Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

Outils pour utilisateurs

Outils du site


dagnot:chronique19.06

Page en chantier


Le fief de Bligny à Briis-sous-Forges (1)

Chronique du Vieux Marcoussy ————————————- _——————————- Août 2008

Bligny sur la carte de l'archevêché de Paris (1706).

JP. Dagnot

C. Julien

Cette chronique relate l'histoire du fief de Bligny aujourd'hui situé sur la commune de Briis-sous-Forges (Essonne, arr. Palaiseau). Bligny est localisé à mi-distance entre Briis, Muleron et Quincampoix. De nos jours, Bligny est un centre médical après avoir été un important sanatorium au début du XXe siècle, époque où l'on soignait la tuberculose avant l'arrivée des antibiotiques.

Les anciens documents

D'après un historique du sanatorium de Bligny, le château et la terre furent la propriété des moines de l'abbaye de Saint-Denis et le restèrent jusqu'au règne de François 1er. Le domaine était tenu en fief de la seigneurie de Briis. On peut donc comprendre que le fief de Bligny faisait partie de la forêt d'Yveline donnée à l'abbaye par Pépin le Bref dans son testament de 768 (1).

Dans le cartulaire de Notre-Dame, la charte XXVII datée du 20 mai 1265 mentionne que Jean de Bris, chevalier, et Aveline son épouse, donnent deux arpens en une seule pièce à Briis « duorum arpentorum ven circa in uno tenenti, sitorum apud Brias » et quinze arpents de terre arable en plusieurs endroits au terroir de Bligny « quindecim arpentorum terre arabilis sitorum in diversis petiis, in territorio de Beligni » et 15 sols parisis par chaque année pour fonder une «maison Dieu», ce qui fut confirmé par Renaud,évêque de Paris étant à Bries le mercredi avant la Pentecôte 1265.

En 1439, sous le règne de Charles VII, à cause de la seigneurie de Briis, la terre de Bligny était possédée en nue-propriété par le chevalier Jean du Moulin, échanson du roi, fils de Denis du Moulin qui en avait gardé l'usufruit avec son frère Pierre du Moulin, archevêque de Toulouse. L'écuyer Pierre Allaire avait la charge de garder le château et la forteresse de Briis ; il en reçut pouvoir par un acte du 9 juillet 1448, moyennant 100 livres tournois de gages par année.

Le 15 avril 1454, la seigneurie de Briis passa à Jacques Dumoulin, et celle de Vaugrineuse à Antoine Dumoulin. En mai 1473, le roi Louis XI ordonne au prévôt de Montlhéry de s'informer sur les droits féodaux du seigneur de Briis (2). Le 13 juin 1473, Jean du Moulin reçoit de Louis XI confirmation du droit de la haute, moyenne et basse justice et la « prérogative des fourches patibulaires, avec les échelles convenables » pour exécution à mort. Ce droit s'étendant sur les territoires de Bligny.

Ensuite, le fief passe à son fils Philippe qui obtient la transformation du fief en manoir, qui lui-même le donne à Guillaume. En 1534, Guillaume du Moulin déclara au roi François 1er, par acte d'aveu et dénombrement, qu'il était propriétaire du la terre de Briis du chef de Philippe Dumoulin, son père « qu'à l'arrière-ban, il avait fourni un cavalier armé à la légère et que lorsque le ban avait été convoqué, il avait donné deux arquebusiers ». La foy et hommage est encore rendue en 1542 à François 1er par Guillaume du Moulin (3).

Inféodation de la terre de Bligny

Revenons en 1524, année importante pour Bligny. Guillaume du Moulin vend la terre à Pierre Michon, auditeur à la Chambre des Comptes. L'érection de Bligny en fief est accordée par Guillaume du Moulin, seigneur de Bris, en faveur de Pierre Michon. L'acte d'inféodation est passé le 21 décembre 1524. Désormais, le propriétaire a la qualité de seigneur de Bligny . Un autre acte passé devant les notaires Jean Dam et Jean Dupré, contient un échange entre le sieur Guillaume du Moulin, seigneur de Brys et le sieur Pierre Michon. La foy et hommage est rendue par le fils de Pierre Michon le 24 janvier 1548.

Le 11 juin 1558, Anthoine du Moulin vend deux arpents de vignes à Bligny à Jehan de Baillon « Noble homme Anthoine du Moulin, escuier, seigneur de Rouville, demeurant audit lieu, confesse avoir vendu à noble homme Jehan de Baillon, …., absent, représenté par Jehan Rousseau, prévost de Brys, deux arpens de vignes en une pièce assis à Bris au lieudit Bligny , en censive du seigneur de Bris, chargé de douze deniers, moyennant 140 livres tournois ». La foy et hommage est rendue le 4 octobre 1564 par Marguerite Michon, veuve Lefèvre et autres au seigneur de Briis.

Nous arrivons pendant la seconde partie du XVIe siècle en retrouvant Jacques de Cocherel, seigneur de Briis, Forges, Ardillières, Lecoudray, Bligny, les grand & petit chantecoq , à cause de Anne du Moulin sa femme, co-héritière avec Loyse sa soeur, de la succession de défunt François du Moulin, leur frère. En 1586, Jacques de Cocherel, escuier, seigneur de Bris-sous-Forges, du Grand et Petit Chantecoq , etc., avoue tenir en plain fief, foy et hommage, plusieurs fiefs à Jouy-en-Josas et à Bris « à cause de Anne du Moulin, son espouze, qui ont appartenu à Philippe puis à Jacques du Moulin, héritière par moitié de feu Jacques son père et après partage fait avec Sébastien Mereton, époux de Loyse Dumoulin » (cette simple phrase résumant l'appartenance de ces fiefs depuis un siècle).

Jehan de Baillon, sieur Dollinville, constitue son procureur le 23 septembre 1566. Il désigne Jehan Roddon, procureur en Parlement « pour plaider devant les requestes du palais d'un jugement donné entre Jacques Dumoulin et ledit Baillon, pour des acquisitions en la censive dudit Demoulin, à cause de terre et seigneurie Brÿis, pour 8 arpents de terres labourables en plusieurs pièces à Bligny d'un eschange avec Rousseau héritier de Marie Rohyer, item deux arpens de vignes également à Bligny, acquis de noble homme Anthoine Dumoulin le 11 juin 1558 ».

Michel Sévin, sieur de Bligny

Un échange de la terre de Bligny est passé le 15 août 1573 entre la veuve Lefèvre et Messire Guillaume Sevin, auditeur des comptes dont Monsieur de Montrevault a l'original en échange de 400 livres tournois de rente. Au début de l'année 1580, nous trouvons « noble damoiselle Anne Lefèvre, veuve de feu noble Guillaume Sevin, vivant escuier, seigneur de Blygny, conseiller du roy nostre sire et auditeur du roy en sa Chambre des Comptes à Paris, en son nom et tutrice et curatrice des enfants mineurs ». Le 12 octobre 1581, Anne Lefèvre demeurant à Saint-Germain des Prez, passe un acte avec Anne du Moullin, veuve de Jacques Cocherel.

Divers actes sont passés par les héritiers Sevin. L'acquisition de 24 arpents de terre est faite en 1583 par Guillaume Sevin à Louise de Hacqueville, femme de Pierre de Ficte devant un notaire à Montlhéry. Le bail de la terre de Bligny est fait le 10 février 1586 par Michel Sevin pour six ans à Martin Rayneau. Il s'agit « de la ferme terre et mestairie de Bligny qui se consiste en maison pourpris dicelle grange et estables et 258 arpens de terres labourables; le bail fait moyennant cinq muys et demy de grain, à payer en lhostel du sieur bailleur à Bris, l'acte conclu au même endroit ».

En 1594, Anne Lefèvre partage ses biens. En vertu du droit d'aînesse dudit Michel Sevyn, le fief d'Invilliers et l'hostel, grange, jardin dudit lieu de Bligny lui reviennent. L'année suivante, Michel Sevin acquiert à Gilles Gourby trois arpents en trois pièces. En 1599, plusieurs acquisitions sont faites par Michel Sevin devant le notaire de Bris.

Le 2 novembre 1600, devant le tabellion de Brys, noble messire Michel Sevin, sieur de Bligny, conseiller du roy en sa cour de Parlement, « lequel baille à moison de grain pour six ans, à René Delouche, laboureur à Invilliers, paroisse de Bris, la terre de Bligny avec la quantité de 180 arpens de terre tant labourables, prés que friches pastils ». À ce moment 45 arpents sont ensemencés. Une clause mentionne l'obligation « de labourer en quatre fassons moyennant deulx escus sol pour chacun arpen ». Il existe maintenant une volière en la ferme au profit du preneur et devra « estre rendue bien peuplée comme de présent ». Les droits sur les terres sont de six livres et huit chapons. Le bail est accordé moyennant cinq muids de grain, un porc et trois douzaines de pigeonneaux en sa maison de Paris, un muid d'avoyne. Egalement, le bail de trois vaches encourt pour trois ans.

En 1602, Michel Sevyn, sieur de Bligny, demeurant à Paris, paroisse Saint-Médéric et noble homme Jacques Sevyn, paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet, lesquel ont reçu 300 escus d'un prénommé Pierre ..? pour remboursement de rentes. Un acte de décembre 1602, nous apprend que Thierry Sevin est « conseiller du roy en sa court de parlement, commissaire aux requestes du Palais à Paris, y demeurant rue Saint-Avoye ».

La même année, un partage de la terre de Bligny est fait entre les Sevyn. « noble homme Michel Sevyn, seigneur de Bligny , escuier, demeurant à Paris rue Saint-Avoye, paroisse Saint-Médéric, et Jacques Sevyn, correcteur en sa Chambre des Comptes demeurant à Paris, rue Saint-Victor, paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet, lesquels font le partage de la terre et seigneurie dudit Bligny de la succession de Guillaume Sevin , leur père vivant correcteur en la Chambre des Compte s ». L'acte précise le décès et succession d'Augustin et Guillaume, leurs frères , ladite terre a été délaissée le 2 août 1594 par Anne Lefèbvre, leur mère et ayant au préalable tiré hors part les droits d'aînesse et préciput dudit sieur Michel. Il a été fait deux lots à savoir : - premièrement Michel Sevyn reçoit 60 arpens de terres labourables en plusieurs pièces relevant des religieuses de Gif à cause de leur fief d'Invilliers et l'hostel seigneurial avec les bastimens jardin bergeries logis et préclostures dudit lieu avec un closeau devant la porte dudit fief de deux arpens et quatre arpens derrière la grange, relevant du seigneur de Briis, - deuxièmement, Jacques Sevyn a délaissé à son frère l'hostel seigneurial, le closeau, plus 21 arpens de terres labourables en deux pièces, plus 18 arpens en une pièce, surnommé la Buazetier. Ceci réglant le droit d'aînesse, le surplus de la terre de Bligny a été fait deux lots, iceux jetés au sort : le premier au sieur Michel liste de terres, pas vu le nom de Jacques et toutes les terres dépendant du fief d'Invilliers sont eschues au lot de Jacques.

Nous assistons à un échange le 24 décembre 1602 entre damoiselle Marye Sevin, veufve de feu noble homme Jacques de Prince, maistre ordinaire en sa Chambre des Comptes, demeurant rue Saint-Avoye, paroisse Saint-Médéric et dame Marye de Mailly, fille majeure jouissant de ses droits demeurant paroisse Saint-Eustache. Il s'agit de « la ferme et mestairye se consistant en maison, grange et 63 arpens de terre à ladite Marye Sevin et à ladite Marye de Mailly » qui se partagent ladite métairie.

Jean Arnault, sieur de Bligny

La vente de la terre de Bligny par Michel Sevyn à Jean Arnaud est réalisée en 1603, moyennant 641 livres tournois de rente. Comme la règle l'exige, la foy et hommage est rendue peu après par Jean Arnaud « à cause de la terre de Bligny ». Deux semaines plus tard, la déclaration est passée par Jehan Arnaud au seigneur de Fontenay de Signac.

La vente de Mulleron par Michel Sevin à Jean Arnault est réalisée en 1605. Le nouveau propriétaire demeurant rue des Massons à Paris, paroisse Saint-Séverin, possède une charge de procureur en Parlement. À partir de 1608, il devient président au Parlement de Paris.

Le 4 décembre 1605, maistre Jehan Arnault, sieur de Bligny prête 336 livres , à Estienne Jotte de Mulleron, pour vente de six chevaulx garnis de leurs hanoitz, une charrette, charrue et herse qui sont de présent en la ferme de Bligny. Le même jour Jehan Arnault baille jusqu'à six ans, à Estienne Jotte, laboureur de Mulleron, le lieu terre et seigneurie de Bligny et ferme de Muleron appartenant audit Arnault, qu'il a acquise de Sevin, consistant en maison, demeurance, granges, bergeries avec la quantité de 340 arpens de terre labourables et non labourables et environ 11 arpens de pré, ledit Jotte disant bien connaître pour en joyr . Le bail faict moyennant huit muids de grain. Le preneur devra laisser en fin de bail 84 arpens ensemencés et fournir 200 bottes de foing. Le bailleur s'est réservé sa grande maison neufve dudit lieu de Bligny, avec le colombier à pied et volières, ensemble les vignes et la coupe des oziers, aussy s'est réservé la maison estable et jardinage de la ferme de Muleron.

Le 22 novembre 1608, Messire Jehan Arnault, président en Parlement, sieur de Bligny baille à titre « de moytié de croix » pour trois ans à François Delamotte c'est à savoir : deulx vaches, l'une à poil rouge l'autre à poil banc, que le preneur s'engage à nourrir et héberger. Le sieur Arnaud présente aveu et dénombrement et passe déclaration censuelle des rotures le 22 décembre 1608. Quatre mois après, la foy et hommage est donnée par Jean Arnault aux dames de Gif pour les 56 arpents de terre faisant partie de 60 arpents qu'il a acquis de Jaques Sevin, correcteur des comptes. L'aveu de la terre de Bligny en censive des dames de Gif est passé le 23 avril 1609 (4).

En juillet de la même année, noble homme Jacques Sevin et Marie Veron, sa femme, vendent à Claude Landais, veuve Jacques de la Rochette, sieur de la Roche, 180 livres de rente, tant sur la terre de Gommetz-la-Ville, consistant en maison seigneuriale, cens rentes, moyenne et basse justice avec 300 arpens que sur leur maison à Paris, rue Saint-Victor la vente faite moyennant 3.600 livres tournois au denier 20.

Un bail à moison de grain de la terre de Mulleron est passé en 1612 par Arnaud à Duperray de Mulleron, devant Barotte substitut du tabellion de Montlhéry. Puis, en1621, le sieur de Bligny loue des terres à Jehan Jeullin, laboureur demeurant à Mulleron « honorable homme Messire Jehan Arnault, procureur en la cour de Parlement à Paris, lequel confesse avoir baillé pour cinq ans à Jehan Jeullin, six arpens pas à Bligny ». Jean Arnault passe successivement des aveux en janvier et juin 1617 pour ses terres de Bligny.

Le 10 novembre 1620, honorable homme Jehan Arnault, procureur en la cour de parlement, sieur de Bligny, demeurant à Paris rue des massons, paroisse st Severin, baille à titre de ferme, à Jehan Jeullin, laboureur de Janvris, la ferme de Mulleron, consistant en maison à demeurer, grange bergerie estable avec la quantité de 97 arpens, moyennant 180 livres tournois et le bail de quatre vaches contre 40 livres de beurre et un cochon. Le 26 janvier 1622, Jehan Arnaul (ou Arnost) et Marc Baron, laboureur demeurant à Quincampoix font des eschanges de terres. Quelques mois plus tard, Jehan Arnost, sieur de Blegny, demeurant à Paris rue des Massons, paroisse Saint-Séverin, d'une part et Jehan Bodichon, laboureur demeurant à Bligny, paroisse de Brys, « lesquelles parties ont accordé le compromis si après déclaré et poursuite au proses, pour raison de la ferme et terre que ledit Bodichon tient à loyer dudit sieur, rendre à Arnost sa maison et terre pour faire la prisée et estimation des labours, fermage, chevos, harnoys, beste alaine, vache et tout ce que ledit Bodichon laisse audit sieur Arnost les parties nommant chacune leur expert ».

En 1636, devant le tabellion de Janvris, un marchand de ce lieu, transporte ung quartier de terre à Catherine Masseron, veufve de feu maistre Jehan Arnost, vivant procureur en la cour de Parlement de Paris, syeur de Blygny , demeurant à Paris rue des Massons. Le 6 novembre 1647, un bail en argent de la terre de Bligny est passé par Catherine Meridon, veuve de Messire Arnaud, à Charles Duval sous signature privée. Catherine et Marie Landois sont déclarées héritières du sieur Arnaud et de son épouse le 23 octobre 1666. Elles délaissent leurs parts à Jean Chuppé avocat en Parlement, cohéritier dans les mêmes successions . Apparemment, un brevet est délivré.

Jean Chuppé, sieur de Bligny

Un bail à moitié est passé le 17 février 1671 devant des notaires parisiens. « Jean Chuppé, advocat en Parlement et procureur général du roy de la marée, seigneur de Blegny , demeurant à Paris rue des Massons, paroisse Saint-Séverin, baille à Toussaint Minet, laboureur de Marolles, à moitié de proffit pour trois années, toutes les terres labourables, prez, pasturages estant dépendant dudit Blegny, sinon la maison où demeure ledit bailleur avec la gallerye y joignant et au dessous la foullerie et petite escurie, le jardin et la petite cour dudit logis, la pépinière proche le colombier, …, également le bailleur se réserve les maisons et terres de Mulleron baillées à rente à Michel Camus, David Auffroy, Pillon et Mauge ». Le bailleur fournira 150 livres pour les semences. Le preneur aura le pigeonnier mais devra fournir deux douzaines de pigeonneaux, trois chappons, sept poulles, également le bailleur fournit un troupeau de 159 bestes à laine à moitié de profits. Une clause mentionne la destination des bestes estant prises par les loups . Le bailleur luy vend cinq chevaux moyennant 300 lt, six vaches pour 180 lt, deux cochons pour 27 lt, et divers matériels agricoles pour 150 lt.

Une déclaration est donnée le 8 octobre 1672 par Jean Chuppé à Guillaume de Lamoignon du fief de Bligny et des terres en roture. Guillaume de Lamoignon était premier président du Parlement de Paris le 2 octobre 1658 (5). Les Lamoignon étaient implantés dans la région, puisque depuis le grand-père Charles de Lamoignon, ils avaient la qualité de baron de Saint-Yon et comte de Launay-Courson.

En 1673, Jean Chuppé seigneur de Bligny, baille à Pierre Le Moyne, laboureur de la Fontaine-aux-Cochons, à titre de ferme jusqu'à six ans, toutes les terres labourables de Bligny sinon la maison qui est habitée par le sieur bailleur, également pour Mulleron. Le bail est identique à celui passé deux ans plus tôt avec des clauses concernant les troupeaux. Cinq ans après, nous trouvons Jean Chuppé, …, demeurant à Paris rue de l'Observance, paroisse Saint-Côme, et Pierre Barreau laboureur demeurant à Monteloup devant Aulmont, notaire à Bris « ledit Chuppé baille à titre de ferme jusqu'à six années audit Barreau toutes les terres labourables, prez, pasturages estant de la dépendance de Bligny ». Il n'est toujours pas fait mention de château. Le preneur doit nourrir les pigeons. Le loyer s'élève à 450 livres les premiers trois ans et 500 livres par la suite.

La foy et hommage est rendue le 11 mai 1680 aux Dames de Gif par Léon Chuppé pour 56 arpens de terres, dépendants du fief d'Invilliers, chargés de 40 sols de rente envers lesdites dames. L'acte est le suivant « Jean Chuppé, advocat au Parlement, demeurant à Paris, rue de l'Observance paroisse St-Cosme, pour les 56 arpens dépendants de la ferme de Mulleron, contiguës à celles de Bligny, en la paroisse de Briis; les biens viennent de l'héritage de Claude Arnault, procureur à Paris qui les avait acquis de Jacques Sevin, … ». Le 13 avril 1682, Chuppé achète des terres devant maître Langlois.

L'année 1691, Messire Jean Chuppé, seigneur de Bligny , demeurant rue de l'Observance paroisse Saint-Cosme, baille à titre de ferme et loyer et prix d'argent, jusqu'à six années, à Jean Avenard, laboureur de Janvry, la ferme de Bligny consistant en une maison à demeurer, escurie, vascherie, bergerie, grange, vollière à pigeons estant sur le portail de la grange, avec toutes les terres labourables, …, à la réserve de la maison du bailleur et tout ce qui est dans son enclos fermé de murs, des bastiments de Mulleron, de nouveau un bail de deux douzaines de pigeonneaux, quatre hottes de belles pommes de Reinettes, deux hottes de poires d'hiver au choix du bailleur, héberger deux vaches outre moyennant 350 lt. Le déguerpissement du preneur est fait à la requête de Jean Chuppé le 1er décembre 1692.

Les héritiers Chuppé

Devant maître Desnotz, la foy et hommage est rendue le 9 janvier 1697 aux Dames de Gif par les héritiers Chuppé « Claude Alexis Loger, escuyer, sieur des Fonchardières, advocat, demeurant rue de l'Observance paroisse Saint-Cosme, en son nom et se faisant fort de Vincent Loger, prestre docteur en théologie, curé de Chevreuse, Michel Loger, escuyer sieur des Rides, Pierre Loger, escuyer sieur de la Bouque et de René Loger, escuyer sieur de Preslonnay, ses frères, s'est présenté chez Odard Lemarchand, bourgeois de Paris, agent des affaires desdites religieuses de Notre-Dame de Gif, comme héritiers de Jean Chuppé, ancien advocat, leur oncle, ils leurs appartient 60 arpens de terres labourables sur la ferme de Mulleron, contigues à la seigneurie de Bligny, relevant en plein fief et seigneurie d'Invilliers ». Ils devront payer une rente de 40 sols.

Deux mois plus tard, un bail de Bligny est passé. « Claude Alexix Loger, escuier, sieur des Fonchardières, avocat en Parlement demeurant rue de l'Observance, paroisse Saint-Cosme, en son nom et pour ses frères et soeurs, seigneurs de Bligny, héritiers de leur deffunt oncle Jean Chuppé , baille à ferme et loyer et prix d'argent jusqu'à neuf années à Jean Pasquier, laboureur demeurant à Fontenay, la ferme de Bligny » dito les baux précédents. Le bail est fait moyennant 300 livres tournois, le reste est identique sinon la possibilité de transporter le colombier.

En 1704, Michel Loger, sieur des Vèdres tant en son nom que se faisant fort de ses frères et sœurs, seigneur de Bligny, héritier de deffunt Jean Chuppé, vivant advocat en la cour de Parlement et procureur général des Marées à Paris lequel confesse avoir baillé à titre de loyer, c'est à savoir la maison, terre, prés, bois résultant du déguerpissement fait par ledit Chuppé en 1692. Le bail fait moyennant 50 livres à Vincent Bordeux.

L'acte de foy et hommage est rendu le 9 juillet 1711 à Lamoignon, seigneur de Briis, par Vincent Loger, curé de Chevreuse, devant François de Saint-Michel, notaire au baillage de Launay Courson. L'aveu de la terre de Bligny est passé deux jours plus tard par Loger devant le même notaire. Vincent Loger, prestre, docteur en théologie et ancien curé de Chevreuse décède le 11 septembre 1719.

Un acte sous seing privé daté du 6 avril 1720 concerne la succession Chuppé « Nous Michel Loger, escuyer, fondé de procuration de Pierre Loger, escuyer, René Loger, escuyer, clerc tonsuré, demoiselles Claude-Henriette et Marie-Anne Loger, majeures les quatre vivant à Bligny, ont vu leur frère Vincent décédé en septembre dernier fils aisné, héritiers de feu Jean Chuppé procureur général de la marée, advocat leur oncle maternel, et de feu Claude Alexis Loger notre frère . Pour faire la succession de notre frère Vincent avons donné à Pierre des biens à Courtalain et à Angélique, veuve Barentin, des espèces ». Les quatre hoirs Chuppé conservent Bligny et la maison de Paris en indivis.

Le 7 juin suivant, une expédition de partage des biens de Vincent Loger, curé de Chevreuse, du 8 avril dernier, est faite entre Michel Loger, écuyer, et ses cohéritiers. L'acte est attaché à une quittance de remboursement de Gillerin à René Loger. « Messire René Loger, clerc tonsuré au diocèse de Paris, demeurant ordinairement à Bligny, de présent à Paris en sa maison rue des Massons, en son nom et comme procureur de Claude-Henriette et Marie-Anne Loger, filles majeures, pour certifier véritable le partage, également Michel Loger, écuyer, sieur de Ridray, leur frère, héritiers pour un septième de deffunt Vincent Loger, escuyer, substitut du procureur général du Parlement et de Madeleine Chuppé, leur père et mère, et encore lesdits René, Claude-Henriette, Marie-Anne et Michel Loger héritiers pour un sixième de Claude Alexis et Vincent Loger, leur frère,… ». Bref, l'affaire est compliquée, car certains enfants décédant,… « ont consenty que la terre de Bligny appartinssent en commun audits René, Michel, Claude-Henriette et Marie-Anne Loger par acte sous seing privé entre lesdits et Pierre et Angélique ».

Les baux d'affermage de Bligny

En 1722, devant Jacques Paulmier, notaire au comté de Launay-Courson, un aveu est donné aux dames de Gif par les hoirs Chuppé, René Loger, écuyer, sieur de Prélaunay, et Claude-Henriette et Marie-Anne Loger, seigneurs des fiefs et seigneurie de Bligny. Le 7 octobre 1723, René Loger passe une déclaration au seigneur de Fontenay, devant le notaire à Limours. Un bail est fait deux mois plus tard « messire René Loger écuyer, clair tonsuré du diocèse de Paris, tant pour lui que pour ses sœurs, seigneur de Bligny , y demeurant confesse avoir baillé à titre de loyer et prix d'argent pour le temps et espasse de neuf années, à Charles Brément, laboureur demeurant à Launay-Courson, c'est à savoir deux arpents et demy, moyennant 110 sols ». Un aveu est passé en 1724 par René Loger devant Jean François Gaillard notaire à Launay-Courson.

Un bail en argent de la terre de Bligny est passé le 22 juin 1728, par René Loger et ses soeurs à la veuve Marguerite Lechalier, devant un notaire local. « René Loger, écuyer, damoiselles Claude-Henriette et Marie-Anne Loger, demeurant en leur logis de Bligny, paroisse de Briis, lesquels confessent avoir baillé à titre de loyer ferme et prix d'argent pour neuf années à Marguerite Lechalier, veuve François Blondé, laboureuse demeurant à Grivery, la ferme dépendant dudit lieu de Bligny consistante en maison, colombier, basse-cour et jardin, 50 arpens de terre labourables en plusieurs pièces et douze arpens de pré ». Les bailleurs se réservent trois pommiers à leur choix, deux de reinettes et un autre de différente variété à choisir chaque an, la volière et fiente des pigeons de ladite volière, bien entendu la maison seigneuriale, cour, clos et jardin qu'ils occupent actuellement, « fournir un cent et demy de bottes de paille d'avoine, quatre septiers d'avoine, de faire garder deux vaches, nourrir les pigeons, fournir une corde au puis », ce bail fait moyennant 750 livres .

Le procureur de René Loger, et des demoiselles Claude-Henriette et Marie-Anne Loger, ses sœurs, demeurant ensemble à Bligny, se rend au baillage de Courson le 4 septembre 1737, aux fins d'inscription d'un exploit contre un laboureur de Fontenay et un autre de Mulleron. Comme bien souvent les fermiers ont accepté des clauses qu'ils ne peuvent pas tenir et sont déclarés « mauvais payeurs ». Le 12 janvier 1740, Marguerite Lechalier prend la ferme de Bligny en location.

Le 14 juin 1742, la ferme de Bligny est baillée par les hoirs Loger au laboureur Noël Lemaire qui, en conséquence, annule du bail Lechalier. L'acte passé devant Gaillard, tabellion de Briis, mentionne « René Loger, Claude et Marie, ses soeurs, demeurant ensemble en leur maison fief de Bligny, paroisse de Briis, lesquels baillent à neuf ans à Noël Lemaire, laboureur demeurant audit Bligny ». La ferme est identique à la description de 1728, outre le loyer de 750 livres en argent, les paiements en nature sont également exigés. Notons une caution des parents de Noël qui n'a pas 25 ans.

Le 10 mars 1746, un bail de la ferme de Bligny est passé à nouveau devant Gaillard, par les demoiselles Loger à Noël Lemaire « Marie-Anne Loger, fille majeure, demeurant en son fief de Bligny, laquelle baille à Noel Lemaire, laboureur demeurant audit Bligny pour six années, l'enclos et parc, jardin potager, vignes dépendants de la maison et fief de Bligny, enclos de murs sans aucune réserve, rendre la jeune vigne en vigne bourgeoise, faire les vins au pressoir de ladite maison, également les preneurs peuvent utiliser la cave, cuve, foullerie, le bail fait moyennant 80 livres , fourniront à ladite dame pois tendres, fèves, aricots verts lorsque le tems le permet, oygnons carottes, circifis, artichax et généralement tous les autre légumes dont elle aura besoin pour elle et sa domestique ou compagnie en cas qu'il en survienne; également un cent des plus belles pesches, demy cent d'abricots, des pommes de toutes espèces qui sont dans l'enclos, cent de poires, cent de reinettes pour l'hyver, avec des serizes ». La ratification du bail de 1742 est faite par le même acte.

La succession Loger

Marie-Anne Loger décède en janvier 1748. La foy et hommage de Pierre Léger et autres héritiers de René Loger leur oncle est rendue le 15 mars 1748 pour les terres de Bligny relevant en fief de l'abbaye de Gif, à cause de sa seigneurie d'Invilliers « Messire Pierre François Loger, écuyer, seigneur de Touchardière-en-Perche, y demeurant, et consorts héritiers, s'est transporté à l'abbaye royalle de Gif, pour raison de 60 arpents qui leur sont échus par le décès de demoiselle Marie-Anne Loger du Taillis, leur tante, qui avait succédé à Claude Henriette Loger sa sœur, lesquelles avaient succédé à René Loger leur frère, clerc tonsuré. Lesquels 60 arpents faisant partie de la ferme de Mulleron, réunie et incorporée à la ferme de Bligny, et a offert de payer 72 livres pour les droits de relief ». Comme de coutume, suit l'aveu rédigé au baillage de Limours par Bimont.

Le 1er juin 1748, le notaire à Saint-Maurice, Antoine Poussepin rédige l'acte de succession de feue demoiselle Marie-Anne Loger du Tailly, dame de Bligny. « Pierre François Loger, écuyer, sieur des Touchardières, âgé de 25 ans, Claude Etienne Dephline, sieur de la Boucharderie, et Marie-Madeleine Henriette Loger son épouse, dame Marie-Henriette de Ficte, veuve de Pierre Loger, sieur de la Touchardière comme fondée de procuration de Marie-Thérèse Loger, émancipée, tous demeurant à Courtalin, paÿs Dunois, d'une part et Angélique Barantin de Champigny en Beauce ». Lesdits sont héritiers chacun pour un cinquième de Marie-Anne Loger décédée en janvier, le fief de Bligny revenant de plein droit au seul mâle François Loger, qu'en conséquence ils renoncent et consentent qu'il jouisse dudit Bligny, sans pouvoir être démembré. L'inventaire et l'estimation des biens se décomposent comme suit : Bligny et Mulleron estimés à 21.000 livres , la maison à Paris 14.000 livres , soit un total de 35.000 livres tournois. Les héritiers de bonne union déclarent : - la maison sise rue des Massons est attribuée à Angélique Barantin, et son frère soit l'estimation faite, - Bligny revient aux trois Loger, François et ses sœurs. Le domaine contient 56 arpents en censive des dames de Gif ; le fief de Bligny est composé de la maison seigneuriale, toute la ferme avec le coulombier à pied, le potager, le parterre, etc.

Comme de coutume, suite au transport de propriété la foi et hommage doit être rendue au seigneur dominant. Le 7 juin 1748, l'acte est passé aux dames de Gif par Pierre François Loger et autres. Le 13 novembre suivant, Pierre Loger, écuyer, Claude de Phline, mary de Marie-Madeleine Henriette Loger et Marie-Thérèse Loger émancipée, les trois héritiers de leur tante Marie-Anne Loger du Tailly, dame de Bligny décédée sans hoirs, sont réunis à Courtalain, près Châteaudun, et déclarent « il leur est échu la terre et seigneurie de Bligny et ont décidé de vendre ». La raison est qu'il s'agit d'un partage et d'une indivision “ non commode ” et cause de problème.

Achat du fief de Bligny par Heusch

La vente du fief de Bligny est faite le 18 décembre 1748 par les héritiers Loger à Heusch avec compte du 7 janvier 1750. Nous donnons un extrait de l'acte : Pierre François Loger, écuyer sieur des Touchardières demeurant à Courtalin, aussi pour sa soeur mineure Marie-Thérèse, Marie-Madeleine, le procureur de Joseph de Barantin, lesquels ont vendu à Gérard Heusch, demeurant rue de Varennes, paroisse Saint-Sulpice, les fiefs, terre et héritages et rentes situés en la paroisse de Briis et Janvry, c'est à savoir : - le lieu manoir et fief de Bligny consistant en un grand corps de logis, gallerie, colombier à pied, grange, logis et demeure du fermier, étables et bergerie, le tout enclos de murs avec deux arpents dans un closeau dudit fief pour quatre arpents relevant de la seigneurie de Briis unie à celle de Courson. - ung autre fief qualifié de fief d'Invilliers composé de terre qui estoient cy devant des dépendances de la ferme de Mulleron à Janvry et dépendant de l'abbaye Notre-Dame de Gif, - le surplus de toutes les terres exploitées conjointement avec celles ci dessus composant la ferme de Bligny, qui est en même temps le principal manoir du fief; les terres environ 260 à 280 arpens en grande partie labourables, prés et friches tenue en censive de la seigneurie de Briis. La vente est faite moyennant 32.000 livres qui se décomposent comme suit : - 4.500 livres pour le manoir et ferme de Bligny, - 12.600 livres pour 180 arpens sur Briis dépendant de l'abbaye de Gif, - 4.375 livres pour des prés sur Briis. Il est à noter que Gérard Heusch posséde déjà Janvry et qu'il agrandit son domaine avant que l'ensemble ne passe entre les mains des Haudry. Dans cet acte de vente nous apprenons que Marie Henriette de Ficte, veuve de Pierre Loger, demeure à Courtalain. Une liste de petites rentes dues à la terre de Bligny par divers particuliers est également détaillée. Evidemment que nous le savions déjà, tous ces biens viennent de Marie-Anne Loger Dutailly, tante des vendeurs. Un pot de vin de 1.200 livres est payé le 20 décembre 1748 par Heusch à Marie-Madeleine Loger, François Loger, et leur soeur émancipée. Quelques jours plus tard, un état concernant des pièces du fief de Bligny remises par les héritiers de Marie Anne Loger, vendeurs, est adressé à Heusch. L'acte de foy et hommage est également passé « au seigneur de Brys ». Deux mois plus tard, un autre acte de foy et hommage est fait par Heusch devant Bimont, notaire à Limours, au profit de l'abbaye Notre-Dame de Gif pour le fief d'Invilliers.

En 1750, le seigneur de Bligny rend foy et hommage à Guillaume de Lamoignon, président du Parlement, pour le fief de Bligny comme relevant de Briis. Le surlendemain, l'acte sous forme de compte de la vente de Bligny est signé devant le notaire Doyen « sont présents Gérard Heusch d'une part et Pierre François Loger écuyer, demeurant à Courtalain, procureur de sa soeur Marie-Thérèse, mineure émancipée, et Claude de Phline pour son épouse Marie-Madeleine Henriette et un sieur de Barentin, héritiers de feue Marie-Anne Loger du Tailly, dame de Bligny, lesquelles parties ont vendu à Gérard Heusch, le manoir et fief de Bligny en décembre 1748 ». La minute précise que les biens de la succession comprennent le fief de Bligny vendu à Heusch, la maison de Paris rue des Massons, qu'il y a eu un partage en juin 1748. Les comptes sont complexes, la moitié comme masle des fiefs mais un tiers des rotures,… ; bref, le droit d'aînesse superposé au droit commun.

Le 12 juillet 1750, une résiliation sous signature privée d'un bail de la terre de Bligny est passée par Noël Lemaire à Messire Heusch, seigneur de Janvry « ce jour a été convenu entre Monsieur de Janvry d'une part, et Noel Lemaire, laboureur, fermier de la ferme de Bligny, d'autre part, que le bail à loyer de la ferme de 1742 et celui de 1746 sont résiliés de manière commune Heusch indemnisant Lemaire pour les travaux engagés pour les prochaines semences ».

À suivre…

Notes

(1) En faisant le legs de la forêt d'Yveline, le roi établissait la sépulture de sa dynastie à Saint-Denis. Coutume qui fut, comme chacun le sait, poursuivit par la suite.

(2) Il y avait alors des empêchements à l'exercice des droits de justice de la part du seigneur de Forges et Ardillières, pour lesquels les parties furent renvoyées devant les gens de la chambre du trésor royal. Par sentence du 18 janvier 1542, le nommé Besnard de Bligny a été exécuté figurativement sur la place du Pilori et le 20 mai 1552, deux particuliers ayant été condamnés à mort par arrêt des officiers de justice de Briis, ils firent appel au seigneur qui leur fit grâce de la vie, mais ordonna qu'ils soient fustigés pendant trois jours dans les places et carrefours de Briis, Arpajon et Montlhéry.

(3) Brantôme a transmis l'anecdote suivante : « En 1534, Guillaume du Moulin, seigneur de Brie, ayant demandé à l'évêque de Paris la permission, de faire gras, pour sa mère, qui étoit âgée de quatre-vingt ans, et qui ne pouvoit se passer de viande, celle-ci ne l'accorda qu'à condition que la Dame mangeroit en secret, loin de tout témoin, et qu'elle feroit maigre, en outre, les vendredis ».

(4) Les « dames de Gif » sont les religieuses bénédictines de l'Abbaye Notre-Dame du Val de Gif. En 1180, le monastère de Gif-sur-Yvette, uni à celui d'Yerres, fut reconstruit selon les lettres patentes du roi Louis VII le jeune. En 1543, la communauté était composée de 36 religieuses placées sous l'autorité de l'abbesse Jeanne de Blosset. (5) Issue du Nivernais, la famille Lamoignon fut, du XVIe au XVIIIe siècle, une dynastie de parlementaires. Guillaume 1er de Lamoignon (23 oct. 1617-10 déc.1677) était le fils de Chrétien de Lamoignon, seigneur de Basville et de Marie de Landes. Il avait épousé Madeleine Potier, fille de Nicolas IV Potier de Novion, seigneur d'Ocquerre, secrétaire d'État d'Henri IV, par contrat du 13 novembre 1640. Il eut quatre enfants dont le célèbre Chrétien-François de Lamoignon, marquis de Basville (1644-qui devint baron de Saint-Yon et Boissy et deux filles alliées aux Broglie et aux d'Harlay. Le président Lamoignon est le bisaïeul de Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, l'un des défenseurs de Louis XVI.

dagnot/chronique19.06.txt · Dernière modification: 2020/11/12 00:37 de bg