Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Les seigneurs d'Ollainville (1156-1570)

Chronique du Vieux Marcoussy –Marcoussis————— _——————————- Décembre 2008

JP. Dagnot

C. Julien

Cette chronique retrace l'histoire des seigneurs d'Ollainville (Essonne, cant. Arpajon). Situé sur les bords de l'Orge et de la Remarde (appelée la Marde au XVIIIe s.), Ollainville est un ancien hameau de la paroisse de Bruyères-le-Châtel, érigé en commune en 1792. Selon Hippolyte Cochevis, le nom de ce village vient du latin “ Aolini villa ” qui signifie le domaine d'un certain Aolinus (1). Une charte de 690 citerait “ Aolins villa ” . Dès le XIIe siècle, on écrivait Doleinville , puis, Doleineivilla (1200), Dolleynvilla et Dolainville (1343). Sous le règne d'Henri III, les registres portent le nom de Olinville qui est encore donné de cette façon par l'abbé Lebeuf vers 1750. D'autres orthographes apparaîtront dans le texte de cette chronique. Localisation château.

Le même abbé Lebeuf nous indique que le hameau d'Ollainville, « le plus voisin de Châtres a près de 80 feux, de sorte qu'il a un rolle particulier pour les Tailles ». Il s'agit du dénombrement de 1709. Continuons un moment avec les écrits qui donnent des précisions sur le diplôme de 690. Le célèbre abbé écrit à propos de monastères à Bruyères « … mais ce qui doit surprendre, est qu'Olinville, hameau de la même Paroisse de Bruyères, est désigné dans un titre postérieur [à 670] seulement de vingt ans, comme un Monastère d'Hommes dont étoit Abbé un nommé Vigor “ad monasterio Aolinivilla ubi vir venerablis Vigur abbas proeesse videtur”, c'est le testament de Vandemir et d'Ercamberte, sa femme, en faveur de plusieurs églises de Paris et du voisinage… ».

Ollainville aux XIIe et XIIIe siècles

Ce sont les cartulaires des monastères du sud parisien qui renseignent sur l'existence des seigneurs d'Ollainville aux temps médiévaux, et plus particulièrement les chartes de l'abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay (2). En 1156-1157, un diplôme de Thibault, évêque de Paris confirme les biens reçus par les moines des Vaux-de-Cernay « monachis Vallium Sarnaii ». Parmi la longue liste des possessions de l'abbaye, le prélat cite une partie de bois à “Monte Falcone” et une terre de culture proche la route de “Gomez” qu'avait donné Hugo Bibens avec le consentement de sa femme Marie et de son fils Hugues, ainsi que de la terre de la Buxière, provenant d'une libéralité de Nanterius d'Orsay et de sa fille. Cette dernière disposition fut confirmée en 1162 par le roi Louis VII. Ces terres furent mises en exploitation et leurs récoltes engrangées dans un grand bâtiment construit à cet effet, la Grange-aux-Moines (chronique à venir) qui a laissé son nom à un lieu-dit. La même charte fait mention également de Garin de Guillerville donnant une vigne entre les deux rivières, Ursio clerc de Marcoussis léguant un arpent de vigne à Luisant. Raginald d'Ollainville avait donné 4 deniers à prendre sur la vigne Rogi « Raginaldus de Dolenvilla quatuor denarios de vinea Rogi dedit », tandis que Raoul d'Ollainville donna un muid de vin par an « Radulphus de Dolenvilla dedit modium vini per annum » (charte XIII).

Nous retrouvons plusieurs chevaliers d'Ollainville témoins de donations pieuses à l'abbaye des Vaux-de-Cernay. En 1156, Radulf d'Ollainville « Radulfo de Dullavilla » agit comme témoin lors de la donation par Gui de Bruyères de tout le terrain pour une maison avec l'accord de l'archidiacre parisien Bernard (charte XII). Henri d'Ollainville « Henricus de Dolleinvilla » est témoin quand Pierre d'Aulnay fit l'aumône d'un muid d'annone à prendre sur le moulin de Buison (charte XIX). Vers 1170, devant l'évêque Maurice de Sully, ce même Henricus de Dolleinvilla témoigne du legs de la terre de la fosse de Montrouge par Ermensende, mère de Robert de Cernay (charte XXXVII). Puis, en 1180, accompagné par Etienne de La Brosse et Thibaud de Briis, le chevalier Henri de Doleinville est présent le jour où Simon de Rochefort donne les lettres de confirmation pour deux muids, l'un d'annone, l'autre d'avoine donnés par Thion de Forges que les moines doivent prendre sur la grange des Essarts-Robert avec l'accord de son frère Hugues, sa femme Eremburge et ses deux filles Odeline et Eremburge (charte LVI). La même année, Henri de Doleinville figure comme témoin dans la lettre de confirmation de l'évêque Maurice de Sully pour le don par Garin des Granges « Guarinus de Grangiis » de la propriété et la justice de la tenure de Guiardi, le fils du bourreau, qui rend 18 deniers de cens (charte LVII). Ainsi, Henri de Doleinville apparaît comme un seigneur protecteur de l'abbaye des Vaux-de-Cernay qui fréquente la Cour épiscopale de Paris.

En 1201, le seigneur Thomas II de Bruyères fait connaître qu'il est bienfaiteur de la chapelle Saint Thomas de Plessis “ capellam sancti Thome de Pleisseiz ” en donnant la dîme de blé de Briis et deux muids de vin de rente à Ollainville « duos modios vini apud Doleinville… ». Ce titre fut confirmé au chapelain de « Plesseiaco juxta Bruerias » en l'an 1232 par Guillaume, évêque de Paris.

À la fin du XIIe siècle, le cahier de Philippe-Auguste sur la châtellenie de Montlhéry mentionne que Henri de Doleinvilla est « homme-lige du Roy pour ce que Arnoul Gascogne tenoit de lui à Lardi ». En 1234, le seigneur Thomas de Bruyères confirme « le don des dîmes de Dolleinville, fait par Pierre de Dolleinville, seigneur et Luciana, son épouse, pour leur salut et celui de leurs ancêtres »; ce sont toutes les dîmes de vin « totam decimam vinearum que inferius sunt notate » du clos de Soflet, de la vigne du Pressoir, du clos de Doleinville et des vignes de Bernon, Tramier et Lavalcele. Toutes ces vignes sont dans la mouvance du seigneur de Bruyères-le-Châtel (charte CCCLI). La même année, l'amortissement par « Pierre et Guillaume de Doleinvilla », chevaliers, de la vente faite au chapitre de la collégiale de Linas par Bernier de Châtres d'un clos de vigne au terroir de Gramale, en censive d'Adam de Chanteloup, « de Cantu Lupi ».

En février 1237, devant Guillaume, évêque de Paris, le nommé Jehan dit Le Roi, et Pétronille, sa femme, demeurant à Brueriis, reconnaissent avoir vendu aux religieux et couvent des Vaux-de-Cernay une vigne en une pièce située sur le territoire d'Ollainville, au lieu-dit l'Orme de Chaperon, dans la censive du chevalier Pierre d'Ollainville « in terriorio de Doleynvilla in loco qui vocatur Ulmus de Chaperon in censiva Petri de Doleynvilla, militis » moyennant 60 livres parisis. Le seigneur suzerain, présent lors de la vente approuve la transaction en la louant et donne son accord pour que l'abbé et le couvent tiennent le bien en mainmorte (charte CCCLXXII).

Les lettres de Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris, publiées en mai 1244 confirment le don des dîmes qui a été fait par feu Pierre d'Ollainville, vivant chevalier, et Lucienne, sa femme « donationem decime cujusdam quam defunctus Petrus de Doleynvilla, miles, et Luciana, uxor ejus, fecerunt monasterio Vallis Sarneii » avec l'approbation du chevalier Thomas de Bruyères, dont la dîme était dans la mouvance (charte CCCCXXXI).

Le 30 novembre 1276, Pierre, prêtre du Plessis « Petrus, presbiter de Plesseio juxta Bruerias » cède 100 sols parisis aux religieux des Vaux-de-Cernay à prendre sur une vigne au chantier de Becheau-Fontaine tenant à celle de Gobin de Doleinvilla (charte DCCLXXXIV).

En mai 1279, Guillaume, écuyer, seigneur d'Ollainville « Guillermus, dominus de Doleinvilla, armiger… » fait des libéralités aux moines des Vaux-de-Cernay. Il s'agit d'un muid de blé, à prendre chaque année en la grange de Doleinville « unum modium bladi habendum et recipiendum in granchia de Doleinvilla, annis singulis, in perpetuum », en échange d'une pièce de pré située à la limite de Bruyères d'une contenance de trois arpents, ladite prairie sera tenue en mainmorte par ladite église. Cette transaction est approuvée par le suzerain Jean de Bruyères, chevalier, fils des défunts seigneurs Thomas et Agnès. L'acte est scellé du sceau rond, en cire brune, sur double queue de parchemin, un écu semé de billettes au lion de Guillelmi de Doleinville (charte DCCCVII).

De cette énumération, Ollainville est un hameau avec un seigneur. On pourrait penser que c'est un grand domaine. La famille voisine des Bruyères, depuis sa participation à la croisade contre les Albigeois, s'est vu dotée de biens conséquents dans la contrée conquise, laissant Bruyères devenir au fil du temps une résidence secondaire en région parisienne. Elle conservera son domaine, même Jehan de Montagu évitera avec soin d'empiéter dans cette direction.

Ollainville pendant la guerre de Cent ans

Revenons dans la région. En 1307, devant Thomas Beschepois, prévost de Montleheri , ont comparus Richart de Samouri et Agnès, sa femme, qui font la donation de deux arpents de vigne proche Ollainville « assis entre Chastres et Dolainville, … par la très grant dévocion et affectueuse que ils avoient ou saint servise de nostre seigneur Jésus-Crist… » (charte MXX).

Lors de la chronique des “ Seigneurs de Bruyères ”, nous avions rencontré un certain Jean de Poissy qui, en 1264, avait fait, avec le roi saint Louis, un échange de la terre de Bruyères-le-Châtel pour celle de Poissy et une partie de la forêt de Saint-Germain-en-Laye. En 1330, un autre membre de cette famille, Guillaume de Poissy et sa femme Alix de Buel rachètent des biens, des droits et revenus « à prendre sur les terroirs de Dollainville, Couart et Bailleau ».

Après la défaite du roi Jean à Poitiers, le 19 septembre 1356, Édouard III, roi d'Angleterre et ses trois fils font une expédition dans notre région en 1360. Ils pillent incendient et dévastent tout notamment près de Montlhéry, où ils campent à un endroit où se trouve actuellement une croix, appelée la Croix du Siège, en souvenir du siège de Chastres (Arpajon) et de Bruyères-le-Châtel. C'est pendant ce campement que se situe un des plus horribles évènements de cette guerre de Cent ans. Sir Robert Knolles, général expérimenté, commandait un corps d'aventuriers chargés par Édouard III de ravager la France. En se retirant sur Melun, les Anglais mirent le feu à l'église Saint-Clément de Chastres, où périrent plus de 800 habitants qui s'y étaient réfugiés. Ces occupants ne quittèrent la région bien après le traité conclu au château de Brétigny le 8 mai 1360 (3). Alors que la rencontre de Calais du 24 octobre 1360 entre les rois Jean II et Édouard III ratifiait l'accord de Brétigny, les troupes anglaises ne quittèrent Ollainville que cinq ans plus tard.

Dans son histoire de La Norville, l'abbé Genty écrit « Le roi Edouard d'Angleterre en personne était venu mettre deux ans après le siège devant la même ville et l'avait prise. Ses soldats, campés depuis Chanteloup jusqu'à Corbeil, avaient mis le feu partout, ne pouvant exercer leur rage sur les habitants, qui s'étaient retirés dans les villes et dans les places fortes, lorsque l'onéreux traité de Brétigny vint, en 1360, donner un peu de repos à la France ». L'entrevue de Calais avait permis une trêve de neuf ans dans la guerre de Cent ans.

La conclusion de ces évènements: Ollainville s'est malheureusement trouvé au centre des ravages et après ces combats il est évident qu'il n'en est resté que des ruines.

Dès qu'il reçut Marcoussis et le domaine de la Ronce par la donation du 30 novembre 1388, Jehan de Montagu augmenta ses biens patrimoniaux « en rapport avec sa position » dit Malte-Brun. Nous ne reprendrons pas les biens de Montagu dans la région où ne figure rien d'important à Ollainville mais plutôt à Saint-Yon et environs en dépendant.

Notons en 1429, Eustache Gauldin, seigneur d'Olainville et chambellan du roy Charles VII, qui donne 500 livres pour la fondation de la chapelle du saint Sépulcre appartenant aux religieux de Sainte Catherine du Val des Ecoliers.

Jehan de Voisins, seigneur de Bruyères vendit, en 1459, la terre de Dolleinville et celle de Bruyères à Louis Bohan 1er de la Rochette (5).

Parmi l'inventaire des titres et papiers des terres Dolinville et Egly, nous trouvons un aveu et dénombrement de la « terre de Bruière » qui fut donné le 26 octobre 1462 à la Chambre des Comptes « au bas de la requeste présentée à cette fin ». À la sortie de la guerre de Cent ans, le seigneur de Bruyères Louis Bohan 1er de la Rochette dans un aveu de 1462 déclare complètement détruits les villages de Baillot, Couard, Le Petit Ruot, La Verville, Repenty, Saint-Maurice, Arvy, Loppigny, le Plessis-de-Bruyères, Mulleron qui comptaient avant la guerre une centaine de feux. Dans la même seigneurie, sur le plateau de Couard à Trou, il n'y avait plus qu'un laboureur, à La Roche un ménage, à Ollainville six ménages, au Grand Ruot (Rué) deux ménages.

Un échange est fait en 1464 entre Messire Louis Bohan, sieur de la Rochette, seigneur de Bruyères et Jehan Bellemère, laboureur à Chastres, de la pièce de terre du seigneur « venant de faute de cens non payés à cause de sa seigneurie de Dolainville …. ».

De ces quelques informations, on peut penser qu'à cette époque que la seigneurie de Bruyères comme la paroisse englobe Ollainville. La vente de 1459 de l'ensemble à Loys Bohan de la Rochette qui est explicité dans l'aveu de 1462, nous apprend que les droits de dixmes d'Ollainville sont inclus dans cette vente. Qu'à cette époque comme dans toute la région, les biens non fortifiés sont en ruines et que l'hôtel d'Ollainville ne doit pas être debout.

Les sieurs de la Rochette

La famille de La Rochette garda Ollainville pendant un siècle. À la mort de Louis Bohan 1er, seigneur d'Ollainville et de Bruyères, la terre échut à son fils Louis Bohan II de la Rochette qui la garda jusqu'à son dernier souffle survenu avant 1497.

Durant cette période, Louis de Graville seigneur de Marcoussis agrandit son domaine tous azimuths. Voyant l'embarras financier de la famille, il acceptera des constitutions de rente hypothéquant la terre et seigneurie d'Ollainville et de Bruyères. Ceci se passe entre 1475 et 1480 correspondant à des principaux de 460+310+400 écus d'or. Il est fait mention dans la première transaction de Phillipa de Rochechouard, dame de Maupas, épouse de Loys Bohan.

Un acte établi en 1497, concerne « don, octroy, congé et puissance sont accordés aux Célestins par demoiselle Marie de Chaudio, dame de Bruyères-le-Châtel, veuve de messire Loys de la Rochette ». La transaction est faite tant en son nom que pour Jean de Mineray, escuier, et demoiselle Charlotte de la Rochette sa femme, fille desdits défunt et veuve « de faire édifier un moulin à bled au moulin Neuf, appartenant auxdits religieux, qui estoit lors à huile et à draps, en la censive de la veuve à cause de leur seigneurie de Dolainville. Ce droit fait moïennant vingt sols de rente que ces religieux avoient droit de percevoir sur une maison à Bruyères appartenant à Jean Boisseau.. . ». Puis, nous trouvons les clauses pieuses de la donation « à condition que lesdits seigneurs et dame soient associez es prière et oraisons qui continuellement de jour et de nuit se font et se feront par lesdits religieux en leur église ».

En 1499, la veuve agit pour ses trois fils mineurs Loys III, Christophe et Jacques pour porter souffrance des biens entrant dans la succession.

Les biens de Louis II de la Rochette, seigneur de Bruière et Olinville sont partagés le 4 septembre 1502 devant Lechandelier, tabellion à Bruière. Ollainville est eschu à Louis de Pilliers et Charlotte de la Rochette sa femme. Le 5 juillet 1512, un contrat de partage de la terre de Bruière entre Louis et Jacques Bohan, frères, dit de la Rochette, est passé devant Destrechy notaire à Montlhéry. La sixième partie de la seigneurie de Bruyères rachetée par Charlotte à Jacques constituera la seigneurie de Dollainville. Jacques de Bohan dit de la Rochette, seigneur de Bruyères et Ollainville en partie avait épousé Renée de Villetain en 1511, et fut pourvu de la capitainerie de Montlhéry le 11 novembre 1512 .

Une quittance et décharge des Célestins est délivrée en 1516 à Jacques de la Rochette, escuier, seigneur de Dollainville et Bruyères en partie, du principal d'une rente de 34 livres pour « appliquer à bled leur moulin neuf qui l'estoit lors à faire huile et fouler draps, ce rachat fait moyennant une association aux prières ». L'hommage de terre et seigneurie de Bruyères est rendu au Roi le 9 août 1518 par Louis de la Rochette, écuyer, seigneur de Bruyères comme fils aîné de la terre et seigneurie d'Ollainville, mouvant du Châtelet de Paris.

Jacques de la Rochette épouse en secondes noces Jehanne de Pardieu en 1525. Le 30 mai de cette même année, Jehan Lefèvre, advocat en Parlement, procureur de noble homme Jacques de la Rochette, escuyer, seigneur de Dollainville et Bruyères en partie, et de noble dame Charlotte David, veuve de feu Loys de la Rochette en son vivant escuyer seigneur dudit Bruyères, tant en leurs noms que comme ayant la garde noble de Jehanne de la Rochette, fille dudit deffunt Loys et de Charlotte David reçoit d'un groupe de personnes 57 livres tournois pour droits sur un héritage “Marays”…

En 1527, noble homme Jacques de la Rochette, escuier, seigneur de Dolainville, tuteur et curateur de Jehanne de la Rochette, sa niepce, fille de feu Loys vivant seigneur de Bruyères et de Charlotte David sa mère d'une part, et Laurent le Bossu et Charlotte David sa femme auparavant femme dudit Loys d'autre part, lesquels font les accords promesses qui ensuyvent « le couple le Bossu gouverne Charlotte, et Jacques gère les biens de Charlotte et payera la nourriture à le Bossu ». Le seigneur de La Norville rendit foi et hommage, aveu et dénombrement aux seigneurs de Bruyères-le-Châtel dans la mouvance desquels il se trouvait, le 28 septembre 1527, à Jacques de La Rochette, seigneur d'Ollainville, et à Laurent de Bossu, seigneur de Vausennes, tuteurs et curateurs de Jeanne de La Rochette, fille et héritière de feu Louis de La Rochette, écuyer, seigneur de Bruyère.

Cinq ans plus tard, en1533, Jacques de la Rochette épouse en troisièmes noces la demoiselle Jacqueline de Villecardel (parfois orthographié Wicardelle ou Vuycardel) . En 1540, Jacques de la Rochette, seigneur de Doullainville et de Bruyères-le-Chastel en partye, demeurant audit Doullainville, déclare qu'il est détempteur et propriétaire de la terre et seigneurie dudit Doulainville, ses appartenances et deppendances. Le seigneur a besoin de liquidité et fonde une rente de huit livres sur la terre d'Ollainville, au profit de Mathieu Marcel, orfèvre et monnayeur de la monnaie de Paris. Jacques Bohan de la Rochette décède en 1541.

Selon l'abbé Lebeuf, l'église Saint-Didier de Bruyères-le-Châtel fut dédiée par le révérend Charles Boucher, évêque de Magarence et abbé de Saint-Magloire le jeudi 10 mai 1543, sous l'autorité du cardinal Jehan du Bellay, évêque de Paris, en présence « de nobles personnes Jehan d'Allonville, sieur dudit lieu, et damoiselle Jehanne de la Rochette, sa femme, et damoiselle Jacqueline de Villecardel, veuve de Jacques de la Rochette, sieur en partie dudit Brières et sieur de Dolainville ».

En août 1544, un acte notarié mentionne que noble damoiselle Adrienne le Connetre (?), veuve de feu Nicollas de Villecardel, agit comme tutrice et curatrice de Charles de la Rochette « filz myneur et héritier de feu noble homme Jacques de la Rochette en son vivant seigneur de Dollainville… ». Le 27 juin 1547, noble damoiselle Jacqueline de Villecardel, veuve de noble homme Jacques de la Rochette, en son vivant seigneur de Dollainville et de Bruyères en partie, est citée dans un acte de justice.

Jehan de la Rochette, seigneur de Dollainville

Une donation entre vifs est passée en 1551. Nicolas Royer, juge ordinaire de la prévosté de Briis, agit pour noble homme Guillaume du Moulin, seigneur de Briis, devant Mathurin Rossart, tabellion juré en ladite prévosté. C'est la donation entre vifs à Jehan de la Rochette, écuyer seigneur de Dollainville, de la moitié par indivis du principal manoir « qui se consiste en maisons et manoir clos à fossés, estables, pressoir, avec jardins et garennes, clos à murs et à Jehan et Jacques de la Rochette, ses frères et cousins de la moitié par indivis de la terre et seigneurie dudit Dollainville, acquis par feu Jacques de la Rochette et damoiselle Renée de Villetain, de damoiselle Charlotte de Bohan dit de la Rochette, sa soeur, selon le testament et dernières volontés de Renée de Villetain; à charge par Jehan de la Rochette de payer 50 escus d'or à son frère Jacques » (6).

Nous retrouvons un autre acte qui précise encore une fois la donation du bien « ceddé et transporté à Jehan et Jacques de la Rochette, son frère absent ». Le même jour, suit un acte où Adrienne la Sonnette, veuve de Nicolas Vuycardel, « au nom et comme tutrice de Jacques de la Rochette, fils dudit feu Jacques de la Rochette, en son vivant seigneur de Dollainville et de Bruyères-le-Chastel en partie, laquelle accepte la donation de Guillaume Dumoulin ».

Deux ans après, Jehan de Bohan dit de la Rochette, escuyer, seigneur de Dolainville et Bruyères-le-Chastel par moitié, vend à Jehan de Baillon, seigneur de Janvry et Marivaulx , demeurant à Paris, le fief et les droits, terre et seigneurie que ledit Bohan a droit de prendre sur 86 arpents de terres labourables en plusieurs pièces et sur 40 arpents bois taillis assis au terroir de la Forest de Bruyères, moyennant 300 livres tournois. Tout prouve que l'héritier des La Rochette a un réel besoin de finances puisqu'il inféode des terres que le seigneur de Janvry détient en roture « ledit escuyer, seigneur de Dollainville et de Bruyères pour moitié, demeurant audit Dollainville , suzerain sur ces lieux, érige en fief lesdits biens ». Bien évidement, ledit Baillon « sera tenu de fournir un aveu pour les biens “appelés les terres et boys du fief de la Forest ” à présenter à lhostel seigneurial de Dollainville ».

L'inventaire des titres d'Ollainville précise encore que, devant Net et Jamart, notaires au Châtelet, « une transaction est passée le 13 octobre 1554 entre Jean Dolinville, seigneur de Lainville et en partye de Bruière portant que le partage de 1512 seroit exécuté ». Toutefois, aucune minute n'a été retrouvée. En 1555, Jean de Bohan, fils ainé et principal héritier rend foi et hommage pour la seigneurie Dolinville et la moitié de celle de Bruière à la Chambre des Comptes.

Un contrat d'échange est établi en 1555 entre Jacques et Jean de la Rochette, seigneur de Dolainville. « Noble homme Jehan de la Rochette, escuyer, seigneur de Dollainville et en partie de Bruyères-le-Chastel, demeurant audit lieu de Dolainville, paroisse de Bruyères et Jehan Polliard comme procureur de Katherine de la Rochette, sa femme, fille et héritière de défunt Jacques de la Rochette, en son vivant escuyer, seigneur dudit Dolainville et en partie de Bruyères, lesquelles parties font les eschanges suivants : - Jehan délaisse à Katherine ung moulin à eaue assis à Chastres en la rue Morant appelé le moulin Picot avec la court, aulnoys, jardin et appartenances d'icelluy, contenant un arpent environ luy appartenant à cause de la succession dudit feu Jacques de la Rochette son père, chargé envers les les religieuses et abbesse du couvent du Val de Grâce de la quantité de sept septiers de blé de rente, chargé de quatre sols parisis et deux chappons de cens, en sa seigneurie de Dolainville, item cinq quartiers de vignes près le moulin Neuf, tenant au chemin de Dolainville à Chastres en la censive de Dolainville, - en contre eschange Katherine délaisse à Jehan venant aussi de la même succession la somme de mil livres de Jacqueline de Vicardel, sa dernière femme .

Dans une déclaration de 1555, Anseaulme Boutet, marchand hostellier demeurant à Chastres-sous-Montlhéry est présenté comme détempteur et propriétaire d'un quartier de vignes assis au terroir de Dollainville.

Le 8 janvier 1556, foy et hommage de la terre de Bruyères est rendue par Jehan de Bohan, dit de la Rochette, fils aisné et principal héritier de Jacques de Bohan, en son vivant seigneur d'Ollainville et de la moitié de la châtellenie de Bruyères, pour lui et ses cohéritiers, advenus et eschus par le trépas dudit feu Jacques. Apparemment, il y a une saisie féodale car les devoirs n'ont pas été faits.

La banqueroute des frères de la Rochette

Reprenons encore une fois l'inventaire des titres de la terre d'Ollainville. En 1557, un contrat d'eschange de la terre de Bruière est passé devant Arragon et Imbert, notaires au Châtelet, entre Jean Dolinville et Nicolas Daubray, baron de Laigle. C'est le commencement de la fin pour les frères de La Rochette qui vont aliéner petit à petit les terres d'Ollainville et de Bruyères.

Un autre échange est passé en 1558 par devant deux notaires parisiens, entre Nicolas Daubray, baron de Bruière et Jacques de la Rochette, seigneur en partye Dolinville et la Roche. L'acte précise « noble sire Nicolas Daubray, baron de Laigle et de Bruyères-le-Chastel, d'une part, et noble homme Jacques de la Rochette, seigneur en partie de Doulaynville et de la Roche, se portant fort de Loyse d'Allongny, sa femme, d'autre part, lesquels font les eschanges qui ensuyvent: le baron délaisse audit Jacques 1.033 livres tournois de rente, Jacques cède ses droits dans la terre et seigneurie de Doulainville et Bruyères-le-Chastel, venant de la donation de Guillaume du Moulin, son cousin vivant seigneur de Brys, que par partage fait avec ses cohéritiers en la succession de deffunt Jacques de la Rochette, son père, vivant seigneur de Dolainville et de Bruyères en partie » . Une nouvelle fois nous avons une description détaillée des biens « lesquels droits se consistent en une pièce de terre en laquelle y a un coulombier à pied, cloze à fossez, assis devant la porte et entrée du chastel de Doulainville, item 17 arpents de terres, item à Bizon, en la censive de la seigneurie de Dollainville ». Apparemment, ce sont des restes de la seigneurie, avec la moitié du moulin de Tournoye, les droits de justice. Dans ce très long texte, il est fait mention du frère Jehan, seigneur de Dollainville. Sont également cités Charles, religieux et Catherine, autres frères et soeurs.

Le 13 août 1558, le prévôt de Bruyères vend à honorable homme Jean Rousselet, argentier du seigneur de Leuville, six setiers de blé venant de Jehan de la Rochette, écuyer seigneur de Dolainville et Bruyères en partie et de Jehanne de Menchy, sa femme. Le 19 novembre 1561, Jehan Petit, laboureur demeurant à Dolinville, promet à Gilles Lemaistre, à Saint-Cehour, de mettre des eschalats sur deux arpents de vigne audit Olynville moyennant 10 livres.

Par devant Trouvé et Delavigne, notaires, la foy et hommage est rendue le 29 juillet 1563 en la Chambres des Comptes par Jehan de Baillon pour sa terre et seigneurie de Dolainville. Le 9 mai 1564, Jean de la Rochette , escuier, seigneur de Dollainville en partie et Bruyères-le-Chastel, d'une part, et Jacques de la Rochette, escuier, seigneur de la Roche d'autre part, lesquelles parties transigent avec le seigneur d'Aulnoy de la Vacheresse, … pour la moitié de la terre et seigneurie Dollainville. Les frères de la Rochette sont obligés de payer la coquette somme de 3.000 livres, apparemment ils n'ont pas l'argent…

Jehan de Baillon, homme d'affaire avisé

Jehan de Baillon, conseiller, notaire et secrétaire du Roi, trésorier de l'Épargne était le fils d'Adam de Baillon et Philippe Vaultier, sa première épouse. Ce personnage, haut en couleur, était un homme d'affaire et financier redoutable, achetant tout ce qui était à vendre. Ainsi, il devint seigneur de Janvry, Marivaulx, La Brosse, Chantecoq, Fresneaux et autres lieux. Il épousa en premières noces Valentine Leclerc qui lui donna trois fils, puis Marie de Hacqueville dont il eut seize enfants.

En 1564, le trésorier de l' Épargne fait entrer, parmi ses biens, Fresneaux, ainsi qu'une partie de ferme de Janvry. La fin de l'année approche, quand, sous doute, en manque de liquidité, Jehan de la Rochette, seigneur de Dollainville et de Bruyères en partie, échange la terre Dollainville et les trois-quarts de la baronnie et châtellenie de Bruyères, contre des rentes. L'acte est passé devant les notaires Lavigne et Trouvé : « noble homme Jehan de la Rochette, escuyer, seigneur de Dollainville et de Bruières-le-chastel en partie, demeurant audit lieu de Dollinville, d'une part, et noble homme Jehan de Baillon, escuyer, seigneur de Marivaulx et de Janvries et Audeville-en-Beauvoisis d'autre part, lesquelles parties confessent en la présence des notaires avoir fait ensemble les eschanges cessions transports promesses qui ensuyvent: - c'est à savoir que ledit de la Rochette, cedde et délaisse but à but sans soulte audit de Baillon, la terre et seigneurie de Dolainville, ses appartenances et deppendances avec la moitié de la baronnye et châtellenie de Bruyères-le-Chastel se consistant: 1°) en lieu seigneurial composé de chasteau maisons manoir, eddifice, cour cloz à fossez à eaue, le clos et pourpris dalentour dedans le pressoir, les jardins contenant douze arpens de terre, 2°) 60 arpens de terre labourable, 6 de vignes, 7 de prés, 152 livres de cens, 3°) ung moulin à eaue appelé le moulin de Tournoye, assis sur la rivière de Bruyères, affermé pour les trois-quarts à 31 septiers de bled deux gasteaux aux Roys, deux pourceaux de douze livres et six chappons, 4°) ung aultre moulin à eaue assis aux faubourgs de Chastres affermé à deux muyds de bled, ung gasteau aux Roys et un pourceau de six livres tournois, 5°) deux garennes de 30 arpens, un aultre pressoir, 6°) droit de four bannyers à Bruyères à 30 livres, dixmes de vin de Dollainville valant 40 livres tournois, dixmes de grain de Dollainville et Loppigny , valant 3 muyds, 7°) trois thuillières valant 8.000 thuille par an, …. 8°) tous droits de la terre et seigneurie Bruyères et Dollainville sur les fiefs et arrière fiefs : fief de Thuilières en la paroisse de Janvris près de la Brosse, fief des Granches à Chastres, fief de Troux assis à Bruyères appartenant au seigneur de Montagu… - ledit seigneur de Baillon délaisse en contre eschange sans soulte but à but les rentes cy après déclarées 2.478 livres tournois. Pour payer la rente, Jean de Baillon vend une maison et un corps d'hôtel à Paris. Comme à chaque bonne affaire, il rend ses hommages au roy trois jours après! « hommage de trois quarts de la moitié de la baronnie de Bruyères et Olllainville, mouvant du Châtelet de Paris rendu par maistre Jehan de Baillon , seigneur de Marivaux et Janvry, conseiller trésorier de l'épargne, notaire et secrétaire du Roi, faite par échange avec le seigneur de la Rochette ». Trois autres jours passent, cette fois, il est qualifié en tête des titres de « seigneur de Dolainville et de Bruyères en party ».

La semaine suivante, noble homme Jehan de Baillon, seigneur de Dolainville et de Bruières-le-chastel en partie, de Janvris, Marivaulx et Audeville-en-Beauvoisis, notaire et secrétaire du Roy et trésorier de son épargne, demeurant à Paris, donne pouvoir au sieur Lebourellier, advocat pour les seigneuries d'Ollainville et de Bruières… Une somme de 13.500 livres ne semble pas intéresser la seigneurie. Le même jour, Mathurin Lesol, serrurier à Palloiseau, confesse avoir fait des travaux pour Jehan de Baillon,…, les ouvrages de son métier, « c'est à savoir les serrures de quatre huys boisés qui sont garnis de quatre gonds, deux verroux plats à ressort moyennant douze livres », il est fait mention du travail effectué au cabinet du seigneur de Soussy, commis de Jehan de Baillon et de la ferrure de trente croisées, chacune garnie d'une douzaine et demi de vis comme pour le seigneur de Soussy audit lieu de Dolinville payé six escus sol. Le seigneur de Janvry entame la réfection du château.

Le 11 juin 1566, noble homme Remy de Pleurre, bourgeois de Paris, confesse avoir vendu à Jehan de Baillon, escuyer, seigneur d'Ollainville et Bruyères-le-Chastel en partie, de Janvris et Marivaulx, 500 livres de rente… « ledit seigneur de Dollainville auroit vendu l'office de notaire et secrétaire du roy duquel il estoit pourvu à Jacques de Pleurre, par la résignation faite ». Le 1er janvier 1567, Jehan de Baillon, escuier seigneur de Dolainville et en partie Bruyères-le-Chastel, de Janvris et Marivaulx, .., consent par ces présentes que noble homme Guillaume de Baillon, son fils prenne dorénavant par ses mains les arrérages des rentes qui appartiennent à sondit fils. Celui-ci n'est pas encore majeur mais semble émancipé par son père. À la mi-février, Jehan de Baillon, escuier, seigneur de Dolainville, confesse que « à sa requeste, Denis Fornois demeurant à Briis a accepté la charge de curateur des biens vacants de feu Jehan Giroust, laboureur à Invilliers ». Le même jour, il règle une autre affaire de biens vacants. En mai 1567, Pierre de Montmorency vend une rente à Jean de Baillon.

Le 20 juin 1567, Jehan de Baillon, escuyer, seigneur de Dolinville et de Bruières-le-Chastel, demeurant à Paris, confesse avoir reçu de noble homme Rémy de Pleurre, bourgeois de Paris, par les mains de son filz, notaire et secrétaire du roy, la somme de 6.000 livres tournois pour le rachat de rente. Deux jours plus tard, Jehan de Baillon, seigneur en totalité de Ollainville à Marivaulx, agit comme tuteur du sieur de Montigny, son nepveu, et « arreste les comptes du tutorat ».

Le seigneur de Janvry décède subitement le 6 août 1657 à Compiègne dans l'exercice de sa charge de trésorier de l'Épargne. Le 3 septembre 1567, l'inventaire après décès de Jehan de Baillon continue. Le notaire passe de l'hostel de Janvris au chasteau de Dolainville, où sont constatés : - fournil dudit hostel, - court du boys, - chambre basse ayant vue sur les fossés, à costé de l'entrée du chasteau, - salle basse ayant vue sur la cour, cinq hallebardes, - garde robe, chambre vue sur les fossés, - granche dudit lieu, - litterie,

D'après cet inventaire on peut déduire que le château est petit ou plutôt, il n'a pas encore été occupé par ledit Jehan de Baillon.

Guillaume de Baillon

La succession du père au fils est détaillée dans une chronique spécifique. Marie de Hacqueville délaisse la terre et seigneurie d'Ollainville à son fils Guillaume de Baillon. L'acte précise : « Noble homme et saige René Crespin, seigneur du Gast, …., en son nom se portant fort de noble dame Marie de Hacqueville, veuve de messire Baillon, seigneur de Dollainville et Bruyères en partie, et comme tuteur et curateur des enffans myneurs dudit deffunt et de ladite dame, et de noble homme Guillaume de Baillon, maître en sa Chambre des Comptes, fils de feu seigneur de Baillon et de feue damoiselle Valentine Leclerc, sa première femme, lequel assisté de Pierre Leclerc, son oncle maternel. Lesdits Crespin et Baillon disant que Guillaume et les mineurs d'après les conventions matrimoniales du contrat de mariage ont procédé au partage . Ledit Guillaume, comme fils aisné et principal héritier du feu seigneur de Janvris demande la moitié de tous les fiefs ensemble de toutes les rotures de la succession , lesdits après examen des biens du deffunt, transigent et déclarent que sa part sera la terre et seigneurie de Dollinville , comprenant les biens qui appartenaient à Jehan de la Rochette. Après cet accord Guillaume ne sera plus engagé ni dans les autres biens de la succession, ni concerné par les dettes actives.

Un hommage de la terre et seigneurie d'Ollainville et de partie de la baronnie de Bruyères-le-Chastel, est rendu le 12 juillet 1568 par maistre Guillaume de Baillon , conseiller, maître ordinaire de la Chambre des Comptes, héritier de feu Jean de Baillon, son père, conseiller et trésorier de l'épargne.

Le 6 octobre 1568, noble homme Guillaume de Baillon, seigneur de Dolinville, conseiller du Roi maistre ordinaire de ses comptes, constitue son procureur spécial en la personne de Jehan Rousseau, bailly de Bruyères-le-Chastel, avec pouvoir et puissance pour plaider, opposer, appeler et recevoir lods, saisies… et autres droits seigneuriaux à luy eschu depuis le premier juillet sur la seigneurie de Dollinville, également le fermage des moulins. Le lendemain, le même seigneur renouvelle son acte de procuration audit Jehan Rousseau. Un autre acte similaire est délivré à Denys Persault, procureur du roi à Montlhéry, pour plaider devant le prévost de Montlhéry.

Le 9 mai 1570, devant les notaires parisiens Trouvé et Delavigne, René Crespin, seigneur du Gast, transporte une somme de 1.250 livres tournois audit Baillon en eschange de la terre et seigneurie d'Ollainville.

À suivre…

Notes

(1) H. Cochivis, Dictionnaire des anciens noms des communes de Seine-et-Oise ( Cerf & fils, Versailles, 1874).

(2) L'abbaye des Vaux-de-Cernay fut fondée en 1118 par Simon, seigneur de Neauphle, et sa femme Ève, qui donnèrent la terre du Val du Bric-Essart aux moines de Savigny (Manche) pour y construire une abbaye dédiée à la Vierge et à saint Jean-Baptiste. L'abbaye fut fondée à la limite entre les diocèses de Paris et de Chartres, ce qui lui apporta des donateurs très variés mais la plaça aussi dans une zone très conflictuelle.

(3) Il s'agit du hameau dépendant de la commune de Sours près de Chartres et non pas Brétigny-sur-Orge comme certains auteurs l'ont laissé entendre.

(4) À la sortie de la guerre de Cent ans, tout était dans une égale désolation aux environs de Bruyères-le-Châtel. C'est une des raisons qui força la famille de Voisins à vendre, en 1459, la seigneurie de Bruyères à Louis Bohan de la Rochette.

(5) En cette qualité de seigneur des Granges, situé près Châtres, Charles de Brichanteau rendit, le 24 mars 1478, foi et hommage à messire Louis de Bohan dit de La Rochette, écuyer, maître d'hôtel du Roi et seigneur de Bruyères-le-Châtel. Le 30 octobre 1481, il fit au même seigneur un aveu et dénombrement de son fief.

(6) Guillaume du Moulin, seigneur de Briis et Vaugrigneuse était le fils de Philippe du Moulin et de Marie de La Rochette. Ainsi, Jean et Jacques de La Rochette étaient ses cousins germains.

(7) René Crespin avait épousé Marie, fille cadette de Jehan de Baillon et de Marie de Hacqueville (cf. la chronique “ Les seigneurs de Marivaux ” pour la généalogie de la famille).

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