Saint-Basile; 1778, Antoine Fricaud, employé dans les ponts-et-chaussées de la généralité d'Orléans; 1779, Jean-Baptiste Regnaud, employé dans les fermes du Roy, mort le 10 avril; Fois Louis et Louis Catherin Tiffonnet, ses collègues, assistent à son inhumation; 1780, Charles Antoine de Fenneville, receveur général des fermes du Roy; 1781, Claude François Rigollot, contrôleur des jauges et courtages d'Etampes, demeurant en cette paroisse; Charles Hautefeuille, chapelain de SainteMarie-Madeleine en l'église royale et collégiale de Notre-Dame; Jean-Baptiste Gallier, employé aux fermes; Antoine Morize, architecte; 1783, Edme François Chichard, receveur général des droits du Roy; le Sr Colleau, médecin accoucheur en cette ville; Jean
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 +|**UCAL_$B769661_00000312**| - 94 Jacques Vallot, maître écrivain; 1785, Charles Itier, garde-chasse de S. A. Mgr le duc de Chartres; Jacques Geoffroy, receveur de la régie; Louis Mercier, maître d'école à Morigny-lès-Etampes; Louis Perrot, courrier de l'ordinaire. En 1786, Et. Bézard, directeur des messageries, psse Saint-Basile; Claude Louis Gillot, procureur au bailliage, demeurant psse de Notre-Dame. En 1787, Louis Narcisse Venard, notaire en cette ville; Georges François Billard, notaire royal et receveur des domaines de S. M. et de Mgr le duc d'Orléans, au bureau d'Arpajon, y demeurant. 1780.16 avril, baptême d'une fille de Claude Girault, laboureur, demeurant à Charpeaux, époux de Marie Madeleine Chevalier. - 1782. 1er novembre, inhumation du corps de messire Louis Houblin, ancien curé d'Authon au diocèse de Chartres; 79 ans. 1783. 11 août, Louis Caquet, mort par accident à Saint-Michel, psse Notre-Dame, a été amené en cette paroisse. ―― Mention du Puits des morts au haut pavé. 1784. 7 juin, enterré Marie Anne Sédillon, femme de François Louis Tiffonnet, employé à la Barrière, âgée de 58 ans. Citation, en 1785, de Joseph Gautier, contrôleur à la régie de la barrière Saint-Martin. 1785. 14 septembre, inhumation de Jean François Claude Guyot, natif de Semur en Bourgogne, contrôleur de la régie du roi à la barrière Saint-Martin, 58 ans; en présence de Jean Claude Cimier, Nicolas Dimanche, et Jean-Baptiste Gallier, employés dans les fermes du Roi. Mention de Robert Lotin receveur des fermes du Roi. 1788. -21 novembre, inhumation de Jean Philippe Geoffroy, receveur de la régie générale, 62 ans. (A suivre) CH. FORTEAU
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 +|**UCAL_$B769661_00000313**| LA PLUS ANCIENNE VUE D'ÉTAMPES XVI SIÈCLE Dans son excellent ouvrage sur « Les Rues d'Etampes et ses monuments » aujourd'hui épuisé, notre regretté confrère, Léon Marquis, nous a laissé une liste de « Gravures et Lithographies > se rapportant à notre histoire locale. Dans cette liste qui va du n° 166 au nº 198 et qui comprend un certain nombre de « Cartes et plans >>, les représentations de la ville même figurent pour dix à douze numéros, parmi lesquels cette « Veie de la ville d'Estampes du costé de Longuetoise par Flamen, demeurée de toute rareté. Les autres sont, soit extraites des « Plans et profilz des principales villes de la province de Beaulce », de Tassin (1636), soit de la « Topographie de la France », de C. Chastillon (1641), soit de la « Topographie de la Gaule », de Zeiller, sous la signature de Jehan Peeters (1660) (¹). Le surplus, beaucoup plus moderne, remonte aux environs de l'établissement de la ligne de Paris à Orléans: telles les lithographies de Champin, de Müller et autres, sans parler, bien entendu, des produits de l'art et de l'industrie modernes. Aucune de ces représentations ne remonterait donc au-delà de la première moitié du xvi siècle. Toutefois, ces vénérables « œuvres d'art » des Tassin, des Chastillon, des Jehan Peeters qui, lors de leur apparition, firent sensation dans le public et charmèrent nos aïeux, auraient un ancêtre. C'est un bois 1. ZEILLER, Topographie publiée à Francfort-sur-le-Mein, chez MERIAN 1642-1672. La portion de l'ouvrage relative à notre pays porte le titre de Gallia et comprend les parties 1 à 13. 1655-1664, avec texte en Hollandais. Elle forme 4 volumes, 1660-1663, imprimés à Amsterdamı.
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 +|**UCAL_$B769661_00000314**| 96 - - allemand inséré dans un ouvrage in folio de la fin du xvr® siècle (¹) et que Léon Marquis catalogue de la manière suivante : « N° 170 = Von der Statt Estampes, largeur o" 13, hauteur o™08. << Gravure sur bois qui nous paraît un peu fantaisiste représentant << Etampes au xvie siècle ». Fantaisiste! oh combien ! Notre confrère est même fort modeste. << Un peu fantaisiste est d'une indulgence grande. Énormément fantaisiste, pourrait-on dire, car bien malin serait le lecteur non prévenu qui, sans la suscription, pourrait reconnaître dans cet amalgame de constructions bizarres le « château de Guinette » et la « Ville d'Estampes >>. Ce reproche n'est pas d'ailleurs l'apanage exclusif du dessin en question. Les Tassin, les Chastillon, les Jehan Peeters, en peuvent également prendre chacun leur part. C'est là une remarque générale qui s'applique, ou du moins semble s'appliquer, autant qu'il est permis d'en juger à cette distance, à toutes ces vieilles reproductions de croquis où l'imagination paraît avoir sa large part. En effet, ces croquis, pris évidemment d'après nature, semblent « arrangés » pour les besoins de la cause et « adaptés » sans doute par le graveur à des ་ 1. Cet ouvrage est de Sébastien Münster et est ainsi décrit dans Brunet, T. III, p. 1945. Cosmographei oder Beschreibung aller Länder, Herrschaften, fürnemsten Stetten, Geschichten, Gebreuchen, Hantierungen, etc... Zum dritten mal trefflich sere gemeret und gebessert, von Seb. Munster. Basil, H. Petri, 1550, in fol. de 1233 pages avec fig. en bois. « Le texte de cet ouvrage, ajoute Brunet, est aujourd'hui sans intérêt, mais les gravures en bois qui l'accompagnent donnent du prix à cette édition que les amateurs d'anciennes planches sur bois recherchent et préfèrent à toute autre. On y compte 14 cartes. La première édition est de Bâle, H. Petri 1541. Les autres éditions qui ont été faites dans la même ville en 1569-1574 et 1578, in-fol., ont 26 cartes, mais les épreuves des vignettes en bois en sont mauvaises, Les éditions de Bâle 1592, 1598 et 1614 in fol. renferment 26 cartes gravées de nouveau et plusieurs nouvelles planches en bois. «Münster a traduit lui-même sa Cosmographie en latin, Bâle 1550 (et aussi 1554) in fol., édition qui reproduit les planches employées dans le texte Allemand sous la même date... ces planches reparurent encore dans la traduction française de la Cosmographie Universelle, Bále, Henri PIERRE, 1552 in fol. « La Cosmographie universelle de tout le monde, recueillie par plusieurs auteurs, Münster, Fr. de Belle Forest et autres. Paris, Sonnius ou Nic. Chesneau 1575, 2 tomes en 3 vol. in fol., contient d'assez bonnes gravures sur bois, mais réduites dans leur dimension. Les augmentations dont Belle Forest a enrichi cette édition et qui se rapportent principalement à la France, ne sont pas sans intérêt, etc... etc... » V. table méthodique de Brunet, nº 19606: Sebastiani Munsteri Cosmographia Basilea, 1550 in fol. D'autre part, à l'article Thevet on lit: La Cosmographie Universelle, Paris, P. LHUILLIER 1575, 2 vol. in fol. est un ouvrage sans crédit et qui ne peut guère être conservé qu'à cause des planches sur bois dont il est orné.
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 +|**UCAL_$B769661_00000315**| 97 - relations où la mémoire jouait un rôle, et dont il fallait réunir dans un seul cadre, plus ou moins étroit, tous les éléments. L'examen seul des documents en question suffit d'ailleurs à convaincre les plus sceptiques. Seconde remarque générale : le point de vue choisi par les artistes successifs qui ont « croqué » la ville d'Etampes, est à peu près le même dans les œuvres de Chastillon, de Tassin, de Jehan Peeters et de l'auteur du « von der Statt Estampes ». Dans ces quatre représentations, l'artiste se serait placé sur la colline de Saint-Pierre, afin d'être face au Donjon et de voir se développer convenablement devant lui la longue théorie de maisons qui composent la ville. Et encore n'a-t-il pris son relevé que jusqu'à l'extrémité du quartier Saint-Gilles, vers Saint-Martin. Il s'est arrêté aux limites « d'Estampes les Nouvelles », c'est-à-dire à la Porte-Saint-Martin, à la rue du Filoir et aux Porteraux. Avant d'aller plus loin, essayons d'analyser à grands traits la gravure allemande, afin de voir si réellement, comme ses successeurs, le dessinateur anonyme a reproduit un véritable croquis, ou s'il a fait œuvre d'imagination en tenant compte de quelques données écrites accompagnant une ébauche quelconque. Ce document figure à la page 245 de la Cosmographie sus-indiquée. sous le titre « Gallia, das dritte Buch. » Le texte qui accompagne ce dessin n'en dit pas long sur l'histoire de notre pays, mais dans ce texte nous trouvons, comme on va le voir, les éléments du dessin. En tous cas, il en dit plus long au point de vue de l'exactitude que la gravure. Qu'on en juge. « << De la Ville d'Estampes. Cette ville est située dans un lieu agréable et fertile, mais elle « n'est pas particulièrement habitée en raison de son importance. Le Roi Robert y a bâti le Château et l'Eglise de Notre-Dame. C'était jadis un Comté, et en l'année 1401 le Comte d'Estampes << mourut subitement près du duc de Berry dont il était l'hôte. " Le Duc de Berry avait acheté le susdit Comté d'Estampes et lui " en avait laissé la jouissance sa vie durant. Il en devint alors seul << possesseur. Il n'y a pas de rivière en France où l'on prend autant d'écre- << visses que dans celle d'Estampes » (¹). 1. Je dois cette Traduction à l'obligeance de notre regretté confrère M. Ch. Forteau.
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 +|**UCAL_$B769661_00000316**| 98 - 3 Et c'est tout. Passons maintenant au dessin. Au premier plan, un petit monticule dénudé au bas duquel coule une rivière <<< la rivière aux écrevisses >> - masque en partie le pied d'une fortification dont une tour carrée tombe en ruines. Cette fortification, appuyée de contreforts, percée d'ouvertures plein cintre, flanquée de bastions et de poternes, enserre un ensemble très restreint de maisons à pignons à redans, style flamand ou hollandais. Ce modeste pâté de maisons prouve que la ville n'est pas particulièrement habitée en raison de son importance ». Du sein des toitures, en escalier, émergent, un grand clocher polygonal surmonté d'une mince flèche, et une haute tour carrée flanquée d'un donjon rond, en manière de cheminée d'usine. Pas d'autre clocher témoignant de la présence de plusieurs églises. « Le Roi Robert y a bâti le Château et l'Eglise Notre-Dame » donc le dessin doit contenir une Eglise et un Château. C'est aussi simple que logique. - En dehors de ces deux gros meubles » la gravure ne donne à l'intérieur des murs très réussis comme murailles antiques quelconques qu'un semis de créneaux, de poivrières, de mâchicoulis... mais hélas dans quel ordre, ou plutôt dans quel désordre? A gauche ce gros bastion carré à quatre échaugnettes — de style allemand –—– a-t-il la prétention de représenter la porte Saint-Jacques? NotreDame aurait évidemment ce clocher pyramidal à sommet fuselé dont la flèche pourrait bien rappeler l'antique clocher de plomb qu'on réparait en 1513-1515 (); mais où donc Saint-Basile ? où donc Saint-Gilles ? l'Hôtel de Ville? Sainte-Croix ? les Cordeliers ?...? Car enfin la double tour ne peut avoir d'autre prétention que de figurer « le Château » de Guinette. A moins toutefois, puisque toutes les suppositions sont permises en pareille occurrence, que ce ne soit le Séjour ou palais des Quatre Tours » bâti par la Reine Constance. La chose est au moins fort douteuse en raison même de l'importance du monument figuré par le dessinateur et surtout de la date du dessin le Palais du Séjour » devant être à l'époque bien modifié (²). 1. V. Comptes de Recettes et Dépenses de la fabrique de l'Eglise Collégiale NotreDame d'Etampes 1513-1515. - Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, année 1907, et Extrait. Fontainebleau, M. BOURGES 1907, 48 p. - 2. Le volume dont nous avons extrait la gravure doit faire partie d'une des dernières éditions de l'ouvrage, on relève dans le texte la date de 1591.
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 +|**UCAL_$B769661_00000317**| Von Gallia. 245 Viel gedachte Statt wirdt der Statt Paris Romfaßten genannt. Ward Anno Chrifti vnsers Herzen 1591. den 19. Aprilis/von König Heinrich dem Vierdeen/sofie zwen Monat lang hart belägert/eingenommen. Die Gaffschafft Chartres/ward vnder Franciſco demi Erften, zu einem Herzogthumb gez macht. Viel gedachte Statt hat neun Porten/vnd dieyzehen schöne Kirchen. Durch die Statt laufft ein schon Waffer/welches bey Pont de l'Arche in die Seine laufft. Von der Start stampes.
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 +00 Diese Statt ligt an einem schönen vnd Fruchtbaren orth/ist aber zu jh:er grösse nicht sonders lich bewohnet. Das Schloß vnd vnser Frawen Kirchen daselbst hat König Robert gebawet. Wardeewanein Gaffschafft: vn ist Anno 1401 der Graff von Estampes/als er bey dem Hers kog von Ber:yzu Gast gewesen/ gáhlingen daselbst gefto:bett. Dieser Hertog von Berzy hätte gedachtem G.affen/Eftampes abgefäufft/vnd jhme die NuHun sein Lebenlang gelaten. Derowegen dann der Herzog vo Berry/die Graffschafft Estampes damahlen an sich gezogen. Es ist nicht bald ein Fluß in Franckreich, in welchem so viel Krabs gefangen werden als in dem zu Estampes. Von der Scart vnd Graffs hafft Druy/ ſampretlichen andern ozhren. Diese Statt foll Dryus der Vierdie König in Gallien gebawet/vnd darinn die Priefler Druis des geordnet haben/ so hernach alle Jahr auf dem ganzen Land dahin zuſammen kommen. Als Konig Philippus Auguftus/sem Königauß Engelland/vnd deſſelben Sohn Richard auß Franckreich vertrieben haben sie diese Statt Dieur mit Jewi angesteckt. Die Stact vnd Graffschafft Montfoit l'Amaulry. Diese Statt vad G:affschafft gehöret noch onder die alten Grenzen der Statt Chartres. König Robert hat das Schloß Montfort gebawet/vrid dasselbe mit gewaltigen Mawen vnd Thurnen beveftiget. Gedachter Konig hat auch die Statt mit Ringmawzen beschlossen/vnd die Landschafft seinem Sohn Amaulry/foer von einer Gráfin von Noyon gehabt/vbergeben: von welchem hernach die Grafen von Momfort l' Amaulry herkommen. Ein Graff von Montfort gewan den Albigenseren Anno 12 1 3.ein gewaltige Schlacht ab. Simon G:aff von Montfort/bekam eines Königs auf Engelland Schwester.
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 +|**UCAL_$B769661_00000319**| - - 99 Irons-nous alors jusqu'à dire que, la vue étant prise de la Colline de Guinette, « le Château » a été posé au centre de la gravure tout simplement pour rappeler la forteresse médiévalle ? Possible. Car enfin Etampes, c'est la Tour de Guinette ». En iconographie, Etampes est inséparable de son vieux Donjon, ne se comprend pas sans son Castellum. C'est le « sujet » du tableau, c'est le tableau même. Avec quel amour tous les artistes anciens et modernes n'ontils pas été se poser, face au Château, pour en reproduire la pittoresque silhouette! Aussi ne comprendrait-on pas que le voyageur Allemand ait agi autrement que les autres, et n'ait point pris son point de vue des hauteurs de Saint-Pierre. Et d'ailleurs, la rivière qui baigne les murs, au premier plan, n'est-ce point « le Port >> creusé et inauguré en 1490, ou tout au moins la «< Rivière d'Estampes >> ? La masse centrale ne peut donc figurer que le Château. Comme vue c'est évidemment primitif et tout à fait inattendu d'aspect. Aussi pourquoi s'évertuer pour placer, ici tel monument, là tel autre? « Estampes, » au dire du voyageur, est une ville petite; le dessinateur a groupé dans un petit espace un gros pâté de maisons. C'est un lieu agréable et fertile; quelques arbres en forme de plume d'autruche agrémentent les bords de la rivière « aux écrevisses » et y symbolisent les frais ombrages et la fertilité. Il y a été bâti une église et un château..., donc un clocher et un gros bâtiment, un Schloss, un Burg quelconque, environné de murailles, en partie ruinées - chose très poétique en gravure. Telle est, croyons-nous, la genèse de notre gravure du xvi siècle ou l'imagination, répétons-le, doit jouer un rôle beaucoup plus grand que la réalité. Entre ce dessin et une photographie il y a plus qu'un monde, avouons-le. Après cela, avions-nous tort de parler de « fantaisie » ? Pour Tassin, pour Chastillon, pour Jehan Peeters elle est, disonsle de suite, beaucoup moindre. L'auteur des « Plans et profilz » qui viendrait le premier en date, si nous ne tenions compte que de l'année de publication des ouvrages (1) -.nous montre bien au premier plan l'embryon du faubourg Saint-Pierre, la Porte Saint-Pierre, la 1. Ici se pose la question de la date à laquelle Chastillon a pu dessiner «< Estampes >> et de cette date peut dépendre son antériorité sur Tassin et ses rapports avec la Cosmographie de Munster. Au Dictionnaire Larousse on lit: Chastillon (Claude de) ingénieur français né à Châlons-sur-Marne en 1547, mort en 1616, fut nommé en 1589 topographe du roi Henri IV, Il a laissé plus de trois cents vues de Châteaux, de villes, de batailles.
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 +|**UCAL_$B769661_00000320**| - -―― 100 -- paysage Rivière d'Etampes et ses méandres, les ruisseaux de la Filière, des Dames, et autres, le Port et la Porte Saint-Jacques, Saint-Basile, Notre-Dame, Sainte-Croix, Saint-Gilles et les Cordeliers; réellement vu et à peu près reproduit, puis en bonne place, imposante et pittoresque, la Tour de Guinette. Cette dernière a bien sa forme quadrilobée et les bâtiments du Château reposent à ses pieds. On peut assurément dans cette reproduction critiquer la place des monuments, reprocher à Notre-Dame d'avoir le pied dans l'eau, à Sainte-Croix d'être un peu déportée à gauche et trop près de la rivière, à Saint-Gilles et aux Cordeliers de ne faire qu'un; mais, à cela près, la représentation de ce long ruban de ville est suggestive et assez véridique. C'est bien l'« Estample ville grande et vague passage notable » que Chastillon devait avoir déjà dessinée avant lui, en marquant par des lettres les principaux monuments. A c'est la Tour, B Notre-Dame, C Sainte-Croix, D la Porte SaintJacques, E Saint-Basile, F Saint-Gilles, G les Cordeliers, H lą Porte Saint-Martin, I la Rivière d'Etampes et Le Port. Toutefois Tassin aurait alors reproduit aussi les fautes de perspective de Chastillon et logé également sur le haut de la butte de Guinette un monument à clocher pointu qu'on identifie avec « Le Temple » et que Jehan Peeters appelle Marigery. Ce dernier aussi se lance dans le domaine de la haute fantaisie, et, prenant son point de vue un peu plus à droite que ses prédécesseurs, dont son dessin évidemment s'inspire, nous montre un « Castau defaicts » hexagonal, avec une église Saint-Servais » dont le vocable est inconnu des Etampois, tout comme le nom du groupe placé sur le haut de la butte de Guinette. La bibliothèque nationale possède sous le titre de topographie française la collection complète de Chastillon. D'autre part Brunet, au mot Chastillon, renvoie à Boisseau et, à ce dernier nom, ce qu'il dit : voici Boisseau (Jean) Topographie française, ou représentation de plusieurs villes, bourgs, Chasteaux, maisons de plaisance, ruines et vestiges d'antiquitez du royaume de France, dessignez par Claude Chastillon et autres ; et mise en lumière par J. Boisseau, enlumineur du Roy Paris, Boisseau 1641, in-folio......... ! ». Les planches de ce recueil sont d'une exécution médiocre, mais elles offrent la représentation d'un grand nombre d'édifices depuis longtemps détruits, et ce qui leur conserve du prix. Il y a des exemplaires sous la date de 1647, et aussi sous celle de 1648, ces derniers sont plus complets que les autres et renferment environ 500 pièces, mais ils n'ont pas le frontispice gravé par L. Gauthier, de l'édition de 1641. Donc dessins faits à la fin du XVIe siècle et publiés à la moitié du XVII au moment de l'apparition de Tassin.
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 +|**UCAL_$B769661_00000321**| 101 - Marigery? Morigny ?... N'a-t-on pas confondu? Et comme la célèbre abbaye était aux portes d'Etampes, n'a-t-on point, pour ne rien oublier, profilé sa silhouette à l'horizon, au petit bonheur, tout comme on a baptisé Saint-Servais notre vieille église SaintGilles? Qui nous le dira? (¹) Quoiqu'il en soit de ces « licences artistiques », si Tassin a copié Chastillon, ou réciproquement, si Jehan Peeters s'est inspiré des deux, Chastillon, lui, n'a pas copié l'allemand qui, pour en revenir à notre sujet, n'a puisé que dans son propre fonds les éléments de sa gravure qui demeure originale... à plus d'un titre. Et c'est précisément cette originalité qui nous a incité à la faire connaître (2). Maxime LEGRAND. 1. Les gravures de Tassin, Chastillon et Jehan Peeters ont été reproduites dans la série de Cartes postales de M. P. ALLORGE. 2. L'antériorité de Chastillon sur Tassin semble démontrée par le dessin qu'il a fait de la ville de Corbeil. Ainsi que me l'a fait remarquer M. A. Dufour, cette gravure qui représente la ville au moment du siège de 1590 est tout à fait caractéristique et essentiellement différente de l'estampe de Tassin qui ne reproduit rien de l'appareil guerrier qui fait le charme du dessin de Chastillon.
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 +|**UCAL_$B769661_00000322**| PROMENADE ARCHÉOLOGIQUE A PROVINS (1er JUILLET 1912) L'Assemblée générale du 10 juin 1912 avait choisi Provins comme but de la promenade annuelle et fixé la date de cette excursion au Ier Juillet. Malgré que le temps n'ait pas été constamment favorable, pluie et éclaircies le matin, forte ondée de trois heures et demie à quatre heures et demie, l'excursion a été tout à fait réussie, tant Provins offre d'éléments d'intérêt, tant a été grande l'obligeance de nos collègues de la Société d'histoire et d'archéologie de Provins qui, à la demande de notre bureau, nous ont apporté leur concours empressé pour nous faire connaître les merveilles de leur pays. Ont pris part à l'excursion: M. Amiot, M. et Mme Bonnefoy, M. Etienne Charles, de Paris; M. et Mme Chatelin, Mlle Clavier, M. et Mme Cros, M. et Mme Dameron, de Corbeil; M. et Mlle Dubois, de Brunoy; M. Duclos, d'Essonne ; M. Dufour, de Corbeil; M. et Mme Fosse et leurs enfants, de Brunoy; M. Gérard, de Paris; M., Mme et Mlle Humbert, de Brunoy; M. et Mme Jarry, Mlle Jozon, de Corbeil; Mlle J. Lemalt, de Brunoy; M. Le Paire, de Lagny; M. et Mme Maurice Mainfroy, M. Paul Mainfroy, Mme Léon Mallet; M. et Mme Mariez, de Corbeil; M. et Mme Muller, de Brunoy; M. Prestat, de Paris; M. et Mme Robin fils, Mlle Vast, M. Vignat, de Corbeil. A part quatre de nos collègues arrivés par le chemin de fer de Paris et de Lagny, tous les excursionnistes, au nombre d'une quarantaine, étaient venus de Corbeil et des environs en automobile.
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 +|**UCAL_$B769661_00000323**| 103 - Au rendez-vous, fixé à onze heures sur la place Saint-Ayoul, M. Antheaume, président, M. Crappart, trésorier de la Société d'histoire et d'archéologie de Provins, nous attendaient; ils nous firent visiter les églises Saint-Ayoul et Sainte-Croix qui sont les deux plus curieux monuments de la ville basse. Nous ne pouvons entrer dans le détail de cette visite; cela dépasserait les limites qui nous sont assignées; il est cependant indispensable de noter que l'église Saint-Ayoul, au portail orné de superbes sculptures mutilées à la Révolution, a retenu notre attention qu'a judicieusement fixée sur les faits principaux, notre guide si érudit, M. Antheaume. Une partie de l'église, l'abside et le chœur, sert de magasins à fourrage, aux dragons de la garnison; ce qui reste, affecté au culte, contient des œuvres d'art remarquables: un beau calvaire, une remarquable statue de la Vierge du XVIIe siècle, de charmantes statuettes de la Renaissance qu'on attribue, tant elles sont fines et gracieuses, à Jean Goujon ou à Germain Pilon. On s'étonne de trouver, en partie désaffecté, un pareil édifice, classé comme monument historique, qui porte la trace très nette des époques où il a été construit et rebâti : XIº, XIII, XIV et xve siècles. A côté de Saint-Ayoul, la caserne de gendarmerie est établie dans l'ancienne sous-préfecture, vieux bâtiment restant d'un monastère de Bénédictins. L'église Sainte-Croix, construite au commencement du xvi° siècle, c'est-à-dire tout à fait à la fin de la période de l'architecture gothique, est remarquable par ses piliers en hélices et par ses chapiteaux; son portail de gauche, fort bien conservé, est un joli modèle d'un style qui finit dans une grâce un peu compliquée, annonçant déjà la Renaissance. En parcourant la ville, on lit avec intérêt les plaques placées sur les maisons pour rappeler le souvenir des hommes célèbres qui les habitèrent Hégésippe Moreau, qui fut typographe à Provins, dont il chanta la Voulzie, la ferme et la fermière, dans deux pièces bien connues qui sont des morceaux d'anthologie; Pierre Dupont, le chansonnier du XIXe siècle, lyonnais de naissance, qui vécut vingt ans à Provins où il composa la célèbre chanson la Vigne. « Ils n'en ont pas, ils n'en ont pas en Angleterre ! » Rose, le secrétaire de Louis XIV, dont la grande et belle écriture
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 +|**UCAL_$B769661_00000324**| - 104 figure, à la place de celle de son maître, au bas de toutes les pièces. officielles du temps. Tous les « Louis » qui signent les brevets, les édits, sont de la main de Rose, qui fut de l'Académie française ¹. A midi et demie, à l'hôtel de la Boule-d'Or, un excellent déjeuner, servi rapidement, nous réconfortait et nous mettait en état d'entreprendre la visite de la ville haute. Au dessert, M. Cros, viceprésident, a prononcé l'allocution suivante : « Mesdames, Messieurs, << Par ce que vous avez déjà vu, par ce qui vous a été dit vous saurez qu'il vous reste beaucoup à voir, et le temps nous est mesuré. << Ma modeste allocution sera donc brève, je m'efforcerai de ne parler, le plus vite possible, que de ce qui est essentiel. << Cette belle ville de Provins, nous ne pourrons en faire une visite approfondie, il nous faudrait plusieurs jours, et nous ne disposons que de 4 heures en tout; nous l'apercevrons donc seulement. << Mais nous sommes conduits par nos savants et obligeants collègues de la Société d'histoire et d'archéologie de Provins, M. Antheaume, son président, M. Crappard, son trésorier, M. Deforges, son archiviste et, avec eux, ce simple aperçu sera plein d'agrément et d'enseignements; il permettra à notre pensée d'embrasser tout ce que nos yeux n'auront pu voir, tant la science de guides aussi avertis, tant leur amour de ce pays, que leurs travaux font connaître, saura nous le faire comprendre et apprécier, dans son présent comme dans son passé. << Qu'ils veuillent bien accepter le témoignage de notre gratitude pour leur bonne confraternité, pour leur utile et précieux concours. « Vers le xiie siècle, Provins, capitale de la Brie, comptait, prétend-on, 60.000 habitants; c'était, en tous cas, une grande ville. << Depuis sa réunion au domaine de la couronne de France, sa population a beaucoup diminué puisqu'elle n'est plus aujourd'hui que de 8.000 habitants. << C'est en raison même de cette décroissance que tant de monuments anciens, publics et privés, ont été conservés dans cette admirable ville haute que nous allons parcourir tout à l'heure. 1. Cette particularité est très connue des érudits qui, en parlant de Rose, disent toujours le Secrétaire de la main.
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 +|**UCAL_$B769661_00000325**| - - 105 << En effet, la population diminuant, il n'a pas fallu, comme dans tant d'autres villes, à Corbeil par exemple, démolir les constructions anciennes pour en édifier de nouvelles, plus conformes au goût du moment. << La ville haute de Provins est restée à peu près ce qu'elle était au moyen-âge; on y voit encore la grange aux dîmes dont les substructions datent, dit-on, de Charlemagne ; une maison romane du xe siècle, parfaitement conservée, et les constructions fort anciennes qui entourent la belle place du Châtel. « C'est ce qui fait de Provins l'une des villes les plus curieuses de la région de Paris. << Au surplus, tout est à voir dans cette ville haute; il faudrait avoir le temps d'entrer dans chaque propriété privée. On a chance de rencontrer à peu près dans toutes, là une cave voûtée, à côté un vieux puits, plus loin un portail ancien, que sais-je encore, qui mérite de fixer l'attention des archéologues et des gens de goût que vous êtes. << Mais j'aurais tort de vouloir me substituer à nos guides. « Qu'on me laisse cependant dire un mot des plaques indicatrices que la Société d'histoire et d'archéologie a placées partout où existe un monument ou une ruine intéressante. « Ces plaques sont tout simplement des chefs-d'œuvre de concision et de clarté, elles font le plus grand honneur à l'esprit d'initiative et à la science de leurs auteurs. << Les remparts de Provins, avec leurs tours, leurs portes, leurs poternes, leurs échauguettes, la verdure, le lierre qui les ont envahis, sont bien les plus romantiques qui soient en France. << On les restaure ! << Ils perdront pour un temps leur charme de choses vétustes et usées, qui suscite le rêve, nous ramène en arrière dans un passé lointain, où nous nous complaisons, mais il fallait les conserver, les préserver de la destruction. << Je serai donc aujourd'hui, et pour cette fois seulement, avec les architectes, terribles restaurateurs, contre lesquels bataille si rudement mon ami, M. Etienne Charles, l'éminent critique d'art, qui nous fait l'honneur et le plaisir de prendre part à notre excursion. << J'espère que tout à l'heure, après avoir fait le tour de ces magnifiques remparts, qui sertissent comme de vieil argent et d'émeraude le splendide joyau qu'est la ville haute, il reconnaîtra avec nous que 1912. -- II. 8
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 +|**UCAL_$B769661_00000326**| - 106 la restauration entreprise était nécessaire, qu'elle constitue fois n'étant pas coutume l'Etat. - une un judicieux emploi des deniers de << En rentrant à Corbeil, faites un petit détour pour visiter la belle église de Rampillon, à quelques kilomètres avant Nangis. << C'est peut-être la plus belle église de la Brie; elle est bien trop importante pour le petit village de Rampillon, mais ce fut un pays prospère, que la Fronde ravagea, où se commirent les pires horreurs, et qui ne put jamais se relever. << Je termine par où j'aurais dû commencer, en vous remerciant, Mesdames, d'être si fidèles à notre société, à nos excursions que votre présence nous encourage à essayer de rendre chaque année plus intéressantes. << Mais trouverons-nous mieux, plus beau que Provins? Je me permets d'en douter. << Encore un mot. Saluons ensemble nos érudits et vaillants doyens, MM. Le Paire, de Lagny, et notre cher secrétaire général M. Adolphe Dufour, qui est heureux de voir marcher, dans la ligne qu'il lui a tracée, la société qu'il fonda, il y a vingt ans, avec MM. de Courcel et Aimé Darblay. << Tous ici nous savons que c'est à son esprit de suite, à sa ténacité, à son inaltérable dévouement qu'est dû le développement de notre chère société ». Cette allocution est saluée par des applaudissements sympathiques et unanimes. Dès une heure et demie, nous reprenions notre visite, toujours guidés par MM. Antheaume et Crappard, auxquels viendra se joindre bientôt leur collègue M. Desforges. Un coup d'œil, dans le vestibule de l'Hôtel-Dieu, sur un beau rétable de la Renaissance; il est finement sculpté, et on y voit encore la trace de la peinture et de la dorure qui l'ornaient autrefois, et nous arrivons au palais des comtes de Champagne, collège depuis les Valois. Ce qui subsiste encore de l'antique splendeur de ce bel édifice nous intéresse vivement, et nous montons à l'église Saint-Quiriace, imposante basilique du xire siècle, un échantillon, peut-être unique, de la transition du style roman au style gothique.
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 +|**UCAL_$B769661_00000327**| - - 107 Le vaisseau est magnifique, clair; le chœur est bordé d'un triforium roman du dessin le plus pur. M. Antheaume nous fait admirer les beautés de l'édifice, insiste sur les particularités si curieuses de l'architecture de transition; les renseignements qu'il nous donne, comme tous ceux que lui et ses collègues nous ont donnés pendant toute la promenade, intéressent vivement l'auditoire, dont l'attention ne se lasse pas un instant, et qui tire le plus grand profit d'une pareille visite. Nous voyons aussi la Tour de César, ou des Anglais, curieux spécimen de l'architecture militaire des xie et xiie siècles. De la plateforme supérieure, des créneaux qui sont au haut de l'édifice, la vue s'étend sur la plaine de Brie; on a à ses pieds toute la ville, haute et basse, avec ses vieux toits, sa ceinture de verdure. C'est ensuite une maison romane, dont la façade est parfaitement conservée ; c'est la place du Châtel toute bordée de vieilles maisons et de vestiges des monuments anciens, l'entrée de la rue couverte, le puits, la maison des Petits-Plaids. Chaque construction a son histoire que nous racontent nos guides; chacune de ces maisons repose sur des caveaux voûtés, reliés par des souterrains, en partie comblés; on sent qu'il existe sous nos pieds comme une mine de curiosités du plus haut intérêt, mais nous ne pouvons tout voir, pressés que nous sommes par le temps. Nous visitons ensuite la Grange-aux-dîmes, dont les deux étages, l'un à rez-de-chaussée, l'autre souterrain, sont soutenus par de beaux piliers aux curieux chapiteaux. On a installé, dans ces deux salles, un intéressant musée lapidaire où sont rangés et soigneusement étiquetés les pierres sculptées, tombes, et autres objets trouvés dans les fouilles, ou provenant de constructions démolies. A trois heures trois quarts, nous arrivons aux Remparts, et nous commençons la visite de la porte Saint-Jean, qui vient d'être l'objet d'une restauration intelligente. Mais la pluie, une grosse pluie d'été, se met à tomber, qui nous force à nous réfugier dans l'intérieur de la tour qui défendait la porte; nous avons tout le loisir, en attendant que la pluie soit calmée, d'étudier l'intérieur de cette formidable construction et de nous rendre compte des ressources qu'elle offrait pour la défense de la ville, aux temps des archers. Avec une éclaircie, nous sortons de notre retraite, et nous nous
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 +|**UCAL_$B769661_00000328**| - - 108 engageons dans les fossés des remparts, mais la pluie reprend et gêne singulièrement notre promenade. Nous admirons néanmoins, malgré le mauvais temps, les tours, les portes, les échauguettes, tous les détails de ces fortifications imposantes et belles. Le fossé est rempli de plantes, d'arbustes et de verdure; le lierre s'accroche aux murailles, les glacis sont plantés d'ormes que la Société archéologique de Provins a sauvés du vandalisme du conseil municipal, qui voulait les abattre pour les vendre, sous prétexte que ces arbres « ne profitaient plus, et allaient périr >>. Tout cela forme un ensemble saisissant, la verdure donnant à toutes ces vieilles choses une beauté, une splendeur un peu théâtrales peut-être, mais profondément émouvantes. Les remparts dénudés de Carcassonne, ceux d'Aigues-Mortes ont passé un mauvais quart d'heure ; les comparaisons que chacun faisait n'étaient pas à leur avantage, mais sans doute nous laissions-nous aller à un petit sentiment d'envie en pensant que là-bas un chaud soleil du midi inondait ces remparts d'une lumière de gloire, pendant que, sous l'ondée, nous pataugions dans la boue du fossé, des fortifications et des belles promenades qui les prolongent. Et nous rentrions en ville sous un ciel noir, inclément, traversant la propriété que M. Garnier, un habitant de Provins, a laissée à la ville pour faire, du parc une promenade publique, et de la maison une bibliothèque de la ville et un petit musée. Et nous faisons un dernier tour en ville, voyant les débris de l'ancien hôtel de ville Renaissance, et quelques édifices modernes. L'heure du retour a sonné; nos collègues qui rentraient à Paris par le train nous ont quittés à la porte Saint-Jean; nous retrouvons les automobiles qui nous ramènent dès sept heures à sept heures et demie à Corbeil. Personne en rentrant n'a fait le crochet indiqué par le président pour voir l'église de Rampillon; on était fatigué par une journée si bien remplie, et le temps, bien que rasséréné, n'était pas fort engageant ; mais on ira à Rampillon une autre fois, car chacun s'est promis de retourner individuellement à Provins; on veut le revoir, visiter bien des curiosités que le temps trop court dont on disposait a obligé de négliger. Et puis où irons-nous l'année prochaine ? A Sens, disent les gens bien informés, si l'Assemblée générale de la Société en décide ainsi au printemps prochain. L'Abeille de Seine-et-Oise.
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 +|**UCAL_$B769661_00000329**| QUATRE LETTRES AUTOGRAPHES DE JACQUES BOURGOIN DE CORBEIL (1652) Nous avons eu à plusieurs reprises l'occasion de nous occuper ici-même de Jacques Bourgoin (¹), cet enfant du peuple, né à Corbeil vers 1585, et qui, par son mérite, atteignit un rang élevé dans les armées du Roi. Il servit sous Henri IV, Louis XIII et Louis XIV et eut l'occasion de rendre des services importants qui furent signalés dans des lettres Royales qui sont conservées dans nos Archives de la ville de Corbeil. Quand Henri IV eut définitivement conquis son royaume et qu'une ère de paix succéda aux longs troubles de la Ligue, Bourgoin, qui n'aimait pas l'inaction, obtint du Roi la permission d'aller servir en Suède. Là il devint Colonel de la Garde Royale sous les Rois Charles IX et Gustave-Adolphe, et pendant les 16 années qu'il resta dans ce pays, il guerroya sans cesse et rendit des services éminents qui furent hautement reconnus par Charles IX et GustaveAdolphe. Les Archives de Corbeil possèdent une série de lettres de ces deux monarques dans lesquelles ils font l'éloge de Jacques Bourgoin et de ses qualités militaires et reconnaissent les grands services qu'il a rendus à leur pays. Revenu en France vers 1624, Bourgoin, ou plutôt M. de Corbeil, ainsi qu'on l'appelait toujours, reprit du service et entra au régiment de la Tour, comme premier Capitaine, puis il devint Lieutenant- (1) Un condamné à mort au XVIII siècle. Jacques Bourgoin, 1585-1661. Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, année 1900, page 1 à 15, avec gravure.
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 +|**UCAL_$B769661_00000330**| - - J10 Colonel de ce même régiment et passa plus tard, avec le même grade, au régiment de Gévaudan. Nous ne suivrons pas ici M. de Corbeil dans sa carrière militaire qui fut particulièrement brillante, notamment en Italie, au siège et à la prise de Cazal, nous dirons seulement que rentré en France après de glorieuses campagnes, il fut nommé par Louis XIV gouverneur de Corbeil, sa ville natale. Ce n'était pas là un poste de repos, car survinrent les troubles de la Fronde pendant lesquels, à cause de son pont sur la Seine, la ville de Corbeil avait une grande importance stratégique. Bourgoin eut alors à lutter contre des difficultés et des périls sans cesse renouvelés. C'est à ce moment, en 1652, au plus fort des troubles, que notre Bourgoin, déjà âgé, fit montre d'une grande énergie et se tint à la hauteur des circonstances; il en fut remercié plus tard. Pendant ces jours difficiles, il se tenait en rapports avec le Tellier, ministre d'Etat de la guerre, qui lui envoyait les ordres du Roi et recevait ses rapports. Grâce à d'aimables obligeances, nous avons eu la bonne fortune de trouver aux Archives du Ministère de la guerre quatre lettres de Bourgoin adressées au ministre le Tellier en 1652. Trois de ces lettres sont autographes, la quatrième est en copie. Ces lettres sont une heureuse contribution, non seulement à la biographie de notre compatriote Bourgoin, mais encore à l'histoire générale de Corbeil, qui, elle aussi, a tant souffert pendant cette période si troublée de la Fronde; c'est pourquoi nous nous faisons un devoir d'en faire profiter notre bulletin (¹). Monseigneur, Ire LETTRE J. Bourgoin de Corbeil à le Tellier de Corbeil, le 4 juillet 1652. A. D. (autographe). J'ai reçu l'ordre du roy qu'il vous a plu menvoyer par un vallet de pié du roy, nomé Le Faivre, qui ma rendu ledit ordre le 3 de ce mois a minuit. Je recevrai le regiment de Carignan et le ferai loger (1) J. Bourgoin n'était pas un lettré et, à son époque, l'orthographe était chose négli geable surtout pour un militaire; nous donnons donc ses lettres telles qu'elles sont, mais avec quelques rectifications nécessaires pour la clarté du texte.
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 +|**UCAL_$B769661_00000331**| III dès ausytot quil arrivera. J'ai dit au comis de la munision quil tienne du pain tout prest, mais je vous dirai, monseigneur, que la plus grande partie de habitans s'en vont fuir à Paris avecque leur famille, et quils ont tous vendu leur vin durant le siège d'Estampes, de sorte que je ne les puis faire subsister, sy vous ne me permetez que l'on prene du vin des bateaux qui passent souz les ponts, et qui vont à Paris. Les deux compagnies suisses qui sont issy ne peuvent être payés sur l'arest du conseil, quil vous a pleu leur donner, parsequils ne trouvent personne par les villages; ils font travailler leurs soldatz aux fortificasions de ceste ville et a la rupture du pont d'Essonne, et à relever les guez de la rivièrre d'Estampes, et pour ces travaux, ils ont pris, de leur autorité, et contre ma vollonté, quatre vingt et tant de livres des marchands et trois ou quatre poinçons de vin, que jai prié les marchands de donner, ce qu'ils ont fait de bonne vollonté pour le vin; il vous plaira, Monseigneur, de m'ordonner comme j'an dois uzer pour faire subsister cette garnison, c'est la prière très humble que je vous fais et de me croyre, s'il vous plait, Monseigneur, Vostre très humble et plus obéissant serviteur, BOURGOIN, de Corbeil. Il vous a plu d'ordonner aux habitans de ceste ville de payer six mille livres sur leur taille, les collecteurs n'en peuvent rien tirer, tellement que l'on ne peut rien réparer de mille choses qu'il y a à faire en ceste ville. Je ne puis avoir recours que aux Suisses, mais ils ne veulent rien faire sans argent. C'est pour chacune Compagnie de Suisses quils, ont quatre vingt et tant de livres, ce qui monte a huict vingt livres et plus. Archives du Ministère de la Guerre, Vol. 134. P. 36. Monseigneur, 2me LETTRE J. Bourgoin de Corbeil à le Tellier de Corbeil le 8 juillet 1652. (autographe). Je vous donne advis comme il y a quatre jours qu'il y a trois régiments aux fauxbourgs de ceste ville, qui desolent tout le païs ; ils
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 +|**UCAL_$B769661_00000332**| 112 ont eu ordre, de Mr de Monbas, de s'en aller se saizir du poste de Charenton; il n'ont pas voullu recognoitre les ordres de Mr de Monbas, et ce qui les oblige à demeurer issy, c'est quils ont pris neuf bateaux à une lieue de ceste ville, qui descendaient, dont il y en a sept chargés de vin, qu'ils ont faict aborder de leur costé et en ont faict décharger en profusion plus de six vingt piesses, dont leurs soldatz sont tous les jours ivres, et qui gastent le reste des blés de ce païs; et le vin qui reste aux marchands, ils leur demendent quatre pistolles de la piesse, sinon ils menacent ces pauvres marchands de gaster le reste de leur vin, lorsquil partiront. Cest messieurs de Bussy, de Vers et de la Roque qui font ce trafic là. Il vous a plu de m'envoyer un ordre du Roy, par lequel il m'ordone d'arester tous les bateaux qui voudront aller à Paris, je le ferai, et puisque je suis, Monseigneur, vostre très humble et plus obéisant serviteur, Monseigneur, BOURGOIN, de Corbeil. Archives du Ministère de la guerre, 3me LETTRE Vol. 134. P. 63. J. Bourgoin à Corbeil à le Tellier. de Corbeil, le 15 juillet 1652. (non autographe). Ayant veu l'ordre du Roy du 6 du courant par, lequel il m'est déffendu de plus faire fournir de pain aux ouvriers quy travaillent aux fortifications de ceste ville et à rompre les ponts et bons guez de la rivière d'Essonne, quy sont en grand nombre, à quoy je n'ay moïen de satisfaire que par le moïen du pain de munition qu'on peult donner aux ouvriers, parce que, pour six mil livres quy ont esté ordonnées estre imposez sur la taille des habitans de ceste ville pour subvenir aux fortifications, on n'en a pu tirer aucune chose, attendu que la plus part des dits habitans sont absens, et quant a ce qui est de la rupture des dits ponts et guez, il na esté pourveu aucune subsistance des ouvriers, ce qui est absolument nécessaire, d'autant plus que si l'on m'envoye ordre d'envoyer les cinq cannons que M. Le mareschal de Turenne a laissé icy, on ne le pourra faire sans faire travailler aux dictz pontz, ce qui faict que j'attendray sur
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 +|**UCAL_$B769661_00000333**| 113 le tout l'honneur de vos commandemens, et vous suplie très humblement de vouloir donner ordre au munitionnaire de fournir le pain aucdits ouvriers, quy est la moindre chose qu'on leur puisse donner, estant, Monseigneur, Vostre très humble et très obéissant serviteur, BOURGOIN, de Corbeil. Archives du Ministère de la guerre, Vol. 134. P. 87. 4me LETTRE J. Bourgoin de Corbeil à le Tellier. de Corbeil le 4 août 1652. Monseigneur, (autographe). Je vous dirai comme le régiment de Carignan est entré en ceste ville le 27 juillet, après que partie des habitens se sont opozés aux ordres du Roy, jusque à me vouloir jeter dans l'eau et prests à mettre le feu dans ma maison, n'eust esté les suisses qui sy opozèrent; il est vray, monseigneur, qu'il y a issy de bons habitans, mais parmy ces bons, il y en a de mauvais français ; j'en ay nomé quelques uns à Mr de Monbas. Le régiment de Carignan est de trois cent quatre vingts hommes, dont il y en a plus de la moitié de désarmés ; ils ont cent soisente et dix chevaux ; ceste pauvre ville est désolée; sy vous n'en avez pitié, il ny a pas trente habitans dans la ville qui puissent nourir ces soldatz. Vous m'avez ordonné, et monseigneur le maréchal de Villeroy, de faire travailler incesament aux fortifications de ceste place, ce que j'ai faict et n'ayant pas un sol pour ce travail, j'ai esté contrint de prendre des marchans mille ou douze cens livres que j'ai faict mettre entre les mains d'un eschevin de ceste ville, qui les distribue tous les jours à cinquente suisses, à vingt sols par jour pour chacun de ceux qui travaillent, et comme le régiment de Carignan ne peut tirer de ceste ville leur subsistence, ils la veullent prendre sur les marchandises qui passent souz les ponts de ceste ville. Je leur ay dit que cella ne se pouvoit sans ordre du Roy, de sorte qu'il est passé ce jourdhy quarente cinq a cinquente bateaux chargés de vin pour Paris, que les soldatz du régiment de Carignan voullaient piller ; je suis monté à cheval pour les en enpaicher, tel-
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 +|**UCAL_$B769661_00000334**| - - 114 lement que les marchans ont donné tous ensemble cent et quelques pistolles qui ne seront distribués que par vostre ordre, et sy vous plaît, Monseigneur, d'etablir issy un comis pour recevoir les droits du Roy, je feré tout ce que vous m'ordonnerès, et puis que je suis véritablement, monseigneur, Vostre très humble et plus obeissent serviteur, BOURGOIN, de Corbeil. Monseigneur, depuis ma lettre escrite, les officiers du régiment de Carignan me sont venu trouver me demender leur subsistance pour empaîcher les désordres qu'ils faisoient par la ville; je leur ay donné l'argent que ces marchans avait donné, comme il appert par la quitence que je vous envoye. Archives du Ministère de la guerre, Vol. 134. P. 182.
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 +|**UCAL_$B769661_00000335**| BIBLIOGRAPHIE (1912) ALLORGE (Paul). -Seine et Oise artistique et pittoresque. Cartes postales représentant les anciens monuments, églises, châteaux, maisons, halles, abbayes, calvaires, croix de cimetières, etc, etc. Collection départementale divisée en 5 séries de 250 vues chacune; prix de chaque série: 10 fr. BEAUCHAMP (O.). - L'Ile-de-France, par Octave Beauchamp, ouvrage publié avec la collaboration de MM. Allorge, Dumazet, etc. Paris, imp. Paul Dupont (Clichy), 1910. Un vol. in folio de 312 pp. avec gravures et planches en couleurs et en noir. ---- Collection du Tour de France. Monographies régionales. BLOCH (M.). Blanche de Castille et les Serfs du Chapitre de Paris, par Marc Bloch. Paris, Champion, 1911. Plaquette in-8° de 53 PP. - Extrait du tome XXXVIII des Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris. - COCHIN (Claude). — La chapelle funéraire des Arnault à Saint-Merry de Paris, et le tombeau du marquis de Pomponne par Bartholomeo Rastrelli, par Claude Cochin, ancien élève de l'Ecole française de Rome. Paris, Champion, 1912; plaquette in-8° de 32 pp. COCHIN (Denys). —―― Quatre Français : Pasteur, Chevreul, Brunetière, Albert Vandal, par Denys Cochin, membre de l'Académie française. Paris, 1912; un vol. in-16. - — - COLIN (E.). La Beauce, par Elicio Colin, professeur au Lycée de Melun. Melun, impr. administ., 1912. Plaquette in-8° de 24 pp. Musée pédagogique. Service des projections lumineuses.
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 +|**UCAL_$B769661_00000336**| 116 COCHIN (Henry) Lamartine en Flandre, par Henry Cochin, député Paris, Plon, 1912; un vol. in-8° avec huit gravures du Nord. hors texte. - Ce livre, écrit par un maître, nous fait connaître une période presque inconnue de la vie de notre grand poëte, alors que, tout jeune, il s'essayait à entrer dans la vie politique en se présentant aux électeurs du Nord, en vue d'obtenir un siège à la chambre des députés. M. H. Cochin a su tirer profit de documents inédits et surtout de correspondances diverses pour raconter les péripéties de cette campagne électorale, éclairée par de nombreuses anecdotes. Le sous-préfet de Dunkerque joua un rôle très important dans cette affaire d'élection, et il est intéressant pour nous de savoir que ce fonctionnaire, nommé Androphile Randouin, était originaire de Corbeil où sa famille a encore des descendants. - CLOUZOT (Henri). La toile peinte en France. La Manufacture de Jouy 1760-1843. - Versailles, Bourdier, 1911. Deux vol. in folio, avec 100 planches en couleurs et en camaïeu. COURCEL (V. de). - L'église de la Ferté-Alais, par Valentin de Courcel, archiviste-paléographe. Paris, 1912. Plaquette in-8° de - 52 pp. avec des notes justificatives. Important travail extrait du Bulletin monumental et enrichi de nombreuses photographies de l'auteur. Il en a été fait un très beau tirage à part. DELPLANQUE (l'abbé A.). -Les femmes de Port-Royal, T. I; par l'abbé Albert Delplanque, docteur ès-lettres, professeur aux Facultés Catholiques de Lille. Paris, Lethielleux, 1912. Un vol. in-12 de 139 PP. --- DUFOUR (A.) De Corbeil à Paris. L'ancien Coche d'eau, les diligences, les bateaux à vapeur, le chemin de fer, par A. Dufour, conservateur du Musée Saint-Jean de Corbeil. Extrait du Bulletin de 1912 de la Société historique de Corbeil, Etampes et Hurepoix, in-8°. Il y a un tirage à part de 16 pages. DUMONT (C.). Notice géographique et historique sur la commune de Chailly-en-Brie (Seine-et-Marne), rédigée par Charles Du-
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 +|**UCAL_$B769661_00000337**| - - 117 mont. Coulommiers, imp. Brodard, 1912. Plaquette in-12 de 23 pp. avec gravures. FORT (Paul). Montlhéry-la-Bataille. Ballades françaises, xIII® S. ― FORTEAU (Ch.). - - Etampes, La paroisse de Saint-Martin d'Etampes, par Charles Forteau, conservateur du musée d'Etampes. 1912; un vol. in-8° de 79 pp. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil-Etampes, années 1911 et 1912. Tirage à part à 30 ex. Ce n'est ici que la première partie d'un travail très intéressant pour la région d'Etampes, et qui sera continué dans les bulletins ultérieurs de la Société. - GRISELLE (Eugène). — Etat de la maison du roi Louis XIII, de celle de sa mère, Marie de Médicis, de ses sœurs Christiane, Elisabeth et Henriette de France, de son frère Gaston d'Orléans, comprenant les années 1601 à 1665. Paris, P. Catin, 1912. Un vol. in-8° de VIII-409 pp. - - · LEFEVRE-PONTALIS (G.). Le domaine de Jean-Jacques, par Germain Lefèvre-Pontalis. gravures. Paris 1912. Plaquette in-16 de 14 pp. avec Edition spéciale de la Revue hebdomadaire. LEGRAND (M.). - Essai sur les monnaies d'Etampes, par Maxime Paris, 1912. Un vol. in-8° de 53 pp. avec 3 planches de Legrand. monnaies. Extrait de la Revue numismatique de 1912, p. 236. Ouvrage intéressant et très bien fait, qui fait connaître les différents types de monnaies frappées à Etampes depuis les Gaulois et pendant tout le Moyen-âge. ― LEGRAND (Maxime). La plus ancienne vue d'Etampes, XVIe siècle. In-8° de 7 pages avec une gravure hors texte représentant Etampes au XVIe siècle. Extrait du Bulletin de la Société historique de Corbeil-Etampes, année 1912, tirage à part. - LESORT (A). Archives départementales de Seine-et-Oise. Répertoire numérique de la Série C. Administrations provinciales, par André Lesort, Archiviste départemental, avec la collaboration de
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 +|**UCAL_$B769661_00000338**| 118 - M. Monira, commis aux Archives. - Versailles, imp. coopérative La Gutenberg, 1912. Plaquette grand in-4º de 51 pp. LESORT (A.). Rapport sur le service des Archives départementales, communales et hospitalières, par André Lesort, Archiviste de Seine-et-Oise. - Paris, 1911-1912 (Imp. P. Dupont). Plaquette in-8° de 45 PP. - MEUNIER (S.). Géologie des environs de Paris, description des terrains et énumération des fossiles qui s'y rencontrent, suivie d'un index des localités fossilières, par Stanislas Meunier, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc, etc. Poitiers, imp. Roy; Paris, Baillières, 1912. Un vol. in-8° de 540 pp. avec figures et carte en couleurs. MOTTHEAU. Brunoy, esquisse historique, par Charles Mottheau, membre et lauréat de plusieurs Sociétés savantes. 2º partie, Seigneurs et Seigneuries. - Montdidier, imp. Bellin, 1911. Un vol. in-8º de 147 pp. illustré de nombreuses gravures. Publication de la Société historique et archéologique de Corbeil, Etampes et Hurepoix, mémoires et documents T. VIII et X. Paris, librairie Picard. PAGÈS (G).— Histoire sommaire de la France, des origines à nos jours. Paris, 1912. Un vol. in-16. - -- PIERRE L'ERMITE. A la mémoire de Sainte Geneviève et en l'honneur de son quatorzième centenaire, 3 janvier 1912, par Pierre l'Ermite (pseudonyme), 512-1912. - Paris, Weibel, 1912. Abrégé de la Vie admirable de Sainte Geneviève. PIGEON (J.). - Les baux à ferme en Brie et spécialement dans le canton de Montereau (Seine-et-Marne). Thèse par Jean Pigeon, Dr en droit. Saint-Amand, imp. Bussière, 1912. Un vol. in-8° de 255 PP. PILON (E). - - Sites et personnages, par Edouard Pilon. - Paris, 1912. Un vol. in-16 de 363 pp. Une forme de piété littéraire. vies. Voltaire en Hollande. c --- - Poussin aux Andelys. La maison des SylRousseau à Ermenonville. POUAN (Dr B.). - Vie de la Vénérable mère Marie Poussepin, née
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 +|**UCAL_$B769661_00000339**| -- - 119 à Dourdan (S.-et-O.), fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Présentation de la Sainte-Vierge. vol. grand in-8° de 584 pp. Portraits, vues de Dourdan, Sainville, etc. - Paris, Lethielleux, 1894. Un SAILLARD (G.).— Florian, sa vie, son œuvre, par Georges Saillard, Docteur ès-lettres, professeur au Lycée de Tarbes. - Un vol. in-8° raisin de 325 PP. SAINT-PERIER (DE). Découverte d'une roche à Petroglyhes, à Moulineux (S.-et-O.), par le Dr René de Saint-Périer. - Le Mans, 1912. Plaquette in-8° de 8 pp. Extrait du Bulletin de la Société préhistorique française. Etude lue dans la séance du 28 Décembre 1911. Saint-Périer (de). - Pièces paléolithiques de la grotte de Lespugne (Haute-Garonne), par le Dr René de Saint-Périer, Dr en médecine. - Paris, 1912. Plaquette in-8°. Extrait des bulletins et mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris. - SAINT-PERIER (DE). Fouille de la grotte des boeufs, à Lespugne (Haute-Garonne), par le Dr René de Saint-Périer. Le Mans, 1912. Plaquette in-8° de 22 pp - - Extrait du Bulletin de la Société préhistorique française, séance du 25 juillet 1912. - SERBAT (L.). Château-Landon, Ferrières-en-Gâtinais, notes archéologiques par Louis Serbat, ancien élève de l'Ecole des Chartes, secrétaire général de la Société française d'Archéologie. 1911. Plaquette in 8° de 22 pp. avec gravures. Extrait du Bulletin monumental, année 1910. ------ Caen, SÉRIS (H. L. L.. Sceaux depuis trente ans 1882-1912. Les municipalités successives; ses œuvres d'assistance et de prévoyance sociales, Félibres, cigaliers; territoire, population, industrie, commerce, etc, etc, par un vieil habitant de Sceaux, H. L. L. Séris. Sceaux, 1912. Un vol. in-8° de 352 pp. avec gravures et portraits. - VIRÉ (C.) - Cupules, pieds humains, menhirs, polissoirs des environs de Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne), par Camille Viré. — Le Mans, Monnoyer, 1912. Plaquette in-8° de 8 pp. avec 6 figures.
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 +|**UCAL_$B769661_00000340**| -- - 120 ANONYMES Catalogue des monnaies, jetons et médailles du musée municipal d'Etampes, fondé en 1875. 1er fascicule Monnaies antiques avant J. Chr.- Etampes, Lecesne, 1911. Un vol. in-4º de 219 pp. avec planches de monnaies. Société d'instruction et d'éducation populaires du canton de Sceaux. Exercices de 1911-1912. - Sceaux, Siège social, 1912. Plaquette in-16 de 40 pp. Chambre de Commerce des arrondissements de Corbeil et d'Etampes. Bulletins trimestriels, 1911 (11° année). Corbeil, imp. Crété, in-8°. - Indicateur (l') des commerçants, fabricants etc. de Paris et de sa grande banlieue. - Paris, 1912 (49° année). Indicateur (l') des fêtes, foires, marchés et marchés-francs de Paris et de sa grande banlieue, avec la désignation des gares de départ et d'arrivée, etc. etc. Paris, 1912. (10° année). PÉRIODIQUES La Liberté, journal quotidien de Paris. Dans son No du 19 juillet 1912, ce journal a publié un charmant article de M. Etienne Charles, l'un de ses rédacteurs, sous le titre de Provins, la ville des cryptes. M. Etienne Charles avait bien voulu prendre part à l'excursion de notre Société à Provins, le 1er juillet 1912, et, avec sa grande compétence artistique, il nous avait fait apprécier les nombreuses curiosités que renferme cette si intéressante ville de Provins. C'est cette visite qui a inspiré à M. Etienne Charles sa belle notice de la Liberté, dans laquelle il fait valoir, avec son talent habituel, tout ce que nous avions admiré avec lui. C'est une page savante qui donne un grand relief à notre excursion dans la ville des cryptes.
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 +|**UCAL_$B769661_00000341**| 121 - Almanach-annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes pour 1912. - Corbeil, imp. Crété. Un vol. in-8° avec gravures en noir et en couleurs. La voix de Sucy, journal hebdomadaire, politique, littéraire, agricole, sportif; tribune libre, organe de l'union et de la concentration républicaine de Sucy, Ire année, Nº 1. — Mars 1912. - In-folio à 5 col. de 4 pp. Brunoy, imprimerie Müller. Mémoires de la Société d'Agriculture du département de Seineet-Oise, du 7 octobre 1910 au 8 octobre 1911. - Versailles, Aubert, 1911; in-8° de 230 pp. La fondation de cette société remonte à 1798. Le Courrier de Seine-et-Oise, organe républicain de VilleneuveSaint-Georges et des cantons de Boissy-St-Léger et de Lonjumeau, paraissant le samedi, ire année, No 1; 16 décembre 1911. In-folio à 5 colonnes, 4 pages. — Imprimerie Dumont à Villeneuve-St-Georges. --- La petite gazette Versaillaise, organe de défense des intérêts généraux de la ville de Versailles et du département de Seine-et-Oise, Ire année, Nº 1; 19 mai 1912. Publication hebdomadaire illustrée, absolument indépendante, paraissant le dimanche. Grand in-4° à 3 colonnes. Versailles, imp. Guillot. L'Abeille de Seine-et-Oise pour les arrondissements de Corbeil et d'Etampes paraissant le jeudi et le dimanche. - 1912, 102° année. Corbeil, imp. Crété. L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain paraissant le dimanche, 33º année, 1912. 4 pages, grand format. Corbeil, imp. Drevet. Le Semeur, journal départemental, hebdomadaire, organe des intérêts économiques de Seine-et-Oise, 1912, 7° année. Journal à 6 pages publié à Versailles. Annuaire de Seine-et-Oise pour 1912. in-8°. - Versailles, Cerf, grand 1912. II. - 9
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 +|**UCAL_$B769661_00000342**| 122 - La Semaine religieuse du diocèse de Versailles, 8° année. Versailles 1912, pet. in-8° (hebdomadaire). La Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 14° année, 1912, in-8° gravures. Publiée à Versailles par la Société des sciences morales. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Mémoires, T. XXXII, 1912, in-8°. Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin, 18 année 1912. Mémoires, T. X, vol. in-8° gravures. Paris, Picard, libr. 82, rue Bonaparte. Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1912. Bulletin, T. XXXIX. Mémoires, T. XXXVIII, in-8°. Champion. Société historique et archéologique du Gâtinais, 1912. Annales, T. XXX. Fontainebleau, imp. Bourges. Paris, Dans le 1er et le 2° trim. de 1912, sous la signature de M. Estournet, les Annales ont publié une notice sur les seigneurs de Nemours; on y lit aux pages 128 et 129 quelques détails sur St-Spire et St-Guenault de Corbeil, sur la commune de Courcouronne etc., etc. Notre Bulletin Catholique d'Essonnes, 5° année 1912. Flers (Orne), Imprimerie Catholique. Bulletin de l'Union familiale du Canton de Corbeil, 2° année 1912. Publication mensuelle; dans chacun de ses Nº, depuis Juin 1911, il est donné un article historique sur l'histoire de Corbeil. Le Messager de Villeneuve Saint-Georges et des environs, organe indépendant et hebdomadaire. In-folio à 5 colonnes, 4 pp. Le journal de Brunoy, organe des intérêts communaux de Brunoy, Villeneuve Saint-Georges, Montgeron, Crosnes etc., etc., etc. Journal hebdomadaire in-folio, à 5 col. 4 pp.
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 +|**UCAL_$B769661_00000343**| CHRONIQUE LE CHATEAU DE DRAVEIL Les anciens et beaux domaines de nos environs disparaissent l'un après l'autre, et ceux qui restent sont voués à la destruction dans un avenir plus ou moins prochain. Après tant d'autres, c'est le Château de Draveil qui subit le sort commun. Les derniers propriétaires l'ont gardé pendant plusieurs années sans pouvoir trouver un acquéreur qui l'aurait conservé dans son état actuel, alors ils ont dû accepter les propositions qui leur étaient faites. Voici, d'après la Revue Art et Décoration, la destination future du Château de Draveil. Une Coopérative de 400 ouvriers ayant réuni une somme de 600.000 francs, vient d'acquérir le Château de Draveil, avec son parc dessiné par Lenôtre et la magnifique avenue de Tilleuls qui fait face à la grille monumentale par laquelle on accède à la propriété. Dans le parc, 400 maisons seront construites, tout en respectant le décor environnant dont les sites principaux sont réservés comme espaces libres affectés à la collectivité. Le Château deviendra la maison commune; dans les dépendances, seront installés des magasins alimentant le nouveau village, et déjà un restaurant coopératif reçoit, le dimanche, les secrétaires qui viennent reconnaître le terrain et combiner leurs projets d'installations diverses. La situation de ce domaine est en effet bien tentante, placé qu'il est entre la forêt de Sénart et la Seine, en face de la station de Juvisy, avec un pont sur la Seine qui y donne accès. A peine 20 kilomètres séparent Draveil de Paris. Le Château de Draveil a des origines très anciennes, mais il a été reconstruit par le fermier-général Marin-Delahaye qui créa le parc et l'embellit de parterres,
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 +|**UCAL_$B769661_00000344**| - -- 124 de quinconces, de bassins et bosquets, ornés eux-mêmes de statues et de groupes dûs aux grands artistes de ce temps, Girardon, entre autres. A la fin du XIX• siècle, le Château de Draveil était habité par la famille de M. Dalloz, le jurisconsulte bien connu pour ses ouvrages de droit. LA FÊTE DES ÉCOLES a ESSONNES le 21 juillet 1912 Corbeil ayant eu sa fête des Ecoles en 1911, Essonnes ne pouvait rester en arrière; il a donc, lui aussi, célébré la fête des Ecoles le 21 juillet 1912. Le programme, très chargé d'ailleurs, est à peu près le même que celui de la fête de Corbeil, mais beaucoup plus amplifié. On y trouve la retraite de la veille, tous les détails d'un nombreux cortège, son itinéraire, ses divers arrêts; un char allégorique : la République protégeant les Ecoles, l'Harmonie, la Fanfare, les Pompiers, les Gendarmes, les Sociétés avec leurs bannières, groupes de jeunes filles d'Essonnes et des environs; puis une excursion dans le passé : Héraut d'armes, porte-étendard, trompettes; Charlemagne, le premier des Escholiers de France, entouré de guerriers francs à pied et à cheval, gardes, seigneurs de la Cour, Escholiers; ensuite on saute jusqu'à François Ier, qui continue le cortège avec sa Cour, ses seigneurs et son Bouffon; la foire du Lendit avec 25 personnages ; et encore les jeux Floraux, la Cour d'Amour, quêteurs à pied et à cheval. Vin d'honneur, discours, concert, etc., etc., etc. Le tout terminé par un grand bal avec tombola. COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE GRANDE BANLIEUE. LIGNE DE CORBEIL A MILLY. - Le 8 juin 1912 a eu lieu l'ouverture de la section Corbeil-Milly, de la ligne départementale d'Etampes à Maisse, Milly et Corbeil. La ligne Corbeil-Milly dessert les stations suivantes: au départ de Corbeil-gare P. L. M,, Hôtel de ville de Corbeil, Chemin du bas-Coudray, le PressoirPrompt, le Plessis-Chenet, Montceaux, Auvernaux, Nainville-les-Roches, Soisysur-Ecole, Dannemois, Courances, Moigny et Milly. La distance entre Corbeil et Milly est de 27 kilom. Il y a trois trains par jour dans chaque sens. Le prix du trajet simple entre Corbeil et Milly est de 2 fr. 15 en ire classe et de 1 fr. 75 en 2°.
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 +|**UCAL_$B769661_00000345**| -― - 125 LOUIS ROBERT Les journaux de Paris ont publié, à la date du 10 juin 1912, la note suivante : « On a inauguré hier, à Vernouillet, près de Dreux, un monument « élevé à la mémoire de Louis Robert (1761-1828), l'inventeur de la << machine à papier continu. Le panégyrique de Robert a été pro- << noncé par M. Putois, membre de la Chambre de commerce de << Paris >>. Cette cérémonie d'inauguration nous cause un vif plaisir, elle nous prouve que la mémoire du grand inventeur que fut Louis Robert commence heureusement à sortir de l'injuste oubli où elle était tombée. L'on sait que c'est à la papeterie d'Essonnes qu'il a inventé cette belle machine qui devait amener une si grande révolution dans l'industrie du papier et dans celles qui en dépendent. C'est là, à Essonnes, qu'il en fit les premiers essais et qu'il continua à la faire fonctionner en y apportant les perfectionnements successifs que l'expérience lui suggérait. Louis Robert a habité Corbeil et Essonnes où déjà une rue porte son nom. Louis Robert n'a pas profité personnellement du fruit de son admirable invention; après des revers immérités, il fut réduit, pour vivre, à se faire instituteur, et c'est à Vernouillet, aux portes de Dreux, qu'il vint diriger une petite école ; c'est là qu'il vécut les dernières années de sa vie et qu'il mourut le 8 août 1828. Son corps repose dans le modeste cimetière de cette commune, c'est pourquoi le monument qu'on vient d'élever à sa mémoire a été érigé à Vernouillet. A. D. LE CHATEAU FRILEUX. - ETUDE TOPOGRAPHIQUE --- Ce nom, absolument oublié à Corbeil, évoque en moi de doux souvenirs d'enfance. Maintenant que notre bonne ville de Corbeil est à peu près débarrassée de son enceinte de murailles, elle s'étend au dehors un peu partout; non contente de profiter des grands espaces libres de la Prairie de St-Jean pour s'élargir de ce côté, elle s'est encore allongée sur les bords de la Seine, rive droite et rive gauche. Sur cette der-
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 +|**UCAL_$B769661_00000346**| -- 126nière, en amont du pont, se trouvait le quai de l'instruction, appelé depuis quai Bourgoin'. Il y avait peu d'habitations sur ce quai, la dernière maison était la propriété Digues, située à l'angle de la rue de la Triperie, à la suite venait le mur du jardin de la Quarantaine, encore existant. Un peu plus loin se trouvait une porte du Chantier Jassenne, par laquelle on rentrait les bois de charpente qui arrivaient par le fleuve. Après c'était la campagne; on suivait le chemin de hâlage qui n'était borné que par des champs. C'était une jolie et agréable promenade, fréquentée particulièrement par les habitants de ce quartier qui touchait à l'extrémité sud de la rue St-Spire. Les mamans allaient promener leurs enfants au Château frileux, c'est ainsi que se nommait cette promenade, et, tout jeune enfant, j'y allais, prendre mes ébats, accompagné de ma mère et de mon cerf-volant. Le Château frileux n'existe plus, comme nom, depuis plus de 50 ans ; notre ville s'est étendue aussi de ce côté et des maisons y ont été construites. Avant, l'endroit était isolé et hors la ville, et, de toute antiquité, les habitants, dans la saison chaude, y allaient prendre des bains froids. C'était une excellente hygiène, surtout pour la nombreuse population ouvrière qui travaille toute la journée dans des ateliers, souvent surchauffés, et qui est heureuse de se rafraîchir dans notre beau fleuve. Mais tout change, et comme il est question en ce moment d'apporter de grands troubles à ces anciennes coutumes, mon attention a été appelée sur cette vieille dénomination du Château frileux dont je ne voudrais pas laisser perdre le souvenir. A. D. CHAMPROSAY On parle beaucoup dans nos environs de l'œuvre des Cures rurales de Champrosay (commune de Draveil, Seine et-Oise). Cette œuvre, dont le siège est à Paris, 25, rue de Maubeuge, justifie plei1. Avant la Révolution, ce quai était dénommé quai Saint Laurent; les Révolutionnaires de 1793 lui avaient donné le nom de quai de l'Instruction, à cause des Ecoles qui s'y trouvaient. De nos jours, et plus justement, on l'a appelé Quai Bourgoin, en souvenir d'un bienfaiteur de Corbeil, lieu de sa naissance, où il a fondé les écoles dans sa propre maison, située sur ce quai.
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 +|**UCAL_$B769661_00000347**| 127 — nement son titre par sa situation en hauteur, entre la Seine qu'elle domine et la forêt de Sénart qui lui apporte les effluves forestières si favorables non seulement aux malades, mais aussi aux convalescents. Les Cures rurales, ou Cures d'air, de Champrosay, comblent une lacune entre le Sanatorium dispendieux et l'établissement de bienfaisance gratuit. Elles permettent aux familles jouissant d'une aisance modeste, sans leur imposer un sacrifice disproportionné à leurs ressources, de procurer à leurs filles un séjour bienfaisant à la campagne, remède souverain contre l'anémie et ses suites déplorables, dans des conditions absolument exceptionnelles. En effet, cette magnifique propriété, entourée d'un grand parc limité par la forêt de Sénart, a été longtemps habitée par la famille Minoret, bien connue dans ce pays. C'est une descendante de cette famille qui a disposé de ses droits en faveur de l'institution de cette œuvre si recommandable en elle-même. Champrosay est à vingt kilomètres de Paris et 10 de Corbeil, et sa situation comme air pur et salubrité a été reconnue et appréciée de tout temps, on en a la preuve par les nombreuses maisons de campagne qui forment presque entièrement ce charmant écart de la commune de Draveil.
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 +|**UCAL_$B769661_00000348**| NÉCROLOGIE 1912 Chaque année nous accomplissons le triste devoir de saluer la mémoire des Collègues que la mort nous a enlevés. C'est un tribut que nous payons à la règle commune et nous devons nous incliner devant la loi inexorable qui régit l'humanité; heureux encore si les pertes subies n'ont pas été trop élevées. En 1911, nous avions constaté la perte de dix de nos Collègues ; en 1912, nous avons été moins éprouvés, puisque nous n'avons à enregistrer que sept décès, encore, trois parmi ces sept décès, auraient dû faire partie de la liste de 1911 ; ils n'y ont pas figuré, faute d'avoir été connus avant la rédaction de la nécrologie de cette même année. Ces trois Collègues, disparus en 1911, dont je dois parler quand même, sont : MM. Rubens Duval, de Morsang-sur-Seine, Henri Haro, de Paris et Canoville, maire de Mennecy. Il ne nous reste donc à inscrire à la liste de 1912 que quatre décès dont voici les noms Mme Lecacheur, de Corbeil, M. Ch. Mottheau, de Brunoy, M. Ch. Forteau, d'Etampes, et M. l'Abbé Durandet, curé de RisOrangis; encore ce bon Abbé, qui est décédé le 4 janvier dernier, devra ouvrir la liste des décès de 1913. Il en résulte que la contribution de la Société à la liste funèbre de 1912, se trouve ainsi réduite à trois décès. Nous avions donc raison de dire, en commençant cet article, que l'année 1912 n'avait pas été trop inclémente pour nous, c'est vrai ; mais si nous avons peu perdu en quantité, nous avons été très éprouvés quant à la qualité, puisque nous avons eu le regret de perdre deux de nos anciens et fidèles collaborateurs: M. Forteau, d'Etampes, et M. Mottheau, de Brunoy, et encore M. Rubens Duval, de Morsang-sur-Seine, qui était membre fondateur de notre Société.
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 +|**UCAL_$B769661_00000349**| - - 129 Nous dirons plus loin ce qu'ils ont été pour nous et à quel titre nos regrets sont justifiés. M. Rubens Duval, de Morsang-sur-Seine, s'était livré de bonne heure à l'étude des langues orientales et il était devenu un Orientaliste connu et apprécié. Cette belle carrière de savant fut couronnée par sa nomination à une chaire des langues sémitiques au Collège de France. Plus tard, il prit sa retraite et vint se retirer à Morsangsur-Seine, son pays natal, dont il avait été maire, et où il mourut au cours de l'année 1911. Lors de l'ouverture de notre société en 1895, M. Rubens Duval fut un des premiers à se faire inscrire sur nos listes avec le titre de membre fondateur. M. Henri Haro, de Paris, avait passé sa première jeunesse à Corbeil. Fils d'un expert en tableaux, il avait succédé à son père avec son frère, M. Jules Haro. Tous deux étaient très appréciés comme experts; des ventes importantes mirent le comble à leur réputation. M. Jules Haro mourut jeune, et son frère Henri Haro est mort le 7 mai 1911, laissant deux fils trop jeunes pour pouvoir lui succéder. Mais les frères Haro s'étaient fait une galerie de tableaux très importante, des primitifs surtout, et à la mort de M. Henri Haro, les enfants étant mineurs, la liquidation s'imposa; plusieurs ventes retentissantes eurent lieu avec un grand succès et produisirent de grosses sommes. M. Henri Haro était des nôtres depuis l'origine de notre Société. A. D. M. Canoville, ancien maire de Mennecy, était très connu et apprécié dans cette commune qu'il a dirigée bien longtemps comme Maire. Nous l'avons peu connu, mais nous savons qu'il jouissait de l'estime de ses administrés. Il est mort à Mennecy, le 25 Décembre 1911. Madame Lecacheur était une descendante de l'ancienne famille des Jassenne, très estimée à Corbeil depuis plusieurs générations. Enfant de Corbeil, elle avait un culte pour cette bonne ville qu'elle aimait tant; elle en recueillait les souvenirs et s'intéressait à son histoire, surtout dans le passé. Aimable et bonne, elle nous avait donné, à plusieurs reprises, pour le Musée Saint-Jean, des objets
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 +|**UCAL_$B769661_00000350**| - ―― 130 intéressants pour l'histoire de Corbeil. Madame Lecacheur est morte à Corbeil le 19 mai 1912, laissant après elle de bons souvenirs et d'unanimes regrets. A. D. MONSIEUR FORTEAU M. Ch. Forteau était des nôtres ; il s'était joint à nous à l'origine de notre société et, dès son arrivée, il s'était révélé un collaborateur assidu et compétent. En compulsant la collection de nos bulletins, qui compte déjà une vingtaine de volumes, on y trouvera, dans la plupart, des notices intéressantes dues à la plume infatigable de M. Forteau. Notre Société ayant pris le titre de Corbeil et d'Etampes, M. Forteau l'a justifié, en ce qui regarde Etampes, par de nombreuses notices concernant cette ville. Un autre de nos collaborateurs, M. L.-E. Lefèvre, qui, lui aussi, s'est beaucoup occupé de l'histoire d'Etampes, a voulu rendre au regretté M. Forteau l'hommage qu'il méritait, en lui consacrant les notes biographiques suivantes que nous nous faisons un plaisir d'insérer. A. D. Charles-Marie FORTEAU naquit à Angerville le 6 juillet 1847. Il débuta dans les assurances, d'abord à Paris, puis dans son pays natal. Le 1er mai 1884, il fut nommé secrétaire de la mairie. Cette fonction lui valut d'être en même temps sous-caissier de la succursale que la Caisse d'épargne d'Etampes tenait à Angerville, et les directeurs de cette institution remarquèrent vite sa conscience, son esprit d'ordre et toutes ses autres aptitudes. Aussi, l'emploi de caissier central étant devenu vacant, le 31 Août 1889, il fut offert à M. Forteau qui dès lors vint se fixer à Etampes. Il n'a quitté ce poste que sur sa demande, contraint par la maladie, et quelques semaines seulement avant de mourir. M. Forteau a contribué beaucoup à l'extension de la Caisse d'épargne d'Etampes, et ses successeurs devront un peu à ses mérites de bénéficier d'une caisse de retraite pour les employés, récemment créée: M. Forteau n'a pas pu profiter des avantages de celle-ci. M. Forteau avait mérité la décoration de la médaille militaire
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 +|**UCAL_$B769661_00000351**| 131 - ― pendant la guerre de 1870. Appartenant à la classe de 1867, il fut incorporé le 1er juillet 1868 dans la garde mobile de Seine-et-Oise. Après la déclaration de la guerre, à la formation des cadres, il fut nommé sergent à la compagnie de Méréville, le 1er Août 1870. Il assista ainsi avec son régiment au siège de Paris. Il devint souslieutenant de réserve au 89° régiment de ligne, le 18 juillet 1876; il passa lieutenant de l'armée territoriale au 40° régiment, le 18 janvier 1883. On sait que le même petit hôtel historique, l'ancienne maison de Diane de Poitiers, abrite à Etampes la Caisse d'épargne et le Musée municipal. Devenu trésorier de la première, M. Forteau ne tarda pas à être nommé secrétaire de la Commission du second; en 1908, il était promu Conservateur du Musée. En ces diverses qualités, M. Forteau a travaillé à l'établissement d'un catalogue qui est encore en manuscrit mais qui n'en comble pas moins une grosse lacune restée trop longtemps ouverte. Il a eu aussi une grande part dans la fondation récente de la Société des amis du Musée. Outre la médaille militaire et la médaille d'ancien combattant de 1870, M. Forteau avait reçu les palmes académiques il y a quelques années. Décédé à Etampes le 28 septembre 1912, Charles Forteau a été inhumé à Angerville le 1er Octobre. Après un service funèbre dans l'église Notre-Dame d'Etampes, en présence d'une nombreuse assistance, des discours furent prononcés devant le cercueil par M. Laumônier, membre du Conseil des directeurs de la Caisse d'épargne, au nom du Président; par M. A. Dufour, secrétaire général de la Société archéologique de Corbeil et d'Etampes; par M. Michel Bunel, parlant au nom des Sociétés militaires ; et enfin par M. Marcel Bouilloux-Lafont, maire d'Etampes. L.-E. LEFEVRE. Nous ne pouvons donner ici les différents discours qui ont été prononcés le 1er Octobre devant le cercueil de M. Forteau, nous reproduisons seulement les paroles qui ont été dites par notre Secrétaire général pour exprimer les regrets qu'inspire à notre Société la perte du digne homme et du vaillant collaborateur que fut Ch. Forteau.
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 +|**UCAL_$B769661_00000352**| - 132 Mesdames, Messieurs, Le digne homme auquel nous venons rendre les derniers devoirs était un membre très actif de notre Société archéologique de Corbeil-Etampes, mais ce n'est pas seulement au nom de cette Société que je viens lui dire un dernier adieu, c'est comme ami que je me joins à vous pour déplorer le triste sort qui nous enlève un homme bon entre tous et modeste autant qu'il était bon. Une voix plus éloquente vous a dit les services qu'il avait rendus à la Ville d'Etampes, je ne dois honorer aujourd'hui que le travailleur dévoué et le collaborateur assidu qu'a été mon digne ami Forteau. Il s'était donné tout entier à votre région de Seine-et-Oise, pour en écrire l'histoire, on pourrait dire l'histoire intime, car il avait entrepris le dépouillement des registres paroissiaux d'Etampes et de ses cantons, tâche ingrate et difficile entre toutes et qui demandait une patience à toute épreuve. C'est un travail d'une grande utilité, car, dans les siècles passés, il n'y avait pas de journaux, et les registres paroissiaux sont les seules sources où l'on peut puiser pour connaître, dans les communes rurales surtout, les petits détails des évènements de chaque jour, l'histoire des monuments, des églises et surtout des familles qui les ont habitées. Forteau s'était voué à cette tâche depuis de longues années déjà et il y avait fait d'intéressantes découvertes qu'il a mises au jour, entre autres sur la paroisse, aujourd'hui disparue, de Saint-Pierre d'Etampes; il a publié la totalité des registres paroissiaux du Canton de Méréville, dans lequel se trouve Angerville, son pays natal. Cette publication, qu'il a mise au point après de nombreuses années d'un travail patient et assidu, doit être considérée comme le plus important de ses travaux, et toutes les communes de ce canton doivent lui être reconnaissantes, car dans chaque village, les habitants pourront y retrouver leurs ancêtres avec les dates des naissances, des mariages, des décès, ainsi que les baptêmes des enfants. Ce qui donne encore un intérêt plus grand à ces travaux, c'est que M. Forteau en profitait pour mettre au jour les évènements plus ou moins importants qui se passaient dans les villages et que les curés d'autrefois rapportaient aussi, sur leurs registres paroissiaux. C'était une tâche immense, un travail de Bénédictin que Forteau s'était ainsi imposée, il n'a pu, il ne pouvait pas la terminer, quand même il aurait vécu un siècle. Mais ce qu'il a fait est déjà très im-
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 +|**UCAL_$B769661_00000353**| - - 133 portant et rendra de réels services à ceux qui viendront après lui. Entre temps notre ami publiait des notices intéressantes sur divers sujets qui touchent tout particulièrement votre bonne ville d'Etampes, telles que l'histoire de l'éclairage, les plaques indicatrices des rues, le numérotage des maisons, l'histoire du collège Geoffroy-SaintHilaire, l'église S-Basile pendant la Révolution, etc., etc.; j'en passe certainement, car je n'ai pas eu le temps de faire les recherches nécessaires pour retrouver toutes ces plaquettes que Forteau publiait un peu partout et qu'il distribuait généreusement à ses amis. Il les envoyait aussi à Versailles à la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, dont il faisait partie, et, dans l'une des dernières séances de cette Commission, un de nos Collègues lut un rapport très élogieux sur les travaux de M. Forteau. En dernier lieu, notre ami avait entrepris la publication des anciens registres paroissiaux de votre belle église St-Martin, ce travail est achevé et notre Société de Corbeil-Etampes en a décidé l'impression; mais notre pauvre ami n'aura pas eu la satisfaction d'en voir l'apparition, car une moitié seulement est imprimée, mais j'espère bien que nous pourrons en achever la publication puisque nous. avons entre les mains le manuscrit tout entier. Ce sera pour nous le meilleur hommage que nous puissions rendre à la mémoire du digne et savant homme que nous pleurons aujourd'hui. Forteau a été un historien éclairé de son pays, et la bonne ville d'Etampes se souviendra de lui, comme elle se souvient de Léon Marquis qui, lui aussi, a tant aimé sa chère ville natale d'Etampes, dont il a écrit l'histoire en un beau volume, déjà rare et recherché aujourd'hui. Adieu, cher ami Forteau, ton souvenir vivra parmi nous, perpétué par les travaux que tu nous a laissés. Adieu! Adieu! La nombreuse assemblée qui assistait à cette triste cérémonie se sépara après le prononcé des discours, l'inhumation devant avoir lieu à Angerville (10 kilomètres d'Etampes), où le bon ami que nous pleurons reposera désormais près du clocher qui l'avait vu naître, mais son souvenir restera parmi tous ceux qui l'ont connu et aimé. A. D.
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 +|**UCAL_$B769661_00000354**| - - 134 MONSIEUR CHARLES MOTTHEAU M. Ch. Mottheau fut des nôtres tout à l'origine de notre Société et depuis il fut toujours pour nous un collaborateur assidu et dévoué. Né à Brunoy, il avait voué à cette jolie commune un amour profond qui se traduisait par des monographies très étudiées, non seulement sur Brunoy, mais aussi sur les communes voisines, Hyères, Crosne, Boussy, Mandres, Perigny, etc., etc. La plus grande partie de la vie de M. Mottheau a été consacrée à ces études. Lorsqu'il était plus jeune et encore très vaillant, il habitait alternativement Brunoy et Paris et c'était pendant les périodes de ses séjours parisiens qu'il passait tout son temps aux Archives nationales et dans les grandes bibliothèques pour y rechercher les documents qui se rapportaient à son cher Brunoy, à ses environs et aux familles qui en avaient possédé les Seigneuries. Rentré à Brunoy pour la saison estivale, il classait et mettait en ordre les notes recueillies pendant l'hiver et s'en servait pour rédiger les nombreuses monographies qu'il a laissées, et dont on retrouverait la trace dans les anciens journaux de la région. Mais l'œuvre capitale de M. Mottheau, la plus importante, celle à laquelle il a consacré le meilleur de sa vie, c'est son histoire de Brunoy, qu'il avait trop modestement intitulée : Brunoy, esquisse historique, et qui est le fruit de patientes recherches faites pendant de nombreuses années. Ce grand ouvrage consacré à l'histoire de son pays natal, par M. Ch. Mottheau, forme trois beaux volumes in-8°, richement illustrés de plans, d'armoiries, de portraits et de reproductions d'anciennes et rares gravures intéressant Brunoy; le Ier volume a paru en 1909, il compte 135 pages; le second, publié en 1911, en a 141; le troisième, qui aura à peu près la même importance, est encore manuscrit, mais on en a la copie entière et, selon toute probabilité, il ne tardera pas à paraître. C'est une œuvre considérable, très consciencieuse, et le pays auquel M. Mottheau a élevé ce monument devra lui en être reconnaissant. Le Journal de Brunoy, ayant appris la mort de M. Mottheau, lui a consacré un article nécrologique ; il est surprenant toutefois que, parlant de ses travaux historiques, le rédacteur de l'article n'ait pas mentionné l'Histoire de Brunoy, l'œuvre capitale de M. Mottheau; une seule explication est plausible, c'est que le rédacteur en ques-
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 +|**UCAL_$B769661_00000355**| 135 - tion est étranger à la commune et n'en connaît ni l'histoire, ni les historiens. M. Mottheau était né à Brunoy vers 1837, et presque toute son existence s'est écoulée dans ce beau village natal qu'il aimait tant. Les dernières années de sa vie ont été attristées par des deuils de famille; veuf depuis longtemps, il a été durement éprouvé par la perte d'une fille qui l'entourait de soins pieux. Il lui restait un fils dont la carrière l'éloignait souvent de la maison paternelle, et dans ces dernières années, vieux et malade, ne pouvant rester seul, M. Mottheau dut quitter son cher Brunoy pour suivre ce fils qui venait de se faire agriculteur, et il alla, avec lui, habiter une ferme, dans le Cher, appelée la Métairie de Madame. Ce fut un grand chagrin pour le pauvre M. Mottheau, chagrin accentué encore par son état de santé qui devenait de plus en plus précaire; les douleurs rhumatismales, auxquelles il était fréquemment sujet, s'augmentèrent et il dût rester au lit depuis près de deux ans ; en outre, sa vue, déjà affaiblie, s'éteignit tout à fait, et le pauvre historien succomba le 16 Décembre 1912, loin de son cher Brunoy qu'il a tant aimé et dans le cimetière duquel il n'a pu reposer comme il l'avait désiré. A. D.
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 +|**UCAL_$B769661_00000356**| TABLE DE LA 18° ANNÉE Statuts et règlement de la Société Liste des membres. . Conseil d'administration, bureau, comité de publication. Sociétés correspondantes La Paroisse de St-Martin d'Etampes (suite), par M. Ch. FORTEAU. • Une arrestation à Montgeron le 12 Janvier 1794, par M. C. GATINOT · De Corbeil à Paris, par M. A. D. Peinture murale dans l'Eglise Notre-Dame d'Etampes, par M. Louis-Eugène LEFÈVRE · V XI XXII XXIII I et 68 22 25 37 Notes pour servir à l'histoire de l'Eglise collégiale SainteCroix d'Etampes, par M. Maxime LEGRAND . 44 La Forêt de Séquigny et le Château de Sainte-Genevièvedes-Bois, par M. A. D. 57 60 95 102 5580 Compte-rendu des séances. Assemblée générale de 1912 La plus ancienne vue d'Etampes, xvi° siècle, par M. Max. LEGRAND. Promenade archéologique du 1er Juillet 1912, à Provins. Quatre lettres autographes de Jacques Bourgoin de Corbeil (1652). Bibliographie. • Chronique (Le Château de Draveil. La Fête des Ecoles - à Essonnes. Le Chemin de fer de Corbeil à Milly. - - Louis Robert. - Le Château frileux. Champrosay Nécrologie (M. Forteau. M. Ch. Mottheau) - - • ༔ 109 115 123 128 GRAVURES Peinture murale de Sainte Julienne dans l'Eglise NotreDame d'Etampes. Plan général des Seigneuries de Ste-Geneviève, Morsan, Villemoisson et Le Perray, par Jubien, 1768. La plus ancienne vue d'Etampes, xvi° siècle. • 37 56 98
  
per/shaceh.18.1912.1763874702.txt.gz · Dernière modification : de bg

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