Yères ou Hierre (Seine-et-Oise) / par M. Pinard Pinard, Théodule (1803-1871) Éditeur : (Wassy) 1850 Yères (France) Type : monographie imprimée 24 p. ; 20 cm YÈRES OIT MEURE, ( Seine et Oise ). 5PAS M. 5P2HASD- l ...Hi-iirios l 10901 L’Histoire de la contrée , de-la province , de la ville natale, est la seule où notre âme s’attache par un intérêt patriotique. ( Aug.*“ Thierry. Lettres sur l’histoire de France). Y K II ES OU IIIEIillE. ---- Sur l’un des céteaux riàns et cultivés qui dominent le délicieux paysage que forment les rives de l’Hierre (1 ), est posé le village qui, d’après quelques historiens , a .donné son nom à cette pctito rivière, et l’a reçu d’elle d’après quelques autres/la premièro version nous paraît plus exacte. Nous dirons avec Sauvai( 2), ne serait-il point à propos de réveiller ici la question de Vaugelas, touchant ces deu x mots 7/terre et Lierre, et de soutenir que cette feuille toujours verte appelée Iledora en latin, so nommait autre fois et devrait encore se nommer Hierre en français , ainsi qu’il se voit dans la seconde églogue de Ronsard, dans l’Ode deuxième de du Bellay, sans d'autres auteurs, surtout dans les noms de l’abbaye A'llicrre et de la rue (1) Cette rivière , dans Son cours d’environ seize liedes, forme des sinuosités à l'infini. F.lle a sa source dans les envirrins de Rosny; et arrose Chaumes , Sognollcs , Grcgy, Coinbs-la-ville, Yarcnnes, Quincy , l’erigny, Boussy-Saint-Auloine, Epinay, Brunoy, Hierre, Crosnes, avantdesc jeter dans lu Seine à Villeneuve-Saint-Georges. L’Hierre déborde rarement, ne gèle jamais entièrement, et par une singularité inexplicable, disparaît, en plusieurs endroits, saris laisser de traces de son cours, pour reparaître un peu plus loin. (2) Recherches sur Taris , livre II page 1Ü2 et suivantes. des yonnains iT/lierre; mais que nos pères accoutumés à prononcer et orthographier l’Hierre au lieu de la Iiierrn à cause des articles le et la qui se mangent à la rencontre d’une voyelle, ont enfin si bien incorporé l'article féminin avec son nom, que n'en faisant qu'un mot, ils ont écrit Lierre sans 7/ ni apostrophe ; et depuis, à ce nouveau mot, ajoutant l’article masculin, on a commencé à dire le Lierre, dont l’usage est reçu ; ce qui n’est pas extraordinaire, puisque la même chose est arrivée à beaucoup d’autres mots, tels que ceux de loisir et de landit qui viennent d'Otium et d’Annns dictus ou d’indictum.» L'abbé Lebeuf ( 3 ) est aussi de cet avis que nous même partageons ; le Lierre, plante parasite, croit effectivement beaucoup dans le voisinage de ce village. Hierre appartient S l’arrondissement de Corbeil, fait partie du canton de Roissy-Saint-Léger et du diocèse de Versailles ; jadis , il dépendait de celui de Paris et se trouvait compris dans la province de l’Ile de France ; on y compte 1200 hubitans. Louis XI y "permit l’établissement de deux foires annuelles, et d’un marché par semaine, en 1481 ; les jours où se tenaient ces foires sont ignorés ; on sait seulement que François 1 er les fixa , en 1818, aux 29 et 30 août, et le marché au jeudi de chaque semaine; c’est le seul mémorial qui en reste. Ce dernier monarque était à Hierre le 28 juillet 1544, on a les lettres qu’il y expédia ce même jour (4) ; on pense bien que l’amitié seule y conduisit ce prince , chez le savant Budè pour lequel il fut plein d’estime. ( 3 ) Histoire du diocèse de Paris, tome XIII pages 1 et 2. ( 4 J Histoire du diocèse de Paris, tome XIII page 21. L'église de ce village eut successivement pour patrons, Saint-l.oup , Suint-B&ger , Saint-Luc et St -Honcst, prêtre de Pnmpelune, en Navarre; ce dernier est fort peu connu. Serait-il venu mourir en ce lieu, ou y aurait-il été inhumé ? c’est une question insolube. Toutefois ses reliques y ont été conservées de tems immémorial ( 5) ; il est aujourd’hui le seul patron de la paroisse. L’historien du diocèse de Paris dit que l’érection do cette paroisse doit être au plus tard du XI' mo siècle, puisqu’on voit qu’il existait déjà une église du nom de lliorre, lorsqu'on dota le village d’une abbaye de filles dans le siècle suivant, et que celle église y fut annexée par donation d'Etienne de Sentis, évêque de Paris. De là vint le droit de l’abbesse de nommer à cette cure. Cet édifice n’ofïre rien de remarquable; c’eslune grande chapelle sansaile et dont le chevet sc termine carrément ; elle est accompagnée de quatre chapelles , deux à droite , deux à gauche , qui sont régulièrement espacées. L'abside et le chœur sont voûtés ; la nef, d’une construction plus moderne, n’est que lambrissée. Au nord s’élève la tour do forme carrée, terminée par un pavillon en charpente recouvert d’ardoises. On lisait autrefois cette inscription, gravée sur uno pierre fixée à la muraille du chœur, à main gauche : « L’an 1520, le 27 jour d’avril, fut faite en cette église <• d’Yerre, la réception des reliques de St.-Ilonest, patron « de céans : et le 29 dudict moisfust dédiée la dicte égli- (5) L’Eglise St.-Denis-de-la-Chàtre à l’nris et l’Abbaye Saint- Saturnin de Toulouse, prétendaient également posséder des reliques de ce saint. -6- sc par Révérend Père en Dieu François de Poncliei' , « évesque de Paris, et ce des deniers donnés à la dicte « église par vénérable personne M* Gabriel Dugué pres- « tre , demeurant auBict lieu. Et par le diet révérend (< fust mise et institué la fête do la Dédicace par chacun « an le l* r jour de May. » Danslachapelleseigneuriale, aucèté gaucliedu chœur, se lisaient ces autres inscriptions : « Cy dessous sont les « cœurs de Dreux Dudé et Eustache Budé son fils vivans seigneurs châtelains d’Yerce ; lesquels sont décédés à « Paris: Sçavoir, ledit Dreux le 14 mars 1587 et Eus- « tache le 20 février 1008. Lesquels sont inhumés en << leur chapelle Saint-Gervais ( G ). « Carissimœ uxori Garolœ Budo , ex illustrissimo Bu- « deorum et floreltarum sanguine natœ, etc.» le reste dit qu’elle mourut âgée de 23 ans, apres sept années de mariage, l’an 1623, le treize des calendes d’octobre laissant deux fils, Marcus, de Faultrey Senatus Parisien sis consi-, liarius, monumentum posait. ». La chaire à prêcher est un ouvrage du règne de Louis XV, elle a jadis été dorée; sur ses panneaux sont sculptés , St-Jean et deux dés symboles des évangélistes de la vision d’Ezéchiel: le lion (St-Marc) et le bœuf (St-Luc ). Une autre menuiserie plus curieuse est celle des stalles du chœur, au nombre de huit; ellesproviennentdel’ancienne église des Camahlulcs dont nous aurons occasion de parler. (6) En l’église aujourd’hui paroissiale de St-Nicoias-des-cliamps. M. l’abbé Pascal dans sa notice sur cette église (page78) dit qucçetfe çhapclle est aujourd’hui sous le vocablc dejSaint-Nicolas, et qu’cllç était placée , avant la révolution , sous celui de Sainte-Geneviève. Le cimetière jadis au nord et attenant à l'église a été porté dans la campagne à l’époque du choléra. On pense que ce fut en 1132, que Dame Euttache do Corbeil, épouse de Jean d'Etampes , fonda en ce village un monastère de filles bénédictines, qui ne s’est pas éteint sans avoir eu quelque célébrité. Elle dota cette maison religieuse de biens considérables ( 7 ) qui furent augmentés par les libéralités de Maurice de Sully, évêque de Paris, en 1190. Les Rois de France, dit l'annaliste de Corbeil ( 8 ), ont « aussi grandement favorisé les religieuses do ce monas- « tère, et ont tesmoigrié que l’innooeuce des vierges qui » y résidaient leur estoit agréable. » Nous trouvons effectivement qu’en 1143, le roi Louis-le-Jeune donna à cette «abbaye, la dîme du pain qui se consommait à sa table et à celle de ses officiers, pendant le séjour qu’il faisait «à Paris -, ce même monarque y ajouta en 1160, la régale de l'évèché de Paris, le siège vacant (9) ; mais en 1531, François 1" qui assistait aux obsèques de François Poncher, substitua à ce droit, deux icus d’or et d’autres menues offrandes que l'historien précité ne désigne pas. (7 ) 11 est probable que l'hospice ou maison rtc refuge possédée par cette abbaye , dans Palis, fit partie de cette donation. Sauvai (recherches sur Taris, livre II, page 152) l'appelle la maison de la pie. Lite était située sur le port Sainl-Taul, cequi en reste n’est plus que le nom d'une rue ouverte à sa place, nommée par corruption rue des Nonaindièrcs. (8) jDelabarre-, Livre II Chapitre II page 129. (9) Ces donations furent confirmées par Philippe-Auguste et» 1189 et par Saint-Louis qn 1252. La date —23— «lu pilastres cannelés , d’ordre Corinthien , de trophées d’armes parfaitement conservées et d’un grand nombre de bustes, parmi lesquels on distingue celui de l'illustre maréchal ( 36 ). Le vainqueur de Fnntenoy et de Raucoux, fut l’amant de Madame Favart ( 37 ), et la chronique raconte que l’auteur A'Annette et Lubin, vint souvent au château de la Grange : Honni soit qui mal y pense ! De nos jours ce château a été longtemps possédé par le financier Boseary de, VUlcplaine et l’est encore parsa veuve pendant la belle saison ; celle dame s'entoure alors de toute sa famille ; de ce nombre est M. le vicomte Me.- lin-Dutaillis, fils adoptif du brave général de ce nom et maire do Ilierre. Le parc delà Grange est une des créations de I.enôlre. On trouve à l’extrémité, un belvéder établi sur la crête du Mont-Griffon , d’où la vue s'étend sur le cours de la Seine, depuis Corbeil jusques à Paris, et sur les chemins de fer d’Orléans et de Lyon, ( 30 ) Nous avons une intéressante histoire de Maurice de Saxe, par le Baron d'Espagnac. ( 2 volumes in-12, Paris 1773 ). 11 était fils naturel d’Auguste 1 er , roi de Fologne, Électeur de Saxe et d’Aurore Kocnismarck; il naquit à Dresde le 13 octobre lf>90 et mourut à Chambord le 30 novembre 1750; ce guerrier a été inhumé A Strasbourg, dans l'église luthérienne de St-Thoinas, où Piyalc lui a exécuté un magnifique mausolée. ( 37) Marie Justine Benoîte de Ronccray, repose auprès de son mari, dans le cimetière de Bellcville près Paris , où un seul cyprès indique le lieu de leur sépulture. Éavapt .1 çcjljijt lys Trois Sultanes, la Chercheuse d’esprit et quelques a/t’f'es'épéiüiji ii - V * * T* ■ -—“ S // Wassy.—Imprimerie de lerouge-piugnot. ' ' ■■■