Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Roger Bailly

Notre Libération

Vayres-sur-Essonne (début juin 1944 — fin août 1944)

10 octobre 1944


Archives départementales des Yvelines 1W 418.
Clichés et transcription de Bernard Gineste, originellement publiées dans le Corpus Étampois en 2009.


1. Introduction

  • Le 22 septembre 1944, Roger Léonard, nouveau préfet de Seine-et-Oise, adressa à toutes les mairies de Seine-et-Oise une circulaire leur demandant de faire parvenir aux archives de la préfecture un compte-rendu des faits qui s’étaient déroulés sur leurs territoires pendant la guerre, et spécialement à l’occasion de la Libération.
  • On possède aux Archives départementales des Yvelines, ancien siège de l'ancien département de Seine-et-Oise, le très bref rapport que rédigea alors à ce sujet le président du comité local de résistance de Vayres-sur-Essonne, Gaston Bertaux, en date du 13 septembre 1944. Cependant Roger Bailly, résidant alors dans ce village, en composa un autre, nettement plus détaillé, en date du 10 octobre.
  • Ce fut, selon Paulette Cavailler1), à l'initiative du directeur des Archives départementales de l'époque, Émile Houth, qui fut aussi à l'origine du réveil en 1943 de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. De fait les Archives des Yvelines conservent aussi une lettre d'envoi du rapport de Roger Bailly, qui est visiblement adressé au directeur des dites archives, à savoir Émile Houth.

2. Clichés



3. Transcription

3a. Rapport de Roger Bailly


(Tampon:) ARCHIVES DE SEINE-et-OISE — Propriété Publique — 263


Vayres-sur-Essone (début juin 1944 – fin août 1944)

NOTRE LIBÉRATION

Depuis le début du débarquement allié, les passages massifs de formations de bombardement, déjà fréquents auparavant, se font plus nombreux, il est vrai que le temps superbe de cet été exceptionnel a dû faciliter grandement les choses.

Le 6 juin 1944, à l'instant où nous apprenions, par la radio, l'attaque des forces alliées en Normandie, des avions américains mitraillent le train de voyageurs du matin alors qu'il quittait la gare de Boutigny. Cette attaque ayant été précédée d'un avertissement et faite avec une rare maîtrise, ne fait aucune victime, la locomotive est seule mise hors d'usage. Le train étant bondé, une certaine panique a lieu, des bombardements, des rafales de D.C.A. se font entendre au loin, les routes restent désertes toute la journée: on sent que la guerre est entrée, pour nous, dans une phase nouvelle… tous espèrent que ce sera rapide… beaucoup sont très optimistes…

Puis, les jours suivants, tout se calme dans la région, seule la route nationale N°834, d'Étampes à Fontainebleau, est le théâtre d'une circulation extraordinaire de convois allemands camouflés avec des branchages et accompagnés de guetteurs qui scrutent le ciel…

Dans la nuit du 9 au 10 juin, le village est éveillé par un vacarme épouvantable bine qu'assourdi: portes et fenêtres sont rudement secouées.. tous les habitants sortent dans la rue ou se mettent aux fenêtre… le ciel est en feu à l'ouest, dans les lueurs éblouissantes des bombes éclairantes on voit briller des avions, d'autres passent en grondant au dessus des maisons. On suppose que c'est Étampes qui est bombardé et on apprend, en effet, le lendemain que la malheureuse cité a subi un effroyable bombardement.

Le dimanche 11 juin, de bon matin, le train des voyageurs du C.G.B allant à Étampes est mitraillé à Valpuiseaux… il y a des blessé. Le temps est splendide, un beau ciel bleu avec de grands coups d'air; presque chaque jour et chaque nuit, l'atmosphère est secouée par de lointains bombardements, parfois on entend les bombes siffler comme le jeudi 15 juin, vers neuf heures, où elles vont labourer les champs entre Gironville et Maisse, de part et d'autre de la route nationale 449.

Au début de juillet, 3 juillet, la Kommandantur donne l'ordre aux Municipalités de faire creuser des abris le long des routes, petites tranchées pour trois ou quatre personnes, disposées en quinconces tous les cinquante mètres. Les habitants sont requis |2| et ont chacun une tranchée et demie à creuser sur les bords de la route nationale 449.

Les trains circulent très mal. Villeneuve, Malesherbes voient leurs lignes bombardées. Le train de voyageurs du matin N°3314 est coupé en deux par une bombe à Briares-sur-Essonne. Les routes voient défiler une grande quantité de bicyclettes, chargées de cagettes et de valises, de citadins allant au ravitaillement par ce moyen.

Dans la nuit du 7 juillet, des bombes que l'on dit allemandes tombent à Jarcy, hameau de Boutigny, près de la voie ferrée — aucun dégât — d'autres tombent à Maisse.

Le 11 juillet, nous apprenons que la ligne de chemin de fer a été sabotée de nuit à Buno-Gironville.

Le dimanche 23 juillet, dans la soirée, des avions à deux fuselages nous survolent à basse altitude, des explosions rapprochées secouent le village, des rafales de mitrailleuses éveillent longuement des échos: c'est un train de houille venant de la Ferté-Alais qui est attaqué à la hauteur de Clercy-Guigneville. Pas de victimes, mais les deux voies sont coupées et la machine indemne vient se garer à Boutigny où elle reste la nuit et le jour suivant. La gare de Malesherbes est attaquée le même jour ainsi que celle de Maisse et de la Ferté-Alais. Les dégâts matériels sont assez importants.

Quelques jours après, les allemands installent un centre de ravitaillement d'essence à la gare de Boutigny. Des camions stationnent jour et nuit sous les ombrages du pays. Les village de Boutigny, qui n'avait jamais été occupé, est envahi de “feldgrau” qui, cependant, se comportent à peu près correctement. On remarque la fatigue des conducteurs de camions et l'énervement de tous. On sent que la guerre se rapproche de nous. Les habitants domiciliés près de la gare sont affolés par le danger couru en présence de ce train d'essence et d'huile; ils fuient au passage des avions alliés, ce qui se produit plusieurs fois par jour. Les allemands d'ailleurs ne paraissent pas très rassurés et s'empressent de se cacher prudemment à ces moments sous les arbres du parc de Bélesbat.

Début août… des soldats allemands s'installent fréquemment aux carrefours routiers: à D'huison, au transformateur de Vayres et au pont de Boutigny et, sans connaître un traître mot de français, contrôlent nos papiers… où la présence d'une photo leur suffit!! Ils ont l'air “désabusés” et nous questionnent ainsi: “Vous… pas terroriste??” — Nous leur répondons négativement et ils ajoutent “Gut… Allez”.

Les Américains ont percé en Bretagne… ils sont à Laval… Depuis le début du mois, les convois allemands, filent vers l'est en désordre sur la route nationale N°837, reflètent la panique |3| qui gagne l'armée ennemie. Les soldats démoralisés regardent constamment le ciel si lourd de menaces. Tout cela nous fait espérer la débâcle à brève échéance.

Jeudi 10 août. On parle de l'avance alliée comme ayant atteint Chartres et Orléans… Tout le monde s'attend à des événements imminents… Des camions allemands chargés de meubles et de matelas passent… Les soldats du train d'essence de Boutigny laissent entendre qu'ils ne se font pas d'illusions… Tous sont terrorisés par les avions alliés.

Vendredi 11 août. Les gens sensés se rendent compte que l'on a un peu exagéré hier. La radio n'annonce rien de sensationnel et reste muette sur la situation des armées. Les esprits sont pourtant très surexcités partout ce soir-là où l'on apprend que les cheminots seraient en grève à Paris. En effet, les trains ne passent plus… Des cyclistes venant de Paris par des itinéraires détournés annoncent que l'on quitte difficilement la capitale.

Samedi 12 août… la route nationale si animée tous ces temps-ci est déserte: plus de cyclistes, plus de camions. Dans la nuit du 11 au 12 un fort contingent de gardes mobiles et gendarmes ayant stationné dans le village, la présence d'uniformes français a effrayé les habitants de la route de la Ferté-Alais qui ont pensé à un barrage de la route nationale par des “Maquisards”!!

Un nouveau train d'essence, conduit par des Allemands, arrive à Boutigny.

Dimanche 13 août. Des avions mitraillent sans répit autour de nous par cette journée splendide… le soir une grosse formation de bombardiers défile très haut dans nos cieux… Elle attaque Corbeil… nous percevons le bruit lointain des explosions.

15 Août… C'est l'Assomption, mais les routes sont vides. Les commentaires vont leur train… et toujours, sans relâche… des avions à cocardes, des avions étoilés, passent au dessus de nous, parfois même en rase-mottes. Nous apprenons que le bombardement de la gare de Corbeil a été épouvantable.

Mercredi 16 août. Des soldats allemands passent à pied poussant devant eux un troupeau lamentable de vaches et de poulains; ils stationnent sous l'avenue du Château. D'autres campent dans le verger du moulin. Ils ont des charrettes et des chars à bancs comme véhicules!… La journée paraît longue… au loin par moment, on commence à entendre le canon gronder. Plus de lumière… pas de nouvelles, les journaux n'arrivant plus depuis plusieurs jours et les postes de T.S.F., où chacun est aux écoutes de la B.B.C. ne fonctionnant plus faute d'électricité. Les bobards circulent… |4|

Dans la nuit, nous sommes éveillés par trois ou quatre violentes explosions. On se met aux fenêtres… Au lointain, vers le Nord-Ouest, semble-t-il, on entend le bruit de remue-ménage d'une escarmouche… mitrailleuses et grenades… Nous sommes vraiment inquiets cette fois. Des traînards allemands passent individuellement, certains demandent à boire. Un voisin leur ayant refusé, deux d'entre eux boivent des rinçures dans un seau à ordures abandonné dans la cour!!

Jeudi 17 août. Avec le jour qui se lève radieux, nos craintes de la nuit semblent se dissiper… Tout tumulte ayant cessé, tout est très calme. Dans les dernières heures de la matinée, des gendarmes de la Police d'État, montés à motocyclette sont entrés dans une maison et ont demandé s'il y avait des Boches dans la région.

Puis vers 14 heures, comme une traînée de poudre qui s'enflamme, se répand la nouvelle: Des Américains sont à Boutigny… Ils sont là…

Une colonne composée de quelques automobiles blindées et de voiturettes de reconnaissance, précédées des gendarmes venus le matin, s'avance lentement sur la route (G.C.153) venant de Bouville, balançant leurs longues antennes comme de gros insectes noirs… Certains les prennent pour des allemands!… tant leur présence nous surprend et nous paraît impossible. Mais à la vue de l'étoile blanche, les habitants fous de joie se précipitent vers les véhicules et acclament les soldats. Ces derniers sont très jeunes et supérieurement équipés… Quelle joie de voir ces calmes et souriants visages anglo-saxons sous le lourd casque à filet. Ils ont l'air très fatigués et constamment sur le qui-vive, le doigt sur la détente de leurs mitrailleuses.

Ils vont attaquer la gare de Boutigny, pensons-nous immédiatement et enthousiasmés, sans se rendre compte du danger, tous les hommes à pied ou à bicyclette filent sur Boutigny… La colonne s'arrête un instant devant la porte de Bélesbat, un habitant donne des indications aux Américains… Tous brûlent de les aider… Les voitures blindées prennent position et les mitrailleuses commencent à bégayer, fouettant les échos de la vallée de leurs salves sèches.

Les Allemands surpris croient d'abord à une attaque de “terroristes”! Ils se réfugient dans la gare où ils se barricadent, d'autres sous le noyer de la cour de la Petite vitesse…

Une voiture blindée sur les voies, une autre au carrefour, prennent la gare et la place sous leur feu, un coup de canon de 37 est tiré dans la gare… Un Allemand est tué, deux autres blessés, un prisonnier est fait.

Des avions “Mustangs” survolent la gare et bombardent… des wagons stationnés à Maisse. |5|

Nombreux sont les civils qui, couchés le long des voitures américaines ou abrités au bord des murs du parc de Bélesbat, assistent, au péril de leur vie, à la bataille.

Puis les Américains, sans que nous saisissions pourquoi, rompent le combat et se retirent, laissant l'Allemand blessé et le prisonnier aux mains des Français présents qui les emmènent au château de Bélesbat. Le soir même ne sachant que faire de leur prise, les Allemands restant dans la gare toute proche, les prisonnier sera lâché!… Le blessé sera évacué quelques jours plus tard par les Allemands avertis.

La colonne Américaine reprenant le G.C. 153 va s'abriter une heure environ dans les bois au pied de la côte de Bouville où les habitants vont les fêter. Là, ils se reposent et se restaurent puis repartent, prennent la Route Nationale 449 et s'éloignent vers la Ferté-Alais acclamés encore par la population qui se croit définitivement libérée. Quelle est notre surprise lorsque nous voyons passer quelques heures après des camions allemands et que nous apprenons que ceux de la gare de Boutigny sont toujours là et que la plupart, ivres, se promènent dans Boutigny en fanfaronnant. Un dépôt de carburant saute à l'Est, assez proche.

La nuit qui suit est plus calme que la précédente et le 18 août, seuls quelques camions allemands passent sur la route; les bobards vont leur train. Vers le soir, des avions ronflent au dessus de nous et nous apprenons que la colonne américaine d'hier, venant de la Ferté, est passée à D'Huison-Longueville, Bouville, retournant vers sa base.

Samedi 19 août. Le canon a tonné au loin toute la nuit, mais le pays et les environs sont très calmes; les Allemands ont presque totalement évacué la gare de Boutigny.

Dimanche 20 août. L'effervescence croît… On attend les troupes américaines d'un moment à l'autre. On apprend que des colonnes sont passées à Boigneville, Gironville, que l'on se bat vers Malesherbes. Le canon tonne sourdement.

Lundi 21 août. La canonnade d'est rapproché… Il fait un temps maussade. Il semble que le combat se déroule sur le plateau entre Juine et Essonne. Des habitants montent sur le plateau de Cognempuis… ils voient au loin de la fumée et deux camions allemands qui brûlent sur la route nationale 837, non loin le cadavre d'un motocycliste feldgrau.

Un soir, sous la pluie, des canons allemands tractés stoppent au faite du parc de Bélesbat. On craint qu'ils ne se mettent en position et on aménage sa cave ou sa tranchée-abri pour s'y réfugier au besoin. Dans la nuit, l'électricité absente depuis plusieurs jours, fonctionne quelques heures. Tout est calme, puis, de bon matin, la bataille renaît toute proche… coups de canon, rafales de mitrailleuses… On voit des Boches descendre du plateau par le vieux chemin de Pithiviers, harassés, traînant des caisses |6| de grenades; des avions régleurs de tir, étoilés, les survolent. On entend siffler des obus au dessus de Boutigny puis éclater vers Rivière. Plusieurs salves sont tirées. Deux voitures passent pleines de soldats gris, elles font demi-tour dans les bois de Laroche… repassent; les hommes traqués, le fusil au poing, le visage mauvais sous leur casque d'acier, ont l'ait furieux. Ce sont les derniers qui passeront à Vayres.

Vers deux heures, en quelques instants, les Allemands qui avaient pris position à Boutigny évacuent le village. Tout se calme brusquement. On apprend coup sur coup que les Américains sont à Gironville, à la Ferté-Alais, à Mondeville… Nous sommes pratiquement libérés. Le canon aboie toujours au loin… On s'attend à voir des chars amis surgir d'un moment à l'autre et on s'installe au bord de la route!

Il fait un temps superbe… Les plus pressés vont à Maisse où, au milieu de l'enthousiasme délirant de la foule, la formidable armée américaine commence à défiler, tandis que des avions d'observation passent au dessus des toits, salués par des applaudissements fous. Les soldats alliés, noirs de poussière, émergent des tanks et saluent en souriant… Les cloches sonnent.

23 août. Aujourd'hui c'est fête. On s'attendait ici que passent des Américains pour pavoiser. Mais rien encore sur la route nationale 449. Enfin, vers 9 heures, deux Jeeps de la Military Police passent… Aussitôt les trois couleurs surgissent partout et la vieille “Clémentine Pierre” tinte dans le matin ensoleillé… Les maisons se vident… Tous, à bicyclette, en char à bancs, à pied, vont voir, à Maisse ou à la Ferté, leurs libérateurs et restent émerveillés devant cet extraordinaire déploiement de forces mécanisées et conquis par l'amabilité souriante des Yankee.

On porte des tomates, des fruits et… de l'eau-de-vie aux soldats alliés qui sourient et offrent inlassablement des cigarettes et des conserves. Les bosquets, les rues sont imprégnés de l'odeur parfumé du tabac américain.

Des avions de reconnaissance et d'observation atterrissent dans un champ à Courdimanche, grosse attraction… L'un des sous-officiers aviateurs fait des baptêmes de l'air!

24 août. Les soldats américains patrouillent dans les champs et les bois… Sur notre route, circulation à peu près nulle. L'après-midi, le Président du Comité de Libération, Gaston Bertaux, boulanger de la commune, réunit toute la population devant la Mairie et lit la déclaration des F.F.I. en présence de l'enseigne de vaisseau de Remusson d'Hauteville, chef de secteur F.F.I. [Correctif manuscrit en marge: C'est l'enseigne de vaisseau de Remusson d'Hauteville qui a lu lui-même la déclaration des F.F.I.] Tous entonnent la Marseillaise, les membres des F.F.I. de la commune vont boire ensuite un vin d'honneur. |7|

Le premier train de service est passé à Boutigny, sa vieille machine de manœuvre pavoisée avec de grands drapeaux.

25 août. Plusieurs compagnies du Génie viennent stationner dans nos bois. Sans arrêt, les camions chargés de pièces de pont et de barques arrivent et partent dans des nuages de poussière. Personne ne travaille… nous passons nos journées avec les Américains dans les bois. Ils resteront là plusieurs jours puis partiront progressivement et le mardi 29 août il ne restera plus dans les bois que d'innombrables emballages vides “Rations K”, des paquets de cigarettes froissés et quelques boîtes à conserves.

Dès lors, il ne passera que très peu de soldats alliés ici. Vers la mi-septembre quelques Anglais, cantonnés à Bouville, viendront acheter des pommes de terres et des légumes et seront cordialement fêtés dans plusieurs familles.

Nous avons vécu des journées magnifiques que nous ne sommes pas près d'oublier

Vayres-sur-Essonne, le 10 Octobre 1944.


3b. Lettre d'envoi de ce rapport


[Tampon:] ARCHIVES DE SEINE-et-OISE — Propriété Publique — 262


  • Vayres s/ Essonne, le 20 Novembre 1944.
  • Cher Monsieur,
  • J’ai bien reçu mon petit sac. Je vous prie de m’excuser si je vous ai fait attendre le petit envoi ci-joint…. Cela était fait depuis longtemps… mais c’est “ma dactylo” qui n’en finissait pas!!
  • Je vous ai joint quelques journaux locaux et ma feuille de réquisition — comme pièce authentique. Je mets au point l’inventaire des monuments ayant subi des dégâts par faits de guerre.
  • Veuillez agréer, cher Monsieur, l’assurance de mes bien dévoués sentiments.
  • [signé:] Roger Bailly


3c. Document joint (Avis de réquisition de Bailly en date du 7 juillet 1944)


[Tampon:] ARCHIVES DE SEINE-et-OISE — Propriété Publique — 263


  • Département de Seine-et-Oise — Arrondissement de Corbeil — Canton de La Ferté-Alais — État français — Mairie de Vayres-sur-Essonne — par Boutigny (S.-et-O.) — Le…… 19……
  • Ordre de réquisition
  • En vertu d’une délégation délivrée par Monsieur le Préfet de S et O, monsieur Bailly Roger, demeurant à Vayres, est requis pour la construction d’abris le long des routes.
  • À Vayres le 3 Juillet 1944 — Le Maire, [signé:] Vendran — [Tampon:] Mairie de Vayres-sur-Essonne (Seine-et-Oise)
1)
SHAEH 70 (2000) 3.
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