Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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La ferme du Petit Bellejame à Nozay

Chronique du Vieux Marcoussy ——————————————————————-Octobre 2008

JP. Dagnot

C. Julien

Le territoire de Nozay était depuis des temps immémoriaux celui de la culture céréalière. Sous l'Ancien régime, de grandes entités agricoles couvraient la plaine. Parmi les grandes fermes localisées sur l'étendue de la paroisse, on en comptait plusieurs autres, plus petites, dans le village de Nozay (Essonne, arr. Palaiseau, cant. Montlhéry). La ferme du Petit Bellejame est l'une d'elles, dont nous connaissons l'existence depuis le début du XVIe siècle.

Bellejame au temps de Le Prévost

En 1493, un acte original avec sa traduction, venant des papiers du château de Montagu, mentionne la suite logique des biens du Grand Maître Jehan de Montagu en la personne de Louis de Graville, seigneur de Marcoussis, qui baille à cens une masure, cour jardin, avec onze quartiers de terres prez Chenanville ( qui ressemble estrangement à Beljambe ), anciennement nommé lostel de Bellejambe.

Le bénéficiaire n'est autre que le sieur Estienne Prévost , marchand cousturier de Marcoussis ; le bail réalisé moyennant deux sols parisis de cens pour les masures et jardins et un denier parisis par arpent sur les onze quartiers de terre. Lesdites masures contenant troys quartiers et demy, tenant d'une part à la rivière, et d'autre part au chemin tendant de Chenanville au pont fermé, aboutissant d'un bout au chemin tendant de Chenanville au Fay et d'autre bout au carrefour du pont fermé… et possédé par ledit preneur ses hoirs et ayant cause. Ledit preneur faire bastir et édifier sur lesdites masures & icelles avec les terres dessus dites …

Dans un testament d'Estienne Leprévost dix ans après, on peut lire que les époux ont fait une donation aux Célestins « pour raison d'un service perpétuel d'une messe basse,…, également le jour du trépas une haute messe en l'église de la Madeleine ». En fait, le testament concerne également: la fabrique de Marcoussis, le vicaire, leur filleule Estiennette, d'autres filleuls dont Estienne Petit. C'est le testament d'Etienne Leprévost en 1506 au monastère de Marcoussis qui précise la situation patrimoniale « deux arpentset demy faisant moitié de cinq au lieu des Marchais et les deux autres et demy par feue femme Prévost ». Le testament de 1503 est explicitement rappelé, avec les legs suivants : - item, les autres biens meubles et immeubles assis en Normandie donnés aux frères, - item, les biens assis en la prévosté et vicomté de Paris, aussi seul, aux religieux du couvent de Marcoussis, - item à ses nièces, la somme de 20 livres tournois, - item donne auxdits religieux, tout et chacun des autres biens meubles et immeubles rentes et autres dettes quelconques qui sont situés et assis en la vicomté de Paris et spécialement à Marcoussis et Montlhéry pour dire des messes jusqu'à la valeur desdits biens.

D'après ces documents et ceux que nous présentons immédiatement, il n'est pas question du fief de Bellejame à Nozay bien que certains auteurs comme Merlet ait avancé que suite à « un différend avec les Célestins sur une muraille entre eux, l'amiral seigneur fait saisir les biens des religieux soit 10 à 12 arpents entre la Fontaine du Mesnil et la rivière et le fief de Bellejambe sis à Nozay, que leur avoit donné un serviteur de l'amiral Etienne le Prévost ». De même, dans son Histoire de Marcoussis , Malte-Brun avance que « moyennant 400 livres 10 à 12 arpents de terre entre la Fontaine du Ménil et la grande rivière et de lui transporter moyennant 300 livres , un fief à Nozay appelé Bellejambe qu'ils avaient reçu avec les 12 arpents d'un nommé Estienne Prévost et de sa femme pour fondation d'un obit » (1).

Nous rejetons catégoriquement ces informations rapportées par ces deux auteurs et qui n'ont aucune véracité historique. Par contre nos dernières recherches issues des minutes notariées nous permettent d'affirmer ce qui suit.

Lemaistre seigneur de Bellejame

Un acte de septembre 1778 mentionne que « Messire de Graville donna à cens le domaine de cet ancien fief alors confondu avec la seigneurie de Marcoussis, à Estienne Le Prévost par acte du 28 mars 1493 ». Sous cette dénomination comme masure, cour et jardin avec 11 quartiers de terre sis près de Chenanville, il s'agit bien de l'ancien « hostel de Bellejambe » sur le terroir de Marcoussis. Ce document est d'une importance capitale pour la compréhension de l'origine du fief de Nozay. En effet le document de 1778 précise encore « Messire Lemaistre en faveur duquel fut la nouvelle érection du fief de Bellejambe étant devenu propriétaire à titre de cens envers la seigneurie de Marcoussis de ces héritages et de plusieurs autres avoisinants, engagent le seigneur de Marcoussis a lui ériger en fief les héritages qu'il tenoit de lui en roture, et cette opération fut consommée par l'acte du 29 avril 1580, et le fief de Bellejambe fut récrié à la charge de relever comme auparavant de la seigneurie de Marcoussis ce qui s'est exécuté jusqu'à ce jour sans interruption ni troubles ».

Devant deux notaires parisiens, en 1542, « noble homme et saige Messire Pierre Lemaistre, notaire et secrétaire du roy, et greffier en sa Chambre des Comptes, lequel confesse avoir baillé à titre de ferme et moison de grain, jusqu'à neuf ans, à Jehan Mallart, laboureur demeurant à Nozay, c'est à savoir une ferme et métayrie poste (?) de nom appelé la ferme du posle assize audit Nozay qui se consiste en maison manable, granche, estables, court, jardin et appartenances avec la quantité de 65 arpens de terre en plusieurs pièces assises au terroir dudit lieu … moyennant la quantité de trois muys trois septiers de grain le tiers froment, le tiers seigle, le tiers avoyne rendu en lhostel du bailleur : la moitié du froment et seigle à Paris, l'autre moitié à Bellejambe, avec un pourceau gras, quatre chappons, six fromages et ung quarteron de botteaux de paille … ».

Le mois suivant, Guillaume Peuvrier, sergent à cheval du roy demeurant à Montlhéry, tuteur de Jacques Aurillet, confesse avoir reçu de Pierre Lemaistre la somme de six escus d'or soleil faisant partie de 33 escus pour la part et portion appartenant audit Jacques de la maison et ferme assize à Nozay qui fut à feu Jacques Aurillet père dudit dudit Jacques. Quatre mois plus tard, François Lebourelier, menuisier demeurant à Nozay, vend à Pierre Lemaistre, ung arpent de terre, tenant au chemin de Montlhéry à St Clerc en la censive du grs de Marcoussis moyennant 15 lt.

Le fief de Bellejame à Nozay était donc dans le patrimoine des Lemaistre et non pas dans celui des Le Prévost. En 1574, c'est la veuve de Pierre Le Maistre qui est la maîtresse de Bellejame, c'est bien ce qui est développé dans la suite.

Le fief de Bellejame à la fin du XVIe siècle

Vers 1560, Laurent Leboullanger, marchant mercier demeurant à Lynois-soulz-Montlhéry, confesse avoir vendu à noble dame Jacqueline de Marle la quantité de douze arpents de prés en deux pièces assis au terroir de Nozay, qui appartiennent au vendeur, plus sept arpents tenant au chemin de Montlhéry à Nozay en la censive de Saint-Eloy, chargés de quatre deniers par arpent, plus cinq arpents au lieudit Auvergne, tenant à l'achèteresse , au chemin tendant de Montlhéry à Nozay en la censive de madame d'Entragues chargé de trois sols quatre deniers. La vente faite moyennant 95 livres tournois (2).

Dix ans plus tard, noble damoiselle Jacqueline de Marle, veuve de feu noble homme Messire Pierre Le Maistre, notaire et secrétaire du Roy, greffier en sa chambre des comptes à Paris, d'une part, et Jehan Chandelier, praticien de Bruyères, et Marye Lefèvre son épouse d'autre part, font un eschange d'une ferme et métairie assis à Nozay consistant en maison manable, granche, estables cour, jardin , avec un pourpris de 5 arpents et d'autres terres, contre une rente annuelle. Ce bien associé aux précédent constituant ainsi le petit Bellejamme. La ferme provient du douaire de Marie Lefèvre et vient de son père Jullien Lefèvre et Guillaumette, sa mère. Dans l'acte de la moitié du bien il est question d'un échange trente livres de rente sur une maison à Dourdan.

La ferme au XVIIe siècle

Le 24 janvier 1605, Georges Marc, vigneron demeurant à Nozay, déclare être propriétaire d'un demi arpent de vigne aux Villevents, et d'un espasse de maison couverte de chaulme, cour, contenant en fond de terre une quarte ou environ, assis audit Nozay, tenant d'une part à Jehan Brethon, d'autre part à la rue, d'un bout au jardin de la ferme appelée Beljambe d'autre bout au chemin de Nozay à Marcoussis, …, sur lequel héritage les Célestins ont droit de prendre 40 sols de rente.

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, nous connaissons les propriétaires et les fermiers qui se succèdent au Petit Belljame de Nozay. Pierre Pouart, bourgeois de Paris, possédait la ferme du Petit Bellejame en 1673. C 'est un notable que l'on trouve souvent cité par le curé sur les registres paroissiaux. Il avait épousé Elisabeth Mignon qui décéda le 25 juillet 1682 à Nozay. Les époux Pouart eurent trois filles, Françoise, Claude et Marie et un fils nommé Pierre qui mourut à l'âge de 5 ans et fut enterré le 9 septembre 1684 dans le cimetière de Nozay.

Les habitants de Nozay le réclamaient pour être parrain de leurs enfants. Nous en donnons ici plusieurs actes de baptême, bien souvent les parents sont des journaliers au service du fermier de Petit Bellejame. Le 3 juillet 1673 a esté baptisée Marie, née du premier du présent mois, fille de Jacques Vincent et de Magdeleine Delaporte ses père et mère. Le parrain Monsieur Pierre Pouart bourgeois de Paris. La marraine Marie Delaporte femme de Monsieur Pierre Dolmeu, receveur des Aydes à Montlhéry. Signé : Pouart, Marie Delaporte, L. Roussot 1673 administrant. Le dimanche vingt huict octobre mil six cent soixante et quatorze fut baptisé Pierre fils de Jacques Orrit et de Marie Hotist. Le parrain Pierre Pouart qui luy a imposé le nom. La marraine Catherine Breton. Le parrain a signé avec moy curé. La marraine a déclaré ne sçavoir signer. Signé : Pouart, D. Lhoste.

Le mardy 10 novembre 1676, c'est la fête au village lors du mariage des domestiques de la ferme « furent conjoints par le sacré lien de mariage Guillaume Egasse à la personne d'Anne Bouchû tous deux de cette paroisse domestiques de Monsieur Pouart à Nozay, du commun consentement de leurs parents et amis nous avons prodédé à la solennisation dudit mariage. Sçavoir ledit Egasse assisté de Jean Egasse son père, de Jacques Angot et de Guillaume Bassonnet, et ladite future n'ayant ni père ny mère au défaut desquels nous avons appelé pour témoins M e Claude Mignon, M e Pierre Pouart bourgeois de Paris et Claude Thénart. Le père dudit futur a déclaré ne sçavoir signer, les autres ont tous signé. Le futur et la future ont déclaré aussi ne sçavoir signer ». Quatre mois plus tard le curé Juppin enterre « un enfant mal provenant le mesme jour qui a esté ondoié ». Le 2 avril 1678 est née une fille Claude dont la marraine est demoiselle Claude Pouart fille de Pierre Pouart bourgeois de Paris et d'Elisabeth Mignau demeurant à Paris, paroisse de Saint-Merry.

Le 14 mai 1687, Pierre Pouart et ses trois filles assistent au mariage de Pierre Prévost, veuf de deffunte Elisabeth Regnault et de Marie Boisard fille de deffunt Pierre Boisard et de deffunte Noelle Legard demeurant à Nozay. La bénédiction nuptiale est donnée par le père Guillaume Le Prieur. Le 7 juin 1689, Pierre Pouart est témoin au mariage de son cousin Aubin Le Roux avec Madeleine Floy, veuve de Jean Beuon, de la paroisse de Marcoussy (3).

La ferme au XVIIIe siècle

À la mort de Pierre Pouart, la propriété passa dans les mains de sa fille Marie, femme de Louis Sion. Le 4 février 1696, devant Fontaine, notaire royal à Montlhéry, un bail de la ferme de Petit Bellejame est passé par les époux Sion et Pouart à Anthoine Vollant, laboureur demeurant à Nozay.

Neuf ans plus tard, le bail est renouvelé. Marie Pouart, femme séparée quant aux biens d'avec Louis Syon, garde du roy en la prévosté de son hostel et grande prévosté de France, demeurant à Paris, de présente en sa maison de Nozay, baille pour six ans à titre de ferme et prix d'argent à Anthoine Vollant, laboureur demeurant à Nozay et Estiennette Gesmain, sa femme, c'est à savoir: - une ferme maison et lieux situés audit Nozay, cour, jardin clos de murs contenant un arpent planté en fruitiers consistant en 200 pieds qui sont dans l'avenue, - item la quantité de 105 arpents de terres labourables, les preneurs disant bien connaître pour en avoir jouy et en jouissent encore, - item la dernière année la couppe de 27 arpents de bois taillis âgés de neuf ans, - item six arpents de pré. Le bail fait moyennant 300 livres et deux chappons. La dame bailleresse se réserve trois chambres de plain pied et le jardin tenant desdites chambres qui est du côté de l'église, dans lequel jardin est un parterre. Egalement, la dame se réserve le droit de faire cuire son pain dans le four qui est dans la cuisine, de faire les vendanges dans la cuve qui est dans la foullerie et quatre hottes de fruits.

Nous connaissons trois enfants des époux Sion, un fils nommé Louis François, une fille Claude qui épousa le 1er décembre 1731 Jullien Bourgeron, archer de la Ville de Paris. Une autre fille nommée Marianne mourut à l'âge de 4 mois alors qu'elle était en nourrice chez Antoine Nolant, fermier de Monsieur Sion au Petit Bellejame.

Sur la carte des Chasses du Roi dressée en 1756, les bois près du chantier des Auvergnes ont pris le patronyme du propriétaire au XVIIIe siècle sous le nom de Bois de Sion . Le propriétaire du petit Bellejame vient souvent à Nozay puisque le curé le nomme dans le registre des baptêmes. Le 1er janvier 1710, Madame Sion est marraine de Marie Guézard née de la veille, fille de Barthélemy Guézard, laboureur et fermier de Monsieur de Louvain à Villarceau. Le fils Sion est parrain de Jacques, fils de Jacques Morain, laboureur, et de Anne Guillon sa femme.

Privat, bourgeois de Paris

Pierre Pouart meurt à Nozay le 27 janvier 1729. Marie Pouart, sa femme, décède le 1er septembre 1743 à l'âge de 70 ans. Louis François Sion, leur fils était rentier de ses terres de Nozay. Il avait épousé Catherine Renault dont il eut une dizaine d'enfants tous nés à Nozay. Il est mort à Nozay le 21 janvier 1750 à l'âge de 50 ans. Le fermier de Petit Bellejame s'appelait Nicolas Regnault. Jean Privat, bourgeois de Paris demeurant rue du Cherche Midi, paroisse Saint Sulpice (4), acheta la ferme de Petit Bellejame avec toutes les terres à la suite de la succession de Louis François Sion.

La ferme du Petit Bellejame est située au cœur du village de Nozay sur la Grande Rue. Sa description complète est donnée dans le terrier de la seigneurie de Nozay. C'est la déclaration du 4 août 1782 rendue à la comtesse d'Esclignac par le Sieur Jean Privat, nouveau propriétaire qui passe titre nouvel « qui déclare entr'autre la ferme située sur la grande rue appelée le Petit Bellejamme ».

Voici la description : « consistant en un corps de logis contenant trois espaces de batiments sur ladite rüe attenant lesquels est un autre corps de logis contenant contenant deux espaces aussi appliqué à plusieurs batimens à loger un fermier derrière lesquels est un jardin clos de murs, une pièce d'eau ; au devant desdits batimens une cour où sont deux grandes portes l'une donnant sur ladite ruë et l'autre sur les champs dans laquelle cour est une grange contenant quatre espaces volière au dessus de la porte d'icelle grange à avoine, l'écurie, vacherie, bergerie et grenier au dessus, le tout couvert en thuilles, poulailler et toit à porc et pièce d'eau », chargé le tout à raison de quinze deniers de cens l'arpent, de 7 sols 3/4 obole.

En fait, à cette époque l'étendue du domaine possédée à Nozay par Jean Privat est assez considérable. C'était un riche propriétaire à Nozay. puisqu'il déclare 45 articles totalisant une surface de 159 arpents 35 perches répartis sur le territoire de Nozay et contenant principalement des terres labourables, moins d'un arpent de vignes et une trentaine d'arpents de bois, le tout en roture, sur les champtiers des Groseillers, de la Croix Boissée , du Moru, de la Grande Saussaye , du Long Rayage, de la Grande Marre , et de Pilandry.

Le sieur Privat possédait une seconde ferme sur la Grande Rue dont la description est donnée dans le second article du cueilloir : « deuxièmement, une autre ferme composée d'une maison appliquée en une chambre basse à feu, cellier, vacherie, chambre haute et grenier au dessus, le tout couvert de thuilles, cour fermée de murs, jardin et clos fermé de hayes vives derrière laquelle est une pièce de terre triangulaire , le tout sçis à Nozay, sur la Grange ruë, la totalité desdits lieux cinq arpents soixante perches et demie, tenant d'un bout au sieur Boutrou, d'autre bout à la ruë et adresse de Villiers à Montlhéry ».

En lisant le cueilloir de la seigneurie de Nozay, on trouve les habitants sur le Grand'Rue en 1782. Ce sont Jean-Baptiste Fleury, le sieur Jean Privat, bourgeois de Paris, Thomas Guézard, vigneron, Pierre Liberolle et sa femme Marie Redon, Catherine Paupe, la veuve Pierre Liberolle aîné, Jean Paupe, la veuve Redon, Jacques Cossonnet, les héritiers Groudard, Jean Bideau et sa femme Catherine Renard.

La Révolution arrive et le propriétaire de la ferme de petit Bellejame a de gros ennuis puisque le directoire du district l'inscrit sur la liste des émigrés. En fait, Jean Privat avait été négligent, se considérant comme un “ citoyen ordinaire ” qu'il n'était pas puisqu'il possédait des biens considérables. Notre homme avait tout simplement oublié d'adresser le formulaire qui lui permettait de “remplir les conditions de la loi”. L'affaire traîna pendant trois ans, dans un premier temps tous les biens furent mis sous séquestre. Après de nombreuses réclamations et les délibérations du comité de législation du département de Seine-et-Oise, il fut réintégré le 14 février 1795.

En 1808, sur la matrice cadastrale du plan napoléonien, nous trouvons le citoyen Pierre Privat, bourgeois de Paris, propriétaire des parcelles 180 à 188 de la section E dite « le Village ». Le fils Privat ne garde pas longtemps la ferme du Petit Bellejame qui est acheté en 1810 par Michel Barbeau, bourgeois à Paris. Ce dernier revend la ferme en 1829 et 1830 en divisant les bâtiments qui sont acquis par plusieurs cultivateurs de Nozay.

C'est Alexis Legendre qui avait acheté une partie des bâtiments de la ferme du Petit Bellejame, parcelles E 186 et 187, à Michel Barbeau en 1830. La parcelle E185 avait été vendue à Jean-Baptiste Cossonet qui fait une extension de sa maison en 1833. Une autre partie de la ferme avait été achetée par le sieur Laprade, propriétaire à Nozay, puis par Marguerite Lemoine qui possède les parcelles E 187 et 188. Nous pouvons comprendre que le sieur Barbeau avait découpé la ferme du Petit Bellejame, ce qui permit de donner un logement aux jeunes couples de Nozay. A cette époque Louis Savard est cafetier à Nozay, son successeur sera François Bourdet.

Notes

(1) Malte-Brun, Histoire de Marcoussis (Paris) p. 115.

(2) Madame d'Entragues est Louise d'Humières, épouse de Guillaume de Balsac, seigneur d'Entragues, qui fut tutrice de ses enfants mineurs à la mort de son mari. Elle administra les biens de la famille en augmentant notablement les domaines de Nozay-La Ville-du-Bois par acquisition de fiefs, censives ou droitures.

(3) Depuis le XVIIe siècle, le curé titulaire de la paroisse de Nozay-La Ville-du-Bois habitait le presbytère de l'annexe de La Ville-du -Bois. L'église de Nozay était desservie par un vicaire. En 1701, nous trouvons le père Chantreau, curé, et Jean Le Sage, vicaire qui devenu lui-même curé de Nozay sera remplacé par le vicaire Bernard Delastre.

(4) Jean Privat est né le 17 janvier 1699 à Issoire (Puy-de-Dôme).

dagnot/chronique20.06.txt · Dernière modification: 2020/11/12 00:47 de bg