Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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L'église Sainte-Trinité de Montlhéry (1)

Chronique du Vieux Marcoussy –Marcoussis————— _—————————–_- Décembre 2009

Cartes postales anciennes de l'église Sainte-Trinité de Montlhéry.

JP. Dagnot

C. Julien

Cette chronique s'inscrit dans la série des églises de la région de Montlhéry. Dans le texte introductif aux lieux religieux de Montlhéry, nous avons vu qu'au Moyen Âge, la ville était subdivisée en plusieurs paroisses, héritage de la seigneurie primitive. C'est tout au début, vers 1015, seuls les environs du château étaient habités et cet assemblage de masures a formé la première paroisse de Montlhéry sous le titre de Saint-Pierre. C'est bien le développement du village devenu chef-lieu de la « chastellenie et comté de Montlhéry » qui poussa la communauté chrétienne à envisager une situation nouvelle : la création de la paroisse Sainte-Trinité de Montlhéry dont l'histoire se prolongera au-delà de cette chronique.

Montlhéry au XIIIe siècle

Avant de devenir une ville qui joua un rôle important, centre de l'administration royale du Hurepoix central sous l'Ancien régime, Montlhéry n'était qu'un petit bourg de moindre importance, seule la fonction militaire lui était reconnue. Le centre religieux était situé à Linas autour de la collégiale Saint-Merry tenue par un chapitre de chanoines. Ainsi, une grande partie de Montlhéry, c'est-à-dire la ville haute centrée sur la place de la Souche (à l'époque appelée place du marché), lieu du marché hebdomadaire, faisait partie de la paroisse « sancti Mederici de Linois », l'autre partie, c'est-à-dire la ville basse était rattachée à la paroisse Sainte-Marie de Longpont.

Pour preuve de la position prépondérante de Linas en 1205, le doyenné rural, subdivision ecclésiastique du diocèse de Paris, était connu dans le pouillé de l'époque sous le titre de « decanatu de Linais ». La situation bascula en faveur de Montlhéry au XIVe siècle quand l'administration royale s'affirma sous le règne de Philippe le Bel.

Dans son mémoire, le prévôt décrit bien l'état des choses en ce qui concerne l'église de la Sainte-Trinité de Montlhéry « autrefois simple chapelle soubs le titre de Notre-Dame ou de l'Hôtel-Dieu; le curé de cette église paye encore à présent les décimes par luy dues à cause de cette cure ; apparemment elle a été la chapelle de lhostel Dieu bastis par Louis le septième avec le prieuré. Elle servait de paroisse aux habitants hors celle des environs du chateau où estoit l'ancienne enceinte ».

En effet, le roi Louis VII, père de Philippe-Auguste, habitait souvent les châteaux de son domaine : Dourdan, Etampes, Corbeil et Montlhéry étaient ses lieux de résidence. De plus, ce roi, qui avait fréquenté l'abbaye de Saint-Denis dans son adolescence, avait un ami cher à Longpont en la personne du prieur Thibaud (1). Le roi fut très généreux avec les moines clunisiens comme en témoignent les nombreuses chartes. Nous savons qu'en 1142, alors qu'il séjournait au château d'Etampes en présence de Machaire abbé de Morigny et du sénéchal Raoul de Vermandois, Louis VII accorda au monastère de Longpont et à son prieur Pierre le droit de tenir une foire, avec les privilèges afférents « Dum autem ipsi mercatores in castello nostro erunt, si aliquid vendiderint vel emerint, theloneum nostrum & quod consuetudinarium est habebimus ». De plus le marché de Montlhéry devait se transporter à Longpont pendant le temps de la foire « a vigilia nativitatis beate Marie que colitur in septembri usque ad octobas continue perdurantes », c'est-à-dire au cours de l'octave de la Nativité de la Vierge.

Création de la paroisse de la Sainte-Trinité

Ainsi, le roi Louis VII vint plusieurs fois dans sa seigneurie de Montlhéry accompagné de son ministre Suger. En 1160, il fonde l'Hôtel Dieu dans le bourg et la chapelle voisine sous le vocable de Notre-Dame du Mont Carmel. Il est probable que le château ait été reconstruit à cette époque avec de nouvelles défenses. Philippe-Auguste, successeur de Louis VII séjournant souvent à Montlhéry, continuera l'œuvre de son père puisque les archéologues parlent d'architecture philippienne à Montlhéry (2).

Pour succéder à Pierre de Belleperche sur le siège épiscopal d'Auxerre, Pierre de Corbeil, nommé communément Pierre de Grez, fut élu et confirmé par le pape Clément V en avril 1308 alors qu'il était chancelier du roi de Navarre, comte de Champagne. Mais l'impétrant n'avait pas reçu la prêtrise bien que possédant les prébendes de chanoines à Auxerre et à Chartres et la chantrerie de la cathédrale de Paris. Ce fut Guillaume Baufet, évêque de Paris, qui lui conféra la prêtrise, le 21 décembre 1308, dans l'église de Montlhéry , et le sacra dans l'église des Cordeliers de Paris, le dimanche 5 janvier de l'année suivante. Pierre de Grez mourut en 1352.

En parlant de l'Hôtel-Dieu, fondé par Louis VII, le prévôt écrit « …cette maison est assise proche l'église paroichiale qui en estoit autrefois la chapelle sous le titre de Nostre-Dame de Lhostel Dieu ainsi que en fait foy cette inscription je suis Jehanne de Lolon et appartient à la chapelle de Nostre Dame de Lhostel Dieu qu'il m'a été rapporté par des anciens habitans avoir été gravé sur une des anciennes cloches de l'église , laquelle avec quelques autres, ledit sieur Grente lors curé fait en sorte de faire refondre pour effacer la mémoire de la vérité de ce fait ». Tout visiteur de l'église de Montlhéry s'aperçoit de prime abord que les piliers du chœur et du bas-côté septentrional ont une structure gothique du XIIIe siècle, voire de l'an 1300, au plus tard; il en est de même pour la fenêtre fléchée sur la carte postale. On pourrait voir dans cette architecture la chapelle initiale.

Profitant des troubles de la guerre de Cent ans qui obligeaient les habitants à rester enfermés dans leurs murs, une nouvelle paroisse naquit : l'église de la Très Sainte-Trinité de Montlhéry, connue tout d'abord sous le vocable de Notre-Dame de Montlhéry . Voici ce qu'en dit le même auteur « Environ en l'an 1400 le tiltre de notre dame fut changé en celui de ste trinité. Cette chapelle qui ne comprenait que le choeur, le nombre des paroissiens venant à s'accroistre, ils la firent augmenter de la nef qui s'y voit à présent et d'une construction plus moderne et différente de celle du chœur ».

Désormais, le doyen et les chanoines de Linas n'ont plus l'autorité paroissiale sur le bourg de Montlhéry. Toutefois, les chanoines continuent de venir en procession à Montlhéry le jour du Saint-Sacrement pour « se maintenir toujours en quelque sorte de possession et entretenir la mémoire de cet ancien droit parrochial de manière que comme l'enclos de cette église ne consistait lors que dans la seule estendue du chœur ». C'est à cette époque que le vocable de la paroisse Notre-Dame fut changé en Sainte-Trinité.

D'autre part, il est important de noter que la présentation de l'église de Montlhéry appartient au prieur de Longpont « La cure de sainte Trinité de Montlhéry est un bénéfice dont Louis septième dit le jeune a donné la collation au prieur de Longpont qui a droit de prétendre et ainsy que par lettres de chartes faictes au couvent de Longpont, il est assez honorable pour estre la seule cure qui sort dans la ville et estre assise dans le lieu capital et le siège ordinaire de la justice royalle de tout le comté ». Selon la coutume de Paris, le chœur appartient au gros décimateur, le prieuré de Longpont, alors que la nef appartient à la fabrique dont les paroissiens ont la charge. On conçoit alors que la nef de Montlhéry soit d'une facture beaucoup plus simple que le chœur.

En 1405, une donation de cinq quartiers aux Fossés Punaiz est faite à la fabrique de la Très-Sainte-Trinité « pour entretenir la couverture dicelle église ». En 1427, un testament est reçu par le chapelain de Notre-Dame de Montlhéry pour le curé de ladite paroisse. Puis, deux plus tard, Léonarde, veuve de Pierre Dumas « deffuncti Petri Dumas » rédige son testament. Il est reçu par le curé de Notre-Dame de Montlhéry « curati perochialis beate Marie de Monteletherico » par lequel elle fait son légataire universel Jean Lamar. La testatrice fonde un obit pour la fondation de six messes soient célébrées pour le repos de son âme et celle de son mari. Parmi les biens, il y a deux demi arpent de vigne la fabrique de Notre-Dame reçoit un quartier de vigne « dedit fabrice beate Marie de Monteletherico unum quarterium de vinea… ».

Les visites archidiaconnales de Josas

Bien que le prieur de Longpont soit le présentateur de la cure de Montlhéry, l'évêque de Paris a droit de visite qu'il délègue à l'archidiacre de Josas et à ses vicaires. Ainsi nous possédons les procès-verbaux rédigés en latin des visites archidiaconales du Josas effectuées au XVe siècle par le vicaire épiscopal. Ce sont des documents d'un grand intérêt qui nous renseignent sur la vie paroissiale de Montlhéry pour la période 1458 à 1471 (2). Ainsi lors de la visite du 31 juillet 1460, nous sommes en présence de Jehan Villatelli, curé, Jehan Boussanges, vicaire, et Jehan Boniface, marguillier.

L'église paroissiale Sainte-Trinité de Montlhéry « ecclesiam parrochialem Beate Marie de Monteletherico » est concernée par quatorze visites du diacre Mouchard. La visite offrait un spectacle qui ne manquait ni de pittoresque ni de grandeur. Juste après Pâques, vers la fin mai ou mi-juin le visiteur se mettait en route, suivi de toute une caravane composée des prélats et leurs domestiques. Il était accompagné de son secrétaire Louis Penyot qui remplissait aussi les fonctions de promoteur et d'accusateur public et de deux prêtres témoins de l'inspection capables de rendre la justice pour les petits délits alors que les fautes graves ou compliquées étaient adressées à Paris devant le juge majeur de l'officialité.

Le 6 octobre 1458, la visite de l'église et la paroisse Sainte-Marie de Montlhéry est faite en présence de Dom Antoine Villatelli, curé, Jean de Mor et Michel Godichal marguilliers, sans oublier Boniface Lemaistre, Hervé Garenger, Michel Mitet et plusieurs autres paroissiens. Le prieur de Longpont est le présentateur « prior de Longoponte patronus ». Nous avons enjoint les marguilliers de faire l'inventaire des biens de la fabrique avant la fête de Saint Jean-Baptiste. Il n'y a pas de sage-femme et nous commandons aux marguilliers d'organiser une élection en présence de tous les paroissiens avant la fête de Sainte Marie-Madeleine, sous peine d'amende. Nous avons vérifié que le Saint Sacrement, l'huile sainte et les fonts baptismaux sont dans un état correct « Deinde visitavimus Corpus Christi onctiones nsacras et fontes, que se honeste hebebant ».

Le dimanche 15 août 1459, nous avons visité l'église paroissiale Sainte-Marie de Montlhéry en présence de Dom Antoine Villatelli, curé de ladite paroisse avec Jean du Moor et Michel Gaudichal, marguilliers, Boniface Lemaistre l'aîné, Michel Mitet, Guillaume Chartier et plusieurs autres. Ledit curé est condamné à payer une amende parce qu'il ne respecte pas les règles définies par le synode et que les hosties sont vraiment immondes. Il est fait injonction aux marguilliers de couvrir les fonts baptismaux avant la saint Rémy.

Dans bien des cas il y a conflit entre le visiteur épiscopal et le curé du lieu car celui-ci disant d'être placé sous l'autorité du prieur de Longpont « le visiteur épiscopal ne peut menacer le prieur ni intenter à ses privilèges ce qui serait contraire à l'exemption ». Ce fut le cas le 11 juillet 1460, lors de la visite de l'église paroissiale Saint-Pierre de Montlhéry en présence de Dom Philippe Georgette, curé, Dom Jean Boussanges curé de La Ville-du -Bois [Villa Nemoris], Dom Antoine Villatelli, curé de la Trinité , Michel Mitet l'aîné, Robert Vignier, capitaine du château, Jean de Hesdin, prieur de ce lieu et plusieurs autres.

Le mercredi après cet épisode, 13 juillet 1460, le visiteur arrive à l'église paroissiale de la Sainte-Trinité de Montlhéry avec Dom Jean Villatelli, curé, Dom Jean Boussanges, curé, Jean Boniface l'aîné, marguillier, Guillaume Hargenvillier, Boniface le Maistre, l'aîné, Michel Mitet l'aîné, Michel son fils avec plusieurs habitants de cette paroisse. Messire le vicaire ordonne au curé de renouveler les hosties dans les huit jours et enjoint de même le marguillier avant la Saint Martin d'hiver de nettoyer les fonts baptismaux. Le trésor consiste dans deux calices en argent dont l'un est blanc, l'autre doré. Jean Boniface est nommé marguillier et jure fidélité. Sont donc marguilliers Jean Boniface, nouvellement nommé et Jean du Mor, marguillier de longue date. Le visiteur épiscopal ordonne aux marguilliers de réunir l'assemblée des femmes pour élire une sage-femme, et cela avant la mi-août. Il y a 52 paroissiens (on ne nomme que les hommes). Les Sacrements sont en bon ordre.

Nous apprenons donc que le vicaire épiscopal exerce sa fonction d'inspection des lieux et du trésor. Il contrôle également le bon fonctionnement de la communauté paroissiale : sage-femme et marguilliers doivent être élus régulièrement. Ces derniers doivent recevoir une lettre d'accréditation de la curie épiscopale. La sage-femme joue un rôle primordial auprès des paroissiennes car rien ne doit échapper à l'église qui contrôle la vie des chrétiens depuis la conception jusqu'à la mort. Bien souvent la sage-femme ondoie le nouveau-né « à cause du risque de mort, les cérémonies du baptême ont esté ajouté attendu qu'il a esté à la naissance ondoyé à minuit du mercredy au jeudy ».

Le 7 octobre 1461, c'est la visite de l'église paroissiale de la Sainte-Trinité de Montlhéry avec Dom Antoine Villatelli, curé, Boniface le Maistre le jeune, Jean Lamorie marguillier, Gervais Bisony, Michel Mitet, prêtre, Boniface le Maistre l'aîné et Jean Filz de Vielle avec plusieurs autres. La fabrique possède deux calices en argent, un plat, deux burettes en argent, un encensoir comme dans la visite précédente. Les marguilliers reçoivent l'ordre de réparer la sacristie avant la saint Martin d'hiver. Les marguilliers s'excusent de n'avoir fait l'inventaire et promettent de le faire prochainement. De même, il est ordonné de fournir deux copies de l'inventaire « item eisdem fuit injunctum, ut habeant duas papiros, ad faciendum inventarium, et misias sue recepte ». Le visiteur épiscopal ordonne également de réparer la fenêtre dans la chambre du curé dans le même temps. Il y a 60 paroissiens. Le même jour, le curé de Montlhéry, Dom Antoine Villatelli, assiste le visiteur épiscopal dans ses visites de l'église paroissiale de Saint Pierre du Château qui dépend de Longpont, puis de l'église paroissiale de Saint Merry de Linas où sont présents Dom Nicolas Saudubreuil, curé, Richard Bourdon et Jean Gillebert, marguilliers, Michel Garnier, Guérin Renou, Jean Couart le jeune et Jean Champion, et Dom Philippe Gorgette, Le visiteur et les assistants procureurs nomment Edeline comme sage-femme en remplacement de feue Egide Cormelles. Pierre Coulanges demande pardon pour avoir été en concubinage avec sa servante Mariona.

En 1462, Boniface Lemaistre l'aîné décède. Ce bourgeois de Montlhéry a rédigé son testament. Ses deux fils Boniface, boucher de profession, et Jehan sont exécuteurs de son testament. Devant Jehan Lhuillier tabellion à Montlhéry, les enfants donnent et délaissent à l'oeuvre et fabrique Notre-Dame, aultrement dit la Trinité de Montlhéry, 40 sols parisis de rente annuelle et perpétuelle, à prendre sur deux maisons, lieulx et héritaiges assis audit Montlhéry, devant ladite église, à la charge que les marguilliers dicelle sont tenus de faire dire chanter et célébrer, chacun an, deulx obitz solennelles de chacun une haulte messe de requiem vigilles libera et oraisons accoustumées…

La même année, les marguilliers Boniface Lemaistre et Jehan Dumor reçoivent du procureur de Jehan Bouchassier, bourgeois de Paris, 20 sols parisis de rente pour une messe basse et faire sonner par trente coups les cloches dicelle église…

Le jeudi suivant, 28 juillet 1462, la visite de Josas est faite à l'église paroissiale de la Sainte-Trinité dans la ville de Montlhéry, fondée en l'honneur de Sainte Marie. Sont présents le curé Dom Antoine Villatelli, Boniface le Maistre et Jean du Mor marguilliers, Michel Mitet, Michel Bligny, Robert Coleau, Dom Jean de Boussanges, Dom Michel Mitet, prêtre, et plusieurs autres. Tout de suite, Simon Prunier est nommé marguillier. Jeanne du Mas est sage-femme.

Le vendredi 5 août 1463, jour de la Saint-Louis , visite de l'église paroissiale Sainte-Trinité dans la ville de Montlhéry « in villa Monteletherico », fondée en l'honneur de la Vierge. Sont présents le curé Dom Antoine Villatelli, Jean du Mor et Simon Prunier, marguilliers, Michel Bligny, Hervé Grancher, Guillaume Chartier, Michel Prunier, Dom Jean de Boussanges, Dom Michel Mitet, prêtre, Antoine Choquet, Simon Cordeau, Colin le Roux et plusieurs autres. Il y a 60 paroissiens environ. Le visiteur épiscopal ordonne aux marguilliers de tenir un inventaire de l'église et faire une copie à l'église avant la Nativité du seigneur sous peine d'amende.

En 1463, une acquisition est faite par la fabrique de la paroisse N.-D. de Montlhéry de 9 arpents de pré en 3 pièces sises au terroir de Montlhéry ; 4 arpents au lieu-dit La Chartre, un arpent en la prairie de la rivière d'Orge entre la chaussée de Guiperreux et au-dessoubz de Sainct-Michel et 3 arpents en la prairie du moulin de Grousteau.

Le mercredi 18 juillet 1464, le visiteur épiscopal arrive à l'église paroissiale de la Sainte-Trinité dans la ville de Montlhéry en présence de Dom Jean Villatelli, curé de ce lieu, Jean de More et Simon Puvrier marguilliers, Hervé Grancher, Jean le Maistre, Jean Veau, Simon Rémy. Le visiteur épiscopal ordonne aux marguilliers « dominus injunxit matriculariis , ut faciant reparari sacrarium » de faire réparer les sacrements dans le mois suivant.

Ensuite le mercredi suivant le 3 décembre 1465, la visite est faite en présence de Dom Jean Villatelli, curé de ce lieu, Jean de More et Simon Prunier marguilliers, Michel Prunier, Michel Bligny, Martin Houdry, Jean Filz de Vielle avec plusieurs autres, Jean le Grant, Hervé Grancher. Le visiteur épiscopal ordonne aux marguilliers de faire mettre en bon état la croix des processions avant Pâques. Ensuite, dans ladite église, est comparu Jean de Boussac, prêtre, chapelain de Longpont qui vient pour la visite et qui a une procuration et un ordre de mission de messire l'Archidiacre.

Le 19 août 1466, visite de l'église paroissiale de la Sainte-Trinité à Montlhéry en présence de Dom Antoine Villatelli, curé, Jean de More, Simon Touteueur, Simon Cordeau, maître Geoffroy Egremont, Hervé Grancher, Jean le Maistre, Jean le Grant, Michel Bligny, Jean Maupié et plusieurs autres. Il y a 60 paroissiens. La sage-femme est Jeanne Sevestre surnommée Adeneta. Barthélemy Joufart est nommé marguillier avec Simon Touteueur. De même, l'hôtellerie, repas et nuitée, sont à la charge de la paroisse. Il semble bien que Guillaume Vincent, l'official n'accompagnait plus Jean Mouchard à partir de cette visite faite à Montlhéry.

Le mercredi 23 décembre 1467, visite de l'église de Notre-Dame de Montlhéry où nous sommes bien reçu et avons passé la nuit. Le curé Dom Jean de Boussanges demeure en ce lieu. Le présentateur est le prieur de Longpont. Il y a 60 paroissiens. Les marguilliers Simon Pevrier et Bertelin Giffart ont l'instruction du Josas. Les sacrements sont bons et acceptables et rien n'est défectueux. Nul n'est excommunié, nul ne vit en concubinage. Le procès-verbal est établi en présence du curé de Ris et dudit Jean le Maître, marguillier et plusieurs autres paroissiens.

Le jeudi 12 septembre 1468, visite de l'église paroissiale de la Sainte-Trinité de la ville de Montlhéry, qui est présenté par le prieur de Longpont, en présence de maître Albert Jagaudi, curé, maître Jean Daillant son vicaire. Barthélemy Geoffart est marguillier avec Simon Prunier. Ledit Barthélemy parti à l'extérieur de la ville est absent et seul Simon Prunier est présent. Et aussi sont présents Jean le Maistre, Hervé Grancher, Gervais Bisony, Jean le Grant, Félix le Grant. Il y a deux sages-femmes Guillemette la Fenêtre et Edeline la Corneille pour toute la ville. Simon Remy est élu marguillier à l'unanimité, et prête serment. Le coucher et le repas sont acceptables dans ce lieu « Ibidem pernoctavimus et pastum accepimus ». Ainsi, le visiteur est si méticuleux dans ses comptes-rendus qu'il donne une note sur l'hospitalité qu'il reçoit à chaque étape. Il avait été logé et nourri à Montlhéry aux frais de la fabrique.

Le 14 mars 1469, visite de l'église paroissiale de la Sainte-Marie de Montlhéry, qui est collationné par le seigneur (évêque) de Paris, et présentée par le prieur de Longpont en présence de maître Albert Gagant [Jagault], curé. Les présents sont Simon Rémy, Barthélemy Choffart, marguillier, Guillaume Chartier, messire Jean Carnie, messire Jean de Vy et plusieurs autres. Il y a 60 paroissiens. Hedeline la Cormellie est la sage-femme. La fabrique possède trois calices en argent, deux petites burettes argentées, un petit vase, et une petite croix. Les sacrements sont bien tenus. La dette de deux sols parisis est acquittée par le doyen.

Le vendredi 7 septembre 1470, visite de l'église paroissiale de la Sainte-Marie de Montlhéry, qui est présentée par le prieur de Longpont. Etaient présents maître Albert Jagault, curé, Simon Peuvrier et Simon Rémy, marguilliers, Guillaume Chartier, Michel Peuvrier, Jean le Maistre et Jean Belin. Il y a 40 paroissiens. Simon Rémy se plaint que le service d'officier dure deux ans sans coupure. Le visiteur épiscopal ordonne aux marguilliers de faire réparer le livre de messe avant la saint Rémy. La sage-femme se nomme Edeline la Corneille. La fabrique possède trois calices en argent, dont deux blancs et un doré.

Nous venons de voir qu'au XVe siècle le vocable de Sainte-Trinité n'est pas encore tout à fait fixé, puisque parfois Sainte-Marie ou Notre-Dame sont encore usités.

La paroisse Sainte-Trinité au XVIe siècle

Dans son testament rédigé le 15 août 1548 et la fondation inscrite sur le registre paroissial, Marguerite Rivière, demande d'inhumation « au petit cymetière ». Le petit cimetière de Montlhéry était situé derrière l'église (sur l'ancienne place Saintin).

En 1550, vénérable et discrette personne messire Jehan Le Tellier, prestre vicaire de la Sainte-Trinité de Montlhéry, et honorable homme Pierre Serault, procureur en cour de l'Église, maistre et gouverneur de la confrairie des notaires et parlement de Monseigneur l'évesque de Paris confessent avoir transporté à Hugues le Maron, clerc au greffe civil du parlement quatre livres de rente, moyennant 60 livres .

En-tête du registre paroissial de Montlhéry (1579).

Les documents suivants illustrent parfaitement la procédure de présentation du prieur de Longpont aux cures de Montlhéry, Nozay et La Ville-du-Bois relevant de Longpont comme de nombreuses autres paroisses. En 1589, Messire Thomas Desseschières, bachelier en droit prestre doyen et curé de l'église Sainte-Trinité s'est transporté au prieuré et couvent Notre-Dame de Longpont auquel lieu parlant à discrette personne, prestre sous-prieur audit couvent, a dit « qu'il se porte candidat sur les bénéfices deppendant dudit prieuré selon la coustume ».

L'année suivante, Thomas Dessechières, prestre doyen de Montlhéry s'est transporté au prieuré et couvent de Longpont comme gouverneur nommé sur les bénéfices dépendants dudit prieuré appartenant à Dom Nicolas Trapeulx prestre ancien des religieux dudit couvent, pour l'absence du seigneur prieur a dit et déclaré aux sous-prieur et religieux qu'il était candidat pour estre pourvu de la cure de l'église Saint-Germain de Nozay et Saint-Fiacre de La Ville-du-bois relevant du prieuré de Longpont vacant par la mort de Gilles Forestu, prestre curé desdites églises ; un nommé Dom Denis Cordeau est religieux au couvent.

La même année, Jehan Gourby, sergent royal, est priseur vendeur des biens de Thomas Desseschières, prêtre curé de la Sainte-Trinité. C'est Loys Leroyer, greffier de la prévosté, qui a organisé la mainlevée des biens meubles du deffunt « nous nous sommes transportés au lieu presbitéral » pour dresser l'inventaire.

La paroisse Sainte-Trinité au début du XVIIe siècle

Le 8 avril 1607, Messire Nicolas Bannageot, prestre, curé et doyen se plaint au prévôt disant « qu'ordinairement il est inquiété en la saison du divin service par l'impétuosité et grande insolence des enfans, soit à s'injurier, frapper, causerie, courir, jouer au parvis de ladite église et autre insolences… ».

À la même période une fondation est faite dans la chapelle Saint-Claude par « deffunct maistre Mathurin Bligny, notaire royal à Montlhéry, l'un des anciens confrères et Louise Gourby sa femme avoient par contrat passé par devant Pierre Beauperrin, notaire à Montlhéry, le 28 décembre 1607, fondé tous les premiers jours du mois une messe basse à six heures du matin et deux autres à diacre et sous-diacre les deux janvier et premier décembre de chacune année avec vigiles à neuf leçons, laudes et recommandaces et avant que de célébrer chacune des dittes messe. Elles seront d'abord sonnées de douze coups de la grosse cloche et enfin, des deux autres accoustumées et après seront chantez libera, de profondis et les oraisons accoustumées, lesquelles messes seront annoncées au prosne chacun mois, le dimanche avant que les célébrer et de plus est stipulé par ce contrat que le jour et fesre de Saint-Claude il se fera après la procession la prière des dicts Bligny et sa femme sur leur sépulture, qu'il sera chanté un obit chacun an le 29 décembre aux vigiles à neuf leçons et les prières accoustumées pour déffunte Jeanne Bourrelier, mère de la ditte Bouly et il est permis audict Bligny de faire faire un siège en la dicte chapelle au lieu où deffunct Pierre Bourly, père de la ditte Bourly aussy un des dicts confrères se mettoit ordinairement entre la chanceau et le marchepied de lhostel le moins nuisible à la célébration du service qui se faict au dict hostel que faire se pourra pour y avoir par le dict Bligny et ses successeurs de père en fils séance et faire faire et poser au dessus contre la muraille un tableau ou épitaphe contenant en substance la susdire fondation et y avoir un cierge ardent les jours des festes solennelles et de saint-Claude et aussy de faire mettre et poser quant bon leur semblera une tombe sur leur sépulture laquelle leurs est et à leurs dits enfants accordés au devant de la ditte chapelle par ledict contrat, le tout moyennant seize livres treize solz quatre deniers tournois d'une part et cinquante d'autre de rentes foncières annuelles et perpétuelles que pour ce lesdicts Bligny et sa femme ont délaissez à la fabrique à prendre sur les particuliers dénommez au dict contrat qui porte en termes cy après que de ces deux rentes il en appartiendra trente livres tournois au curé et le surplus à la fabrique et que les dicts Bligny et sa femme donnent de plus à la ditte église deux années d'arrérages des dittes rentes qui estoient deues pour avoir des ornements à la ditte chapelle ».

Le 24 octobre 1609, discrette personne Messire Nicollas Sauvageot, prestre, curé et doyen de Montlhéry, estant dans son lit, mallade, sein d'esprit, mémoire et entendemen…. fait son testament : « Premièrement, veulx et ordonne estre inhumé et sépulture en l'église de la Sainte-Trinité, moyennant six livres, deulx services à son enterrement puis troys messes haultes, item de loger sa servante…item déclare que son chapelain a dit et chanté la quantité de 393 messes tant des obits à paier à raison de sept sols… ».

L'année suivante, Gilles de Beaumont « sergent roial fieffé hérédital en la ville de Montlhéry » procède à l'adjudication au plus offrant des terres de l'oeuvre et fabrique de l'église Sainte-Trinité. Le preneur est Loys Gourby, marchand qui s'engage pour neuf ans et avec la quantité de huit arpents de terres labourables.

Notes

(1) Des historiens ont prétendu avoir rapporté des paroles de la reine Aliénor d'Aquitaine qui se plaignait que le roi était « plus moine qu'époux ». Par contre le divorce fut bien prononcé le 18 mars 1152, prélude aux guerres franco-anglaises.

(2) Philippe-Auguste était si souvent à Montlhéry qu'il gratifia l'abbaye de Malnoüe de l'aumône de la dixième partie du pain et du vin qui s'y consommait pendant le séjour qu'il y faisait.

(3) Abbé J.M. ALLIOT, Visites archidiaconales du Josas (chez A. Picard, Paris, 1902) [en langue latine].

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