Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Eustache d'Andresel (v.1195-1261)

Notule

  • Eustache d'Andresel, Fille d'Albert d'Andresel et d'Agnès de Garlande, religieuse de l'abbaye Notre-Dame d'Yerres depuis 1213, en devint la septième abbesse en 1255 à l'âge d'environ 60 ans, dignité qu'elle exerça jusqu'à sa mort survenue en 1261.

Notice de l'abbé Alliot

  • Chapitre VII. — Eustachie d'Andresel (1255-1261) (…).
    • Origine d'Eustachie d'Andresel. — Acquisitions faites par elle. — Son administration. (…).
  • Eustachie d'Andresel succéda à Ermengarde dans le gouvernement de l'abbaye. Elle porte dans les catalogues le nom d'Eustachie II. Fille d'Albert d'Andresel et d'Agnès de Garlande, sa famille tenait un rang distingué parmi les bienfaiteurs du couvent; elle était entrée à Yerres en 1213, et comptait par conséquent plus de quarante ans de vie religieuse, dans cette maison, où elle avait rempli divers offices, notamment la charge de prieure, ce qui lui avait donné une parfaite connaissance de toutes les affaires et des traditions de la communauté.
  • Au jour de sa prise d'habit, sa mère avait fait une riche aumône au monastère; dix ans plus tard, en 1224, elle l'avait doublée, en présence de Jean et d'Aubert d'Andresel, ses fils, frères d'Eustachie, et d'Ansel de Garlande, son neveu, cousin de la jeune moniale. C'était là des titres à la reconnaissance des religieuses; mais donnaient-ils à leur élue |74 toutes les qualités d'une parfaite abbesse? Il serait téméraire de l'affirmer.
  • Eustachie avait la soixantaine ou environ, quand elle prit la crosse; c'était un âge avancé, pour gouverner une maison, où la presque totalité des religieuses mouraient avant d'avoir atteint soixante-dix ans. De plus, la nouvelle titulaire était souvent malade, et quand sa santé le lui permettait, les nombreuses affaires du monastère l'appelaient au dehors, en sorte qu'elle ne présida que bien peu aux exercices du cloître, dont elle avait assumé la direction. — Aussi, est-ce à partir de cette époque qu'un notable changement s'opéra dans la vie intérieure du couvent. La situation est prospère, et les moniales ne connaissent plus la pénurie ni la disette dont elles ont souffert si longtemps. Les fermes et les revenus du couvent sont habilement administrés par un procureur, connu dans les actes sous le nom de frère Jean; des fondations nombreuses, dues à la munificence des seigneurs et des simples bourgeois du voisinage, témoins fidèles et admirateurs de la régularité et de la ferveur des filles de Saint-Benoît, alimentent la caisse de la communauté; en sorte que celle-ci participe à la prospérité qui règne dans toute la France, et surtout aux environs de Paris, sous le règne de saint Louis.
  • En 1256, le fonds de réserve de l'abbaye d'Yerres était déjà riche en numéraire. Eustachie y puisa pour faire des acquisitions utiles et bien entendues.
  • Afin de favoriser deux de ses diocésains dans le besoin, Henri Cornu, archevêque de Sens, permit à Thibault de Nangeville et à sa femme Marguerite, de vendre à l'abbesse des terres et menus cens, situés à Guillerval et à Souplainville. Guillaume Roynart, écuyer, Guillaume de Nangeville, chanoine de Pithiviers, et Guillaume de Mauchecourt donnèrent la main à cette acquisition, à cause de leurs droits féodaux sur les biens vendus, et Philippe, doyen de la chrétienté d'Etampes, ratifia le tout au nom d'Ysabelle, femme de Guillaume de Mauchecourt. L'abbesse versa séance tenante, aux vendeurs, 110 livres parisis, somme considérable pour l'époque. |75
  • Un peu plus tard, la division des terres de Tremblay, près Gonesse, fut favorable aux intérêts de l'abbaye. Deux frères, Adam et Jean de la Ferté (de Firmitate), possédaient 65 arpents de terre labourable dans le voisinage de la ferme de nos moniales. Pour obéir à des nécessités de circonstance, ils font une séparation de ces biens, que les religieuses surveillent avec le plus grand soin, car elle leur est favorable pour l'agrandissement de leur domaine. Cet acte nous montre un certain Guillaume le Loup, l'un des descendants des premiers bienfaiteurs d'Yerres, vivant au Tremblay en 1260. Dans cette paroisse, le monastère trouvait aussi des recrues, car une moniale d'Yerres nommée Hermende, née au Tremblay, y était à la même époque propriétaire d'assez grands biens.
  • Pendant l'abbatiat d'Eustachie, la prieure de la communauté voit encore son pouvoir grandir et s'étendra; elle a maintenant un sceau particulier et donne des ordres écrits et scellés, au lieu et place de l'abbesse, empêchée ou absente; on en trouve la preuve en 1258, dans un acte autorisant frère Jean, le procureur, à poursuivre en justice Guiard Charme, parce qu'il se refusait à payer les dîmes de Mardilly, possédées en commun par les religieuses et Jean de Villepetite, chantre de l'église de Meaux.
  • Deux ou trois autres actes moins importants, accomplis pour faire reconnaître les droits du monastère, notamment à Villecresnes et à Corbeil, sont les seuls souvenirs qui nous restent du gouvernement d'Eustachie d'Andresel. Elle mourut en 1261, après avoir porté la crosse cinq ans, sans gloire et sans grandeur. Elle laissa se modifier profondément le régime intérieur de la maison, où un certain bien-être prit la place de l'austérité, pratiquée naguère avec tant d'enthousiasme et de sévérité.
  • (…)

Documents

Sources

Bibliographie

Notes

eustache.dandresel.txt · Dernière modification: 2022/07/21 01:54 de bg