Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Le fief de Bellejambe (1367 - 1779)

Chronique du Vieux Marcoussy –Marcoussis———— _—- ———————————- –Août 2009

Extrait des archives communales

JP. Dagnot

Cette chronique se propose de faire connaître les quelques documuments, concernant ce fief, trouvés lors de l'étude des “Bellejambe” de Marcoussis . La localisation du lieu comme à l'accoutumée. Nous nous trouvons donc à Longjumeau, commune de l'Essonne. Rappelons que d'après les inventaires des titres de la châtellenie de Montlhéry : le châtel et seigneurie et châtellenie de Chailly et Longjumel qui fut jadis au roi de Sicile, depuis au comte du Maine, depuis au duc de Guise, depuis à Michel de Gaillard, fils bâtard du duc d’Orléans qui avoit épousé Souveraine d’Angoulême, sœur bâtarde du roy François 1er, ensuite à ses enfants et depuis à Martin Ruzé, secrétaire d’Etat.

Les premiers documents

Le précepteur des enfants de Léon II de Balsac, dans son ouvrage sur Marcoussis, déclare à propos de l'origine “des Bellejambe” : dénomination qui luy est venuë des seigneurs fonciers de ce territoire qui avoient reçu celui de Belle jambe d'un fief assis près de l'église Saint-Martin de Long-jumel, dit le fief de Belle-jambe.

Le premier document date de 1367: dame Liénard Dormoy tient du roy à cause de son chastel de Montlhéry un fié contenant le chastel de Villiers, le jardin et les fossés à eaue, item le jardin derrière la chapelle et la maison séant au dessous dudit chastel, item les étangs le moulin, un pressoir, 12 arpents de pré, 7 arpent et demie de vignes, 106 arpents de bois, 25 arpents de terre, 34 livres de cens, 42 droitures avec plusieurs arrière-fiefs…. Suivent ces derniers et parmi ceux-ci, Guillaume Belle jambe tient de ladite dame arrière fié séant à Lonjumel qui peut valoir par an “en blanc” … signalons également pour mémoire Estienne de Saulx pour un fié à Longjumel .

Extrait de carte 1593 provenance Dupieux (Corpus Etampoix)

Cet acte existe en plusieurs lieux, la dame dite également Eléonore d’Ormo, et Lienard Dormoy … de sa terre et seigneurie de Villiers-le-Châtel, mouvante de Montlhéry… Le suzerain se trouve donc près d'Etampes, certains arrière-fiefs également.

Dans les années 1380, le seigneur de Chilly et Longjumel est la reine de Sicile. Nous verrons que partie des biens du fief de Bellejambe relève également de ce seigneur.

Le fief de Bellejame au XVe siècle

Les actes peu nombreux nous amènent en 1400, où dans le cahier des cens de lospital de Balisi, il est fait mention des enfants de feu Lucas Bellejambe pour deux arpens de terre tenant à maistre Jacques Cosson . Une seconde fois les mêmes pour une vigne à la fontaine Buard.

En 1406, une lettre de vendition passée devant Jehan Huc et Jehan Closier, clercs notaires jurés du roy nostre sire au Chastellet de Paris: fut présent Jehan de Bellejambe dit de Chenanville, escuier en son nom et comme tuteur et curateur de Guillaume Bellejambe son frère. Si comme il est apparu audits notaires par lettres de vendition scellées de la châtellenie de Montlhéry, dont la teneur sensuit: - comme par devant nous vinrent et furent présents Guillaume Bellejambe ayeul, Pierre Flamiche laisné cousin, Pierre Flamiche lejeune cousin, Jehan Moreau de Longpont cousin, Jehan Bellejambe, lesquels furent élus pour tuteurs & curateurs dudit Guillaume fils de feu Lucas Bellejambe et de feu Jehanette jadis sa femme, - lequel Jehan Bellejambe affirma que les héritages rentes revenus hostel court jardin terre pré dixmes et autres possessions cy après déclarées à luy & à son frère appartenaient, par indivis et premièrement: - ung hostel court jardin et appartenance assis en la ville de Lonjumel en la rue de Balisi tenant d'une part à Colin Bodin et d'autre part au chemin par ou on va à Balleinvilliers, partie tenue en fief de noble dame madame la reyne de Sicille et partie de monseigneur Dambleville. - item plusieurs pièces de terre pré audit lieu, plusieurs champarts, dixmes, que autres devoirs dudit fief que tiennent plusieurs personnes .. Icelluy Jehan Bellejambe es nom que dessus et au nom du conseil, confesse avoir vendu à toujours & perpétuellement à noble homme Jehan seigneur de Montagu, vidame de Laonnois et seigneur de Marcoussis, chevalier, conseiller ezt chambellan du Roy… Cette vente faicte pour le prix et somme de cinq cents escus dor à la couronne du coing du roy.

De cet acte, le fief apparaît tenir de deux suzerains, le seigneur de Chailly (reyne de Sicile) et celui de Villiers-le-Chastel ( Dambleville?).

Nous arrivons à la sortie de la guerre de Cent Ans vers en 1450. Une déclaration extraite du terrier de Balisy est faite par Monseigneur de Graville pour deux arpents de terre assis à Chambricon tenant à Guillot Boutet aboutissant à lospital. Le fief est donc toujours aux mains des seigneurs de Marcoussis.

En 1471, une lettre de respit de faire foy et hommage dus à cause du fief de Bellejambe obtenu pour ung an du roy de Jérusalem au sire de Graville à cause de son fief & seigneurie appelé Bellejambe assis à Lonjumel tenu et mouvant dudit roy de Jérusalem à cause de son chastel de Chailly. Rappelons nous qu'à cette époque les biens des Montagu sont l'objet de procès entre les Graville et les Sarrebrucke et qu'également Jehan de Graville fut prisonnier en Angleterre d'où le répit.

Qu'advient-il ensuite?

Le fief de Bellejambe au XVIe siècle

Vers 1540, quatre pièces attachées ensembles sont trouvées dans un inventaire après décès des seigneurs de Leuville. Ces documents font mention de foy et hommage faits par le seigneur de Leuville au seigneur de Longjumeau, pour raison du fief de Bellejambe situé prez l'église de Longjumeau: - la première signée Legendre et Leroy, en date du vendredi 6 jour de may 1544, contenant la foy et hommage faicte par le seigneur chancelier pour raison dudit fief, - la deuxième signée Pebvrier et Darbault, en date du mardi 24 aoust 1547 contenant une transaction portant réception faicte dudit maistre Pierre Bruchet, procureur du seigneur chancelier d'une part, et maistre Pierre Mesmyn procureur en parlement, réprésentant Michel Gaillard escuyer seigneur de Longjmeau d'autre part; - la troisième signée Goyer et datée du samedi 6 septembre 1558, contenant une sentence donnée au proffit dudit seigneur chancellier allencontre de Pierre Rufin? pour raison ..??- - la quatrième signée Roger et datée du 4/7/1560, contenant une foy et hommage fait par le seigneur Maistre Jehan Olivier seigneur de Leuville à Michel Gaillard le Jeune, escuier seigneur de Longjumeau pour raison du fief de Bellejambe.

La dernière déclaration est la plus explicite, elle est la conséquence du décès de François Olivier, seigneur de Leuville, et de sa succession par Jehan son fils aîné. On peut admettre que la première correspond à l'acquisition du fief par la famille Olivier. Signalons pour l'analyse des faits, que Thomas de Balsac à la même époque a épousé Anne Gaillard, dite de Longjumeau, fille de Michel. Thomas est devenu seigneur de la Roue à Linas et a certainement connu François Olivier, seigneur de Leuville, voisin proche.

Le fief de Bellejambe au XVIIIe siècle

Nous arrivons en 1779, Jean-Baptiste Empereur, lieutenant, juge civil et criminel et de police des baillages marquisat et baronnie unies de Chilly-Longjumeau-Massy et dépendances, l'office de Bailly devenu vacant, agit comme procureur pour Louise Jeanne de Durfort de Duras duchesse de Mazarin et de Mayenne, princesse de Château Porcien, contesse de Bedford, marquise de Chilly et Longjumeau, Gravigny, grand et petit Balisy, baronnie de Massy et autres lieux, épouse séparée quant aux biens du duc de Mazarin … Sont également présents Frédéric Rumeau, régisseur général des biens de la princesse, lequel fail bail à loyer et prix d'argent pour neuf années à Claude Saulnier le jeune, vigneron et bedeau demeurant à Longjumeau: - les droits de marché et foire de Longjumeau … suivant la pancarte imprimée … - deux pressoirs banaux de Longjumeau avec les bâtiments, -item enfin les dîmes inféodées dite de Bellejambe et 8 arpents de terres à prendre dans une pièce de 26, au terroir de Chilly, lieudit le moulin à vent du costé du chemin de Wissous.

Le bail fait moyennant 1.250 livres. et 250 pour les terres. Notons un détail, à la charge de faire annuellement sans diminution du prix, deux voitures de deux chevaux pour voiturer de la glace au château de Chilly lorsqu'ils en seront requis.

Cette chronique n'a pas fait l'objet d'une recherche poussée, mais relate seulement les notes trouvées accessoirement dans l'étude de l'histoire de la région. Elle peut être reprise en reprenant les matrices napoléoniennes et avec un peu de patience …

dagnot/chronique32.03.txt · Dernière modification: 2020/11/12 03:56 de bg