Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

Outils pour utilisateurs

Outils du site


a.glodebesse

Antoine Glo de Besse (1751-1825)

Famille

  • Jean-Antoine de Glo de Besse/Besses, né le 15 octobre 1751 à Besses, hameau de la paroisse de Silhac (Ardèche), et baptisé le surlendemain, était le fils de Suzanne-Catherine Malet et de l'avocat François de Glo de Besse/Besses (1710-1799), d'une famille noble du lieu encore représentée de nos jours.
  • Il était le treizième des quinze enfants de ce couple.
  • Il mourut à Versailles le 28 avril 1825, à l'âge de 73 ans, et fut inhumé le surlendemain au cimetière de Viroflay (Yvelines) laissant un legs en faveur des pauvres de cette paroisse.

Carrière

  • Études classiques chez les Jésuites au collège de Tournon (Ardèche).
  • D'abord militaire
  • Ordonné prêtre en 1780 (?).
  • Curé de la paroisse de Notre-Dame de Maisse (1785-1792)
    • La cure de Notre-Dame de Maisse était vacante depuis la disparition du curé Dehauport qui signe le registre pour la dernière fois le 23 décembre 1777, remplacé après cela par le curé de la paroisse voisine de Saint-Médard de Maisse, Hutteau, qui signe comme “desservant” à partir du 13 janvier 1778 et jusqu'au 16 décembre 1784. Glo de Besse ne signe qu'à partir du 18 mars 1785.
  • Premier maire de Maisse en 1790.
  • Renonce à la prêtrise en 1792.
  • Se retire à son hameau natal de Besses (1793-1795)
  • Professeur de commerce et d'agriculture à l'Institut de Paris (v.1795)
  • Professeur d'Histoire naturelle à l'École de Besançon (1796-1802)
    • Professeur marquant de Charles Nodier.
  • Procureur général (intendant) du Lycée de Besançon (1802-1804)
  • Curé de Viroflay (Yvelines)
  • Chanoine honoraire de la cathédrale de Versailles.
  • Aumônier du collège royal de Versailles.

Documents

  • Naissance en 1751 à Silhac (Ardèche) — AD07 BMS/314/0.

  • Curé et premier maire de Maisse en 1730 — AD91 4E/1871.

  • Glo de Besse, professeur de Charles Nodier — Antoine Magnin, “Nodier et l'École centrale: De Besses”, in Charles Nodier naturaliste. Ses œuvres d'histoire naturelle publiées et inédites, Paris, A. Hermann et fils, 1911, pp. 40-44.
    • § 2. Nodier et l'École centrale: De Besses
    • Rappelé par son père, Nodier quitte Novillars en octobre 1794 et revient à Besançon continuer ses études sous la surveillance paternelle1).
    • La création de l'École centrale du département du Doubs, en 17952), va permettre à Nodier de compléter, en suivant un enseignement méthodique, ses connaissances scientifiques, particulièrement en mathématiques et en histoire naturelle.
    • L'École centrale avait été installée, par arrêté du 23 floréal an III (12 mai 1795) dans les bâtiments de l'ancien collège des Jésuites, le Lycée actuel; l'enseignement y était donné dans dix cours publics dont les professeurs étaient: Debesses, pour l'histoire naturelle; Demeusy, les mathématiques; Guillemet, la physique et la chimie; Briot, puis J. Droz, les belles-lettres; J.-J. Ordinaire, la grammaire générale; Proudhon, la législation, etc. 3)
    • Nodier s'intéressa non seulement aux sciences naturelles, mais aussi aux mathématiques; il écrit à Pertusier: “Deis travaille à l'histoire naturelle et il pourra bien être un Pline quand je serai un Newton” (VI,942); et plus tard, le 20 nivôse an VII: “j'apprends les mathématiques et mon arithmétique est déjà finie” (VI, 969.) |41|
    • Mais c'est l'enseignement de Debesses et son influence sur Nodier que nous devons examiner surtout dans cette étude sur Nodier naturaliste.
    • La commission de l'Ecole, dont Girod-Chantrans faisait partie, avait eu beaucoup de peine à trouver un professeur d'histoire naturelle; le seul candidat qui s'était présenté au concours, le 4 pluviôse an III, le citoyen Léglise, avait été jugé insuffisant; un autre inscrit avait fait défaut; devant cette disette de candidats, le jury avait cru devoir demander un professeur au Ministre de l'Intérieur qui lui désigna Jean-Antoine Debesses, professeur à l'Institut de Paris, comme très capable de remplir ces fonctions 4); le jury accepta cette proposition et Debesses fut ainsi nommé, sans concours, professeur d'Histoire naturelle (13 floréal an IV — 2 mai 1796.)
    • Jean-Antoine de Glo de Gesses dit Chonel, était un personnage très remuant, d'un caractère bouillant, courageux et actif, — nous apprend une biographie manuscrite 5), — et dont l'existence a été, en effet, très mouvementée; né le 15 octobre 1754, à Besses, commune de Silhac (Ardèche), il tait ses études classiques chez les Jésuites au collège de Tournon; embrasse d'abord la carrière militaire, puis l'état ecclésiastique (1780); à la Révolution, partisan des nouvelles idées, il renonce à la prêtrise (en 1792) et se retire à Besses; la tourmente un peu apaisée, il vient à Paris, vers 1795, où il professe, comme il a été dit, plusieurs cours à l'Institut; il séjourne ensuite à Besançon, comme professeur à l'École centrale, puis comme procureur général du Lycée, de 1796 à 1804; en février 1804, il rentre dans la carrière ecclésiastique, comme aumônier du Lycée de Versailles, puis comme |42| curé de Viroflay (Seine-et-Oise) où il meurt, le 28 avril 1825.6)
    • De Besses, très zélé, très actif, s'occupa beaucoup de son enseignement à l'École centrale et de l'organisation du jardin botanique qu'il avait installé dans une partie des jardins du Collège7).
    • Son cours, bisannuel, qui avait lieu tous les jours pairs, à 10 heures du matin, et les démonstrations au jardin botanique qui le complétaient, avaient obtenu un grand succès; Droz en donne l'attestation suivante.
      • L'enseignement de Debesse était aussi agréable que compréhensible, et ce genre de mérite lui attirait de nombreux auditeurs. Ses leçons avaient lieu le plus souvent en plein air, en face de la nature, selon l'expression de François Neufchâteau. La minéralogie et la zoologie lui étaient moins familières que la botanique; aussi cette dernière science faisait le sujet privilégié de ses travaux au jardin botanique, il montrait la certitude de l'observateur sérieux. Dans sa chaire, la parole et le crayon suppléaient à l'absence de la nature, et, dans les deux cas, ses exposés comme ses discussions brillaient par la logique, autant que par l'élégance et la clarté. Il professait avec goût, et son zèle témoignait d'un grand amour de la science. Ce sentiment se manifesta de la façon la moins équivoque dans les labeurs qu'il entreprit pour mettre son appareil de culture au niveau de son enseignement. Mais ses soins échouèrent devant l'indifférence et les mesquines économies de l'administration8).
    • Le cours était aussi complété par des excursions botaniques9); ajoutons que De Besses avait préparé une Flore du |43| département du Doubs, d'après l'herbier de Girod de Chantrans, mais cet ouvrage n'a pas été publié.
    • Tel est l'enseignement que Nodier suivit à l'École centrale et dontt il profita assurément, bien que sa spécialisation précoce dans l'entomologie, — science moins familière à De Besses que la botanique, — ne lui permit peut-être pas d'en retirer le même profit. Au surplus, on a conservé le souvenir du brillant examen que Nodier soutint à la fin de son année d'études.
      • L'élève le plus distingué de son cours était Ch. Nodier. Dans le premier compte rendu des examens publics, il avait émis en entomologie des opinions tellement savantes ou avancées, que le jury, dans l'emburras, ne put les accueillir que sous réserves. Il est juste d'ajouter qu'il devait cette supériorité aux soins particuliers de Girod de Chantrans. (XXXVI, 116, note.)
    • Ne conviendrait-il pas d'y associer le nom de Luczot, son collaborateur, son ami, son condisciple, puisqu'il suivait aussi les cours de De Besses? Voici, en effet la liste des auditeurs, conservée dans les Archives du Doubs.
    • Levasseur, directeur du génie; Giraud, officier du génie; Dangel, adjoint du génie; Luxot (sic), ingénieur; Compagnie, Petitpierre, Ordinaire cadet, Gardet, Loriot, Charles, Plantain, Clerc, officiers de santé; Dey (sic), Nodier jeune, Camus, France, Guillaume, Mathieu, Perrin, Ménétrier, Prost, Besson, étudiants, Le Cloux, élève médecin.
    • Ordinaire cadet est Désiré Ordinaire (1773-1847, qui fut professeur d'histoue naturelle à la première Faculté des sciences de Besançon (1810-1815);
    • Loriot est probablement Pierre-Alexis Loriot (1753-1823), médecin, pharmacien, botaniste, dont nous parlerons dans nos Botanistes bisontins.
    • On a vu plus haut qu'un autre camarade et ami de Nodier, Deis, étudiait aussi avec passion l'histoire naturelle. |44|
    • En résumé, Nodier doit moins à De Besses qu'à Girod de Chantrans et qu'à Luczot; De Besses était surtout botaniste; et si Nodier profita des leçons de l'École centrale dans cette branche de l'histoire naturelle pendant ses excursions dans les Vosges et le Jura, pendant son professorat à Dole, et dans ses promenades aux environs de Paris ou dans son voyage en Écosse, il délaissa assez tôt la botanique pour s'intéresser presque exclusivement à l'entomologie.
  • Ragots rapportés à l'abbé Grégoire en 1802 — Lettre de Flavigny, évêque de Vesoul, ancien évêque de Haute-Saône.
    • Éditée par Georges Gazier, Mémoires de la Société d'Émulation du Doubs 8 (1906) 409-410.
    • Flavigny à Grégoire.
    • Vesoul, 23 fructidor an X (10 septembre 1802).
    • Citoyen sénateur et cher Collègue,
    • (…) Il y a environ trois mois que je vous écrivis au sujet de notre ami Tribouillet, au sort duquel vous voulez bien prendre part. Je vous priais d'employer votre crédit pour lui obtenir une des trois places qui sont à la nomination du gouvernement dans les lycées que l'on va organiser. J'aurais désiré qu'il pût en obtenir une dans le lycée de Besançon ou de Dijon. Votre voyage précipité ne vous a pas permis de vous en occuper alors. Je viens vous renouveler mes sollicitations en sa faveur.
    • Je sais à la vérité que Monsieur le préfet du Doubs et M. l'abbé Millot s'intéressent pour les citoyens Devoz, professeur de belles-lettres, Besse, professeur d'histoire naturelle et Guillemet, aussi professeur à l'Ecole centrale de Besançon, afin de faire nommer le citoyen Devoz à la place de proviseur, Besse à celle d'économe et Guillemet à celle de censeur. Le citoyen Devoz, âgé d'environ 30 ans, n'a professé les belles-lettres que depuis à peu près quatre ans. Le citoyen Besse, âgé d'environ 52 ans, professe depuis six ans, et j'entends dire qu'il ne sait pas sa langue. Au sujet du citoyen Guillemet, âgé d'environ 36 ans, et marié pour raison à une comédienne, il est bon pour professer encore, la philosophie, du moins la spéculative, mais en faire un censeur!
    • Ne vous paraîtrait-il pas, comme à moi, que pour les places de proviseur et de censeur des classes d'un lycée, il serait assez convenable de nommer des personnes qui aux talents réuniraient l'expérience, que l'on ne peut guère avoir qu'après de longues années de services.
    • Mais il y a une autre observation que je trouve plus décisive. On ne peut se dissimuler que, pendant la Révolution, la licence et l'irréligion n'aient dépravé étonnamment l'esprit et le cœur d'un grand nombre de citoyens et que la jeunesse se trouve aujourd'hui, pour ainsi dire, sans principes de religion et de moralité. Si l'on veut remédier à de si grands maux, il est de toute nécessité de placer à la tête des maisons d'éducation des sujets en état de renouveler les mœurs et de répandre les principes de religion dans les cœurs des jeunes gens. C'est cequ e très peu de laïcs de nos jours s'empresseraient de faire. (…)
  • Église Saint-Eustache de Viroflay — Carte postale Eugène Malcuit n°3048, vers 1908.

  • Inhumation à Viroflay en 1825 — AD78 4E/4245 et 5Mi/1008.

  • Legs aux pauvres de Viroflay entériné en 1826 — Bulletin des lois du royaume de France 8/5 (juillet-décembre 1826) 85, n°3540.

Archives

Archives nationales

Archives départementales du Doubs

  • AD19 L/386 — Lettre du ministre de l'Intérieur recommandant Glo de Besse comme enseignant.

Archives départementales de l'Essonne

Archives départementales des Yvelines

Bibliographie

  • Jean-Antoine de Glo de Besse, “Plan d'Enseignement”, Cours d'Histoire naturelle, an IX, pp. 10-16.
  • Bulletin des lois du royaume de France 8/5 (juillet-décembre 1826) 85, n°3540.
    • N.° 3540. — Ordonnance du roi qui autorise l'acceptation du Legs universel, évalué à 2000 francs environ, fait par le sieur Antoine de Glo de Besse aux pauvres de la commune de Viroflay (Seine-et-Oise). (Saint-Cloud, 14 Juin 1826.)
  • Séraphin Droz, Recherches historiques sur la ville de Besançon. Collège (2 volumes, 1868-1869), Besançon, Charles Marion, t. 2, 1869.
  • Georges Gazier, “J.-B. Flavigny évêque constitutionnel de la Haute-Saône. Sa correspondance avec Grégoire et dom Grappin (1795-1802)”, Mémoires de la Société d'Émulation du Doubs 8 (1906) 330-412 spéc. 409-410, n°XXX (10 septembre 1802).
  • H. Duhaut, “Le Lycée de Versailles (1815-1860) (suite)”, Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise 11 (1909) 228-256, spéc. 234.
    • 1825. Le 28 avril, le Collège conduisait à sa dernière demeure son aumônier, Antoine de Glo de Besse, âgé de soixante-treize ans.
  • Antoine Magnin, “Nodier et l'École centrale: De Besses”, in Charles Nodier naturaliste. Ses œuvres d'histoire naturelle publiées et inédites (X+347 p., extrait des Mémoires d'Émulation du Doubs 4 (1909) et 5 (1910) et du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 20), Paris, A. Hermann et fils, 1911, pp. 40-44.
  • Antoine Magnin, “De Besses”, in Botanistes bisontins (?).

Dictyographie

1)
Note de Magnin — Des biographes le font envoyer à ce moment à Strasbourg, pour y apprendre le grec sous la direction du fougueux terroriste, l'ex-capucin Euloge Schneider; d'autres placent ce voyage, à la fin de 1703; cf. Nodier, Euloge Schneider (éd. Renduel, VIII p. 52, 57, 67); Mme Mennessier-Nodier, VIII, 20; M. Michel Salomon. XIX, 15 et note (1), p. 18.
2)
Note de Magnin — Les Écoles centrales ont été créées par décret de la Convention du 25 février 1795; voy. Droz, XXXVI, 51.
3)
Note de Magnin — Les biographes de Nodier ne citent ordinairement que J. Droz, son parent, parmi ses professeurs à l'École centrale; voy. Mme Mennessier-Nodier, VIII, 33, etc.
4)
Note de Magnin — “Ce citoyen avait professé le commerce et l'agriculture à l'Institut de Paris et avait des attestations des professeurs les plus instruits d'histoire naturelle, de chimie et de minéralogie.”(Lettre du Ministre de l'Intérieur; Archives du Doubs, liasse L, 386).
5)
Note de Magnin — Communiquée par des membres de sa famille (in litt., 1895).
6)
Note de Magnin — Je donne une Notice biographique plus complète de De Besses dans mes Botanistes franc-comtois (en préparation). — Note de Bernard Gineste, 2023 — Il y a là une erreur de Magnin: Glo de Besse fut d'abord curé de Viroflay, puis aumônier à Versailles où il mourut le 28 avril 1825, avant d'être inhumé le surlendemain dans son ancienne paroisse.
7)
Note de Magnin — Voyez sur ce Jardin botanique Droz, XXXVI, t. II, p. 104-108 et Archives du Doubs, liasse L, 386; voy. aussi mon Histoire des jardins botaniques de Besançon (en préparation, et dans Soc. Émul. du Doubs,1890, 1895 (9 fév.), 1905, etc.
8)
Note de Magnin — Droz, XXXVI p. 113-116. Voy. aussi le Plan d'Enseignement que De Besses a publié, an IX (Cours d'Histoire naturelle, p. 10 à 16).
9)
Note de Magnin — Voy. De Besses, Plan d'Enseignement…, an IX, p. 12.
a.glodebesse.txt · Dernière modification: 2023/09/15 05:23 de bg