Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Les Montlhériens du XVe siècle

Chronique du Vieux Marcoussy ————————————- _————————— Octobre 2009

Les chantiers de Montlhéry sur l'extrait de l'atlas de Trudaine (XVIIIe s.)

C. Julien

JP. Dagnot

Cette chronique est destinée à donner les noms et les activités des Montlhériens du XVe siècle (1). En absence d'état civil, les habitants nous sont connus qu'au travers des registres terriers et des titres d'inventaire des maisons religieuses : le prieuré Notre-Dame de Longpont, la fabrique Sainte-Trinité de Montlhéry et l'Hôtel-Dieu de Paris (2). Nous les avons classés selon leur profession ou leur activité.

Les marguilliers et proviseurs de la fabrique

Comme dans tout le royaume, l'organisation de la vie paroissiale de Montlhéry est régie par l'œuvre et fabrique de l'église Sainte-Trinité « ecclesia sanctissime Trinitatis, in villa de Montelecherico ». Deux marguilliers « matriculariis » sont élus démocratiquement chaque année par les paroissiens réunis en assemblée générale. Ils ont en charge la gestion financière du temporel de l'église, la garde des ornements et l'entretien de l'édifice à l'exception du chœur dont la responsabilité incombe au « gros décimateur », le prieuré de Longpont.

Nous ne reprendrons pas l'histoire de la vie paroissiale de Montlhéry sur la période 1458 à 1471, mais renvoyons le lecteur à la chronique “ L'église Sainte-Trinité de Montlhéry N°1 ” pour connaître le nom des curés, marguilliers et sages-femmes de cette époque.

Le 25 avril 1431, Pierre Robelinne et Pierre Matheon, marguilliers et proviseurs de la fabrique Notre-Dame « autrement dit la Trinité de Montlhéry » font l'acquisition moyennant 56 sols parisis de Marc Boidic, demeurant à Montlhéry, d'un demi arpent de terre à Montlhéry qui fut jadis à feu Jehan Chastillion, au chantier d'entre la bonne Mitet et le petit chemin de Guippereulx, tenant à cinq quartiers de terre appartenant à ladite église.

Devant Guillin Hargenvillier, tabellion à Montlhéry, un bail à rente est passé le 11 janvier 1455 par Michel Godichart et Jehan Dumor, marguilliers pour un demi arpent de vigne à Montlhéry, chantier du Haut-Pichot qui fut à Jehan de Villaine, lequel l'a baillé à ladite église, moyennant 8 sols parisis de rente annuelle le jour de la Saint-Martin d'hiver avec possibilité de rachat pour 2 écus 2/3.

En l'an 1462, deuxième année du règne de Louis XI, Boniface Lemaistre et Jehan Dumor, agissent en tant que marguilliers et proviseurs. Dans un acte du 8 février, signé Jehan Le Carrellier, tabellion à Montlhéry, ils confessent « combien que Guillaume Huet, procureur au Châtelet de Paris, et Marie, sa femme, et Maître Andry Ouldray eussent vendu à ladite œuvre et fabrique, neuf arpents de pré moyennant 90 écus sol, ladite somme touchée par honorable homme Jehan Bouchassier, bourgeois de Paris, ledit Bouchassier aurait promis de faire dire et chanter et célébrer chaque semaine une basse messe le vendredi en l'église Notre Dame autrement dit la Trinité , depuis le jour de Pâques au 1er octobre, à 6 heures du matin, et du 1er octobre au jour de Pâques suivant à 7 heures du matin, avec 30 coups de cloche. Ledit Bouchassier délaisse à ladite œuvre et fabrique 20 sols parisis de rente annuelle à prendre sur des héritages à Symon Grenier, laboureur à Villiers-sous-Longpont, à la Saint-Martin d'hiver, à la charge de lui faire dire et chanter après son décès un obit avec vigilles, 9 psaumes et 9 lessons ».

À propos de ces mêmes biens, Jehan Dumor et Symon Peuvrier, laboureurs à Montlhéry, agissant comme marguilliers et proviseurs de l'œuvre et fabrique Sainte-Trinité, rendent foy et hommage à noble homme Jehan Desnoiers, écuyer, sieur de Lipces, demeurant à Vauduy-en-Brie, « d'un fief ou arrière-fief, contenant lesdits quatre arpents de pré, au lieu de la Chartre , appartenant à ladite église, et mouvant de la terre et seigneurie de Lipces. Ledit seigneur quitte lesdits marguilliers de tous les droits et profits de reliefs, quints et requints et autres droits et devoirs seigneuriaux, moyennant 6 francs 12 sols parisis, réduits suivant l'ordonnance à 2 écus sols 2/3, 5 sols tournois ». Une quittance est donnée le 14 août 1464 devant Symon Havart, tabellion à Montlhéry (3).

Les bouchers

Au milieu du XVe siècle, une des boucheries de Montlhéry était tenue par Boniface Lemaistre l'aîné qui décède en 1462. Ses deux fils Boniface le jeune, boucher de profession, et Jehan sont exécuteurs de son testament. Devant Jehan Lhuillier tabellion à Montlhéry, les enfants donnent et délaissent à l'œuvre et fabrique Notre-Dame, aultrement dit la Trinité de Montlhéry , 40 sols parisis de rente annuelle et perpétuelle, à prendre sur deux maisons, lieulx et héritaiges assis audit Montlhéry, devant ladite église, à la charge que les marguilliers dicelle sont tenus de faire dire chanter et célébrer, chacun an, deulx obitz solennelles de chacun une haulte messe de requiem vigilles libera et oraisons accoustumées … La même année, les marguilliers Boniface Lemaistre et Jehan Dumor reçoivent de Jehan Bouchassier, bourgeois de Paris, 20 sols parisis de rente pour une messe basse et faire sonner par trente coups les cloches dicelle église…

Le 13 mars 1494, un titre nouvel est passé par Estienne Lucas détenteur d'une des deux maisons sises devant l'église données par les frères Lemaistre en 1462 pour une rente annuelle de 40 sols parisis rachetable pour 40 livres .

Le 23 juin 1460, devant Pierre Lhuillier, tabellion à Montlhéry, Boniface Lemaistre, le jeune, boucher à Montlhéry, comme exécuteur testamentaire de feu Jehan Chartier, fils de maître Jehan Chartier et Catherine sa femme donne un arpent de pré à l'église Sainte-Trinité. Il s'agit d'une pièce contenant quatre arpents, en la prairie de la Chartre , au-dessous de la ferme de la Boissière , à prendre du côté et tenant à une pièce de pré appartenant à la cure Saint-Pierre du Chastel, appartenant audit feu Jean Chartier, « à la charge d'un obit annuel la veille de la mission du Saint-Esprit, autrement dit la Pentecoste ».

Le 19 août 1440, Besnard Myete et Nicolas Dauvergne, notaire au Châtelet de Paris, un bail à cens et rente est passé par honorable homme Jacques de Buymont, huissier de la cour du Parlement, et Jehanne sa femme, au profit de Michel Mitet, boucher demeurant à Montlhéry, une maison et lieu à Montlhéry, sur la rue du Four, à l'enseigne de l'image Nostre-Dame, moyennant 4 livres tournois ou l écu 1/3 de cens ou rente annuelle aux quatre termes de l'an, à Paris « moitié d'icelle rente rachetable pour 50 livres payable en une fois, l'autre moitié non rachetable ». Bien plus tard, le 22 mai 1519, devant Guillaume Divry, tabellion à Montlhéry, Jehan Mitet, boucher, est déclaré détenteur et propriétaire de la maison et lieu susdits et passe un titre nouvel pour une rente annuelle de 20 sols parisis.

À la fin du XVe siècle, les frères Jehan et Mathurin Bligny tiennent un étal de boucherie à Montlhéry. Les bouchers de cette ville possédaient des près sur les bords de l'Orge, notamment dans la prairie de Longpont, renommée pour produire d'excellentes viandes. En l'an 1500, manquant de liquidités, les deux frères Bligny cèdent « par vendition » à Jehan Lemaistre, bourgeois de Paris, leurs parcelles en « la prairie de la Chartre à Longpont ». Le 23 février, devant Jehan Charron, tabellion à Montlhéry, c'est Jehan qui vend un quartier et demi de pré par indivis moyennant 12 livres tournois ou 4 écus sol. Puis le 9 juin, devant Estienne Rousseau, tabellion à Montlhéry, Mathurin vend trois quartiers et demi de pré moyennant 16 livres parisis, réduits suivant l'édit à 6 écus sols 2/3 (4). L'année suivante, Jehan Lemaistre, comme exécuteur testamentaire de feu Guillaume Lemaistre, son frère, fait la donation des cinq quartiers de pré à l'église Sainte-Trinité de Montlhéry représentés par les marguilliers en charge, Anthoine et François Guyart « à la charge d'un obit à diacre, sous-diacre, vigilles et oraisons, avec pain, vin et chandelle à l'offrande aux quatre temps de Caresme ». L'acte est passé le 21 décembre devant Jehan Laudijois, commis du tabellion de Montlhéry et Mautraict, tabellion).

Le 23 mai 1503, une « vendition » est enregistrée à l'étude de Jehan Ernault, tabellion à Montlhéry. Jehan Asselin, marchand à Longjumel, vend à Jacques Prieur, boucher à Montlhéry, une maison masure « ou a present y a ung fourt » avec un jardin derrière à Montlhéry, lieudit la Motte à la Marquette , moyennant 7 livres tournois réduits à 2 écus 1/3.

Les boulangers

Les boulangers de Montlhéry sont les héritiers des talemeriers « talamerarios » du XIIIe siècles qui faisaient cuire le pain dans les fours de Guy de Vaugrigneuse. Les successeurs de ce chevalier prélevaient des droits féodaux exorbitants et les habitants se plaignaient que la coutume n'était plus respectée : au lieu de prendre deux tourteaux pour la cuisson d'un setier « qui se faisoit d'un seul pain », maintenant on voulait avoir deux pains « et on empeschoit qu'on ne fit d'un sextier plus de trente pains ». Une autre plainte concernait le bois de chauffage des fours ; autrefois à la charge du seigneur, le bois devait être fourni par les boulangers.

Au XVe siècle, Jean Vissou était boulanger à Montlhéry. Le 18 octobre 1456, les frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris passent un bail à cens à son profit de trois quartiers de vignes en friches « chantier des Graviers et du Pressoir le Roy », à la charge de payer 9 deniers paris de cens et 3 sols parisis d'amortissement de pressoir.

En 1460, Gervais Boisneuf exerce le métier de maître boulanger à Montlhéry. Le 26 juillet, il vend à Simon Remy, tailleur d'habits, une masure et jardin à Montlhéry, en la rue du Marché, « sur le coin de la ruelle des Bourdetz », moyennant 60 sols tournois, « reduictz a ung escu ».

Guillaume Mazallon, marchand, comme exécuteur du testament de Laurens Mazallon, son frère, donne à l'œuvre et fabrique dont Anthoine Peuvrier et Guillaume Hardy sont marguilliers, 16 sols parisis de rente annuelle, « sçavoir 8 sols parisis le jour Saint-Vincent et 8 sols parisis le jour de l'acenssion du Sainct Esprit dict Pentecoste » sur une maison, cour, jardin, lieu et appartenances, derrière l'église de la Trinité de Montlhéry, à la charge de deux obits « solempnellez de deux messes hautes de requiem, vigilles et oraisons acoustumez, l'un le jour Saint-Vincent, l'autre les feriers de Pentecoste ».

Les hôteliers

Situé sur la grande route de Paris à Orléans, Montlhéry possédaient un grand nombre d'auberges et hostelleries, principalement localisées dans la Grande rue et la rue de la Chapelle , chacune avec une enseigne bien particulière « à l'image de… ».

Le 12 juin 1453 devant Hargenvillier, tabellion à Montlhéry, Estienne Arachevesse, demeurant à Chailly-lès-Longjumel baille à rente à Pierre Hamelin, marchand hôtelier à Montlhéry un arpent et demi de pré en la prairie de la rivière d'Orge, au dessus de la chaussée de Guiperreulx, moyennant 4 livres tournois (1 écu 1/3) pour la dite vente et 10 sols parisis de rente annuelle à la Saint- Rémy , rachetable de la somme de 8 livres 5 sols tournois soit 2 écus sol 2/3 et 5 sols tournois. La quittance de rachat est datée du 8 octobre 1454.

Jehan Lemaistre, le jeune était aussi marchand hôtelier en 1475. Le 18 juin de cette même année il agit comme exécuteur testamentaire de feue Marion, jadis femme de Guillaume Chartier, vivant hôtelier à Montlhéry. Devant Jehan Charron, tabellion à Montlhéry, il donne à l'église Sainte-Trinité un arpent de pré en la prairie d'Orge, qui fut audit Arachevesse, appartenant à la défunte de son conquêt, à la charge d'un obit à la Saint-Rémy .

Les artisans

Au XVe siècle, Montlhéry était une petite ville pour laquelle, à la sortie de la guerre de Cent ans, le visiteur épiscopal dénombre une soixantaine de paroissiens en 1460. La population est assez hétéroclite, artisans, commerçants, laboureurs-vignerons et manœuvriers. On peut estimer que ces derniers constituent le tiers des habitants pour lesquels les difficultés sont quotidiennes ; ainsi le 8 novembre 1441, Louis Mazallon, demeurant à Montlhéry, abandonne une masure, jardin et appartenance par tant par luy que pour ses trois frères et sœur.

En 1444 Jacquet Milon, potier de terre demeurant à Montlhéry, passe un bail à cens au profit des frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris, pour un arpent de vigne en friche tenant d'une part aux friches de Corvau, chargé envers l'Hôtel-Dieu de Paris de 14 deniers parisis de cens. Un autre bail est passé par les mêmes le 14 août 1449, pour un arpent de friches et vignes situé au terroir de Montlhéry, près du Chesne Luisant « à la charge de 18 deniers parisis de cens payable le jour Saint-Rémy sous peine de 5 sols d'amende avec droit de pressoir et d'amortissement ».

Félix Legrand est cordonnier à Montlhéry. Le 17 septembre 1460, un bail à cens lui est accordé par les frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris d'un demi-arpent de vignes « en friches assis au Graviers de Bizon », à la charge de 6 deniers parisis de cens et 2 sols parisis d'amortissement au profit de l'Hôtel-Dieu. Jean Cornille est également cordonnier à Montlhéry. Le 15 juillet 1464, il prend un bail à cens de l'Hôtel-Dieu de Paris pour trois quartiers de friches de vignes, terroir de Montlhéry, au lieu-dit Corbeval; et un quartier et demi d'autres friches de vignes audit lieu, à la charge de 17 deniers parisis de cens pour lesdits trois quartiers et 12 autres deniers pour ledit quartier et demi.

Nous venons de rencontrer Simon Remy, tailleur d'habits, qui, le 26 juillet 1460 achetait une masure et jardin à Montlhéry, en la rue du Marché, « sur le coin de la ruelle des Bourdetz ». Dix ans plus tard, le 13 décembre 1470, les affaires étant prospères pour notre tailleur d'habits, il achète une seconde maison à Nicolas Regnault. C'est une petite maison couverte de chaume et « un petit appentil » aussi couvert de chaume avec le jardin et toutes ses appartenances et dépendances, même une petite place « à usage de fosse à fians » à Montlhéry « au bout d'en bas de la rue aux Bourdetz », moyennant 16 sols parisis. En juillet 1494, ledit Remy baille à rente à Jehan Farcilly, praticien, les deux masures « entretenans avecq une fosse a fians » à Montlhéry, et faisant partie des lieux susdits, moyennant 8 sols parisis de rente annuelle le jour de la Saint-Martin d'hiver avec rachat pour 8 livres tournois en deux versements. Finalement, à la fin de sa vie, le couturier de Montlhéry donne la rente à l'église représentée par les marguilliers Anthoine Peuvrier et Anthoine Guyart, « à la charge le 2 août de chaque année d'une messe basse de requiem ».

Presque toutes les professions artisanales étaient installées à Montlhéry autour de la place du marché et dans la rue de la Ferronnerie. Tous avaient un lopin de vigne pour leur consommation familiale. Barthélemy Juffart est menuisier le 22 août 1463 quand il signe un bail à cens de l'Hôtel-Dieu de Paris pour cinq quartes de friches de vignes en une pièce, lieudit les Bas-Graviers, chargées de 12 deniers parisis de cens par arpent et 4 sols parisis de rente au profit de l'Hôtel-Dieu.

Jean Legrand, marchand maréchal, prend un bail à cens le 22 décembre 1465 des frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris, d'un demi-arpent de terre, lieu-dit les Graviers, à la charge payer 2 sols parisis de cens et de 4 sols parisis d'amortissement au profit de l'Hôtel-Dieu.

Françoys Suyart est serrurier à Montlhéry. Un bail à rente est signé le 19 mars 1497 par Delarasse, commis de Jehan Ernault, tabellion à Montlhéry. Notre serrurier baille à rente à Jehan Farcilly « une maison en appentiz, couverte de chaume, cave, cour et jardin, à Montlhéry devant et à l'opposite de l'hostel ou pend pour enseigne l'imaige Sainct Nicolas », moyennant 41 sols parisis de rente payable le jour de la Saint-Martin d'hiver avec possibilité de rachat à raison de 41 livres tournois ou 13 écus sol deux-tiers. Plus tard, une rente de 33 sols 6 deniers tournois, assise sur la même maison occupée par Gilles Cordeau, maçon, sera payée à l'église .

Michel Asselin est tonnelier à Montlhéry. Avec sa femme Maryon, ils constituent une rente au profit de l'église Sainte-Trinité le 12 mai 1488 en présence de Jehan Ernault, tabellion à Montlhéry, Nicolas Leroulx et Symon Peuvrier, marguilliers. Quatre livres parisis de rente annuelle, réduits à 1 écu 2/3, sont à prendre sur une maison et lieu « commancé à ediffier », à Montlhéry, sur la grand rue dudit lieu « du costé vers le chasteau », sur un demi-arpent de vigne à Montlhéry, chantier dit Benoiste, sur trois quartiers de vigne à Montlhéry, chantier dit la Justice , sur cinq quartes de vigne à Montlhéry, chantier des Poustilz , moyennant 50 livres réduits à 16 écus sol 2/3, somme payée par les marguilliers avec l'argent reçu des héritiers de la défunte femme de Jehan Lemaistre pour le rachat de pareille rente et somme. Le rachat pour pareille somme est de 16 écus 2/3 en un seul payement.

Les tabellions royaux

La prévôté ou châtellenie de Montlhéry disposait de quatre études notariales qui siégeaient en cette ville. Avec les commis et les scribes, ces offices faisaient vivre plus de vingt familles. Il est inutile de citer le nom des notaires, « tabellions royaux », les “praticiens” selon le terme de l'époque, puisque nous les évoquons à chaque acte. Toutefois, ceux de la fin du XIVe siècle méritent d'être connus :

• Olivier Rémy signait un acte le 23 juin 1387 lors de la « vendition » d'un arpent de pré en la prairie sous Bizon, au lieu appelé la Chartre par Guillaume Robeline et Jehanne sa femme, lesquels demeuraient à Saint-Merry de Lynois.

• Maître Baudu établit, en 1363, un contrat d'acquisition pour trois quartiers de terre au chantier dit Gauderon, moyennant 3 écus sol par Spire Gelle et Thomas Peuvrier, marguilliers, demeurant à Montlhéry.

• Chez le même notaire, le 9 janvier 1368, Jehan Ledoux, dit Michellet, et Belon sa femme, vendent à l'œuvre et fabrique, acceptant par Messire Symon Blondel, prêtre curé, Pierre Lebarbier et Guillaume Chaudière, marguilliers, un arpent de terre à Montlhéry et Longpont au lieu appelé la Cousture , moyennant 12 francs d'or.

• Le codicille au testament de feue Pernelle, jadis femme de Jehan Vouze est signé par Boielle, tabellion à Montlhéry. C'est, en juillet 1405, la donation à la fabrique de cinq quartiers de terre à Montlhéry, chantier dit « les Fossez Punaiz ».

• Guillin Hargenvillier est tabellion à Montlhéry sous le règne de Charles VII. Le 26 février 1447, son fils Guillin Hargenvillier le Jeune, accepte un bail à cens des frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris pour sept quartiers de terre au terroir de Montlhéry, lieudit Luisant, à la charge de 4 sols de cens par an payable le jour Saint-Rémy.

Les membres du clergé

Nous avons eu connaissance lors des visites archidiaconales de Josas du nom des curés et vicaire de Montlhéry. En 1458, Dom Antoine Villatelli, curé, Jean de Mor et Michel Godichal marguilliers sont visités. En 1460, sont présents Jean Boniface l'aîné, marguillier, Guillaume Hargenvillier, Boniface le Maistre, l'aîné, Michel Mitet l'aîné, Michel son fils avec plusieurs autres habitants de la paroisse. En 1461, ce sont le vicaire Pierre du Doit, Jean Petit marguillier avec l'autre marguillier Simon le Charron, Laurent Petit, Guillaume Petit, Guillaume Hurtault et André Linote, habitants dudit lieu. En 1465, Jean de More et Simon Prunier marguilliers, Michel Prunier, Michel Brigny, Martin Houdry, Jean Filz de Vielle avec plusieurs autres, Jean le Grant, Hervé Grancher. Le vendredi 7 septembre 1470, lors de la visite de l'église paroissiale de la Sainte Marie de Montlhéry, étaient présents maître Albert Jagault, curé, Simon Peuvrier et Simon Rémy, marguilliers.

Le 15 juin 1478, Adam Goix de Montlhéry, prend à bail à rente de Messire Philippes Georgette, prêtre, Jehan Denelle et Jehan Legrand, maréchal, tuteur des enfants de feu Jehan Georgette, tout droit appartenant auxdits enfants en une maison et appartenances au carrefour du marché de Montlhéry « faisant le coing de la rue de Luisant », sur une masure près ledit lieu, et sur un arpent de terre hors la porte de la rue de Luisant, à Montlhéry, moyennant 8 sols parisis de rente le jour de la Saint-Martin d'hiver avec rachat pour 8 livres tournois en un seul versement.

Le 6 février 1498, devant Bergeron, tabellion à Montlhéry, Messire Cantien Durand, prêtre, et Jehan Durand « frères, filz et heritiers » de feu Guillaume Durand, laboureur à Montlhéry, et encore comme exécuteurs du testament d'icelui, donnent plusieurs biens à l'œuvre et fabrique. Ce sont : • 4 livres 12 sols parisis de rente ou 1 écu sol 2/3 et 15 sols, à prendre chaque année à la Saint-Martin d'hiver, • 48 sols parisis sur une maison couverte de tuiles, un petit jardin derrière, la fosse « fians » devant, à Montlhéry, en la rue des Jardins, • 24 sols parisis sur Denis Bisteyre, comme propriétaire d'une maison couverte de chaume, • 24 sols parisis sur une maison, jardin et terres à Chevanville, contenant le tout 45 arpents,

En outre, lesdits frères Durand ont donné un arpent et demi de terre en deux pièces, « sçavoir une pièce d'un demi arpent derrière le Chastel de Montlhéry, chantier dit les Sablons, l'autre pièce d'un arpent, à Montlhéry, chantier dit l'Effondrée, à la charge de faire célébrer chaque semaine, le mercredi, 1 messe basse pour le salut du défunt ». En cette année 1498, messire Didier Mazallon est prêtre curé et Symon Peuvrier, est marguillier en charge.

Le 29 mai 1502 devant Jehan Mautret, tabellion à Montlhéry, Messire Denis Leliepvre, prêtre prend à bail de François Guyart et Anthoine Peuvrier, marguilliers, une masure, cave et jardin derrière, à Montlhéry, moyennant 12 sols parisis de rente annuelle à la Saint-Jehan-Baptiste avec possibilité de rachat pour 12 livres tournois en un seul versement.

Devant Benoist Lucas, tabellion à Montlhéry, le 21 mai 1503, messire Albert Legrand, prêtre, Anthoine Legrand, cordonnier, exécuteurs testamentaires de feu Félix Legrand et défunte sa femme, donnent à la fabrique présentée par Anthoine Peuvrier, marguillier, 24 sols parisis de rente annuelle à prendre chaque jour de Pâques, sur une grange à Montlhéry, rue des Juifz, sur deux arpents de terre en trois pièces « sçavoir, trois quartiers derrière le château de Montlhéry, un demi-arpent et un demi-quartier au dessus du Mesnil et un demi-arpent un demi-quartier au chantier du Haut Boullay, à la charge de deux obits “solempnelz chacun d'une haute messe, vigilles, libera et oraisons acoustumez”, l'un le 14 avril et l'autre le 24 avril avec rachat pour 24 livres tournois réduits à 8 écus sol ».

Les laboureurs

Les laboureurs qui, à Montlhéry, s'intitulent vignerons forment une grande partie de la population active de la ville. Les terres labourables sont situées dans la plaine de Longpont-Montlhéry tandis que les vignes sont localisées sur le coteau de l'Orge vers Guiperreux et du côté des Luisants. Le grand vignoble se trouve du côté des Graviers et du Rocher de La Ville-du-Bois.

Au Moyen Âge, la plupart des laboureurs montlhériens sont censitaires de l'Hôtel-Dieu de Paris qui avait reçu de nombreuses libéralités au cours des siècles précédents. À partir de 1450, cet établissement parisien reconstitue son « vignoir de Montlhéry » qui n'était que « ruines et friches » à cause des ravages de la guerre de Cent ans. Les censives de l'Hôtel-Dieu étaient principalement localisées à l'est (les Graviers de Biron, les Bas-Graviers de Guiperreux, le Pressoir le Roy, les Champs Familieux) et à l'ouest de la ville (les Luisants, les Pichots).

Ainsi nous trouvons, de nombreux baux à cens « de terres à faire vignes » sont passés par Guillaume Hargenvillier, fondé de procuration des frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris, dans la période 1450-1462 :

• le 11 janvier 1451, Michaut Godichal et Colin Logre, laboureurs demeurant à Montlhéry, un arpent de friches de vignes assis à Luisant, à la charge de 2 sols parisis de cens payable le jour Saint-Rémy, sous peine de 5 sols d'amende.

• le 9 juillet 1453, Jean Massou le Jeune, laboureur demeurant à Montlhéry, trois quartiers de vignes aux Graviers de Bizon, à la charge de 18 deniers parisis de cens, et 18 deniers pour amortissement de pressoir au profit dudit Hôtel-Dieu de Paris.

• le 22 février 1455, Simon Moyraud, laboureur, de deux parts d'un arpent de vigne, chantier du Pressoir le Roy à la charge de 8 deniers parisis de cens et deux parts d'amortissement; 6 deniers de part de cens, 2 sols parisis de cens et 2 sols parisis d'amortissement affectés au demi arpent de vigne près de l'Orme dudit Pressoir Le Roy.

• le 22 mai suivant, Jean Boulard, laboureur demeurant à Montlhéry, se présente pour le bail à cens d'un demi-arpent de vignes sis aux Graviers, au-dessous du Pressoir le Roy à la charge de 6 deniers parisis de cens et 2 sols parisis d'amortissement.

• le 20 mars 1450, Jean Courault, laboureur, un demi-arpent de friche et vigne, chantier du Pressoir du Roy, à la charge de 6 deniers parisis de cens et 2 sols parisis de rente.

• le 8 janvier 1458, Jean Lemasson et Jean Moyraud, laboureurs demeurant à Montlhéry, un demi arpent de friches de vignes, chantier des Graviers de Bizon, à la charge de 9 deniers parisis de menus cens et 4 sols parisis d'accensement.

• le 5 juin 1459, Guillin le Masson, laboureur, un quartier de vignes sçis aux Graviers au dessous de l'Orme du Pressoir Le Roy, à la charge de 3 deniers paris de cens et 12 deniers d'amortissement au profit de l'Hôtel-Dieu.

• le 7 mars 1461, Guillaume Lemaçon, laboureur à Montlhéry de 3 quartiers de friches de vignes situés aux Bas-Graviers et un demi arpent de friches de vigne audit lieu, à la charge de 6 deniers parisis de cens et 3 sols parisis d'amortissement pour les 3 quartiers, et 6 autres deniers parisis de cens affectés sur ledit demi arpent.

• le 27 décembre 1462, Philippe Boulard, demeurant à Montlhéry, un quartier de friches de vignes, chantier des Bas-Graviers, à la charge envers l'Hôtel-Dieu de Paris de 3 sols parisis de cens et 12 deniers parisis.

• 27 décembre 1462, Philippe Boulard, laboureur demeurant à Montlhéry d'un demi-arpent de friches de vignes, au chantier des Graviers de Bizon, à la charge de 6 deniers parisis de cens au profit de l'Hôtel-Dieu de Paris.

• le 27 décembre 1462, Drouet Coquillart, laboureur, un quartier de friches de vignes, chantier des Graviers de Bizon, à la charge envers l'Hôtel-Dieu de Paris de 3 deniers parisis de cens et 12 deniers parisis d'amortissement.

• le 27 décembre 1462, Jean Gardenlorge, laboureur demeurant à Montlhéry, de trois quartiers ou environ de friches de vignes, chantier de Luisant, à la charge de 6 deniers parisis de cens au profit dudit Hôtel-Dieu.

En 1463, plusieurs baux à cens sont encore passés par le fondé de procuration de l'Hôtel-Dieu de Paris. Le 26 novembre 1463, c'est Guillaume François, laboureur pour un demi-arpent et demi-quartier de friches de vignes, chantier des Bas-Graviers, à la charge de 7 deniers maille parisis de cens et 2 sols 6 deniers parisis de droit seigneurial ou amortissement au profit de l'Hôtel-Dieu de Paris. Le 21 décembre suivant, c'est Jean Georgette, laboureur, qui prend un demi-arpent de friches de vignes, chantiers des Graviers, à la charge de 6 deniers parisis de cens et 2 sols parisis d'amortissement au profit dudit Hôtel-Dieu.

En 1463, Jean Lelièvre, laboureur demeurant à Montlhéry, cultive trois quartiers de terre, chantier dit Luisant, chargés de 2 sols 8 deniers de cens au profit dudit Hôtel-Dieu. L'année suivant il déclare une pièce de terre contenant un arpent et demi, chantier des Bas-Graviers, dans la censive de l'Hôtel-Dieu de Paris ; laquelle terre est chargée de 4 sols parisis de cens.

Le 9 janvier 1467, Jean Constant, laboureur demeurant à Montlhéry, signe avec l'administrateur de l'Hôtel-Dieu de Paris un bail à cens d'un demi arpent de friches de vignes, lieudit les Bas Graviers, à la charge de 6 deniers parisis de cens et 2 sols parisis d'amortissement payable le lendemain de Noël.

Marguillier à plusieurs reprises, Symon Peuvrier était un laboureur dont la famille s'était installée à Montlhéry depuis plusieurs siècles. La famille Peuvrier est connue pour avoir essaimé dans toute la région. Après son décès au printemps 1501, sa veuve, Anthoine Peuvrier, Michel Peuvrier, la veuve de feu Jehan Gardenlorge et Pasquier Ballue à cause de sa femme, exécuteurs testamentaires dudit feu Symon Peuvrier, font donation à l'œuvre et fabrique et au curé, de 20 sols parisis de rente annuelle à prendre le jour de Pâques sur une maison à Montlhéry, rue des Jardins « appelée la Souche », à la charge, chaque dimanche de l'année, sauf aux quatre fêtes annuelles de « procession en icelle église et dire faisant icelle [un blanc] et verset en forme de procession avecques Ave Maria en le verset et l'oraison “adee apparten” devant le crucifix d'icelle église et a haulte voix le tout a l'intention du salut et remedde de l'âme dudict feu Peuvrier ». Un acte postérieur mentionne que « Jehan Gourby, sergent, est détempteur de ladicte maison et paie la dicte rente ».

Devant Jehan Charron, tabellion à Montlhéry, le 1er décembre 1478, Jehan Rousseau, laboureur, a renoncé au profit de Martin Gourby à une masure, cour et jardin derrière, à La Ville-du-Bois, « sur la rue dudict lieu » à la charge d'être déchargé de 12 sols parisis de rente. Le même jour, ledit Gourby baille à rente à Symon Royer, de La Ville-du -Bois, ladite maison, cour, jardin et lieu susdits, moyennant 12 sols par de rente, rachetable pour 12 livres tournois réduits à 4 écus sol.

À la fin du XVe siècle, les terres délaissées à cause des guerres sont progressivement remises en cultures. Comme nous l'avons vu à maintes reprises les administrateurs de l'Hôtel-Dieu de Paris possédaient de nombreuses censives dans le Hurepoix et notamment aux environs de Montlhéry. Ainsi, le 31 juillet 1491, le fondé de pouvoir « des frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris » se trouve à Montlhéry pour passer des baux à cens à plusieurs cultivateurs dont :

• Simon Peuvrier, laboureur, tonnelier demeurant à Montlhéry, pour trois arpents de terre en fiches, feuchères et buissons , situé au terroir de Montlhéry, chantier dit Mocquet, à la charge de 4 sols parisis de cens au profit de l'Hôtel-Dieu.

• Denis Rufeterre, laboureur demeurant à Montlhéry, pour un quartier et demi quarte, chantier de Mocquet, à la charge de 4 deniers parisis de cens.

• Guillot Moseau, laboureur demeurant à Montlhéry, pour neuf quartes de terre fiche à faire vigne au terroir dudit Montlhéry, chantier de Mocquet, à la charge de 9 deniers parisis de cens au profit dudit Hôtel-Dieu.

• Michel Peuvrier, demeurant à Montlhéry, pour neuf quartes de terre fiche à faire vigne au terroir de Montlhéry, chantier de Mocquet, à la charge de 9 deniers parisis de cens au profit dudit Hôtel-Dieu.

• Pierre Gibou, laboureur demeurant à Montlhéry, pour neuf quartes de terre au terroir de Montlhéry; lieudit Mocquet, à la charge de 9 deniers parisis de cens.

• Antoine Peuvrier laboureur demeurant à Montlhéry, quartes de terre friche à faire vigne au terroir de Montlhéry, chantier de Mocquet, à la charge de 9 deniers parisis de cens au profit de l'Hôtel-Dieu de Paris.

Le 1 er octobre 1494, devant Jehan Turgis, tabellion à Montlhéry, Nicolas Chartier, fils de Jehan, baille à Anthoine Coustaut, vigneron à Montlhéry, un quartier de vigne à Montlhéry, chantier dit les Sablons, moyennant 4 sols 6 deniers parisis de rente annuelle le jour de la Saint-Martin d'hiver avec rachat possible pour 4 livres 10 sols tournois.

Les bourgeois de Montlhéry

Parmi la population de Montlhéry, il y a quelques bourgeois comme les Chartier et les Petit dont les parents habitaient à Paris. Sous la forme d'un testament, le 10 août 1363, Jehan Chartier, bourgeois de Montlhéry et Jehanne sa femme, donnent 8 sol parisis de rente, faisant moitié de 16 sols à prendre sur plusieurs héritages à Marcoussis, à la charge qu'ils soient inhumés, eux et leurs enfants, en l'église Sainte-Trinité, devant l'autel Saint-Jehan. Bien plus tard, Maître Martin Chartyer, « licencié es loix », en son nom et comme exécuteur testamentaire de feu maître Jehan Chartier, son père, déclare que malgré que ses père et mère aient fait donation à l'œuvre et fabrique de 8 sols parisis de rente, « la vérité est que depuis cette donation les marguilliers n'auraient perçu cette rente et que pour demeurer quitte des arrérages, il délaisse à l'œuvre et fabrique une pièce de terre à Montlhéry, au dessus de Guippereulx, contenant sept quartiers, et tenant au chemin… ».

En 1463, Jean Marchal est sergent à cheval à Montlhéry. Le 27 décembre, un bail est passé par les frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris pour un demi-arpent de friches de vignes, chantier des Bas-Graviers, à la charge de 6 deniers parisis de cens et 2 sols d'amortissement au profit de l'Hôtel-Dieu.

Le 22 mars 1475, un bail est passé par les frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris à Colin Le Roux, marchand bourgeois de Montlhéry, de six arpents de « patis et aulnois situés au patis de Bizon », à la charge de 2 sols parisis de cens par arpent. On remarquera dans tous ces actes qu'il n'est question que de friches , patis , buissons , feuchères , ruines que l'administrateur de l'Hôtel-Dieu est chargé de remettre en culture.

Les gens d'office

Le 9 avril 1460, devant Jehan Gaullier, tabellion à Montlhéry, Symon Peuvrier, marguillier, baille à rente à noble homme Messire Jehan Charron, prévôt de Montlhéry , une maison couverte de tuiles à Montlhéry, en la rue du Four, appartenant à ladite église, moyennant 16 sols parisis de rente que ledit Charron doit payer chaque jours de Noël et Saint-Jehan-Baptiste, moitié pour chacun, avec possibilité de rachat pour 16 livres tournois réduits à 5 écus 1/3. En juin 1511, Guillaume Pally, menuisier, est détenteur de la maison et lieu susdits et continue de payer lesdites 16 sols de rente.

Le 27 décembre 1462, un bail à cens est passé par les frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu de Paris à Jean Maudel, sergent à cheval , demeurant à Montlhéry, d'un demi-arpent de friches de vignes, chantier des Bas-Graviers, à la charge de 6 deniers parisis de cens et 2 sols d'amortissement au profit de l'Hôtel-Dieu.

Par un contrat passé le 13 juillet 1485 devant Jehan Ernault, tabellion à Montlhéry, Estienne Destrechy, sergent fieffé et héréditaire en la prévôté de Montlhéry , et Antoinette sa femme, Guillaume Loiseau, marchand à Montlhéry, héritiers de feu Gilbert [en blanc] et sa femme, et leurs exécuteurs testamentaires, constituent une rente de 8 sols parisis, à l'église de Montlhéry représenté par Nicolas Roux et Symon Peuvrier, marguilliers. Ladite rente à prendre chaque année le jour de la Saint-Martin d'hiver, sur une maison, cour, jardin et lieu, à Montlhéry, sur la grand rue, où pend pour enseigne le Cheval Rouge , « à la charge d'un obit solempnel d'une messe de requiem, vigilles et oraison ». Une sentence du 20 février 1519 donnée par le prévôt de Montlhéry, signée Rousseau, condamne Boniface Rousseau et Gérard Guerin, tuteurs des enfants mineurs de feu Guillaume Destrechy à continuer de payer « envers ladite œuvre et fabrique de Notre-Dame de Montlhéry lesdites 8 sols parisis de rente sur ladite maison ci-dessus ».

Le 27 juillet 1485, Pierre Cordeau, sergent à cheval demeurant à Montlhéry, vend à Jean Nyon, meunier demeurant au moulin Grouteau, une pièce de terre d'un arpent « assis prêz et dessus dudit moulin de Grouteau » moyennant 56 sols parisis.

Devant Benoist Lucas, tabellion à Montlhéry, une rente est constituée le 6 avril 1505 par maître Geoffroy Lemaistre « licencié es loix », en vertu de procuration à lui passée par Jehan Turgis, au profit de l'église représentée par Guillaume Hardy, l'un des marguilliers. Il s'agit de 4 sols parisis de rente annuelle à prendre le jour de la Saint-Martin d'hiver, sur Michel Coustaut comme détenteur de certain héritage à Montlhéry, moyennant 60 sols tournois « reduictz a ung escu sol », que ledit Turgis devait à ladite église avec clause de rachat pour un écu sol.

Autres débirentiers de Montlhéry

Le 21 octobre 1471, devant Jehan Lecarrelier, tabellion à Montlhéry, Guillaume Asselin, Pierre Durand et Simon Cordeau, héritiers de feu Jehan Durand, donnent à la fabrique Sainte-Trinité, 4 sols parisis de rente annuelle à prendre le jour de la Saint-Martin d'hiver, sur une maison couverte de tuiles à Montlhéry, « sur le carrefour de devant l'église, et tenant à la rue des Pilliers », à la charge chaque 16 avril d'une basse messe de requiem à l'intention de l'âme du défunt.

Devant le même notaire royal, le 18 octobre 1479, Pierre Bourdon, Barthelemy Bourdon et la veuve « Jehan Filz de Vielle », exécuteurs testamentaires du défunt donnent à l'église 10 sols parisis de rente à prendre chaque jour de la Saint-Martin d'hiver, sur une maison et lieu à Montlhéry, devant le carrefour de l'église, à la charge chaque 10 décembre d'un obit “ solempnel d'une haute messe de requiem, vigilles, libera et oraisons acoustumez ”, sans faire mention de rachat.

Le 8 juillet 1474, Guillemette, veuve de feu Pierre Radet, Germain Payen, Pierre Peuvrel, en leurs noms et comme tuteurs de Jehan Radet, Guillaume Radet l'aisné, Guillaume Radet le puisné, et Guillaume Radet le jeune, ont pris à rente de Jehan Boucher, marchand à Juvisy, « tous telz droictz partz et portions » qui peut lui appartenir en une maison, lieu et appartenances à Montlhéry, sur la Grand rue, où pend pour « enseigne l'Ymage Sainct Michel », moyennant 29 sols parisis de rente annuelle, chaque jour Saint-Jehan-Baptiste. Rachat pour 29 livres tournois, réduits à 9 écus sol 2/3. Le 1er juin 1500, Symon Cordeau et Hugues Berger, exécuteurs testamentaires de feue Jehanne Cade, en son vivant femme dudit Jehan Boucher, donnent et délaissent à l'église 20 sols parisis de rente faisant partie des 29 sols ci dessus déclarés, à la charge d'un obit “solempnel”, sans mention de jour de célébration.

Notes

(1) Nous remercions Michèle Eschtruc et Pascal Herbert pour le travail de dépouillement qu'ils ont réalisé sur l'inventaire des titres de la fabrique Sainte-Trinité de Montlhéry (1584).

(2) C'est l'ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François 1er en 1539 qui organise l'état civil par la tenue obligatoire de « registres des baptêmes et des sépultures ». Les registres de mariages sont institués par l'ordonnance de Blois signée par Henri III en 1579. Sous Louis XIV, l'ordonnance d'avril 1667 réforme l'organisation judiciaire et oblige la tenue de deux exemplaires sur papier timbré, la « grosse » conservée par le greffe du bailliage ou de la prévôté, et la « minute » qui reste entre les mains du curé desservant la paroisse. Le visiteur épiscopal (archidiacre) est chargé de veiller à l'application de cet édit royal auprès de chaque prêtre.

(3) Par cet acte, nous comprenons que la fabrique avait le statut juridique féodal identique à une seigneurie ecclésiastique puisque son fondé de pouvoir rend foy et hommage au suzerain.

(4) Cette vente nous permet d'établir la conversion de la livre tournois en unité de compte parisis. Ainsi, un écu vaut 3 livres tournois ou 2 livres parisis 4/10. Il y a donc un rapport de 4/5 entre les deux unités de compte, c'est-à-dire que 4 livres parisis font la même somme d'argent que 5 livres tournois. Dans une quittance de réception de foy et hommage de 1464, nous avons « les droits et profits de reliefs, quints et requints et autres droits et devoirs seigneuriaux, moyennant 6 francs 12 sols parisis, réduits suivant l'ordonnance à 2 écus sols 2/3, 5 sols tournois ».

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