Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Saint-Pierre et Saint-Laurent du château de Montlhéry (5) (1752-1796)

Chronique du Vieux Marcoussy ————————————- _——————————-Juillet 2009

Ruines de l'église Saint-Pierre du château de Montlhéry.

JP. Dagnot

C. Julien

Cette chronique est la cinquième et dernière partie de l'histoire du prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent du château de Montlhéry. Précédemment nous avons appris la réunion des deux paroisses de Montlhéry en 1739, puis la complainte des paroissiens pour la menace de ruine du prieuré Saint-Laurent à cause de l'écroulement de l'église Saint-Pierre contiguë.

Les grandes décisions de l'année 1752

Une assemblée en nom collectif est réunie le 18 juin 1752 devant l'église de la Sainte-Trinité , toujours suite à l'assignation du prieur de Saint-Laurent, du fait de la réunion de Saint-Pierre à la paroisse de Sainte-Trinité. Les paroissiens nomment un expert pour envisager les suites de l'affaire, c'est-à-dire faire des réparations à l'amiable ; c'est le sieur Bourgois l'aisné qui est chargé de faire le constat.

Quinze jours plus tard, à la requête de Dom Claude Baudinot, prieur de Saint-Laurent, la fabrique de la Sainte-Trinité est mise en demeure de réparer l'église du prieuré Saint-Laurent « par la chute arrivée à l'église Saint-Pierre réunie à l'église Sainte-Trinité … ». Il convient de refaire l'entablement faisant la séparation de l'église Saint-Laurent d'avec celle de Saint-Pierre tombée en ruine pour cause de vétusté. Il faut également « construire un mur de cinq pieds pour le respect dû à la sainteté du lieu et éviter les profanations ».

La semaine suivante, à l'issue des vêpres, assemblés au banc de l'oeuvre de la Sainte-Trinité , les marguilliers décident qu'il est arrêté « au devis à faire des réparations nécessaires à l'église du prieuré Saint-Laurent dont la fabrique est tenue, un maître maçon de Paris viendra pour constater ce qu'il est à faire ».

L'an 1752, le 30 juillet après l'annonce faite au prône de la messe paroissialle, la cloche sonnée à la manière accoutumée, issue des vêpres, en la présence de Mr le curé, du lieutenant de police et substitut du procureur du Roy, des marguilliers et habitants de la ditte paroisse, il a été fait aux rabais l'adjudication des réparations à faire au prieuré de Saint-Laurent, causées par la chute de Saint-Pierre du château , lesquelles réparations sont adjugées au sieur Fédeau, maçon demeurant à Longpont, moyennant le prix de 136 livres ; lequel payement fut fait à la Saint-Martin d'hyver prochain, et lesquelles réparations doivent être faites dans un mois, le 1er de septembre de la présente année, lequel le tout conformément au devis attaché à l'acte passé par devant Monsieur Lhéritier, notaire à Montlhéry au banc de l'œuvre en date cy dessus. Signé Jacques Thiboust (1).

Signature du curé de Montlhéry (1750).

Le démantèlement de l'église Saint-Pierre de Montlhéry

Par l'adjudication du 8 août 1752, trois thoises de pierres sont adjugées pour 40 livres tournois au sieur Nicolas Huart provenant des débris de Saint-Pierre du château.

La délibération du 14 décembre 1755 a pour sujet l'enlèvement des cloches de l'église Saint- Pierre du château. « À la requête du prieur de Saint-Pierre et Saint-Laurent du château qui porte plainte pour l'enlèvement furtif de deux cloches ». Ces deux cloches ont été transportées du clocher de l'ancienne paroisse de Saint-Pierre dans le clocher de la Sainte-Trinité en présence de nombreux habitans !!! La grosse cloche aurait disparu de nuit pour être fondue avec celles de Longpont !!! N'oublions pas que le prieur est religieux bénédictin à Longpont. Mais, il est assez surprenant de voir déménager une cloche pesant plusieurs centaines de livres aussi facilement.

L'affaire fait grand bruit (cela parait normal pour des cloches !!!). Le 9 mai 1756, pour terminer l'affaire concernant le clocher de Saint-Pierre, Dom Baudinot, prieur de Saint-Pierre et les religieux de Longpont, sont prêts à disposer d'une somme allant jusqu'à 2.000 livres .

En 1766, Dom Claude Baudinot, prieur titulaire de Saint-Pierre du château produit un mémoire contre Philippe, comte de Noailles, seigneur engagiste du domaine et comté de Montlhéry « ce prieuré donné par le roi Louis VII au couvent de Longpont en 1154 a un revenu de 650 livres ».

Le 17 septembre 1756, devant un notaire parisien, Jacques Thiboust, prestre curé de la cure et église paroissiale de la Sainte-Trinité , et Jacques Susane, notaire et marguillier, d'une part, et Dom Jean Joseph Faucheux, religieux du prieuré de Longpont d'autre part, et encore en la présence de révérend père Claude Boudinot, font une transaction. « Lesquelles parties pour terminer toutes difficultés et contestations entr'elles au sujet du partage des trois cloches qui étoient dans le clocher de la paroisse Saint-Pierre de Montlhéry, qui a été réunie à celle de la Sainte-Trinité , pour la plus grosse pesant 330 livres en la possession du prieur de Longpont, pour la moyenne pesant 278 livres et la petite pesant 204 livres , sont toutes deux en la possession du curé de la Sainte-Trinité ». Ils ont convenus que : - la plus grosse demeurerait à Longpont, ainsi que 65 livres pour compenser la plus value en regard de Montlhéry, - la moyenne appartiendra à la Sainte-Trinité , - à l'égard de la plus petite, le prieur la fera prendre et enlever de l'église de la Sainte-Trinité .

Ces cloches auront eu une fin mouvementée surtout si l'on considère qu'elles voyagerons une dernière fois avec les demandes révolutionnaires qui les fondront pour faire des canons!

À la fin du règne de Louis XV, un projet d'échange du domaine de Montlhéry avait été envisagé par le comte Philippe de Noailles, maréchal de Mouchy, qui voulait voir érigé un duché à son profit dans le sud parisien. Le rapport des commissaires du domaine royal écrivent en date du 15 juillet 1772 : «… Il y a encore un autre bénéfice connu sous le nom de prieuré de Montlhéry sous l'invocation de saint Laurent dont l'église existe et est construite près les murs de la ditte ville et sur les terres et emplacement de la tour et ancien château de Montlhéry, duquel prieuré est titulaire frère Chrisostôme Joly, religieux profès de Cluny, étroite observance, lequel en ladite qualité de prieur prétend avoir le droit de faire percevoir à son profit le minage et mesurage des grains vendus au marché de Montlhéry chaque onzième lundy de l'année en vertu d'une sentence de la chambre du trésor laquelle en attendant le jugement des contestations survenues entre le domaine et le titulaire dudit prieuré lui accorde les droits provisoires ». On sait que le comte de Noailles, voulant être le maître absolu dans son futur duché, avait attaqué en justice bon nombre de ses vassaux, allant d'un petit prieur détenteur d'un droit seigneurial rapportant quelques dizaines de livres, au seigneur plus puissant comme celui de Marcoussis à qui il contestait la haute justice.

Finalement, le sieur Bernier, commissaire des guerres, fait démolir le 10 mars 1776, les vestiges des anciens murs de l'église Saint-Pierre du château appartenant depuis la réunion à la fabrique de Montlhéry, « lesquels vestiges faisoient la clôture de l'emplacement de ladite église et enlever les pierres provenant de la démolition … ». Voilà encore une fois un monument transformé en carrière de pierres, ce ne sera pas le seul car la Révolution se chargera de bien d'autres sacrilèges.

Bien que le bâtiment religieux n'existât plus, le bénéfice et les revenus seigneuriaux continuaient d'être perçus par un moine de Longpont qui avait le titre de prieur. Le 16 juillet 1776, un mémoire est relatif au bornage du chantier du cimetière des Bourguignons entre le seigneur de Villebouzin et le prieur Saint-Pierre et Saint-Laurent de Montlhéry. Un plan de bornage, dressé le 11 novembre 1776, entre le seigneur de Villebouzin et le prieur de Saint-Pierre nous renseigne sur l'emplacement des deux voies royales n°20 ainsi que les deux cimetières de Montlhéry et des Bourguignons.

Le prieur Dom Jean Chrysostome Joly

Les archives du prieuré Notre-Dame de Longpont indiquent qu'en 1775, Dom Jean Chrysostome Joly, « prestre relligieux de l'Étroite Observance, ordre de Cluny » en était prieur claustral (2). Ce religieux possédait également le bénéfice de Saint-Laurent de Montlhéry ; il décida en février 1776 de faire dresser un inventaire des titres et d'élaborer un nouveau terrier. Précédemment, le 1er février 1772, Dom Jean Chrysostome Joly, prestre religieux bénédictin, prieur titulaire du prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent, demeurant au monastère de Longpont, avait constitué son procureur Jean Etienne Jubin, géomètre arpenteur de Montlhéry, pour ensaisiner les contrats et déclarations au terrier dudit prieuré.

Le 8 août 1773, Nicolas Herbin, curé de la Sainte-Trinité de Montlhéry et Saint-Pierre du château « à présent réuni à celle de la Sainte-Trinité », déclare trois arpents au prieur de Saint-Laurent, la pièce tient au chemin de la porte de la Borde au moulin à vent du Boulay.

Le 25 avril 1776, Jean Chrysostome Joly, prestre religieux bénédictins de l'Étroite Observance de l'ordre de Cluny, prieur titulaire du prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent du chasteau de Montlhéry, transfert le bail à cens sur une pièce de terre, bois et friche au terroir de Marcoussis, champtier au dessus de La Houssaye au profit de « haut et puissant seigneur », Messire Thomas, marquis de Bullion, chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis, colonel d'infanterie, seigneur de Bellejame, Guillerville et autres lieux ; plus le droit de chasse sur deux arpents et demy et une quarte possédé par les sieurs Milon du Houssay, Jean Nion et les ayant cause Le Coisne, « à la charge par ledit seigneur marquis de payer audit sieur prieur 15 deniers de cens et 6 livres de rente seigneuriale tant pour ledit arpent que pour le droit de chasse, aussy chacun an le jour de Saint-Martin d'hiver… ». En cas de la suppression du droit de chasse, la rente serait réduite à 45 sols.

Il semble qu'il y ait eu un problème pour l'attribution du bénéfice du prieuré Saint-Laurent. Le 24 mai 1777, Messire Régis Etienne de Matussière, prestre du diocèse de Clermont, demeurant à Paris, rue Saint-Jean de Beauvais, paroisse Saint-Étienne du Mont, en vertu d'une sentence rendue au Châtelet le 23 du présent mois, portant permission de prendre possession du bénéfice et prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent de Montlhéry, sur le refus qui lui a été fait par notre Saint-Père le pape de luy en accorder les provisions … ledit s'est transporté à la chapelle et ayant trouvé la porte fermée à clef sans personne pour nous indiquer le gardien, et s'est agenouillé dehors … suite classique, ledit continuant par voie d'appel ….

Après cet épisode, Dom Jean Chrysostome Joly, prêtre religieux de l'Étroite Observance, ordre de Cluny, est toujours le prieur titulaire du prieuré de Saint-Pierre et Saint-Laurent du château de Montlhéry. Le 4 février 1784, ce religieux et Messire Benoît de Montessuy, …, se trouvent devant un notaire de Montlhéry « lesquels ont dit par acte passé devant Lhéritier le 4 octobre 1758, par leurs prédécesseurs, pour faire cesser et éteindre à jamais toutes occasions de querelles et de disputes entre les gardes du sieur prieur et ceux du seigneur du Plessis-Saint-Père au sujet du droit de chasse sur les terres en censive des religieux, l'inféodation desdites moyennant trente livres de redevance… ».

Un bail du temporel du prieuré est passé pour neuf ans le 7 mai 1785 devant Girard, notaire. Dom Jean-Baptiste Courtin, prestre religieux, procureur de l'ordre de Cluny, demeurant à Paris au prieuré royal de Saint-Martin-des-Champs, fondé de pouvoir de Dom Jean Chrysostome Joly, prieur titulaire du prieuré simple de Saint-Pierre de Montlhéry, lequel a baillé à titre de loyer et prix d'argent pour l'espasse de neuf ans, à Claude Hariveau père, marchand à Linois y demeurant et acceptant le revenu temporel dudit prieuré Saint-Laurent du château de Montlhéry, consistant en dixmes grosses, menues, vertes, charnage, tant en grain qu'autres, le bail fait moyennant 150 livres chaque an… Il y aurait eu deux baux : l'un du temporel pour 600 livres , l'autre pour les dîmes pour 150 livres et 150 livres pour la desserte de la chapelle du prieuré.

La déclaration au terrier du prieuré est faite le 8 août 1787 à Dom Jean Chrysostome Joly, prieur titulaire du prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent du château.

Le prieuré Saint-Laurent du château sous la Révolution

Nous sommes maintenant au temps de la Révolution où les esprits s'échauffent vite sur le marché de Montlhéry, à cause des prix qui flambent, mais aussi à cause de l'abolition des droits féodaux. Le 15 mars 1790, à la réquisition de Claude Hariveau, fermier des droits du revenu temporel du prieuré de Saint-Laurent du chasteau de Montlhéry, et des droits de onzième mesurage, minage, pintage du petit marché de Montlhéry, « Je Jean-François Lardenois, huissier, me suis transporté au marché pour aider le sieur Hariveau à la perception de droit du onzième sur tous les grains, il a été constaté la vente de 320 septiers de bled, 100 de mestail, 220 d'avoine, personne n'a voulu payer les droits de onzième en entier certain proposant moins ce qui fait que le sieur Hariveau a perdu plus des trois quarts sur le produit dudit marché ».

Quelques semaines plus tard, le 19 juillet, Claude Hariveau, bourgeois, fermier du revenu de Saint-Laurent, fait bail à loyer, pour la présente année à Nicolas Rathuy, marchand grainetier, toutes les dixmes, grosses, menues, vertes et autres, vin et grain, à l'exception des dixmes de charnage, moyennant 78 livres de loyer.

Une autorisation est donnée aux marguilliers, le 20 décembre 1791, à faire servir provisoirement la cloche de la chapelle du château qui a été déposée car « le curé vu son âge ne pouvant sonner celle de la Trinité trop grosse ». La cloche est déposée le même jour « pour l'utiliser dans le clocher de la Sainte-Trinité ».

Une estimation de l'édifice de l'église dudit prieuré est faite le 1er septembre 1792. Le bâtiment est estimé 100 livres . Trois semaines plus tard, les biens du prieuré de Saint-Pierre et Saint-Laurent du château de Montlhéry sont estimés une nouvelle fois ; il y a l'édifice de l'église et cinq quartiers de pré en la prairie de Saint-Michel.

Le dernier fermier des dîmes du prieuré

Dans un acte notarié passé devant Charbonneau, notaire à Montlhéry, le 19 juillet 1790, nous apprenons que le sieur Hariveau sous-traite au sieur Rathuy le fermage et perception des dîmes moyennant 78 livres .

Les biens du prieuré de Saint-Pierre et Saint-Laurent du château de Montlhéry sont déclarés le 17 octobre 1792. À l'article quatre est une adjudication aux enchères « d'un emplacement d'un collatéral où estoit la paroisse de Saint-Pierre et le terrail adjacent, le tout situé au-dessous de la tour de Montlhéry » avec une mise à prix de 500 livres par le citoyen Bezault. Les enchères montent, et l'adjudication est allouée à Toussaint Lamoureux, laboureur de Brétigny, pour 700 livres à payer à la caisse de l'extraordinaire. Le même jour sont aussi vendus cinq quartiers de pré situés à Saint-Michel-sur-Orge, appartenant audit prieuré.

Le 23 septembre 1792, Toussaint Lamoureux déclare au district de Corbeil, que l'adjudication à lui faite est « pour et au profit du sieur Pierre Gabriel Letellier, menuisier demeurant à Montlhéry ». Nous ignorons la raison de cette manipulation qui, compte fait, était assez courante à cette époque.

Le 13 septembre 1794, le citoyen Claude Hariveau, “ ancien fermier du cy devant prieuré de Pierre et Laurent du château de Montlhéry ”, compte que rend aux citoyens administrateurs du district de Corbeil, des années 90, 91, 92 et 93, soit les quatre dernières années du bail de 1785. Il est bien curieux de trouver ce genre de document car « le droit de dîme avait été supprimé en 1789, le régime féodal également détruit, ainsi que les droits de minage et pintage ont été abolis ».

Un extrait des délibérations du district de Corbeil est adressé le 4 juillet 1795 au citoyen Harriveau qui a fait un compte-rendu financier pour les années 1790 à 1793, expliquant que le bail du prieuré consistait en dixmes, grosses, menues et vertes, tant en vin qu'en grain, … et “ du petit marché de Montlhéry” moyennant 600 livres . Le fermier du prieuré s'était engagé à payer deux fois 150 livres pour la desserte de la chapelle du prieuré. Il précise « que le régime féodal a été détruit et les dixmes conservées jusqu'en janvier 1791 et qu'il avait sous-traité le fermage (!!!), le 19 juillet 1790, devant Charbonneau à Vincent Rathuy moyennant 78 livres … que, par constat d'huissier, les vendeurs sur le marché refusaient d'acquitter leur droits ». Il est évident que les émeutes étaient de plus en plus fréquentes sur le marché de Montlhéry et que les provocations à ne plus payer les droits de minage et mesurage étaient devenues courantes. Il peut sembler curieux que l'on dise des messes pour le prieuré à l'église de la Trinité , mais c'était le résultat de la réunion des deux cures effectuée en 1733. Le directoire après examen des comptes, détails inclus, fixe l'arrêté à 296 livres de reliquat.

Le 10 septembre 1796, le citoyen Hariveau s'adresse aux administrateurs du département, comme ex-fermier général du cy devant prieuré du château de Montlhéry ; il demande que le bureau de Montlhéry le reçoive pour qu'il puisse solder le reliquat de son compte. Le préposé lui a signifié que c'était une quittance à valoir !! et que les revenus du prieuré ont été supprimés en 1790 : dixmes, lods et ventes, etc.

Le prieuré vendu comme bien national

Comme toutes les possessions de l'Église, le prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent est déclaré bien national de première catégorie par le décret de l'Assemblée constituante du 2 novembre 1789. Cette confiscation des biens immobiliers appartenant au clergé permet le remboursement des emprunts contractés par l'État. La vente des biens nationaux aboutit à un transfert massif des propriétés de l'Église vers la bourgeoisie. Malheureusement, les iconoclastes entrèrent en action pour détruire un grand nombre d'églises et d'abbayes.

Le prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent de Montlhéry est vendu comme bien national le mercredi 17 octobre 1792 : - l'édifice de l'église dudit prieuré, emplacement d'un collatéral où étoit la paroisse de Saint-Pierre et terrain adjacent, le tout situé au-dessous de la tour de Montlhéry . Une des clauses du cahier des charges précise « Si dans ladite église, il y a clocher, argenterie, chandeliers, tableaux, ils ne feront pas partie de l'adjudication ». - cinq quartiers de prairies à Saint-Michel.

Le tout est vendu au citoyen Lamoureux, laboureur à Brétigny, agissant en commande pour Gabriel Tellier, menuisier au même Brétigny. Le sieur Pierre Gabriel Letellier, menuisier demeurant à Brétigny, achète les biens ci-dessus venant du prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent du château à Montlhéry moyennant 700 livres .

Le 4 janvier 1794 (15 nivôse an 2), le menuisier de Brétigny, Pierre Letellier, revend au citoyen Louis Lozeray, demeurant à Paris, section des Sans Culottes, de présent en sa maison de Montlhéry, l'emplacement de l'édiffice du cy devant prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent du chasteau de Montlhéry, celui du collatéral où était originairement la cy-devant paroisse Saint-Pierre et terrain adjoint, le tout situé en dessous de la tour de Montlhéry, ensemble tous les restes dudit édiffice tant démoli qu'à démolir, exception faite de quatre toises de pierres arrangées et une “dalle en moclon” provenant de la démolition dudit édiffice. Cette vente est faite moyennant la somme de 450 livres francs deniers.

Notes

(1) Lors de l'assemblée suivante, les comptes de la fabrique présentés par Antoine Balleux ne furent pas approuvés. Il fut décidé qu'ils seraient examinés une seconde fois sous quinzaine et que « vuë le scandale que lesdites assemblées pouvoient faire dans l'église, elles seroient faites dans la sacristie comme le lieu le plus commode et le plus séant pour y traiter les affaires de fabrique… ».

(2) L'ordre bénédictin avait été réformé au XVIIe siècle sous l'autorité des religieux de Saint-Maur qui faisaient profession d'observer la règle plus littéralement que les autres religieux du même ordre, qu'on a appelé Étroite Observance . Cette réforme ne fut introduite qu'en 1700 à Longpont après d'interminables négociations pendant près d'un demi-siècle.

dagnot/chronique38.06.txt · Dernière modification: 2020/11/12 05:06 de bg