LES SŒURS DE LA SAINTE-ENFANCE ET LE PENSIONNAT JEANNE D'ARC.
Dans cette même rue Saint-Jacques, mais dans le quartier Notre-Dame, et dans cette partie nouvellement baptisée du nom du résistant Louis Moreau, nous ne pouvons laisser sous silence l'histoire de deux congrégations: les Sœurs de la Sainte-Enfance et les Sœurs de la Mère de Dieu. Les habitants d'Étampes se souviennent encore très bien du Pensionnat de la Sainte-Enfance qui continue à l'heure actuelle sous le nom de Pensionnat Jeanne-d'Arc.
Ce pensionnat de la Sainte-Enfance était appelé ainsi parce qu'il était dirigé par les Sœurs de la Sainte-Enfance. Cette congrégation enseignante a eu son origine à Rambouillet, en Seine-et-Oise. (…) En 1843, Mgr Blanquart en fit une congrégation diocésaine, et une maison-mère fut établie à Versailles, 3, rue des Bourdonnais, sous le nom de Congrégation de la Sainte-Enfance. (…) Bientôt les écoles se multiplièrent dans le diocèse. Une des premières en date (1846) fut Étampes, qui devint un pensionnat florissant auquel était adjoint un Orphelinat. Mais en 1900, époque de la loi contre les congrégations, les religieuses durent s'en aller. Cependant la maison d'Étampes demeura sous la direction de personnes dévouées. Le nom de la dernière directrice, Mlle Dangerville est encore dans le souvenir des anciennes élèves. Cette directrice peu de temps avant la guerre de 1940 laissa la Maison aux religieuses de la Mère de Dieu.
Il importe maintenant de savoir quelles sont ces nouvelles religieuses qui étaient inconnues pour Étampes. L'origine de cette congrégation remonte en 1648, année où le célèbre M. Ollier [lisez Olier], curé de Saint-Sulpice de Paris, fonda un asile pour les orphelines de sa paroisse, sous la direction de religieuses qui prirent le nom de Sœurs de la Mère de Dieu. Après la Révolution de 1789 qui avait désorganisé les maisons religieuses, une dame charitable Mme de Lézeau reforma la congrégation, grâce au soutien de l'empereur Napoléon-Bonaparte. Le 15 juillet 1810 parut un décret impérial en leur faveur: “Six maisons sont créées pour élever les orphelines dont les pères sont morts à notre service, officiers ou chevaliers de la Légion d'Honneur. La dite institution sera dirigée par la congrégation religieuse existant sous le nom de Dames de la Congrégation de la Mère de Dieu”. Signé: Napoléon.
Ainsi, la congrégation prospéra, et son renom parvint à l'étranger, en Égypte. Le Kédive d'alors demanda aux religieuses de venir au Caire, puis à Alexandrie. Ces religieuses eurent en outre des maisons en Belgique et en Angleterre. En 1900, à cause de la persécution, elles durent quitter la France, mais revinrent peu avant la dernière guerre à Paris où elles ont une maison d'accueil pour jeunes filles et à Étampes où elles s'installèrent au Pensionnat Jeanne-d'Arc. La guerre les éprouva durement. En 1944, le bombardement fit périr 11 religieuses sur 13. Les religieuses mortes pour la France furent remplacées et à l'heure actuelle le Pensionnat Jeanne-d'Arc continue à la grande satisfaction des familles d'Étampes et des environs.“