Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Le hameau de Chantecoq sur Briis et Janvry

1232-1600

Chronique du Vieux Marcoussy –Marcoussis————— _———————___—_–septembre 2007

Extrait de l'acte de 1232.

JP. Dagnot

Chantecoq se situe sur deux communes Briis et Janvry. L'histoire de ce lieu va consister notamment à localiser laquelle des deux paroisses est concernée. Ce n'est pas toujours possible surtout aux temps les plus reculés.

Notons qu'un fief de Chantecoq existe également près de Courtenay!

Chantecoq lieu indéterminé

L'acte trouvé récemment et ajouté à la chronique du Déluge est riche de détails. En 1232, devant Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris, un accord est conclu entre: - Thomas de Chantecocq ( Thomas de cante galli), d'une part, - Le maître du Déluge, le chappelain du Plessis, dame Richaude de Mulleron, Henri son fils aîné, Simon et Marguerite ses frères et soeurs, d'autre part, Thomas de Chantecocq a droit de prendre, pour sa peine de faire le trait et battre la dîme de Briis, le cinquième de ladite dîme, tant sur le blé que sur le vin, et toutes les autres choses et toutes sortes de fourrage et de paille, toute espèce de légume, et toutes les vesses avec leur grain et deux gerbes d'avoine chaque jour qu'il enlèvera lesdites gerbes. Les dîmes seront amenées à la grange de Briis, ou avec le consentement des propriétaires à les conduire ailleurs. L'autre partie, (le Déluge, le Plessis et Mulleron) recevra le serment de fidélité dudit Thomas ou des ses héritiers.

Chantecoq côté Briis

Quittons l'an 1232, sans savoir si ledit Thomas habitait Briis ou Janvry! Nous franchissons allégrement 150 ans pour voir l'aveu suivant:

Je, Simon Chaufferne, avoue tenir à une foi et hommage de noble personne seigneur de Bourneseau, chevalier, sire de Villetain: - le manoir de chantecoq en Gommessois les Genvris, quatre arpents de hauts bois ou environ, assis entour ledit manoir, - avec six vins & dix (130) arpents de pré gaignable séans entour ledit manoir, - & le treffon de trente arpens de pasturage ou environ tenans en une pièce tenans d'une part à Janveris, & d'autre part à lostel de fresneau qui est au Borgne de la Queue, et d'autre costé au chemin de Bris, - & une soulz de cens chacun an à prendre sur la maison de Gilot de Chantecoq, - & douze soulz à la chandeleur sur ladite maison, et douze deniers à prendre audit jour de saint Remy sur lostel bon de Nery?, - et si plus y a plus advoue tenir en ses mains, et sont ces héritages de ma feme à cause delle & en tesmoing de ce jay scellé cet présent adveu de mon seel.

Donc, le premier seigneur suzerain connu dont relève Chantecoq est un laïc.

Seize ans après, un autre aveu est rendu cette fois aux Célestins de Paris, qui apparamment ont acquis Villetain: “ devant Audry Lepreux & Oubart Bataille, notaires du roy, de par lui establis au chastellet de Paris fut présent Pierre Lepreux demeurant à Genvriz, si comme il disoit lequel advoue par ces présentes tenir en fief des religieux prieur & couvent des célestins de Paris à cause de leur justice & seigneurie de Villetain: - une maison, jardin, quatre arpens de terre derrière, si comme tout se comporte assis à Chantecoq, tenant au chemin de Bris et si plus y a plus en advoue tenir en fief desdits religieux, en tesmoing de ce que nous ….”

Le processus pour localiser le côté Briis, consiste donc à suivre la seigneurie de Villetain qui règne en partie sur Chantecoq. Ces deux documents correspondent donc à deux lieux différents.

A la sortie de la guerre de cent ans, l'honorable homme et sage, maître Audry Le Preux, examinateur du roi notre sire au châtelet de Paris, fils de feu Pierre Le Preux en son vivant demeurant à Genvris, avoue tenir en fief des religieux prieur & couvent des Célestins de notre dame de Paris, à cause de leur justice & seigneurie de Villetain, une maison jardin, et quatre arpens de terre derrière, si comme tout se comporte assis à Chantecoq, qui furent à sondit feu père, tenant au chemin de Bris et si plus en y a plus en advoue et advoue à tenir en fief desdits religieux Célestins.

L'analyse d'un inventaire après décès, d'un seigneur de Briis du premier quart du 17ème siècle, permet de parler de Chantecoq en 1486. L'acte est un bail à rente par devant Louys Barthelemy & Lucas Maulevrault, notaires au chatelet, entre Pierre le Vigneron, marchand drapier bourgeois de paris, et noble homme Charles de Karnazet, escuyer, seigneur de Lymours & de Roussigny, en échange de l'hostel fief terre censive seigneurie jardin & appartenance de Chantecoq avec six vingts dix arpens de terre. Ce lieu comme on le verra par la suite prendra le nom de grand Chantecoq.

Ce bien passe très rapidement à Philippe du Moullin, escuier, seigneur de Bris, qui avoue tenir en fief à une seule foy & hommage des religieux Célestins de Paris à cause de leur chastel de Villetain, c'est à savoir : - un fief nomé chantecoq assis en la paroisse dudit Bris, contenant une masure (conséquence de la guerre de Cent Ans) où jadis avoit lostel granche estables bergeries court & jardin tout fossoyé alentour assis en ladite paroisse avecques le boys estant derrière le manoir pour tout ce qui est quatre arpens ou environ, - item six vingts et dix arpens arables et labourable toutes assis environ ledit manoir, - item le treffon de trente arpens de pasturage assis, - item 33 sols parisis, de menus cens reçux chacun an, audit manoir, c'est à savoir Pierre Gillot & Janofin de Chantecoq, trente deux sols parisis paiés à deux festes, c'est à savoir, la feste st Rémy 20 sp,, & à la nomination des morts 12 sp, à cause d'une maison & aultres héritages que ledit Gillot & Janotin tenoient de moyà cause de mondit hostel dessus; - item …? autres héritages ..? lesdits cens portant lods ventes, douze deniers parisis ? à mondit hostel ledit toute justice estant iceulx & plus payent que je ne pense advoué que je ? de messeigneurs & religieux … (protection en cas d'oubli), fait au baillage de Bris. Au verso mention de Chantecoq en gomesois en la paroisse de Briis, mouvant de Villetain.

Huit ans après, Philippe du Moullin s'adresse encore au prieur du couvent des célestins de Paris pour un aveu d'un autre bien à Chantecoq: - ung fié qui fut messire Pierre de Courboyst en la paroisse dudit Brys au lieudit le petit chantecoq contenant une maison qui… ??… hors la maison du petit chantecoq avecques quatre arpents de terre devant de ladite maison, dont il y a ung quartier en for? et non labouré aboutissant à ladite maison et d'un bout au chemin par ou on va dudit petit chantecoq à Brys desquels quatre arpents la dixme menue appartient & si plus en y a plus en advoue tenir… ce présent adveu de mon seing manuel fait en la prevosté dudit Brys. Comme le texte l'indique, sera dorénavant appelé le petit Chantecoq (sur Briis).

Nous arrivons à la seconde partie du 16ème siècle en retrouvant Jacques de Cocherel, seigneur de Briis, Forges, Ardillières, Lecoudray, Bligny, les grand & petit chantecoq, à cause de Anne du Moulin sa femme, héritière en deuxième partie & portion dont les deux font le tout, l'autre moitié à Loyse sa soeur, de la succession de défunt François du Moulin leur frère. Suit la description des biens: - chastel et fort de Brys…. sept arpents; - …… , - chateau du couldray détruit par les guerres, - item ung autre fief assis au dessus dudit Brys nommé le grand & petit chantecocq, sur lesquels il y a maison, masure avec la quantité de 120 arpents de terre la bourables baillé à cens à douze livres dix sols & douze volailles avec ung muy de bled froment appelé le grand muy et trois setptiers de seigle payable chacun an à la st Rémy, les volailles à Noel le bled à la st Martin,. Lequel fief je tiens en foy & hommages des célestins de Paris. - droits de chasse sur tout dessus décrit.

Relevons en 1563, Jean Ledoux, laboureur au petit Chantecoq, paroisse de Brys, qui vend à François Rousselet (père de la dernière femme d'Ambroise Paré) de Montlhéry: - deux arpents près Chantecoq, - item 5 quartiers à Thuilières au chantier des surcroix, tenant aux dames de Lymours. La vente est réalisée moyennant 50 livres tournois, avec faculté de reméré, et par la même occasion le bail des terres au vendeur, pour trois ans moyennant trois septiers de blé mestail, rendus à Montlhéry en l'hostel du bailleur.

En 1580, une constitution de rente fait apparaître un troisième lieu. Michel Morice laboureur demeurant à Chantecoq paroisse de Brys, et Gillette Normand sa femme, avec Marguerin Bruneau laboureur à la Brosse, lesquels confessent avoir acheté à noble homme Claude de Lavoisier, procureur du roy & garde du seal de la prévosté, sous les ordres de Monseigneur frère unique du roy, moyennant cinq septiers de bled mestail & trois avoyne de rente annuelle, pour: - quinze espasses de logis dont quatorze couvert de thuilles et l'autre avec chaulme, qui se consistent en deux corps d'hotel granche estables et pressoir court jardin terre les lieux contenant en fond de terre deux arpents assis audit chantecoq, tenant à plusieurs - item sept arpens de terre en une pièce audit chantecoq tenant au sgr de Brys d'un bout au grand chemin de Chantecoq à Roussigny, - item quatre arpents de terre audit lieu tenant au sentier tendant de Chantecoq à Roussigny, - item deux arpens & demy de terre audit terroir des bois de Limours ….. suivent d'autres terres le tout en censive du sgr de Brys, la maison chargée de deux poulles & ung chappon, , les terres de six deniers de cens par arpent. La transaction faite moyennant un pricipal de 100 escus d'or sol rachetable. Notons que les quinze espaces sont en la mouvance du seigneur de Briis et non des Célestins de Paris.

Six ans après, Jacques de Cocherel, escuier, seigneur de Bris sous Forges …, du grand & petit Chantecoq, …, advoue tenir en plain fief foy & hommage des Célestins de Paris, à cause de leur t&s de Villetain, paroisse de Jouy en Josas, deux fiefs nommés le grand & petit Chantecoq, assis à Bris à cause de Anne du Dumoulin, son espouze, qui ont appartenu à Philippe puis à Jacques Dumoulin, héritière par moitié de feu Jacques son père & après partage fait avec Sébastien Mereton époux de Loyse Dumoulin (cette simple phrase résumant l'appartenance de ces fiefs depuis un siècle): - ung manoir où jadis avoit hostel grange estable bergeries court jardin, tout fossoié allentour, assis en la paroisse avec le bois estant derrière le manoir contenant quatre arpens, - item 130 arpens de terres arables & labourables toutes assises environ ledit manoir, tenant la totalité desdits 130 arpens aux Célestins de Marcoussis à cause de leur terre de Frileuse, d'autre au seigneur de Janvry, aboutissant d'un bout sur la terre du petit fief de Chantecoq … - item 30 arpens d'autres terres labourables qui soulloient estre en pasture assis audit lieu du costé du chemin vers Janvris à Chevreuse, aboutissant d'un bout aux terres d'Invilliers … - item 5 arpens de terre qui soulloient estre en bois assis prez lesdits 30 arpens, - itemm 33 sols parisis de menus cens, .. - item ung autre petit fief appelé le fief du petit Chantecoq, assis en la paroisse de Bris où soulloit avoir une maison & 4 arpens de terre derrière, aboutissant au chemin tendant du petit Chantecoq à Bris, ….

De l'achat fait par Morice en 1580, une déclaration est faite huit ans plus tard par Thomas Chanudau, laboureur demeurant au grand chantecoq, paroisse de Briis. A savoir qu'il est héritier et détempteur de quinze espasses de logis consitant en deulx corps d'hostel granches estables pressoirs cour jardin…. correspondant à l'acte de 1580.

Chantecoq côté Janvry

Arrêtons la narration côté Briis en raison notamment de différents qui vont naître entre les deux seigneurs. Jean I de Baillon, seigneur de Janvry et autres lieux dont Chantecoq, se frotte en outre à la prévôté de Montlhéry, et il se voit débouté de sa prétention de haute justice sur ces lieux, nous sommes en 1561. Rappelons qu'il décède en 1567. Sa femme Marie de Hacqueville est citée dans la chatellenie de Montlhéry en 1576 comme veuve possédant le fief de Champ-de-Cocq, assis près ledit Briis et les fiefs et seigneuries de Janvris et la Brosse, proche ledit Briis.

Il faut attendre 1580, pour retrouver Jean de Baillon fils du défunt, se disant seigneur de Janvry et également de Chantecoq et Invilliers, qui déclare aux religieuses de Gif, tant pour luy fils esnay que pour ses frères & soeurs, tous héritiers ensemble de leurs parents, son fief d'Invilliers.

Les documents concernant Chantecoq côté Janvry sont rares, en raison de l'absence de religieux concernés dans les actes. En 1577, le premier acte trouvé cite Jean Laisné, marchand demeurant au petit Chantecoq paroisse de Janvry. Dix ans après c'est Jacques Laisné marchand et laboureur qui est concerné dans une obligation, il demeure également au petit Chantecoq paroisse de Janvrÿs. Cette dénomination restera inchangée jusqu'à nos jours (correspondant dans le plan ci dessus à l'appelation seigneurie de Janvry).

Il faut attendre 1601 pour voir la première mention d'une habitation . Le seigneur de Janvry, escuyer, Jean II de Ballion, baille à rente à Nicollas Bisson, laboureur demeurant à Janvry, une maison manable de trois espaces couverte de chaume avec une grange de deux espaces, non couverte, (jusqu'à la révolution il n'y a eu qu'un seule maison à cet endroit) assis au petit Chantecoq. Sont adjoints également quelques lopins de terre, ce bail fait moyennant le prix et somme de ung escu sol de rente annuelle et perpétuelle avesque une poulle. La rente est rachetable 12 escus. Fait et passé a Janvrys en lautel seigneurial.

On retrouve quatre ans après, Katherine Boyvin, veuve de Nicolas Buisson, qui vend au seigneur de Janvry, deux arpents en une pièce aux jouvenceaux près le petit Chantecoq. Pour régler son achat, Jean de Baillon lui échange la rente de 1601. Cette rente aurait été faite fin 16ème siècle à Jean Audry.

À suivre…

dagnot/chronique05.02.txt · Dernière modification: 2020/11/11 01:28 de bg