Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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dagnot:chronique04.03

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Vaularon ou val d'Aaron?

Extrait du plan terrier de Marcoussis

de 1061 à 1877

Juin 2007

JP Dagnot.

Chronique du vieux Marcoussy

Ce sujet est traité à la demande d'un cabinet travaillant sur la vallée de la Sallemouille.

Le fief et l'ancien étang étaient situés à Marcoussis, sous et contre l'autoroute A10 Aquitaine (carte IGN) au niveau de l'échangeur Montlhéry-Évry, en remontant vers le château de Saint-Jean-de-Beauregard.

Les documents anciens

Comme à l'accoutumée, c'est dans les cartulaires parisiens que l'on puise les principaux documents des périodes les plus anciennes. Les traces fugitives des membres d'une “famille” de Vaularon nous apparaissent à la lecture de certains actes.

Ainsi, vers 1061, Guy et Hodierne de Montlhéry ont donné cette liberté : personne parmi les hommes de Guy ne fera justice aux hommes de Sainte-Marie de Longpont avant que le prieur n’ait été instruit de l’accusation. Parmi les témoins: “Archembald de Valaro” ( Valaron ou Vaularron, appelé aussi Varilles commune de Marcoussis, canton de Montlhéry, Essonne).

Vers 1080, le chevalier nommé Henri, surnommé Payen, donna à Dieu, et à Sainte Marie de Longpont et aux moines serviteurs de Dieu, toute la masure d’Arnulf, frère de Fulcard de Brétigny. Parmi les témoins qui virent et entendirent cela: le moine “Erchembaud de Valarum”.

20 ans plus tard, c'est “Ansold de Valarrone”, qui succomba à une compassion divine, à la toute extrémité de sa vie devint moine, donna à Dieu et à Sainte Marie de Longpont la totalité de la terre avec la moisson qu’il possédait au Mesniliacum Ansberti (Ménil à Marcoussis?)

Un certain Anselme, seigneur de Marcoussis donna au prieuré de Saint-Wandrille, en1204 avec le consentement de sa femme et de ses enfants, 20 arpents de bois en la forêt de la Châtaigneraie à Vaularon.

A la fin du 13ème siècle, Arnoul Bomerche vend à Thomas Mabre quatre arpents de terre assis au “vau de Verrilles” (autre dénomination de Vaularon). Lesdites terres “movent dou prestre de Villejust”.

Les choses se précisent, quatre ans après, et toujours avant la célèbre répression, Richard dit le Hollandais du Déluge, fils de feu Gillebert du Déluge, vend et délaisse “au mestre et aux frères de lhospital du déluge et à leurs successeurs” un manoir assis au déluge plus dix arpents de pré appartenant audit manoir, mouvant le tout dudit hôpital du Déluge pour le prix de 40 livres parisis, et qu'il délaisse “au mestre et aux frères de lhospital du déluge et a leurs successeurs demi arpent de pré assis en la rivière de vaulxlarron, mouvant de Jehannot de Vaularron, escuier”, à deux deniers parisis de cens…

Cet acte, un de plus, confirme le Déluge comme ordre hospitalier, et ne souffre aucune contradiction.

Une autre version légèrement différente précise que le demi arpent de pré a été donné “en osmone par Richard le Hollandais”.

Essai de superposition de l'A10 et du TGV sur le plan de Malte-Brun de Marcoussis

La guerre de Cent Ans

Nous arrivons en 1390, Perrinet de Villejust, fils de feu Regnault seigneur de Villejust, avoue à Jean de Montagu, seigneur de Marcoussis, 14 arpents de bois en deux pièces à Vaularron.

En 1395, Jehan de Duison, escuier, avoue au même seigneur:

- l'hôtel de Vaularron entouré de fossés,

- trois arpents de jardins séant autour dudit hôtel,

- 25 arpens “d'aunoys” (d'aulnaies) en deux pièces tenant à l'abbé des Vaulx (la Grange aux Moines à St-Jean-de-Beauregard) …

- deux arpents de “pastiz” (pâtis) séant audit Vaularron, tenant au chemin de Gometz à Montlhéry,

- cinq quartiers de terre séant à “la Fontaine tenant au chemin de Paris et d'autre part au chemin qui va à la porte de lostel de Vaularron”,

- environ 4 arpents de terres …

- item 50 arpents de terre tenant à l'abbé des Vaulx, d'autre à l'hospitalier du Déluge, ….

- des terres en gâtine tenant au chemin qui va de Vaularron à la Ronce,

L'ensemble représente plus de 100 arpents de terres. Cet hôtel est-il celui vendu aux hospitaliers avant 1300?

Dix ans se passent et Jean de Montagu achète à Thomas de Forges qui demeure à “Villiers sous Noroy” (Nozay) , deux arpents de prés en la prairie de Vaularon, aboutissant aux ruisseaux qui viennent de la fontaine de Vaularon.

Notons que la même année Jehan de Duyson a dû cédé lostel de Vaularon et la seigneurie correpondante. Plusieurs actes mentionnent Montagu seigneur de Vaularon.

Au sortir de la guerre, maître Valéran Lebreton, est mentionné pour son pré de Vaularon. Plus de mention du manoir… il est fort probable que la demeure, comme bien d'autres dans le voisinage, n'a pas traversé sans encombre cette période.

Jusqu'à la fin du 15ème siècle, Vaularon est cité dans les hommages de Marcoussis rendus par Louis de Graville.

Vaularon au 16 et 17ème siècle

1516: L'amiral de Graville meurt. Au cours de sa succession, nous apprenons que l'étang de Vaularon contient des poissons mal nourris. Néanmoins il va être le centre d'une activité originale. “Les étangs de Marcoussis sont peschés”: une partie du poisson est mise dans l'étang proche le château, le surplus de poisson trouvé dans l'étang de la ronce fut mis au “petit estang de Vaularron”. Un charpentier refit le pont de cet étang et le fermier de la Ronce ( Jean Petit) fournit du chaume pour que des gardes puissent se loger et garder ledit étang, pendant cinq jours et cinq nuits. Nous sommes en plein hiver. Le poisson fut ensuite repêché et porté à Paris. A la suite de ces manoeuvres, l'étang fut de nouveau rempli et réempoissonné.

A cette période, il contenait huit arpents. On en reparlera à la succession de Jeanne de Graville au milieu du 16 ème. François de Balsac déclarera trente ans plus tard un arpent de pré!

Notons en 1674, que dans le bail des revenus de la seigneurie de Marcoussis, le preneur a la possiblité de faire la couppe des aunes et marsaulx tant au dedans qu'autour de l'étang et sera permis au preneur de faire arracher les marsaulx et autres bois qui sont au dedans dudit étang et pré de Vaularon.

Vaularon au 19 ème

Vers 1850, le baron de Veauce emprunte une somme importante et pour caution, hypothèque sa propriété des Célestins et de la Ronce. Parmi les biens figure le pré au lieu dit le Vau Larron, il correspondant à la description ci dessous.

Dans le dernier quart de ce siècle, les prés et bois dits de Vaularon représentent 3hectares 76 ares, longés au sud par un cours d'eau nommé sallemouille. Ils passent de la veuve Balay de la Bertrandière au comte de Caraman (St jean de Beauregard). On remarquera que le cours du ruisseau est modifié en fonction des utilisations, notamment lors de l'assèchement du grand étang (chronique à venir).

dagnot/chronique04.03.txt · Dernière modification: 2020/11/11 01:16 de bg