Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Les deux Quincampoix à Fontenay-les-Briis (2) (1592- 1660)

Chronique du Vieux Marcoussy ———————————– _—————————— Janvier 2010

Extrait des cartes de Cassini JP. Dagnot

Cette chronique est le deuxième volet de l'histoire de ce lieu. Elle doit être abordée après lecture de celle décrivant les premiers documents sur Quincampoix (1). A l'origine, l'histoire de Quincampoix semblait simple. Au fil des actes, il est apparu que parmi les nombreux enfants issus de François Rousselet, plusieurs ont survécu. Ambroise héritera, lors de la succession de son père, d'une ferme localisée à Fontenay et qui fera l'objet d'une chronique spécifique. De plus, les “de Ficte” seigneurs de Soucy, vont mettre en évidence au décès de Charles, des héritiers qui obtiendront le fief de Quincampoix. Le but de cette chronique est donc de démêler l'écheveau et l'on contera: - la vie de François Rousselet et de son épouse Catherine Paré, - la fin de vie de François et de sa fille Catherine qui décèdera infirme à Quincampoix, - enfin celle d'Henry Rousselet qui héritera de “Quincampoix le haut” et le revendra pour acquérir le Plessis-saint-Thibaud.

Si la vie des filles Anne et Catherine Paré du second lit d'Ambroise a fait l'objet d'études, celle de Catherine née de son premier mariage est restée dans l'ombre, nous essaierons de combler ce vide.

François Rousselet à Paris

Nous allons voir dans ce paragraphe que le personnage demeure à Paris et qu'il gère des biens hérités d'Ambroise Paré.

En 1594, Anthoine Héruy commissaire et examinateur pour le roy en la prévôté de Montlhéry, confesse avoir vendu à noble homme François Rousselet, controlleur général de la maison de la Reyne…, demeurant à Paris sur lequet des augustins paroisse Saint-André des Arts , seize escus de rente sur des héritages d'un praticien de Briis…

Début de ce XVIIe siècle, François Rousselet, devenu controleur général des réparations & fortifications et avitaillement de l'Isle de France et Picardye, à cause de sa femme Catherine Paré, d'Anne Paré femme d'Henri Simon, et de Catherine Paré, sa soeur fille émancipée, demeurant rue des hirondelles, paroisse st André des arts, lesquels délaissent à titre de loier et prix d'argent, jusqu'à trois ans à Pierre Bour..sier tailleur d'habits, une maison rue des hirondelles moyennant 50 escus.

La même année, François Rousselet aménage son appartement parisien, rue de lyrondelle. Il conclut un marché avec François Breul, tapissier, natif du lieu d'Aubusson, sur la Marche. C'est à savoir, ledit Breul faire l'ouvrage et perfection de huit pièces de tapisserie de haute lesne dont ledit Rousselet luy fournira, toute les étoffes nécessaires… ledit Breul s'oblige, sagement et fidèlement, oeuver et travailler pour ledit Rousselet et madame sa femme. Le travail fait moyennant la somme de deux escus chacun mois. Il sera logé avec boire et manger.

En septembre 1603, toute la famille Paré est réunie en la maison rue de lirondelle pour célébrer le mariage de Catherine, la benjamine, qui épouse Claude Hédelin, conseiller du roy en la justice de son trésor au Pallais. Le contrat que nous avons déjà vu dans la chronique sur les filles d'Ambroise Paré nous précise que parmi les invités figurent dame Catherine l'aînée et son époux François Rousselet, ainsi que leur fils Ambroyse, avocat en la cour de parlement.

Deux ans après notre personnage, comme propriétaire du greffe civil & criminel de Montferrand en Auvergne, baille à Pierre de Beaufort les droits dudit greffe au baillage de Montferrand moyennant 72 livres tournois.

L'année 1616, François Rousselet perd son épouse Catherine. Elle décède rue de l'hirondelle et n'est pas veuve comme il est souvent dit dans la littérature, puisque son époux lui survivra jusqu'en 1630 environ.

En 1618, l'époux bien vivant, qualifié du titre de seigneur de Quincampoix, demeurant à Paris, reçoit la somme de 120 lt de Loys Leroyer receveur des consignations de Montlhéry, pour une rente constituée par son père Jacques Rousselet, chevaulcheur ordinaire…

Le mois de septembre est fertile en évènements.

François Rousselet, … naguères controleur général des fortifications de Picardie & isle de france, demeurant à Paris sur le quay des augustins paroisse st André des arts, Pierre Cadot greffier à la cour des aydes, et Ambroise Rousselet, advocat, fils de François, lesquels confessent avoir vendu à Estienne Bonnet procureur, 250 lt de rente, sur : - une maison qu'il a fait construire avec deffunte Catherine Paré dont le fils a hérité, du total d'une grande maison contenant plusieurs corps d'hostels sur le quai des augustins et de l'yrondelle, - item sur une maison à Meudon, de neuf travées, parterres verger…., - item sur une ferme size à Quincampoix, corps de logis de quatre travées selliers chambres grange de cinq travées estables de cinq travées grande cour clos de huit arpens, vivier de 70 thoises sur 10 clos à murailles, grand clos de 12 arpens , 120 arpens de terres labourables…., - item sur une autre ferme proche Quincampoix, consistant en maison de neuf travées cour jardin et 100 arpens, - item une autre à Boissy sous st Yon, lesdits confessent avoir reçu 4.000 lt correspondant à ladite rente.

Le même jour, François Rousselet reconnaît que Ambroise son fils, et Cadot, ont constitué une rente. Néanmoins la vérité est que les 4.000 livres servent au paiement de la dot du mariage de sa fille Renée avec Denis Delelle; le père promet au fils les mêmes avantages.

Cette constitution de rente permet ainsi de connaître les biens de François Rousselet, dont ceux venant de la succession d'Ambroise Paré: les corps d'hôtels rue des hirondelles, la maison de Meudon. On voit également la volonté du père qui assure l'établissement financier de ses deux enfants majeurs Ambroise et Renée. D'autre part nous voyons apparaître deux autres possessions: une autre ferme à Fontenay proche Quincampoix, ainsi que des terresà Boissy-sous-Saint-Yon .

Effectivement, il marie sa fille Renée Rousselet avec Denis de Lelle. Son adresse parisienne est passée de l'autre côté de l'immeuble, quai des Augustins. Il ne travaille plus et se qualifie comme conseiller du roy et naguères controlleur général des fortiffications de Picardie et Isle de France. Il stipule pour Renée sa fille de luy et de deffunte damoiselle Catherine Paré jadis sa femme. Le futur est receveur général du taillon de la généralité de Paris et trésorier et payeur de la gendarmerie de France. Parmi les témoins du côté de la future retenons ceux qui apparaissent dans nos chroniques : - noble homme Ambroise Rousselet, avocat en parlement, - noble et discrète personne François Rousselet, almosnier et chantre de la chapelle du roy, frères de la demoiselle, - Hiérosme Lemaistre, sieur de Bellejambe.

François Rousselet apporte 18.000 lt en deniers comptants eschus par le trépas de deffunte Catherine Paré, mère de Renée; le futur doue son espouze de 600 lt de rente en douaire. François promet de loger et nourrir les futurs époux, avec un vallet, une servante, un cheval, pendant l'espace d'une année. On remarquera au passage le train de vie très différent entre cette branche et celles des autres filles Paré dont les biens de la Ville-du-Bois sont saisis.

François Rousselet à Fontenay et alentours

Revenons à Fontenay au début du siècle. Comme tout parisien aisé, nous allons voir que le couple se réserve une partie de la ferme de Quincampoix. Ce lieu comme à l'accoutumée sert de résidence secondaire, assure des revenus financiers et est également le garde manger du parisien: fruits, bleds, volailles et bestiaux…

En 1602, il délaisse à tiltre de moytié et profict de tout croix, jusqu'à trois ans, à Mathurin Baron, laboureur demeurant à Fontenay en la ferme dudit seigneur, c'est à savoir 60 bestes à lesne, .., ung bélier, récit classique.

La même année, il revend à Joseph Lemercyer, trésorier général des fortifications en Champagne, seigneur de la Ringuette et Courtabeuf, une rente que possédait Henry Dumesnil, naguères seigneur de Courtabeuf. Il reçoit ainsi 300 livres de principal.

En 1606, Philippe Brodan, vigneron demeurant à Fontenay confesse avoir reçu de noble homme François Rousselet, contrôleur général des fortifications de Picardie et Isle de France, demeurant rue de lharondelle 531 lt, d'une vente devant Jacques Cornu tabellion de Briis … Le même jour, François Brodan, laboureur demeurant à Fontenay lez Bris, se portant fort de Philippine Gallan sa femme, lequel confesse avoir accepté la somme de 400 lt, en raison d'une vendition d'héritages de volailles…

Huit ans passent. Le premier bail trouvé conclu par noble homme François Rousselet, conseiller du Roy, & naguères controlleur général des réparations fortifications de Picardye et Isle de France, demeurant rue de la Rondelle paroisse Saint André des Arts et estant en sa maison de Quinquampoix confesse avoir baillé à titre de ferme et moison de grain jusqu'à six ans à Masse Barron, laboureur demeurant à Mulleron, paroisse de Janvriis, une ferme et mestairie consistant en maison manable, granche et estables court jardin, appelé la maison de Quiquampoix avec la quantité de six vingts arpents de terres labourables, assis audit Quicampoix et à Mulleron, disant bien savoir congnoistre pour en avoir vu joir Jehan Lanoullier, moyennant la quantité de trois muids de grain, bon grain, sain, marchand, mesure de Montlhéry. Le bailleur se réserve deulx chambres haultes, deulx garde robes joygnant lesdites chambres avec ung grenier qui est au dessus de la grande chambre, le sellier & la grande cave, & une des estables pour loger des chevaux. Comme aussi ledit bailleur se réserve la moitié des fruits quy sont dans lesdites terres allentour la maison, fourniture de foin & paille pour les chevaux du bailleur et pour l'avoyne, il lui payera au prix qu'elle vaut. Egalement le bailleur aura douze douzaines de pigeonneaux provenant de la vollière au dessus du portail de la grange. Outre le bailleur promet d'ici Noël prochain de bailler deux chevaulx moyennant 100 lt. Le preneur confesse avoir reçu six muyds de bon grain, quatre de bled et deux avoyne, pour parvenir à servir et valloir la dite ferme (semences). Comme aussi le seigneur bailleur a promis de fournir la quantité de 120 bestes allaine durant trois ans, dans un bail par égales portions entre le preneur et le bailleur “de croix et souche” et par moitié de laine.

En 1615, Estienne Ballinet, laboureur de Bruyères déclare estre propriétaire d'une maison …., hypotéqués d'une rente de quatre lt qu'a droit de prendre noble homme maistre François Rousselet, contrôleur général des réparations & fortifications de Picardie… présent Pierre Rousselet le Jeune.

L'année suivante, François Rousselet, baille & délaisse à titre de ferme & moison de grain du jourdhuy jusqu'à six ans, à Pierre Charpentier, laboureur demeurant à Briis, la ferme et mestairye assise à Fontenay, … avec 90 arpents… à la réservation des grains ensemencés moytié des fruits, moyennant deux muids et demy de grain, deux parts bled mestail et la tierce avoyne, … moitié en son hostel à Paris moytié en sa maison à Quincampoix, soixante livres de beurre sallé venant des vaches du bailleur. Egalement, dedans un mois le bailleur promet à moitié de croix, la quantité de 80 bestes à laine… Au vu du texte, et de son contenu, il s'agit de l'autre ferme que possède notre personnage.

Toujours la même année, il baille à tiltre de moison de grain, jusqu'à six ans, à Pierre Lambert, laboureur de Boissy sous st Yon, la quantité de 70 arpents de terres en plusieurs pièces audit Boissy et quatre de pré, l'occupant actuellement, moyennant deulx muidz de bled.

Enfin, Claude Legrand, dame de Soucy, baille la recepte et revenu de sa seigneurie. Notons les lods et ventes pour les logis du Plessis Lefèvre, la Forest & Quincampoix, pour la maison du sieur Rousselet.

En 1620, Jehan Lanoullier, laboureur demeurant à Lopigny, chastellenie de Soucy, lequel déclare qu'il remet à François Rousselet, secrétaire de feu Mr le duc d'Anjou, estant de présent en sa maison de Quincampoix, la somme de 160 livres de principal d'une rente… Le document est rédigé à Quincampoix.

La même année, un nouveau bail de la ferme & mestairie est conclu entre François Rousselet, de présent en sa maison de Quincampoix, et Masse Baron, laboureur demeurant audit lieu de Quinquampoix. Il est prévu à titre de ferme et moison de grain jusqu'à six ans. Les bâtiments déjà cités sont enclos dans un arpent, à la réserve par le bailleur de la closture à murs de la cour. Les terres sont estimées à 116 arpents. La moison est fixée à trois muids de bled mestail, rendu en la maison de Quincampoix. Le bailleur se réserve la vollière qui est au dessus du portail de la grange. Parmi les témoins, Symon Vallée domestique du sieur Rousselet. Les avantages en nature se réduisent à la paille et au foin pour les chevaux du bailleur.

En 1621, François Rousselet, demeure cette fois rue & bout du quay des Augustins. Il procède à un échange avec Michel Destrechy et récupère 5 arpents de bois taillisà à Boissy-sous-Saint-Yon en la censive de Jehanne de Gaignon, dame dudit Saint-Yon.

Catherine Rousselet

Nous restons sans informations sur le patriarche pendant quelques années et en 1629, Henry et Catherine Rousselet, frère et soeur, constituent une rente 40 livres au proffit de Guillaume de Venu. Ainsi apparaît le fils qui va nous intéresser pour l'histoire de Quincampoix.

L'année suivante, Damoiselle Catherine Rousselet sentant sa fin prochaine, rédige son testament. Apparemment son père François Rousselet, est toujours de ce monde, il est qualifié de secrétaire de feu Monseigneur le duc d'Anjou, controlleur général des fortifications de Picardie et Isle de France Cet acte est rédigé en la maison dudit sieur Rousselet son père, appelée le petit Quincampoix située et et assise en la paroisse de Fontenay, en son lit mallade & indisposée de corps, néanmoins saine et bien disposée d'esprit et entendement, bref un testament classique. Nous retiendrons : - son corps estre inhumé à Paris en l'église Saint André des Arts, au lieu et place où est à présent les limbes de feu sa mère et ses deffunts parents - délaisse à Renée Rousselet, sa soeur, une croix de diamants, - à Loyse Delle sa nièce, 150 livres… - à Charlotte de Prime sa cousine, 42 livres… - à Anne Hedelin son cousin, 50 livres… - à Magdeleine Eslie sa fille de chambre 900 livres, - à Symon Valley, serviteur chez son père 200 livres, - à Marie Carré fille de Constant, … à Catherine Thiboust fille d'Estienne… - à l'oeuvre et fabrique de l'église de Fontenay 10 livres, - une somme de 40 livres aux pauvres. Et considérant le vieil aage dudit sieur Rousselet son père et les grandes fatigues et incommodités qu'il a reçu d'elle et estant toujours bien assistée de luy en sesdites maladyes, affin aussi qu'il puisse le reste de ses jours se maintenir sellon sa condition, à ces causes et à ce qu'il plaise à son dit père de prier Dieu pour elle, luy a donné la jouissance et usufruit pendant sa vie du reste de ses biens. Et pour l'exécution dudit testament nomme François Rousselet son père. Fait et arresté au lieu du petit Quincampoix. Elle ne signe pas en raison de l'indisposition du deffault de la vue.

Les dons que nous avons retenus illustrent les racines de la famille Paré-Rousselet. D'autre part la mise en évidence de l'erreur répandue de la mort de François avant son épouse (décédée en 1618).

Henry Rousselet à Quincampoix dit “le petit ou le hault”

Le mois suivant, Henry Rousselet, l'un des chevaux légers de la compaignie de Monsieur de Hocquencourt, grand prévost de France, estant de présent dans sa maison de Quicampoix, chastellenie de Soucy, lequel confesse avoir baillé à titre de loier et prix d'argent, jusqu'à six ans, à Michel Ledreu, marchand laboureur demeurant à Marivaulx, c'est à savoir la ferme de Quincampoix, à luy appartenant, se consistant en: - six vingts arpens de terres labourables et vingt de bois, - à la réservation du grand corps de logis de la maison où demeure le sieur bailleur avec le jardin tenant audit grand logis servant de parterre … Le bail fait moyennant six vingt livres tournois. Notons les témoins Jehan Carré et Constant Carré .

En 1632, Michel Ledreux laboureur fermier demeurant à Marivaux et fermier de la ferme de Quincampoix et Jean Boudichon, aussy laboureur demeurant audit Quincampoix, font un accord. Ledreux s'oblige de faire lier tous les foins et fourrages qui sont de présent dans la ferme dudit Rousselet et la dernière année ce sera à Jehan Boudichon de faire de même.

En 1636, Jehan Hébert et Jehan Morran, deux manouvriers de Soucy, confessent faire bien et duement comme il a été dit pour Henry Rousselet escuier, seigneur de Quiquepoix, cappitayne d'une compagnie de gens de pieds pour le service de sa majesté sous la charge de Monsieur de Hocquencourt, estant ledit seigneur en sa maison de Quinquepoix, c'est à savoir de faire les fossés qui sont … le lieu n'est pas proche la propriété…

Le mois suivant, Henry Rousselet, & Jehan Baudichon, fermier dudit seigneur audit Quincampoix disant estre en contestations allencontre l'un de l'autre, sur les desgats et intérests sur ledit seigneur Rousselet prétend avoir esté fait par iceluy Baudichon en ladite ferme, que pour éteindre les contestations pour lesquelles causes ont lesdites parties convenu et arresté … pour arbitrer pour estimer lesdits dégats et intérests des personnes avec congnoissance pour esvyter aux fraiz de justice, scavoir ledit sieur Rousselet a nommé Jehan Petel marchand à Janvry et ledit Baudichon a nommé Michel Jubin marchand à la Chapelle saint Jehan de Montfaucon … En résumé, une somme de trois cents livres sera due par le fermier…

En 1640, notre personnage est maintenant marié. Lui et son épouse, damoiselle Anne Gendron vendent à Estienne Chirat, 222 lt de rente venant de ladite Gendron, héritière en partie de sa mère Anne Jay, sur une maison à Paris, moyennant une somme de 4.000 lt. On apprend à cette occasion que l'épouse est mineure. Un rachat partiel de cette rente en 1656 nous confirmera l'existence des deux Quincampoix: le couple Rousselet-Rousseau (seconde épouse d'Henry) vend le “petit Quincampoix” au propriétaire du “grand Quincampoix ” le sieur de Maigneux.

Toujours en 1640, nous assistons à un mariage local de la domestique d'Anne Mareschal, veuve de René Pousset, descendante des fameux “Akakia” de la ferme de la Forest. Parmi les témoins du côté de la future, relevons le sieur de Quincampoix et la dame de la Forest.

Enfin, Anne Gendron, femme & espouze de Henry Rousselet, escuier, seigneur de Quincampoix, chatellenye de Soucy et paroisse de Fontenay les Briis, âgée de 25 ans, ratifie le rachat d'une rente de 46 livres fait par son mari. Ce dernier rembourse 750 livres à un marchand boucher de Paris, Guillaume Berthe.

En 1641, Henry Rousselet et Michel Badault, vigneron, tuteur des enfants myneurs de luy et de deffunte Jehanne Carré, font entre eux des échanges de lopins de terre. Notons que les “Carré” témoins demeurent à Quincampoix.

Nous sommes en 1643. Anne Gendron est décédée. Vu son jeune âge on peut penser qu'un problème de couches s'est mal terminé. Notre personnage se retrouve chez un notaire parisien pour conclure un traité de mariage avec Angélique Rousseau. Le notaire localise Quincampoix proche Chastres et Estampes. Anne de Chauneau, veuve Ambroise Rousseau , lieutenant général juge magistrat au criminel du baillage de Melun, stipule pour damoiselle Angélique Catherine, aagée de 18 ans, sa fille. Les termes principaux: - 8.000 livres du côté de la future, venant de 4.000 provenant de la vente de l'office de lieutenant général juge magistrat criminel au baillage de Melun de son deffunt père, et 4.000 en rentes et héritages divers, - l'époux doue la future de 8.000 livres . Le contrat est passé au village de Chaillot, proche Paris. Les annexes nous donnent la chronologie des apports de la future: - en 1644, une première tranche de 4.000 livres venant de la vente de l'office de juge, - en 1645, une somme de 1.000 livres, - en 1647, le solde du paiement de la dot soit 3.000 livres.

Début 1650, Le couple a besoin de liquidités, il se rend à Soucy et rencontre le baron, Charles de Ficte, pour constituer une rente de 50 livres et obtenir ainsi 900 livres tournois. La garantie est adossée aux terres de Quincampoix assises à Fontenay tenant à Monsieur de Maigneux, au seigneur de Fontenay et au sieur Robert, de la Forest.

En 1657, Jean Besnard de Marcoussis, vend à Henry de Rousselet, escuyer, sieur de Plessis-saint -Thibault, et Angélique Rousseau son épouse, un arpent de vignes au chantier de Gagnon à Marcoussis. Le couple a quitté son domaine de Quincampoix.

Le dernier acte, récemment trouvé, date de février 1660, voit la conclusion du procès extraordinaire fait par le sieur Rousselet à son ex-charretier Claude Martin. Ce dernier pour éviter une prise de corps, s'engage en raison du demi-muid de vin, détourné à cruchée, à verser la somme de 20 livres. Le sieur de Rousselet se désiste de la plainte et accusation. En marge, le sieur de Rousselet déclare ne pouvoir écrire ni signer, à cause de son incommodité de goutte dont il est à présent atteint à la main droite! L'année qui suit lui sera fatale.

Charles des Essarts et l'autre Quincampoix

Intéressons nous maintenant au second “Quincampoix”. Un premier document daté de 1615 cite une demoiselle …esse? du Hamel, veuve de feu noble homme Laurent le …tier?, vivant receveur général de rivaux? estant de présent en sa maison de Quincampoix, qui vend la coupe de bois deppendant dudit Quincampoix à Louis Boullongne laboureur demeurant en la ferme de Marivaulx.

Claude de Ficte épouse Charles de Maigneux en 1621.

Il faut attendre 1623, à l'occasion d'un baptême en l'église de Fontenay-les-Briis, nous voyons pour la deuxième fois mention de Quincampoix dans cette paroisse. La naissance de Claude Robin, fils de Jehan Tiseran, demeurant à Soucy, est l'occasion pour noble dame Claude de Ficte, fame de noble homme messire Charles des Essards sieur de Migneux, demeurant à Quincampoix, d'être la marraine du nouveau-né…

L'année suivante le couple ci-dessus fait ondoyer Claude des Essars, plus d'un an après sa naissance. Les parrains et marraine sont des habitants de Soucy qui se sont dévoués pour une cérémonie qui précède certainement un décès.

En 1634, messire Charles des Essarts, chevallier, seigneur et baron de Migneux, de présent en sa maison de Quincampoix, chatellenie de Soucy, confesse avoir , à un marchand boucher de Chastres tous les carpes qui seront trouvées de la pesche de l'estang dudit seigneur, poissons de neuf à dix pouces moiennant la somme 36 lt, en regard des carpes de dix à douze pouces et demy 72 lt le cent. Ce fut fait et passé au chasteau de Soucy…

L'année suivante l'épouse de Charles des Essarts, dame Claude de Ficte décède. Le baron, tuteur des enfans mineurs, fait procéder à l'inventaire des biens se trouvant en la maison du lieudit de Quincampoix. Passons sur le détail du contenu et contentons nous seulement de relever les pièces citées lors du constat afin d'évaluer l'importance de la propriété : - cuisine, - chambre basse, - chambre du maistre d'hotel, - boulangerye du logis, - laitterye, - cave, - chambre jaune proche la salle…, - chambre des enfans, - chambre haulte attenant celle des enfans, - escurye, - bergerye, - estable, - grange …. Ainsi que les lieux visités mis à par l'hôtel: - jardin, -estang appelé l'estang neuf derrière la maison, - basse cour, Enfin les animaux sont comptabilisés: - 308 bestes à layne, -4 chevaulx, 1 poulliche, - six vaches, huit boeufs un taureau, - porcs volailles chappons canards, Cette énumération permet de dire que l'on est en présence d'une ferme avec ses animaux, et d' une maison bourgeoise de qualité.

Cet inventaire permet également de savoir que ce lieu est qualifié de terre et seigneurie de Quincampoix et qu'il est loué à François Boutet marchand de Chastres moyennant 2.000 livres tournois.

L'année 1641 voit la rencontre des deux personnages des deux Quincampoix. Charles des Essarts, chevallier, seigneur & marquis de Maigneux, maitre de camp d'un régiment de gens de pieds pour le service de sa majesté dans son armée de Flandres, estant de présent en sa maison de Quincampoix, paroisse de Fontenay-les-Briis d'une part, et Henry Rousselet, escuier sieur de Quincampoix, d'autre part, lesquels font les eschanges qui ensuivent … la suite n'a pas d'intérêt.

Réunion des deux Quincampoix

La vente du petit Quincampoix a lieu en 1654, malheureusement pour nous les minutes du notaire sont inexistantes pour l'année en question. Cette transaction a été mise à jour à l'occasion de la vente du Plessis saint Thibault. La vente de ce domaine pose problème en raison des paiements qui viennent de sources multiples. Un d'entre eux met en présence le sieur Robert, vendeur du Plessis saint Thibault, et Charles des Essarts, chevalier, sieur de Maigneux. Un règlement de la somme de 9.600 livres par le sieur et damoiselle Rousselet est réalisé au sieur Robert par les mains de Messire Charles des Essars, vicomte de Bercq, …, sur celle de 17.000 livres, qu'il doit aux sieur et damoiselle du Rousselet restant à présent de 19.000 livres pour laquelle se montait la vente de la maison et lieu Quincampoix le haut.

Un second document datant de l'année 1640, est également révélateur par le contenu de ses annexes. Il s'agit de la vente d'une rente sur une maison à Paris, réalisé par Anne Gendron, première épouse d'Henry Rousselet. Le rachat partiel de cette rente, effectué en 1656, par Angélique Catherine Rousseau, seconde épouse qui assiste son mari, mentionne la vente de la maison et lieux appelés Quincampoix, ses appartenances et dépendances, au seigneur et marquis de Maigneux, Charles des Essarts.

à suivre …

Note

(1) Quincampoix est le nom de nombreux lieux. Le toponyme a été décrit par Auguste Longnon ; c'est la vieille locution « cui qu'en poist » qui utilise le verbe peser au sens de « causer du désagrément ». Quincampoix signifie littéralement « à quelque personne qu'il en pèse, quelque personne que cela peine ».

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