Aux Sociétés savantes de Seine-et-Oise

TROIS JOURNÉES DE TRAVAUX

Pour la seconde fois, les Sociétés Savantes se sont réunies à Versailles les 6, 7 et 8 juin. Donc, samedi, à 1 heure 15, à l'hôtel de ville, M. Simon, maire de Versailles, entouré du conseil municipal, souhaitait la bienvenue aux membres de la Conférence. M. Paisant remercia fort aimablement, et le travail commença. Quatre sections se partagèrent la besogne: histoire; beaux-arts et archéologie; sciences naturelles, médicales et agriculture; science morales, économiques et sociales. Cette dernière section est créée cette année. De toutes ces commissions, la plus intéressante — et ceci sans faire injure aux autres groupes — fut certainement celle qui s'occupa de l'Histoire. Il est bien évident que l'histoire nous domine, qu'elle est un livra sans cesse ouvert, et le plus passionnant de tous les livres. Je dois, à celle occasion, signaler la fondation de l'excellente revue: Seine-et-Oise historique et pittoresque. Citons quelques communications: M. Brame nous entretient du syndicat agricole au temps de saint Louis; M. Lorin, de M. Thibaut, abbé des Vaux de Cernay; M. Bonneau, de Barthélémy de Fourqueux, conseiller de Louis VI; M. Lefèvre-Pontalis, des deux seigneuries d'Andilly; M. Parquet, de la comtesse d'Artois; l'abbé de Launay, de l'importance historique de la banlieue de Paris au quatorzième siècle. Il y a encore d'intéressants entretiens sur le tribunal révolutionnaire de Rambouillet, par M. Lorin, et sur 1814 à Saint-Germain, par M. Bonneau.

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Aux Beaux-Arts et Archéologie, M. Louis-Eugène Lefèvre nous fait connaître les peintures de Mérèville; quelques détails sur Simon Vouet nous sont donnés par M. Gaston Brière; M. Paisant nous parle de Charles le Brun et de Berchère ; M. Coquelle donne d'intéressants détails sur les objets classés en Seine-et-Oise. Citons encore une communication sur la singulière maison d'habitation de Demonville et du Désert de Retz; M. V. Aubert fournit quelques notes sur l'époque mégalithique; M. Husson, du Mesnil Saint-Denis, nous présente les inscriptions sur pierres brutes et sur tuiles.

À la commission d’hygiène, nous entendons les docteurs Wapler, Taphanel, Robert, Rist. La lutte contre la tuberculose rencontre ici d'énergiques défenseurs. L'agriculture est représentée par MM. Rémilly, Eugène Pluchet, Henri Porquet.

À la section des sciences morales, nous écoutons avec plaisir MM. Lorin, Defresne, Évrard, Coüard, Lesort, commandant Demiau nous parler des documents économiques de ha Révolution et des statistiques relatives au recrutement. C'est encore un rapport du colonel Meunier, sur les œuvres de bienfaisance de Versailles, puis enfin un rapport de M. C. Munsch, sur les jardins ouvriers de la ville. Après le dîner aux Réservoirs, nous étions réunis dans les salons de l'hôtel. L'opérateur des Établissements Gaumont fit passer devant nos yeux d'intéressants films sur l'enseignement agricole. Puis M. Marcou nous a excellemment rappelé “ce que les poètes ont dit de Versailles”. J'avoue que j'aurais entendu des heures et des heures cette délicieuse causerie. Des projections du meilleur goût illustrèrent les vers de Musset, Chénier, V. Hugo, etc.

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Dimanche, séance solennelle, présidée par le baron de Courcel. M. Paisant souhaite la bienvenue à M. de Courcel, qui répond par un discours rempli de charme et d'intérêt. Divers rapports résumèrent les travaux de la veille. L'abbé Alliot, archiviste diocésain, apporta quelques précisions su sujet d'un manuscrit relatif à l'histoire. À l'issue du banquet, à l'hôtel des Réservoirs, visite de la bibliothèque municipale de la ville et de son musée. M. Hinschauer, le distingué conservateur, fut un guide parfait. La bibliothèque est installée dans l'ancien hôtel de la guerre sous Choiseul. II y a là de véritables trésors. La journée se termina par la visite des jardins ouvriers et des grandes eaux. Hélas! le temps ne fut guère aimable.

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Lundi, sous la direction de M. Brière, visite du musée, du château, puis l'après-midi, départ pour Saint-Cyr et les environs. À Saint-Cyr, visite du musée du Souvenir; à Villepreux, église du XIIᵉ siècle, but de l'ancien pèlerinage de Saint-Jouin, château transformé en filature; puis nous traversons Chavenay, Ravron, pour arriver au château de Wideville, du XVIIᵉ siècle, “dont le beau parc possède une grotte décorée de fresques, seul exemple, avec celle d'Issy, de la célèbre grotte de Téthys que l'on voyait à Versailles sous Louis XIV, avant l'édification de la chapelle”. C'est ensuite Grignon, célèbre école d'agriculture; les Clayes, église du XIᵉ siècle, dominée par de jolis coteaux boisés.

…Et c'est fini. Ces trois jours ne seront bientôt plus qu'un souvenir, telles quelques fleurs fanées parmi les feuillets d'un vieux livre.