Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Ambroise Paré et les Rousselet Propriété dite la “Grand maison” des filles d'Ambroise Paré à la Ville du Bois

Chronique du vieux Marcoussy ———————- ———————————————–Juillet 2009

JP. Dagnot

C. Julien

ajout en bleu

Cette chronique relate l'histoire d'Ambroise Paré et de la famille Rousselet dans la région de Montlhéry. Il ne s'agit pas de reprendre les nombreuses études sur ce célèbre chirurgien. Pour s'informer sur le sujet, il est préférable de consulter les sites suivants: - Ambroise Paré Encyclopédie de l'Agora :(*) - Chronologie d'Ambroise Paré : (*) - Vie d'Ambroise Paré (site d'Amboise) : (*)

Nous voulons porter un regard critique sur la « Maison des Champs » à La Ville-du-Bois en posant la question : a-t-elle vraiment appartenu à Ambroise Paré (1). Revenons chronologiquement sur les déplacements du célèbre chirurgien dans notre région et à Paris.

Ambroise Paré à Paris et Jeanne Mazelin (première épouse)

Le couple Paré-Mazelin vit à Paris comme il est déclaré sur leur acte de mariage de juin 1541 (2). Les époux établissent peu après une donation mutuelle de tous leurs biens, certainement en raison des dangers encourus Ambroise qui suit les armées du roy pour les soigner sur les champs de bataille. On doit prévenir le lecteur que la plupart des minutes notariales où Ambroise Paré est concerné, font partie d'études parisiennes dont les documents n'ont pu être conservées et de ce fait rendent la recherche aléatoire.

Dès 1550, le chirurgien et François Perier sont détempteurs & propriétaires d'une maison sur le pont Saint-Michel du costé d'aval, comme faisant la quinzième partie à prendre du costé de la rue de la Harpe ayant appartenu à feu Pierre Perier en son vivant paintre, acquise tant du roy ou des commissaires qu'à l'aliénation de son domaine …

En 1556, l'honorable homme Anthoine Mazelin (beau-frère d'Ambroise), commis du trésorier de l'extraordinaire des guerres demeurant à Tours , confesse avoir reçu de Mr Ambroise Paré, chirurgien et valet de chambre du roy demeurant à Paris, la somme de six livres que lui devait Ambroise à cause du louage d'une maison au bout du pont st Michel, laquelle appartient audit Mazelin venant d'héritage et partage de la succession de Jehanne de Pryme mère dudit Mazelin et de la femme dudit Paré tant meubles qu'immeubles …. réparations … Ces actes confirment l'habitat parisien du chirurgien venant de la succession de Jehanne de Pryme (sa belle-mère).

Un an plus tard, il acquiert de François Périer maistre paintre à Paris, l'autre moitié de la maison du pont Saint-Michel, qui lui appartient de la succession de feue Marie Périer sa soeur, en son vivant femme de Jehan Paré frère dudit maistre Ambroise Paré … Les biens venant du père Pierre Perier maistre peintre.

Le même jour, nous apprenons d'un autre acte, qu'Ambroise a également un autre beau-frère Jaspart Martin, maitre barbier chirurgien qui a aussi hérité d'une autre maison au pont Saint-Michel.

A la même époque, il fait réaliser des travaux de charpenterye, dans le goupe de maison rue des Hirondelles, ayant pour enseigne l'imaige Saint-Anthoine. A la suite de cet acte, Anthoine Mazelin, trésorier de l'extraordinaire des guerres, demeurant à Tours, paye une partie de la somme lui incombant.

En 1560 le couple fait une donation à leur nièce Jeanne Paré. Il constitue également des rentes et la même année lors de la naissance de Catherine, les parain (Jaspart Martin) et marraine (Jehanne de Prime) sont choisis dans la famille proche. L'année suivante, il devient premier maitre d'hôtel du roy à St Germain en laye. On le retrouve par la suite, qualifié de premier chirurgien du roy, et comme tuteur & curateur des enfans mineurs de deffunt Estienne Cléret, vivant marchand & bourgeois de Paris, dernier époux de Jehanne de Prime. Dans cet acte il reçoit les titres & inventaires de Jehan Mazelin, de Jehanne de Prime, d'Estienne Cleret, de Florian Fournier (Fournil?).

Dans les années suivantes le chirurgien fera un échange avec René Mestreau, bourgeois de Paris pour agrandir ses biens au pont St Michel. il s'agit des biens appartenant auparavant à Jaques de Prime, curé à Troyes.

Maisons au pont st Michel (Paumier)

Ambroise Paré à Meudon

De la même manière, procédons à l'analyse des biens du chirurgien à Meudon. L'anné 1550, La succession de sa belle-mère Jehanne de Pryme lui octroit une maison et des terres à Meudon.

Huit ans après, le beau-frère Jaspard Martin, maistre barbier, chirurgien en cette ville de Paris, y demeurant , et sa femme, vendent à noble homme Ambroise Paré, premier chirurgien et valet de chambre ordinaire du roy, la moitié par indivis de la succession de feu Jehanne de Pryme, mère de la femme de Jaspard, de pièces de vignes l'autre moitié appartenant à Ambroise, à Meudon, la vente faite moyennant quatre livres dix sols ….. Le même jour, les mêmes, Jaspard représentant le mineur Charles Fournier pour également la moitié par indivis …. l'acte concerne des vignes à Meudon,venant de la succession de Jehanne de Pryme et moyennant 111 lt.

Notons également un échange en 1576, de vigne par Margurite Cléret avec Ambroise Paré.

De tout ce qui précède, nous avons voulu montrer que les Paré vivent à Paris et à Meudon et n'ont aucun lien dans la région de Montlhéry, jusqu'à la mort de Jeanne en 1573 voire l'année 1576, au moins. Poursuivons notre narration en nous intéressant à la famille Rousselet dont Ambroise va épouser la fille.

La famille Rousselet à Leuville et environs

La famille Rousselet est dirigée par Jacques Rousselet marié à Marie Boullaye. Qualifié en 1554 du titre de “honorable homme”, il est l'argentier de François Olivier, chancellier de France, seigneur de Leuville. Il demeure dans un corps d'hôtel audit Leuville. Les Rousselet ont trois enfants: François, Jacqueline et Barbe. Barbe Rousselet, moins connue, future belle-soeur d'Ambroise Paré, sera unie à Didier Martin archer de la garde du roy.

Leur vie peut être suivie en reprenant de façon analogue, celle que nous avons utilisée pour Ambroise Paré. Les transactions faites par ce couple, en notant leur lieu de résidence, à savoir depuis 1556 figurent ci-dessous: - des achats de vignes à Leuville, à Jehan Bruslé le jeune laboureur, également à Denise Chaulne, - de terre à Leuville, à Jehan Guignard, marchand et laboureur à la Ville du Bois, - de rentes de blé mestail à Breux sur une pièce de 9 arpents à nobles hommes Jehan & Pierre de Granche, escuiers. La rente rendue à Leuville en lhostel dudit Rousselet, - de reconnaissance de dettes par Jehan Guillet, laboureur de Montlhéry, également par Nicolas Villain, laboureur demeurant à Leuville, - de rente sur des terres à la Norville par Jehan Poynet, marchand mercier demeurant à Chastres. Le même vend également une rente sur une maison sur le pont de Lonjumeau, - de rente sur une maison à Villebouzin, par Nicolas Aurillet, - de bail d'un troupeau de 50 bestes à laine, à titre de moitié de croix à Jehan Rabier, laboureur à Valsamon, paroisse de Villeconin, - de vigne à Montlhéry par Denis Langloys, laboureur à Montlhéry. Jacques Rousselet baille l'héritage moyennant 50 sols de loyer, Ces actes, fastidieux à lire, montrent néanmoins sans ambiguité la vie du couple à Leuville durant la période 1556-1561. Le décès du chancelier de France, en 1560, entraîne un changement dans la vie des Rousselet qui doivent quitter Leuville.

La famille Rousselet à Montlhéry

En effet, les Rousselet déménagent à Montlhéry en 1561, comme le décrit un bail fait par Guillaume Prunier, sergent au Châtelet, demeurant à Montlhéy, pour six ans, à Jacques Rousselet, demeurant à Leuville, d'une maison sur la grande rue tenant au presbytère. La suite des acquisitions du couple nous renseigne sur leur activité comme Montlhériens: - cinq quartiers à Fontenay achetés à Jehan Brodant, fermier de Quincampoix, par l'honorable Jacques Rousselet de Montlhéry, - de terre à Saulx vendue par Andry Heurtault, laboureur y demeurant, à Jacques Rousselet. demeurant à Montlhéry. Egalement par Pierre Moireau, boulanger à Saulx. - de vigne à Rouillon par Georges Martin, laboureur y demeurant, - de dettes par Marin Bougraye de Briis, - de bail de vache avec Jehan Gaiger, laboureur à la fosse aux moynes paroisse de Nozay. dito avec le meunier du Petit Paris à Leuville. - de bail de troupeau de 26 bestes à laines, avec Michel Regnard, laboureur de st Chéron, c'est un bail par moitié des toisons. - notons en 1563 une vente à Pierre de Ficte, seigneur de Soucy, d'une maison contenant un espace & demy, couverte de chaulme, court, assis à Soucy, avec deux arpents de terre prez la maison… Cet acte montre à l'évidence que les deux financiers se connaissent. - trois quartiers de terre à Leudeville, par Jehan Berthault, laboureur y demeurant. Nous sommes en 1571, Jacques Rousselet est devenu chevaulcheur ordinaire des escuryes du roy, du nombre des six vingts privilégiés de Paris. Il déclare tenir en censive du prieur de st Pierre de Montlhéry, des terres au Plessis-st-père, à la Ville-du-Bois.

En 1573, Jacques Rousselet, est dorénavant qualifié de bourgeois de Paris. La fin de l'année voit le contrat de mariage d'Ambroise Paré avec leur fille Jacqueline Rousselet: honorable personne Jacques Rousselet, chevaulcheur ordinaire de l'escurye du roy, du nombre des six vingts privillégiez, bourgeois de Paris, et Marye Boullaye sa femme stipullant pour Jacqueline leur fille et noble homme maistre Ambroise Paré… C'est un contrat classique: lui apporte une rente et si elle le désire la maison de la vache rue de l'hirondelle à Paris; les parents de la mariée des liquidités. Le contrat est modifié quinze jours plus tard, la dot prévue de 5.000 lt est ramenée à 2.000 en raison de la bonne vraye et naturelle amour qu'il porte à Jacqueline.

De ces informations, il apparaît donc que l'on ne parle toujours pas d'hôtel à La Ville-du-Bois. Par contre la famille Rousselet réside également à Paris paroisse St Séverin, comme l'indique un registre de cette paroisse qui mentionne les bans du mariage.

La famille Rousselet à Fontenay-les Briis et environ

Procédons de même avec les acquisitions faites par le couple à Quincampoix et dans les environs à Fontenay-les-Briis. Notons deux voisins dans cette région, personnages importants dans le domaine de la finance: Jehan de Baillon, trésorier de l'épargne, seigneur de Janvry, et Pierre de Ficte son commis seigneur de Soucy à Fontenay-les-Briis.

Les achats du couple couvrent la période 1557-1576: - Mathieu Chedeville laboureur à Mulleron vend à l'argentier du chancelier de France, demeurant à Leuville, des terres à Mulleron, tenant à Jehan de Baillon, - Jehan Ledoux, laboureur au petit Chantecoq, paroisse de Brys, vend à Jacques Rousselet de Montlhéry: 1) deux arpents près Chantecoq, 2) item 5 quartiers à Thuilières au chantier des surcroix, tenant aux dames de Lymours. Faculté de reméré accordée au vendeur et également bail des terres vendues, pour trois ans, moyennant trois septiers de blé mestail, rendus à Montlhéry en l'hostel du bailleur. - Ollivier Baladvoyne, vigneron de Fontenay les briis, cède des terres à Fontenay.

En 1576, Charles de Meurcent, seigneur de Quincampoix, trésorier de Monseigneur frère unique du roy, vend une rente. Ces qualités sont retrouvées en 1581 portées par François Rousselet qui représente la famille lors son union avec la fille d'Ambroise Paré. L'achat de la ferme de Quincampoix (acte non retrouvé) a été fait entre ces deux dates.

Ambroise Paré et Jacqueline Rousselet (seconde épouse)

L'année qui suit son mariage, Ambroise Paré, de sa libérale volonté, donne à sa nièce, fille de feu Jehan Paré maitre coffretier & malletier & de Marie de Neufville, une maison à Paris au pont st Michel lui venant de son conquest par eschange avec un bourgeois de Paris.

Quatre ans après, Ambroise Paré marie cette nièce mineure avec un maître chirurgien de Nantes, Claude Viart. Parmi les présents: Henry Simon, futur époux d'Anne Paré pas encore née, Jacques Mareschal, advocat, et futur acquéreur du fief de la Forest à Bruyères-le-Châtel. Jacqueline, épouse d'Ambroise, consent à la donation faite par le chirurgien.

En 1581, a lieu l'union de Catherine Paré avec François Rousselet (3). Noble homme Messire Ambroise Paré, en son nom et pour Catherine Paré sa fille mineure de luy et de feu Jehanne Mazelin jadis sa femme en premières noces, et Messire François Rousselet, trésorier de l'argenterie de Monseigneur frère unique du roy et secréttaire ordinaire de sa maison pour luy, procèdent au contrat de mariage.. présents des chirurgiens, Marie Boullais, veuve de feu honorable homme Jacques Rousselet en son vivant chevaucheur ordinaire de l'escurye du roy et bourgeois de Paris…pour raison du mariage desdits…ladite Boullais mère du futur espoux apporte une ferme & mestairie appelée de Quincampois assise en la paroisse de Fontenay les Briis, consistant en maison, court, granche, estable & jardin, le tout clos à murs et couvert de thuille, cinq arpents de grans aulnois bois et saussaye prés au devant de ladite ferme, quarante arpents de terres labourables en plusieurs pièces, venant du conquest du defunt et d'elle…l'épouse apporte 400 escus d'or, ses joyaux.. La ferme est donnée en avancement d'hoirie du deffunt Jacques et d'elle.

Cinq ans passent, François Rousselet est en voie d'entrer en procès avec Ambroise Paré. Il s'agit des comptes de tutelle des biens de Catherine sa femme. Ils recevront du chirurgien 2733 escus sol, une bagatelle, pour solder la succession de Jehanne Mazelin, mère de Catherine.

La suite des actes retrouvés concerne des rentes avec des particuliers. Toujours aucune mention de la Ville-du-Bois…

signature d'Ambroise Paré (1585)

Pour terminer avec cet homme remarquable, signalons qu'il perçoit 256 livres annuelles comme chirurgien. Trois ans avant son décès, son testament prévoit la donation par moitié à ses deux filles, Anne & Catherine issues de son second mariage, d'une maison rue Garancière provenant de son partage avec François Rousselet son gendre & beau frère.

Au décès d'Ambroise, Jacqueline Rousselet vit à Paris où elle décèdera en 1600. L'inventaire mentionne que lesdites Anne et Catherine Paré sont héritières de la maison de la Ville du Bois à cause de leur mère.

La veuve Rousselet au Guezon à la Ville-du-Bois

Les actes trouvés pour ce lieu depuis 1543 concernent: - une rente adossée à une vigne au chantier de Guederon, et sur 4 parts dont les 6 font le tout, d'une maison à la Ville-du-Bois. - un quartier de vigne à la Ville-du-Bois vendu à Jacques Rousselet, demeurant à Montlhéry, par Georges Martin, laboureur à la Ville-du-Bois. - des baux de terres au Guezon par Jehan Lebas, marchand laboureur demeurant à la Ville-du-Bois, à Pierre Le Royer, laboureur, également à Pierre Cossonnet. Le même vend un lopin au chantier dit le Guezron à Symon Lepaige, laboureur. - des déclarations de biens au seigneur de Marcoussis, attestant la propriété dite plus tard “la grand maison” aux parents de Jacqueline Rousselet femme d'Ambroise Paré.

Revenons à Marie Boullaye, elle devient veuve après le mariage de sa fille Jacqueline. Elle est qualifiée de cet état en 1576 , dans un bail de vache jusqu'à trois ans à Guillaume Porcher laboureur. Elle habitera Paris jusqu'en 1583, comme le déclarent les actes suivants: - les nominations d'Estienne Porcher fils de Mor, notaire royal à Montlhéry pour retrouver les actes passés par son époux defunt et d'un procureur pour plaider jusqu'à quatre journées. - d'un titre nouvel d'un vigneron de la Norville, propriétaire d'une maison avec rente due à l'honorable femme Marie Boullaye, veuve de Jacques Rousselet, qui agit en son nom et comme tutrice de ses enfants mineurs. - d'autre titre nouvel par Jean Serourge, laboureur à Brétigny, détenteur d'une espace de grange couverte de chaume. adossée à une rente annuelle de 24 sols parisis au profit des Rousselet mère et enfants. - également en 1577, deux transactions importantes entre Marye Boullay en son nom et comme tutrice des enffans mineurs d'elle & dudit deffunt et comme se portant fort de noble homme Ambroise de Paré conseiller du roy et son premier chirurgien et de Jacqueline Rousselet sa femme, héritiers dudit deffunt Rousselet leur père d'une part , et Charles le Prince , écuyer, seigneur de la Bretonnière, se portant fort pour Pierre et Anne le Prince héritiers de Charles leur père, redevables d'un reliquat envers Jacques Rousselet. Les héritiers s'obligent à payer à la veuve Rousselet la somme de 3400 livres tournois. Le même jour, un second acte similaire avec les mêmes intervenants. Le mois suivant, transaction analogue avec un laboureur de Briis. A cette occasion la veuve est absente et est déclarée habiter à Paris. C'est son fils François Rousselet qui reçoit 500 livres en son nom, pour sa mère et comme tuteur des enfans myneurs dudit deffunt et aussi pour Ambroise Paré, conseiller du roy et son premier chirurgien et Jacqueline Rousselet sa femme, desquels il promet de faire ratifier. La signature de Marie devient tremblante.

En 1580, Marie Boulloye, habite toujours Paris et se déplace à Montlhéry chez Bligny (notaire royal) pour des baux mineurs. La même année, un jugement rendu au profit Marie Boullaye, veuve de feu Jacques Rousselet, en son nom et turice de ses enfants mineurs lui accorde deux septiers trois boisseaux de grain à rendre en l'hostel de ladite demanderesse sis à la ville du bois… On trouve pour la première fois mention de la fameuse demeure.

A la fin de cette même année 1580, un acte (communiqué par Pascal Herbert) nous apporte deux informations simultanées et intéressant la Ville-du-Bois, le mariage de Barbe Rousselet, fille de Marie Boullaye avec Didier Martin: “Noble homme Didier Martin, seigneur de la Fontaine, archer des gardes du corps du roy sous la charge de monseigneur de Clermont d'Entragues, d'une part , et honorable fille Barbe Rousselet, fille de feu honorable homme Jacques Rousselet, luy vivant chevaulcheur ordinaire de l'escurye du roy et de Marie Boullaye jadis sa femme, ses père et mère d'autre part, les quelles parties en la présente et par l'advis et consentement de plusieurs parents et amis, du côté du sieur de la Fontaine Mr Nicolas Martin, procureur fiscal de la seigneurie de Boissy et lieutenant général du baillage de St Yon, Breulx et Brolet (Breuillet) et prévost de Torfou, son père, Maître Philibert Martin, praticien demeurant audit Boissy son beau-frère, et de la part de ladite Rousselet, et dicelle Boulloye sa mère, noble homme Mr Ambroise Paré, conseiller et premier chirurgien du roy demeurant à Paris et Jacqueline Rousselet sa femme soeur dicelle future, noble homme Mr François Rousselet, conseiller et argentier de Monseigneur fils et frère unique du roy, secrétaire ordinaire de sa maison, sr des Roziers son frère ont promis et promettent par ces présentes se prendre l'un l'autre par les lois du mariage … classique, ladite Boulloye promet mille escus d'or, le sr de la fontaine doue l'épouse de 33 escus d'or sol de rente à prendre sur les biens meubles à la succession du futur époux. Fait et passé en lhostel de ladite Boulloye à la Ville-du-Bois.

On a donc ici la confirmation que la veuve de Jacques Rousselet possède une propriété à la Ville-du-Bois et que, Ambroise Paré, le beau-frère de la mariée est de passage audit lieu pour la cérémonie.

Une déclaration de biens, essentielle, datée en marge du début novembre 1580 (la date est erronée), Je soussigné Jacques Rouxellet, argentier de deffunt Monsieur le chancelier Olivier, déclare estre détempteur à Monseigneur d'Entragues … de cinq espasses de logis, cour cave et jardin, tenant d'une part au carrefour et d'autre part au chemin de la Ville du Boys à Nozay, aboutissant à la veufve Cyprien Rousseau, dont ledit lieu est séparé en douze parts dont je n'ay que sept parts et dont les douze font le tout. Le dit lieu contient que trois quartiers ou environ… Suivent des terres. Cette déclaration est antérieure et représente sans aucune ambiguité “la fameuse maison attribuée à Ambroise Paré”. En 1580 Jacques Rousselet repose en paix depuis quelques années!

A la fin novembre, si l'on considère la date de la déclaration de biens (un an plustôt sur le registre), Marye Boulloye, veufve de feu Jacques Rousselet, demeurant à Paris, déclare plusieurs pièces de terre et trois espasses de logis couvert de thuille avec cour et jardin tenant à la veufve de Cyprien Rousseau et à Amanyon Guignard… La veuve augmente sa propriété.

En 1581, la veuve marie son fils François à Catherine Paré mineure.

A partir de l'année 1583, plusieurs actes confirment Marye Boulloye, demeurant à présent à la Ville-du-Bois. Elle demande la moityé des fruits qui proviendront des pommiers & poiriers présents dans le clos loué. Elle mandate un procureur pour la représenter pour plaider au Châtelet à Paris. Egalement l'année suivante pour une affaire de vignes à la Ville-du-Bois.

L'étude de l'église Saint Fiacre, nous a amené curieusement à la lecture d'un terrier des religieux de Saint-Eloy fait en 1585. Nous avons retrouvé Marie Boullaye, veuve de feu Jacques Rousselet qui déclare 3 quartiers de vigne au chantier de Beaulieu.

Le dernier acte où elle apparaît date de 1586 dans une location de maison à Linois. Son décès est estimé se situer vers 1591 et sera abordé dans la chronique sur la “Grand Maison”.

Les chroniques de la “Grand maison” à la Ville du Bois et du domaine de Quincampoix à Fontenay-les-Briis feront l'objet de récits spécifiques.

à suivre …

Notes

(1) Vers 1930, la municipalité de La Ville-du -Bois fit poser, sur la façade de la Grande-Maison , une stèle à la mémoire d'Ambroise Paré. En 1938 est publiée une monographie de 31 pages écrite par Léon Risch préfacée par Mr Montgobert, maire. Dans son avant-propos, Mr le Maire s'avance en citant un acte de saisie de la Grande Maison « contenant une description complète de ce domaine et d'où il appert qu'il avait bien appartenu à Ambroise Paré ». Par contre l'auteur est moins catégorique, avec prudence il reconnaît « les raisons qui incitèrent Ambroise Paré à fixer son choix sur la Grande Maison ne sont pas connues, pas plus d'ailleurs que la date de sa prise de possession. On est donc réduit aux hypothèses… ». Pour quelle raison Mr Risch n'évoque-t-il pas le fameux acte de 1618 cité par Mr le Maire ?

(2) Le mariage avec Jehanne Mazelin (ou Masselin) eut lieu le 30 juin 1541 (et non en 1542 comme il est parfois dit). La mariée est la fille de Jehan Mazelin, serviteur du chancelier Duprat. Elle mourut en 1573 laissant trois enfants : François, Isaac et Catherine.

3) Catherine est la fille du premier lit. François Rousselet, beau-frère d'Ambroise, devient son gendre.

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