Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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etampes:voierie:rue.stantoine

La rue Saint-Antoine à Étampes

Dénomination

Description

Histoire

Bibliographie

  • Léon Marquis, Les Rues d'Étampes et ses monuments, Étampes, Brières, 1881, p. 145-148.
    • Rue Saint-Antoine. — Autrefois rue Royale-Saint-Antoine, fait suite à la rue Basse-de-la-Foulerie. Dans cette rue, l'une des plus belles d'Étampes, et anciennement la rue principale, il y avait l'hôpital Saint-Antoine ou maison-Dieu Saint-Antoine, qui occupait l'emplacement du collège actuel, fondé en 1629. Très-ancienne, puisque l'hôpital Saint-Antoine existait déjà en 1210.
    • À l’origine, le collège d'Étampes était en face l'hôpital, dans une maison à tourelle située au coin de la rue du Pont-Quesneaux.
    • C'est dans cette maison, qui appartenait à M. de Saint-André, ancien procureur du roi, que logea Bignon, intendant de Paris, en février 1722, venu avec d'autres personnes de qualité pour assister au passage de l'infante Marie d'Espagne.
    • C'est aussi dans cette maison que le roi Louis XV fut reçu avec de grands honneurs, le 20 février 1745, lorsqu'il alla au devant de l'infante Marie-Thérèse, qui venait d'Espagne pour épouser le Dauphin qui logea dans une maison adjacente [Note. — De Montrond, p.139. — Mercure, février 1745, p. 79.]
    • Les chanoines des collégiales Sainte-Croix et Notre-Dame avaient seuls le droit d'enseigner à la fin du XIIe siècle. En 1357, Inard, chantre de Notre-Dame, établit Jean Thomas, prêtre, maître de grammaire. Comme il n'y avait pas d'autre lieu pour enseigner que la maison du maître, l'an 1514, sous le règne de François Ier, dit le père des lettres, “les habitans d'Étampes se résolurent d'avoir un lieu et des maîtres gagez pour y faire instruire gratuitement leur jeunesse; ils eurent recours au roy, et obtinrent de |146| Sa Majesté le pouvoir d'emploier une partie des deniers qu'il leur avoit octroyés pour les fortifications de leur ville à l'achat ou à faire bâtir une maison commode pour y tenir les écoles; estimant que leur ville seroit mieux deffendue par des citoyens bien instruits aux bonnes lettres, avec la connoissance desquelles l'on acquiert aussi la prudence, que par des murailles et autres fortifications; ils obtinrent encore depuis, des rois ses successeurs, de semblables bienfaits…
    • L'an 1570, la maladrerie Saint-Lazare d’Étampes n'ayant pas de lépreux, la ville obtint du roi des lettres-patentes affectant une rente de 300 livres, prise sur les revenus de cet hôpital, à l'entretien du collège, En 1629, la difficulté de trouver de bons professeurs décida les habitants à donner la direction du collège aux religieux Barnabites, qui venaient de s'établir à Montargis et qui comptaient parmi leurs membres plusieurs de leurs compatriotes de la famille des Fouldrier [Note. — Fleureau, p. 422, 424. – V. aussi la Rapsodie.]
    • Ce fut à cette époque que le collège fut mis en possession de la maison qu'il occupe aujourd'hui.
    • Le frère Jean-André Foucquemberg, Barnabite à Étampes, mourut à la fin d'octobre 1702, âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans trois mois. Il se souvenait très-bien de la mort d'Henri IV. Le Mercure de novembre 1702, qui rapporte ce fait, ajoute qu'il travaillait encore au jardin, à la sacristie et à tout ce qui regardait son état. Il cousait sans lunettes et à la simple lumière d'une chandelle. Toute sa vie il eut une santé bonne; il mourut des suites d'une chute. Il reçut tous ses sacrements, et il rendit l'âme sans peine, sans douleur et sans aucune convulsion.
    • De 1629 à 1644, il n'y eut pas de supérieurs titulaires au collège; on en compte trente-et-un depuis cette époque jusqu'à la Révolution.
    • Le nombre des Barnabites au collège était de trois en 1740.
    • Par suite d'un arrêt du Parlement du 27 août 1770, portant règlement pour 1e collège et les maîtres de pension de la ville, ces derniers étaient tenus de faire répéter aux élèves du collège les leçons de leurs professeurs, et devaient se borner à enseigner à leurs |147| pensionnaires les premiers éléments de la langue latine, pour leur permettre de suivre les classes de cinquième du collège [Note. — V. la note 33 et les manuscrits de la bibliothèque d'Étampes tirés de la bibliothèque de Reims et de la bibliothèque des Barnabites, à Rome.].
    • Le 10 mars 1789, les membres de l'ordre du clergé se réunirent dans la salle des Barnabites, sous la présidence de l'abbé de Tressan, abbé commandataire de Morigny. On remarquait notamment dans cette assemblée: l'abbé Voizot, chef-chantre du chapitre Notre-Dame; l'abbé Chevalier, chef-chantre du chapitre Sainte-Croix; François-Antoine Biou, prieur ministre des Mathurins; l'abbé Boivin, curé-chevecier de Notre-Dame; Guillard, curé de Saint-Basile et fondé de pouvoirs des religieuses de la Congrégation; Legrand, curé de Saint-Martin; Périer, curé de Saint-Pierre, et Docher, curé de Saint-Gilles [Note. — Documents particuliers.].
    • Le nombre des membres convoqués pour l'ordre du clergé montait à cent quarante environ.
    • À la Révolution, l'établissement fut fermé par suite du départ des Barnabites, et leur église devint le lieu ordinaire des séances du directoire du district, où l'on mettait aux enchères les biens nationaux provenant des émigrés et des établissements ecclésiastiques.
    • Vendu comme bien national, 9 ventôse an VI, à Brou, moyennant 6 500 fr., le collège ne fut rétabli qu'en 1807, sous le nom d'école secondaire, dirigée alors par Hector-Félix Dubos. Quelques années plus tard, il prit le nom de collège communal et avait six professeurs, y compris le principal, qui enseignait les humanités [Note.Annuaires de Seine-et-Oise. – V. la note 97.].
    • Aujourd'hui il y a un principal, douze professeurs et deux maîtres d'études.
    • Voici l'inscription de la cloche du collège, qui mesure 42 centimètres de diamètre et 35 centimètres de hauteur: MOREL / PL / 8bre 1822 — OSMOND / DUBOIS / A PARIS [Note. — Osmond était fondeur du roi, d'après les trois cloches de Saint-Louis, à Fontainebleau.].
    • Dans le petit clocher qui renferme cette cloche, on voit encore |148| le conduit qui laissait passer la corde de l'ancienne cloche des Barnabites qui a disparu.
    • Le principal du collège, en 1828, était F. Humbert, officier de l'université et professeur de rhétorique [Note. — V. la note 103.], auteur du Manuel d'éducation monarchique et constitutionnelle, ainsi qu’il résulte d'une lettre de l'hommage qu'il fit de ce livre à la Chambre des pairs, datée d'Étampes, 8 juillet 1828.
    • Les armes du couvent des Barnabites d'Étampes étaient: “de sable à une croix d'argent et un chef d'or, chargé de trois étoiles d'azur” [Note.Armorial général de d'Hozier.].
    • Pendant la période révolutionnaire, la rue Saint-Antoine s'appelait rue de la Révolution. Le 25 avril 1790, on se rendait en foule dans cette rue, en face l'église des Barnabites, pour prêter le serment [Note. — Manuscrits particuliers.].
  • Frédéric Gatineau, Étampes en lieux et places, Étampes, À travers champs, 2003, p. 114.
    • Saint-Antoine (rue)La “Grande rue Saint-Anthoine” est citée dès 1644 (Arch. dioc. 3). Dans un document de 1672, elle est dite rue du Moulin-Sablon ou de la Foulerie (Arch. dioc. 4). Elle est parfois dénommée rue de Lourcine ou plus souvent rue Royale Saint-Antoine ou simplement rue Royale. Pendant la période révolutionnaire, elle devient rue de la Révolution. Jusqu'en 1932, ce nom de rue Saint-Antoine désignait aussi l'actuelle rue Aristide-Briand. Le nom de Saint Antoine vient de l'ancienne chapelle de l'hôpital Saint-Antoine, dite aussi “aumônerie des Bretons”, citée dès 1270. La chapelle a été donnée aux Barnabites en 1629 qui l'inclueront plus tard dans le collège. Le saint Antoine, à qui était dédiée la chapelle, devait être Antoine le Grand, père des moines, organisateur de la vie religieuse communautaire dès le 3e siècle.
    • Un document de 1769 nous apprend qu'une portion de maison de la rue Saint Antoine appartenait à l'abbaye de Morigny (AD91 10H/2).
    • Aux nn°°6 et 8, jolie maison 19e siècle.
    • Au n°12, jolie maison 18e siècle.
    • Au n°22, salle Saint-Antoine.
    • Au n°24, très belle maison ancienne.
    • Au n°19, maison avec porte cochère en pierre en plein cintre du 17e siècle.
    • Au n°17, ancien collège et maison des Barnabites. C'est là qu'habitait le docteur Camus, maire d'Étampes de 1929 à 1940.
    • Au n°12, très belle maison 17e siècle.
etampes/voierie/rue.stantoine.txt · Dernière modification: 2023/03/15 00:35 de bg