En 1632, dans des conditions favorables créées l'année précédente par l'apparition de la première presse périodique en France, il inventa une nouvelle fonction de l'estampe en étant le premier en Europe à éditer des portraits de notoriété de grande diffusion. Ceux-ci, peu chers, car obtenus par la reproduction de modèles gravés, représentaient individuellement des contemporains français et étrangers célèbres. Moncornet exerça cette spécialité en position de monopole de fait pendant vingt ans. On estime qu'à la fin de cette période, il produisait et vendait environ quatre mille gravures de cette sorte par mois. En 1652, une concurrence apparut. Elle publia un type d'estampe semblable au sien, mais de plus grand format et pourvu d'une notice biographique gravée sous chaque effigie. Malgré un essai de résistance par l'imitation de la présentation adverse, Moncornet fut contraint de réduire son activité. En 1659, pour tenter de dominer à nouveau le marché, il lança une nouvelle formule, caractérisée par une large bordure très décorée. L'innovation eut du succès, mais son coût trop élevé le força, en 1665, à abandonner presque totalement la catégorie de gravures qu'il avait créée. Malgré cet échec final, avec la mise à jour de plus de neuf cent planches, Balthazar fut l'éditeur qui, en France, au XVIIe siècle, produisit le plus de portraits.