Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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chartes:1052a

Henri Iᵉʳ confirme à Étampes la fondation par Amaury de Monfort du prieuré de Saint-Thomas d'Épernon

Édition de 1878 par Moutié et Dion

  • Prieuré de Saint-Thomas d'Épernon
  • I (N°4 de la liasse).
  • Fondation du prieuré par Amaury de Montfort.
  • “Henrici regis anno XXI, confirmatio de hiis que nobis dedit Amalricus miles.”
  • (Du 11 avril 1052 à juillet 1053.)
  • Quisquis fidelium ardore succensus adimplinde preceptionis evangelice, quâ cuncti divitias habentes misericorder admonentur de mammona iniquitatis facere sibi amicos a quibus cum defecerint in eterna tabernacula recipiantur, omnium necessitalibus communicare studuevit indigenlium, ut deficiens ab hujus modi amicis in mansiones excipiatur eternas; noverit se indubilanter non solum a sui receptione non esse frustrandum, sed etiam ab omnipotenti Deo se esse inter gloriosiores bcatitudinis eterne premia percepturum 1).
  • Hac igitur salubri consideratione ego Amalricus miles sollicitatus, necessarium duxi aliquid ex hiis que temporaliter accepi beneficientie munere conferre pauperibus in presenti, quod post tempus in eterna retributione centena merear multiplicatione recipere. Qnod ut probabilius fieri possit, eorum potius disposui procurare subsidia qui sunt pauperes spiritu, quorum juxta veritatis vocem regnum dinoscitur esse celorum, qui ut Xristi servitio liberius expeditiusque vacarent, propriis abrenuntiantes facultatibus voluntariam subiere paupertatem.
  • Igitur fratribus hiis qui, in Turonensi cenobio quod Majus Monasterium dicitur, omnipo-

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tenli Deo pro posse sub ALBERTO (1) abbate famulantur, quemdam locum, majorum meorum successione michi contin￾gintem, in Carnotensi page situm, nomine Seineurtem in honore Sancte Trinitatis constructum, cum omnibus sibi sub￾jectis rebus, quas dedimus, vel quas dienceps per nos vel per alios in jus ipsius loci divina pietas transfcrre voluerit, volun￾tale et assensu auctoritatis mee conjugis nomine BERTREDIS, nec non et filiorum meorum Simonis videlicet atque Mainerii, et concedens annuo, et annuens concedo jure perpetuo possi￾dendum, quatenus eorum qui elemosinis divine majestati pla￾cuerunt, mereamur adjungi consortio. Ut autem quantitatis sive intogritatis earumdem rerum quas jam prefato loco contu￾limus omnis propellatur ambigaitas, earum nomina huic scripto inserere jussimus. Id est ecolesiam de Olmetis (2) cum omni integritate et ecclesiamde Proeis (3) simililer cum omni inte￾gritate; nec non et casam ecclesie de Hilmaretis(4), et casam ecclesie de Gaserenco et casam ecclesie de Raimboleto, et quidquid respicit ad villam cui Seineurtis (5) nomen est infra flumen quod vocatur Tahu (6), cum vineis, pratis, molendinis, (Il L'abbé Albert était d'une puissante famillede la Beauté.D'abord chanoine de Chartres, il avait espéré, en 1028, devenir évêque de cette ville; mais son concurrent Thierry l'ayant emporté, il renonça à son canonicat et se retira à Marmoutier. Devenu abbé en 1033, il gouverna pendant trente ans cette immense congrégation qu'il augmenta encore par la fondation de nombreux prieurés. (2) Ormoy, canton de Nogent.le-Roi. Les pouillés du diocèse de Chartres iudiqurntquecette cure était à la collation du prieurd'Epernon. Il disposait égalementde celles de Itambouillet, de Gazeran, de Hanches, d'Hermerny, de llucsmes, maintenant Villiers-le-Morhîers,et de Curet, maintenant Grandchamp. (A. D.) (3) Prenais, commune du canton de Nogent-le-Roi. (4) Hermeray, commune du canton de Rambouillet, contiguë à celle d'Epernon. (5) La terre et la maison de Seincourt avec l'église, un moulin, un étang, etc., ne peut être que l'enclos du prieuré dont le nom rempli1ça bientôt l'ancienne dénomination (A. D.) (6) Une carte du dix-huitième sièc:e, aux archives d |3| terris cultis et inculLis,servis et ancillis qui inibi commorantur et qui ad eumdem locum pertinent preterea unum stagnum et unum alnetum; nec non et decimam mearum equarum et decimam recte redebitionis cujuscumque rei que de Sparrone castro exire videtur. Attare vero de Gaseranco et allare de Raimboleto cum medietate ville de Proeis post meum a seculo discessum eodem loco delegandoconfero jure perpetuo possi￾denda, annuenlibus meis filiis Simonevidelicet atque Mainerio. Et quidquid jam sepe dicte loco tribuo liberum ab omni consue￾tudine exactionisvel vicarie sen ecterorum vectigalium facio; ita ut ab hodierna die nullus judex publions, vel quilibet ex judiciaria potestate infra hujus loci potestatem, ad causas au￾diendas, vel freda exigenda, aut mansiones faciendas, aut homines ipsius loci distringendos, aut fidejussores tollendos, nec ullas redibilionesaut illicitasoccasiones requirendas, nostris nec futuris temporibus ingredi audeat; sed sine ulla vel mea vel cujusquam successorum meorum contradictione liceat supradicte congregationi Sancti Martini Majoris Monasterii, suisque successoribus cum abbalibus qui eis pro tempore preerunt, predictum locum cum omnibus sibi subjectisrebus sub suc tuitionis defensione jure perpetuo possidere, et quid￾quid inde agendum decreverint potestatem habeant faciendi, or￾dinandiret qualitercumque eis placuerit, meliusque visum tue￾ritdisponendi, tam presentibus quam futuris temporibus. Et ut hec nostre elemosine testamentum, per cuncta annorum curri￾cula vigoremperpetuitatis obtinendo ab omnibus credatur atque diligentius conservetur, HENRICUS, divina ordinante provi￾dentia rex Francorum augustus, per nostramdeprecationemsua auctoritate firmavit el sue dignitatis sigillo consignare fecit, nec non et fldelibus suis quorum nomina subscripta sunt corrobo￾randum tradidit. Si quis autem, quod absit, ex heredibus nostris vel alia qnelibet cujuscumqueordinis et potestatis per￾sona, diabolice suggestionisinstinctu, huic elemosinetestamento |4| justicia convictus, oblinere non valeat, et regi qui pro tempore fucrit auri libras dccem coactus exolvat. SIGNUM H. GLORIOSLSSIMIREGIS (1). S. Ainrici regis. S. Amalrici. S. Simonis, filü ejus. S. Mai￾nerii, filii cjus. S. 'fctbaldi, comilis (2). S. Odonis, fratris regis (3). S. Galeranni, comilis (4). S. Hescelini Parisiace urbis episcopi (5). S. Guazonis de Drocis (6,. S. Nivardi de Monteforti (7). S. Hervei de Galerdone (8 S. Avisgodi (9). S. Gualtcrii de Vileta (10). S. Radulfi de Vachereta (11), (1) Cetie formule était en lettres grêles de Om05 de hauteur; la lettreH remplace le monogramme HENKICUS. Deux colonnes, l'une de onze noms, l'autre Je quatre, étaient placées sur les côtés; la seconde, qui doit être mise en tète comme contenant les noms les plus importants, commençait deux lignes plus haut niquel'autre. Au bas du monogramme était la signature du notaire, en lettres grêles de ÛmO4, avec Ies traces d'un sceau plaqué; la dernière ligue était occupée par la date. (2) Tbibaut, comledeChartres.de 1037 à 1080. (3) Eudes, frère du roi, mort sans postérité vers 1054. (4) Galeran, comte de Moulan, de 1032 à 1069. (5jHescelin fut é\êquede Paris, de 1016 à 1019. Son nom doit Egarer ici par erreur. Pendant tout le règne d'Henri ce siège fut occupé par Imbert de Vergy, de 1030 à 1060. (6) Gastonde Dreux, chef de la famille desseigneurs de Château neuf￾en-Thimerais. (7) Nivard de Montfort fut probablementle grand-père de Nivard, seigneur de Soptcuil, en t098 et 1123. (8) Hervé de Gallardon était fils d'Albert ou Herbert, snigneur de Gallardon au milieu du onzième siècle, et de Hotrude, que l'on a tout lieu de croire fille do Geoffroy, vicomte de Châteauduo,qui construisit le château de Gallardon, vers 1020. (9) ProbablementAvesgaud,père de Germondet grand-père de Alai￾nier qui fonda, vers 1100, le prieuré de Maintenon. Les seigneurs de M<iinlcnon possédaient des fiefs dans les châlellenies de Montfort et d'Epernon. (10) Plusieurs localités d'Eure-et-Loirportent le nom de Vilelte. (11) Vacberesses-les-Hautes, communedo Millaînville, canton de Ram￾bouillet, était un fief de la châlcllenie d'Epernon; Vacheresses-lcs-Basses, sur la rive gauche de l'Eure et à trois lieues de là, est une commune du canton de Nogenl-le-ttoi (Euie-cl-Loir). |5| S. Rotberti, clerici. Guiscclinus nolarius ad viccm Balduini recognovit. Data anno XX° 1° régnante Henrico gloriosissimo rege, indictionc Vl' Actum apud Stampas. Deo gratias. » L'original de cette pièce ne se trouve pas avec les autres aux archives d'Eure-et-Loir et n'y est représentée que par un vidi￾mus de 1323 (A“° 4 de la liasse)- Comme il ne se trouve pas non plus à Tours, il est à croire qu'il n'existe plus. Il était déjà en fort mauvais état lorsqu'il fut copié par Gaignères (Extraits de Marmoutier,.Bibl. nat., mss. lat. 54d1, t. II, f° 196). Une autre copie très-soignée se trouve dans la même bibliothèque, au folio 86 du XXV- volume de la collection Moreau. Elle y est accompagnéedes calques sur papier transparent de la première ligne, du monogramme royal et de la souscription du notaire, et suivie d'une note ainsi conçue Cette charte d'Amauri est sur une feuille de parchemin de deux pieds de haut sur seize pouces de large. Elle est percée et déchirée en plusieurs endroits et mangée de poussière et de malpropreté; mais l'écriture n'a pas souffert de dommages notables quelques lettres rongées par ci par là sont tout l'échec qu'elle a reçu. L'encre est claire et brune, l'écriture fort régu￾lière. Les lignes horizontales qui lui servent de règle et d'appui sont tracées avec la pointe de quelqu'instrument coupant. Toutes les signatures sont de la même main; elles sont placées aux deux extrémités et sont rangées sur deux colonnes dont la première contient onze noms et la seconde quatre. L'espace intermédiaire est rempli par le signum et le monogramme d'Henri I. Immédiatement au-dessous est la vérification du notaire; ensuite vient la date qui occupe la dernière ligne. Elle est écrite en caractères allongés, mais moins hauts d'un demi-pouce que les précédents. Cette pièce était munie d'un sceau en placard, mais il n'en reste plus d'autre vestige que l'incision cruciale environnée d'une couleur brune; il était placé entre la vérification et la souscription du notaire faite en forme de ruchc. |6|

Cette première note est suivie d'une seconde d'une autre écriture et signée par Dom Liéble, bénédictin, qui mourut à Paris en 1813. Cette charte, dit-il, très-curieuse à tous égards, est datée d'Étampes de la 21- année du roi Henri, indiction VI. Cette date convient à l'année 1052. L'indiction n'est pas exacte, c'était en 1052 l'indiction V. Gaignères indique la même disposition des signatures et figure le monogramme royal dont le fac-simile se trouve égale￾ment dans le vidimus de 1323. Ces trois copies concordantes ne laissent aucune difficulté de lecture. Henri I étant monté sur le trône le 20 juillet 1031, sa vingt et unième année com￾mence le 20 juillet 1051 pour finir à la même date en 1 052 d'autre part, l'indiction VI convient à l'année 1 053. Faute de savoir laquelle de ces indictions est à corriger, la date de cette charte flotte entre le 11 avril 1 052et le 20 juillet 1053, ce qui n'a pas grande importance. Toutes les personnes nommées vivaient à cette époque, sauf une dont la présence parmi les témoins offre une sérieuse difficulté. Hescetin était évêque de Paris sous le roi Robert, c'était Imbert de Vergy qui occupa ce siège pendant toute la durée du règne de Henri I. Il faut donc constater ici une erreur évidenteet assez singulière qui jette du doute sur l'authenticité de cette pièce qui n'a été suspectée ni par D. Marlène, ni par Gaignères, ni par D. Lièble. Peut-être au lieu d'un original n'était-ce qu'une copie faite avec soin dès le onzième siècle, et dans laquelle le nom de l'évêque effacé ou représenté par la première lettre aura été mal interprété. (A. D.)

Le numéro 35 de la liasse est une charte d'Harduin Desre￾datas, cuisinier du comte Etienne, qui partant pour Jérusalem, donne en 1093 à Bernard, abbé de Marmoutier, des biens apud castrum Sparnaicum. Malgré la mention De Sparnone, ajoutée postérieurement au dos de cette pièce, ce n'est que par erreur qu'elle se trouve e parmi les chartes d'Epernon, et elle concerne indubitablement Epernay dont le comte Etienne était

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Villeberfol publié par M. Mabile (Cartul. de Marmoutierpour le Dunois, n° 145), un Harduinus de Sparnone figure parmi les moines. Dans le même Recueil, nous trouvons un Odo De￾reatus et Desdcratus en 1083, 1095, 1119, vassal du prieuré de Nottonville.

Traduction

Bibliographie

1)
Notes de Dion.* — Ce préambule se retrouve mot à mot dans une charte accordée à Marmoutier, par Guillaumele Conquérant.
chartes/1052a.txt · Dernière modification: 2021/08/09 19:17 de bg