Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

Outils pour utilisateurs

Outils du site


chateau:saussay

Ceci est une ancienne révision du document !


Château du Saussay (Ballancourt-sur-Essonne)

Notule

Dénominations

  • Château du Saussay.
  • Château du Grand Saussay.

Bref historique

  • Vente du “manoir du Sauçay” en 1328 par Philippe Cocheriau du Sauçay à Isabeau de Tremblay.
  • Don en 1474 de la châtellenie du Sauçay par Louis XI à son barbier et conseiller Olivier Le Daim, comte de Meulan puis vicomte de Corbeil, qui acquerra aussi des fiefs à Choisy et à Vayres.
  • Confiscation de la châtellenie à Olivier le Daim, pendu au gibet de Montfaucon en 1484.
  • Elle échoit dans les années 1490 au diplomate Jean de Selve seigneur d'Huison qui jouit aussi des domaines de Vayres, plus ceux de Villiers à Cerny et de Bellesbat à Courdimanche.
  • Il vend le domaine en 1497 à Jean Lhuillier, conseiller et procureur général au Parlement de Paris.
  • Le château appartient en 1528 à Côme Lhuillier, seigneur du Saussay et de Saint Gratien, général des monnaies ainsi qu'échevin.
  • Il est revendu en 1573 par son héritier Aignan Lhuillier au marchand joaillier René de Gaumont, qui meurt en 1578.
  • Le château est incendié en 1590 par une troupe de cinq cents Espagnols détachée de l'armée d'Alexandre Farnèse, condottiere aux ordres de Philippe II d'Espagne, entre le sac de Corbeil et des combats autour de Paris assiégé par Henri IV.
  • Le château est rebâti par Laurent de Gaumont fils de René, mort en 1619, puis entouré de douves en 1622 par son frère et héritier Jean, de par un privilège accordé par Henri IV en 1595.
  • Un jardin à la française y est aménagé par le paysagiste Denis Pilet pour le compte d'André de Gaumon t fils de Jean, mort en 1684.
  • Le domaine est totalement réaménagé entre 1709 et 1725 par Jean-Baptiste de Gaumont, maître du château depuis 1684 et mort en .
  • On a conservé le journal tenu par le châtelain de la fin des années 1760, Jean-Baptiste Claude de Bragelongne, comprenant notamment descriptions et comptes.

Dans un premier temps, le logis du maître est profondément restauré mais l'ensemble garde son allure fortifiée. L'asymétrie résultée de cet aménagement ne plaisant guère à Mme de Gaumont, le couple fait appel à l'élève de Mansart et architecte royal Jean Aubert. Celui-ci fait abattre la ferme qui fait face au logis des maîtres et élève à la place un bâtiment aux proportions identiques. Il harmonise les deux ailes, leur donnant une forme de pavillons « en lanterne » (selon le Pavillon de la Lanterne du château de Versailles, qui présente une architecture et une façade quasi identiques à celles des ailes du château du Saussay).

En 1746, Jean-Baptiste de Gaumont fait don « entre vifs » du Saussay à son petit-neveu, Jean-Baptiste Claude de Bragelongne (1719-1775), conseiller au Parlement de Paris, l'auteur du Journal7. Il achève l’œuvre de son légateur en terminant d'aménager les intérieurs. Son propre neveu et héritier Jean Baptiste Camille de Canclaux (1740-1817) fait abattre avant 1789 la tour d'entrée en grès, et fait élever par l'architecte royal Claude-Nicolas Ledoux deux pavillons autour d'un portail à son monogramme. Cédant à la mode anglaise, les parterres et broderies du parc sont transformés en jardin paysagé. Confisqué sous la Révolution, le château est racheté en 1793 par Canclaux, devenu général républicain, qui démolit dix ans plus tard maison de maître, ferme, greniers, pigeonnier et une partie de la chapelle et agrandit enfin significativement le parc. Du XIXe siècle à nos jours

Par le mariage de la fille unique de Canclaux, Madeleine, avec Auguste Colbert, le Saussay passe alors dans la famille des Colbert-Chabanais.

Au XIXe siècle, le château est doté d'une magnifique bibliothèque.

Le général marquis Pierre de Colbert (1834-1905) double dans sa largeur l'aile sud-est, qui est resté le logis du châtelain, et y adjoint un pavillon. En 1911, le château passe par sa fille Guillemette à la famille des Bourbon Busset. Le parc est alors redessiné par le paysagiste Achille Duchêne.

L'académicien Jacques de Bourbon Busset vécut dans ce château où habitent aujourd'hui ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Le 19 janvier 1951, le château est partiellement inscrit au titre des monuments historiques1. Architecture Histoire architecturale État du château du Saussay du XVIe siècle aux années 1710.

L'architecture d'origine du château, avant l'incendie de 1593, est inconnue. La plus ancienne vue du château existante est un état du Saussay tel qu'il était après la restauration du début du XVIIe siècle, jusqu'à la réfection des années 1720. Qualifié de « manoir » dans l'acte de vente de 1368[réf. nécessaire], le Saussay devait avoir à l'époque des dimensions plus modestes que celles du château actuel. Lorsqu'au début des années 1600, Laurent de Gaumont reconstruit l'édifice incendié, il suit peut-être la forme vue sur la plus ancienne représentation connue (ci-contre) : un pentagone à quatre tours d'angle carrées avec une tour d'entrée centrale orientée au nord-est, la fonction du château étant alors défensive.

C'est sans doute dans les dernières décennies du règne de Louis XIV, quand l'Île-de-France ne connaît plus la menace des bandes armées, qu'a été abattu le côté fermant la vue sur le jardin à la française que l'on créait alors. Des défenses sont néanmoins maintenues côté parc, avec un pont levis gardé par un châtelet à meurtrières érigé dans la cour du château. « Ajustement » du XVIIIe siècle

L'« ajustement » (selon les termes de Jean-Baptiste Claude de Bragelongne7) architectural auquel procède J.B. de Gaumont dans les années 1710 modifie peu l'apparence fortifiée du château. Le logis du châtelain, qui occupe les deux-tiers du côté sud-est, est refait. Des petits jardins sont ménagés des deux côtés du bâtiment rénové. Un second pavillon est peut-être élevé à côté de la tour sud. Le château du Saussay tel qu'il était de 1725 aux années 1780.

En effet a lieu une deuxième vague de travaux par l'architecte royal Jean Aubert, entre 1717 et 17257. Le châtelet de la cour est rasé. Le logis seigneurial est détaché de la tour Est. En face, la ferme est entièrement abattue et un bâtiment identique au grand logis refait dans les années 1710 est élevé. Les deux façades sur cours sont ornées d'encadrements de fenêtres en grès au rez-de-chaussée et en brique à l'étage. L'ensemble des toits sont couverts d'ardoises au lieu des tuiles, à l'exception du pigeonnier. En bon élève de Mansart, Aubert fait ouvrir dans les toits des deux ailes une fenêtre de chaque côté des frontons. Pour achever l'harmonisation de l'ensemble, les façades sur cour des communs qui flanquent l'entrée sont percées sur un seul étage de croisées identiques à encadrement en briques.

Jean-Baptiste Claude de Bragelongne7 situe l'achèvement de la seconde aile en 1725 mais les travaux sur les communs et autres chantiers, notamment celui de la ferme reconstruit à l'extérieur du château, ont pu durer quelques années de plus. À leur achèvement, le Saussay est tel qu'on le voit sur le tableau ci-contre. Après la Révolution Le Saussay tel qu'il était de 1789 aux années 1850.

Le général Jean-Baptiste de Canclaux s'attaque aux restes de fortifications : le pont levis est remplacé par un pont en pierre précédé d'une plateforme pavée en demi-lune. La tour en grès qui défendait l'entrée du château est abattue. Il s'agissait d'une modification qu'avait précédemment tenté M. de Gaumont[Lequel ?], mais qu'il avait abandonné devant les coûts des travaux. Un plan d'époque[réf. nécessaire] suggère que rien ne vient remplacer dans un premier temps le pavillon d'entrée.

Les façades des communs donnant sur l'entrée doivent être harmonisées, une grille avec portail fermant l'accès. L'entrée largement dégagée ouvre alors en grand sur le château et son parc à l'anglaise qui déborde jusque dans la cour centrale. La section sud-est des douves est asséchée et comblée, les flots sont déviés vers le premier miroir d'eau qui orne le parc, dans le prolongement de la façade sud-est.

Vers 1788-1789, Canclaux décide de refermer en partie ces panoramas en érigeant deux pavillons de chaque côté du pont d'entrée. De forme parfaitement carrée, coiffés de toits pyramidaux brisés en leurs sommets par un fût carré surmonté d'un pyramidion, présentant des frontons sur la cour et des portes de style colossal à ornements doriques, les deux pavillons présentent toutes les caractéristiques des bâtiments de l'architecte royal Claude-Nicolas Ledoux, notamment des doubles pavillons des entrées de la barrière d'octroi dont il achève, à la même période, la construction autour de Paris. Mais l'incertitude demeure quant au fait de savoir si l'architecte a réellement suivi les travaux, ou s'il a juste envoyé des plans commandés par Canclaux et exécutés par un autre architecte.

Un tableau (reproduit ici) montre le Saussay tel qu'il était après les derniers travaux de Canclaux. Remaniements du XIXe siècle

Dans les années 1870, Pierre de Colbert effectue des remaniements aux résultats beaucoup plus discrets que leur ampleur pouvait présager. L'aile des châtelains est doublé dans sa largeur et un important pavillon lui est adjoint côté communs.

Ceux-ci sont partiellement transformés, une aile continue d'abriter le pigeonnier, la cuisine, le fournil, des logements de domestiques et la conciergerie (dans la loge d'entrée), l'autre est davantage modifiée avec la création d'une orangerie chauffée (dans l'autre loge), d'une sellerie et de vastes écuries.Est-ce alors que la section des douves courant devant l'entrée du château est asséchée et partiellement comblée ?[évasif] Techniques et matériaux Construire local

Les matériaux utilisés sont ceux qui abondent dans la région : calcaire et meulière pour la chaux et les moellons, sables pour les mortiers et les enduits, argile pour les briques et les tuiles, bois pour les charpentes, les planchers et les lambris.

Les longs bâtiments d'une ancienne tuilerie existent toujours et jusqu'au milieu du XXe siècle, un four à chaux continuait de fonctionner à 200 mètres du château. Sur un flanc du Mont qui surplombe le Saussay, une ancienne carrière a pu servir aux constructeurs du château. Jean-Baptiste Claude de Bragelongne remarque7 que les bois pour construire l'aile qui supplante la ferme en 1725 ont été pris sur le Mont et que, travaillés trop verts, ils ont fait bouger le bâtiment jusqu'à leur séchage complet. Restaurations modernes

Après son mariage en 1877, Pierre de Colbert-Chabanais engage des travaux de restauration.

La plupart des briques des encadrements de fenêtres donnant sur les façades sur cour et sur parc, usées, sont remplacées. Les frises en briques anciennes qui courent sous le toit et encadrent les frontons sont plâtrées et badigeonnées de la couleur coquille d’œuf du crépi ; mais le rouge de la frise qui sépare le rez-de-chaussée du premier étage est conservé. Sur les flancs des deux ailes et de la tour sud qui donnent sur le parc, au rez-de-chaussée, les encadrements des fenêtres, en briques, sont couverts de stucs imitant des pierres de taille, la tour sud reçoit des chainages d'angle de même nature. Côté jardin, la façade de l'aile sud-est est alors décorée de faux chaînages et encadrements de fenêtres en stuc imitant des pierres de taille.

Une partie des façades reste aujourd'hui couverte par un crépi ancien, quand les bâtiments modifiés à la fin du XIXe siècle (communs, nouveau pavillon de l'aile sud-est, façade côté jardin de cette aile) ont reçu un crépi plus récent.

Dans les années 1950, la ferme située à l'extérieur du château a été partiellement détruite par un incendie, puis rebâtie.

L'ensemble des toitures en ardoise a été restauré à la fin du XXe siècle. Au XIXe siècle, la quasi-totalité des boiseries, lambris et murs nus avaient été peints en camaïeux de gris, comme c'en était alors la mode ; mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, sauf dans un petit salon et le grand escalier.

Seigneurs, propriétaires, résidents

Sources

Archives

  • Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine (Dossiers des édifices de l'Essonne protégés au titre des Monuments historiques), D/1/91/2-5, Ballancourt-sur-Essonne: Château du Grand-Saussay.
  • Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine (Restauration des édifices de l'Essonne, série générale), E/81/91/2-21, Ballancourt-sur-Essonne (Essonne): Château du Grand-Saussay.

Iconographie

  • Collectif d'internautes, “Château du Saussay”, Wikimedia Commons, depuis 2008, en ligne en 2021 (18 fichiers en ligne à cette date).

Bibliographie

Dictyographie

  • Collectif d'internautes, “Château du Saussay”, Wikipédia, depuis 2004, en ligne en 2021.
chateau/saussay.1624836508.txt.gz · Dernière modification: 2021/06/28 01:28 de bg