Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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La Seigneurie du Plessis St Thibault (1600 à 1661)

Chronique du Vieux Marcoussy ————————————- _————————-Décembre 2009

Partie de plan extrait des cartes de chasses

JP. Dagnot

Les anciens documents , que nous avons étudiés dans la première chronique sur ce lieu remontent aux années 1100. Une chapelle fut ensuite bâtie par Thomas II de Bruyères au milieu du XIIe siècle. À la même époque on parle déjà de dîmes ce qui prouve que les lieux sont peuplés. Au XIIIe un chapelain y réside comme l'atteste l'acte qui l'autorise de prendre du bois à brûler au terroir de Buisson. Dans la chronique sur les seigneurs de Bruyères, nous avons confirmé la présence de Thomas IV de Bruyères à cet endroit y rédigeant un acte. La mention Plessis de Bruyères où est rédigé le document est sans ambiguïté . Ce seigneur a-t-il une résidence dans ces bois. Cette hypothèse se confirme au XIVe siècle, toujours par la mention Fait et donné au Plesseis de Bruières. On peut raisonnablement estimer que cet état de fait existera jusqu'aux destructions de la guerre de Cent Ans.

Cette seconde partie va retracer l'histoire du Plessis-saint-Thibault durant la première partie du XVIIe siècle.

Les Boudet-Lefèvre au Plessis fin XVIe siècle

Revenons en 1593. Deux couples Pierre Boudet, escuyer, sieur du Plessy, et Françoise de Renies sa femme, Robert le Morhier, escuyer seigneur de Seray?, et damoiselle Marye Boudet sa femme tous demeurent ensemble au dit lieu de Bruyères. Ils vendent une rente ils vendent à Charles de Belin, trésorier de l'extraordinaire des guerres en Picardie et Île-de-France, demeurant au château de Marcoussis, une rente. L'acte apparemment sans intérêt direct nous apprend d'une part que le Plessis est la demeure des enfants de feu Jacques Boudet et que, d'autre part, François de Balsac reçoit des personnages au château de Marcoussis. Leur mère Marie de Rumet est décédée récemment et les enfants cherchent des liquidités.

Quatre ans passent. Les mêmes vendent à leur voisin Charles de Ficte, seigneur de Soucy, le fief de Leschanson à Dourdan.

Le Plessis-Lefèvre sous Pierre de Boudet

Au début du XVIIe siècle, Robert le Morhier, escuyer, seigneur de Ser..? et Marie Boudet ont quitté le Plessis pour Villeconin. Pierre de Boudet, escuyer, sieur du Plessis Lefèbvre et sa femme, eux sont restés dans le domaine. Ils vendent au beau-frère 25 escus sol de rente. Comme précédemment l'intérêt est dû au fait que cette constitution est adossée à la terre et seigneurie du Plessis Lefebvre. Cette garantie nous offre une description précise des lieux: - maison manable granche estables couvertes de thuilles, - 200 arpents de terres et boys mouvant en fief du seigneur de Bruyères et autres. Le couple Boudet reçoit ainsi 375 escus

Signatures de Boudet et de Morhier

D'autres ventes sont réalisées par notre sieur du Plessy, elles se dérouleront durant les dix premières années du siècle. Commençons par les plus importantes : - en 1605, 70 arpents de bois à Charles de Ficte, seigneur de Soucy, son voisin. - en 1609, 100 arpents de friches à Jehan Amariton, sieur de Fresneaux, à Fontenay les Briis, terroir de Quincampoix.

Citons également d'autres ventes moins importantes:

- en 1609, de nouveau 7 arpents de bois audit lieu du Plaissis au baron de Soucy . - encore vingt cinq arpents de bois taillis avec les mêmes intervenants, Le déroulement de toutes les ventes est identique, l'acte principal se fait devant des notaires du Châtelet de Paris et la ratification par l'épouse en l'hostel du Plaissis à Bruyères:

Françoise de Renies, épouse du sieur du Plessis ,demeurant audit lieu, paroisse de Bruyères-le-Chastel, ratifie l'acte devant le tabellion local. Ce dernier se déplace alors en son hostel du Plaissis . Les témoins présents Jacques Desforges demeurant audit lieu du Plaissis & Ollivier Massis demeurant à Lopigny. Une damoiselle Boudet de Forges est citée dans un des actes.

Une transaction fait exception, il s'agit de la vente de 25 livres de rentes faite à noble dame Françoise Huraulx, veuve de feu messire Amos du Tixier vivant chevalier, seigneur de Briis-sous-Forges, par le sieur du Plessis. L'acheteur étant de rang plus élevé, l'acte est passé au chasteau de Briis.

La même époque voit la clôture des comptes de la succession des parents “deffunt noble homme Jacques de Boudet, vivant advocat en parlement et damoiselle Marye de Rumet, père & mère dudit Pierre”. La prestation est rédigée en la prévôté de Montlhéry par des procureurs, tant pour Pierre que pour le curateur de ladite succession.

A quoi servent toutes ces ventes? Nous l'apprendrons en 1618, lors de la cession du domaine par le couple Boudet. Cette fois la démarche est inverse, le mois précédent la vente : Françoise de Rivières, femme de Pierre de Boudet escuyer, sieur du Plessis Lefèvre, donne procuration pour l'eschange ci-dessous.

La vente du Plessis-Boudet aux Thevin

Nous arrivons en août 1618 , époque pour laquelle nous avons un acte important que nous avons recherché durant de longues années. Il est très instructif pour la connaissance du lieu: Messire Robert Thevin, conseiller du roy en ses conseils destat privé et président des enquestes en sa cour de parlement, demeurant à Paris, faubourg st Germain des Prez, rue de Seyne, paroisse st Sulpice d'une part, et Pierre de Boudet, escuier, sieur du Plessis y demeurant paroisse de Bruyères, en son nom et procureur de Françoise de Renies sa femme, d'autre part. Lesquelles parties font les eschanges cessions qui ensuyvent. Ledit sieur du Plessis transporte et délaisse audit sieur messire Robert Thenin, une maison et ferme assize audit lieu du Plessis consistant en : - ung grand corps dhostel d'un pavillon appliqué en trois chambres, basses, trois chambres hautes et trois greniers au dessus, - autour duquel il y a une terrasse pavée et une petite gallerye sous laquelle terrasse il y a trois caves - plus à l'autre bout dudit logis il y a une estable à chevaulx, - une foullerye, - proche une cave une petite gallerye - au dessous, il y a des toiz à mettre des veaux et un poulailler et une petite cour séparée - plus une chapelle voultée contenant trois espasses, - plus une grange à mettre fourrage contenant six espasses - et plus une vollière couverte en pavillon sur ung portail, - plus une grange à bled contenant aussi six espasses, - plus une bassecour séparée de la cour d'en haut où il y a un petit corps de logis contenant deux espasses où il y a chambres haute et basse et grenier au dessus, - plus 12 espasses de vacherye et bergeryes & estables à agneaulx Le tout couvert de tuiles - plus un clos contenant 4 arpens planté en jeunes arbres fruitiers, - plus une sorte de pré au devant de la porte contenant 3 à 4 arpens plantés en noiers pruniers et autres arbres, - plus 14 arpens de prés clos de hayes et fossés , - plus un clos devant la porte aussi clos de hayes et fossés, planté d'autres arbres fruitiers, au bout duquel il y a deux arpens de vignes, - plus 12 arpens de terres labourables, planté aussi en fruitiers, - plus 30 arpens de bois en deux pièces … - le reste 70 arpens, + 20 le tout montant à 150 arpens le tout en censive : - une moitié relevant du seigneur de Chantelou, - l'autre du seigneur de Soussy - quelques pièces du seigneur de Bruyères Les biens appartenant de son propre comme héritier de deffunte damoiselle Marye de Rennier sa mère . En contre échange le sieur Thénin cède au sieur du Plessy, 750 lt de rentes dont la première faite à Jehan Hurault sieur de Bois Taillé … l'autre également… à la réservation par le sieur du Plessis de la dépouille des forests qui sont à présent sur ledit temps, et des deux pépinières, l'une dans les clos de la ferme et l'autre dans le jardin proche la chapelle dedans ung an. Ledit sieur du Plessis pourra faire vendre ses meubles et bestiaux dans la maison et appartenances dedans le jour de Pasques. Il promet de laisser les lieux libres. Fait & passé en la maison rue de Seyne. Suit la copie de la procuration faite par l'épouse.

De cette longue énumération on peut tirer les enseignements suivants: - Pierre de Boudet et son épouse ont constitué une propriété très importante et l'on comprend les ventes faites au début du siècle. - Les bâtiments représentent environ 36 espasses de logis, ce qui est l'équivalent d'un manoir seigneurial ressemblant à leurs voisins de Soucy, Marivaux, ou le Déluge … - Les terres et bois représentent 150 arpents et en font un lieu très agréable environ 450.000 m2 de nos jours!

Le mois suivant, Pierre de Boudet et sa femme Françoise demeurent toujours au Plessis. Pierre de Boudet se qualifie maintenant du titre de sieur du Plessis et de Launay. Françoise de Renies ratifie l'achat fait par son époux de la ferme de Launay, à Gilles Lemaistre, seigneur de Cincehour (Courson). Le couple a choisi un lieu moins vaste, tant en logis qu'en terres, et de ce fait payé 450 livres de rente, ce qui leur laisse un surplus de 300 livres restant du paiement de la vente de la terre du Plessis. Ils peuvent dorénavant vivre aisément leur vieux jours.

En cette fin d'année, leur voisine, Claude Legrand, dame de Soucy, gère sa seigneurie et baille à titre de ferme & admodiation pour neuf années, à Jacques Lebas marchand demeurant à Nozay et Claude Breton sa femme, les deux âgés de 25 ans, c'est à savoir la recepte et revenu de la terre & seigneurie dudit Soucy qui se consiste en : - deux maisons, .. - revenu des bois de Soucy et du Plessis st Benoist …; - tous les lods et ventes pour les logis du Plessis-Lefèvre, la Forest & Quincampoix, pour la maison du sieur Rousselet & damoiselle la Bussière,

Notons qu'en fin d'année les Boudet n'ont pas encore quitté le Plessis. Durant le premier trimestre 1619, Pierre de Boudet a perdu le titre du Plessis. On le retrouve en août, parrain de l'enfant d'un marchand d'Arpenty; il est désormais qualifié par le curé, de noble homme messire Pierre de Boudet, escuier, sieur de Launay…

Une dizaine d'années s'écoulent sans informations sur ce domaine, l'acheteur est un personnage important, parisien de surcroît. De ce fait nous n'avons pas retrouvé d'actes dans les minutes des notaires de notre région. Notons une déclaration sans date trouvée dans l'inventaire après décès de Henry de Rousselet: “ déclaration par François Thenin, chevalier, comte de For??, à dame Anne de Thou, veufve de feu François Savary, comte de Bresne, seigneur de Chantelou, à cause de la maison du Plessis..”

Il faut attendre 1629, pour retrouver un acte qui, par ses mentions indirectes, nous apprend que le domaine est le lieu de villégiature du receveur de la terre et seigneurie de Cachan. Ce dernier, Claude Jacquot, loue à Charles de M..? escuyer sieur du Perray?, 14 arpents de terres labourables au dessous de la Butte de Bruyères.

L'année suivante, un titre nouvel est passé par le président Thénin sur la rente de l'achat du Plessis Lefèbvre de 1525. Donc, le propriétaire est toujours le président des enquêtes du parlement et Jacquot n'est que locataire du Plessis.

En 1632, Mr Claude Jaquiot, procureur au baillage de Brières le Chatel et Soucy, demeurant au Plessis Boudet, paroisse dudit Brières, baille à titre de loyer et prix d'argent pour quatre années à honorable Jehan Peteil, laboureur demeurant à Fontenay, c'est à savoir la petite maison d'en bas qui est proche la porte de la maison du Plessis avec les étables & granges qui sont tenant et proche laditte basse-cour avec le jardin de la chapelle sans aucune chose en réserve, sinon ledit bailleur s'est réservé une estable à vaches et une estable à porc estant en icelle bassecour. Ledit Peteil pourra prendre son puisage d'eau au puis de ladite maison du Plessis, avec la quantité de soixante arpens de terre en deux ou trois pièces assis auprès de ladite maison, au dessus du pré de letant et qui sont tenant à Lopigny…. moyennant la somme de 45 livres. De nos jours, mis à part le puits, il ne reste plus grand-chose…

Les actes importants doivent être rédigés à Paris ou à Cachan. Nous devons attendre 1640, pour retrouver Olivier Jacquet, receveur de l'hostel du Plessis y demeurant, chastellenie! de Soucy, dans un bail pour 3 ans à Jehan Huot qui habite Soucy une maison d'un espace dans laquelle il y a chambre basse four et cheminée avec jardin audit Soucy moiennant la somme de douze livres…

Le mois suivant, messire Charles de Ficte, chevalier, seigneur et baron de Soucy, gentilhomme en la chambre et maison ordinaire de son hostel, délaisse à titre de moitié de croix, Claude Jacquet concierge et fermier de l'hostel du Plessis Lefèvre, c'est à savoir cens bestes à laine…

En 1648, un nouveau personnage achète la terre et maison de la forêt qui se trouve à moins d'un kilomètre du Plessis. Il s'agit de Nicolas Robert, seigneur de Laÿ (L'Haÿ-les-Roses de nos jours).

Le Plessis aux Robert

L'acte d'achat du domaine du Plessis n'a pu être retrouvé à ce jour. Néanmoins en 1654, Nicolas Robert escuier , seigneur de la Tournelle et Laÿe et autres lieux, lequel baille à loyer & prix d'argent pour neuf ans à Josse Auffroy laboureur & Anthoinette Gipon sa femme de luy autorisée, c'est à savoir la ferme du Plessis avec les terres labourables quy en dépendent, avec les haye qui sont autour , la couppe des bois en une fois. Il est fait mention de manière brouillonne des logis, cour, chapelle, passage et parterre d'en haut, espalliers et contre espalliers autour des murailles, dans le clos les hangars de la bassecour, moyennant le prix et somme de 500 livres … passé au lieu de la Forest.

Le seigneur est de passage dans sa résidence secondaire de la Forest, l'ensemble des propriétés lui permet d'avoir un domaine de chasse appréciable. Cependant l'acquisition ne semble pas être une bonne affaire, car l'année suivante il cède cette propriété.

Le Plessis Saint Thibaud aux Rousselet

Avant d'aborder ce nouvel échange, revenons soixante ans en arrière. À moins d'une lieue du Plessis se trouve Quincampoix qui nous l'avons vu a été occupé par la fille d'Ambroise Paré et son époux François Rousselet . Nous allons retrouver Henry Rousselet, un des nombreux enfants de ce couple.

En cette année 1655, Henry Rousselet se rend chez Nicolas Robert dans sa maison de campagne de la Forêt. Plusieurs actes sont rédigés:

1°) la vente du Plessis: Nicolas Robert escuier sieur de la Tournelle & Lay estant de présent en sa maison de la forest, lequel confesse avoir aujourdhuy vendu, à Henry du Rousselet, eescuier & damoiselle Angélique Catherine Rousseau son espouze, la moitié de la terre, ferme, mestairie & hostel consistant en une maison & pavillon : - contenant par bas, une cuisine, garde manger, fournil, chambre haulte et grenier, au dessus une terrasse cour & petite cour avecq la chapelle, grange, cave & escurie pour chevaux, - item une basse cour avec le logement du fermier, grande grange et une autre attenant à icelle pour l' escurie à chevaux, bergerie, estables à vaches, toit à porcs et poulailler, - item le clos fermé de murs planté en arbres fruitiers & boy, ung canal & jardin en terrasse, le tout contenant cinq arpens, - item 150 arpens tant terre boys prés la plupart enclos de hayes & fossez de lantien domaine; à l'exception de neuf arpens de boys et vieilles vignes que le sieur Robert se réserve du coté de la ferme de la forest, - item sept quartiers de boys et terre en friche tenant au chemin de Marcoussis au Plessis, - ung arpen proche Loppigny, tenant aux friches de Loppigny, - item quatre arpens de terre & friches proches dudit Loppigny, tenant de toutes parts aux terres de la forest … Passons sur les détails, les biens sont en censive du baron de Bruyères, des religieuses de Saint Eutrope-les-Chantelou, et du baron de Soucy . Il est également question de la poursuite du bail de la ferme de 1654. La vente faite moyennant 10500 livres.

2°) Dettes du fermier : Le sieur de la Tournelle et de Laÿ cedde quitte et transporte à Henry du Rousselet, escuyer, et Angélique Rousseau, la somme de 730 livres deubs par Josse Aufroy, fermier de la terre du Plessis Boudet,… chevaux, vaches, bled, cidre… passé en la maison de la Forest…,

3°) Remerciements: Le même jour Robert donne à Angélique sa cousine, la somme de cinq cents livres, en remerciement du secours et aide qu'il a reçu d'elle.

Le mois suivant, Henry Rousselet devenu sieur de lhostel du Plessis st Thibault passe un marché de travaux avec deux massons du pays de Poitou, de faire la massonnerie nécessaire à la goutte de la bergerie et de l'escurie, ainsi que celle des murailles de closture du grand clos, à charge par ledit Rousselet de loger en sa maison les massons le temps qu'ils travailleront en icelle moyennant quarante sols par thoise de murailles..

L'année 1656 verra surtout la régularisation de la vente de Quincampoix (chronique à venir) et l'installation du couple au Plessis. Angélique mandaté par son époux se rend chez les notaires parisiens et le mari s'occupe des actes locaux. il baille une vache et son veau à Claude Lortier, chirurgien de Bruyères. Le paiement de la vente de l'hostel du Plessis se terminera la même année. Divry, notaire de Montlhéry se transporte en la maison appelée lhostel du Plessis saint Thibault en laquelle demeurent lesdits sieur du Rousselet et damoiselle Angélique Rousseau. Nicolas Robert escuier, de présent en sa maison de la Forest, s'y rend également. Les liquidités reçues de la vente de Quincampoix servant à acquitter le solde du Plessis. Une quittance du prix de la vente de l'hotel & ferme du Plessis st Thibaud sera même enregistrée dans le registre bannier de Montlhéry.

Toujours cette même année le sieur du Plessis-Saint-Thibault, baille de nouveau à Françoise Carré, pour trois ans, une vache à lait, soulz poil rouge, bonne, loialle, marchande,…

En 1657, Josse Aufroy, le fermier en place rend le droit du bail au profit d'Henry du Rousselet. Cet acte rappelle les conditions initiales faites par l'ancien propriétaire Messire Nicolas Robert, escuier sieur de la Tournelle, passé au baillage de Soucy ainsi que l'acquisition faite par le sieur Rousselet des terres du Plessis St Thibault. Le locataire délaisse les choses qui ensuivent, c'est à savoir: - tous les grains, bleds, seigle, mestail, avoyne, qui sont sur les terres dépendant de la ferme du Plessis, - 700 bottes de foing, - le travail d'ensemencement réalisé, - le matériel … charrette, - le bétail … vaches, poules, - les deux dernières années de loyer impayé, Apparemment, cet arrangement lui permet de partir ruiné, mais sans dette!

Ce lieu n'a jamais été très clairement défini tant au sujet des différents suzerains se partageant les droits de ce domaine. Ainsi, on arrive en 1657 à la confrontation des suzerains de Chantelou qui se chamaillent sur le dos du pauvre Rousselet. Les parties en présence: - Camille de Savary, seigneur de Chantelou, représenté par son tuteur comme légataire universel de son oncle Cosme de Savary, d'une part, - Les religieuses de Chantelou au grand complet, soit 32 religieuses.

La scène se déroule devant la grande grille du parloir du couvent de Saint Eutope-les-Chanteloup. Henri du Rousselet a esté assigné par le bailly de Chantelou, pour terminer un procès. Les raisons: la maison de lhostel du Plessis et dépendances possédées par l'achat du Plessis ne s'est pas faite en fief mais en roture. Un rappel de la description des biens n'est pas ici repris, ces biens sont chargés de cent sols six chappons de rente seigneuriale envers les religieuses et aussi en censive du seigneur de Soucy… Un rappel historique est repris. Bref, les religieuses n'insistent pas sur leur prétention de la directe seigneurie & mouvance sur lesdites portions et héritages du Plessis. Pour nourrir paix les religieuses n'ont plus de droits et déclarent nulles les déclarations censuelles de Rousselet et de son fermier et proposent de restituer, ce qu'elles avaient reçu du fermier Michel Lambert soit une somme se montant à 100 livres. Finalement, le seigneur de Chantelou pour assurer ses droits aura défendu le nouveau propriétaire et son fermier.

Trois ans plus tard, Henry du Rousselet est cette fois grugé par son personnel. Il dépose une plainte disant qu'il avait à son service Claude Martin, qui avoit bu du vin pour sa boisson tant de jour que de nuit et lui avoit détourné un demi muid par cruche, pris la clef du lieu où estoit le vin … le dit suppliant l'a chassé et mis hors de sa maison…

Le scénario classique pour l'époque se déroule: le lieutenant, juge ordinaire du baillage de la baronnie et châtellenie de Bruyères le Chastel, enregistre la requeste d'Henri Rousselet, escuyer, sieur du Plessis demandeur et complaignant allencontre de Claude Martin, chartier, naguères au service du sieur du Plessis, accusé, suivant la plainte à nous présentée ce jourdhuy par le sieur du Plessis. Le lendemain, à cette époque la justice n'attend pas, les auditions de témoins commencent: - Anthoine Joug bourrellier demeurant au Plessis, aagé de 60 ans, déclare que du vin de la cave de son maître a disparu , ledit Martin a vollé le demi muid de trois muids, le jour où la demoiselle du Plessis lui avoit à souper … perquisition … cruche sous le lit de Martin, - Jeanne Chattin?, servante domestique dudit sieur du Plessis, aagé de 30 ans, fait une déclaration analogue, - Jeanne Bilhau femme d'Anthoine Joug, aagée de 45 ans … dito, - Thomas Paris, vigneron demeurant à Bruyères, aagé de 50 ans …. Tous déposent à charge! et le lundy 29 juin 1660, en la chambre criminelle …

Cette scène nous montre ainsi que le couple Rousselet avait quatre personnes à son service avant l'éviction du charretier.

L'année suivante sera fatale pour notre personnage. Le registre paroissial de Bruyères enregistrant son inhumation dans l'église de noble homme Henry du Rousselet, seigneur du Plessis Saint Thibault, agé de 58 ans.

À suivre…

dagnot/chronique37.06.txt · Dernière modification: 2020/11/12 04:54 de bg