Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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dagnot:chronique03.01

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Les moulins à vent de Montlhéry vue du relief vers 1700

.

de

1800

à

1849

Ajout août 2009

JP Dagnot.

Chronique du vieux Marcoussy

à Roger Parbaille

Le moulin Guignard

Situons d'abord ce moulin: se placer au roind point où se situe le magasin “ATAC”, regarder la colline, vers la droite, on aperçoit une tour ronde ressemblant à un moulin, ce n'est pas là, mais 100 mètres au dessus et à gauche. Il n'en reste plus rien à ce jour, sinon une légère différence de couleur de la pelouse en été.

Les premières recherches de moulins sur Montlhéry sont restées négatives plusieurs années. En effet, les actes sur les autres moulins de la région s'accumulaient et toujours rien sur Montlhéry, les documents ont été trouvés par une analyse systématique des minutes notariales des environs de Montlhéry, de 1580 à la révolution. Il aura suffit de lire un acte du notaire de Marcoussis au 19ème, concernant un dénommé Dioudonnat, de la famille de celui connu pour son achat du monastère des Célestins, qui vend deux ares de terrain à Jean François Delange, meunier demeurant au moulin à vent, commune de Montlhéry, la situation était débloquée!!

Ce moulin a existé entre 1818 et 1837. Il ne faut pas le confondre avec celui de Longpont, près de “l'Intermarché” sur la butte proche (figuré sur un plan terrier de Marcoussis); l'histoire de ce dernier de 1357 à la révolution sera écrite prochainement .

Les premiers actes après 1800, concernent un couple, Claude Guignard et Marie Marguerite Alliard, demeurant à Linas. Lui est aubergiste et issu d'une famille de meuniers ayant séjourné avant la révolution entre Longpont et Linas. A cette époque parmi les biens de ce personnage, figurent des terres et friches au sommet de collines… son union avec Marguerite se termine en 1812, par le décès de cette dernière; la succession a lieu deux ans après, par l'intermédiaire d'un jugement au tribunal de première instance de Corbeil, avec sa petite fille; deux lots sont faits et il garde les terres de l'emplacement du futur moulin.

Vers 1808, Marie Louise Masson, domestique, veuve d'un garde moulin, arrive à son service dans l'auberge de Linas; on apprend en juin 1817 qu'elle n'a pas reçu ses gages pendant neuf années et qu'en conséquence, son employeur Claude Guignard lui cède une rente de 75 frs. L'aubergiste se remarie à 68 ans, le mois suivant, avec cette dernière.

Ce couple fait construire le moulin dont on n'a pas trouvé de trace de marché. Leur union dure deux ans, en effet Claude décède, son inventaire après décès le décrit comme meunier décédé au petit Montlhéry (habitations face à la quincaillerie “Monnier” sur la RN 20 ).

Le moulin à vent de forme ronde, est composé d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage couverts en planches. Il existe dans le pourtour deux portes et six petites ouvertures de fenêtres. Ledit moulin est garni de ses ailes et de ses tournants mouvants et travaillants.

Une petite maison est également réalisée à côté du moulin; elle sert d'habitation et présente du côté du levant une porte et quatre fenêtres, et du côté du midi une fenêtre au pignon. Ladite maison couverte en tuiles et composée à l'intérieur au rez de chaussée, d'une chambre à feu, un fournil, un cellier et une écurie; à l'étage petite chambre au dessus du cellier et grenier attenant.

Revenons en 1819, Claude Guignard décède de maladie; sa veuve et sa dernière petite fille décident de vendre le moulin et la maison, et chargent le notaire de la vente. L'apposition d'affiches et la visite ont dû décider Jean François Delange, cultivateur à Fretay à acheter ces biens, “sans pouvoir prétendre à aucune indemnité pour détérioration des ustensiles, soit pour raison de réparations grosses ou menues qui seraient nécessaires”, moyennant la somme de 1000 frs à payer pendant cinq ans sans intérêt.

Quelques mois plus tard, notre nouveau meunier a certainement dû procéder à de grosses réparations, en effet, il signe deux reconnaissances de dettes, la première à un charpentier pour 700 frs, la seconde à un maçon pour 450frs. On apprend par l'hypothèque du moulin, qu'il est composé d'un rez-de-chaussée et deux étages. Notre meunier s'acquittera du premier paiement de 1821. le doute s'installe et les anciennes propriétaires font également hypothéquer les biens du meunier.

Néanmoins jusqu'en 1830, la vie du couple Delange se déroule paisiblement. Pendant cette période, le meunier achète par deux fois des lopins de terre près du moulin.

En 1829, un sous-bail du moulin du petit Paris à Leuville est conclu entre Grondart et JF Delange. Cet acte ne présente pas grand intérêt pour Leuville mais signale pour notre chronique, la fin de l'activité du moulin à vent de Montlhéry. En effet le meunier ne peut être en deux lieux simultanément.

L'année suivante, sa femme, séparée judiciairement quant aux biens de son mari, loue une chambre basse à Nozay à partager avec le fils Robiteau…

Quatre mois après, un jugement du tribunal de Corbeil ordonne la saisie et la mise en vente des biens de Jean François Delange (ex meunier demeurant au ci devant moulin à vent) demandée par le maçon qui avait réparé le moulin. La saisie confirme que le maçon ne touchant pas le remboursement de ses travaux, et ne réparant pas le moulin qui est inactif depuis 1829, et est la conséquence probable d'une “avarie des travaillants”.

L'adjudication de tous les biens a lieu en août 1831; l'ex meunier demeure à Nozay et est devenu journalier cultivateur à Nozay, il n'y a pas de preneur d'un des six lots formés, l'ensemble est alors mis aux enchères et c'est la troisième femme du maçon qui obtient le tout pour 665 frs.

Pour conclure sur ce malheureux meunier, notons que cet homme désirait concevoir un moulin. Tout comme Claude Guignard, Jean François Delange possédait des lopins de terre à Marcoussis, au chantier du moulin à vent, proche de l'emplacement du très ancien moulin à vent de Marcoussis.

Il faut pour connaître la fin du récit reconstituer la fin de vie du maçon Michel Alexandre Ferdet ……

L'analyse des matrices cadastrales (déclarant toujours avec retard un évènement), permet sans avoir trouvé d'acte d'affirmer que: - La fiche de Michel Alexandre Ferdet indique que le moulin et la maison contigüe ont été démolis en 1837(dont probablement 1835), la mutation notée un an plus tard. - Le propriétaire suivant Jacques Rathuys pour des sols de maison et de moulin jusqu'en 1842. - Noel Ducy, taillandier à Montlhéry, suit également avec des sols de bâtiments jusqu'en 1862. - Etienne Ricey, demeurant à Paris, déclare les parcelles jusqu'en 1866. - Le banquier Jules Délaissement également jusqu'en 1878. - Enfin Charles Després de Paris pour des sols de moulin & maison, passant à Pierre Cordeau de Marcoussis jusqu'en 1894.

Les moulins de 1849

Il ne s'agit pas de l'histoire d'autres moulins, mais de problèmes d'approvisionnement en eau de la ville de Montlhéry. Ainsi en fin 1849, lors d'une séance extraordinaire du conseil municipal, il a été fait appel à deux ingénieurs pour savoir s'ils garantiraient la solidité d'un moulin à vent et le débit d'une pompe actionnée par ce moulin.

L'idée est soit d'utiliser le puits de la tour de Montlhéry ou celui devant l'église de la Sainte Trinité. A la tour, à une profondeur de 69 mètres et par bon vent on pourrait compter sur un débit de 400 litres par heure. L'hypothèse de toucher au puits du marché est abandonnée en raison des risques encourus en cas d'échec. On envisage alors de faire une fouille artésienne du puits devant l'église, qui n'est pas primordial pour la ville, et de faire élever l'eau au moyen d'un moulin à vent placé sur le clocher; le projet de faire un sondage est retenu ….

La bombarde du puits du château de Montlhéry

Donc des travaux ont eu lieu… Un courrier du ministre de la guerre adressé au maire de Montlhéry nous révèle: J'ai appris que des fouilles opérées près de Montlhéry, on avait découvert deux canons d'origine fort ancienne. Tout porte à croire que ces pièces remontent au règne de Louis XI, et au siège de la forteresse de Montlhéry. Il serait fort intéressant que ces bouches à feu puissent être déposées au musée de l'artillerie. La réponse du maire: Des travaux de terrassement ont été faits cet hiver, sur l'emplacement de l'ancien château de Montlhéry, mais il n'est pas exact qu'ils aient trouvé deux canons. Voici la vérité: - En déblayant le puits de la cour du donjon, on a trouvé à 60 mètres de profondeur un de ces canons appelés autrefois bombarde (*). Il a 80 cm de longueur et 20 cm de diamètre de gueule; il est en fonte et renforcé par douze cercles qui augmentent l'épaisseur des ses parois de 4 à 8 cm. Il pèse environ 100 kg. Près de la bouche, se trouve engagé dans l'oxydation du métal, un boulet de pierre piquée. La culasse est crevée. Les anses sont cassées (*). Enfin la lumière qui se composait d'un tube saillant de 4 cm a été brisée et perdue. Je pense que le musée d'artillerie possède assez de pièces semblables et je ne vous cache pas que les habitants de Montlhéry verraient avec peine leur trouvaille sortir de leur vieille tour où ils l'ont exposé à la curiosité des visiteurs.

Quelle a été la fin de cette bombarde?

dagnot/chronique03.01.txt · Dernière modification: 2020/11/11 00:21 de bg