Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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dagnot:chronique02.03

Page en chantier


Le monolithe des Templiers

Avant la guerre de Cent Ans

Février 2007

JP Dagnot.

Chronique du vieux Marcoussy

La croix du cimetière ancien

A Nozay, proche d'une mare, au carrefour des routes de Montlhéry aux Ulis, et de Nozay à Marcoussis, se trouve une pierre taillée qui fut autrefois le socle d'une croix de fer forgé.

C'est l'histoire de cette colonne, légèrement déplacée au fil du temps, que nous allons raconter. Le sujet n'est pas ici de décrypter les inscriptions figurant sur la pierre. Elles ont été déchiffrées par Christian Julien et reproduites en fin de cette chronique.

Tout d'abord, examinons le terrain par les plans ci dessus:

- A gauche: une partie du plan terrier de Nozay, réalisé peu avant la révolution à la demande de la comtesse d'Esclignac. Le lieu y est alors désigné comme étant un ancien cimetière;

- Au milieu: un plan terrier seigneurial de la même époque, concernant des baux à rente. On y voit figurer la même croix sur un monticule appelée la croix de Nozay;

- Enfin à droite: un plan napoléonien, réalisé une quarantaine d'années plus tard, mentionne la croix au même endroit. On peut relever au passage que les terres situées entre cette croix et le centre de Nozay s'appellent le chantier du Temple.

Comme nous verrons dans une prochaine chronique, Nozay a effectivement eu sur son territoire une commanderie templière, qui n'a pas traversé la guerre de Cent Ans. Cette commanderie avait des biens au 13ème siècle, et bien qu'on n'en ait trouvé aucune trace, dans un acte direct, nous savons que les templiers avaient coutume de bâtir un édifice religieux proche de leur demeure.

La position penchée de cette pierre de taille pourrait s'expliquer par le “penchant des sans culottes ruraux” pour leur aversion envers la religion et pour les croix en particulier.

Pour la région de Marcoussis, l'examen des croix présentes sur les plans terriers de la fin du 18ème siècle, permet de conclure que l'immense majorité de ces petits monuments (croix, calvaires) n'ont pas survécu à la période révolutionnaire. Ceux qui traversèrent la tourmente ne furent pas mieux entretenus ou conservés par la suite.

En examinant de près le sommet de l'édifice, on distingue très nettement que la pierre en a été éclatée, laissant apparaître en son centre une cuvette avec des traces de rouille. On peut sans nul doute voir là le fond du trou dans lequel la croix était solidement scellée.

Aujourd'hui, les gamins de la commune pêchent tout près, dans une mare qui était probablement le fameux cimetière ancien!

Mais que dire de la chapelle qui devait exister jadis? L'histoire des commanderies laisse penser que les cimetières qui en dépendaient étaient peu éloignés des lieux de culte (chapelle ou église). La distance entre l'église de Nozay et cette croix paraît trop grande pour que cette église ait un lien avec les Templiers.

Enfin dans un document du 18ème siècle, il est mentionné que: “autrefois avoit un oratoire appelé le temple de Nozay..”.

Les recherches continuent pour essayer de localiser l'emplacement de cet “oratoire”. Une piste intéressante est actuellement à l'étude par le biais de la famille Lebourrelier ….

- 1539, le prieuré de Longpont baille les grosses dixmes de Nozay à François et Adam Lebourrelier dont 1/4 pour le curé; Collin Bourrelier est chargé de la gestion des dixmes.

- 1543, un différent entre le meunier de Grousteau, Pasquier Lebourrelier et celui de la chaussée, Guillaume Poirier, se termine par une transaction.

- 1580, dans un bail mention de Pasquier Lebourellier, greffier des eaux et forêts de la prévôté et chatellenie de Montlhéry demeurant à Longpont.

L'examen d'un compte des années 1500, nous éclaire sur la postion de cet homme c'est le fermier de la ferme de Nozay en centre ville, il doit acquitter pour ce bail 32 septiers de bled et 16 d'avoyne. Il a donc pris en supplément le bail sur deux vies du lieu où se trouve l'oratoire.

La pierre levée de Nozay

L'auteur de cette traduction est Monsieur Christian JULIEN.

La pierre dite des templiers se trouve près de la mare nozay. Elle comporte des inscriptions qui, à ce jour, n'ont pas trouvé de traduction cohérente. Une croix templière est incluse dans le texte.

Je vois deux niveaux énigmatiques dans cette inscription qui correspond à la mentalité ésotérique du Moyen-Age. D'abord, l'énigme pourrait être levée en considérant les mots comme gravés à l'envers dans la pierre. La lecture dans « un plan miroir vertical » donne de haut en bas :

PERIT NAVE + EXIT PARS ET REM(ANEO)

En second lieu, il faut considerer chaque mot comme ecourté. L'analyse de cette inscription peut être faite de la façon suivante, en considérant qu'il s'agit d'un texte, écrit en bas-latin ou latin médiéval, gravé d'une manière abrégée pour augmenter la puissance de l'énigme. Gravure Proposition latine Interprétation PERIT

peritia

peritus

La connaissance

Qui sait par expérience NAVE

naviter

navigo

Servir quelqu'un avec zèle

Voyager en mer +

Croix templière

Le temple EXIT

exitus

Quitter un lieu, sortir de la vie,

quitter le monde PARS

parsi

Epargner, s'abstenir de, préserver ET

et

Et REM

removeo

remeo

S'éloigner de toute affaire

Revenir

Je propose la transcription en latin suivante :

« peritus naviter exitus parsi et removeo »

qui donne la traduction suivante:

« Qui sait par expérience servir [le Temple] peut sans

crainte quitter ce monde et s'éloigner de toute affaire »

Il s'agirait donc d'une épitaphe sur la sépulture d'un chevalier ou d'un membre de l'ordre du Temple.
dagnot/chronique02.03.txt · Dernière modification: 2020/11/10 23:52 de bg