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En guise d'épilogue : Le Terrier de Marcoussis, ou Livre d'Heures de l'amiral de Graville, illustre au gré de ses exceptionnelles vignettes enluminées la vie quotidienne dans le domaine de Marcoussis à la fin du XVe siècle. On y découvre le château mais aussi la héronnière, les étangs poissonneux, les viviers, l'élevage des faucons et des faisans. La localisation du Terrier de Marcoussis est à ce jour inconnue, depuis la publication d'une monographie par le comte Durrieu en 1926, reproduisant en noir et blanc les principales vues. Toutefois, le musée Marmottan possède dans ses collections une enluminure provenant de cet ouvrage (ci-contre). Architecture Le château de Montagu, dessiné par Caspar Mérian en 1656 Extérieur et défenses du château
Aujourd'hui, le château est considéré comme l'une des plus belles réalisations du règne de Charles VI. Le château, d'aspect extérieur, a été moult fois représenté au cours des siècles. La première gravure du château qui nous est parvenue est aujourd'hui disparue ; cette image figurait dans le Terrier de l'Amiral de Graville en 1514. Heureusement pour nous, Paul Durrieu avait, avant la disparition de l'ouvrage en 1926, numérisé la plupart des pages. On apprend, grâce à cette iconographie, que les toits des corps de logis auraient pu être en deux pans et non en un seul appuyé sur les courtines. Les représentations vont se multiplier au XVIIe siècle, lorsqu'y sont emprisonnés les comtes de Condé et Conti, ainsi que leur beau-frère, le Duc de Longueville pendant la Fronde en 16501. Ainsi, grâce à Caspard Mérian en 1656, à Flamand en 1684, à Moithey en 1726 et à Sarrasin en 1779, nous savons que le château était disposé ainsi : quatre grosses tours, reliées entre elles par des courtines garnies de hourds, d'un chemin de ronde et de mâchicoulis avec une demi-tour circulaire en leur centre. Le bâtiment était entouré de douves. L'entrée Nord était assurée par l'ancienne tour de la Motte et l'entrée Sud par un donjon flanqué de deux grosses tours, ce qui n'est pas sans rappeler l'entrée du Louvre médiéval. En effet, le château s'inspirait de plusieurs grands châteaux de son époque : La Bastille dont Montagu avait été capitaine, le Louvre médiéval et le château du Duc Jean de Berry, le suzerain du fondateur. Agencement intérieur
Coté description intérieure du château, il y a beaucoup de zones d'ombres La première description dont nous disposons figure dans un pamphlet politique anonyme dirigé contre Montagu : “Le Songe Véritable”1, rédigé vers 1408 : aux alentours des vers 700, il est fait l'éloge du château qu'a fait construire Jehan. Les seules autres descriptions sont les inventaires que les seigneurs établissaient lors des travaux : le seul qui nous est parvenu dans sa totalité est celui de 16811, qui précise la disposition du château et les réparations entreprises. Deux autres descriptions se trouvent dans les “Confessions” de Jean-Jacques Rousseau en 1752 et dans l'inventaire fait pendant la Révolution Française1. Grâce tout cela, nous avons une petite idée de l'agencement des pièces : les logis Sud-Ouest étaient occupés par les gardes et les prisons, à l'Ouest les communs et les cuisines, au Nord-Ouest la double chapelle, et le restant par les appartements seigneuriaux avec une grande salle sur toute la longueur du logis Est. Les tours étaient occupées par des chambres avec cheminées. La tour Henri IV est, sans doute, la seule à posséder une “oubliette” : une pièce en sous-sol garnie de latrines avec un seul accès au plafond. La double chapelle était composée d'un rez-de-chaussé et d'un étage privé pour le seigneur, les murs peints d'une frise composée d'un fond rouge, de feuilles de courges, symbole de Montagu, et de la devise du fondateur6 : ILPADELT ( Ie L'ai Promis A Dieu Et L'ai Tenu ). Barbacane
La barbacane, appelée aussi le boulevard ou le châtelet, située au Sud du château côté Donjon, est l'une des parties les plus méconnues du château. Son aspect extérieur n'est connu que par les représentations cités plus haut : de hautes courtines non-couvertes avec des mâchicoulis, flanquées de deux tours, au Sud-Est et au Sud-Ouest. Celle au Sud-Ouest, transformée en chapelle en 18271, devait posséder un moulin à eau1. Sur le dessin de Flamand en 1684, nous pouvons observer que le mur du châtelet qui faisait face au château était en bois. (Ce qui est logique : si le mur était en pierre, les assaillants prenant la barbacane pouvaient se défendre ; si le mur était en bois, les assiégés pouvaient mettre le feu à la palissade et les assaillants en prenant le châtelet ne pouvaient plus s'en servir pour se défendre.) Deux entrées composées d'un pont-levis simple : une à l'Est et l'autre à l'Ouest. L'accès au château se faisait par la palissade. À l'intérieur, mais ce ne sont que des suppositions des corps de logis appuyés sur la courtine Sud avec cuisines, dortoirs et écuries. Alentours du château
Aujourd'hui, les alentours du château, de maintes fois remaniés, font partie du lycée horticole St-Antoine, propriété des Orphelins d'Auteuil. Dans l'Anastase, Perron de Langres nous parle de sept forges travaillant jour et nuit pour réparer les outils lors de la construction. Mais lors d'un sondage récent, en août 2018, les archéologues n'en ont pas trouvé trace. Louis Malet de Graville, grand “aménageur” du château l'a, au XVIe, doté d'un pigeonnier, d'une fauconnerie et d'un étang à poissons. Aujourd'hui, les bâtiments pour oiseaux ont disparu mais l'étang existe toujours dans le parc. De plus, Montagu avait construit “ L'Allée du Seigneur ” une route rectiligne reliant le château à la chapelle seigneuriale du monastère avec un pont, “ Le pont du Seigneur ” encore existant dans le parc. Sur la gravure de Mérian en 1656, on apprend que le château, dans l'optique des grands châteaux de la Loire, possédait des jardins à la Française et un embarcadère pour faire de la barque sur les douves. Les jardins, a, ont aujourd'hui été remplacés par les serres des Orphelins d'Auteuil. Quant à l’embarcadère, il vient d'être redécouvert lors du sondage d'Août 2018 : il se situe au milieu de la contre-escarpe Est et existait déjà à l'époque de Montagu, puisqu'il n'y a pas de coupure entre les parements. Sauvegarde des ruines
Subsistent aujourd'hui et sont protégés :
La tour du châtelet d'entrée, classée au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juillet 19847. La tour des oubliettes et terre plein d'arasement du château, classés au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juillet 19847 : Les caves voûtées du grand parc, de l'autre côté de la départementale 446, inscrites sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 19847.
La tour du châtelet d'entrée, classée au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juillet 19847. La tour des oubliettes et terre plein d'arasement du château, classés au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juillet 19847 : Les caves voûtées du grand parc, de l'autre côté de la départementale 446, inscrites sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 19847.