Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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La ferme de Frileuse à Briis-sous-Forges

Chronique du Vieux Marcoussy ————————————- _——————————- Août 2008

Frileuse sur la carte de Cassini.

JP. Dagnot

C. Julien

Située dans la plaine de Janvry à mi-distance entre les hameaux de Chantecoq et Roussigny, la ferme de Frileuse constituait un fief sous l'Ancien régime. C'est histoire de ce lieu qui est relatée dans cette chronique. De nos jours, Frileuse est un hameau situé sur la route départementale N°131 qui conduit de Briis à Gometz-la-Ville avec deux voies : l'impasse de Chantereine et l'impasse des Mares Jombardes. Ce hameau fait partie de la commune de Briis-sous-Forges (Essonne, arr. Palaiseau, cant. Limours).

“En bleu”= ajout à la chronique originale

Les anciens documents

Le premier document mis à jour par nos recherches est un acte de vente de 1377. C'est Etienne de Cormeilles, huissier d'armes du roi,dit seigneur, et Jehanne sa femme, les choses qui ensuivent à Mahieu Marchant et Marguerite sa femme, demeurants à Montlhéry: - un manoir appelé lostel de Frileuse sis à Briis avec les edifices, colombier jardins et appartenances et 158 arpents de terre environ ldit hostel, tenant aux terres de Mr le chancelier de france, d'autre à Girart de Montagu… Ledit hostel tenu en fief : - les bâtiments et moitié des terres de noble homme Pierre de Chevreuse, chevalier conseiller du roi, - et pour l'autre moitié des terres de Guilaume Malart, écuyer. Cette vente faite sur le tout pour le prix et some de 310 frs d'or du coing du roy.

Nous sommes en pleine guerre de Cent ans. Néanmoins, la vente décrit une demeure non encore touchée par les combats et les pillages.

Nous trouvons ensuite une déclaration de foy et hommage passée le 28 avril 1404 par les moines Célestins au seigneur de Chevreuse pour le fief de Frileuse . Il doit s'agir d'une coquille de recopie comme nous le verrons par la suite (1454). La foy et hommage est renouvelée le 6 avril 1460 par le dépositaire du couvent qui fait la prestation d'homme vivant (1).

Revenons en 1453, un phénomène rarement observé se passe au monastère de Marcoussis. Un acte est rédigé par deux notaires parisiens: devant de quatre livres et Jaquet notaires jurés au châtelet de Paris, Thomas Sevin, laboureur demeurant à Bris et Sedille sa femme, disant lesdits mariés que eulx considérant leur ancienneté et faiblesse, par quoi dorénavant il ne pourroient vaquer bonnement et faire valoir leurs héritages, attendu qu'ils ont pourvu suffisamment leurs enfants et pour le salut de leurs âme disoient pour la bonne affection qu'ils ont pour le monastère des célestins de la ste trinité de Marcoussis, confessent eulx estre donnés et rendus, dès maintenant à toujours tous leurs biens quelconques, tant meubles, debtes créances que héritage revenus possessions, immeubles où qu'ils soient situés et assis, audits religieux prieur et couvent des Célestins de Marcoussis, à la charge par ces derniers de les loger en leur maison, de les nourrir, blanchir, chauffer éclairer, et entretenir de tout ce qui leur sera nécessaire, bailler et livrer aux oblas de ladite église et les faire garder et gouverner en maladie comme l'un des religieux dudit lieu durant leurs vies et de chacun d'eulx, et après leur mort leur faire un obit solennel (prières, oraisons, prier Dieu pour leur âme. Attaché à ce document se trouve l'acceptation des religieux Célestins et également un inventaire de tous les biens meubles et immeubles du couple. Cette famille a des enfants que nous allons découvrir au paragraphe suivant.

Cinq ans après, les religieux font une acquisition importante d'un bourgeois de Paris et de son épouse. Les religieux font appel aux mêmes notaires: devant Pierre Quatrelivres et Pierre Jaquet, notaires du roy au chastellet de Paris, Adam Marchant, bourgeois de Paris et Ysabel sa femme le représentant, qu'il leur appartient paisiblement les rentes cens héritaiges et possessions cy après: - 40 sols tournois sur une maison à Linois pres la fontaine dudit lieu baillée à Adam Rabusse - plusieurs rentes où sont concernés Jehan Dumas, Guillot Couart , Denis Deshayes (maison à Longpont), Jacquet Doublet (Boulay Longpont), Simon Paien et Colin Michel (maladrerie de St Ladre sur le grand chemin de Chastre), Girard Delafosse, Loys Michault - une liste très longue et très détaillée de rentes … - ung manoir appelé Frileuze estant de présent en masure et buissons où souloit avoir hostel fermé à fossez, assis en la paroisse de Bris avec la quantité de 8×20 arpens de terre assis aux environs dudit hostel, at appartenant à icelluy hostel de frileuze, toutes icelles terres appartenances de frileuse estant de longtemps a en grant ruine et désolation et de nulle revenus dont tenu et mouvant en fief c'est à savoir ladite masure de frileuse et 80 arpents de terre du seigneur de Chevreuse et le surplus de terres de Guillaume Malart escuier ou ses ayants cause. - la liste continue

Nous retrouvons donc parmi les biens l'achat fait par les premiers Marchant en 1377. Cette vente faite pour estre participans aux prières et oraisons dudit monastère et outre moyennant le prix et somme de 200 lt, monnaie courant a présent, tout du coing poiz et aloy du roy ayant cours, payées par les Célestins.

Le 20 mai 1470, un aveu nous apprend que de Guillaume de Villetain, écuyer, tient en une seule foy et hommage le fief appelé Frilleuse de Monseigneur de Graville, chevalier, à cause de sa seigneurie de Gommetz-le-Chastel. Le fief contient 90 arpents de terre tenant audit Frileuse et aux 20 arpents de bois de l'abbesse de Gif. Ainsi, c'est Louis Malet de Graville, seigneur de Marcoussis qui est le seigneur éminent pour partie de Frileuse qui relève également de Gometz. C'est en cette qualité que, le 2 novembre 1482, Louis de Graville rendit hommage à Louis XI et fit aveu pour ses seigneuries dont Marcoussis, Vaularon et Gometz-le-Châtel.

Il se trouve donc à cette époque à Frileuse, deux fiefs portant le même nom relevant de plusieurs seigneurs différents Chevreuse, Marcoussis et Malart.

Réhabilitation du domaine

Pour valoriser leur bien acquit des Marchant, les Célestins procèdent comme tous les possesseurs d'héritages en ruine. Ils s'adressent à un héritier probable du couple accueilli au monastère:

Pierre Servain, laboureur demeurant à Bris, pour son proffit, retient par ces présentes, jusqu'à 99 ans, pour lui et ses hoirs, des religieux célestins, une masure nommée frileuse avec 8×20 arpents de terres en friches, le tout assis à Briis. Item en joyrs par icelui preneur et ses hoirs. Cette prince faite moyennant le prix et somme de 60 sols parisis, que ledit preneur sera tenu de paier à commencer à la st Martin 1474 progressivement de 20 à 60 sols en 10 ans. Ledit preneur sera tenu de faire logis compétent en ladite masure bien et duement, et deffricher lesdites terres ou la plupart dicelles. Si pendant trois ans ce travail est interrompu, les religieux pourront reprendre leur bien. Nonobstant cette présente prinsée, au bout de 99 ans prendre lesdits biens au prix que d'autres en vouldront.

A la différence des baux à vie habituels, celui-ci sera refait plusieurs fois. Ainsi en 1499:

A tous ceux qui verront Jehan Charon, prevost de Montlhéry, par devant Jehan Lionault? tabellion juré en cette prevosté, furent présent Pierre Serveau (Servin?) le jeune , mathurin Serveau laisné, frères et Michel Hochereau qui a espousé Annette soeur desdits Pierre et Mathurin, laboureurs demeurant en la paroisse de Gommez le chastel, lesquels confessent de leur bon gré et bonnes voullontés sans aucune contrainte avoir prins accepté et retenu par ces présentes pour eulx et leurs hoirs à titre de ferme et loyer jusqu'à 81 ans, aux religieux prieur et couvent des célestins de Marcoussis, les maisons masures court jardins et appartenances de lostel de frileuse avec 8×20, 16 arpens de terre, tout en une pièce en la paroisse de Bris tenant d'une part aux terres de Rossigny, et d'autre aux terres de Chantecoq, pour en joyr, posséder les labourer cultiver et en prendre les fruits et prouffits … moyennant la somme de 100 sols parisis par an et rendre à Pierre Serveau leur père la quantité de deux muyds de grain dont 18 septiers de blé et six septiers davoyne et pour le blé moitié froment et moitié mestail.

Les religieux ont profité d'une faille dans le premier bail pour le renouveler et augmenter le loyer, on est passé de 20 sols à 100 sols!

En l'an 1522, sous Jehanne de Graville, les religieux rédigent un document précisant tous leurs biens amortis. On y retrouve Frileuse dans une description classique: hostel manoir, fermé à fossés. Le bail de 99 ans est rappelé, avec cette fois, attaché au lieu, une rente de six livres cinq sols tournois par an.

De nouveau, nous trouvons mention de l'autre fief de Frileuse dans l'aveu fait par Guillaume de Villetain, seigneur de Gif au mois de janvier 1487 et dans un autre aveu passé le 20 mars 1496. En septembre de la même année, les Célestins passent aveu au baron de Chevreuse puis Melle de Chevreuse reçoit le même aveu par les Célestins le 24 avril 1527. Ces derniers hommages confirment l'hypothèse de deux fiefs.

Le 8 juin 1555, une autre foy et hommage est faite au cardinal de Lorraine, duc et seigneur de Chevreuse avec présentation d'homme vivant et mourant.

Nous arrivons au terme des 99 ans. Des procédures judiciaires vont aboutir en 1571, à une sentence rendue contre les détempteurs à bail emphiteose de Frilleuse par laquelle ils sont condamnés à remettre aux célestins ladite ferme entre leurs mains, ledit bail étant expiré! Un arrêt confirmatif de 1573, confirme la sentence de 1571 .

Puis, la foy et hommage du 19 janvier 1580 porte présentation d'homme vivant et mourant de la part des moines. Trois ans plus tard, les Célestins passent un traité avec le sieur Anthoyne Lesné, charpentier de la grande cognée, demeurant à Vaugrigneuse, paroisse de Briis « c'est le marché quy s'ensuit, ledit Lesné s'engage de faire et parfaire de sous les toitures de ferme et mestairie, de charpenterye provenant de balivaulx et treille derrière les jardins desdits religieux appartenant iceulx, jusques alentours, pareille hauteur, moyennant la somme de six escus d'or ».

Les religieux ont procédé à un autre “bail emphitéotic de Frilleuse” en 1596, avec Etienne Thevenin, sieur de Fontaine. Nous arrivons en 1608, ledit Thévenin, avec le consentement d'Anne Lefèvre sa femme, ainsi que du consentement de Michel Sevin et Jacques Sevin, lesquels rétrocèdent le bail en aplanissant un différent: Etienne Thevenin escuier, sieur de Fontaine, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy demeurant à Paris quai des tournelles, paroisse st Nicolas du chardonneret, d'une part, et Jacques Mathieu religieux du couvent des célestins. Lesquelles parties estoient en procès au Chatelet de Paris, au sujet du bail à titre emphiteotic de la terre et seigneurie de Frileuse. Thevenin aurait vendu le droit à Denis Lefer sans en référer aux célestins. Par ledit bail emphitéotic il estoit discrètement convenu que ledit Fontaine ne pourrait le transférer sans l'accord des religieux … Il s'agit d'une transaction se montant à 3.600 lt pour addition de bâtiments …

C'est la dernière fois que ce type de bail est conclu. Notons également sans en avoir la certitude qu'il doit s'agir de la même famille Servain, Sevreau, Sevin, au fil des siècles. Par la suite Frileuse est considéré comme un autre bien et loué de manière classique.

Frileuse tenu par les Célestins aux XVIIe et XVIIIe siècles

Dès le différend de 1608 réglé, nos religieux s'empressent de bailler à Jehan Meslin demeurant à Frileuse devant Auzard notaire à Montlhéry. Malheureusement pour nous les minutes de cette année n'existent plus!

En 1612, Nicolas Cuveron prieur du monastaire des Célestins, baille à tiltre de ferme et moison jusqu'à neuf ans à Pierre Baignault huissier à cheval au chastelet de Paris, y demeurant, rue St Denis, paroisse st Gilles, une ferme et mestairye qui se consiste en maison manable grange couverte de tuiles, trois espasses d'estable couvert de chaulme, appelé la ferme de frilleuse avec les terres labourables. Ledit preneur disant bien connaître pour en joyrs. Ce bail fait à la réservation d'une lisière de bois oultre moyennant la quantité de quatre muids et demy de grain trois et demy de bled mestail et un muid avoyne. payer 6 lt pour aider aux grosses réparations. Les conditions habituelles ne sont pas reproduites.

Un bail d'affermage est passé au début de l'an 1621 à Nicolas Legrand, marchand et laboureur, demeurant à Frileuse qui décède dans les lieux quelques années plus tard. En 1629, frère Silvestre Triboullet, prieur, baille à moison de grain, jusqu'à neuf ans à Madeleine Rousseau, veuve de Nicolas Legrand, vivant marchand, et Jacques son fils pour une ferme et mestairie contenant 160 arpents à raison d'une redevance annuelle de quatre muids et demi de grain.

La déclaration des revenus du temporel faite en 1640 donne de manière très précise la description du fief « item ung hostel, ferme et mestairie nommée Frilleuse assize en la châtellenie de Montlhéry en la paroisse de Briis et consistant en maison manable, granche, estables, bergeries, cour, jardin, avecq la quantité de huit vingtz arpents de terres labourables desquels les logis avecq quatre vingts arpents réellement en fief du seigneur de Chevreuse aultres quatre vingtz sont en mouvance en fief du chastel de Limours ». Les derniers 80 arpents sont passés du seigneur de Gometz au seigneur de Limours par la perte par les seigneurs de la Roue de Linas, de leur seigneurie de Gometz en 1601, puis de la réunion de Limours et Gometz en 1606 (chronique n°2 sur Gometz Saint-Clerc à venir).

Au cours du XVIIe siècle, les Célestins afferment toujours leur métairie de Frileuse. Nous trouvons successivement des baux d'affermage passés après la Fronde en 1654, le loyer est maintenant en livres soit 450 livres, dito pour 1659; le bailleur n'est autre que l'historien local Guillaume Pijart. Puis, le 1er avril 1669, les religieux baillent pour neuf années à Louis Lavanne, laboureur demeurant à Forges, la ferme de Frileuse à Briis, avec 179 arpents. En janvier 1678, c'est Jean Bessain marchand de Fretay qui s'installe à Frileuse. Le bail d'affermage de décembre 1728 est passé par les Célestins à Jean Quigny, laboureur.

En 1751, l'aveu et dénombrement du fief de Frileuse, en la paroisse de Briis, est donné par les Célestins aux dames de la Royale maison de Saint-Louis établie à Saint-Cyr à cause de leur seigneurie de Chevreuse. L'hotel de Frilleuse est composé de plusieurs bâtiments et édifices propres à loger un fermier, clos de petits fossés et une mare par derrière avec 80 arpents de terres labourables « ce qui forme aujourd'huy une contenance de 90 arpents, le reste des terres mouvantes en fief du comté de Limours ».

Le fief et la ferme de Frileuse à Briis.

Les ventes sous la Révolution

Dès la promulgation des décrets déclarant que les biens du clergé doivent revenir à la Nation, un inventaire est dressé dans chaque district. Le procès verbal d'adjudication fait à Ricqbourg de la ferme de Frileuse est dressé le dernier jour de 1790. Une quittance de paiement partiel est envoyée à Ricbourg le 18 janvier 1791 par le receveur du district de Versailles. Cette pièce sera suivie par celles de 1792, 1793, et an II. La dernière de l'an III constitue le solde du paiement du prix de la ferme de Frileuse.

Les ventes des Biens Nationaux de première origine continuent. L'article 22 de la vente du 1er ventôse an 2 concerne une partie de la ferme de Roussigny, adjugée au sieur Ricqbourg, sous le n°34 au district de Versailles. Le 3 frimaire an II, devant Monger à Versailles, Jacques Augustin Desclozeaux déclare à Ricqbourg l'adjudication à lui faite, de biens venant de la fabrique de Janvry. De nouveau en prairial an II, une adjudication de terres provenant des biens de Mme de Brionne (ancienne dame de Limours), est faite à Ricqbourg. Le 21 messidor an 2, un échange a lieu entre Ricbourg et Joguet (ancien seigneur de Janvry). L'acte mentionne le régisseur de Frileuse pour Ricbourg, notaire à Versailles, et Peron, arpenteur pour Joguet de terres à Chantecoq. Ricbourg achète sous le nom de Desclozeaux des biens de la fabrique de Janvry et des Célestins contre six arpents au petit Chantecoq venant d'adjudication de la succession Cranson (fermier à Janvry)(2). Le même jour Ricbourg vend à Joguet des terres venant de la fabrique moyennant 26.900 livres.

D'autres transactions ont lieu le 1er messidor an III, devant Thibaud à Briis entre Ricqbourg et le citoyen Brossardo. Puis, le 19 thermidor an III, devant Leroy à Versailles, Ricqbourg vend à Paul Serpé et Madeleine Dubois 25 arpents de terres à prendre sur les fermes de Frileuse et Roussigny. Finalement, Ricqbourg vend Frileuse à Prévost le 22 vendémiaire an IV. Il est difficile de connaître la plus-value du vendeur, mais nous pouvons imaginer qu'elle fut “grandiose”, si l'on peut dire.

Le 13 prairial an IV (1er juin 1796), le dépôt de l'achat de Frileuse de vendémiaire est fait devant le notaire Rameau. L'acte mentionne « Jean-Baptiste Ricqbourg, notaire public à Versailles, demeurant rue Satory, et Jean Claude Prevost, négociant, demeurant rue Neuve St Martin, section des Gravilliers, lesquels ont déposé chez Rameau, le double d'un écrit sous seing privé en date du 22 vendémiaire de l'an IV, par lequel Ricqbourg a vendu à Prévost les fermes de Frileuse et Roussigny, les bâtiments d'exploitation, logement de chef, et jardin, environ 350 arpents de terre, bois, friches, sis à Briis, Limours et Gometz, moyennant le prix de 750 onces d'or ou 93 marcs 6 onces d'or au titre de 21 karats et demi ». Ricbourq a reçu de Prévost une lettre de change payable à Madrid sur François Louis Godon, horloger du Roy d'Espagne à Madrid. Les intervenants assurent leurs arrières, entre la nation qui vend et le propriétaire final, sont intervenus des commands agissant pour Ricbourg, puis le beau-père de François Louis Godon agissant pour son gendre, avec un paiement en or en Espagne par lettres de change.

Le 29 prairial an VII (16juin 1799) dans un acte de constitution de rente (trouvé par la lecture systématique des actes du notaire de Justine Prévost et François Louis Godon) sur une vigne à Montaigu dans la Nièvre et la procuration entre Godon et Prévost va être le fil permettant de retrouver les origines de notre horloger. On apprend ainsi qu'il a deux frères Jean-Baptiste et Jean avec le nom de ses parents. Le frère est à Pithiviers rendant possible la naissance de François-Louis dans la Nièvre.

Notes

(1) Tout vassal était tenu de faire “foy et hommage” au seigneur dont il relève en se rendant devant son seigneur éminent de lui faire une déclaration orale un genou à terre puis de présenter aveu et dénombrement des fiefs tenus en foy et hommage « dedans temps deu, son dénombrement et adveu et qu'il fera et paiera les autres droits et devoirs, s'aucuns en sont pour ce deubz … ». Un monastère, personne morale constituée par l'abbé ou le prieur, la communauté des moines et le couvent lui-même, était donc représenté dans tous les actes notariés par un procureur ou dépositaire que l'on disait être « l'homme vivant et mourant ».

(2) Les ventes des Biens Nationaux ont souvent été l'objet de transactions avec des prête-nom ou par l'intermédiaire de comparses. Ici, c'est un homme qui possède deux identités, là ce sont des anciens serviteurs qui rachètent les biens de leurs maîtres pour les redonner une fois la tourmente révolutionnaire passée.

à suivre …

dagnot/chronique17.02.txt · Dernière modification: 2020/11/11 23:50 de bg