Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

Outils pour utilisateurs

Outils du site


dagnot:chronique04.05

Page en chantier


Le moulin de la Boisselle ou Francherel (1239-1621)

Chronique du Vieux Marcoussy ——————————– ——— ——–revu juillet 2010 - Juin 2007

tiré du plan d'Arpajon de 1731

JP. Dagnot

Madame Pluquet a publié, dans le bulletin de l’association Art et histoire du pays de Châtres, l'histoire de ce moulin. Le but de cette chronique est simplement d'y apporter des compléments ou des remarques.

Les documents anciens

En 1239, Pierre de Châtres, seigneur, et Osanne sa femme vendent aux “frères de l'hospital de Jérusalem” deux livres parisis qu'ils possèdent sur une portion du moulin “Fancherel”. A la même époque, Girardus del Diluvio (Déluge) et Théobaldus del Diluvio, vendent un fief à Willy, au nord de la région parisienne, cette remarque pour confirmer l'erreur qui a persisté plusieurs siècles sur ces personnages et leur présence dans la région de Marcoussis!

Un autre achat par les mêmes “frères de lhospital” d'une autre partie du moulin dit de Flancharel a lieu huit ans plus tard. Deux ans se passent et un don annuel de deux setiers de bled se prenant sur la part appartenant aux hospitaliers du moulin de Fancherel.

Les achats se poursuivent en 1276 par un autre achat de droits au sieur de la Norville, toujours par “les frères de l'Hôpital”.

En 1284, noble homme Estienne de Quincampoix procède à un échange but à but sans soulte avec “frère Jehan de Villers, mestre de l'Hôpital saint Jean de Jérusalem et avec les frères dudit Hôpital” pour 40 sous parisis de cens … Passons sur le détail de cet acte fort long et retenons simplement qu'à cette période le moulin relevait de deux seigneurs .

Le moulin au XIVe siècle

En 1307, la fameuse répression arrive et l'on peut conclure sans avoir vu une seule fois le terme Déluge que ce moulin appartenait non pas aux templiers mais aux hospitaliers parisiens.

En 1377 , Clément Gouju, tanneur demeurant à Chastres soubz Montlhéry et Jehanette sa femme, et Jehan Petit tanneur, demeurant à Linois soubz ledit Montlhéri et Jehanette sa femme, lesquels confessent par devant nous pris à toujours, perpétuellement pour le temps advenir de religieux homme et honneste frère Pierre de Provins commandeur de lospital ancien de Saint Jehan de Jerusalem à Paris et des appartenances dudit hospital, un moulin ayant de nouvel ordone? a battre tan, appelé le moulin de Francherel soubz Chastres estant de toutes parts avec ses aysances quelles que elles soient, tant de rivière, pescherie, ayant maison comme autre appartenance et tous les profits revenus, pour le prix et some de 16 sextiers de grain a payer chacun an, audit commandeur et à ses successeurs, dont il y a 8 sextiers 3 minots pour monsieur le commandeur, 3 sextiers au maistre de lospital de Chantelou, 7 minots aux religieuses dames et abesse du couvent de Saint Remy des Leudes? 1 minot au maistre et proviseur de la maladrerie de Chastres, 1 sextier au curé de Saint Denis de la Norville les Chastres, 1 mine au curé de Saint Germain de Chastres… Suivent les conditions classiques et nombreuses d'un tel bail à vie. Madame Pluquet signale que ce moulin à tan, au XVIIe siècle, est situé de l'autre côté de l'Orge par rapport au moulin à eau. Ce lieu va donc comporter deux moulins, un à tan et un à blé.

Le moulin après la guerre de Cent Ans

Il faut attendre 1462, pour retrouver trace de moulin, “religieuse et honneste personne frère Regnault, commandeur de l'Hospital ancien Saint Jehan de Jérusalem, fondé à Paris, du Déluge et de Ballizy, qui au nom et pour ladite commanderie”, baille à rente pour toujours, à Jehan Perier demeurant à Chastres soubz Montlhéry (Arpajon), “une place ou jadis soulloit avoir molin et ses appartenaces nommé jadis le molin de francherel, avec le jardin d'iceluy et trois quartiers d'aulnoys et une chaussée appartenant audit commandeur et lui estant advenu par décret par devant l'auditoire de la prévosté de Montlhéry …. oultre moyennant 60 sols parisis de rente annuelle et perpétuelle et non rachetable. Ledit preneur sera tenu de réédifier un moulin d'ici deux ans. Notons que c'est le commandeur de l'Hôpital ancien, lui-même qui gère ce moulin comme quelques autres. Il s'agit du moulin à “bled”.

Ces moulins comme beaucoup d'autres dans la région n'ont donc pas traversé la Guerre de Cent Ans. Pour retrouver des droits réels et substanciels, les bailleurs ont donc recours aux baux à vie ou à rente perpéttuelle. Notons également que ce droit n'apparait pas dans le cueilloir du Déluge de 1473, puisqu'il relève directement du grand prieur.

Cinquante ans après dans un titre nouvel, Audry Putier, laboureur et meunier demeurant au moulin de Francherel, reconnait et confesse qu'il est à présent détenteur et propriétaire: - dudit moulin de Francherel maison et appartenances d'icelluy, tenant … - item trois quartiers d'aulnoys, - et un arpent et demi de chaussée ou environ tenant … en lesquels biens, noble et religieuse personne frère Guillaume Quynon, prieur de Saint Jehan en l'Isle lez Corbueil, commandeur de Saint Jehan de Latran à Paris, a droit de prendre et percevoir par chacun an le jour de la Saint Rémy, 4 deniers de cens et 60 sols parisis de rente ….

Ce document confirme la gestion directe des droits du moulin par le commandeur de Saint Jean de Latran. En effet l'Hôpital ancien a été remplacé suite à une réorganisation de cet ordre. Le grand prieur se réserve toujours les droits des moulins baillés à vie, donc appartenant à des particuliers.

Arrive 1585, dans un acte ne concernant pas le moulin, Pierre Guillard, marchand meunier demeurant à Franc sureau paroisse de St Germain les Chastres (St Germain les Arpajon), est cité dans un partage. Le moulin a changé de nom et de propriétaire.

Peu avant la fin du 16ème siècle, Charles le Prince déclare qu'il a reçu d'une acquisition de défunte Estiennette Guilleminot la quantité de huit setiers de bled de rente perpétuelle sur le moulin de Franc Sureau en la paroisse de Saint Germain les Chastres et qu'il n'a aucun droit sur ce moulin qui relève du grand prieur de France à cause de sa commanderie Saint Jean de Latran.

En 1620, Hiérosme Lemaistre, seigneur de Bellejambe, propriétaire du moulin Carouge a fait un procès au chatelet à Paris concernant “la curure de la rivière” que Jehan Liennard jadis meunier au Carouge n'a pas fait correctement en quittant ce moulin. De ce fait, ce meunier, actuellement au moulin de Francherelle, s'engage “corps et biens “à payer 48 livres de dommages & intérest”.

Meuniers

- 1598 Amanyon Lesné - 1620 Jehan Lyenard

Espérons que ces quelques notes apporteront de l'eau au moulin des articles de madame Pluquet sur ce sujet.

dagnot/chronique04.05.txt · Dernière modification: 2020/11/11 01:22 de bg