Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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chateau:farcheville

Château de Farcheville

Notule

Dénominations

  • Château de Farcheville.

Bref historique

  • Construction du château en 1291 par Hugues II de Bouville, baron de Milly et chambellan de Philippe le Bel.
  • La chapelle est mentionnée dès 1321.
  • Le domaine passe en 1407 dans les possessions de la branche de Châtillon-sur-Loing de la maison de Coligny, plus tard protestante, et y demeure plus de deux siècles.
  • Château pillé et saccagé trois fois entre 1567 et 1576, et remis en état entre 1578 et 1604.
  • Achat de la seigneurie en 1637, par Maximilien Jappin, conseiller et secrétaire du roi.
  • Elle passe en 1741 à Vincent Michel Maynon, président de la quatrième chambre des enquêtes au Parlement de Paris.
  • Démolition d'environ la moitié des arcs de l'enceinte et d'une partie des créneaux sous la Révolution française, époque à laquelle le pont-levis est déjà disparu et les fossés rendus à la culture.
  • Travaux non documentés dans la seconde moitié du XIXe siècle.
  • Remise à voitures bâtie en 1858 sur des dessins de l'architecte Alphonse Adam.
  • Grosse campagne de restauration à partir de 1899.
  • Importantes restaurations dans les années 1980.

Seigneurs, propriétaires, résidents

  • Hugues II de Bouville (1291-…)
  • Occupation anglaise (…-1360)
  • Charles de Bouville (…-1396)
  • Sa tante Isabeau de Bouville (1396-…)
  • Famille de Chastillon (1407-…)
  • Charles III de Chastillon (…-1604)
  • Philiberte de Chastillon (…-1637)
  • Étienne Japin (1637-…)
  • Vincent-Michel Maynon (1741-1794…)
  • Sa belle-sœur Adélaïde-Agnès-Elisabeth Bouvard (1805-…)
  • Élisabeth-Françoise Bouvard de Fourqueux marquise de Baliviére (1812/1813-…)
  • Sa fille vicomtesse de Bonneuil (1839-1840-…)
  • Félix-René vicomte de Chabenat de Bonneuil et Marie-Antoinette-Élisabeth Lecornu de Balivière son épouse, Élisa-Françoise Bouvart de Fourqueux marquise de Balivière veuve de Benjamin Pierre Aimé Lecornu de Balivière (….-1842)
  • Jacques-Henri Thirouin (1842-1878) et Flore Pauline Corpechot son épouse (1842-1897)
  • Georgette-Marie-Pauline Thirouin (1897-1926…) fille de Georgette épouse d'Édouard-Victor Bartaumieux et et Marie-Louise Thirouin épouse d'Alfred-Émile Robert (1897-1910).
  • Françoise Barthaumieux (1926-†1959) épouse de Pierre Rainal (1926-†1961).
  • Jean Chalopin (1987-2006)
  • Yellowstone Club World (2006-2006)
  • Danika Investments Limited (goupe d'investisseurs irlandais) (2006-2009)
  • François Bouniol pdg de la holding Clinalliance (2009-…)
  • Sa fille Sophie Bouniol et son époux suédois Conny Karlsson (…-…)

Sources

Archives

  • Archives privées de Farcheville.
  • Archives départementales des Yvelines, séries J et L.
  • Archives départementales des Yvelines, J 2102.
  • Archives départementales de l'Essonne, série B.
  • Archives nationales, série JJ, Minutier central
  • Bibliothèque nationale, Manuscrits, fonds Baluze, ms. 54, fol. 196. Ibid., fol. 188.
  • Service des archives économiques et financières (Savigny-le-Temple), 5A-284/1 (Fonds Jean Fourastié): “Prix, Domaine de Farcheville (1788-1812): livres de recettes et dépenses”. 1788–1812

Iconographie

  • Crisbly (pseudonyme d'un contributeur), “Château de Farcheville” (photographie prise le 24 octobre 2011 et téléchargée sur Wikicommons), 2011.

Bibliographie

  • Dom Basile Fleureau, “”, Antiquitez de la ville et du duché d'Estampes avec l'histoire de l'abbaye de Moriguy et plusieurs remarques considérables qui regardent l'histoire générale de France, Paris, Coignard, 1683, pp. .
  • Jules Viard, Registres du Trésor des Chartes. Tome III: Règne de Philippe de Valois, Paris, Archives nationales, 1978.
  • H.-P. Eydoux, Les monuments méconnus. Paris et Île-de-France, Paris, 1975, pp. 227-237.
  • E. Lefèvre-Pontalis, “La peinture historique du Palais royal d'Étampes (1307) avec un appendice sur les peintures de Farcheville (1304)”, Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais 26 (1908) ?-?.
  • Jean Fourastié, “Les comptes du domaine de Farcheville (1788-1812-1814) situé à Bouville (Seine-et-Oise)”, Bulletin de la Société d'histoire moderne 8 (janvier-février 1956) 1-10.
  • A. Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Île-de-France, XIème-XIIIème siècles, Nonnette, Créer, 1983.
  • Julia Fritsch, “Essonne, Le château de Farcheville”, Bulletin monumental 146/1 (1988) 40-41.
  • J. Mesqui, Île-de-France gothique, t. II: Les demeures seigneuriales, Paris, Picard, 1988.
  • J. Fritsch, “À propos de l'abolition des signes de féodalité”, Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France 41 (1990) 223-233.
  • Julia Fritsch, “Le château de Farcheville”, in Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Île-de-France (13 cm sur 25, 750 p., plus de 500 illustrations: gravures, plans et photos, plus de 1000 monuments étudiés et décrits, atlas de cartes, nombreux plans de villes et de monuments, 60 contributeurs, ISBN 978-2010168116), Paris, Hachette, p. 261.

Dictyographie

Brouillon d'une future page

  • J. B., ““Moi-même j'ai relevé des traces dans la neige”, Le Journal 17328 (30 mars 1940) 2.

“Moi-même j'ai relevé des traces dans la neige

NOUS DIT, AU COURS D'UN PATHÉTIQUE ENTRETIEN

LA FEMME DU GARDE-CHASSE ASSASSINÉ

PAR LES BRACONNIERS DANS LES BOIS DE VAYRES

— «A la Colite du Parco, m'a renseigné le cantonnier à qui je de- mandais de m'indiquer la demeure de Verglas, le garde-chasse assassiné par des « bracos ».

La maison n'est qu'un pavillon d'angle de fa vaste enceinte du do- maine de Farcheville. Farcheville c'est le château, tel qu'en 1291 le fit bâtir Hugues II de Bouvjlle, chevalier et intendant de Philipe le Bel.

Aussi “bien, au pavillon de « la Corne du Parc », n'ai-je trouvé que le fils de Verglas. Dix-sept ans, mais attardé dans sa croissance par une infirmité de naissance. Il ne parle pas de son père comme d'un absent pour toujours. Il dit, avec un calme innocent :

— On l'a retrouvé dans l'eau, la moitié de la figure hachée par le plomb de chasse. Mais maman va vous parler elle est au château.

L'actuelle châtelaine, la mère de M. Reynal, le propriétaire, a l'ac- cueil affable :

— Ce crime nous a tous boulever- sés, raconte-t-elle, et le pays en est tout retourné. H va y avoir un siè- cle que ma grand-mère avait acheté ce château. Eh ! bien, depuis le vivant de la pauvre femme, jamais, à des lieues à la ronde, il n'y avait eu de meurtre. Maintenant, ici, j'ai peur.

Et d'évoquer l'histoire des oubliet- tes où la grand-mère, en 1843, dé- couvrit des squelettes. Les ossements ont disparu, mais l'oubliette existe toujours dans les fondations même de la Tour. du Couchant.

Avais-je besoin de cette visite pour sentir ici l'atmosphère tragique, mais plus encore étrange, de cè drame des champs et des bois ? Me voici devant Mme Verglas. Petite, noire de cheveux autant que de ses vêtements de deuil, elle parle,

d'abord volubile, de l'enquête, des inspecteurs de la police mobile qui sont encore venus l'entendre le matin même de l'enterrement de la vic- time.

— On viendra me prendre demain matin — aujourd'hui — à 8 heures.

La levée du corps aura 1 ieu à 9 heures, au cimetière de Vayres- sur-Essonnes, puis, à 11 heures, au pays de ses parents, à Surchamp, près de Nemours, la cérémonie reli- gieuse.

Nous sommes revenus dans son petit logis, dans le pavillon d'an- gle. L'évocation de l'apparat funè- bre tout à coup a rompu sa maîtrise de soi. Elle sanglote,

Verglas, lors de l'autre guerre, fut un glorieux soldat. Médaille mili- taire, croix de guerre, une blessure, trois citations.

Un homme courageux.

« Toujours volontaire, pour tou- tes les missions, commente sa femme dans les larmes.

— Un garde-chasse parfait, m'a déjà dit tout à l'heure la châtelaine.

Il vous préparait, à volonté, le ta- bleau que vous souhaitiez : vingt, trente lièvres, selon la commande et le nombre de fusils. Et pourtant son terrain de surveillance était im- mense : tous les bois de la fédéra- tion de la plupart des propriétai- res des environs, qui l'avaient en- gagé voici deux ans.

On imagine Verglas, marchant à longueur de journée, à travers la forêt aux vallonnements pavés de ces rochers qui font l'attrait des entours de Fontainebleau pour les alpinistes parisiens.

Il n'avait ni horaires, ni itinéraires fixes, répond sa femme à l'une de mes questions. Il faisait son service comme il l'entendait, en homme de devoir. Il était même sévère, je le reconnais, mais comme on l'a pré- tendu, pas à verbaliser par exemple

contre un militaire en permission qui tire un lièvre au lieu du lapin qu'il est seulement permis de chasser.

Elle s'interrompt, tamponne de son mouchoir ses yeux rougis :

— Il m'a quittée vers 7 h. 15 le ma- tin. Je l'attendais pour le déjeuner, à midi. Le lendemain, avec les gendar- mes, j'ai relevé ses traces, j'ai suivi la piste dans la neige. Le sol était gelé jusqu'à quarante centimètres de profondeur. C'est pourquoi, à mon sens, les assassins l'ont jeté à l'eau parce qu'ils ne pouvaient pas l'en- terrer.

Les policiers ont déjà demandé à Mme Verglas si elle connaissait à son mari des ennemis :

— Non, je n'en connaissais pas.

Ecur moi, d'ailleurs, ce ne sont pas des gens d'ici qui ont fait le coup.

Plutôt des étrangers — elle veut dire étrangers au pays — surpris, sans doute, en flagrant délit. Moi-même, en suivant ses traces, j'ai vu, dans les taillis, des pièges qui ont dû le con- duire jusqu'aux braconniers.

Il n'en reste pas moins que la ri- gueur, plutôt intransigeante, de Ver- glas dans l'exercice de ses fonctions, avaient pu lui valoir de ces inimi- tiés qui ne désarment pas. Il n'allait jamais au café, autant par goût vo- lontaire pour la solitude que par naturelle sobriété. Nombre de « bra- cos » du coin qui, eux, fréquentent les estaminets, avaient, aussi, été ses victimes. La liste en est longue de ceux-là, qui, jugés et condamnés sur des rapports du garde, doivent faire aujourd'hui, chacun, l'objet de par- ticulières investigations. Leur cas étudié, leur responsabilité écartée, alors on pensera à ceux que Mme Verglas appelle des étrangers. Et des étrangers passent rarement inaperçus dans des villages comme Bouville, voire comme Vayres-sur-Essonne. —

J. B.

chateau/farcheville.txt · Dernière modification: 2023/07/03 01:52 de bg