Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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dagnot:chronique03.10

Page en chantier


Les moulins à vent de Montfaucon (1515-1810)

Chronique du Vieux Marcoussy ————————————- -_——– Avril 2007 revu juillet 2010

tiré d'un plan terrier de la seigneurie vers 1780

JP. Dagnot

Situons l'emplacement probable des moulins. En se référant au plan ci dessus, la logique voudrait qu'il se situe aux abords du bois des moulins. La suite laisserait à douter…

Les documents les plus anciens

En reprenant les actes de foy et hommage de Benoist de Tournebeuf, le premier datant de 1515 ne mentionne pas de moulin.

Le second de 1523, déclare son hôtel et manoir de Montfaucon, et nous retiendrons pour cette chronique deux paragraphes: - “ung moulin à vent duquel la place et aysance contiennent demy arpent, tenant d'une part au grand chemin qui va dudit Montfaucon à Marcoussis”, …, à plusieurs, et à la terre du curé de Montfaucon. - item 24 arpents de terre assis au long “du chemin qui va de l'hôtel à l'église, et de ladite église à Marcoussis, en laquelle pièce est assis le moulin à vent dessus déclaré”…

Son fils, Charles de Tournebeuf, sieur en partie de Montfaucon, rend aveu au seigneur de Palaiseau son suzerain. Nous sommes en 1568, il possède les 10/16 de la seigneurie dont le moulin à vent qui de présent est en ruine avec la place et aisance d'icelle contenant demi arpent.

Vingt ans après, c'est au tour de Jehan des Rosiers, seigneur de Gironville en Beauce et de Montfaulcon, de rendre son aveu à Claude de Harville seigneur du petit Palaiseau. Le texte décrit un changement d'emplacement concernant le moulin: - “devant les pastiz du fief assis devant mondit hostel y a ung moullin à vent contenant six arpents”tenant aux terres ci après déclarées, d'autre aux bois et garennes de madite maison à moy appartenant … - “item demy arpent de terre où soulloit estre antiennement le moullin à vent de mondit hostel” dont les tenants et aboutissant sont ceux de 1523. Un nouveau moulin a remplacé celui en ruine de 1568.

Notons que ce seigneur est convaincu de connivence avec les religionnaires (voir la chronique à venir sur les seigneurs de Montfaucon). Nous arrivons à la fameuse année 1590, mais non pour le récit habituel de la destruction du moulin. Il s'agit d'un défaut obtenu en jugement à la prévôté de Montlhéry: Robert de Launay laboureur de Janvry obtient à l'encontre de Grégoire Barbier, meunier demeurant au moulin de Montfaucon le paiement de quarante sols pour quatre boisseaux de blé et trente deux sols pour les dépends et la grosse.

A la fin du 16ème siècle, la seigneurie est vendue et il y est déclaré qu'en sortant par la grande porte de la basse cour se trouvent “trois arpents de pasture où y a un moullin à vent”.

Fin des moulins à vent

Nous sommes en l'année 1607. D'après les documents de la seigneurie de Montfaucon, le moulin aurait été détruit aux fêtes de Pâques de cette année. Soit une autre version, deux tempêtes à quelques mois d'intervalles semble peu probable, dans ce cas, la date de la tempête correspond au célèbre orage du 6 juin qui a traversé la France.

La seconde décennie du 17ème voit François Dupoux, seigneur de Saint Jehan de Beauregard qui s'adresse à son suzerain Claude de Harville, seigneur du grand et petit Palaiseau (le petit Palaiseau assis en la paroisse de Gometz le Chastel), pour rendre son aveu. Ce dernier sera détaillé dans la chronique sur la seigneurie, comme dans les autres analyses, retenons les paragraphes concernant le moulin: - une pièce de terre vis à vis et devant la porte desdits lieux contenant trois arpents sept perches, “dedans laquelle pièce y souloit avoir ung moulin à vend, lequel par l'impétuosité du vent survenu en l'année 1607 aux fêtes de Pasques a été abattu & getté par terre. Lequel moulin nous advouant entendons faire réédiffier aisément”. - “item demy arpent demy arpent et demy cartier de terre assis audit terroir où souloit estre anciennement le moulin à vent dudit lieu, assis près la maison de Boyvin tenant à ce dernier et d'autre au chemin qui tend dudit lieu à Marcoussis et d'autre bout sur la sente”.

En 1728, Pierre Antoine de la Mouche rend aveu de sa seigneurie au seigneur dominant Nicolas Arnault de Pomponne, seigneur des grand et petit Palaiseau. Ne relevons qu'une phrase dans les annexes où il rappelle une place en forme d'avant cour où jadis soulloit être un moulin à vent détruit en 1607, que le sieur de Beauregard entend faire rééddifier quand bon luy semblera sur une autre place dudit fief plus commode de laquelle avant cour on entre dans une grande avenue et contre allée plantée en ormes tenant de toutes parts audit fief qui aboutit sur le bois de la Brosse anciennement dit le bois des Molières …

On retrouvera jusqu'à la fin du 18ème siècle le terme de chantier du moulin à vent.

dagnot/chronique03.10.txt · Dernière modification: 2020/11/11 00:51 de bg