Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Jehan I de Baillon l'aîné, seigneur de Janvry

(1563-1567)

Septembre 2007

JP. Dagnot

Dans les deux premières chroniques sur Janvry et Marivaux, nous avons assisté à la naissance d'un domaine à partir des ruines occasionnées par la guerre de Cent Ans. La famille Vaultier, puis en raison de l'union avec les de Baillon, celle de Jean l'aîné, vont accroître Marivaux par des achats continuels et nombreux, tant du côté de la Forêt (avec érection en fief) , de Mulleron, Fresneau, Chantecoq, Invilliers, y compris à Janvry la seigneurie.

Rappelons la fin de la chronique de Marivaux où notre trésorier de l'épargne échange des rentes pour acquérir la seigneurie de Janvry. Cette chronique ne sera pas très claire en raison du nombre important d'actes, fastidieux si on les énumère, incomplet si on en traite une minorité … un choix fait à mi-chemin …

Donc Jean de Baillon depuis 1540, s'intéresse à Janvry et ses environs du fait que sa mère Philippe Vaultier était de la famille de ceux qui s'installèrent à Marivaux et que sur le plateau il n'y a pas, à cette époque de prétendants en mesure de le gêner. Il achètera à partir de cette date des terres, d'abord contigües au lieu, puis allant en s'écartant.

Il récupérera d'abord, les terres et bois de la Forest (la forest sur le plan ci-dessus) que nous détaillerons dans la chronique à venir sur ce lieu.

Outre sa demeure parisienne, il a un pied à terre à Marivaux, qu'il embellit avant 1550, et une résidence d'été à Verrières après 1550.

Egalement il récupérera les parts d'héritages sur Marivaux. A cette époque, il est receveur des tailles en l'élection de Senlis, et il connait déjà le trésorier de l'épargne du roy, Jean du Val, auquel il prête de l'argent!!. Il acquiert l'office de receveur des tailles en l'élection de Paris pour 8500 livres du vivant de sa première femme. Puis il devient commis du trésorier de l'épargne en 1551.

Il améliore ses maisons tant à Paris qu'à Verrières. Sur Janvry, il loue des terres à Jehan Vaultier son cousin, laboureur. Egalement il recentre ses biens en région sud, en revendant une ferme à Garges, provenant du côté de sa femme. Il achète également des rentes à son beau-père, noble homme Nicole de Hacqueville.

La même année, il donne à son fils Guillaume, étudiant en l'université de Paris, 2000 livres tournois pour la bonne amour que ledit ceddant audit Guillaume escollier son fils.

En 1554, Jehan de Baillon, escuyer, seigneur de Janvris et Marivaulx,, demeure à Paris, détient en roture (dépendant directement d'un fief avec paiement de cens) 86 arpens de terre en plusieurs pièces et 40 arpens de bois également en plusieurs pièces, le tout assis au terroir de la forest. Jehan de Bohan dit de la Rochette, escuyer sgr de Dollainville & de Bruyères pour moitié, demeurant audit Dollainville, suzerain sur ces lieux, érige en fief lesdits biens moyennant la somme de 300 lt. Baillon sera tenu de fournir un aveu pour les biens “appelés les terres & boys du fief de la forest ” à présenter à lhostel seigneurial de Dollainville.

En 1555, devenu trésorier de l'épargne, il acquiert les bois de l'hôtel Dieu. Il fait marché avec un marchand drapier de Montlhéry, de la couppe et tonture de 90 arpents de boys. Sa femme Marie de Hacqueville, le seconde pour les actes de moindre importance notamment sur des terres à Loppigny. Elle place en apprentissage les enfants de son personnel, par exemple pour apprendre l'enseignement de savetier chez un maître parisien. Passons sur de nombreux actes dont le récit est fastidieux et sans incidence sur le fil de l'histoire.

C'est à cette époque qu'il prend à son service de trésorier de l'épargne un commis, en l'occurence Pierre de Ficte (son futur beau-frère).

En 1556, il va jusqu'à même jusqu'à s'attaquer aux héritiers de Pierre de Montmorency, fait saisir la moitié de la seigneurie de Courcelles. Il avait déjà obtenu par enchères l'autre moitié. Ensuite il transige après procès avec le fils de l'infortuné baron, cela dure plusieurs années. plan du 18ème

Il loue dorénavant plusieurs fermes à Marivaux, et dans Janvry. Ces exploitations feront l'objet de chroniques spécifiques. Passons également sur les transactions sur rentes purement financières ( les sommes en jeu en milliers de livres). Le personnage ne fait pas de quartier et fait emprisonner les récalcitrants au Châtelet de Paris . Il consent ensuite après paiement à ce que les fautifs soient élargys et mis hors desdites prisons.

Apparamment c'est vers lui que l'on va pour régler des problèmes familiaux, garde de neveu, tuteur (même pour la branche Janailhac), …

Début1560, un acte qui parait mineur, mais fort révélateur pour l'histoire de Janvry. Mathurin le Fol, serrurier demeurant à Paloiseau, confesse et promet de faire pour noble homme Jehan de Baillon, seigneur de Janvris & de Marivaulx, …épargne, toute la ferrure qu'il conviendra pour les fenestres du bastyment que ledit seigneur de Janvris veult faire faire audit lieu, de mesme ses estoffes & façon que celles que ledit Le Fol a fait pour ledit seigneur en sa maison de Verrières, que ledit le Fol promet faire & parachever dedans la fin du moys de may prochain, et lesdites ferrures tenues & attachées aux fenestres de boys audit lieu de Janvris . Que lesdites serrures seront prestes, que ledit seigneur trésorier sera tenu envoyer quérir par luy de ses gens et les faire porter audit Janvrys …. moyennant la somme de quatre escus or pour la ferrure de chacune, oultre ledit le Fol promet faire douze huys (porte à cette époque) du corps dhostel neuf qui en sera tant pour l'éntrée principalle par le perron que pour les chambres et greniers, aussi la ferrure des huys des volets et greniers a bosse assis à crampons cloutés, deux pentures à deux verrous plats et quant aux huys servant aulx chambres des gardes robbes haultes & basse … garnnies de deux targettes & verroux plats…avec les clefs des serrures. On peut admettre que cet acte signe, à l'emplacement du château actuel, la création du premier manoir seigneurial.

Quelquefois néanmoins, il n'a pas le dessus. Un arrêt du parlement le déboute, lui Jehan de Baillon,escuier, seigneur de …la brosse & Chantecoq de sa prétention de la haute justice de Janvry. Il conserve néanmoins tous ses droits de justice moyenne & basse.

Accaparé par toutes ses charges, il sait déléguer et nomme des procureurs pour recouvrer des impayés, d'autres pour plaider lors de différents. Egalement on voit apparaitre Jean Sarrazin, son homme de chambre qui le remplace pour certains actes.

En 1564, le trésorier de l'épargne fait entrer parmi ses biens, Fresneaux(chronique à venir), ainsi qu'une partie de ferme dans Janvry . La fin de l'année approche, on arrive à “la cerise sur le gâteau” : Jehan de la Rochette, seigneur de Dollainville et de Bruyères en partie, échange la terre Dollainville et les 3/4 de la baronnie et chatellenie de Bruyères, contre des rentes. Pour payer, Jean de Baillon vend une maison & corps d'hôtel à Paris. La description sera détaillée dans la chronique sur la seigneurie d'Ollainville. Comme à chaque fois qu'il fait une bonne affaire, il rend ses hommages au roy trois jours après! Trois autres jours passent, cette fois dans l'acte qui suit, il est qualifié de seigneur de Dolainville et de Bruyères en tête des titres.

Il s'agit du devis d'un serrurier de Palaiseau, pour réparer le chasteau de Dolainville, qui comporte au moins, quatre huys, trente croisées, ledit Lefol, devra travailler comme pour le seigneur de Soussy. La soif d'extension continue avec des achats sur Bligny!

Fin 1566, il achète à pierre Chevalier laboureur 20 solives de bois de chêne de treize pieds de long, largeur treize poulces épaisseur sept poulces (pour des travaux sur Ollainville probablement).

Il passe en partie la gestion des biens de son fils Guillaume, pour qu'il s'occupe lui-même des arrérages de rentes le concernant.

Le 6 août 1567, il décède subitement à Compiègne. Son gendre Pierre de Lestoille dira de lui il fut le plus homme de bien de comtable que la France ait jamais eu (Bimbenet).

Dalle funéraire en la chapelle seigneuriale de l'église de Janvry. Ci-gît noble homme Jehan de Baillon, en son vivant, écuyer, seigneur de Marivaux et de Janvry, conseiller, notaire et secrétaire du roy, trésorier de son épargne, lequel décèda à Compiègne le 30 août 1567. Notons la présence d'un enfant emmailloté avec son père.

La fin brutale de ce brillant personnage va poser de gros problèmes à sa famille. En effet, il savait intégrer et faire la synthèse de ses affaires. La prochaine chronique sur Janvry, pour laquelle les documents sont rares, verra sa femme protéger sa lignée et transiger avec Guillaume fils du premier lit.

A suivre …

dagnot/chronique06.06.txt · Dernière modification: 2020/11/11 02:02 de bg