— Voici: Homme vertueux dans une cour corrompue, tolérant dans un siècle de fanatisme, religieux, le chancelier Michel de l'Hôpital se brouilla vite avec Catherine de Médicis, dont il ne voulait pas suivre la politique astucieuse et violente. Voyant son crédit diminuer de jour en jour auprès des grands, grâce aux intrigues du duc d'Albe, partisan de sanglantes représailles contre les protestants, il prit le parti de se retirer en 1568 dans sa terre de
Vignay, près
Champmotteux, qu'il tenait de la munificence de Henri II. Dans cette solitude, il se livra avec ardeur à la culture des lettres. C'est de Vignay qu'il écrivit ses épîtres latines aux pensées si nobles, dans la belle langue de Cicéron qu'il maniait si bien. La prière, l'étude, l'éducation de ses petits enfants, voilà les seuls soucis des derniers jours de sa vie. L'Hôpital survécut six mois à peine à là Saint-Barthélemy, obsédé par le fantôme.de cet horrible massacre qui lui arrachait souvent cette exclamation: “Excidat illa dies aevo!” Périsse à jamais ce jour néfaste pour l'histoire! II mourut au
château de Bel-Esbat, aujourd'hui Bellébat, près
Boutigny (
Seine-et-Oise), propriété de
M. Émile Allez, chez son gendre,
Hurault de Belesbat, qui fut par là suite autorisé à ajouter à son nom patronymique celui de l'Hôpital, le 13 mars l573.