Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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etampes:chalouette

La Chalouette à Étampes

  • La Chalouette est l'un des cours d'eau qui irriguent le territoire de la commune d'Étampes.

Dénomination

Description

Histoire

Bibliographie

  • Léon Marquis, Les Rues d'Étampes et ses monuments, Étampes, Brières, 1881, pp. 229-231.
    • La Chalouette. — La Chalouette, qui a un cours de 15 kilomètres, prend sa source à l'étang de Chalou, arrose les communes de Chalou-Moulineux, Châlo-Saint-Mard et Étampes, se réunit au Juineteau en amont des moulins du Port. D'après les savantes recherches de M. Dramard, la source de la Chalouette était autrefois à deux lieues plus haut, vers Angerville, près du champtier de La Fontaine [Note de l'auteur.Abeille d'Étampes du 30 janvier 1875]. Il est certain que les sources supérieures qui alimentent cette rivière tendent constamment à se tarir: il y a peu d'années, l'une de ces sources, qui se trouve dans l'étang de Moulineux, a disparu au moment du curage, et les roseaux qui empiètent de jour en jour sur la surface de l'étang finiront par le supprimer tout à fait.
    • Le lit de la Chalouette, de Moulineux a Châlo-Saint-Mard, est artificiel et a été dévié vers la rive droite. Dans la ville, il a été reporté du même côté pour arroser la rue Basse-de-la-Foulerie.
    • Le petit ruisseau appelé la Filière, qui serpente dans les marais, et va de Bressault et des Portereaux a la rue du Perray, paraît être l'ancien lit de la Chalouette, et dans tous les cas ses mille sinuosités dénotent une grande ancienneté.
    • La Chalouette, qui coule d'abord du sud au nord jusqu'à Châlo-Saint-Mard, et ensuite de l'ouest à l'est jusqu'à Étampes, est sujette à d'assez fortes crues:
    • “L'on se souvient encore d'une crue, écrivait Guettard en 1754, qui arriva, il y a déjà du temps, occasionnée par le gonflement des eaux de la Chalouette; il fut tel qu'un quartier bas de la ville, que cette rivière coupe par plusieurs de ses bras, et qui est appelé le Perray, en fut tellement inondé que les habitants furent obligés |230 à quitter le rez-de-chaussée et de monter au premier, d'où ils sortaient en bateau pour aller chercher les choses nécessaires a la vie; cette crue dura plusieurs jours.” [Note de l'auteur. — Guettard, Mém. de l'Académie des sciences de 1754, p. 277]
    • Guettard fait sans doute allusion aux inondations terribles des années 1515, 1626 et 1635 [Note de l'auteur. — V. la Rapsodie].
    • Deux grandes crues eurent lieu durant l'hiver de 1840-1841, par suite de la fonte des neiges qui avait occasionné une sorte de lac au-delà de la route d'Angerville à Dourdan. Le talus de cette route formait une digue qui finit par céder, et les eaux se précipitèrent dans la vallée de Châlo-Saint-Mard.
    • “Dans la matinée du 11 janvier 1841, dit l'Abeille, les eaux ont pris un accroissement tel que plusieurs habitants du hameau de Charpeau ont été obligés d'abandonner précipitamment leurs demeures, et de sauver ce qu'ils purent de leurs bestiaux et de leur mobilier. C'est surtout dans la nuit du 11 au 12 que les eaux prirent un accroissement effrayant. Dès neuf heures du soir, les rues de Saint-Martin et du Perray furent inondées et recouvertes de plusieurs pieds d'eau; plus de cent familles furent obligées d'abandonner les appartements des rez-de-chaussée pour se loger, soit au premier étage, soit dans les greniers de leur maison ou chez leurs amis.
    • Toute l'étendue qui se trouve entre la rivière forcée de la ville et celle de Saint-Pierre, et qu'on nomme la prairie Saint-Gilles, ne formait plus qu'une immense pièce d'eau, tout à la fois superbe et effrayante à voir. Toutes les maisons et tous les moulins situés sur le passage des eaux furent inondés.
    • Des services de voitures pour passer les voyageurs et les habitants furent organisés par les soins du commissaire de police.
    • Le 12, vers cinq heures du soir, les eaux commencèrent à se retirer, et le lendemain elles étaient entièrement disparues.
    • Le surlendemain 14 janvier, une seconde inondation plus forte et plus effrayante que la première eut lieu dans les mêmes circonstances…
    • Un postillon qui conduisait, le 13 au soir, plusieurs chevaux à l'abreuvoir Saint-Gilles, s'étant trop avancé, faillit périr avec ses chevaux dont un fut noyé et entraîné par la rapidité des eaux…” [Note de l'auteur. — Abeille de 1841]
    • Il existe encore des traces palpables de ces inondations, d'abord chez M. Poisson, rue du Perray, où on voit l'inscription suivante, gravée sur une pierre de 50 centimètres sur 40 centimètres, encastrée dans un mur de hangar:
    • INONDATIONS / JANVIER 1841 / AU DESSUS DU / NIVEAU DES EAUX / 12 UN MET 5 CT / 21 UN MET 12 CT
    • ensuite rue Saint-Martin, vers les Mathurins, où l'on voit encore les trous pratiqués dans un mur de jardin pour faciliter l'écoulement des eaux dans la prairie.
etampes/chalouette.txt · Dernière modification: 2023/03/17 23:16 de bg